Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Halloween est enfin là, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Chasseurs de Vampire (Mom's Got a Date with a Vampire) :
Punis par leur mère célibataire, Lunette (Caroline Rhea), Adam (Matt O'Leary), Chelsea (Laura Vandervoort) et Taylor (Myles Jeffrey) sont prêts à tout pour que leur mère retrouve une vie sociale, et les laisse un peu tranquilles. Ils lui arrangent donc un rendez-vous avec le séduisant Dimitri Denatos (Charles Shaughnessy), sans réaliser que ce dernier est un vampire. Les enfants n'ont alors d'autre choix que de se tourner vers Malachi Van Helsing (Robert Carradine), chasseur de vampire traquant Dimitri depuis bien longtemps...
DCom de 2000 avec Laura Vandervoort, Matt O'Leary (l'un des enfants du film Emprise de 2001) et le Mr Sheffield de la Nounou d'Enfer.
Postulat de départ assez classique, mais un résultat efficace et rythmé, notamment grâce à l'interprétation convaincante des enfants de la famille.
3.75/6
The Halloween That Almost Wasn't :
Accusé par les médias d'être responsable de la fin imminente d'Halloween, Dracula (Judd Hirsch) s'indigne, et convoque aussitôt tous les monstres les plus célèbres : Le Loup-Garou (Jack Riley), la Momie (Robert Fitch), la Créature de Frankenstein (John Schuck), le Zombie (Josip Elic) et la Sorcière (Mariette Hartley). Son objectif : analyser la situation, et mettre un terme à la surexploitation commerciale des monstres et d'Halloween, afin de rendre cette fête à nouveau effrayante et menaçante...
Un Halloween Special initialement diffusé sur ABC, puis pendant des décennies sur Disney Channel, et qui se confronte directement à la dégénérescence provoquée par la surcom-mercialisation des monstres emblématiques d'Halloween, qui ne font plus peur (un Garou en costume trois pièces, qui se rase pour une pub Gillette, un Frankenstein légèrement efféminé qui enchaîne pas de danse après pas de danse pour plaire au grand public)....
Amusant, gentillet et assez court (moins de 30 minutes), mais plutôt divertissant, grâce à un Henry Gibson qui en fait trois tonnes en Igor, à un Dracula qui parle comme Soupeir Mâââââârio, et à une fin discodélique typiquement 70s. :P
Halloween est enfin là, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
La Foire des ténèbres (Something Wicked This Way Comes) :
Will (Vidal Peterson) et Jim (Shawn Carson), deux jeunes garçons vivant dans la petite ville tranquille de Green Town, Illinois, sont les meilleurs amis du monde. Un jour, pourtant, tout change : la mystérieuse Foire du sinistre Mr. Dark (Jonathan Pryce) s'installe en ville, et l'un après l'autre, les habitants de la bourgade disparaissent, alors même que Mr. Dark exauce leurs voeux... en échange de leurs âmes !
La fameuse Foire des Ténèbres de Ray Bradbury, made in Disney. Ce qu'on remarque tout d'abord, c'est la bande originale de qualité, signée James Horner, qui à l'époque était encore inspiré, et ce même s'il frôle de temps en temps le papier-peint musical typique des DCOMs.
Après, je n'ai été que moyennement convaincu par le rythme et l'interprétation globale. Les comédiens sont assez inégaux (sans être mauvais, cependant), pas aidés par des dialogues assez peu naturels, et le tout est très daté, jouant sur une certaine fibre nostalgique (notamment au début) qui ne m'a pas vraiment parlé.
Encore une fois, ce n'est pas honteux, et le final est visuellement assez impressionnant pour un Disney pour enfants, mais je suis tout de même resté assez indifférent devant ce métrage, d'autant que depuis, Stephen King a plus ou moins repris le postulat de base (l'homme mystérieux qui arrive en ville et échange l'âme des gens contre leur plus grand souhait, etc) avec son Bazaar...
3/6
Les Yeux de la Forêt (The Watcher in the Woods) :
Helen et Paul Curtis (Carroll Baker, David McCallum), un couple américain, s'installent avec leurs filles Jan (Lynn-Holly Johnson) et Ellie (Kyle Richards), dans un manoir anglais somptueux, en bordure de forêt. Rapidement, cependant, la propriétaire des lieux, Mrs Aylwood (Bette Davis), réalise que Jan ressemble étrangement à sa propre fille, Karen, disparue mystérieusement 30 ans plus tôt durant une éclipse solaire... cette même Karen dont les deux enfants semblent percevoir la voix, en provenance des bois voisins.
Un film adapté d'un roman, à l'ambiance assez réussie et pesante, et aux visuels mémorables, mais qui malheureusement est un peu plombé par l'interprétation aléatoire de l'héroine principale, et par une impression un peu brouillonne qui se dégage du récit, çà et là.
Ce qui, dans l'absolu, n'est pas vraiment étonnant, vu que le film a connu plusieurs montages et fins alternatives différentes, plus ou moins efficaces.
Halloween est enfin là, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Fantômes pour Rire (Mr. Boogedy) :
Ravis de s'installer dans la petite ville de Lucifer Falls, en Nouvelle-Angleterre, le vendeur de farces-et-attrapes Carlton Davis (Richard Masur), sa femme Eloise (Mimi Kennedy) et leurs trois enfants (Benjamin Gregory, Kristy Swanson, David Faustino) découvrent la légende de William Hanover, dit Mr. Boogedy (Howard Witt), un pèlerin ayant vendu son âme au Diable en échange de pouvoirs mystiques et qui, 300 ans plus tôt, est mort dans l'incendie de sa demeure, en tentant de forcer la Veuve Marion (Katherine Kelly Lang) à céder à ses avances. Désormais, Boogedy, Marion, et le fils de ce dernier hantent la maison des Davis, et le sorcier semble bien décidé à retrouver sa toute-puissance...
DCOM classique de 1986 qui a bercé mon enfance, avec John Astin en agent immobilier sinistre.
Assez dense et précipité (ça ressemble fortement à un script de long-métrage condensé en 45 minutes d'épisode spécial), forcément un peu fauché au vu de l'époque et du budget, mais pas le temps de s'ennuyer, c'est bien joué, drôle, les effets sont réussis, et pour un téléfilm Disney, le méchant reste tout de même assez impressionnant.
4/6
La Fiancée de Boogedy (Bride of Boogedy) :
Un an après leur arrivée en ville, la famille Davis est bien intégrée à Lucifer Falls. Tout le monde les apprécie... sauf Tom Lynch (Eugene Levy), un rival jaloux, prêt à tout pour saboter le magasin des Davis. Une jalousie qui va l'amener à réveiller l'esprit de Boogedy, un Boogedy qui va prendre Eloise pour la réincarnation de la Veuve Marion...
La suite de Mr Boogedy, une suite qui perd en rythme et dynamisme ce qu'elle gagne en fluidité et en budget. Très regardable, même si pas forcément au niveau de l'original, et que le remplacement de John Astin est regrettable.
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Ghostwatch :
Un téléfilm spécial d'Halloween made in BBC, inspiré par la hantise d'Enfield (voire aussi La Hantise d'Enfield et The Conjuring 2), et qui enterre en 90 minutes non seulement bon nombre de fictions d'horreur aux sujets similaires (dont les deux titres mentionnés plus haut), mais aussi et surtout tous les Ghost Hunters/Ghost Adventures et autres shows supposément réels que l'on a toutes les semaines sur les chaînes anglo-saxonnes.
Le concept est très familier : une émission tv d'investigateurs du paranormal, qui vont enquêter sur une affaire de poltergeist, en duplex avec la famille, pendant que le présentateur interroge des invités et commente les images en direct avec des spécialistes, depuis son plateau.
C'est présenté comme réel, et à l'époque, ça a fait sensation en Angleterre car personne n'avait compris que c'était de la fiction (malgré des effets de réalisation clairement mis en scène, et certaines actrices assez... hum... inégales), au point d'obliger la BBC à bannir le programme de son antenne pendant au moins 10 ans suite à plusieurs dizaines de milliers d'appels inquiets de spectateurs.
Et effectivement, c'est prenant et efficace de bout en bout, grâce à une présentation globalement naturelle et réaliste pour l'époque et pour la chaîne (à un ou deux moments près).
Alors il est sûr qu'avec du recul, et en sachant d'avance que c'est une fiction, on risque de sourire un peu devant certaines scènes, ou devant le final grandiloquent, qui se débarrasse de son réalisme pour partir dans une fiction surnaturelle spectaculaire.
Mais honnêtement, ça marche tout de même du tonnerre durant la majorité du métrage, et ça met à l'amende une grande partie des documenteurs surnaturels de ces dernières années.
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Stranger Things, saison 1 (2016) :
En novembre 1983, le jeune Will Byers (Noah Schnapp), 12 ans, disparaît de la petite ville de Hawkins, dans l'Indiana. Joyce (Winona Ryder), sa mère, tente désespérément de le retrouver, tout comme Jim Hopper (David Harbour), le chef de la police locale. Mais c'est Dustin (Gaten Matarazzo), Mike (Finn Wolfhard) et Lucas (Caleb McLaughlin) trois amis de Will, qui ont le plus de succès dans leur enquête, puisqu'ils croisent le chemin d'Eleven (Millie Bobby Brown), une adolescente aux pouvoirs étranges, et qu'ils sont confrontés aux manigances d'une agence gouvernementale aux motivations sinistres, et à la menace d'une force surnaturelle particulièrement monstrueuse...
Régulièrement, le web et ses médias s'emballent pour une nouvelle série du câble américain, qui devient instantanément culte, quelle que soit son niveau qualitatif réel (et ses problèmes inévitables de format et de rythme, cf toutes les séries Marvel).
En parallèle, le web est désormais peuplé des enfants des années 80, qui érigent la nostalgie de leur enfance comme une valeur dominante (exactement ce dont les 'Member Berries de la dernière saison de South Park sont l'incarnation), et des enfants des générations suivantes, qui ne connaissent cette époque qu'au travers des films des années 80, et en ont une vision assez idéalisée et fantasmée.
Donc forcément, quand arrive Stranger Things, une mini-série Netflix se déroulant dans les années 80, et jouant massivement la carte du fanservice et de la nostalgie des films et romans fantastiques de cette époque, le show devient inévitablement "la meilleure série de l'année/de la décennie/du monde" !
*soupir*
Dans les faits, cependant, il en va autrement.
Car si Stranger Things s'avère une madeleine de Proust totalement comestible et même assez bien menée, formellement parlant, cette première saison est très loin d'être sans défaut, et peine un peu à exister au delà de son statut d'hommage-recyclage. Il n'y a en effet rien de vraiment original ou novateur dans ce gros mélange d'influences plus ou moins digérées, mais totalement assumées : ça reprend allègrement les schémas narratifs, les idées, les codes visuels et scénaristiques et autres archétypes d'innombrables oeuvres de genre, de Stephen King à Steven Spielberg, en passant par les Goonies ou, plus surprenant, Silent Hill et Under The Skin (on pense aussi très fort à Super 8, l'hommage bancal de JJ Abrams au cinéma Amblin). Le résultat, s'il brosse le spectateur dans le sens du poil en jouant à fond la carte du fanservice, manque malheureusement un peu de personnalité, puisqu'on passe son temps à se dire "tiens, ça, c'est inspiré de XXX, ou de YYY".
Un problème exacerbé par le format inhérent aux séries Netflix, toujours trop longues pour leur propre bien. Car si, sur le papier, les 8 épisodes de 50+ minutes de Stranger Things semblent un juste compromis entre les saisons trop longues des autres séries Netflix, et le format ultra-court de certains shows anglais, dans les faits, il ne fait que renforcer (de manière involontaire) la parenté de cette série avec les oeuvres de Stephen King : comme toutes les adaptations télévisées de ces dernières, Stranger Things raconte ainsi en 7-8 heures ce qui aurait pu être raconté en moitié moins de temps, de manière plus efficace et plus dynamique.
Cette série passe en effet énormément de temps à mettre en place des intrigues et des personnages secondaires qui, en fin de compte, n'ont qu'une fonction accessoire au récit, et finissent passés à la trappe plus ou moins rapidement. Du remplissage qui ne choque pas forcément sur le moment, mais qui, avec du recul, devient un peu voyant, et laisse énormément de temps au spectateur pour réfléchir un peu à l'intérêt de ce qu'il voit à l'écran.
Néanmoins, la série possède quelques points forts qui font son intérêt, au nombre desquels la reconstitution d'une époque plus ou moins fantasmée (ce n'est pas du 100% fidèle à la réalité, mais c'est homogène et crédible), son atmosphère très particulière (le score ambiant façon Tangerine Dream/Carpenter est plutôt sympathique, bien que pas forcément pertinent compte tenu du coeur du récit, qui singe plutôt les films Amblin) et sa distribution enfantine, très convaincante (Eleven est toute en retenue et en sensibilité, les autres enfants se débrouillent très bien, malgré des dialogues parfois pas assez réalistes et trop "écrits") ; comme ces enfants sont le coeur du récit, et le fil rouge de ces huit épisodes, c'est une grosse qualité de Stranger Things d'avoir su choisir des têtes d'affiche convaincantes, et qui donnent l'impression d'être vraiment amis (le petit Lucas excepté, qui passe son temps à s'opposer à ses potes et à protester, mais bon, c'est un problème d'écriture).
On ne peut pas en dire autant du reste des personnages, qu'ils soient adultes ou adolescents.
Les adolescents ne jouent pas forcément mal, mais n'ont au final qu'une importance minime dans cette saison, importance totalement disproportionnée par rapport au temps d'antenne qui leur est réservé ; au niveau des adultes, on est dans les traits très forcés - le shérif torturé (avec flashbacks lourds à la clef), le méchant très méchant, la mère hystérique et paniquée (épuisante Winona Ryder, qui ne semble plus avoir qu'un seul réglage de jeu : toujours à fond) - et en fin de compte, on ne s'attache à aucun de ces protagonistes. Ce qui pose forcément un petit problème, vu qu'ils composent facilement plus de la moitié du show.
Reste enfin l'approche technique. L'écriture est inégale, je l'ai mentionnée : elle manque de subtilité, elle manque de profondeur, les thématiques sont assez inexistantes, le dernier épisode donne lieu à une résolution prévisible, facile et frustrante, et le tout repose beaucoup trop sur son aspect fanservice pour convaincre totalement ; la réalisation, cependant, et les visuels utilisés durant ces huit heures sont très réussis. Il y a ainsi une certaine économie de moyens et d'effets lorsque le script l'exige, qui évite les débordements, et les effets numériques sont limités à quelques scènes, ainsi qu'au monstre de service, pas très inspiré, mais qui passe encore relativement bien à l'écran.
Au final, cette saison 1 a clairement été survendue par les critiques et le web, envoûtés, comme à leur habitude, par la carte de la nostalgie abattue par le programme ; mais Stranger Things n'est pas pour autant un échec.
Et cela, non seulement la série le doit à ses jeunes héros sympathiques, mais aussi et surtout à quelque chose de plus en plus rare aujourd'hui : une sincérité absolue dans ses efforts, une affection très claire pour ses personnages, pour leur univers, et pour toutes les références utilisées, et une absence totale du détachement cynique actuel qui a tendance à accompagner ce genre de nostalgie.
Stranger Things a beau être ultra-maladroit et dérivatif, mais au moins c'est sincère.
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Histoires Extraordinaires (Extraordinary Tales) :
Dans un cimetière étrange, un corbeau énigmatique discute de la vie et de la mort en compagnie d'une présence féminine mystérieuse, et passe en revue cinq nouvelles d'Edgar Allan Poe : La Chute de la Maison Usher, Le Coeur Révélateur, La Vérité sur le cas de M. Valdemar, Le Puits et le Pendule, et Le Masque de la Mort Rouge...
Anthologie animée internationale, dirigée et supervisée par Raul Garcia, un ancien de chez Disney, qui a choisi, pour chacune de ces nouvelles, un style visuel différent, et une narration en voix-off par une figure emblématique du cinéma de genre. Ce qui a malheureusement pour conséquence de donner à l'ensemble une qualité très hétérogène, en fonction des récits, des voix-offs et des styles.
- Usher, par exemple, est loin d'être désagréable, dans un style très anguleux et contrasté, assez familier. La narration de Christopher Lee, notamment, est excellente. 4/6
- Coeur, lui, m'a déjà nettement moins plu. Récit raccourci, visuel cell-shadé purement n&b (à mi-chemin entre Sin City et Breccia), character design pas très beau, et narration de Bela Lugosi enregistrée de son vivant (et donc pleine de parasites audio et de craquements, parfois à la limite de l'audible). 3/6
- Valdemar : un style très similaire aux jeux de Telltale Games (semi 3D/semi comic-book), une musique au thérémine pour une adaptation efficace. 4.5/6
- Le Puits, par contre, m'a totalement rebuté, avec un rendu images de synthèse beaucoup plus moderne et basique, du split-screen inutile, une narration plate de Guillermo Del Toro, et une adaptation assez peu intéressante. 2/6
- Enfin, la Mort Rouge est de toute beauté, un mélange de synthèse et de peinture façon aquarelles, entièrement muet hormis une réplique signé Roger Corman : probablement mon segment préféré. 5/6
- Sans oublier toutes les transitions dans le cimetière, avec ces discussions très vaines entre la Mort et Poe/le Corbeau qui refuse de mourir par peur d'être oublié. Pas franchement passionnant ni très mémorable, d'autant que la doubleuse de la Morte (Cornelia Funke) est assez moyenne, et que visuellement, c'est très simpliste, numérique et peu esthétique. 2.25/6
En résumé, une anthologie très inégale, parfois inspirée, parfois générique au possible, mais qui, de par sa durée assez brève (77 minutes) mérite tout de même un coup d'oeil.
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Deux Yeux Maléfiques (Two Evil Eyes/Due Occhi Diabolici) :
La vérité sur le cas de Monsieur Valdemar : Agonisant, Ernest Valdemar (Bingo O'Malley) est tombé sous l'emprise hypnotique de son médecin (Robert Hoffman) et de sa future veuve, Jessica (Adrienne Barbeau). Lorsque Valdemar décède prématurément, les deux amants décident de garder ce décès secret, et de conserver le cadavre au congélateur, jusqu'à ce que les formalités administratives de l'héritage soient réglées. Mais bien vite, il apparaît que la mort de Valdemar n'est pas forcément aussi définitive qu'il n'y paraît... / Le Chat Noir : Rod Usher (Harvey Keitel) est un photographe spécialisé dans les scènes de crime ; lorsque sa compagne recueille un chat noir, cependant, c'est la guerre entre l'animal et le photographe. Une guerre qui tourne mal, et qui fait perdre à Rod sa santé mentale...
Anthologie en deux parties (initialement conçue en quatre parties, mais ramené à deux après le désistement des deux autres réalisateurs, Carpenter & Craven) réalisée par Dario Argento et George Romero, qui se chargent chacun d'une adaptation d'un récit d'Edgar Allan Poe.
Problème, le film fait deux heures, et chacun des récits est donc étiré jusqu'à l'agonie pour remplir une heure complète de métrage : si cela peut encore faire illusion pour le premier segment, La Vérité sur le cas de Monsieur Valdemar, filmé à l'Américaine par Romero, qui parvient à conserver un semblant de tension et une unité de lieu qui fonctionne, le second segment (Le Chat Noir) ne raconte absolument rien, et cache derrière son fanservice référentiel et son approche plus frontale du gore et de la violence une absence totale de contenu.
Le film dans son ensemble a donc d'énormes problèmes de rythme, et l'on ne peut s'empêcher de se dire que le tout aurait mérité 30 bonnes minutes de coupes, histoire de dynamiser tout ça.
Cela dit, même avec 30 minutes en moins, ce Deux Yeux Maléfiques n'aurait pas été exempt de problèmes.
Du côté Romero, on peut citer une conclusion façon "flics vs zombies" assez ratée et clichée, surtout qu'elle arrive sur les talons d'une scène de meurtre par métronome volant, en présence d'esprits en collant blanc intégral : pas vraiment de quoi susciter autre chose que l'hilarité, franchement.
Du côté Argento, c'est pire, puisque l'intégralité du segment paraît, faute d'un autre terme, fauchée comme les blés, et assez kitsch, de l'interprétation en roue libre au style de la réalisation, en passant par la musique, le rêve médiéval avec perruques et figurants au rabais, et la conclusion qui tombe à plat.
En résumé, le potentiel de cette anthologie est là, et pendant une heure, malgré le rythme anémique, on se dit que le résultat final devrait être regardable... et puis non.
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Shelley :
Couple danois néo-luddite et new age, Louise (Ellen Dorrit Petersen) et Kasper (Peter Christoffersen) ne peuvent avoir d'enfant et, pour aider Louise, convalescente, ils engagent une gouvernante roumaine, la jeune Elena (Cosmina Stratan). Rapidement, Elena et le couple s'entendent très bien, et finissent par former une unité familiale recomposée ; la jeune femme accepte même de servir de mère porteuse à ses employeurs, en échange d'un appartement et d'un soutien financier pour elle et son fils, resté au pays. Mais la grossesse d'Elena est des plus étranges, et à mesure que son état de santé se dégrade, quelque chose de surnaturel semble croître dans son ventre...
Un long-métrage danois trilingue que j'ai envie de qualifier de typiquement nordique dans son rythme et dans son approche : c'est techniquement maîtrisé, globalement atmosphérique et contemplatif, et c'est surtout anti-spectaculaire au possible, très lent, et reposant intégralement sur sa bande-originale vrombissante (et sur quelques bruitages discrets, çà et là) pour créer un semblant de suspense.
Malheureusement, l'ensemble du métrage n'apporte absolument rien au genre de la "grossesse maléfique", et peine à insuffler de l'énergie ou de la tension à un récit qui semble presque avoir honte de son élément fantastique, tant il est tenu à bout de bras, constamment évasif, jusqu'à en devenir particulièrement frustrant.
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Observance :
Hanté par la mort de son fils, par l'échec de son mariage, et par ses problèmes d'argent, Parker, un détective privé (Lindsay Farris) accepte une affaire inhabituelle : s'installer dans un immeuble abandonné, pour y surveiller pendant quelques jours une inconnue (Stephanie King) vivant de l'autre côté de la rue. Mais progressivement, il s'avère que l'employeur de Parker lui cache bien des choses, et lorsque des phénomènes inexplicables commencent à se produire autour du détective, il commence à suspecter la présence d'une force étrange autour de lui... une force qui l'affaiblit et commence à le métamorphoser.
Un film indépendant australien tourné avec des accents américains et un budget très modéré, mais qui s'avère pourtant prenant de bout en bout, réussi dans sa construction (ici, la subtilité est de mise, puisque la première moitié du film peut quasiment être interprétée de manière rationnelle, tant le surnaturel n'arrive qu'à très petites doses) et dans son interprétation, et qui sait imposer une ambiance pesante, à grands renforts de visions oniriques, illustrant bien la lente descente lovecraftienne du protagoniste dans la folie et le délabrement physique.
Comme je viens de le mentionner, le script est "subtil", et cela risque cependant bien de frustrer bon nombre de spectateurs, puisqu'il n'explique quasiment rien de son intrigue, révélée en filigrane çà et là, mais jamais exposée clairement au public.
Néanmoins, le titre seul suffit à mettre le spectateur sur la piste pour peu qu'il comprenne l'anglais : "observance" a des connotations religieuses et traditionnelles évidentes, qui rendent très clairs les quelques indices dispensés par le récit. Il suffit alors d'assembler les pièces du puzzle, et le script devient bien vite assez limpide, voire même assez basique et par moments prévisible.
Ce qui ne serait pas forcément problématique... si le film parvenait à convaincre totalement, grâce à une conclusion efficace. Mais comme je l'ai dit, ici, pas de résolution explicative, et tous les compliments que j'ai faits au film sont valables... jusqu'au dernier quart d'heure du métrage.
Là, un changement de point de vue s'opère (par le biais d'un coup de téléphone bien amené), et le film bascule du point de vue de la jeune femme surveillée : aussitôt, toute la tension et l'oppression accumulées au fil du film s'évaporent, et le métrage se finit mollement, sans le moindre punch, pour ne pas dire en queue de poisson.
On se retrouve donc avec trois-quart d'un bon film (4.5/6, pas plus, car un peu trop de digressions oniriques stylisées), et un dernier quart médiocre et décevant, voire même agaçant, qui finit par affaiblir rétroactivement tout le reste du métrage (1.25/6).
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
AfterDeath :
Décédés dans un accident, cinq inconnus (Miranda raison, Sam Keeley, Elarica Johnson, Lorna Nickson Brown, Daniella Kertesz) se retrouvent sur une plage déserte, au milieu de nulle part. Autour d'eux, rien d'autre que les ténèbres, un phare à la lumière aux effets inexplicables, et un chalet, qu'ils découvrent rapidement fabriqué ) partir de leurs souvenirs. Pris au piège dans ce purgatoire, à la merci d'une entité démoniaque qui les traque, les cinq arrivants tentent alors de comprendre ce qu'ils font là, et comment s'en sortir...
Un premier long-métrage (que ce soit pour le scénaristes ou les réalisateurs) anglais qui s'avère assez prometteur pour la suite de leurs carrières respectives : ça fourmille d'idées en tous genres, c'est globalement bien interprété, ça exploite plutôt bien son budget minimaliste (notamment au niveau des effets spéciaux et du rendu visuel) au point de jouer dans la même catégorie que la plupart des sorties DTV américaines, la mythologie développée est intrigante...
Le tout n'est cependant pas parfait, comme par exemple la caractérisation un peu faiblarde, certains rebondissements prévisibles, le rythme inégal, et quelques ellipses contre-productives, qui obscurcissent le récit et posent problème plutôt que de fonctionner en tant qu'effets de style.
Mais dans l'ensemble, je suis resté intéressé pendant les 90 minutes du métrage, ce qui m'arrive trop rarement dans le cadre de l'Oktorrorfest pour être ignoré.
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Pickman's Muse :
En panne totale d'inspiration depuis des mois, Robert Pickman (Barret Walz), un peintre dépressif et suicidaire, semble soudain retrouver sa muse lorsqu'il aperçoit, par la fenêtre de son appartement, une étrange église abandonnée. Bientôt, il commence à entendre des voix, et son style évolue drastiquement, ressemblant de plus en plus à celui de Goodie Hines (Tom Lodewyck), un autre peintre interné après avoir massacré de multiples innocents et peint des toiles horribles, au pouvoir de fascination improbable : inspiré par les mêmes démons indescriptibles, Pickman sombre alors lentement dans la folie...
Long-métrage indépendant fusionnant un peu du Modèle de Pickman et beaucoup de Celui qui hantait les ténèbres de Lovecraft, ce Pickman's Muse s'avère une adaptation réussie, mais qui, malheureusement, ne peut s'empêcher de trahir ses origines indépendantes et amateures.
Ce n'est pas forcément très dommageable (d'autant que le film a l'intelligence de jouer la carte de l'atmosphère, de la suggestion, et du non-montré à l'écran), mais on ne peut s'empêcher de regretter qu'il n'ait pas eu un budget un peu plus important : juste de quoi embaucher des acteurs un peu plus confirmés (l'acteur principal s'en tire très bien, la plupart des autres aussi, mais çà et là, on est confronté à un acteur médiocre, qui contraste trop violemment avec le reste pour passer inaperçu... surtout quand cet acteur tient un rôle secondaire important, comme celui du psychiatre), utiliser des effets pratiques plus convaincants (le sang répandu sur les vêtements et les mains du héros ne ressemble tout simplement pas à du sang, mais simplement à de la peinture diluée), et redonner un petit coup de fouet au ventre mou que connaît le script après la première demi-heure.
Mais dans l'ensemble, c'est plus qu'honorable, c'est une adaptation de Lovecraft qui se prend au sérieux et ne sombre jamais dans l'ironie ou l'humour, bref, c'est tout à fait louable.
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Ma Sorcière Bien-Aimée (Bewitched) :
Alors que sa carrière bat de l'aile, Jack Wyatt (Will Ferrell), un acteur hollywoodien, accepte de devenir la star de l'adaptation cinématographique de la série télévisée Ma Sorcière Bien-Aimée. Insistant pour qu'une inconnue soit engagée dans le rôle de Samantha, Jack obtient que la production embauche la belle Isabel Bigelow (Nicole Kidman)... qui s'avère être, en réalité, une sorcière !
Une adaptation interminable, jamais drôle, qui tente de jouer la carte de la méta-discussion autour de la série originelle, sans jamais parvenir à en émuler le charme, le pétillant, ou la légèreté.
D'autant plus que Will Ferrell en fait trois tonnes, au point d'en être insupportable ; je suppose que si l'on n'est pas familier de la série des années 60, ça peut faire illusion, et encore...
Une chose est sûre, depuis 2005, j'attends que quelqu'un ait la présence d'esprit de faire un vrai remake moderne du show avec Joanna Garcia et quelqu'un comme le fils Hanks dans les rôles principaux... mais je crois que je peux encore attendre longtemps.
0.75 pour Steve Carrell, parfait en Oncle Alfred, et pour Stephen Colbert.
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Baskin :
En Turquie, cinq officiers de police sont appelés en renfort sur les lieux d'un incident, qui s'avère être un ancien commissariat abandonné, à la réputation étrange. Rapidement cependant, il s'avère que le bâtiment est tombé entre les mains d'une secte satanique, qui fait prisonniers les agents, et commence à les torturer...
Un film turc tourné avec un budget minimaliste (moins de 300000€), qui affiche très fièrement ses influences (Barker, Fulci, Deodateo, Argento, etc...) - au point parfois d'en souffrir un peu - mais qui est plus qu'honorable en regard des sommes et de l'expérience des personnes impliquées. C'est professionnel, c'est carré, c'est visuellement très compétent, voire même impressionnant de maîtrise par moments... mais c'est aussi, à la base, un scénario de court-métrage recyclé et rallongé pour tenir 95 minutes.
Ce qui, forcément, ne se fait pas sans heurts, et impose un rythme très très étiré, avec un récit délayé, qui tente de brouiller les pistes avec une forme un peu destructurée, et une ambiance cauchemardesque et onirique, mais qui ne parvient pas totalement à conserver l'intérêt du spectateur, la faute à des enjeux un peu trop vaporeux, et à des personnages peu attachants.
Puis, dans sa dernière demi-heure, le film passe aux choses sérieuses, en se transformant en huis-clos qui place les personnages en position de victimes, ligotées et torturées par des membres de la secte. Niveau atmosphère et rendu visuel, ça fonctionne, pas de problème, notamment parce que le leader de la secte a une tête pas croyable, et une présence mémorable... mais étrangement, j'ai été déçu par toute cette partie du métrage.
Probablement parce que les avis élogieux du web (ainsi que les attachés de presse, je suppose) parlaient de Fulci sous lsd, ultra-gore, ultra-violent, etc. Je m'attendais donc à quelque chose de particulièrement complaisant dans sa violence, et de très explicite... et puis finalement, pas tant que ça. Le film est finalement assez peu frontal dans son approche du gore, avec des effets régulièrement camouflés par des effets de flous, de mise au point, d'ombres, etc. C'est sanglant, certes, mais c'est loin d'être insoutenable... et aussi, c'est loin d'être captivant, d'autant que cette section "torture" (et le film dans son ensemble) se termine en queue de poisson, de manière particulièrement frustrante (et prévisible).
En résumé, on se retrouve ici devant un film qui sert de jolie carte de visite technique, mais qui, en soi, est plutôt décevant en regard de sa réputation, et finit par manquer de substance. Pas forcément surprenant, et plutôt prometteur pour la suite de la carrière de son réalisateur, mais finalement assez moyen.
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Uzumaki :
Kirie (Eriko Hatsune) et Shuichi (Fhi Fan) vivent dans une petite ville tranquille du Japon, non loin d'un lac calme et paisible. Mais bien vite, un à un, les habitants de la bourgade semblent succomber à une étrange épidémie surnaturelle, qui les rend obsédés par le motif de la spirale, et ce jusqu'à la folie...
Parfois, comme avec Noroi et Occult, les films d'horreur japonais sont à la fois expérimentaux et glaçants, avec une approche du fantastique et de la peur captivante.
Et parfois, comme dans le cas de cette adaptation d'un manga horrifique, ça tombe totalement à plat, au point de ressembler à de la mauvais parodie de film fantastique.
J'ignore si c'est parce le réalisateur voulait coller au plus près aux images et aux vignettes du manga (que je n'ai pas lu), mais le résultat, à l'écran, est un métrage très étrange (dans le mauvais sens du terme), à la réalisation outrancière et forcée (énormément de gros plans, de face caméras, de bruitages comiques), à l'interprétation particulièrement médiocre (pas aidée pas une post-synchro régulièrement à l'ouest), aux effets très inégaux, et à la structure décousue et peu convaincante.
En lieu et place d'un film d'horreur, on se retrouve avec un film fantastique vaguement grotesque et tout sauf captivant, tellement noyé dans son style absurde qu'il en perd tout intérêt, et échoue (presque) totalement à être effrayant ou angoissant.
1.5/6 (pour les quelques idées visuelles qui fonctionnent)
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Miss Peregrine et les Enfants Particuliers (Miss Peregrine's Home For Peculiar Children - 2016) :
Lorsque son cher grand-père (Terence Stamp) est retrouvé mort, Jake (Asa Butterfield) est persuadé que cette mort n'est pas naturelle. Rapidement, il découvre ainsi des indices le menant sur une île du Royaume Uni, où il découvre l'école de Miss Peregrine (Eva Green), où vivent en secret, à l'abri d'une bulle temporelle, de nombreux enfants aux pouvoirs très particuliers (Raffiella Chapman, Milo Parker, Georgia Pemberton, Hayden Keeler-Stone, Lauren McCrostie, Finlay MacMillan, Ella Purnell, Pixie Davies, Cameron King). Mais le sinistre Barron (Samuel L. Jackson) et son armée de Sépulcreux sont sur la trace des enfants particuliers, et seul Jake peut les aider à leur échapper...
Ce dernier Tim Burton, adapté d'une série de livres jeunesse un peu macabres, ne me donne vraiment pas envie de faire une critique très développée.
Non pas qu'il soit particulièrement mauvais (ni bon, d'ailleurs), mais il est victime d'un récit affreusement formaté et dérivatif (en gros, c'est X-men à la sauce gothico-macabre, mais avec le format typique d'un récit young adult façon Harry Potter à l'école des Sorciers), qu'il ne parvient jamais à transcender.
La mise en place est trop longue, et réciproquement, la seconde partie du film est un peu trop brouillonne et confuse (les particularités des boucles temporelles notamment, ne sont pas aussi claires qu'elles auraient dû l'être), et le film finit par donner l'impression de bâcler un peu ses rebondissements finaux, en condensant trop l'action du récit (ce qui est d'autant plus frustrant que la scène des squelettes, musique immonde exceptée, est très réussie).
La forme du film souffre aussi un peu de cet aspect "cul entre deux chaises", avec des moments macabres et des idées visuelles très réussies (les Sépulcreux, le festin oculaire, certaines scènes, certains décors, les squelettes, les créations d'Enoch, les effets spéciaux), et paradoxalement, un vrai manque de personnalité à d'autres moments, trop génériques visuellement (et pas aidés par un score quelconque qui n'est pas signé Danny Elfman).
Ajoutons à cela une interprétation tout aussi inégale (Eva Green et Sam Jackson en font trois tonnes, les enfants sont premier degré, le héros est terne), un Rupert Everett méconnaissable suite à un abus de botox, et un doublage français particulièrement médiocre, et on se retrouve avec un film bringuebalant, qui prend un peu l'eau, qui sonne un peu faux, et qui frustre plus qu'il ne convainc.
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
L'Au-delà (The Beyond / L'Aldilà) :
Liza Merril (Catriona MacColl), une new-yorkaise, hérite d'un vieil hôtel de Louisiane, qu'elle décide de rénover. Mais rapidement, à mesure que d'étranges incidents coûtent la vie aux personnes qui s'approchent de (et/ou rénovent) l'hôtel, il s'avère que l'établissement est construit sur l'une des portes de l'Enfer et qu'une fois celle-ci ouverte, les morts peuvent revenir à la vie pour s'en prendre aux vivants...
Je vais être complètement franc : je sais que The Beyond/L'Au-Delà est vu par beaucoup d'amateurs de genre comme un film culte et incontournable, mais n'étant pas particulièrement familier du cinéma de Fulci, et ne découvrant ce film qu'aujourd'hui, je pense qu'il faut probablement avoir vu/découvert ce métrage à l'époque, et dans certaines conditions bien précises (en VF ? En VHS ?) pour vraiment l'apprécier et se laisser emporter.
Le film n'est pas inintéressant, en soi, et la réalisation, avec ses jeux constants de cadrage, de profondeur de champ, de mise au point, est elle-aussi assez travaillée et appréciable... mais je ne peux pas dire que j'ai accroché au tout.
Entre son scénario délibérément abscons et décousu, ses zooms/dézooms et autres effets de montage et de transition parfois risibles, sa musique très très datée, son rythme pépère, et son interprétation/post-synchro particulièrement inégale, pour ne pas dire médiocre (ce qui n'est pas forcément surprenant compte tenu du genre, du budget, et du type de coproduction internationale), j'ai vraiment eu beaucoup de mal à entrer dans le film, d'autant que je suis resté particulièrement de marbre devant ses effets techniquement compétents, mais que la réalisation complaisante et l'illustration musicale ont rendus inefficaces sur moi.
Je suppose que tout cela fait partie du charme du film aux yeux de ses amateurs ; étant resté à la porte du métrage, je me contenterais de garder de The Beyond le souvenir d'une curiosité à l'ambiance efficace, mais à l'intérêt très limité.
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Murder Party :
Le soir d'Halloween, Christopher (Chris Sharp), un contractuel urbain assez réservé et à l'existence médiocre, trouve une invitation étrange et exclusive dans la rue, invitant son porteur à une Murder Party. Mais une fois arrivé sur les lieux, il est capturé par un collectif d'artistes déjantés, qui veulent faire de la mort de Christopher une oeuvre d'art ; reste à déterminer quelle forme cette oeuvre prendra, ce qui est plus simple à dire qu'à faire !
Une comédie noire indépendante signée du réalisateur de Green Room, qui s'ouvre de manière très sympathique, sur un montage posant une bonne ambiance d'Halloween, d'autant que la musique synthétique assez 80s rappelle bien des choses... ensuite, malheureusement, les limites du budget et du script se font rapidement ressentir, puisque pendant une bonne heure, on assiste à une sorte de satire du milieu artistique américain, avec des personnages prétentieux, poseurs et franchement peu doués, qui débattent, qui se droguent, qui se font manipuler, qui se droguent, qui s'engueulent, qui se droguent, etc, etc, etc.
Ce n'est pas mal joué, mais le rythme mollasson, et le manque de punch du récit fait qu'en fait, on ne s'intéresse pas vraiment ni au protagoniste, ni aux tueurs potentiels, tous plus incapables les uns que les autres.
Avec la dernière demi-heure, heureusement, ça décolle un peu, et ça bourrine nettement plus, avec du sang et de la violence, mais là aussi, les limites techniques du projet se font ressentir : au final, on ne rit pas énormément, on n'a absolument jamais le moindre frisson, et le tout se regarde tranquillement, mais de manière globalement assez passive, sans grande passion.
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Blood Punch :
Jeune chimiste envoyé en centre de désintoxication pour avoir fabriqué de la méthamphétamine, Milton (Milo Cawthorne, de Deathgasm) y rencontre Skyler (Olivia Tennet), une jeune femme séduisante, cynique, désabusée et manipulatrice, qui lui propose aussitôt de l'aider à s'évader du centre s'il leur fabrique, à elle et à son compagnon Russell (Ari Boyland), suffisamment de méth pour les rendre tous riches. Épris de la jeune femme, Milton accepte, mais une fois arrivé dans un chalet forestier en plein territoire indien (où Skyler et Russell ont établi leur camp de base), Russell s'avère instable et violent. Et lorsque le sang commence à couler, Milton réalise soudain que le trio est pris dans une boucle temporelle de 24 heures, qui se répète sans cesse... et c'est alors que commence le carnage.
Une comédie horrifique indépendante tournée par des néo-zélandais avec un budget minimal (ça s'entend à certains moments, au niveau des voix-offs et des bruitages), mais qui malgré cela s'avère très réussie, sorte de croisement entre Triangle, Timecrimes etUn Jour Sans Fin, mais avec trois tonnes de mises à mort plus grotesques les unes que les autres et un humour noir assez sympathique.
Comme, en plus, le trio d'acteurs principaux (tous trois - ainsi que Rose McIver, qui produit le film - en provenance d'une version récente des Power Rangers, RPM, tournée en Nouvelle-Zélande ^^) est attachant et convaincant, voici donc une très bonne surprise, dans le genre.
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Instinct de Survie (The New Daughter) :
Lorsqu'il hérite de la garde de sa fille adolescente, Louisa (Ivana Baquero), et de son frère cadet, Sam (Gattlin Griffith), après un divorce conflictuel, John James (Kevin Costner), un romancier à succès, ne sait pas sur quel pied danser. D'autant que lorsqu'il s'installe avec ses enfants dans une nouvelle maison de campagne, Louise commence à changer du tout au tout, étrangement fascinée par un tumulus ancien, qui se trouve au fond de leur jardin...
Un film d'horreur qui ne semble pas totalement assumer sa condition avant son dernier quart, et qui, dans l'intervalle, se contente d'accumuler pas mal de poncifs et de grosses ficelles du genre (rien que la métaphore de la fourmilière, bien soulignée tout au long du film... *soupir*).
Si ce n'était pour sa distribution plutôt convaincante, ce métrage assez anémique (mais relativement soigné, visuellement) aurait tout à fait eu sa place sur SyFy aux alentours d'Halloween, entre son final souterrain assez économique, et ses créatures au design banal et peu mémorable.
2.5/6 (le seul vrai intérêt du film, c'est Costner)
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
La Féline (Cat People) :
Lorsqu'elle arrive à la Nouvelle-Orléans pour faire la connaissance de Paul (Malcolm McDowell), son frère qu'elle n'a jamais rencontré, Irena (Nastassia KInski) découvre vite que sa famille cache un sombre secret : Paul et elle se transforment en panthères meurtrières, et son frère semble persuadé que seule leur union incestueuse pourra les guérir de cet état...
C'est amusant de découvrir ce remake à la réputation sulfureuse plus de 30 ans après sa sortie, tant il a à la fois plutôt bien vieilli (la Nouvelle Orléans étant assez intemporelle, ça aide), tout en étant typiquement de son époque (musique de Moroder et Bowie, coiffures, effets... et McDowell :p ).
Cela dit, je ne peux pas vraiment dire que j'aie été particulièrement convaincu par le film : il est certes carré, professionnel, compétent, mais je l'ai trouvé assez mal rythmé, dans l'ensemble, avec une mise en place beaucoup trop longue, et une gestion assez peu satisfaisante du personnage de McDowell, justement, ainsi que de l'évolution de l'héroïne.
Bon, et puis, pour être franc, malgré la réputation de film d'horreur plus ou moins érotique que possède ce métrage, j'ai trouvé le tout assez faiblard sur ces deux aspects : l'horreur est assez limitée, et l'érotisme... mouais. Nastassia Kinski se promène toute nue, et ça se limite à ça.
Pour les 80s, c'est globalement assez commun, et honnêtement, je n'ai de toute façon pas trouvé Kinski très intéressante, comme protagoniste, lui préférant nettement Annette O'Toole.
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
The Rocky Horror Picture Show - Let's Do The Time Warp Again :
Aaaah, le RHPS, ce film culte de 1975, adaptation cinématographique de cette comédie musicale underground et corrosive, hommage à tout un pan du cinéma de genre, dans laquelle un couple de jeunes WASPs bien pensants typiques des années 50 se voient corrompus et dévergondés par des extraterrestres pan-sexuels menés par le Dr Frank-n-Furter, un travesti à la fois séduisant, dangereux, dévorant et complexe.
Un show - qu'il soit scénique ou cinématographique - tellement provocant, culte, transgressif et avant-gardiste, que chacune de ses représentations donne désormais lieu à un véritable spectacle participatif sur scène, à l'écran et dans la salle... une comédie musicale irrémédiablement marquée par son esthétique proto-punk androgyne, kitsch et déjantée, conséquence d'un budget limité, par l'interprétation et le charisme de Tim Curry, et par certaines images indélébiles, comme cette paire de lèvres rouges qui ouvrent le métrage.
Autant dire qu'en annonçant un remake télévisé, la chaîne Fox tendait largement le bâton pour se faire battre, surtout qu'elle s'était déjà plantée en adaptant aseptisant le RHPS dans un épisode de Glee.
Et plus les informations arrivaient sur ce remake télévisé, plus l'on pouvait craindre le pire : si à la limite, choisir Victoria Justice et Ryan McCartan (deux acteurs connus pour leurs carrières Disney et Nickelodeon) pour interpréter les niais Brad et Janet était assez logique (voire même approprié et pertinent), le choix de Laverne Cox (actrice transexuelle n'ayant jamais fait ses preuves dans le milieu de la comédie musicale) pour interpréter le personnage de Frank-n-Furter (un mâle travesti) laissait dubitatif, et semblait indiquer que les exécutifs de la Fox ne savaient pas trop où ils mettaient les pieds, ou voulaient simplement faire le buzz.
Et puis ensuite, on a découvert que le téléfilm serait réalisé par Kenny Ortega, réalisateur des High School Musical, chefs-d'oeuvre de subversion et de décadence s'il en est (oui, c'est de l'ironie). Et enfin, histoire de conclure en beauté, on nous a expliqué que le film jouerait la carte du méta-discursif : plutôt que d'enregistrer le show en live sur une scène, comme les autres succès d'audience US récents en matière de comédie musicale télévisée (et comme il aurait été pertinent de le faire pour une comédie musicale reposant à ce point sur l'interaction avec le public), ce RHPS16 allait être filmé de manière traditionnelle, avant d'être encadré par des segments montrant le film "diffusé" dans une salle fictive emplie d'un public fictif (aux déguisements improbables), qui interagirait ainsi avec le métrage pendant sa diffusion (spoiler : ça n'apporte rien, et ça sort systématiquement du métrage à chaque fois que le réalisateur décide de montrer ces réactions).
Sur papier, le tout était donc très casse-gueule. Et dans les faits, toutes les craintes (ou presque) que l'on pouvait avoir se sont réalisées. Oui, le RHPS sur la Fox est surproduit, surbudgeté, tout est poli, propre, artificiel : des décors, aux costumes, à l'interprétation, en passant par toutes les réorchestrations musicales, tout sonne forcé et lissé. À l'image des numéros musicaux, tellement surchorégraphiés qu'ils en perdent paradoxalement tout rythme et toute énergie : le Time Warp est anémique, l'entrée de Frank-N-Furter n'a pas le moindre impact, Touch Me perd toute transgression et sexualité, ou encore, I'm Going Home, chanson touchante dans la version originale, est ici plombée par tout un appareillage scénique et par une Laverne Cox beaucoup trop radieuse et triomphante, façon Diva à la Whitney ou Mariah Carey.
D'ailleurs, attardons-nous sur l'interprétation : tout le monde surjoue un peu (problème de direction), mais dans l'ensemble, ça chante à peu près juste, et Justice et McCartan s'en sortent plutôt bien ; Annaleigh Ashford, dans le rôle de Columbia, est tout à fait dans le ton, tout comme Staz Nair, en Rocky (qui troque son slip moulant lamé or pour un caleçon nettement moins apte à choquer la ménagère) ; en Frank-N-Furter, Laverne est très inégale, juste et convaincante dans ses dialogues et réactions (malgré son accent bancal), un peu moins dans ses chansons, chorégraphies, et tout simplement dans sa présence : en effet, en faisant de Frank-N-Furter une femme à la poitrine pigeonnante et aux tenues spectaculaires (à la Beyonce ou Lady Gaga), le métrage perd complètement le malaise et le trouble créés par un Tim Curry carnassier en bas résilles. Ce qui m'amène à Adam Lambert, le chanteur actuel de Queen, un talent vocal ultra-flamboyant et ouvertement gay, qui aurait été parfait en Frank-N-Furter, mais se contente ici d'une brève apparition en Eddie (le personnage initialement interprété par Meat Loaf).
Enfin, mention spéciale à Riff-Raff (Reeve Carney) et Magenta (Christina Milian) : si le premier fonctionne moyennement tant il essaie d'imiter Richard O'Brien, la seconde est tout simplement calamiteuse, avec un accent ridicule, et un timing déplorable.
Apparaît aussi, en tant que narrateur, ce pauvre Tim Curry, qui se remet de son attaque cérébrale, et qui a tout de même bien souffert...
Avec une telle distribution, et une telle surproduction, à la limite, un bon réalisateur aurait pu sauver les meubles, et pondre quelque chose de rythmé. Hélas, ce n'est pas le cas : la réalisation d'Ortega est basique, simpliste, le montage (avec plans de coupes sur figurants, danseurs, choristes, orchestres, spectateurs dans la salle, etc) casse le rythme des chansons, et le film se traîne mollement jusqu'à la ligne d'arrivée, pas aidé par une aseptisation certaine du propos (moins de sexe, moins de violence, moins de cannibalisme, etc).
Au final, alors que l'original était "sale", osé, décadent et débordait d'énergie, ce remake Fox est (comme on pouvait s'y attendre) trop propre et appliqué pour faire illusion, ne serait-ce qu'un seul instant, et ce malgré les efforts de (quasiment) toute la distribution. On se demande donc qui était le public visé : les fans ne pouvaient que détester un tel projet faiblard et bancal, et les spectateurs lambda sont probablement passés à côté d'une partie du film, tant il repose sur une connaissance du métrage/spectacle original pour comprendre les blagues, les références, les rebondissements, le faux public, etc.
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Dream House :
Will Atenton (Daniel Craig), un éditeur new-yorkais, vient juste de quitter son travail, une somme conséquente en poche, pour s'installer dans sa nouvelle maison de Nouvelle-Angleterre, en compagnie de sa femme Libby (Rachel Weisz) et de leurs deux fillettes. Rapidement, cependant, des événements étranges se multiplient autour de leur demeure, dont ils apprennent qu'elle a été le lieu d'un triple meurtre par un père de famille, qui a tué les siens. C'est alors que tout bascule pour Will et ses proches...
Le problème avec un titre comme Dream House (avec cette orthographe particulière, à double sens), c'est qu'il abat ses cartes très rapidement... un spectateur attentif peut ainsi avoir une idée, dès le titre, de ce qu'il peut attendre du métrage. Et donc, forcément, quand après 45 minutes d'un métrage étrangement plat et décousu, qui échoue à instaurer la moindre atmosphère de mystère, le script tente le retournement de situation à la Les Autres (mâtiné de Shutter Island), difficile d'éprouver la moindre surprise.
(spoilers)
Oui, depuis 45 minutes, Craig vit bien dans une version imaginaire de sa maison, une "dream house", avec sa femme et ses filles qu'il a supposément tuées, et qu'il est le seul à voir. Ce qui ferait un twist acceptable à un moyen-métrage plus sombre, façon Contes de la Crypte (le tueur psychopathe qui perd la mémoire en tentant de massacrer sa famille, et finit sa vie hanté par leur souvenir), si Dream House ne ratait pas totalement son effet de révélation, avec notamment toute une séquence de vidéos de surveillance qui cachent délibérément le visage du tueur, de manière assez maladroite - ce qui téléphone aussitôt que le tueur est Daniel Craig, au cas où on en douterait encore.
Pire : comme le film continue encore pendant 45 minutes, on devine rapidement que Craig est innocent du crime dont on l'accuse... reste alors à trouver le responsable, et vu que les seuls deux autres personnages masculins louches du film - Koteas et Csokas - sont délibérément tenus à l'écart des personnages principaux pendant le plus gros du métrage, il ne faut pas longtemps pour que les 45 minutes suivant le twist de mi-film s'avèrent cousues de fil blanc.
Ce n'est donc pas sur le plan du script que ce Dream House fonctionne, ni sur celui de la réalisation (fonctionnelle, mais décousue/assez bordélique, avec des plans d'insert manquants, des transitions étranges, un manque de structure flagrant), ou de la musique (le score de John Debney est sympathique... mais semble régulièrement hors-sujet, comme s'il avait été composé pour une version totalement différente du script).
L'ambiance hivernale est loin d'être désagréable, cela dit, et l'interprétation est honorable, même si Daniel Craig et sa musculature découpée de James Bond, dans le rôle d'un ancien patient psychiatrique tout juste sorti de l'asile, et qui passe ses journées à errer dans une maison décrépie, c'est assez limite niveau crédibilité.
Dans l'ensemble, un thriller quasi-fantastique (ou pas) à peine digne d'un DTV malgré son casting, et dont on se demande ce qui s'est passé durant la production pour que le produit fini soit aussi bancal.
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Black Mountain Side :
Quelque part dans le nord du Canada, un groupe de chercheurs et de techniciens (Shane Twerdun, Michael Dickson, Carl Toftfelt, Timothy Lyle, Marc Anthony Williams, Andrew Moxham, Steve Bradley) découvrent, enfouie dans le sol, une étrange structure vieille de plusieurs dizaines de milliers d'années. Intrigués, ils tentent alors d'en comprendre l'origine, alors même qu'au sein de leur camp de base, l'isolement croît de plus en plus, ainsi que les tensions, la paranoïa, et les morts tragiques... tout cela, sous l'influence énigmatique d'une entité qui semble vivre là.
Ah là là là, avec un concept comme celui-ci, marchant à ce point dans les traces de Carpenter et de Lovecraft, j'aurais tant aimé tomber sur une petite perle de tension méconnue, un film indépendant captivant et pesant de bout en bout, frôlant l'horreur cosmique comme Big John a su le faire à tant de reprises... mais en l'état, ce Black Mountain Side ne parvient pas à transcender son côté dérivatif grâce à son récit, ou même à sa facture technique.
Pourtant, les extérieurs et les décors naturels sont assez beaux, les effets sont assez réussis, et sur papier, il n'y a rien de vraiment mauvais dans le script. Sauf que le réalisateur/scénariste ne parvient pas vraiment à gérer sa tension, à mettre de la pression, et à créer une ambiance nerveuse et paranoïaque telle que la vivent supposément ses personnages.
C'est à la fois un manque d'ambiance sonore (The Thing, par exemple, avait constamment un vent glacial qui soufflait dans les hauts-parleurs, en arrière-plan), un manque de rythme, mais aussi une question de budget (la voix de l'entité est à ce titre assez fauchée, ce qui enlève toute aura imposante et mystique à cette créature énigmatique).
Enfin, la toute fin est assez téléphonée, dans le genre, pour qui a prêté attention au film.
Dommage.
Un minuscule 3/6 (pour les intentions, le concept, les mutations, etc)
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Constantine :
Condamné à l'Enfer après s'être suicidé et avoir été ramené à la vie, John Constantine (Keanu Reeves) est par ailleurs atteint d'un cancer des poumons fulgurant, à l'issue fatale. Détective privé spécialisé dans le surnaturel, il tente désespérément de trouver une issue à son destin funeste en faisant le bien sur Terre, et en renvoyant les démons et autres esprits maléfiques en Enfer... en vain. Jusqu'au jour où il croise le chemin d'une inspectrice de police, Angela (Rachel Weisz), à la soeur jumelle décédée dans des circonstances mystérieuses : John se trouve alors embarqué dans une sombre affaire paranormale qui implique le Paradis et l'Enfer, et qui pourrait bien changer la face du monde...
Une adaptation très très libre de Hellblazer, avec un Keanu Reeves impassible pendant 75% du métrage, confondant nonchalance/cynisme/détachement avec absence d'expression et de vie dans le regard.
Lorsque j'avais vu le film pour la première fois, il y a plus de dix ans, je lui avais mis un 2.5/6, étant resté à peu près aussi indifférent devant ce récit assez mal rythmé (et clairement trop long) que Constantine devant tous les événements surnaturels du film.
Et pourtant, tout n'est pas à jeter dans ce polar noir surnaturel typiquement urban horror/fantasy : la photographie et la réalisation de Francis Lawrence, notamment, sont plutôt réussies, et parfois même assez inventives.
De plus, l'univers, ses protagonistes, les choix de casting faits pour Gabriel et Lucifer, sont autant de points positifs de ce métrage ; les effets spéciaux, eux, sont nettement plus mitigés (disons qu'on sent bien les 10 années qui se sont écoulées depuis...), la bande originale de Brian Tyler est assez anecdotique dans le film, Shia Labeouf ne sert à rien, et le script est relativement bancal, compliquant inutilement certaines sous-intrigues, sans raison.
Bref, au final, un métrage mi-figue-mi-raisin, qui arrive à peine à la moyenne. Cela dit, le film a vraiment une esthétique et un univers que j'apprécie, donc...
3/6 (avec un autre acteur principal, ça aurait probablement reçu une note un peu meilleure)
Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Le Maître des Illusions (Lord of Illusions - Unrated Director's Cut) :
À peine sorti d'une affaire éprouvante d'exorcisme, le détective privé Harry D'Amour (Scott Bakula) part pour Los Angeles pour le compte de la belle Dorothea Swann (Famke Janssen), afin de protéger son mari, le célèbre illusioniste Philip Swann (Kevin J. O'Connor) de dangereux cultistes, adeptes du mystérieux Nix (Daniel Von Bargen). Car Nix détient des pouvoirs surnaturels incroyables, et c'est à ses côtés que Philip Swann a tout appris... avant de trahir son maître et de l'enterrer vivant dans un lieu que lui seul connaît.
Un film fantastique signé Clive Barker, et même si son nom n'était pas inscrit au générique, sa patte est là instantanément reconnaissable : locaux poisseux, visuels écorchés, objets métalliques étranges, surnaturel urbain, imagerie fétichiste à tendance gay, masochisme, poses masculines lascives, etc ; on est en plein dans du Barker, et le tout s'avère assez fascinant et captivant, surtout en Director's Cut.
Ce n'est cependant pas pour autant un chef d'oeuvre, et le film en rebutera certainement plus d'un : Barker n'est pas un grand réalisateur, il n'a pas un sens très affuté du rythme et de la structure cinématographique, et les effets spéciaux ont très mal vieilli depuis 1995.
Néanmoins, le film reste clairement une oeuvre unique, dans le genre, plutôt bien interprétée et originale, et vaut donc très clairement le coup d'oeil, surtout si l'on apprécie le monde de la magie.... et de Barker, donc.