Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française...
Boule & Bill (2013) :
Dans les années 1970, le quotidien et les mésaventures de Boule (Charles Crombez), un petit garçon roux, de Bill (Manu Payet), son cocker roux, de Caroline (Sara Giraudeau), sa tortue, et de Pierre (Franck Dubosc) et Carine (Marina Foïs), ses parents...
Adaptation assez fidèle de la bande dessinée de Roba par les scénaristes de RTT, de Bienvenue chez les Ch'tis et d'Astérix aux Jeux Olympiques, cette comédie extrêmement courte (à peine 70 minutes génériques exclus) allie une certaine nostalgie inutile pour les 70s (c'est un film pour vieux, il faut bien le dire) à une distribution assez moyenne (vraiment pas fan du couple Foïs/Dubosc, même s'ils sont heureusement en mode mineur ; l'enfant est oubliable ; et le doublage des animaux, s'il n'est pas mauvais, est assez inégal dans son intérêt et sa pertinence) et à un manque étrange de rythme et de contenu (et ce n'est pas le dernier quart d'heure assez forcé qui sauve le tout).
C'est court, mais c'est assez vide et creux, et en fin de compte, assez inoffensif et insipide. Le chien est mignon, cela dit, et j'ai bien aimé le travail de Sara Giraudeau au doublage de Caroline la tortue.
2.5/6
Boule & Bill 2 (2017) :
Malgré son existence parfaite en compagnie de son épouse Carine (Mathilde Seigner), de son fils Boule (Charlie Langendries) et de leur chien Bill (Manu Payet), Pierre Roba (Franck Dubosc) est en crise : son éditrice (Nora Hamzawi) lui demande de produire des bandes dessinées plus sombres et dramatiques. De son côté, Boule tente de conquérir le coeur d'une fille de sa classe, malgré la rivalité d'un jeune nouveau voisin...
Ouhlà, un bon gros ratage du réalisateur de Le Mac et de Mes Trésors : c'est laborieux, plat, surjoué (ou mal joué) par tout le monde, et plus gênant, ça passe d'un récit parlant de Boule & Bill à quelque chose de centré sur Franck Dubosc en roue libre, sur Mathilde Seigner sarcastique, et sur leurs (non) conflits de couple.
Boule, lui, est embourbé dans du mauvais sous-Petit Spirou ou Petit Nicolas, tandis que Bill, lui, est réduit à jouer les faire-valoir absents, uniquement utilisé pour ponctuer une scène ou une autre d'une vanne qui tombe à plat.
Bref, c'est mou, c'est nettement plus outrancier et caricatural, et si ça se débarrasse du côté "film pour vieux nostalgiques des 70s" du premier, ça devient un film pour enfants raté empli de slapstick débile sans le moindre intérêt pour les plus de 10 ans.
2 - 0.25 pour la voix de Caroline, remplacée elle aussi, et nettement plus insipide = 1.75/6
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La première chose qui me frappe vraiment, en voyant cette liste de films comiques français, c'est l'improbable médiocrité de ce genre cinématographique : les films s'élevant au dessus du 3.5/6 (qui, je le rappelle, signifie pour moi que le film est regardable, mais franchement moyen, et avec presque autant de défauts que de qualités) sont rarissimes, et lorsqu'ils y parviennent, c'est grâce à la personnalité de leurs interprètes et/ou de celui qui a écrit/réalisé le métrage.
La comédie française semble vraiment être un genre gangréné par le copinage, et par le casting de personnalités à la mode en lieu et place de véritables acteurs comiques éprouvés, souvent relégués à des seconds rôles. Des personnalités choisies avant même que le script ne soit écrit, et autour duquel on brode un peu, avec des idées dérivatives et répétitives qui échouent à convaincre, faute de prises de risques et de choix non-consensuels, pas assez commerciaux.
Et même lorsque les films en question échappent un peu aux clichés de la comédie "à la française", et qu'ils sont plus originaux, ethniques ou décalés, ils restent profondément inégaux et bourrés de problèmes d'écriture, de rythme ou d'interprétation.
Plus ce mois français progresse, plus je me dis qu'il existe un véritable problème de contrôle qualité au sein du monde du cinéma français, et ce dès la mise en chantier et l'écriture des projets, quels qu'ils soient (bon nombre des scénarios tournés de cette liste auraient mérité au moins une réécriture ou deux pour élaguer tout ce qui n'y fonctionnait pas...)
Mais peut-être que les deux prochaines semaines vont me faire changer d'avis à ce sujet...
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- Film de la quinzaine :
Pas de grande surprise, en ce qui me concerne, pour Fatal (que je connaissais et que j'appréciais déjà, et qui reste une parodie certes dérivative, mais très aboutie et délirante, du monde de la musique) et pour OSS 117 : Rio ne répond plus, à la hauteur du premier métrage.
Découvertes agréables, cependant, pour Le Crocodile du Botswanga (que je préfère au reste des autres films du duo/trio Éboué, N'Gijol et Steketee), et pour Problemos, avec Éric Judor, une satire très pertinente et mordante d'un certain milieu, et de notre société dans son ensemble.
- Flop de la quinzaine :
Aucune surprise : les Visiteurs 3 est une daube improbable, et le chant du cygne de personnages, d'acteurs et d'un réalisateur en bout de course.
Autre ratage, Raid Dingue, dans lequel Dany Boon semble persuadé d'avoir trouvé la nouvelle star féminine du monde de la comédie française, mais ne parvient qu'à la rendre instantanément antipathique et en surjeu constant.
Et, plus anecdotique, Babysitting, présenté à sa sortie comme le renouveau de la comédie française, mais qui n'a pour lui que son énergie, tant tout le reste est dérivatif, inégal et téléphoné.
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# Petit écran :
Trois séries seulement au programme : les trois premières saisons de Bajillion Dollar Propertie$, une parodie amusante de la télé réalité immobilière, la saison 2 de Luke Cage, toujours aussi inégale et parsemée de défauts, et la première saison de Brockmire, une comédie de la chaîne IFC qui m'a laissé assez indifférent.
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# À venir :
Le mois de la comédie française continue chez les Téléphages Anonymes, et ce jusqu'au 19 août, avec notamment les derniers films de la "Bande à Fifi", plusieurs séries d'adaptation (Boule & Bill, Ducobu, Benoit Brisefer, Les Profs, Le Petit Spirou, Le Petit Nicolas), et quelques autres gros succès populaires récents...
Et au niveau séries, la saison 2 de GLOW, une sitcom déjantée (Hit The Road), et le rattrapage de l'ultime saison de Dexter...
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Paris à Tout Prix (2013) :
Marocaine vivant à Paris depuis près de vingt ans, Maya (Reem Kherici) est styliste pour une grande maison de couture... jusqu'au jour où, suite à une conduite en état d'ivresse et à un permis de séjour périmé, Maya est renvoyée au Maroc, où elle retrouve une famille qu'elle a trop longtemps négligé, et un mode de vie bien loin du luxe auquel elle est habituée.
Premier film de Reem Kherici, écrit en collaboration avec Philippe Lacheau (interprétant ici le rôle d'un ami de l'héroïne), et avec de nombreux seconds rôles familiers - des autres membres de la bande à Fifi en passant par Stéphane Rousseau, Pom Klementieff, Frédéric Chau, Florence Foresti, Lionnel Astier, François-Xavier Demaison, Shirley Bousquet, Pascal Demolon...
On se retrouve avec une comédie assez banale sur le retour aux sources de son personnage principal (ça rappelle Né Quelque Part, avec Jamel Debbouze, sorti à la même période), entrecoupé de scénettes ponctuelles (et pas indispensables) sur le couple de Lacheau et ses pannes sexuelles, d'une confrontation mélodramatique un peu forcé avec le père de l'héroïne, d'une romance faiblarde au pays, et de moments peu inspirés (le montage couture du derniers tiers) : dans l'ensemble, ça se regarde assez passivement, le tout manquant de rythme ou de percutant.
On a envie de mettre la moyenne, pour un premier film, mais bon, la happy end larmoyante qui se traîne limite le tout à un
2.75/6
Mes Trésors (2017) :
Lorsqu'elles découvrent qu'elles sont demi-soeurs, Carole (Camille Chamoux), une informaticienne complexée, et Caroline (Reem Kherici), une arnaqueuse séduisante écumant la Côte d'Azur, doivent se partager l'héritage de Patrick (Jean Reno), le père qu'elles n'ont jamais connu... mais bien vite, il apparaît que Patrick est encore en vie, et qu'il a besoin de ses deux filles pour dérober un Stradivarius hors de prix.
Sur un postulat de départ façon Les Trois Frères au féminin et en mode polar, le réalisateur de Le Mac livre ici une comédie policière plutôt routinière, avec un Jean Reno en pilotage semi-automatique sous des déguisements improbables, une Camille Chamoux qui force beaucoup le trait en nerd, une Reem Kherici qui flirte, et des seconds rôles assez oubliables et inégaux.
Le problème, en plus de l'évolution assez moyenne des rapports entre le trio principal, c'est que pour un film de casse, ça ronronne très rapidement, malgré une durée réduite de moins de 90 minutes, et qu'il ne se passe pas grand chose (y compris au moment du casse à proprement parler).
En somme, c'est anémique, quelconque, et instantanément oubliable.
2 + 0.5 pour le score symphonique signé Sinclair, façon film d'espionnage - 0.5 pour la scène finale, avec yellowface piteux des deux actrices = 2/6
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Safari (2009) :
En Afrique du Sud, Richard Dacier (Kad Merad) est un organisateur de safari assez incapable : pas très intelligent, il a peur des animaux, et n'est jamais sorti de chez lui. Pourtant, lorsqu'il s'attire des ennuis avec la pègre locale, il doit emmener cinq touristes français (Lionel Abelanski, Valérie Benguigui, Frédérique Bel, David Saracino, Guy Lecluse) dans la savane, emmenant avec eux Becker (Frederic Proust), un criminel à la sinistre mission...
Une comédie d'aventures made in Kad & Olivier, et qui s'est faite démolir par la critique et le public à sa sortie, notamment à cause de son budget conséquent de 16 millions d'euros.
Et il est vrai que cette comédie absurde, typique de Kad et O, est assez inégale (comme beaucoup des œuvres du duo) : sa première partie, notamment, semble se chercher un peu, avec des personnages secondaires un peu antipathiques, et il faut attendre l'entrée en scène de Yannick Noah et, un peu plus tard, d'Omar Sy (et de son militaire africain à l'accent québécois) pour que ça décolle vraiment ; néanmoins, une fois ce palier franchi, le film semble trouver une direction et un ton bien définis, et s'avère même, par moments, plutôt hilarant.
Il faut dire que le scénario n'hésite pas à partir dans des situations toujours plus non-sensiques et absurdes : l'activation du missile, les pingouins qui chantent Hakuna Matata, le gorille, la musique triomphante qui dure encore et encore tandis que Kad se traîne à l'écran, les péripéties improbables aux ruptures de ton et de cadre, les échanges typiques de l'écriture de Kad & O...
Autant de moments particulièrement amusants, qui souffrent néanmoins d'un rythme et d'une cadence en dent de scie. C'est probablement ce qui pêche le plus dans ce Safari, et l'empêche d'être un vrai bon film : l'absence d'une structure plus solide et rigoureuse.
Cela dit, sur un plan technique, il faut saluer la photographie, la réalisation d'Olivier Baroux, et la musique de Martin Rappeneau (même si cette dernière vire parfois un peu trop vers des sonorités inutilement orientales) : tout est au diapason, et donne à cette comédie une apparence et un accompagnement musical dignes de ce nom, amples et spectaculaires.
Dans l'ensemble, une expérience mitigée, mais de bons moments à passer tout de même dans cette aventure déglinguée au fin fond de la brousse.
3.5/6
On a marché sur Bangkok (2014) :
Mis au placard à la présentation de la météo de 23h, Serge (Kad Merad), journaliste d'investigation raté toujours à la recherche du scoop ultime, reçoit de son partenaire décédé (Gérard Jugnot) un ultime tuyau improbable : la vérité sur l'alunissage des Américains, en 1969. Mais pour l'obtenir, Serge va devoir partir pour Bangkok, en compagnie de Natacha (Alice Taglioni), elle aussi en possession de ces informations capitales, et avec la CIA aux trousses...
Alors autant j'avais trouvé Safari plutôt amusant, car suffisamment absurde dans le genre "comédie d'aventures qui est en fait une occasion pour la distribution de prendre des vacances à l'autre bout du monde" pour faire oublier ses points faibles, autant là, c'est un ratage.
À nouveau un film de Kad & O, On a Marché sur Bangkok se prend malheureusement beaucoup trop au sérieux pour convaincre ne serait-ce qu'un minimum : Kad est en pilotage automatique, Alice Taglioni n'a pas grand charisme ou grande présence, le scénario est décousu et ultra-prévisible, et le rythme est tout simplement trop nonchalant pour ce qui est conçu comme une grosse course-poursuite rappelant un peu RTT.
Même l'adorable petite fille ne semble servir que de bouche-trou à un scénario qui n'a pas grand chose à raconter ou à montrer d'autre que les décors naturels thaïlandais.
Et quand arrive la scène finale (enfin un peu absurde), il est bien trop tard pour redonner de l'intérêt au tout. Dommage, il y avait là de quoi faire quelque chose de plus déjanté et d'improbable...
2/6
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Succès d'audience pour la chaîne IFC, Brockmire est initialement une sitcom en 8 épisodes de 21-23 min, qui a vu le jour dans un sketch de Funny or Die assez populaire, et a donc été développé en série par Hank Azaria et Joel Church-Cooper, scénariste de sitcoms et de web-comédies...
Brockmire, saison 1 :
Célèbre commentateur américain de baseball, Jim Brockmire (Hank Azaria) a une crise de nerfs spectaculaire en plein match, lorsqu'il découvre que son épouse (Katie Finneran) est infidèle et s'adonne à des orgies. Dix ans plus tard, désormais plus bas que terre et ayant tout laissé tomber, Brockmire décide de se concentrer de nouveau sur sa carrière, en commençant au plus bas niveau de l'échelle, et en commentant des matches de baseball dans la petite ville de Morristown, pour l'équipe de Jules James (Amanda Peet)...
Une comédie assez décomplexée, à la structure assez formatée (un flashback d'ouverture + le reste de l'épisode situé dans le présent), et qui rappelle un peu ce que Showtime pouvait produire dans les années 2000-2010 : c'est gentiment trashouille, vulgaire, politiquement incorrect, les personnages sont des épaves bourrés de défauts, et ça profite de son sujet pour égratigner l'Amérique, notamment ces villes paumées dominées par le fracking et par la drogue.
Dans l'ensemble, ça se regarde sans trop de problèmes, et c'est même assez régulièrement amusant (Katie Finneran en nymphomane omnisexuelle qui se promène avec un entourage de freaks ^^), avec tout de même le bémol qu'il faut apprécier (ou du moins supporter) le baseball, qui prend naturellement une place assez importante dans la série (mais là aussi, de manière assez déjantée).
Autre bémol, il n'y en a vraiment que pour Azaria et Amanda Peet (un peu en surjeu, d'ailleurs). Et autant leur couple improbable (qui passe d'ailleurs à l'acte dès le début de la saison, et doit gérer un avortement deux épisodes plus tard - ils avancent vite !) n'est pas désagréable à suivre, autant ils ont tendance à phagocyter un peu le reste du show - Molly Ephraïm fait presque de la figuration en barmaid, Tyrel Jackson Williams est bloqué dans son rôle de nerd coincé, David Walton est sous-exploité en bad guy...
De plus, qui dit Azaria à la production et en vedette demande aussi que l'on supporte son personnage : Brockmire a une furieuse tendance à commenter sa vie (et ses ébats amoureux) à la troisième personne, ce qui est amusant trente secondes, mais finit par être particulièrement lassant par la suite.
Bref, une série qui a connu suffisamment de succès pour qu'une saison 2 soit mise en chantier et diffusée d'avril à juin dernier... mais ce sera sans moi : je n'ai pas détesté cette première saison, mais j'avoue qu'elle ne m'a pas vraiment plus enthousiasmé que ça.
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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici et ici.
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L'Oncle Charles (2012) :
Riche homme d'affaires français vivant en Nouvelle-Zélande, Charles Doumeng (Eddy Mitchell) est gravement malade, et veut retrouver sa soeur, perdue de vue 50 ans plus tôt en Loire-Atlantique. Rapidement, il est alors contacté par Corinne (Valérie Bonneton), clerc de notaire, qui lui affirme avoir retrouvé la fille de sa soeur (Alexandra Lamy) et sa famille (Arnaud Ducret, Sophie de Fürst, Thomas Solivéres & Cléo/Madeleine Revel). Ravi, Charles apprend en plus qu'il n'est pas vraiment malade, et, pour fêter cela, il débarque en France pour rencontrer cette famille qu'il n'avait jamais connue... une famille totalement factice, uniquement composée pour lui dérober son héritage.
Un ratage signé Étienne Chatiliez, qui tente de donner vie, ici, à une nouvelle opposition de classe, entre ces pauvres malhonnêtes et menteurs, et cet Oncle richissime qui n'est pas non plus totalement innocent.
Malheureusement, ici, tout sonne faux, à commencer par les dialogues et l'interprétation de bon nombre de personnages : tout est trop récitatif, forcé, et le script ne propose rien de vraiment valable, entre son exposition laborieuse et mollassonne, son script cousu de fil blanc, et sa conclusion en queue de poisson, bâclée et sans le moindre impact.
Énorme bof, malgré l'énergie que tente d'y insuffler sa distribution principale, pourtant sympathique.
2/6
Le Grand Partage (2015) :
Lorsque le gouvernement français déclare des mesures de crise pour faire face au grand froid, chaque foyer se trouve contraint de partager son domicile avec d'autres personnes, proportionnellement à la surface de vie dont ses occupants disposent. Ainsi, à Paris, dans un beau quartier, les Dubreuil (Karin Viard, Didier Bourdon, Pauline Vaubaillon), de droite, les Bretzel (Valérie Bonneton, Michel Vuillermoz), de gauche, et tous les autres habitants d'un immeuble doivent accueillir des inconnus, pour le meilleur et pour le pire...
Comédie sociale typiquement franchouillarde, débordant de poncifs parisiens en tout genre (un bourge coincé, sa femme sexuellement frustrée, leur fille rebelle, une bonne bienveillante, des bobos gauchistes hypocrites, une concierge ultra-facho, un couple de vieux juifs râleurs et pingres, etc), et ressemblant fortement à une pièce de théâtre, puisque tout le métrage se déroule entre quatre murs, dans ces appartements cossus.
Des personnages antipathiques, une réalisation qui se fait bancale pour illustrer le moment où tout bascule et où le décret passe, un accompagnement musical de Phillipe Rombi qui n'est pas désagréable (mais paraît ultra-forcé compte tenu de ce qu'il y a à l'écran), des clichés poussés à l'extrême, et dans l'ensemble, un rythme et un humour aux abonnés absents : bref, je n'ai pas franchement apprécié tout ça, tant ça m'a semblé être ultra-nombriliste, et totalement inintéressant malgré sa distribution.
1.5/6
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Babysitting (2014) :
Recruté, un peu malgré lui, par son patron (Gérard Jugnot) pour servir de baby-sitter à son fils, Franck (Philippe Lacheau) est frustré, car il devait fêter ce soir-là son 30ème anniversaire avec ses amis. Et lorsque ces derniers débarquent à l'improviste, une nuit de folie débute alors pour Franck, Sam (Tarek Boudali), Alex (Julien Arruti), Sonia (Alice David) et l'enfant...
Supposément le renouveau de la comédie française, un film hilarant de bout, un succès public incontestable... et en fait, ce métrage semi-found footage du réalisateur de De l'Huile sur le Feu, mettant en scène la "bande à Fifi" m'a plus agacé que convaincu.
Et ce n'est pas tant le fait que j'aie trouvé le tout particulièrement plat et peu drôle qui m'a gêné, mais surtout le fait que le tout soit à ce point balisé et dérivatif : ça reprend joyeusement les grandes lignes de Very Bad Trip et Projet X (sans même parler de toutes les comédies américaines à base de baby-sitting qui dégénère, et des influences plus françaises, comme Rémi Gaillard), sans rien leur apporter de particulièrement original, et surtout, le spectateur a constamment 5 à 10 minutes d'avance sur tout le film - rebondissements, gags, vannes, répliques, tout est constamment téléphoné et prévisible, au point d'en devenir lassant.
Ajoutez à cela une interprétation assez inégale (il n'y a que Tarek Boudali qui s'en tire relativement indemne parmi le trio de tête ; Desagnat, lui, semble jouer dans un film nettement plus caricatural et outrancier), et l'on se retrouve devant un film qui n'a pour lui que son énergie. C'est peu.
2/6
Babysitting 2 (2015) :
Parce que Sonia veut présenter Franck à son père (Christian Clavier), la petite bande part pour le Brésil pour passer des vacances dans l'hôtel de ce dernier. Mais à l'occasion d'une excursion dans la jungle, la situation se complique...
Pour cette suite opportuniste, clairement mise en chantier précipitamment après le succès commercial du premier épisode, on reprend exactement les mêmes (on leur rajoute Clavier, Jérôme Commandeur, Valérie Karsenti, et une Valériane de Villeneuve sous un maquillage de grand-mère très moche) et on recommence... en profitant probablement du box office confortable du premier pour envoyer tout le monde en vacances au Brésil (histoire de ne pas trop ressembler à Very Bad Trip 2, qui se déroulait en Thaïlande) pour y faire du tourisme et des sports extrêmes.
Et ça s'arrête à peu près là. C'est donc la même chose que le premier (aussi prévisible, même absence de mise en scène, même format found footage), mais en plus décousu, en plus brouillon, en plus hystérique, en plus forcé, en plus graveleux, et en plus stupide (Alex a ainsi perdu 100 points de QI entre les deux films). Sans même parler des clichés en tout genre qui surgisse en même temps que les autochtones brésiliens...
Néanmoins, ça compense un peu ces défauts accrus par un rythme plus nerveux, un ton global plus décomplexé, une interprétation plus naturelle et par un côté aventure exotique pas forcément désagréable. C'est toujours ça de pris.
2.25 + 0.25 pour le paresseux amusant = 2.5/6
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Astérix et Obélix - Au service de Sa Majesté (2012) :
Vers 50 avant Jésus Christ, César (Fabrice Luchini) décide d'envahir la Bretagne, mais Cordelia (Catherine Deneuve), la Reine des Bretons, ne l'entend pas de cette oreille, et envoie l'un de ses hommes, Jolitorax (Guillaume Gallienne), demander l'aide des Gaulois qui résistent encore et toujours à l'envahisseur, Astérix (Édouard Baer) et Obélix (Gérard Depardieu). Ceux-ci se mettent alors en route en compagnie d'un tonneau de potion magique, et de Goudurix (Vincent Lacoste), un jeune Gaulois rebelle... sans se douter qu'au même moment, César tente d'approcher des Normands sans peur pour obtenir leur assistance.
Le premier Astérix était médiocre, mais honorable pour un coup d'essai ; Mission Cléopatre était excellent et décalé ; Astérix aux Jeux Olympiques était une baudruche anémique tentant de reproduire la formule du film précédent sans comprendre les raisons de son succès ; et donc, ce quatrième opus de la franchise Astérix, rebaptisée Astérix & Obélix (probablement pour flatter l'égo de Depardieu), Au service de Sa Majesté, a été produit avec un troisième interprète dans le rôle titre, en l'occurrence Edouard Baer (clairement pas le premier nom qui vient à l'esprit quand on pense à Astérix).
Un film supposé rebooter la franchise, et combiner deux albums ("Astérix et les Normands", et "Astérix chez les Bretons"), mais qui finit par ressembler à un hybride du premier film et du troisième, avec un défilé d'acteurs français qui font tous leur numéro (Baer fait du Baer moustachu, Luchini du Luchini en armure) en français ou avec des accents anglais calamiteux, dans une intrigue fusionnée reflétant assez bien le monde de la bande dessinée (probablement même un peu trop), tout en étant malheureusement particulièrement banale et plate.
Ça ronronne très rapidement, les scènes et les gags durent trop longtemps pour leur propre bien, c'est mou, c'est plat, le rendu des effets spéciaux et postiches/costumes est toujours très inégal, le score de Klaus Badelt est hors-sujet, l'utilisation des Normands est inutile, bref, c'est assez laborieux de bout en bout, et ce pendant près de deux heures.
Sans oublier des vannes récurrentes sur l'homosexualité supposée d'Astérix et d'Obélix, assez pataudes, et bien sûr, le plus mémorable : le blackface d'Atmen Kalif (français d'origine algérienne) peint en marron très foncé pour interpréter un Indien, qui en plus parle avec un accent à la limite de l'asiatique caricatural.
Splendide.
2/6 (ce qui est toujours mieux que l'épisode précédent)
Pop Redemption (2013) :
Alors que ses membres sont en route pour se produire au Hellfest, le groupe de black metal Dead Makabés (Julien Doré, Jonathan Cohen, Grégory Gadebois, Yacine Belhousse) se trouve victime d'un quiproquo qui les rend responsable d'un homicide involontaire. En fuite et poursuivis par les autorités (Alexandre Astier, Audrey Fleurot), les Makabés sont contraints de se déguiser en groupe de flower pop, les All You Need Is Love, qui sont programmés dans un autre festival, à 400 kilomètres de là...
Une comédie métalleuse qui a bénéficié du travail de script doctor d'Alexandre Astier (qui ne tient qu'un tout petit rôle dans le film, et y fait du Astier), et qui s'avère amusante, sans plus.
En fait, quand on comprend que le résumé ci-dessus couvre près de 70 minutes de ce film (sur à peine plus de 90) sans qu'il ne se produise quoi que ce soit de plus que ce qui est raconté là (ça meuble énormément à base de disputes, et d'un passage façon wikipédia du métal, lorsque la fille de Fleurot lui explique les différents courants du genre), on réalise qu'il manque un bon paquet de péripéties pour rendre le tout vraiment bien rythmé et captivant, et éviter le ventre mou.
C'est dommage, parce que le tout est plutôt bien interprété, musicalement convaincant, respectueux du genre, et finalement attachant... mais ça s'arrête là.
3.5/6
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Hibou (2016) :
Las d'être totalement ignoré par tout le monde, Rocky (Ramzy Bédia), employé serviable d'un laboratoire pharmaceutique, découvre un jour un grand-duc dans son salon. Un grand-duc qui lui est indifférent, mais qui a une portée symbolique que Rocky ne s'explique pas. Sur un coup de tête, Rocky enfile alors un costume de hibou, mais il ne parvient pas plus à attirer l'attention d'autrui... jusqu'au jour où il croise le chemin d'une jeune femme déguisée en panda (Élodie Bouchez), de laquelle il tombe aussitôt amoureux...
Première réalisation et scénario de Ramzy en solo, qui choisit de se lancer dans une comédie poétique assez courte, tournée au Canada (90% de la distribution parle avec un accent québécois), et qui rappelle fortement le cinéma de Gondry ou de Dupieux.
Au programme, un métrage au décalage et à la naïveté enfantine, à l'illustration musicale inégale, pour une romance étrange, et un script tellement absurde, décalé et conceptuel, qu'il en est presque abscons, et trop nonchalant pour son propre bien.
C'est notamment sur le plan de la symbolique et des métaphores que le scénario peine beaucoup, puisqu'on ne perçoit jamais vraiment ce que le film tente de transmettre : quelque chose sur les apparences dans notre société, sur le rapport au père ("le grand-duc" était le surnom du père de Ramzy IRL, et l'est dans le film), sur l'isolement, l'oubli, sur le manque, sur plein de choses... et sur rien à la fois, car le tout est trop vague et brouillon pour vraiment fonctionner.
Bref, pour un premier essai, c'est une fable gentillette, mais globalement inaboutie, et à la fin un peu frustrante.
2.5/6 (avec néanmoins une grosse envie de lui mettre la moyenne pour l'effort et l'originalité)
Si j'étais un homme (2017) :
Névrosée, complexée et fraîchement divorcée, Jeanne (Audrey Dana) est à bout, humiliée tant dans sa vie privée que dans sa vie professionnelle. Jusqu'au jour où, en se levant, elle découvre qu'un pénis lui a poussé durant la nuit : de quoi la faire paniquer, mais aussi, après un certain temps d'adaptation, de quoi lui faire découvrir la vie sous un angle différent, et lui redonner confiance en elle...
Une comédie se revendiquant féministe, écrite, réalisée et interprétée par Audrey Dana, et qui prend un postulat de départ sympathique, une distribution secondaire amusante (Alice Balaïda est attachante, comme toujours, Christian Clavier est à peu près sobre, Eric Elmosnino parvient à être touchant), et une actrice principale qui (forcément) se donne à fond dans son rôle (et adopte des mimiques et une gestuelle clairement réfléchies en amont)...
... pour en faire une comédie malheureusement pas très mémorable, à la métaphore principale assez transparente, et au traitement un peu trop caricatural et superficiel.
Ajoutez à cela un déroulement trop prévisible, et une fin à la nudité assez gratuite (qui permet d'esquiver le problème de la romance à composante trans), et l'on se retrouve avec une comédie fantastique décalée, mais peu satisfaisante.
2.25/6
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Le Mac (2010) :
Lorsque Ace (José Garcia), un proxénète marseillais réputé, simule son suicide pour échapper à la police et à ses complices, les autorités profitent de l'arrestation de son frère jumeau, Gilbert Chapelle, banquier bien sous tout rapport, pour l'obliger à remplacer Ace au sein de la pègre, et tenter de faire tomber son boss, Tiago Mendès (Gilbert Melki)...
Une comédie policière plus sérieuse que ce à quoi je m'attendais (on a même droit à une impasse mexicaine sérieuse, vers la fin), avec un José Garcia musclé, plutôt juste (et relativement sobre) dans son double rôle, et qui se met au service de l'histoire.
Le tout est gentiment racoleur (pas mal de filles topless), pas particulièrement bien rythmé (sur la durée, c'est très inégal), et tant l'illustration musicale que la réalisation sont par moments un peu trop appuyées pour leur propre bien, mais dans l'ensemble, ça se laisse regarder, tout en ayant un peu le postérieur entre deux chaises, puisque ça se veut à la fois une comédie et un thriller, sans oser l'être pleinement.
3/6 (mention spéciale aux deux sbires incapables, Arsène Mosca & Jo Prestia)
À Fond (2016) :
Lorsque Tom (José Garcia) embarque de bon matin dans son monospace flambant neuf, en compagnie de sa famille (André Dussollier, Caroline Vigneaux, Stylane Lecaille, Josephine Callies) - et d'une auto-stoppeuse (Charlotte Gabris) - , il est prêt à partir en vacances. Mais lorsque le régulateur de vitesse se bloque sur 160 km/h, sur l'autoroute, les choses se compliquent et dégénèrent vite à bord du véhicule...
Assez bonne surprise que cette comédie française nerveuse du réalisateur des deux Babysitting et De l'Huile sur le Feu qui rappelle des films comme Speed ou À toute allure : alors certes, ce n'est pas méga-subtil dans l'écriture des personnages, ça surjoue gentiment (notamment Dussollier, et surtout Florence Foresti, calamiteuse par la faute d'un rôle hors-sujet), Caroline Vigneaux est parfois un peu inégale, ça part beaucoup trop vite dans l'hystérie et les gueulantes, et ça tombe occasionnellement dans le cartoon trop appuyé et forcé, mais...
Force est de constater qu'il y a une énergie indubitable dans ce métrage, qu'on ne voit pas le temps passer, et que le film est très réussi sur un plan technique. C'est rythmé, tendu, ça privilégie les cascades et les effets réels (merci l'équipe Julienne), et c'est globalement très bien produit.
Ah, et alors que le personnage de Desagnat aurait pu être totalement caricatural et ridicule, comme Foresti, il s'avère plutôt mesuré et professionnel, ce qui fait plaisir à voir.
Pas un chef d'oeuvre, mais comme je le disais, une assez bonne surprise.
3.5/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française...
L'École pour Tous (2006) :
Petit délinquant de banlieue, Jahwad (Arié Elmaleh) croise le chemin d'un enseignant dépressif, avec lequel il a un accident de voiture. Et tandis que ce dernier finit à l'hôpital, dans le coma, Jahwad voit là une occasion en or de se ranger un moment : adoptant l'identité de Jean-Christophe Despalin, le blessé, il débarque au collège, et se prétend enseignant...
Une comédie scolaire vraiment très basique, au script assez superficiel, et qui ne tient debout que par l'énergie et la bonne volonté du frère Elmaleh.
Tout le reste semble vraiment en pilotage automatique, et fait même par moments très télévisuel, alourdi par des personnages secondaires sous-développés (dommage, puisqu'on y trouve des interprètes sympathiques comme Vincent Desagnat ou Valérie Bonneton), et par une romance qui ne fonctionne pas vraiment.
D'ailleurs, on a régulièrement l'impression que des bouts de script ont été coupés au montage, ou n'ont pas bien été pensés et conçus en amont, comme toute la sous-intrigue sur le compère de Jahwad - Nader Boussandel - ou sur la jeune femme que Jahwad séduit dans un café, et qui ensuite ne sert plus à rien.
Bref, le fond n'est pas désagréable, Elmaleh non plus, les enfants sont naturels et crédibles, mais le tout semble avoir une bonne décennie de retard dans son style et dans son propos, et est trop bancal, dans l'ensemble, pour être convaincant.
2.5/6
Débarquement Immédiat ! (2016) :
Chargé par ses supérieurs de reconduire Karzaoui (Medi Sadoun), un Afghan, dans son pays d'origine, José Fernandez (Ary Abittan) et son collègue Guy Berthier (Cyril Lecomte) l'accompagnent en avion jusqu'à bon port. Mais Karzaoui affirme être algérien et victime d'une erreur judiciaire, et lorsque l'avion fait escale à Malte, il fait tout son possible pour échapper à ses geôliers...
Une comédie sur l'immigration illégale réalisé et écrit par Philippe De Chauveron, réalisateur de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?, avec deux des acteurs de ce dernier film (dont Sadoun, l'une des Kaïra).
Ce n'est pas particulièrement bon ou mauvais, et c'est bien là le problème : malgré son semblant de propos (pourtant pertinent et d'actualité), et sa distribution sympathique (à noter Reem Kherici, qui hérite d'un rôle très peu flatteur), ça ronronne très rapidement, ça tourne à vide, et ça ressemble presque à un film tourné uniquement pour payer des vacances à Malte à son équipe.
Ce n'est pas forcément antipathique, mais c'est assez plat et convenu.
2.5/6
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OSS 117 : Rio ne répond plus (2009) :
Douze ans après la mission du Caire, OSS 117 (Jean Dujardin) est envoyé à Rio pour y retrouver un micro-film révélant les noms des collaborateurs français sous l'occupation. Sur place, il y rencontre Dolorès Koulechov (Louise Monot) du Mossad, des Nazis, et des Chinois particulièrement rancuniers...
Après un premier OSS 117 à 4.75/6 (un excellent pastiche de film d'espionnage des 50s, avec un Dujardin formidable en agent idiot, chauvin et paternaliste, une musique mémorable, et un script bien plus malin et subtil qu'il n'y paraît), la suite, sortie 3 ans plus tard : on prend les mêmes, et on recommence, mais dans les années 60, et en Amérique du Sud.
Si l'effet de surprise n'est plus forcément là, on retrouve sans problème tout ce qui faisait le charme du premier OSS, mais un charme un peu différent, cette fois-ci. Rio ne répond plus change en effet légèrement son fusil d'épaule, insistant de manière un peu plus appuyée sur la bêtise de son héros, totalement dépassé par un monde en pleine mutation.
À l'instar de l'époque qu'il aborde, Rio... est ainsi plus décousu et libéré, affranchi du cadre rigide du premier opus et des années 50 : cela donne lieu à une première demi-heure en demi-teinte, manquant un peu du punch et de la mécanique implacable de l'original, mais ensuite, progressivement, le film monte en puissance et en absurde dès que les Nazis entrent en jeu.
On finit par passer un moment tout aussi agréable qu'avec le film précédent, même si, il faut bien l'avouer, il manque peut-être d'un moment instantanément culte et mémorable, comme pouvait l'être Bambino en 2006.
4.5/6
Les Aventures de Philibert, Capitaine Puceau (2011) :
Au XVIème siècle, en Bretagne, Philibert (Jérémie Renier) découvre à la mort de son père cultivateur qu'il est en réalité l'héritier d'un riche noble assassiné par le machiavélique Comte d'Artois (Alexandre Astier). Accompagné de Martin (Manu Payet), son nouvel écuyer, Philibert part en quête de vengeance, bien décidé à protéger au passage sa virginité et sa Foi, et à conquérir le cœur de la belle Inès (Élodie Navarre)...
Le co-scénariste des OSS 117 remet le couvert, mais appliqué cette fois-ci aux films de cape et d'épée des années 50-60, et sans Michel Hazanavicius à la réalisation, confiée ici à un réalisateur de sketchesde Canal +, dont c'est là le premier long-métrage.
Le résultat : un pastiche très réussi visuellement, mais laborieux au possible, et qui peine à convaincre sur la durée, car cruellement dépourvu de punch et d'énergie. Pourtant, on sent que la production a abattu là un sacré travail, et que les acteurs font tout leur possible (même si Astier, envahissant, semble un peu refaire sa partition habituelle, et si la diction très particulière sied plus ou moins bien à chacun).
Mais c'est insuffisant : dans l'ensemble, ça se regarde gentiment, sans jamais vraiment arriver à la cheville des OSS, ni particulièrement passionner, tant tout ça manque du rythme des deux films de Dujardin, et de leur mordant.
J'ai envie de mettre la moyenne pour l'effort de reconstitution, et pour certains gags, mais en fait, j'ai commencé à regarder ma montre avant même l'heure de métrage, ce qui n'est vraiment pas bon signe...
2.75/6
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Mohamed Dubois (2013) :
Parce qu'il n'a pas vraiment la tête de l'emploi, Arnaud Dubois (Éric Judor) est persuadé que son père lui cache de véritables origines maghrébines. Après une dispute, il quitte le domicile familial, et son poste de banquier, pour s'installer chez Mustafa (Youssef Hadji), dont il a croisé le chemin. Rapidement, sous le pseudonyme de Mohamed, Arnaud s'intègre alors à la communauté, et finit par s'éprendre de Sabrina (Sabrina Ouazani), la soeur policière de Mustafa...
Une sorte de variation de LaVérité si je mens en banlieue, avec de bonnes intentions (dénonciation du communautarisme, etc) malheureusement mises en image de manière clichée, pataude, et rarement vraiment drôle.
Le tout finit donc par tourner rapidement à vide, et par être presque mécanique, en tombant occasionnellement dans ces mêmes stéréotypes que le film semblait vouloir dénoncer, et en se finissant par une romance télégraphiée au possible.
Reste Éric Judor, ainsi que quelques seconds rôles sur lesquels on peut toujours compter, mais ça ne suffit pas à sauver ce film cousu de fil blanc.
2.5/6
Problemos (2017) :
Afin de rendre visite à un ami de son épouse Jeanne (Célia Rosich), Victor (Eric Judor), sa femme et sa fille passent quelques jours dans une communauté alter-mondialiste militante occupant une ZAD. Mais au terme de leur séjour, ils découvrent que le monde, à l'extérieur de la ZAD, vient d'être frappé par une pandémie meurtrière, qui fait des membres de la communauté les derniers êtres humains encore vivants. À eux de reconstruire le monde et la race humaine...
Une comédie post-apocalyptique surprenante réalisée et interprétée par Eric Judor, qui profite de l'occasion pour livrer une satire corrosive des milieux écologistes et baba-cools.
Le postulat de départ évoque forcément un peu Seuls Two (où Eric était accompagné de Ramzy) mâtiné de la dernière partie de Downsizing, qui partage avec ce Problemos un certain refus de l'utopie hippie-écolo.
Contrairement à Downsizing, cependant, où le protagoniste finissait par refuser l'écologie à grande échelle pour se concentrer sur l'entre-aide et l'activisme du quotidien, ici, Victor finit par s'intégrer à la communauté, et même par en devenir le meneur.
Le message de Problemos est nettement plus désenchanté, en fin de compte, soulignant toutes les contradictions et hypocrisies des militants écolos en tous genres, et concluant sur une note cynique sans appel : même avec les meilleures intentions au monde (ou du moins, les plus idéalistes), la nature humaine reprend le dessus, et avec elle, ses penchants les plus basiques - sexe, nourriture et violence.
Alors on a bien, parfois, l'impression d'une succession de scénettes (renforcée par une structure en "Actes") ; on a bien, fréquemment, l'envie de donner des baffes à tout le monde (mais c'est normal, c'est voulu) ; et la fin paraît bien un peu abrupte.
Mais dans l'ensemble, cette comédie fonctionne bien, est joliment interprétée, et s'avère plus efficace que bon nombre de grosses comédies françaises pataudes et surjouées, comme il y en a tant.
4/6
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Il Reste du Jambon ? (2010) :
Envoyée aux urgences suite à une allergie alimentaire, Justine (Anne Marivin), une journaliste, y est soignée par Djalil (Ramzy Bédia), dont elle s'éprend aussitôt. Mais cette relation idyllique est rapidement compliquée par les différences culturelles et religieuses entre leurs deux familles...
Une comédie romantique signée Anne Depétrini, qui s'est ainsi inspirée de sa vie aux côtés de son conjoint, Ramzy, pour nourrir son film d'anecdotes et de moments véridiques. Malheureusement, ça n'a pas suffi à convaincre la critique ou les spectateurs, puisque le métrage s'est fait démolir par ces deux groupes, le fait que Ramzy joue un personnage romantique et relativement sérieux s'étant montré rédhibitoire pour beaucoup.
Et pourtant, j'ai trouvé le tout assez amusante et rafraîchissant, notamment parce que la présence évidente de Ramzy à la co-écriture apporte une touche de fantaisie et d'absurde assez typique du bonhomme, et parce que son couple avec Anne Marivin fonctionne très bien, et a une vraie alchimie.
Alors certes, ce n'est pas le summum de l'originalité dans son côté choc des cultures, c'est gentiment naïf, et ça enfonce parfois des portes ouvertes dans ses clichés, mais dans l'ensemble, j'ai trouvé que le tout avait un certain charme, et méritait bien mieux que cette hostilité ouverte qui a cueilli le métrage à sa sortie.
3.5/6
De l'Huile sur le Feu (2011) :
Entre le restaurant halal de la famille Chouffry, et le restaurant asiatique de la famille Zi, qui se partagent une même terrasse, la cohabitation est parfois difficile. Et la tension monte d'un cran après la disparition du chien des Chouffry, qui se combine bientôt à la mort de la propriétaire de ce coin de rue (Claude Gensac)...
Une comédie française à l'humour communautaire pas désagréable, premier long-métrage du réalisateur desdeux Babysitting et de À Fond.
Ça reste très gentillet et inoffensif, forcément assez cliché et caricatural, ça ne vole pas forcément très haut, mais ça reste très regardable, principalement parce que le film passe à la vitesse supérieure dans sa deuxième moitié, et finit par totalement dégénérer en quelque chose de très improbable, à la limite du cartoon, à mesure que le conflit entre les voisins s'amplifie...
Et la relation naissante entre la fille Chouffry et le livreur déglingué interprété par Vincent Lacoste, qui avait tendance à alourdir la première partie du métrage, trouve enfin son sens, et sa raison d'être.
Bref, c'est potache, amusant, et pour un premier long-métrage, c'est assez honorable.
3/6
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Malgré ses défauts évidents, la première saison de Luke Cage ne m'avait pas laissé un trop mauvais souvenir, notamment grâce à son identité forte, à son style assumé, et à ses personnages secondaires intéressants.
Et pourtant, ces défauts étaient multiples, et très perceptibles. Outre les problèmes inhérents aux séries Netflix (rythme, écriture), il y avait en saison 1 une rupture très franche à mi-parcours, à la mort de Cottonmouth, le mémorable antagoniste du héros. Un antagoniste qui faisait alors place à un méchant de seconde zone lié par le sang à Luke Cage (le thème de la famille était un incontournable de la saison 1), et à une montée en puissance des personnages de Black Mariah et de Shades...
C'est donc sans surprise que la saison 2 continue directement sur cette lancée, pour le meilleur et pour le pire...
Luke Cage, saison 2 :
Alors que Mariah Dillard (Alfre Woodard) règne sur Harlem aux côtés de Shades (Theo Rossi), une nouvelle menace place sur le quartier : Bushmaster (Mustafa Shakir), un Jamaïcain doté de capacités surhumaines et d'une brutalité sans nom, qui semble en vouloir personnellement à Mariah. Et tandis que Mariah et Bushmaster se font la guerre, Luke Cage (Mike Colter), lui, tente de trouver sa place sur ce champ de bataille, et de protéger les habitants de son quartier...
En théorie, la saison 2 de Luke Cage aborde de nombreuses thématiques, comme la famille, les péchés des ancêtres, la respectabilité, le succès afro-américain dans la société US, le pardon, etc. Luke Cage, lui, passe la saison à tenter de trouver sa place dans la société qui l'entoure : las de jouer les bons samaritains sans que cela ne débouche sur quoi que ce soit de positif, il est tenté de mettre de côté son code de l'honneur, qu'il suit constamment, pour ne plus prendre de pincettes avec le crime.
Une tentation d'autant plus grande que face à lui se trouve Bushmaster, un antagoniste qui est son double négatif : de grands pouvoirs, utilisés pour faire régner l'ordre et la paix de manière brutale et protéger sa communauté de ses ennemis. Un Bushmaster (au demeurant bien interprété et convaincant, après une première apparition assez moyenne) obsédé par le passé - comme Luke, dont le retour de son père prêcheur (Reg E. Cathey) dans sa vie ranime une colère enfouie - et qui laisse sa rage le guider, ce qui semble assez tentant au héros de Harlem; d'autant plus que Claire (Rosario Dawson, au personnage réduit ici au rôle de "petite amie inquiète et moralisatrice") le quitte rapidement, le laissant seul face à son questionnement.
En théorie, donc, il y a là de quoi développer de manière intéressante le personnage, pour le faire évoluer en parallèle de Bushmaster, mais aussi de Misty Knight (qui traverse une crise similaire suite à la perte de son bras, et qui est tentée de falsifier des preuves pour pouvoir arrêter un criminel, comme l'avait fait son mentor avant elle) et de Mariah & Shades.
Le seul problème, en fait, c'est que les scénaristes ont choisi de prendre le problème à l'envers. Plutôt que de placer Luke Cage au centre de tout, comme le point autour duquel gravitent tous les autres personnages, ils ont fait de Luke Cage un satellite en orbite de son propre show : la saison est ainsi très largement dominée par Mariah et Shades, par leurs états d'âme, leur romance, et leurs manigances... on apprend tout sur Mariah, sur sa jeunesse, sur sa fille cachée, Tilda (Gabrielle Dennis), etc ; on découvre que Shades et son meilleur ami avaient une relation fusionnelle, notamment en prison ; on comprend que les Stokes ont trahi la famille de Bushmaster ; on voit une Mariah tour à tour manipulatrice, triomphante, sans pitié, meurtrière, amoureuse, terrifiée, inquiète, sincère, menteuse, etc, etc, etc.
De quoi laisser le champ totalement libre à Alfre Woodard pour faire ce qu'elle veut de son personnage. Et elle ne s'en prive pas, ayant droit à de longs monologues, et ayant largement là de quoi se composer une bande démo pour de futurs rôles (bien qu'elle n'en ait pas besoin)... pour peu que l'on adhère au jeu parfois très particulier de Woodard (dont l'interprétation donne parfois l'impression que Mariah est ivre morte), il y a beaucoup de bonnes choses du côté de Mariah et Shades.
Le souci, c'est que ces choses se répètent, en boucle, de manière assez lassante, tout au long de ces 13 épisodes. Car à nouveau, 13 épisodes, c'est beaucoup trop. Surtout quand, lorsque l'on y regarde de plus près, on s'aperçoit qu'il n'y a guère plus que l'équivalent de 6 ou 7 épisodes de contenu dans cette saison.
Alors la production fait du remplissage : elle développe plus que de mesure les sous-intrigues de tous les personnages secondaires, elle rajoute des personnages inutiles (la fliquette rivale de Misty est à ce titre ridicule, un vrai personnage de mean girl façon lycéenne sans la moindre subtilité), elle place toujours plus de performances musicales, toujours plus de ralentis, elle télégraphie souvent ses rebondissements et ses révélations, elle passe son temps à isoler ses personnages pour qu'ils aient de longues discussions, etc, etc, etc
Sans oublier les connexions avec le reste de l'univers Marvel/Netflix : Luke Cage est probablement le show le plus relié à cet univers partagé, que ce soit par le biais de Foggy Nelson (Elden Henson), qui joue les avocats pour Luke le temps d'un épisode, de Colleen (Jessica Henwick), qui vient redonner un peu de peps à Misty, ou par cet épisode 10, qui voit Danny Rand (Finn Jones) s'inviter dans la série, pour la transformer en backdoor pilot pour un spin-off potentiel Heroes For Hire.
Première conséquence de tout ce remplissage : la saison est terminée à l'épisode 09. Bushmaster est vaincu, Mariah ruinée, Luke est réconcilié avec son père, tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais comme il reste encore 4 épisodes à produire, les scénaristes rebootent tout ça de manière gentiment artificielle et peu convaincante, et ça repart pour un tour.
Seconde conséquence : comme je le disais plus haut, les scénaristes rajoutent tellement de sous-intrigues, de personnages, etc, que Luke Cage semble faire de la figuration dans son propre show. Toute la saison tourne autour de Mariah, donc (ce qui n'est pas forcément surprenant compte tenu de la manière dont la saison se termine), et Cage se retrouve en spectateur quasi-impuissant du conflit de celle-ci et de Bushmaster. Cage affronte brièvement ce dernier à deux reprises, perd, et retourne panser ses blessures en menant l'enquête dans son coin, pendant que l'avenir de Harlem se joue sans lui...
Quelque part, c'est très pertinent au vu de l'arc narratif de Luke, cette saison. S'il finit par prendre une décision qui n'est pas sans rappeler celle d'Angel à la fin de la saison 4/au début de la saison 5 du show de Joss Whedon, c'est pour ne plus être ainsi mis de côté. Thématiquement, cette mise à l'écart de Cage fonctionne... mais dans les faits, on a simplement l'impression que la série aurait dû s'intituler Black Mariah & Shades vs. the world, feat. Misty Knight(with special appearances by Luke Cage).
Troisième conséquence de cette saison à rallonge : l'écriture ne parvient pas toujours à suivre. Elle téléphone ses effets, donc (le baiser de l'araignée), elle étire ses intrigues principales jusqu'au point de rupture sans jamais leur apporter suffisamment de rebondissements pour surprendre le spectateur (Mariah/Comanche/Shades et ses conséquences, c'est cousu de fil blanc du début à la fin de saison), et elle impose parfois une caractérisation à géométrie variable, avec des personnages qui font un virage à 180° en l'espace d'un épisode, et une étrange impression, par moments, d'un manque de cohérence interne.
En résumé, on regrettera, encore une fois, que le format Netflix affaiblisse à ce point ses programmes : une saison à l'anglaise, de 8-10 épisodes, aurait amplement suffi pour développer les mêmes thèmes, les mêmes personnages, et pour arriver au même point (surtout avec des épisodes approchant ponctuellement les 70 minutes).
Là, en l'état, tout est trop dilué, répétitif, et redondant pour vraiment convaincre, malgré les efforts de la distribution, Woodard en tête.
Du point de vue production, on regrettera toujours une certaine mollesse dans les affrontements et dans leur mise en images : déjà que ces derniers sont assez rares et peu variés (Luke Cage passe le plus clair de son temps à donner des baffes à des petites frappes), mais en prime, le manque de langage corporel de Mike Colter transforme la nonchalance voulue de Luke Cage en sorte de maladresse involontaire. Ce n'est alors pas surprenant de voir que les combats les mieux réalisés et les plus dynamiques de la saison impliquent Bushmaster et Danny Rand, qui imposent un rythme et une énergie nécessaires à Colter.
Au niveau musical, j'ai été moins convaincu cette saison : le reggae se prête moyennement à l'instauration d'une tension à l'écran, et il y a un peu trop de morceaux dont les paroles sont censées illustrer les thématiques et l'action : au bout d'un moment, les montages musicaux lassent vraiment.
En fin de compte, cette saison 2 s'inscrit totalement dans la lignée de la saison 1, tant dans ses qualités (style, ambiance, point de vue, Misty) que dans ses défauts (Luke Cage de plus en plus mis de côté et au développement erratique/incohérent, Alfre Woodard au centre de tout, combats et action assez anecdotiques, thématiques envahissantes, rythme bancal, méchant charismatique évacué de manière faiblarde) ; la série évite heureusement le gouffre qualitatif à mi-parcours, mais tombe dans le piège de la répétition et oublie trop souvent que son personnage principal peut aussi être fun et divertissant.
C'est ainsi assez paradoxal que l'épisode le plus réussi et mémorable de la saison soit l'épisode Heroes For Hire, avec Danny Rand. Certes, c'est un épisode quasi-unitaire, durant lequel l'intrigue générale n'avance pas, et l'écriture reste faiblarde (les échanges Danny/Luke manquent de punch), mais la présence d'Iron Fist apporte une vraie bouffée d'air frais dans ce Black Mariah-show étouffant et répétitif, et rappelle qu'on se trouve aussi dans une série de super-héros.
En conclusion, il est plus que temps que Netflix et Marvel revoient leur copie : après une saison 2 de Jessica Jones qui a divisé ceux qui l'ont vue (ce n'est pas mon cas), une saison 2 de Daredevil qui n'a pas vraiment convaincu, et cette saison 2 de Luke Cage, répétitive au possible, il serait temps de se secouer un peu, avant que Punisher ne connaisse le même sort.
Retrouvez les autres séries de l'univers Marvel/Netflix passées en revue sur ce blog en cliquant ici...
Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française...
Fastlife (2014) :
Ancien coureur olympique du 100 mètres, Franklin Ébagé (Thomas N'Gijol) est désormais un raté sans le sou, flambeur prétentieux et parasite fini s'accrochant aux dernières miettes de sa gloire. Sans autre choix, décidé à remonter la pente, il accepte alors le sponsoring d'un grand producteur de volaille caractériel (Olivier Marchal), et finit par repartir en Afrique pour se ressourcer...
Première comédie solo de Thomas N'Gijol (à la réalisation, l'écriture et l'interprétation), qui s'essaie ici à un style de métrage à mi-chemin entre la cringe comedy/le pathétisme à l'anglaise, et les pantalonnades sportives façon Will Ferrell (la quête de rédemption d'une grande gueule arrogante ayant connu les sommets), en nettement plus sérieux, à la limite de la comédie dramatique.
Malheureusement, faute de jamais rendre son personnage attachant (ou au minimum suffisamment excentrique pour être intéressant), il est difficile de s'intéresser à ce métrage jamais particulièrement drôle ou rythmé, ou à ce protagoniste à la limite de l'enflure absolue.
Et je dois dire que la toute fin, en plus d'être prévisible, achève de donner envie de hausser les épaules, et de dire "tout ça pour ça".
2/6
CoeXister (2017) :
Producteur de musique à la recherche d'un hit instantané, Nicolas Lejeune (Fabrice Éboué) a l'idée de créer un groupe composé d'un imam, d'un rabbin et d'un prêtre catholique. Seul problème, Moncef (Ramzy Bédia) est un chanteur arabe tout sauf religieux, Samuel (Jonathan Cohen) est un juif paranoïaque et dépressif, et Benoit (Guillaume de Tonquédec), lui, n'est pas insensible au charme de Sabrina (Audrey Lamy), l'assistante de Nicolas...
Dernière comédie en date écrite et réalisée par Fabrice Éboué (sans Thomas N'gijol, cela dit, ni Lionel Steketee, qui a préféré réaliser le mauvais Les Nouvelles Aventures de Cendrillon), dont on retrouve immédiatement le cynisme et l'humour, et ce dans la moindre des scènes de ce métrage.
Un peu trop, d'ailleurs, puisqu'un peu comme dans Case Départ, le film tape (à raison) sur toutes les religions, toutes les ethnies, tous les préjugés et autres stéréotypes raciaux sous couvert de dénonciation, mais dès qu'il s'agit de l'homosexualité, les vannes se font purement gratuites et lourdes (le clip de rap gay, *soupir*).
À part ça, le tout se regarde sans trop de problème, c'est assez bien interprété, mais comme Case Départ, ça finit par ronronner assez rapidement et par être globalement prévisible, en plus de perdre son mordant à mesure que le métrage prend les mésaventures et la carrière de ses protagonistes au sérieux.
Gentillet et vaguement amusant, sans plus.
2.75 ou 3/6, en étant gentil.
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Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française...
Case Départ (2011) :
Régis (Fabrice Éboué), métis marié et conseiller municipal, est bien intégré, et n'a que peu de respect pour son héritage ; Joël (Thomas Ngijol), est un petit délinquant bon à rien, à l'insulte facile, et (supposément) converti à l'Islam. Ces demi-frères se retrouvent aux Antilles, à l'occasion de la mort de leur père... mais lorsqu'ils insultent l'héritage familial, un sort les renvoie en 1780, où ils découvrent la vie d'esclave, et doivent amener leurs ancêtres à se rencontrer...
Comédie française de Fabrice Éboué, Thomas Ngijol, Jérôme L'Hotsky et Lionel Steketee, qui joue d'un humour très noir (sans mauvais jeu de mots) pour dénoncer la banalité du racisme ordinaire de l'époque, et de l'esclavage.
Et à ma grande surprise, ça ne fonctionne pas trop mal : bon, d'accord, ça s'essouffle un peu sur la durée, le côté "profitons du racisme de l'époque pour pousser le bouchon encore plus loin" finit par lasser (d'autant que le métrage ne se prive pas d'avoir recours, lui, à un certain humour homophobe gratuit sans réellement lui apporter le même contexte ou désamorçage que pour le côté raciste), et certains moments sont très lourds, mais dans l'ensemble, ça se regarde tranquillement, et l'interprétation globale est assez naturelle (c'est souvent l'un de mes problèmes avec les comédies françaises, mais là, ça fonctionne).
Rien d'exceptionnel, mais avec un sujet casse-gueule de ce genre, ça aurait pu être bien pire.
3/6
Le Crocodile du Botswanga (2014) :
En visite dans le pays de ses ancêtres, le Botswanga, le jeune footballeur Leslie Konda (Ibrahim Koma) désire répandre les cendres de sa mère dans le village natal de celle-ci. Accompagné de Didier (Fabrice Éboué), son agent sans foi ni loi, il rencontre alors le dictateur Bobo Babimbi (Thomas N'gijol), un homme excentrique et imprévisible, qui est bien décidé à l'ajouter à l'effectif de l'équipe nationale des Crocodiles du Botswanga...
Deuxième comédie du trio N'gijol-Éboué-Steketee, ce film part en Afrique, pour des aventures déjantées clairement dominées par N'gijol, impeccable en dictateur déjanté et dangereux, et portant le film sur ses épaules.
Bon, ce n'est pas non plus de la plus grande originalité - remplacez l'Afrique par un autre pays, et vous aurez Le Dictateur de Chaplin, The Dictator de Sasha Baron Cohen, ou encore L'interview qui tue !, entre autres - et il y a quelques baisses de rythme, problèmes de structure et passages inutiles (toute la romance du footballeur avec la "fille" de Frank De Lapersonne) ou inutilement graveleux, mais dans l'ensemble, la bonne humeur générale de l'ensemble fait que le tout fonctionne plutôt bien, que ce soit au niveau de la critique sous-jacente (du colonialisme, des dictatures africaines, du racisme, du football, etc), que de l'univers dépeint.
D'autant que sur la fin, le film sait redevenir un peu plus sérieux, et que cela lui permet de fonctionner d'autant mieux. Ajoutez à cela des caméos qui font plaisir (Claudia Tagbo, Issa Doumbia, etc), et on se retrouve avec mon film préféré de cette petite bande.
3.75 ou 4/6, parce que c'est vraiment sympathique.
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Pendant un mois Aujourd'hui, à l'occasion de la Fête Nationale belge, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française franco-belge...
Les Barons (2009) :
Hassan (Nader Boussandel), Mounir (Mourade Zeguendi), Aziz (Mounir Ait Hamou) et Franck (Julien Courbey), quatre amis de la banlieue de Bruxelles, se font appeler les Barons : un moyen pour eux de se prétendre au-dessus du lot, et de justifier leur vie oisive et fainéante. Mais Hassan, apprenti comédien de stand-up, aimerait trouver sa voie, en dépit du carcan de sa vie de banlieue, et des stéréotypes qu'elle charrie. D'autant qu'il n'est pas insensible à Malika (Amelle Chahbi), la sœur de Mounir, et présentatrice d'une chaîne d'informations...
Comédie semi-dramatique belge façon tranche de vie de banlieue, avec une distribution plutôt sympathique (que ce soit au niveau des premiers rôles que des caméos - Édouard Baer, Virginie Efira), et qui s'avère plutôt inventive et amusante, notamment dans sa mise en formes visuelle (artifices de montage, de transition, etc).
Le problème, en fait, c'est que le film se retrouve un peu le postérieur entre deux chaises : d'un côté la comédie de banlieue, avec donc une réalisation dynamique, un personnage qui s'adresse directement au spectateur, brise le quatrième mur, etc, et de l'autre, des moments plus sérieux et dramatiques, qui sont alors formellement ultra-basiques et simples et semblent oublier toute la fantaisie et l'inventivité du reste du film.
C'est dommage, d'autant qu'en prime, la photographie globale est assez terne et délavée, et que le métrage est probablement un peu longuet (plus d'1h45) : ce déséquilibre tire un peu le récit vers le bas, et empêche les moments les plus sérieux de totalement fonctionner.
Une meilleure gestion de ces deux facettes aurait probablement permis de donner un peu plus d'énergie globale au film, et d'impact à la fin douce-amère, qui n'est pourtant pas désagréable en l'état.
3.25/6
Il était une fois, une fois (2012) :
Lorsque sa candidature de concierge d'un grand hôtel parisien est refusée à cause de ses origines belges, Willy Vanderbrook (François-Xavier Demaison) décide de se venger en débarquant dans l'établissement avec tous ses amis, et en se faisant passer pour un Prince belge le temps d'une soirée. Mais le lendemain, à son réveil, il découvre qu'il a été victime d'une arnaqueuse professionnelle (Anne Marivin) qui, rapidement, décide de se joindre à eux, et les amène à répéter l'imposture, avec à la clef, une fortune en bijoux...
Une comédie française produite par Dominique Farrugia, et qui voit tout un défilé d'acteurs et de visages belges mémorables, dans ce qui s'avère un film de casse décalé à la mode belge.
Assez dynamique, ça se joue des clichés habituels sur les Belges avec une bonne humeur certaine, mais cela n'empêche pas ce film - du réalisateur des Portes de la Gloire, et des scénaristes de RTT - de ressembler régulièrement à un gros sketch un peu décousu, mettant en scène des caricatures très outrancières, aux mésaventures improbables.
Amusant, sans plus, et se terminant un peu en queue de poisson.
Un tout petit 3/6
Good Luck Algeria (2015) :
Stéphane Duval (Franck Gastambide) et son associé et ami Samir Zitouni (Sami Bouajila) fabriquent ensemble des skis de fond de compétition, mais lorsqu'un athlète réputé leur fait faux bond, ils se retrouvent au bord de la faillite. Seule solution : que Samir se remette au ski de fond, et se présente aux Jeux Olympiques d'Hiver sous la bannière algérienne, afin de créer un peu de buzz autour de leur marque...
Métrage inspiré par une histoire vraie, et réalisé par le frère de l'athlète à l'origine de toute cette histoire, cette comédie dramatique sociale et sportive n'est pas désagréable du tout, malgré une réalisation réaliste, façon caméra à l'épaule, assez typique du genre, et malgré une Chiara Mastroianni qui m'a laissé assez indifférent.
J'ai nettement préféré Gastambide dans un rôle plus sérieux que d'habitude, ainsi que l'interprétation de Sami Bouajila, sincère et convaincante ; quant au film en soi, il se regarde tranquillement, tout en étant assez balisé de bout en bout.
L'interrogation sur les racines, le retour au pays et l'héritage des émigrés qui se greffe sur l'aspect sportif est plutôt bien vue et pertinente, mais ça ne suffit pas forcément à faire de ce film quelque chose d'exceptionnel ou de particulièrement mémorable.
Ce n'est pas mauvais, c'est parfois touchant, mais c'est aussi... gentillet et inoffensif.
3.25/6
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Un Homme à la Hauteur (2016) :
Avocate talentueuse et sculpturale, Diane (Virginie Efira) reçoit un soir un appel d'Alexandre (Jean Dujardin), un homme drôle, intelligent, riche et cultivé, qui a retrouvé le téléphone portable qu'elle avait perdu. Rapidement, le duo se rapproche, mais il subsiste un problème : Alexandre mesure 1m36, et cela complique fortement les relations de Diane avec ses proches.
Adaptation d'un film argentin, cette comédie romantique française repose entièrement sur deux choses : son couple principal, et les effets spéciaux permettant de rendre crédible la taille de Dujardin.
Et si le couple Dujardin/Efira fonctionne plutôt bien (malgré des dialogues et un script parfois assez laborieux), les effets spéciaux posent un gros problème. Problème de cadrages, de rapetissage, de proportions, de tenues, de positions, la taille de Dujardin change constamment, n'est jamais homogène et tout simplement jamais vraiment crédible (dans l'immense majorité des scènes de romance et de dialogue, Dujardin semble simplement être assis 50 centimètres plus bas qu'Efira, et le reste du temps, il semble sur fond vert).
Ce qui pourrait passer, à la limite, si le reste du film était prenant, attachant et réussi. Malheureusement, il est assez difficile de s'identifier ou d'apprécier cette romance de personnages richissimes et privilégiés, avocate et chefs de cabinet d'architecte très aisés, qui dépensent sans compter, à base de jets privés, d'argent à gogo, de soirées privées, de vernissages, etc
Et comme à part ça, le film est particulièrement balisé et mollasson, avec des personnages secondaires assez moyens (tout ce à trait à Cédric Kahn est forcé au possible), une illustration musicale assez "publicitaire" et un propos basique et simpliste sur le handicap et la différence... on se retrouve avec un film inégal, qui aurait bénéficié d'être moins élitiste et plus abouti d'un point de vue technique.
2.5/6
Brice 3 (2016) :
Une décennie après avoir trouvé sa vague et sa sirène, Brice (Jean Dujardin) est retombé dans ses mauvaises habitudes, et vit à nouveau une routine des plus insipides, à attendre une vague qui ne vient jamais. Mais lorsqu'il reçoit un appel à l'aide de Marius (Clovis Cornillac), et qu'on l'expulse de sa caravane, il n'a d'autre choix que de rejoindre son ami à l'autre bout du monde... après un détour par Hossegor, pour y confronter Igor (Bruno Salomone).
Le premier Brice de Nice était une comédie sympathique et décalée, qui partait d'un best-of des sketches du personnages pour développer, avec une certaine poésie absurde, l'histoire d'un personnage immature et benêt à la recherche de ses rêves ; avec en prime des numéros musicaux amusants, un travail plutôt drôle sur les bruitages, et un Cornillac à fond dans son personnage. Du 3.75 ou 4/6, en somme, pour peu qu'on adhère au personnage et à son style d'humour.
Cette suite, qui arrive 12 ans plus tard (Dujardin est un peu fatigué, mais ça passe à peu près), adopte dès son introduction un tout autre angle d'attaque : celui du narrateur non fiable, en l'occurrence un vieux Brice grabataire qui raconte sa vie à une bande d'enfants sceptiques (ça donne un peu l'impression de se retrouver devant l'une des vidéos de Papy Grenier, mais bon...).
Ce qui permet bon nombre de ruptures dans le récit, et d'innombrables fantaisies numériques et imaginaires (comme un passage animé façon Dragon Ball Z) durant lesquelles Brice raconte n'importe quoi.
C'est bien dommage, franchement, parce que ça retire toute forme de réalisme au récit, qui devient un gros cartoon du début à la fin, notamment dans sa seconde partie, lorsque Brice affronte son double maléfique qui a créé un Briceland à Hawaii, où il règne en maître incontesté : le film perd tout enjeu réel, et on se doute très rapidement de la pirouette finale, qui tombe un peu à plat.
Après, ça reste sympatoche à regarder, sans rien d'exceptionnel, même s'il faut signaler que Bruno Salomone a plus à faire que dans le précédent (ce qui est toujours appréciable), qu'on a droit à une mini-réunion des Nous Ç Nous (ce qui fait toujours plaisir), et que ni Alexandra Lamy ni Élodie Bouchez ne reprennent leurs rôles (dommage... mais même Cornillac ne fait guère plus ici que de la figuration, éclipsé par le double rôle de Dujardin).
En somme, c'est très moyen, tout ça, c'est une suite tout à fait superflue, et un peu comme pour le premier film, ça mérite un
2.75 ou 3/6, selon que l'on adhère à cette nouvelle direction ou non.
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Bis (2015) :
Séducteur impénitent, Éric (Franck Dubosc) connaît son meilleur ami Patrice (Kad Merad), gynécologue et père de famille, depuis le lycée. Mécontents de leur vie actuelle, ils finissent par abuser de l'alcool, et, à leur réveil, le lendemain, ils réalisent qu'ils ont été propulsés en 1986, dans leur corps d'alors : de quoi leur offrir une chance de changer le cours de leur vie... ou pas.
Comédie fantastique de Dominique Farrugia, qui lorgne très fortement sur une version masculine de Camille Redouble/Peggy Sue s'est mariée (ou sur une version française de La Machine à Démonter le Temps), et qui déroule sa narration très classique sans grande ambition ou grande originalité.
Ça se regarde tranquillement, le passage en ville en mode Take On Me trahit un budget plutôt limité, et c'est globalement très dérivatif, mais ça se regarde facilement, les interprètes n'en font pas trois tonnes, et ça parvient même à amener un peu d'émotion vis à vis du personnage de Gérard Darmon. Je m'attendais à pire.
3/6 + 0.25 pour le côté touchant + la jeune doublure d'Alexandra Lamy, convaincante = 3.25/6
Les Visiteurs 3 - La Révolution (2016) :
Arrivés en pleine Révolution française, Godefroy de Montmirail (Jean Reno) et son écuyer Jacquouille la Fripouille (Christian Clavier) sont confrontés à la Terreur et, aidés par certains de leurs descendants, ils tentent de retrouver un enchanteur avant qu'il ne soit trop tard...
Mais... mais... mais... c'est encore pire que ce que je redoutais. Photographie de téléfilm claustrophobe, rythme anémique, dialogues soûlants, gags répétitifs et plats, script interminable (près d'1h50), un montage et une réalisation aux fraises, et une interprétation en pilotage automatique, bref, même en s'attendant à quelque chose de très faible, j'ai vraiment été surpris par l'incompétence totale de ce métrage.
Même la toute fin (chez les Nazis), pourtant difficile à rater en théorie, tombe totalement à plat, trop longue, trop bavarde, sans le moindre humour ni la moindre chute.
À la place de Jean-Marie Poiré, j'aurais honte.
(mais quelque chose me dit qu'à 72 ans, il n'en a plus rien à faire)
0.25/6
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Robin des Bois - La Véritable Histoire (2015) :
Escrocs à la petite semaine, Robin des Bois (Max Boublil) & Tuck (Malik Bentalha) n'ont qu'un rêve : racheter le Pussycat, une maison close. Mais leur plan pour y parvenir - dérober les impôts du Royaume - les amène à croiser le chemin de Petit Jean (Ary Abittan), Marianne (Géraldine Nakache), et du maléfique Shérif de Nottingham (Gérard Darmon)...
Une version parodique de Robin des Bois, made in France, avec un Robin voleur, menteur, pleutre, arnaqueur, idiot ; un Tuck homosexuel, asiatique, juif et arabe, désespérément amoureux de son compère ; une Marianne mère célibataire en manque de sexe, qui cherche à coucher avec Robin, sans succès ; un Nottingham en roue libre et aux tendances cannibales... mouais.
Ça se veut impertinent, original, drôle et corrosif, mais ça ne parvient qu'à être plat, relativement générique et vulgaire (les vannes piteuses sur l'homosexualité de Tuck, la flèche dans le postérieur...), en plus d'être visuellement assez laid (comprendre : terne, boueux, enfumé et gris).
Quant à l'aspect musical, bof, avec une alternance d'un score orchestral dérivatif et pas très mémorable, et de chansons et de passages plus modernes (notamment un moment Daft Punk amusant, qui dure malheureusement un peu trop longtemps).
À oublier au plus vite.
1.25/6
Les Nouvelles Aventures de Cendrillon (2017) :
Lasse d'être considérée comme une boniche par tous ses proches, Julie (Marilou Berry) doit une fois de plus jouer les baby-sitters pour le fils de Marco (Arnaud Ducret), l'homme qu'elle aime en secret. Pour occuper l'enfant, elle lui raconte alors l'histoire de Cendrillon, dans laquelle elle se transpose, elle, et tout son entourage...
Alors, que se passe-t-il lorsque l'on prend le même producteur, le même scénariste, et les mêmes compositeurs que sur Les Nouvelles Aventures d'Aladin, et que l'on décline le concept du "conte de fée réinventé et narré par des personnages contemporains" en l'appliquant à Cendrillon ?
Un film tout aussi raté qu'Aladin, à l'humour lourd, bas-de-plafond et facile, et à la structure brouillonne, en allers-et-retours fréquents entre le présent et le conte, qui donne un rythme artificiel au tout, mais ne cache jamais vraiment le manque de rythme et de maîtrise du métrage.
Un peu comme dans Aladin, ça cachetonne beaucoup, avec un certain nombre de visages familiers, et Marilou Berry y met de l'énergie, mais dans l'ensemble, ça souffre des mêmes problèmes que le film de Kev Adams, avec en prime une forte tendance au recyclage : recyclage de bande originale, qui copie Danny Elfman ; d'illustration musicale, avec des morceaux modernes maintes fois entendus au cinéma ; de séquences et de gags, parfois repris directement d'autres films ; et ça recycle aussi le sempiternel numéro chanté et chorégraphié, apparemment (et malheureusement) désormais inévitable au sein des comédies françaises de ce type.
Bref, une parodie de contes de fées sans grand intérêt, et qui n'a même pas le capital sympathie de Kev Adams et de sa bande.
(et, encore une fois, c'est un personnage secondaire qui emporte l'adhésion plutôt que le personnage principal - en l'occurrence, ici, Desagnat)
1.5/6
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Les Kaïra (2012) :
Glandeurs de banlieue, Mousten (Franck Gastambide), Abdelkrim (Medi Sadoun) et Momo (Jib Pocthier) vivent à Melun, et ne font rien de leur vie. Jusqu'au jour où ils repèrent une annonce proposant de devenir acteurs de films pornographiques : voyant là l'occasion rêvée de devenir riches, célèbres, et de séduire de nombreuses femmes, le trio décide alors de tourner au plus vite leurs bandes démos...
Adaptation par Franck Gastambide du programme court Kaïra Shopping, ce long-métrage ne fait clairement pas dans la finesse, la subtilité, et le bon goût. Cela dit, une fois qu'on a pris ça en compte... c'est assez amusant.
Et je ne sais pas si c'est parce que j'ai connu des mecs comme ce trio improbable, ou si tout simplement, parce que le film sait rester attachant et sincère avec ses personnages, mais j'ai véritablement trouvé le tout sympathique, avec de nombreux détails amusants, un Ramzy plutôt drôle en caïd de banlieue, une Pom Klementieff charmante (bien avant les Gardiens de la Galaxie 2), des caméos en tous genres...
Bref, si l'on excepte un rythme un peu inégal parfois à la limite d'une succession de sketches, et un abus de gags à base de smash cuts, Les Kaïra s'avère une comédie tout à fait honorable et bien interprétée.
3.5/6
Pattaya (2016) :
Las de la routine de leur vie de banlieue, Franky (Franck Gastambide) et Krimo (Malik Bentala) rêvent de partir pour Pattaya, une station balnéaire de Thaïlande où Reza (Ramzy Bédia), le cousin de Krimo, s'est installé et connaît la gloire et le succès. Pour s'y rendre sans dépenser un sou, le duo inscrit alors Karim (Anouar Toubali), le nain de leur quartier, au championnat du monde de Boxe Thaï des Nains organisé par le Marocain (Gad Elmaleh) à Pattaya. Mais rapidement, sur place, la situation dégénère...
Sorte de suite spirituelle aux Kaira, mâtinée de Very Bad Trip 2 et de Kickboxer, cette comédie à nouveau signée Franck Gastambide s'inscrit donc dans la droite lignée du film précédent, reprenant un trio principal très similaire, et l'envoyant à l'autre bout du monde, dans des décors paradisiaques plutôt bien mis en valeur.
Et dans l'ensemble, ça fonctionne assez bien, du moins, autant que le film de 2012. Gastambide semble plus assuré, derrière et devant la caméra, et ça fourmille toujours autant d'idées et de gags absurdes, assurant le quota de rires.
Malheureusement, cela s'agrémente de multiples caméos inutiles, qui parasitent un peu le tout (Hanouna, Quarteron), d'une seconde moitié au rythme plus inégal, et de quelques pointes d'humour graveleux/scato pas forcément indispensables.
Au final, on s'amuse, le délire est assuré, mais ça manque d'un petit quelque chose pour vraiment rester dans les mémoires.
3.5/6
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Un Ticket pour l'Espace (2005) :
Pour convaincre les Français de l'intérêt de la recherche spatiale, un jeu de grattage est organisé, avec à la clef deux places à bord de la navette française, aux côtés du Colonel Beaulieu (Olivier Baroux), du Capitaine Soizic (Marina Foïs) et du Professeur Rochette (Frédéric Proust). Mais les deux gagnants sont assez improbables : Stéphane Cardoux (Kad Merad), un acteur raté et mythomane, et Alexandre Yonis (Guillaume Canet), un psychopathe voulant se venger de Beaulieu...
Non, ce n'est pas fin. Non, ce n'est pas le summum de l'humour et de la subtilité. Non, ce n'est pas toujours très bien joué (entre autres, j'ai toujours du mal avec l'interprétation de Marina Foïs) ni bien rythmé (ça prend son temps à démarrer). Oui, c'est bordélique, inégal, et ça ne fonctionne réellement que ponctuellement, comme un sketch étiré sur plus de 90 minutes.
Mais un film qui joue à ce point la carte de l'absurde, qui se paie une telle bande originale (chapeau bas, Erwann Kermorvant), et qui se permet de refaire Alien avec un dindon géant mutant, le tout dans une station à l'intelligence artificielle doublée par Enrico Macias... ça force un minimum le respect.
Allez, 3/6
RTT (2009) :
Plaqué par sa compagne, Arthur (Kad Merad) décide de partir pour Miami, afin d'empêcher le mariage de celle-ci avec un riche inconnu. En chemin, cependant, il est utilisé par Émilie (Mélanie Doutey), une cambrioleuse, pour faire passer à son insu un tableau volé à l'aéroport. Arrêtés par un policier français (Manu Payet) à leur arrivée aux USA, le duo improbable prend alors la fuite dans les Everglades, les autorités sur les talons...
Une comédie d'aventures façon La Chèvre/Pierre Richard qui peine à convaincre, puisqu'elle tente de mélanger tous les genres (thriller, action, aventure, romance, policier, comédie, cambriolage), mais se limite en fait à plusieurs grosses courses-poursuites liées par une succession de grosses ficelles et de coïncidences assez honteuses et improbables, censées servir de script.
Ce n'est pas la faute de la distribution, qui fait de son mieux (même si Mélanie Doutey manque un peu de punch ou de présence pour totalement convaincre), et qui a eu droit à des vacances en Floride ; et la réalisation est d'ailleurs tout à fait honorable.
Mais c'est vraiment le script qui pêche, un script qui ne parvient pas vraiment à faire se développer la romance principale de manière naturelle et crédible, et qui use de raccourcis narratifs et de personnages clichés (le flic qui se découvre homosexuel à Miami) qui sonnent assez creux.
Loin d'être satisfaisant, donc, même si ce n'est pas trop mal rythmé.
2 + 0.25 pour les paysages de Floride et Miami = un petit 2.25/6
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Halal, Police d'État (2010) :
Lorsqu'un tueur en série s'en prend aux épiciers arabes de Paris, deux enquêteurs algériens, l'indéboulonnable Inspecteur Nerh-Nerh (Ramzy Bédia) et son associé "le Kabyle" (Eric Judor) - traumatisé par un enlèvement extra-terrestre, sont dépêchés par leur gouvernement pour prêter assistance aux forces de police française, qui soupçonnent la communauté asiatique de Paris...
Eric et Ramzy décident de faire leur Pamela Rose, en s'inspirant des films de l'Inspecteur Tahar, pour un résultat globalement démoli par la critique. Sans surprise, à vrai dire, puisque cette comédie policière est effectivement très bordélique et bancale, mêlant constamment de l'absurdité totale à une enquête prétexte, comme autant de micro-sketches qui s'enchaînent.
Et pourtant, je n'ai pas détesté, loin de là. Pour peu qu'on se laisse embarquer par le délire ambiant (l'extra-terrestre ^^), ça fonctionne étrangement plus ou moins bien, grâce à des vannes qui font régulièrement mouche et du WTF constant, et ce malgré son interprétation inégale, son rythme aléatoire et son illustration musicale pop un peu forcée. :p
Ce n'est pas forcément bon, en soi, mais ça reste amusant.
3.25/6
Beur sur la Ville (2011) :
Flic incapable, Khalid (Booder) végète en banlieue parisienne, en compagnie de ses collègues et compère, Mamadou (Issa Doumbia) et Henri (Steve Tran). Mais un tueur en série assassine les femmes de la ville, et pour des raisons de discrimination positive, Khalid se retrouve à la tête de l'enquête, à collaborer avec Diane Darden (Sandrine Kiberlain) et son équipe, persuadés que le tueur est musulman...
Une comédie policière banlieusarde de Djamel Bensalah abordant plein de sujets de société pertinents (discrimination, communautarisme, religion, différences, racisme ordinaire, islam, etc) en les abordant frontalement avec un maximum de clichés caricaturaux, tout en les détournant de manière assez sympathique.
Et comme en plus il y a à l'écran une sacré bande de comédiens (qu'ils soient jeunes ou plus confirmés), des guests stars amusantes (JCVD !?), et que tout le monde joue correctement (sauf le fils Belmondo, qui récite son texte), on se retrouve avec un film attachant, qui n'est pas trop à prendre au sérieux...
... sauf que le film, justement, se prend un peu trop au sérieux. À contrario de Halal, Police d'État, l'enquête est ici très premier degré, et il y a un vrai fond de film policier qui se dissimule sous les atours de la comédie. Ce qui aurait pu être une bonne chose si le métrage n'était pas aussi laborieux, dans son rythme, et brouillon dans sa structure.
Ça manque de rigueur, tout ça, ce qui tire le film vers le bas et le ralentit considérablement, l'empêchant d'être autre chose que très moyen.
3.25/6 (ah, et les rétro-projections foireuses, en voiture... aïe)
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Désireuse de se tailler une part du gâteau de la VOD et du streaming, NBC a lancé, en 2016, Seeso, sa propre plate-forme de streaming payant, à thématique comique : au programme, des rediffusions de sitcoms, de talk-shows, de spectacles de stand-up, et des séries inédites, au nombre desquelles Harmonquest et ce Bajillion Dollar Propertie$...
(sans surprise, la plate-forme a fermé ses portes fin 2017)
Bajillion Dollar Propertie$ saisons 1-3 :
Chez Platinum Reality, une prestigieuse agence immobilière de Los Angeles, tout le monde se méprise, ou presque. Dean Rosedragon (Paul F. Tompkins) est un patron excentrique qui aime mettre ses subordonnés en compétition ; Glenn (Tim Baltz), qui vient d'arriver, est naïf et un peu benêt - en plus d'être le fils caché de Rosedragon ; Andrew (Ryan Gaul) et Baxter (Drew Tarver) forment un duo inséparable ; Chelsea (Tawny Newsome) repose sur ses millions d'abonnés sur les réseaux sociaux pour trouver des maisons à vendre ; Amir (Dan Ahdoot) semble convaincu que Glenn est le fils caché de Rosedragon ; et Victoria (Mandell Maughan), elle, est prête à tout pour écraser ses collègues et prendre du galon...
Un programme au format sitcom de 25 minutes, et qui parodie ouvertement le format et le style des émissions de télé-réalité immobilière comme Property Brothers, Million Dollar Listing, etc.
On retrouve donc les codes de ces émissions, comme les interviews face caméra, le montage ultra-nerveux, les plans de coupe, etc, le tout semi-improvisé par les acteurs (c'est d'ailleurs assez amusant de les sentir toujours au bord du fou-rire quand l'un des guests commence à improviser et à partir dans des directions improbables), et showrunné par une femme (chose assez rare pour être remarquée, dans le monde de la comédie).
Au fil des 26 épisodes de ces trois premières saisons (une quatrième saison est déjà tournée, mais n'a pas de diffuseur), on suit donc le quotidien de cette équipe de bras cassés, qui tentent de vendre d'innombrables propriétés de Los Angeles aux prix vertigineux, à des clients toujours plus excentriques et déjantés.
Chaque saison est axée autour de quelques lignes directrices vaguement développées, et qui permettent de donner un semblant de structure au tout : la première année, ainsi, repose sur une compétition organisée par Dean, pour choisir qui sera son associé à la tête de la compagnie. Tout le monde passe ainsi la saison à se tirer dans les pattes, jusqu'à ce que Dean change la donne, et choisisse son fils caché, Glenn.
En seconde année, Dean veut à tout prix décrocher un prix prestigieux, et met la pression à tous ses subordonnés pour impressionner le reste de la profession : un arc narratif qui passe un peu à la trappe en cours de route, mais qui finit par tout chambouler dans le season finale, un épisode qui divise tout le monde, et sème la zizanie dans l'équipe.
Enfin, en s3, Dean choisit un associé, son fils légitime, DJ (Eugene Cordero). Un fils qui finit par profiter d'une crise cardiaque de son père pour prendre le contrôle de la compagnie, alors même que tous les employés se battaient pour pouvoir écrire la préface de l'autobiographie de Dean.
Là-dessus se brodent pas mal de sous-intrigues improbables (des brouilles, des histoires d'amour avortées, des magouilles, la rivalité d'une agence concurrente), et de ventes de maisons toujours plus luxueuses et hors de prix.
L'occasion pour de nombreux visages familiers de faire des apparitions de quelques minutes pouvant aller de l'anecdotique au totalement barré : Adam Scott en superstar droguée, Jason Mantzoukas en photographe, Andy Richter en divorcé dépressif, David Koechner en consultant, Thomas Lennon (par ailleurs producteur) en rival mafieux, Paul Scheer en révérend, Zack Galifianakis en renifleur, Casey Wilson en cliente amatrice de roleplay, Busy Philipps en décoratrice arrogante, Dave Foley, Patton Oswalt, Deanna Russo, Weird Al Yankovic, Nick Kroll, John Morrisson, Randall Park, John McBrayer, Rhys Darby, Lauren Lapkus, Nicole Parker en agente, Sarah Silverman en rockeuse, Gillian Jacobs, Keiko Agena, Steven Yeun, June Diane Raphael, Jessica St Clair, Brett McKenzie en homme ayant une peur bleue des baleines...
La liste est longue, et il est impossible de tous les citer en détail, mais une chose est sûre : plus la série avance, plus les visages et les noms sont reconnaissables, et plus la série se permet d'audaces et d'excentricités.
Ce qui ne veut pas dire pour autant que la série fonctionne systématiquement : en effet, de par son format et son côté semi-improvisé, BDP est un programme assez inégal. Autant les personnages sont assez réussis et attachants, et on s'amuse à les suivre d'épisode en épisode, autant certains épisodes ont un intérêt très limité, passant un quart d'heure sur telle ou telle idée de gag qui tombe totalement à plat.
Et réciproquement, d'autres sont hilarants de bout en bout, comme cet épisode à thématique horrifique, dans lequel une poupée maléfique hante l'agence et possède des employés, alors même que Glenn va visiter le manoir d'un pseudo-Vincent Price : c'est totalement déjanté, hors-continuité, et improbable, mais ça marche.
En fin de compte, Bajillion Dollar Propertie$ s'avère un programme amusant et bien mené, mais qui souffre aussi des limites de son format. C'est typiquement le genre de série comique qui aurait trouvé sa place sur Comedy Central, TBS ou Adult Swim, à l'époque de NTSF:SD::SUV et autres Childrens Hospital, mais qui est maintenant reléguée au web : un sort regrettable, qui voit la série se terminer en cliffhanger insoutenable, faute de diffusion de sa dernière saison déjà tournée...
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