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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Un film, un jour (ou presque) #1518 : Snake Eyes (2021)

Publié le 31 Août 2021 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Critiques éclair, Fantastique, Review, Science-Fiction, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Snake Eyes (Snake Eyes : G.I. Joe Origins - 2021) :

Dévoré par la vengeance, "Snake Eyes" (Henry Golding) ne souhaite qu'une chose : venger son père, assassiné par un criminel lorsque le jeune homme était enfant. Recruté par Kenta (Takehiro Hira), un yakuza qui lui promet de l'aider dans sa quête de vengeance, Snake Eyes joue désormais les trafiquants d'armes à Los Angeles. Jusqu'à ce qu'il croise le chemin de Tommy (Andrew Koji), dont le clan ninja des Arashikage cherche à faire tomber Kenta : les deux hommes sympathisent, et Snake Eyes rejoint le clan pour s'y entraîner... et pour l'infiltrer pour le compte de Kenta.

Aïe. Les deux précédents longs-métrages GI Joe étaient loin d'être des chefs d'œuvre (voir mes critiques ici et ), et je n'ai même pas de véritable intérêt ou nostalgie pour le personnage de Snake Eyes, mais cette origin story rate totalement le coche à mes yeux.

En même temps, partir d'un personnage de ninja muet, couvert de noir des pieds à la tête, un guerrier solitaire accompagné de son chien loup, et arriver au personnage incarné par Henry Golding... c'était un choix créatif audacieux.

Pas forcément très judicieux, mais audacieux.

Parce que si certaines grandes lignes du background de Snake Eyes sont respectées (le traumatisme du personnage, sa relation avec le clan Arashikage et avec Tommy, la structure du clan), le film parvient à ignorer le reste (oubliés le silence et le loup, ainsi que le masque, qui n'arrive qu'à la toute fin ; oublié le passé de militaire) et à faire de Snake Eyes un personnage tout simplement antipathique, obsédé par la vengeance, qui trahit sa famille d'adoption pour parvenir à ses fins... là où Storm Shadow, traditionnellement le méchant de l'histoire, apparaît sous un jour nettement plus sympathique, et suscite l'empathie du spectateur.

C'est un peu paradoxal, je dois dire : on se retrouve donc avec un blockbuster d'action dont le héros est en réalité un anti-héros jamais attachant ou intéressant, et qui n'a aucune alchimie avec les autres personnages. Sa caractérisation est donc aux fraises, la manière dont il reçoit son nom aussi, mais quelque part, ce n'est pas surprenant : écrit par le scénariste de nombreuses suites DTV Disney, du reboot de Charlie's Angels (aïe), du Hercule de The Rock (re-aïe), de la suite de Blanche-Neige et le Chasseur (zzzz) et de l'adaptation live de La Belle et la Bête (re-re-aïe), et réalisé par Robert Schwentke (RIPD, les suites de Divergent...), Snake Eyes est d'une platitude confondante, constamment victime des mauvais instincts et de l'incompétence de sa production.

C'est bien simple, pendant une bonne heure, voire plus (les deux tiers du film, en fait), le métrage n'est jamais intéressant, assez mal filmé (beaucoup de caméra portée tremblotante, de plans ultra-serrés déformant les visages), visuellement plutôt laid (des néons partout) et dépourvu de la moindre énergie... ce qui est problématique pour un film d'action.

Ça décolle cependant un peu durant la dernière demi-heure, qui concentre un maximum d'action débridée et explosive (tout en insérant au forceps les personnages de la Baronne et de Scarlett, pas ultra-convaincants), mais c'est un peu trop tard, et même là, les problèmes de mise en image de l'action restent présents (tout comme une incapacité à capitaliser sur les idées les plus comic-book du film - serpents géants, vieux maîtres ninjas qui se camouflent, pierre magique...).

Tout le monde a beau faire de son mieux à l'écran, ça ne suffit pas, et je dois avouer que je me suis rarement autant ennuyé devant un film d'arts martiaux et de ninjas. Après, si l'inversion des rôles Snake/Tommy avait été voulue, ça aurait pu être intéressant d'un point de vue créatif...

2/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Un film, un jour (ou presque) #1517 : Baby Boss 2 - Une Affaire de Famille (2021)

Publié le 30 Août 2021 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Animation, Jeunesse, Review, Dreamworks, Aventure, Science-Fiction, Science Fiction

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Baby Boss 2 : Une Affaire de Famille (The Boss Baby : Family Business - 2021) :

Désormais adulte et père de famille, Tim (James Marsden) a deux filles, Tabitha (Ariana Greenblatt), une enfant studieuse de 7 ans, et Tina (Amy Sedaris), encore bébé. Mais Tabitha s'éloigne de plus en plus de ses parents, et lorsque Tina révèle à son père qu'elle est un Baby Boss, Tim apprend que le Dr Armstrong (Jeff Goldblum), qui dirige l'école où va Tabitha, a de sombres desseins, et veut conquérir la planète. Contre leur gré, Tim et son frère Ted (Alec Baldwin), devenu richissime businessman, sont alors transformés en bébés par Tina, et envoyés en infiltration dans l'école du Dr Armstrong...

Une suite assez insupportable au premier Baby Boss, que j'ai totalement oublié, et à la série Netflix, que je n'ai jamais vue... ce qui n'aide pas forcément à apprécier ce second volet, lequel suppose que le spectateur vient tout juste de visionner ces derniers, et se souvient parfaitement de tous ses détails et des règles de cet univers chaotique et capillotracté, des règles que le scénario ne réexpliquera jamais.

Plus gênant, le film tente de feinter le spectateur en lui promettant un film différent, aux thématiques plus matures (le premier tiers du film est centré sur les adultes, et porte sur le concept des enfants qui grandissent et qui s'éloignent des parents) avant de retransformer par magie ses protagonistes en bébés, et de les envoyer à l'école des bébés, pour une redite des gags habituels de la franchise.

Certes. Pourquoi pas, dans l'absolu, la série des Baby Boss a un public conquis d'avance, et autant tout faire pour lui plaire, mais... le problème, c'est que le tout est assez mal structuré, pas particulièrement intéressant, et surtout particulièrement hystérique et gueulard.

On sent que l'intention première, derrière tout ça, c'est d'atteindre un côté Tex Avery, et de présenter une tornade d'énergie et de couleurs psychédéliques à l'écran - sauf que trop, c'est trop, et que les choix musicaux (la séquence Time Warp, *soupir*) trahissent un réalisateur et une équipe créative bien décidés à te hurler au visage que tu dois t'amuser, que ce qu'il y a à l'écran est drôle, alors pourquoi tu ne ris pas, bon sang !!!!

Bref, j'ai trouvé le tout assez fatigant, pas forcément aidé par des acteurs de doublage se contentant de rejouer leur partition habituelle (Marsden est bon, mais Goldblum, Baldwin et surtout Amy Sedaris finissent par agacer), par un passage "aidons Tabitha à trouver confiance en elle et à chanter une chanson spécialement composée pour le film" insipide, et par des gags souvent forcés.

Ah, et puis bizarrement, il se dégage du film une étrange ambiance hivernale et festive (neige, décorations, spectacle de Noël, etc), comme si ce Baby Boss 2 avait eu une sortie prévue à Noël, et qu'il avait été repoussé au milieu de l'été par la pandémie...

2/6

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Blog Update ! - Août 2021

Publié le 29 Août 2021 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Les bilans de Sygbab, Review, Télévision, Update

Un mois d'août un peu nerveux chez les Téléphages Anonymes, puisque j'ai pris un certain retard sur la programmation de ce blog, et que j'ai passé le mois en flux tendu. Rien de bien dramatique, cependant, et cela m'a permis de publier des critiques de nouveautés, nouveautés qui commencent enfin à revenir en salles...

#1496 : MillenniuM After the MillenniuM (2019) - 4/6

#1497 : Hitman et Bodyguard 2 (2021) - 2/6

#1498 : Batman - Un Long Halloween, deuxième partie (2021) - 3.5/6

#1499 : Fast & Furious 9 (2021) - 2/6

#1500 : Arnaque à Hollywood (2021) - 2.5/6

#1501 : Cruella (2021) - 2.5/6

#1502 : America - Le Film (2021) - 1.5/6

#1503 : Plan B (2021) - 3/6

#1504 : Supps - The Movie (2019) - 3/6

#1505 : Jungle Cruise (2021) - 4/6

#1506 : The Suicide Squad (2021) - 4.25/6

#1507 : Ainbo, princesse d'Amazonie (2021) - 3.25/6

#1508 : Infinite (2021) - 2/6

#1509 : How It Ends (2021) - 2/6

#1510 : Jolt (2021) - 2.5/6

#1511 : SWASHBUCKLING - Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl (2003) - 4.5/6

#1512 : SWASHBUCKLING - Pirates des Caraïbes 2 : Le Secret du Coffre Maudit (2006) - 3.5/6

#1513 : SWASHBUCKLING - Pirates des Caraïbes 3 : Jusqu'au bout du monde (2007) - 3.25/6

#1514 : SWASHBUCKLING - Pirates (1986) - 2/6

#1515 : SWASHBUCKLING - Thugs of Hindostan (2018) - 2.75/6

#1516 : SWASHBUCKLING - L'Île aux pirates (1995) - 3/6

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# Bilan :

Un mois qui a commencé de manière agréable, par un documentaire sympathique (bien qu'incomplet) sur la série MillenniuM, série culte s'il en est, et qui s'est terminé par une semaine consacré aux pirates et autres aventuriers des sept mers, de quoi faire le point sur la franchise Pirates des Caraïbes et les films qui l'ont influencée.

Entre ces deux pôles, beaucoup de variété et des nouveautés, et une évidence : la pandémie a permis aux studios de se débarrasser de leurs films les moins réussis, et le passage par la case streaming vaut désormais à ces métrages une certaine indulgence critique et publique, qu'ils n'auraient pas forcément eue s'ils étaient sortis en salle ("ouais, ce n'est pas terrible, mais inclus dans l'abonnement X ou Y, et regardé dans son canapé, ça passe").

Et réciproquement, certains films qui auraient été plutôt bien reçus en salle sont plus sèchement critiqués lorsqu'ils sortent directement en VOD, tant les conditions du streaming à domicile sont particulièrement adaptées à une critique superficielle, en quasi-temps réel, avec un œil sur le film et un autre sur sur les réseaux sociaux.

C'est regrettable, mais c'est ainsi pour le moment, et il faut donc prendre avec beaucoup de pincettes (enfin, plus que d'habitude), les critiques professionnelles et amateures qui fleurissent en ce moment un peu partout. Et je m'inclus dans le lot...

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# Film(s) du mois :

Un trio de tête particulièrement divertissant, entre le premier Pirates des Caraïbes, qu'on ne présente plus, le récent Jungle Cruise avec The Rock (un film qui marche directement dans les traces de la franchise POTC et de la Momie), et The Suicide Squad de James Gunn, qui redonne un peu de peps à l'univers DC cinématographique.

 

# Flop(s) du mois :

On a le choix, à vrai dire, mais se démarquent vraiment du lot Infinite, avec Wahlberg, une variation médiocre et sans intérêt sur le thème de l'immortalité, avec des cascades numériques over-the-top ; d'ailleurs, en parlant de cascades numériques débiles, Fast & Furious 9, bigger, louder, et vraiment dumber ; et enfin, America, le film, un métrage d'animation qui ressemble à une version (très) longue d'un épisode de Drunk History, délayée sur plus de 90 minutes, insipide et pas inspirée.

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# Petit écran :

Un mois assez calme, consacré à la fin de mon intégrale Superstore (bilans de la saison 4, 5 et 6 accessibles en cliquant ici, et ), une série sympathique mais qui n'aura jamais réussi à me convaincre pleinement, cherchant trop à centrer le programme sur une romance, et à reproduire ainsi le succès de The Office.

Autre intégrale, ce mois-ci, celle des trois saisons de la série animée Jurassic World - Camp Cretaceous (saison 1, 2 et 3) : rien de particulièrement qualitatif ou exceptionnel, mais un programme pour enfants agréables à suivre, avec des dinosaures réussis, et une intégration intéressante à la continuité des films.

Et pour finir, difficile de conclure sans mentionner Jack of All Trades, la série historico-rigolarde de Bruce Campbell : c'est léger, c'est fun, c'est estival, et ça rentre parfaitement dans une semaine Swashbuckling pleine d'aventures.

 

Retrouvez aussi les bilans de toutes les séries critiquées jusqu'à présent en ces pages depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.

 

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# À venir :

En septembre, dernière ligne droite avant le début de l'Halloween Oktorrorfest 2021 : au programme, des sorties 2021 (Snake Eyes, Free Guy, The Green Knight...), de l'animation (Vivo, Boss Baby 2...), la publication d'un bilan MCU vs DCEU, et plein d'autres choses, dont de nouvelles séries fraîchement diffusées (Marvel's What If...?, Star Trek Lower Decks, Les Maîtres de l'Univers, Black Monday...).

 

Et comme toujours, vous pouvez retrouver toutes les mises à jour du blog sur la page Updates, ainsi que la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Les bilans de Lurdo : SEMAINE SWASHBUCKLING - Jack, le vengeur masqué - Intégrale : saison 1 et 2 (2000)

Publié le 29 Août 2021 par Lurdo dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Histoire, Les bilans de Lurdo, Review, Romance, Science-Fiction, Télévision, USA, Science Fiction

Au programme : pendant une semaine, des pirates, de l'aventure, et de la chasse au trésor !

Il y a bien longtemps, de 1994 à 2001, Universal produisait l'Action Pack, un bloc de deux heures de séries conçues par Renaissance Pictures (le studio de Sam Raimi et de Rob Tapert) vendu pour une diffusion en syndication - au programme, Hercule, Xena, TekWar, Cleopatra 2525... et Jack of All Trades, une série historico-comique en deux saisons (pour 22 épisodes d'une vingtaine de minutes environ) qui revisitait les récits de cape et d'épée (et le Zorro de Disney) de manière rigolarde, avec Bruce Campbell dans le rôle titre...

Jack, le vengeur masqué - Intégrale : saison 1 et 2 (Jack of All Trades, season 1 & 2 - 2000) :

À la fin du XIXe siècle, l'agent Jack Stiles (Bruce Campbell) est envoyé sur l'île française de Pulau-Pulau par le Président Jefferson pour y défendre les intérêts américains. Sur place, il rencontre la belle Emilia Rothschild (Angela Dotchin), représentante de la couronne britannique, et ensemble, ils vont se battre contre de multiples menaces, notamment celle de Napoléon Bonaparte (Verne Troyer)... mais pour ce faire et protéger son anonymat, Jack va se déguiser et adopter l'identité du Daring Dragoon, un justicier masqué de légende.

Et difficile de trouver beaucoup de choses à dire sur cette série, tant elle est à la fois simple et efficace, obéissant à une formule bien rodée et joliment décomplexée : un Bruce Campbell au pic de sa Bruce Campbell-itude arrogante, graveleuse et vantarde, une Angela Dotchin charmante et pleine de répondant, du shipping impossible entre les deux protagonistes, un côté exotique assez rafraîchissant, des scènes d'action gérées par les mêmes équipes que le Hercule de Sorbo, des duels à l'épée, des accents français caricaturaux, un ton globalement déconneur et goguenard, et plein de one-liners et de clins d'œil à la petite et la grande Histoire...

À partir de là, on adhère ou pas à ce programme léger, coloré et dynamique, qui ne se prend jamais au sérieux, et qui enchaîne les versions déglinguées des personnages historiques (Verne Troyer en Napoléon sociopathe, le Marquis de Sade en mode club BDSM, Barbe-Noire qui crache du feu et lèche tout ce qui bouge, un sultan très problématique qui fait d'Emilia sa nouvelle épouse, un pseudo-Capitaine Nemo interprété par Michael Hurst de Hercule, l'Impératrice Catherine de Russie à la recherche de son étalon disparu, un Roi George totalement fou, Lewis et Clark totalement paranos...) sans le moindre complexe.

Et puis tout cela, sans même mentionner les personnages les plus récurrents, qui sont pour beaucoup dans le capital sympathie du programme : le Gouverneur Croque (Stuert Devenie), pleutre, couard, cocu, constamment humilié par son frère Napoléon, et j'en passe ; son bras droit Brogard (Stephen Papps), chef de la garde qui veut la mort du Dragoon ; et Jean-Claude, le perroquet alcoolique et fêtard qui transmet tous les messages de Jack et Emilia, et qui possède un accent français digne de Pépé le putois.

Bref, Jack le vengeur masqué est un programme très très agréable à suivre : ce n'est pas forcément très fin (on sent que Campbell était producteur exécutif du show), certains épisodes sont un ton en dessous (l'épisode de l'amnésie d'Emilia est un peu hystérique, celui de Benjamin Franklin et Barbe-Noire est saoulant), mais le format de la série, ainsi que l'alchimie indubitable entre les deux acteurs principaux en font une série rafraîchissante, pour peu que l'on accroche au second degré très prononcé du tout, et que l'on ne se prenne pas trop au sérieux...

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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

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Un film, un jour (ou presque) #1516 : SEMAINE SWASHBUCKLING - L'Île aux pirates (1995)

Publié le 28 Août 2021 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Review, Romance, USA

Au programme : pendant une semaine, des pirates, de l'aventure, et de la chasse au trésor !

L'Île aux pirates (Cutthroat Island - 1995) :

Réputée pour sa piraterie et ses hauts-faits criminels dans les Caraïbes, Morgan Adams (Geena Davis) hérite du navire et de l'équipage de son père, ainsi que de l'une des trois parties d'une carte mystérieuse menant au trésor de la mythique Cutthroat Island. Avec l'aide de William Shaw (Matthew Modine), un arnaqueur, Morgan tente alors de trouver les deux pièces manquantes, traquée par la Marine royale du Gouverneur Ainslee (Patrick Malahide), et par l'oncle malfaisant de Morgan, le cruel Dawg Brown (Frank Langella)...

Un flop assez retentissant entré dans l'histoire, produit par Carolco (alors à l'agonie), et réalisé par Renny Harlin (qui a ainsi sélectionné son épouse Geena Davis dans le rôle principal), l'Île aux Pirates a littéralement tué le genre du film de pirates pendant près de dix ans, jusqu'au premier Pirates des Caraïbes.

Et c'est frustrant, car le film est loin d'être désastreux, même s'il chauffe constamment le chaud et le froid sur tous les plans.

Le casting ? Davis est excellente dans l'action, mais en pilotage automatique le reste du temps. Modine apporte une bonne dose de charisme et de décontraction, mais sa coupe de cheveux moderne et californienne casse un peu l'illusion. Les seconds rôles ont des personnalités et des looks intéressants, mais la post-synchro est souvent inégale. Langella fait un méchant mémorable, mais les représentants de la Royal Navy sont transparents.

La réalisation ? Les plans spectaculaires et épiques se succèdent, mais alternent avec d'autres choix artistiques qui laissent perplexes, et souffrent d'une continuité plans larges/plans serrés assez médiocre. Les cascades ? Très spectaculaires, en effet, voire même époustouflantes... sauf lorsque l'on voit clairement que c'est une doublure masculine très virile aux mains de bucheron qui est déguisée en Geena Davis. La photographie ? Parfois pleine d'atmosphère, parfois sentant le studio étriqué à plein nez.

Les combats ? Impressionnants, sauf lorsque la moitié des protagonistes finit couverte d'un sang trop clair et factice... La musique ? L'une des meilleures compositions de John Debney et un thème mémorable... malheureusement trop répété et découpé au gré des montages et remontages du film.

Bref : en tant que film de pirates "sérieux" (= pas de surnaturel), Cuththroat Island est somme toute très agréable à suivre, et ne mérite pas forcément sa réputation de bouse absolue. Après, ça n'en fait pas forcément un très bon film dans sa globalité, mais ça reste tout à fait regardable. Il faut simplement avoir conscience de ses défauts, conséquences du chaos global dans lequel le film a été tourné et produit.

Un petit 3/6

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Un film, un jour (ou presque) #1515 : SEMAINE SWASHBUCKLING - Thugs of Hindostan (2018)

Publié le 27 Août 2021 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Histoire, Musique, Review, Romance, Inde

Au programme : pendant une semaine, des pirates, de l'aventure, et de la chasse au trésor !

Thugs of Hindostan (2018) :

En 1795, alors que la Compagnie des Indes prend progressivement le pouvoir en Inde, éliminant toute opposition sur son passage, se dresse devant eux un groupe de résistants menés par Azaad (Amitabh Bachchan) et par Zafira (Fatima Sana Shaikh), qu'il a sauvée, enfant, d'un massacre perpétré par les Anglais. Pour infiltrer ces rebelles qui écument les océans aux commandes d'un navire volé, John Clive (Lloyd Owen), à la tête de la Compagnie, recrute les services de Firangi Mallah (Aamir Khan), un petit arnaqueur excentrique prêt à trahir quiconque au service du plus offrant...

Réponse indienne évidente au succès des Pirates des Caraïbes, ces Thugs of Hindostan (littéralement les "Brigands de l'Hindustan") en reprennent clairement la forme, ainsi qu'une grosse partie des ficelles narratives et des arguments : un protagoniste excentrique et baratineur, électron libre au milieu d'un conflits entre pirates et autorités coloniales oppressives, et qui passe son temps à trahir tout le monde ; de grandes batailles navales et des abordages improbables ; des cascades décomplexées ; tout un propos sur la liberté et la fin d'une ère ; une durée excessive et des boursouflures narratives ; certaines sonorités de la bande originale...

Le tout, bien évidemment, à la sauce Bollywoodienne, avec passages musicaux de rigueur (mais pas forcément très probants), personnage féminin un peu creux uniquement là pour ses pas de danse et sa plastique (et encore, j'ai franchement eu du mal avec Katrina Kaif et son collagène), effets approximatifs, et nombre de plans pseudo-impressionnants souvent au ralenti.

Et puis il y a ce rythme défaillant, à mi-chemin entre les longueurs habituelles des fresques historiques de Bollywood, et celles des Pirates des Caraïbes : la première moitié du film se regarde plutôt sans problème (même si l'on ne peut s'empêcher de se demander pourquoi les personnages de la Royal Navy, incarnés par des acteurs anglais, parlent en hindi, y compris entre eux... sauf dans une scène aléatoire arrivant dans la seconde moitié du film), mais la deuxième freine un peu des quatre fers, souffrant d'un gros ventre mou et d'une multiplication des trahisons en tous genres.

Parce qu'en plus, le script est assez convenu : on voit venir ses rebondissements de très loin, et il n'y a pas grande surprise tout au long de ces 2 h 45 de film. Guère surprenant, donc, de voir que le métrage s'est fait étriller par la critique, et a plus ou moins fait un bide.

Dommage, car il y a du bon : Aamir Khan, notamment, est charismatique dans son rôle principal de clown sans foi ni loi, les décors et extérieurs sont plutôt beaux, et il y a clairement du travail et des idées derrière tout cela... mais ça s'essouffle trop vite pour convaincre, et plus l'on s'approche du final, moins le film convainc, tant dans son récit que dans ses effets numériques (et je ne parle même pas des personnages secondaires sous-développés).

Du 3.5 dans sa première moitié, pour rater de peu la moyenne, au final, avec un

2.75/6

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Un film, un jour (ou presque) #1514 : SEMAINE SWASHBUCKLING - Pirates (1986)

Publié le 26 Août 2021 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, France, Tunisie, Romance

Au programme : pendant une semaine, des pirates, de l'aventure, et de la chasse au trésor !

Pirates (1986) :

En 1659, le vieux pirate Thomas Red (Walter Matthau) et son garçon de cabine Jean-Baptiste, dit "la Grenouille" (Cris Campion), sont récupérés, naufragés, par l'équipage du Neptune, un galion espagnol qui ramène vers l'Espagne un trône aztèque en or. Aussitôt, Red fomente une mutinerie pour prendre contrôle du navire et dérober le trône, tandis que Grenouille, de son côté, s'éprend de Maria-Dolores (Charlotte Lewis), la nièce du gouverneur de Maracaibo, qui voyage à bord. Mais entre les deux hommes et leurs objectifs se dresse l'implacable lieutenant Don Alfonso de la Torré (Damien Thomas)...

Vu dans les années 90, ce film de Roman Polanski ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable. Après une ou deux tentatives (infructueuses) de revisionnage depuis lors, tous les dix ans environ, j'ai enfin réussi à revoir ce Pirates... et le mot qui définit bien le film est "laborieux".

Il n'est pas dénué de qualités : la direction artistique (le galion, notamment, est impressionnant), les costumes, l'énergie de tous les acteurs, le côté crasseux et poisseux de l'univers... mais même aujourd'hui, avec du recul, je n'accroche pas vraiment à la proposition de Polanski, à laquelle il manque un souffle épique, un sens de l'aventure, et surtout, du rythme.

C'est bien simple, Pirates est nonchalant dans tout ce qu'il entreprend : ses péripéties, ses abordages, ses combats, tout est filmé de manière assez plate et statique, et le film n'a pas grande énergie, se perdant dans un scénario aux rebondissements peu palpitants, à la post-synchronisation et aux accents approximatifs, à l'illustration musicale assez transparente, et qui, en deux heures, raconte l'équivalent de dix minutes d'un Pirates des Caraïbes ou d'un film plus nerveux.

Et comme en plus ce n'est ni particulièrement drôle, ni particulièrement surprenant... bof.

2/6

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Un film, un jour (ou presque) #1513 : SEMAINE SWASHBUCKLING - Pirates des Caraïbes 3 : Jusqu'au bout du monde (2007)

Publié le 25 Août 2021 par Lurdo dans POTC, Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Cinéma, Fantastique, Disney, Review, Jeunesse, Romance, USA

Au programme : pendant une semaine, des pirates, de l'aventure, et de la chasse au trésor !

Pirates des Caraïbes 3 : Jusqu'au Bout du Monde (Pirates of the Caribbean : At World's End - 2007) :

Face à la menace croissante de la Compagnie des Indes, qui contrôle désormais Davy Jones (Bill Nighy) et fait régner la terreur sur les océans, Barbossa (Geoffrey Rush), Elizabeth Swann (Keira Knightley) et Will Turner (Orlando Bloom) tentent de réunir la confrérie de Pirates des sept mers, pour les convaincre d'unir leurs forces contre leur ennemi commun, et de libérer la puissance de Calypso, déesse des océans maintenue captive dans un corps humain. Mais avant tout, il va falloir retrouver Jack Sparrow (Johnny Depp), perdu dans l'au-delà pirate...

Dernière partie de la trilogie initiale POTC, une dernière partie encore plus bigger louder, longer que la précédente, et dont les défauts sont encore plus exacerbés : le film dure encore plus longtemps ; tout le monde se trahit allègrement à de multiples reprises, jusqu'à ce que le spectateur oublie qui est allié avec qui ; l'action est toujours plus improbable (on est dans le swashbuckling poussé à l'extrême, avec par exemple Sparrow et Davy Jones qui se battent en duel en haut d'un mat en pleine tempête et au cœur d'un maelstrom sans jamais être déséquilibrés, ou Sparrow qui se prend pour Tarzan entre les mats) ; le scénario frustre fréquemment avec une mythologie confuse, sous-expliquée, et en faisant des choix paradoxaux et décevants (le Kraken mort hors-champ, la grande bataille navale qui n'a jamais lieu, Calypso qui disparaît totalement du métrage une fois libérée, la sous-intrigue oubliée de Chow-Yun Fat qui prend Swann pour Calypso) ; tout le monde cabotine de plus en plus, avec en prime un humour un poil plus lourd, décomplexé et graveleux, çà et là...

Mais paradoxalement, la carte blanche clairement laissée à Verbinski et à l'équipe scénaristique donne aussi lieu à plein de bonnes choses, depuis cette introduction glaçante sur Hoist the Colors (Zimmer était motivé, pour ce troisième volet, et ses thèmes, notamment le thème romantique, sont des réussites), en passant par ce sentiment de fin d'une ère qui imprègne tout le métrage, ce face à face singeant Ennio Morricone et les westerns spaghettis, toute la séquence surréaliste de l'au-delà pirate (avec le Black Pearl voguant dans le désert), le conseil des pirates (qui s'éternise un peu, mais reste sympathique), ou encore le grand affrontement final, certes frustrant sous bien des rapports, mais aussi toujours spectaculaire, lisible, divertissant et épique (le mariage en pleine bataille)...

Un film frustrant, donc, boursouflé de partout (à l'instar de The Lone Ranger, tiens), qui ressemble un peu à un amalgame brouillon de toutes les idées en vrac que Verbinski et son équipe avaient encore en stock, mais qui reste néanmoins un blockbuster agréable à suivre, réservant son lot de scènes mémorables et énergiques, et possédant une vision artistique et une identité que l'on ne peut nier.

3.25/6

(les critiques des autres volets sont toutes en ligne et accessibles en cliquant ici)

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Un film, un jour (ou presque) #1512 : SEMAINE SWASHBUCKLING - Pirates des Caraïbes 2 : Le Secret du Coffre Maudit (2006)

Publié le 24 Août 2021 par Lurdo dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Cinéma, Fantastique, Disney, Review, Jeunesse, Romance, USA, POTC

Au programme : pendant une semaine, des pirates, de l'aventure, et de la chasse au trésor !

Pirates des Caraïbes 2 : Le Secret du Coffre Maudit (Pirates of the Caribbean : Dean Man's Chest - 2006) :

Sous la direction de Lord Beckett (Tom Hollander), la Compagnie des Indes resserre son étau sur le monde des pirates, et tente de mettre la main sur la clé et le coffre de Davy Jones (Bill Nighy), qui lui permettraient de contrôle les sept mers. C'est ainsi que Will Turner (Orlando Bloom) et Elizabeth Swann (Keira Knightley) se retrouvent à nouveau embarqués dans une aventure improbable à la poursuite de Jack Sparrow (Johnny Depp), dont la boussole magique est capable de pointer la direction de ces objets de légende. Mais le Hollandais Volant de Jones rôde, et a lui aussi des vues sur l'âme de Sparrow...

Pirates des Caraïbes 2 : une suite mise en chantier précipitamment suite au succès du premier film, écrite et réécrite dans l'urgence (le tournage a débuté sans script finalisé), et pour laquelle Gore Verbinski et ses scénaristes ont plus ou moins eu carte blanche... le résultat, c'est un métrage en deux parties qui se veut être l'Empire Contre-attaque de sa trilogie, un bigger louder longer gentiment brouillon qui prend un peu l'eau de partout dans sa première heure lourde en exposition, mais parvient à rester à flot grâce à l'énergie de sa seconde moitié, à son sens du spectaculaire, à ses effets spéciaux excellents et à sa distribution.

Le film est donc plus long que le premier, le scénario encore plus capillotracté et bourré de digressions, les protagonistes encore plus nombreux, et Hans Zimmer (probablement frustré que la bande originale du premier film ait connu un tel succès sans qu'il soit crédité) revient à la musique, pour un résultat intéressant, bien que souffrant un peu d'un mixage trop confus à mon goût (les réenregistrements de la musique de la trilogie par le Prague Philharmonic leur redonnent à ce titre une seconde jeunesse).

Le tout est tout de même très sympathique à suivre, bien qu'un niveau en dessous de l'original : la vision atmosphérique et sombre du monde de la piraterie, mise en place dans le film original, reste très présente et efficace (pour ne pas dire macabre dans certains plans, comme ces corbeaux qui dévorent les yeux des prisonniers), le slapstick de Sparrow, véritable électron libre, reste globalement drôle, et certaines scènes sont très réussies, tant visuellement que conceptuellement. Sans oublier Davy Jones et son équipage, somptueux.

Reste que l'on sent que le projet, en prenant tant d'ampleur, a un peu échappé à ses créateurs, et qu'il en résulte des boursouflures et des digressions que l'ultime volet de la trilogie ne feront qu'amplifier ; en l'état, ce Dead Man's Chest est plein de bonnes idées, de direction artistique inspirée, de réussites technologiques, de moments épiques, de personnages secondaires amusants et intéressants (la Compagnie des indes, pas trop, mais j'ai redécouvert Tia Dalma en VO, alors que je n'appréciais pas vraiment son personnage cliché en VF) etc... mais la structure et le squelette du récit sont un peu trop bancals et brouillons pour que chacune de ces qualités ait vraiment le temps de briller ou de se démarquer. Dommage.

3.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #1511 : SEMAINE SWASHBUCKLING - Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl (2003)

Publié le 23 Août 2021 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Disney, Jeunesse, Review, Romance, USA, POTC

Au programme : pendant une semaine, des pirates, de l'aventure, et de la chasse au trésor !

Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl (Pirates of the Caribbean : The Curse of the Black Pearl - 2003) :

Elizabeth Swann (Keira Knightley), fille du gouverneur de Port Royal, se retrouve embarquée dans une aventure inattendue lorsque son amitié avec William Turner (Orlando Bloom), un forgeron, la fait tomber aux mains de Barbossa (Geoffrey Rush), Capitaine du Black Pearl et de son équipage de pirates immortels et maudits. Sans oublier Jack Sparrow (Johnny Depp), ancien capitaine du Black Pearl, bien décidé à récupérer le navire des mains de ceux qui l'ont trahi...

Et l'on commence cette semaine Swashbuckling et piraterie avec un indéboulonnable du genre, jamais chroniqué en ces pages alors que deux de ses suites l'ont été : le premier Pirates des Caraïbes, signé Gore Verbinski, et produit par Jerry Bruckheimer.

Difficile de revenir sur un tel film sans prendre en compte l'influence qu'il a eu sur son genre cinématographique, et sur le blockbuster moderne : de la musique de Zimmer/Badelt, en passant par le savant mélange d'action et d'humour dont on retrouve la formule dans les Marvel ou d'autres films Disney comme Jungle Cruise.

POTC n'a pas forcément innové, mais a remis le genre du film de pirates au goût du jour, et a redonné un coup de fouet à une formule trop souvent délaissée : le film d'aventures familial et dynamique, à la durée de plus de deux heures.

Un film confié à Verbinski, qui a apporté au métrage et à ses suites un véritable point de vue bien à lui : dès les premières images, on sent un véritable soin apporté à l'atmosphère de cet univers, plus sombre et crasseuse que ce que l'on aurait pu attendre d'un film Disney.

Effets spéciaux mémorables, univers très tactile et crédible (avec ces immenses navires, ces batailles épiques, ces pirates aux trognes décaties, etc), thème principal ronge-crâne (avec le recul, on pardonnera à la bande originale son côté un peu trop synthétique et dérivatif, surtout lorsque l'on se souvient que Hans Zimmer ne croyait tellement pas au projet qu'il a refilé de vieilles bandes démos à ses sbires - dont Badelt - en leur disant de se débrouiller avec tout ça), gros moyens techniques, et bien entendu, une distribution qui joue le jeu à fond, totalement dominée par l'interprétation improbable de Johnny Depp.

On pourra regretter qu'Orlando Bloom soit éclipsé par tous ses partenaires de jeu (c'est le personnage qui veut un peu ça, et il regagne un peu en charisme vers la fin du film, mais bon...) et il est assez intéressant de constater que déjà, dans ce premier film, on peut déceler des éléments qui préfigurent ce qui commencera à poser problème dans les deux suites : quelques longueurs (le film aurait gagné à être plus court d'un quart d'heure), une overdose de trahisons et de retournements de veste, une structure un peu brouillonne...

Mais ce premier film de la saga est tellement généreux et dynamique que cela ne pose pas vraiment de problème.

4.5/6

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Les bilans de Lurdo : Superstore, saison 6 (2020)

Publié le 22 Août 2021 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Romance, Sitcom, USA, NBC, Superstore

Quelle était compliquée, la saison 5 de Superstore : le créateur de la série est parti, et les scénaristes, sans direction, ont fait beaucoup de surplace, se rabattant in fine sur une Sandra prenant une place accrue, et sur une nouvelle évolution catapultée de la carrière d'Amy, afin de permettre le départ prévu d'America Ferrera.

De quoi chambouler les cartes, ou presque, puisque l'annulation de la série, annoncée très tôt dans la diffusion de cette saison 6 raccourcie (15 épisodes seulement), a obligé l'équipe créative à bouleverser une nouvelle fois ses plans pour offrir une fin honorable à leur programme... tout cela, en pleine pandémie.

Superstore, saison 6 (2020) :

Confrontés à la pandémie du coronavirus, le personnel de Cloud 9 tente de s'adapter, et de gérer de front cette crise, ainsi que le départ d'Amy pour la Californie...

Une saison finale qui tente ainsi de concilier le départ de l'un de ses personnages principaux, un nombre d'épisodes réduit, l'annulation annoncée du show, et son tournage dans des conditions pandémiques compliquées : difficile d'en attendre grand chose de spectaculaire, surtout sur les talons d'une saison 5 en demi-teinte, qui avait forcé l'évolution professionnelle d'Amy pour aboutir ici, en début de saison, à une rupture sentimentale pas particulièrement convaincante.

Donc, sans surprise, on se retrouve avec une ultime saison dans la droite lignée de la précédente, jamais particulièrement mémorable ou drôle, et qui très souvent préfère botter en touche afin d'assurer à ses personnages la fin heureuse prévue de longue date pour eux.

Le nouveau couple formé par Jonah et l'avocate de Carol (Maria Thayer) ? Évacué hors-champ en 5 épisodes, pour laisser de la place au grand retour d'Amy dans le final. Dina et son vétérinaire ? Idem, pour faire plaisir aux shippers Dina/Garrett. Cheyenne ? Elle se retrouve promue floor supervisor (au terme d'une campagne brutale qui humilie Jonah), et continue de se montrer un peu trop cassante et mean girl pour son propre bien. Glenn ? Il retrouve le poste de gérant après le départ d'Amy.

Et il en va de même à de multiples niveaux du show, un show qui aime systématiquement revenir au status quo pour ne pas trop prendre de risques.

Et puis il faut bien admettre que toute la première partie de la saison, qui s'attarde sur le coronavirus, les gestes barrières, etc, a déjà assez mal vieilli, ou du moins, ne donne pas vraiment envie de se replonger dans cette période désagréable de notre histoire, alors qu'on en sort à peine. D'autant que les scénaristes semblent (naturellement) un peu dépassés par les événements, et peinent à trouver des angles originaux pour approcher ces problèmes...

Fatigués, les scénaristes se rabattent alors sur les classiques : privé d'Amy (qui se sépare de lui de manière totalement forcée et artificielle), Jonah tourne en rond, il végète, il est pitoyable, il devient la cible de tout le monde, dans un déluge de cringe humor assez lassant ; à côté, la série tente un peu de social, mais le cœur n'y est pas, comme dans l'épisode sur le racisme et les réparations, particulièrement laborieux et maladroit ; d'autant que la caractérisation de la bande part dans tous les sens, avec des personnages tour à tour détestables (la réaction de tout le monde suite à la mort du chat de Sara), profondément stupides (l'épisode conspirationniste, l'inondation), ou tout simplement pas forcément cohérents avec eux-mêmes (Dina, dans le final)...

On sent que la fin est proche, et progressivement, au fil de la saison, les scénaristes forcent ainsi certains rebondissements ou certaines évolutions, pour être sûrs d'arriver en temps et en heure aux fins qu'ils ont en tête (et que les fans hardcore du show réclament) : Mateo se retrouve fiancé, la chaîne Cloud 9 ferme subitement ses portes, Amy revient, et voilà, un grand final qui joue ouvertement la carte de l'émotion, et se finit bien pour tout le monde, bon gré mal gré (il y aurait d'ailleurs pas mal de choses à dire sur cette conclusion et sur son montage musical "tout est bien qui finit bien", qui présente pourtant des situations que la série n'avait eu de cesse de dénoncer tout au long de ses 6 saisons : Cloud 9 a fermé, dévoré par un géant de la vpc, mais ce n'est pas grave, les cinq ou six personnages principaux - les seuls qui comptent, visiblement - ont retrouvé du travail dans un entrepôt ! Whouhou !).

Un épisode final plein de fanservice, et qui est à l'image de la série, consumée par le shipping relatif au couple principal et souffrant d'une écriture n'osant pas aller au bout de ses ambitions ou de son excentricité, sacrifiant fréquemment le bon sens et le caractère de ses personnages sur l'autel des rebondissements de fin de saison jamais totalement assumés...

Superstore, un programme qui effleure les sujets de société de la working class sans totalement les traiter, et qui préfère les évacuer au profit des ressorts habituels du genre workplace comedy, et d'un status quo narratif confortable et bien pratique... mais aussi une série qui s'en sort systématiquement grâce au capital sympathie de la plus grande partie de sa distribution.

Dans l'ensemble, un bilan mitigé positif, pour moi : le programme a son charme, clairement, et je comprends totalement que de nombreux spectateurs y aient vu le digne successeur de The Office ou de Parks & Recreation, mais l'écriture ne m'a jamais semblé totalement à la hauteur de cette tâche difficile, sans même parler du problème Jonah/Amy. Et puis tous les bouleversements créatifs de la série n'ont pas aidé cette dernière à trouver une homogénéité suffisante pour me séduire.

En l'état, je rangerai seulement Superstore dans la catégorie des sitcoms sympatoches, sans plus, un bon niveau en dessous de ses aînées : cela en fera probablement bondir certains, mais c'est ce qui arrive lorsque l'on fait reposer une énorme partie de sa série sur les aléas sentimentaux de deux personnages polarisants - si l'on n'accroche pas à ces derniers, c'est une grosse partie de l'intérêt de la série qui se volatilise... surtout durant des saisons de 22 épisodes.

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Les bilans de Lurdo : Jurassic World - La Colo du Crétacé, saison 3 (2021)

Publié le 21 Août 2021 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Comédie, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Review, Science-Fiction, Science Fiction, Thriller, Netflix, Télévision, USA, Animation

Après une première saison agréablement surprenante (toutes proportions gardées), et une saison 2 qui parvenait à conserver le rythme et le ton de la s1, malgré quelques premiers épisodes un peu balbutiants, place à la saison 3 de cette série d'animation Netflix, une troisième fournée de 10 épisodes à l'étrange parfum de saison finale...

Jurassic World - La Colo du Crétacé, saison 3 (Jurassic World : Camp Cretaceous, season 3 - 2021) :

Alors que le petit groupe de rescapés tente toujours de trouver un moyen de quitter l'île, ils découvrent le yacht personnel de Mitch et Tiff, encore amarré à quai. Mais le navire est endommagé, et une créature difforme et sanguinaire, créée par le Dr Wu, rode désormais dans le parc laissé à l'abandon...

Une troisième saison qui se structure un peu comme la précédente, avec quelques premiers épisodes de remplissage et de remise en place, pas toujours ultra passionnants, et une suite qui passe la seconde, et confronte les adolescents à la menace du Scorpios Rex, un dinosaure génétiquement modifié assez laid, mais paradoxalement plutôt réussi.

La menace du Scorpios est ainsi présente en filigrane pendant toute la saison, d'abord en pointillé au travers de brèves scènes teasers de fin d'épisode, puis de manière plus frontale, à la mi-saison, lorsque la créature commence à semer la panique dans ce qu'il reste du parc, en s'en prenant à tous les dinosaures.

De quoi apporter une certaine tension au récit, après plusieurs premiers épisodes plus intéressés par la psychologie et l'amitié des personnages principaux ; sans oublier qu'ils sont encore des ados immatures prompts aux décisions stupides, la série se permet de développer leurs liens, et d'évoquer ce que pourrait devenir leur amitié après un éventuel sauvetage.

Ce n'est pas forcément d'une profondeur inédite dans le genre, et il reste des scories d'écriture çà ou là, mais globalement, c'est tout à fait honorable sur ce plan, et cela trouve sa justification une fois l'action engagée : plus le temps de vraiment trop s'attarder sur les personnages quand ils sont traqués par deux Scorpios Rex, ou lorsque le Dr Wu et ses mercenaires (la série ainsi rattrape le flashback du début de Jurassic World : Fallen Kingdom) débarquent sur l'île et prennent des otages.

Et puis le fanservice fonctionne, avec une apparition de Blue, un renvoi direct au premier Jurassic Park dans la réalisation et le montage, la musique, etc...

Bref, une saison 3 efficace, mais à la conclusion sans appel, qui voit le petit groupe s'échapper enfin de l'île à bord d'un bateau. Certes, il y a bien un dinosaure à bord (Blue ?), et il y a toujours la possibilité que le petit groupe échoue sur une autre île pleine de dinosaures... mais ça ressemblait tout de même à une fin de série.

Ce qui n'est pas plus mal, après tout : la production n'a pas à avoir honte de ce qu'elle a accompli au travers de ces trois saisons, et il est toujours préférable de s'arrêter avant de sauter le requin... ou plutôt, ici, de sauter le mosasaure.

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Un film, un jour (ou presque) #1510 : Jolt (2021)

Publié le 20 Août 2021 par Lurdo dans Action, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Review, Romance, Science-Fiction, Thriller, USA, UK, Amazon, Science Fiction

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Jolt (2021) :

Victime de trouble explosif intermittent, Lindy (Kate Beckinsale) est incapable de se contrôler, et sombre dans une rage destructrice et surhumaine dès qu'elle est un peu énervée. Pour éviter le pire, elle utilise un traitement expérimental conçu par le Dr Ivan Munchin (Stanley Tucci) : des électrodes fixées sur son corps, qu'elle active manuellement pour déclencher une brève électrocution apaisante et éviter les crises. Mais lorsqu'elle s'éprend de Justin (Jay Courtney), qui l'accepte pour ce qu'elle est, et qui est assassiné peu de temps après, elle décide de le venger et de trouver le responsable de ce meurtre...

Une production Millennium Films (ce qui donne déjà une bonne idée de ce à quoi s'attendre) diffusée sur Amazon et réalisée par Tanya Wexler, réalisatrice de Oh My God ! et de Buffaloed, deux métrages bien éloignés de cet actioner basique et simpliste, lorgnant très fortement sur un mélange de Hulk, de la duologie Hyper Tension et d'Anger Management.

Seul point commun des films de la réalisatrice, des protagonistes principaux féminins et forts, et leurs rapports aux hommes et à la société : ici, une Lindy désabusée, en manque d'amour, mais qui finit le film sur fond musical de "I don't need a man, i need a manucure" qui veut tout dire.

Et donc, voilà à peu près tout le film : un sous-Jason Statham avec une Kate Beckinsale botoxée dans le rôle principal, dont la doublure cascade à la perruque voyante casse des têtes lors de combats mal montés, au fil d'un récit cousu de fil blanc aux rebondissements tous télégraphiés (le sort de Courtney) et à la post-synchro parfois approximative.

Ça se regarde comme un DTV basique et quelconque, et Beckinsale y met du sien, avec un petit second degré britannique qui passe bien, mais c'est ultra-quelconque, ça manque de folie, le rythme est inégal et c'est assez laid visuellement. Et puis la fin, en mode Nick Fury qui tease une suite, mouais bof.

2.5/6​​​​​​

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Un film, un jour (ou presque) #1509 : How It Ends (2021)

Publié le 19 Août 2021 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Romance, Review, USA, Science-Fiction, Science Fiction

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How It Ends (2021) :

Alors que la fin du monde est sur le point de se produire par la chute d'une comète sur Terre, Liza (Zoe Lister-Jones), une Californienne, traverse Los Angeles en compagnie de son âme d'adolescente (Cailee Spaeny), pour faire le point sur sa vie, sur ses regrets, et finir son existence en beauté...

Aïe. Sur un postulat assez classique (les quelques heures avant l'apocalypse - These Final Hours, This is the End, Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare, pour les versions les plus récentes), avec un titre dérivatif (cf le How It Ends de 2018), voici donc une comédie indépendante américaine écrite, réalisée et interprétée par Zoe Lister-Jones, une chouchoute de la presse US et des critiques... et qui, sans grande surprise, finit par être un métrage ultra-nombriliste et aux tendances hipster californien assez agaçantes.

Déjà, premier problème évident : le film a été tourné en pleine pandémie, d'où des rues de LA totalement désertes, et des scènes toutes filmées en extérieur, avec deux mètres de distance entre tous les acteurs, et une forte impression de succession de mini-sketches inaboutis à peine liés par la narration (car réalisés en fonction des disponibilités de chacun).

Cette impression de défilé auto-satisfait de tous les amis de la réalisatrice-scénariste-comédienne (Olivia Wilde, Fred Armisen, Lamorne Morris, Helen Hunt, Nick Kroll, Whitney Cummings, Bobby Lee, Paul Scheer, Charlie Day, Colin Hanks, etc), tantôt pour faire leur numéro vaguement comique, tantôt pour une scène larmoyante et dramatique, finit par agacer, d'autant que le tout finit par n'être qu'un prétexte à une grosse séance de thérapie, là aussi assez typiquement californienne et américaine.

Il fallait s'en douter, avec cette idée de base d'avoir la protagoniste accompagnée de son moi intérieur adolescent (excellente Cailee Spaeny, qui confirme tout le bien que je pensais d'elle dans Pacific Rim 2 et dans The Craft, de la même réalisatrice - critique à venir ici dans quelques mois, lors de l'Halloween Oktorrorfest 2021), constamment là pour la pousser à prendre des risques et la confronter à ses névroses et ses échecs d'adulte, on ne pouvait tomber que dans quelque chose d'instropectif, à défaut d'être très original, se finissant par un "avant d'aimer les autres, apprends à t'aimer toi-même" finalement assez classique.

Bref. Une comédie pas très drôle, où tout le monde fait son truc dans son coin, et qui est surtout là pour permettre à Lister-Jones de faire défiler ses amis, de chanter un peu et de simuler une psychothérapie pseudo-profonde, qui en plus n'est jamais bien exploitée dans le film (hormis une exception, aucun autre moi intérieur n'apparaît dans le métrage, et tout est ultra-centré sur Lister-Jones, du début à la fin).

M'enfin au moins ça ne dure pas longtemps.

1.75 + 0.25 pour Spaeny = 2/6​​​​​​

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Un film, un jour (ou presque) #1508 : Infinite (2021)

Publié le 18 Août 2021 par Lurdo dans Action, Science-Fiction, Science Fiction, Cinéma, Critiques éclair, Review, Fantastique, Religion, USA

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Infinite (2021) :

Persuadé d'être schizophrène, Evan McCauley (Mark Wahlberg) découvre un beau jour que ses souvenirs lui proviennent de ses réincarnations passées, et qu'il fait partie de l'un des deux camps d'immortels s'affrontant, au fil des époques, pour assurer l'avenir du monde. Avec l'aide de Nora (Sophie Cookson), l'une de ses semblables, Evan va alors tenter d'accéder à tous ces souvenirs pour affronter le maléfique Bathurst (Chiwetel Ejiofor), immortel suicidaire ayant décidé de détruire la race humaine pour éviter de se réincarner à nouveau...

Un film de science-fiction signé Antoine Fuqua (aïe) et vaguement adapté d'un roman auto-publié, The Reincarnationist Papers, cet Infinite est directement sorti en juin dernier sur Paramount+, une sortie catapultée qui a bien dû arranger le studio.

Parce qu'il faut bien avouer qu'il n'y a rien de vraiment probant ou intéressant dans ce long-métrage ultra-dérivatif, qui lorgne sur plein d'autres films de science-fiction, d'Highlander à Matrix, en passant par Cloud Atlas, Assassin's Creed, et un peu d'action numérique à la Mission Impossible.

Dérivatif et générique au possible, donc, mais aussi assez mou (Fuqua peine à insuffler la moindre énergie à son métrage), souvent fauché (certains effets sont approximatifs), bordélique, et manquant totalement de charisme ou de charme (c'est flagrant au niveau de la distribution, dont seul Chewetel Ejidfor se démarque avec un personnage de méchant efficace) - de quoi faire un blockbuster insipide au possible, parfois laborieux, et qui semble traîner en longueur malgré une durée somme toute raisonnable.

En même temps, quand un film s'ouvre sur le personnage principal qui t'explique l'univers du métrage en voix off, alors même que ces explications lui sont déjà données par un autre personnage, plus tard dans le film, on sent tout de suite que la production n'avait pas confiance en son scénario et en ses spectateurs.

À oublier très vite, en somme.

2/6​​​​​​

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Un film, un jour (ou presque) #1507 : Ainbo, princesse d'Amazonie (2021)

Publié le 17 Août 2021 par Lurdo dans Animation, Aventure, Comédie, Cinéma, Critiques éclair, Jeunesse, Review, Fantastique, Pérou, Pays Bas

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Ainbo, princesse d'Amazonie (Ainbo - Spirit of the Amazon - 2021) :

Lorsque l'équilibre du pouvoir change dans son petit village de la forêt amazonienne, et que sa meilleure amie Zumi (Naomi Serrano) se retrouve à sa tête, la jeune apprentie chasseuse Ainbo (Lola Raie), 13 ans, doit faire face à la menace qui plane sur la communauté : déforestation et exploitation minière détruisent l'environnement, et le village d'Ainbo dépérit, en même temps que ses habitants... Mais pour l'aider, la jeune fille peut compter sur son courage et sur ses guides spirituels, Vaca le tapir et Dillo le tatou.

Un film d'animation péruvo-néerlandais visuellement plutôt réussi, mais narrativement classique au possible, pour ne pas dire générique. Il faut dire que tous les éléments sont là : l'héroïne orpheline, les sidekicks animaliers clones locaux de Timon et Pumba, le méchant très méchant et surnaturel, la vieille grand-mère qui conseille l'héroïne depuis l'au-delà, une chanson, etc.

Ainbo lorgne ainsi fortement sur toutes les productions Disney, mais avec une esthétique amazonienne ma foi agréable à regarder, et plutôt aboutie.

Rien d'exceptionnel, mais ça fera illusion auprès des plus petits.

3.25/6

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Un film, un jour (ou presque) #1506 : The Suicide Squad (2021)

Publié le 16 Août 2021 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, DC, DCEU, Fantastique, Review, Science-Fiction, Thriller, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

The Suicide Squad (2021) :

Aux ordres d'Amanda Waller (Viola Davis), un groupe de super-vilains - Harley Quinn (Margot Robbie), Peacemaker (John Cena), Bloodsport (Idris Elba), le Polka Dot Man (David Dastmalchian), Rick Flag (Joel Kinnaman), Ratcatcher 2 (Daniela Melchior), King Shark (Sylvester Stallone)... - part pour le Corto Maltese, un petit pays sud-américain victime d'un coup d'état militaire, afin d'y détruire toute preuve du Projet Starfish. Mais rapidement, les choses se compliquent...

Reboot du titre Suicide Squad après l'échec critique du premier opus faisandé de David Ayer (un Ayer qui, depuis, a tenté un Zack Snyder en affirmant que la version salles de son film n'était pas sa vision, blablabla ; de toute façon, même une Ayer Cut ne changerait pas les erreurs de casting et l'ambiance globale de son métrage), un premier opus qui lorgnait fortement sur un cinéma à la James Gunn, pour le meilleur et pour le pire.

Pas surprenant de voir Warner se tourner directement vers James Gunn pour cette réinvention, qui conserve une poignée de personnages du premier film (sans surprise, ce sont des apparitions contractuelles, à l'issue souvent funeste), leur ajoute un tas de seconds couteaux improbables et ringards, une menace typique des comic-books (Starro le Conquérant) et plonge le tout dans un bain de sang rigolard et décomplexé plutôt agréable.

J'ai eu un peu peur au début, en voyant Gunn s'amuser à faire des mini-zooms lors du débarquement de l'équipe sur la plage, mais j'ai rapidement compris le clin d'œil, et lorsque les premières morts se produisent, moins de dix minutes après le début du film, on réalise aussitôt que Gunn a choisi de faire un film Troma (ses premières amours) avec le budget d'un blockbuster : les morts sont particulièrement graphiques et explosives, les personnages ont un langage peu châtié, l'humour est gratuit et parfois un peu trash, et on est effectivement loin du formatage habituel du genre super-héroïque.

Ou presque : car film DC oblige, on retrouve, un peu comme dans le premier, une obligation de faire de ces anti-héros des héros à proprement parler, qui finissent par sauver le monde. Certes, ils le font pour des raisons plus ou moins égoïstes, mais finalement, ces méchants qui dézinguent des anonymes à tour de bras ne sont pas si méchants - c'était déjà établi pour Harley (qui fait un peu pièce rapportée dans le film, je dois dire), Ratcatcher n'est jamais animée d'intention malfaisantes (et son rat est adorable), King Shark est simplet et innocent (mais reste un requin sanguinaire), Polka Dot Man a été traumatisé par les expériences menées par sa mère (visuellement, c'est assez amusant, d'ailleurs), et Bloodsport est un peu un Deadshot bis, avec des capacités et un background similaires (mais il est traité avec nettement plus d'attitude et moins de pincettes que le personnage de Will Smith).

Après, il faut bien avouer qu'il serait difficile de faire un film composé d'ordures immorales, tout en restant dans le cadre de l'univers DC et de ses impératifs commerciaux : Gunn s'en tire plutôt bien, composant un film décalé à la dernière demi-heure improbable.

On pourra regretter une bande originale totalement éclipsée par les morceaux de la soundtrack, quelques errances de rythme (le film est probablement un peu trop long) et de structure (les "x minutes plus tôt" sont un gimmick inutile), ainsi que quelques rebondissements ou effets prévisibles (le sort de Polka Dot, notamment), mais dans l'ensemble, c'est probablement là, à date, le film le plus ludique et appréciable de l'univers cinématographique DC.

4.25/6

(bilan Marvel/DC mis à jour !)

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Les bilans de Lurdo : Superstore, saison 5 (2019)

Publié le 15 Août 2021 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Romance, Sitcom, USA, NBC, Superstore

Départ de Justin Pitzer, le showrunner, départ annoncé d'America Ferrera en fin de saison, status quo bouleversé par l'emprisonnement du personnage de Mateo, et coronavirus perturbant le tournage de la fin de saison : il faut bien le reconnaître, après une saison 4 qui avait su me plaire malgré quelques facilités agaçantes (la promotion express d'Amy), les nouveaux showrunners de Superstore n'ont pas vraiment eu le temps de se reposer...

Superstore saison 5 (2020) :

Alors que Mateo est détenu par les services de l'immigration, les employés de Cloud 9 se mobilisent pour le libérer. Mais l'entreprise, elle, fait l'objet d'un rachat par Zephra, une multinationale technologique, et tout change pour les employés, et pour Amy...

C'est probablement pour toutes ces raisons que cette saison 5 semble si... anecdotique. Dépourvue de véritable direction, elle repose sur quelques axes peu passionnants (le mariage de Sandra et Jerry, le syndicat vaguement dirigé par Sandra et Jonah, et le rachat de Cloud 9 par Zephra, un géant de la tech) qui sont assez mal dosés dans leur exécution.

Et surtout, la saison se calque étrangement sur la précédente, au niveau de sa structure globale : les intrigues en suspens (le syndicat, Mateo) finissent par être rapidement réglées de manière assez peu probante (Mateo réintègre le personnel après quelques épisodes, le syndicat végète en arrière-plan jusqu'au rachat par Zephra), pour un retour au status-quo toujours plus frustrant.

À l'identique, après un début de saison qui semble vouloir humaniser certains des protagonistes (Cheyenne qui digère mal l'emprisonnement de Mateo, par exemple), la série revient rapidement aux archétypes toujours plus prononcés qui constituent sa distribution : autrement dit, ça se flandérise à tous les niveaux, avec des personnages toujours plus bêtes et incompétents, au point de faire parfois sombrer la série dans une sorte d'univers parallèle sans lien avec la réalité (tout ce qui concerne Carol, ses pulsions meurtrières, la manière dont les autres la traitent, la réintègrent au groupe, et dont elle est évacuée de la série, c'est du grand n'importe quoi ; le grand débat sur "feue Myrtle a besoin d'argent pour entrer au paradis" est tout simplement stupide).

À nouveau, tout est une question de dosage, et ce dosage est ici défaillant : Sandra et Jerry sont sympathiques, mais maintenant que leur sous-intrigue est officiellement présente et récurrente dans chaque épisode ou presque, ils deviennent usants ; Glenn est fier de son bébé, mais quand ça dégénère en duel de bébé avec celui d'Amy, ça devient stupide ; Amy, gentiment opportuniste, passe toute la saison à affirmer être du côté des syndicalistes, tout en manipulant ses employés et en ménageant à chaque instant sa hiérarchie pour ne pas mettre en péril sa carrière...

D'ailleurs, Amy continue d'être l'un des personnages que j'apprécie le moins de la série : après sa promotion éclair, la saison précédente, voici qu'elle en reçoit une nouvelle en fin de saison - elle est en effet tellement formidable (ça ne se voit pas à l'écran, tant elle est une Michael Scott-bis balbutiante et incompétente) que Zephra lui offre une méga-promotion en Californie, loin de Cloud 9.

Une promotion censée justifier son départ de la série, et qu'elle accepte sans grande hésitation, sans vraiment demander son avis à Jonah (qui de toute façon n'a pas son mot à dire) et parce qu'elle en a assez de n'avoir aucune perspective d'avenir à Cloud 9 (alors qu'elle vient d'être promue responsable de magasin, moins d'un an avant).

Cette décision unilatérale et abrupte n'aide pas à se ranger du côté de ce personnage toujours plus ambivalent, voulu humain et faillible, mais qui finit trop souvent par paraître individualiste et carriériste. Pas sûr que la saison 6 saura se restructurer sans elle, tant les scénaristes ont construit le show autour d'Amy et de Jonah, pour le meilleur et pour le pire.

À part ça, que dire de la saison... ? Après une saison 4 en demi-teinte, Dina retrouve ici son père, et se trouve un petit-ami vétérinaire (pas désagréable, tout ça) ; Mateo travaille illégalement pour l'opticien du magasin (David Wain) avant de se trouver un petit-ami (le frère d'Amy) - assez anecdotique ; Myrtle décède (elle nous manquera) ; Cheyenne fait du surplace ; Garrett n'évolue pas beaucoup plus (il est brièvement mis en couple avec Colleen - Heidi Gardner du SNL - mais celle-ci n'apparaît qu'une fois dans la saison et le plaque hors-champ) ; Glenn idem (il découvre qu'il est diabétique... et c'est tout), même s'il revient (au terme d'un épisode assez mauvais sur le féminisme et le MRA) à un poste de floor supervisor qui restaure un peu plus le status quo en le faisant participer aux briefings matinaux.

Et dans l'ensemble, il règne une étrange impression d'inabouti, y compris au niveau des épisodes et de leur structure : souvent, on a l'impression que le ressort comique de l'épisode n'est pas totalement développé, pas totalement poussé jusqu'à sa conclusion ultime, et que les scénaristes font le choix de s'arrêter à la première chute prévisible qui leur vient à l'esprit.

En résulte fréquemment un sentiment de déjà vu, de familiarité, de surplace et d'à peu près qui handicape certains épisodes pourtant sympathiques ; car les personnages et l'univers restent attachants, surtout après cinq saisons. Et ponctuellement, on rit de certaines idées improbables, ou de certaines scènes.

Mais dans l'ensemble, le côté approximatif du tout, son manque de direction, et sa tendance à tout centrer sur Amy, son ambition et sa carrière font de cette cinquième fournée d'épisodes une expérience assez peu mémorable et intéressante. Ça se regarde, mais ça commence à sentir la fin.

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Les bilans de Lurdo : Jurassic World - La Colo du Crétacé, saison 2 (2021)

Publié le 14 Août 2021 par Lurdo dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Review, Science-Fiction, Thriller, Netflix, USA, Télévision, Science Fiction, Animation

Saison 2 de cette série d'animation Netflix, qui se déroule désormais après le film Jurassic World, et qui confronte ses jeunes protagonistes aux dangers d'un parc laissé à l'abandon. Après une première saison qui m'avait agréablement surpris, est-ce que la saison 2 saura garder sa fraîcheur et son intérêt ?

Jurassic World - La Colo du Crétacé, saison 2 (Jurassic World : Camp Cretaceous, season 2 - 2021) :

Darius (Paul-Mikél Williams), Kenji (Ryan Potter), Brooklynn (Jenna Ortega), Yazmin (Kausar Mohammed) et Sammy (Raini Rodriguez) sont désormais seuls sur Isla Nublar, l'île récemment évacué par le personnel et les visiteurs de Jurassic World. Livrés à eux-mêmes, ils doivent survivre au milieu des dinosaures...

Et pour répondre à la question posée en ouverture de ce billet, je dois bien dire que j'ai eu un peu peur, en début de saison. Pendant un ou deux épisodes (sur seulement huit, à nouveau !), Camp Cretaceous connaît une période de flottement assez moyenne, durant laquelle les protagonistes tentent de se réinventer une vie sur l'île : ils explorent Main Street, bâtissent un abri de fortune, se disputent, ont des remords quand à la mort de Ben, veulent libérer des dinosaures en cage...

En soi, rien de forcément mauvais, et il reste un certain quota de dinosaures agressifs, mais ça fait forcément un peu de surplace, et l'âge des personnages amène (forcément aussi) des décisions un peu idiotes (Sammy qui veut libérer tous les herbivores affaiblis et malades de leurs cages "parce qu'on ne peut pas les laisser mourir", et qui trois secondes plus tard, proteste parce que Darius refuse de libérer un carnivore en pleine forme enfermé dans une cage voisine).

Et puis, progressivement, la saison démarre, à mesure que les jeunes héros explorent leur environnement : ils trouvent un laboratoire secret, croisent le chemins de Mitch (Bradley Whitford) et Tiff (Stephanie Beatriz), un couple d'éco-touristes louches accompagnés d'un guide (Angus Sampson), et voilà, l'intrigue saisonnière est lancée.

Une intrigue pleine d'action, assez spectaculaire, qui voit le T-Rex faire enfin son apparition dans le programme, et qui se permet même un épisode tout entier consacré à Ben et à sa survie aux côtés de Bumpy.

Probablement le point fort de la saison, à vrai dire : le retour de Ben, désormais débarrassé de toutes ses phobies, et chevauchant une Bumpy adulte.

Ça fonctionne très bien, et quand arrive la fin de saison, et que Mitch et Tiff trouvent le sort qu'ils méritent, on se dit que le show a trouvé son rythme de croisière. Les scénaristes semblent maîtriser l'écriture de leurs personnages, le récit s'est détaché du film d'origine, et on est maintenant dans une histoire de pure survie, avec la promesse d'un dinosaure inconnu fraîchement libéré des laboratoires du parc...

En attendant la saison 3... critiquée en ces pages dès la semaine prochaine !

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Un film, un jour (ou presque) #1505 : Jungle Cruise (2021)

Publié le 13 Août 2021 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Disney, Fantastique, Jeunesse, Review, Romance, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Jungle Cruise (2021) :

Parce qu'elle est persuadée de l'existence d'un arbre magique capable de soigner tous les maux, le Dr Lily Houghton (Emily Blunt) part pour l'Amazonie avec son frère MacGregor (Jack Whitehall), poursuivis par le machiavélique Prince allemand Joachim (Jesse Plemons). Sur place, le duo requiert les services de Frank Wolff (Dwayne Johnson), un capitaine de bateau arnaqueur et baratineur, et ensemble, ils s'engagent dans la forêt exotique, plus ou moins prêts à affronter tous ses dangers... naturels comme surnaturels.

Ah, ça fait plaisir, un petit film d'aventure à l'ancienne comme ça. Soyons francs : Jungle Cruise, adapté d'une attraction Disney, ne cherche pas forcément à faire dans l'originalité absolue ; sous la direction de Jaume Collet-Serra, Jungle Cruise lorgne très forcément sur les classiques du genre, comme La Momie et sa suite, les Pirates des Caraïbes, les Alan Quartermain, L'Odyssée de l'African Queen, les Indiana Jones, etc, s'en inspirant clairement dans ses personnages, dans ses péripéties, dans ses cascades, dans sa mythologie, etc.

Et honnêtement, c'est tant mieux, puisque ce Jungle Cruise, s'il ne révolutionnera pas le genre du film d'aventures familial, s'avère une entrée tout à fait réussie au catalogue des blockbusters estivaux exotiques et spectaculaires.

C'est dynamique, c'est bien interprété, les effets spéciaux sont bons, le rythme est soutenu malgré les deux heures et quelques, Blunt et Johnson ont une bonne alchimie, Jack Whitehall est amusant (même si son personnage est un cliché ambulant, ce dernier est désamorcé au cours d'une scène inattendue dans un Disney), Jesse Plemons cabotine en méchant allemand (très inspiré du Général Bockner des Mines du Roi Salomon), bref, Jungle Cruise est très agréable à suivre, et fait plaisir à voir.

Après, ce n'est pas parfait : les effets spéciaux des conquistadors maudits ne sont pas toujours lisibles à l'écran, Paul Giamatti est sous-exploité (alors qu'il aurait pu être utilisé un peu plus, par exemple en aidant un temps les Allemands avant de changer de camp et d'aider Frank), la bande originale de James Newton Howard peine à vraiment marquer les esprits (entre thèmes secondaires trop timides dans leur utilisation, et thème principal un peu trop western dans ses accords et son orchestration, on a l'impression que JNH a tenté de faire du John Williams sans oser totalement singer le maître) et honnêtement, la reprise de Nothing Else Matters de Metallica est vraiment hors-sujet, même réorchestrée par le compositeur, au point de brièvement faire sortir le spectateur du flm pendant un certain flashback dramatique.

Mais dans l'ensemble, une bonne surprise que ce blockbuster décomplexé et léger.

Un bon 4/6

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Un film, un jour (ou presque) #1504 : Supps - The Movie (2019)

Publié le 12 Août 2021 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Critiques éclair, Documentaire, Histoire, Review, Sport, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Supps - The Movie (2019) :

Un documentaire assez ludique dans sa forme, s'attardant sur l'industrie des compléments alimentaires dans le monde de la musculation et du bodybuilding, au travers du témoignage de son réalisateur, Alex Ardenti, un italo-américain fasciné par le muscle depuis sa tendre enfance, et ancien champion de bodybuilding en Europe, reconverti dans la comédie, la réalisation et la photographie professionnelles.

Ardenti retrace ainsi l'histoire de l'industrie, depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, en passant par Sandow, bodybuilder au tout début du 20e siècle, par Rheo Blair, dans les années 50, par Joe Wider, puis par la démocratisation des compléments par Met-Rx, l'arrivée de l'éphédrine, de la créatine, le développement du marketing, etc, etc, etc.

En tant que documentaire, le métrage paraît ainsi assez exhaustif (presque trop, à vrai dire, si l'on n'est pas plus fasciné que ça par le milieu et ses intervenants), bénéficiant de nombreuses interviews et images d'archive, et présente un portrait plutôt franc de la communauté, de son impact sur le monde du bodybuilding, sur le grand public, sur les médias, et tout et tout.

Seul problème, en fait : dans sa dernière ligne droite, et un peu comme les documentaires Bigger Stronger Faster et Prescription Thugs, Supps abat ses cartes et révèle sa position réelle sur le sujet.

Alors qu'il prétend aborder les sujets qui fâchent et répondre aux vraies questions concernant l'efficacité et l'innocuité des compléments alimentaires, Supps botte en touche, en se positionnant en avocat de l'industrie (ce qui ne surprend pas forcément le spectateur attentif, qui a remarqué que pendant tout le métrage, le sujet des stéroïdes et autres anabolisants n'était jamais effleuré, vendant l'image que les compléments alimentaires suffisaient, avec de l'entraînement, à donner un physique de Mr Univers), et en ne laissant la parole qu'aux défenseurs du milieu.

On tombe alors dans le lobbying pur et dur, contre (presque) toute législation ou régulation, qui critique les médecins et la presse médicale, et qui crie bien fort que tous ces compléments alimentaires sont totalement inoffensifs et bien plus sûrs que tout ce qu'on mange au quotidien.

Certes. Il y a bien une tentative de souligner le besoin de faire du sport et de manger sainement en plus de la consommation des compléments, car ce ne sont pas des produits miracles, mais bon : l'absence de contrepoint médical plus sceptique, et le fait que le documentariste soit tout acquis à la cause tirent un peu le métrage vers le bas, malheureusement.

3/6

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Un film, un jour (ou presque) #1503 : Plan B (2021)

Publié le 11 Août 2021 par Lurdo dans Aventure, Comédie, Cinéma, Critiques éclair, Jeunesse, Review, Romance, USA, Hulu

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Plan B (2021) : 

Adolescente d'origine indienne, studieuse et droite dans ses bottes, Sunny (Kuhoo Verma) est la meilleure amie de Lupe (Victoria Moroles), jeune latina rebelle et décontractée. Sunny ne rêve que d'une chose : le beau Hunter (Michael Provost), dont elle est amoureuse depuis toujours, et qu'elle a invité à une fête qu'elle va donner chez elle en l'absence de sa mère... mais lorsque Sunny perd sa virginité durant cette fête, une course contre la montre s'engage, alors que les deux adolescentes arpentent toute la région pour tenter de trouver une pilule du lendemain...

Un teen movie comme il y en a de plus en plus, à savoir une sex comedy décomplexée et graveleuse, abordée du point de vue féminin (on pense notamment très fort à Booksmart), et qui suit les chemins déjà bien arpentés du genre. Il ne faut donc pas s'attendre à grand chose de bien original, le premier tiers du film étant une compilation des figures imposées de la comédie adolescente, et la suite se contentant de suivre des rails très prévisibles.

Tout au plus, l'ethnicité des protagonistes amène quelques gags sympathiques (la mafia indienne), et on devine, en filigrane, un semblant de critique de l'éducation sexuelle et de la fermeture des centres de planification familiale dans les états les plus ruraux des USA... mais ça s'arrête là.

Pour une première réalisation de la comédienne Natalie Morales, cela dit, c'est tout à fait compétent, bien interprété, et j'ai probablement préféré à Booksmart, mais le tout reste tout de même assez dérivatif, cousu de fil blanc, et certains choix créatifs maladroits (le film prend un peu le spectateur pour un con à propos de Logan, avec des plans biens insistants sur le chanteur du groupe pour brouiller les pistes ; la scène du piercing) auraient pu être évités.

3/6

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Un film, un jour (ou presque) #1502 : America - Le Film (2021)

Publié le 10 Août 2021 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Histoire, Netflix, Review, Science-Fiction, USA, Science Fiction

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America - Le Film (America : The Motion Picture - 2021) :

Lorsque Benedict Arnold (Andy Samberg) sabote la signature de la Déclaration d'Indépendance, tue les pères fondateurs et égorge Abraham Lincoln (Will Forte), George Washington (Channing Tatum) décide de venger son meilleur ami et de sauver la nation en réunissant une équipe de super-patriotes, en la personne de Thomas Edison (Olivia Munn), de Samuel Adams (Jason Mantzoukas), de Paul Revere (Bobby Moynihan), de John Henry (Killer Mike) et de Geronimo (Raoul Trujillo)...

Aïe. Un film d'animation Netflix produit par Lord & Miller, réalisée par un producteur exécutif d'Archer, et écrite en solo par l'un des co-scénaristes de Doom, des Expendables, de Godzilla, de Retour à Zombieland, de Wonder Woman 84, de Mortal Kombat et de la série Jean-Claude Van Johnson (quel palmarès...), America se veut une relecture décapante et impertinente de l'histoire des États-Unis, en mode super-héros déglingué.

En réalité, ce qui aurait pu faire un court-métrage Adult Swim amusant (ou un épisode de Drunk History - show auquel ce métrage ressemble finalement beaucoup) d'une petite demi-heure, finit par donner un long-métrage de 98 minutes totalement plat, beauf (on est dans de l'humour de bro comedy), où une vanne sur dix fonctionne, et où l'irrévérence et la satire n'arrivent pas un seul instant à la cheville d'un South Park ou d'un Team America.

Autrement dit, ce film d'animation, même s'il fait des choix visuels intéressants, est à bout de souffle au bout de sa première demi-heure, et il est difficile pour le spectateur de reste intéressé jusqu'au bout. Cela dit, le travail de doublage est plutôt bon, et ça fair plaisir de retrouver certaines voix familières (notamment Judy Greer).

1.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #1501 : Cruella (2021)

Publié le 9 Août 2021 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Disney, Jeunesse, Review, USA, Drame

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Cruella (2021) :

Dans les années 70, à Londres, l'ascension d'Estella (Emma Stone), une orpheline jeune prodige de la mode aux dents longues, qui, pour faire tomber la Baronne (Emma Thompson), impératrice de la mode londonienne, se réinvente en Cruella, fière, ambitieuse et sans pitié...

S'il y a bien une tendance qui me laisse totalement perplexe, c'est cette volonté qu'ont les médias de raconter la genèse de ses grand(e)s méchant(e)s en les édulcorant, jusqu'à en faire des anti-héros et anti-héroïnes incompris aux origines tragiques (et fréquemment, au message pseudo-féministe). On peut citer Maléfique, chez Disney, le Joker, chez DC, ou encore, à l'origine de toute cette vague, la comédie musicale Wicked.

Maleficent, donc, est passée par là (sans me convaincre), et voilà Cruella, qui nous fait de la grande méchante assumée et canicide des 101 Dalmatiens un ersatz punk du personnage d'Anne Hathaway dans le Diable s'habille en Prada : ici, une jeune femme rebelle et iconoclaste née avec des cheveux bicolores (?) dont la mère a été poussée dans le vide par des Dalmatiens (!), qui est recueillie par des pickpockets au grand cœur (Joel Fry, Paul Walter Hauser), et qui, pour s'imposer dans le milieu de la mode, s'invente un alter-ego ambitieux et autoritaire, icône de la mode modelé sur sa patronne cruelle qu'elle veut faire tomber (parce que *SPOILER* c'est sa mère biologique, qui a tué sa mère d'adoption pour éviter un chantage... *soupir*).

Le tout avec une esthétique pseudo-gothico-punk supposée apporter un côté edgy et avant-garde au film, complémentée par un recours incessant à des morceaux rétros populaires (parfois vraiment trop évidents) pour illustrer le métrage.

Autant dire qu'il est difficile de vraiment prendre au sérieux ce film aux accents approximatifs, à l'interprétation caricaturale et qui pourtant est totalement premier degré, tentant désespérément de faire de Cruella un personnage aux multiples facettes sans grand rapport avec son incarnation classique des 101 Dalmatiens.

À trop vouloir humaniser Cruella et lui donner des motivations justes et sentimentales, voire même à essayer de justifier la bipolarité/personnalité double (et le style) d'Estella/Cruella en en faisant la fille d'une psychopathe narcissique sans scrupules (parce que tout le monde sait que la folie et le Mal, comme le talent, sont des défauts génétiques et héréditaires... :s), le film finit par tourner à vide, victime de sa pseudo-rebellion (alors qu'en fait, tout ce que veut Cruella, outre la vengeance, c'est la reconnaissance et l'acceptation publiques, la gloire, la célébrité et l'argent - on est loin du mouvement punk), d'un film bien trop long, et d'un personnage principal assez agaçant.

On pense à Joker (notamment parce que la réalisation de Craig Gillespie lorgne occasionnellement sur du sous-Scorsese, comme c'était déjà le cas sur Moi, Tonya, mais aussi parce que le script tente ce rebondissement maladroit sur les origines du personnage, qui renvoie à Arthur/Thomas Wayne), on pense à plein d'autres choses, on grince des dents en voyant les personnages secondaires quotas inutiles (tous au service volontaire de Cruella), on soupire en entendant cette bande originale incessante, qui enchaîne des dizaines de morceaux des années 60-80 parmi les plus évidents (Sympathy for the Devil, sérieusement ?), on lève les yeux au ciel, on ne croit jamais aux déclarations grandiloquentes et aux atermoiements de Cruella (la grande scène dramatique où elle annonce symboliquement à sa mère décédée qu'elle n'est plus Estella, mais Cruella, et qu'elle a toujours été méchante, supposément un point crucial du récit et du personnage, aussitôt saboté par un virage à 180° trois minutes plus tard, lorsqu'elle se montre à nouveau compatissante et sincère avec ses amis), on s'énerve en voyant le scénario se plier en quatre pour éviter de faire de Cruella la méchante que l'on connaît (elle ne tue pas de toutous pour faire des manteaux, voyons, ce n'est qu'une fake news !) et on finit par se demander à qui est destiné le film.

Trop long, bancal et sombre pour les enfants, trop creux pour les adultes, il n'y a bien que la reconstitution fantasmée de l'époque, les effets numériques des chiens et la direction artistique intéressante (les costumes !) pour emporter un peu l'adhésion - c'est déjà bien, et ça semble témoigner d'un semblant de vision artistique derrière le projet, mais le résultat final blanchit tellement le personnage de Cruella, et privilégie tellement la forme au fond que l'on ne peut que se demander : à quoi bon ?

2.5/6

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Les bilans de Lurdo : Superstore, saison 4 (2018)

Publié le 8 Août 2021 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Romance, Sitcom, Télévision, USA, NBC, Superstore

Trois saisons de Superstore passées en revue sur ce blog, pour le moment, et un gros problème qui m'a contraint à faire une vraie pause de plusieurs semaines dans mon intégrale : l'insistance des scénaristes à faire d'Amy et de Jonah le centre de la série, un shipping autour duquel gravite tout le programme. Au point d'en devenir envahissant au cours de la saison 3, une saison durant laquelle le couple a phagocyté tout le temps d'antenne de la série, reléguant la moitié des personnages secondaires au rang de faire-valoirs absents, et multipliant les obstacles gentiment forcés (grossesse imprévue, rivale amoureuse, etc).

Ce qui aurait pu passer si Jonah et Amy avaient le capital sympathie de Pam et Jim... mais non : autant Jonah est plus ou moins figé depuis trois saisons, autant Amy accumule de plus en plus de défauts, pour aboutir à une sorte de Michael Scott-bis assez antipathique. D'où mon sentiment de ras-le-bol, et ma pause de quelques semaines avant cette saison 4 qui annonce du changement, puisque le créateur/showrunner de Superstore a quitté le programme à la fin de ces 22 épisodes...

Superstore, saison 4 (2018) :

Alors que Jonah et Amy tentent de faire oublier leur relation et la diffusion publique de leur sex tape involontaire, la quotidien de Cloud 9 est chamboulé, lorsque Glenn décide de quitter son poste et de passer plus de temps avec son bébé. Ce qui laisse un poste vacant à la tête du magasin...

Paradoxe intrigant : alors que la majorité des spectateurs a trouvé la saison 4 de la série un bon cran en dessous des trois premières saisons de Superstore... j'ai plutôt apprécié le tout.

Probablement parce que les scénaristes font le choix très clair de prendre le contre-pied de la saison précédente, en faisant passer Amy/Jonah au second plan (ils sont en couple, tout le monde le sait, et c'est tout), et en s'intéressant de nouveau (pour le meilleur et pour le pire) aux personnages secondaires qui font tout le sel de la série.

Une vraie bouffée d'oxygène pour moi qui supporte difficilement le shipping Amy/Jonah, et j'ai accueilli avec un certain plaisir un retour à des sous-intrigues plus variées, centrées sur Cheyenne, Mateo, la relation Carol/Jerry/Sandra, Glenn, etc.

À l'identique, la production semble vouloir oublier certains éléments de la saison précédente : Kelly est rapidement kelleyrisée, la sex tape publique d'Amy et Jonah n'a aucune conséquence concrète, Myrtle revient au magasin, les deux grossesses sont rapidement expédiées et les bébés rarement mentionnés ensuite...

Quelque part, on sent un désir de retour au status-quo, voire même une volonté, pour Justin Spitzer, de développer un maximum de sous-intrigues avant son départ : Mateo et l'immigration, notamment, mais aussi le changement de carrière de Glenn, et la promotion d'Amy au poste de responsable du magasin.

Des sous-intrigues qui sont un peu catapultées et qui ne fonctionnent pas totalement sur un plan structurel et logique (les rouages narratifs grincent un peu), mais qui ont le mérite de faire avancer des personnages qui stagnent un peu trop (même Marcus, pourtant loin d'être mon favori, est ici écrit avec un peu plus de "subtilité", et acquiert un semblant d'épaisseur).

Malheureusement, cela s'accompagne aussi, dans le dernier tiers de la saison, d'une écriture parfois sommaire des personnages : constamment associée à Mateo, Cheyenne devient cassante et presque bitchy ; Glenn agit de manière peu cohérente (désormais simple employé, il se rebelle contre les règles, et tente notamment d'imposer son pasteur dans le magasin) ; et Amy, désormais à nouveau au centre de tout (à croire que c'est parce qu'America Ferrera est l'actrice la plus connue du show, et qu'elle a de l'influence sur la production), devient une patronne opportuniste et couarde, que tout le personnel déteste immédiatement.

C'est un peu dommage, d'autant que la série tente, en parallèle, de continuer ses messages sociaux (qui sont honnêtement survolés, mais ont le mérite d'exister), néanmoins affaiblis par l'empressement du show à atteindre certains objectifs narratifs : on s'étonnera ainsi de la manière dont Amy, jeune maman célibataire qui a déjà une adolescente à la maison, travaille toute la journée à Cloud 9 (Jonah aussi, d'ailleurs) et trouve tout de même le temps de se lancer dans une formation de responsable, de devenir manager, et de gérer le magasin, tout ça en six-huit mois à peine, et sans jamais que le bébé soit vraiment pris en compte - sans même parler du chiot que Glenn offre à Amy en début de saison.

Après, dans les deux premiers tiers de la saison, la série reste plus ou moins égale à elle-même : assez amusante, dans la droite lignée de ce qu'elle était avant, avec cependant certains épisodes qui font un peu redite (Halloween, la rivalité entre magasins, le laser tag, la Saint Valentin, la tempête de neige qui bloque tout le monde au magasin).

Certains personnages secondaires (ou plutôt tertiaires) disparaissent totalement ou presque (le pharmacien, Bo, Jerusha, Kelly, les bébés...), l'humour cringe est toujours moyennement bien dosé (et Amy en est toujours la victime principale), l'absurde apparaît toujours par petites touches (mais on sent que la série se refuse encore à vraiment aller jusqu'au bout de ses délires, comme Community pouvait le faire à l'époque) et il y a quelques problèmes de continuité entre la première moitié de la saison et la fin (Marcus sans-abri qui vit dans les tunnels d'entretien sous le magasin depuis des mois et des mois, alors que quelques épisodes plus tôt, on apprenait qu'il touchait 130 000 $ par an depuis des années)... mais ça se regarde.

Et je ne sais pas si c'est dû à la pause, ou à un véritable changement créatif, mais cette saison m'a vraiment été bien plus agréable à suivre que la précédente.

Après... la saison 5 est celle du grand changement, puisque Spitzer est remplacé à la tête du programme par Gabe Miller et Jonathan Green, deux scénaristes de longue date de la série, et que c'est cette saison 5 qui divise le plus les fans à ce jour.

J'attends de voir.

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