Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
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Jackpot ! (2024) :
En 2030, dans un monde en crise où une grande loterie peut faire de vous un milliardaire - si vous parvenez à survivre jusqu'au coucher du soleil, après l'annonce du résultat -, Katie Kim (Awkwafina), une actrice au chômage, devient la nouvelle gagnante. Mais pour rester en vie, elle ne peut compter que sur Noel (John Cena), un garde du corps qui lui a proposé ses services... alors même que toute la ville de Los Angeles est à leurs trousses.
Mouais. Une loterie improbable mâtinée de Purge, réalisée par Paul Feig, et qui, très honnêtement, repose entièrement sur un rythme qui se veut frénétique, sur les improvisations de sa distribution, et sur le duo Awkwafina/Cena.
Le problème, c'est que ça reste un film de Paul Feig, et que le bonhomme reste peu à l'aise dans l'action.
Résultat : comme le script est un véritable gruyère sous-développé (les personnages autres que principaux sont sous-développés, les motivations de chacun sont sous-développées, la logique interne est sous-développée, le monde dystopien présenté est sous-développé et un peu anachronique, la satire de Los Angeles, de la Californie et de la quête de célébrité est anémique) et que Feig peine à maintenir le rythme (pensé comme une grosse course-poursuite de 100 minutes, le film trouve pourtant le temps de faire de grosses pauses pour des échanges plus "dramatiques" entre les personnages, pas forcément utiles ou bien dosés), il échoit aux acteurs de rendre le tout intéressant.
Cena et Awkwafina font de leur mieux, on ne peut pas le nier... mais ils font du Cena et de l'Awkwafina, rien de plus. Les improvisations de tout le monde sont inégales, Simu Liu fait un méchant honorable mais assez cliché, les personnages secondaires agacent, bref... je ne sais pas.
Contrairement aux autres films de Feig, c'est suffisamment court pour ne pas devenir soporifique, et ça fonctionne par intermittence, mais c'est loin d'être formidable, et ça donne l'impression d'un métrage inabouti, pensé sur un coin de table et (hormis sur le plan des cascades) tourné sans beaucoup plus d'efforts (il n'y a qu'à voir tous les faux raccords) pour une plateforme de streaming (Amazon, en l'ocurrence).
3/6 (pour le duo principal, mais en réalité, ça vaut un peu moins)
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La saison 3 de The Boys était pour moi l'occasion de prendre conscience d'une certaine lassitude que je ressentais vis à vis du programme et de son écriture trop "facile" (de la provoc gratuite, du gore, un propos politique souvent résumé à un calque de la réalité américaine avec quelques noms modifiés, des thématiques balourdes) ; des défauts que l'on retrouvait dans la première saison du spin-off Gen V... et qui sont toujours aussi présents dans cette saison 4, une saison de mise en place (pour ne pas dire de surplace) pour l'ultime saison 5 de la série.
The Boys, saison 4 (2024) :
La campagne électorale touche à sa fin, et Victoria Neuman (Claudia Doumit) va être élue vice-présidente des USA début janvier : une date butoir pour les Boys comme pour Homelander et Vought, qui mettent en place un grand plan visant à garantir l'accession au pouvoir de la politicienne... quoi qu'il en coûte.
À nouveau huit épisodes de 55 minutes, pour une saison globalement en demi-teinte, qui a pour thématique principale "les erreurs et regrets liés au passé", notamment du côté des Boys.
Annie refuse d'assumer son héritage de Starlight, et est confrontée à Firecracker, une superhéroïne alt-right/MAGA revancharde maltraitée par Annie durant leurs jeunes années, et qui rend publique l'avortement de cette dernière ; Frenchie retrouve Colin, un ex dont il a tué toute la famille durant l'une de ses missions ; Kimiko croise le chemin d'une autre victime du réseau terroriste qui l'avait enlevée ; Hughie doit gérer l'AVC de son père (excellent Simon Pegg) et le retour dans leur vie de sa mère (Rosemarie DeWitt), partie depuis bien longtemps ; Butcher, victime d'une tumeur cérébrale, est hanté par des visions de sa femme et d'un collègue barbouze (Jeffrey Dean Morgan), sorte de dualité ange/démon qui influence toutes ses actions... et même du côté des Supes, les scénaristes insistent sur ce schéma narratif, avec par exemple Homelander qui retourne dans le laboratoire où il a grandi pour se débarrasser des scientifiques de Vought, ou A-Train qui rejoint le camp du bien, après notamment avoir tourné un film sur son origin story...
Mais au delà de cette thématique et de ses conséquences sur les personnages, le souci, c'est que la saison ronronne beaucoup.
On sent les scénaristes se plier en quatre pour coller à l'actu (de manière toujours plus forcée et artificielle : la satire, ça ne peut se limiter à prendre une news récente et à y insérer les noms des personnages, de Vought, ou que sais-je encore), ou du moins pour essayer d'y coller (honnêtement, toutes les vannes sur le MCU, ses diverses phases, etc, elles ont au moins un an de retard) ainsi que pour pousser le bouchon toujours un peu plus loin (arrive cependant un moment où trop de violence et de provocation finissent par désensibiliser le spectateur - ça n'a plus grand effet), mais dans l'ensemble, la saison peine à proposer un tout vraiment homogène et efficace.
Pourtant, on a droit à plein de choses : une fausse bande-annonce avec Will Ferrell, une convention alt-right conspirationniste, un remake de Human Centipede, une Bat-mitzvah qui dégénère, une pieuvre doublée par Tilda Swinton, Homelander on Ice, la Comicon de Vought, une soirée BDSM chez Tek-Knight, des animaux de ferme dopés au V, un coup d'état le 6 janvier, une métamorphe surpuissante, etc.
Mais un bon paquet d'éléments semblent forcés : tout ce qui touche à Kimiko et Frenchie tombe à plat, séparant le duo pour le faire se retrouver in fine, et faisant disparaître Frenchie durant tout un épisode ; la révélation sur la nature réelle de Kessler, le collègue barbouze de Butcher, est télégraphiée ; et puis il y a Sage (Susan Heyward), une nouvelle membre des 7, supposément la "personne la plus intelligente de la planète".
Difficile à mettre en image pour les scénaristes, qui se contentent donc de la faire manigancer de manière plus ou moins évidente, de la faire disparaître de la série pendant un temps, et de la faire revenir ensuite à la fin avec un "j'avais tout prévu, c'était mon plan génial depuis le début" qui ne convainc pas franchement.
Dommage, parce que l'actrice est efficace, tout comme Valorie Curry (déjà vue dans The Tick, entre autres), qui campe une Firecracker détestable à souhait.
Mais bon, voilà. Les fans de The Boys adoreront (sauf s'ils se reconnaissent un peu trop dans ce que satirise pataudement la série), et je reste mitigé - ça se regarde, c'est bien produit, tout le monde s'amuse, mais il est temps que le programme touche à sa fin, car réutiliser toujours les mêmes grosses ficelles pour que Homelander épargne ses ennemis, ou que les Boys échouent par pure incompétence, ça va un certain temps.
Et la provoc gratuite (ainsi que le recours systématique au raccourci sexualité déviante=méchant pervers, très américain)ne parvient plus à camoufler les faiblesses d'une écriture qui se croit plus maline qu'elle ne l'est vraiment.
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Mon Espion 2 : Mission Italie (My Spy The Eternal City - 2024) :
Désormais agent de bureau, JJ (Dave Bautista) tente d'élever Sophie (Chloe Coleman), devenue adolescente rebelle, et de gérer sa scolarité. Quand le chœur auquel elle appartient remporte un voyage scolaire en Italie, JJ s'empresse de se proposer pour accompagner sa fille... mais sur place, les voilà pris dans une sombre affaire de prise d'otages qui va tout chambouler.
Le premier My Spy était une comédie d'espionnage particulièrement anecdotique, voire médiocre, qui sous-exploitait ses personnages secondaires, et dont l'intérêt reposait principalement sur la relation sympathique entre Batista et la petite Chloe Coleman.
Pour ce deuxième volet ("back by popular demand", apparemment), produit cette fois-ci pour Amazon, on prend les mêmes et on recommence, en envoyant tout le monde en Italie... pour quelque chose de tout aussi mollasson et de quelconque.
Suite oblige, le métrage laisse plus de place aux personnages féminins (Coleman, Kristen Schaal, Anna Faris), tous plus efficaces et compétents que JJ, et à Ken Jeong, déroulant une intrigue cousue de fil blanc, aux personnages souvent sous-développés (Flula Borg, notamment), aux idées puériles (les oiseaux d'attaque qui se font tailler en pièces), aux vannes graveleuses, et à la bande originale générique et insipide, composée par le fils du réalisateur/scénariste.
Ce n'est pas un désastre absolu, les acteurs restent sympathiques, et ils auront eu droit à des vacances en Italie, mais bon, j'ai trouvé ça en dessous du premier, et le tout est assez typique du film pour plateforme de streaming.
2/6
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Space Cadet (2024) :
Passionnée d'espace, Tiffany "Rex" Simpson (Emma Roberts) a toujours rêvé d'aller visiter les étoiles... mais elle est une party girl/barmaid en Floride. Lorsque sa meilleure amie Nadine (Poppy Liu) falsifie le CV de Rex, cependant, cette dernière se retrouve acceptée au sein du programme de formation des astronautes de la NASA, aux côtés d'autres candidats ultra-motivés (Desi Lydic, Kuhoo Verma, Yasha Jackson, Andrew Call, Josephine Huang...). Et contre toute attente, tout en tentant de préserver la supercherie, la jeune femme trouve là la réponse à ses aspirations, sous le regard un peu incrédule de Pam (Gabrielle Union) et Logan (Tom Hopper), les directeurs du programme...
Une comédie Amazon/MGM qui lorgne un peu sur La Revanche d'une blondein space, mais sans en avoir le charme, la maîtrise ou l'écriture de ce modèle : tout est un peu trop caricatural, tout est un peu trop immature, superficiel, ça surjoue gentiment pour s'aligner sur ce ton et cette approche un peu trop forcés, et au final, le budget (les intérieurs des vols spatiaux, aïe), la direction artistique clinquante et les choix d'écriture improbables font que le tout ressemble souvent à un téléfilm Disney Channel, avec ce que ça comporte de message girl power et la science c'est trop cool, les filles.
Rien n'est crédible, c'est prévisible de bout en bout, assez quelconque, un peu trop long, mais bon, je suppose que si l'on regarde le tout sans s'attendre à autre chose, ça passe, notamment parce que la distribution est sympathique.
2.5/6
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Adaptation libre/réinvention de Mr. & Mrs. Smith, le film de 2005 avec Angelina Jolie et Brad Pitt, cette série Amazon chapeautée par Francesca Sloane et Donald Glover propose une approche bien différente du côté actioner décomplexé du long-métrage : ici, on est plus dans une comédie romantique indépendante qui utilise l'espionnage comme métaphore d'une vie de couple, avec ses épreuves, ses coups durs et ses échecs...
Au programme, donc, huit épisodes de 45-60 minutes, pour un résultat pas inintéressant, mais possiblement handicapé par le format global de la série.
Mr. & Mrs. Smith, saison 1 (2023) :
Recrutés par une mystérieuse agence, "John" (Donald Glover) et "Jane" (Maya Esrkine) sont placés dans une somptueuse maison new-yorkaise, où ils sont supposés se faire passer pour un couple marié. Rapidement, cependant, John et Jane tombent amoureux, alors que les missions les plus complexes se succèdent...
Un accueil critique assez enthousiaste, un accueil public plus sévère ("c'est nul, ça ne ressemble pas au film, ce n'est pas sexy, ce n'est pas spectaculaire, ce n'est pas un blockbuster glamour !"), pour une série effectivement un peu frustrante, mais pas pour ces raisons basiques.
Déjà, il faut admettre qu'en théorie, la série évolue sur un terrain bien balisé : pas uniquement par le film, mais aussi par des séries comme The Americans, et autres. Sauf qu'ici, les titres de chaque épisodes sont assez clairs : premier rendez-vous, deuxième rendez-vous, premières vacances, thérapie, infidélité, rupture - la série assume pleinement son côté drame relationnel d'abord, série d'espionnage ensuite.
Malheureusement, huit épisodes de moins d'une heure, qui tentent de concilier romance d'un côté, et espionnage dynamique et pétaradant de l'autre, ce n'est pas forcément assez. Du moins, pas de la manière dont ils sont structurés ici.
Mr. & Mrs. Smith nous propose en effet une saison coupée en deux sur le plan relationnel : première moitié, la rencontre, la première fois, le bonheur, les nouveaux amis ; deuxième moitié, les disputes, la jalousie, la thérapie, la séparation, etc. Et la première moitié de saison est assez agréable, en fait : la relation Glover/Erskine fonctionne bien, les deux acteurs ont une bonne alchimie, et ils sont excellents dans l'action comme dans la romance balbutiante et l'espionnage pas très compétent.
Mais lorsque la seconde moitié arrive, les défauts que l'on pouvait percevoir en filigrane dans les premiers épisodes deviennent de plus en plus flagrants. Très tôt, en effet, on a l'impression d'un passage en avance rapide de la relation John/Jane... des ellipses, des raccourcis narratifs, des hors-champs, des réactions un peu artificielles (Jane qui trouve Paul Dano "sexy", juste histoire d'insérer une dose de jalousie dans le scénario) : cette impression est décuplée à partir de l'épisode 5 (un épisode au demeurant assez efficace, avec une mission d'extraction d'un Ron Perlman capricieux et intenable - qui tient lieu ici d'enfant à superviser pour le couple), qui effectue une sorte de bascule plus sérieuse.
C'est le début des complications pour la série, qui accélère alors dans la désintégration du couple Smith, raconte leurs missions en flashbacks résumés (sous le prétexte d'une séance de thérapie avec Sarah Paulson), et surligne au maximum les traits principaux de la caractérisation des personnages, jusqu'à les rendre relativement antipathiques. Jane, notamment, qui est présentée dès le début de la série comme, entre autres, froide, distante, manipulatrice, fermée et ambitieuse, est désormais réduite à ces seules caractéristiques, assez caricaturales (là où le personnage de Glover, naturellement plus cool, s'en sort mieux).
Entre cette caractérisation déséquilibrée, ce rythme incertain, ce ton plus négatif et les disputes qui se multiplient (ça s'insulte, ça se critique ouvertement, etc, le tout au premier degré), la seconde moitié de la saison s'avère donc nettement plus désagréable, d'autant que les raccourcis narratifs employés ici ou là (et déjà présents dans la première moitié de saison, mais globalement atténués par le côté romance et missions internationales) empêchent le spectateur de vraiment adhérer pleinement à l'évolution de ce couple dont il n'a finalement vu qu'une fraction de la vie privée et professionnelle, une évolution qui... sonne faux.
Et puis arrive l'épisode final, qui retrouve le côté dispute domestique avec des armes en tout genre du film de Pitt/Jolie - et ça fonctionne bien, avec pas mal d'action bien menée... mais le dénouement téléphoné déçoit un peu (y compris le cliffhanger final en mode Butch Cassidy et le Kid) et l'absence totale d'hésitation de John et Jane quand vient le moment de s'éliminer mutuellement contraste violemment avec la plus grosse partie de leur relation durant la saison.
En somme, je reste mitigé positif, et je suis persuadé que si la série avait plus pris son temps, avait duré 10 ou 12 épisodes, avec plus d'épisodes quasi-unitaires centrés sur la mission plutôt que sur la métaphore vie de couple/espionnage, le tout aurait bien mieux respiré, et l'évolution des personnages aurait paru bien plus naturelle.
En l'état, ce n'est pas désagréable, ça se regarde assez vite, mais il reste quelque chose de frustrant et d'inabouti dans l'écriture.
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Je l'admets sans problème : je ne suis pas du tout familier des jeux Fallout, au-delà d'une vague connaissance de l'univers et du ton général de la franchise. C'est donc avec une certaine curiosité, mais aussi sans à priori, que je découvre cette nouvelle série Amazon en 8 épisodes de 60 minutes environ, chapeautés par Jonathan Nolan, qui a déjà fait ses preuves sur les séries Person of Interest et Westworld, par la coscénariste du reboot de Tomb Raider et de Captain Marvel, et par l'un des scénaristes et producteurs principaux de Portlandia (histoire d'assurer le côté satirique du tout ?).
Fallout, saison 1 (2024) :
Dans un futur rétro-postapocalyptique, Lucy (Ella Purnell) est contrainte de quitter le bunker collectif où elle vivait en communauté, à la recherche de son père (Kyle MacLachlan), enlevé par Moldaver (Sarita Choudhury), qui a envahi le bunker avec des pillards. À la surface, elle croise le chemin de Maximus (Aaron Moten), un page de la Confrérie de l'acier se faisant passer pour un chevalier, revêtu d'une armure robotique qu'il a dérobée ; et celui de la Goule (Walton Goggins), un ancien acteur hollywoodien devenu chasseur de primes mutant...
Et je dois dire que, globalement, c'est une assez bonne surprise, surtout sur les talons du visionnage de séries pénibles comme l'adaptation pénible de Spiderwick, qui m'a demandé des semaines pour parvenir à bout de ses huit épisodes (critique à venir début juillet).
Ici, 8 épisodes d'une grosse heure, là aussi, mais c'est nettement mieux rythmé, maîtrisé, écrit, et le ton global fait que le tout se regarde sans la moindre difficulté, même si, dans l'ensemble, ce n'est pas parfait.
D'ailleurs, concentrons-nous sur ces défauts, puisqu'à vrai dire, ils sont peu nombreux par rapport aux qualités : niveau production design et accessoires, la série est très réussie et aboutie, retranscrivant bien l'atmosphère de la franchise Fallout... mais par moments, c'est un peu trop propre.
Les pièces métalliques, le PIP-Boy, les armes ont tendance à paraître un peu trop factices, façon plastique moulé peint en métallique, et certains décors (comme le décor final de l'observatoire, ou encore la première "ville" rencontrée par Lucy et compagnie) sentent un peu trop le décor de cinéma, que ce soit à cause de l'éclairage, de la disposition des éléments à l'écran, des fonds verts, ou des déplacements très organisés des figurants.
Autre point qui m'a un peu gêné, au niveau de l'écriture, cette fois-ci : le toutéliage général autour de Lucy et de sa famille, et le nombre improbable de coïncidences (parfois trop faciles) pour amener toute l'intrigue et tout le monde de Fallout à tourner autour d'elle et de ses parents/pour amener tous les autres personnages à graviter autour d'elle et de sa quête.
Ce n'est pas rédhibitoire en soi, mais ça frustre, et ça donne lieu à des plages d'exposition balourdes, à des flashbacks inutilement obscurs pour éviter d'abattre toutes ses cartes immédiatement, etc.
Maintenant, à part ça, la série reste amusante et maîtrisée : le casting est très réussi, les échanges sont ludiques, les personnages tellement bourrés de défauts et incompétents qu'ils en deviennent attachants (c'est notamment pour ça que l'embryon de romance entre Lucy et Maximus fonctionne : ils sont tous les deux des bras cassés naïfs et pas très doués), Red Skull Walter Goggins a la classe (son motif musical est nettement moins convaincant, cela dit), c'est assez brutal par moments, les quelques caméos sont surprenants (Fred Armisen, Erik Estrada, Chris Parnell, Jon Daly, Michael Emerson, Matt Berry), la bande originale bourré de chansons rétro est originale, bref, le programme fonctionne, même parsemé de défauts plus anecdotiques que réellement problématiques.
Ça ne m'a pas forcément donné envie de jouer aux jeux, mais je regarderai bien volontiers la suite (à New Vegas ?).
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Road House (2024) :
Ancien combattant de l'UFC devenu célèbre pour avoir tué un adversaire dans un accès de rage, Dalton (Jake Gyllenhaal) accepte un poste de videur/responsable de la sécurité dans un bar-restaurant de Floride menacé par les hommes de mains de Ben Brandt (Billy Magnussen), un homme d'affaires local. Rapidement, il impose là sa marque, jusqu'à ce que Brandt fasse appel à Knox (Conor McGregor), un psychopathe imprévisible, pour se débarrasser de Dalton...
Un remake du Road House de 89, avec Patrick Swayze (film étrangement devenu culte outre-atlantique au fil des rediffusions), ce Road House 2024 a été confié à Doug Liman, et propose un Jake Gyllenhaal goguenard et passif dans le rôle principal.
Une combinaison un peu improbable, qui ne fonctionne pas réellement, malgré les efforts évidents de l'acteur pour se mettre dans une forme exemplaire.
Entre l'action inutilement renforcée au numérique (Liman a toujours bien aimé expérimenter avec la caméra, mais ici, c'est superflu), les personnages à l'épaisseur de papier-cigarette (on est dans un actioner basique des 80s, après tout), Gyllenhaal qui est en mode animal meurtri qui cache sa souffrance derrière un demi-sourire de façade, sa romance glaciale avec Daniela Melchior, le côté méta forcé avec la gamine précoce qui explique les ressemblances du script avec celui d'un western, et le grand final pétéradant over-ze-top, on se retrouve avec un film qui semble parfois aller à contre-courant de son scénario, ce qui fait que la mayonnaise ne prend pas vraiment.
Il y a bien Conor McGregor qui roule des mécaniques en méchant de cartoon déjanté (mais même là, on a l'impression d'une direction d'acteurs absente et d'un McGregor en roue libre), et qui s'avère un antagoniste amusant et menaçant... mais ça s'arrête là.
Ça aurait peut-être mérité un réalisateur plus décomplexé, comme un Bay.
2.25/6
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Série Amazon en 8 x 25 minutes, servant de prolongement à un pilote gratuit visible sur YouTube, et de spin-off à la web-série Helluva Boss, Hazbin Hotel se veut une série d'animation provocante et excentrique, tout droit sortie de l'imagination de Vivienne "VivziePop" Medrano.
Un style graphique affirmé, une approche comédie musicale, un propos edgy, un univers nécessitant d'avoir vu le pilote YouTube, voire d'être déjà fan pour tout comprendre, bref, un programme polarisant réservé à un public averti.
Hazbin Hotel, saison 1 (2024) - premières impressions :
Fille de Lucifer et de Lilith, Charlie (Erika Henningsen) est bien décidée à prouver que les âmes damnées infernales peuvent trouver la rédemption et accéder au Paradis. Avec sa compagne Vaggie (Stephanie Beatriz), elle crée le Hazbin Hotel, où elle accueille les âmes damnées et tente de les transformer pour le meilleur. Mas le Ciel, lui, a d'autres plans...
Un bilan de cette saison 1 de Hazbin Hotel qui n'en est pas vraiment un, puisque j'ai commis l'erreur d'aborder cette série totalement vierge de tout préjugé ou de toute information, sur la seule base de quelques critiques enthousiastes et positives lues en ligne.
Et malheureusement... disons que je ne suis pas du tout le public visé. En fait, si on devait faire un diagramme de Venn du public de VivziePop, on se retrouverait au carrefour des fans hardcore d'animation "adulte" moderne au rythme effréné, des amateurs de comédie musicale façon Broadway/films Disney, des utilisateurs de Tumblr, des clients de Hot Topic, des cercles LGBTQ, des ados rebelles à tendance daaark et émo, et bien sûr, de la fanbase passionnée de VivziePop. Pas vraiment des groupes réputés pour leur demi-mesure ou leurs opinions calmes et posées... surtout que bon nombre d'entre eux sont assez jeunes.
Donc forcément, se baser sur ces opinions avant d'essayer la série pour la première fois... c'était une erreur.
En effet, je l'avoue : c'est une première, mais je n'ai pas été jusqu'au bout de cette saison 1, m'arrêtant à mi-parcours, victime d'une incompatibilité radicale et totale avec l'ensemble du programme.
Je n'ai pas aimé le style graphique surchargé et illisible, je n'ai pas aimé l'écriture maladroite qui présuppose que l'on connaît déjà tout l'univers et qui essaie à peine de faciliter la tâche aux nouveaux spectateurs, je n'ai pas aimé l'animation frénétique et la direction artistique des perosnnages, le ton sooo edgy et immature, l'humour bas de plafond, le rythme précipité, bref : Hazbin Hotel n'est pas du tout ma tasse de thé, même si je reconnais que les chansons sont souvent sympathiques et que le tout est bien doublé.
Et pour avoir jeté un coup d'œil au reste des œuvres de Vivziepop, on va dire que je ne suis tout simplement pas le public visé. Tant pis.
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Presque quatre ans après la diffusion de la saison 1, critiquée en ces pages et assez médiocre, retour de Carnival Row l'année dernière, toujours sur Prime, cette fois-ci en 10 épisodes d'une heure... et avec un showrunner différent (Erik Oleson, showrunner de Daredevil, saison 3) qui reprend les commandes et tente d'apporter une conclusion au tout, le show ayant été annulé par Amazon en cours de production.
Carnival Row, saison 2 (2023) :
Plus que jamais, la société de Burgue est divisée par le racisme et les conflits : parqués dans le Row, le ghetto qui leur est réservé, les Fae peinent à subsister. Vignette (Cara Delevingne), toujours membre des Black Ravens, lutte contre l'oppresseur, tandis que Philo (Orlando Bloom) est sur le point d'annoncer publiquement l'identité de son père, pour secouer la haute société locale. En fuite, Imogen (Tamzin Merchant) et Agreus (David Gyasi), eux, finissent aux mains de la Nouvelle Aube, un mouvement révolutionnaire qui contrôle un pays rival. Et tout cela est bouleversé par une nouvelle série de meurtres inexplicables...
Pffff.... Ce fut laborieux.
Et pas uniquement parce qu'après avoir passé toute la saison 1 à tout centrer sur Vignette/Philo et sur leur histoire d'amour impossible, les scénaristes décident de tout exploser, en les séparant à la fois physiquement et sentimentalement.
Certes, c'est néanmoins l'un des problèmes de taille de la saison : Vignette est de plus en plus idiote et radicale, elle passe de groupe rebelle à groupe rebelle et n'en fait qu'à sa tête ; Philo ne s'assume pas en tant que demi-Fae, se bat, boit, finit en prison où il se prend pour Jack Sparrow (ou Gollum) et parle à une manifestation physique de son moi intérieur, se bat encore, etc ; et de manière générale, ce qui était le couple moteur de la saison 1 (pour le meilleur et pour le pire) n'est plus, séparé et embarqué dans des sous-intrigues pas totalement probantes.
Mais ce n'est pas le seul problème. La caractérisation bancale des personnages, notamment, et l'indécision des scénaristes sont deux soucis qui se combinent et donnent bon nombre de scènes et d'intrigues au développement cahotant, catapulté, et jamais très crédible.
Tout ce qui entoure la Nouvelle Aube, notamment, une sorte de substitut à la Révolution russe, dirigé par une Joanne Whalley sanguinaire et manipulatrice, dans un pays de l'Est où tout le monde est "égal" (sauf les ennemis de la patrie et les chiens de capitalistes, exécutés sommairement), où tout le monde s'appelle "Camarade" avec un gros accent prononcé, où toutes les possessions sont mises en commun, où le travail en usine est obligatoire pour le bien de la patrie, où l'on suit aveuglément les enseignements d'un petit livre rouge vert, et où se déroule toute la sous-intrigue d'Imogen et Agreus (qui prend un temps considérable).
Pas de suspense : c'est écrit avec des moufles, d'un point de vue très américain/occidental et caricatural, et plus la fin de saison approche, plus l'on lève les yeux au ciel, d'autant que se rajoute une opération de déstabilisation des grandes puissances capitalistes, avec des espions infiltrés qui soutiennent les soulèvements populaires locaux pour y répandre l'idéologie de la Nouvelle Aube et monter les classes sociales les unes contre les autres, blablabla.
Bref, un cadre très approximatif, où Imogen et Agreus passent le plus clair de leur temps à tenter de trouver leur place, la caractérisation d'Imogen lui faisant faire et dire tout et son contraire de manière très agaçante.
Le reste des personnages ne s'en sort pas vraiment mieux : la série passe une saison à mettre en place une relation entre Tourmaline (Karla Crome) l'ex-prostituée désormais en possession de dons magiques et de visions surnaturelles, et Darius (Ariyon Bakare), l'ex-soldat garou... avant de sacrifier ce dernier dans le final pour laisser place au mariage de Tourmaline et de Vignette, un peu sorti de nulle part. Le Chancellier (Arty Froushan) et Lady Longerbane (Caroline Ford) continuent leurs jeux de pouvoirs machiavéliens... avant d'être expulsés de la série à mi-saison.
Et ces changements brutaux de direction se retrouvent aussi au niveau de rebondissements oubliés en cours de route... notamment une certaine sulfateuse qui ne sera jamais utilisée (ce qui mène à une mort assez naze du big bad monster de la saison), ou encore l'épidémie qui frappe le Row mais est oubliée en cours de route.
Pour résumer, la saison 2 de Carnival Row donne une vraie impression de précipitation et d'approximation : le déroule des événements n'est pas toujours cohérent, les personnages réagissent bizarrement (au point de devenir pour la plupart antipathiques - Vignette, notamment, est égocentrée au possible), les changements d'orientation sont peu probants, la fin heureuse arrive comme un cheveu sur la soupe et globalement, ça n'est pas franchement meilleur que la saison 1.
À se demander si certains des acteurs, contractuellement obligés de revenir mais pas forcément motivés suite à l'accueil tiède de la première saison (ou au development hell de la saison 2), n'ont pas voulu imposer leurs idées çà et là, ou si la production n'a pas tenté de condenser plusieurs saisons de contenu en une ultime fournée de dix épisodes (je pense que l'interruption du tournage de la saison à mi-parcours pour cause de COVID explique beaucoup de choses...).
Quoiqu'il en soit, la série ne me manquera pas : certes, elle était ambitieuse, on ne peut le nier, mais elle n'était jamais à la hauteur de ses ambitions.
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Je le précisais dans ma critique de la saison 1 d'Invincible, cette adaptation Amazon du comic-book de Robert Kirkman : je n'ai pas grand chose à dire sur le programme, tant il est globalement assez fidèle à la version papier, dans ses qualités comme dans ses défauts.
Et donc, naturellement, après un épisode spécial consacré à Atom Eve, il en va de même avec cette saison 2, une nouvelle fois constituée de 8 épisodes d'une petite heure, diffusés en deux fournées, à cheval sur 2023 et 2024.
Invincible, saison 2 (2024) :
Après un premier affrontement contre Angstrom Levy (Sterling K. Brown), Marc (Steven Yeun) découvre que son père est désormais le régent d'une peuplade insectoïde, sur une autre planète, et qu'il a désormais un petit frère ; puis il doit affronter une invasion martienne, avant d'être propulsé dans le multivers par le retour de Levy...
Je dirais même plus : j'ai encore moins à dire sur cette saison que sur la précédente. La série continue en effet son bonhomme de chemin, Invincible continue son parcours de shonen-like (il se bat, se fait démolir, revient plus fort, etc, etc, etc), c'est toujours aussi bourrin et sanglant dans ses affrontements, ça suit toujours plus ou moins bien les arcs du comic-book (en changeant un peu la temporalité çà et là)... bref, ça reste une adaptation relativement fidèle et bien menée.
Ce qui peine à vraiment m'intéresser lorsque les épisodes s'étalent en long, en large et en travers sur les états d'âme des personnages. Ce qui passait assez bien sur le papier (un support que l'on peut lire à son propre rythme, et où la caractérisation développée de tous les personnages n'est généralement jamais trop lourde à gérer) s'avère ponctuellement laborieux à l'écran, quand on enchaîne les séquences consacrées à tel ou tel personnage secondaire (Donald, Rex, Maman Grayson, Eve, Immortal, Robot, etc) à l'intérêt variable.
Après, c'est probablement dû au fait que je connais déjà tout ça, que les changements apportés ne sont pas suffisants pour surprendre le spectateur avisé, et que les montages musicaux restent peu satisfaisants ou probants.
Il y a bien Seth Rogen, qui s'amuse vraiment beaucoup en Allen the Alien, et rend toutes ses scènes sympathiques, faisant par la même occasion avancer l'intrigue de fond de la guerre imminente contre les Saiyans Viltrumites... d'ailleurs, le doublage est globalement excellent.
Mais encore une fois, je peine à vraiment adhérer à ce portage quasiment 1:1 du comics. Je suis conscient d'être clairement dans la minorité, et que Invincible est considéré (sur papier comme à l'écran) comme le haut du panier du genre, mais je trouve toujours tout le propos et toutes les interrogations morales et philosophiques des personnages aujourd'hui un peu éventés.
Been there, read that, seen that. Multiple times.
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## Au programme : des films et des séries, pour un minimum de quatre critiques par semaine...##
Ricky Stanicky (2024) :
Depuis leur plus tendre enfance, Dean (Zac Efron), JT (Andrew Santino) et Wes (Jermaine Fowler) font porter le chapeau de tous leurs mensonges et de toutes leurs bétises à Ricky Stanicky, un ami imaginaire. Jusqu'au jour où, adultes, il leur faut trouver un véritable Ricky Stanicky pour apaiser les suspicions de leurs proches : ils se rabattent sur Rock Hard Rod (John Cena), acteur au rabais et imitateur dans un club miteux, pour tenir ce rôle. Mais le faux Ricky Stanicky, à fond dans son personnage, devient bien vite gênant pour les trois amis...
Peter Farrelly aux commandes de ce film à la forme assez typique des œuvres de l'âge d'or du bonhomme (et de son frère) : de l'humour très graveleux, un peu de slapstick, mais avec un message et un fond positif (pour ne pas dire une leçon de vie) qui se révèle à la fin. On pourrait même imaginer ce Ricky Stanicky tourné dans les années 90, avec Jim Carrey dans le rôle tenu ici par John Cena (un John Cena excellent, qui se donne complètement à son personnage déglingué).
Malheureusement, ça ne suffit pas. Scénario écrit par six personnes, distribution quelconque (le film, supposé se tenir aux USA, a été tourné en Australie, et l'accent australien de certains acteurs ressurgit çà et là), interprètes sous-exploités (William H. Macy), rythme faiblard (le film dure près de deux heures), personnages assez antipathiques (sauf Cena, toujours sympathique), ton immature assez daté, métaphore religieuse jamais développée : Ricky Stanicky tombe quasi-systématiquement à plat, malgré les efforts des uns et des autres, et ne fonctionne donc jamais vraiment.
Peut-être si le film était sorti à une autre époque...
2/6
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Je vais être très franc : après deux premières saisons vaguement amusantes mais aussi peu marquantes, j'ai abordé cette saison 3 de Upload sans grande motivation... ni grand souvenir de ce qui se déroulait préalablement (si ce n'est un virage sérieux et conspirationniste assez désagréable lors de la saison 2).
Et pire encore : j'ai attendu deux mois entre la fin du visionnage de cette saison 3 et la rédaction de ce bilan - une monumentale erreur, tant je vais avoir du mal à trouver quelque chose à dire de cohérent et de structuré sur ces 8 épisodes de 30-35 minutes...
Upload, saison 3 (2023) :
Désormais dans un nouveau corps plus ou moins fiable, Nathan (Robbie Amell) coule des jours heureux avec Nora (Andy Allo) dans le monde réel, tandis qu'Ingrid (Allegra Edwards), de son côté, ressuscite une version numérique de Nathan à Lakeview. Mais lorsque Nathan et Nora décident de faire tomber la société Horizon et ceux qui manipulent la société et les morts pour leur profit, les choses se compliquent rapidement...
Une saison qui mèle beaucoup de sous-intrigues, de personnages secondaires, de ruptures de ton, etc, de manière assez brouillonne et approximative : ici, les aventures de Nathan et Nora dans le monde réel, qui filent un parfait amour, et qui tentent de faire tomber la maychante corporation ; là, Ingrid et Nathan, qui retombent amoureux ; ailleurs, la comédie improbable de Luke, qui tente de trouver un remplaçant à "son" Nathan ; ou encore Aleesha (Zainab Johnson), qui devient populaire au sein d'Horizon, et s'éprend de Karina (Jeanine Mason), cadre supérieur de la société...
Énormément de shipping et de romance au programme, donc, mais aussi beaucoup de stagnation, avec une saison courte de 8 épisodes qui fait du surplace pendant toute sa première moitié, se concentrant sur les relations de ses protagonistes, et sur des running gags pas drôles (notamment un sur le surpoids - invisible - de Robbie Amell) qui tombent souvent à plat.
Dans sa dernière ligne droite, cela dit, les différentes sous-intrigues finissent par converger pour déboucher... sur une fin en queue de poisson et en cliffhanger, qui espère clairement une saison 4, mais ne parvient pas vraiment à donner envie au spectateur de remettre le couvert.
Encore une fois, Upload est donc une série plus amusante dans ses détails et ses idées ponctuelles que dans ses grandes lignes et son scénario global, déséquilibrés et jamais assez aboutis pour ne pas tirer le show vers le bas, et plus que jamais, on a vraiment l'impression que les scénaristes ont été dépassés par leurs ambitions. Mouais.
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Parce qu'aujourd'hui, on ne peut plus avoir de film ou de série sans qu'elle ne donne naissance à des spin-offs et à une franchise, voici donc Gen V, série dérivée de l'univers de The Boys, librement adaptée de plusieurs éléments du comic-book, et qui, pour faire simple, propose avec ses 8 épisodes d'une heure une déclinaison très... CW de l'univers de The Boys.
Gen V, saison 1 (2023) :
Traumatisée, à sa puberté, par la manifestation de ses pouvoirs hémokinétiques qui ont coûté la vie ses parents, Marie (Jaz Sinclair) n'a qu'un rêve : devenir une héroïne pour prouver à sa petite sœur qu'elle n'est pas une meurtrière. À son arrivée à l'université Godolkin pour superhéros, elle fait alors la connaissance d'Emma (Lizze Broadway), capable de rapetisser, d'Andre (Chance Perdomo) aux pouvoirs magnétiques, de Jordan (London Thor/Derek Luh), qui change de sexe à volonté, de Luke (Patrick Schwarzenegger), la vedette de l'école, et de sa petite amie Cate (Maddie Phillips), capable d'influencer autrui par le toucher. Mais rapidement, le suicide de Luke après avoir tué Richard Brinkerhoff (Clancy Brown), un enseignant réputé, plonge Marie et ses comparses dans une conspiration impliquant Vought International...
Et par CW, j'entends que les acteurs sont jeunes, relativement fades (ça joue globalement juste - certains sont inégaux, cela dit, mais j'y reviendrai - mais niveau charisme, ce n'est pas vraiment ça), et que les intrigues de la série incorporent une bonne dose de triangles amoureux, de fêtes, etc.
Pas suffisamment pour que ce soit vraiment un teen show, et la série conserve, de toute façon, toujours cette dose de provoc' graveleuse immature inhérente à la série-mère (ah ça, des pénis en gros plan et du gore, on y a droit), mais tout de même, on reste dans une déclinaison young and horny de The Boys, et les vétérans des comic-books penseront aussi aux Gen 13 d'Image, voire aux DV8, leur pendant trash, sexualisé et violent...
Une fois ce postulat assimilé (heureusement, le programme conserve suffisamment de liens avec la série-mère pour ne pas s'enfermer dans une bulle qui serait rapidement lassante), on peut apprécier la série pour ce qu'elle est : un programme sympathique, qui permet d'ouvrir quelques voies latérales à cet univers, mais qui s'avère aussi bourré de petits défauts qui font qu'on ressort mitigé de cette saison 1.
À commencer par son personnage principal, Marie, coulée dans le moule de la strong black woman qui a dû faire face toute sa vie à l'adversité, mais souffrant malheureusement d'une caractérisation un peu multipolaire - un côté badass et cool (son look, son attitude, son caractère volontaire et indépendant), un autre côté petite fille innocente, naïve et traumatisée, un aspect ambitieux et prêt à tout pour arriver à ses fins, et, dans la seconde moitié de la saison, une facette de leader de son groupe.
Autant de directions qui auraient pu donner un personnage complexe et aux nombreuses facettes, mais qui manquent ici de subtilité (en même temps, on est dans un spin-off de The Boys, qui n'a jamais fait dans la subtilité), et qui s'ajoutent à l'interprétation parfois un peu trop intense de l'actrice, pour donner un personnage principal peu attachant ou intéressant.
D'ailleurs, en parlant de subtilité (ou plutôt de son absence), on pourrait mentionner aussi les métaphores balourdes qui entourent ces personnages principaux - Marie, qui s'en veut constamment, et dont le pouvoir découle directement de son automutilation, Emma et sa boulimie qui lui permet de changer de taille, Jordan qui peut changer de sexe à volonté et qui est "rejetée" par ses parents... autant d'éléments supposés servir de métaphores sur les difficultés des jeunes femmes face à la société, blablabla.
Sauf que tout ça est un peu noyé dans le graveleux (l'escalade du pénis géant, l'explosion du sexe du violeur, les gags récurrents sur les habitudes sexuelles de certains personnages secondaires), dans la continuité avec la série-mère (qui culmine dans l'arrivée de Homelander, dans le final), dans l'illustration musicale branchée (qui se calme un peu en cours de saison), dans du shipping pas très intéressant (la relation Emma/Sam paraît totalement catapultée) et dans les manigances de la maychante très maychante qui dirige en secret le projet Initiative The Woods dans les sous-sols.
Pris séparément, certains de ces éléments fonctionnent et sont même assez réussis, mais la mayonnaise globale ne prend que très moyennement, et plus la saison avance, plus le rythme de 8 épisodes impose des raccourcis et des facilités peu probantes (surtout quand plusieurs de ces épisodes dépassent à peine les 35 minutes) : la trahison de Cate tombe à plat, la visite dans son esprit est superficielle (même si ça fait plaisir de revoir Soldier Boy), la radicalisation de Sam et de Cate est précipitée, et toute la fin de la série (le dernier épisode et sa conclusion) donne un peu l'impression d'avoir été faite à l'arrache, avec une fin en queue de poisson visiblement liée à la prochaine saison de The Boys.
Bref. Pour résumer, cette saison 1 de Gen V m'a laissé sur ma faim, moyennement convaincu par le casting, frustré par le rythme de la narration, et honnêtement un peu lassé par la provoc facile de la franchise : ce n'est pas désastreux, et d'ailleurs ça a bien été accueilli par la critique et les fans (ce qui ne surprend pas forcément), mais ça aurait pu être meilleur et plus sympathique.
En l'état, c'est vite vu et vite oublié.
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Pendant un peu moins de trois semaines, à l'occasion de la Saint Valentin, place aux grands sentiments et à la séduction, avec des critiques quotidiennes de films romantiques...
Puppy Love (2023) :
Décoratrice d'intérieure bordélique, fêtarde, à la vie chaotique et décomplexée, Nicole (Lucy Hale) adopte Channing, un chien trouvé dans la rue. Max (Grant Gustin), un informaticien névrosé, OCD et germaphobe, adopte, de son côté, Chloe, une chienne pas encore stérilisée, pour l'aider à gérer son anxiété sociale et à retourner au travail après la pandémie. Lorsque le duo se rencontre à l'occasion d'un rendez-vous désastreux, les chiens ont un coup de foudre, et Chloe tombe enceinte du chien de Nicole, au grand dam des deux maîtres, qui doivent désormais gérer cette grossesse imprévue, et apprendre à se connaître par la même occasion...
Un duo principal très sympathique pour une comédie romantique Amazon Studios inspirée d'un court-métrage publicitaire Buzzfeed (mouais), reléguée sur Freevee (pas un bon signe, ça), écrite par cinq scénaristes (aïe), avec deux réalisateurs différents (re-aïe) et au montage relativement médiocre (avec des fondus au noir très télévisuels, des transitions bancales, etc) - à se demander si le projet n'a pas subi un development hell, ou quelque chose du genre.
Quoiqu'il en soit, malgré ce duo principal attachant (Gustin surjoue un peu la névrose, est affublé de t-shirts "geeks" et hérite de dialogues référentiels assez clichés, mais bon) et malgré des chiens mignons, le tout tourne un peu à vide, se contentant de recycler d'innombrables figures imposées du genre, en tentant de leur ajouter de l'excentricité (les personnages secondaires sont plus que caricaturaux) qui n'apparaît jamais autrement que forcée et calculée.
Ça se regarde (encore une fois, le duo principal est sympathique), mais ça ne transcende jamais son postulat de départ, et ça ne se démarque jamais des rom-coms génériques made in Hallmark ou UpTV.
2.75/6
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Pendant un peu moins de trois semaines, à l'occasion de la Saint Valentin, place aux grands sentiments et à la séduction, avec des critiques quotidiennes de films romantiques...
The Map of Tiny Perfect Things (2021) :
Depuis des jours et des jours, Mark (Kyle Allen) est pris au pièe dans une boucle temporelle, condamné à revivre encore et encore la même journée dans sa petite ville américaine. Jusqu'à ce qu'il croise le chemin de Margaret (Kathryn Newton), elle aussi prise au piège dans cette même boucle. Ensemble, les deux adolescents vont alors chercher un moyen de passer le temps, en recensant tous les petits moments magiques du quotidien...
Une comédie romantique young adult, écrite par l'auteur de Les Magiciens, réalisée par le réalisateur de Sierra Burgess, produite et diffusée sur Amazon, et qui s'avère une variation assumée de Un Jour sans fin en mode teen movie, avec un duo d'adolescents coincés dans une boucle temporelle.
Et honnêtement, ça fonctionne plutôt bien, même si ça reste très classique et sans réelle surprise : le couple principal a une bonne alchimie, il y a quelques séquences bien mises en scène, et ça se regarde sans effort, même si ça tire un peu à la ligne sur la durée.
3.5 ou 3.75/6
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C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymes, c'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...
Ton Noël ou le mien 2 (Your Christmas or Mine 2 - 2023) :
La famille Hughes et la famille Taylor partent ensemble en vacances dans les Alpes autrichiennes, mais un quiproquo de dernière minute envoie les Taylor dans l'hôtel de luxe des Hughes, et ces derniers dans une cabane miteuse au milieu des bois...
Le premier Ton Noël ou le mien, diffusé l'année dernière sur Amazon, était une comédie romantique britannique gentillette, mais un peu anecdotique. La suite, très logiquement, est à l'identique : sympatoche, tout à fait regardable, mais aussi peu marquante, et honnêtement un peu redondante.
D'autant que tout le côté romance est alourdi par des ficelles narratives évidentes et caricaturales, des rebondissements prévisibles, du genre de ceux que l'on verrait habituellement dans des téléfilms de base peu inspirés ; alors certes, le film conserve une petite touche british qui fonctionne et qui évite de prendre le tout trop au sérieux, mais ça reste du film de Noël inoffensif, bon enfant et très balisé.
3.5/6
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C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymes, c'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...
Un lutin pour Noël (Elf Me - 2023) :
Lutin inventeur pas très doué, Trip (Pasquale Petrolo) se retrouve catapulté dans la vie du jeune Elia (Federico Ielapi), un garçon timide vivant avec sa mère excentrique, Ivana (Anna Foglietta), dans un village des montagnes italiennes. Rapidement, la présence de Trip va chambouler le quotidien de l'enfant et de ses amis, et attiser la convoitise de Ciocca (Claudio Santamaria), un businessman aux dents longues prêt à tout pour vendre ses Buddy Buddy...
Mouais. Un film familial italien diffusé sur Amazon, à la direction artistique plutôt jolie - les décors sont sympas (même si la neige pulvérisée contraste sévèrement avec les extérieurs à la neige bien réelle et abondante), les costumes très réussis - mais qui ne m'a pas particulièrement convaincu sur la durée.
Disons que c'est très italien dans son écriture et dans son interprétation : c'est très exubérant, très caricatural (notamment la mère du protagoniste, très immature), bourré de digressions et de moments pas très utiles, bref, c'est un peu bordélique, et ça manque de subtilité.
Ça plaira à certains, probablement aux enfants, mais j'ai trouvé ça assez quelconque.
2.5/6
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C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymes, c'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...
Un stupéfiant Noël ! (2023) :
Flic bourru faisant passer son métier à la brigade des Stups avant sa famille, Greg (Matthias Quiviger) devient la victime d'un souhait de sa fille, exaucé par le Père Noël : il se retrouve dans le corps de Richard Silestone (Eric Judor), père de famille dans un film de Noël mièvre qui doit remporter un concours de patinage artisique et sauver sa maison et son mariage, tandis que Silestone, lui, se retrouve dans le monde réel, dans le corps de Greg, embarqué dans l'infiltration d'un réseau de trafiquants de drogues...
Une comédie française diffusée sur Amazon, et que je qualifierais de... très particulière. C'est bien simple, je ne sais toujours pas qu'en penser.
D'un côté, c'est absurde et déglingué, avec un scénario qui part dans tous les sens, qui parodie les soaps américains, les films de Noël, les polars français, etc (avec plus ou moins de bonheur selon les genres), qui rappelle parfois le travail d'Éric et Ramzy au cinéma, qui insère des gags totalement barrés et des personnages secondaires WTF (le personnage d'Hafid F. Benamar, M. Poulpe qui s'en prend plein la tête)... et de l'autre, le tout est tellement bordélique, déséquilibré et le postérieur entre de multiples chaises que je n'ai pas vraiment accroché à la proposition globale.
Le côté polar est insipide, le défilé de comiques français n'est jamais bien dosé (certains cabotinent, d'autres sont plus en retenue, d'autres font de la figuration), la parodie des films de Noël pas très inspirée (been there, seen that), le rythme est en dents de scie, les ruptures de ton sont assez franches, bref, ce n'est pas exceptionnel en soi, même si la scène d'action finale est étrangement compétente et efficace.
Très inégal, mais ponctuellement amusant.
3/6
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Noël à Candy Cane Lane (Candy Cane Lane - 2023) :
Parce qu'il est bien décidé à remporter le concours de décorations de Noël de sa rue et les 100 000 dollars qui sont à la clé, Chris Carver (Eddie Murphy) se tourne vers Pepper (Jillian Bell), la gérante étrange d'une boutique éphémère consacrée à Noël, et lui achète une immense décoration extérieure sur le thème des 12 jours de Noël. Mais rapidement, ces 12 jours prennent vie et s'échappent, et Chris découvre qu'il a jusqu'au 24 décembre pour retrouver les anneaux d'or mentionnés dans la chanson, sous peine d'être transformé à jamais en jouet par Pepper... une lutine exilée par le Père Noël.
Un gros bordel de Noël diffusé sur Amazon, et qui s'avère le premier "vrai" film de Noël d'Eddie Murphy, un Eddie Murphy en mode Manoir Hanté, comprendre : en père de famille aimant et qui a bon fond mais qui est dépassé par des événements surnaturels.
Ici, il est confronté à un récit qui peut évoquer Jumanji par certains aspects, et qui contribue pas mal à l'impression de gloubiboulga chaotique que donne ponctuellement ce Candy Cane Lane, entre film familial plein de bons sentiments, film fantastique à gros effets spéciaux, et comédie de Noël décalée bourrée d'idées improbables.
Et ce sont bien ces idées qui sauvent le film, je dois dire, et qui font que la pilule passe plutôt bien. Sous la plume d'un scénariste du Nouveau Muppet Show et de Muppets Haunted Mansion, on se retrouve avec un trop plein d'idées, un trop plein de rebondissements, un trop plein d'éléments scénaristiques et de digressions (toute la sous-intrigue sur les figurines animées est honnêtement trop présente pour son propre bien, les interludes en direct sur le plateau de tv sont inutiles) qui auraient pu signer l'arrêt de mort du métrage, mais qui en fait finissent par donner un côté sympathique et généreux au film, un film qui, au moins, essaie de proposer quelque chose de relativement nouveau et d'inventif.
Ce n'est pas aussi drôle que cela pense l'être, le montage est parfois un peu approximatif, et la durée du tout est vraiment abusive, bref, c'est très imparfait, mais... ce n'est pas désagréable.
3.75 - 0.25 pour cette énième référence périmée au débat "Die Hard est-il un film de Noël ?" = 3.5/6
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Exmas (2023) :
Séparé d'Ali (Leighton Meester) depuis peu, Graham Stroop (Robbie Amell), développeur de jeux vidéos dévoré par son travail, décide de se sortir de sa torpeur pour retourner passer les fêtes en famille, dans le Minnesota. Mais lorsqu'il retrouve ses parents (Michael Hitchcock, Kathryn Greenwood), son frère (Steven Huy) et sa sœur (Veronika Slowikowska), il découvre aussi qu'Ali est présente, invitée par sa famille à passer Noël en son sein. Une compétition féroce voit alors le jour entre Graham et son ex, tous bien décidés à rendre la vie impossible à l'autre, et à l'amener à quitter la maison Stroop...
Une comédie Amazon Freevee (coproduite par Buzzfeed) assez décalée et décomplexée, parfois jusqu'à l'excès et qui fait plus ou moins passer la romance au second plan, puisque le tout ressemble plus à une prank war entre deux exs qu'à une rom-com festive de rigueur à cette période de l'année.
Les personnages secondaires sont amusants et excentriques, les dialogues sont assez efficaces, les running-gags sympathoches et le ton est suffisamment léger pour que le tout fonctionne, mais de justesse, car il reste un léger problème de dosage dans l'écriture, une écriture qui rend ses personnages parfois un peu trop caricaturaux, à la limite de l'antipathique. C'est notamment le cas d'Ali, particulièrement revancharde et cassante, ou encore de la famille Stroop qui se range sans hésiter du côté de cette dernière, alors que le film ne présente Graham que comme un travailleur acharné embourbé dans le crunch inhérent à l'industrie vidéoludique.
D'un côté, on a donc Graham, qui tente de décrocher une promotion et délaisse un peu sa compagne et ses proches, et de l'autre, Ali, qui veut qu'on s'occupe d'elle, qu'on soutienne ses rêves de pâtissière, qui plaque Graham sans prévenir, et qui s'incruste ensuite dans sa famille pour les fêtes - disons que la relation Ali-Graham n'est pas très équilibrée, et n'est pas la plus grande réussite du film.
Heureusement, ça fonctionne tout de même globalement, probablement parce que le ton du métrage est suffisamment différent de la norme du genre pour être intéressant.
3.75/6
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Avec la première saison de Good Omens, sympathique mais assez inégale (du "assez bien mais peut mieux faire", comme je le concluais dans le bilan correspondant), Neil Gaiman s'essayait au difficile métier de showrunner, en adaptant pour l'occasion son propre roman. Là, pour les 6 épisodes de cette seconde saison, on prend les mêmes et on recommence, mais sans avoir de roman déjà écrit sur lequel s'appuyer : la série en sera-t-elle meilleure, ou bien plus éparpillée ?
Good Omens, saison 2 (2023) :
Lorsqu'un Gabriel (Jon Hamm) nu et amnésique arrive sur le seuil de la librairie d'Aziraphale (Michael Sheen), ce dernier et Crowley (David Tennant) acceptent de le cacher du Ciel et de l'Enfer, qui veulent sa peau pour une raison mystérieuse. Ce qui va les entraîner dans une spirale improbable, et les placer au cœur d'une guerre ouverte entre les deux puissances...
Une saison qui, privée de l'influence du livre, se base supposément sur des idées et une trame potentielle échangées par Gaiman et Pratchett avant la mort de ce dernier... mais en réalité, ce que l'on ressent le plus, c'est le fanservice de Gaiman, qui profite de l'alchimie de Tennant et Sheen pour proposer à son public très demandeur une romance improbable entre eux.
Ce n'est pas forcément surprenant, ça va de pair avec deux autres sous-intrigues romantiques parallèles (une, LGBTQ-friendly, entre deux voisines, l'autre plus surprenante et un peu précipitée en fin de saison) et ça développe une thématique d'un troisième choix entre Ciel et Enfer, avec conclusion déchirante à la clef... mais ça prend aussi beaucoup de place dans cette saison de 6 épisodes, au point qu'elle paraisse un peu vide quand on fait le bilan de ce qui s'y est déroulé.
Le gros de la saison prend en effet place dans la librairie d'Azi, les quelques flashbacks historiques çà et là étant des webisodes tournés préalablement et intégrés dans la saison, et il en résulte une impression d'étriqué, comme si le budget avait été largement amputé, et que Gaiman avait dû se concentrer sur le développement de son duo principal pour compenser.
Même les enjeux de la saison, nettement moins importants que précédemment, semblent un peu résolus de manière expéditive, pour laisser plus de place à Azi et Crowley.
Après, cette saison reste agréable à suivre, portée par deux acteurs principaux qui s'amusent beaucoup et par une musique toujours aussi aboutie de David Arnold, qui réorchestre le thème principal de la série dans un style différent, à chaque épisode.
Mais un peu comme pour la saison 1, je reste mitigé positif, au terme de ces six épisodes : Good Omens, c'est sympathique, les acteurs sont impeccables, mais ça reste anecdotique, et il semble manquer d'un petit quelque chose pour vraiment capitaliser sur le postulat de départ du programme.
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Cassandro (2023) :
La vie et la carrière de Cassandro (Gael Garcia Bernal), lutteur exotico mexicain qui a su imposer son style et sa vision de son métier à une profession homophobe et à un public qui considérait uniquement les exoticos comme des méchants méritant moqueries et insultes...
Un long-métrage MGM/Amazon qui m'a un peu déçu, je dois dire, car manquant cruellement de surprise ou de flamboyance, pourtant appropriés à ce sujet.
À la place, on se retrouve avec un biopic au style très cinéma indépendant, avec une réalisation mélodramatique qui n'a ni l'ampleur ni le sens du spectacle qui devraient accompagner un tel personnage, et qui préfère s'appuyer sur des passages imposés de ce style de film, les abus, la drogue, le traumatisme familial, l'homophobie, l'amant qui refuse de sortir du placard, etc...
Alors c'est bien interprété, aucun problème, et je ne suis pas surpris de voir tant de critiques positives enthousiasmées par la performance de Bernal et par le message pro LGBTQ+, mais en ce qui concerne, je suis resté sur ma faim, d'autant que le métrage peine à rendre justice à la lucha libre, qui paraît ici approximative et narrativement quasiment incohérente.
2.5/6
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
The Rig, saison 1 (2023) :
À bord d'une plateforme pétrolière au large de l'Écosse, des phénomènes mystérieux se succèdent, au grand dam de Magnus MacMillan (Ian Glen), le responsable de la plateforme, de Rose Mason (Emily Hampshire), représentante de l'exploitant, et de tous les ouvriers présents : une secousse sismique ébranle l'installation, un épais brouillard s'abat soudainement sur celle-ci, et une pluie de cendres venues de nulle part arrose copieusement les travailleurs... dont certains commencent à changer.
Six épisodes de 50 minutes au programme de cette série fantastique écossaise diffusée sur Amazon en janvier dernier, et rapidement renouvelée pour une saison 2 : un format plutôt agréable pour une série chapeautée par un showrunner/scénariste dont c'est là le premier travail... et ça se sent un peu.
Car difficile de ne pas être un peu déçu devant cette série qui commençait pourtant si bien, avec une plateforme pétrolière plongée dans un brouillard épais, et inondée de cendres à l'origine mystérieuse provoquant des phénomènes paranormaux... il y avait là énormément de potentiel, malgré une caractérisation vraiment simpliste et basique - le chef de plateforme au grand cœur traumatisé par la mort de son fils ; l'un de ses subordonnés bourru, revenu de tout, colérique et prompt à la mutinerie ; la petite jeune aux croyances religieuses ; la docteure LGBTQ qui est enceinte ; la représentante de la corporation, antipathique et entêtée, qui couche avec le technicien principal de la plateforme, etc.
Malgré ces quelques scories, et une écriture manquant de subtilité, les deux premiers épisodes se déroulent de manière intéressante, suscitant la curiosité du spectateur, et parvenant à créer une certaine menace impalpable et omniprésente à la The Fog de Carpenter.
Et puis, dès le troisième épisode, c'est vers d'autres films de Carpenter que le tout évolue, mais pas forcément de manière probante : le brouillard se lève, les cendres cessent de tomber, il fait jour, et l'on découvre que (SPOILER) les cendres sont des spores venues du fond des océans, qui contaminent certains humains et les font passer sous son contrôle. Une entité primitive venue du fond des âges, comme une sorte de réponse immunitaire de la planète pour se débarrasser des maychants humains pollueurs et pour provoquer une nouvelle extinction de masse.
On se retrouve alors avec une sorte de mélange de The Thing (les tests sanguins pour savoir qui est contaminé), Prince des Ténèbres (l'entité, les visions apocalyptiques, les humains télécommandés) et autres, mais en mode écolo, avec comme personnage central la représentante de la corporation (Emily Hampshire, jamais attachante ou sympathique dans ce rôle, malgré le face turn du personnage à mi-parcours), qui débite des kilomètres d'exposition et de pseudo jargon scientifique, et qui est la seule à garder son sang froid, capable de prendre le contrôle des opérations alors qu'autour d'elle, tous les hommes s'écroulent émotionnellement.
On revient là au problème de caractérisation mentionné plus haut, qui fait de tous ces employés de la plateforme, supposément professionnels aguerris, des épaves émotionnelles s'effondrant au moindre problème, constamment insubordonnés et n'hésitant pas une seconde à se mutiner et à suivre un méchant cadre de la corporation encore plus pourri et caricatural que les autres (Mark Addy, qui arrive vers la fin de saison).
Bref, voilà : dès le troisième épisode, la série perd toute tension, oublie le suspense et l'horreur, et devient un thriller pseudo-scientifique et écologique assez cliché dans lequel les protagonistes tentent d'empêcher l'extinction de l'humanité aux mains de ces spores décidées à déclencher un cataclysme océanique.
Des enjeux tellement improbables qu'il aurait fallu plus de maîtrise et de subtilité pour les rendre crédibles, d'autant que le propos écologique est assez simpliste et basique, et qu'il y a un vrai manque d'énergie dans tout ça, quand bien même la série serait plutôt bien mise en images (malgré quelques effets numériques discutables).
Bref, je suis ressorti frustré de cette mini-série qui peine à tenir la distance (on se demande si le tout n'aurait pas mieux fonctionné en mode long-métrage), qui n'exploite pas totalement son cadre, et qui finalement n'apporte pas grand chose de nouveau dans le genre de la menace sous-marine réveillée par les maychants prospecteurs d'hydrocarbures...
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Après la saison 1 d'Invincible (bien adaptée en soi), et en attendant la saison 2 diffusée en fin d'année, voici un épisode spécial d'une petite heure consacré à Atom Eve, mis en ligne par Amazon à l'occasion de la Comic Con 2023. Au programme, peu ou prou, l'équivalent des deux numéros de la mini-série papier Atom Eve, publiée quelques années après les débuts de la série-mère...
Invincible presents : Atom Eve (2023) :
L'origin-story du personnage d'Atom Eve, produit d'une expérience gouvernementale dotée du pouvoir de percevoir et de manipuler la réalité au niveau atomique...
Et à nouveau, peut-être même plus qu'avec la série-mère, je n'ai pas grand chose à dire sur cet épisode spécial : c'est une adaptation globalement fidèle (si l'on excepte les quelques scènes rajoutées pour faire du remplissage et placer les personnages de Papa et fiston Grayson, titre de la série principale oblige), plutôt bien menée, bien doublée et bien animée, et qui se regarde très facilement, notamment parce qu'elle ne tombe pas trop dans les travers habituels d'Invincible...
...mais encore une fois, ça s'arrête là. Rien de neuf sous le soleil, c'est un portage compétent du comic-book, les fans hardcore seront ravis, les néophytes ne perdent rien au change, mais pour moi qui ait lu tout ça il y a bien longtemps, j'ai toujours un peu de mal à trouver dans cette adaptation une véritable plus-value. M'enfin bon...
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Fin de série pour Mme Maisel, après une saison 4 frustrante, partiellement covidée et mollement accueillie tant par la critique que par les spectateurs, et place à neuf épisodes de 55-75 minutes ayant pour objectif de conclure l'histoire de ces personnages atypiques, et de révéler le succès inévitable du personnage principal...
La Fabuleuse Mme Maisel, saison 5 (The Marvelous Mrs Maisel, season 5 - 2023) :
Un survol des dernières décennies de la carrière de Midge Maisel et de sa relation parfois tendue avec Susie...
Plus Mme Maisel a avancé dans le temps, et plus une évidence s'est faite au spectateur attentif : Midge Maisel est, par essence, un personnage assez antipathique.
Mère absente, ambitieuse, égocentrique, privilégiée et dans sa bulle, Maisel s'est progressivement révélée comme une antihéroïne, ce qui a donné lieu à la création de deux camps : d'un côté, les spectateurs se rappelant qu'Amy Sherman-Palladino a toujours eu une certaine fascination pour ces héroïnes bourgeoises, aisées et disruptives, et n'a que rarement conscience de leurs défauts, et de l'autre, ceux qui pensent que tout cela est voulu, et que Midge est une Walter White au féminin, un personnage délibérément tragique qui va tout sacrifier pour que sa carrière connaisse le succès dans un monde dominé par les hommes.
Avec cette saison 5, il n'y a plus le choix : la carrière de Midge doit se cristalliser et déboucher sur une conclusion satisfaisante. Le spectateur doit être fixé - Midge, anti-héroïne féministe à l'ambition dévorante, qui la mènera à une existence solitaire et tragique, ou Midge, icône féministe à qui tout réussit, personnage fascinant à qui l'on pardonne tout car jolie, talentueuse et charismatique, et que l'on est supposé admirer pour son courage et sa détermination ?
Au terme de cette saison 5, la question reste en suspens.
Il faut dire que cette saison 5 est un peu brouillonne, tentant beaucoup de choses qui ne fonctionnent pas toujours. En premier lieu, cette chronologie déconstruite : tout au long de la saison, la série multiplie les flashforwards et les flashbacks, que ce soit pour mettre à l'écran les premiers moments de la relation Midge/Joel (parce que oui, ASP s'accroche toujours à cette relation, comme beaucoup de spectatrices qui voulaient les voir finir ensemble), ou bien plus tard, lorsque Midge, superstar de la comédie âgée de plusieurs décennies supplémentaires, donne des interviews, parle de son succès, etc.
L'occasion pour les scénaristes de teaser un semblant de conséquences pour Midge : on aperçoit ses enfants, désormais adultes et névrosés, qui ont coupé les ponts avec leur mère excentrique et richissime... mais bizarrement, ces instants n'ont que peu de poids, et sont très rapidement éclipsés par ce qui intéresse réellement ASP et son mari, à savoir la relation de Midge et Susie.
Très tôt dans la saison, on nous fait comprendre, via les flashforwards, que Susie et Midge sont brouillées, et ont cessé de se parler pendant des années. Un élément dramatique intéressant, qui va dans le sens de Midge riche, célèbre, mais solitaire après ne pas avoir fait de prisonniers pour arriver au sommet. Et toute la saison de nous expliquer, que ce soit dans le "présent" des années 60, ou dans le "futur", comment les deux femmes en sont arrivées là.
Pas de surprise, les dettes de Susie et son implication avec la pègre en sont responsables, ainsi que les difficultés de Midge à s'imposer comme scénariste du talk-show au sein duquel elle est la seule femme.
Toute cette saison, Midge tente en effet de convaincre son boss Gordon (qui n'est pas insensible à son charme, forcément, ce qui vaut à Midge un certain nombre de passe-droits dont elle profite) de la laisser se produire devant les caméras, un soir. Seulement voilà, une règle est en place, qui veut que les scénaristes du show ne passent jamais devant la caméra, quand bien même certains d'entre eux seraient, eux aussi, des comiques en manque de publicité...
Insistante car frustrée d'être logée à la même enseigne que les autres scénaristes (parce qu'elle est exceptionnelle et mérite donc, selon elle, un traitement d'exception), elle revient à la charge, encore et encore, et ne parvient à ses fins que par la force : elle menace Susie et la pousse à demander une faveur à la femme de Gordon (laquelle, coïncidence bien pratique, s'avère être l'ex de Susie qu'elle n'a pas revue depuis la fac), afin que cette dernière pousse son mari à mettre Midge à l'antenne, puis elle change d'elle-même la direction du show, prend un micro en direct et se lance dans son numéro.
Une intrigue globalement assez répétitive et cousue de fil blanc, d'un point de vue scénaristique, et qui débouche sur le triomphe inévitable de Maisel à la télévision, dans le final de la saison (avec un numéro de stand-up pourtant faiblard) : c'est le gros fil conducteur de cette cinquième année entre les flashbacks/flashforwards, et le reste de la distribution doit se contenter de miettes plus ou moins adroitement développées.
Les parents de Joel divorcent puis se réconcilient, Joel se fait plaquer par Mei (qui est promptement kelleyrisée en une scène) et sacrifie beaucoup de choses pour libérer Midge de l'influence de la pègre, le père de Midge réalise que les femmes de sa famille sont douées et méritent le respect, et Susie, elle, développe ses talents de manager pour les plus grands.
Mais naturellement, c'est Midge, son succès et son refus de la moindre concession qui occupent le devant de la scène, dans une saison gentiment décousue qui oublie un peu ses artifices temporels en cours de route, et se permet quelques digressions pas indispensables, souvent uniquement là pour permettre à ASP de placer tel ou tel acteur de Gilmore Girls ou de Bunheads, telle ou telle sous-intrigue sur un personnage secondaire qu'elle aime particulièrement ou de faire tel ou tel numéro musical à l'écran.
Le tout pour se finir par une fin heureuse pour ce personnage de Midge pourtant si polarisant : alors que tout, dans la saison, laissait entendre que Midge allait finir comme Sophie Lennon, son idole, seule, amère, isolée, mais avec l'argent et la réussite, voilà qu'in extremis, Midge se réconcilie avec Susie, histoire de ne pas briser plus que de mesure ce couple atypique et tempêtueux, et de finir la série sur une note positive.
Oui, tout au long de la série, Midge a été un bulldozer immature démolissant tout sur son passage, une "princesse juive américaine" tellement persuadée de son talent et de son génie comique que le reste du monde est passé au second plan de ses ambitions... mais visiblement, elle a eu raison de le faire, puisqu'elle a connu la gloire et a marqué à jamais l'histoire de la comédie américaine, sans que jamais Midge n'apprenne réellement la moindre leçon de ses erreurs.
Alors au final, quid de cette saison de Maisel, voire de la série dans son ensemble ? Un peu une impression de frustration globale et d'intérêt paradoxalement décroissant à mesure que la série s'est rapprochée de sa conclusion.
En fait, au delà de sa direction artistique remarquable, de ses acteurs impeccables (Alex Borstein est ici formidable, à nouveau), et de son ambiance rétro très réussie, Maisel m'a frustré pour les défauts habituels des œuvres d'ASP, ici appliqués au format prestige drama.
Et cette ultime saison, dans la droite continuité des précédentes, mais en plus chaotique (on sent bien les scénaristes gênés aux entournures par tous ces personnages secondaires introduits au fil des ans, souvent incapables de revenir pour la fin de série, ou alors le temps d'une demi-scène), n'a rien fait pour changer cette impression.
Cela dit, les critiques sont unanimes sur cette fin de série, et vont totalement à l'encontre de mon ressenti, donc... *haussement d'épaules*
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