Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
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Wolf Like Me, saison 2 (2023) :
Enceinte de Gary (Josh Gad), Mary (Isla Fisher) panique, s'inquiétant de savoir si son enfant à venir sera un loup-garou, lui aussi, ou même si elle voudra le dévorer...
Après une première saison en demi-teinte, revoilà Wolf Like Me, cette coproduction australienne comico-horrifique diffusée aux USA sur Peacock, une saison de sept épisodes d'une vingtaine de minutes, qui cette année préfère, à la comédie romantique de la saison 1, le thème de la grossesse et des anxiétés lui étant liées.
Et malheureusement, ce n'est pas beaucoup plus convaincant, ou plutôt, c'est dans la droite continuité de la première année, en moins abouti.
Comprendre par là que tout repose intégralement sur l'illustration musicale omniprésente et sur des péripéties souvent téléphonées et approximatives : forcément, en 140 minutes, pas le temps non plus d'approfondir grand chose, ou de se permettre des subtilités.
Cette saison, on a donc Mary qui a des inquiétudes à propos de son bébé, Gary qui se plante (stupidement) dans l'utilisation du nouveau sous-sol connecté et manque de se faire dévorer par sa femme, des pseudo-tentations romantiques en la personne d'une autre parente d'élève qui flirte avec Gary et d'un ex de Mary, lui aussi garou (avec qui elle couche joyeusement une fois transformée, avant d'ordonner à Gary de ne pas se plaindre de cette infidélité parce qu'elle ne contrôle pas ses pulsions et que de toute façon, elle ne s'en souvient pas), une enquête de police qui sort de nulle part, et un grand final en mode course poursuite, avec Mary qui accouche à l'hôpital un soir de pleine lune, et toute la famille qui dérobe une ambulance pour la ramener à la maison avant qu'il ne soit trop tard.
(pourquoi ils n'ont pas prévu dès le départ un accouchement à domicile avec une sage-femme, mieux vaut ne pas se poser la question)
C'est bourré de facilités, de réactions et de caractérisations aberrantes (ou du moins, de moments à se facepalmer), de grosses ficelles narratives télégraphiées, d'éléments à peine développés manque de temps ou de volonté, bref, c'est particulièrement forcé et frustrant (d'autant plus que les acteurs sont bons, et que la créature est visuellement plutôt réussie).
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Reginald the Vampire, saison 2 (2023) :
Après les événements de l'année précédente, Reggie reçoit une vision mystique : Balestro, archange des armées de Dieu, annonce aux vampires qu'ils n'ont plus que 30 jours à vivre avant d'être exterminés...
Après une première saison... gentillette mais bordélique et approximative, Reginald The Vampire revient pour dix nouveaux épisodes d'une quarantaine de minutes, toujours sur Syfy... avec une annulation à la clef.
Pas forcément surprenant, cela dit, tant les défauts de la saison 1 se trouvent ici très tôt renforcés et soulignés, ce qui n'aide clairement pas à fidéliser un public déjà peu mobilisé, et tant la série semble vouloir lorgner sur du sous-Buffy assez fauché, et particulièrement axé sur les sentiments de ses protagonistes (une série CW, donc).
Il y a vraiment un problème d'approche (peut-être inhérente à un budget encore plus réduit ?) dans les épisodes de cette saison, qui se plient en quatre pour isoler les personnages en tête à tête entre quatre murs, et leur faire échanger de longues plages de dialogues larmoyants (pas toujours aidés par une interprétation inégale) sur leurs sentiments les uns pour les autres.
Et comme je le mentionnais, l'influence de Buffy est particulièrement palpable, au point de devenir envahissante : Maurice et Angela continuent leur duo Angel/Darla, avec Maurice qui se prend pour Angel et combat le crime et les monstres dans les rues, et Angela qui n'a de cesse de le séduire et finit par revenir du côté des gentils, avec une rédemption à la Spike ; Claire l'adolescente devient "la Clef" permettant d'empêcher l'apocalypse, et a droit à son The Body, quand sa mère décède subitement, amenant le Scooby Gang tous les personnages à se réunir autour d'elle pour la soutenir ; Ashley et Nikki s'établissent comme couple lesbien à la Willow/Tara, et "adoptent" Claire à la mort de sa mère... etc, etc, etc.
Les influences sont là, elles sont évidentes, pas très bien digérées, et elles ne fonctionnent pas franchement, handicapées par une écriture rarement subtile, par une facture visuelle cheapouille, et par une direction biblique qui ne convainc ni ne surprend jamais vraiment.
D'autant que la menace d'une extinction imminente de la race vampirique n'est jamais vraiment pesante ou perceptible, tant la série se perd dans un shipping des personnages secondaires (notamment les couples LGBTQ, dont la série est clairement très fière) et dans les hauts et les bas de la relation Reginald/Sarah (honnêtement nettement plus agaçants qu'en saison 1).
Bref, une saison plus frustrante, plus fauchée et plus inaboutie (notamment sur le plan technique, avec des problèmes de rythme, de montage, de raccords, etc), qui privilégie tellement le mélodrame et les larmes que le programme finit par agacer, et par donner envie de faire avance rapide.
Quant à la fin... c'est un sacré bordel qui se termine en queue de poisson, l'essentiel des intrigues saisonnières ayant été bouclées dans l'épisode précédent.
Pas de saison 3 au programme, donc, mais honnêtement, je ne l'aurais probablement pas regardée.
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Chapelwaite, saison 1 (2022) :
Capitaine de navire, Charles Boone (Adrien Brody) et ses trois enfants Honor (Jennifer Ens), Loa (Sirena Gulamgaus) et Tane (Ian Ho) s'installent dans le manoir de Chapelwaite dont ils viennent d'hériter, à Preacher's Corners, dans le Maine. Mais la bourgade est frappée par une étrange épidémie, et les habitants très croyants accusent les Boone et leurs ancêtres d'en être responsables : avec l'aide de Rebecca Morgan (Emily Hampshire), apprentie auteure qui devient la gouvernante des enfants, Boone va alors tenter de percer les mystères de Chapelwaite...
Mouais. Je ne peux pas dire que j'aie été particulièrement convaincu par cette seule et unique saison de Chapelwaite, librement adaptée d'une nouvelle épistolaire de Stephen King ("Celui qui garde le Ver") sous la forme de 10 épisodes d'une petite heure.
Probablement parce que j'ai plus ou moins abordé le tout sans trop savoir de quoi ça parlait (je crois avoir lu la nouvelle il y a très longtemps, sans en garder le moindre souvenir), et que l'approche choisie par Peter and Jason Filardi, les showrunners (à savoir une série lente, ultra-mélodramatique, et clairement délayée pour remplir les 10 épisodes) a fini par avoir raison de ma patience et de mon intérêt.
Mais aussi parce qu'à mi-parcours, lorsque la véritable nature de la série est révélée (on passe alors d'une histoire très lovecraftienne de grimoire, de créatures dans les murs, d'épidémie étrange, etc... à une préquelle à Les Vampires de Salem, avec des vampires basiques et des enjeux assez classiques), l'intérêt du programme s'évapore en grande partie, à mesure que le show retombe dans les clichés habituels du genre et que les humains passent d'êtres terrifiés dépassés par les événements à milice (à peine) organisée qui va aller chasser du vampire.
Et c'est dommage, parce que dans la forme, la série est plutôt lugubre et réussie. Mais entre Adrian Brody, qui nous joue tout ça comme un drame à Oscars, ultra-habité et impliqué jusqu'à l'overdose de regards et d'expressions torturées, le manque de subtilité de la caractérisation des personnages secondaires, et l'absence totale d'alchimie entre Brody et Emily Hampshire, le tout finit par tourner étrangement à vide, un sentiment qui se renforce à mesure que le programme s'approche de sa conclusion.
D'autant que cette conclusion tombe gentiment à plat : on passe un épisode entier à tenter de faire monter la pression, à annoncer un grand affrontement final, à réunir une milice humaine pour aller tuer les vampires dans leur antre... et tout est bouclé en un petit quart d'heure : la moitié des villageois est tuée de manière risible, le grand méchant est éliminé bien trop facilement, le méchant secondaire aussi, et voilà, happy end.
Ou presque, parce qu'on a alors droit à 30 minutes d'épilogue ultra-tragique sur Brody qui, pour protéger le grimoire, choisit de devenir vampire et de se le faire implanter dans le ventre, avant de partir en bateau seul à l'autre bout du monde.
........... ça ne fonctionne pas.
Je ne sais pas si c'est le format, l'écriture, ou le simple fait que toute la série soit brodée à partir d'une nouvelle de 40 pages, mais voilà : sur des bases intriguantes, et malgré quelques idées visuelles intéressantes (le rituel qui voit toutes les étoiles du ciel lentement aspirées par le soleil éclipsé), Chapelwaite lasse sur la durée, et frustre plus qu'autre chose.
Dommage.
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Chair de Poule, saison 1 (Goosebumps, season 1 - 2023) :
Lorsqu'une demeure, où s'est déroulée une tragédie dans les années 90, est rachetée par un professeur d'anglais (Justin Long) dans la petite bourgade côtière de Port Lawrence, un esprit vengeur se réveille et s'en prend à un groupe de lycéens (Zack Morris, Isa Briones, Miles McKenna, Ana Yi Puig, Will Price), dont les parents dissimulent un lourd secret.
Avec ses dix épisodes de 30-60 minutes et son intrigue continue, cette nouvelle adaptation de la série Chair de Poule, diffusée en octobre dernier sur Hulu et Disney +, et produite par Sony, n'a plus grand chose à voir avec l'anthologie horrifique originale de R.L. Stine. Ici, on est clairement plus dans la droite lignée de ce qui est arrivé à la franchise Fais-moi peur ces dernières années : une réinvention du concept de base (anthologie fantastico-horrifique pour enfants et pré-ados) en mode sérialisé, avec des personnages plus âgés, un ton plus sérieux... pour le meilleur et pour le pire.
Je l'avais déjà mentionné pour les Fais-moi peur, mais j'ai du mal à vraiment à adhérer à cette approche, d'autant que les Fais-moi peur nouvelle génération s'éloignaient presque totalement de ce qui faisait la série originale. Ici, on s'en sort mieux (du moins, pendant un temps), puisqu'un peu comme dans les deux filmsGoosebumps, cette série est une sorte de gros best-of des récits de Stine, dont elle utilise les éléments les plus connus (le Polaroïd, la marionnette, le masque, etc) pour créer une sorte de patchwork narratif, et une intrigue de fond qui tient plus de Freddy ou de Stephen King que du programme original.
On a donc deux générations de protagonistes, les adultes (dont Rachael Harris, Lexa Doig et Françoise Yip) impliqués dans une mort tragique, et leurs enfants qui doivent faire face aux conséquences de cet incident, des décennies plus tard. Au programme, un groupe de lycéens forcément très United Colors of Benetton, avec un couple afroaméricain (le jock et sa copine jalouse, rapidement évacuée), une nerd d'origine philippine (Isa Briones, vue dans Picard), une autre asiatique, d'origine chinoise (en charge du club vidéo du lycée), un représentant de la communauté LGBTQ (personnage gay, acteur trans), et un caucasien casse-cou et stupide.
Pendant la première moitié de la saison, chacun des jeunes est confronté à l'un des sujets des livres de Stine... et malgré un format franchement bancal (des épisodes de 30-60 minutes, c'est totalement inutile), ça se regarde sympathiquement.
Mais progressivement, les défauts se font de plus en plus prononcés : de la romance adolescente, avec triangle amoureux, etc, qui rallongent inutilement la sauce des épisodes ; des ruptures de ton assez brutales, comme Justin Long qui nous refait Bruce Campbell et sa main possédée, alors qu'à côté, on est dans du mélodrame, du deuil et des histoires de parents séparés ; et une structure globale assez bancale, puisque la série ne semble jamais vraiment savoir comment doser ses sous-intrigues.
Ainsi, la série effectue son petit bonhomme de chemin jusqu'à l'épisode 8, où tout culmine dans un affrontement enneigé entre les protagonistes et le duo Justin Long/Slappy (la marionnette possédée). Mais au lieu de conclure là, le programme reprend avec encore deux épisodes qui ressemblent en fait à une mini-saison 2 condensée : le prof d'anglais devient auteur, retourne chercher la marionnette dans les montagnes, libère le sorcier la possédant, on a droit à des flashbacks interminables sur ce dernier et son histoire, pendant qu'en parallèle, les ados partis à Seattle font des trucs d'ado, ne revenant en ville qu'in extremis, pour empêcher le grand méchant d'accomplir un plan improvisé sur un bout de table.
Autant la première moitié de saison se regarde assez bien, donc, autant les derniers épisodes, eux, sont laborieux et presque bâclés. Et assez frustrants, à vrai dire, plein de moments inutiles et de digressions qui auraient pu être amputées.
C'est un peu ça, la conclusion de ce bilan. Cette réinvention de Chair de Poule en mode lycéens hormonaux n'est pas mauvaise en soi, mais bourrée de superflu : au lieu de 10 épisodes de 30-60 minutes, il aurait été préférable d'en faire six épisodes de 45-50 minutes, en élaguant considérablement le récit.
D'autant qu'une suite est en chantier... mais que cette suite n'aura aucun rapport avec la saison 1 (malgré la fin ouverte de cette dernière), tout en conservant le même schéma "une tragédie du passé qui impacte des ados du présent". Mouais.
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Inside No.9, saison 9 (2024) :
Neuvième et ultime saison de cette anthologie britannique globalement de très bonne qualité, toujours en six épisodes de 25-30 minutes, et après une saison 8 un peu inégale, mais toujours intéressante.
- 9x01 - Boo to a Goose :Lorsqu'une rame de métro tombe en panne dans un tunnel, et qu'un porte-monnaie disparait dans l'obscurité, tous les passagers commencent à s'accuser...
Une bonne reprise saisonnière, avec un huis-clos assez tendu, des personnages excentriques, une jolie montée en puissance... et un virage de dernière minute dans la SF/l'anticipation, qui satirise les messages de prévention que l'on peut retrouver dans tous les métros du monde, le conformisme, l'obéissance aveugle à l'autorité, etc. Efficace.
- 9x02 - The Trolley Problem : Un psychothérapeute (Pemberton) sauve de justesse un homme désespéré sur le point de se suicider (Shearsmith), et il le ramène chez lui pour tenter de le calmer. Mais les apparences sont trompeuses...
Un épisode en mode pur thriller psychologique, pas forcément très surprenant, mais reposant totalement sur le jeu et l'alchimie de Shearsmith et Pemberton, sur une tension assez efficace et sur une chute très noire.
- 9x03 - Mulberry Close :Peu de temps après l'arrivée de Valerie (Vinetta Robinson) et de Damon (Shearsmith) rue Mulberry Close, leurs voisins, Sheila (Dorothy Atkinson) et Kenny (Pemberton), ainsi que Larry (Adrian Scarborough) et son chien, se persuadent rapidement que Damon a tué son épouse au cours d'une dispute conjugale. Ils décident de mener l'enquête...
Un épisode intégralement filmé par l'objectif d'une caméra de sonnette, mais qui parvient cependant à proposer un récit à l'humour noir typiquement anglais, et au dénouement funeste. Plutôt réussi, à nouveau, avec toujours cette touche d'humour décalé qui fait mouche.
- 9x04 - CTRL/ALT/ESC :Jason (Pemberton), son épouse Lynne (Katherine Kelly) et leurs deux adolescentes participent à une escape room reconstituant la cave d'un tueur en série. Mais rapidement, les choses se compliquent...
Un peu plus mitigé, pour cet épisode qui, bizarrement, est considéré parmi les meilleurs de cette saison. Il faut dire que le gimmick de l'escape room et du couple dans la tourmente qui évolue en métaphore de la prison mentale d'un Jason dans le chaos m'a paru assez éventé et déjà vu ("tout se déroule dans sa tête !" est un twist final qui me lasse un peu), et que l'épisode fait le choix de poursuivre son récit un certain temps après ce rebondissement, ce qui ne m'a pas forcément convaincu dans la forme.
- 9x05 - The Curse of the Ninth :Jonah (Reece Shearsmith), accordeur de piano, arrive dans la luxueuse demeure de la veuve BUrnham (Natalie Dormer), dont l'époux, un célèbre compositeur, s'est donné la mort en composant sa 9e symphonie. Bien vite, Jonah est alors contraint de terminer cette symphonie, et de faire face à la malédiction qui l'accompagne...
Un épisode délicieusement gothique dans son approche de l'horreur, avec une incarnation de la figure de la Malédiction toujours au coin de l'œil, dans un reflet ou dans une ombre, et d'autant plus efficace. L'épisode ne révolutionne rien, en soi, et est même relativement prévisible, mais il a cependant totalement fonctionné sur moi, tant au niveau du cadre, que de l'atmosphère et des personnages.
- 9x06 - Plodding On :Alors que toute l'équipe d'Inside No. 9 célèbre son ultime épisode, un conflit éclate entre Reece Shearsmith et Steve Pemberton, conflit qui remet en question l'avenir du duo...
Une conclusion très méta, dans laquelle Shearsmith et Pemberton jouent leurs propres rôles, invitent tous leurs amis et collègues des 9 saisons de leur série (y compris Mark Gatiss, qui a droit à son petit caméo), et réfléchissent à leur avenir sans jamais se départir de leur sens de l'humour et de leur touche de noirceur.
Ici, en l'occurrence, on a droit à une fin de collaboration entre les deux amis, une "rupture" émotionnelle et très bien interprétée, alors que Pemberton veut s'engager pendant 7 saisons dans un navet américain friqué produit par Amazon, alors que Shearsmith préfèrerait continuer en duo dans une série policière à petit budget pour la BBC.
Pas forcément la conclusion de saison ou de série noire et macabre à laquelle certains auraient pu s'attendre, mais la chute finale (qui revient sur la saison précédente de manière ludique) fonctionne bien.
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Bilan saisonnier :
Pour une ultime saison, Inside no. 9 s'en sort bien, avec une fournée d'épisodes plus homogènes et réussis que dans certaines saisons précédentes, toujours de l'imagination et une forme aboutie (même si je ne suis pas forcément d'accord avec les critiques sur l'épisode CTRL/ALT/ESC).
Une chose est sûre, cependant, le duo me manquera (en espérant un nouveau projet au ton similaire), tout comme la dose annuelle d'humour noir et de décalage typiquement british qui accompagnent leurs projets.
Après, ce qui était à l'origine la League of Gentlemen opère depuis 1999 dans le même registre, ils ont peut-être aussi besoin de souffler un peu...
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Daybreak, saison 1 (2019) :
Après qu'un cataclysme nucléaire ait éradiqué tous les adultes, les transformant en goules assoiffées de sang, les adolescents de Glenndale, Californie se sont regroupés en clans rivaux. Solitaire, Josh (Colin Ford) n'a qu'un but : retrouver Sam (Sophie Simnett), sa petite amie, disparue durant l'apocalypse. Malgré ses réticences, il est bientôt rejoint par Wesley (Austin Crute), apprenti samurai gay tentant de se racheter de son passé de sportif violent, et par Angelica (Alyvia Alyn Lind), jeune surdouée sociopathe âgée de 10 ans à la recherche d'une famille...
Une teen comedy post-apocalyptique en 10 épisodes de 45 minutes, diffusée sur Netflix en 2019, adaptée d'un comic-book, et chapeautée par Brad Peyton (plein de films de Dwayne Johnson, et Atlas) et Aron Eli Coleite (Locke & Key, Atlas, Spiderwick, Star Trek Discovery), et qui est plus ou moins passée inaperçue à sa sortie pré-COVID.
Et c'est en partie dommage, car il y a ici une belle énergie, un cast sympa et un vrai désir de s'amuser... même si cela passe par un côté ultra-référentiel, et un ton trop ironique pour son propre bien.
En fait, outre ses influences évidentes (Ferris Bueller, Mad Max, Zombieland, The Warriors, etc, sans oublier Love & Monsters, en chantier depuis 2012 avant sa sortie en 2020), le problème de la série, c'est son format. Une teen comedy décalée et décomplexée, avec un ton déconneur et des personnages caricaturaux, ça aurait très bien fonctionné au format court ; ici, avec 45-50 minutes à remplir pour chaque épisode, la série est contrainte d'opter pour un équilibre précaire entre post-apo déjanté, flashbacks mélodramatiques, et épisodes consacrés à chaque personnage secondaire.
Outre Josh (qui passe au second plan pendant une partie de la saison), on a droit à un épisode du point de vue d'Angelica (personnage insupportable), un sur Wesley (en mode aventure japonaise narrée par RZA), un sur Ms Crumble (avec parodie de sitcom en guise de flashbacks), un sur Turbo (avec caméo de Joe Manganiello en père absent), un retour sur la première fois de Sam et Josh, etc, etc, etc.
Le tout, toujours avec une écriture méta trop souvent persuadée d'être intelligente, maline, edgy et sarcastique (tous les personnages s'adressent directement au spectateur face caméra, façon Ferris Bueller, il y a plein de gags et de notes qui apparaissent en superposition à l'écran), mais trop cynique et forcée pour atteindre son but.
D'autant que le tout manque un peu de rigueur narrative, en fonction des différents scénaristes : ici, ça lance des éléments aussitôt oubliés ou mal exploités (Mavis, notamment), là, ça tente des rebondissements surprenants qui sont malheureusement totalement évidents et télégraphiés, ailleurs, ça se lance dans des tangentes moralisatrices tout droit sorties d'un cours de base de sociologie à l'américaine, ça étire des gags pendant beaucoup trop longtemps (20 minutes d'épisode muet, vers la fin de la saison), ou ça place des moments graveleux et scatos çà et là, ce qui tranche radicalement avec l'ambiance générale (et l'illustration musicale) cool et moderne du reste du show, qui semble se vouloir au-dessus de tout ça.
Après, malgré ses défauts (et ses tentatives évidentes de faire jeune et Gen Z avec de l'humour so random), son format suboptimal, et sa caractérisation fluctuante (les personnages ont tous une forte tendance à devenir tête à claques/antipathiques à un moment ou à un autre), il faut bien avouer que la série se regarde globalement assez bien, et que les moyens sont là, suffisants pour proposer des effets spéciaux convaincants.
Ce n'est pas désagréable, même si ça aurait plus eu sa place (et probablement une saison ou deux de plus) sur SyFy, à une certaine époque.
Et l'on regrettera cependant que le tout se conclue avec un ultime rebondissement balourd laissant le show en suspens...
(mention spéciale à Krysta Rodriguez en prof zombie, et à Jeanté Godlock, la porte-parole de Turbo, qui sont probablement toutes deux les MVP de la série)
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The Last of Us, saison 1 (2023) :
Dans un monde ravagé par une pandémie fongique transformant les humains en monstres sanguinaires, Joel (Pedro Pascal), un ancien militaire désabusé, choisit de traverser les États-Unis seul avec Ellie (Bella Ramsey), une jeune adolescente sarcastique, pour amener cette dernière jusqu'à un laboratoire des Fireflies, groupe de rebelles s'opposant au pouvoir en place. Car Ellie est la seule humaine immunisée contre l'infection, ce qui fait donc d'elle la personne la plus précieuse de la planète...
Hum. Je suis bien embêté par cette première saison de The Last of Us, neuf épisodes d'une heure adaptant le jeu vidéo Playstation, et qui a reçu un accueil critique et public dithyrambique à sa sortie, début 2023.
Je suis bien embêté, parce que ce programme, chapeauté par Neil Druckmann (créateur des jeux) et Craig Mazin (scénariste de nombreux films de m*rde, et de la mini-série Chernobyl, étonnamment bien reçue), m'a totalement laissé de marbre, là où, à en croire le Web, les fans des jeux, la presse, ou que sais-je encore, j'aurais dû être bouleversé et totalement emporté par ces épisodes.
Une grosse partie de cette indifférence est clairement due au fait que je n'ai jamais joué aux jeux, et qu'hormis quelques événements marquants, et les personnages principaux, je n'en connais pas grand chose. Et donc, sans ce lien affectif avec le jeu qu'elle adapte, la série... est particulièrement générique.
Oui, elle est bien produite, et le duo principal est excellent (j'ai plus de réserve sur le casting des seconds rôles, plus inégal)... mais ça s'arrête là. J'ai cru comprendre, en lisant des critiques ici ou là et en me renseignant à postériori sur le scénario du jeu, que la saison était une adaptation assez fidèle du premier jeu, et l'on peut se demander si c'était effectivement une bonne chose.
Parce que The Last of Us, à la base, c'est ultra-dérivatif. Le vieux soldat bourru qui escorte un enfant très spécial, les thématiques du deuil, de la violence, de l'être humain qui est le véritable monstre, les morts tragiques, le rythme contemplatif... c'est vu et revu, notamment du côté de The Walking Dead, qui nous a bien saoûlé avec tout ça pendant des années.
Et privée de l'implication émotionnelle et du suspense inhérents au principe même du jeu vidéo, la série The Last of Us sonne un peu creux.
Pas forcément au niveau du duo principal, dont la relation fonctionne très bien, mais plus au niveau des innombrables digressions sur des personnages secondaires pas très intéressants ou clichés, sur des flashbacks explicitant inutilement ce qui avait déjà été sous-entendu par des dialogues, etc (parfois, ça fonctionne assez bien, comme le troisième épisode centré sur le couple Frank/Bill, qui arrive à un moment approprié de la saison et s'avère assez touchant ; parfois, ça ne fonctionne pas du tout, comme avec le personnage de Melanie Lynskey, ou avec Sam/Henry).
Et ce qui n'aide pas, c'est que la série souffre d'un cruel manque de tension et de danger. En faisant passer ses infectés au second plan, le programme opte pour une direction plus passive, plus contemplative... et cela renforce encore plus le côté "passage obligé" des quelques scènes où les protagonistes leur sont confrontés.
Au final, The Last of Us ressemble un peu à une énième série de zombies très basique et calibrée, et dont chacun des moments forts donne l'impression d'être directement extrait du jeu vidéo, où il était probablement nettement plus percutant et efficace.
Il y a de grosses ficelles narratives (l'anxiété de Joel qui s'évapore, sa blessure qui guérit en deux injections d'antibiotiques) et émotionnelles (tout l'épisode flashback sur Ellie et Riley est très manipulateur, artificiel et redondant), des maladresses pataudes (la mise en scène et en musique du massacre de Joel à l'hôpital), l'écriture est assez prévisible, voire simpliste (toute l'histoire de la communauté avec le prêtre cannibale pédophile, au secours - une communauté dont on ne revoit d'ailleurs aucun membre durant toute la suite de l'épisode, David et son bras droit exceptés), mais bon : tout cela importe peu à un public déjà conquis d'avance.
Personnellement, comme je le disais en introduction, je suis resté de marbre. Ce n'est pas mauvais, mais sorti du duo principal, ça n'a pas grand charme, grande originalité, voire grand intérêt... et ça ne m'a certainement pas donné envie de rebrancher ma PS4 pour jouer au jeu.
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Mayfair Witches, saison 1 (2023) :
Rowan (Alexandra Daddario), une neurochirurgienne, possède depuis sa naissance des dons étranges, et découvre un jour qu'elle est la descendante du clan Mayfair, une riche famille de la Nouvelle-Orléans, entourée de rumeurs et d'histoires de fantômes. En réalité, Rowan est une sorcière, la treizième de son arbre généalogique, et elle fait l'objet d'une prophétie : elle doit porter un enfant dans lequel Lasher (Jack Huston), un esprit maléfique tout puissant qui confère richesse et pouvoirs aux Mayfair depuis les années 1800, va se réincarner...
En 2023, l'adaptation par AMC du Entretien avec un vampire d'Anne Rice s'était avérée une bonne surprise, une relecture modernisée des événements du roman, globalement bien interprétée, flamboyante et audacieuse.
Seconde série de l'univers partagé que la chaîne tente de créer à partir des oeuvres d'Anne Rice, Mayfair Witches est tout le contraire : confiée à deux showrunneuses (les showrunneuses de Masters of Sex), cette seconde série est un ratage complet, adaptant l'histoire perverse, sensuelle et malsaine d'une lignée de sorcières hantée et manipulée par une entité maléfique et séductrice pour en faire une production insipide et terne, digne de la CW.
Honnêtement, ça ne fonctionne à aucun niveau. La flamboyance visuelle d'Entretien est ici remplacée par une photographie bleutée délavée et terne, des décors sans vie, des choix de réalisation laids et contre-productifs, des tenues risibles (tout ce que porte Lasher, ou presque) ; la caractérisation est catastrophique (Rowan, notamment, est tour à tour écrite comme une neurochirurgienne volontaire et professionnelle, une trentenaire rebelle qui boit et qui couche avec des inconnus, une orpheline paumé à la recherche de ses origines, une ingénue naïve et un peu idiote qui prend toutes les mauvaises décisions, une femme arrogante et hautaine, une adolescente fébrile manipulée par tout le monde - le tout, pas aidé par l'interprétation "yeux écarquillés et respiration haletante" de Daddario, donne une protagoniste particulièrement agaçante, voire antipathique), et le casting n'est guère meilleur.
Enfin, ce n'est pas vraiment la faute des acteurs, que celle d'une direction d'acteurs absente et de choix de casting improbables : certains acteurs semblent jouer dans une pièce de théâtre, d'autres dans un téléfilm dramatique Lifetime, les accents sont assez calamiteux, et, plus problématique, le casting de Jack Huston en Lasher est totalement à côté de la plaque.
En lieu et place d'un Lasher décrit par Rice comme étant, plus ou moins, l'équivalent physique de Tom Sturridge dans l'adaptation de Sandman pour Netflix (grand, mince, pâle, hypnotique et envoûtant), on se retrouve avec un Huston engoncé dans des costumes mal ajustés, avec une coupe de cheveux approximative, et qui évoque plus un vieux beau libidineux qu'une entité irrésistible et séductrice.
Et donc, à partir de là, c'est toute la série qui s'écroule : un duo principal insipide, une absence totale de sensualité, une Nouvelle-Orléans terne et jamais mise en valeur, aucun style visuel, un rythme volontairement un peu décousu avec des allers-retours entre les époques jamais clairement démarquées, des effets numériques fauchés, et toute une sous-intrigue sur des chasseurs de sorcières masculinistes-nazillons-incels tellement caricaturaux que j'ai passé mon temps à me facepalmer...
Une adaptation plutôt ratée, donc, qui pourtant aura été renouvelée pour une seconde saison, et aura son spin-off sur la Talamasca (peut-être le seul élément convaincant de cette série, avec notamment une apparition de la toujours sympathique Suleka Matthew), tandis que Entretien peine à rassembler les foules (on ne se demande pas pourquoi...).
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Un "mois" de septembre assez court sur le blog des Téléphages Anonymes, avec une semaine consacrée au cinéma, et une semaine consacrée aux séries... en attendant Halloween.
Seulement trois films passés en revue cette quinzaine, pour des résultats assez médiocres, entre un The Uniongénérique, un Jackpot bordélique et approximatif, et un Harold et le crayon magiquebasique et inabouti... on ne s'en souviendra pas dans un mois.
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# Petit écran :
Une semaine entière consacrée aux séries, avec malheureusement des programmes qui se sont perdus en cours de route.
La saison 3 de The Witcher continue la spirale infernale de la série, toujours plus brouillonne, mal inspirée et laborieuse ; la saison 2 de la série animée My Adventures with Superman intègre Supergirl de manière un peu prématurée, et finit par tout centrer sur elle, jusqu'au trop plein ; la saison 2 de Hit-Monkey, elle, propose des éléments intéressants, mais se lâche un peu trop à mon goût dans le délire superhéroïque ; la saison 2 de Our Flag Means Death donne dans le mélo relationnel, appuyant un peu plus le côté LGBTQ au détriment de la structure globale et du rythme ; la saison 5 de Solar Opposites s'égare un peu dans ses spin-off intégrés, moins intéressants qu'auparavant, sans proposer suffisamment de choses sur le front des Opposites ; et la saison 2 de Loot reste égale à elle-même, à savoir sympathique... mais anecdotique.
En parallèle, Star Wars : The Acolyte se vautre lamentablement, presque une caricature de ce que les boulets du web (et Cartman) reprochent à la franchise depuis son rachat ; la sitcomNot Dead Yet n'exploite jamais vraiment son potentiel au fil de ses deux saisons, restant globalement assez oubliable malgré les efforts de son cast...
Et, surprise, le spin-off de Jurassic Park : la Colo du Crétacé, La théorie du chaos s'avère d'assez bonne facure, un nouveau départ pour les personnage, plus adulte, plus menaçant et moins empli de robots et d'holodecks que ne l'était la série originale.
Retrouvez aussi les bilans de toutes les séries critiquées jusqu'à présent en ces pages depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.
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# À venir :
Nous y sommes : dès demain, l'Halloween Oktorrorfest 2024, notre marathon annuel de films et de séries fantastiques et horrifiques, débute sur le blog des Téléphages Anonymes, comme tous les ans, et se poursuivra quotidiennement jusqu'à fin octobre...
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Dans l'intervalle, toutes les mises à jour du blog sont disponibles sur la page Updates, et la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog est accessible dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
Après une saison 1 agréable à suivre donnant le ton de cette série de pirates LGBTQ au ton léger et fantaisiste, Le Gentleman pirate est revenu cette année pour une nouvelle fournée de seulement huit épisodes d'une petite demi-heure, huit épisodes qui ont précédé l'annulation du programme par HBO Max.
Our Flag Means Death : Le Gentleman pirate, saison 2 (2024) :
Séparés, Stede et Ned ont désormais des existences bien différentes : Stede et son équipage travaillent pour Spanish Jackie, tandis que l'équipage de Barbe-Noire tente de gérer l'état psychologique toujours plus sombre, dépressif et incontrôlable de ce dernier...
Et je mentirais en disant que cette saison m'a semblé au niveau de la saison 1 : ce n'est pas le cas, et le tout m'a paru plus précipité et éparpillé, comme phagocyté par son côté relationnel, qui finit par déséquilibrer le programme dans son ensemble.
Pourtant, la saison est dans la droite lignée de la saison précédente, avec un focus prononcé sur la relation Stede/Ned et sur tous les obstacles se dressant sur leur chemin.
À commencer par leur séparation, et la dépression de Ned, qui ne veut plus être pirate... À cela, la série ajoute les romances secondaires des divers pirates... ainsi que l'arrivée de Zheng (Ruibo Qian), la reine chinoise des pirates... qui s'éprend d'Oluwande et tente d'unir les pirates en une seule et même flotte... et puis il y a aussi une sous-intrigue centrée sur le Prince Ricky Banes (Erroll Shand), un fan de Stede qui tente de devenir pirate, avant de trahir Zheng et d'éradiquer tous les pirates...
Tout ça, en un peu moins de 4 heures de programme : forcément, il arrive un moment où ça coince.
D'où ce ressenti de déséquilibre à de nombreux niveaux : ici, c'est l'évolution et le développement des personnages qui fait du surplace, ou connait des bouleversements discutables (Stede et Ned, notamment, semblent régresser à mesure que la fin de saison approche), là, des sous-intrigues inabouties qui ressemblent plus à du remplissage qu'autre chose, des caméos sous-exploités (Minnie Driver, Bronson Pinchot) ou de nouveaux personnages qui semblent rajoutés un peu à l'emporte pièce... ou encore le fait que tout le monde soit un peu plus caricatural, un peu plus flamboyant, un peu plus LGBTQ, histoire de se montrer à la hauteur de la demande d'inclusivité et de représentativité célébrée et exigée par la presse en saison 1.
Et malgré tout cela, et malgré ce sentiment d'insatisfaction que j'ai ressenti au visionnage de la saison, malgré ce ton mélodramatique et sombre plus présent qu'en première saison (le fait de faire passer Stede du stade de personnage principal à celui de personnage secondaire y est pour beaucoup), cette saison 2 de Our Flag Means Death reste agréable à regarder.
Clairement un bon cran en dessous de la saison 1, et avec des défauts bien plus flagrants dans l'écriture, mais suffisamment sympathique néanmoins pour ne pas avoir l'impression de perdre son temps.
Après, je serais curieux de savoir à quel point le format différent, les restrictions budgétaires et la menace d'une annulation ont joué sur ce changement de ton et ces difficultés créatives...
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La saison 4 de Solar Opposites avait tendance à s'éparpiller, consacrant trop de son temps aux intrigues du Mur et à celle des Silver Cops, jamais très probante, mais se finissait par un changement de status quo intrigant, qui voyait les Solar Opposites devenir humains.
Le spécial Saint Valentin, lui, contournait ce problème pour un épisode plus classique, qui se concluait par le mariage de Korvo et Terry. Place maintenant à la saison 5 de la série, en 11 épisodes de 20 minutes, une saison qui va devoir composer avec les conséquences de tout ça...
Solar Opposites, saison 5 (2024) :
Une saison qui m'a laissé mitigé, à nouveau : pas tant pour le bottage en touche du cliffhanger de fin de saison précédente (les Solar Opposites sont déjà redevenus schlorpiens, et s'en amusent en ouverture de saison), mais plus pour l'équilibre toujours très précaire entre l'intrigue principale, et les digressions du Mur ou des Silver Cops.
Parce que oui, forcément, ces sous-intrigues sont toujours présentes, même si elles m'ont semblé plus en retrait que précédemment : sur onze épisodes, on a ici droit à six épisodes utilisant en partie les Silvercops ou le Mur (ici rebaptisé le Jardin, en mode western) comme compléments aux intrigues principales... du moins, en théorie.
Parce qu'en pratique, les intrigues de Solar Opposites, cette saison, sont assez peu marquantes. Les adultes partent en lune de miel, et altèrent l'orbite terrestre pour rallonger leurs vacances ; Terry utilise un dispositif de boucle temporelle pour s'offrir un peu de temps libre sans sa famille ; les Opposites créent leur propre école privée ; ils sont capturés sur une île par les ex de Jesse ; ils partent en Irlande pour retrouver un clone de Yumyulack ; etc.
Plein de mini-intrigues sans conséquences qui finissent toujours en catastrophe et sont généralement divertissantes, bien qu'un peu bordéliques. Avec pour seule exception un épisode What If qui se moque du concept des What If, mais révèle par la même occasion l'existence d'un officier supérieur en charge de l'équipe, et qui a été éliminé en cours de route par les Opposites : il reviendra certainement se venger, mais pas cette saison, et tant pis si on est ici dans une retcon un peu approximative.
Et comme je le disais, en parallèle, on a donc toujours les Silver Cops, toujours sans grand intérêt malgré un pastiche de Starship Troopers, et le Jardin, un western qui suit un baroudeur (Clancy Brown) et une jeune femme (Charlotte Nicdao) arpentant les étendues sauvages du Jardin, passant de ville en ville, avec un chasseur de primes à leurs trousses.
Pas désagréable, mais rien de mémorable, pour être franc.
Cela dit, la saison a été bien accueillie par les fans, donc je pense que je commence simplement à me lasser de la série et de son format désormais bien établi, avec ses "spin off intégrés" qui semblent passionner les scénaristes plus que le spectateur lambda. Je continue à regarder, pour le moment (notamment l'épisode spécial prévu en fin d'année), mais c'est sans passion ni impatience particulière.
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Après une saison 1 (chroniquée en ces pages il n'y a pas si longtemps) sympathique mais pas indispensable, retour de la série de Maya Rudolph, toujours en 10 épisodes d'une petite demi-heure, sur Apple Tv.
Loot, saison 2 (2024) :
Ayant désormais annoncé publiquement vouloir donner toute sa fortune, Molly (Maya Rudolph) décide de mettre en place le projet Space for Everyone, qui a pour but d'offrir un toit à tous les sans-abris de la planète en les logeant dans des bâtiments inoccupés que Molly rachète. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire : les milliards de Molly ne suffisent pas à tout financer, et la riche divorcée doit courtiser ses pairs pour trouver un financement additionnel...
Et force est de constater que la saison 2 est dans la droite lignée de la première année, pour le meilleur et pour le pire.
La formule ne change pas, les personnages évoluent un peu mais pas trop, on est dans de la comédie de bureau classique (parfois trop : les personnages d'Ainsley et de Rhonda semblent fréquemment utilisés pour recycler des gags issus d'autres séries), avec sa romance principale impossible (Molly/Arthur, ici compliquée par la présence d'un mannequin qui s'éprend d'Arthur), ses intrigues secondaires aux ressorts basiques (Sofia qui tombe amoureuse d'un architecte musicien, se sépare de lui parce qu'elle refuse de s'engager et qu'il est trop spontané, se remet avec lui, blablabla ; Howard qui décide de créer une fédération de catch mais a peur des responsabilités, avant d'assumer enfin avec l'aide de Nicholas ; Nicholas qui accepte progressivement ses origines ; John qui devient Elon Musk-bis et tente de reconquérir Molly) et son personnage principal goofy mais pas trop.
Le tout est loin d'être désagréable et se regarde très bien, aidé par cette bande originale West Coast qui continue de fonctionner - mais doit certainement dévorer une grosse partie du budget du programme - et porté par une Maya Rudolph impeccable, bien entourée par le reste de la distribution.
Le seul souci, c'est qu'en fait, ça s'arrête là. L'écriture du programme est très formatée, le ton un peu fluctuant (comme en saison 1, sitcom, comédie romantique et satire sociale se succèdent bon gré mal gré et s'affaiblissent un peu mutuellement), et la conclusion de la saison (avec Illuminatis et Molly qui plaque tout) ne satisfait guère, tant dans son écriture que dans la manière dont le tout est montré à l'écran.
Bref, même conclusion qu'en saison 1 : le programme est sympathique, mais pas forcément très mémorable ou must-see. Et on verra si la saison 3 transforme l'essai... sinon, il faudra se poser des questions.
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Un style hybride anime/occidental, une relecture dynamique du personnage de Superman et de son entourage, un ton jeune et ludique qui puise ses inspirations à droite et à gauche, dans diverses adaptations du personnage : la première saison de MAWS, diffusée sur Adult Swim/Max, était une excellente surprise, assez inattendue, je dois dire.
Place à la suite, à nouveau constituée de 10 épisodes d'une vingtaine de minutes...
My Adventures with Superman, saison 2 (2024) :
Alors même que Clark et Lois enquêtent sur les agissementd de Waller et de sa Task Force X, Kara Zor-El (Kiana Madeira) arrive sur Terre, à la recherche de son cousin... pour le ramener à son maître, Brainiac (Michael Emerson).
Et très honnêtement, j'ai trouvé cette deuxième saison un cran en dessous de la première, principalement à cause d'un manque de focus, et d'une écriture parfois un peu trop "gentillette".
Je m'explique. Cette année, la saison est divisée en deux grandes parties : quatre premiers épisodes globalement centrés sur le père de Lois, la Task Force X et Amanda Waller, et six derniers épisodes tout simplement dédiés à Kara et de Brainiac.
Autrement dit, on a droit à deux gros blocs d'épisodes qui continuent de réinventer divers personnages et événements de l'univers de Superman à leur sauce (Kara devient l'Éradicatrice de Brainiac, responsable de la destruction de Krypton), pour tenter de les toutélier de manière un peu brouillonne et abusive.
Mais aussi, je dois bien dire que tout ce qui tourne autour de Waller me gonfle gentiment - le personnage est à la mode, j'ai compris, mais dans l'ensemble, ces histoires d'organisations secrètes qui défendent la Terre contre les menaces, et qui semblent avoir l'autorité de déclarer la loi martiale quand bon leur semble, ça ne m'intéresse guère.
Donc les quatre premiers épisodes m'ont moyennement convaincu, avec de grosses ficelles balourdes, l'introduction de Steel et du père de Cyborg, de nouveaux pouvoirs très anime pour Supes (un bouclier énergétique qu'il active à volonté avec aura façon Sayien, des flux énergétiques qu'il contrôle, un souffle glacial qui ressemble plus au meme I'M A' FIRIN' MAH LAZER!! qu'à autre chose...) et toujours des designs kryptoniens sous influence anime (Gundam et compagnie) qui ne me séduisent pas vraiment.
Et puis, à mi-parcours, après un épisode sympathique qui fait de Superman le célibataire le plus en vue de Metropolis, la série se consacre à Kara, une Kara victime d'un lavage de cerveau de la part de son "papa" Brainiac (à mi chemin entre un Gundam et un Decepticon), qui détruit des mondes pour son compte, et capture Clark.
De quoi séparer le trio principal pendant une bonne partie de la saison, ce qui est aussi l'un des problèmes de cette saison : alors que le trio est à peine établi au terme de la saison 1, voilà que la saison 2 lui rajoute de nombreux autres éléments, le sépare un temps, et bouleverse totalement la dynamique principale. La relation Lois/Clark, notamment, est sérieusement handicapée par un nombre limité de scènes entre eux tout au long de la saison.
Et donc, forcément, quand après des affrontements à gogo, dignes de DBZ, la série se conclue par des pirouettes du type "l'amour est la plus grande des forces" et Superman qui fait un câlin à sa cousine pour la déprogrammer... mouais.
Je vois ce que les scénaristes voulaient accomplir/dire, mais ça m'a semble un peu trop forcé, et tout jouer ainsi sur l'émotion facile n'a pas fonctionné sur moi (même si je ne suis clairement pas dans la majorité, sur ce plan-là).
D'autant qu'à côté, il reste des scories agaçantes : la bande originale est toujours insipide, le relooking final des deux héros est vraiment bancal (de toute façon, les personnages passent leur temps à avoir des changements de costume en mode sentai ou Iron Man, avec le costume qui se matérialise en sortant de nulle part), de nombreux designs tombent à plat, et tout l'arc Kara aurait pu être condensé, voire même arriver en saison 3, une fois tout l'univers vraiment bien développé.
Mais bon, le programme reste tout à fait regardable, même s'il m'a nettement moins séduit qu'en saison 1. Et nul doute qu'il plaira beaucoup plus aux spectateurs ayant été biberonnés aux animes en tous genres, qu'à moi, qui n'ait qu'une affinité limitée pour le genre.
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Huit épisodes d'une trentaine/soixantaine de minutes pour une série préquelle se déroulant dans le passé de l'univers Star Wars, à l'époque de la Haute République, et présentée comme une sorte de série d'investigation durant laquelle des Jedi enquêtent sur la mort de l'un d'entre eux aux mains d'un Sith ; mais on va le voir, en réalité, la série parle à peine de cela, et a bien d'autres idées en tête... pour le meilleur et pour le pire.
Star Wars - The Acolyte, saison 1 (2024) :
Lorsque la Jedi Indara (Carrie-Anne Moss) est mystérieusement assassinée, son collègue Sol (Lee Jung-jae) mène l'enquête et découvre rapidement que la responsable (Amandla Stenberg) est liée aux événements s'étant déroulés 16 ans plus tôt sur la planète Brendok, lorsqu'un groupe de Jedi dont Indara et lui faisaient partie a croisé le chemin d'un couvent de sorcières utilisatrices de la Force, et des jeunes jumelles que celles-ci protégeaient...
Le problème de la franchise Star Wars moderne, c'est soit qu'elle est trop ancrée dans un univers canon indéboulonnable et très nostalgique (principalement chez Filoni), soit qu'elle veut absolument déconstruire le mythe, le passer sous un microscope postmoderne, et défier les attentes pour proposer quelque chose de supposément audacieux et radical (Andor, The Last Jedi).
Le tout en devant composer avec le cahier des charges Disney, qui impose une certaine diversité et représentativité à l'écran et derrière la caméra - pas un mal en soi, quoi qu'en disent les néanderthals du Web... du moins, lorsque c'est bien fait.
Le souci, c'est que dans la majeure partie des cas, tout ce que je viens de citer est laborieux et maladroit, du fanservice avec de gros sabots, de la déconstruction basique et insipide, des récits au rythme brinquebalant, de la mythologie tellement obscure qu'elle ne parle qu'à une poignée de personnes, et de la diversité mécanique qui coche des cases sans rien accomplir de probant.
The Acolyte, c'est un peu tout ça à la fois. Confiée à la scénariste Leslye Headland (Russian Doll), qui a d'ailleurs confié à son épouse l'un des rôles au cœur du récit et a rassemblé pour l'occasion une writer's room principalement composée de femmes et de minorités, The Acolyte semble vouloir raconter l'histoire d'un Ordre Jedi impuissant et désorganisé, sorte de police de l'espace qui commet une bavure en s'en prenant à un pauvre couvent de Wiccanes lesbiennes Sorcières de la Force, doit faire face aux conséquences de ses actes, et finit par étouffer l'affaire.
Une vision postmoderne des Chevaliers Jedi, sorte d'hégémonie religieuse imposant son dogme aux autres utilisateurs de la Force, une organisation figée et aveugle au retour des Siths, bref, une sorte de déconstruction de l'image des Jedis, qui pousse dans ses retranchements ce que George Lucas avait mis en place dans la prélogie... mais le fait sans subtilité aucune.
C'est d'ailleurs le mot d'ordre de la série dans son ensemble : l'absence de subtilité. La série veut présenter un angle non-manichéen, tout en nuances de gris, où les différences de point de vue sont valables et donnent un éclairage différent aux situations (par moment, on pense à Rashomon dans la manière dont "l'incident" est montré au fil de la série), mais ces points de vue sont écrits avec les pieds, les personnages sont tous soit stupides, soit antipathiques, et les réactions de ces personnages n'ont pas grand sens... ou du moins, elles n'ont pas le sens que les scénaristes voudraient qu'elles aient.
Parce qu'au final, plutôt que de s'attacher à tel ou tel personnage, de compatir avec Osha et sa sœur, de s'indigner du comportement des Jedis, de mieux comprendre le côté séduisant du côté obscur opposé à la rigidité monastique des Jedis, de trouver pertinente la métaphore (très actuelle aux USA) des lesbiennes qui veulent devenir mères en ayant recours à la procréation assistée malgré l'hostilité de la société et des autorités, etc... on en vient à se dire que The Acolyte, c'est un groupe de Jedis incompétents et fébriles qui rencontre un couvent de sorcières agressives et manipulatrices, dans un temple qui prend accidentellement feu lorsqu'une gamine mal élevée brûle le livre de sa sœur jumelle (des sœurs qui, une fois adultes, sont de véritables girouettes manipulables). Tout le monde est idiot, et tout le monde mérite ce qui lui arrive.
Des personnages à baffer, donc (mais une diversité appliquée au pied de la lettre : tous les personnages principaux ou secondaires sont issus de minorités, à l'exception de Torbin, le pire Padawan de tous les temps et de figurants sans dialogue - rien de forcément rédhibitoire, mais c'est très artificiel dans sa mise en œuvre), de l'exposition balourde et des platitudes pseudo-spirituelles, un rythme vraiment mou, des costumes et postiches parfois peu probants (Torbin, justement), de la redite (beaucoup d'éléments se contentent de recycler le travail de Lucas et de ses successeurs), une caractérisation à géométrie variable...
Bref, alors que j'étais intrigué par le pilote, j'ai regardé ces huit épisodes avec un agacement croissant, et je ne peux pas dire qu'au final, j'ai accroché à cette production même pas capable de trouver deux fillettes jumelles qui soient identiques... mais tout n'est pas à jeter.
Les combats, notamment, sont très réussis. Ils servent parfois un peu de remplissage, ça se sent, et le montage n'est pas toujours à la hauteur, mais dans l'ensemble, les affrontements sont efficaces, et dans des styles variés. Au niveau effets spéciaux, c'est là aussi plutôt abouti, même si certaines créatures numériques sont au final assez superflues (Bazil, qui lui aussi a droit à son moment WTF quand il sabote sans raison le vaisseau de Sol en pleine bataille).
Et puis, malgré tous les problèmes d'écriture qu'il peut y avoir, Sol reste un personnage attachant, dans le moule de Qui-Gon, et ce grâce à un Lee Jung-jae excellent et toujours juste.
Après, la série se conclut sur une fin ouverte, mais entre son budget exorbitant (spoiler : on ne le voit pas particulièrement à l'écran) et l'accueil hostile du public, était-ce bien la peine de tenter le diable ? Le sort de The Acolyte était quasiment joué d'avance, et l'annulation du programme ne surprend guère...
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Série d'animation Hulu "adjacente" à l'univers Marvel, la première saison de Hit-Monkey s'était avérée une assez bonne surprise en 10 x 22 minutes, un mélange d'univers superhéroïque (quelques méchants classiques), de polar et de thriller tarantinien, avec en vedette un singe tourmenté et un fantôme goguenard.
Une suite étant peu probable, c'est donc comme par miracle qu'elle est arrivée sur Hulu en juillet dernier, avec comme nouveau cadre New York.
Marvel's Hit-Monkey, saison 2 (2024) :
Installés à New York, Monkey rejoint les rangs des employés de Eunice Jones (Leslie Jones), agente de tueurs à gages, et avec l'aide de Bryce (Jason Sudeikis), qui a retrouvé, pour un temps limité, une forme physique suite à un pacte avec le diable, ils tentent d'éviter que les Altermen, une obscure cabale toute-puissante, ne mette la main sur le katana maudit d'Haruka (Ally Maki)...
Et je dois bien avouer avoir été moins convaincu par cette seconde fournée d'épisodes, une seconde fournée qui délaisse largement tout le cadre japonais de la saison 1 (dont il ne garde que le personnage de Haruka, la fliquette en possession d'un katana maudit, et Akiko, qui reprend le flambeau de Lady Bullseye pour venger son père) pour transposer toute cette action dans un New York nettement plus convenu.
Par convenu, j'entends que l'on est dans le New York de Marvel, un New York nettement plus superhéroïque et comic-book (même si la série évite la tentation d'un caméo d'un autre héros Marvel), ce qui donne un cadre plus attendu, plus convenu et moins intéressant.
Idem pour les intrigues de la saison : cette année, tout tourne autour des Altermen, un groupe de riches excentriques en possession d'artefacts antiques les transformant en êtres surnaturels surpuissants. Face à eux, une Coopérative d'anciens tueurs à gage tous dotés de pouvoirs (l'un a des pouvoirs psychiques, l'autre est une fillette fantôme asiatique façon The Ring, une autre est une statue vivante, etc) qui recrute Monkey, et tente d'arrêter les Altermen.
Au programme, des monstres, de la bagarre, une visite dans un cerveau pour un épisode en mode mall rétro 80s, et un grand final qui évoque les actions de Poison Ivy (New York est transformée en forêt à ciel ouvert et les New-yorkais massacrés par les plantes) quitte à paraître un peu hors sujet.
En parallèle, Bryce est confronté à la fin de son existence de fantôme (avec un compte à rebours qui fait très Spawn), et finit par renouer avec sa fille Iris (Cristin Milioti). Entre ça et la relation Monkey/Bryce qui se fait plus difficile à mesure que la Coop s'impose comme une famille de remplacement, on tient là les deux axes émotionnels de la saison, à la progression assez convenue.
Ce qui implique que le reste tombe un peu à plat : la vengeance de Lady Bullseye, le sort de Haruka, le montage hâché du final qui envoie les héros à travers le temps histoire de placer l'origin story de Monkey... je ne sais pas trop, la fin de saison m'a paru précipitée, et dans l'ensemble un peu trop extravagante (j'entends par là que "ça part dans tous les sens et ça s'éparpille") pour vraiment me convaincre.
À part ça, la série reste égale à elle-même sur un plan technique, avec peut-être une illustration musicale plus pêchue qu'en saison 1, notamment dans le choix des chansons.
Ça reste sympathique à suivre, mais je pense avoir préféré la saison 1.
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Série ABC en deux saisons pour un total de 23 épisodes d'une vingtaine de minutes, Not Dead Yet est un étrange mélange de sitcom de network façon comédie de bureau, et de comédie surnaturelle à la Pushing Daisies, Dead Like Me ou encore Reaper.
Un mélange un peu bancal, supposément adapté d'un livre (qui en réalité n'a pas grand chose en commun avec le programme), auquel ajoute ici un portrait de femme qui se reconstruit et apprend des leçons de vie hebdomadaires que lui apportent les esprits qui la visitent...
Not Dead Yet, saison 1 et saison 2 (2023-2024) :
Journaliste quadragénaire paumée après s'être séparée de son compagnon, pour lequel elle avait tout quitté et s'était installée à Londres, Nell (Gina Rodriguez) revient aux USA pour tenter de se reconstruire. Elle accepte un poste dans la rédaction où ses amis Sam (Hannah Simone) et Dennis (Joshua Banday) officient toujours, mais se retrouve sous la direction de la cassante Lexi (Lauren Ash), une ancienne ennemie de lycée, fille du propriétaire du journal. Désormais en charge de la rubrique nécrologique, Nell découvre alors qu'elle est hantée par les esprits de ceux don't elle doit rédiger la biographie, qui ne disparaissent qu'une fois cette tâche terminée...
Et honnêtement, le résultat de tous ces ingrédients disparates est assez inégal.
Après un pilote dans lequel Gina Rodriguez surjoue affreusement (ça s'arrange ensuite), la série s'établit rapidement dans une routine assez peu mémorable, dans laquelle ni l'humour de bureau, ni le portrait de femme paumée, ni le surnaturel ne sont vraiment percutants ou exploités à la pleine mesure de leur potentiel.
Les relations professionnelles sont très classiques - d'ailleurs, les relations tendues avec Lexi sont rapidement évacuées pour l'intégrer à la bande façon électron libre, idem pour les frictions avec Edward (Rick Glassman), le colocataire de Nell atteint d'Aspergers très rapidement passé d'antagoniste abrasif à la Sheldon Cooper à meilleur pote excentrique -, les leçons de vie sont assez convenues (surtout lorsqu'elles sont explicitées en voix off en fin d'épisode), et le surnaturel n'est vraiment qu'un prétexte pour apporter ces petites morales et autres platitudes existentielles (mention spéciale à l'épisode où Nell doit écrire la nécro d'un chien, qui fait de la figuration pendant 20 minutes).
Çà et là, les scénaristes essaient bien quelques trucs, comme au travers de Monty (Martin Mull), le fantôme qui revient régulièrement depuis que son épouse Cricket (Angela E. Gibbs) est devenue la meilleure amie de Nell dans le premier épisode, ou lorsque la série évoque un certain épisode de Scrubs, avec la romance éclair de Nell avec un inconnu... qui s'avère être un fantôme à la fin de l'épisode.
Mais la routine s'installe rapidement, et le programme finit par s'établir dans une zone de confort consistant en 40 % d'humour de bureau et de péripéties professionnelles, 20 % de surnaturel, et 40 % de relationnel et de sentimental, surtout lorsque, vers la fin de saison, l'ex de Nell revient dans sa vie.
Pas forcément mauvais en soi, mais pas ultra convaincant non plus.
Pour rehausser la sauce, en saison 2, la série ajoute Brad Garrett dans le rôle récurrent du père milliardaire de Lexi. De quoi pimenter un peu les dix derniers épisodes du programme (depuis annulé), du moins, en théorie. Parce que dans les faits, cela ne fait que renforcer le problème récurrent de la série : son manque de temps. 20 minutes par épisode, c'est insuffisant pour laisser de la place à tout le monde, et aux différentes facettes du programme (notamment à ses fantômes, plus que jamais en mode figuration, voire absents de certains épisodes).
Lexi et Edward s'insultent, puis couchent ensemble et cachent cette relation à tout le monde, alors même que la présence de son père (tout aussi détaché qu'elle des réalités du monde du travail) stresse Lexi ; Sam divorce (mais en grande partie hors-champ : Hannah Simone reste particulièrement sous-exploitée) ; Dennis est papa ; Nell cherche l'amour (notamment avec un journaliste sportif travaillant dans le même immeuble... mais avec lequel elle fait tout capoter de manière scénaristiquement très très artificielle et sortie de nulle part).
Du côté fantastique, ça reste ultra-superficiel, ça ne s'intéresse jamais aux spécificités du don de Nell, ça se limite fréquemment à une poignée de répliques par épisode, bref, c'est clairement au second plan des préoccupations de la série, qui préfère faire dans l'émotion facile et dans le faux suspense, notamment à l'approche de la fin de saison, lorsque le père de Lexi décide de vendre le journal.
Bref, la série, si elle se regarde (les comédiennes y mettent de l'énergie, et pris comme une sitcom de bureau classique, ça fonctionne globalement), reste aussi bien trop sage pour son propre bien, n'exploitant jamais vraiment son potentiel, faute de temps, de motivation, et probablement aussi d'envie de le faire.
Dommage, car en développant le tout de manière plus équilibrée, peut-être que le programme aurait dépassé les deux saisons... ou peut-être pas, tant la série semble constamment incertaine de ce qu'elle voudrait être : une sitcom de bureau caricaturale où tout le monde surjoue, ou un programme plus dramatique, sur une jeune femme paumée qui trouve une source d'espoir et de sagesse dans un don surnaturel qui surgit soudain dans sa vie lorsqu'elle est au plus bas.
Avec une vision plus claire, dès le début, et un format approprié, ça aurait probablement mieux fonctionné.
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Après cinq saisons plus ou moins inégales, Jurassic World : La colo du Crétacé s'est conclue avec le retour des six survivants de l'Isla Nublar. La franchise, elle, continue, avec Jurassic World : La théorie du chaos, qui reprend les mêmes personnages, et les relance dans une sombre intrigue de complot prenant cette fois-ci place dans l'univers post-Jurassic World Dominion...
Jurassic World : la théorie du chaos, saison 1 (Chaos Theory, season 1 - 2024) :
Six ans après leur retour sur la terre ferme, les Nublar Six ne sont plus aussi soudés, notamment après la mort mystérieuse de Brooklynn. Mais lorsque Ben et Darius reprennent contact, ils réalisent que quelqu'un cherche à les éliminer pour les empêcher d'enquêter sur la mort de Brooklynn : le moment est venu de reformer le groupe pour éviter le pire...
Après la dernière saison de Cretaceous Park, bourrée de robots, d'holodecks, de base secrète, de méchants caricaturaux et de dinosaures télécommandés, on pouvait redouter ce soft reboot du programme, toujours sur Netflix et toujours en dix épisodes.
Par chance, l'équipe scénaristique a opté pour une direction radicalement différente, délaissant les délires technologiques de Camp Crétacé pour proposer une saison plus sombre, plus sérieuse, bref, plus "adulte", conformément à l'âge des protagonistes de la série.
Et si la saison prend son temps, et adopte souvent des airs de road trip, c'est pour mieux faire le point sur les relations entre les Nublar Six, et leur nouvelle vie post-île.
Sammy vit seule sur son ranch, Yaz tente de gérer son PTSD dans une communauté fermée, Kenji a coupé les ponts avec son héritage et vit dans une caravane, Ben (désormais athlétique) est devenu conspirationniste, Darius a rejoint le DPW (le bureau fédéral en charge des dinosaures), et Brooklynn... est morte, tuée dans un incident qui hante Darius et Kenji.
Bref, des relations tendues, et un ton plus sérieux dans les retrouvailles progressives des personnages, traqués par une méchante mémorable (aux faux airs de Cate Blanchett dans Indy 4) et ses trois raptors dressés.
La menace est réelle, beaucoup de personnages secondaires trouvent la mort à l'écran, et si la série n'évite pas totalement des facilités et des rebondissements prévisibles çà et là (le sort réel de Brooklynn ne surprendra personne), cette saison de remise en place s'avère plutôt convaincante et réussie (sans être exceptionnelle : tout dépendra de la direction future de la série).
Après, on pourra toujours se demander si les scénaristes n'ont pas trop regardé Tiger King avant d'écrire cette saison, tant l'influence est perceptible et assumée... mais bon.
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Après une saison 2 brouillonne et approximative, un métrage animé bien meilleur chapeauté par un scénariste de la série-mère qui a quitté l'équipe en coupant tous les ponts derrière lui, et une préquelle déjà oubliée par tout le monde, retour de The Witcher pour l'ultime saison d'Henry Cavill, qui lui aussi a fini par jeter l'éponge.
Une saison de 8 épisodes, arbitrairement divisée en deux par Netflix (une première partie de 5 épisodes, et une seconde de trois épisodes)... et qui, on va le voir, n'est pas franchement meilleure que les deux cuvées précédentes.
The Witcher, saison 3 (2023) :
Geralt (Henry Cavill), Yennefer (Anya Chalotra) et Ciri (Freya Allan) se cachent, tentant d'échapper à tous les puissants du royaume et d'alentours, bien décidés à mettre la main sur la jeune femme et ses pouvoirs inscoupçonnés. Mais Geralt et Yen sont toujours brouillés...
Pas franchement meilleure, en effet, car j'ai failli jeter totalement l'éponge en cours de route.
Les problèmes restent en effet toujours les mêmes : c'est bavard, l'écriture est décousue, le worldbuilding est insuffisant et confus, les personnages inutiles sont trop nombreux, le namedropping de ceux-ci ne suffit pas à ce que le spectateur suive toujours qui parle de qui à qui à propos de quoi, les elfes sont toujours risiblement génériques, l'illustration musicale est quelconque, il y a un petit côté cheap çà et là... et pourtant, tout fait, un temps, presque illusion.
Initialement, les bases de la saison semblent en effet plus saines : Ciri, Yennefer et Geralt sont en fuite, tout le monde est à leurs trousses, et des liens se tissent entre eux. Et honnêtement, les scènes purement relationnelles du trio fonctionnent à peu près bien. C'est tout le reste qui ne suit pas.
En multipliant à ne plus savoir qu'en faire les personnages secondaires (certains préexistants, d'autres rajoutés ici, comme le barde rival de Jaskier et sa troupe, son love interest princier, etc) et en passant un temps fou à s'attarder sur leurs manipulations, leurs jeux de pouvoir, leurs secrets, bref, sur le côté Trône de fer du pauvre de la série, les scénaristes réduisent d'autant le temps passé à suivre le trio principal.
Les cinq premiers épisodes de la saison se contentent donc d'aller et venir, peinant à se structurer de manière satisfaisante, et culminant en un épisode assez maladroit, en mode Rashomon : un bal donné par les Sorciers à Aretuza, répété en boucle, histoire de présenter différents points de vue... le tout se terminant par un rebondissement assez moyen sur l'identité du grand méchant. L'idée n'est pas désagréable, mais la mise en pratique agace plus qu'autre chose, donnant un épisode inutilement répétitif, narré en flashback et soulant (pas aidé par l'aspect musical de la série, toujours un gros point faible).
Il ne reste alors trois épisodes pour boucler la saison - et pour faire sortir Henry Cavill de la série.
Et là, problème, car il apparaît aussitôt que tant le découpage que la structure de la saison n'ont pas été pensés à l'avance. Alors que la logique aurait voulu une saison de deux fois quatre épisodes, avec un gros cliffhanger à mi-parcours et une répartition équilibrée des péripéties, l'équipe de The Witcher a donc opté pour cette rupture bancale après l'épisode 5, qui laisse presque penser que la saison était initialement conçue en 10 épisodes.
Difficile d'expliquer sinon pourquoi l'épisode 6 (un gros épisode explosif plein d'action, assez brouillon et fréquemment fauché, mais assez pétaradant) précède un épisode 7 un peu vide (Ciri qui se cherche psychologiquement, seule dans le désert), et un épisode 8 vraiment insipide, largement centré sur les Sorcières et leurs manigances, et sur un potentiel spin-off qui ne verra jamais le jour (les Rats), pendant que Gerald est inconscient, en convalescence chez des Dryades toujours très fauchées (qui n'auraient pas dépareillé dans Xena).
Et voilà : la saison se finit platement, avec un Geralt largement absent, mais sans chercher à préparer la sortie de Cavill, avec un récit mal structuré qui peine à intéresser, et de nombreux choix narratifs frustrants.
Encore une fois, pas forcément surprenant lorsque l'on a vu les deux premières saisons, et que l'on connaît la constitution de l'équipe scénaristique, pur produit de la formule Netflix et bien loin des writers rooms des meilleurs programmes.
Une saison laborieuse, donc, qui m'aura guéri de The Witcher : je jetterai probablement un œil à un épisode ou deux de la nouvelle saison, histoire de voir comment s'en sort le remplaçant de Cavill, mais pas plus. C'en est fini pour moi.
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Le dernier Deadpool, décomplexé et fun, avec un Hugh Jackman impérial ; Enter the Clones of Bruce, un documentaire rigolard et intéressant sur la Brucexploitation dans le cinéma d'arts martiaux ; le dernier volet de La Planète des Singes, imparfait mais tout de même réussi ; et mention spéciale à la seconde partie de Dune, égale à elle-même (ou presque) et à Sasquatch Sunset, un film improbable qui ne plaira pas à tout le monde.
# Flop(s) du mois :
En mettant de côté la plupart des vieux Police Academy (honnêtement ratés dans l'ensemble et produits à la chaîne), citons le désastre Borderlands, et la médiocrité de Twisters, une suite insipide qui n'apporte rien à l'original, si ce n'est d'ancrer le tout dans une ambiance midwest/country pas très probante.
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# Petit écran :
Pas beaucoup de séries passées en revue, ce mois-ci : la première saison amusante et fantaisiste de Dick Turpin, l'unique saison décalée du mockumentaireNew Eden, et la première et unique saison de la sitcomAbby's, assez banale et parfois agaçante dans ses artifices techniques.
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# À venir :
Septembre, un mois généralement court sur le blog des Téléphages Anonymes, et pour cause : après une première semaine de films récents, et une semaine consacrée aux séries, la deuxième moitié du mois verra le début de l'Halloween Oktorrorfest 2024, notre marathon annuel de films et de séries fantastiques et horrifiques, qui continuera quotidiennement jusqu'à fin octobre...
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Dix épisodes d'à peine plus de 20 minutes pour cette sitcom NBC diffusée (et annulée) en 2019, créée par un scénariste de New Girl et de Superstore, et coproduite par Michael Schur (The Office, Parks & Recreation, The Good Place, etc)...
Abby's, saison 1 (2019) :
Le quotidien du bar Abby's, installé dans le jardin de la maison d'Abby (Natalie Morales), ex-militaire bisexuelle, qui tient d'une main de fer son établissement (illégal) et ses habitués : Beth (Jessica Chaffin), mère de famille indigne, James (Leonard Ouzts), videur afroaméricain rondouillard et peureux, Rosie (Kimia Behpoornia), barmaid d'Abby's, Fred (Neil Flynn), qui connait Abby depuis son enfance, et Bill (Nelson Franklin), le nouveau propriétaire des lieux, assez coincé mais qui s'intègre vite à la bande...
Et il n'y a pas vraiment grand chose à dire sur cette sitcom de bar assez classique, pas trop mal castée, mais qui n'a pas réellement eu le temps de développer sa personnalité et son style en dix épisodes à peine.
Les intrigues sont assez classiques (les règles absurdes du bar, les clients un peu originaux, les histoires de cœur), avec un accent très clair mis sur la solidarité de cette famille recomposée (et sur l'intégration de Bill à tout ça), la distribution est efficace, mais ça ne décolle pas plus que ça, et le tout se regarde globalement assez passivement.
Seule réelle originalité à double tranchant : le fait que le show soit tourné, comme il nous le rappelle à chaque épisode, "devant un public et en extérieur".
Ce qui sous-entend rires enregistrés (supposément les réactions live du public, mais bon, le spectateur avisé n'est pas dupe, et perçoit clairement la laugh track superposée sur le tout), et tournage dans les jardins du backlot d'Universal Studios, dernière l'une des maisons factices qui servent de décor sur place.
Une bonne idée, en théorie, qui évite que une certaine claustrophobie contre-productive... sauf que pour une raison que je ne m'explique pas, la production est tellement fière de ce tournage en extérieur qu'elle te montre, lors des transitions/coupures pubs, des plans larges sur les spectateurs dans les gradins, sur l'équipe technique, les caméras et l'éclairage.
Rien de tel pour briser artificiellement et inutilement la suspension d'incrédulité entre deux scènes, alors que rien d'autre dans le show ne s'y prête... et rien de tel pour m'agacer.
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Mini-série canadienne de 8 épisodes de 25-40 minutes diffusés sur Crave le 31 décembre 2019, et co-écrite/co-réalisée/co-interprétée (avec Kayla Lorette) par Evany Rosen (qui depuis a créé Davey & Jonesie's Locker, récemment passée en revue dans ces pages), New Eden est une parodie du genre true crime, un mockumentaire retraçant l'ascension et la chute d'un mouvement sectaire dans les années 70-80...
New Eden, saison 1 (2019) :
L'histoire de la création, de l'ascension et de la chute de New Eden, une communauté féminine et féministe des années 70 créée par Katherine Wryfield (Kayla Lorette) et Grace Lee (Evany Rosen), dont les croyances en une déesse féminine extraterrestre ont rapidement dégénéré et mené à un siège et à plusieurs arrestations...
Hmm... je dois dire que je suis assez frustré par ce New Eden. C'est globalement assez réussi et maîtrisé, mais il y a des scories inhérentes au format et à la durée du projet, ainsi qu'à des fluctuations de ton, qui m'ont laissé assez mitigé.
Commençons par les points positifs du programme : le côté formel, tout d'abord, très travaillé, avec une réalisation et une mise en images convaincantes, qui reflètent bien l'évolution des technologies, des styles, etc, des années 70 aux années 90.
Ça fonctionne très bien à ce niveau, d'autant que tout le monde se prête bien, joue le jeu, et que l'interprétation est au niveau : on nous présente ainsi les sept épisodes d'un pseudo-documentaire consacré, dans les années 90, à la secte New Eden, à ses deux meneuses, Katherine (fille de bonne famille manipulatrice, couarde, prétentieuse et autoritaire) et Grace (redneck butch pas très intelligente mais charismatique et inventive, éprise de Katherine et prête à tout pour lui faire plaisir), à leur relation codépendante, et à la personnalité de toutes celles qui les ont suivies.
Autre bon point, le scénario, abouti, et qui réserve bien des surprises : si les premiers épisodes adoptent clairement le format true crime que l'on peut retrouver dans bien des productions du genre, avec interviews d'expertes, images d'archive, témoignages, etc, l'histoire de New Eden évolue progressivement, avec l'arrestation de ses membres fondateurs, et un format qui bascule en satire de série de tribunal dans l'épisode 6, puis en quelque chose de plus méta dans l'épisode 7, quand on comprend que les hommes responsables du documentaire sont de "faux alliés" uniquement intéressés par cette histoire après avoir visionné un film érotique adapté des événements de New Eden.
Et puis le tout rebascule encore dans l'épisode 8, un épisode presque unitaire façon Faites entrer l'accusé, qui réserve bien des surprises quant à l'identité réelle de Grace.
On se retrouve donc avec un mockumentaire excentrique, formellement convaincant, bourré de surprises et de moments amusants... mais qui souffle aussi beaucoup le chaud et le froid, avec des ruptures de ton assez brutales : certains épisodes sont en mode purement parodique, avec un duo de personnages principaux incapables qui se retrouvent dans des situations improbables, d'autres moments sont purement premier degré, d'autres larmoyants et intenses, le procès est pris très au sérieux (tout en étant une satire moqueuse et reposant sur l'incompétence totale des deux leads), et toute la fin est particulièrement dramatique et tragique.
Il en résulte une impression ponctuelle de flottements occasionnels, lorsqu'une rupture de ton se produit et que le programme redevient sérieux pendant 10 minutes ou plus, ou lorsqu'il change totalement de direction pendant un peu trop longtemps. Certes, ça permet de développer les personnages, de leur donner de l'épaisseur et d'approfondir leurs relations... mais ça ne fonctionne pas toujours, et lorsque ça échoue, on le sent passer.
Bref. New Eden, c'est amusant, parfois absurde, souvent improbable et surprenant, mais l'on ne peut s'empêcher de se dire, en visionnant l'intégralité du show, qu'un format un peu plus imposé (selon les épisodes, on passe de 25 à 38 minutes) et quelques coupes dans le script global auraient probablement bénéficié au résultat final (6 épisodes de 25 minutes + un final de la même durée, par exemple).
Intéressant, mais inégal.
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Comédie anglaise absurde en six épisodes d'une petite demi-heure, Dick Turpin s'inscrit dans la continuité d'un Black Adder et assimilés : une vision décalée et british de l'histoire, des personnages excentriques, et beaucoup de flegme, pour un programme Apple Tv plutôt réussi.
Les aventures imaginaires de Dick Turpin, saison 1 (The Completely Made-Up Adventures of Dick Turpin, season 1 - 2024) :
Le destin improbable de Dick Turpin (Noel Fielding), fils de boucher flamboyant et excentrique qui décide de s'improviser bandit de grand chemin dans l'Angleterre du 18e siècle, aux côtés de Moose (Marc Wootton), grand barbu porteur de robes, d'Honesty (Duayne Boachie), pas très vif d'esprit, de Nell (Ellie White), criminelle aux origines famililales mystérieuses et de Craig (Asim Chaudhry), sorcier pas très doué. Face à eux, Jonathan Wilde (Hugh Bonneville), traqueur de voleurs, et le syndicat criminel de Lady Helen Gwinear (Tamsin Greig)...
Comme on pouvait s'y attendre avec Noel Fielding dans le rôle principal, Dick Turpin ne se prend absolument pas au sérieux, et c'est tant mieux : entre sa distribution éclectique (dont ce bon vieux Marc Heap dans le rôle du père boucher de Turpin), son ton déconneur, et son mélange des genres - comédie historique, comédie fantastique (dès le deuxième épisode, on entre dans des histoires de diligence maudite, il y a une sorcière hystérique - Jessica Hynes - qui transforme Turpin en poulet), histoire de famille, le programme se regarde très facilement, provoquant fréquemment des éclats de rire francs.
Les jeux de mots sont joyeusement capillotractés, les personnages ont une caractérisation très particulière, et dans l'ensemble, Dick Turpin est une excellente surprise, tout au plus un peu faiblarde sur sa fin de saison, quand le programme oppose à Dick "Tommy Silversides" (un bandit de grand chemin meilleur que lui en tout) et part dans une intrigue (un peu) plus sérieuse sur Lady Gwinwear, ses ambitions criminelles et sa relation avec sa fille.
Mais globalement, j'attends avec impatience la saison 2, en espérant encore plus de folie et de n'importe quoi.
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La routine habituelle, sur le blog des Téléphages Anonymes, pendant ce mois de juillet tranquille, pas très ensoleillé... mais un peu caniculaire sur la fin.
Dans les films récents, à ma grande surprise, deux films français, Sentinelle et Les Chèvres !, qui partagent un certain sens de l'absurde et du n'importe quoi. Et le nouveau volet des aventures d'Axel F., une suite tout à fait honorable au premier épisode.
Dans les films plus anciens, le premier Flic de Beverly Hills, justement, Kung-Fu Panda 3, et Les chroniques de Spiderwick : rien de franchement nouveau, mais dans ces trois cas, des divertissements efficaces et bien menés.
# Flop(s) du mois :
Le salaire de la peur 2024, un joli ratage où tout le monde tente désespérément de paraître badass, en vain ; Notre tout petit petit mariage, une comédie de mariage qui opte pour le bruit, la fureur et l'hystérie en pensant que cela suffit à rendre le tout drôle et intéressant ; Mon Espion 2 : Mission Italie, une suite fainéante qui aura au moins payé des vacances à sa distribution ; et Blue et Compagnie, un film fantastique familial bancal qui n'exploite jamais correctement Ryan Reynolds ou le casting vocal remarquable, et verse dans les sentiments faciles et superficiels.
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# Petit écran :
Au niveau télévisuel, du bon et du moins bon.
La saison 1 de Mr. & Mrs. Smith était plutôt sympathique, globalement, et la saison 2 d'Animal Control était égale à elle-même : une sitcom de network pas désagréable à défaut d'être ultra-mémorable.
Sans surprise, la fin de saison 5 de Star Trek Discovery a déçu, dans la lignée de ce qui précédait ; idem pour The Boys, qui, si la série continue d'être divertissante, commence un peu à tirer à la ligne avec sa saison 4, toujours plus balourde dans sa satire.
Et puis il y a aussi eu le désastreSpiderwick, avec sa seule et unique saison, qui a tellement peu à voir avec le récit d'origine et part dans des directions improbables (et médiocres) qu'on ne peut que se facepalmer devant le résultat final.
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# À venir :
En août, une semaine Police Academy, quelques films récents (le dernier Planète des Singes, Bad Boys 4, Dune part 2...) et des séries, histoire de finir tranquillement l'été...
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La saison 3 de The Boys était pour moi l'occasion de prendre conscience d'une certaine lassitude que je ressentais vis à vis du programme et de son écriture trop "facile" (de la provoc gratuite, du gore, un propos politique souvent résumé à un calque de la réalité américaine avec quelques noms modifiés, des thématiques balourdes) ; des défauts que l'on retrouvait dans la première saison du spin-off Gen V... et qui sont toujours aussi présents dans cette saison 4, une saison de mise en place (pour ne pas dire de surplace) pour l'ultime saison 5 de la série.
The Boys, saison 4 (2024) :
La campagne électorale touche à sa fin, et Victoria Neuman (Claudia Doumit) va être élue vice-présidente des USA début janvier : une date butoir pour les Boys comme pour Homelander et Vought, qui mettent en place un grand plan visant à garantir l'accession au pouvoir de la politicienne... quoi qu'il en coûte.
À nouveau huit épisodes de 55 minutes, pour une saison globalement en demi-teinte, qui a pour thématique principale "les erreurs et regrets liés au passé", notamment du côté des Boys.
Annie refuse d'assumer son héritage de Starlight, et est confrontée à Firecracker, une superhéroïne alt-right/MAGA revancharde maltraitée par Annie durant leurs jeunes années, et qui rend publique l'avortement de cette dernière ; Frenchie retrouve Colin, un ex dont il a tué toute la famille durant l'une de ses missions ; Kimiko croise le chemin d'une autre victime du réseau terroriste qui l'avait enlevée ; Hughie doit gérer l'AVC de son père (excellent Simon Pegg) et le retour dans leur vie de sa mère (Rosemarie DeWitt), partie depuis bien longtemps ; Butcher, victime d'une tumeur cérébrale, est hanté par des visions de sa femme et d'un collègue barbouze (Jeffrey Dean Morgan), sorte de dualité ange/démon qui influence toutes ses actions... et même du côté des Supes, les scénaristes insistent sur ce schéma narratif, avec par exemple Homelander qui retourne dans le laboratoire où il a grandi pour se débarrasser des scientifiques de Vought, ou A-Train qui rejoint le camp du bien, après notamment avoir tourné un film sur son origin story...
Mais au delà de cette thématique et de ses conséquences sur les personnages, le souci, c'est que la saison ronronne beaucoup.
On sent les scénaristes se plier en quatre pour coller à l'actu (de manière toujours plus forcée et artificielle : la satire, ça ne peut se limiter à prendre une news récente et à y insérer les noms des personnages, de Vought, ou que sais-je encore), ou du moins pour essayer d'y coller (honnêtement, toutes les vannes sur le MCU, ses diverses phases, etc, elles ont au moins un an de retard) ainsi que pour pousser le bouchon toujours un peu plus loin (arrive cependant un moment où trop de violence et de provocation finissent par désensibiliser le spectateur - ça n'a plus grand effet), mais dans l'ensemble, la saison peine à proposer un tout vraiment homogène et efficace.
Pourtant, on a droit à plein de choses : une fausse bande-annonce avec Will Ferrell, une convention alt-right conspirationniste, un remake de Human Centipede, une Bat-mitzvah qui dégénère, une pieuvre doublée par Tilda Swinton, Homelander on Ice, la Comicon de Vought, une soirée BDSM chez Tek-Knight, des animaux de ferme dopés au V, un coup d'état le 6 janvier, une métamorphe surpuissante, etc.
Mais un bon paquet d'éléments semblent forcés : tout ce qui touche à Kimiko et Frenchie tombe à plat, séparant le duo pour le faire se retrouver in fine, et faisant disparaître Frenchie durant tout un épisode ; la révélation sur la nature réelle de Kessler, le collègue barbouze de Butcher, est télégraphiée ; et puis il y a Sage (Susan Heyward), une nouvelle membre des 7, supposément la "personne la plus intelligente de la planète".
Difficile à mettre en image pour les scénaristes, qui se contentent donc de la faire manigancer de manière plus ou moins évidente, de la faire disparaître de la série pendant un temps, et de la faire revenir ensuite à la fin avec un "j'avais tout prévu, c'était mon plan génial depuis le début" qui ne convainc pas franchement.
Dommage, parce que l'actrice est efficace, tout comme Valorie Curry (déjà vue dans The Tick, entre autres), qui campe une Firecracker détestable à souhait.
Mais bon, voilà. Les fans de The Boys adoreront (sauf s'ils se reconnaissent un peu trop dans ce que satirise pataudement la série), et je reste mitigé - ça se regarde, c'est bien produit, tout le monde s'amuse, mais il est temps que le programme touche à sa fin, car réutiliser toujours les mêmes grosses ficelles pour que Homelander épargne ses ennemis, ou que les Boys échouent par pure incompétence, ça va un certain temps.
Et la provoc gratuite (ainsi que le recours systématique au raccourci sexualité déviante=méchant pervers, très américain)ne parvient plus à camoufler les faiblesses d'une écriture qui se croit plus maline qu'elle ne l'est vraiment.
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Après une première moitié de saison 5 assez peu marquante, qui a réussi à faire de ce qui avait été annoncé comme une "chasse au trésor dynamique et haletante" une énième ode mollassonne à la connexion émotionnelle entre les peuples et les individus, continuons cette fournée de 10 épisodes, et espérons que ça s'énerve un peu...
Star Trek Discovery, saison 5 - suite et fin (2024) :
- 5x06 - Whistlespeak : Le Discovery découvre que le prochain indice se trouve sur une planète primitive, dans une ancienne tour de contrôle météorologique désormais vénérée par les autochtones ; Tilly et Burnham descendent sur place pour tenter d'y accéder.
Un épisode filler tellement générique dans sa forme qu'il aurait pu prendre place dans n'importe quelle série Trek, avec sa mission sur une planète primitive qui vénère des dieux demandant des sacrifices dans des tours en ruines, en réalité des reliquats de technologies contrôlant le climat, blablabla...
Seule différence qui ne serait probablement pas passée dans les autres séries Trek : Discovery et son message pro-connexion, avec ici, la connexion spirituelle. Les autochtones ont une crise de Foi lorsqu'ils découvrent qu'il existe une vie extraterrestre, et que leurs Dieux n'en sont pas ; Culber a une crise de Foi suite à sa possession par le symbiote Trill ; Tilly a une crise vocationnelle après avoir remporté un marathon (!), guidé la fille du prêtre local, et frôlé la mort ; Burnham doit décider de passer outre la Prime Directive, dans laquelle elle a une foi aveugle... bref, tout le monde doute, et l'épisode finit par botter en touche en résolvant tout de manière peu motivée ou probante.
On sent que la série est à cours de de budget, la moitié du cast est aux abonnés absents, les maquillages sont minimalistes, l'écriture sommaire (le Whistlespeak du titre est mentionné dans une scène seulement, l'indice est trouvé hors-champ, dans une autre tour, entre deux scènes, les idées et thématiques sont sous-développées)... bof.
- 5x07 - Erigah : Alors que Moll et L'ak sont captifs de la Fédération, et que ce dernier est soigné pour sa blessure mortelle, un énorme vaisseau Breen arrive sur place et réclame leur restitution...
Zzzz... ZZz... ZZZzzzzz... oh la vache, la sieste que je viens de faire devant cet épisode.
Entre L'ak et Moll, toujours dépourvus du moindre charisme et réduits à des caricatures ambulantes ; Rayner massacré par l'écriture, qui passe pour un con impulsif et indiscipliné uniquement là pour se faire recadrer par Burnham et/ou recevoir des compliments condescendants de celle-ci en fin d'épisode ; la sécurité incompétente de Starfleet ; le caméo inutile de Nhan ; et le rythme global de l'épisode, qui fait un gros surplace sans jamais parvenir à intéresser ou à créer le suspense... c'était vraiment insipide à en pleurer.
Rien de plus à dire, vivement la fin de saison.
- 5x08 - Labyrinths : Le Discovery arrive en orbite de la grande bibliothèque stellaire cachée, où est abritée l'ultime indice, mais les Breens, sur leurs talons, imposent à Burnham de trouver ce dernier au plus vite...
Du bon et du moins bon, dans cet épisode nettement moins insipide et soporifique que le précédent. Au niveau des points positifs, on peut citer le cadre intéressant (même si bon, visuellement parlant, elle est un peu trop vieillotte, cette bibliothèque tout papier clairement tournée dans une bibliothèque réelle pour faire des économies, et il n'y a pas la moindre précaution sanitaire ou de conservation pendant que tout le monde s'y promène et touche de vieux ouvrages, etc), la bibiothécaire excentrique amusante, les effets visuels, et un bien meilleur rythme global.
Moins convaincants : le retour de Star Trek Therapy, avec Burnham qui s'auto-analyse pour résoudre l'épreuve de la semaine, et réalise qu'elle doit faire face à ses peurs et à ses sentiments ; toute la sous-intrigue de Moll qui manipule les Breens pour parvenir à ses fins et finit par prendre le pouvoir (tout est tellement manichéen, simpliste, et Moll manque tellement de présence ou de charisme, que ça tombe à plat) ; la résolution bâclée ; le retour des lance-flammes ridicules en arrière-plan de la passerelle du Disco, qui lâchent tous simultanément des flammes de 2 mètres de haut au moindre coup reçu par le vaisseau...
Toujours des défauts flagrants, mais dans l'ensemble, ça se regardait.
- 5x09 - Lagrange Point : Pris de vitesse par les Breens, qui ont mis la main sur un portail menant à la technologie des Progéniteurs, l'équipage du Discovery tente une infiltration à bord du vaisseau-mère ennemi, déguisés en Breens...
La fin de saison (et de série) approche, et Discovery ne peut s'empêcher de revenir à ses fondamentaux : de l'action spectaculaire et des effets spéciaux en tous genres... pour camoufler un surplace chronique.
Parce que c'est ça, en somme, ce pré-final : Burnham & co mettent au point un casse bancal, perdent tout leur temps à avoir des discussions personnelles au beau milieu de leur infiltration, les méchants sont bêtes et crédules comme leurs pieds, et le tout se conclue par un 1-vs-1 annoncé entre Burnham et Moll (décidément de pire en pire dans son rôle de maychante clichée).
Il y a bien une scène ou deux sympathiques (mention spéciale à Tilly, qui se fait remettre en place par Rayner après une nouvelle remarque déplacée), quelques belles images, et Jonathan Frakes est toujours efficace à la caméra (malgré quelques effets tounroyants inutiles hérités des autres réalisateurs de la série), mais dans l'ensemble, énorme bof, et surtout, zéro sentiment d'urgence ou de tension.
- 5x10 - Life, Itself : Le Discovery tente de retarder les Breens, tandis que Burnham et Moll, de l'autre côté du portail, découvrent la technologie des Progéniteurs...
Un series finale de près de 90 minutes qui regroupe tous les éléments qui, au fil des saisons, m'ont hérissé le poil dans cette série : un déluge d'effets spéciaux de qualité blockbuster, pour cacher la vacuité d'un scénario étiré en longueur ; une passerelle du Disco rythmée par les coups de lance-flammes ; une Burnham omniprésente, constamment poussée au premier plan, quitte à éclipser les autres personnages qui n'ont plus que des miettes ; Burnham, toujours, propulsée "femme la plus importante et la plus sage de la galaxie" par les scénaristes, qui lui font prendre de manière unilatérale des décisions pour le reste de l'univers ; tous les enjeux du script se résolvent par des sentiments, des platitudes sur la connexion interpersonnelle, sur le travail sur soi, sur la recherche de sens, bref, du Star Trek Therapy, etc ; des idées dérivatives et/ou WTF (soit respectivement les deux plans de l'équipage du Discovery pour se débarrasser des Breens) ; des choix artistiques discutables (à nouveau, les caméras tournoyantes et les ralentis inutiles d'Osunsanmi, mais aussi ce choix de casting peu convaincant pour la Progénitrice, qui murmure toutes ses lignes) ; du fanservice inutile qui tombe bien à plat (l'identité de Kovich) ; un Saru excellent mais sous-exploité ; une antagoniste insipide et assez bête ; et j'en passe.
Pour faire simple, j'ai décroché à plusieurs reprises, je n'ai vraiment pas aimé, et quand est arrivée la conclusion additionnelle dans le futur, j'ai levé bien haut les yeux au ciel en réalisant qu'au milieu des violons larmoyants et des images nostalgiques, la série tentait un toutéliage de dernière minute avec le court-métrage Calypso, sorti de manière confidentielle il y a maintenant 6 ans, et que tout le monde a oublié.
M'enfin pourquoi pas... Pas mécontent que ce soit fini, tout ça, en ce qui me concerne.
- Bilan saisonnier/de série -
Un micro-bilan, parce que je ne vais pas répêter ce que j'ai déjà dit en long, en large et en travers au fil des ans : Discovery s'est ratée dans les grandes largeurs, parce qu'elle n'a jamais su sur quel pied danser.
Depuis ses premiers instants, créés par Bryan Fuller avant son départ pour divergences créatives, jusqu'à sa direction actuelle sous les commandes de Michelle Paradise (pour qui l'émotion prime sur tout), en passant par l'entre-deux, lorsque la série essayait d'être edgy et plus sombre, le show a toujours avancé à l'aveugle, incapable de s'éloigner du personnage de Mary-Sue Burnham, autour duquel tout a toujours constamment tourné.
Alors oui, les moyens et technologies actuelles ont fait que c'était clairement plus spectaculaire, visuellement parlant, que bon nombre de séries de s-f (et bon nombre de Trek) avant Discovery... mais ça s'est toujours arrêté là, avec de l'émotion tellement forcée qu'elle était creuse, des scénaristes incapables d'intégrer suffisamment de l'ADN de Trek dans ce qu'ils concevaient clairement comme un blockbuster tv de prestige, bref... hormis quelques moments ponctuels, Discovery n'a jamais vraiment convaincu.
Et cette saison est à l'identique, avec une course au trésor anémique, l'équivalent de The Chase de Next Gen, mais étiré artificiellement sur toute une saison.
Bof. À ce point du revival de la franchise à la télévision, je crois qu'on peut sans nul doute affirmer qu'il n'y a que Strange New Worlds et (désormais annulée) Lower Decks a porter fièrement le nom de Trek. La baudruche Discovery s'est rapidement dégonflée, Picard est en majeure partie ratée, et je n'ai que très peu d'espoir pour les spin-offs Starfleet Academy et Section 31...
*soupir*
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