Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, de mi-septembre à fin octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Wolf Like Me, saison 2 (2023) :
Enceinte de Gary (Josh Gad), Mary (Isla Fisher) panique, s'inquiétant de savoir si son enfant à venir sera un loup-garou, lui aussi, ou même si elle voudra le dévorer...
Après une première saison en demi-teinte, revoilà Wolf Like Me, cette coproduction australienne comico-horrifique diffusée aux USA sur Peacock, une saison de sept épisodes d'une vingtaine de minutes, qui cette année préfère, à la comédie romantique de la saison 1, le thème de la grossesse et des anxiétés lui étant liées.
Et malheureusement, ce n'est pas beaucoup plus convaincant, ou plutôt, c'est dans la droite continuité de la première année, en moins abouti.
Comprendre par là que tout repose intégralement sur l'illustration musicale omniprésente et sur des péripéties souvent téléphonées et approximatives : forcément, en 140 minutes, pas le temps non plus d'approfondir grand chose, ou de se permettre des subtilités.
Cette saison, on a donc Mary qui a des inquiétudes à propos de son bébé, Gary qui se plante (stupidement) dans l'utilisation du nouveau sous-sol connecté et manque de se faire dévorer par sa femme, des pseudo-tentations romantiques en la personne d'une autre parente d'élève qui flirte avec Gary et d'un ex de Mary, lui aussi garou (avec qui elle couche joyeusement une fois transformée, avant d'ordonner à Gary de ne pas se plaindre de cette infidélité parce qu'elle ne contrôle pas ses pulsions et que de toute façon, elle ne s'en souvient pas), une enquête de police qui sort de nulle part, et un grand final en mode course poursuite, avec Mary qui accouche à l'hôpital un soir de pleine lune, et toute la famille qui dérobe une ambulance pour la ramener à la maison avant qu'il ne soit trop tard.
(pourquoi ils n'ont pas prévu dès le départ un accouchement à domicile avec une sage-femme, mieux vaut ne pas se poser la question)
C'est bourré de facilités, de réactions et de caractérisations aberrantes (ou du moins, de moments à se facepalmer), de grosses ficelles narratives télégraphiées, d'éléments à peine développés manque de temps ou de volonté, bref, c'est particulièrement forcé et frustrant (d'autant plus que les acteurs sont bons, et que la créature est visuellement plutôt réussie).
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Chez les Téléphages Anonymes,de mi-septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Deadheads (2011) :
Lorsqu'il revient soudain à la vie au beau milieu d'une invasion de zombies, Mike (Michael McKiddy) réalise qu'il est lui aussi un zombie, mais doué de parole et de réflexion, contrairement aux autres. Il rencontre alors Brent (Ross Kidder), un slacker stoner dans la même situation que lui, et ensemble, ils décident de partir dans le Michigan pour retrouver Ellie (Natalie Victoria), l'ex-petite-amie de Mike avant sa mort... trois ans plus tôt aux mains du père d'Ellie.
Une comédie zombiesque au budget assez limité, mais plein de bonne volonté et de sincérité, écrite et réalisé par deux frères fils d'un des responsables des effets spéciaux du premier Evil Dead de Sam Raimi.
Et c'est plus ou moins ce qui permet au tout de rester plutôt sympatoche, même si vers la fin, ça tire un peu à la ligne, et que les personnages sont assez inégaux sur tous les plans : en tant que buddy comedy, le duo principal fonctionne assez bien (quand bien même leur quête serait profondément stupide ^^), l'humour est plus souvent bien vu que lourd, et la légère touche de romance improbable n'est pas trop forcée.
Rien d'indispensable, plein de défauts inhérents au budget du film, mais ça se regarde.
3/6
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Subservience (2024) :
Parce que son épouse (Madeline Zima) est souffrante et ne peut s'occuper de la maison, Nick (Michele Morrone) achète Alice (Megan Fox), une ginoïde domestique, afin de s'occuper des enfants et du domicile familial. Mais rapidement, Alice s'avère trop séduisante pour Nick, qui se laisse tenter par le robot, avant de découvrir que la programmation de l'intelligence artificielle d'Alice est défaillante, et que celle-ci est particulièrement possessive...
Prenez M3gan, ajoutez une bonne dose de Liaison fatale façon "mon mari se tape la babysitter, elle est cinglée et veut me remplacer", avec une Megan Fox alternativement en cosplay de Mercredi Addams ou en petite tenue dans le rôle de la babysitter cybernétique, rajoutez une bonne dose de racolage, un peu de "l'IA nous vole nos emplois !" balourd au possible, et voilà, une production Millennium plus que médiocre, assez insipide, cousue de fil blanc, avec des digressions inutiles et une dernière ligne droite en mode slasher du pauvre, qui ne convainc pas du tout.
1.5/6 (principalement pour Madeline Zima, qui fait de son mieux dans un rôle ingrat)
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Daybreak, saison 1 (2019) :
Après qu'un cataclysme nucléaire ait éradiqué tous les adultes, les transformant en goules assoiffées de sang, les adolescents de Glenndale, Californie se sont regroupés en clans rivaux. Solitaire, Josh (Colin Ford) n'a qu'un but : retrouver Sam (Sophie Simnett), sa petite amie, disparue durant l'apocalypse. Malgré ses réticences, il est bientôt rejoint par Wesley (Austin Crute), apprenti samurai gay tentant de se racheter de son passé de sportif violent, et par Angelica (Alyvia Alyn Lind), jeune surdouée sociopathe âgée de 10 ans à la recherche d'une famille...
Une teen comedy post-apocalyptique en 10 épisodes de 45 minutes, diffusée sur Netflix en 2019, adaptée d'un comic-book, et chapeautée par Brad Peyton (plein de films de Dwayne Johnson, et Atlas) et Aron Eli Coleite (Locke & Key, Atlas, Spiderwick, Star Trek Discovery), et qui est plus ou moins passée inaperçue à sa sortie pré-COVID.
Et c'est en partie dommage, car il y a ici une belle énergie, un cast sympa et un vrai désir de s'amuser... même si cela passe par un côté ultra-référentiel, et un ton trop ironique pour son propre bien.
En fait, outre ses influences évidentes (Ferris Bueller, Mad Max, Zombieland, The Warriors, etc, sans oublier Love & Monsters, en chantier depuis 2012 avant sa sortie en 2020), le problème de la série, c'est son format. Une teen comedy décalée et décomplexée, avec un ton déconneur et des personnages caricaturaux, ça aurait très bien fonctionné au format court ; ici, avec 45-50 minutes à remplir pour chaque épisode, la série est contrainte d'opter pour un équilibre précaire entre post-apo déjanté, flashbacks mélodramatiques, et épisodes consacrés à chaque personnage secondaire.
Outre Josh (qui passe au second plan pendant une partie de la saison), on a droit à un épisode du point de vue d'Angelica (personnage insupportable), un sur Wesley (en mode aventure japonaise narrée par RZA), un sur Ms Crumble (avec parodie de sitcom en guise de flashbacks), un sur Turbo (avec caméo de Joe Manganiello en père absent), un retour sur la première fois de Sam et Josh, etc, etc, etc.
Le tout, toujours avec une écriture méta trop souvent persuadée d'être intelligente, maline, edgy et sarcastique (tous les personnages s'adressent directement au spectateur face caméra, façon Ferris Bueller, il y a plein de gags et de notes qui apparaissent en superposition à l'écran), mais trop cynique et forcée pour atteindre son but.
D'autant que le tout manque un peu de rigueur narrative, en fonction des différents scénaristes : ici, ça lance des éléments aussitôt oubliés ou mal exploités (Mavis, notamment), là, ça tente des rebondissements surprenants qui sont malheureusement totalement évidents et télégraphiés, ailleurs, ça se lance dans des tangentes moralisatrices tout droit sorties d'un cours de base de sociologie à l'américaine, ça étire des gags pendant beaucoup trop longtemps (20 minutes d'épisode muet, vers la fin de la saison), ou ça place des moments graveleux et scatos çà et là, ce qui tranche radicalement avec l'ambiance générale (et l'illustration musicale) cool et moderne du reste du show, qui semble se vouloir au-dessus de tout ça.
Après, malgré ses défauts (et ses tentatives évidentes de faire jeune et Gen Z avec de l'humour so random), son format suboptimal, et sa caractérisation fluctuante (les personnages ont tous une forte tendance à devenir tête à claques/antipathiques à un moment ou à un autre), il faut bien avouer que la série se regarde globalement assez bien, et que les moyens sont là, suffisants pour proposer des effets spéciaux convaincants.
Ce n'est pas désagréable, même si ça aurait plus eu sa place (et probablement une saison ou deux de plus) sur SyFy, à une certaine époque.
Et l'on regrettera cependant que le tout se conclue avec un ultime rebondissement balourd laissant le show en suspens...
(mention spéciale à Krysta Rodriguez en prof zombie, et à Jeanté Godlock, la porte-parole de Turbo, qui sont probablement toutes deux les MVP de la série)
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Lisa Frankenstein (2023) :
Adolescente rebelle aux tendances morbides, Lisa Swallows (Kathryn Newton) découvre un beau jour qu'un souhait improbable a redonné la vie au cadavre d'un jeune homme du XIXe siècle (Cole Sprouse), dont elle s'éprend. Mais pour que cette romance puisse continuer, Lisa comprend qu'elle va devoir remplacer une à une les parties du corps en décomposition de son beau par des morceaux fraîchement prélevés sur des vivants...
Vague relecture de Frankenstein par Diablo Cody (aïe), avec Zelda Williams (fille de Robin) derrière la caméra, une Kathryn Newton décomplexée dans le rôle-titre, un Sprouse tour à tour en mode Billy Butcherson et Johnny Depp, et une Carla Cugino en belle-mère acariâtre, cette teen comedy horrifique se veut un renvoi direct aux années 80, au cinéma de Burton, et aux comédies façon Une créature de rêve, mais en mode plus sanglant et mordant.
Et une grande partie de la critique américaine a vraiment adhéré à cette proposition formellement rétro (visuellement, musicalement), à l'humour noir et au ton très... Diablo Cody.
Malheureusement, j'ai trouvé le tout assez quelconque et plat, je dois dire : les influences des deux créatrices sont très (trop) présentes, mais le film, PG-13, se retrouve le postérieur entre plusieurs chaises, jamais suffisamment rythmé, pêchu, agressif, méchant, sanglant, drôle, edgy ou original pour vraiment réussir à imposer sa patte/son identité.
En l'état, Lisa Frankenstein est gentillet et amusant, sans plus, mais n'est jamais aussi abouti, décalé ou provocant que ses créatrices semblent le penser.
2.75 ou 3/6, au mieux
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Après une saison 1 agréable à suivre donnant le ton de cette série de pirates LGBTQ au ton léger et fantaisiste, Le Gentleman pirate est revenu cette année pour une nouvelle fournée de seulement huit épisodes d'une petite demi-heure, huit épisodes qui ont précédé l'annulation du programme par HBO Max.
Our Flag Means Death : Le Gentleman pirate, saison 2 (2024) :
Séparés, Stede et Ned ont désormais des existences bien différentes : Stede et son équipage travaillent pour Spanish Jackie, tandis que l'équipage de Barbe-Noire tente de gérer l'état psychologique toujours plus sombre, dépressif et incontrôlable de ce dernier...
Et je mentirais en disant que cette saison m'a semblé au niveau de la saison 1 : ce n'est pas le cas, et le tout m'a paru plus précipité et éparpillé, comme phagocyté par son côté relationnel, qui finit par déséquilibrer le programme dans son ensemble.
Pourtant, la saison est dans la droite lignée de la saison précédente, avec un focus prononcé sur la relation Stede/Ned et sur tous les obstacles se dressant sur leur chemin.
À commencer par leur séparation, et la dépression de Ned, qui ne veut plus être pirate... À cela, la série ajoute les romances secondaires des divers pirates... ainsi que l'arrivée de Zheng (Ruibo Qian), la reine chinoise des pirates... qui s'éprend d'Oluwande et tente d'unir les pirates en une seule et même flotte... et puis il y a aussi une sous-intrigue centrée sur le Prince Ricky Banes (Erroll Shand), un fan de Stede qui tente de devenir pirate, avant de trahir Zheng et d'éradiquer tous les pirates...
Tout ça, en un peu moins de 4 heures de programme : forcément, il arrive un moment où ça coince.
D'où ce ressenti de déséquilibre à de nombreux niveaux : ici, c'est l'évolution et le développement des personnages qui fait du surplace, ou connait des bouleversements discutables (Stede et Ned, notamment, semblent régresser à mesure que la fin de saison approche), là, des sous-intrigues inabouties qui ressemblent plus à du remplissage qu'autre chose, des caméos sous-exploités (Minnie Driver, Bronson Pinchot) ou de nouveaux personnages qui semblent rajoutés un peu à l'emporte pièce... ou encore le fait que tout le monde soit un peu plus caricatural, un peu plus flamboyant, un peu plus LGBTQ, histoire de se montrer à la hauteur de la demande d'inclusivité et de représentativité célébrée et exigée par la presse en saison 1.
Et malgré tout cela, et malgré ce sentiment d'insatisfaction que j'ai ressenti au visionnage de la saison, malgré ce ton mélodramatique et sombre plus présent qu'en première saison (le fait de faire passer Stede du stade de personnage principal à celui de personnage secondaire y est pour beaucoup), cette saison 2 de Our Flag Means Death reste agréable à regarder.
Clairement un bon cran en dessous de la saison 1, et avec des défauts bien plus flagrants dans l'écriture, mais suffisamment sympathique néanmoins pour ne pas avoir l'impression de perdre son temps.
Après, je serais curieux de savoir à quel point le format différent, les restrictions budgétaires et la menace d'une annulation ont joué sur ce changement de ton et ces difficultés créatives...
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Après une saison 1 (chroniquée en ces pages il n'y a pas si longtemps) sympathique mais pas indispensable, retour de la série de Maya Rudolph, toujours en 10 épisodes d'une petite demi-heure, sur Apple Tv.
Loot, saison 2 (2024) :
Ayant désormais annoncé publiquement vouloir donner toute sa fortune, Molly (Maya Rudolph) décide de mettre en place le projet Space for Everyone, qui a pour but d'offrir un toit à tous les sans-abris de la planète en les logeant dans des bâtiments inoccupés que Molly rachète. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire : les milliards de Molly ne suffisent pas à tout financer, et la riche divorcée doit courtiser ses pairs pour trouver un financement additionnel...
Et force est de constater que la saison 2 est dans la droite lignée de la première année, pour le meilleur et pour le pire.
La formule ne change pas, les personnages évoluent un peu mais pas trop, on est dans de la comédie de bureau classique (parfois trop : les personnages d'Ainsley et de Rhonda semblent fréquemment utilisés pour recycler des gags issus d'autres séries), avec sa romance principale impossible (Molly/Arthur, ici compliquée par la présence d'un mannequin qui s'éprend d'Arthur), ses intrigues secondaires aux ressorts basiques (Sofia qui tombe amoureuse d'un architecte musicien, se sépare de lui parce qu'elle refuse de s'engager et qu'il est trop spontané, se remet avec lui, blablabla ; Howard qui décide de créer une fédération de catch mais a peur des responsabilités, avant d'assumer enfin avec l'aide de Nicholas ; Nicholas qui accepte progressivement ses origines ; John qui devient Elon Musk-bis et tente de reconquérir Molly) et son personnage principal goofy mais pas trop.
Le tout est loin d'être désagréable et se regarde très bien, aidé par cette bande originale West Coast qui continue de fonctionner - mais doit certainement dévorer une grosse partie du budget du programme - et porté par une Maya Rudolph impeccable, bien entourée par le reste de la distribution.
Le seul souci, c'est qu'en fait, ça s'arrête là. L'écriture du programme est très formatée, le ton un peu fluctuant (comme en saison 1, sitcom, comédie romantique et satire sociale se succèdent bon gré mal gré et s'affaiblissent un peu mutuellement), et la conclusion de la saison (avec Illuminatis et Molly qui plaque tout) ne satisfait guère, tant dans son écriture que dans la manière dont le tout est montré à l'écran.
Bref, même conclusion qu'en saison 1 : le programme est sympathique, mais pas forcément très mémorable ou must-see. Et on verra si la saison 3 transforme l'essai... sinon, il faudra se poser des questions.
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Un style hybride anime/occidental, une relecture dynamique du personnage de Superman et de son entourage, un ton jeune et ludique qui puise ses inspirations à droite et à gauche, dans diverses adaptations du personnage : la première saison de MAWS, diffusée sur Adult Swim/Max, était une excellente surprise, assez inattendue, je dois dire.
Place à la suite, à nouveau constituée de 10 épisodes d'une vingtaine de minutes...
My Adventures with Superman, saison 2 (2024) :
Alors même que Clark et Lois enquêtent sur les agissementd de Waller et de sa Task Force X, Kara Zor-El (Kiana Madeira) arrive sur Terre, à la recherche de son cousin... pour le ramener à son maître, Brainiac (Michael Emerson).
Et très honnêtement, j'ai trouvé cette deuxième saison un cran en dessous de la première, principalement à cause d'un manque de focus, et d'une écriture parfois un peu trop "gentillette".
Je m'explique. Cette année, la saison est divisée en deux grandes parties : quatre premiers épisodes globalement centrés sur le père de Lois, la Task Force X et Amanda Waller, et six derniers épisodes tout simplement dédiés à Kara et de Brainiac.
Autrement dit, on a droit à deux gros blocs d'épisodes qui continuent de réinventer divers personnages et événements de l'univers de Superman à leur sauce (Kara devient l'Éradicatrice de Brainiac, responsable de la destruction de Krypton), pour tenter de les toutélier de manière un peu brouillonne et abusive.
Mais aussi, je dois bien dire que tout ce qui tourne autour de Waller me gonfle gentiment - le personnage est à la mode, j'ai compris, mais dans l'ensemble, ces histoires d'organisations secrètes qui défendent la Terre contre les menaces, et qui semblent avoir l'autorité de déclarer la loi martiale quand bon leur semble, ça ne m'intéresse guère.
Donc les quatre premiers épisodes m'ont moyennement convaincu, avec de grosses ficelles balourdes, l'introduction de Steel et du père de Cyborg, de nouveaux pouvoirs très anime pour Supes (un bouclier énergétique qu'il active à volonté avec aura façon Sayien, des flux énergétiques qu'il contrôle, un souffle glacial qui ressemble plus au meme I'M A' FIRIN' MAH LAZER!! qu'à autre chose...) et toujours des designs kryptoniens sous influence anime (Gundam et compagnie) qui ne me séduisent pas vraiment.
Et puis, à mi-parcours, après un épisode sympathique qui fait de Superman le célibataire le plus en vue de Metropolis, la série se consacre à Kara, une Kara victime d'un lavage de cerveau de la part de son "papa" Brainiac (à mi chemin entre un Gundam et un Decepticon), qui détruit des mondes pour son compte, et capture Clark.
De quoi séparer le trio principal pendant une bonne partie de la saison, ce qui est aussi l'un des problèmes de cette saison : alors que le trio est à peine établi au terme de la saison 1, voilà que la saison 2 lui rajoute de nombreux autres éléments, le sépare un temps, et bouleverse totalement la dynamique principale. La relation Lois/Clark, notamment, est sérieusement handicapée par un nombre limité de scènes entre eux tout au long de la saison.
Et donc, forcément, quand après des affrontements à gogo, dignes de DBZ, la série se conclue par des pirouettes du type "l'amour est la plus grande des forces" et Superman qui fait un câlin à sa cousine pour la déprogrammer... mouais.
Je vois ce que les scénaristes voulaient accomplir/dire, mais ça m'a semble un peu trop forcé, et tout jouer ainsi sur l'émotion facile n'a pas fonctionné sur moi (même si je ne suis clairement pas dans la majorité, sur ce plan-là).
D'autant qu'à côté, il reste des scories agaçantes : la bande originale est toujours insipide, le relooking final des deux héros est vraiment bancal (de toute façon, les personnages passent leur temps à avoir des changements de costume en mode sentai ou Iron Man, avec le costume qui se matérialise en sortant de nulle part), de nombreux designs tombent à plat, et tout l'arc Kara aurait pu être condensé, voire même arriver en saison 3, une fois tout l'univers vraiment bien développé.
Mais bon, le programme reste tout à fait regardable, même s'il m'a nettement moins séduit qu'en saison 1. Et nul doute qu'il plaira beaucoup plus aux spectateurs ayant été biberonnés aux animes en tous genres, qu'à moi, qui n'ait qu'une affinité limitée pour le genre.
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Série ABC en deux saisons pour un total de 23 épisodes d'une vingtaine de minutes, Not Dead Yet est un étrange mélange de sitcom de network façon comédie de bureau, et de comédie surnaturelle à la Pushing Daisies, Dead Like Me ou encore Reaper.
Un mélange un peu bancal, supposément adapté d'un livre (qui en réalité n'a pas grand chose en commun avec le programme), auquel ajoute ici un portrait de femme qui se reconstruit et apprend des leçons de vie hebdomadaires que lui apportent les esprits qui la visitent...
Not Dead Yet, saison 1 et saison 2 (2023-2024) :
Journaliste quadragénaire paumée après s'être séparée de son compagnon, pour lequel elle avait tout quitté et s'était installée à Londres, Nell (Gina Rodriguez) revient aux USA pour tenter de se reconstruire. Elle accepte un poste dans la rédaction où ses amis Sam (Hannah Simone) et Dennis (Joshua Banday) officient toujours, mais se retrouve sous la direction de la cassante Lexi (Lauren Ash), une ancienne ennemie de lycée, fille du propriétaire du journal. Désormais en charge de la rubrique nécrologique, Nell découvre alors qu'elle est hantée par les esprits de ceux don't elle doit rédiger la biographie, qui ne disparaissent qu'une fois cette tâche terminée...
Et honnêtement, le résultat de tous ces ingrédients disparates est assez inégal.
Après un pilote dans lequel Gina Rodriguez surjoue affreusement (ça s'arrange ensuite), la série s'établit rapidement dans une routine assez peu mémorable, dans laquelle ni l'humour de bureau, ni le portrait de femme paumée, ni le surnaturel ne sont vraiment percutants ou exploités à la pleine mesure de leur potentiel.
Les relations professionnelles sont très classiques - d'ailleurs, les relations tendues avec Lexi sont rapidement évacuées pour l'intégrer à la bande façon électron libre, idem pour les frictions avec Edward (Rick Glassman), le colocataire de Nell atteint d'Aspergers très rapidement passé d'antagoniste abrasif à la Sheldon Cooper à meilleur pote excentrique -, les leçons de vie sont assez convenues (surtout lorsqu'elles sont explicitées en voix off en fin d'épisode), et le surnaturel n'est vraiment qu'un prétexte pour apporter ces petites morales et autres platitudes existentielles (mention spéciale à l'épisode où Nell doit écrire la nécro d'un chien, qui fait de la figuration pendant 20 minutes).
Çà et là, les scénaristes essaient bien quelques trucs, comme au travers de Monty (Martin Mull), le fantôme qui revient régulièrement depuis que son épouse Cricket (Angela E. Gibbs) est devenue la meilleure amie de Nell dans le premier épisode, ou lorsque la série évoque un certain épisode de Scrubs, avec la romance éclair de Nell avec un inconnu... qui s'avère être un fantôme à la fin de l'épisode.
Mais la routine s'installe rapidement, et le programme finit par s'établir dans une zone de confort consistant en 40 % d'humour de bureau et de péripéties professionnelles, 20 % de surnaturel, et 40 % de relationnel et de sentimental, surtout lorsque, vers la fin de saison, l'ex de Nell revient dans sa vie.
Pas forcément mauvais en soi, mais pas ultra convaincant non plus.
Pour rehausser la sauce, en saison 2, la série ajoute Brad Garrett dans le rôle récurrent du père milliardaire de Lexi. De quoi pimenter un peu les dix derniers épisodes du programme (depuis annulé), du moins, en théorie. Parce que dans les faits, cela ne fait que renforcer le problème récurrent de la série : son manque de temps. 20 minutes par épisode, c'est insuffisant pour laisser de la place à tout le monde, et aux différentes facettes du programme (notamment à ses fantômes, plus que jamais en mode figuration, voire absents de certains épisodes).
Lexi et Edward s'insultent, puis couchent ensemble et cachent cette relation à tout le monde, alors même que la présence de son père (tout aussi détaché qu'elle des réalités du monde du travail) stresse Lexi ; Sam divorce (mais en grande partie hors-champ : Hannah Simone reste particulièrement sous-exploitée) ; Dennis est papa ; Nell cherche l'amour (notamment avec un journaliste sportif travaillant dans le même immeuble... mais avec lequel elle fait tout capoter de manière scénaristiquement très très artificielle et sortie de nulle part).
Du côté fantastique, ça reste ultra-superficiel, ça ne s'intéresse jamais aux spécificités du don de Nell, ça se limite fréquemment à une poignée de répliques par épisode, bref, c'est clairement au second plan des préoccupations de la série, qui préfère faire dans l'émotion facile et dans le faux suspense, notamment à l'approche de la fin de saison, lorsque le père de Lexi décide de vendre le journal.
Bref, la série, si elle se regarde (les comédiennes y mettent de l'énergie, et pris comme une sitcom de bureau classique, ça fonctionne globalement), reste aussi bien trop sage pour son propre bien, n'exploitant jamais vraiment son potentiel, faute de temps, de motivation, et probablement aussi d'envie de le faire.
Dommage, car en développant le tout de manière plus équilibrée, peut-être que le programme aurait dépassé les deux saisons... ou peut-être pas, tant la série semble constamment incertaine de ce qu'elle voudrait être : une sitcom de bureau caricaturale où tout le monde surjoue, ou un programme plus dramatique, sur une jeune femme paumée qui trouve une source d'espoir et de sagesse dans un don surnaturel qui surgit soudain dans sa vie lorsqu'elle est au plus bas.
Avec une vision plus claire, dès le début, et un format approprié, ça aurait probablement mieux fonctionné.
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The Union (2024) :
Ouvrier en bâtiment dans le New Jersey, Mike (Mark Wahlberg) retrouve un soir Roxanne (Halle Berry), un ex petite amie de lycée, mais rapidement, il découvre (lorsqu'il se réveille à Londres après avoir été drogué) qu'elle a bien changé depuis : Roxanne est désormais une espionne travaillant pour The Union, une organisation qui recrute des quidams passe-partout pour exécuter ses missions. Et Mike a été choisi pour tenter de retrouver une liste top secrète récemment dérobée au cours d'une opération manquée...
Désormais, on connaît la formule bien éprouvée de ces blockbusters d'espionnage annuels pour Netflix : une poignée d'acteurs connus, un scénario d'espionnage-action générique et approximatif, un tournage "exotique" en Europe, de l'humour très inégal, une musique qui lorgne sur du James Bond, des poursuites, des fusillages... et un résultat généralement assez médiocre et oubliable (Red Notice, Heart of Stone, The Gray Man...).
La cuvée 2024, c'est The Union, avec Halle Berry, Mark Wahlberg (qui jouent clairement des personnages 10-15 ans plus jeunes qu'eux), Mike Colter, Jackie Earle Haley, JK Simmons (pas de panique, la moitié du cast disparaît avant le dernier tiers du film), pour un film compétent mais totalement anecdotique, et prévisible au possible (le script lui-même ne semble pas croire à son rebondissement de mi-film, tant celui-ci est plat).
Contrairement aux autres productions Netflix, cependant, The Union a le bon goût de ne durer qu'une centaine de minutes, ce qui allège nettement la charge, et rend le tout vaguement sympatoche - en tout cas, ça se regarde en tant que blockbuster estival, à défaut de laisser le moindre souvenir après visionnage.
3/6
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Dune, deuxième partie (Dune, part two - 2024) :
La suite du destin extraordinaire de Paul Atreides (Timothée Chalamet), de sa vie chez les Fremens, de son combat contre les Harkonnens, et de son acceptation de son statut de Messie galactique...
Hmm, difficile de donner son avis sur Dune 2 en arrivant à ce point après la bataille, mais aussi parce qu'une nouvelle fois, le débat autour du film s'est tellement polarisé qu'il en est devenu toxique. Un peu comme avec Nolan en son temps, ou avec la fanbase de Hans Zimmer, Dune et Villeneuve sont devenus une sorte de maître-étalon du "bon cinéma" pour une certaine génération et un certain public, et il est désormais difficile d'émettre la moindre critique à leur sujet sans se voir répliquer des "c'est réservé à ceux qui ont un cerveau", "c'est génial, mais comme tu n'as pas lu le livre, tu n'es pas habilité à donner ton avis", "retourne voir des Marvel" ou "tu as vraiment des goûts de merde, tais-toi, tu as tort".
*soupir*
Quoiqu'il en soit, avec cette suite (plus longue que le premier volet), Villeneuve corrige quelques-uns des éléments qui m'avaient dérangé dans le premier volet : le rythme global est plus fluide, la direction artistique souffle un peu moins le chaud et le froid (j'ai notamment bien apprécié le passage en noir et blanc sur la planète Harkonnen), bref, il y a du mieux.
Ce qui n'empêche pas certains points de toujours être discutables : Villeneuve n'a clairement aucun intérêt dans l'action proprement dite, et ces scènes (que ce soit les duels au couteau ou les batailles) sont systématiquement victimes d'un refus du spectaculaire. Ici, notamment, les ellipses durant le dernier tiers, ou encore certains choix musicaux de Hans frustrent plus qu'ils ne convainquent, refusant volontairement au récit sa dimension épique.
Pas forcément surprenant (encore une fois, ce qui intéresse Villeneuve dans Dune, c'est l'intellectuel et le politique, pas l'épopée épique), mais cela empêche certains vrais moments de cinéma, qui ne finissent par être "que" visuellement réussis.
Je pourrais aussi critiquer la caractérisation un peu maladroite et sommaire de certains personnages (les Harkonnens auraient mérité d'être décrits et mis en image de manière un peu moins manichéenne, je pense), ou encore les effets numériques de foules, pas vraiment réussis (on repère immédiatement les boucles d'animation, etc), mais bon.
Tout ça s'équilibre pour un résultat dans la droite lignée du précédent volet : c'est carré, professionnel, c'est de la s-f sérieuse, mais ce n'est pas un chef d'œuvre incontesté pour autant.
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Twisters (2024) :
Traumatisée par la mort de ses amis alors qu'ils tentaient de faire fonctionner un prototype ayant pour but de faire se dissiper une tornade, Kate Carter (Daisy Edgar-Jones) est devenue météorologue, réfugiée dans un bureau. Jusqu'à ce que le seul autre survivant de son équipe, Javi (Anthony Ramos), vienne la rechercher pour lui proposer de remettre le couvert et prouver ses théories, aidés par de généreux sponsors et par une technologie de pointe. Mais sur place, dans l'Oklahoma, l'équipe de Javi et Kate se retrouve confrontée à un groupe de chasseurs de tornade YouTubeurs exubérants menés par le séduisant Tyler Owens (Glen Powell)...
À ma grande surprise, près de 30 ans après sa sortie, le premier Twister fonctionne toujours plutôt bien : certes, ça reste un blockbuster des années 90, les effets numériques ont pris un coup de vieux et l'illustration musicale n'est pas du goût de tout le monde, mais la distribution reste attachante (et donne de sa personne grâce à des effets physiques convaincants), le côté romance bien dosé, le rythme est efficace, la menace est présente, et le travail sonore sur les tornades est particulièrement probant. Un bon 4,25/6 : suffisant pour poser la question de l'intérêt d'un remake... surtout que le grand public est désormais tellement habitué au tout-numérique qu'il en est d'autant plus difficile à impressionner avec des tornades en CGI.
Ça tombe bien : ce quasi-remake ne semble jamais vraiment chercher à impressionner, mais se contente de rejouer la partition de l'original, en plus fade à tous les niveaux.
Au programme, un rythme étrangement peu pêchu, une orientation country qui laisse totalement de marbre (la bande originale est bourrée de country pop, on a un rodéo, tout met bien en avant les valeurs du midwest, etc), une distribution jeune et assez transparente (Glen Powell, nouvelle coqueluche des critiques américaines, est ici assez quelconque, pas aidé par son personnage de chasseur de tornades/cow-boy/youtubeur sarcastique), une romance sans grande alchimie, une écriture étrangement maladroite (le script qui, parce qu'il a trop de personnages secondaires sous-développés, se sent obligé de les envoyer systématiquement prévenir les habitants des villes touchées par les tornades pour leur donner l'ordre de se cacher en sous-sol ou dans des abris... alors que bon, ces mêmes habitants vivent tous dans le couloir des tornades depuis des décennies et n'ont pas besoin de ces chasseurs de tornades pour savoir que faire en cas de coup dur), et puis, plus gênant, des tornades numériques qui ne sont pas forcément plus impressionnantes ou menaçantes que dans l'original.
Voire même moins, en fait, puisque visuellement, elles ne sont quasiment jamais mises en image de façon impressionnante, que le design sonore est aux abonnés absents en comparaison du travail bestial et nommé aux Oscars accompli sur le film original, et que pendant le plus gros du métrage, il n'y a pas la moindre tension ou menace.
Bref, nostalgie (et Glen Powell) aidant, le film bénéficie d'une indulgence confondante de la part des critiques outre-Atlantique, mais en ce qui me concerne, j'ai trouvé le tout assez médiocre.
2.5/6
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Notre tout petit petit mariage (2023) :
Amoureux et bien décidés à adopter, Max (Ahmed Sylla) et Lou (Camille Lou) comprennent qu'ils doivent se marier s'ils veulent avoir cette chance. Mais rapidement, ce qui devait être le mariage en petit comité de ce couple discret dégénère en grand cirque improbable et en fête géante, au grand dam de Max et Lou, dont les secrets respectifs sont alors dévoilés.
Mouais, le réalisateur/scénariste des caricaturaux Sales Gosses, Ma Reum et La très très grande classe propose ici une comédie de mariage qui suit à la lettre la formule de ces métrages : du bruit, de la fureur, un rythme et des réactions outrées et caricaturales, et une fin en mode sincérité et émotion, gentiment insérée à la truelle.
Pourtant, Camille Lou et Ahmed Sylla fonctionnent bien ensemble, et sont assez attachants, mais honnêtement, j'ai trouvé le tout tellement hystérique, saoulant et frénétique que j'en ai rapidement eu marre ; et le tournant sérieux sur les quiproquos et mensonges, qui arrive dans le dernier tiers, ne fonctionne pas réellement, tant tous les personnages (notamment secondaires) étaient jusqu'alors à baffer.
Un film épuisant, en somme, et dont le gimmick principal - tout est au format home movie, tourné par les personnages, les invités et des personnes embauchées par le témoin - fonctionne un temps, mais un temps seulement (ne serait-ce que sur un plan technique, tous les plans sont trop bien éclairés, trop bien cadrés, trop propres pour être totalement crédibles en tant que produit du travail d'amateurs pris sur le vif).
2/6
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Adaptation libre/réinvention de Mr. & Mrs. Smith, le film de 2005 avec Angelina Jolie et Brad Pitt, cette série Amazon chapeautée par Francesca Sloane et Donald Glover propose une approche bien différente du côté actioner décomplexé du long-métrage : ici, on est plus dans une comédie romantique indépendante qui utilise l'espionnage comme métaphore d'une vie de couple, avec ses épreuves, ses coups durs et ses échecs...
Au programme, donc, huit épisodes de 45-60 minutes, pour un résultat pas inintéressant, mais possiblement handicapé par le format global de la série.
Mr. & Mrs. Smith, saison 1 (2023) :
Recrutés par une mystérieuse agence, "John" (Donald Glover) et "Jane" (Maya Esrkine) sont placés dans une somptueuse maison new-yorkaise, où ils sont supposés se faire passer pour un couple marié. Rapidement, cependant, John et Jane tombent amoureux, alors que les missions les plus complexes se succèdent...
Un accueil critique assez enthousiaste, un accueil public plus sévère ("c'est nul, ça ne ressemble pas au film, ce n'est pas sexy, ce n'est pas spectaculaire, ce n'est pas un blockbuster glamour !"), pour une série effectivement un peu frustrante, mais pas pour ces raisons basiques.
Déjà, il faut admettre qu'en théorie, la série évolue sur un terrain bien balisé : pas uniquement par le film, mais aussi par des séries comme The Americans, et autres. Sauf qu'ici, les titres de chaque épisodes sont assez clairs : premier rendez-vous, deuxième rendez-vous, premières vacances, thérapie, infidélité, rupture - la série assume pleinement son côté drame relationnel d'abord, série d'espionnage ensuite.
Malheureusement, huit épisodes de moins d'une heure, qui tentent de concilier romance d'un côté, et espionnage dynamique et pétaradant de l'autre, ce n'est pas forcément assez. Du moins, pas de la manière dont ils sont structurés ici.
Mr. & Mrs. Smith nous propose en effet une saison coupée en deux sur le plan relationnel : première moitié, la rencontre, la première fois, le bonheur, les nouveaux amis ; deuxième moitié, les disputes, la jalousie, la thérapie, la séparation, etc. Et la première moitié de saison est assez agréable, en fait : la relation Glover/Erskine fonctionne bien, les deux acteurs ont une bonne alchimie, et ils sont excellents dans l'action comme dans la romance balbutiante et l'espionnage pas très compétent.
Mais lorsque la seconde moitié arrive, les défauts que l'on pouvait percevoir en filigrane dans les premiers épisodes deviennent de plus en plus flagrants. Très tôt, en effet, on a l'impression d'un passage en avance rapide de la relation John/Jane... des ellipses, des raccourcis narratifs, des hors-champs, des réactions un peu artificielles (Jane qui trouve Paul Dano "sexy", juste histoire d'insérer une dose de jalousie dans le scénario) : cette impression est décuplée à partir de l'épisode 5 (un épisode au demeurant assez efficace, avec une mission d'extraction d'un Ron Perlman capricieux et intenable - qui tient lieu ici d'enfant à superviser pour le couple), qui effectue une sorte de bascule plus sérieuse.
C'est le début des complications pour la série, qui accélère alors dans la désintégration du couple Smith, raconte leurs missions en flashbacks résumés (sous le prétexte d'une séance de thérapie avec Sarah Paulson), et surligne au maximum les traits principaux de la caractérisation des personnages, jusqu'à les rendre relativement antipathiques. Jane, notamment, qui est présentée dès le début de la série comme, entre autres, froide, distante, manipulatrice, fermée et ambitieuse, est désormais réduite à ces seules caractéristiques, assez caricaturales (là où le personnage de Glover, naturellement plus cool, s'en sort mieux).
Entre cette caractérisation déséquilibrée, ce rythme incertain, ce ton plus négatif et les disputes qui se multiplient (ça s'insulte, ça se critique ouvertement, etc, le tout au premier degré), la seconde moitié de la saison s'avère donc nettement plus désagréable, d'autant que les raccourcis narratifs employés ici ou là (et déjà présents dans la première moitié de saison, mais globalement atténués par le côté romance et missions internationales) empêchent le spectateur de vraiment adhérer pleinement à l'évolution de ce couple dont il n'a finalement vu qu'une fraction de la vie privée et professionnelle, une évolution qui... sonne faux.
Et puis arrive l'épisode final, qui retrouve le côté dispute domestique avec des armes en tout genre du film de Pitt/Jolie - et ça fonctionne bien, avec pas mal d'action bien menée... mais le dénouement téléphoné déçoit un peu (y compris le cliffhanger final en mode Butch Cassidy et le Kid) et l'absence totale d'hésitation de John et Jane quand vient le moment de s'éliminer mutuellement contraste violemment avec la plus grosse partie de leur relation durant la saison.
En somme, je reste mitigé positif, et je suis persuadé que si la série avait plus pris son temps, avait duré 10 ou 12 épisodes, avec plus d'épisodes quasi-unitaires centrés sur la mission plutôt que sur la métaphore vie de couple/espionnage, le tout aurait bien mieux respiré, et l'évolution des personnages aurait paru bien plus naturelle.
En l'état, ce n'est pas désagréable, ça se regarde assez vite, mais il reste quelque chose de frustrant et d'inabouti dans l'écriture.
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The American Society of Magical Negroes (2024) :
Artiste un peu paumé, Aren (Justice Smith) est recruté par Roger (David Alan Grier) pour devenir membre de la Society of Magical Negroes, une organisation magique afroaméricaine dont le but premier est d'assurer le bien-être des Blancs et de les aider à trouver le bonheur... pour éviter qu'ils ne répercutent leur malheur sur les Afroaméricains. Mais dès sa première mission - aider Jason (Drew Tarver) à trouver le bonheur professionnel et amoureux -, Aren se trouve face à un dilemme, lorsqu'il tombe amoureux de Lizzie (An-Li Bogan), la collègue de travail de Jason, à qui elle est destinée...
Une comédie satirique américaine (forcément) écrite et réalisée par un ancien d'une émission satirique façon Daily Show... et ça se sent, puisque le film ressemble fortement à un postulat de sketch façon Key & Peele, étiré sur une centaine de minutes, avec ce que ça implique de résultats inégaux.
Forcément, lorsque l'on base tout un film sur des clichés scénaristiques dont on se moque (le magical negro, la petite amie qui soutient le héros, etc), il est préférable de proposer une satire mordante et aboutie, ce qui n'est pas vraiment le cas ici, puisque le métrage bascule rapidement dans une comédie romantique tout ce qu'il y a de plus banale et calibrée, avec les clichés inhérents à ce genre.
Le contraste est ainsi assez rude entre cette romance assez classique (elle fonctionne bien, cela dit, les deux acteurs sont sympathiques, et An-Li Bogan est charmante), et tout le propos racial du film, assez agressif et surligné, qui présente la vie des Afroaméricains comme une lutte constante, un martyre permanent qui oblige tous les Noirs à vivre constamment dans la peur, dans le mensonge, dans l'oppression, etc.
Loin de moi l'idée de minimiser l'expérience des Noirs américains, mais la manière maladroite dont le film s'y prend ici, en réduisant le racisme et la lutte afroaméricaine à des postulats de sketches et à une vision très américano-américaine du problème (on sent que le réalisateur-scénariste ne prend pas totalement au sérieux l'univers de son film, mais que le propos sur la condition misérable du peuple noir américain, lui, est très sérieux), n'aide pas à éviter que le message paraisse trop caricatural, voire geignard.
Et combiner tout cela à une romcom basique qui évoque toutes les autres romcoms au postulat similaire, façon "ange gardien/Cupidon qui tombe amoureux de la promise de celui qu'il doit aider à trouver l'âme sœur" ne fait que diluer un peu plus l'efficacité du tout.
Au final, malgré son titre provocant et son postulat osé, le film est assez inoffensif et gentillet, avec une conclusion assez plate et bavarde, qui n'a jamais l'impact qu'elle voudrait avoir. Ponctuellement, c'est amusant, mais globalement, c'est trop approximatif pour convaincre qui que ce soit.
2.5/6
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Road House (2024) :
Ancien combattant de l'UFC devenu célèbre pour avoir tué un adversaire dans un accès de rage, Dalton (Jake Gyllenhaal) accepte un poste de videur/responsable de la sécurité dans un bar-restaurant de Floride menacé par les hommes de mains de Ben Brandt (Billy Magnussen), un homme d'affaires local. Rapidement, il impose là sa marque, jusqu'à ce que Brandt fasse appel à Knox (Conor McGregor), un psychopathe imprévisible, pour se débarrasser de Dalton...
Un remake du Road House de 89, avec Patrick Swayze (film étrangement devenu culte outre-atlantique au fil des rediffusions), ce Road House 2024 a été confié à Doug Liman, et propose un Jake Gyllenhaal goguenard et passif dans le rôle principal.
Une combinaison un peu improbable, qui ne fonctionne pas réellement, malgré les efforts évidents de l'acteur pour se mettre dans une forme exemplaire.
Entre l'action inutilement renforcée au numérique (Liman a toujours bien aimé expérimenter avec la caméra, mais ici, c'est superflu), les personnages à l'épaisseur de papier-cigarette (on est dans un actioner basique des 80s, après tout), Gyllenhaal qui est en mode animal meurtri qui cache sa souffrance derrière un demi-sourire de façade, sa romance glaciale avec Daniela Melchior, le côté méta forcé avec la gamine précoce qui explique les ressemblances du script avec celui d'un western, et le grand final pétéradant over-ze-top, on se retrouve avec un film qui semble parfois aller à contre-courant de son scénario, ce qui fait que la mayonnaise ne prend pas vraiment.
Il y a bien Conor McGregor qui roule des mécaniques en méchant de cartoon déjanté (mais même là, on a l'impression d'une direction d'acteurs absente et d'un McGregor en roue libre), et qui s'avère un antagoniste amusant et menaçant... mais ça s'arrête là.
Ça aurait peut-être mérité un réalisateur plus décomplexé, comme un Bay.
2.25/6
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The Fall Guy (2024) :
Après un grave accident qui l'a laissé sur le carreau et a mis un terme à sa relation avec Jody (Emily Blunt), camérawoman, Colt Seavers (Ryan Gosling), cascadeur hollywoodien, est rappelé sur le tournage du premier long-métrage réalisé par Jody, une superproduction épique où il doit doubler Tom Ryder (Aaron Taylor-Johnson). Mais rapidement, Gail (Hannah Waddingham), la productrice, lui apprend que Tom a disparu...
La série L'homme qui tombe à pic était une de ces séries des années 80 fonctionnant sur un schéma bien établi : Colt Seavers (Lee Majors), cascadeur hollywoodien et chasseur de primes à ses heures perdues, utilise son savoir-faire et son côté casse-cou pour mener l'enquête et arrêter les méchants, avec l'aide de son cousin Howie (Douglas Barr), apprenti cascadeur et de la séduisante cascadeuse Jody (Heather Thomas). Rien d'exceptionnel, mais un divertissement typique de son époque, porté par le bagoût de Lee Majors, le générique mémorable, le sex appeal de Heather Thomas, et l'ambiance générale assez décontractée.
De tout cela, The Fall Guy, adaptation très libre signée David Leitch, ne garde que les noms des personnages, une pseudo-enquête, et le milieu des cascadeurs - qui parle à Leitch, forcément, lui-même étant ancien cascadeur. Ce qui a ses avantages, mais aussi ses inconvénients.
The Fall Guy est en effet une comédie romantique mâtinée d'action et de thriller, dans le milieu du cinéma, et tout repose ici sur l'alchimie entre les deux acteurs principaux. Pas trop de problèmes à ce niveau, je dois dire, même si Ryan Gosling est ici un peu trop propre sur lui et n'a pas assez de bagoût à mon goût. Et les scènes d'action, souvent tournées en réel (et pas en numérique) avec des cascadeurs, sont spectaculaires.
Là où ça a coincé un peu plus pour moi, c'est au niveau de l'équilibre entre les diverses parties du film. Ce n'est une surprise pour personne, mais Leitch, s'il est très fort au niveau de l'action, a aussi des difficultés à ne pas trop en faire à tous les niveaux : Atomic Blonde était ultra-stylisé et se prenait très au sérieux, en plus de souffrir d'un rythme inégal ; Deadpool 2 était sympathique mais assez bordélique et un peu trop long, du bigger louder à la limite de l'overdose ; Hobbs & Shaw était boursouflé et avait facilement 15 minutes de trop ; Bullet Train durait bien trop longtemps pour ce qu'il racontait, et partait dans du grand n'importe quoi...
Donc ici, on se retrouve avec une rom-com de 2h10, ce qui est forcément... trop. C'est trop long, c'est trop répétitif au niveau de la romance, c'est trop excentrique par moments (la scène du night club et des licornes n'auraient pas dépareillé dans un Deadpool), c'est trop basique au niveau scénaristique, c'est trop appuyé au niveau musical (le thème principal du film est I was made for loving you de KISS, ressorti tout au long du film, en boucle, sous forme de reprises, d'instrumentaux, de version orchestrale, mélancolique, etc - au bout de deux heures, je n'en pouvais plus) et au niveau des clins d'œil (le thème de Miami Vice, le bruitage de L'homme qui valait 3 milliards), c'est parfois trop caricatural (Hannah Waddingham semble tout droit sortie d'une sitcom), bref, c'est trop éloigné du pitch de base pour convaincre. Du moins, en ce qui me concerne, puisque la critique américaine semble avoir adoré (le film a fait un four au box-office, cela dit).
Et puis honnêtement, la reprise/réinvention miteuse du thème musical de la série dans le générique de fin, assortie d'un caméo naze et non-sensique de Lee Majors et Heather Thomas en post-crédits m'a laissé un goût amer dans la bouche.
2.5/6
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Presque quatre ans après la diffusion de la saison 1, critiquée en ces pages et assez médiocre, retour de Carnival Row l'année dernière, toujours sur Prime, cette fois-ci en 10 épisodes d'une heure... et avec un showrunner différent (Erik Oleson, showrunner de Daredevil, saison 3) qui reprend les commandes et tente d'apporter une conclusion au tout, le show ayant été annulé par Amazon en cours de production.
Carnival Row, saison 2 (2023) :
Plus que jamais, la société de Burgue est divisée par le racisme et les conflits : parqués dans le Row, le ghetto qui leur est réservé, les Fae peinent à subsister. Vignette (Cara Delevingne), toujours membre des Black Ravens, lutte contre l'oppresseur, tandis que Philo (Orlando Bloom) est sur le point d'annoncer publiquement l'identité de son père, pour secouer la haute société locale. En fuite, Imogen (Tamzin Merchant) et Agreus (David Gyasi), eux, finissent aux mains de la Nouvelle Aube, un mouvement révolutionnaire qui contrôle un pays rival. Et tout cela est bouleversé par une nouvelle série de meurtres inexplicables...
Pffff.... Ce fut laborieux.
Et pas uniquement parce qu'après avoir passé toute la saison 1 à tout centrer sur Vignette/Philo et sur leur histoire d'amour impossible, les scénaristes décident de tout exploser, en les séparant à la fois physiquement et sentimentalement.
Certes, c'est néanmoins l'un des problèmes de taille de la saison : Vignette est de plus en plus idiote et radicale, elle passe de groupe rebelle à groupe rebelle et n'en fait qu'à sa tête ; Philo ne s'assume pas en tant que demi-Fae, se bat, boit, finit en prison où il se prend pour Jack Sparrow (ou Gollum) et parle à une manifestation physique de son moi intérieur, se bat encore, etc ; et de manière générale, ce qui était le couple moteur de la saison 1 (pour le meilleur et pour le pire) n'est plus, séparé et embarqué dans des sous-intrigues pas totalement probantes.
Mais ce n'est pas le seul problème. La caractérisation bancale des personnages, notamment, et l'indécision des scénaristes sont deux soucis qui se combinent et donnent bon nombre de scènes et d'intrigues au développement cahotant, catapulté, et jamais très crédible.
Tout ce qui entoure la Nouvelle Aube, notamment, une sorte de substitut à la Révolution russe, dirigé par une Joanne Whalley sanguinaire et manipulatrice, dans un pays de l'Est où tout le monde est "égal" (sauf les ennemis de la patrie et les chiens de capitalistes, exécutés sommairement), où tout le monde s'appelle "Camarade" avec un gros accent prononcé, où toutes les possessions sont mises en commun, où le travail en usine est obligatoire pour le bien de la patrie, où l'on suit aveuglément les enseignements d'un petit livre rouge vert, et où se déroule toute la sous-intrigue d'Imogen et Agreus (qui prend un temps considérable).
Pas de suspense : c'est écrit avec des moufles, d'un point de vue très américain/occidental et caricatural, et plus la fin de saison approche, plus l'on lève les yeux au ciel, d'autant que se rajoute une opération de déstabilisation des grandes puissances capitalistes, avec des espions infiltrés qui soutiennent les soulèvements populaires locaux pour y répandre l'idéologie de la Nouvelle Aube et monter les classes sociales les unes contre les autres, blablabla.
Bref, un cadre très approximatif, où Imogen et Agreus passent le plus clair de leur temps à tenter de trouver leur place, la caractérisation d'Imogen lui faisant faire et dire tout et son contraire de manière très agaçante.
Le reste des personnages ne s'en sort pas vraiment mieux : la série passe une saison à mettre en place une relation entre Tourmaline (Karla Crome) l'ex-prostituée désormais en possession de dons magiques et de visions surnaturelles, et Darius (Ariyon Bakare), l'ex-soldat garou... avant de sacrifier ce dernier dans le final pour laisser place au mariage de Tourmaline et de Vignette, un peu sorti de nulle part. Le Chancellier (Arty Froushan) et Lady Longerbane (Caroline Ford) continuent leurs jeux de pouvoirs machiavéliens... avant d'être expulsés de la série à mi-saison.
Et ces changements brutaux de direction se retrouvent aussi au niveau de rebondissements oubliés en cours de route... notamment une certaine sulfateuse qui ne sera jamais utilisée (ce qui mène à une mort assez naze du big bad monster de la saison), ou encore l'épidémie qui frappe le Row mais est oubliée en cours de route.
Pour résumer, la saison 2 de Carnival Row donne une vraie impression de précipitation et d'approximation : le déroule des événements n'est pas toujours cohérent, les personnages réagissent bizarrement (au point de devenir pour la plupart antipathiques - Vignette, notamment, est égocentrée au possible), les changements d'orientation sont peu probants, la fin heureuse arrive comme un cheveu sur la soupe et globalement, ça n'est pas franchement meilleur que la saison 1.
À se demander si certains des acteurs, contractuellement obligés de revenir mais pas forcément motivés suite à l'accueil tiède de la première saison (ou au development hell de la saison 2), n'ont pas voulu imposer leurs idées çà et là, ou si la production n'a pas tenté de condenser plusieurs saisons de contenu en une ultime fournée de dix épisodes (je pense que l'interruption du tournage de la saison à mi-parcours pour cause de COVID explique beaucoup de choses...).
Quoiqu'il en soit, la série ne me manquera pas : certes, elle était ambitieuse, on ne peut le nier, mais elle n'était jamais à la hauteur de ses ambitions.
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On ne peut pas dire que la saison 1 de la relecture de Scooby-Doo par Mindy Kaling et ses collègues ait été un franc succès : une relecture cynique et abrasive, typiquement dans l'air du temps, paraissant constamment posséder un certain mépris pour le matériau d'origine, et présentant des personnages antipathiques bien loin du Scooby Gang que l'on connaît.
Une relecture qui, cependant, parvenait à conserver une certaine direction narrative et à aller au bout de ses idées et de son approche, à défaut de proposer quelque chose de satisfaisant.
Démolie par la critique et le Web, la série a cependant fait son retour plus tôt en avril 2024, et le résultat est... un sacré bordel.
Velma, saison 2 (2024) :
Trois semaines après la fin de la menace Victoria, une nouvelle série de meurtres frappe Crystal Cove, et Velma aimerait bien mener l'enquête... mais sa mère l'en empêche.
Paradoxalement, la saison 2 de Velma semble, dans un premier temps, revenir un peu sur la fin de saison précédente, qui faisait évoluer ses personnages dans une direction vaguement familière : plutôt que de faire se tourner Shaggy vers la marijuana pour soigner son stress, la saison 2 abandonne immédiatement cette piste, pour faire du personnage un stress eater chassant des hallucinations en mangeant ; Fred, lui, s'improvise chasseur de fantômes dans son van multicolore, devient brièvement prêtre, mais reste la risée de tout le monde.
Pourtant, dans le monde de Velma, les fantômes existent, la sorcellerie aussi (les Hex Girls apparaissent brièvement, ou plutôt, une Hex Girl apparaît, sous les traits d'une mère de famille wiccane particulièrement défraîchie), le Paradis et l'Enfer idem, et tout cela se marie assez mal avec l'intrigue de fond de cette année, une intrigue scientifique découlant directement de la saison précédente, centrée sur le project SCOOBI, et qui...
ATTENTION, SPOILERS.
... implique une bonne partie de la ville, et la grand-mère de Shaggy. Une grand-mère scientifique (antipathique et manipulatrice) qui transfère des cerveaux de corps en corps, et qui, avec l'armée, a créé Scrappy Doo, le grand méchant de la saison, et le responsable des meurtres qui, cette saison, frappent la ville.
Voilà donc l'essentiel de la saison : énormément de shipping Velma/Daphne, très envahissant, des meurtres, Scrappy-Doo en bad guy (comme c'est original !), des hallucinations, un fantôme, une possession, des relations secondaires inintéressantes (la mère de Velma et le père de Fred), une parodie du Breakfast Club où les personnages se moquent cyniquement de la nostalgie 80s et des parodies de ce genre, Daphne qui devient reine des cafards (une digression très Rick & Morty/Solar Opposites, totalement hors sujet) et dont on voyage dans l'inconscient (bof), une quantité phénoménale de gags qui tombent à plat, et, en guise de conclusion/cliffhanger, SPOILERS AGAIN, la mort de Velma, qui aide ses amis depuis l'au-delà.
Comme je le disais en intro, cette saison est bordélique. Elle fait illusion pendant sa première moitié, le temps que tout se remette en place, mais la dernière ligne droite de ces 10 épisodes parait fréquemment décousue, précipitée et chaotique, au point de me faire régulièrement décrocher des derniers épisodes, tant ils s'éparpillent dans des directions peu probantes.
Et puis reste ce problème de caractérisation au cœur de la série, dont le personnage principal est hautement détestable, mesquin, égocentrique, collant, pitoyable, et dont pourtant on sent bien que toutes les remarques acerbes, toutes les critiques féministes, toutes les piques envoyées ayant trait à la justice sociale et aux inégalités, etc, sont représentatives de l'opinion des scénaristes, et donc, sont supposées être perçues comme "positives".
Bref. La série semble miser sur une saison 3, mais vue l'évolution du programme, qui a perdu ici la structure narrative compétente de la première saison (l'une de ces rares qualités), ça risque d'être encore un cran en dessous...
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Dix épisodes d'une vingtaine de minutes au programme de la première saison de cette comédie Apple Tv+ showrunnée par deux vétérans de Parks and Recreation, et qui se trouve un peu au carrefour d'une workplace comedy, d'un Ted Lasso au féminin (pour la positivité et le côté feel-good), et des comédies dramatiques au format court d'antan sur Showtime...
Loot, saison 1 (2022) :
Lorsqu'elle découvre que son époux milliardaire de la tech (Adam Scott) la trompe, Molly (Maya Rudolph) demande le divorce, et hérite de près de 90 milliards de dollars. Elle décide alors de s'impliquer dans la fondation caritative qui porte son nom, et, avec son fidèle assistant Nicholas (Joel Kim Booster), elle fait la connaissance de ses employés principaux - Sofia (Michaela Jaé Rodriguez), la directrice stricte et professionnelle, Howard (Ron Funches), un cousin de Molly, Arthur (Nat Faxon), le comptable maladroit mais attachant, Rhonda (Meagen Fay) et Ainsley (Stephanie Styles) - et tente de se reconstruire en trouvant un nouveau but à sa vie...
Une comédie centrée autour de la reconstruction d'une femme aisée et oisive, qui découvre la réalité du monde qui l'entoure et développe une conscience sociale et humaine - rien de forcément novateur ou inédit, mais un postulat de départ qui permet de proposer une gallerie de personnages sympatoches, aux relations plus ou moins originales.
On a ainsi Nicholas, l'assistant gay wannabe acteur, qui trouve un soutien et une amitié inattendue auprès de Howard, nerd passionné d'anime et sous la coupe de sa petite-amie autoritaire ; leur rapprochement avec Arthur, père divorcé un peu coincé et balbutiant ; la romance impossible de ce dernier avec Molly (Faxon et Rudolph ont une excellente alchimie comique et romantique, d'ailleurs) ; les relations tendues entre Molly, dilletante totale mais qui a bon fond, avec Sofia, la responsable impliquée de la Fondation, etc, etc, etc.
Le tout sur fond de musique r'n'b et hip-hop californienne (on a droit à tous les classiques, de Mariah Carey à Snoop, en passant par Beyonce, etc), pour un programme agréable à suivre... mais pas forcément indispensable.
Pas tant pour le côté relations et shipping de la série, très appuyé mais efficace (encore que toute la sous-intrigue d'Olivier Martinez en vieux beau français ne fonctionne pas vraiment, tant il a pris un coup de vieux), que pour l'équilibre inégal entre les différentes facettes du show : le côté feel-good de la série a tendance à effacer un peu sa satire des grandes fortunes et son mordant, et inversement, la comédie de bureau assez classique, avec ses passages incontournables, ses quiproquos, ses personnages excentriques, est peut-être un peu trop prévisible et attendue pour être totalement efficace.
Au final, Loot est une série agréable à suivre, et qui propose un ton et une vibe similaires à ceux de Ted Lasso : ça a bon fond, c'est réconfortant, bienveillant, les personnages sont attachants... mais il manque un petit je-ne-sais-quoi pour que le tout décolle vraiment ou soit incontournable. Peut-être avec la saison 2 (récemment diffusée) ?
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Suite de la nouvelle série d'animation du MCU, X-Men '97, qui se veut une suite directe à la série animée X-Men des années 90 : après cinq premiers épisodes de 25-28 minutes inégaux mais se terminant de manière tragique et spectaculaire, place aux cinq derniers épisodes, diffusés comme toujours sur Disney +.
X-Men '97, saison 1 : première partie (2024) :
- 1x06 - "Lifedeath, part 2 " : Charles Xavier tente de convaincre les Shi'ars de l'accepter comme époux de leur Impératrice, mais finit par devoir choisir entre la Terre et sa bien-aimée ; Storm continue de faire face à l'Adversaire, manifestation de ses peurs et de ses doutes...
Bof. Encore un épisode coupé en deux, même si cette fois, les deux sous-intrigues sont entrelacées et se répondent, plutôt que d'être collées bout à bout de manière artificielle. Mais bof tout de même, à nouveau parce que le format de la série ne permet pas à son récit d'avoir la résonance émotionnelle nécessaire pour que tout fonctionne... pas quand tout est découpé pour ne pas dépasser les dix minutes.
Xavier et Lilandra ? Pas forcément désagréable, avec un caméo de Ronan l'accusateur, et c'est très bigarré, mais ça reste un peu ampoulé, et il est difficile de s'attacher aux enjeux de cette relation amoureuse quand le script présuppose que le spectateur se souvient parfaitement de toutes les saisons de la série originale ; Storm et l'Adversaire ? Peut-être plus embêtant encore, puisque là, tout est centré sur le traumatisme de la perte des pouvoirs de Storm, qu'elle retrouve ici en un clin d'œil (au cours d'une jolie scène de transformation à deux doigts de la magical girl).
Bref, j'ai un peu de mal avec le format du show, qui rend tout précipité, et avec le fait que les scénaristes peinent un peu à s'y adapter.
- 1x07 - "Bright Eyes" : Alors que les mutants se remettent difficilement du massacre de Genosha, Rogue fait cavalier seul et tente de trouver les responsables.
Un épisode qui renoue avec l'intrigue de fond de la saison, et adopte un ton assez mélodramatique, avec une Rogue bouleversée, qui croise le chemin de Captain America, du General Ross, et finit par tuer Trask après que ce dernier ait parlé. De quoi révéler le big bad de la saison, Bastion, qui travaille avec Sinister pour mettre au point une nouvelle génération de sentinelles.
Intéressant, même si je ne suis pas ultra-familier du personnage de Bastion (son design est assez quelconque, pour l'instant), et que le côté Cylon/agent dormant des nouvelles sentinelles fait forcément un peu déjà vu aujourd'hui.
- 1x08 - "Tolerance is Extinction - Part 1" : Face à la menace des hybrides sentinelles, les X-men passent à l'action, et recherchent des informations sur Bastion. Mais l'évasion de Magneto donne le coup d'envoi à une guerre ouverte entre mutants et humains...
Un épisode assez chargé en exposition, histoire de bien expliciter le pourquoi du comment de Bastion, une brève référence aux sages de Kamar-Taj et aux points fixes du temps, et pas mal d'action plutôt dynamique, avec l'activation de tous les hybrides.
Pas désagréable, même si le problème de condenser tant d'intrigues et d'éléments en épisodes de 30 minutes enlève pas mal de l'impact du récit.
- 1x09 - "Tolerance is Extinction - Part 2" : De retour sur Terre, Xavier tente de restaurer la paix entre humains et mutants, mais doit pour cela se confronter à Magneto, sur son astéroïde.
À nouveau un épisode plein d'action qui, malheureusement, pâtit encore de la précipitation globale de la série, puisqu'à aucun moment les enjeux, le compte à rebours de 12 heures (très artificiel), les décisions de chacun, les deux équipes de X-men, etc, n'ont le poids qu'ils mériteraient d'avoir.
À l'image du cliffhanger de fin, durant lequel Magneto arrache l'adamantium du squelette de Logan : un moment iconique du comic-book, qui ici paraît presque forcé, et à deux doigts du fanservice gratuit (à l'image des costumes vintage et de la réplique sur les tenues en cuir noir).
- 1x10 - "Tolerance is Extinction - Part 3" : Le duel psychique de Xavier et Magneto touche à son terme, alors même que le Phénix assure la survie de Jean, et que l'affrontement final contre Bastion prend place...
Une conclusion de saison très spectaculaire, mais qui embraye directement sur les épisodes précédents, encore une fois sans laisser le temps de réagir ou de souffler aux personnages comme au spectateur.
Après, c'était assez réussi, notamment visuellement (même si je continue à trouver le design de Bastion assez laid... car très/trop 90s)... mais ça reste très frustrant.
- Bilan saisonnier -
Je ressors mitigé de cette saison, comme je l'ai mentionné fréquemment au gré des épisodes : pourtant, formellement, c'est tout ce que l'on pouvait attendre d'un tel revival, respectueux de son modèle, du matériau d'origine, plutôt bien produit, et assez ambitieux.
Mais voilà : je n'ai jamais eu grande nostalgie pour la série originale (au delà de son générique), et cela explique probablement pourquoi je ne partage pas l'enthousiasme débridé du Web envers cette série. À en croire l'interwebz, cette série serait la meilleure chose produite par Marvel depuis Infinity War ou Endgame, une réussite totale sans le moindre défaut, et si tu n'adores pas, c'est que tu n'es pas un vrai fan des X-men.
## Au programme : des films et des séries, pour un minimum de quatre critiques par semaine...##
Self Reliance (2024) :
Tommy (Jake Johnson), quadragénaire paumé de LA, reçoit une invitation improbable à participer à un jeu unique : s'il parvient à survivre pendant 30 jours à des chasseurs qui n'ont pas le droit de s'en prendre à lui s'il n'est pas seul, il gagnera un million de dollars. Sans hésiter, Tommy accepte, et il doit désormais trouver un compagnon d'infortune pour parvenir au bout du jeu...
Une comédie absurde produite par Lonely Island, diffusée sur Hulu, et écrite/réalisée/interprétée par Jake Johnson, qui prend un postulat façon Squid Game ("vous êtes au fond du trou, vous n'avez plus rien à perdre, voulez-vous participer à un jeu potentiellement fatal mais qui pourrait vous rendre riche ?") et The Game (1997) pour en faire un semi-thriller/semi-comédie romantique pas désagréable du tout, à la distribution plutôt sympathique, notamment dans les seconds rôles (Biff Wiff est particulièrement attachant), et qui parle de solitude, de besoin de compagnie humaine, de développement personnel, de routine quotidienne insupportable, etc (on sent bien que le tout a été écrit pendant le confinement).
Rien d'exceptionnel au programme, mais pour un premier film, c'est suffisamment bien rythmé et tenu pour qu'on ne s'ennuie pas.
3.75/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000), sur celui-ci (1001-2000) ou bien ce dernier (2000+)...
Grève des scénaristes oblige, une suite et fin assez catapultée pour cette saison 2 de Quantum Leap, requelle de la série des années 90, sous la forme de cinq épisodes diffusés à partir de fin janvier dernier, rapidement pénalisés par des audiences plus que faibles, et par une annulation de la série.
Code Quantum, saison 2 - première partie (2x09-13 - 2024) :
Toujours épris d'Hannah (Eliza Taylor), Ben (Raymond Lee) continue ses sauts d'époque en époque, alors même que le malfaisant Gideon Rydge (James Frain) tente de prendre le contrôle du projet Quantum Leap.
Mouais. L'un des problèmes principaux de la première partie de cette saison 2, outre son écriture parfois maladroite en matière de problèmes sociaux (un souci récurrent du reboot), c'était son orientation toujours plus relationnelle et sentimentale, avec une Addison qui trouve quelqu'un d'autre, et un Ben qui s'éprend d'Hannah, une jeune femme qu'il croise encore et encore tout au long de ses sauts.
Et si Ben et Hannah ont effectivement nettement plus d'alchimie que Ben et Addison, la relation a été rapidement surexposée par les scénaristes, insérée dans près de la moitié des épisodes de la demi-saison : c'est là tout le problème des séries modernes aux saisons raccourcies. Dans un programme de 22 épisodes, avec des épisodes stand-alone, les scénaristes auraient pu répartie cette sous-intrigue pour ne pas l'épuiser trop vite, et s'autoriser des épisodes plus légers et décomplexés.
Ici, dans une saison de 13 épisodes, ils finissent par revenir systématiquement sur cette romance impossible, et cela finit par phagocyter le reste du programme, tout en le rendant souvent trop dramatique pour son propre bien.
C'est d'autant plus perceptible dans cette seconde moitié de saison que tout ne tourne plus qu'autour de ça : Ben saute dans le corps d'un chasseur de prime... dont la proie est le beau-frère d'Hannah ; Ben sauve Hannah et son fils d'un immeuble en feu ; Ben tente de sauver un pilote de course avec l'aide du fils d'Hannah qui habite tout près... et le reste du temps, même quand Hannah n'apparaît pas dans un épisode (comme l'épisode 10, un épisode de chasse au trésor balourd écrit par la même scénariste/activiste transgenre que l'épisode équivalent en saison 1, et tout aussi didactique et maladroit ; ou le 11, avec Ben en cameraman qui aide une journaliste à exposer une histoire de pesticide cancérigène), c'est le côté sentimental de la série qui reste sur le devant de la scène.
Au point que les sauts temporels de Ben ne sont réellement plus qu'une préoccupation secondaire de la série : Addison aide à peine Ben, la temporalité et le lieu ne sont que des informations données après coup, et les enjeux des sauts sont souvent limités, bouclés à l'arrache en fin d'épisode.
Parce que voilà, le vrai souci de ce reboot de Quantum Leap, il est là : multiplier les personnages secondaires de l'équipe implique de leur donner quelque chose à faire. Et entre ça, l'intrigue du grand méchant menaçant (un James Frain qui cabotine en super-méchant de cartoon à l'origin story prévisible et peu satisfaisante) et le carré (?) amoureux existant entre Addison, Ben, Hannah et Tom... ça ne laisse plus beaucoup de place pour des missions hebdomadaires développées et satisfaisantes.
Et donc, quand arrive la fin de saison, et que les scénaristes décident de redoubler d'efforts pour concrétiser la relation Addison/Ben (qui désormais leapent ensemble), on ne peut que lever les yeux au ciel.
En tant que saison, cette fournée de 13 épisodes était déséquilibrée et souvent frustrante ; en tant que revival de Code Quantum, le show a toujours peiné à trouver un équilibre entre exigences de la tv moderne, format épisodique du programme, refus de la nostalgie et shipping envahissant qui n'a jamais séduit les fans.
Dans l'absolu, la tentative était honorable, mais pour être totalement franc, le résultat n'a jamais été totalement convaincant, et l'annulation de la série au terme de cette seconde année est relativement peu surprenante (d'autant que le budget semblait avoir rétréci, au vu des cascades cheaps, et du nombre croissant de scènes tournées à Universal Studios)...
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Pendant une semaine, pour fêter Walpurgis, la nuit des Sorcières, ce 30 avril, célébrons Halloween au printemps, avec une poignée de séries fantastiques et de films d'horreur...
Shining Vale, saison 2 (2023) :
Tout juste sortie de l'asile, Patricia (Courteney Cox) réintègre le domicile familial, où elle tente de se réintégrer, et de ramener les Phelps à une vie normale. Plus facile à dire qu'à faire, d'autant que son roman a été publié sans son accord et pousse ses lectrices au meurtre, et que Pat est toujours sur le point de retomber dans la folie... ou du moins, dans un monde des plus surnaturels.
La saison 1 de Shining Vale était un hybride étrange entre série d'horreur et comédie sarcastique, une variation décomplexée sur The Shining dont le format court apportait ici un rythme et une décontraction agréables... jusqu'à ce que les scénaristes perdent le contrôle de ce rythme, de la structure et de la cohérence du tout à mesure que la fin de saison approchait.
Sans surprise, il en va exactement de même de cette saison 2, l'ultime de la série (annulée depuis), mais qui louche de manière beaucoup plus appuyée sur Rosemary's Baby et autres engences sataniques. Finies (ou presque), les manifestations fantômatiques de Rosemary (Mira Sorvino), ici remplacées par la présence envahissante de Ruth, la voisine (à nouveau interprétée par Sorvino) adepte des herbes et autres concotions étranges.
Et Courteney Cox de sombrer à nouveau dans la folie, à peine sortie de l'asile (car son assurance ne la prenait plus en charge). C'est là tout son parcours, cette saison : elle revient chez elle, tente de renouer avec sa famille et de se faire pardonner pour ses actes, elle tombe enceinte, et se persuade qu'elle a couché avec le diable. Terry, lui, est amnésique et réapprend à vivre, jusqu'à ce que, soudain, il reprenne du poil de la bête, mette sa femme enceinte, se booste à la testostérone, et décide de devenir le nouveau maire de la ville. Il y a aussi Gaynor, qui se rebelle et couche avec un séduisant prêtre italien potentiellement imaginaire ; et enfin Jake, qui découvre des passages secrets dans les murs et devient stoner dans cette cachette.
Autant de sous-intrigues entremêlées qui, il faut bien l'avouer, aboutissent à un tout à peine cohérent. Surtout à partir de la mi-saison, quand les événements s'accélèrent tellement qu'à nouveau, on a l'impression qu'il manque une partie du scénario, pas aidé par une production qui s'amuse à place ici ou là des rêves, des hallucinations, des avances rapides de plusieurs mois, des montages, etc.
Encore une fois, donc, la série, si elle est dynamique et amusante à suivre (et à tourner, visiblement, vu que tout le monde y met une véritable énergie), paraît aussi tout sauf maîtrisée, trop éparpillée et brouillonne pour convaincre totalement, et laissant délibérément de nombreuses zones d'ombre, certainement pour les expliquer (ou pas) lors d'une suite qui n'aura pas lieu.
Au final, donc, un programme assez frustrant, plein d'éléments agréables et drôles, mais manquant vraiment trop de rigueur pour n'être autre chose qu'une curiosité télévisuelle un peu bordélique.
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Nouvelle série d'animation du MCU (ou du moins, du multivers du MCU), X-Men '97 se veut une suite à la série animée X-Men des années 90, en dix épisodes de 25-28 minutes, diffusés sur Disney +.
Un projet délibérément nostalgique et rétro à tous les niveaux (animation, musique, caractérisation et doublage), qui adapte de nouvelles intrigues des comic-books dans la continuité du show de 92-97, sous la supervision scénaristique de Beau DeMayo, showrunner controversé qui a été remplacé au terme de l'écriture des deux premières saisons...
X-Men '97, saison 1 : première partie (2024) :
- 1x01 - "To Me, My X-Men" : Suite à la mort du Professeur Xavier, Cyclope tente de se faire à son nouveau rôle de leader de l'équipe, alors même que des groupuscules humains anti-mutants attaquent ces derniers à l'aide d'anciennes armes provenant de Sentinelles...
Un premier épisode classique, qui repose bien les enjeux de la série et sa chronologie. Pas désagréable, même si en soi, l'épisode n'est pas forcément ultra-mémorable.
- 1x02 - "Mutant Liberation Begins" : Afin de prouver sa bonne foi, Magneto, désormais à la tête des X-Men, accepte d'être fait prisonnier pour comparution devant un tribunal international. Mais une insurrection populaire bouleverse la situation...
Le procès de Magneto, mais en mode Insurrection du 6 janvier, et avec des conséquences intrigantes : Ororo perd ses pouvoirs, victime de l'X-Cutioner, Gambit devient jaloux de la relation Magneto/Rogue, et les premières graines de Genosha (qui semble être pensé ici comme une version de Krakoa) sont semées. Intéressant.
- 1x03 - "Fire Made Flesh" : Jean Grey découvre qu'elle est en réalité le clone de la véritable Jean, produit d'une expérimentation de Mr Sinister. Mais bien vite, l'influence de ce dernier fait basculer ce clone vers le côté obscur...
Hmm. Pas vraiment convaincu par cet épisode qui passe en avance rapide toute la vie de Madelyne Pryor, de la découverte de son statut de clone à sa transformation en Goblin Queen, jusqu'à une résolution très catapultée... et espère ainsi parvenir à rendre justice à un arc scénaristique aux conséquences traumatiques pour certains des personnages.
Mais non, ça tombe un peu à plat, les réactions sont forcées, les noms et le côté fétichiste sortent de nulle part, bref, ça frustre plus qu'autre chose, alors qu'en intrigue de fond sur plusieurs épisodes, ça aurait mieux fonctionné.
- 1x04 - "Motendo / Lifedeath – Part 1" : Alors que Storm tente de retrouver ses pouvoirs auprès de Forge, un inventeur natif-américain aux pouvoirs mutants, Jubilée et Roberto sont enlevés par Mojo, qui les plonge dans un jeu vidéo retraçant les plus grandes aventures des X-Men...
À nouveau, un épisode plus frustrant qu'autre chose, notamment parce qu'il est en réalité composé de deux mini-épisodes présentés bout à bout, plutôt que d'entrelacer ces sous-intrigues dans la totalité de l'intrigue.
D'un côté, Jubilee et Roberto dans un hommage rigolo aux jeux vidéo X-men des 90s façon beat'em up. C'est amusant, notamment formellement parlant, mais l'embryon de tentative maladroite d'ajouter un propos sur la nostalgie et le refus d'aller de l'avant (c'est le 18e anniversaire de Jubilée, et elle revisite ses souvenirs) est tellement sous-développé qu'il échoue totalement.
Forcément, puisque les scénaristes ont cru bon de raccourcir au maximum cette intrigue pour adapter une partie de Lifedeath, un one-shot culte de la bande dessinée... ici malheureusement précipité, et n'atteignant jamais la moindre charge émotionnelle probante. Dommage.
- 1x05 - "Remember It" : Lorsque Genosha est acceptée comme nation indépendante par les Nations Unies, Magneto est désigné comme son leader, et il choisit Rogue pour régner à ses côtés. Mais cette situation idyllique ne dure pas...
Là, c'est tout l'inverse : la charge émotionnelle est très présente, et ça ressemblait diablement à une fin de saison avec cliffhanger, puisqu'après une grosse partie très soap (Scott et Jean qui ont des problèmes, Wolverine qui s'en mêle, Gambit toujours jaloux de Magneto), assez typique des X-Men, voilà que toute la partie "Genokoa" - qui pourtant avait commencé de manière très posée, avec un gala et de nombreux caméos - vire au cauchemar : Cable arrive, mais trop tard pour avertir les mutants de leur génocide imminent, qui se produit lorsque des sentinelles attaquent en masse.
C'est ultra-spectaculaire (on sent qu'il ont gardé une grosse partie du budget pour les scènes d'action de cet épisode), il y a des morts héroïques et émouvantes (qui seront probablement retconnées ultérieurement), bref, ça fonctionne très bien, et ça donne un point de chute percutant à cette première moitié de saison.
(à suivre...)
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