Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Eddie The Eagle :
Au cours des années 80, le destin improbable d'Eddie "The Eagle" Edwards (Taron Egerton), un anglais lambda bien décidé à participer aux Jeux Olympiques, et qui choisit, sans le moindre entraînement préalable, de s'essayer au saut à ski, avec l'aide de Bronson Peary (Hugh Jackman), un coach des plus atypiques...
Une bonne surprise produite par Matthew Vaughn, et réalisée par Dexter Fletcher : un biopic sportif sincère et amusant, avec un Taron Egerton qui s'investit totalement dans son personnage, un Hugh Jackman au diapason, une réalisation dynamique et inventive (je ne serais pas surpris que Vaughn ait mis la main à la pâte), des effets visuels convaincants, et une excellente bande originale rétro-synthétique de Matthew Margeson.
En résumé, on passe un bon moment, qui aurait toutefois peut-être gagné à être plus court de 10 minutes.
4/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Deadpool 2 (2018) :
Alors qu'il peine à se remettre de la mort de Vanessa (Morena Baccarin), dont il se rend responsable et qui le pousse (en vain) au suicide, Deadpool (Ryan Reynolds) décide de se donner bonne conscience en protégeant un jeune garçon (Julian Dennison) d'un dangereux tueur venu du futur, Cable (Josh Brolin)...
Alors celui-là, on va faire simple, puisque je l'ai vu sans être forcément très motivé, mon récent revisionnage du premier épisode m'ayant quelque peu refroidi (en fait, le problème de Deadpool, c'est que c'est le genre de film qui bénéficie énormément de l'effet de surprise et de la découverte de ses gags et vannes, et que, très logiquement, plus on revoit le film, plus ses ventres mous et ses vannes les plus graveleuses - et inutiles - tombent à plat, tirant un peu le métrage vers le bas).
Et ce second épisode, c'est tout simplement le même que le premier, mais en bigger louder, comme on dit, avec l'effet de surprise en moins, avec le méchant insipide en moins, et avec un ton (un peu) moins graveleux (sans pour autant être moins impertinent).
De son générique de début façon James Bond, sur du Céline Dion, à la mort à rallonge de Deadpool (ce n'est pas un spoiler, le film l'annonce dès le début) en passant par les caméos (Matt Damon, Alan Tudyk, Brad Pitt, etc...), par les références incessantes (et parfois pointues) aux comics et aux productions Marvel et Fox, par sa visite de l'au-delà, et par ses scènes de post-générique amusantes, le tout s'avère un digne successeur au premier épisode.
Un successeur qui aurait peut-être mérité d'être 10 minutes plus court, et à avoir un peu moins de ralentis çà et là, mais comme l'action m'a paru plus lisible et réussie, que Cable et Domino sont très réussis, et que je ne me suis pas ennuyé, ça se vaut à peu près.
La formule fonctionne donc à nouveau, même si c'est parfois à la limite de l'overdose, et que je ne suis pas sûr qu'un troisième épisode dans cette même lignée, et sans réelle réinvention, ne soit pas le métrage de trop.
4/6
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Macho Man - The Randy Savage Story :
Documentaire WWE de 90+ minutes, assez complet, retraçant la carrière de Randy Savage depuis son enfance jusqu'à sa mort tragique au volant, en passant par ses premiers pas dans le monde du baseball, la WWF, les Mega-Powers, la WCW, et son engagement caritatif lors de sa retraite.
De quoi brosser le portrait d'un athlète naturellement doué et perfectionniste, sportif né ayant marqué les esprits et son industrie, et dont l'ostracisation par Vince McMahon et la WWE reste en grande partie inexpliquée.
Le documentaire et ses nombreux intervenants tentent bien d'apporter des pistes expliquant ce bannissement de Randy par Vince : ce dernier n'aurait pas apprécié que Randy, vexé par le refus de McMahon de l'utiliser dans le ring, soit passé à l'ennemi (la WCW), mais cela semble insuffisant, et certains intervenants laissent entendre qu'on ne connaîtra jamais la vérité au sujet de cette "rupture" aussi nette.
(La rumeur, on la connaît : des relations inappropriées entre Savage et Stephanie McMahon, alors que cette dernière était à peine majeure, peu de temps avant le départ de Savage. Très improbable, mais bon...)
Quoi qu'il en soit, ce portrait de Macho s'avère très réussi, et permet de mieux comprendre l'homme qui se cache derrière le mythe. On regrettera un peu que son passage à la WCW soit légèrement survolé (il y avait là de quoi rajouter 15-20 minutes au documentaire), et que toute la période Mega-Powers soit en partie en mode kayfabe, mais on saluera la présence de Lanny Poffo (le frère de Randy, plus connu sous le nom du Génie), qui apporte le plus souvent un contre-poids aux déclarations des autres intervenants.
Cela permet au spectateur de se faire sa propre idée de la vérité, quelque part à mi-chemin entre les déclarations des uns, des autres, et l'histoire revisitée à la sauce WWE...
4.5/6
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Deuxième moitié de cette saison 3 de Fuller House, qui se terminait par le départ de toute la famille pour le Japon, afin d'assister au mariage de CJ & Steve...
La Fête à la Maison - 20 ans après - 3x10-18 :
Et là, ça commence très mal, puisque le premier épisode de cette mi-saison se déroule intégralement au Japon (clichés à gogo), est visiblement sponsorisé par Hello Kitty Land et par un boy band nippon, mais surtout, se concentre totalement sur DJ & Steve, et sur la destruction de leurs couples respectifs par les scénaristes, pour satisfaire la nostalgie supposée des fans... ça vire même brièvement au grand n'importe quoi numérique, avec DJ et Steve qui sautent du haut de cascades d'eau à la poursuite d'une carpe en images de synthèse.
Bref, après cet épisode de reprise bancal et au budget "colossal", la série devait se reprendre au plus vite. Malheureusement, ce n'est pas vraiment le cas, puisque les seuls véritables fils directeurs de cette fin de saison sont donc Steve/DJ, et la "grossesse" de Stephanie.
Steve/DJ évolue comme on aurait pu s'en douter : ils se remettent ensemble, et tout le monde est heureux pour eux, whouhou, c'est la fête. Aucun intérêt, même si leur premier dîner en tête à tête, servi par toute la bande Tanner, est un moment d'improvisation assez amusant dans l'avant-dernier épisode de la saison.
Quant à la "grossesse" de Stephanie, elle débouche malheureusement sur ce que je redoutais : Kimmy Gibbler en mode mère porteuse. L'occasion de quelques rapprochements avec les Tanner, pas forcément désagréables, mais aussi de tous les gags et clichés éventés auxquels on pouvait s'attendre. Bof. Le plus étonnant, dans tout ça, c'est que le futur papa (Jimmy Gibbler) est absent d'un bon paquet d'épisodes de cette demi-saison, ce qui est assez problématique (d'autant que l'acteur se donne toujours à fond lorsqu'il est présent.)
Hormis ces deux sous-intrigues, pas grand chose de mémorable, dans cette demi-saison. Jackson et Rocki se rapprochent, sans surprise ; les moments d'émotion restent gentiment forcés (tout le cliffhanger de l'avant-dernier épisode, notamment, est bancal au possible) ; le duo Tommy/Fernando reste des plus attachants (principalement parce qu'ils n'ont rien d'autre à faire, et qu'ils s'amusent bien ensemble) ; et vers la fin de la saison, on a droit au grand retour des chansons en tous genres, comme lors de cette fête d'anniversaire 80s qui sonne un peu comme un grand final pour ce revival.
C'est en effet l'impression qui se dégage de cette fin de saison : celle d'une fin de série imminente, avec tous les adultes qui reviennent s'installer à San Francisco, des flashbacks de la série d'origine, et une happy end pour tout le monde.
On verra bien ce qu'il en est réellement, et si une saison 4 verra ou non le jour, mais une chose est sûre : la série est de plus en plus caricaturale et son trait est de plus en plus gros, même en comparaison de la série originale, et il serait peut-être temps de "limiter la casse", en arrêtant sur une note plus ou moins positive.
Pas dénués de défauts, notamment au niveau de l'écriture et d'une direction artistique limitée, les deux premiers épisodes de ce reboot de la série d'Irwin Allen n'étaient cependant pas désagréable à regarder, grâce à leur distribution sympathique, et à leurs effets spéciaux réussis... place à la suite.
Perdus dans l'Espace (Lost In Space - 2018) - deuxième partie (1x03-04) :
- 1x03 :Toujours pris par les glaces, le Jupiter 2 est désormais victime d'une nouvelle menace : des anguilles extraterrestres qui se sont introduites dans le vaisseau, et en dévorent son carburant. Et tandis que le reste de la famille Robinson tente de se débarrasser des créatures, Will, lui, est gardé en sécurité par le robot, en compagnie du Dr. Smith...
Évacuons tout de suite le premier souci de cet épisode : le générique. Un générique qui, visuellement, semble photocopié sur celui de Star Trek Enterprise... ce qui, d'office, n'incite pas à l'optimisme.
L'épisode, lui, est assez agréable à suivre, avec de l'action, des monstres, de l'humour, et une Parker Posey en mode mineur, ce qui rend son personnage plutôt efficace, et permet de pallier les facilités de ses flashbacks (Selma Blair vient faire coucou au passage, dans une scène assez télégraphiée).
À part ça, si l'on met de côté quelques effets de réalisation assez quelconques (Neil Marshall a cédé la place à un réalisateur canadien bien moins inspiré), rien de bien méchant à signaler dans cet épisode, si ce n'est que le robot continue de sérieusement poser des problèmes de crédibilité visuelle.
Je me répète, mais... ça se regarde tranquillement.
- 1x04 :Tandis que les parents Robinson partent à la rencontre d'autres survivants, les deux sœurs de Will découvrent la vérité au sujet du robot, et en compagnie du garçon, elles partent en expédition pour le cacher dans une grotte voisine... sans se douter qu'elles sont suivies par le Dr. Smith.
Un épisode assez long, souffrant (comme toujours) de trop de remplissage, de moments convenus et télégraphiés (Will et le rocher énorme, le robot qui ajoute son empreinte à la peinture rupestre, la fin d'épisode façon Ferris Bueller, avec le montage en parallèle des parents et des enfants qui rentrent séparément au vaisseau), et de grosses ficelles narratives (Penny qui a le coup de foudre pour le fils du responsable administratif de la colonie, et qui le fait chanter avec l'enveloppe tombée là quelques secondes plus tôt, quelle coïncidence bien pratique ; l'antenne satellite qui tombe et isole les parents pour les obliger à se dire leurs quatre vérités), mais qui se suit néanmoins sans trop de problèmes, notamment parce que ça avance un peu.
Ah, et bien que je ne sois pas vraiment fan de tous ces nouveaux colons, je suis ravi de retrouver ce bon vieux Cary-Hiroyuki Tagawa.
(retrouvez aussi sur ce blog la critique des épisodes 1x01-02)
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Chasse à l'Homme 2 (Hard Target 2) :
Traumatisé par la mort de son meilleur ami lors d'un affrontement de MMA, Wes Baylor (Scott Adkins) tente d'expier sa faute en se livrant à des combats clandestins en Asie. Jusqu'au jour où il est approché par Aldrich (Robert Knepper), qui lui propose un ultime combat extrêmement bien rémunéré. Mais ce combat s'avère rapidement être un piège, qui place Baylor en position de proie dans la jungle, face à une troupe de chasseurs armés jusqu'aux dents...
Une suite DTV au film de John Woo et JCVD (dont cette suite reprend des gimmicks visuels inutiles, comme les ralentis répétitifs et les envols de volatiles), et qui oppose le toujours efficace Scott Adkins à Knepper, Rhona Mitra, Temuera Morrison et à quelques autres trognes peu marquantes.
C'est bien là le problème principal de ce métrage : malgré des décors naturels assez beaux (très pratiques lorsque le budget est limité), et une réalisation compétente (ralentis exceptés, les affrontements sont filmées avec de l'ampleur... parfois même un peu trop, puisque régulièrement, on voit clairement que les coups et les frappes passent à trente centimètres de leur cible), le tout est relativement fauché, notamment au niveau de la post-production (bruitages, post-synchronisation), de certaines scènes d'action (les motos) et des seconds rôles, transparents et à l'interprétation assez inégale.
Et pour être franc, il n'y a pas franchement matière, ici, à remplir plus de 100 minutes de film : après une première demi-heure sympathique et assez pêchue, le métrage connaît ainsi un gros ventre mou lorsque le héros rencontre Ann Truong, et que commence à se développer un début de romance dans une grotte.
À partir de là, le film perd progressivement de son intérêt, malgré les efforts de Adkins et d'un Knepper qui semble vraiment s'amuser. Tout ce qui a trait à Rhona Mitra est raté (elle passe son temps à se faire démolir, elle ne sait pas vraiment se battre, etc...), certains personnages ne sont guère plus que des clichés sur pattes (l'espagnol matador avec son épée), et le métrage finit même par gagner la palme du générique de fin le plus inutile au monde, avec plusieurs minutes de Scott Adkins en train d'explorer une ville avec un air perplexe, sur une musique de suspens... sans que ça ne débouche sur quoi que ce soit.
Il faut croire que le réalisateur avait promis à l'office de tourisme local plusieurs minutes promotionnelles en échange d'un droit de tournage quelconque...
Dans l'ensemble, un DTV très passable, qui ne restera pas comme l'un des meilleurs films de Scott Adkins (malgré toute sa bonne volonté et son implication).
2.25/6
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Ferdinand :
Jeune taureau paisible, Ferdinand (John Cena) refuse de participer aux corridas pour lesquelles il a été élevé. Après s'être enfui et réfugié chez une fillette, le jeune taureau est repris par les autorités, et il doit alors trouver un moyen de s'évader avant d'être confronté, dans l'arène, à El Primero (Miguel Ángel Silvestre), un matador légendaire...
Un long-métrage d'animation signé Blue Sky Studios (L'Âge de Glace, Rio), adapté d'un classique de la littérature américaine pour enfants, publié dans les années 30, et déjà adapté sous forme de court-métrage de 10 minutes par Disney en 1938 (un court qui avait alors remporté un Oscar).
Cette version cinématographique de 110 minutes (!) a connu un succès certain au box-office américain lors de sa sortie, en décembre dernier, mais malheureusement, il faut bien avouer que c'est un film d'animation à réserver aux plus jeunes : c'est loin d'être mauvais ou incompétent, mais c'est aussi très très balisé, et l'animation, si elle est dynamique, est aussi visuellement assez générique, à l'image de la direction artistique passe-partout.
Ajoutez à cela un message bienveillant et pacifiste noyé dans une hyperactivité assez typique de ce genre de productions, des personnages secondaires pour la plupart sous-caractérisés et quelconques (les hérissons...), des passages insipides (la dance battle contre les chevaux, par exemple) et un casting vocal inégal (John Cena s'en sort très bien, David Tennant est amusant, mais Kate McKinnon en fait beaucoup trop, comme d'habitude), et on se retrouve avec un métrage gentillet, un peu longuet, et guère mémorable.
Ça plaira aux enfants, mais on préfèrera sans hésitation le court de Disney, plus efficace et pertinent.
Un petit 3/6 (principalement pour le travail de Cena, particulièrement juste)
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The Tiger Hunter :
Quittant son pays et la femme de ses rêves, Ruby (Karen David), un jeune ingénieur indien, Sami (Danny Pudi) part pour les USA dans les années 70, afin d'y trouver la fortune et le succès au sein d'une entreprise concevant des fours à micro-ondes. Mais la réalité de l'immigration est toute autre, et le jeune homme peine à réaliser son rêve américain...
Une comédie ethnique des plus attachantes, avec une distribution très sympathique, un ton toujours léger et agréable, et une intrigue certes prévisible, mais toujours pertinente en ces temps d'Amérique repliée sur elle-même et hostile aux immigrants.
4/6
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Rampage - Hors de Contrôle :
Primatologue et ancien militaire, Davis Okoye (Dwayne Johnson) est très proche de George, un gorille albinos particulièrement intelligent, qu'il a élevé. Jusqu'au jour où les restes d'une expérience génétique orbitale s'écrasent dans l'enclos de George, qui commence alors à grandir de manière disproportionnée. Avec l'aide d'une généticienne (Naomie Harris), Davis va alors tout faire pour protéger George, alors même que le gouvernement, représenté par l'Agent Russell (Jeffrey Dean Morgan), et l'entreprise responsable des expériences, dirigée par Claire et Brett Wyden (Malin Åkerman & Jake Lacy), tentent de capturer l'animal, ainsi que les deux autres créatures géantes qui sèment la destruction en Amérique...
Un film catastrophe signé Brad Peyton, et qui, comme la plupart des films précédents de Brad Peyton (Voyage au Centre de la Terre 2, San Andreas, Incarnate), est très imparfait : comme ses deux autres films avec The Rock, c'est spectaculaire, relativement divertissant, ça possède une distribution attachante, mais ça souffre aussi d'une écriture bancale, d'effets numériques inégaux, et d'un rythme en dents de scie, qui plombe gentiment le tout.
Ici, autant les monstres et le gorille sont très crédibles, visuellement parlant (encore heureux, c'est Weta Digital qui s'en charge), autant les incrustations des acteurs et certaines doublures numériques sont nettement plus approximatives.
Heureusement, cela n'empêche pas de s'attacher au grand singe (et à sa relation avec The Rock), et le tout se suit sans grand problème, en dépit de quelques petits ventres mous et passages obligés pas très intéressants.
Ça se regarde même mieux que San Andreas, je trouve, et pour un Kaiju américain, c'est même assez honorable.
Un petit 3/6
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Lunopolis :
Quelques jours avant le 21/12/2012, un duo de documentaristes découvre les premières pièces d'un puzzle qui vont lui permettre de reconstituer une histoire alternative de la Terre et de l'Humanité, liée de très près à une secte des plus étranges, l'Église de Lunologie...
Un mockumentaire satirique indépendant très sympathique et bourré d'idées, à défaut d'avoir forcément les moyens de ses ambitions.
Thématiquement, on n'est pas loin d'Opération Lune (le mockumentaire sur Kubrick et la course à la Lune), avec un métrage particulièrement riche en idées et en rebondissements, qui parvient à mêler toutes les théories conspirationnistes et paranormales en une sorte de tout unifié absolument, pas crédible pour un sou mais divertissante (et paradoxalement pas si éloigné que ça des délires que l'on peut entendre dans la bouche "d'experts" qui interviennent dans des émissions du genre d'Ancient Aliens) ; ajoutez à cela une satire très claire de l'Église de Scientologie (qui évolue elle aussi pas mal dans le registre de la science-fiction), et on passe ainsi un moment très amusant devant ce métrage, qui parvient à créer une véritable mythologie excentrique à base d'immortalité, d'ovnis, de sélénites, de voyage temporel, et de dimensions parallèles (entre autres).
D'autant que, contrairement à bon nombre d'autres found footages/mockumentaires, ici, l'interprétation est plus bonne (Dave Potter, notamment) et naturelle, ce qui rend les interventions et les témoignages assez crédibles.
On regrettera tout de même le manque de moyens flagrant, qui se remarque dans les effets spéciaux, et dans certaines scènes un peu fauchées qui servent d'introduction et de conclusion, probablement tournées en dernier, avec le peu qui restait du budget.
(idem pour le narrateur "français" occasionnel, qui n'était pas utile, ou du moins, qui aurait mérité d'être mieux interprété)
Mais dans l'ensemble, c'est une excellente surprise, qui plaira à ceux que les conspirations font sourire, et à tous ceux qui apprécient un bon mockumentaire maîtrisé.
4/6
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Je continue avec l'intégrale de cette anthologie Channel 4/Amazon, supervisée par Ron D. Moore (Battlestar Galactica, etc), et adaptant directement des récits de Philip K. Dick pour le petit écran...
Après quatre premiers épisodes inégaux et dans l'ensemble peu convaincants, on peut d'ores et déjà se poser des questions quant à la viabilité de ce projet : oui, K. Dick était à l'origine de bon nombre de ce que l'on considère maintenant comme des clichés du genre de l'anticipation et de la science-fiction, mais d'innombrables anthologies, de La Quatrième Dimension à Black Mirror en passant par Au Delà du Réel, etc, ont exploité ses concepts, ses rebondissements, et ses idées jusqu'à plus soif, et cet Electric Dreams donne vraiment l'impression d'arriver après la bataille...
- The Hood Maker -
Dans un monde autoritaire et dystopien, les rares télépathes sont mis au ban de la société, et contenus dans des ghettos. Alors que les tensions montent entre télépathes et normaux, l'Agent Ross (Richard Madden) fait équipe avec Honor (Holliday Grainger), une télépathe, pour enquêter sur le mystérieux Hood Maker, qui distribue aux humains normaux des cagoules empêchant les télépathes de lire leurs pensées...
Un épisode adapté de la nouvelle Immunité (un titre qui grille un peu le rebondissement final), et qui se concentre principalement sur la romance naissante entre Ross et Honor (sur fond de monde délabré à la photo délavée et verdâtre) plutôt que sur l'enquête en elle-même.
C'est regrettable, parce que le tout n'est pas désagréable dans sa mise en images et dans son déroulement, mais l'épisode souffre d'un problème de taille : Richard Madden, jamais particulièrement convaincant ou suffisamment expressif en flic aguerri, avec son imperméable et son chapeau façon cosplay de film noir, et sa mèche blonde.
À partir de là, forcément, il est difficile de vraiment accrocher à la romance présentée, et quand arrive le dernier quart d'heure, assez maladroit, l'enchaînement de rebondissements et de révélations ne fonctionne pas très bien.
Dommage, parce que ça restait assez regardable, à part ça..
- Safe and Sound -
Dans un monde divisé entre villes ultra-surveillées et campagnes considérées comme refuges de terroristes, Foster Lee (Annalise Basso) et sa mère Irene (Maura Tierney), une militante, arrivent de la campagne pour s'installer en ville. Mais pour Foster, l'intégration passe par l'achat d'un Dex, un dispositif virtuel qui la connecte au réseau global, et la met en contact avec Ethan (Connor Paolo), un technicien qui l'avertit d'une menace terroriste imminente...
Un épisode vaguement adapté de la nouvelle Foster, vous êtes mort !, et qui joue la carte de la surveillance totalitaire, de la manipulation gouvernementale, et de la pression sociale, pour accoucher d'un récit assez inégal, et un peu inabouti.
C'est bien simple : heureusement qu'Annalise Basso est très attachante, et joue bien, parce que sinon, le tout aurait été vraiment quelconque. Très tôt, on comprend en effet que Ethan n'est pas digne de confiance, et on passe donc le plus clair de l'épisode à regarder Foster se faire manipuler - et ce, de manière assez moyenne et cousue de fil blanc.
Et puis la toute fin arrive, peu convaincante (le changement de camp de Foster parait précipité), avec en prime un montage façon Usual Suspects, totalement inutile tant le reste du script était téléphoné.
Dommage (bis), mais bon : au moins, le tout se suit sans trop de problèmes.
- The Father Thing -
Suite à une pluie de météores inhabituelle, Charlie (Jack Gore), un jeune garçon, découvre bientôt que son père (Greg Kinnear) a été remplacé par un double venu des étoiles, et qu'autour de lui, un à un, les humains subissent le même sort...
Un épisode ultra-dérivatif adapté de la nouvelle Le Père Truqué, avec ici de faux airs de Fais-moi Peur mâtiné de Stranger Things... sans toutefois avoir la distribution ou le style de cette dernière.
On se retrouve donc avec un sous-Body Snatchers plat et sans grand intérêt, qu'on a l'impression d'avoir déjà vu à d'innombrables reprises (tout le propos sur le baseball qui évoque Signes de Shyamalan, la tentation d'une famille unie sous l'emprise des aliens, l'appel final à la mobilisation et à la résistance...) et qui ne vaut vraiment que pour une scène ou deux, comme ce moment où les pièges à la Maman, j'ai raté l'avion échouent tous de manière spectaculaire.
C'est peu.
- Impossible Planet -
Dans un futur très lointain, deux guides touristiques spatiaux, Brian (Jack Reynor) et Ed (Benedict Wong), acceptent de conduire Irma (Geraldine Chaplin), une vieille femme sur le point de mourir, jusqu'à la Terre, pour exaucer son dernier souhait. Seul problème : la Terre n'est plus qu'une légende, et les deux escrocs décident alors de l'emmener visiter une planète vaguement similaire à cette Terre disparue...
Une adaptation relativement fidèle de la nouvelle du même nom, cet épisode en dévie néanmoins sur deux points importants... qui changent complètement la donne.
Le réalisateur/scénariste (par ailleurs scénariste du mauvais The Ones Below, du bordélique Hanna, et de The Night Manager) a ainsi choisi d'opter pour une approche plus éthérée, mystérieuse... et romantique.
Une romance assez étrange et onirique entre Jack Reynor et Geraldine Chaplin, à base de réincarnation (?), de rêves inexplicables, de visions improbables, etc... Une romance bizarre, pas tant à cause de la différence d'âge, mais bien parce qu'au final, Irma est amoureuse de Brian... parce qu'il lui rappelle son grand-père.
Donc, cette romance sert de filigrane à tout l'épisode, et amène une réécriture de la conclusion à base d'hallucination paradisiaque et fatale. Exit la pièce de monnaie du récit original, qui permettait de comprendre que la planète visitée n'était pas totalement inconnue, et place à une fin volontairement absconse... et assez inutile.
D'autant que le reste de cet épisode mollasson est visuellement assez kitschouille, avec des couleurs bigarrées, un robot qui ressemble à L'Homme Bicentenaire, et assez peu d'imagination dans la direction artistique.
Mais bon, peu importe : le résultat global est tout à fait regardable, mais est globalement ronronnant et frustrant, malgré l'interprétation amusante de Benedict Wong.
Après la série originale de 1965-1968, et la piteuse adaptation cinématographique de 1998 écrite par Akiva Goldsman (qui officie désormais sur Star Trek Discovery, malheureusement), voici une nouvelle version de la série d'Irwin Allen, une version en 10 épisodes produite par Netflix, écrite par les scénaristes des bancals Dracula Untold, Le Dernier Chasseur de Sorcières, Gods of Egypt et Power Rangers, et pilotée par le showrunner de Once Upon a Time in Wonderland (par ailleurs scénariste de Prison Break)...
Perdus dans l'Espace (Lost In Space - 2018) - première partie (1x01-02) :
- 1x01 : En 2046, alors que la Terre est menacée de destruction, l'humanité lance le Resolute, un vaisseau colonial ayant à son bord de nombreuses familles choisies pour coloniser une nouvelle planète, au nombre desquelles les Robinson (Molly Parker, Toby Stephens, Taylor Russell, Mina Sundwall, Maxwell Jenkins). Mais lorsque le Resolute est attaqué, les Robinson sont contraints de monter à bord du Jupiter 2, une navette, qui s'écrase bien vite sur une planète inconnue...
Un pilote qui n'est pas désagréable à suivre, avec des effets spéciaux globalement réussis et convaincants, une distribution sympathique, et un budget présent à l'écran.
Dans l'ensemble, ça fonctionne grâce à ses acteurs (le petit Will est notamment plutôt bon ; le caméo de Bill Mumy fait plaisir ; Taylor Russell n'est pas désagréable, mais sa présence fait un peu quota ethnique imposé par un exécutif quelconque), à la réalisation de Neil Marshall, au score de Christopher Lennertz, et parce que ça sait ménager ses effets et son suspense (la structure en flashbacks et en in media res, centrée sur les personnages et leur passé, rappelle Lost mais... in space !)... mais ce n'est pas pour autant dénué de défauts, loin de là.
À commencer par la direction artistique : autant les extérieurs et les plans spatiaux fonctionnent, autant dès qu'on est en intérieur (les grottes, les glaciers façon polystyrène), c'est gentiment fauché et artificiel. Pas forcément dramatique, puisque ça donne un petit côté rétro kitsch qui rappelle la série originale, mais je dois dire que ma première réaction, lorsque Will a découvert la forêt et que son père lui a demandé, par radio, "où est-ce que tu te trouves ?", a été de répondre "dans une forêt au nord de Vancouver, mais pas de panique, il devrait y avoir une Stargate dans les parages". Ils auraient pu se fatiguer un peu plus pour rendre ces environnements crédibles...
Idem pour le robot : tant qu'il était en images de synthèse, pourquoi pas (même si le design du robot n'est pas des plus convaincants), mais dès qu'il prend forme humaine, on devine aussitôt "l'homme dans le costume", et le personnage perd aussitôt énormément de son aura et de sa superbe (en plus d'évoquer un peu Mass Effect).
Ajoutez à cela une plausibilité scientifique totalement inexistante (dès les dix premières minutes, on doit éteindre son cerveau tant les problèmes sont nombreux), et l'on se retrouve, en fin de compte, devant un épisode pilote pas inintéressant, mais à l'écriture assez moyenne, ce qui n'est pas forcément surprenant compte tenu des scénaristes et du showrunner.
(par contre, j'ai un peu peur du surjeu de Parker Posey, et de l'absence totale de charisme d'Ignacio Serricchio... on verra bien)
- 1x02 : Tandis que les Robinson explorent la forêt voisine et le vaisseau du robot, le Dr Smith (Parker Posey) & Don West (Ignacio Serricchio), seuls survivants de leur navette, tentent de trouver des secours...
Un épisode de placement produit, puisqu'un paquet d'Oreos tout ce qu'il y a de plus basique (même pas repensé et modernisé pour les années 2040) figure de manière très visible dans l'intrigue et dans l'épisode. C'est un peu pitoyable, mais bon, je suppose que c'était inévitable pour faire rentrer de l'argent...
Ce qui n'aide pas, c'est que l'épisode, dans son ensemble, fait beaucoup de surplace, et que l'écriture n'est pas assez efficace pour faire illusion : toute la sous-intrigue de Smith et West (qui semble bien assez transparent... malgré sa poule) est ainsi vraiment cousue de fil blanc, le spectateur a constamment de l'avance sur les événements, et pourtant, les scénaristes se sentent obligés de nous placer un flashback explicatif à la toute fin, pour quelque chose qui n'avait pas besoin d'être expliqué...
Du côté des Robinson, on se dispute, que ce soit au niveau des deux sœurs, ou des parents : rien de vraiment mémorable à signaler, mais ça se regarde (malgré le placement produit). Et l'épisode retrouve un peu de punch et d'énergie dans sa dernière partie, lorsque les effets spéciaux entrent en jeu, et que ça s'énerve gentiment.
Cela dit, je regrette toujours que le robot paraisse aussi fauché (de près, il fait un peu trop plastique, on voit l'acteur respirer, son langage corporel n'est pas naturel, ses proportions changent selon qu'il est en images de synthèse ou en costume), et paradoxalement, je trouve la bande originale de Lennertz bien trop dramatique et tonitruante pour ce qu'elle illustre.
Je suis certain qu'elle fonctionne nettement mieux en écoute isolée, mais là, sortir le grand orchestre et les trompettes claironnantes alors que Penny fixe les pneus du rover planétaire, c'est peut-être un peu trop...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
On ne présente plus Blade Runner, de Ridley Scott, classique incontournable du genre à la direction artistique spectaculaire et fondatrice, souvent copiée, mais jamais égalée, et désormais modèle systématique de toute œuvre d'anticipation néo-noire et futuriste.
Un film travaillé, organique, à la fois sobre et démesuré, porté par un Harrison Ford au jeu très particulier et vulnérable, par un Rutger Hauer tragique et impérial, et par leur affrontement final, cauchemardesque, pluvieux et dramatique.
À l'occasion de la sortie de sa suite, Blade Runner 2049, Dennis Villeneuve, le réalisateur, décide de produire trois courts-métrages relatant ce qui s'est produit entre le film original (se déroulant en 2019), et le nouveau film (en 2049).
Pour cela, il se tourne vers deux réalisateurs : Shinichiro Watanabe (Animatrix, Cowboy Bebop) pour le premier court, en animation 2D, et Luke Scott, fils de Ridley Scott, pour les deux suivants, plus courts et présentant des personnages du métrage principal.
Blade Runner 2022 - Black Out : Avec l'aide de Ren (Bryson Baugus), un humain, Trixie (Luci Christian) et Iggy (Jovan Jackson), deux réplicants Nexus 8 à l'espérance de vie normale, tentent de lutter contre l'oppression de la société humaine - désormais ouvertement hostile aux réplicants - en détruisant toute technologie à Los Angeles, effaçant ainsi toute trace de leur existence des serveurs publics de la Tyrell Corporation...
Un court d'animation très stylisé (on aime ou pas) qui a pour principal intérêt d'expliquer un peu l'évolution de l'univers de Blade Runner après le premier film, avec en prime un caméo de Edward James Olmos, qui reprend brièvement son rôle de Gaff, sans que sa présence ne soit particulièrement indispensable.
Blade Runner 2036 - Nexus Dawn : Niander Wallace (Jared Leto), de la Wallace Corporation, tente de convaincre des législateurs (Benedict Wong, etc) de le laisser reprendre la production de réplicants, arguant que les Nexus 9, ses nouveaux modèles, sont totalement asservis à l'homme...
À peine 5 minutes, et pourtant, Leto et les scénaristes réussissent à me rendre Wallace totalement antipathique. Je ne sais pas si c'est le jeu d'aveugle de Leto, ou l'écriture ampoulée et pompeuse de son personnage, mais ce court m'a rapidement agacé...
Blade Runner 2048 - Nowhere to Run : Sapper Morton (Dave Batista), l'un des derniers Nexus 8 encore en vie, mène une existence cachée et discrète en ville. Mais lorsqu'une amie et sa fillette sont menacées, il ne peut s'empêcher d'intervenir, mettant ainsi en péril son anonymat...
À nouveau à peine 5 minutes, et pourtant, c'est tout l'inverse du court précédent : Batista est instantanément sympathique, son jeu est naturel, et le court - qui se résume à une grosse scène d'action - fonctionne très bien, tout en positionnant Sapper Morton comme un personnage traqué qui cherche à vivre seul. Assez réussi.
Blade Runner 2049 :
En 2049, Niander Wallace a pris le contrôle des biens de la Tyrell Corporation, et ses réplicants, les Nexus 9, sont désormais parfaitement intégrés dans la société. K (Ryan Gosling), un Blade Runner chargé d'éliminer les quelques réplicants de modèle Nexus 8 et préalables encore en existence, découvre alors un terrible secret, qui pourrait mettre en péril la stabilité de la société. Un secret lié au sort de Rick Deckard (Harrison Ford), disparu plus de 30 ans auparavant dans des circonstances mystérieuses...
Je suis bien embêté.
Je suis bien embêté, parce que quelque part, dans les 2h45 de ce Blade Runner 2049, il y a un bon film, une suite intéressante au Blade Runner original, un propos pertinent sur ce qui fait l'être humain, etc.
Le problème, cependant, c'est que ça dure 2h45, qu'il y a Dennis Villeneuve à la réalisation, et qu'il y a Michael Green (Smallville, Heroes, Alien Covenant, Le Crime de l'Orient Express) à la co-écriture, aux côtés du scénariste du Blade Runner original.
Ce qui donne :
1) un film très réussi visuellement et techniquement parlant, mais assez froid, contemplatif et clinique - la patte Villeneuve, qui est un peu à la réalisation ce que Alexandre Desplat est à la bande originale de film.
2) un métrage vraiment linéaire et banal, qui recycle des idées de Blade Runner (y compris des scènes jamais tournées par Ridley Scott, mais présente sur le papier), joue un peu la carte du fanservice de manière pas toujours très pertinente ou intéressante (le caméo de Gaff fait vraiment de la peine), et qui surtout s'engage sur des sentiers déjà vraiment bien arpentés, sans la moindre originalité, la moindre subtilité ou la moindre épaisseur (les histoires d'élu pouvant changer le cours de l'Histoire et mener des révolutions, ras-le-bol).
On a donc un peu l'impression d'une jolie coquille creuse, que l'on aurait pu amputer de 40 minutes sans rien perdre du tout du récit ou des thématiques, et qui aurait ainsi gagné en force et en pertinence.
Parce que je ne nie pas qu'il y ait des thématiques sous-jacentes potentiellement intéressantes, mais elles sont noyées dans le marasme global de ces 165 minutes de film, bourrées d'idées maladroites : la fausse feinte sur l'identité de l'enfant de Deckard, assez transparente dès que l'on croise le chemin d'un certain personnage créateur de souvenirs, et que l'on remarque que l'archétype du héros qui se découvre élu est vraiment amené avec de trop gros sabots (en plus d'être pitoyablement usé jusqu'à la corde) pour être honnête ; tout ce qui touche à Wallace (un Jared Leto calamiteux en grand méchant digne d'un James Bond, à l'écriture affreuse, et accompagné d'une femme de main là aussi digne d'un mauvais film d'action) ; la romance Joi/K, pas inintéressante, mais déjà vue, notamment dans Star Trek Voyager ; les enjeux vraiment simplistes - trouver un enfant - exposés au bout de trente minutes, et jamais particulièrement bien traités ; les dialogues bourrés d'exposition de tous les personnages, qui sur-expliquent le film, encore et encore ; Harrison Ford, raide et décati, qui arrive en cours de route, trop tard, et ne sert à rien ; la Sean Young en images de synthèse, peu convaincante dès qu'elle ouvre la bouche ; le jeu ultra-minimaliste de Gosling ; la mort prématurée de Batista ; le score mi-copie mi-bruit de Hans Zimmer...
En somme, si esthétiquement, le film fait illusion, c'est narrativement qu'il n'a pas du tout fonctionné sur moi, et qu'il m'a laissé avec une forte envie de dire "tout ça pour ça". Quitte à produire une suite de Blade Runner destinée à se planter au box-office, il fallait y aller franco, et proposer quelque chose qui aille plus loin qu'un simple épisode de Black Mirror ou de Philip K. Dick's Electric Dreams.
3.5/6
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Un mois de mai qui, contre toute attente, a été l'occasion pour moi de ne pas me précipiter en salles pour aller découvrir toutes les grosses sorties du moment.
Non seulement par manque de temps, mais aussi par manque d'envie - Deadpool premier du nom était sympathique, mais pas forcément au point de me ruer en salles pour voir sa suite au prix fort ; et ne parlons même pas de Solo, un désastre de casting, de production et de promotion (et qui va probablement être le premier Star Wars nouvelle génération que je n'aurai pas vu en salle à sa sortie) - ; néanmoins, en ce mois de mai, tout de même pas mal de films atteignent la moyenne, ce qui fait toujours plaisir.
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- Film du mois :
Deux documentaires, Lost Heroes et André le Géant, se partagent la plus haute marche du podium, à la fois complets, intéressants, et amusants, tandis que juste en dessous, le talent de Steven Spielberg permet à Ready Player One de surnager un peu au-dessus de la masse (ce qui n'était clairement pas gagné, soyons francs).
- Flop du mois :
Aucun film en dessous de 2/6, ce mois-ci, ce qui est assez rafraîchissant, et une assez bonne nouvelle pour moi - d'autant que les 2/6 en question (Mute, Tomb Raider) ne sont pas des désastres pour autant, et restent des déceptions plus qu'autre chose.
La palme revient cependant à Nobody Speak, un documentaire hypocrite s'érigeant en défense de la liberté de la presse, alors qu'au nom de celle-ci, il ne fait que nier les libertés individuelles de chacun... à éviter.
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# Petit écran :
Ce mois-ci, la saison 2 des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire a su me réconcilier avec la série, en apportant enfin de vrais enjeux, et en sachant se détacher du film de Brad Silberling. La fin de saison 3 de Black Mirror, par contre, ne m'a pas particulièrement plus séduit que les précédentes, tout comme la première moitié de la saison 3 de Fuller House,les Electric Dreams de K. Dick, ou Ninjak vs the Valiant Universe.
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# À venir :
En juin, sur le blog des Téléphages Anonymes, on traque les réplicants avec Ryan Gosling, on démolit Chicago avec des animaux mutants et The Rock, on part aux JO d'hiver avec Eddie l'Aigle, on enquête sur les Sélénites et sur Lunopolis, on observe la mort de Staline, on voyage dans l'espace-temps avec Oprah Winfrey, on part dans l'arène avec Ferdinand, et on se perd dans l'espace sur Netflix...
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Lucha Mexico :
Un documentaire assez superficiel sur le monde de la lucha libre, qui reste à la surface des choses, et ressemble souvent plus à une bande promotionnelle pour la CMLL, plutôt qu'à un métrage revenant en détail sur le monde du catch mexicain, sur ses origines, sur ses traditions, etc.
On se retrouve finalement avec un survol de quelques visages de la CMLL, et un enchaînement d'extraits de matches, d'interactions et de dédicaces avec les fans, d'entraînement, et d'interviews pour le documentaire : un schéma mécanique qui se répète, encore et encore, ne laissant guère le temps de s'approfondir sur tel ou tel athlète (Shocker, sa vie privée et sa blessure au genou servent de fil conducteur au tout, mais ça ne va pas plus loin, et ça esquive tant sa dépression que sa prise de poids très claire), et évitant méthodiquement de développer quoi que ce soit sur le contexte culturel, historique ou social du Mexique (qui sont sous-entendus par certains plans, par certains phrases, sans jamais être explicités plus que ça), ainsi que sur la place de la lucha libre dans ceux-ci (tout au plus comprend-on au détour d'une phrase que la lucha libre est un sport des classes populaires, qui demande des sacrifices et une soif de succès que ne connaissent pas les individus aisés).
Ça reste vraiment à la surface des choses (la mort de Perro Aguayo Jr. dans le ring, utilisée par un hardcore wrestler pour faire l'apologie d'un style de vie et d'une mort glorieuse dans le ring, avec un certain fatalisme : bof), ça esquive l'importance de certaines situations (El Gitano qui perd son masque, est retrouvé mort six mois après suite à une dispute violente, et dont le frère sous-entend que c'est la perte du masque qui l'a emmené sur une pente glissante, soit... mais si l'on a pas expliqué avant l'importance du masque dans la culture mexicaine, ça n'a pas grand poids), ça rajoute certains bruitages inutiles pendant les matches... bref, c'est très moyen, tout ça.
Pas inintéressant, surtout si l'on connaît déjà un peu le milieu, mais très moyen.
3/6
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L’incroyable Jessica James (The Incredible Jessica James) :
À New-York, Jessica James (Jessica Williams), une apprentie dramaturge, tente de se remettre d'une rupture récente lorsqu'elle rencontre Boone (Chris O'Dowd), développeur d'applications pour mobile, qui vient de divorcer. Malgré une première rencontre difficile, le duo va progressivement apprendre à se connaître et à s'apprécier...
Une comédie indépendante distribuée par Netflix, que j'ai abordée avec une certaine curiosité et un certain enthousiasme, puisque j'apprécie assez la personnalité de l'actrice principale, Jessica Williams, ancienne du Daily Show au sens de l'humour assez mordant.
Malheureusement, si la demoiselle est sympathique, et plutôt bonne actrice, son personnage, lui, ne l'est pas du tout. Pourtant écrite spécialement pour elle, cette comédie romantique tout ce qu'il y a de plus lambda souffre de personnages faiblards : les personnages secondaires, notamment, sont assez basiques et creux, puisque tout est centré sur Jessica James, artiste torturée, sarcastique, caractérielle, et cynique.
Un personnage que l'on tente clairement de nous présenter comme drôle, sincère et corrosive, tout en souffrant de traumatismes psychologiques liés à son enfance (traumatismes qu'elle fait rejouer aux élèves de sa classe de théâtre !?), mais qui, dès sa première scène, apparaît comme gratuitement agressive, cassante, arrogante, et presque insultante.
Non, Jessica James n'est pas trop honnête pour son propre bien et faussement prétentieuse, elle est tout simplement antipathique, égocentrique et, si j'osais pousser la comparaison un peu plus loin, elle est typiquement millennial américaine, toujours le nez fourré sur les réseaux sociaux, gentiment imbue d'elle-même, et considérant l'ironie constante et le sarcasme abrasif comme un mode de communication viable.
Ce qui rend tout attachement à son personnage assez difficile, malgré les efforts et l'énergie de l'actrice, et de Chris O'Dowd.
Ajoutez à cela pléthore de clichés inhérents au genre de la comédie romantique, ici à peine détournés par un script pas aussi malin qu'il ne pense l'être, et on se retrouve avec un film assez quelconque, au personnage principal peu attachant, et qui m'a clairement déçu alors que je partais avec un à priori positif.
2 + 0.5 pour les deux acteurs principaux = 2.5/6
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Le Secret du Ragnarok (Ragnarok) :
Malgré l'opposition de ses supérieurs, l'archéologue norvégien Sigurd Svendsen (Pål Sverre Hagen) décide de partir dans le nord du pays en compagnie de deux collègues et de ses enfants, pour enquêter sur le mythe du Ragnarök. Là, ils découvrent une vérité historique particulièrement étrange et monstrueuse...
Un film d'aventures norvégien assez médiocre, qui prend énormément son temps sans avoir pour autant de séquences palpitantes pour contrer l'ennui global.
À part ça, la musique lorgne très fortement sur Narnia, c'est assez dérivatif, et les paysages sont très beaux, mais avec le doublage anglo-saxon calamiteux, difficile de faire preuve d'indulgence.
2/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Game Night :
Toutes les semaines, Max (Jason Bateman) et son épouse Annie (Rachel McAdams), tous deux très compétitifs, organisent une Soirée Jeux avec tous leurs amis (Billy Magnussen, Sharon Horgan, Lamorne Morris, Kylie Bunbury). Cette semaine, cependant, la soirée se tient chez Brooks (Kyle Chandler), le frère de Max, un homme séduisant et riche à qui tout réussit. Seulement voilà : Brooks a engagé une entreprise spécialisée dans les jeux de rôle, pour simuler son enlèvement, et embarquer ses invités dans une murder party ultra-réaliste. Mais les apparences sont trompeuses, et bien vite, Max et Annie comprennent que les deux kidnappeurs de Brooks sont de véritables criminels...
Une comédie noire réalisée par John Francis Daley et Jonathan Goldstein, et qui lorgne ouvertement (et très clairement) sur un croisement de Date Night (Crazy Night, chez nous, avec Steve Carrell et Tina Fey), de The Game de David Fincher, et de L'homme qui en savait trop... peu (avec Bill Murray), deux versions d'une histoire très similaire, sorties en 1997.
Ce qui, malheureusement, fait que l'on a une énorme longueur d'avance sur tout le récit, et ce jusqu'à ses dernières 20 minutes. Pendant ses 80 premiers minutes, en effet, le récit se déroule exactement comme on peut le supposer : mise en place longuette, déclencheur réussi et percutant, et ensuite, un enchaînement de rebondissements sans grande tension, puisqu'à aucun moment, le spectateur ne peut réellement prendre pour argent comptant ce qu'il a sous les yeux.
Ce qui ne veut pas dire pour autant que c'est dénué d'intérêt, notamment parce que le couple Bateman/McAdams fonctionne très bien, que Jesse Plemons est amusant en voisin glauque, et que les deux réalisateurs tentent ponctuellement de vraiment réaliser le film (en y injectant des idées de montage, des idées de mise en scène, etc, comme dans la scène de l’œuf de Fabergé, en simili-plan séquence), ce qui reste encore trop rare dans le genre de la comédie US.
On regrettera cependant que les personnages secondaires manquent à ce point de charisme : ils ne sont pas désagréables, et ont même quelques répliques qui fonctionnent, mais dans l'ensemble, on a souvent l'impression que les acteurs choisis n'étaient pas le premier choix des réalisateurs, et que les personnages auraient été bien meilleurs avec des seconds rôles plus mémorables.
Heureusement, lorsque la "réalité" des événements est enfin révélée, avec l'apparition d'un certain acteur en prime, le film a la bonne idée de repartir pour un tour, lors d'un dernier quart d'heure nettement plus rythmé, drôle et efficace que ce qui a précédé. Un peu comme si le scénariste en avait gardé sous le pied pour finir en apothéose.
On n'échappe cependant pas à la leçon de vie qui fait office de caractérisation dans les comédies américaines de ces dernières décennies, mais cela ne gêne pas trop, en fin de compte, et on termine le film sur une bonne impression.
Loin d'être un film particulièrement exceptionnel ou original, mais ça aurait pu être bien pire.
3.5/6
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Soyons réalistes : lors de son relaunch sur Netflix, l'équipe à l'origine de La Fête à la Maison - 20 ans après n'avait jamais prévu que la série soit si populaire, et qu'elle obtienne autant de saisons supplémentaires.
Ce qui était donc initialement une mini-saison de réunion, 20 ans après, s'est transformé, un peu à l'improviste, en nouvelle sitcom à part entière, et après trois saisons de ce projet... on sent que les scénaristes ont besoin d'une pause pour faire le point. Non pas que le show soit particulièrement exigeant sur le front de l'écriture, mais tout de même : la saison 3 est passée de 13 à 18 épisodes, et tout le monde semble s'essouffler.
Du moins, c'est l'impression que donne la première moitié de la saison 3, diffusée à la rentrée 2017, avec neuf premiers épisodes se terminant sur un pseudo cliffhanger, alors que toute la famille est dans un avion pour assister au mariage de Steve & CJ au Japon.
La Fête à la Maison - 20 ans après - 3x01-09 :
Ce mariage, donc, et la relation compliquée de Steve et de DJ sont, comme lors de la saison précédente, l'une des sous-intrigues principales de cette demi-saison ; et naturellement, ce n'est pas plus intéressant qu’auparavant, sauf si l'on est du genre à se passionner pour la vie amoureuse des personnages de sitcom, et à se déclarer appartenir à une #TeamSteve ou #TeamMatt.
Alors oui, je sais que les shippers sont nombreux (d'autant plus lorsque l'on parle de séries des années 80/90, pour lesquelles le facteur nostalgie joue d'autant plus), mais personnellement, cela me laisse totalement de marbre, et les hésitations de DJ entre ses deux hommes n'ont aucun intérêt à mes yeux.
Comme l'année dernière, à nouveau, les enfants tiennent eux-aussi une place importante dans la série, et hormis le tout petit, qui a des réactions de plus en plus naturelles et amusantes, les trois autres font globalement du surplace (y compris le plus jeune, qui flamboie toujours autant, et a désormais en guise de doudou une licorne en peluche rose avec des arcs-en-ciel... décidément !). Idem pour les trois Gibbler adultes, toujours en surjeu total, et écrit comme des caricatures (en même temps, ce sont les personnages qui veulent ça).
Et à nouveau, comme dans la saison 2, Stephanie est largement mise en retrait, immobilisée pendant le plus clair de la demi-saison par une jambe cassée ; vers l'épisode 08, cependant, les scénaristes semblent enfin se réveiller, et vouloir lui confier une sous-intrigue un minimum conséquente : une histoire de grossesse avec mère porteuse.
Pourquoi pas : bien traité, ce pourrait être touchant, mais... reste à voir comment tout cela va se dérouler. J'ai notamment vraiment peur que tout cela s'inspire un peu trop de Friends, et fasse de Kimmy la mère porteuse de l'enfant de son frère, comme Phoebe en son temps. J'en frémis d'avance.
Le vrai problème de cette demi-saison, c'est que les scénaristes semblent vraiment peiner à gérer de manière correcte tous les personnages de leur série. Ils ont beau limiter les caméos de l'ancienne génération à une apparition occasionnelle par épisode, ça ne suffit pas forcément à laisser tout le monde respirer, d'autant qu'ils rajoutent encore de nouvelles têtes (Rocki la rebelle cynique, tous les amis de Jackson) et en font revenir d'autres qui n'étaient pas nécessaires (tous les enfants de Danny, insupportables).
Bref, le petit monde de Fuller House commence à être un peu trop peuplé, et certains personnages disparaissent pendant plusieurs épisodes, ou bien n'ont qu'une ligne de dialogue ou deux.
Ajoutez à cela un show qui lutte pour équilibrer ses sous-intrigues (Candace Cameron-Bure phagocyte pas mal de temps d'antenne), et qui abuse un peu de placement produit maladroit (Arby's, un roman Harlequin insipide, Netflix) et on se retrouve avec un Fuller House essoufflé, qui semble se chercher un peu.
Je ne suis donc pas très optimiste pour la seconde moitié de saison, qui promet visiblement toujours plus de Steve/DJ, et une intrigue récurrente centrée sur Stephanie et sa mère porteuse (pitié, pas Kimmy)...
La seconde saison des Orphelins Baudelaire touche à sa fin, avec pour conclure, un passage par la case cirque macabre... forcément.
Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - Saison 2 - The Carnivorous Carnival (2x09-10) :
Arrivés en même temps que la troupe d'Olaf au Cirque Caligari, les Baudelaire s'y font passer pour des freaks siamois, et attendent ainsi que Madame Lulu (Sara Rue), la voyante locale, leur apporte à tous des réponses... mais Olaf semble bien décidé à sacrifier l'une de ses créatures de foire dans la fosse au lions, pour attirer des spectateurs dans ce cirque décrépit.
Double épisode final de la saison, dans un environnement finalement assez approprié aux Baudelaire et à cet univers macabre (d'ailleurs, par moments, la bande originale ressemble fortement à l'un des thèmes de la version cinématographique de la Famille Addams. Coïncidence ?).
Un cirque décrépit, donc, et des freaks ratés (assez amusants, d'ailleurs), pour un NPH qui se donne à nouveau en spectacle, avec un numéro musical nettement plus approprié et amusant que le précédent.
Cela dit, ce n'est pas la troupe d'Olaf qui vole la vedette au reste de l'histoire, pour une fois, puisque non seulement Sara Rue est excellente en Madame Lulu, mais en plus (dernier épisode de la saison oblige), on a droit à des révélations et à un flashback d'ouverture sur le VFD.
On a donc enfin l'impression d'avancer un peu... mais malheureusement, cela s'accompagne à nouveau d'une mort tragique ("Lulu"), qui décidément jure beaucoup avec l'ambiance de la série dans sa première saison et dans la première moitié de la seconde.
Et le tout de conclure ces deux épisodes enthousiasmants sur un cliffhanger littéral, et avec quelques fausses pistes supplémentaires, malheureusement un peu trop transparentes même pour quelqu'un qui, comme moi, n'a pas lu ces derniers romans.
Bilan saisonnier
Dans l'ensemble, une saison qui, un peu comme la précédente, souffle le chaud et le froid, et finit par être inégale. Je ne vais pas revenir en détail sur les problèmes habituels de la série, que j'ai mentionnés dans chacun des bilans partiels préalables : rythme mollasson, répétitivité des intrigues et des gimmicks d'écriture, format lassant, protagonistes bien trop passifs, etc, etc...
Bon nombre de ces problèmes ne dérangeront pas les fans des livres, qui y verront une fidélité incroyable et particulièrement louable aux ouvrages d'origine ; les autres, qui découvriront les aventures des Baudelaire par le biais de la série, risquent de bien plus ressentir les problèmes inhérents à cette œuvre, et à son traitement pour l'écran.
Cela dit, il faut aussi noter qu'avec son revirement de ton, dans sa seconde moitié, cette saison s'en tire un peu mieux : enfin, on a de vrais enjeux (par opposition à la bouffonnerie générique d'Olaf en saison 1), enfin, on avance un peu sur le fond, et on met un peu de côté tout le remplissage habituel de rigueur (même si cela se fait au détriment des rares personnages adultes positifs un tant soit peu développés).
Le bilan global est donc plus positif pour moi, la direction artistique remarquable jouant pour beaucoup dans mon appréciation du show (à quand un reboot de la Famille Addams avec un tel budget ?)
Sur les pistes lancées pour la saison prochaine, je serai cependant nettement plus mitigé : un peu comme en saison 1, avec les "parents", la série tente tellement de nous faire croire qu'il y a eu un survivant de l'incendie de la maison Baudelaire, que je ne peux qu'envisager qu'il s'agisse en fait d'un survivant de l'incendie de la maison Quagmire, à savoir le troisième enfant.
Et à l'identique, le show tente de nous faire croire qu'Allison Williams, qui apparaît à la toute fin de saison, est soit Béatrice (qui n'est clairement pas morte de la main d'Olaf), soit l'un des parents Baudelaire... que cela m'incite à penser qu'elle est quelqu'un d'autre... mais qui ?
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Annihilation :
Lorsque son époux militaire, Kane (Oscar Isaac), rentre de mission distant et gravement malade, Lena (Natalie Portman) et lui se trouvent amenés de force dans une zone militaire non-répertoriée, en bordure du Miroitement, un périmètre interdit et chatoyant créé par la chute d'un météore sur Terre. Après avoir découvert que Kane a visité cette zone, et qu'elle est responsable de son état, Lena accompagne quatre autres chercheuses (Jennifer Jason Leigh, Tessa Thompson, Gina Rodriguez, et Tuva Novotny) au coeur du Miroitement, pour découvrir ce qui s'y passe...
À nouveau un réalisateur très apprécié par les amateurs de genre (ici, Alex Garland, scénariste de 28 Jours Plus Tard, Sunshine, Dredd, et du relativement surestimé Ex Machina - autant de concepts forts, ayant tendance à user, dans leurs dernières lignes droites, de grosses ficelles typiques de film du genre, quitte à largement affaiblir ce qui précède, et à tomber dans la série B) pour une production sortie en salles aux USA, et sur Netflix dans le reste du monde.
Ici, en adaptant un roman de science-fiction lorgnant vaguement sur la Couleur Tombée du Ciel de Lovecraft, en nettement plus contemplatif et métaphysique (façon Tarkovsky), Garland continue sur sa lancée, celle d'un film pas inintéressant et bien produit, mais qui pèche çà et là par son écriture.
Toute la première partie du film est ainsi assez prenante : la mise en place, l'explication du Miroitement, l'expédition, etc. Malheureusement, à partir du moment où les personnages arrivent dans la base militaire abandonnée, et commencent à être attaqués par l'ours, le film tombe dans une sorte de survival assez classique ; un survival bien exécuté et gentiment sanglant, mais pas forcément plus intéressant que ça, notamment à cause de l'écriture défaillante de ces personnages creux et sous-développés (la lesbienne de service, forcément hostile ; les problèmes de couple et d'infidélité de Natalie Portman ; les premières victimes, qui ont droit à deux lignes de caractérisation, pas plus ; Tessa Thompson, assez moyenne).
Et puis, dans sa dernière demi-heure, le film repart dans quelque chose d'à la fois plus concret (Portman vs un alien) et vague (pourquoi ? comment ?), pour se finir en queue de poisson, d'une manière pas particulièrement convaincante ou surprenante.
Le vrai problème, en fait, c'est que le film ne fait qu'effleurer de nombreux concepts et de nombreuses thématiques à la résonance potentiellement passionnante, et il le fait de manière assez pataude ou maladroite (toute la structure en flashbacks sur la vie de couple de Portman, donc ; les plans bien soulignés sur les reflets dans les verres d'eau ; tout le propos sur la division cellulaire, le cancer, blablabla).
Ce qui donne la fausse impression (à en juger par les critiques et analyses dithyrambiques du web) que le film est d'une profondeur incroyable, alors qu'en fait, c'est simplement que toute cette profondeur est restée sur le papier, et n'apparaît jamais à l'écran.
C'est dommage, parce que dans l'ensemble, ce n'est pas désagréable à regarder, la direction artistique est relativement intéressante, et il y a là énormément de potentiel. Mais c'est trop lent pour ce que ça raconte, trop vague, et pas assez abouti pour me convaincre.
(je comprends tout à fait que les distributeurs cinématographiques aient hésité à le sortir en salles, celui-là)
3.5/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Girlfriend's Day :
Dans un Los Angeles où les cartes de voeux sont considérées comme de la grande littérature, Ray (Bob Odenkirk) était une superstar du milieu. Mais il est désormais en panne d'inspiration, dépressif, et sa femme (June Diane Raphael) l'a quitté pour un dessinateur (Andy Richter). Peu de temps après avoir perdu son emploi, cependant, Ray reçoit une offre étrange : créer la carte idéale pour une toute nouvelle fête, Girlfriend's Day, et relancer par là-même sa carrière. Mais rapidement, alors même que Ray se rapproche de Jill (Amber Tamblyn), une jeune femme apparemment parfaite, mensonges et meurtres commencent à se multiplier autour de Ray, et la vie de ce dernier finit par être en danger...
Un pastiche de film noir dirigé par un réalisateur de documentaire, et qui ne dure que 70 minutes à peine (génériques compris), ce qui fait que ça ressemble presque plus à un épisode de série tv câblée (logiquement diffusée sur Netflix) qu'à un vrai film.
Et d'ailleurs, cette étrange impression d'un métrage ayant le postérieur entre deux chaises s'étend à tout le reste de la production : jamais vraiment convaincant en tant que pastiche de film noir, jamais vraiment drôle, jamais suffisamment absurde, jamais vraiment romantique, jamais vraiment tendu, Girlfriend's Day finit par tomber à plat, malgré sa distribution sympathique et qui prend le récit très au sérieux.
Je n'ai pas du tout accroché, mais d'autres personnes apprécieront probablement plus que moi.
2/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien....
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Ready Player One :
En 2045, alors que le monde est au bord de l'effondrement, une seule chose motive les humains : l'Oasis, une réalité virtuelle créée par un génie excentrique (Mark Rylance) qui a laissé, derrière lui, un héritage de taille. Celui qui parviendra à résoudre trois énigmes et à trouver le secret caché au cœur de l'Oasis deviendra en effet l'héritier de son immense fortune, et le nouveau propriétaire de l'Oasis. Parzival (Tye Sheridan), Art3mis (Olivia Cooke), Aech (Lena Waithe), Sho (Philip Zhao) et Daito (Win Morisaki) unissent alors leurs forces pour percer à jour le mystère de l'Oasis avant le machiavélique Nolan Sorrento (Ben Mendelshon), grand patron ayant à sa disposition toutes les ressources de cette multi-nationale technologique...
Moui.
Je ne sais pas trop quoi penser de ce nouveau film de Steven Spielberg, en fait. D'un côté, c'est du Spielberg, c'est donc visuellement particulièrement technique et maîtrisé, les effets spéciaux sont excellents (l'animation, l'émotivité et l'expressivité des personnages numériques sont impeccables), on ne s'ennuie pas, et la bande originale de Silvestri est très bonne (bien qu'un peu envahissante çà et là, lorsque ce qu'il y a à l'écran se marie mal à l'enthousiasme du score, ou que ce dernier joue la carte du mickey-mousing).
Et de l'autre... c'est Ready Player One. Une adaptation d'un roman quelconque, sous la forme d'un quasi-film d'animation à la direction artistique franchement discutable (Parzival et Art3mis sont vraiment laids), au récit assez linéaire, au recours gratuit au fan-service (jusqu'à l'overdose), aux antagonistes ridicules, aux personnages peu attachants et à l'écriture simpliste (le Créateur autiste, Art3mis "défigurée" par sa tâche de vin, l'asiatique qui fait du kung-fu) et à l'univers (le monde réel, pas l'Oasis) dans lequel on ne croit pas une seule seconde, tant ses détails sont inaboutis et manquent de plausibilité.
On devine en filigrane un propos (sur la nostalgie, le virtuel, les corporations, le rapport créateur/création/public, la désacralisation et réappropriation des chefs-d’œuvre, etc), ou du moins ce qui a pu motiver Spielberg à réaliser ce film, mais étrangement, ces idées ne sont pas claires, parasitées par le reste du film (et très probablement par le matériau de base), par sa propension à placer d'innombrables références gratuites comme autant de paillettes jetées aux yeux du spectateur (à ce titre, si la scène Shining permet à Spielberg de se faire plaisir, finalement, elle ne sert pas à grand chose de plus que la majorité des autres moments de fan-service).
Un peu à l'image de ce moment où le méchant tente de faire croire qu'il est lui aussi un fanboy, pour se mettre le héros dans la poche, mais celui-ci n'est pas dupe : il y a là quelque chose de métadiscursif vis à vis du reste du film, qui fait exactement la même chose et surfe sur la vague nostalgie 80s pour se mettre les spectateurs dans la poche. Intéressant, mais à peine effleuré, et ça ne va jamais plus loin que ce bref instant.
En fait, je crois que c'est la maladresse de l'écriture et des dialogues (cf les dernières répliques et toute l'exposition récurrente qui parsème le film, que ce soit en voix off pour présenter l'univers, ou pour surligner et expliciter certaines références) qui brouille les cartes, et empêche ce film de communiquer clairement son message.
On se retrouve ainsi avec quelque chose d'esthétiquement discutable, et qui, sur le fond, a le postérieur entre deux chaises, à mi-chemin entre un Spielberg old-school (aventure, énergie, jeunesse, optimisme) et un Spielberg moderne (plus réaliste, avec un point de vue plus sombre et mordant du monde réel, ou du moins de l'avenir) : c'est pratique, ça permet à tout le monde de se lancer dans sa propre analyse (souvent totalement capillotractée et détachée de la réalité du film et de sa production) selon que l'on a aimé ou détesté, mais en soi, ça n'en fait pas un bon film.
Ça n'en fait pas non plus pour autant un mauvais film, puisque RPO est sauvé par son aspect technique et par sa réalisation...
En résumé, un résultat vraiment mitigé, un peu creux, mais pas désagréable à regarder.
3.75/6 (dont 0.25 pour le petit caméo de Perdita Weeks)
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James Arthur Ray, Gourou New Age (Enlighten Us - The Rise and Fall of James Arthur Ray) :
Un documentaire étrangement indulgent et complaisant vis à vis de son sujet, James Arthur Ray, un motivational speaker comme l'Amérique sait en produire, et l'un des "philosophes" à être apparu dans le célèbre Le Secret, qui a lancé sa carrière outre-Atlantique.
Un James Arthur Ray originaire d'une famille extrêmement croyante et radicale, et qui a vu en son père pasteur et prêcheur un bon exemple sur lequel s'appuyer pour devenir télémarketeur puis guide spirituel à grande échelle en développement personnel...
Sa philosophie ? La pensée positive, et l'évolution et la transformation par la souffrance et les épreuves, soit quelque chose de vraiment classique dans le genre, mais que Ray a réussi à transcender par son charisme, et par sa présentation particulièrement agitée (limite un peu trop).
Et donc, lorsque sa récupération de rites natif-américains a mal tourné, et a provoqué la mort accidentelle de trois personnes dans une hutte à sudation, Ray a été arrêté, reconnu coupable, ruiné (en même temps, il était totalement bouffé par son égo - il se qualifie toujours de "Sauveur" - et par ses dépenses gigantesques), et envoyé en prison pendant plusieurs années.
Le documentaire s'ouvre donc sur sa sortie de prison, et fait le point sur la carrière qu'il tente de reconstruire, tout en narrant ses antécédents en flashback, par le biais de témoignages d'anciennes adeptes (une grosse majorité de femmes, c'est étrange...) et de proches.
Et c'est là que le bât blesse, puisqu'à aucun moment, le métrage ne souligne les problèmes inhérents au statut de quasi-gourou de Ray : on est clairement aux USA, et les motivational speakers comme lui (aka des psychologues de comptoir) sont monnaie courante, parfaitement acceptés.
C'est comme ça qu'on se retrouve avec un film qui présente presque Ray comme "victime" de circonstances hors de son contrôle, qui montre tout le bien qu'il a fait, qui le laisse exposer sa méthode en long, en large et en travers, qui nous montre un Ray larmoyant et repentant (enfin, il se repent tout en se laissant systématiquement des portes de sortie et des excuses), et qui laisse un Ray nous expliquer que finalement, en accord avec sa philosophie, cet "incident" mortel est une bonne chose pour lui, qui lui a permis de grandir et d'évoluer, et c'est donc la preuve que sa "philosophie" est parfaitement fondée, et qu'il est sur le droit chemin.
Instructif, mais assez agaçant, tous comptes faits, et ce bien que le bonhomme ne soit pas antipathique.
2.5/6
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The Better Half :
Mère caractérielle de deux enfants (Amanda Leighton, Garrett Ryan) et épouse autoritaire d'un mari malheureux (Jamie Bamber), Calista (Kathleen Rose Perkins) subit un accident à la salle de sport, et se réveille au Purgatoire, où elle est accueillie par Daniel (Chris Parnell). Celui-ci lui explique que l'accident a coupé son âme en deux. Désormais accompagnée de son double positif, Cali, un peu lente à la détente mais ultra-enthousiaste et fêtarde, Calista est renvoyée sur Terre pour tenter de résoudre les problèmes de sa famille avant qu'il ne soit trop tard... et qu'elles ne finissent toutes les deux en Enfer.
Une comédie fantastique indépendante, qui repose entièrement sur l'énergie et les épaules de Kathleen Rose Perkins (déjà très efficace dans la série Episodes), et qui tient là un double rôle décalé, avec deux personnalités aux antipodes l'une de l'autre.
Sur le papier, il y a de quoi passer un bon moment avec toute cette petite bande, d'autant qu'il y a aussi d'autres acteurs sympathiques, comme Musetta Vander, Cristine Rose, C.S. Lee, etc.
Malheureusement, dans la pratique, le film ne dépasse jamais le stade de l'amusant : la faute à un rythme un peu défaillant, qui donne lieu à un certain ventre mou, à des digressions improbables, pas toujours pertinentes ou convaincantes (les trois spectatrices, le maire, etc), et à certains seconds rôles inégaux.
Cela dit, Kathleen Rose Perkins se donne toujours à fond dans ses deux rôles, ce qui évite que l'on s'ennuie, et certains moments sont suffisamment déjantés pour qu'on s'esclaffe devant son écran.
3.5/6
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