Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Paranormal Activity : Next of Kin (2021) :
Suite à un test ADN, Margot (Emily Bader) découvre qu'elle est apparentée à un groupe amish auquel sa mère appartenait. Curieuse, elle se rend dans ce village avec son caméraman Chris (Roland Buck III) et un preneur de son (Dan Lippert) pour y faire la connaissance de son cousin, et tenter de retrouver la trace de sa génitrice. Mais la communauté dissimule un sombre secret....
Après un Paranormal Activity 5 : Ghost Dimension assez pitoyable et supposé conclure la franchise, voici que Paramount nous sort, en streaming, un nouvel épisode de la saga Paranormal Activity, apparaissant tour à tour comme un reboot de la série, ou comme un film totalement indépendant auquel on aurait accolé le titre PA pour faire vendre.
Parce qu'honnêtement, à part le concept d'un démon invisible possédant un personnage féminin, et une vague notion de found footage (qui honnêtement ne tient pas franchement la route, tant tout ici est bien cadré, avec une image cinématographique, des champs/contre-champs, etc), on est loin de ce qui a fait la renommée (justifiée ou non) de Paranormal Activity.
Ici, pendant 50 à 60 minutes, il ne se passe rien, hormis les pérégrinations semi-sérieuse de l'héroïne et de son staff technique dans un village pseudo-amish. Et puis vers la fin du film, les choses s'énervent un peu, alors que la menace se précise, dans un environnement neigeux qui change un peu ; l'occasion pour la réalisation de rebasculer en mode found footage (non sans quelques plans inutiles comme ces ralentis sur la créature), et de donner un petit coup de fouet au tout.
Ça ne suffit pas, cela dit, et le tout est tellement plat et générique qu'on finit par s'ennuyer ferme bien avant que la situation ne s'envenime.
Plus intéressant que les deux derniers volets, mais pas de beaucoup.
1.5/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
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Housewife (2017) :
Traumatisée depuis son enfance par le meurtre sanglant de sa sœur par sa mère déséquilibrée, Holly (Clémentine Poidatz) vit désormais un mariage stérile avec Tim (Ali Aksöz), un artiste et auteur. Invitée à un gala de l'ULM, un groupe étrange dont le leader charismatique, Bruce O’Hare (David Sakurai), affirme être capable de plonger dans les rêves d'autrui, Holly est choisie par Bruce pour faire une démonstration de ses talents. Ce qui va ouvrir à le jeune femme les portes d'un monde de rêves et de cauchemars...
Baskin, le précédent film du réalisateur turc de Housewife, était une jolie carte de visite technique pour ce dernier, la preuve qu'avec un budget minimaliste, il était capable de donner style et corps à des visions cauchemardesques et oniriques. Cependant, c'était aussi un film un peu vide sur le plan du scénario, privilégiant clairement la forme (très influencée par un certain cinéma italien, notamment) au fond, au point de n'être que très moyen.
Sans surprise, Housewife a un peu les mêmes qualités et les mêmes défauts, avec en plus tout un côté psychosexuel gentiment gratuit (qui renvoie, à nouveau, à une certaine époque et à certaines influences), et une distribution internationale où tout le monde joue en anglais (ce qui donne une interprétation globale un peu étrange et raide, où différents acteurs jouent avec différentes approches) : Housewife est très long à vraiment démarrer (45-60 minutes sur 82 minutes), et le film privilégie son côté visuel et ses effets à son scénario volontairement très décousu et brouillon.
Parce que c'est du "cauchemar", c'est "onirique", donc si ça n'a qu'un sens limité et une structure bancale, ce n'est pas grave. Seul problème : on peine à s'intéresser à ce récit bordélique et à ses personnages, et on ne reste que spectateur indifférent à ce qui se déroule à l'écran. Certes, quand la toute fin arrive, et que le récit se cristallise un peu (avec tentacules à la clef, forcément), l'intérêt revient, mais c'est un peu trop tard.
2.75/6
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Parce qu'il ne se sent toujours pas accepté par Dracula (Brian Hull), Johnny (Andy Samberg) demande au professeur Van Helsing (Jim Gaffigan) de le transformer en monstre. Dont acte, mais la situation est plus problématique que prévue, puisque Dracula et tous ses amis se retrouve transformés en humains. Pour y remédier, une seule solution : une expédition à l'autre bout du monde, afin de retrouver un cristal magique aux propriétés extraordinaires...
Ultime film de la franchise Hôtel Transylvanie, après un Vacances Monstrueuses peu inspiré, ce quatrième volet directement sorti sur Amazon pour cause de COVID ressemble fortement à une suite direct-to-video, puisque ni Adam Sandler ni Kevin James ne rempilent, remplacés par des doubleurs peu mémorables, et que le script semble combiner approximativement deux idées principales : l'inversion des rôles (les monstres deviennent humains, les humains des monstres) et le film d'aventure en pleine jungle.
Et ça s'arrête à peu près là. Comme d'habitude, c'est assez frénétique, avec une animation très fluide et cartoonesque, et ce n'est pas désagréable en soi, mais le tout reste assez creux et générique, sorti du propos général sur l'acceptation d'autrui, etc, qui est désormais de mise dans toute la série.
Pas grand chose à dire sur ce métrage, en fait. La routine habituelle de la franchise Hôtel Transylvanie, en somme... pas meilleur, pas pire.
3/6
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Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City (Resident Evil : Welcome to Raccoon City - 2021) :
Lorsqu'elle revient à Raccoon City, la ville où elle a grandi avec son frère Chris (Robbie Amell) à l'orphelinat où officiait le Docteur Birkin (Neal McDonough), Claire Redfield (Kaya Scodelario) est confrontée à une menace d'une ampleur inédite : un dangereux virus s'est échappé des laboratoires abandonnés d'Umbrella, et il transforme lentement tous les habitants de Raccoon City en créatures difformes dévoreuses de chair humaine...
Reboot mal avisé d'une franchise qui s'était totalement perdue, au cinéma, sous la direction de Paul Anderson et de son épouse, ce REWTRC se voulait un retour aux sources ramenant Resident Evil aux inspirations des premiers jeux : plus fidèle, plus respectueux, plus horrifique (et moins déglingué), bref, un reboot qui ferait honneur à la franchise vidéoludique.
Pas de bol, c'est un nanar.
Distribution peu convaincante, écriture maladroite à l'exposition laborieuse, personnages insipides à la caractérisation douteuse (Leon Kennedy est une victime du début à la fin du film), effets numériques moches, fanservice gratuit et bancal, maquillages peu convaincants ou encore narration bordélique qui use et abuse de tous les clichés du genre horrifique (les dix premières minutes sont un festival : orphelinat sinistre, chœurs enfantins menaçants, créature difforme qui hante les lieux, boîte à musique, poupées glauques, scientifique maléfique, héroïne au passé tragique) sans parvenir à donner au métrage la moindre personnalité : la mayonnaise de cette fusion des deux premiers jeux ne prend jamais, et le résultat est un film sans intérêt et sans saveur, qui peine à proposer la moindre tension ou le moindre suspense, et est à peine meilleur que la moitié des films précédents made in Anderson.
1.5/6
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Kiki la petite sorcière (Majo no takkyūbin - 2014) :
Pour finir sa formation, Kiki (Fuka Koshiba), jeune apprentie-sorcière de 13 ans, doit passer un an parmi les gens "normaux", et part s'établir dans la ville côtière de Korico ; là, elle s'installe chez O-sono (Machiko Ono), la femme enceinte du boulanger local, et ouvre un service de livraison expresse à l'aide de son balai volant. Mais les gens de la bourgade, superstitieux, voient d'un mauvais œil l'arrivée d'une sorcière dans leur communauté tranquille...
Deuxième adaptation du roman Kiki la petite sorcière (après l'adaptation animée de Miyazaki), cette version en prises de vue réelles a été écrite et réalisée par Takashi Shimizu, le papa de la franchise Ju-On (The Grudge), habituellement spécialisé dans l'horreur.
Ici, pour ce récit léger, dynamique et plein de bonne humeur, il ne parvient malheureusement pas à ce que la mayonnaise prenne vraiment, pas forcément aidé par une actrice principale légèrement trop âgée pour son rôle, par un récit au rythme assez plat, et par des effets numériques pas très réussis (le chat de Kiki, notamment, est raté tant dans ses proportions que dans son animation, et le bébé hippopotame ne convainc pas).
Pourtant, cette production Toei est plutôt agréable à suivre, puisqu'assez lumineuse, colorée et gentillette, et bénéficiant d'une bande originale aux accents de violons quasi-celtiques. Mais le tout manque de direction narrative, les traits des personnages sont probablement un peu trop caricaturaux, et il se dégage de la réalisation et de la mise en scène une impression de téléfilm, ou du moins d'une production assez datée, au budget limité.
Pas forcément honteux, mais pas non plus très réussi. Et la fin tombe relativement à plat.
3/6 (en étant généreux)
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Wellington Paranormal, saison 4 (2022) :
La suite des enquêtes de Minogue (Mike Minogue) et O'Leary (Karen O'Leary), officiers de police pas très doués de la ville de Wellington, en Nouvelle-Zélande, accompagnés du Sergent Maaka (Maaka Pohatu), et qui sont chaque jour confrontés au surnaturel...
Ultime saison de cette série comique néo-zélandaise déjantée et décalée, qui au fil des ans et malgré des conditions de production parfois difficiles, avait su se faire une place dans le paysage audiovisuel, aux côtés de What We Do in the Shadows, sa série sœur nettement plus populaire...
Au programme, six petits épisodes à peine, ce qui est bien peu pour conclure les mésaventures de Minogue et O'Leary, mais fonctionne néanmoins plutôt bien, avec notamment une utilisation plus modérée de Parker (Thomas Sainsbury), la cinquième roue du carrosse (enfin, techniquement, la quatrième roue du tricycle), dont les gags et les interventions sont rarement drôles ou inspirées (sauf, bizarrement, dans le cas de sa sous-intrigue de l'avant-dernier épisode de la saison, qui le voit connaître des aventures improbables au sein du SWAT local... avec une utilisation du hors-champ et du "on n'a clairement pas le budget pour montrer ça à l'écran" franchement rigolote).
Cette saison, donc, les officiers de Wellington sont confrontés à une femme-oiseau issue du folklore locale (plutôt amusant), à une relecture néozélandaise et satanique de Wicker Man, à une veste en cuir possédée par un esprit resté coincé dans les années 80, à la découverte que le commissariat est construit sur un cimetière de vieux caucasiens râleurs et mécontents (un épisode drôle sur le papier, pas exceptionnel dans les faits), au retour du Satan de l'épisode de Noël (ici patron d'un club de dubsteb, dans un épisode un peu décousu), et enfin, mais non des moindres, à un ver géant capable de voyager dans le temps, ce qui amène les deux policiers à changer involontairement le cours de l'histoire, et à transformer Wellington en zone de guerre envahie de monstres, d'aliens et de zombies.
Une fin de saison (et de série) en forme de bilan sur l'action du Wellington Police Department, et qui fonctionne assez bien, au terme de cette nouvelle fournée d'épisodes assez brève.
Pas forcément la saison la plus aboutie, ni la plus hilarante (encore une fois, j'ai du mal avec Parker), mais le programme se termine comme il a commencé : dans une excentricité et une folie douce typiquement néozélandaise, qui fait toujours plaisir à voir.
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Shining Vale, saison 1 (2022) :
Auteure sulfureuse et dépressive en panne d'inspiration, Pat (Courteney Cox) Phelps a trompé son mari Terry (Greg Kinnear) avec leur homme à tout faire. Pour repartir d'un bon pied, le couple et ses deux enfants Gaynor (Gus Birney) et Jake (Dylan Gage) quittent la ville pour s'installer dans une nouvelle demeure luxueuse et plus isolée. Mais rapidement, Pat s'aperçoit que la maison est hantée par Rosemary (Mira Sorvino), et que ce n'est qu'en laissant cette dernière l'inspirer qu'elle parvient à écrire son nouveau roman...
Shining Vale, ce sont 8 épisodes de 25-30 minutes chapeautés par Jeff Astrof (scénariste de Ground Floor, Angie Tribeca, et showrunner de Trial & Error) et Sharon Horgan (Pulling, Catastrophe, Divorce) diffusés sur Starz en mars dernier, et récemment renouvelés pour une saison 2.
Au programme de cette série comico-horrifique, un étrange mélange aux résultats inégaux, qui se trouve au croisement de The Shining (d'où le titre) et d'une comédie câblée, avec une Courteney Cox en mère de famille dépressive et malheureuse, mais au franc parler et au sarcasme mordants, confrontée à une panne d'inspiration, et dont la nouvelle demeure et ses fantômes vont l'emmener dans une spirale infernale et destructrice.
En soi, Shining Vale se regarde plutôt bien : le format est court, le récit rythmé (souvent trop, d'ailleurs - j'y reviendrai plus tard), les acteurs sont tous au diapason, et il y a une excellente alchimie et complicité entre Pat et Terry, qui rendent le tout très sympathique.
À l'identique, le récit sait toujours ménager un équilibre intéressant entre horreur et comédie sarcastique, passant de l'un à l'autre de manière assez fluide, avec une réalisation et une direction artistique efficaces... bref, c'est plutôt amusant à suivre, avec plein de petits détails amusants et de répliques cinglantes.
Du moins, pendant les premiers épisodes de la saison. Car plus la série avance, et plus l'écriture se délite lentement, plus la structure globale devient décousue, plus le rythme devient haché, moins les événements ont de poids, et plus l'on a l'impression d'un programme précipité, de sous-intrigues un peu oubliées et d'une fin bâclée, comme si le nombre d'épisodes était passé de 10 à 8 épisodes en cours de production.
Le tout, pour se conclure en redoublant de références et de renvois à Shining, pas forcément nécessaires car trop évidents.
Impression mitigée positive, au final, avec un programme agréablement décalé mais qui paraît trop souvent inabouti. Cela dit, Mira Sorvino et Courteney Cox se démarquent vraiment par leur interprétation impliquée... et Roxy, le chien... est bizarre. ^^
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Un mois de septembre placé sous le signe de la télévision, avec une grosse quinzaine consacrée à divers bilans séries, et les quelques jours restants au cinéma. Le tout en préparant toujours, en arrière-plan, l'Halloween Oktorrorfest 2022, qui débute dès demain dans les pages des Téléphages Anonymes.
Pas beaucoup de films passés en revue ce mois-ci, donc pas grand chose à en dire et pas vraiment de Top ou de Flop : les deux comédies de 2022 visionnées se sont avérées médiocres, mais comme je n'en attendais rien, ce n'est guère surprenant ; le troisième et dernier volet de la franchise Comme chiens et chats, un DTV uniquement tourné pour exploiter les droits, est insipide au possible... là aussi, sans surprise ; White Hot, un documentaire, est plutôt agréable à suivre sans rien révolutionner ; et Ron débloque, un film d'animation, est regardable, sans plus.
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# Petit écran :
Comme je le disais plus haut, ce mois de septembre était le mois de la télévision, avec de très nombreux bilans de séries me permettant de rattraper (un peu) le retard accumulé sur mon planning tv.
À commencer par les épisodes spéciaux 2022 de Doctor Who, aux résultats comme toujours très mitigés tant que Chibnall restera à l'écriture ; et puis la saison 3 de Solar Opposites, toujours agréable, mais aussi toujours un peu déséquilibrée.
Durant la quinzaine séries, j'ai aussi passé en revue :
- la saison 2 de Rutherford Falls, toujours très anecdotique et probablement la dernière de la série.
- la première et unique saison de Pretty Smart, une sitcom basique de Netflix.
- celle de Man vs. Bee, qui signe le grand retour de Rowan Atkinson à la télévision, pour un résultat inégal.
- la toute dernière saison de Jurassic World : Camp Cretaceous, qui termine la série de manière assez mitigée.
- la saison 4 de la toujours aussi frustrante Mme Maisel, avec son personnage principal de plus en plus agaçant.
- la première saison de Squid Game, intéressante sans être pour autant ce classique instantané que le web en a fait.
- la seule et unique saison de Y - The Last Man, adaptation bancale du comic-book du même nom.
- la (très brève) première saison de Je s'appelle Groot, amusante et ludique.
- la première saison de Minx, une série rétro tant dans son sujet (les années 70) que dans son format (très 2000).
- Dexter : New Blood, encore une conclusion frustrante à une série qui aura décidément connu bien des hauts et des bas.
- Joe vs. Carole, une dramatisation inutile et redondante des évènements de Tiger King.
- la seule et unique saison de The Lost Symbol, adaptation assez agaçante de Dan Brown et des aventures d'un jeune Robert Langdon.
- et enfin la saison 1 de God's Favorite Idiot, ou quand Melissa McCarthy et son époux décident de faire une comédie apocalyptico-théologique qui peine franchement à convaincre.
Bref, beaucoup de variété, en ce mois de septembre, et quelques séries intéressantes, mais aussi beaucoup de programmes m'ayant laissé déçu ou mitigé, preuve que quantité ne rime clairement pas avec qualité en matière de séries tv dont l'existence a été décuplée avec l'avènement du streaming.
Retrouvez aussi les bilans de toutes les séries critiquées jusqu'à présent en ces pages depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.
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# À venir :
Dès demain, l'Halloween Oktorrorfest 2022 débute dans les pages des Téléphages Anonymes, avec chaque jour, jusque début novembre, au moins une critique de film ou de série fantastique ou d'horreur, afin de célébrer l'arrivée de l'Automne, du froid et du mois de la Citrouille !
Dans l'intervalle, toutes les mises à jour du blog sont disponibles sur la page Updates, et la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog est accessible dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
Généralement, quand une série Netflix voit son nombre d'épisodes coupé en deux en cours de production, c'est mauvais signe : ici, cette nouvelle collaboration entre Melissa McCarthy et son époux Ben Falcone (leurs derniers projets étaient le générique Superintelligence et le mauvais Thunder Force), initialement conçue pour durer 16 épisodes, a été réduite à 8 épisodes de 20-25 minutes en plein tournage.
Et honnêtement, en voyant ces 8 épisodes qui lorgnent fortement sur du Michael Schur mâtiné de Bruce/Evan Tout-puissant et de Good Omens, mais en beaucoup plus bas de plafond et oubliable, ce n'est guère surprenant...
God's Favorite Idiot, saison 1 (2022) :
Employé de bureau discret et réservé, Clark (Ben Falcone) est choisi par Dieu pour devenir son nouveau prophète, au grand dam de ses collègues, et notamment d'Amily (Melissa McCarthy). Mais bien vite, les membres de ce petit groupe disparate deviennent les prophètes de Clark, alors que la destinée divine de ce dernier lui est révélée...
Le problème principal de cette série somme toute regardable, en fait, c'est son ton. Le programme tente d'être un mélange de comédie romantique et de comédie théologique, mais le fait de manière très déséquilibrée : tout semble précipité (une conséquence de la réduction du nombre d'épisodes ?), que ce soit dans la présentation des personnages (Ben Falcone tente d'écrire tous les personnages secondaires comme des personnages de The Office saison 3 ou 4, qui auraient eu plusieurs années pour établir leurs excentricités et trouver leur place), dans l'évolution des événements théologiques, et surtout dans la comédie romantique au cœur de cette saison.
La façon dont le personnage de Melissa McCarthy est ainsi présentée dans la série, en mode rouleau-compresseur, bruyante, épuisante, gueularde, alcoolique, droguée, cabotine, trashy, etc, se marie très mal avec la femme amoureuse et en retrait qu'elle devient rapidement au cours de la saison, effacée devant le personnage de Falcone.
C'est un peu comme si Amily avait été initialement écrite comme un personnage classique et outrancier de Melissa McCarthy, avant d'être repensé en cours de route pour favoriser la romance : ça ne fonctionne pas vraiment, tout est trop simple, trop rapide et trop facile dans l'évolution de cette relation, bref, cette partie conséquente de la série survit à peine grâce à la tendresse dont Falcone et McCarthy font naturellement preuve l'un envers l'autre.
À côté, le côté théologique est un peu brouillon, très judéo-chrétien malgré ses désirs d'universalité, et mélangeant allègrement les noms et les rôles, pour un tout pas désagréable (Leslie Bibb fait un Satan plutôt amusant, idem pour Yanic Truesdale en archange) mais qui tourne fréquemment à vide (les Cavaliers de l'Apocalypse sont peu inspirés et ne servent à rien).
Bref. Dans l'ensemble, huit épisodes qui ne convainquent jamais vraiment, ressemblant un peu trop à un script de film inabouti, transformé en cours de route en série télévisée approximative aux digressions pas toujours très intéressantes ou inspirées (quand toute l'intrigue secondaire d'un épisode tourne autour d'une bougie parfumée qui pue, et qui s'appelle "Génitale", ça donne le niveau général de l'humour, qui a une franche tendance à taper en dessous de la ceinture).
Sans compter le fait que le titre de la série est hors-sujet (Clark est loin d'être idiot), et qu'il manque clairement un dernier acte, qui arrivera peut-être dans la suite de la série... si suite il y a.
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Une seule et unique saison au programme de cette adaptation de Dan Brown pour NBC/Peacock par les scénaristes de la série Matador (1 saison au compteur) et de la série Scream de MTV (à l'accueil critique et public très mitigé), qui a rapidement annulé la série après sa diffusion...
The Lost Symbol, saison 1 (2021) :
Lorsque son mentor, Peter Solomon (Eddie Izzard) est enlevé et torturé par un psychopathe mystique tatoué (Beau Knapp), Robert Langdon (Ashley Zukerman) est recruté par la CIA pour tenter de résoudre toute une série d'énigmes, afin de permettre la libération de Solomon en échange des coordonnées d'un portail mystérieux...
C'est bien simple : pour que la formule Dan Brown fonctionne à peu près, il faut habituellement éteindre son cerveau, et se laisser embarquer dans une course-poursuite entre des méchants et des gentils, pendant que Langdon passe d'énigme en énigme, les résolvant grâce à son savoir improbable et jamais très crédible.
Il faut donc quelque chose de rythmé, de captivant et de stylisé pour faire oublier les faiblesses du style Brown : le format littéraire y parvient grâce à ses chapitres courts et à ses nombreux cliffhangers, le format cinéma s'en sort à peu près grâce à sa durée limitée... et cette adaptation télévisée ne fonctionne pas du tout, se traînant mollement pendant 10 épisodes de 45 minutes, jusqu'à une conclusion en forme de pétard mouillé.
En même temps, ça commençait assez mal : recyclage de la figure d'un antagoniste physiquement étrange et impossible à arrêter (dans le Da Vinci Code c'était un moine albinos, ici un fanatique intégralement tatoué), caractérisation faiblarde (la phobie de Langdon, sa relation clichée avec son ex, le flic vétéran au grand cœur souffrant de PTSD, les motivations du méchant, etc), pseudo-science à tous les étages (on n'est plus dans la religion, mais dans les pouvoirs psychiques, l'immortalité, la vision à distance, etc, bref, on est dans les X-men) enrobée de pseudo-mysticisme de pacotille (Dan Brown tente clairement de donner ici de l'histoire, du mystère et du cachet à Washington, comme il le fait habituellement avec les vieilles villes européennes, mais difficile de prendre au sérieux toute cette fascination pour les francs-maçons et autres sociétés secrètes en carton)... sans même parler du casting.
Non pas que les interprètes soient mauvais, non. Ils semblent d'ailleurs très impliqués dans tout ce qui se passe à l'écran (parfois trop, d'ailleurs, Valorie Curry, la sœur de The Tick, étant constamment un bon niveau au dessus de tout le reste de la distribution dans l'émotion et les réactions), mais niveau charisme ou alchimie, ce n'est pas vraiment ça.
Zukerman est gentiment transparent, il n'a pas grande alchimie avec Curry, Eddie Izzard semble s'être trompé de projet, avec sa queue de cheval et son bras en bandoulière, les agents de la CIA sont oubliables au possible, et on peine donc à rester intéressé pendant 10 épisodes, d'autant que le récit s'en retrouve particulièrement ralenti et ramolli, avec énormément de remplissage et de moments d'exposition balourde.
En lieu et place d'une course-poursuite, on se retrouve donc avec des personnages et des antagonistes qui tournent en rond, un récit qui n'avance pas, dépourvu de toute énergie, et donc, un résultat final plat et mou.
Il ne fallait pas forcément en attendre grand chose, de toute façon (la source littéraire n'était déjà pas très fameuse, avec son mysticisme de pacotille, ses rebondissements capillotractés, ses pseudo-sciences à se facepalmer et ses décors parfois fauchés - le passage en bord de falaise), mais cette adaptation parvient tout de même à décevoir.
À oublier très vite, donc.
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Après le succès de Tiger King, en pleine pandémie, toutes les maisons de production ont tenté de capitaliser sur le conflit entre Joe Exotic et Carole Baskin, que ce soit au travers de documentaires, de parodies, de podcasts, ou autres. Et, bien après la bataille, NBC a diffusé sur Peacock cette mini-série de 8 épisodes d'une heure, dramatisation bien inutile des événements de Tiger King...
Joe vs. Carole (2021) :
Le conflit entre Carole Baskin (Kate McKinnon), défenseure de la cause animale des grands félins, et Joe Exotic (John Cameron Mitchell), propriétaire d'un zoo privé miteux, que Baskin est bien décidée à faire fermer...
Inutile est en effet le maître mot de cette saison de 8 épisodes, qui se contente de narrer, de manière assez plate et scolaire, ce que le documentaire Tiger King (et tout ce qui a suivi) avait déjà raconté en long, en large et en travers.
Sauf que, comme souvent, la réalité est plus folle que la fiction, et que malgré tous les efforts de la distribution (et ils en font, des efforts !), la mini-série ne parvient jamais à la cheville de son modèle, alourdie par un format vraiment maladroit (ça aurait pu être plus agréable en 10 épisodes de 25 minutes) au rythme mollasson et au ton incertain (la série hésite fréquemment entre comédie, docu-série dramatique, parodie, etc, notamment au niveau de l'illustration musicale, perpétuellement à la frontière du cliché honteux et quasi parodique - cf le générique de fin du series finale, triomphant, sur Roar de Katy Perry).
Et puis, soyons francs, la série a choisi son camp, se positionnant à l'opposé de bien d'autres œuvres sur le sujet (qui s'attardent sur le personnage de Joe Exotic) pour s'intéresser, de manière très manichéenne, à Carole Baskin, et en faire la quasi-héroïne d'un biopic hagiographique.
En même temps, recruter Kate McKinnon (qui rend sa Baskin excentrique, sarcastique, ludique et dynamique - peut-être un peu trop, puisqu'on y perd l'énergie très particulière de la véritable Baskin) pour interpréter ce rôle donnait déjà une idée de ce qui intéressait vraiment la production : présenter le revers de la médaille Tiger King, et présenter le point de vue de Carol, qui est donc ici montrée comme une héroïne féministe, une survivante, une battante, une romantique meurrie mais rigolote, une businesswoman bourrée de talent et d'intelligence, une femme charismatique et volontaire, une passionnée de la cause animale prête à tout pour défendre ce en quoi elle croit, une mère célibataire devenue une épouse aimante, etc, etc, etc.
Ses défauts sont quasi-inexistants (oui, elle exploite un peu ses bénévoles, mais c'est parce qu'elle aime les animaux, et elle est accusée d'avoir tué son deuxième époux, mais ce n'est jamais vraiment quelque chose présenté comme plausible, du point de vue de la narration), et face à elle, il y a un Joe Exotic qui accumule, dès sa première apparition, tous les défauts : redneck menteur, pervers, manipulateur, magouilleur, cruel, violent, instable, exploitant les tigres comme les humains, etc...
Tout au plus Joe a-t-il droit à quelques moments plus tragiques (notamment un moment assez forcé mis en scène sur de l'opéra) et à des flashbacks façon origin story, où il est présenté comme un homosexuel refoulé cherchant dans les grands félins un moyen de compenser un manque affectif (comme Baskin, en fait), et de se créer une famille de substitution en s'entourant d'autres cassés de la vie... mais le plus gros de cette mini-série se contente de le décrire comme l'antagoniste malfaisant de la vie de Carole Baskin, un antagoniste puni à la fin (sur du Ave Maria élégiaque, au terme d'un procès à la plaidoirie finale mise en scène de manière ultra-théâtrale).
Bref. Mini-série qui arrive trop tard pour apporter un éclairage nouveau sur son sujet, effets spéciaux discutables (tous les animaux sont numériques, forcément, et leur qualité est TRÈS variable), postiches inégaux, narration très biaisée, rythme pépère et récit qui traîne en longueur : Joe vs Carole ressemble un peu à un script de biopic rallongé artificiellement afin de donner ces 8 épisodes, pour le meilleur et pour le pire.
Ça ne fonctionne pas vraiment (malgré les efforts des interprètes, John Cameron Mitchell en tête - son Joe Exotic est plus vrai que nature - mais aussi Kyle MacLachlan en époux de Carole), c'est redondant, et l'on aurait plus vite fait de revoir la série documentaire originale, ou les deux documentaires de Louis Theroux sur Joe Exotic, plutôt que de regarder cette dramatisation peu convaincante.
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Retour de Clyde Phillips, showrunner de la première heure, aux commandes de ce Dexter New Blood, une saison de 10 épisodes d'une heure diffusée en fin d'année dernière sur Showtime...
Dexter - New Blood (2021) :
Depuis 10 ans qu'il a simulé sa mort pour fuir Miami, Dexter (Michael C. Hall) vit caché dans les forêts de l'état de New York, près de la petite ville d'Iron Lake, où, sous un pseudonyme, il a pour compagne Angela Bishop (Julia Jones), shérif de la ville. Dexter ne tue plus... jusqu'à ce que ses pulsions le rattrapent enfin, et qu'il punisse le fils de Kurt Caldwell (Clancy Brown), propriétaire d'un diner local. C'est là son premier pas sur une pente glissante, d'autant qu'Harrison (Jack Alcott), désormais adolescent, arrive au même moment à Iron Lake, ayant retrouvé la trace de son père...
Soyons parfaitement francs : même au faîte de sa gloire, la série Dexter n'a jamais été particulièrement bien écrite. L'essentiel du succès du programme tenait plus au charisme de son interprète principal, à l'ingéniosité du postulat de départ, à la distribution secondaire (notamment aux antagonistes plus ou moins récurrents de Dexter), à l'ambiance très particulière instaurée par le climat poisseux de Miami et à la musique lancinante de Daniel Licht, qu'à la maîtrise de l'écriture de la série, passée entre toutes les mains au fil de son évolution.
Pendant quatre ans, la série a ainsi été chapeautée par Clyde Phillips et son équipe de scénaristes récurrents, avant que Chip Johannessen (ex-MillenniuM) ne prenne la main, pour une saison 5 faiblarde et redondante, centrée sur Julia Stiles ; Manny Coto (Star Trek Enterprise) et Scott Buck le remplacent officiellement en saison 6, une saison totalement WTF, bourrée d'éléments approximatifs et d'écriture bancale (on essaie très fort d'oublier cette histoire de pseudo-inceste entre Dex et Deb) ; puis vient une saison 7 un peu meilleure, portée par Jennifer Carpenter, mais tirée vers le bas par une énième romance fade entre Dexter et, cette fois-ci, Yvonne Strahovski ; et une saison 8 sur les rotules, sans inspiration, sans rythme, sans logique, sans rien de vraiment probant, et à la conclusion tellement frustrante qu'elle a directement mené à la genèse de ce New Blood.
Et donc, ce Dexter : New Blood, mini-série en 10 épisodes d'une heure, dont l'existence doit autant au besoin impérieux de contenu des chaînes de tv et de streaming d'aujourd'hui qu'à une tentative de faire oublier la fin de la saison 8, et de mettre un terme plus qualitatif à cette franchise.
Disons-le tout de suite : c'est raté. Parce que si Clyde Phillips est revenu aux commandes de cette saison, il l'a fait sans ses scénaristes d'alors, tous passés à autre chose. Et en faisant le choix de placer toute l'intrigue dans les forêts enneigées de l'état de New York, pendant les fêtes de fin d'année, Phillips a délibérément privé le programme de beaucoup de son charme, le laissant malheureusement se reposer sur une écriture toujours aussi faible.
Plus de Miami, plus aucun personnage récurrent du passé de Dexter (à l'exception d'un caméo bâclé de Batista et de Deb, qui agit comme la nouvelle conscience de Dex), plus de musique latino, plus de Daniel Licht (et une utilisation de son thème quasi-inexistante - à la place, une soundtrack juke-box assez énervante bourrée de morceaux pop), bref, la série opte pour une atmosphère visuellement et thématiquement glaciale (comme l'indique le carton-titre quelconque, qui remplace le générique classique de Dexter - alors que ce dernier aurait pu être réinventé en mode enneigé, ce qui aurait été plus amusant), et s'appuie donc beaucoup trop sur son écriture.
Ce qui pose un problème dès que l'on réalise que la saison est très mal structurée, un peu comme si elle avait été conçue en 12 ou 13 épisodes, avant d'être raccourcie à 10 : les grosses ficelles se multiplient, la saison ne surprend jamais tant elle téléphone ses rebondissements bien à l'avance, l'écriture manque cruellement de subtilité (je ne suis pas fan de l'utilisation de Jen Carpenter cette année, en conscience gueularde constamment ultra-énervée et fébrile, mais je ne sais pas si c'est dû à l'écriture ou à l'interprétation), les personnages secondaires sont fréquemment inutiles (la podcasteuse ressemble clairement à une idée de scénariste californien fan de true-crime, mais n'est jamais assez développée, le personnage du riche industriel disparaît tout simplement après le début de saison, la barmaid/institutrice latina fait de la figuration), et la caractérisation de bon nombre d'entre eux est très sommaire (le lycéen victime, la relation entre Harrison et la fille d'Angela, etc)...
Plus gênant : toute la saison culmine sur l'enquête d'Angela, chef de la police locale, qui découvre que son "Jim Lindsay" est en fait Dexter Morgan, qui plus est un tueur en série que tout le monde croyait mort. Sauf que cette enquête, justement, est un véritable désastre, et que le moindre indice, la moindre avancée dans cette enquête, est le fruit du hasard, d'une coïncidence scénaristique forcée, d'une recherche Google magique ou d'un personnage secondaire qui apporte une information cruciale sans avoir servi à rien d'autre de la saison.
Résultat : si Dexter Morgan, qui a réussi à échapper au FBI et à la police pendant 8 saisons, finit par se faire prendre, c'est uniquement parce que les scénaristes semblent avoir construit la saison à reculons, autour de cette conclusion, et jamais l'enquête d'Angela, ses déductions, ses doutes, etc, ne paraissent crédibles.
Et ce, sans même parler des erreurs flagrantes de continuité, qui font que les preuves utilisées par Angela pour accuser Dexter sont tout simplement en contradiction avec ce que la série a établi par le passé.
Encore une fois, c'est cette écriture approximative et bâclée qui dessert vraiment la série, et qui frustre particulièrement. D'autant que Clancy Brown campe un antagoniste plutôt convaincant (bien qu'aux actions souvent bancales, à l'image de l'écriture), et que l'enjeu principal de la saison, le triangle Dexter/Harrison/Kurt, fonctionne plutôt bien (les acteurs sont très investis, ça aide).
Mais voilà : le scénario ne suit jamais vraiment, et quand arrive la fin de la saison, une fin précipitée et prévisible, on ne peut s'empêcher de se dire "ah, oui, si Michael C. Hall a accepté de revenir pour cette saison, c'était clairement pour mettre Dexter derrière lui pour de bon, rien de plus".
Pas sûr que tout cela soit bien meilleur que la fin de saison 8, honnêtement. Et la perspective d'un spin-off sur Harrison, qui serait potentiellement hanté par son père ? Sans façons.
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Première saison de 10 épisodes d'une trentaine de minutes pour ce Minx, une série HBO Max produite par Paul Feig, créée et showrunnée par Ellen Rapoport (scénariste du très médiocre Desperados) et mettant en scène Jake Johnson (New Girl) et l'attachante Ophelia Lovibond (Hooten & The Lady et autres séries anglaises)...
Minx, saison 1 (2022) :
Journaliste féministe ayant fait ses armes à New York, Joyce Prigger (Ophelia Lovibond) tente de lancer un nouveau magazine engagé consacré aux femmes. Mais personne ne croit en son projet dans cette industrie dominée par les hommes... personne, sauf Doug Renetti (Jake Johnson), un éditeur de magazines pornos qui voit là l'occasion de toucher un marché encore inexploré.
Et l'on se retrouve ici devant une série qui, très honnêtement, n'aurait pas dépareillé sur Showtime il y a une quinzaine d'années : c'est rythmé, ça ne se prend pas trop au sérieux, la distribution est sympathique et efficace, ça mélange comédie et drame, ça titille ouvertement le spectateur (les séries de l'époque avaient, pour la plupart, un regard masculin sur la nudité féminine, ici, la série est nettement plus féminine, et donc si le full frontal masculin vous rebute, passez votre chemin), et finalement, ça ne raconte pas grand chose sorti de son postulat de départ et de son côté féministe.
Mais ça se regarde très facilement, à défaut d'être très original : la reconstitution de l'époque est ludique (les postiches capillaires sont plus discutables), les péripéties de l'histoire sont logiques et cohérentes en plus d'être divertissantes (trouver un financement publicitaire, trouver des distributeurs, faire face à l'hostilité des politiques, des personnes religieuses, à la pègre, faire la promotion du magazine dans un talk-show, etc), les personnages secondaires sont attachants (Lennon Parham est formidable en sœur de Joyce) et le tout reste assez dynamique pour que l'on ne s'ennuie jamais.
Même lorsque la caractérisation des deux personnages principaux commence à battre de l'aile (Joyce est fréquemment pédante, prétentieuse et égocentrique à l'excès, persuadée d'être plus importante qu'elle ne l'est réellement ; Doug part totalement en vrille vers la fin de la saison, de manière assez peu probante et cohérente avec son caractère), Minx reste sympathique et amusant.
Pas forcément une série ultra-mémorable, indispensable ou révolutionnaire, et le propos féministe est déjà vu, mais le programme n'est pas une perte de temps pour autant. À voir, si l'on aime ce genre de série.
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Au programme de cette nouvelle mini-série Marvel diffusée sur Disney +, cinq épisodes de trois à quatre minutes à peine, pour moins d'une vingtaine de minutes d'animation chapeautées par Kirsten Lepore, réalisatrice primée de courts-métrages ; une animation qui s'inscrit à peine dans la continuité du MCU... ce qui, honnêtement, n'est pas vraiment gênant.
Je s'appelle Groot, saison 1 (I am Groot, saison 1 - 2022) :
Les mésaventures de Groot (Vin Diesel) un petit arbre extraterrestre dans un univers immense...
Et avec une durée aussi brève, difficile de dire grand chose sur la série, sous peine d'écrire une critique plus longue que ses scénarios ; Groot connaît ainsi des mésaventures improbables, dans son coin, un peu comme le Pupa de Solar Opposites, il se bat en duel contre un bonsaï, devient le dieu d'un peuple microscopique, fait une dance battle contre un alien protéiforme qui a pris son apparence, découvre les bienfaits des bains de boue fertilisante, et met à sac le vaisseau pour réaliser une surprise pour Rocket (Bradley Cooper reprend aussi du service, bien que brièvement)...
C'est court, c'est rythmé, c'est très bien animé, c'est du slapstick quasi-muet (finalement pas si éloigné que ça de l'humour Minions), et ça se regarde vraiment très facilement, bref, c'est anecdotique, certes, mais ça reste à conseiller pour peu qu'on aime l'univers et les personnages.
Après des années de development hell (la série a été commandée en 2015, et retravaillée encore et encore depuis), la bande dessinée de Brian K. Vaughan et Pia Guerra a finalement été adaptée en série télévisée pour FX, avec une distribution assez efficace, et pour 10 épisodes de 50 minutes. Une série diffusée fin 2021 sur Hulu, alors même que l'Amérique est plus polarisée que jamais, et que les gender politics divisent de plus en plus la société outre-atlantique...
Y - The Last Man, saison 1 (2021) :
Lorsqu'une catastrophe inexplicable tue instantanément tous les porteurs du chromosome Y, les femmes se retrouvent en charge de la planète ; Jennifer Brown (Diane Lane) devient présidente des USA, et doit aussitôt gérer une crise supplémentaire - son fils Yorick (Ben Schnetzer) est le seul homme encore en vie, et nul ne sait pourquoi. Dans le chaos général, Brown charge l'Agent 355 (Ashley Romans) d'emmener Yorick à l'autre bout du pays, pour y trouver une généticienne (Diana Bang) potentiellement capable de résoudre ce mystère...
Et honnêtement, cette première et unique saison (la série a été annulée) fut très laborieuse pour moi. Il faut dire que prendre un comic-book proposant un récit de road trip dynamique, intrigant, ne se prenant jamais trop au sérieux, et en faire une série post-apocalyptique über-sérieuse, statique et dramatique, une sorte de croisement bancal de The Walking Dead et de The West Wing, forcément, c'était casse-gueule.
À l'identique, faire pivoter le focus du récit de Yorick, le survivant pas très doué, à toutes les femmes qui peuplent ce monde, était un pari risqué : si l'Agent 355, qui accompagne Yorick, reste l'un des points forts de la série (l'actrice a du charisme et tient très bien son rôle), Yorick est quasiment inexistant dans le programme, éclipsé par toutes les intrigues secondaires qui progressivement deviennent principales.
Ici, la mère de Yorick, élue au Congrès et promue Présidente des USA lors de la catastrophe, et qui doit composer avec une opposition républicaine religieuse et fanatique (il est là, le côté West Wing du pauvre) ; ailleurs, Hero (Olivia Thirlby), la sœur de Yorick, qui trouve refuge chez les Filles des Amazones, dirigées par Roxanne (excellente Missi Pyle) et se fait embarquer dans leur radicalisation anti-hommes ; ailleurs, Nora Brady (Marin Ireland), ex-conseillère présidentielle, qui se retrouve aussi chez les Filles des Amazones et tente de manipuler Roxanne ; et puis il y a aussi Beth (Julian Canfield), l'ex de Yorick, elle aussi radicalisée et qui tente un coup d'état contre le Pentagone...
Dix épisodes très librement adaptés du comic-book (les changements sont notables, et pas forcément pour le meilleur), donc, dont 80 à 90 % sont consacrés à toutes ces sous-intrigues, avec d'un côté de la politique-fiction typiquement américaine, sans la moindre subtilité (les Démocrates sont gentils, et prennent parfois des décisions difficiles pour le bien commun ; les Républicains sont dérangés, religieux, ils prient tout le temps, et sont des radicaux d’extrême droite), de l'autre de l'embrigadement dans une secte, et entre deux, un peu de fuite en avant de Yorick, de l'Agent 355 et du Dr Mann (Diana Bang), une fuite en avant qui stagne paradoxalement beaucoup.
Et qui souffre, comme tout le reste de la série, d'une écriture agaçante. Pas tant parce que le programme semble inerte, reformaté en série post-apo terne et insipide, sans jamais parvenir à donner des repères de temps et d'espace au spectateur ; pas tant parce que les scénaristes, persuadées d'avoir de grandes choses à dire sur la société américaine, son évolution, sa composition, ses inégalités, semblent décidées à placer maladroitement des thématiques et des personnages transgenres un peu partout dans le monde de la série (un élément quasi-inexistant dans le comic-book, mais qui mène ici à la création d'un nouveau personnage principal, celui de Sam, le meilleur ami/compagnon de Hero, et qui diminue drastiquement la tension tant il suffit à Yorick de dire "je suis trans" pour qu'on le laisse tranquille) ; pas tant parce que la structure globale de la série, chapeautée par Eliza Clark (l'épouse du frère de Joss Whedon, et ancienne showrunneuse d'Animal Kingdom), paraît parfois décousue, délaissant par exemple Yorick pendant un épisode entier pour narrer le background de Roxanne, ou sautant d'un élément à un autre de manière désordonnée...
Non, le vrai problème, c'est que tous les personnages sont affreusement antipathiques. Alors je sais que c'est un peu le concept d'une série post-apo, supposée faire ressortir le pire de l'être humain lorsqu'il est confronté à sa survie, mais il arrive un moment où tous ces personnages radicalisés, idiots, qui prennent systématiquement les pires décisions au pire moment, ne pensent qu'à eux-mêmes, et ont des réactions disproportionnées et impulsives à toutes les situations... et bien ça agace, tout simplement.
Yorick est à baffer, Hero est à baffer, Beth est à baffer, les politiques sont à baffer, les Amazones sont à baffer, le Docteur Mann est (vraiment) à baffer (un cliché ambulant de la scientifique sarcastique et cassante, insupportable), même l'Agent 355 est un peu à baffer... et ce n'est pas la faute des actrices et acteurs, tous très compétents.
Non, l'écriture de la série m'a vraiment fatigué, manquant cruellement de finesse et de nuances, au point de me donner fréquemment envie de sauter des scènes, pour ne pas dire des pans d'épisode (je ne l'ai pas fait, mais ce n'est pas l'envie qui m'en a manqué).
Et puis il y a toutes ces coïncidences trop pratiques, ces grosses ficelles narratives qui font que tous les personnages importants de la série se croisent constamment, ou se retrouvent tous dans un périmètre de 25 mètres carrés, histoire de forcer des interactions et des rebondissements.
Alors forcément, la critique américaine a adoré cette approche engagée, socialement responsable et très prestige drama d'un comic-book ; personnellement, entre tous les défauts d'une écriture balourde et mal articulée, l'illustration musicale terne, la réalisation pas toujours très probante, et le côté ultra-politisé à l'américaine, j'ai trouvé le tout très insuffisant, voire simplet, malgré ses atours de série profonde et féministe.
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Bien après la bataille et son pic de popularité virale, je passe enfin en revue cette série sud-coréenne qui a tant fait parler d'elle - et je le fais non sans une certaine curiosité, je dois bien l'avouer... au programme, neuf épisodes d'une heure diffusés sur Netflix, et une approche très asiatique du genre.
Squid Game, saison 1 (2021) :
Parce qu'il a besoin d'argent, Seong Gi-hun (Lee Jung-jae) accepte la mystérieuse proposition d'un inconnu, et se réveille sur une île isolée, dans un complexe souterrain, avec 455 autres candidats à un mystérieux Squid Game : une compétition où les joueurs s'affrontent dans des jeux enfantins à l'issue mortel, et où le gagnant remporte une véritable fortune...
Et honnêtement, je dois dire que je ressors assez mitigé de cette première saison de Squid Game.
Probablement parce que j'en attendais quelque chose de nerveux et de tendu, comme un bon thriller compact et rythmé, mais qu'en réalité, cela reste une série Netflix à la temporalité particulièrement décompressée, et aux nombreuses sous-intrigues pas forcément très probantes.
Et ce dès le début de la saison, où pour teaser le Squid Game et ses règles, la série propose une première épreuve, et renvoie immédiatement tout le monde chez soi pendant un épisode et demi : de quoi bien refroidir les ardeurs, d'autant que les personnages assez clichés et manichéens n'intéressent pas forcément en dehors du jeu.
Le reste de la saison est à l'identique, avec beaucoup de digressions frustrantes qui affaiblissent le potentiel marquant de la série : ici, un candidat médecin qui aide les employés à trafiquer des organes ; là, une sous-intrigue principale sur un jeune policier qui infiltre l'île à la recherche de son frère (pas une mauvaise idée, de montrer le revers de la médaille et les coulisses de l'île, mais dans la pratique, le personnage est insipide, son enquête peu palpitante, et la résolution évidente) ; ailleurs, ces VIP qui débarquent en fin de saison pour assister au jeu, et qui tirent instantanément la série vers le bas, tant ils sont clichés (on les dirait sortis d'un sous-Hunger Games) et pas forcément très bien écrits ou interprétés...
Bref, plein d'éléments qui détournent du Squid Game en lui-même, comme pour brouiller les pistes d'un récit principal souvent trop prévisible pour son propre bien.
Pourtant, les acteurs sont plutôt bons, et assez investis dans ces personnages pas forcément très originaux ou profonds. Certes, il faut adhérer à une interprétation "à l'asiatique", parfois criarde et outrée, mais dans l'ensemble, on s'attache à certains personnages, malgré les grosses ficelles de scénario (O Yeong-su est notamment très sympathique, même si le rebondissement final est loin d'être aussi surprenant et inattendu que le scénario le pense - en réalité, pendant toute la saison, on s'attend à ce que le papy nous la joue Keyser Söze, donc...).
Et puis il y a ces jeux supposément enfantins, parfois assez familiers (Un deux trois soleils, les billes, le tir à la corde), parfois pas franchement enfantins (le pont en verre au dessus du vide), et parfois totalement imbitables (le squid game, en l'occurence, que je n'ai toujours pas compris à ce jour). Ça fonctionne plus ou moins, à vrai dire, avec toujours un petit côté prévisible quant à qui va survivre jusqu'aux derniers épisodes, et qui va y passer.
Assez mitigé, tout ça, même si je dois bien reconnaître un très joli travail visuel, pour donner corps à cet univers bizarre et à cette organisation criminelle excentrique. Après, ça reste une série Netflix, avec ce que ça implique d'épisodes et de digressions en trop, de rythme bancal (neuf épisodes d'une heure... sauf le huitième, qui peine à atteindre les 30 minutes, et le neuvième, qui techniquement a tout bouclé au bout de 14 minutes, et consacre ensuite les 40-45 minutes restantes à un épilogue pas totalement probant), et d'écriture parfois un peu pataude.
Je ne vois pas vraiment comment en faire une saison 2, honnêtement : répéter la structure de la saison 1, avec de nouveaux candidats et de nouveaux jeux ? Bof. Suivre Seong Gi-hun tandis qu'il infiltre l'organisation pour une nouvelle partie ? Mwébof. Partir sur quelque chose de complètement différent ? Je reste dubitatif, honnêtement.
En l'état, Squid Game se regarde assez facilement (principalement grâce à son esthétique et son côté brut et violent assumé), mais c'est loin de mériter tous les éloges que la série a reçu à sa sortie.
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Ultime saison de 12 épisodes pour cette série d'animation canon à l'univers des Jurassic Park et Jurassic World, et dont la dérive progressive vers une science-fiction de plus en plus prononcée ne m'avait pas franchement convaincu l'annéeac dernière...
Jurassic World - La Colo du Crétacé, saison 5 (Camp Cretaceous, season 5 - 2022) :
Secourus par M. Kon, le père de Kenji, les Nublar Six doivent faire face à une réalité des plus sinistres : à la tête de Mantah Corp., Kon est aussi malfaisant que ne pouvait l'être Kash... mais Kenji, lui, est prêt à tout pour obtenir l'approbation de son père.
Une ultime saison assez frustrante pour Camp Cretaceous, puisque si elle conclue les aventures des Nublar 6 de façon finalement assez satisfaisante, avec un petit saut en avant dans le temps permettant de voir ce que chacun est devenu, la saison se déroule aussi de manière assez décousue, continuant sur la lignée WTF de la saison 4 (avec ses robots, ses holodecks, sa base secrète), et lui rajoutant encore une dose supplémentaire d'éléments agaçants.
Cette saison, en effet, c'est la saison des dinosaures-jeux vidéo, qui voient les dinos devenir de véritables outils pour les maychants, télécommandés à partir de manettes Dualshock pouvant tout leur faire faire. Non seulement c'est assez inhumain (mais ça, la série en a conscience, puisqu'elle joue beaucoup de cet angle "maltraitance animale" pour susciter l'attachement, l'indignation et la pitié du jeune spectateur), mais surtout, ça donne une saison assez caricaturale, avec des maychants très maychants (le père de Kenji est vraiment écrit de manière ultra manichéenne) qui passent toute la saison manettes en main, à piloter leurs dinosaures comme des drones en ricanant comme des génies du mal de seconde zone.
D'ailleurs, les méchants, parlons-en : je l'ai mentionné, mais le père de Kenji est une caricature ambulante de père indigne obsédé par l'argent et sa réputation, les soldats et les investisseurs le sont tout autant, et l'utilisation d'un personnage (et d'éléments) de Jurassic World Dominion n'apporte pas grand chose, si ce n'est un vague lien de synergie commerciale... bref, face aux jeunes héros, des antagonistes clichés au possible, et un Kenji qui retourne prestement sa veste pour se ranger aux côtés de son Papounet les 3/4 de la saison.
Un heel turn qui ne convainc jamais vraiment car, malgré le format rallongé de la saison, il se dégage tout de même de cette ultime fournée un sentiment brouillon, avec des évolutions et des péripéties précipitées, pour que tout soit bouclé au plus vite.
On pourrait aussi citer les scénaristes qui, visiblement ravis d'avoir réussi à créer une romance entre Kenji et Brooke (pas forcément un élément très intéressant de la série, cela dit), décide de renouveler l'expérience, en passant le plus clair de la saison à faire du shipping... entre Sammy et Jaz (qui découvre sa sexualité). Parce que forcément, il fallait un quota LGBTQ (Netflix oblige), et forcément, les personnages concernés sont la sportive et la fermière rondouillarde... d'autant plus frustrant qu'à part ces clichés flagrants et le fait que le tout semble amené de manière un peu trop forcée, la relation est plutôt bien écrite.
Bref. Une saison de conclusion qui fait ce qu'on lui demande (finir l'arc des personnages, boucler la boucle, etc) mais ne le fait pas forcément de manière très habile, avec des digressions superflues (12 épisodes, mais l'impression de flottements désagréables, et de personnages secondaires qui disparaissent durant plusieurs épisodes pour ressurgir mollement), un grand final plein d'action assez manipulateur (dinosaures vs dinosaures, avec une mort à la clé... mais en fait non !), des embryons de pistes étranges (tout ce qui a trait à la géothermie de l'île, et à ses conséquences), et une caractérisation très manichéenne qui dessert le propos plus qu'elle ne l'appuie.
Au final, Camp Cretaceous aura été une expérience mitigée. Plutôt agréable à suivre, avec des personnages sympathiques et des dinosaures attachants, la série a cependant pris un virage dans la science-fiction encore plus prononcée avec sa saison 4, et m'a un peu perdu à partir de ce point.
Cela dit, le personnage de Darius et sa passion pour les dinosaures (ainsi que son évolution dans ses rapports avec ces animaux) trouveront certainement un écho chez beaucoup d'enfants de son âge.
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Nouvelle fournée de la Fabuleuse Mme Maisel, la série d'Amy Sherman-Palladino et de son époux, avec huit nouveaux épisodes d'une petite heure, qui font suite à une saison 3 à la conclusion ayant divisé...
La Fabuleuse Mme Maisel, saison 4 (2022) :
Renvoyée de la tournée de Shy Baldwin, Midge Maisel tente de retomber sur ses pieds, et fait des choix drastiques pour sa carrière : contrainte de trouver une nouvelle source de revenus, elle devient maîtresse de cérémonie dans un petit cabaret burlesque illégal, tandis que Susie, de son côté, tente d'élargir son catalogue de clients...
Au terme de cette saison 4, force est de constater que La Fabuleuse Mme Maisel a un défaut de plus en plus présent, comme je le mentionnais déjà dans le bilan de la saison précédente : le personnage principal de la série, Midge Maisel, est de plus en plus problématique.
Princesse juive (au sens péjoratif américain du terme) privilégiée, égocentrique, capricieuse, arrogante et autoritaire, Midge avait conclu la saison précédente en révélant presque à tout le monde l'homosexualité de Shy Baldwin (son employeur et star de la chanson) sur scène, histoire de faire rire son public. Un faux pas inadmissible, qui semblait orienter le personnage vers une sérieuse remise en question, et pouvait laisser espérer une saison 4 dans laquelle les Palladino allaient réinventer leur héroïne, ou du moins lui faire prendre conscience de ses nombreux privilèges.
Et puis non. Dès les premières minutes de la saison 4, Midge est de retour sur scène, en colère, réclamant sa vengeance et blâmant son renvoi sur le sexisme de la société. Et puis, quelques minutes plus tard, elle pique une crise en public, et se défoule, à moitié nue, en tabassant le véhicule d'un chauffeur de taxi à coups de branches.
Le message est clair : Midge reste une femme immature que le spectateur est censé trouver charmante, mais qui est, quand on y réfléchit un peu, de plus en plus détestable. Sans ressources et refusant désormais de faire des premières parties d'artistes plus affirmés (parce qu'elle s'estime désormais au dessus de tout ça), elle ne veut pourtant pas changer de train de vie, rachète son appartement, manipule tous les commerçants locaux pour s'assurer des ardoises confortables, et accepte le rôle de présentatrice dans un cabaret burlesque chaotique... dont elle s'empresse de prendre les commandes, donnant des ordres à droite et à gauche comme si elle était la propriétaire des lieux.
Plutôt que de se remettre en question, Midge continue ainsi sur la même lancée, se rapprochant de Lenny Bruce (encore un couple qui a clairement les faveurs des Palladino, mais qui dans les faits n'est pas particulièrement captivant ou intéressant), et n'en faisant qu'à sa tête pendant les trois-quarts de la saison.
Pas de rédemption, pas vraiment d'excuses présentées à Shy (pire, Midge et Susie se rendent à son "mariage", où elles se comportent comme les pires wedding crasheuses au monde, bruyantes, abrasives et délibérément ennuyeuses), tout au plus a-t-on droit, en guise de fin de saison, à un échange un peu plus tendu entre Lenny et Midge, dans lequel Lenny dit ses quatre vérités à la comédienne.
Ou presque. En réalité, il se contente de secouer un peu Midge, de lui dire d'arrêter de se cacher dans son cabaret miteux, et de renouer avec le succès en acceptant des offres qui lui paraissent en dessous d'elle, mais pourraient déboucher sur quelque chose de plus grandiose. Dont acte, Midge décidant aussitôt, en guise de cliffhanger de fin de saison, de passer à la télévision.
Pas de panique, cependant, tout est présenté comme de l'excentricité sympathique et attachante par une Amy Sherman-Palladino clairement très éprise de son personnage principal.
Et heureusement, même si le spectateur peut commencer à trouver que Midge est agaçante, il reste tous les personnages secondaires : Susie et ses clients, c'est inégal, parfois un peu trop caricatural (l'hypnose, la résolution de l'incendie criminel) mais parfois aussi tout simplement émouvant, avec un superbe travail d'Alex Borstein (l'éloge funèbre) ; les parents de Midge restent eux aussi caricaturaux, mais la mère de Midge a droit à une sous-intrigue la plaçant de manière amusante face à la mafia des entremetteuses (avec un caméo de Kelly Bishop en prime) ; Joel, ses parents, sa copine asiatique : pas très passionnant, et globalement en filigrane, mais pas forcément désagréable pour autant.
Et puis il y a de multiples caméos éclair, à droite et à gauche, provenant souvent de l'univers Palladino : outre Bishop, il y a aussi Milo Ventimiglia, pour une petite apparition amusante, Chris Eigeman, Scott Cohen, Jackie Hoffman, John Waters... un petit jeu de "reconnaissez-vous ce visage familier ?" qui trahit clairement le fait que les Palladino se font désormais plaisir, quitte à ce que la saison paraisse un peu décousue et dénuée d'enjeux réels.
Ça reste ainsi très joli visuellement et assez ludique, et bien interprété, mais en éloignant Midge de la scène, et en lançant plein de pistes narratives sans jamais les exploiter pleinement ou les résoudre, la saison semble tourner en rond, refusant de faire progresser Midge dans un sens ou dans l'autre, et donnant l'impression d'un gros surplace autour d'une héroïne privilégiée qui n'a pas l'air décidée à changer...
La saison 5 devrait être la dernière de la série : espérons que les scénaristes font oser secouer un peu tout cela, avant que le parcours de Myriam ne se termine de manière bien décevante.
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Unique saison de 10 épisodes pour cette sitcom Netflix diffusée dans l'anonymat le plus total fin octobre dernier, et annulée sur la lancée par la plateforme, sans surprise, et malgré des showrunners/scénaristes éprouvés ayant fait leurs armes sur How I Met Your Mother, Crazy Ex-Girlfriend ou encore Tic et Tac : les Rangers du risque...
Pretty Smart, saison 1 (2021) :
Chelsea (Emily Osment), intellectuelle studieuse ayant étudié Harvard, s'installe chez sa sœur Claire (Olivia Macklin), à Los Angeles, après avoir été plaquée par son compagnon. Là, elle redécouvre le caractère simple et naïf de Claire, dont elle s'était éloignée, ainsi que tous les colocataires de celle-ci : Jayden (Michael Hsu Rosen), influenceur gay flamboyant et vaniteux, Solana (Cinthya Carmona), ex-avocate reconvertie dans le new age, et Grant (Gregg Sulkin), coach sportif musclé au charme duquel Chelsea n'est pas insensible...
Au programme de Pretty Smart, donc, une sitcom ultra-formatée tel que l'on aurait pu en trouver sur NBC (à une ou deux répliques près, au ton un peu plus libre, Netflix oblige), et dont les épisodes fonctionnent souvent sur le même squelette : des situations improbables, du cabotinage, et dans le dernier tiers, un moment plus sincère et émouvant durant lequel un personnage se révèle ou un duo se rapproche.
Le problème étant que le tout n'est pas particulièrement mémorable ou intéressant à suivre, avec des personnages très caricaturaux, aux traits et à l'interprétation forcés, et des relations assez classiques (le triangle amoureux entre Grant, Chelsea et Claire ronronne assez rapidement, tant il est balisé).
Ce n'est pas forcément honteux pour autant, et encore une fois, ça aurait très bien être une sitcom NBC ou Freeform, d'autant que les acteurs sont investis dans leur personnage et se donnent à fond (mention spéciale à Michael Hsu Rosen, qui fait preuve de tout son talent à l'occasion de l'épisode où Ming-Na Wen fait un caméo).
Mais le tout reste une sitcom de studio aux rires enregistrés peu probants, à l'écriture assez inégale (quelques moments bien trouvés, transcendés par l'enthousiasme du cast, mais aussi d'autres moments vraiment cousus de fil blanc) et qui abandonne assez rapidement son postulat de départ (l'intello coincée qui s'installe chez des angelinos superficiels) pour devenir un programme collégial assez générique.
M'enfin ça faisait plaisir de revoir Osment dans un premier rôle (et Molly Ephraim dans un caméo).
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Neuf épisodes de 8 à 10 minutes à peine pour ce retour de Rowan Atkinson sur le petit écran, à l'occasion d'une série Netflix écrite par le scénariste des Johnny English : un investissement en temps assez limité pour le spectateur, donc, pour un programme dans la droite lignée des œuvres précédentes d'Atkinson... mais aussi avec certains de leurs défauts.
Man vs. Bee, saison 1 (2022) :
Devant un tribunal, Trevor (Rowan Atkinson), gardien de propriété pour un couple aisé, raconte comment il en est venu à détruire la maison et les biens de ses employeurs lors d'un combat à mort contre une abeille...
Très vite, en effet, on en vient à se demander si ce Man vs. Bee n'a pas été conçu, à l'origine, comme un tv special de 45 minutes qui aurait été artificiellement découpé et revendu à Netflix (ou comme un long-métrage, comme par exemple le film avorté The Bee, de John Hughes, qui dans les années 90 avait pressenti Rowan Atkinson pour interpréter le rôle d'un ouvrier confronté à une abeille envahissante, dans le manoir en cours de rénovation où il travaille... hmmm) : la nature épisodique du récit, son format (c'est presque une pièce de la maison/un épisode) donnent l'impression d'un récit aux interruptions forcées, et renforcent un certain sentiment de répétitivité.
Plus gênant : la montée en puissance de la guerre entre Trevor et l'abeille s'en retrouve un peu affaiblie, et l'on se retrouve à se dire que la situation dégénère trop rapidement, notamment dans les derniers épisodes.
Après... c'est un peu le concept de l'œuvre globale de Rowan Atkinson : un protagoniste chaotique qui réagit de manière excessive à son environnement et s'embourbe dans des situations toujours plus improbables.
En cela, Man vs. Bee ne déroge pas à la règle, et l'on s'amuse clairement à voir Atkinson retrouver le slapstick absurde, quasi-muet, des grandes heures de Mr. Bean. C'est souvent drôle, ludique, et inventif, et toute la première moitié de la saison se regarde avec un certain plaisir (même si l'on se range instinctivement du côté de l'abeille, dès le début).
Ensuite... disons que Trevor n'est pas Bean, et il n'en a pas le côté sympathique, le caractère immature, et il n'évolue pas dans un monde de sitcom surréaliste. La série a ainsi beau tenter d'humaniser Trevor, en lui donnant des scènes avec sa fille, tout ça, ça ne fonctionne pas vraiment, ses réactions paraissent démesurées, et l'on finit par se dire, au fil des épisodes, que la série (et son personnage principal) est franchement déséquilibrée, alors qu'elle enchaîne de la cruauté animale (le chien en prend plein la tête) et de la destruction d'une manière caricaturale, presque cartoonesque - bien trop, en tout cas, pour la façon dont cet univers est décrit à l'écran.
Ça aurait pu fonctionner, cette version outrée de La Pire semaine de ma vie, si les autres personnages, l'environnement, etc, avaient été écrits de manière plus excentrique, si l'univers avait été moins réaliste ou, à l'opposé, si Trevor avait été écrit de manière plus subtile (ou si sa folie avait été justifiée par une phobie des insectes, par un déséquilibre psychologique, ou que sais-je encore).
En l'état, la série se regarde gentiment, mais ne parvient pas à transformer l'essai, ou à évacuer cette impression d'un projet inabouti, tant au niveau du ton que de l'écriture (et ce ne sont pas les placements produits pas très adroits, ou le rebondissement rédemptif final, à la fois télégraphié bien à l'avance et gentiment bâclé, qui arrangent les choses).
Dommage.
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Après sa saison 1 de 10 épisodes, Rutherford Falls, de Mike Schur (The Office, The Good Place), m'avait laissé assez mitigé : à trop vouloir ménager tout le monde, inclure sans brusquer ni sombrer dans les caricatures, éviter les clichés, le tout paraissait en demi-teinte, très mesuré et gentillet, bien trop sage pour marquer les esprits ou parvenir à s'imposer.
C'est probablement pour cela que NBC/Peacock a renouvelé la série pour seulement huit épisodes (avec un poster fini à l'arrache sous Photoshop), pas forcément un signe encourageant vu que les dix premiers épisodes paraissaient déjà un peu courts pour réussir à développer quoi que ce soit...
Rutherford Falls, saison 2 (2022) :
La course à la mairie est lancée à Rutherford Falls, et Nathan (Ed Helms) refuse la proposition de Terry (Michael Greyeyes) de se présenter aux élections : à sa place, c'est le jeune Bobbie Yang (Jesse Leigh) qui se porte candidat...
Une saison assez brève, donc, une nouvelle fois accueillie à bras grands ouverts par la critique américaine, qui y a vu un programme incontournable, un must-see hilarant, rafraîchissant et innovant.
On n'a clairement pas du regarder la même saison, ou du moins, pas sous le même prisme. En effet, un peu comme en ce qui concernait la saison 1, cette saison 2 m'a laissé globalement indifférent, peinant à m'arracher plus qu'un sourire de temps en temps, et me paraissant assez déséquilibrée dans la gestion de ses intrigues.
Terry transforme la communauté en parc d'attraction pour touristes, mais peine à rentabiliser son projet et est contraint de se lancer dans la culture de la marijuana pour espérer sauver la Nation Minishonka ; Reagan (Jana Schmieding) développe son musée, essaie d'obtenir un terrain bien à elle, et est tellement irrésistible qu'elle est embarquée dans un triangle amoureux improbable ; Bobbie Yang est poussé sur le devant de la scène, et fait campagne ; Nathan revient, s'excuse platement, encore et encore, apprend qu'il va être futur papa, il est humilié, etc...
Et c'est à peu près tout. Pas mal de shipping qui ne fonctionne pas trop (Reagan et ses mecs, Nathan et Deirdre qui n'ont aucune alchimie), pas mal de ce que certains qualifieraient (à tort ou à raison) de wokisme (avec une mise en avant prononcée du personnage transgenre, des minorités, etc, face à un homme blanc ridicule et qui passe toute la saison à s'excuser et à faire acte de rédemption), quelques running gags gentillets, des problématiques très amérindiennes qui parlent peu aux Européens que nous sommes, le tout pour une saison de huit épisodes souvent décrits, outre-atlantique, comme plus détendus, plus doux et plus sobres qu'en saison 1.
Le problème étant que la saison 1 était déjà gentillette, sage, à la limite de l'anecdotique. Ici, entre son Ed Helms qui paraît de plus en plus superflu (idem pour Dustin Milligan, réduit cette année à de la quasi-figuration), ses romances sans grande alchimie, et son intrigue de fond assez prévisible, ce n'est pas mauvais, en soi... mais j'ai à nouveau trouvé le tout plutôt quelconque, et je doute que je me souviendrai de grand chose lorsqu'une éventuelle saison 3 arrivera (ce qui n'est pas garanti).
Après, je ne suis probablement pas le public visé...
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Me Time - Enfin Seul ? (Me Time - 2022) :
Père au foyer époux d'une architecte à la carrière florissante (Regina Hall), Sonny (Kevin Hart) accepte de participer à l'anniversaire de son meilleur ami d'enfance, l'excentrique Huck (Mark Wahlberg), qui l'embarque alors dans un week-end de folie poussant Sonny dans ses retranchements...
Mouais.
Une buddy comedy en pilotage automatique écrite et réalisée par le scénariste de nombreux films de Ben Stiller, ainsi que de The Boyfriend : pourquoi lui ? et de Back to School (que des chefs d'œuvre de comédie, en somme), et qui continue l'histoire d'amour de Kevin Hart et de Netflix, une histoire d'amour décidément très peu probante.
Ici, on se retrouve avec une comédie assez périmée, avec une bromance qui semble arriver avec 10 ans de retard (I Love You, Man, du même scénariste, c'était en 2009), un rythme mollasson, et un script qui, globalement, lorgne fortement sur un délire façon Very Bad Trip, sans en avoir l'inventivité, l'énergie, ou la folie, et dans lequel les deux acteurs principaux font leur numéro habituel, sans plus.
Un bon gros bof, pas désastreux en soi, mais ultra-générique et déjà vu, et qui, comédie Netflix oblige, prend près d'une demi-heure pour que ses deux protagonistes se retrouvent enfin.
2.25/6
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White Hot - The Rise & Fall of Abercrombie & Fitch (2022) :
Un documentaire Netflix rythmé et ludique, qui revient sur l'ascension fulgurante de la marque de vêtements Abercrombie et Fitch, très axée "public caucasien jeune et aisé", et qui pendant les années 90 a fait la pluie et le beau temps auprès des jeunes américains (et dans le reste du monde, dans une moindre mesure).
Une marque réputée pour son esthétique très sexy (pour ne pas dire gay, même si ça passait au-dessus de la tête du public visé), avec de jeunes hommes musclés et dénudés un peu partout, et qui a fini par sombrer suite à des scandales d'abus sexuels (le photographe principal de la marque aimait bien passer du temps en privé avec ses jeunes mannequins amateurs, "pour les détendre") et de discrimination raciale (le patron de la marque incitait ses équipes à ne recruter que des jeunes beaux et blancs, notamment dans ses boutiques, et à cacher tous les autres employés).
Ce qui a amené la société à se défendre (et à perdre) devant la Cour Suprême, et a terni à jamais son image de marque - elle ne s'en est jamais remis.
Un documentaire Rise & Fall plutôt sympathique, donc, à défaut d'être particulièrement original ou profond (on imagine sans peine une version de ce documentaire s'attardant un peu moins en détail sur les affaires judiciaires, et un peu plus sur ce que la culture d'Abercrombie & Fitch et son image d'une Amérique blanche, virile et étrangement homoérotique révélaient de la psyché de l'Amérique), mais qui a la bonne idée de mettre en images ses propos de manière rythmée et typiquement 90s, ce qui replonge immédiatement dans la mall culture américaine, et dans une certaine époque révolue que nous n'avons pas forcément connue en tant qu'européens.
4/6
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Comme chiens et chats 3 - Paws Unite (Cats & Dogs : Paws Unite ! - 2020) :
Roger (Max Greenfield), chien de Seattle, est l'animal de compagnie d'un jeune tennisman (Callum Seagram Airlie) qui ne s'occupe plus vraiment de lui ; Gwen (Melissa Rauch), une chatte, habite l'étage du dessous avec sa jeune maîtresse (Sarah Giles) et son père musicien (John Murphy) en difficultés financières. Ensemble, les deux animaux, agents du F.A.R.T., vont devoir monter une équipe et arrêter les plans machiavéliques de Pablo (George Lopez), un cacatoès aux ambitions destructrices...
Un troisième volet bien piteux, après un premier film médiocre, et un deuxième film bien plus décomplexé : malgré ce que prétend l'affiche ("en salles le 9 octobre"), ce Cats & Dogs 3 est clairement un métrage conçu comme un DTV, avec tout ce qu'implique une sortie directe en vidéo et en streaming et un tournage à Seattle - scénario au rabais, effets spéciaux fauchés, dialogues bancals, réalisation plate de téléfilm, running gag à base de pets (le nom de l'organisation des chiens et chats associés est le FART, ptdr) et beaucoup de remplissage (images libres de droits, intrigues humaines) qui permettent de boucher un peu les trous d'un récit trop superficiel pour intéresser.
Bref, c'est assez mauvais, ou du moins, totalement insipide, loin des gadgets, du budget, et de la parodie de film d'espionnage du second film (là, tout se déroule à l'échelle d'un pâté de maison, entre un immeuble et une animalerie).
1.5/6
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Senior Year (2022) :
Reine de son lycée, Steph (Angourie Rice) s'imagine un futur de rêve, mais un accident orchestré par une rivale la plonge dans le coma pendant 20 ans. À son réveil, aujourd'hui, Steph (Rebel Wilson) découvre que le monde a changé et que sa rivale (Zoe Chao) a épousé son petit ami d'alors (Justin Hartley). Bien décidée à rattraper ce passé qui lui a échappé, Steph décide alors de retourner au lycée et de se faire élire reine de promotion...
Mouais. Rebel Wilson a perdu un peu de poids (y compris au cours du tournage, à en juger par l'évolution de son physique entre certaines scènes), et donc ne rentre plus vraiment dans la catégorie "grosse rigolote qui fait de l'humour trash" : elle doit donc se rabattre sur de la semi-comédie de lycée où elle tient un rôle qu'aurait pu tenir Drew Barrymore à l'époque (on pense notamment à College Attitude, au Kickin' It Old Skool de Jamie Kennedy, ou encore à la série Strangers with Candy de Colbert), avec un postulat approximatif (elle se réveille de son coma avec son maquillage, sa coiffure et ses dents artificiellement blanchies, elle reprend toutes ses chorégraphies d'antan sans broncher, alors qu'elle devrait être atrophiée et que Rebel n'est pas très coordonnée), des rebondissements clichés de bout en bout (la rivale, tout ça), des personnages sous-développés, une approche post-millennial du film de lycée et des cliques (où tout le monde est hyper-woke sans que cela ne choque personne), et une nostalgie de la musique et de la pop culture des années 2000 (notamment la reconstitution amusante et imaginaire d'un clip de Britney Spears).
Le résultat, c'est un film de près de 2 heures (Netflix oblige) qui se laisse regarder (et se permet même un caméo d'une figure incontournable du teen movie des années 1990-2000), mais qui déroule un propos générique au possible, une héroïne pas très sympathique, et une romance assez plate, tout en survolant étrangement le côté choc des cultures et des mentalités.
Un bon gros bof, donc, qui n'atteint la moyenne que grâce à Angourie Rice, qui parvient à camper une Rebel Wilson-ado à peu près crédible.
3/6
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