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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Un film, un jour (ou presque) #726 : Blade Runner 2049 (2017) + courts-métrages

Publié le 1 Juin 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Thriller, Action, Drame, Science-Fiction, Policier, Romance

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

On ne présente plus Blade Runner, de Ridley Scott, classique incontournable du genre à la direction artistique spectaculaire et fondatrice, souvent copiée, mais jamais égalée, et désormais modèle systématique de toute œuvre d'anticipation néo-noire et futuriste.

Un film travaillé, organique, à la fois sobre et démesuré, porté par un Harrison Ford au jeu très particulier et vulnérable, par un Rutger Hauer tragique et impérial, et par leur affrontement final, cauchemardesque, pluvieux et dramatique.

À l'occasion de la sortie de sa suite, Blade Runner 2049, Dennis Villeneuve, le réalisateur, décide de produire trois courts-métrages relatant ce qui s'est produit entre le film original (se déroulant en 2019), et le nouveau film (en 2049).

Pour cela, il se tourne vers deux réalisateurs : Shinichiro Watanabe (Animatrix, Cowboy Bebop) pour le premier court, en animation 2D, et Luke Scott, fils de Ridley Scott, pour les deux suivants, plus courts et présentant des personnages du métrage principal.

Blade Runner 2022 - Black Out : Avec l'aide de Ren (Bryson Baugus), un humain, Trixie (Luci Christian) et Iggy (Jovan Jackson), deux réplicants Nexus 8 à l'espérance de vie normale, tentent de lutter contre l'oppression de la société humaine - désormais ouvertement hostile aux réplicants - en détruisant toute technologie à Los Angeles, effaçant ainsi toute trace de leur existence des serveurs publics de la Tyrell Corporation...

Un court d'animation très stylisé (on aime ou pas) qui a pour principal intérêt d'expliquer un peu l'évolution de l'univers de Blade Runner après le premier film, avec en prime un caméo de Edward James Olmos, qui reprend brièvement son rôle de Gaff, sans que sa présence ne soit particulièrement indispensable.

Blade Runner 2036 - Nexus Dawn : Niander Wallace (Jared Leto), de la Wallace Corporation, tente de convaincre des législateurs (Benedict Wong, etc) de le laisser reprendre la production de réplicants, arguant que les Nexus 9, ses nouveaux modèles, sont totalement asservis à l'homme...

À peine 5 minutes, et pourtant, Leto et les scénaristes réussissent à me rendre Wallace totalement antipathique. Je ne sais pas si c'est le jeu d'aveugle de Leto, ou l'écriture ampoulée et pompeuse de son personnage, mais ce court m'a rapidement agacé...

Blade Runner 2048 - Nowhere to Run : Sapper Morton (Dave Batista), l'un des derniers Nexus 8 encore en vie, mène une existence cachée et discrète en ville. Mais lorsqu'une amie et sa fillette sont menacées, il ne peut s'empêcher d'intervenir, mettant ainsi en péril son anonymat...

À nouveau à peine 5 minutes, et pourtant, c'est tout l'inverse du court précédent : Batista est instantanément sympathique, son jeu est naturel, et le court - qui se résume à une grosse scène d'action - fonctionne très bien, tout en positionnant Sapper Morton comme un personnage traqué qui cherche à vivre seul. Assez réussi.

Blade Runner 2049 :

En 2049, Niander Wallace a pris le contrôle des biens de la Tyrell Corporation, et ses réplicants, les Nexus 9, sont désormais parfaitement intégrés dans la société. K (Ryan Gosling), un Blade Runner chargé d'éliminer les quelques réplicants de modèle Nexus 8 et préalables encore en existence, découvre alors un terrible secret, qui pourrait mettre en péril la stabilité de la société. Un secret lié au sort de Rick Deckard (Harrison Ford), disparu plus de 30 ans auparavant dans des circonstances mystérieuses...

Je suis bien embêté.

Je suis bien embêté, parce que quelque part, dans les 2h45 de ce Blade Runner 2049, il y a un bon film, une suite intéressante au Blade Runner original, un propos pertinent sur ce qui fait l'être humain, etc.

Le problème, cependant, c'est que ça dure 2h45, qu'il y a Dennis Villeneuve à la réalisation, et qu'il y a Michael Green (Smallville, Heroes, Alien Covenant, Le Crime de l'Orient Express) à la co-écriture, aux côtés du scénariste du Blade Runner original.

Ce qui donne :

1) un film très réussi visuellement et techniquement parlant, mais assez froid, contemplatif et clinique - la patte Villeneuve, qui est un peu à la réalisation ce que Alexandre Desplat est à la bande originale de film.

2) un métrage vraiment linéaire et banal, qui recycle des idées de Blade Runner (y compris des scènes jamais tournées par Ridley Scott, mais présente sur le papier), joue un peu la carte du fanservice de manière pas toujours très pertinente ou intéressante (le caméo de Gaff fait vraiment de la peine), et qui surtout s'engage sur des sentiers déjà vraiment bien arpentés, sans la moindre originalité, la moindre subtilité ou la moindre épaisseur (les histoires d'élu pouvant changer le cours de l'Histoire et mener des révolutions, ras-le-bol).

On a donc un peu l'impression d'une jolie coquille creuse, que l'on aurait pu amputer de 40 minutes sans rien perdre du tout du récit ou des thématiques, et qui aurait ainsi gagné en force et en pertinence.

Parce que je ne nie pas qu'il y ait des thématiques sous-jacentes potentiellement intéressantes, mais elles sont noyées dans le marasme global de ces 165 minutes de film, bourrées d'idées maladroites : la fausse feinte sur l'identité de l'enfant de Deckard, assez transparente dès que l'on croise le chemin d'un certain personnage créateur de souvenirs, et que l'on remarque que l'archétype du héros qui se découvre élu est vraiment amené avec de trop gros sabots (en plus d'être pitoyablement usé jusqu'à la corde) pour être honnête ; tout ce qui touche à Wallace (un Jared Leto calamiteux en grand méchant digne d'un James Bond, à l'écriture affreuse, et accompagné d'une femme de main là aussi digne d'un mauvais film d'action) ; la romance Joi/K, pas inintéressante, mais déjà vue, notamment dans Star Trek Voyager ; les enjeux vraiment simplistes - trouver un enfant - exposés au bout de trente minutes, et jamais particulièrement bien traités ; les dialogues bourrés d'exposition de tous les personnages, qui sur-expliquent le film, encore et encore ; Harrison Ford, raide et décati, qui arrive en cours de route, trop tard, et ne sert à rien ; la Sean Young en images de synthèse, peu convaincante dès qu'elle ouvre la bouche ; le jeu ultra-minimaliste de Gosling ; la mort prématurée de Batista ; le score mi-copie mi-bruit de Hans Zimmer...

En somme, si esthétiquement, le film fait illusion, c'est narrativement qu'il n'a pas du tout fonctionné sur moi, et qu'il m'a laissé avec une forte envie de dire "tout ça pour ça". Quitte à produire une suite de Blade Runner destinée à se planter au box-office, il fallait y aller franco, et proposer quelque chose qui aille plus loin qu'un simple épisode de Black Mirror ou de Philip K. Dick's Electric Dreams.

3.5/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...

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Blog Update ! - Mai 2018

Publié le 1 Juin 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Update, Les bilans de Lurdo

Un mois de mai assez équilibré sur le blog des Téléphages Anonymes, avec son lot de nouveautés, de films à buzz, et de métrages plus anecdotiques...

#703 : Killing Hasselhoff (2017) 2.75/6

#704 : Mute (2018) 2/6

#705 : André le Géant (2018) 4.25/6

#706 : Jack Parker, le Roi des Menteurs (2014) 3/6

#707 : Rock Jocks (2012) 2.25/6

#708 : Profession Tueur (2018) 3/6

#709 : How To Be A Latin Lover (2017) 3/6

#710 : Lost Heroes (2014) 4.25/6

#711 : Pierre Lapin (2018) 3.5/6

#712 : Tomb Raider (2018) 2/6

#713 : Knife Fight (2012) 2.25/6

#714 : Capitaine Superslip (2017) 3/6

#715 : Anita et Moi (2002) ?/6

#716 : Nobody Speak - Le Procès d'une Presse Libre (2017) 2/6

#717 : The Better Half (2015) 3.5/6

#718 : James Arthur Ray, Gourou New Age (2016) 2.5/6

#719 : Ready Player One (2018) 3.75/6

#720 : Girlfriend's Day (2017) 2/6

#721 : Annihilation (2018) 3.5/6

#722 : Game Night (2018) 3.5/6

#723 : Le Secret du Ragnarok 2/6

#724 : L'Incroyable Jessica James 2.5/6

#725 : Lucha Mexico 3/6

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# Grand écran :

Un mois de mai qui, contre toute attente, a été l'occasion pour moi de ne pas me précipiter en salles pour aller découvrir toutes les grosses sorties du moment.

Non seulement par manque de temps, mais aussi par manque d'envie - Deadpool premier du nom était sympathique, mais pas forcément au point de me ruer en salles pour voir sa suite au prix fort ; et ne parlons même pas de Solo, un désastre de casting, de production et de promotion (et qui va probablement être le premier Star Wars nouvelle génération que je n'aurai pas vu en salle à sa sortie) - ; néanmoins, en ce mois de mai, tout de même pas mal de films atteignent la moyenne, ce qui fait toujours plaisir.

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- Film du mois :

Deux documentaires, Lost Heroes et André le Géant, se partagent la plus haute marche du podium, à la fois complets, intéressants, et amusants, tandis que juste en dessous, le talent de Steven Spielberg permet à Ready Player One de surnager un peu au-dessus de la masse (ce qui n'était clairement pas gagné, soyons francs).

- Flop du mois :

Aucun film en dessous de 2/6, ce mois-ci, ce qui est assez rafraîchissant, et une assez bonne nouvelle pour moi - d'autant que les 2/6 en question (Mute, Tomb Raider) ne sont pas des désastres pour autant, et restent des déceptions plus qu'autre chose.

La palme revient cependant à Nobody Speak, un documentaire hypocrite s'érigeant en défense de la liberté de la presse, alors qu'au nom de celle-ci, il ne fait que nier les libertés individuelles de chacun... à éviter.

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# Petit écran :

Ce mois-ci, la saison 2 des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire a su me réconcilier avec la série, en apportant enfin de vrais enjeux, et en sachant se détacher du film de Brad Silberling. La fin de saison 3 de Black Mirror, par contre, ne m'a pas particulièrement plus séduit que les précédentes, tout comme la première moitié de la saison 3 de Fuller House, les Electric Dreams de K. Dick, ou Ninjak vs the Valiant Universe.

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# À venir :

En juin, sur le blog des Téléphages Anonymes, on traque les réplicants avec Ryan Gosling, on démolit Chicago avec des animaux mutants et The Rock, on part aux JO d'hiver avec Eddie l'Aigle, on enquête sur les Sélénites et sur Lunopolis, on observe la mort de Staline, on voyage dans l'espace-temps avec Oprah Winfrey, on part dans l'arène avec Ferdinand, et on se perd dans l'espace sur Netflix...

 

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Un film, un jour (ou presque) #725 : Lucha Mexico (2016)

Publié le 31 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Documentaire, Catch, Action, Sport

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Lucha Mexico :

Un documentaire assez superficiel sur le monde de la lucha libre, qui reste à la surface des choses, et ressemble souvent plus à une bande promotionnelle pour la CMLL, plutôt qu'à un métrage revenant en détail sur le monde du catch mexicain, sur ses origines, sur ses traditions, etc.

On se retrouve finalement avec un survol de quelques visages de la CMLL, et un enchaînement d'extraits de matches, d'interactions et de dédicaces avec les fans, d'entraînement, et d'interviews pour le documentaire : un schéma mécanique qui se répète, encore et encore, ne laissant guère le temps de s'approfondir sur tel ou tel athlète (Shocker, sa vie privée et sa blessure au genou servent de fil conducteur au tout, mais ça ne va pas plus loin, et ça esquive tant sa dépression que sa prise de poids très claire), et évitant méthodiquement de développer quoi que ce soit sur le contexte culturel, historique ou social du Mexique (qui sont sous-entendus par certains plans, par certains phrases, sans jamais être explicités plus que ça), ainsi que sur la place de la lucha libre dans ceux-ci (tout au plus comprend-on au détour d'une phrase que la lucha libre est un sport des classes populaires, qui demande des sacrifices et une soif de succès que ne connaissent pas les individus aisés).

Ça reste vraiment à la surface des choses (la mort de Perro Aguayo Jr. dans le ring, utilisée par un hardcore wrestler pour faire l'apologie d'un style de vie et d'une mort glorieuse dans le ring, avec un certain fatalisme : bof), ça esquive l'importance de certaines situations (El Gitano qui perd son masque, est retrouvé mort six mois après suite à une dispute violente, et dont le frère sous-entend que c'est la perte du masque qui l'a emmené sur une pente glissante, soit... mais si l'on a pas expliqué avant l'importance du masque dans la culture mexicaine, ça n'a pas grand poids), ça rajoute certains bruitages inutiles pendant les matches... bref, c'est très moyen, tout ça.

Pas inintéressant, surtout si l'on connaît déjà un peu le milieu, mais très moyen.

3/6

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Un film, un jour (ou presque) #724 : L'incroyable Jessica James (2017)

Publié le 30 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Drame, Romance, Netflix

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

L’incroyable Jessica James (The Incredible Jessica James) :

À New-York, Jessica James (Jessica Williams), une apprentie dramaturge, tente de se remettre d'une rupture récente lorsqu'elle rencontre Boone (Chris O'Dowd), développeur d'applications pour mobile, qui vient de divorcer. Malgré une première rencontre difficile, le duo va progressivement apprendre à se connaître et à s'apprécier...

Une comédie indépendante distribuée par Netflix, que j'ai abordée avec une certaine curiosité et un certain enthousiasme, puisque j'apprécie assez la personnalité de l'actrice principale, Jessica Williams, ancienne du Daily Show au sens de l'humour assez mordant.

Malheureusement, si la demoiselle est sympathique, et plutôt bonne actrice, son personnage, lui, ne l'est pas du tout. Pourtant écrite spécialement pour elle, cette comédie romantique tout ce qu'il y a de plus lambda souffre de personnages faiblards : les personnages secondaires, notamment, sont assez basiques et creux, puisque tout est centré sur Jessica James, artiste torturée, sarcastique, caractérielle, et cynique.

Un personnage que l'on tente clairement de nous présenter comme drôle, sincère et corrosive, tout en souffrant de traumatismes psychologiques liés à son enfance (traumatismes qu'elle fait rejouer aux élèves de sa classe de théâtre !?), mais qui, dès sa première scène, apparaît comme gratuitement agressive, cassante, arrogante, et presque insultante.

Non, Jessica James n'est pas trop honnête pour son propre bien et faussement prétentieuse, elle est tout simplement antipathique, égocentrique et, si j'osais pousser la comparaison un peu plus loin, elle est typiquement millennial américaine, toujours le nez fourré sur les réseaux sociaux, gentiment imbue d'elle-même, et considérant l'ironie constante et le sarcasme abrasif comme un mode de communication viable.

Ce qui rend tout attachement à son personnage assez difficile, malgré les efforts et l'énergie de l'actrice, et de Chris O'Dowd.

Ajoutez à cela pléthore de clichés inhérents au genre de la comédie romantique, ici à peine détournés par un script pas aussi malin qu'il ne pense l'être, et on se retrouve avec un film assez quelconque, au personnage principal peu attachant, et qui m'a clairement déçu alors que je partais avec un à priori positif.

2 + 0.5 pour les deux acteurs principaux = 2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #723 : Le Secret du Ragnarok (2013)

Publié le 29 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Action, Aventure, Fantastique, Review, Norvège

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Le Secret du Ragnarok (Ragnarok) :

Malgré l'opposition de ses supérieurs, l'archéologue norvégien Sigurd Svendsen (Pål Sverre Hagen) décide de partir dans le nord du pays en compagnie de deux collègues et de ses enfants, pour enquêter sur le mythe du Ragnarök. Là, ils découvrent une vérité historique particulièrement étrange et monstrueuse...

Un film d'aventures norvégien assez médiocre, qui prend énormément son temps sans avoir pour autant de séquences palpitantes pour contrer l'ennui global.

À part ça, la musique lorgne très fortement sur Narnia, c'est assez dérivatif, et les paysages sont très beaux, mais avec le doublage anglo-saxon calamiteux, difficile de faire preuve d'indulgence.

2/6

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Un film, un jour (ou presque) #722 : Game Night (2018)

Publié le 28 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Policier, Thriller, Action

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Game Night :

Toutes les semaines, Max (Jason Bateman) et son épouse Annie (Rachel McAdams), tous deux très compétitifs, organisent une Soirée Jeux avec tous leurs amis (Billy Magnussen, Sharon Horgan, Lamorne Morris, Kylie Bunbury). Cette semaine, cependant, la soirée se tient chez Brooks (Kyle Chandler), le frère de Max, un homme séduisant et riche à qui tout réussit. Seulement voilà : Brooks a engagé une entreprise spécialisée dans les jeux de rôle, pour simuler son enlèvement, et embarquer ses invités dans une murder party ultra-réaliste. Mais les apparences sont trompeuses, et bien vite, Max et Annie comprennent que les deux kidnappeurs de Brooks sont de véritables criminels...

Une comédie noire réalisée par John Francis Daley et Jonathan Goldstein, et qui lorgne ouvertement (et très clairement) sur un croisement de Date Night (Crazy Night, chez nous, avec Steve Carrell et Tina Fey), de The Game de David Fincher, et de L'homme qui en savait trop... peu (avec Bill Murray), deux versions d'une histoire très similaire, sorties en 1997.

Ce qui, malheureusement, fait que l'on a une énorme longueur d'avance sur tout le récit, et ce jusqu'à ses dernières 20 minutes. Pendant ses 80 premiers minutes, en effet, le récit se déroule exactement comme on peut le supposer : mise en place longuette, déclencheur réussi et percutant, et ensuite, un enchaînement de rebondissements sans grande tension, puisqu'à aucun moment, le spectateur ne peut réellement prendre pour argent comptant ce qu'il a sous les yeux.

Ce qui ne veut pas dire pour autant que c'est dénué d'intérêt, notamment parce que le couple Bateman/McAdams fonctionne très bien, que Jesse Plemons est amusant en voisin glauque, et que les deux réalisateurs tentent ponctuellement de vraiment réaliser le film (en y injectant des idées de montage, des idées de mise en scène, etc, comme dans la scène de l’œuf de Fabergé, en simili-plan séquence), ce qui reste encore trop rare dans le genre de la comédie US.

On regrettera cependant que les personnages secondaires manquent à ce point de charisme : ils ne sont pas désagréables, et ont même quelques répliques qui fonctionnent, mais dans l'ensemble, on a souvent l'impression que les acteurs choisis n'étaient pas le premier choix des réalisateurs, et que les personnages auraient été bien meilleurs avec des seconds rôles plus mémorables.

Heureusement, lorsque la "réalité" des événements est enfin révélée, avec l'apparition d'un certain acteur en prime, le film a la bonne idée de repartir pour un tour, lors d'un dernier quart d'heure nettement plus rythmé, drôle et efficace que ce qui a précédé. Un peu comme si le scénariste en avait gardé sous le pied pour finir en apothéose.

On n'échappe cependant pas à la leçon de vie qui fait office de caractérisation dans les comédies américaines de ces dernières décennies, mais cela ne gêne pas trop, en fin de compte, et on termine le film sur une bonne impression.

Loin d'être un film particulièrement exceptionnel ou original, mais ça aurait pu être bien pire.

3.5/6

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Les bilans de Lurdo : La Fête à la Maison - 20 ans après, saison 3 - première partie (2017)

Publié le 27 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Comédie, Sitcom, Netflix

Soyons réalistes : lors de son relaunch sur Netflix, l'équipe à l'origine de La Fête à la Maison - 20 ans après n'avait jamais prévu que la série soit si populaire, et qu'elle obtienne autant de saisons supplémentaires.

Ce qui était donc initialement une mini-saison de réunion, 20 ans après, s'est transformé, un peu à l'improviste, en nouvelle sitcom à part entière, et après trois saisons de ce projet... on sent que les scénaristes ont besoin d'une pause pour faire le point. Non pas que le show soit particulièrement exigeant sur le front de l'écriture, mais tout de même : la saison 3 est passée de 13 à 18 épisodes, et tout le monde semble s'essouffler.

Du moins, c'est l'impression que donne la première moitié de la saison 3, diffusée à la rentrée 2017, avec neuf premiers épisodes se terminant sur un pseudo cliffhanger, alors que toute la famille est dans un avion pour assister au mariage de Steve & CJ au Japon.

La Fête à la Maison - 20 ans après - 3x01-09 :

Ce mariage, donc, et la relation compliquée de Steve et de DJ sont, comme lors de la saison précédente, l'une des sous-intrigues principales de cette demi-saison ; et naturellement, ce n'est pas plus intéressant qu’auparavant, sauf si l'on est du genre à se passionner pour la vie amoureuse des personnages de sitcom, et à se déclarer appartenir à une #TeamSteve ou #TeamMatt.

Alors oui, je sais que les shippers sont nombreux (d'autant plus lorsque l'on parle de séries des années 80/90, pour lesquelles le facteur nostalgie joue d'autant plus), mais personnellement, cela me laisse totalement de marbre, et les hésitations de DJ entre ses deux hommes n'ont aucun intérêt à mes yeux.

Comme l'année dernière, à nouveau, les enfants tiennent eux-aussi une place importante dans la série, et hormis le tout petit, qui a des réactions de plus en plus naturelles et amusantes, les trois autres font globalement du surplace (y compris le plus jeune, qui flamboie toujours autant, et a désormais en guise de doudou une licorne en peluche rose avec des arcs-en-ciel... décidément !). Idem pour les trois Gibbler adultes, toujours en surjeu total, et écrit comme des caricatures (en même temps, ce sont les personnages qui veulent ça).

Et à nouveau, comme dans la saison 2, Stephanie est largement mise en retrait, immobilisée pendant le plus clair de la demi-saison par une jambe cassée ; vers l'épisode 08, cependant, les scénaristes semblent enfin se réveiller, et vouloir lui confier une sous-intrigue un minimum conséquente : une histoire de grossesse avec mère porteuse.

Pourquoi pas : bien traité, ce pourrait être touchant, mais... reste à voir comment tout cela va se dérouler. J'ai notamment vraiment peur que tout cela s'inspire un peu trop de Friends, et fasse de Kimmy la mère porteuse de l'enfant de son frère, comme Phoebe en son temps. J'en frémis d'avance.

Le vrai problème de cette demi-saison, c'est que les scénaristes semblent vraiment peiner à gérer de manière correcte tous les personnages de leur série. Ils ont beau limiter les caméos de l'ancienne génération à une apparition occasionnelle par épisode, ça ne suffit pas forcément à laisser tout le monde respirer, d'autant qu'ils rajoutent encore de nouvelles têtes (Rocki la rebelle cynique, tous les amis de Jackson) et en font revenir d'autres qui n'étaient pas nécessaires (tous les enfants de Danny, insupportables).

Bref, le petit monde de Fuller House commence à être un peu trop peuplé, et certains personnages disparaissent pendant plusieurs épisodes, ou bien n'ont qu'une ligne de dialogue ou deux.

Ajoutez à cela un show qui lutte pour équilibrer ses sous-intrigues (Candace Cameron-Bure phagocyte pas mal de temps d'antenne), et qui abuse un peu de placement produit maladroit (Arby's, un roman Harlequin insipide, Netflix) et on se retrouve avec un Fuller House essoufflé, qui semble se chercher un peu.

Je ne suis donc pas très optimiste pour la seconde moitié de saison, qui promet visiblement toujours plus de Steve/DJ, et une intrigue récurrente centrée sur Stephanie et sa mère porteuse (pitié, pas Kimmy)...

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Les bilans de Lurdo - Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, saison 2 (2018) - dernière partie (2x09-10) & bilan

Publié le 26 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Drame, Jeunesse, Netflix

La seconde saison des Orphelins Baudelaire touche à sa fin, avec pour conclure, un passage par la case cirque macabre... forcément.

Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - Saison 2 - The Carnivorous Carnival (2x09-10) :

Arrivés en même temps que la troupe d'Olaf au Cirque Caligari, les Baudelaire s'y font passer pour des freaks siamois, et attendent ainsi que Madame Lulu (Sara Rue), la voyante locale, leur apporte à tous des réponses... mais Olaf semble bien décidé à sacrifier l'une de ses créatures de foire dans la fosse au lions, pour attirer des spectateurs dans ce cirque décrépit.

Double épisode final de la saison, dans un environnement finalement assez approprié aux Baudelaire et à cet univers macabre (d'ailleurs, par moments, la bande originale ressemble fortement à l'un des thèmes de la version cinématographique de la Famille Addams. Coïncidence ?).

Un cirque décrépit, donc, et des freaks ratés (assez amusants, d'ailleurs), pour un NPH qui se donne à nouveau en spectacle, avec un numéro musical nettement plus approprié et amusant que le précédent.

Cela dit, ce n'est pas la troupe d'Olaf qui vole la vedette au reste de l'histoire, pour une fois, puisque non seulement Sara Rue est excellente en Madame Lulu, mais en plus (dernier épisode de la saison oblige), on a droit à des révélations et à un flashback d'ouverture sur le VFD.

On a donc enfin l'impression d'avancer un peu... mais malheureusement, cela s'accompagne à nouveau d'une mort tragique ("Lulu"), qui décidément jure beaucoup avec l'ambiance de la série dans sa première saison et dans la première moitié de la seconde.

Et le tout de conclure ces deux épisodes enthousiasmants sur un cliffhanger littéral, et avec quelques fausses pistes supplémentaires, malheureusement un peu trop transparentes même pour quelqu'un qui, comme moi, n'a pas lu ces derniers romans.  

Bilan saisonnier

Dans l'ensemble, une saison qui, un peu comme la précédente, souffle le chaud et le froid, et finit par être inégale. Je ne vais pas revenir en détail sur les problèmes habituels de la série, que j'ai mentionnés dans chacun des bilans partiels préalables : rythme mollasson, répétitivité des intrigues et des gimmicks d'écriture, format lassant, protagonistes bien trop passifs, etc, etc...

Bon nombre de ces problèmes ne dérangeront pas les fans des livres, qui y verront une fidélité incroyable et particulièrement louable aux ouvrages d'origine ; les autres, qui découvriront les aventures des Baudelaire par le biais de la série, risquent de bien plus ressentir les problèmes inhérents à cette œuvre, et à son traitement pour l'écran.

Cela dit, il faut aussi noter qu'avec son revirement de ton, dans sa seconde moitié, cette saison s'en tire un peu mieux : enfin, on a de vrais enjeux (par opposition à la bouffonnerie générique d'Olaf en saison 1), enfin, on avance un peu sur le fond, et on met un peu de côté tout le remplissage habituel de rigueur (même si cela se fait au détriment des rares personnages adultes positifs un tant soit peu développés).

Le bilan global est donc plus positif pour moi, la direction artistique remarquable jouant pour beaucoup dans mon appréciation du show (à quand un reboot de la Famille Addams avec un tel budget ?)

Sur les pistes lancées pour la saison prochaine, je serai cependant nettement plus mitigé : un peu comme en saison 1, avec les "parents", la série tente tellement de nous faire croire qu'il y a eu un survivant de l'incendie de la maison Baudelaire, que je ne peux qu'envisager qu'il s'agisse en fait d'un survivant de l'incendie de la maison Quagmire, à savoir le troisième enfant.

Et à l'identique, le show tente de nous faire croire qu'Allison Williams, qui apparaît à la toute fin de saison, est soit Béatrice (qui n'est clairement pas morte de la main d'Olaf), soit l'un des parents Baudelaire... que cela m'incite à penser qu'elle est quelqu'un d'autre... mais qui ?

 

(retrouvez aussi sur ce blog la critique de la saison 1, et des épisodes 2x01-02 ; 2x03-04 ; 2x05-06 ; 2x07-08)

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Un film, un jour (ou presque) #721 : Annihilation (2018)

Publié le 25 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Thriller, Science-Fiction, Drame, Netflix

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Annihilation :

Lorsque son époux militaire, Kane (Oscar Isaac), rentre de mission distant et gravement malade, Lena (Natalie Portman) et lui se trouvent amenés de force dans une zone militaire non-répertoriée, en bordure du Miroitement, un périmètre interdit et chatoyant créé par la chute d'un météore sur Terre. Après avoir découvert que Kane a visité cette zone, et qu'elle est responsable de son état, Lena accompagne quatre autres chercheuses (Jennifer Jason Leigh, Tessa Thompson, Gina Rodriguez, et Tuva Novotny) au coeur du Miroitement, pour découvrir ce qui s'y passe...

À nouveau un réalisateur très apprécié par les amateurs de genre (ici, Alex Garland, scénariste de 28 Jours Plus Tard, Sunshine, Dredd, et du relativement surestimé Ex Machina - autant de concepts forts, ayant tendance à user, dans leurs dernières lignes droites, de grosses ficelles typiques de film du genre, quitte à largement affaiblir ce qui précède, et à tomber dans la série B) pour une production sortie en salles aux USA, et sur Netflix dans le reste du monde.

Ici, en adaptant un roman de science-fiction lorgnant vaguement sur la Couleur Tombée du Ciel de Lovecraft, en nettement plus contemplatif et métaphysique (façon Tarkovsky), Garland continue sur sa lancée, celle d'un film pas inintéressant et bien produit, mais qui pèche çà et là par son écriture.

Toute la première partie du film est ainsi assez prenante : la mise en place, l'explication du Miroitement, l'expédition, etc. Malheureusement, à partir du moment où les personnages arrivent dans la base militaire abandonnée, et commencent à être attaqués par l'ours, le film tombe dans une sorte de survival assez classique ; un survival bien exécuté et gentiment sanglant, mais pas forcément plus intéressant que ça, notamment à cause de l'écriture défaillante de ces personnages creux et sous-développés (la lesbienne de service, forcément hostile ; les problèmes de couple et d'infidélité de Natalie Portman ; les premières victimes, qui ont droit à deux lignes de caractérisation, pas plus ; Tessa Thompson, assez moyenne).

Et puis, dans sa dernière demi-heure, le film repart dans quelque chose d'à la fois plus concret (Portman vs un alien) et vague (pourquoi ? comment ?), pour se finir en queue de poisson, d'une manière pas particulièrement convaincante ou surprenante.

Le vrai problème, en fait, c'est que le film ne fait qu'effleurer de nombreux concepts et de nombreuses thématiques à la résonance potentiellement passionnante, et il le fait de manière assez pataude ou maladroite (toute la structure en flashbacks sur la vie de couple de Portman, donc ; les plans bien soulignés sur les reflets dans les verres d'eau ; tout le propos sur la division cellulaire, le cancer, blablabla).

Ce qui donne la fausse impression (à en juger par les critiques et analyses dithyrambiques du web) que le film est d'une profondeur incroyable, alors qu'en fait, c'est simplement que toute cette profondeur est restée sur le papier, et n'apparaît jamais à l'écran.

C'est dommage, parce que dans l'ensemble, ce n'est pas désagréable à regarder, la direction artistique est relativement intéressante, et il y a là énormément de potentiel. Mais c'est trop lent pour ce que ça raconte, trop vague, et pas assez abouti pour me convaincre.

(je comprends tout à fait que les distributeurs cinématographiques aient hésité à le sortir en salles, celui-là)

3.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #720 : Girlfriend's Day (2017)

Publié le 24 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Netflix, Thriller, Policier

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Girlfriend's Day : 

Dans un Los Angeles où les cartes de voeux sont considérées comme de la grande littérature, Ray (Bob Odenkirk) était une superstar du milieu. Mais il est désormais en panne d'inspiration, dépressif, et sa femme (June Diane Raphael) l'a quitté pour un dessinateur (Andy Richter). Peu de temps après avoir perdu son emploi, cependant, Ray reçoit une offre étrange : créer la carte idéale pour une toute nouvelle fête, Girlfriend's Day, et relancer par là-même sa carrière. Mais rapidement, alors même que Ray se rapproche de Jill (Amber Tamblyn), une jeune femme apparemment parfaite, mensonges et meurtres commencent à se multiplier autour de Ray, et la vie de ce dernier finit par être en danger...

Un pastiche de film noir dirigé par un réalisateur de documentaire, et qui ne dure que 70 minutes à peine (génériques compris), ce qui fait que ça ressemble presque plus à un épisode de série tv câblée (logiquement diffusée sur Netflix) qu'à un vrai film.

Et d'ailleurs, cette étrange impression d'un métrage ayant le postérieur entre deux chaises s'étend à tout le reste de la production : jamais vraiment convaincant en tant que pastiche de film noir, jamais vraiment drôle, jamais suffisamment absurde, jamais vraiment romantique, jamais vraiment tendu, Girlfriend's Day finit par tomber à plat, malgré sa distribution sympathique et qui prend le récit très au sérieux.

Je n'ai pas du tout accroché, mais d'autres personnes apprécieront probablement plus que moi.

2/6

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Un film, un jour (ou presque) #719 : Ready Player One (2018)

Publié le 23 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Aventure, Science-Fiction, Drame, Comédie

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Ready Player One :

En 2045, alors que le monde est au bord de l'effondrement, une seule chose motive les humains : l'Oasis, une réalité virtuelle créée par un génie excentrique (Mark Rylance) qui a laissé, derrière lui, un héritage de taille. Celui qui parviendra à résoudre trois énigmes et à trouver le secret caché au cœur de l'Oasis deviendra en effet l'héritier de son immense fortune, et le nouveau propriétaire de l'Oasis. Parzival (Tye Sheridan), Art3mis (Olivia Cooke), Aech (Lena Waithe), Sho (Philip Zhao) et Daito (Win Morisaki) unissent alors leurs forces pour percer à jour le mystère de l'Oasis avant le machiavélique Nolan Sorrento (Ben Mendelshon), grand patron ayant à sa disposition toutes les ressources de cette multi-nationale technologique...

Moui.

Je ne sais pas trop quoi penser de ce nouveau film de Steven Spielberg, en fait. D'un côté, c'est du Spielberg, c'est donc visuellement particulièrement technique et maîtrisé, les effets spéciaux sont excellents (l'animation, l'émotivité et l'expressivité des personnages numériques sont impeccables), on ne s'ennuie pas, et la bande originale de Silvestri est très bonne (bien qu'un peu envahissante çà et là, lorsque ce qu'il y a à l'écran se marie mal à l'enthousiasme du score, ou que ce dernier joue la carte du mickey-mousing).

Et de l'autre... c'est Ready Player One. Une adaptation d'un roman quelconque, sous la forme d'un quasi-film d'animation à la direction artistique franchement discutable (Parzival et Art3mis sont vraiment laids), au récit assez linéaire, au recours gratuit au fan-service (jusqu'à l'overdose), aux antagonistes ridicules, aux personnages peu attachants et à l'écriture simpliste (le Créateur autiste, Art3mis "défigurée" par sa tâche de vin, l'asiatique qui fait du kung-fu) et à l'univers (le monde réel, pas l'Oasis) dans lequel on ne croit pas une seule seconde, tant ses détails sont inaboutis et manquent de plausibilité.

On devine en filigrane un propos (sur la nostalgie, le virtuel, les corporations, le rapport créateur/création/public, la désacralisation et réappropriation des chefs-d’œuvre, etc), ou du moins ce qui a pu motiver Spielberg à réaliser ce film, mais étrangement, ces idées ne sont pas claires, parasitées par le reste du film (et très probablement par le matériau de base), par sa propension à placer d'innombrables références gratuites comme autant de paillettes jetées aux yeux du spectateur (à ce titre, si la scène Shining permet à Spielberg de se faire plaisir, finalement, elle ne sert pas à grand chose de plus que la majorité des autres moments de fan-service).

Un peu à l'image de ce moment où le méchant tente de faire croire qu'il est lui aussi un fanboy, pour se mettre le héros dans la poche, mais celui-ci n'est pas dupe : il y a là quelque chose de métadiscursif vis à vis du reste du film, qui fait exactement la même chose et surfe sur la vague nostalgie 80s pour se mettre les spectateurs dans la poche. Intéressant, mais à peine effleuré, et ça ne va jamais plus loin que ce bref instant.

En fait, je crois que c'est la maladresse de l'écriture et des dialogues (cf les dernières répliques et toute l'exposition récurrente qui parsème le film, que ce soit en voix off pour présenter l'univers, ou pour surligner et expliciter certaines références) qui brouille les cartes, et empêche ce film de communiquer clairement son message.

On se retrouve ainsi avec quelque chose d'esthétiquement discutable, et qui, sur le fond, a le postérieur entre deux chaises, à mi-chemin entre un Spielberg old-school (aventure, énergie, jeunesse, optimisme) et un Spielberg moderne (plus réaliste, avec un point de vue plus sombre et mordant du monde réel, ou du moins de l'avenir) : c'est pratique, ça permet à tout le monde de se lancer dans sa propre analyse (souvent totalement capillotractée et détachée de la réalité du film et de sa production) selon que l'on a aimé ou détesté, mais en soi, ça n'en fait pas un bon film.

Ça n'en fait pas non plus pour autant un mauvais film, puisque RPO est sauvé par son aspect technique et par sa réalisation...

En résumé, un résultat vraiment mitigé, un peu creux, mais pas désagréable à regarder.

3.75/6 (dont 0.25 pour le petit caméo de Perdita Weeks)

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Un film, un jour (ou presque) #718 : James Arthur Ray, Gourou New Age (2016)

Publié le 22 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Documentaire, Drame, CNN, Religion

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

James Arthur Ray, Gourou New Age (Enlighten Us - The Rise and Fall of James Arthur Ray) :

Un documentaire étrangement indulgent et complaisant vis à vis de son sujet, James Arthur Ray, un motivational speaker comme l'Amérique sait en produire, et l'un des "philosophes" à être apparu dans le célèbre Le Secret, qui a lancé sa carrière outre-Atlantique.

Un James Arthur Ray originaire d'une famille extrêmement croyante et radicale, et qui a vu en son père pasteur et prêcheur un bon exemple sur lequel s'appuyer pour devenir télémarketeur puis guide spirituel à grande échelle en développement personnel...

Sa philosophie ? La pensée positive, et l'évolution et la transformation par la souffrance et les épreuves, soit quelque chose de vraiment classique dans le genre, mais que Ray a réussi à transcender par son charisme, et par sa présentation particulièrement agitée (limite un peu trop).

Et donc, lorsque sa récupération de rites natif-américains a mal tourné, et a provoqué la mort accidentelle de trois personnes dans une hutte à sudation, Ray a été arrêté, reconnu coupable, ruiné (en même temps, il était totalement bouffé par son égo - il se qualifie toujours de "Sauveur" - et par ses dépenses gigantesques), et envoyé en prison pendant plusieurs années.

Le documentaire s'ouvre donc sur sa sortie de prison, et fait le point sur la carrière qu'il tente de reconstruire, tout en narrant ses antécédents en flashback, par le biais de témoignages d'anciennes adeptes (une grosse majorité de femmes, c'est étrange...) et de proches.

Et c'est là que le bât blesse, puisqu'à aucun moment, le métrage ne souligne les problèmes inhérents au statut de quasi-gourou de Ray : on est clairement aux USA, et les motivational speakers comme lui (aka des psychologues de comptoir) sont monnaie courante, parfaitement acceptés.

C'est comme ça qu'on se retrouve avec un film qui présente presque Ray comme "victime" de circonstances hors de son contrôle, qui montre tout le bien qu'il a fait, qui le laisse exposer sa méthode en long, en large et en travers, qui nous montre un Ray larmoyant et repentant (enfin, il se repent tout en se laissant systématiquement des portes de sortie et des excuses), et qui laisse un Ray nous expliquer que finalement, en accord avec sa philosophie, cet "incident" mortel est une bonne chose pour lui, qui lui a permis de grandir et d'évoluer, et c'est donc la preuve que sa "philosophie" est parfaitement fondée, et qu'il est sur le droit chemin.

Instructif, mais assez agaçant, tous comptes faits, et ce bien que le bonhomme ne soit pas antipathique.

2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #717 : The Better Half (2015)

Publié le 21 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Fantastique, Religion

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

The Better Half :

Mère caractérielle de deux enfants (Amanda Leighton, Garrett Ryan) et épouse autoritaire d'un mari malheureux (Jamie Bamber), Calista (Kathleen Rose Perkins) subit un accident à la salle de sport, et se réveille au Purgatoire, où elle est accueillie par Daniel (Chris Parnell). Celui-ci lui explique que l'accident a coupé son âme en deux. Désormais accompagnée de son double positif, Cali, un peu lente à la détente mais ultra-enthousiaste et fêtarde, Calista est renvoyée sur Terre pour tenter de résoudre les problèmes de sa famille avant qu'il ne soit trop tard... et qu'elles ne finissent toutes les deux en Enfer.

Une comédie fantastique indépendante, qui repose entièrement sur l'énergie et les épaules de Kathleen Rose Perkins (déjà très efficace dans la série Episodes), et qui tient là un double rôle décalé, avec deux personnalités aux antipodes l'une de l'autre.

Sur le papier, il y a de quoi passer un bon moment avec toute cette petite bande, d'autant qu'il y a aussi d'autres acteurs sympathiques, comme Musetta Vander, Cristine Rose, C.S. Lee, etc.

Malheureusement, dans la pratique, le film ne dépasse jamais le stade de l'amusant : la faute à un rythme un peu défaillant, qui donne lieu à un certain ventre mou, à des digressions improbables, pas toujours pertinentes ou convaincantes (les trois spectatrices, le maire, etc), et à certains seconds rôles inégaux.

Cela dit, Kathleen Rose Perkins se donne toujours à fond dans ses deux rôles, ce qui évite que l'on s'ennuie, et certains moments sont suffisamment déjantés pour qu'on s'esclaffe devant son écran.

3.5/6

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Les bilans de Lurdo : Philip K. Dick's Electric Dreams, première partie (2017)

Publié le 20 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Science-Fiction, Thriller, Drame, Anthologie, UK, Amazon, Les bilans de Lurdo

Petite pause dans l'intégrale de Black Mirror, qui peine clairement à me convaincre, et changement de crémerie, pour passer de Netflix à Amazon - ou, pour être plus précis, à Channel 4, qui a mis en chantier cette anthologie dont Amazon a racheté les droits américains et mondiaux.

Au programme, 10 épisodes de 45-50 minutes, supervisés par Ron D. Moore (Battlestar Galactica, etc), et adaptant directement des récits de Philip K. Dick pour le petit écran...

- Real Life -

Dans un futur proche, Sarah (Anna Paquin) est une policière traumatisée par une fusillade récente ; à l'initiative de sa compagne, Katie (Rachelle Lefevre), elle utilise alors une technologie révolutionnaire pour s'immerger dans une vie virtuelle, celle de George (Terrence Howard). Inventeur de génie, George est à l'origine de cette technologie, et se remet du meurtre de sa femme Katie, soutenu par son collègue Chris (Sam Witwer) et une amie (Lara Pulver). Rapidement, cependant, la question se pose : lequel de ces deux mondes est réel, et lequel est le produit de cette technologie virtuelle...

Adaptation très très libre de la nouvelle Reconstitution Historique, de K. Dick, cet épisode est le seul signé de la plume de Moore, et bénéficie d'une distribution assez conséquente.

Niveau production, les brefs aperçus que l'on a du monde futur sont assez crédibles, l'interprétation n'est pas mauvaise (Paquin est en sous-jeu dépressif, mais c'est voulu) et le tout est assez bien filmé, mais il faut bien avouer que le tout manque gentiment de punch, se conclue un peu platement et s'avère un peu trop basique pour vraiment susciter le doute ou la curiosité.

D'autant que Moore fait le choix de donner une réponse à la question "réel ou virtuel ?" posée par l'épisode, et que le spectateur aura probablement eu le temps/l'occasion d'envisager 25 rebondissements finaux plus originaux et marquants que la conclusion choisie par Moore.

- Autofac -

Dans un monde post-apocalyptique dominé par les machines et par leurs usines automatisées, Emily (Juno Temple) et les autres survivants sont bien décidés à mettre un terme au status-quo. Pour cela, ils capturent un robot émissaire, Alice (Janelle Monáe), et la forcent à les emmener au cœur de l'usine principale, pour la saboter de l'intérieur...

Un épisode écrit par Travis Beacham (Pacific Rim) à partir de la nouvelle Autofab, réalisé par Peter Horton, et qui ressemble un peu à un sous-Terminator assez mollasson et fauché, notamment au niveau des costumes des androïdes, et un peu aussi au niveau des effets en image de synthèse.

Pour ne rien arranger, l'épisode repose entièrement sur son double rebondissement final, assez largement téléphoné, et qui pose presque plus de questions qu'il n'en résout.

Le tout se regarde donc assez passivement, sans jamais passionner, surprendre ou faire réfléchir (le propos sur la société de consommation est franchement assez creux et survolé), et heureusement que Monáe et Temple sont là, jouent bien et sont charismatiques, parce que sinon, ce serait globalement sans grand intérêt.

- Human Is -

Alors que la Terre est dévastée par la pollution atmosphérique, les humains conquièrent d'autres planètes à la recherche d'un moyen de purifier leur air. Lors d'une telle mission, l'équipe du Colonel Silas (Bryan Cranston) - un homme dur et distant, qui maltraite émotionnellement son épouse Vera (Essie Davis) - est massacrée. Avec l'un de ses hommes, Silas est le seul survivant, mais à son retour sur Terre, Vera découvre qu'il n'est plus le même homme, et qu'il est désormais attentionné et doux...

Adaptation assez plate de la nouvelle Définir l'humain/Être Humain, c'est..., cet épisode s'avère malheureusement bien trop daté et fauché pour fonctionner.

En résumé, c'est le film Intrusion (avec Johnny Depp), mais avec une forme de vie extraterrestre relativement bienveillante : c'est balisé de bout en bout, la direction artistique est très inégale (franchement, ce passage dans les bas-fonds où Vera se livre à une orgie, c'est assez risible), la réalisation plutôt laide (énormément de mises au point partielles, qui rendent la moitié de l'image et les personnages légèrement flous), et dans l'ensemble, ça n'apporte rien de vraiment mémorable.

C'est bien interprété, cela dit.

- Crazy Diamond -

Dans un monde en pleine déliquescence, Ed (Steve Buscemi) travaille pour une entreprise qui produit des humanoïdes synthétiques, les Jacks et Jills, ainsi que les consciences quantiques qui leur donnent vie. Un jour, il tombe sous le charme vénéneux d'une Jill (Sidse Babett Knudsen) en fin de vie, qui lui propose de dérober pour elle des consciences afin de les revendre au marché noir, et de s'offrir une nouvelle existence...

Alors là, pour le coup, l'anthologie Electric Dreams n'a jamais aussi bien porté son nom, puisqu'on est en plein dans un univers onirique et improbable, aux teintes saturées, à l'interprétation décalée et forcée, à l'écriture volontairement barrée (c'est un scénariste habituel de Terry Gilliam qui est aux commandes), à l'illustration musicale improbable (du Pink Floyd, des passages chantés, etc), à la narration un peu décousue, aux costumes décalés, etc, ce qui donne, au final, l'impression d'un monde radicalement différent et vraiment étrange.

Et c'est aussi là que ça coince. Car si cet épisode réussit à donner corps à son monde, un monde obsédé par la vie, la mort, la décomposition, la peur de vieillir et de la stagnation ; un monde aux règles et aux détails vraiment inhabituels, quasi illogiques ; un monde surchargé de couleurs qui paraît constamment à la limite de l'artificialité constante.... il peut aussi fortement rebuter.

Que ce soit sa direction artistique particulière (le réalisateur est à l'origine de la série Utopia, déjà bien barrée dans le genre) qui fait régulièrement décors de studio, ses thématiques pas très subtiles assénées dans ses dialogues, son interprétation très particulière, ou encore sa conclusion gentiment satirique et son script tout simplement bordélique, il y a de quoi rebuter.

Certains trouveront donc probablement cet épisode polarisant totalement imbuvable, d'autres adoreront et adhèreront totalement au néo-noir déglingué et multi-colore du tout, et à son côté "conçu sous l'emprise de substances illicites".

Personnellement, je me trouve un peu entre deux, mais une chose est sûre : ça n'a rien à voir avec la nouvelle Service Avant Achat supposément adaptée.

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Les bilans de Lurdo - Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, saison 2 (2018) - quatrième partie (2x07-08)

Publié le 19 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Drame, Jeunesse, Netflix

La seconde saison des Orphelins Baudelaire continue, avec des défauts et des qualités toujours identiques (les problèmes de rythme sont notamment toujours présents, malgré des épisodes plus courts qu'en saison 1) et de jeunes Baudelaire qui commencent à peine à exister en tant que personnages...

Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - Saison 2 - The Hostile Hospital (2x07-08) :

En fuite, les Baudelaire se réfugient dans un hôpital en construction où, après avoir esquivé Babs (Kerri Kenney-Silver), l'administratrice de l'établissement, ils rencontrent Hal (David Alan Grier), responsable de l'immense salle des archives. Celui-ci leur fait confiance, et les enfants décident d'en profiter pour tenter de trouver une pellicule liée à Snicket et au VFD, mais Olaf, Esmé et leur bande arrivent alors, et sont prêts à tout pour éliminer les Baudelaire...

Un double épisode qui a reçu un accueil critique plus positif que certains précédents, mais qui, étrangement, m'a gentiment déçu. Probablement parce que les décors et l'environnement de l'hôpital décrépi ne sont pas particulièrement intéressants, visuellement parlant, et tout juste bons à servir à des fins de parodie de The Shining... et probablement aussi parce qu'au final, on retombe à nouveau dans le schéma narratif habituel, qui ronronne rapidement.

Cela dit, il faut souligner que, pour le meilleur ou pour le pire, depuis la mort de Jacques, les scénaristes semblent décidés à rappeler que Olaf n'est pas qu'un bouffon déguisé. Ça ne fonctionne pas totalement (la rupture est quand même brutale), mais la menace Olaf se précise, et les scénaristes profitent du milieu hospitalier pour placer Violet et Klaus en véritable danger de mort.

Certes, on se doute bien que personne ne va y passer, mais c'est plus sombre, agressif et direct que d'habitude, et ça apporte un ton un peu plus adulte et mordant à la série (comme la tenue de Lucy Punch, d'ailleurs).

Après, si ces épisodes sont plus courts (moins de 37 minutes pour le second, à peine plus pour le premier), ils n'en sont pas pour autant dénués des problèmes habituels de la série : rythme en dents de scie, interruptions superflues de Snicket, personnages secondaires prétextes, et grosses ficelles assez agaçantes, à la longue (révélations interrompues in extremis, décisions improbables uniquement là pour prolonger l'intrigue...).

Mais bon, à ce point de la série, ce n'est plus surprenant, et il ne sert plus à grand chose de s'en plaindre. Plus que deux épisodes...

 

(retrouvez aussi sur ce blog la critique de la saison 1, et des épisodes 2x01-02 ; 2x03-04 ; 2x05-06)

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Un film, un jour (ou presque) #716 : Nobody Speak - Le Procès d'une Presse Libre (2017)

Publié le 18 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Documentaire, Politique, Netflix, Catch

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Nobody Speak - Le Procès d'une Presse Libre (Trials of the Free Press) :

Un documentaire qui retrace le procès Hulk Hogan vs Gawker, lorsque le site média avait publié des images de la sex-tape de Hulk Hogan, filmée à son insu par son meilleur ami alors qu'il couchait avec la femme de celui-ci.

Le problème, en fait, c'est que le documentaire est particulièrement biaisé, et à ce titre, particulièrement agaçant : outre l'illustration musicale envahissante, l'équipe de tournage est clairement du côté de Gawker, et utilise cette affaire (et le fait que le camp Hogan était financé, lors du procès, par un ponte libertaire de la Silicon Valley qui en avait personnellement après Gawker depuis que le site avait révélé son homosexualité) pour régler ses comptes contre Silicon Valley, ses investisseurs, les politiques, la justice, etc, tout ça en s'abritant derrière "la liberté d'expression de la presse", à l'américaine.

Le problème, en fait, c'est que Gawker n'a jamais été qu'un exemple de site de news de la pire espèce, une sorte de croisement entre France Dimanche, Voici, TMZ, et les tabloïds anglais (le créateur de Gawker est anglais, coïncidence ?), prêt à tout pour avoir de gros titres racoleurs, y compris à mentir, à insulter, à délibérément mal interpréter, à se mettre hors-la-loi, et à commettre des erreurs flagrantes.

Voir alors les "journalistes" de ce site, pour la plupart assez détestables et arrogants (il faut voir le rédacteur en chef - je crois - répondre sarcastiquement aux questions posées durant sa déposition pour comprendre qu'ils se croyaient au dessus de tout ça), s'ériger comme victimes d'un système, et comme grands défenseurs de la presse libre, est tout simplement hors-sujet, et vraiment insupportable.

Et pour ne rien arranger, le documentaire tente, dès ses premières minutes, de jouer la carte Donald Trump, pour établir un lien de cause à effet entre ce procès (qui, rappelons-le encore une fois, est celui d'un site-torchon publiant une sex-tape illégale pour gagner de l'argent avec des clics) et l'avènement de Trump et des fake news.

En cours de route, le film s'appuie donc sur ce cas particulier d'un site œuvrant pourtant régulièrement dans le gossip et les fake news sans aucun code déontologique ou moral, l’érigeant en exemple à suivre, pour construire (après être passé par la case conspiration entre les médias, les grands investisseurs, le monde des services secrets, et les politiciens) un plaidoyer ronflant pour la presse américaine et sa liberté absolue, garante de démocratie et d'une information libre et objective.

Bref, un métrage frustrant, paradoxal, au ton abrasif, et au postulat de départ tellement partial qu'il ne peut qu'agacer, et par là-même affaiblir d'autant un propos global pourtant pas inintéressant ou dépourvu de pertinence.

2/6

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Un film, un jour (ou presque) #715 : Anita et Moi (2002)

Publié le 17 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Biographie, UK

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. 

Anita et Moi (Anita & Me) :

Dans l'Angleterre minière des années 70, la jeune Meena Kumar (Chandeep Uppal) est la seule fillette indienne au sein du village principalement blanc de Tollington. Passionnée de fiction, et dotée d'un tempérament impertinent et sarcastique, Meena n'apprécie guère les traditions de sa famille, et lorsqu'Anita Rutter (Anna Brewster) arrive dans la communauté, l'adolescente croit avoir trouvé là un modèle à suivre, celui d'une adolescente plus agée, blonde, rebelle et séduisante. Mais les rapports entre les deux jeunes filles sont assez compliqués, d'autant que les origines ethniques de Meena ne rendent personne indifférent.

Une comédie anglaise adaptée d'un livre semi-autobiographique, et qui surfait, à sa sortie, sur la popularité de la culture indienne au cinéma britannique, avec notamment Joue-la comme Beckham (2002).

Malheureusement, cette comédie adolescente nostalgique n'a pas vraiment fonctionné sur moi.

Pas du tout, en fait, puisque j'ai fini par plus ou moins me lasser à mi-film, et par passer des segments entiers du métrage, tant je n'accrochais pas.

Peut-être la faute à cette image uniformément jaunâtre, à la limite du sépia ; peut-être à ces accents à couper au couteau, qui demandent un effort considérable de concentration pour tout saisir, notamment chez l'héroïne ; peut-être est-ce le manque d'énergie global ou bien le script qui se disperse, tout en restant trop superficiel et caricatural... une chose est sûre, je n'ai pas du tout adhéré au métrage, qui pourtant a connu un succès d'estime outre-manche.

Je suis passé à côté/6

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Un film, un jour (ou presque) #714 : Capitaine Superslip (2017)

Publié le 16 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Action, Aventure, Animation, Jeunesse, Dreamworks, Fantastique

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Capitaine Superslip (Captain Underpants : The First Epic Movie) :

George (Kevin Hart) et Harold (Thomas Middleditch) sont deux petits garçons turbulents, blagueurs, et débordant d'imagination, qui passent le plus clair de leur temps à créer des comic-books de leur invention. Jusqu'au jour où, accidentellement, ils hypnotisent leur proviseur acariâtre (Ed Helms), et parviennent à le convaincre qu'il est le Captain Underpants, défenseur de la justice et des opprimés. Ce qui tombe bien, puisque le maléfique Professeur Pee-Pee Diarrheastein Poopypants  (Nick Kroll) a décider de priver la Terre de son sens de l'humour, avec l'aide de Melvin (Jordan Peele), l'un des enfants de l'école...

Un film d'animation Dreamworks adapté d'une série de livres pour enfants des années 90, très axés prout/pipi/caca/slip, et qui donc s'inscrit dans leur continuité directe, pour un film immature et puéril, qui ne vole jamais très haut. Pas grand intérêt pour qui a plus de 10 ans d'âge, donc, sauf que...

D'un point de vue technique, le film est en effet très réussi, jouant sans cesse avec les formats (2D, 3D, sock puppets, résumé, flipbooks, etc), se moque de sa nature de film animé, joue la carte de la référence et du méta-discursif, brise le quatrième mur, etc... le tout en étant bien animé, bien doublé, relativement bien écrit, et surtout bien mis en musique par l'excellent Ted Shapiro.

Au final, donc, même si ce qu'il y a à l'écran n'est pas forcément du goût de tout le monde, et pourra lasser les adultes (bien que le tout soit un peu plus intelligent que l'on ne pourrait le croire au premier abord), le film a suffisamment de qualités techniques et créatives pour que l'on ne s'ennuie jamais et même, pourquoi pas, pour qu'on se surprenne à glousser devant une vanne ou deux particulièrement gratinées...

3/6

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Un film, un jour (ou presque) #713 : Knife Fight (2012)

Publié le 15 Mai 2018 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Review, Drame

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Knife Fight :

Paul Turner (Rob Lowe) est un spin doctor de première importance, qui manipule médias et citoyens pour parvenir à promouvoir la carrière politique de ses clients... mais petit à petit, ses actions commencent à avoir un impact négatif sur son existence et sur son idéalisme.

Un drame politique assez classique, voire cliché, sur la prise de conscience de ce spin doctor qui s'aperçoit qu'il a délaissé ses idéaux, blablabla... la distribution (Lowe, Jamie Chung, Julie Bowen, Jennifer Morrison, Carrie-Anne Moss, Saffron Burrows, etc) est très solide et intéressante, et le tout est suffisamment rythmé pour maintenir l'intérêt durant les cent minutes du métrage, mais le propos est étrangement contre-productif, tant l'idéalisme de ce personnage sonne faux.

2.25/6

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Un film, un jour (ou presque) #712 : Tomb Raider (2018)

Publié le 14 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Aventure, Fantastique, Jeu vidéo

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Tomb Raider :

Fille d'un aventurier (Dominic West) ayant disparu durant son enfance, Lara Croft (Alicia Vikander) découvre, à l'âge de 21 ans, que son père était sur la piste d'une tombe légendaire, située sur une île perdue quelque part au large du Japon, et qu'il a laissé derrière lui des indices retraçant sa quête. Sans hésiter, elle décide alors de partir à sa recherche, et elle part à son tour en expédition pour tenter de le retrouver...

Les deux premiers films avec Angelina Jolie étaient loin d'être convaincants, et je n'ai qu'effleuré la nouvelle génération de jeux Tomb Raider, donc je ne vais pas forcément jouer au grand jeu des comparaisons et de la fidélité avec le reste de la franchise... mais bon, une chose est sûre : Alicia Vikander est loin d'être la première actrice qui me vienne à l'esprit quand on mentionne le nom Lara Croft.

J'ignore si cela est dû à Ex Machina, le premier film dans lequel je l'ai découverte, mais l'image que j'ai de Vikander est celle d'une jeune femme un peu distante et froide, ou du moins, qui ne dégage pas grande chaleur ni capital sympathie.

Ici, en Young Lara Croft, elle ne s'en sort cependant pas trop mal, et est même assez attachante, en plus d'être dans une forme physique idéale pour le personnage de Lara. Malheureusement pour l'actrice, le film et son écriture ne lui font pas de cadeau. 

Alors que le jeu adapté commençait directement in media res, sur l'île, ici, on a droit à 40 minutes de prologue - présentation de l'ancienne légende, de Lara, de son quotidien, de ses capacités, de son traumatisme fondateur, de l'ancienne légende (bis), etc, jusqu'à l'arrivée sur l'île : c'est bien trop long, assez inutile... et paradoxalement, c'est peut-être là la partie la plus intéressante du film.

Car une fois Lara arrivée sur l'île et tombée aux mains des méchants, le métrage freine des quatre fers : on a droit à une scène d'action honorable lors de son évasion, mais ensuite, c'est encéphalogramme plat, tant le script est cousu de fil blanc et générique, et le rythme peu soutenu.

Pire, entre la mollesse générale, la bande originale de Junkie XL (tellement insipide qu'on a l'impression qu'elle est absente de 90% du film), les décors du tombeau peu mémorables ou inspirés, le film commence à rapidement devenir inintéressant, alors qu'il singe d'autres films d'aventures, des deux premiers Tomb Raider (le trauma du père absent, l'histoire du virus mortel) à Indiana Jones et la Dernière Croisade (les épreuves du tombeau que Lara affronte sous la menace d'une arme, pour épargner son père), et qu'il fait des choix idiots (la scène du combat sur l'échelle, au milieu du vide, est d'une stupidité confondante).

Bref, malgré quelques caméos sympatoches (Kristin Scott Thomas, Derek Jacobi, Nick Frost, Hannah John-Kamen), cette réinvention de Tomb Raider est trop appliquée et mécanique pour être vraiment divertissante, mémorable ou dynamique.  

C'est terne, insipide, ultra-cliché, et donc éminemment oubliable.

3/6 - 0.5 pour tout ce qui arrive à la fin, affreusement maladroit et téléphoné (la conspiration, et le fanservice des deux pistolets) = 2.5/6

   (critique revue et corrigée en 04/2019)

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Les bilans de Lurdo - Ninjak vs The Valiant Universe (2018)

Publié le 13 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Les bilans de Lurdo, Télévision, Action, Aventure, Fantastique, Science-Fiction, Valiant

Premier portage à l'écran des aventures des héros de la maison de publication Valiant (concurrente de Marvel et de DC en matière de super-héros), cette mini-série Ninjak est composée de six épisodes (22 minutes + 5x10 minutes) confiés à la maison de production indépendante Bat in the Sun, réputée pour ses nombreux courts-métrages inspirés de l'univers de Batman...

Ninjak vs The Valiant Universe :

Lorsque Roku (Chantelle Barry), son ennemie jurée, enlève la femme et la fille de Neville Alcott (Craig Robert Young), l'un des pontes du MI6, Ninjak (Michael Rowe) n'a d'autre choix que d'obéir aux demandes de la criminelle, et de dérober pour elle un livre inestimable, aux pouvoirs incommensurables. Ce qui amène tous les autres membres d'Unity - LiveWire (Ciera Foster), Bloodshot (Jason David Frank), X-O Manowar (Derek Theler), Archer & Armstrong (Alex Meglei & Kevin Porter), Gilad le Guerrier Éternel (John Hannigan) et Shadowman (Damion Poitier) - à tenter de l'arrêter...

Cela ne surprendra personne : confiez un tel projet à une maison de production spécialisée dans les fan-films aux effets spéciaux et à l'interprétation médiocres, mais aux scènes d'action travaillées... et on se retrouve avec six épisodes d'une fan-série aux effets spéciaux et à l'interprétation globalement médiocres, mais aux scènes d'action sympathiques.

Et à l'instar de l'interprétation très inégale, les costumes et la direction artistique le sont tout autant : les perruques sont assez fauchées (Roku rappelle Medusa des Inhumans, en nettement moins bien interprétée ; Livewire fait de la figuration avec une serpillière sur la tête) ; les costumes oscillent entre réussite (Ninjak, Bloodshot), et cosplay raté (Gilad, Manowar, et même Shadowman - qui cependant est sauvé par l'acteur et par son maquillage) ; les effets spéciaux (certes ambitieux) sont bas-de-gamme ; et les décors choisis ne mettent absolument pas en valeur les personnages et leurs tenues, régulièrement sur-éclairées, ce qui ne fait que souligner l'amateurisme de certaines.

Tout cela filmé en caméra portée tremblotante, ce qui est pratique pour cacher un peu la misère de certains affrontements accélérés, mais a aussi tendance à donner l'impression d'une série qui s'agite beaucoup pour peu de résultats. Les deux derniers épisodes, notamment, se montrent bien trop ambitieux pour leur propre bien, et finissent par tomber totalement à plat.

Bref : une mini-série qui ne convainc pas franchement. Oui, c'est amusant de voir ces personnages en prises de vue réelles, mais l'univers Valiant mérite mieux, comme première incarnation, qu'une fan-série gentiment fauchée et bourrée de défauts.

C'est d'ailleurs probablement pour cela que la mini-série, diffusée sur le web au rythme d'un épisode par jour fin avril, a failli être aussitôt retirée de la circulation, pour ne pas faire de concurrence au projet futur de film Bloodshot avec Vin Diesel.

DMG, la société de production chinoise qui possède les droits de Valiant, a fini par revenir sur sa décision suite à la pression des fans (les fans de Valiant sont un peu comme les fans de catch indépendant : intenses, radicaux, et très insistants), mais le fait est que, si l'on peut saluer les efforts de l'équipe Bat in the Sun (après tout, ce n'est pas forcément désagréable à suivre, et l'action est sympathique, surtout pour ce qui devait probablement être un tout petit budget), Valiant mérite mieux.

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Les bilans de Lurdo - Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, saison 2 (2018) - troisième partie (2x05-06)

Publié le 12 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Drame, Jeunesse, Netflix

La seconde saison des Orphelins Baudelaire continue, avec des défauts et des qualités toujours identiques, et un ton étrangement plus chargé en sous-entendus graveleux, principalement dans la bouche du Comte Olaf...

Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - Saison 2 - The Vile Village (2x05-06) :

Les Baudelaire sont confiés aux habitants d'un village excentrique passionné par les oiseaux, et refusant d'utiliser tout objet mécanique. Mais rapidement, Olaf et ses sbires les retrouvent, Jacques sur leurs talons ; et lorsque ce dernier est assassiné par Olaf, les enfants se retrouvent accusés du meurtre par Olaf, déguisé en Inspecteur, et par Esmé, qui se fait passer pour le nouveau chef de la police locale...

À nouveau, la première chose qui saute aux yeux devant ce double épisode, c'est le changement total d'environnement par rapport aux précédents, et l'excellente direction artistique. Je ne le dirai jamais assez : c'est vraiment là le point fort de la série, réussir à créer un univers à la fois crédible et factice, simultanément réaliste et théâtral : typique de Sonnenfeld, à nouveau à la réalisation.

Le problème, cependant, c'est que cet univers décalé ne facilite pas les choses quand vient le moment d'instaurer des enjeux plus sérieux que la moyenne ; déjà que le format et les fréquentes interruptions de Lemony Snicket ont tendance à étouffer dans l’œuf le moindre semblant de tension ou d'énergie... ça rend les choses difficiles à vraiment prendre au sérieux.

En l'occurrence, la mort subite, hors-champ, de Jacques. Une mort qui arrive après un premier épisode d'autant plus intrigant qu'il abordait frontalement les rapports de Jacques et d'Olaf, leur ancienne amitié, etc, ce qui apportait une dynamique toute autre à la série. Et une mort qui n'a pas grand poids, ni n'est suffisamment marquante vue la folie de tout le reste du programme.

Jacques est donc évacué (Nathan Fillion me manquera), et il faut alors remplir le reste de ces deux épisodes atteignant à peine les 40-43 minutes chacun. Ce qui, Daniel Handler à l'écriture oblige, implique pas mal de remplissage - tout ce qui concerne la demeure volante, le grand final du second épisode, etc - et quelques ficelles un peu voyantes - les feuilles du carnet, et le départ des Quagmire, qui n'auront servi que de MacGuffins, le temps d'une scène et demi.

(heureusement, pas de sous-entendus graveleux, cette fois-ci, ou alors plus discrets)

Le second épisode s'avère ainsi un peu statique, avec des Baudelaire pris au piège dans une cellule, et NPH & Lucy Punch qui font leur grand numéro. Pourquoi pas (et le caméo de Mindy Sterling & compagnie en Anciens du village est sympathique), mais dans l'ensemble, le deuxième épisode ne s'avère pas vraiment à la hauteur du premier, plus intéressant dans ce qu'il sous-entendait du passé d'Olaf... 

 

(retrouvez aussi sur ce blog la critique de la saison 1, et des épisodes 2x01-02 ; 2x03-04)

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Un film, un jour (ou presque) #711 : Pierre Lapin (2018)

Publié le 11 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Animation, Jeunesse, Comédie, Sony, USA, Australie

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Pierre Lapin (Peter Rabbit) :

Lorsque Joe McGregor (Sam Neill), leur voisin acariâtre, décède d'une crise cardiaque, Peter Rabbit (James Corden), ses trois soeurs (Daisy Ridley, Margot Robbie & Elizabeth Debicki) et leur cousin (Colin Moody) se réjouissent d'avoir son jardin et sa propriété pour eux-seuls. Jusqu'à l'arrivée de Thomas (Domhnall Gleeson), le neveu de Joe, qui s'installe là, et décide de mener la vie dure aux lapins. Heureusement, ces derniers peuvent compter sur l'aide de Bea (Rose Byrne), une artiste peintre habitant la maison d'à côté...

Adaptation des ouvrages de Beatrix Potter, mêlant prises de vue réelles et animaux de synthèse, ce Peter Rabbit ne fonctionne qu'à moitié. Au nombre des bons points, les effets spéciaux sont très réussis, et la réalisation à hauteur de lapin s'avère des plus dynamiques et efficaces.

La première moitié du film se déroule ainsi tranquillement, et se regarde même assez sympathiquement, malgré un léger abus de chansons modernes, et de coups de coude appuyés au spectateur, comme dans bon nombre de films d'animation actuels.

Et puis progressivement, une fois Domhnall Gleeson bien installé dans sa nouvelle demeure, le film a tendance à succomber aux travers habituels des films du genre Alvin & les Chipmunks : beaucoup de poursuites hystériques, beaucoup de violence absurde et de slapstick, de l'émotion forcée, et un déroulement particulièrement linéaire.

Dommage, parce qu'encore une fois, les animaux sont très réussis, et du côté humain, Gleeson et Byrne ont une assez bonne alchimie, très british. Quant aux doubleurs, disons qu'on se demande un peu ce que certains, comme Corden ou Robbie, apportent vraiment à leurs personnages respectifs, mais bon... ça aide d'être à la mode, je suppose.

3.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #710 : Lost Heroes (2014)

Publié le 10 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Documentaire, Fantastique, Histoire, Science-Fiction, Action, Jeunesse, Aventure, Canada

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Lost Heroes :

Un documentaire intéressant sur le manque inexplicable de super-héros canadiens dans l'industrie des comic-books, et sur ce que cela reflète de la société et de l'état d'esprit canadiens.

Au travers d'interviews de passionnés, d'images d'archives, et de témoignages, le métrage retrace ainsi l'histoire tumultueuse des comics canadiens, depuis leur naissance spontanée durant la Seconde Guerre Mondiale, jusqu'à aujourd'hui.

On découvre ainsi que les comics canadiens ont vu le jour suite aux restrictions imposées par le Canada durant la Seconde Guerre Mondiale, et qui empêchaient l'importation des bandes dessinées américaines.

Le Canada a donc dû créer ses propres maisons d'édition, et ses propres superhéros, n'hésitant parfois pas à recruter de jeunes adolescents pour dessiner leurs numéros : Maple Leaf Publishing, avec The Iron Man, Brok Windsor, Cosmo ; Anglo-American Publishing, qui réadaptait à sa sauce les scripts des comics Fawcett (Captain Marvel), Commander Steel, Freelance ; Educational Projects, avec Canada Jack ; ou encore Bell Features, avec Johnny Canuck et Nelvana, la première super-héroïne de comics de la planète, avant même Wonder Woman.

Puis, avec la fin de la guerre, l'industrie américaine a repris le dessus, et les super-héros canadiens ont progressivement disparu, jusqu'aux années 60, où, sous l'influence de passionnés, ce pan de la culture canadienne a connu une brève renaissance, aboutissant à la création de Captain Canuck, en 1975.

Un Captain Canuck qui, malgré son succès, n'a jamais réussi à s'implanter durablement, et renaît une fois par décennie, pour disparaître quelques années plus tard, faute d'être économiquement viable.

Le documentaire s'attarde ensuite sur les superhéros "canadiens" les plus connus, à savoir Wolverine (très populaire au Canada, malgré le fait qu'il ne corresponde pas vraiment aux clichés habituels attribués aux Canadiens), et Alpha Flight (nettement moins populaires car trop clichés, et jamais vraiment mis en avant de manière durable et satisfaisante).

Puis, après un passage par la case web-série (Heroes of the North, qui connaît apparemment un succès d'estime), le documentaire tente de comprendre pourquoi les Canadiens ne parviennent pas à avoir de super-héros à leur image.

Problème commercial (la population canadienne est insuffisante pour assurer la survie d'une telle industrie, et les Américains ne s'intéressent pas aux comics étrangers), mais aussi problème d'image mal définie : les Canadiens, de leur propre aveu, peinent à définir leur identité, complexés par leur position de voisins d'USA particulièrement envahissants et dominants, culturellement parlant.

Sans oublier le fait que le Canada a toujours privilégié la discussion, la négociation et a toujours favorisé la paix, des caractéristiques intrinsèques à l'identité canadienne, et qui se marient mal au genre des comics, avec leurs super-héros bariolés qui règlent leurs problèmes par l'action et la violence...

4.25/6 (imparfait, notamment dans sa deuxième moitié, mais pas désagréable du tout)

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Un film, un jour (ou presque) #709 : How To Be A Latin Lover (2017)

Publié le 9 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

How To Be A Latin Lover :

Gigolo vieillissant, Maximo (Eugenio Derbez) est mis à la porte par son épouse octogénaire, et remplacé par quelqu'un de plus jeune. Contraint de s'installer chez sa soeur (Salma Hayek) et son fils (Raphael Alejandro), qui n'approuvent guère sa vocation, Maximo voit là l'occasion de se remettre en selle : en effet, la grand-mère de l'une des camarades de classe de son neveu est une célibataire richissime (Raquel Welch) dont Rick (Rob Lowe), collègue gigolo de Maximo, a dit à ce dernier le plus grand bien...

Une comédie bilingue (un quart en espagnol/trois quarts en anglais) réalisée par Ken Marino, qui en profite pour placer tous ses compères habituels, qu'ils viennent de Veronica Mars (Kristen Bell), de Childrens Hospital (Rob Corddry) et d'ailleurs (Rob Riggle, Michael Cera, Ben Schwartz, Weird Al Yankovic, etc, etc, etc).

Le problème, en fait, c'est que le tout ressemble comme deux gouttes d'eau à une production Happy Madison. Pas forcément à Deuce Bigelow, auquel on pense pourtant aussitôt, mais plutôt à du Happy Madison mettant Sandler en vedette : c'est exactement la même recette, le même genre de protagoniste, le même message pro-famille, les mêmes rebondissements, le même parcours du héros... et une durée excessive assez similaire, puisque cette comédie frôle les deux heures.

Et malheureusement, deux heures, quand on a affaire à un film très (trop) familier, qui accumule les digressions sans jamais être particulièrement drôle ou original, ça a tendance à laisser assez indifférent.

3/6, en étant gentil.

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