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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #fantastique catégorie

Les bilans de Lurdo - Ark : The Animated Series, première partie (2024)

Publié le 21 Avril 2024 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Fantastique, Science Fiction, Paramount, Review, USA, Drame, Télévision

Série d'animation en 14 épisodes d'une demi-heure, adaptée du jeu vidéo Ark : Survival Evolved, et produite par Vin Diesel, ATAS est en chantier depuis près de quatre ans, chapeautée par les créateurs du jeu et par Marguerite Bennett (scénariste de comics très engagée envers les causes LGBTQ, au point d'en faire parfois trop dans ses scénarios - cf par exemple Angela : Queen of Hel). 

Pour sa diffusion, la série a été arbitrairement coupée en deux, et sa première moitié diffusée à l'arrache sans avertissement ni promotion sur Paramount +, en mars dernier... ce qui n'augure pas forcément du meilleur.

Ark - The Animated Series, première partie (2024) : 

Le Dr. Helena Walker (Madeleine Madden), paléontologue aborigène en deuil après la mort de sa femme (Elliot Page), se réveille, après une nuit noyée dans l'alcool, sur une île étrange peuplée de dinosaures, de factions hostiles provenant de diverses époques et de technologie inconnue. Sauvée par Meiyin Li (Michelle Yeoh), guerrière chinoise du 2e siècle, Helena tente de survivre à bord de cette "Ark", et de réunir des objets de légende supposés permettre de quitter l'île et de retourner à une vie normale. Mais face à elle se dresse le Général Nerva (Gerard Butler), un tyran romain conseillé par le malveillant Rockwell (David Tennant)...

Pas désagréable du tout, cette première fournée d'épisodes qui bénéficie, notamment, d'un casting vocal assez impressionnant (Yeoh, Butler, Tennant, Page, mais aussi Malcolm McDowell, Alan Tudyk, Karl Urban, Jeffrey Wright, Russell Crowe, Monica Belucci, et bien sûr Vin Diesel...) donnant vie à cet assortiment de personnages issus de divers lieux et époques, pour un tout qui ressemble en fait à un croisement entre Dinotopia, Dinoriders... et Lost.

Y compris au niveau des flashbacks mélodramatiques, dont le scénario ne se prive pas, au risque de perdre un peu le spectateur. Mais ça, c'est vraiment inhérent à l'écriture de la série, une série qui ne fait pas dans la finesse, avec des personnages au passif tragique, des larmoiements, des sacrifices héroïques, et tout et tout (et oui, une composante LGBTQ+, et un côté "tous les hommes blancs sont soit incompétents, soit méchants" probablement involontaire, inhérent au désir d'avoir une distribution principale intégralement composée de femmes fortes et de minorités - la représentativité à l'Américaine, quoi).

On suit donc Helena, qui en l'espace de ces six épisodes, passe de paléontologue névrosée à guerrière athlétique refusant de tuer et amie de tous les dinosaures, accompagnée de la super-guerrière chinoise qui lui apprend tout (j'espère qu'on ne va pas avoir de romance entre Helena et elle), d'un chef indien laconique (Zahn McClarnon a un peu de mal à donner vie à son doublage, mais rien de méchant), de sa fille adoptive inuit (qui vient du 17e siècle mais parle comme une ado moderne), et d'autres personnages divers et variés... sans oublier un dodo et un gros dino gentil...

Pas mal d'action, une animation un peu inégale (les proportions des dinosaures en action sont... mouais bof), quelques moments amusants (le level up et le loot quand elles tuent l'araignée géante), et quelques longueurs, mais dans l'ensemble, le tout se regarde plutôt bien, avec un arc narratif clair et plutôt bien mené. Reste à voir la suite de la saison... le jour où Paramount décidera de la diffuser.

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Les bilans de Lurdo - X-Men '97, saison 1 : première partie (2024)

Publié le 20 Avril 2024 par Lurdo dans Action, Animation, Comédie, Critiques éclair, Drame, Science Fiction, Jeunesse, Marvel, MCU, Fantastique, Review, USA, Disney, Romance

Nouvelle série d'animation du MCU (ou du moins, du multivers du MCU), X-Men '97 se veut une suite à la série animée X-Men des années 90, en dix épisodes de 25-28 minutes, diffusés sur Disney +.

Un projet délibérément nostalgique et rétro à tous les niveaux (animation, musique, caractérisation et doublage), qui adapte de nouvelles intrigues des comic-books dans la continuité du show de 92-97, sous la supervision scénaristique de Beau DeMayo, showrunner controversé qui a été remplacé au terme de l'écriture des deux premières saisons...

X-Men '97, saison 1 : première partie (2024) :

- 1x01 - "To Me, My X-Men" : Suite à la mort du Professeur Xavier, Cyclope tente de se faire à son nouveau rôle de leader de l'équipe, alors même que des groupuscules humains anti-mutants attaquent ces derniers à l'aide d'anciennes armes provenant de Sentinelles...

Un premier épisode classique, qui repose bien les enjeux de la série et sa chronologie. Pas désagréable, même si en soi, l'épisode n'est pas forcément ultra-mémorable.

- 1x02 - "Mutant Liberation Begins" : Afin de prouver sa bonne foi, Magneto, désormais à la tête des X-Men, accepte d'être fait prisonnier pour comparution devant un tribunal international. Mais une insurrection populaire bouleverse la situation...

Le procès de Magneto, mais en mode Insurrection du 6 janvier, et avec des conséquences intrigantes : Ororo perd ses pouvoirs, victime de l'X-Cutioner, Gambit devient jaloux de la relation Magneto/Rogue, et les premières graines de Genosha (qui semble être pensé ici comme une version de Krakoa) sont semées. Intéressant.

- 1x03 - "Fire Made Flesh" : Jean Grey découvre qu'elle est en réalité le clone de la véritable Jean, produit d'une expérimentation de Mr Sinister. Mais bien vite, l'influence de ce dernier fait basculer ce clone vers le côté obscur...

Hmm. Pas vraiment convaincu par cet épisode qui passe en avance rapide toute la vie de Madelyne Pryor, de la découverte de son statut de clone à sa transformation en Goblin Queen, jusqu'à une résolution très catapultée... et espère ainsi parvenir à rendre justice à un arc scénaristique aux conséquences traumatiques pour certains des personnages.

Mais non, ça tombe un peu à plat, les réactions sont forcées, les noms et le côté fétichiste sortent de nulle part, bref, ça frustre plus qu'autre chose, alors qu'en intrigue de fond sur plusieurs épisodes, ça aurait mieux fonctionné.

- 1x04 - "Motendo / Lifedeath – Part 1" : Alors que Storm tente de retrouver ses pouvoirs auprès de Forge, un inventeur natif-américain aux pouvoirs mutants, Jubilée et Roberto sont enlevés par Mojo, qui les plonge dans un jeu vidéo retraçant les plus grandes aventures des X-Men...

À nouveau, un épisode plus frustrant qu'autre chose, notamment parce qu'il est en réalité composé de deux mini-épisodes présentés bout à bout, plutôt que d'entrelacer ces sous-intrigues dans la totalité de l'intrigue.

D'un côté, Jubilee et Roberto dans un hommage rigolo aux jeux vidéo X-men des 90s façon beat'em up. C'est amusant, notamment formellement parlant, mais l'embryon de tentative maladroite d'ajouter un propos sur la nostalgie et le refus d'aller de l'avant (c'est le 18e anniversaire de Jubilée, et elle revisite ses souvenirs) est tellement sous-développé qu'il échoue totalement.

Forcément, puisque les scénaristes ont cru bon de raccourcir au maximum cette intrigue pour adapter une partie de Lifedeath, un one-shot culte de la bande dessinée... ici malheureusement précipité, et n'atteignant jamais la moindre charge émotionnelle probante. Dommage.

- 1x05 - "Remember It" : Lorsque Genosha est acceptée comme nation indépendante par les Nations Unies, Magneto est désigné comme son leader, et il choisit Rogue pour régner à ses côtés. Mais cette situation idyllique ne dure pas...

Là, c'est tout l'inverse : la charge émotionnelle est très présente, et ça ressemblait diablement à une fin de saison avec cliffhanger, puisqu'après une grosse partie très soap (Scott et Jean qui ont des problèmes, Wolverine qui s'en mêle, Gambit toujours jaloux de Magneto), assez typique des X-Men, voilà que toute la partie "Genokoa" - qui pourtant avait commencé de manière très posée, avec un gala et de nombreux caméos - vire au cauchemar : Cable arrive, mais trop tard pour avertir les mutants de leur génocide imminent, qui se produit lorsque des sentinelles attaquent en masse. 

C'est ultra-spectaculaire (on sent qu'il ont gardé une grosse partie du budget pour les scènes d'action de cet épisode), il y a des morts héroïques et émouvantes (qui seront probablement retconnées ultérieurement), bref, ça fonctionne très bien, et ça donne un point de chute percutant à cette première moitié de saison.

 

(à suivre...)

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Les bilans de Lurdo : Percy Jackson et les Olympiens, saison 1 (2023)

Publié le 19 Avril 2024 par Lurdo dans Action, Aventure, Jeunesse, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Comédie, Télévision, Fantastique, USA, Disney, Review

Après les deux blockbusters de 2010 et 2013, reniés par Rick Riordan, ce dernier a su convaincre Disney + de produire une nouvelle adaptation de ses romans, cette fois-ci pour le petit écran, et supposément plus fidèles à ces derniers.

Enfin, en théorie, puisque Riordan, qui collabore ici étroitement avec Jonathan Steinberg (Black Sails), a déclaré qu'il profitait aussi du format série télévisée pour repenser un peu les événements de son roman, et y apporter un nouvel éclairage.

Percy Jackson et les Olympiens, saison 1 (Percy Jackson and the Olympians - 2023) :

Enfant de 12 ans dyslexique, Percy (Walker Scobell) découvre qu'il est l'héritier de Poseïdon (Toby Stephens), et qu'il est voué à une destinée héroïque. Mais Zeus (Lance Reddick) l'accuse d'avoir dérobé sa foudre, et toutes les créatures de la mythologie grecque en ont après lui : avec Annabeth (Leah Jeffries), fille d'Athena, et Grover (Aryan Simhadri), son protecteur satyre, Percy part à l'aventure, pour tenter de découvrir l'identité du véritable Voleur de foudre...

Huit épisodes de 30-45 minutes, donc, pour revisiter les événements plus ou moins couverts par le premier long-métrage (et un peu par sa suite) - mon seul point de référence en matière de fidélité aux romans, je l'avoue - et pour narrer la quête de Percy et de ses amis.

Et immédiatement, ce qui frappe (notamment vis-à-vis des films), c'est l'âge des protagonistes : pour cette version Disney, Riordan & co ont opté pour de jeunes enfants, plus proches de l'âge original de Percy Jackson dans les livres (12 ans). On se retrouve donc avec un jeune héros à la voix sur le point de muer, et à d'autres acteurs à l'âge similaire. Pas forcément un problème en soi, tant que ça joue juste : Walker Scobell est compétent, Aryan Simhadri compose un Grover balbutiant à mi-chemin entre Ron Weasley et un personnage de sitcom Disney, et Leah Jeffries est... un peu raide en Annabeth, parfois monotone et monoexpressive.

Et avant que l'on ne m'accuse de discrimination parce qu'elle est afroaméricaine, je précise que pour le coup, le côté diversité/représentativité de toutes les productions Disney fait ici sens, puisque l'on parle de Dieux qui enfantent partout dans le monde, comme bon leur semble (d'ailleurs, en parlant de Dieux, le casting est très bien, de Lin Manuel Miranda à Lance Reddick, en passant par le catcheur Adam Copeland, Jessica Parker Kennedy, Timothy Omundson et Toby Stephens).

Qu'Annabeth passe de blonde aux yeux gris à afroaméricaine à dreads ne change pas grand chose au personnage, et ne pose donc aucun problème. Que son interprétation soit assez inégale, que l'embryon de shipping Annabeth/Percy ne fonctionne pas du tout, et qu'elle soit souvent écrite comme la Hermione des premiers Potter, autoritaire et prétentieuse, est déjà plus gênant.

Après, adaptation oblige, la série avance en terrain très familier, marchant dans les mêmes pas que l'adaptation préalable du Voleur de Foudre, mais en intégrant nettement plus de mise en place pour la suite, et en rajoutant des péripéties qui avaient été passées à la trappe dans l'adaptation cinéma : Ares, donc, mais aussi l'affrontement contre Echidna dans le train, Procrustes, le parc d'attraction d'Hephaistos, etc...

Le problème étant qu'avec ses épisodes à la durée très variable et ses nombreuses péripéties, la série semble fréquemment passer ses événements en avance rapide : le trio a systématiquement une longueur d'avance sur les obstacles qui se dressent sur son chemin (ils identifient et anticipent immédiatement les menaces - souvent grâce à l'intelligence d'Annabeth, échafaudent un plan pour les contrer, et s'en sortent en quelques minutes, sans jamais être vraiment pris au dépourvu), lesquels finissent par être de vagues digressions sans grand danger, rapidement contournées et oubliées.

Alors certes, ça donne de la variété à la série, et ça permet d'éviter le trop-plein d'exposition et d'explications, mais ça fait aussi un peu version abridged ou ADHD, ce qui ne sera pas forcément du goût de tout le monde. D'autant que ce ressenti est fréquemment renforcé par de nombreuses "coupures pub" (avec fondus au noir) assez artificielles qui concluent des scènes, de manière un peu datée et forcée.

Reste que cette version Disney + est nettement plus satisfaisante que les deux adaptations filmées précédentes, ne serait-ce que pour le développement des personnages secondaires (les motivations de Luke (Charlie Bushnell) font nettement plus sens, la mère de Percy (Virginia Kull) est l'un des vrais points forts de la saison), les relations entre Dieux sont moins caricaturales), pour les effets numériques souvent réussis, et pour certains passages corrigés pour le meilleur (les Enfers).

Ça reste une série jeunesse/familiale, et je ne peux m'empêcher qu'il y aurait eu moyen de trouver une Annabeth plus efficace, mais bon... c'est plus qu'honorable.

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Critique éclair #004 - Percy Jackson : La Mer des monstres (2013)

Publié le 17 Avril 2024 par Lurdo dans Action, Aventure, Comédie, Cinéma, Critiques éclair, Jeunesse, Fantastique, USA, Review

## Au programme : des films et des séries, pour un minimum de quatre critiques par semaine... ##

Percy Jackson : La Mer des monsters (Percy Jackson : Sea of Monsters - 2013) :

Parce que l'arbre magique protégeant leur campement a été empoisonné par Luke (Jake Abel), Percy, Annabeth, Grover et Tyson (Douglas Smith), le demi-frère cyclope de Percy, partent à la recherche de la mythique toison d'or, perdue quelque part au cœur de la Mer des monstres...

Suite du Voleur de foudre et nouvelle adaptation des romans de Rick Riordan, cette Mer des Monstres est l'occasion d'un grand chambardement devant et derrière la caméra : nouveau réalisateur (plus dynamique que Chris Colombus) et nouveau scénariste (tous deux issus de l'Arrowverse), nouveau compositeur, plus aucun des dieux du premier volet (les acteurs devaient coûter trop cher), et quelques visages familiers du Whedonverse (Nathan Fillion en Hermès, Anthony Head qui remplace Pierce Brosnan), pour une suite plus ludique et aventureuse que le premier volet, mais toujours bourrée de défauts inhérents à sa nature même d'adaptation.

Déjà parce que tout le monde est désormais clairement plus adulte que young adult (Daddario, notamment, est bien plus à l'aise, expressive et détendue que dans le premier film), mais aussi parce que le film ne prend pas le temps de respirer, plus court que le premier volet d'un bon quart d'heure.

Et si l'on évite le côté road trip Americana du premier film, on passe sans cesse d'une péripétie à une autre, sans vraiment avoir l'occasion de s'y attarder : le passage éclair dans le taxi (très Harry Potter, d'ailleurs), la visite éclair à Washington, la scène de l'hippocampe (assez réussi, d'ailleurs), le passage éclair dans le ventre de Charybde, et tout l'affrontement contre Kronos (au design raté mais à la mise en images compétente) sont comme passés en avance rapide, faute d'avoir le temps ou le budget de tout bien développer.

Et pourtant, je n'ai pas détesté, et j'ai même probablement préféré au premier, malgré des effets numériques comme toujours très inégaux (tout ce qui a trait aux cyclopes est notamment assez frustrant, que ce soit l'œil de Tyson, jamais probant, ou le rendu de Polyphemus, convaincant en gros plan, très numérique et artificiel dans tous ses déplacements) et des personnages secondaires assez insipides (Dionysos/Stanley Tucci est malheureusement sous-exploité, Luke est toujours mono-expressif, Clarisse ne fait pas grande impression).

C'est mieux rythmé (peut-être trop), mieux maîtrisé au niveau de l'action, plus léger, bref, c'est un peu plus agréable que le premier film (et le fait que l'on n'ait pas à subir toutes les présentations et la découverte du monde, mais que l'on soit directement dans l'action, aide beaucoup).

3/6 

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000), sur celui-ci (1001-2000) ou bien ce dernier (2000+)...

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Critique éclair #003 - Percy Jackson : Le Voleur de foudre (2010)

Publié le 15 Avril 2024 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Jeunesse, Critiques éclair, Fantastique, USA, Review, Action, Aventure

## Au programme : des films et des séries, pour un minimum de quatre critiques par semaine... ##

Percy Jackson : Le Voleur de foudre (Percy Jackson & the Olympians : The Lightning Thief - 2010) :

Jeune adolescent dyslexique, Percy Jackson (Logan Lerman) découvre un jour qu'il est le fils de Poseïdon (Kevin McKidd), le dieu de légende, et que le reste du Panthéon de l'Olympe veut sa tête, persuadé qu'il a dérobé l'éclair de Zeus, l'arme la plus puissante de tous les temps. Accompagné de Grover (Brandon T. Jackson), son meilleur ami handicapé (en réalité un satyre veillant sur sa sécurité) et d'Annabeth (Alexandra Daddario), la fille d'Athena, Percy entame alors une aventure improbable aux États-Unis, entre monstres et lieux touristiques clinquants, afin de prouver son innocence.

Long-métrage young adult adapté des romans de Rick Riordan (qui a, depuis, renié les deux films), ce Percy Jackson voulait s'imposer comme un successeur/une alternative aux aventures de Harry Potter (d'où le recours à Chris Columbus à la réalisation), mais malheureusement, sans en avoir une once du charme et de l'atmosphère.

En fait, c'est simple, tout est ici trop... américain. Depuis le look très daté de Percy, jusqu'aux visites de Las Vegas et de Nashville, en passant par New-York, le sidekick comick noir, le format road-trip, l'âge des personnages, Hades en tant que démon cornu qui règne sur un Enfer très judéochrétien, etc, tout est trop calibré "Amérique" pour vraiment emporter l'adhésion et parvenir à créer un sentiment de magie, de merveilleux ou de dépaysement.

Et puis il y a un certain sentiment d'inabouti dans les postiches, certains maquillages, et les effets numériques inégaux (sous-traités à plus d'une vingtaine de sociétés différentes), qui n'aide pas à enlever l'impression d'un film trop générique, trop formaté, trop formulaïque pour son propre bien.

Ce n'est pas un désastre pour autant, et le public alors visé a aujourd'hui une certaine nostalgie pour le film, mais honnêtement, si ponctuellement, ça fonctionne (Hades métalleux et sa Perséphone, l'hydre), et que le trio de tête n'est pas désagréable du tout (d'autres acteurs ne fonctionnent pas particulièrement - Pierce Brosnan, Uma Thurman), Percy Jackson 1 ne convainc jamais vraiment, et tombe trop souvent à plat.

Un petit 2.5/6 

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Les bilans de Lurdo - SEMAINE AVENTURE : Trésors perdus - Le Secret de Moctezuma, saison 1 (2022)

Publié le 14 Avril 2024 par Lurdo dans Action, Histoire, Comédie, Drame, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Disney, Aventure, Télévision, Review, USA, Fantastique

Portage télévisuel de la franchise Benjamin Gates (des films très médiocres, mais qui pourtant, nostalgie aidant, sont devenus cultes pour une certaine tranche démographique) pour Disney +, ce National Treasure : Edge of History se veut une adaptation young adult de cet univers, répondant très fort au cahier des charges de Disney en matière de diversité et de représentativité, et se déroulant en 10 épisodes de 45 minutes environ...

Trésors perdus - Le Secret de Moctezuma, saison 1 (National Treasure : Edge of History, season 1 - 2022) :

Jess (Lisette Olivera) une immigrante clandestine vivant en Louisiane, apprend la mort de Peter Sadusky (Harvey Keitel), ancien agent du FBI, peu de temps après que ce dernier lui ait remis un message à transmettre à son petit-fils, Liam (Jake Austin Walker), musicien local. Rapidement, elle comprend que Sadusky est mort en protégeant la piste d'un trésor panaméricain légendaire, dont elle détient peut-être la clef dans le pendentif qu'elle porte autour du cou. Traquée par la trafiquante d'antiquités Billie Pierce (Catherine Zeta-Jones) et ses hommes, Jess, ses amis Tasha (Zuri Reed), Oren (Antonio Cipriano) et Ethan (Jordan Rodrigues) ainsi que Liam, tentent alors de trouver le trésor avant Billie, qui veut le détruire au nom d'une organisation secrète malfaisante...

Une série Disney + chapeautée par un duo de scénaristes ayant travaillé sur les deux films originaux, et n'ayant rien fait de particulièrement probant depuis 2009, ça pouvait laisser dubitatif.

En voyant le premier épisode et sa police de caractères Papyrus, sa Catherine Zeta-Jones lookée comme Sharon Stone, son Harvey Keitel grabataire qui est aussitôt kelleyrisé, et sa distribution United Colors of Benetton bourrée de clichés (l'héroïne latina immigrée clandestine, sa meilleure copine black sassy influenceuse super-hackeuse pianiste et militante, leurs compères le méditerranéen maladroit et glandeur et l'asiatique sérieux et responsable qui fréquente une métisse pakistanaise, le musicien blond venant du Sud profond des USA), on pouvait continuer à se méfier devant ce qui semblait être un programme ultra-formaté, calibré, voire pensé de manière algorithmique.

Et rapidement, cette méfiance se confirme, au fil des épisodes, à mesure que les livres d'Histoire sont maltraités, que les protagonistes font alternativement preuve d'une stupidité confondante et de connaissances historiques qui feraient pâlir d'envie Indiana Jones, que les coïncidences abusives et les déductions approximatives se succèdent, que le spectateur a droit à des leçons de morale sur la manière (effectivement) indigne dont les Blancs traitent les minorités depuis toujours, etc, etc, etc...

Pour ne rien arranger, la série semble persuadée que son héroïne (qui a de faux airs de Zendaya dans certaines de ses expressions sérieuses) et le musicien au charisme négatif ont une alchimie torride, et consacre une partie non-négligeable de son temps à cette relation naissante, et à un pseudo-triangle amoureux qui en découle. Malheureusement, ça tombe totalement à plat, et ça donne même lieu à un numéro de danse WTF sur du Lady Gaga, en plein bal du Gouverneur.

Mais si, à la limite, tout ça avait un semblant d'intérêt ou de cohérence sur le fond, ça passerait. Seulement voilà, entre les anachronismes, la fascination des Américains pour les Francs-maçons et pour Elvis (l'indice enregistré sur un vinyle d'Elvis, j'en ris encore), la résolution des énigmes mise en images façon Psych, les "casses" mollassons et surtout le rendu hypra-cheap de tous les pièges, les artefacts et les temples (le budget n'est clairement pas passé dans la direction artistique ou les accessoires), on passe son temps à soupirer devant ce récit d'aventures très approximatif, aux rebondissements télégraphiés, et qui a une forte tendance à introduire des personnages secondaires pour les tuer deux épisodes plus tard.

CZJ est cependant assez efficace en méchante, et la jeune agente du FBI remplit bien son office, mais dans l'ensemble, National Treasure : Edge of History est une déclinaison très faiblarde d'une franchise qui l'était déjà pas mal, et ne plaira probablement qu'au public jeune pour lequel elle a été conçue.

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Critique éclair #002 - SEMAINE AVENTURE : Indiana Jones et le Cadran de la destinée (2023)

Publié le 10 Avril 2024 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Critiques éclair, Fantastique, Science Fiction, Histoire, USA, Review, Comédie

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Indiana Jones et le Cadran de la destinée (Indiana Jones and the Dial of Destiny - 2023) :

Alors qu'il part à la retraite, seul et râleur, Indiana Jones (Harrison Ford) renoue avec sa filleule Helena Shaw (Phoebe Waller-Bridge), arnaqueuse et trafiquante d'antiquités, qui recherche le cadran d'Archimède, aux supposés pouvoirs magiques de voyage dans le temps. Mais Jürgen Voller (Mads Mikkelsen), un ancien nazi travaillant désormais pour le gouvernement américain, a lui aussi des vues sur l'objet, avec pour but de repartir en 1939 et mener l'Allemagne à la victoire...

Adieu Spielberg et Lucas, place à James Mangold (Logan), David Koepp et deux scénaristes qui ont la côte en ce moment, pour le premier Indiana Jones non chapeauté par l'équipe habituelle, avec un Harrison Ford octogénaire dans le rôle d'un Indy vieillissant qui peut remercier ses cascadeurs...

Et pourtant, c'est plutôt agréable à suivre, et j'ai probablement préféré cet opus au Crâne de Crystal (il faudra voir comment ça vieillit), notamment parce que Mangold s'efforce systématiquement d'éviter ce sentiment de décors de studio qui hantait pontuellement le précédent volet.

Ici, on embarque dans une course poursuite à travers le monde, plutôt ludique et intéressante, et qui revisite toutes les figures imposées de la franchise en en changeant un peu la dynamique, vieillard et trentenaire sarcastique obligent.

Tout le monde tient bien son rôle (y compris Ford, motivé), mais... difficile de s'enthousiasmer totalement pour un métrage de ce type. Déjà, pour des problèmes de rythme : le film dure plus de 2h30, et c'est facilement 20-25 minutes de trop.

Des minutes qui se retrouvent dans la multiplication de poursuites à rallonge, et dans une longue introduction en flashback, durant la Seconde guerre mondiale, dont auraient facilement pu être amputées une dizaine de minutes.

Mais voilà, Mangold était clairement impressionné par la technologie de rajeunissement numérique d'ILM, qui, combinée à des cascadeurs et à des doublures, permet de suivre un jeune Harrison Ford pendant plus de vingt minutes d'introduction : et il faut bien admettre que le résultat est assez bluffant, du moins pendant un temps. Car si technologiquement, ça fonctionne 70-75 % du temps, une partie des mouvements et la voix de ce "jeune" Indy restent ceux du Ford de 80 ans, dont la carrure, la posture et le timbre ont changé.

Ça ne convainc donc que partiellement, mais si le film joue la carte de la nostalgie, un peu comme le précédent (avec Sallah, Marion, etc), c'est ici plus modéré, et ça passe mieux.

Reste que le tout n'a jamais le panache formel ou l'énergie des films de Spielberg, et qu'un peu à l'image de Ford, on sent le film parfois à bout de souffle, essayant désespérément de retrouver le côté épique d'antan, sans totalement y parvenir.

Pas désagréable, mais pas non plus exceptionnel.

(bizarrement, j'aurais bien aimé voir ce que Spielberg aurait fait de ce script, à la place du Crâne de crystal)

3.5/6 

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Critique éclair #001 - SEMAINE AVENTURE : Indiana Jones et le royaume du crâne de crystal (2008)

Publié le 8 Avril 2024 par Lurdo dans Aventure, Action, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Science Fiction, USA, Review, Romance

## Au programme : des films et des séries, pour un minimum de quatre critiques par semaine... ##

Indiana Jones et le royaume du crâne de crystal (Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull - 2008) :

Dans les années 50, Indiana Jones (Harrison Ford) se trouve embarqué dans une lutte contre les soviétiques lorsque le Colonel Irina Spalko (Cate Blanchett), aux pseudo-pouvoirs psychiques, s'en prend à Oxley (John Hurt), ancien collègue de Jones, qui a découvert un mystérieux crâne de crystal. Aidé de Mutt (Shia LaBeouf), un jeune greaser rebelle, Indy part alors pour l'Amérique du Sud afin d'aider Oxley... et la mère de Mutt, elle aussi enlevée par Spalko et ses hommes.

Je n'ai pas revu ce film depuis une bonne dizaine d'années, et avec la sortie du volet suivant, fin 2023, l'occasion était rêvée de me repencher sur ce film malade, clairement divisé en deux parties très contrastées.

Un film à la genèse particulièrement chaotique, qui s'est directement répercutée sur la structure décousue et le contenu du métrage fini, un patchwork d'éléments disparates issus de multiples scénarios potentiels écrits au fil des décennies, et plus ou moins rapiécés ensemble à l'arrache par David Koepp.

Parce qu'au final, Crystal Skull n'est pas forcément mauvais, ou le désastre que l'Internet veut bien y voir désormais. Toute la première moitié, notamment, fonctionne plutôt bien, jusqu'à l'arrivée dans le cimetière au Pérou, et au retour de Marion.

L'introduction est excellente, la poursuite à l'université aussi, le rapport entre Indy et Mutt est crédible, l'action est efficace, et Spielberg propose ainsi de très jolis plans et idées de réalisation. Certes, les CGI inaboutis ont un peu tendance à tirer le tout vers le bas (les chiens de prairie, le réfrigérateur volant qui n'a jamais la masse et les mouvements d'un vrai réfrigérateur...), mais globalement, c'est plutôt sympathique.

Et puis les péripéties commencent à s'enchaîner, et une impression d'inabouti et de sous-développement s'installe : le cimetière au Pérou fait beaucoup trop décor de cinéma, il n'y a pas de menace, on en repart aussi vite qu'on y arrive, l'évasion dans les sables mouvants est uniquement là pour forcer la révélation de la paternité d'Indy (et est immédiatement terminée), la poursuite dans la jungle est dynamique (mais alourdie par des effets numériques inégaux), les fourmis géantes semblent collées là un peu au hasard, les chutes d'eau sont too much (et trop numériques), et finalement, la visite du temple est intéressante, mais finit par s'embourber dans un trop plein de numérique, et dans un gros plan inutile sur un alien moche.

Il est là, le vrai problème du film : prises individuellement, ces péripéties ne sont pas désagréables, voire même elles sont divertissantes et ludiques. Mais mises bout à bout de manière forcée, avec des transitions approximatives et l'aide d'un tout-numérique décevant, cela donne une seconde moitié de film hachée et décousue, jamais vraiment convaincante.

Il y a du bon, dans ce Crystal Skull : on ne s'ennuie pas, Harrison Ford s'amuse et est impliqué, Shia LaBeouf tient bien son rôle, Cate Blanchett fait une méchante efficace (les autres personnages, cependant, sont un peu oubliés en cours de route et sous-développés), il y a une bonne moitié de film efficace, le score de John Williams est excellent, la réalisation de Spielberg fidèle à elle-même, la durée du métrage est impeccable... mais le film ne fonctionne que par à-coups, victime de ses effets numériques trop inégaux, et de son script rapiécé et épisodique, dont l'orientation SF ne se marie pas forcément très bien avec le côté mystique établi de la franchise ou avec les attentes du public.

3/6

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Les bilans de Lurdo : Les Maîtres de l'Univers - Révolution (2024)

Publié le 6 Avril 2024 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Review, Science Fiction, Télévision, USA, Netflix

La première saison du reboot Netflix de Masters of the Universe, intitulée Revelation, avait été diffusée en deux fournées de cinq épisodes, en 2021, avec un résultat assez mitigé : sous la direction de Kevin Smith, la série était tiraillée entre le cahier des charges Netflix, un fanservice envahissant, l'esprit sale gosse impertinent de Smith et un peu de "mensonge sur la marchandise", puisque le tout, qui avait été vendu comme un reboot/revival des Maîtres de l'Univers, ressemblait globalement plus à une série centrée sur Teela, Evil-Lyn et leur rapport au Pouvoir, Musclor et Skeletor restant en marge d'une série qui optait pour une mutualisation de la force toute-puissante, et une déconstruction des piliers de l'univers original.

Place donc à la saison 2, rebaptisée Révolution, d'une durée de cinq épisodes seulement, et qui introduit le personnage de Hordak, accompagné de ses sbires...

Les Maîtres de l'Univers - Révolution (2024) :

Alors que Teela (Melissa Benoist), avec l'aide d'Evil-Lyn (Lena Headey), tente de devenir la maîtresse des trois formes de magie d'Eternia afin de recréer l'au-delà préternien, Skeletor (Mark Hamill) repasse à l'attaque, avec pour appui les hordes biomécaniques de Hordak (Keith David). Musclor (Chris Wood) ne peut compter que sur son pouvoir et sur l'aide inattendue de Keldor (William Shatner), son oncle qui cache un lourd secret...

Une deuxième saison nettement plus courte, et axée sur l'opposition magie vs technologie, qui sous-tend l'intégralité de ces cinq épisodes et tous les conflits de son intrigue.

À commencer par Hordak, son bras droit Motherboard (Meg Foster), Skeletor et tous ses sbires, tous passés au filtre technologique - qui renvoie directement à certaines des modifications des jouets, mais rappelle aussi fortement l'assimilation des Borgs, dans Star Trek.

Parce qu'après tout, pourquoi changer une formule qui marche ? Comme en saison 1, Kevin Smith repioche donc des éléments à droite et à gauche, comme d'habitude, ici les Borgs, ailleurs le Hulkbuster, pour les arranger à sa sauce et les mélanger aux jouets et designs préexistants de la franchise.

Et ça fonctionne plutôt pas mal, à vrai dire : on sent que la production a bien fait son travail, allant piocher dans des zones très obscures de la franchise pour les réinventer et les intégrer à cette nouvelle version de Musclor et ses amis, justifiant l'évolution du héros et de ses armes, etc. On retrouve les hommes-rochers, Gwildor, Granamyr le dragon, Teela en mode déesse à peau verte, Scare Glow, Zodak, Keldor, et plein d'autres éléments. Ça reste vraiment du fanservice, mais c'est assez bien fait, et souvent pertinent.

Cela dit... ça reste une série qui met un peu en retrait son personnage principal, encore une fois, ici en le privant de ses pouvoirs, là en en faisant un bourrin aux one-liners un peu nazes. Encore une fois, pendant une grosse partie de ces cinq épisodes, les scénaristes semblent plus intéressés par Teela et sa quête de magie, Evil-Lyn et son face turn, et Skeletor et son passé mystérieux, que par un quelconque développement d'Adam/He-Man (à la limite, on peut dire qu'Adam est confronté au deuil et à la mort de son père, mais c'est tellement survolé et désamorcé par "ils se retrouvent tous au paradis local" que ça n'a que peu d'impact).

Sur un plan technique, la série reste égale à elle-même : bien doublée (Melissa Benoist remplace Sarah Michelle Gellar - et on y gagne au change, Keith David fait un excellent Hordak, William Shatner s'amuse beaucoup en Keldor), assez spectaculaire, mais toujours avec des moments d'animation inégale et des proportions à géométrie variable.

Après, l'écriture reste elle aussi inégale, avec des one-liners pas terribles (je soupçonne Kevin Smith d'avoir délibérément écrit ces répliques nazes, pour renvoyer directement au kitsch de la série originale), une romance qui ne fonctionne pas vraiment, ou encore cette fin très... américaine, durant laquelle Adam dissout la monarchie éternienne pour mettre en place une démocratie ("célébrez votre jour de l'indépendance !") dont, forcément, ce sera le personnage d'Andra, inventé pour remplir les quotas de la série, qui prendra la tête. 

Mais bon, que voulez-vous, on ne se refait pas. Révolution, en tout cas, est plus intéressant et dynamique que ne l'était Révélation, et aussi bien moins frustrant. Reste à voir s'il y aura un jour une suite, ou si c'en est terminé de cette incarnation des Maîtres de l'Univers (la fin tease une suite, mais ça ne veut pas dire grand chose pour Netflix...)

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Les bilans de Lurdo - Avatar, le dernier maître de l'air, saison 1 (2024)

Publié le 5 Avril 2024 par Lurdo dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Netflix, Télévision, Nickelodeon, Fantastique, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Drame, Review, USA

On va faire simple : hormis le film médiocre de M. Night Shyamalan, je ne sais quasiment rien de la franchise Avatar. Je connais les bases et les personnages, mais je n'en ai jamais vu le moindre épisode, et donc j'aborde cette première saison totalement vierge de toute idée préconçue.

Huit épisodes de 40-60 minutes au programme, donc, avec comme mot d'ordre une diversité et une représentativité ethniques plus fidèles au dessin animé, et une adaptation plus respectueuse.

Avatar, le dernier maître de l'air, saison 1 (Avatar : The Last Airbender - 2024) :

Katara (Kiawentiio Tarbell), apprentie maîtresse de l'eau, et son frère Sokka (Ian Ousley), guerrier de la tribu du Pôle Sud, découvrent dans un glacier Aang (Gordon Cormier), ultime survivant des maîtres de l'air et futur Avatar censé unifier les quatre éléments afin de faire régner la paix. Ensemble, ils vont lutter contre l'oppression de la Nation du Feu, alors même que Zuko (Dallas Liu), le fils banni de l'Empereur actuel, traque le jeune Avatar... 

Et honnêtement, c'est tout à fait regardable. Bien en dessous de l'adaptation de One Piece, pour de multiples raisons, mais assez honorable, tout de même, et forcément plus abouti que la version Shyamalan (ou que l'adaptation de Cowboy Bebop).

Le budget est là, la volonté de faire une adaptation respectueuse et présente, l'action est assez maîtrisée, la direction artistique est convaincante, il y a un effort de développement des personnages, bref, c'est assez agréable... mais c'est aussi assez imparfait.

Dans les grandes lignes, déjà, puisque malgré la durée de cette saison (8 x 50 minutes) équivalente, voire supérieure à celle de la saison originale de la série animée (20 x 20 minutes), il subsiste une impression constante d'avance rapide des événements, de l'évolution des personnages, bref, le récit paraît fréquemment précipité, et ne fonctionne pas aussi bien qu'il le devrait.

D'autant que cela s'ajoute à une dimension très premier degré/serious shit de la série, qui fait le choix de présenter des protagonistes trop sérieux et trop hantés par leur passé - Sokka et ses daddy issues, Zuko et ses daddy issues (bis), Katara et ses mommy issues, Aang et sa culpabilité ainsi que son refus d'endosser son rôle d'Avatar... 

Tout ça donne de l'épaisseur aux personnages, certes, mais a aussi tendance à rendre le programme plus sombre et sérieux qu'il ne devrait probablement l'être. À l'identique, il semble y avoir un problème de dosage entre l'intrigue principale de Aang et ses amis, et celle de Zuko, son oncle et tous les membres de la Fire Nation.

Un dosage qui contribue étrangement à l'impression globale que le côté Nation du feu éclipse souvent les aventures de Aang : c'est plus intéressant, plus intrigant, et, il faut bien l'avouer, c'est aussi mieux interprété.

Non pas que le trio principal Aang/Sokka/Katara soit mauvais, mais... c'est un peu raide, tout ça. Ian Ousley/Sokka s'en sort largement le mieux, mais tant Gordon Cormier que Kiawentiio (surtout cette dernière, en fait) peinent à réellement transcender les dialogues et l'écriture un peu laborieux, et à réellement incarner leurs personnages avec suffisamment de charisme ou de capital sympathie.

En face, Dallas Liu est lui excellent, et parvient à créer un véritable lien avec Paul Sun-Hyung Lee, qui interprète son oncle.

Ajoutez à cela des effets spéciaux inégaux (tout ce qui est maîtrise des éléments et décors numériques fonctionne bien, les créatures et les doublures numériques nettement moins), une bande originale peu mise en avant (alors qu'elle est plutôt de qualité), des raccourcis narratifs un peu voyants, et toujours ce problème de tenter de donner un look anime à des acteurs à l'aide de postiches et de costumes cheapouilles, et voilà : une adaptation globalement moyenne, pas forcément désastreuse, mais dont le dosage global des éléments n'est pas optimal.

Passable, mais peut mieux faire.

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Un film, un jour (ou presque) #2000 : Dicks - The Musical (2023)

Publié le 1 Avril 2024 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Musique, Fantastique, USA, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Dicks - The Musical (2023) :

Représentants de commerce ultra-ambitieux et au succès incontestable, Craig (Josh Sharp) et Trevor (Aaron Jackson) sont des connards finis, qui se retrouvent en compétition au sein de leur entreprise dirigée par l'autoritaire Gloria (Megan Thee Stallion). Mais un beau jour, ils découvrent qu'ils sont jumeaux, et décident de réunir leurs parents divorcés (Nathan Lane et Megan Mullalley)...

Une production A24, adaptée d'une comédie musicale par ses créateurs (et interprètes principaux), et au public "niche" gay : c'est écrit, réalisé, interprété par des gays, pour un public gay, et ça adopte un ton très outré, kitsch et flamboyant, pour ce qui est en quelque sorte un pastiche de comédie musicale et de À nous quatre (1998), mais en mode über-gay, à l'image de Bowen Yang, qui incarne un Dieu en mini short lamé façon boule à facettes.

C'est criard, c'est lourd, c'est hystérique, c'est très vulgaire et graveleux, ça part en vrille, ça improvise partout, bref, il faut savoir à quoi s'attendre avant de regarder le tout : les chansons sont amusantes (mais la mise en scène de Larry David est assez terne), il y a des monstres sanguinaires WTF, un vagin volant en mode facehugger... ça part dans tous les sens, et pour être tout à fait franc, c'est assez fatigant à la longue, un peu comme un sketch du SNL étiré sur 90 minutes.

Mais bizarrement, alors même que je ne fais pas forcément partie du public visé, et que je ne le conseillerais pas à n'importe qui, j'ai trouvé ça... sympatoche.

3/6 

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Un film, un jour (ou presque) #1999 - SPÉCIAL PÂQUES - The Book of Clarence (2023)

Publié le 31 Mars 2024 par Lurdo dans Comédie, Cinéma, Critiques éclair, Drame, Religion, Fantastique, Histoire, USA, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

The Book of Clarence (2023) :

Le destin de Clarence (LaKeith Stanfield), jeune dealer bon à rien de Jérusalem et frère jumeau de l'apôtre Thomas, qui pour échapper à l'un de ses créanciers et prouver que c'est à la portée de tout le monde, décide de devenir lui-même Messie, avec l'aide de son fidèle compère Elijah (RJ Cyler) et de Barrabas (Omar Sy), un esclave affranchi...

Une comédie très particulière et assez difficile à cerner, tant elle part dans de multiples directions à la fois. Au premier abord, ça ressemble à La Vie de Brian, mais en mode "in the hood", où peuple juif/culture afroaméricaine, armée romaine/police, racisme/antisémitisme, harem/strip-club ne feraient plus qu'un, avec pour personnage principal un hustler cynique et sceptique prêt à tout pour s'enrichir. 

Mais rapidement, on réalise que le ton est bien différent d'une comédie à la Mel Brooks ou à la Python. Tour à tour, le film se fait ainsi méditation, romance, péplum, film d'action, parodie rigolarde, film d'exploitation, stoner movie, film fantastique, manifeste anti-racisme et tragédie religieuse façon Passion du Christ... et ce de manière un peu désordonnée et chaotique, au détriment du film.

Certains critiques y ont vu là une métaphore de la manière dont chacun interprète l'histoire de Jesus à sa sauce, au travers de son propre prisme, ce qui se reflèterait donc ici dans les différents tons adoptés par le film au gré de ses scènes.

Je crois plutôt que c'est le symptome d'un film probablement trop ambitieux pour son propre bien. Et cela se traduit aussi par un résultat final en demi-teinte. Oui, comme je viens de le dire, c'est un film ambitieux, une approche irrévérencieuse de la Bible, avec Benedict Cumberbatch dans un rôle de mendiant au destin improbable, un gladiateur immortel, et énormément d'idées excentriques... jusqu'à ce que ce ne le soit plus, et que Clarence trouve la Foi. 

Le film retombe alors sur des rails plus mélodramatiques, qui restent entrecoupés de ruptures semi-comiques, et ça finit par ne plus fonctionner réellement.

Jamais vraiment ouvertement drôle, jamais vraiment ouvertement romantique, jamais vraiment ouvertement transcendant, jamais ouvertement revendicatif, The Book of Clarence finit par être décousu, un patchwork amusant d'idées et de scènes intéressantes, de messages et de points de vue intriguants, qui ne se cristallise jamais en un film cohérent et efficace, pas aidé par une durée un peu abusive de plus de deux heures.

Un OFNI, donc, assez imparfait, souvent en roue libre, mais qui mérite le coup d'œil.

3.25/6

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Un film, un jour (ou presque) #1995 : La Demoiselle et le dragon (2024)

Publié le 26 Mars 2024 par Lurdo dans Aventure, Action, Cinéma, Critiques éclair, Thriller, Fantastique, Fantasy, Jeunesse, USA, Review, Netflix

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

La Demoiselle et le dragon (Damsel - 2024) :

Elodie (Millie Bobby Brown), princesse d'un royaume pauvre et affamé, part avec sa famille pour le royaume d'Aurea où elle doit épouser le prince Henry (Nick Robinson) en échange d'une dote considérable permettant de sauver sa terre natale. Mais la famille royale d'Aurea cache un sinistre secret : cette union n'a pour but que de sacrifier Elodie et d'autres princesses à un féroce dragon qui menace le royaume...

Millie Bobby Brown continue son contrat avec Netflix, en produisant et en interprétant ici le rôle principal de ce film de Juan Carlos Fresnadillo (plus spécialisé dans les films d'horreur), écrit par le scénariste de La colère des Titans (aïe) et de Fast X (double aïe).

Le résultat : un film de dark fantasy/conte de fées déconstruit (avec quelques moments joliment sombres - les oiseaux enflammés), où la princesse rebelle et badass n'a pas besoin d'un prince pour être sauvée (comme elle l'annonce en voix off en ouverture de métrage), et retourne éliminer seule le dragon à qui elle est censée être sacrifiée afin de sauver sa petite sœur.

Damsel est un film énervant, en fait. Énervant, parce que ce n'est pas mauvais, c'est bien interprété, et qu'avec un rythme un peu plus maîtrisé (la première demi-heure est mollassonne et clinquante, la dernière s'essouffle un peu tant tout est prévisible), ça aurait fait un film tout à fait honorable et original... s'il était sorti il y a 25-30 ans.

Parce qu'honnêtement, le girl power un peu vieillot façon déconstruction des mythes des récits de chevaliers, l'héroïne qui se débarrasse visuellement des atours du patriarcat (le corset, tout ça) et se coupe les cheveux elle-même pour devenir une girl boss badass qui botte des culs, toute la dernière ligne droite en mode Khaleesi, tout ça, c'est bien daté, pour ne pas dire périmé.

Les intentions sont bonnes, c'est même assez spectaculaire (les effets spéciaux du dragon sont assez réussis, certains autres un peu moins) et ça se regarde, mais le tout reste trop pataud, manquant cruellement de subtilité à tous les niveaux : l'écriture (tout est très télégraphié et classique), le casting (la diversité made in Netflix est bien présente, avec une Angela Bassett en belle-mère d'Elodie... juste histoire de placer une actrice afro-américaine au casting ; Robin Wright est là pour évoquer Princess Bride), la musique (d'un sbire de Hans Zimmer, qui produit le score), le rythme, la photographie (très sombre), les cascades (la doublure escalade de MBB, et ses épaules de catcheuse) et tout simplement le côté très calibré ado rebelle qui s'oppose au système... qui évoque aussi les Enola Holmes de MBB et de Netflix.

Ça se regarde... mais ça s'arrête là.

3.5/6 

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SEMAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Ted, saison 1 (2024)

Publié le 24 Mars 2024 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Télévision, Les bilans de Lurdo, Sitcom, Review, USA, Peacock, Fantastique

Il faut croire que, malgré le sort relativement funeste de The Orville, Seth MacFarlane a encore un certain poids dans l'industrie, puisque voici une adaptation télévisuelle de ses deux films Ted, des films qui n'avaient rien d'exceptionnel sortis du postulat "un ours en peluche qui dit des gros mots et parle de sexe".

Sept épisodes de 30 à 50 minutes, donc, produits pour la plateforme Peacock et qui, cela ne surprendra personne, sont exactement ce à quoi l'on pouvait s'attendre de la part de MacFarlane et des deux anciens de Modern Family qui chapeautent le show avec lui...

Ted, saison 1 (2024) :

En 1993, Ted (Seth MacFarlane), l'ourson en peluche auquel un souhait de Noël a donné vie, n'est plus une star, et est revenu vivre avec John (Max Burkholder) et sa famille : son père réactionnaire, Matty (Scott Grimes), sa mère discrète et frustrée, Susan (Alanna Ubach), et sa cousine Blaire (Giorgia Whigham), qui va à l'université dans la région et vit avec eux. Mais désormais, Ted doit aller au lycée avec John, ce qui lui complique bien la vie...

Fanservice et nostalgie à gogo, rebondissements prévisibles, manque de rythme, humour de stoner, un discours socialement engagé mais balourd, et derrière tout ça, un fond de sincérité qui fonctionne globalement : comme je le disais en ouverture, on est en terrain familier, celui du travail habituel de MacFarlane.

Difficile de se défaire d'une vraie impression de déjà vu, cependant : prenez une dose de Alf, une dose de Family Guy, une grosse louche de That 70's show, de Mariés, deux enfants, et saupoudrez de références et de renvois aux films Ted (certains gags, certaines répliques, et l'utilisation de Ian McKellen à la narration d'une poignée d'épisodes, en lieu et place de Patrick Stewart), et voilà, la saison 1 de Ted.

Ce n'est pas forcément rédhibitoire, pour peu qu'on adhère à ces influences, ou à l'humour de MacFarlane. Mais très honnêtement, l'intérêt de la série est relativement limité, pas aidé par des épisodes à la durée inutile (MacFarlane ne sait clairement pas faire court et concis) et par un côté très prévisible et téléphoné du programme.

Heureusement, la distribution, notamment composée d'habitués de MacFarlane, fonctionne plutôt bien : on retrouve pas mal d'acteurs de Star Trek et de The Orville (Scott Grimes, Tim Russ, Penny Johnson Jerald) et des autres productions MacFarlane, et tout le monde tient bien son rôle, même si l'on adhère ou pas au personnage de Susan (qui ressemble parfois à Alanna Ubach faisant une imitation de Debra Jo Rupp/Kitty Forman).

Et Giorgia Whigham devient rapidement le personnage quasi-central de la série, l'occasion pour les scénaristes de placer leurs messages engagés (sur l'égalité des sexes, le politiquement correct, la sexualité, etc), sans jamais trop sortir des sentiers battus.

C'est peut-être ça le plus dommageable : malgré ses effets spéciaux réussis, le programme reste constamment le postérieur entre deux chaises, à mi-chemin entre Family Guy et Modern Family.

Jamais suffisamment provocante/trash (toutes les vannes edgy sont immédiatement désamorcées par l'indignation de Blaire, comme si les scénaristes se donnaient bonne conscience après des vannes un peu limites), jamais suffisamment surprenante, jamais suffisamment subtile pour que la sincérité fonctionne, la série se trouve ainsi dans une position un peu bancale, et si un épisode ou deux se démarquent (j'aime bien l'épisode d'Halloween, qui change un peu de focus même si la moitié John du scénario tombe à plat, et l'épisode de Noël n'est pas désagréable - malgré son discours politico-social balourd au possible), le tout reste assez moyen.

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SEMAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Echo, saison 1 (2024)

Publié le 23 Mars 2024 par Lurdo dans Action, Télévision, Les bilans de Lurdo, Marvel, MCU, Disney, Fantastique, Thriller, Critiques éclair, Drame, Review, USA

Mini-série Marvel à la genèse très compliquée (tournée en 2022, bricolée encore et encore en post-production, et réduite in fine de huit à six puis cinq épisodes de 30-40 minutes), portant sur un personnage insipide mais cochant pas mal de cases de la représentativité à l'Américaine (c'est une femme ! Elle est issue d'une minorité opprimée ! Elle est handicapée ! Elle est sourde-muette !), Echo est plus ou moins sortie dans l'indifférence générale par chez nous, malgré un accueil critique plutôt positif et enthousiaste outre-atlantique (mais à nouveau, n'oublions pas que la série coche beaucoup de cases très appréciées là-bas, au nombre desquelles la case d'un ton "adulte, sombre et mature").

L'avantage, c'est que le tout dépasse probablement à peine les trois heures au total, ce qui est nettement plus facile et rapide à visionner que certaines autres productions du MCU... 

Echo, saison 1 (2024) :

Après avoir abattu le Kingpin (Vincent D'Onofrio), Maya Lopez (Alaqua Cox) retourne dans sa bourgade natale, sur la réserve de ses ancètres chactas, pour y faire le point, et décider de son avenir...

Et s'il y a bien une chose qui frappe tout de suite, au visionnage de cette mini-série, c'est le côté rapiéçage du tout. Ce n'est pas aussi dommageable que pour certaines autres séries du MCU, mais ça se ressent tout de même pas mal, alors que la série enchaîne des épisodes d'une trentaine de minutes, artificiellement rallongés par plusieurs minutes de générique de fin, 90 secondes de générique d'ouverture, et des "Précédemment..." inutiles pour une série si courte.

Echo tente en fait plein de choses : être une suite plus ou moins directe de Hawkeye, développer la relation Kingpin/Echo, faire de la représentativité amérindienne et handicapée, présenter un récit de girl power assez classique, réinventer le personnage d'Echo et ses pouvoirs (elle était une Taskmaster-bis dans les comics, capable de reproduire, comme un écho, les styles de combat de ses adversaires ; elle devient ici héritière d'une lignée d'amérindiennes surnaturels qui l'accompagnent dans sa vie, tel un écho, et la rendent capable d'être guérisseuse...), et ramener le MCU à un niveau plus réaliste et sombre, comme les séries de Netflix.

Et le problème, c'est que pour réussir à caser tout ça en trois heures, il faut faire des sacrifices : les personnages secondaires (pourtant assez attachants) sont souvent sous-développés, les réactions de certains protagonistes sont un peu forcées, Echo semble passer son temps à faire des allers-retours (elle arrive dans la réserve, elle décide de repartir, elle revient, elle repart, elle revient, etc), et le tout donne un peu l'impression de faire du surplace, notamment sur le front de Fisk : D'Onofrio revient, il est toujours vivant, il est toujours théâtral, il veut se venger, mais en fait il pardonne Echo, mais il veut la tuer, mais il la pardonne à nouveau, et puis il repart pour New York la queue entre les jambes, pour y devenir Maire.

Résultat : la série semble souvent cahotante, avec des flashbacks sur les ancêtres d'Echo placés un peu aléatoirement, et le programme n'évite pas des clichés pourtant gros comme des camions (déjà, de faire de la seule héroïne amérindienne du MCU une guérisseuse, c'est assez limite, mais en plus, toute la fin en mode girl power, où Echo et ses copines obtiennent toutes des pouvoirs le temps de l'affrontement final, un affrontement final d'ailleurs charcuté au montage... ça se voulait triomphant, c'est plus risible qu'autre chose).

Malgré cela, le format du produit fini fait que l'on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer : le pilote nous offre un affrontement contre Daredevil, en flashback, plutôt efficace et filmé à l'ancienne, l'attaque du train (parce que forcément, une Indienne qui attaque un train...) est une scène d'action efficace dans le second épisode, les scènes de D'Onofrio sont toujours captivantes, et si les enjeux restent souvent flous et mal définis (Echo est une criminelle qui veut devenir la Queenpin et... ?), ça se regarde, et le fait d'avoir des dialogues quasi-intégralement en langue des signes assure l'attention du spectateur.

Reste que Echo n'est vraiment pas un programme indispensable, et il fait un peu double emploi avec l'épisode de What If ? sur Kahhori, mais globalement, ça reste regardable. On se demande seulement à quoi pouvait bien ressembler la série avant le charcutage de post-production, et s'il n'aurait pas simplement mieux valu laisser le programme tel quel...

 

(bilan Marvel/DC mis à jour !)

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SEMAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Monarch - Legacy of Monsters, saison 1 (2023)

Publié le 22 Mars 2024 par Lurdo dans Aventure, Action, Les bilans de Lurdo, Fantastique, Science Fiction, Monsterverse, Review, USA, Apple, Télévision, Romance

Série prenant place dans la continuité de Godzilla (2014) et liée au reste des films du Monsterverse (Kong : Skull Island, King of the Monsters, Godzilla vs Kong ainsi que la série animée Skull Island), Monarch est un programme Apple TV + en 10 épisodes d'une heure, confiée à Chris Black (un scénariste vétéran du petit écran, depuis Poltergeist jusqu'à Severance en passant par du Star Trek, Xena, Reaper ou encore Desperate Housewives) et Matt Fraction (scénariste de comics dont le travail a notamment été adapté par Disney pour la série Hawkeye).

Au programme, les origines du groupe Monarch, un peu de monstres, et beaucoup de drama familial pas forcément toujours très captivant...

Monarch - Legacy of Monsters, saison 1 (2023) :

Dans les années 1950, Bill Randa (Anders Holm), cryptozoologue, et Keiko Miura (Mari Yamamoto), une scientifique, allient leurs forces avec Lee Shaw (Wyatt Russell), un militaire, pour créer Monarch, et traquer le phénomène kaiju partout dans le monde. En 2015, un an après le retour de Godzilla, Cate Randa (Anna Sawai), institutrice de San Francisco traumatisé par cette catastrophe, part à la recherche de son père, Hiroshi (Takehiro Hira), employé de Monarch qui menait une double vie, et, traquée par Monarch, elle se découvre un demi-frère, Kentaro (Ren Watabe), ainsi qu'une nouvelle amie, May (Kiersey Clemons)...

Ce qu'on peut dire de la série, déjà, c'est que a) le budget est présent, merci Apple, et b), le titre ne ment pas sur la marchandise : "L'héritage des monstres" parle bien des conséquences psychologiques et humaines de la présence des kaijus, de la genèse de Monarch, et des traumatismes générationnels provoqués par tout ça (si l'on voulait être charitable, l'on pourrait même pousser la métaphore plus loin en parlant de métaphore "monstre"/"père indigne", et des conséquences sur les héritiers de ce dernier, mais bon...), etc.

Le problème, en fait, c'est que tout cela divise la série en deux chronologies distinctes : les années 50, centrées sur un trio plutôt sympathique de personnages adultes et professionnels, et qui relate les origines de Monarch... et l'année 2015, centrée sur un trio de jeunes assez agaçants, en colère, raides, et gentiment clichés (la caractérisation est assez médiocre, et ces acteurs trentenaires qui agissent tous comme des post-ados rebelles et immatures ont tendance à énerver). 

Deux époques qui sont liées par les monstres et par le personnage de Shaw (Wyatt Russell/Kurt Russell), qui est heureusement là pour donner un peu de charisme et de gravitas à tout ça, malgré les errances du scénario.

Des errances qui, de manière assez amusantes, touchent quasi-exclusivement le présent : l'écriture nous y présente constamment Monarch comme une organisation incompétente, amateure, et antipathique ; échoue à rendre sympathique ou attachante la jeune génération (je ne sais pas qui a eu l'idée de mettre en place un pseudo-triangle amoureux entre Kentaro, May et Cate, mais il y a là de quoi sérieusement se facepalmer) ; tente de faire passer Kurt Russell pour un semi-méchant le temps d'un épisode ou deux ;  télégraphie un peu trop tous les rebondissements de sa fin de saison ; rend les choses "trop faciles" à ses protagonistes (surtout vers la fin, comme si les scénaristes se sentaient obligés d'accélérer et de survoler les péripéties pour tout boucler à temps) ; et à chaque fois qu'elle commence enfin à créer une dynamique, un élan narratif, décide systématiquement de freiner des quatre fers pour du mélodrame familial, ou pour un épisode presque tout entier consacré à May (aïe).

Heureusement que Kurt Russell est là pour ancrer le tout dans quelque chose de plus intéressant, et aussi de plus émouvant, comme lorsqu'il retrouve Keiko (excellente Mari Yamamoto) en fin de saison.

Mais trop souvent, Monarch est malheureusement fidèle aux films de kaijus dont il est l'extension (en l'occurrence, le Monsterverse à l'américaine) : tant qu'il s'intéresse aux monstres et à l'univers qui les entoure, le programme est intéressant. Dès qu'il se concentre sur les humains, leurs relations, leurs traumatismes et leurs péripéties, il se prend les pieds dans le tapis et ennuie plus qu'il ne convainc.

Ce n'est pas inintéressant, notamment lorsque le tout creuse les origines de Monarch et ce qui y est lié, et le budget conséquent fait que le tout n'est pas désagréable à regarder, mais je dois bien avouer que, lassé par tous ces personnages immatures et imbuvables qui occupent une bonne moitié de la série, j'ai mis le visionnage en pause à la mi-saison, pour n'y revenir que bien plus tard. Ah, et pour ne rien arranger, je n'ai pas du tout accroché à l'illustration musicale du programme.

À regarder en connaissance de cause. 

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SEMAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : My Adventures With Superman, saison 1 (2023)

Publié le 18 Mars 2024 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Télévision, USA, HBO, Review, Action, Romance, Animation, Fantastique, Science Fiction, DC

Nouvelle version animée des aventures de Superman, My Adventures with Superman se veut une réinvention jeune et dynamique des personnages, à mi-chemin entre Smallville et Superboy : une série Adult Swim/HBO Max en 10 épisodes d'une vingtaine de minutes, à l'esthétique très animation japonaise, et qui s'avère une excellente surprise...

My Adventures With Superman, saison 1 (2023) :

Les aventures de Lois Lane, Clark Kent et Jimmy Olsen, tous trois jeunes stagiaires au Daily Planet, et qui tentent de se faire une place au sein de la rédaction du journal, alors même que des armes à la technologie étrange se répandent parmi les criminels de Metropolis et dotent ces derniers de capacités inexplicables...

Une série d'animation assez rafraîchissante, je dois dire, très sous influence asiatique (l'activation des pouvoirs de Superman, la première fois qu'il revêt son costume en mode magical girl, les expressions de Lois, le look de certains méchants, notamment Deathstroke), mais qui assume totalement son style graphique hybride pour proposer une relecture assez moderne (et diverse, époque oblige) de Superman et de ses ennemis.

Alors ça ne fonctionne pas toujours, sur le front de cette réinvention, avec notamment certains méchants franchement ratés - Deathstroke (qui ressemble à Raiden de Metal Gear Solid), le Parasite (en mode Kaiju moche), Mxyzptlk (qui ressemble à un personnage de DBZ) -, une volonté de tout lier à Superman (la technologie des armes est kryptonienne, ce qui rappelle fortement la manière dont le MCU a lié une grande partie des problèmes de son univers à Tony Stark) et à la Suicide Squad (encore et toujours Waller, ça fatigue à la longue), et un scénario un peu trop prévisible pour son propre bien (on devine tous les rebondissements bien à l'avance), mais dans l'ensemble, la série a la bonne idée de ne pas se prendre trop au sérieux.

Plutôt que de lorgner sur Smallville, MAWS propose ainsi donc quelque chose qui est plus proche de Superboy et d'Iron Man Armored Adventures (la série animée de 2009, produite en France, qui réinventait Tony Stark et son univers en mode ado et qui s'inspirait déjà pas mal de Smallville par certains aspects), avec notamment un shipping assez assumé entre Lois et Clark, shipping qui se concrétise rapidement, et qui permet aussi d'évacuer rapidement le problème de l'identité secrète de Superman.

Une initiative pertinente qui donne une dynamique assez intéressante entre Clark, Lois et un Jimmy conspirationniste, et qui permet de conserver un ton assez léger tout au long de ces dix épisodes.

Pour une première fournée, il y a là de quoi être satisfait : c'est globalement efficace, maîtrisé, bien doublé (même si la voix de Jack Quaid peut troubler, au premier abord, lorsque Clark parle avec la voix de Brad Boimler), et les quelques maladresses et choix créatifs discutables (l'illustration musicale, notamment, est vraiment faiblarde) ne sont pas forcément rédhibitoires.

C'est plutôt réussi, tout ça.

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Les bilans de Lurdo : Skull Island, saison 1 (2023)

Publié le 10 Mars 2024 par Lurdo dans Action, Aventure, Jeunesse, Netflix, Fantastique, Science Fiction, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, USA, Review, Monsterverse

Série d'animation jeunesse en huit épisodes d'une vingtaine de minutes, diffusée sur Netflix et chapeautée par Brian Duffield (scénariste d'un volet de la franchise Divergent, de The Babysitter, de Underwater, de Spontaneous, de Love & Monsters et de No One Will Save You - soit beaucoup de concepts forts, mais d'exécutions assez inégales), Skull Island se veut l'équivalent de Jurassic World : la Colo du Crétacé pour le Monsterverse : une déclinaison animée et inoffensive de l'univers de Kong et de Godzilla, pour les enfants, avec des personnages qui leur ressemblent et des monstres pas trop méchants...

Skull Island, saison 1 (2023) :

Dans les années 90, le navire de recherche de Charlie (Nicolas Cantu), de son père Cap (Benjamin Bratt), de son meilleur ami Mike (Darren Barnet), et du père de celui-ci (Yuki Matsuzaka), scientifique, est coulé par une créature marine peu de temps après avoir secouru Annie (Mae Whitman), une jeune sauvageonne aux poignets menottés. Naufragés sur Skull Island, une île mythique, ils y découvrent un écosystème improbable dominé par Kong, un gorille géant, et ils croisent le chemin d'Irene (Betty Gilpin) et de son équipe de mercenaires, là pour remettre la main sur Annie...

Production Studio Mir et Powerhouse Studios - tous deux habitués de Netflix, et qui donne au produit final une animation assez familière (bien que parfois inégale) - Skull Island est simple, mais rythmée : les personnages passent leur temps à fuir les monstres peuplant l'île et à tenter de s'échapper de cette dernière.

Pas vraiment le temps de réfléchir, donc, même si les personnages sont plutôt sympathiques, et pas trop mal écrits. On regrettera cependant que tous ne parlent que d'une même voix, une voix sarcastique et jamais trop sérieuse, que je qualifierais presque de Whedonesque : au bout d'un moment, entendre tous les protagonistes, qu'ils soient de jeunes ados, une sauvageonne, une botaniste, un marin aguerri ou des mercenaires bodybuildés, faire le même type de vannes, avoir le même type de réaction nonchalante, ou la même écriture un peu légère, peut lasser.

Ce qui explique probablement l'opinion de beaucoup de critiques outre-atlantiques, frustrés, sur la base des 5 ou 6 premiers épisodes, de ne pas voir assez de monstres, ou de devoir se farcir des personnages dont ils se contrefichent (en même temps, ce dernier point est un peu la norme de la majorité des films de kaijus...)

Pourtant, la façon dont les deux sous-intrigues - les adultes, les ados - sont liées et finissent par se retrouver n'est pas désagréable, l'utilisation de flashbacks ponctuels est inutile mais fonctionne tout de même, et dans l'ensemble, ça se regarde très bien. Mais c'est loin d'être parfait.

On pourra aussi reprocher à la série sa direction artistique assez laide au niveau des monstres : anthopomorphisés à outrance, les créatures ont quasiment toutes des designs peu inspirés (un bouledogue géant, une fourmi géante, un crabe géant, un crocodile géant, un Fumesec géant) ou totalement immondes (le Kraken), qui ne parviennent jamais à être mémorables. Et même Kong est beaucoup humanisé, physiquement parlant, plus proche d'un humain que d'un gorille dans ses mouvements, ses expressions, ses attitudes (un problème récurrent du Kong du Monsterverse, pas forcément aidé par le format animation, et par des proportions un peu trop changeantes).

Bref, une série pas exempte de défauts, certes, mais qui propose tout de même une déclinaison jeunesse du monde des kaijus tout à fait regardable et assez concise, réservant ses scènes d'actions les plus mémorables à ses derniers épisodes. On aurait pu se passer de la fin en cliffhanger, cela dit.

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Les bilans de Lurdo : Gen V, saison 1 (2023)

Publié le 9 Mars 2024 par Lurdo dans Comédie, Fantastique, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Science Fiction, Review, USA, Amazon, Drame, Action, Thriller, Télévision, Boys

Parce qu'aujourd'hui, on ne peut plus avoir de film ou de série sans qu'elle ne donne naissance à des spin-offs et à une franchise, voici donc Gen V, série dérivée de l'univers de The Boys, librement adaptée de plusieurs éléments du comic-book, et qui, pour faire simple, propose avec ses 8 épisodes d'une heure une déclinaison très... CW de l'univers de The Boys.

Gen V, saison 1 (2023) :

Traumatisée, à sa puberté, par la manifestation de ses pouvoirs hémokinétiques qui ont coûté la vie ses parents, Marie (Jaz Sinclair) n'a qu'un rêve : devenir une héroïne pour prouver à sa petite sœur qu'elle n'est pas une meurtrière. À son arrivée à l'université Godolkin pour superhéros, elle fait alors la connaissance d'Emma (Lizze Broadway), capable de rapetisser, d'Andre (Chance Perdomo) aux pouvoirs magnétiques, de Jordan (London Thor/Derek Luh), qui change de sexe à volonté, de Luke (Patrick Schwarzenegger), la vedette de l'école, et de sa petite amie Cate (Maddie Phillips), capable d'influencer autrui par le toucher. Mais rapidement, le suicide de Luke après avoir tué Richard Brinkerhoff (Clancy Brown), un enseignant réputé, plonge Marie et ses comparses dans une conspiration impliquant Vought International...

Et par CW, j'entends que les acteurs sont jeunes, relativement fades (ça joue globalement juste - certains sont inégaux, cela dit, mais j'y reviendrai - mais niveau charisme, ce n'est pas vraiment ça), et que les intrigues de la série incorporent une bonne dose de triangles amoureux, de fêtes, etc.

Pas suffisamment pour que ce soit vraiment un teen show, et la série conserve, de toute façon, toujours cette dose de provoc' graveleuse immature inhérente à la série-mère (ah ça, des pénis en gros plan et du gore, on y a droit), mais tout de même, on reste dans une déclinaison young and horny de The Boys, et les vétérans des comic-books penseront aussi aux Gen 13 d'Image, voire aux DV8, leur pendant trash, sexualisé et violent... 

Une fois ce postulat assimilé (heureusement, le programme conserve suffisamment de liens avec la série-mère pour ne pas s'enfermer dans une bulle qui serait rapidement lassante), on peut apprécier la série pour ce qu'elle est : un programme sympathique, qui permet d'ouvrir quelques voies latérales à cet univers, mais qui s'avère aussi bourré de petits défauts qui font qu'on ressort mitigé de cette saison 1.

À commencer par son personnage principal, Marie, coulée dans le moule de la strong black woman qui a dû faire face toute sa vie à l'adversité, mais souffrant malheureusement d'une caractérisation un peu multipolaire - un côté badass et cool (son look, son attitude, son caractère volontaire et indépendant), un autre côté petite fille innocente, naïve et traumatisée, un aspect ambitieux et prêt à tout pour arriver à ses fins, et, dans la seconde moitié de la saison, une facette de leader de son groupe.

Autant de directions qui auraient pu donner un personnage complexe et aux nombreuses facettes, mais qui manquent ici de subtilité (en même temps, on est dans un spin-off de The Boys, qui n'a jamais fait dans la subtilité), et qui s'ajoutent à l'interprétation parfois un peu trop intense de l'actrice, pour donner un personnage principal peu attachant ou intéressant.

D'ailleurs, en parlant de subtilité (ou plutôt de son absence), on pourrait mentionner aussi les métaphores balourdes qui entourent ces personnages principaux - Marie, qui s'en veut constamment, et dont le pouvoir découle directement de son automutilation, Emma et sa boulimie qui lui permet de changer de taille, Jordan qui peut changer de sexe à volonté et qui est "rejetée" par ses parents... autant d'éléments supposés servir de métaphores sur les difficultés des jeunes femmes face à la société, blablabla.

Sauf que tout ça est un peu noyé dans le graveleux (l'escalade du pénis géant, l'explosion du sexe du violeur, les gags récurrents sur les habitudes sexuelles de certains personnages secondaires), dans la continuité avec la série-mère (qui culmine dans l'arrivée de Homelander, dans le final), dans l'illustration musicale branchée (qui se calme un peu en cours de saison), dans du shipping pas très intéressant (la relation Emma/Sam paraît totalement catapultée) et dans les manigances de la maychante très maychante qui dirige en secret le projet Initiative The Woods dans les sous-sols.

Pris séparément, certains de ces éléments fonctionnent et sont même assez réussis, mais la mayonnaise globale ne prend que très moyennement, et plus la saison avance, plus le rythme de 8 épisodes impose des raccourcis et des facilités peu probantes (surtout quand plusieurs de ces épisodes dépassent à peine les 35 minutes) : la trahison de Cate tombe à plat, la visite dans son esprit est superficielle (même si ça fait plaisir de revoir Soldier Boy), la radicalisation de Sam et de Cate est précipitée, et toute la fin de la série (le dernier épisode et sa conclusion) donne un peu l'impression d'avoir été faite à l'arrache, avec une fin en queue de poisson visiblement liée à la prochaine saison de The Boys.

Bref. Pour résumer, cette saison 1 de Gen V m'a laissé sur ma faim, moyennement convaincu par le casting, frustré par le rythme de la narration, et honnêtement un peu lassé par la provoc facile de la franchise : ce n'est pas désastreux, et d'ailleurs ça a bien été accueilli par la critique et les fans (ce qui ne surprend pas forcément), mais ça aurait pu être meilleur et plus sympathique.

En l'état, c'est vite vu et vite oublié.

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Un film, un jour (ou presque) #1987 : Wonka (2023)

Publié le 8 Mars 2024 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Drame, Critiques éclair, Musique, Fantastique, Review, USA, UK, Jeunesse

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Wonka (2023) :

Willy Wonka (Timothée Chalamet), jeune magicien ambitieux désirant devenir un grand chocolatier, est confronté aux maniganges des membres du Cartel du Chocolat (Paterson Joseph, Matt Lucas, Mathew Baynton), qui, avec l'aide du chef de la police de la ville (Keegan Michael-Key), sont bien décidés à se débarrasser de ce concurrent aux sucreries si... fantastiques !

Un long-métrage anglais auquel personne ne croyait, du réalisateur de Paddington, et qui se retrouve un peu le postérieur entre deux chaises, tentant de s'établir comme une préquelle à Charlie et la chocolaterie... sans jamais vraiment répondre à la question : oui, mais quel Charlie ?

Car ce Wonka reprend ici des chansons du film de 1971, ainsi que ses Oompas Loompas, une partie de l'esthétique de celui de 2005, et bien sûr s'inspire de l'ouvrage de Dahl, pour proposer une préquelle en mode origin story du personnage de Wonka, un personnage ici bienveillant, sociable, optimiste et chaleureux.

On est donc assez loin du reclus excentrique, parfois insensible et émettant un jugement moral envers autrui, qu'il est dans le roman et dans les adaptations qui ont suivi. À la place, Timothée Chalamet incarne ici un chocolatier fantaisiste aux pouvoirs magiques et à la générosité exceptionnelle, un héros nettement plus lisse et gentil, ce qui se marie assez bien avec le ton général du film... et ce n'est pas forcément une mauvaise chose.

En effet, à ma grande surprise, Wonka fonctionne plutôt bien : le tout est particulièrement british, avec ce sens de l'absurde et cet humour si particulier qui font que l'univers de Wonka est à la fois hautement improbable, un peu artificiel, et gentiment décalé.

La direction artistique y est pour beaucoup : les décors, les costumes, les maquillages, tout cela se marie efficacement, et crée une ambiance ludique et magique parfaite pour un film sorti en décembre.

Musicalement, si Joby Talbot produit un score efficace, les chansons sont plus inégales - elles s'inscrivent cependant assez bien dans la continuité de l'univers Wonka, et les acteurs s'en tirent plutôt honorablement, eux aussi.

Reste que le tout est très carré et, encore une fois, assez lisse : les acteurs s'amusent, Hugh Grant est mémorable, certaines scènes sont très jolies (la danse sur les toits, avec les ballons), mais au final, c'est très sage, et ça perd un peu en efficacité dans la dernière ligne droite, alors que Wonka et ses compères tentent de faire un casse sur une réserve de chocolat conservée sous une cathédrale surveillée par Mr. Bean et son armée de moines accros au cacao.

Cela dit, en visionnant ce Wonka, je n'ai pas pu m'empêcher de repenser au Jingle Jangle de Netflix : même genre de production, de spectacle, d'histoire, d'esthétique, d'univers légèrement décalé, etc... sauf que Wonka est nettement plus homogène et maîtrisé de bout en bout, et rien que pour ça, c'est déjà nettement plus agréable.

3.75/6

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Un film, un jour (ou presque) #1986 : Les Trolls 3 (2023)

Publié le 7 Mars 2024 par Lurdo dans Comédie, Aventure, Animation, Action, Jeunesse, Cinéma, Dreamworks, Fantastique, Musique, USA, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Les Trolls 3 (Trolls Band Together - 2023) :

Parce que son frère Floyd (Troye Sivan) a été enlevé par Velvet (Amy Schumer) et Veneer (Andrew Rannells), deux pop-stars sans talent qui exploitent la magie de Floyd pour trouver le succès, Branch (Justin Timberlake) accepte de partir à l'aventure pour réunir ses frères John Dory (Eric André), Spruce (Daveed Diggs) et Clay (Kid Cudi), et secourir Floyd. En chemin, Poppy (Anna Kendrick) se découvre une sœur cachée (Camila Cabello), et les cinq frères reforment BroZone, leur boy-band d'autrefois...

Après un premier opus médiocre, un second opus encore pire, et plusieurs épisodes spéciaux de Noël et séries animées, revoilà les Trolls au cinéma, et... je refuse de croire qu'il y a une véritable demande pour cette franchise animée frénétique, vide au possible, qui se contente de recycler de vagues bribes de chansons connues pour les mélanger et en faire des morceaux musicaux dansés de quelques dizaines de secondes, qui ponctuent un récit simpliste et cousu de fil blanc.

En fait, c'est bien simple, par moments, Trolls me fait l'effet d'être Génération Tik-Tok : le film, avec en prime une esthétique certes techniquement aboutie, mais ultra-saturée et hideuse (certains personnages ressemblent à du Docteur Seuss, d'autres à des Muppets, sans aucune cohérence interne) et brouillonne à l'écran (ça remue partout, il n'y a que rarement un point focal à l'image).

Alors après, on va dire que je suis un vieux con qui ne comprend rien et que ce n'est clairement pas un film fait pour ma génération, et oui, mais d'un autre côté, les parents qui ont la nostalgie des boybands des années 90 tels que décrits et référencés ici, ils ont mon âge, et je doute qu'ils trouvent ce Trolls particulièrement supportable.

Enfin bref.

2/6 

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Un film, un jour (ou presque) #1983 : Madame Web (2024)

Publié le 4 Mars 2024 par Lurdo dans Action, Marvel, Sony, Cinéma, Critiques éclair, Thriller, Fantastique, USA, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Madame Web (2024) :

Orpheline dont la mère est morte dans des circonstances mystérieuses en Amazonie, Cassandra Webb (Dakota Johnson), ambulancière new-yorkaise, se découvre un jour des pouvoirs étranges de clairvoyance, qui l'amènent à protéger Julia Cornwall (Sydney Sweeney), Anya Corazon (Isabela Merced) et Mattie Franklin (Celeste O'Connor), trois adolescentes menacées par un mystérieux homme-araignée - Ezekiel Sims (Tahar Rahim), responsable de la mort de la mère de Cassie, et hanté par une vision prémonitoire des trois jeunes femmes en train de le tuer, dans le futur...

Production Sony faisant depuis sa sortie l'objet de toutes les moqueries et les critiques assassines, Madame Web est le spinoff le plus récent du Spiderverse par le studio, adaptant un personnage tertiaire des comics du Tisseur, pour en faire un métrage "à l'ancienne", comprendre par là qu'on dirait une adaptation superhéroïque des années 90-00, un peu approximative et qui n'assume que moyennement ses liens avec les super-héros costumés.

Le film se résume en effet à "une trentenaire cynique et sarcastique aux dons de clairvoyance tente d'empêcher un méchant de tuer trois adolescentes insipides et agaçantes", un postulat de quasi-slasher à la Destination finale où les seuls personnages costumés sont le méchant (vêtu d'un costume de Spidey noir et rouge probablement trop travaillé pour fonctionner) et les quatre héroïnes le temps de brèves visions de quelques secondes.

Alors est-ce que ça en fait pour autant le désastre dont les réseaux sociaux se moquent en long, en large et en travers ? Non, pas forcément. Ce n'est pas un bon film, certains dialogues sont laborieux, les postiches et couleurs capillaires ne sont pas convaincants, le toutéliage avec Spidey (le collègue de Cassandra est Ben Parker, qui devient oncle pendant le film) est forcé, le script est assez mécanique et prévisible, la post-synchro bancale trahit un film retravaillé en post-production, et de manière générale, ce métrage de SJ Clarkson (réalisatrice de tv, notamment sur Jessica Jones et Defenders, dont le style ne me convainc guère habituellement) ressemble à un pilote de série télévisée - et en a les ambitions.

C'est très médiocre, simpliste, le placement produit Pepsi fait pitié, et je reste persuadé que le casting de Dakota Johnson était une erreur dans ce rôle principal, mais un peu comme pour Morbius, le buzz négatif du Web a pris le dessus sur la réalité du métrage (c'est regardable, ça va droit au but et j'ai vu bien pire), au point de paraître assez toxique, avec un peu de recul.

2.5/6 

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Les bilans de Lurdo : Loki, saison 2 (2023)

Publié le 3 Mars 2024 par Lurdo dans Loki, Comédie, Critiques éclair, MCU, Disney, Marvel, Fantastique, Science Fiction, USA, Review, Télévision, Drame

J'avais trouvé la saison 1 de Loki, chapeautée par Michael Waldron, assez ludique et divertissante, avec une esthétique rétro intéressante, des rebondissements inattendus, des caméos amusants, un mystère global intrigant, le tout articulé autour d'une romance improbable mais qui fonctionnait plutôt bien.

Malheureusement, la saison 2, confiée à Eric Martin (un collègue de Waldron et seul scénariste de la saison 1 à remettre le couvert), n'a plus rien de tout cela, et s'avère une déception assez conséquente...

Loki, saison 2 (2023) :

Loki réalise qu'il est désormais capable de passer d'époque en époque (sans toutefois pouvoir contrôler ce phénomène) et que nul au TVA ne se souvient de lui. Problématique, d'autant que le Cœur temporel, qui permet d'empêcher la destruction du multivers, est défaillant, et qu'il faut le réparer au plus vite, avec l'aide d'OB (Ke Huy Quan), ingénieur spécialiste du TVA...

Une déception qui se traduit à l'écran, pour faire simple, par 4 ou 5 épisodes d'un surplace assez problématique, bourré de technoblabla nébuleux à peine compréhensible et inutile, et qui voit les personnages passer le plus clair de leur temps dans le TVA, à répéter qu'il faut sauver l'univers, qu'il faut réparer le Cœur, qu'ils ne savent pas comment faire, etc, etc, etc. 

C'est trop souvent bavard, ça ronronne beaucoup trop, ça sous-exploite les trois quarts de la distribution (la production semble ne plus vraiment savoir que faire de Wunmi Mosaku, de Gugu Mbatha-Raw et de Sophia Di Martino), et ça se complaît dans son esthétique, au point d'avoir l'impression, parfois, qu'elle remplace la substance de la série et sert de béquille à la production (ah, et si c'est bien filmé, ça semble aussi l'être pour de grands écrans, tant les plans très larges ont souvent tendance à réduire les personnages à l'état de silhouettes lointaines).

Ajoutez à cela un manque cruel d'émotion (la romance Sylvie/Loki n'est plus, et tous les personnages sont réduits à débiter de l'exposition et à être coincés dans une boucle temporelle prévisible), et un Jonathan Majors à l'interprétation parfois un peu trop caricaturale, et voilà, une saison laborieuse, dont on sent clairement passer les 5 premiers épisodes au ralenti.

D'autant que le tout culmine en un gros reboot prévisible à l'épisode 5, qui rend caduque et inutiles les quatre épisodes précédents (ou presque). On sent bien que l'objectif de tout ça est d'amener Loki à une prise de conscience, à se transcender et à faire le sacrifice ultime pour sauver l'univers, mais, dépourvue de substance émotionnelle, cette rédemption tombe un peu à plat, pas aidée par une direction artistique globalement assez claustrophobique, jaunâtre, déprimante...

Le contraste est alors d'autant plus violent avec le dernier épisode, qui retrouve un sens du fun et une grandiloquence spectaculaire pas inintéressant, le temps d'offrir à Loki la fin qu'il mérite.

Mais c'est trop tard : toujours très travaillée visuellement, mais désormais ronflante, bavarde, brouillonne et un peu inutilement prétentieuse tant elle se prend au sérieux, la deuxième saison de Loki tombe presque totalement à plat, malgré quelques fulgurances çà et là.

Vraiment frustrant et très laborieux.

 (bilan Marvel/DC mis à jour !)

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Les bilans de Lurdo : Sandman, saison 1 (2022)

Publié le 2 Mars 2024 par Lurdo dans Télévision, Les bilans de Lurdo, Review, USA, UK, Critiques éclair, Fantastique, Horreur, Thriller, Netflix

Adaptation en 10 épisodes (+ 1 épisode bonus partiellement animé, d'ailleurs probablement le meilleur et le plus homogène de la série) des comic-books de Neil Gaiman, The Sandman se veut un portage à l'écran fidèle à l'œuvre originale, puisque chapeauté par Gaiman lui-même, par David Goyer (aïe), par un producteur/scénariste de Grey's Anatomy et du premier Wonder Woman (re-aïe) et écrite par un paquet de scénaristes pour la plupart inexpérimentés (ou provenant de Grey's ou de The Catch, aïe aïe aïe).

Ce qui explique probablement pourquoi, malgré une direction artistique très travaillée, le produit fini est aussi mitigé...

Sandman, saison 1 (The Sandman, season 1 - 2022) :

Maître du monde des rêves, Morpheus (Tom Sturridge) tombe dans le piège d'un sorcier humain (Charles Dance) et passe ainsi plus d'un siècle en captivité. À son évasion, il retrouve un monde des rêves en ruines, laissé à l'abandon, ses nombreux habitants éparpillés, et il apprend que les outils de sa fonction lui ont été dérobés : il part alors à leur recherche, emprunt d'une colère et d'une misanthropie toujours plus présentes...

Produite au terme d'un development hell conséquent, qui a vu le projet passer du grand écran au petit écran, la saison 1 de The Sandman a été globalement assez bien reçue par les critiques américaines... mais je dois avouer que j'ai été franchement déçu par le tout.

En réalité, il est compliqué de vraiment exprimer ce qui ne fonctionne pas dans l'approche de la série... c'est un ressenti partiellement subjectif, une impression d'adaptation mécanique limitée par le budget et par le talent des personnes impliquées (Gaiman n'a pas écrit un scénario de sa série en solo), et qui trop souvent, se contente de recopier fidèlement la version papier avec raideur et distance... sans parvenir à en retranscrire l'essence onirique si particulière.

En même temps, était-il seulement possible d'adapter l'œuvre originale à un format télévisuel, qui plus est sur Netflix, et en coupant tous ses liens avec l'univers DC comics, sans la dénaturer fortement ?

Et je ne parle pas là du cahier des charges Netflix en matière de représentativité ethnique et sexuelle, une représentativité partiellement héritée du comic-book (et de Gaiman, dont le mot d'ordre pendant le casting, était, de son propre aveu, "est-ce que le fait que le personnage soit blanc et/ou un homme dans la bd est important ? Non ? Alors on change."), mais poussée ici dans ses retranchements de manière très mécanique (c'est bien simple, à part le Sandman et Fiddler's Green, tous les personnages présents sur l'affiche ci-dessus ont été gender-swapped, race-swapped, et/ou sont LGBTQ+) et dont l'épisode 11 semble se moquer un peu (au travers du personnage de Madoc, pseudo-féministe, qui exige de manière pétulante que l'adaptation de son roman soit produite avec 50 % de femmes et de personnes de couleur devant et derrière la caméra - ce qui est peu ou prou le modus operandi Netflix, sous couvert d'égalité des chances).

Certes, ce cahier des charges est balourd au possible, et l'on se retrouve, de manière assez récurrente, avec un Sandman pas très doué ou intelligent, qui passe tout son temps à se faire remettre en place ou à se voir expliquer la vie par des strong black women... mais c'est Netflix, on commence à être habitués.

Non, ce qui est plus compliqué à adapter, en fait, c'est la forme narrative de la bande dessinée, qui pouvait alterner les récits plus longs avec des récits unitaires plus mélancoliques ou philosophiques. Une dualité quasi-anthologique qui faisait fréquemment passer le personnage-titre au second plan des récits, et qui se retrouve ici plus ou moins bien retranscrite, puisque l'adaptation assez fidèle à la structure des bandes dessinées fait que les 5 premiers épisodes sont ainsi consacrés au Sandman, à sa libération, et à sa tentative de retrouver ses possessions perdues... avant de basculer vers un hybride d'épisodes unitaires et d'adaptation du second arc du comic-book.

Et le sort réservé au Corinthien (Boyd Holbrook, dans un rôle présenté très tôt, en filigrane, comme le Big Bad de la saison, une menace, un cauchemar/tueur en série échappé du monde des rêves, vénéré par la communauté des tueurs en série... et qui finit évacué en manière honteuse en fin de saison, après avoir été notamment éclipsé tout du long par d'autres personnages, et notamment par John Dee/David Thewlis, excellent) est assez emblématique de la bataille constante que se livrent, dans cette série, les forces du récit original, de son aura mystique et onirique, de ses concepts improbables et de son décalage typiquement gaimaniens, opposées au formatage d'une adaptation télévisuelle modernisée, étriquée et parfois techniquement approximative.

En effet, si la direction artistique est intéressante et travaillée, la post-synchro de la série est assez mauvaise, l'image est immonde (pour une raison incompréhensible, toute la série est délibérément filmée avec un format d'image légèrement étiré dans le sens de la hauteur, une décision créative agaçante jamais justifiée, et dont Gaiman et compagnie ont du mal à expliquer les motifs), les effets numériques sont inégaux, les incrustations sur fond vert flagrantes et bancales...

L'écriture est, elle, très variable, avec des épisodes plutôt bons (notamment les épisodes 5 - un huis-clos dans un diner - et 6 - deux mini-récits sur le thème de la mort -, ou encore l'épisode 11), pas mal d'éléments sous-développés (qui semblent uniquement là pour faire "comme dans le comic-book") et d'autres passages qui font grincer des dents (tout ce qui concerne Johanna Constantine paraît particulièrement forcé, y compris l'interprétation de Jenna Coleman, et tout ce qui tourne autour de la convention de serial killers tombe à plat, avec de l'humour qui fait lever les yeux au ciel)...

De manière globale, une fois que la série adapte le second arc du comic book et se consacre à Rose Walker, le niveau retombe un peu, Morpheus passe largement au second plan, et la série préfère se consacrer au personnage de Rose, à son parcours, à ses proches, à sa nouvelle "famille" excentrique, etc.

Autant d'éléments qui passent nettement mieux sur papier, dans le cadre d'une série écrite par un Anglais et ne se prenant pas forcément toujours au sérieux, que sur le petit écran, qui manque totalement de la finesse, du recul, et du style nécessaires pour créer cette réalité improbable.

C'est peut-être ça, le vrai problème de cette adaptation de The Sandman : un manque de style, de vision et de personnalité. En confiant cette série a une poignée de scénaristes américains et à des réalisateurs de télévision, la série peine à imposer sa marque et ressemble trop souvent à une adaptation servile et formatée, ne cherchant jamais à transcender le matériau de base pour son passage au petit écran, si ce n'est de manière superficielle et complaisante.

Ça perd une grande partie de son charme, ça paraît un peu bordélique, et c'est peu ou prou ce à quoi je m'attendais de la part de Netflix, en fait... 

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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

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Un film, un jour (ou presque) #1982 : Justice League - Crisis on Infinite Earths, part 1 (2024)

Publié le 1 Mars 2024 par Lurdo dans Animation, Action, DCU, DC, Science Fiction, Fantastique, Jeunesse, Critiques éclair, Review, USA, Cinéma

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Justice League - Crisis on Infinite Earths, part 1 (2024) :

Alors que l'androïde Amazo (Nolan North) sème le chaos à Metropolis, forçant Flash (Matt Bomer), Batman (Jensen Ackles), Superman (Darren Criss) et d'autres héros à créer la Justice League, une menace bien plus importante plane sur le multivers, incitant le Moniteur (Jonathan Adams), un observateur omnipotent, à réunir les plus grands héros de toutes les dimensions...

Encore une histoire de multivers, encore une adaptation (très libre) de la Crisis de Wolfman et Pérez, ici centrée totalement sur la relation Barry Allen/Iris West, et sur leur vie, narrée de manière déconstruite, depuis leur rencontre jusqu'à leurs vieilles années, en passant par leur mariage, la création de la Justice League, etc.

Ce qui donne une structure assez décousue, voire bordélique, qui s'attarde sur de longs segments pas forcément probants (le Crime Syndicate, Amazo et Luthor, etc), et passe en avance rapide sur d'autres éléments de récit, pour arriver, à mi-parcours, à la Crise en elle-même, et à la réunion de multiples héros par le Moniteur et Harbinger (qui, ici, est Kara).

C'est forcément frustrant et incomplet (puisque ce n'est que la première partie sur trois), ça tente de faire dans le mélodrame et l'émotion vers la fin, quand tout le monde est réduit en poussière façon Thanos, mais ça ne fonctionne pas vraiment, c'est assez mou, c'est redondant et ça semble parfois souffrir d'un budget animation un peu moindre que d'habitude.

2.5/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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