Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Agent Stone (Heart of Stone - 2023) :
Super-agente, Rachel Stone (Gal Gadot) appartient à The Charter, une organisation internationale qui lutte contre le crime et les menaces terroristes. Infiltrée au sein du MI6 au poste de technicienne informatique, elle doit repartir sur le terrain quand son équipe est assassinée et lorsque le Cœur, une IA surpuissante utilisée par The Charter pour prévoir les menaces, est dérobée par une jeune hackeuse (Alia Bhatt) et un agent revanchard...
Encore une tentative made in Netflix de rivaliser avec les gros blockbusters sortis en salle, en l'occurrence avec les Mission : Impossible et autres James Bond... mais une nouvelle fois, sans en avoir le savoir-faire, les moyens, voire même le talent.
Ici, on a donc Greg Rucka au scénario (son Old Guard n'était déjà pas bien fameux, mais avait bizarrement vraiment emporté l'adhésion des critiques, outre-atlantique), un réalisateur de fictions historiques britanniques derrière la caméra, un titre de mauvais roman de gare, un générique d'ouverture moche qui ressemble à du sous-Bond, et un récit ultra générique et balisé, qui repose entièrement sur le charisme théorique de Gal Gadot (qui semble être en pilotage automatique pendant 90 % du film) et de Jamie Dorman (guère plus marquant ou convaincant), ainsi que sur quelques scènes d'action très dérivatives et numériques. Ah, et comme il est sous contrat avec Netflix, on rajoute Matthias Schweighöfer en technicien qui utilise le Cœur à la manière (virtuelle) de Tony Stark, et un bref caméo de Glenn Close, histoire de dire.
Franchement pas terrible, tout ça, ça peine à générer la moindre énergie, c'est très plat, les personnages sont clichés au possible, et quand tout se termine, on se dit "pas besoin de faire une suite, Netflix, ça suffira".
2/6
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Who invited Charlie ? (2023) :
Aux débuts de la pandémie, Phil (Reid Scott), un responsable psychorigide de fonds d'investissement, son épouse Rosie (Jordana Brewster) et leur fils adolescent névrosé, Max (Peter Dager), fuient New-York pour se confiner dans leur maison de vacances, dans les Hamptons. Rapidement, cependant, ils y sont rejoints par Charlie (Adam Pally), un slacker nonchalant que Phil connaît depuis longtemps, et qui s'incruste au sein de la famille...
Une comédie pandémique qui utilise les premiers moments de la COVID-19 et de la panique qui a possédé tout un chacun face au manque d'information des premières semaines, pour en faire la toile de fonds d'un récit assez convenu, façon "boulet qui s'incruste chez des gens coincés et finit par avoir une influence positive qui ressoude l'unité familiale".
Ça n'est pas désagréable à suivre, en soi, parce que Reid Scott et Adam Pally fonctionnent bien en duo, mais ça ne décolle jamais vraiment plus que ça, principalement parce que l'orientation plus comédie dramatique indépendante semi-feelgood que comédie décomplexée fait que le tout a le rythme, l'illustration musicale et l'atmosphère d'un film indé, pour le meilleur ou pour le pire, et avec ce que ça comporte de clichés.
Un petit 3/6
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Perpète (Life - 1999) :
En 1932, Ray (Eddie Murphy) et Claude (Martin Lawrence), qui viennent de se rencontrer, sont accusés d'un meurtre qu'ils n'ont pas commis, et condamnés à la réclusion à perpétuité dans un camp de travail pour Noirs. Là, avec les autres prisonniers, Ray et Claude vont devenir amis, et traverser les époques en se serrant les coudes face au racisme de la société américaine...
Un film façon buddy movie avec Eddie Murphy et Martin Lawrence, récompensé aux Oscars pour ses maquillages, et apparamment devenu, depuis sa sortie, un film culte, considéré par certains comme l'un des meilleurs films de la carrière d'Eddie Murphy... et je peux comprendre pourquoi.
Car sur une base qui aurait facilement pu être une comédie médiocre et générique comme le promet l'affiche, ce Life est en réalité une comédie dramatique douce-amère sur l'amitié de deux hommes confrontés au racisme de la société et à un emprisonnement à vie dans un camp de travaux forcés (par moments, j'ai pensé, probablement à cause de l'époque, à O'Brother).
Alors certes, il y a une grosse demi-heure (pas désagréable) de mise en place avant l'arrivée en prison, l'illustration musicale de Wyclef Jean est régulièrement hors sujet, et le ton hésite parfois à basculer dans la comédie franche, pour se rattraper aussitôt (c'est probablement cela qui a déçu, à la sortie, puisque tout le monde s'attendait à de la franche rigolade de la part des deux comédiens), mais dans l'ensemble, c'est bien plus subtil qu'il n'y paraît, plus intelligent, et plus en retenue que la majorité des films de Murphy de l'époque.
Une bonne surprise imparfaite mais agréable.
4/6
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Dans la petite ville portuaire d'Oceanside, Ruby Gillman (Lana Condor), 15 ans, et sa famille vivent bien intégrés à la communauté, mais ils dissimulent un secret improbable : il font partie de la race des Krakens, créatures marines héroïques et bienveillantes en conflit avec les sirènes maléfiques. Jusqu'au jour où Ruby est contrainte de plonger dans l'océan pour sauver l'objet de ses affections - non seulement cela attire sur elle l'attention de sa grand-mère (Jane Fonda), reine des Krakens, et d'un marin acariâtre chasseur de monstres (Will Forte), mais elle rencontre alors Chelsea (Annie Murphy), une sirène vaine et prétentieuse qui vient de rejoindre son lycée, et qui devient l'amie de Ruby...
Je pensais qu'on en avait fini avec ces films Dreamworks qui, au milieu de l'affiche, placent un personnage goguenard, le sourcil levé et un demi-sourire sur le visage, et se finissent avec tous les personnages qui font la fête en musique et en chanson... mais non, nous y revoilà, avec en prime deux personnages adoptant cette expression sur l'affiche. J'aurais dû me douter que ça ne présageait pas quelque chose de bon.
Parce que je ne vais pas y aller par quatre chemins : j'ai vraiment peu apprécié ce métrage, que ce soit sur le fond (un gros mélange de teen movie générique et autres récits YA à la Princesse malgré elle, de films Pixar récents comme Luca et Alerte Rouge, de déconstruction pataude et facile des sirènes à la Disney), la forme (c'est criard, avec une bioluminescence qui vire parfois au néon fluorescent, les personnages sont assez laids, très humides, élastiques et luisants, avec une touche très Cartoon Network 2010s dans le graphisme, l'illustration musicale est insipide, avec trop de morceaux à la mode qui s'incrustent en lieu et place de la bande originale, à des moments cruciaux), dans le rythme (c'est précipité au possible, au point de se demander à quel point le développement compliqué du film a joué sur le produit fini) ou dans les détails de l'écriture (les personnages ne sont pas intéressants, la méchante est simpliste au possible, l'univers est très approximatif - Ruby est bleue, mais tout le monde trouve ça normal parce qu'elle dit qu'elle est... canadienne ?).
Bref, ça ne m'a pas plu du tout, et c'est assez décevant de la part de Dreamworks après leur Chat potté 2 bien au dessus...
2/6
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Série anglaise en 8 épisodes de 45-50 minutes créée et écrite par Joe Barton, habitué des projets éclectiques (iBoy, The Ritual, le film romantique avec Ellen Page et Kate Mara), la saison 1 de The Lazarus Project a été diffusée sur Sky Max, et propose une vision originale des boucles temporelles...
The Lazarus Project, saison 1 (2022) :
Un jour, George (Paapa Essiedu) découvre que le temps est remonté six mois en arrière, et qu'il est le seul à s'en apercevoir... ou presque. Rapidement contacté par le Projet Lazarus, une organisation antiterroriste, George découvre que ses membres sont capables de faire remonter le temps à la planète entière en cas de besoin, jusqu'à un "point de sauvegarde" fixe, ce qui leur permet d'éviter les catastrophes, les guerres et les attentats les plus dangereux... mais George, lui, n'a qu'une obsession : utiliser ce processus pour sauver sa compagne, décédée dans un accident.
Postulat intéressant, acteur principal à la nonchalance et à la normalité sympathiques, Anjli Mohindra (Rani des Sarah Jane Adventures !) dans l'un des autres rôles principaux : ce Lazarus Project partait plutôt bien... et puis progressivement, j'ai fini par me désintéresser de la première saison, très axée thriller d'action anti-terroriste à la 24 heures chrono, et souffrant d'une distribution secondaire assez transparente (y compris la compagne de George, ce qui n'aide pas à le suivre sur la pente glissante sur laquelle il s'engage).
Pourtant, le fait de jouer avec les attentes, et d'éviter délibérément de faire de la série un programme en mode "la menace globale de la semaine", pour rapidement faire passer George au stade d'anti-héros collaborant avec les méchants pour arriver à ses fins, face à un Projet Lazarus aux méthodes très discutables, avait de quoi intriguer.
Mais finalement, trop de facilités (malgré leurs responsabilités colossales, le Projet Lazarus fait très amateur dans sa gestion, dans ses réactions, etc), trop de zones d'ombre (la série évite délibérément d'expliquer les détails de ce point de sauvegarde, ce qui n'est pas trop grave, sauf quand le dernier épisode de la saison part dans du technoblabla improbable sur des trous noirs qui entrent en collision, etc, ce qui souligne d'autant le flou artistique dans lequel la série gardait les spectateurs jusque là), trop de personnages insipides, un protagoniste qui finit par agacer un peu dans ses décisions (ses raisonnements et ses choix sont souvent contre-intuitifs), des rebondissements parfois capillotractés... j'ai fini par me lasser, par arrêter le visionnage en cours de route, et par ne le reprendre que bien plus tard, histoire de finir la saison.
Alors dans l'ensemble, ça se regarde, mais je n'ai jamais eu l'impression que le postulat de départ était véritablement transcendé, voire même pire : j'ai parfois eu le sentiment que le programme était né d'un script de long-métrage refusé, avec ce que cela peut comporter de longueurs et de digressions.
Et paradoxalement, ce sont peut-être ces digressions qui fonctionnent le mieux, comme lorsque la série s'éloigne un peu de George pour se consacrer aux autres membres du Projet - certes, il y a toujours là un vrai manque de capital sympathie, que ce soit dû à l'écriture ou au manque de charisme de certains, mais au moins, cet éclairage un peu différent apporte une bouffée d'oxygène au programme, qui se prend souvent très au sérieux.
Le reste du temps... mwébof, en somme. Je n'ai jamais pu me défaire de l'idée qu'il manquait quelque chose pour que la mayonnaise prenne réellement.
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Après la saison 1 d'Invincible (bien adaptée en soi), et en attendant la saison 2 diffusée en fin d'année, voici un épisode spécial d'une petite heure consacré à Atom Eve, mis en ligne par Amazon à l'occasion de la Comic Con 2023. Au programme, peu ou prou, l'équivalent des deux numéros de la mini-série papier Atom Eve, publiée quelques années après les débuts de la série-mère...
Invincible presents : Atom Eve (2023) :
L'origin-story du personnage d'Atom Eve, produit d'une expérience gouvernementale dotée du pouvoir de percevoir et de manipuler la réalité au niveau atomique...
Et à nouveau, peut-être même plus qu'avec la série-mère, je n'ai pas grand chose à dire sur cet épisode spécial : c'est une adaptation globalement fidèle (si l'on excepte les quelques scènes rajoutées pour faire du remplissage et placer les personnages de Papa et fiston Grayson, titre de la série principale oblige), plutôt bien menée, bien doublée et bien animée, et qui se regarde très facilement, notamment parce qu'elle ne tombe pas trop dans les travers habituels d'Invincible...
...mais encore une fois, ça s'arrête là. Rien de neuf sous le soleil, c'est un portage compétent du comic-book, les fans hardcore seront ravis, les néophytes ne perdent rien au change, mais pour moi qui ait lu tout ça il y a bien longtemps, j'ai toujours un peu de mal à trouver dans cette adaptation une véritable plus-value. M'enfin bon...
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Ils ont cloné Tyrone (They Cloned Tyrone - 2023) :
Lorsque Fontaine (John Boyega), petit traficant de drogue du quartier de The Glen, est abattu, rien de plus normal dans ce ghetto afroaméricain en perdition. Mais lorsque Fontaine revient bien vivant, le lendemain, sans aucun souvenir de sa mort, Slick (Jamie Foxx), un proxénète flamboyant client de Fontaine, et Yo-Yo (Teyonah Parris), l'une de ses prostituées, ne comprennent plus rien... Jusqu'à ce que le trio réalise que le quartier fait l'objet d'expériences scientifiques illégales, et que Fontaine a été cloné.
Une satire sociale semi-comique made in Netflix, que l'on pourrait presque résumer à une variation de Dark City/Matrix en mode ghetto, mâtinée de blaxploitation 70. Et honnêtement, ça ne fonctionne pas trop mal, pris dans cette optique, et ça s'inscrit en plein dans la mode actuelle des films de genre afroaméricains revendicatifs, notamment portée par le travail de Jordan Peele.
Ici, tout le monde semble s'amuser devant l'écran, le propos social sur le quartier en tant que prison sans issue où tout se répète, sur le crime, sur l'assimilation, sur l'intégration, sur la communauté, etc, n'est pas trop pataud, et si la dernière ligne droite (et malheureusement, l'explication logique de tout le bazar) est un peu précipitée (malgré une durée de plus de deux heures), le tout reste agréable à regarder, surtout pour une production Netflix.
4/6
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Le Challenge (No Hard Feelings - 2023) :
Jeune trentenaire incapable de payer les taxes foncières de la maison familiale dont elle a hérité, Maddie (Jennifer Lawrence), conductrice Uber sans véhicule, accepte une petite annonce Craigslist lui promettant une voiture d'occasion si elle accepte de décoincer Percy (Andrew Barth Feldman), fils puceau et timide d'Allison et de Laird Becker (Laura Benanti, Matthew Broderick)...
Après plusieurs années d'omniprésence à l'écran, et plusieurs années de présence plus modérée (son dernier gros projet étant Don't Look Up, en 2021), revoilà Jennifer Lawrence en vedette dans ce qui est vendu comme une... teen/sex/cringe comedy graveleuse du scénariste de Year One (aïe), Bad Teacher (mouais) et Good Boys (c'est déjà nettement mieux), dans la droite lignée d'un Trainwreck ou d'un Young Adult et qui semble tout droit sortie du début des années 2000.
Avec cette histoire étrangement datée (le côté petites annonces Craigslist, le propos même du film, le ton provoc, le personnage de la fille jolie mais paumée et trash) qui aurait pu être confié à Anna Faris, Amy Schumer ou autres, et qui exige de Jennifer Lawrence qu'elle fasse un full frontal (numériquement retouché) devant les caméras dans une scène totalement gratuite et inutile de bagarre sur la plage, on se demande ce qui a vraiment motivé la genèse du projet, et si ce n'était pas un scénario resté sur le banc de touche pendant plusieurs années avant de trouver une actrice motivée.
D'autant qu'au final, malgré ses faux airs de comédie décomplexée, No Hard Feelings est somme toute assez soft, retombant rapidement dans un schéma de pseudo-comédie romantique prévisible esquivant et lissant toutes les aspérités potentielles de son postulat de départ (forcément Maddie va avoir des remords, forcément elle va s'attacher à Percy, forcément ils vont se disputer, et forcément happy end pour tout le monde sans être passé à l'acte) pour retomber sur quelque chose de feel good et d'inoffensif, pour ne pas dire de gentillet.
Alors oui, JLaw se donne complètement à son rôle et prouve, s'il le fallait encore, qu'elle est une actrice comique attachante quand on lui en laisse l'occasion, mais à part ça c'est une teen comedy peu mémorable, dans la moyenne du genre (et assez logique de la part du scénariste de Good Boys).
Un petit 3/6
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Maximum Truth (2023) :
Avocat véreux et consultant spécialisé dans la manipulation d'opinion et les causes indéfendables, Rick Klingman (Ike Barinholtz) reçoit pour mission d'enquêter sur un candidat au Congrès (Max Minghella) et, avec son acolyte Simon (Dylan O'Brien), passionné de fitness, il échafaude divers plans tous plus improbables les uns que les autres pour révéler les secrets de sa cible...
Un mockumentaire politique co-écrit par Ike Barinholtz, et qui se moque allègrement de la scène politique américaine, de la droite républicaine toujours plus radicale, des spin doctors, etc... mais malheureusement, la mayonnaise ne prend pas du tout.
Les gags sont éculés, le propos est vu et revu, ça manque de rythme (malgré une durée limitée de moins de 90 minutes), de finesse, les caméos sont sous-exploités (mention spéciale à Seth Rogen), bref, ça n'apporte rien au genre, et j'ai trouvé le tout particulièrement générique et peu engageant.
2/6
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La Petite Sirène (The Little Mermaid - 2023) :
Ariel (Halle Bailey), l'une des filles sirènes du Roi Triton (Javier Bardem) tombe amoureuse du Prince Eric (Jonah Hauer-King) après l'avoir sauvé de la noyade, et fait un pacte avec la sorcière Ursula (Melissa McCarthy) pour pouvoir retrouver Eric sur la terre ferme... mais au prix de sa voix enchanteresse.
Encore un remake live action d'un classique Disney, encore un film inutilement rallongé de passages inventés et de morceaux insipides (voire calamiteux - le rap de Scuttle made in Lin Manuel Miranda, au secours), encore un film passé à la moulinette d'effets numériques inaboutis, et encore un film qui, finalement, est tout à fait à sa place sur Disney +, où il est directement sort—
Ah, mais on me fait signe que non, ce Petite Sirène 2023 est en réalité sorti en salles, où il a amassé un box-office... moyen, visiblement, en tout cas bien loin du carton absolu que Disney souhaitait probablement faire.
En même temps, ce n'est pas surprenant : le film original faisait 83 minutes, était bourré de chansons mémorables, il était chatoyant, direct et spectaculaire ; ici, sous la direction de Rob Marshall (Chicago, Mary Poppins Returns, Pirates des Caraïbes IV) et avec le scénariste de Mary Poppins Returns et de L'école du bien et du mal à l'écriture, ce remake dure 135 minutes, dilue toutes ses chansons incontournables dans un manque d'énergie et une mollesse confondantes, et applique un filtre particulièrement terne à ses scènes sous-marines.
Résultat, même des passages cultes comme Sous l'océan tombent totalement à plat, dépourvus de fantaisie, figés et le postérieur entre deux chaises, celle du photoréalisme numérique inutile et celle de l'animation cartoonesque avec des animaux qui parlent.
Et puis pour ne rien arranger, les effets numériques sous-marins sont assez laids, notamment dans les déplacements des sirènes, et dans les mouvements de leurs cheveux, qui finissent par flouter les contours des personnages et par donner une impression d'inabouti. Idem pour Ursula, au maquillage amateur, à la silhouette numérique trop fluette, et qui n'a jamais l'envergure ou la menace du dessin animé... et certainement pas en mode kaiju, que l'on dirait sortie d'une prévisualisation des studios d'effets spéciaux, tant elle est approximative et plongée dans l'obscurité pour mieux la cacher.
Une adaptation longuette et molle, donc, avec plein de digressions inutiles, une représentativité ethnique balourde et faussement progressiste qui fleure bon les quotas à l'Américaine (alors que Bailey est très bien dans le rôle-titre), et de nouvelles chansons ajoutées particulièrement insipides. C'est raté, donc, même si par moments, ça fait presque illusion. Presque.
2.25/6
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Nimona (2023) :
Dans un monde médiéval futuriste, Ballister Boldheart (Riz Ahmed) devient le premier homme d'extraction modeste à accéder au rang de chevalier, prêt à défendre le Royaume au cas où un monstre de légende referait surface. Mais lorsqu'il est accusé d'un crime impardonnable, il devient fugitif, et reçoit l'aide de Nimona (Chloë Grace Moretz), une adolescente chaotique aux pouvoirs métamorphes étranges. Ballister tente alors de prouver son innocence, alors même que les autres chevaliers le traquent, avec à leur tête le compagnon de Ballister, Ambrosius Goldenloin (Eugene Lee Yang).
Ah, je suis bien embêté par ce Nimona, production Netflix adaptée d'une bd (du créateur transgenre et non-binaire de Lumberjanes et de She-ra et les princesses au pouvoir), sauvée de l'oubli suite à la fermeture du studio Blue Sky par Disney après son rachat, et distribuée par Annapurna Pictures, la branche cinéma du studio aussi connu pour ses jeux vidéo indépendants très côtés, et toujours bourrés de thématiques et de messages sociétaux.
Je suis bien embêté, parce que je les ai bien vues, toutes ces critiques dithyrambiques qui se sont enflammées sur le propos LGBTQ du film (les deux chevaliers gays, Nimona en tant que symbole trans, le message sur la peur de l'altérité, la lutte des classes, etc), sur la protagoniste chaotique et rebelle, sur le refus du dogme et du conservatisme, etc.
Et je me doute bien qu'en ces temps de recherche de représentativité à tout va et de diabolisation à outrance de Disney (une tendance en ligne qui me fait toujours autant sourire, tant les personnes les plus promptes à descendre en flammes le studio sont les mêmes qui, en parallèle, s'arrachent ses produits dérivés sous une forme ou une autre - ou se font de l'argent sur son dos), Nimona fait un porte-étendard idéal et bien pratique.
Mais c'est peut-être trop facile, justement. Au point de paraître suspect et artificiel par certains aspects. Comme si le tout avait été bien pensé et marketé pour plaire à un certain public très en demande.
Je n'ai pas été très convaincu par le film, honnêtement, même si je n'ai pas grand chose à redire au métrage sur son aspect technique. Le souci, c'est que son écriture trahit clairement sa genèse difficile, et que le tout est fait sans réelle subtilité, assénant son message sur la tolérance de manière peu inspirée.
Pourtant, l'univers médiévalo-futuriste est intrigant, mais quelque chose dans la structure du film, dans son articulation, ne fonctionne pas réellement pour moi - notamment toute l'introduction/la mise en place en mode worldbuilding catapulté, qui enchaîne ensuite sur un scénario sans grande surprise.
Et puis il y a toute cette esthétique riot grrrl qui me gonfle profondément (c'était déjà le cas dans Nouvelle génération de Netflix) avec ce personnage-titre rebelle, gueulard, chaotique, avec piercings et cheveux roses, qui beugle "METAL !!!" en faisant le signe des cornes (*soupir*), un personnage que l'on est supposé trouver attachant dans son exubérance et dans son anti-conformisme (ça n'a pas fonctionné sur moi), mais qui se retrouve affublée d'un background et d'un arc narratif tout ce qu'il y a de plus classique, à la résolution télégraphiée.
Le tout baignant dans les codes musicaux et esthétiques de la punkitude féminine, qui tiennent presque désormais du cliché commercial et du raccourci facile pour exprimer une rebellion somme toute très adolescente.
Bref, je suis resté sur ma faim avec le scénario, que j'ai trouvé particulièrement maladroit dans son écriture surlignée, dans sa caractérisation sommaire, et dans ses dialogues très inégaux (j'ai facepalmé en voyant le chevalier dire à Nimona "I see you", en soi déjà un dialogue on ne peut plus périmé), et je n'ai pas vraiment accroché au cliché ambulant qu'est Nimona, donc...
Ce n'est pas mauvais, et ça a clairement trouvé son public, mais je reste très mitigé.
3/6
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Après trois saisons et deux épisodes festifs spéciaux, retour de Solar Opposites pour une nouvelle fournée de 11 épisodes... sans Justin Roiland, l'un des deux créateurs (et doubleur) du programme, kickbanné pour un comportement assez problématique au sein de sa société de production et des séries auxquelles il participait.
Il est ici remplacé par Dan Stevens au doublage, un choix sorti de nulle part, pour une saison un peu en demi-teinte...
Solar Opposites, saison 4 (2023) :
En effet, si s'habituer au changement de voix prend un certain temps, mais n'est pas rédhibitoire (quand bien même les fanboys de Justin Roiland crient toujours au scandale et plombent les sites de notation en ligne pour exprimer leur mécontentement), il faut bien avouer que l'écriture a pris un petit coup dans l'aile, du moins en début de saison.
Le premier épisode botte ainsi en touche de façon méta sur le changement vocal, avant de partir dans une parodie assez moyenne de The Office pour Terry et Korvo, et de Carrie pour Yum et Jesse. L'épisode suivant continue sur cette lancée, avec Korvo et Terry qui s'affrontent dans un cadre professionnel, une visite à Wooden City pour signer un contrat, et une chasse au trésor des deux jeunes pour obtenir des billets pour Daft Trunk : un épisode qui semble fréquemment n'exister que pour placer un maximum de mauvais jeux de mots sur les végétaux, le bois, etc, avec en prime un caméo vocal sous-exploité de Josh Gad.
Le troisième épisode est un peu plus sympathique, en mode comédie romantique centrée sur Aisha, qui tombe amoureuse d'un humain, mais tout le reste de la saison semble ensuite avoir des difficultés à trouver des intrigues intéressantes pour ses personnages principaux... comme si les scénaristes étaient plus intéressés par les sous-intrigues du Mur et des Silver Cops, et que Korvo et compagnie ne faisaient presque plus que de la figuration.
Sur les onze épisodes de la saison, un épisode entier est ainsi consacré au Mur, et un autre aux Silver Cops : ils se regardent sans problème, mais ne sont jamais aussi efficaces que lorsque ces intrigues ont été introduites pour la première fois. Le Mur voit un conflit entre les deux factions en place, l'une façon Handmaid's Tale, l'autre façon résistance, dans un Mur qui se refroidit ; Glenn rejoint un groupe de voleurs (inspirés des Visionaries et des Battle Beasts), qui devient sa nouvelle famille, et il finit par rejoindre les Silver Cops sous une fausse identité pour les faire tomber de l'intérieur.
Le tout, donc, au travers de deux épisodes complets, mais aussi de sous-intrigues récurrentes déroulées au fil des épisodes 3, 4, 6 et 10 : ça commence à faire beaucoup, d'autant que ça ne passionne pas forcément au final.
Et donc, comme je le disais, les Opposites doivent se contenter de miettes : ici, ils veulent un dinosaure Hanna-Barbera... mais l'épisode rebascule sur les Silver Cops au bout de 15 minutes ; là, les Opposites se retrouvent pris au piège dans l'univers des photos libres de droits, pour un récit qui tourne un peu à vide et manque de folie... et repasse sur le Mur au bout d'un moment ; ailleurs, alors que la guerre éclate dans le Mur, Korvo et Terry deviennent invisibles et se disputent dans leur cuisine ; ou encore, ils refont des Gooblers, et vont les lâcher dans le zoo de Kelly Cuoco...
Autant d'épisodes un peu inaboutis, ne poussant jamais vraiment leurs concepts dans leurs retranchements, et jamais vraiment mémorables. J'ai tout de même plutôt aimé l'épisode 5, qui voient les Opposites tenter de distraire Yum pour éviter qu'il ne découvre que c'est son anniversaire, et dont l'intrigue secondaire voit Pupa en mission de sauvetage dans le labyrinthe du vaisseau, pour y sauver des livreurs disparus ; ainsi que le season finale, durant lequel les Opposites se transforment tour à tour, malgré eux, en humains, et sont contraints de quitter la Terre.
Après, je mentirais en disant que cette saison est vraiment différente des précédentes : la série a toujours eu des intrigues sous-développées, çà et là, nées d'une mauvaise vanne ou d'une idée aléatoire, conçues au cours d'une soirée arrosée ou enfumée, ou recyclées des rebuts de Rick et Morty... mais là, j'ai trouvé que le tout était moins inspiré, moins bien structuré, et que les sous-intrigues du Mur et des Silver Cops prenaient trop de place, sans forcément que cette place soit justifiée par les rebondissements proposés.
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Les trois précédents épisodes de STSNW soufflaient clairement le chaud et le froid : une comédie musicale, un crossover parodique avec Lower Decks... et un épisode très noir, dans lequel M'Benga assassinait de sang froid un ambassadeur klingon criminel de guerre.
On se demande bien comment cette saison va se terminer : sur un pied dramatique, ou plus léger ?
Star Trek - Strange New Worlds, saison 2 :
- 2x10 - Hegemony : Lorsqu'une colonie humaine est attaquée par les Gorns, et que le vaisseau de la compagne de Pike appelle à l'aide, l'Enterprise s'empresse d'intervenir... mais la planète est en territoire ennemi, et pour secourir les survivants, l'équipage doit passer outre les ordres de Starfleet.
Un épisode de fin de saison nettement plus sérieux que le précédent, et qui se termine même en cliffhanger, dans la grande tradition des cliffhangers de fin de saison, comme à l'époque de Next Generation. Ici, ça marche plus ou moins bien, partiellement à cause du manque d'enjeux - de par le statut de préquelle de la série, on se doute bien qu'aucun des personnages établis n'est en réel danger, alors que les personnages inventés de toute pièce, eux, sont des red shirts en puissance - mais aussi car la série continue de faire des Gorns des pseudo-Aliens de Giger.
Ce qui permet de rendre ces lézards plus dangereux, certes, mais donne aussi trop souvent l'impression de voir une copie éhontée sans grande originalité. Cela dit, l'épisode se regardait plutôt bien, le caméo de Montgomery Scott était agréable (et pas trop forcé), tout le monde avait un moment de gloire ou deux, et c'était visuellement assez réussi. En attendant la résolution du cliffhanger... dans deux ans, à ce rythme ?
- Bilan saisonnier -
Un peu comme la saison 1 de la série, la saison 2 de Star Trek Strange New Worlds m'a semblé très sympathique, mais un peu en dents de scie : la série est plus à l'aise (notamment dans la comédie), elle est plus audacieuse, mais l'exécution n'est pas toujours à la hauteur de ces ambitions, et ça ne marche pas forcément aussi bien que ça le pourrait.
Et l'on retrouve ce problème de dosage tout au long de la saison : l'épisode de reprise assez brouillon, le troisième épisode qui tente maladroitement un voyage temporel et un toutéliage avec Khan, le traitement de M'benga et la manière dont son crime est géré, ou encore l'épisode comédie musicale - systématiquement, l'équilibre est légèrement faussé, et ça se ressent plus ou moins.
Heureusement, l'alchimie de la distribution et le capital-sympathie des acteurs font que tout passe plus ou moins bien, même dans les épisodes les plus faibles. On regrettera juste que certains choix de casting soient un peu en dessous : je pense notamment à Maria Batel, la compagne de Pike, assez transparente et clairement partie pour être red-shirtée, ou encore à Kirk qui, s'il parvient à trouver sa place, cette saison, grâce à une écriture plus favorable, est encore loin d'évoquer le célèbre Capitaine charismatique.
Mais bon, ce ne sont que quelques pinaillages : dans l'ensemble, j'ai passé un agréable moment devant cette seconde saison, mais la série mériterait cependant d'équilibrer un peu mieux à l'avenir son ratio épisodes sérieux/épisodes comiques, histoire d'éviter l'enchaînement brutal de la seconde moitié de la saison (Spock devient humain/Uhura a des hallucinations/Lower Decks/M'benga tue quelqu'un/tout le monde chante/c'est la guerre contre les Gorns).
D'un autre côté, compte tenu de la grève qui frappe actuellement le secteur audiovisuel américain... on ne peut qu'espérer que ST:SNW ait un avenir et ne soit pas annulée à l'arrache, histoire de faire des économies de derrière minute.
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Monsieur le député (The Distinguished Gentleman - 1992) :
Petit arnaqueur entouré d'une bande de compères qui lui ressemblent (Sheryl Lee Ralph, Victor Rivers, Chi McBride, Sonny Jim Gaines), Thomas Johnson (Eddie Murphy) réalise que l'argent facile se trouve au congrès américain : profitant de son homonymie avec un député récemment décédé, il parvient à se faire élire, mais réalise bien vite qu'en matière de crime et d'arnaque, il est largement battu par les hommes politiques en place à Washington (Lane Smith, Joe Don Baker, Grant Shaud, Kevin McCarthy, etc)...
Une comédie politique amusante dans laquelle Eddie Murphy fait son numéro de l'époque... mais ça s'arrête là, puisque le script paraît vraiment cousu de fil blanc, avec une rédemption évidente et des bons sentiments, au point de ressembler un peu à du sous John Landis, sans l'efficacité ou le mordant.
Principalement parce que la réalisation est globalement assez plate, mollassonne, avec des intérieurs qui font fréquemment studio et décors factices, et que le film dure près de deux heures, avec en prime un thème principal très caribéen de Randy Edelman qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe.
Regardable, mais très anecdotique au final.
Un petit 3/6
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Maggie Moore(s) (2023) :
Dans une petite ville de l'Arizona, Jordan Sanders (Jon Hamm), un shérif veuf, et son adjoint Reddy (Nick Mohammed), enquêtent sur les meurtres de deux femmes appelées Maggie Moore, et sans lien apparent. Mais à mesure que Sanders creuse l'affaire - et qu'il se rapproche de Rita (Tina Fey), voisine divorcée de l'une des victimes - ses soupçons se cristallisent autour de Jay (Micah Stock), l'époux de l'une des Maggie...
Une comédie policière qui fait très frères Coen, réalisée par l'acteur John Slattery, et qui vaut principalement pour les retrouvailles romantiques du duo Hamm/Fey, qui fonctionne très bien à l'écran, même s'il est ici en mode névrosés/victimes de la vie.
L'enquête policière en elle-même n'est pas désagréable à suivre, mais comme le film opte pour un format à la Columbo, présentant le point de vue du tueur (incapable) dès le début du film, il n'y a pas grand suspense sur ce plan.
Ça fonctionne tout de même, grâce à la distribution et aux personnages un peu excentriques, et le virage plus premier degré et sanglant de la dernière ligne droite surprend, mais globalement, le film reste, dans l'ensemble, assez anecdotique et un peu éparpillé.
3.25/6
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The Beanie Bubble (2023) :
Dans les années 80, Ty Warner (Zak Galifianakis) sympathise avec sa voisine, Robbie (Elizabeth Banks), et ensemble, ils ont l'idée de créer une entreprise de jouets en peluche uniques en leur genre. Des années plus tard, Ty rencontre Sheila (Sarah Snook), dont il s'éprend et dont les deux filles lui inspirent des designs originaux immédiatement populaires. Puis c'est Maya (Geraldine Viswanathan), sa jeune secrétaire, qui a l'idée de limiter la production de peluches, les Beanie Babies, et d'en faire la promotion sur un Internet à peine naissant... de quoi donner, au final, la naissance d'un phénomène international, dont la bulle commerciale ne peut que finir par exploser.
Une comédie dramatique Apple Tv + nostalgique, en mode semi-biopic romancé sur la genèse de la folie des Beanie Babies, qui n'a jamais atteint les mêmes sommets par chez nous qu'outre-Atlantique... le tout présenté avec une narration gratuitement déstructurée passant son temps à repartir en arrière puis en avant, et ainsi de suite, au gré des points de vue que le récit s'attarde à suivre.
Le problème étant qu'en faisant le choix de présenter trois narratrices, pour trois success stories à l'Américaine (comprendre que c'est très cynique, avec une version très américaine du capitalisme) qui se veulent trois versions pseudo-féministes (du moins, dans leur conclusion triomphante) du succès Beanie Babies, on s'attendrait aussi à avoir des éclairages différents sur le personnage de Ty Warner, au cœur de la vie professionnelle et personnelle des trois femmes en question.
Mais au final, ces trois points de vue n'en forment réellement qu'un, n'apportant pas de révélation particulièrement probante sur Ty, un opportuniste immature et névrosé, méprisant et pitoyable aux yeux des trois femmes, et qui s'accapare systématiquement le succès de ces dernières.
Le film se contente ainsi de sauter d'époque en époque, ressemblant parfois à un résumé Wikipédia qui ne ferait pas suffisamment le travail de fond de développement de certains de ses personnages, et n'expliquerait jamais vraiment leur évolution, mais comptant sur son atmosphère pop, sur sa distribution sympathique et sur le côté Rêve américain pour séduire le spectateur.
Au final, c'est très moyen et superficiel même si, encore une fois, on ne s'ennuie pas, et que c'est bien interprété.
3/6 dont 0.25 pour les deux fillettes, très attachantes et naturelles.
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Babylon 5 - The Road Home (2023) :
Deux ans après la fin de la Guerre des Ombres, sur le point de quitter Babylon 5 pour endosser son rôle de Président, John Sheridan (Bruce Boxleitner) se retrouve propulsé dans l'espace et le temps, et découvre des réalités alternatives, alors même qu'il n'a qu'une chose en tête : rentrer dans sa dimension et retrouver Delenn (Rebecca Riedy)...
Plus de 20 ans après la fin de la franchise Babylon 5, Warner ressuscite ce space-opéra incontournable d'entre les morts et, sous la plume de JMS, le papa de Babylon 5, reprend comme si de rien n'était, mais sous une forme animée (les multiples acteurs décédés parmi la distribution imposant cette solution inélégante mais incontournable).
Au programme, le multivers (décidément très à la mode) à la sauce Babylon 5, soit l'occasion pour JMS de ramener tous les personnages du passé de la franchise pour un dernier baroud d'honneur... et aussi de rebooter la franchise Babylon 5 de manière avouée, en finissant par un discours d'une Ivanova alternative s'adressant peu ou prou au spectateur pour lui dire "on est partis longtemps, mais nous sommes de retour, et pour de bon".
Et après tout, relancer la franchise Babylon 5 dans une réalité alternative passée, au début des aventures de Sheridan et compagnie, pour partir dans une direction autre, sans Ombres, peut être intéressant et économique, surtout sous forme animée, maintenant que les personnages, les décors et les vaisseaux ont été conçus et sont faciles à animer.
Après, reste à voir si la demande existe vraiment au delà des fans les plus hardcore (et même ceux-là ont accueilli le film assez fraîchement - il n'y a pas pire critique que les fans hardcore d'une franchise) : ce n'est pas l'animation relativement sommaire (surtout dans les affrontements spatiaux) qui va taper dans l'œil des spectateurs novices, en tout cas, et ce téléfilm ne tient pas réellement la main de ces derniers pour leur expliquer le pourquoi du comment (même si, techniquement, ça m'a paru assez clair).
Cela dit, je ne me suis pas ennuyé, malgré quelques passages un peu maladroits niveau écriture, notamment vers la fin, et une représentation pas très inspirée des Ombres : en l'état, c'est un bon point de départ pour d'autres métrages animés, mais ça ne restera pas forcément dans les mémoires.
3.75/6
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Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3 (Guardians of the Galaxy vol. 3 - 2023) :
Parce que son créateur, le Maître de l'évolution (Chukwudi Iwuji), est bien décidé à récupérer sa création, Rocket est attaqué par Adam (Will Poulter) et mortellement blessé. Pour le sauver, les Gardiens de la Galaxie montent alors une expédition pour découvrir les origines de Rocket, et retrouver son créateur...
Le voilà, l'ultime volet de la trilogie des Gardiens de la Galaxie de James Gunn, désormais "passé à l'ennemi" pour chapeauter l'univers DC Comics, une trilogie très sympathique, même si elle m'aura peut-être moins enchanté que bon nombre de critiques (probablement parce que j'ai du mal avec les tics de Gunn en matière d'illustration musicale et de ressorts émotionnels).
Et pour être tout à fait franc, je mentirais en disant que je n'ai pas un peu levé les yeux au ciel, ici et là, devant ce Gardiens 3 : après tout, on peut très bien considérer qu'il n'y a rien de plus facile que d'émouvoir le spectateur en lui présentant un grand méchant pseudo-Mengele qui garde en cage, brutalise et torture des pauvres bêtes innocentes et mignonnes, voire pire, des enfants adorables. Et les tendances musicales envahissantes de Gunn, ainsi que sa propension à caser sa femme et ses copains dans pleins de petits rôles, sont ici toujours présentes, et toujours aussi frustrantes par moments.
Seulement pour le coup, ça fonctionne globalement assez bien. Probablement mieux que le 2, à mes yeux, et ce malgré une durée un peu plus importante encore : ça m'a paru mieux rythmé, l'émotion sonne plus juste, les adieux de la fine équipe sont réussis (sans sombrer dans le pathos d'un kill your darlings whedonien gratuit), les effets spéciaux sont très réussis, et même les caméos gratuits sont plutôt amusants (Fillion !).
Après, ce n'est pas parfait, comme je le disais, Adam Warlock est un peu victime d'une flandérisation à la Drax, Muscle Groot avec la voix non-filtrée de Vin Diesel, ça passe moyen, il y a quelques moments inutiles, la bande originale ne trouve pas sa place et j'ai toujours autant de mal avec Peter/Gamora, mais bon, dans l'ensemble, le film est assez réussi, et probablement mon préféré de la trilogie.
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Fin de série pour Mme Maisel, après une saison 4 frustrante, partiellement covidée et mollement accueillie tant par la critique que par les spectateurs, et place à neuf épisodes de 55-75 minutes ayant pour objectif de conclure l'histoire de ces personnages atypiques, et de révéler le succès inévitable du personnage principal...
La Fabuleuse Mme Maisel, saison 5 (The Marvelous Mrs Maisel, season 5 - 2023) :
Un survol des dernières décennies de la carrière de Midge Maisel et de sa relation parfois tendue avec Susie...
Plus Mme Maisel a avancé dans le temps, et plus une évidence s'est faite au spectateur attentif : Midge Maisel est, par essence, un personnage assez antipathique.
Mère absente, ambitieuse, égocentrique, privilégiée et dans sa bulle, Maisel s'est progressivement révélée comme une antihéroïne, ce qui a donné lieu à la création de deux camps : d'un côté, les spectateurs se rappelant qu'Amy Sherman-Palladino a toujours eu une certaine fascination pour ces héroïnes bourgeoises, aisées et disruptives, et n'a que rarement conscience de leurs défauts, et de l'autre, ceux qui pensent que tout cela est voulu, et que Midge est une Walter White au féminin, un personnage délibérément tragique qui va tout sacrifier pour que sa carrière connaisse le succès dans un monde dominé par les hommes.
Avec cette saison 5, il n'y a plus le choix : la carrière de Midge doit se cristalliser et déboucher sur une conclusion satisfaisante. Le spectateur doit être fixé - Midge, anti-héroïne féministe à l'ambition dévorante, qui la mènera à une existence solitaire et tragique, ou Midge, icône féministe à qui tout réussit, personnage fascinant à qui l'on pardonne tout car jolie, talentueuse et charismatique, et que l'on est supposé admirer pour son courage et sa détermination ?
Au terme de cette saison 5, la question reste en suspens.
Il faut dire que cette saison 5 est un peu brouillonne, tentant beaucoup de choses qui ne fonctionnent pas toujours. En premier lieu, cette chronologie déconstruite : tout au long de la saison, la série multiplie les flashforwards et les flashbacks, que ce soit pour mettre à l'écran les premiers moments de la relation Midge/Joel (parce que oui, ASP s'accroche toujours à cette relation, comme beaucoup de spectatrices qui voulaient les voir finir ensemble), ou bien plus tard, lorsque Midge, superstar de la comédie âgée de plusieurs décennies supplémentaires, donne des interviews, parle de son succès, etc.
L'occasion pour les scénaristes de teaser un semblant de conséquences pour Midge : on aperçoit ses enfants, désormais adultes et névrosés, qui ont coupé les ponts avec leur mère excentrique et richissime... mais bizarrement, ces instants n'ont que peu de poids, et sont très rapidement éclipsés par ce qui intéresse réellement ASP et son mari, à savoir la relation de Midge et Susie.
Très tôt dans la saison, on nous fait comprendre, via les flashforwards, que Susie et Midge sont brouillées, et ont cessé de se parler pendant des années. Un élément dramatique intéressant, qui va dans le sens de Midge riche, célèbre, mais solitaire après ne pas avoir fait de prisonniers pour arriver au sommet. Et toute la saison de nous expliquer, que ce soit dans le "présent" des années 60, ou dans le "futur", comment les deux femmes en sont arrivées là.
Pas de surprise, les dettes de Susie et son implication avec la pègre en sont responsables, ainsi que les difficultés de Midge à s'imposer comme scénariste du talk-show au sein duquel elle est la seule femme.
Toute cette saison, Midge tente en effet de convaincre son boss Gordon (qui n'est pas insensible à son charme, forcément, ce qui vaut à Midge un certain nombre de passe-droits dont elle profite) de la laisser se produire devant les caméras, un soir. Seulement voilà, une règle est en place, qui veut que les scénaristes du show ne passent jamais devant la caméra, quand bien même certains d'entre eux seraient, eux aussi, des comiques en manque de publicité...
Insistante car frustrée d'être logée à la même enseigne que les autres scénaristes (parce qu'elle est exceptionnelle et mérite donc, selon elle, un traitement d'exception), elle revient à la charge, encore et encore, et ne parvient à ses fins que par la force : elle menace Susie et la pousse à demander une faveur à la femme de Gordon (laquelle, coïncidence bien pratique, s'avère être l'ex de Susie qu'elle n'a pas revue depuis la fac), afin que cette dernière pousse son mari à mettre Midge à l'antenne, puis elle change d'elle-même la direction du show, prend un micro en direct et se lance dans son numéro.
Une intrigue globalement assez répétitive et cousue de fil blanc, d'un point de vue scénaristique, et qui débouche sur le triomphe inévitable de Maisel à la télévision, dans le final de la saison (avec un numéro de stand-up pourtant faiblard) : c'est le gros fil conducteur de cette cinquième année entre les flashbacks/flashforwards, et le reste de la distribution doit se contenter de miettes plus ou moins adroitement développées.
Les parents de Joel divorcent puis se réconcilient, Joel se fait plaquer par Mei (qui est promptement kelleyrisée en une scène) et sacrifie beaucoup de choses pour libérer Midge de l'influence de la pègre, le père de Midge réalise que les femmes de sa famille sont douées et méritent le respect, et Susie, elle, développe ses talents de manager pour les plus grands.
Mais naturellement, c'est Midge, son succès et son refus de la moindre concession qui occupent le devant de la scène, dans une saison gentiment décousue qui oublie un peu ses artifices temporels en cours de route, et se permet quelques digressions pas indispensables, souvent uniquement là pour permettre à ASP de placer tel ou tel acteur de Gilmore Girls ou de Bunheads, telle ou telle sous-intrigue sur un personnage secondaire qu'elle aime particulièrement ou de faire tel ou tel numéro musical à l'écran.
Le tout pour se finir par une fin heureuse pour ce personnage de Midge pourtant si polarisant : alors que tout, dans la saison, laissait entendre que Midge allait finir comme Sophie Lennon, son idole, seule, amère, isolée, mais avec l'argent et la réussite, voilà qu'in extremis, Midge se réconcilie avec Susie, histoire de ne pas briser plus que de mesure ce couple atypique et tempêtueux, et de finir la série sur une note positive.
Oui, tout au long de la série, Midge a été un bulldozer immature démolissant tout sur son passage, une "princesse juive américaine" tellement persuadée de son talent et de son génie comique que le reste du monde est passé au second plan de ses ambitions... mais visiblement, elle a eu raison de le faire, puisqu'elle a connu la gloire et a marqué à jamais l'histoire de la comédie américaine, sans que jamais Midge n'apprenne réellement la moindre leçon de ses erreurs.
Alors au final, quid de cette saison de Maisel, voire de la série dans son ensemble ? Un peu une impression de frustration globale et d'intérêt paradoxalement décroissant à mesure que la série s'est rapprochée de sa conclusion.
En fait, au delà de sa direction artistique remarquable, de ses acteurs impeccables (Alex Borstein est ici formidable, à nouveau), et de son ambiance rétro très réussie, Maisel m'a frustré pour les défauts habituels des œuvres d'ASP, ici appliqués au format prestige drama.
Et cette ultime saison, dans la droite continuité des précédentes, mais en plus chaotique (on sent bien les scénaristes gênés aux entournures par tous ces personnages secondaires introduits au fil des ans, souvent incapables de revenir pour la fin de série, ou alors le temps d'une demi-scène), n'a rien fait pour changer cette impression.
Cela dit, les critiques sont unanimes sur cette fin de série, et vont totalement à l'encontre de mon ressenti, donc... *haussement d'épaules*
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Après un premier trio d'épisodes inégaux, et trois autres qui redonnaient un peu de poil de la bête au programme - sans être forcément exceptionnels ou parfaits - , la saison 2 de SNW continue son petit bonhomme de chemin, avec trois nouveaux épisodes, dont deux... assez spéciaux.
Star Trek - Strange New Worlds, saison 2 :
- 2x07 - Those Old Scientists : Alors que Mariner, Boimler et leurs collègues du Cerritos étudient un portail temporel, ce dernier se retrouve propulsé un siècle plus tôt, à bord de l'Enterprise de Pike, qui est confronté à des Orions belliqueux...
Un bon vieil épisode crossover à base de voyage temporel, dans la droite lignée de Trials and Tribble-ations de DS9, mais qui mêle ici la série animée Lower Decks, avec ses personnages frénétiques, parfois criards, et dont le fanservice et les références méta sont comme une seconde nature, et SNW, avec son style rétro et décontracté... et ça marche, je dois dire.
Passée une intro animée à l'écriture un peu faible (on sent que les scénaristes ne voulaient pas assommer les spectateurs de SNW, pas forcément spectateurs de LD, avec le style particulier et frontal de la série animée), je dois dire que le tout fonctionne plutôt bien, avec un Jack Quaid qui reprend son rôle de Boimler et parvient, malgré un physique moins chétif et maladif, à donner corps au personnage IRL.
Ses interactions avec les membres d'équipage de SNW sont amusantes (certaines sont même intrigantes, comme le dialogue avec Pelia), les références et sous-entendus canoniques ne sont pas trop appuyés, et même quand Tawny Newsome/Mariner le rejoint, forcément plus rentre-dedans et polarisante, l'épisode parvient tout de même à conserver un équilibre entre les deux styles d'humour et de programme.
Dans l'ensemble, c'était donc très agréable à suivre, avec un propos sur "rencontrer ses héros... bonne chose ou mauvaise chose ?", un scénario qui sait laisser de la place à tous les personnages, et un ton décontracté qui fait du bien.
- 2x08 - Under the Cloak of War : Lorsqu'un VIP monte à bord, la situation se tend pour M'Benga, Chapel et Ortegas. En effet, le passager est un ancien criminel de guerre klingon repenti, désormais ambassadeur de la Fédération, et que les vétérans connaissent de réputation... mais aussi pour l'avoir rencontré.
Un épisode bien plus sérieux et dramatique que le précédent, avec une méditation sur la guerre, le pardon, le mensonge, le sacrifice, le traumatisme des vétérans, etc, qui n'est pas sans rappeler des récits similaires à l'époque de Deep Space Nine.
Et ça fonctionne assez bien, même si l'on ne rigole pas du tout : Babs Olusanmokun est excellent dans son rôle d'ancien commando reconverti dans la médecine, et il porte cet épisode sur ses épaules sans jamais trop en faire.
On pourra cependant regretter que la toute fin de l'épisode soit un peu précipitée, ce qui affaiblit d'autant l'ambiguïté du geste de M'Benga et de l'arc de son personnage... peut-être si le scénario avait été monté "à rebours", avec cette scène finale en ouverture, et le reste du récit en flashback d'un M'benga racontant tout à Pike... en l'état, la fin n'est que peu satisfaisante, voire même est frustrante.
- 2x09 - Subspace Rhapsody :
Lorsqu'une expérience d'Uhura et de Spock sur un repli subspatial inhabituel échoue, tout l'équipage de l'Enterprise découvre qu'il a tendance à exprimer ses émotions les plus fortes en chansons... ce qui pose bien des problèmes, surtout quand la situation se propage au reste de la flotte, et aux Klingons tout proches.
Avant-dernier épisode de la saison, et voilà le fameux épisode musical, dans la droite lignée de Xena, Buffy et compagnie : un prétexte scénaristique assez léger au programme, pour une suite de chansons forcément inégales, mais globalement satisfaisantes, notamment parce qu'elles n'oublient pas de développer les personnages et leurs relations.
Après, si ce Subspace Rhapsody est très sympathique, voire même plutôt ludique (quelques clins d'œil ici ou là à d'autres "épisodes musicaux", le grand numéro final, le passage des Klingons), ce n'est pas parfait : on pourra regretter que la production ait eu la main lourde sur l'auto-tuning, perceptible dès le premier numéro musical, que les chansons plus sérieuses soient probablement un peu trop longues pour leur propre bien, et que le numéro klingon, bien qu'hilarant, bascule un peu trop dans la parodie pour être vraiment à sa place.
Une question de dosage, en somme, mais dans le grand classement des épisodes musicaux, finalement, ce Star Trek s'en sort bien, et l'on passe un assez bon moment.
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Project X-Traction / Hidden Strike (2023) :
En Irak, un groupe de mercenaires commandés par Luo Feng (Jackie Chan) est engagé pour évacuer les nombreux employés d'une raffinerie chinoise, attaquée par des forces non identifiées. Au même moment, Chris (John Cena), ancien soldat établi en Iraq, accepte une dernière mission : attaquer un convoi de bus traversant le désert, avec à son bord, un terroriste responsable de nombreuses morts... sans le savoir, les deux hommes vont entrer en collision.
Une comédie d'action qui revient de loin, depuis sa genèse en 2017 avec Stallone dans le rôle de Cena, ses nombreux changements de titre, son tournage en 2018, et sa mise au placard pendant le COVID... jusqu'à sa sortie, mi-2023, sur Netflix.
Bref, un film avec le réalisateur de Need for Speed derrière la caméra, produit par la Chine, et qui, pendant 30-45 minutes, ressemble à un DTV générique, plus friqué que la moyenne, mais sans le moindre charme, et souffrant de nombreuses incrustations et fonds verts vraiment très laids.
Et puis, à ce point du métrage, un changement s'opère : le film cesse d'être premier degré, de se prendre pour un pseudo film d'action militaire sérieux, et John Cena et Jackie Chan se rencontrent enfin, pour l'habituel "ils se battent, ils sympathisent, ils affrontent leur ennemi commun". Et ainsi, dans sa dernière heure, le film de se transformer enfin en buddy comedy certes très clichée, mais finalement pas désagréable du tout.
Alors les effets numériques sont toujours approximatifs, la caractérisation est sommaire et fluctuante, les scènes d'action de Chan de plus en plus câblées (même si là, de manière assez amusante, le câblage est inclus dans une grosse scène de combat), et le film ne gagnera pas de récompense pour son scénario ou son inventivité, mais ça se regarde plutôt bien, une fois que l'on passe le cap mentionné plus haut.
Je m'attendais à bien pire, franchement (en tout cas, c'est plus agréable à regarder que Skiptrace).
3.25/6
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Spinning Gold (2023) :
L'ascension et le succès de Neil Bogart (Jeremy Jordan), un jeune new-yorkais de Brooklyn qui, dans les années 70 et à force de volonté et d'endettement, a fini par créer le label indépendant Casablanca Records, qui découvrira et rendra célèbres KISS, Donna Summer, les Village People et bien d'autres encore...
Un biopic étrangement flasque et inerte sur Neil Bogart, son parcours improbable et son influence sur l'industrie de la musique, écrit et réalisé par le fils de Neil Bogart (et produit par toute la famille Bogart), ce qui explique probablement beaucoup de choses.
Notamment pourquoi l'écriture, assez maladroite et pataude, se refuse à présenter Bogart autrement que comme un homme porté par la musique, opportuniste mais visionnaire, ayant toujours bon fond, et qui finit par connaître un succès bien mérité, en se trouvant au bon endroit, au bon moment.
Ce métrage très hagiographique (les défauts de Bogart - infidélités, drogues, mensonges - sont mentionnés mais très peu mis en avant ou sans grandes conséquences) ressemble ainsi à un téléfilm reflétant le regard nostalgique et complaisant d'un fils sur la vie de son père et ses réussites, avec quelques touches de comédie musicale (Jeremy Jordan est issu de Broadway, donc ponctuellement, le film part dans des numéros musicaux impromptus), une approche fantaisiste justifiée, dès ses premières scènes, par un Neil Bogart présenté comme narrateur peu fiable embellissant sa vie et ses anecdotes.
Pourquoi pas, mais au final, le tout est trop anémique pour vraiment marquer, ressemblant beaucoup à une adaptation de page Wikipedia sans structure ni liant, mal rythmée malgré les efforts du fils Bogart pour donner un sens à cette biographie improbable qui place, comme par magie, son père au cœur de chacun des événements/de chacune des chansons les plus marquantes de la décennie 70.
Mouais.
2.5/6 (dont 0.5 parce que globalement, c'est bien interprété et que j'aime bien l'époque).
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Assassin Club (2023) :
Morgan Gaines (Henry Golding), tireur d'élite et assassin pour le compte de Caldwell (Sam Neill), est attaqué par un autre tueur à gages au cours d'une mission. Rapidement, il découvre qu'un mystérieux client a mis sur le marché un contrat improbable : sept cibles, 1 million de dollars pour chacune d'entre elles. Seulement voilà : ces sept cibles sont des tueurs à gages, qui ont tous reçu une proposition similaire... et Morgan fait partie de cette liste.
Un thriller d'espionnage/film d'action américano-italien un peu plus friqué que la moyenne des DTV et qui ressemble, ni plus ni moins, à une production Europa Corp, avec ses clichés, son action pétaradante, ses pays de l'Est et ses acteurs reconnaissables qui viennent cachetonner.
Et ce n'est pas surprenant, en fait, puisque cet Assassin Club a été réalisé par un ancien d'Europa Corp, par ailleurs réalisateur du Transporteur 4. À partir de là, il ne faut pas s'attendre à grand chose d'exceptionnel, puisque ce métrage (qui n'est pas vraiment un DTV, car sorti en salles en Italie - aux USA, c'est du DTV, par contre, et chez nous... du direct toNRJ12 (!!)) sacrifie ses quelques idées intéressantes sur l'autel d'un film à rallonge (près de deux heures), d'une Noomi Rapace qui cabotine, d'un scénario qui abat ses cartes bien trop vite, et d'une réalisation qui lorgne sur du sous Doug Liman en mode caméra à l'épaule tremblotante, zooms et dézooms, et scènes d'action pas très lisibles.
Énorme bof, donc, malgré quelques moments sympatoches, et des acteurs qui font leur possible (même si je ne suis toujours pas convaincu par le charisme de leading man de Golding).
2 - 0.25 pour la fin piteuse = 1.75/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Tad l'explorateur et la table d'émeraude (Tadeo Jones 3 : La tabla esmeralda - 2022) :
Las d'être toujours méprisé par la communauté des archéologues professionnels après avoir découvert un sarcophage égyptien dans un temple mexicain, Tad accepte les conseils de Victoria Moon, experte en sciences occultes, qui va les mettre, lui, ses animaux domestiques, la Momie et Sara, sur la piste d'une mystérieuse table d'émeraude aux pouvoirs mystiques, convoitée par le sorcier Hermes Trismegiste, autrefois enfermé dans le sarcophage découvert (et ouvert) par Ted...
Troisième volet des aventures animées de Tad l'explorateur, après une Recherche de la Cité perdue ma foi assez sympathique, et un Secret du Roi Midas plus abouti graphiquement, mais narrativement plus faible, ce Tad 3 continue sur une lancée plutôt agréable, et est probablement le plus réussi visuellement comme au niveau du rythme.
Certes, il y a toujours des moments qui font lever les yeux au ciel, notamment au niveau de l'obsession de la momie pour les réseaux sociaux, ou des quelques gags prout-prout pas très probants, mais dans l'ensemble, c'est réussi visuellement, les personnages sont attachants, c'est dynamique, et l'on retrouve un souffle épique et aventureux qui manque vraiment au cinéma...
Une bonne surprise.
3.75/6
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Ant-Man et la Guêpe - Quantumania (Ant-Man and the Wasp : Quantumania - 2023) :
Lorsque Scott (Paul Rudd), sa fille Cassie (Kathryn Newton), Hope (Evangeline Lilly), Janet (Michelle Pfeiffer) et Hank (Michael Douglas) sont malencontreusement aspirés dans le royaume quantique, ils y découvrent une civilisation bigarrée et très développée, vivant sous le joug d'un mystérieux Conquérant. Janet leur révèle alors que ce Conquérant est Kang (Jonathan Majors), un voyageur temporel destructeur de mondes, et qu'il lui en veut depuis très longtemps...
Malgré leurs défauts, les deuxpremiersAnt-Man fonctionnaient principalement grâce à leur ton décontracté, leurs enjeux plus réduits, et le capital sympathie de toute une galerie de personnages secondaires improbables. Pour cet Ant-Man 3, on oublie tout ça, et, confrontés à la lourde tâche d'introduire officiellement le personnage de Kang le conquérant, futur grand méchant Marvel, et de lancer la Phase 5, Peyton Reed et le studio se prennent un peu les pieds dans le tapis.
Forcément, quand on déporte tout le récit dans le Microverse (pardon, le "royaume quantique", question de droits, tout ça), avec ce que ça comporte de designs étranges, de paysages improbables, et de créatures inimaginables, et que l'on lorgne fortement sur Star Wars pour mettre en images la rébellion du peuple du Microverse contre le tyran Kang, ça ne laisse qu'une place limitée au fun et à la légèreté.
Surtout quand on doit le faire en deux heures à peine : le récit de ce Quantumania semble ainsi fréquemment pesant, alourdi, avec un trop plein d'informations, un trop plein de personnages décalés à peine développés, un trop grand sérieux et une trop grande échelle pour un personnage plus à l'aise dans les récits plus "petits". Quantumania paraît trop brouillon, trop approximatif, trop ambitieux pour ses capacités, et honnêtement, le film n'est pas aidé par une direction artistique terne et sombre, qui colore tout le Microverse d'une teinte ambrée assez laide.
Paradoxalement, cependant (et alors que l'internet s'est fait une joie d'en dire du mal), je n'ai pas eu trop de problèmes avec la qualité des effets spéciaux. Ce n'est pas parfait, mais compte tenu du tout numérique nécessaire à l'illustration du Microverse, c'est plus qu'honorable (si l'on excepte les choix artistiques mentionnés plus tôt). Même MODOK, qui a pourtant fait jaser bien du monde, ne m'a pas dérangé, puisqu'il est présenté comme délibérément ridicule et difforme, ce qui est bien reflété à l'écran.
Je n'ai donc pas été vraiment convaincu par les choix artistiques de ce Quantumania, et par la première moitié du métrage. Cependant (un peu comme pour le premier Ant-Man), une fois que les choses s'énervent un peu, que Kang apparaît enfin (très convaincant dans son interprétation), que Reed réutilise les fourmis, la seconde moitié m'a déjà plus satisfait, comme si le film s'était enfin débarrassé de son exposition balourde, de sa mise en place, et passait enfin aux choses sérieuses.
Ce qui fait qu'au final, Quantumania est l'histoire de deux demi-films, et atteint à peine la moyenne, sauvé par sa dernière ligne droite et par Kang. Mais ça reste un début de Phase mollasson, et le moins réussi des trois Ant-Man.
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