Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
American Grindhouse :
Documentaire américain qui revient en détail sur l'histoire du cinéma d'exploitation américain, un peu à l'instar de Schlock, mais qui s'avère nettement plus complet et satisfaisant à regarder.
En effet, là où Schlock s'attardait longuement sur les années 50-70, négligeant fortement l'avant, et l'après, ici, on a droit à un passage en revue de toute l'histoire du cinéma d'exploitation, moins pointu et limité que Schlock, mais plus intéressant et instructif.
Le film retrace ainsi toute la genèse du genre de l'exploitation, depuis Edison, jusqu'aux cinémas grindhouse (qui ne fermaient jamais), en passant par le Code Hays, son application, et ce que la fin du Code Hays a signifié pour les films d'exploitation : une évolution, à mesure que les thèmes qui étaient jusque là limités aux films d'exploitation racoleurs étaient intégrés dans les longs-métrages de studio.
De là, on passe pas les teen movies, les beach movies, les nudie cuties, les roughies, puis (comme détaillé dans Schlock), le gore, avec Hershell Gordon Lewis, puis Corman, la contre culture des années 70, etc.
Et là où Schlock s'arrêtait, cet American Grindhouse continue, en nous parlant de l'horreur produite dans les années 70, de la blaxploitation, du genre des femmes en prison, de la nazisploitation, et bien entendu, aboutissement logique de tout cela, du porno.
Une histoire mouvementée, qui, à nouveau, aboutit sur une récupération des genres du cinéma d'exploitation par les grands studios (comme par exemple avec Les Dents de la Mer).
Bref, un documentaire à peu près complet, ludique, avec beaucoup de témoignages et de commentaires apportés par des noms réputés (John Landis, Joe Dante, Larry Cohen, etc), et énormément d'images et d'extraits, qui permettent d'avoir un bon aperçu de tous ces sous-genres mentionnés par les intervenants.
Un quart d'heure de plus n'aurait pas forcément été de refus.
4.25/6
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Jumanji - Bienvenue dans la Jungle (Jumanji : Welcome to the Jungle) :
Lorsque quatre adolescents - Spencer (Alex Wolff), Martha (Morgan Turner), Fridge (Ser'Darius Blain) et Bethany (Madison Iseman) - découvre une vieille console de jeux oubliée, équipée de Jumanji, un mystérieux jeu d'aventures, ils se retrouvent propulsés dans ce monde virtuel où, possédant les pouvoirs et l'apparence de leurs personnages (Dwayne Johnson, Karen Gillan, Kevin Hart & Jack Black), ils doivent sauver le monde du maléfique Van Pelt (Bobby Cannavale).
Pour une raison que je ne m'explique guère, Jumanji - le métrage original de 1995, une comédie fantastique familiale inégale, à 3.5/6, aux effets spéciaux déjà gentiment datés à l'époque de sa sortie (je sais qu'ILM est assez fier de son travail, mais certaines des créatures - les singes, notamment - sont franchement ratées), et au Robin Williams sortant tout juste de Hook, Toys, Mme Doubtfire et Being Human, ouch - jouit désormais d'une réputation de film excellent et incontournable, un classique cinématographique des années 90.
De quoi susciter une levée de boucliers à l'annonce de cette suite/remake, comme si ce nouveau volet allait ternir l'image de la franchise Jumanji. D'autant plus amusant que ce Jumanji 2017 s'avère une bonne surprise, un film d'aventures familial assez rythmé et amusant, au casting impeccable, qui joue totalement le jeu et parvient à rendre crédibles ces personnages adolescents coincés dans des corps qui ne sont pas les leurs.
Ce n'est pas pour autant un chef d’œuvre - le script est assez basique, la réalisation est fonctionnelle, ça manque de singes, c'est prévisible, trop sage et certains effets spéciaux risquent de mal vieillir - , mais en tant que divertissement familial de fin d'année, ça tient suffisamment la route pour ne jamais ennuyer, et pour distraire pendant moins de 2 heures.
3.75/6
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Mécanique Amoureuse (Mechanics of Love) :
De retour dans sa ville natale à l'occasion du mariage de sa soeur Clare (Emily Tennant), Mattilynn Dupree (Shenae Grimes-Beech) passe rendre visite à son père (Lochlyn Munro) dans le garage automobile dont il s'occupe. Là, elle retrouve Jake (Tyler Hynes), un ami d'enfance au charme duquel elle n'est pas insensible, et qui songe à racheter l'affaire de son géniteur...
Une comédie romantique PixL affreusement insipide, terne et manquant cruellement de rythme et de fantaisie : on passe plus de temps à s'attarder sur les problèmes du mariage à venir de la soeur de l'héroïne que sur cette dernière, les personnages masculins ont un charisme inexistant, et ça fait toujours un peu mal de voir Lochlyn Munro en semi-retraité père de deux vingtenaires.
2/6
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Wet Hot American Summer, sorti en 2001, est une comédie culte que tout amateur d'absurde et d'improbable se doit d'avoir vue : parodie des summer camps movies américains, ce métrage signé de la troupe de The State est désormais un incontournable du genre, et possède, dans sa distribution, d'innombrables visages familiers et autres piliers de la comédie américaine actuelle.
Wet Hot American Summer : First Day of Camp, mini-série diffusée sur Netflix en 2015, s'inscrivait directement dans la continuité du long-métrage... en se posant en préquelle à celui-ci, et ce quand bien même les acteurs avaient tous clairement pris 15 ans depuis le tournage du film : pas de problème, David Wain, Michael Ian Black et Michael Showalter avaient intégré cette différence d'âge et de physiques au décalage humoristique, pour une suite à la hauteur de son modèle, malgré quelques petits problèmes de rythme, inhérents à ce nouveau format.
Et donc, en 2017, toute cette petite bande de joyeux lurons a remis le couvert une fois de plus, s'inspirant des pistes laissées dans le film et dans la série, et promettant de découvrir le destin de ces personnages, dix ans plus tard.
Wet Hot American Summer : Dix ans plus tard (Wet Hot American Summer : Ten Years Later) :
En 1991, dix ans exactement après leur dernier été au Camp Firewood, tous les moniteurs et responsables de ce dernier se retrouvent sur place, pour faire le point sur leurs vies, leurs romances, et sur l'avenir du camp, que Beth (Janeane Garofalo) songe à fermer... Mais dans l'ombre, une sombre conspiration présidentielle se trame, et celle-ci pourrait bien mener à la destruction totale du camp de vacances et de tous ses pensionnaires.
Difficile de faire un vrai bilan d'une telle saison, une saison marquée par un changement de cible évident pour la team Showalter/Wain/Black, et par des difficultés toujours plus importantes à réunir chaque année tout le cast de la série... D'autant plus que la distribution de WHAS gagne de nouveaux membres supplémentaires avec chaque nouvelle saison !
Le changement de sujet était inévitable, compte tenu de la période temporelle à laquelle se déroule cette saison : les années 90. Exit donc la parodie des camps de vacances (elle reste néanmoins présente en filigrane pendant toute la saison) et place aux parodies des métrages à la mode à la fin des années 80 et au début des années 90 : les thrillers géopolitiques à tendance nucléaire, les triangles amoureux impossibles façon Ross/Rachel/Emily, les comédies générationnelles à la Singles ou Reality Bites/Generation 90, les thrillers domestiques façon La Main Sur Le Berceau, et bien sûr, les films de "retrouvailles" centrés sur les "10-year reunions" - voire même, pour être encore plus dans le ton du camp de vacances, Indian Summer (1993), avec ses anciens campeurs qui se retrouvent des années plus tard et découvrent que le camp où ils ont passé leurs étés va bientôt fermer ses portes...
Ça donne donc de quoi faire aux scénaristes, qui nous concoctent ainsi huit épisodes improbables, pour une mini-saison à mi-chemin entre le ton du film original, et celui de la précédente déclinaison télévisuelle. En effet, cette année, compte tenu de la cible des parodies de la bande, l'accent est mis de manière assez prononcée sur le relationnel, pour le meilleur et pour le pire : s'il est toujours amusant de voir évoluer la romance impossible de Coop et de Katie, d'autres sous-intrigues de ce type (Mark et Claire, ou encore Jay Courtney - très drôle - et Amy Poehler) ne fonctionnent vraiment pas aussi bien, et semblent parfois n'être là que pour donner quelque chose à faire aux acteurs impliqués.
On regrettera aussi l'éclatement de la distribution, au fil des ans : si le remplacement de Bradley Cooper par Adam Scott fonctionne (principalement parce que c'est totalement dans l'esprit du Dj Ski Mask de la saison précédente, et que tout le monde trouve ça normal dans le cadre de la série), que l'absence de Joe Lo Truglio (qui fait la sieste pendant une grosse partie de la saison) passe inaperçue, et que le bref caméo de David Hyde Pierce (improvisé, filmé à la webcam avec une fausse moustache, devant l'étagère à Emmys de l'acteur), est tout simplement parfait, l'enquête d'Elizabeth Banks (séparée du reste de l'équipe jusqu'à la toute fin) tombe un peu à plat, et les mésaventures de Chris Pine, Jason Schwartzman et Chris Meloni (encore une fois génial) semblent toujours un peu détachées des problèmes du camp.
Et pourtant, il s'y passe de ces choses improbables !
La série monte ainsi progressivement en puissance, comme le film, pour verser dans le grand n'importe quoi jouissif et hilarant, à la conclusion métadiscursive plutôt définitive : et si la seule explication à tous ces étés improbables et à ces runnings-gags, avec conspirations présidentielles, boîte de conserve parlante, et cadavres ressuscités, c'était l'imagination hyperactive de Coop ?
Le show botte ainsi en touche d'une manière parodique - après tout, difficile de prendre au sérieux cette hypothèse, surtout compte de tenu de la réalité fantaisiste de la série... Quoiqu'il en soit, si elle donne quelques signes d'essoufflement, la saison fonctionne tout de même globalement, et si elle doit être la conclusion des mésaventures des personnages du camp Firewood, soit : ce fut un baroud d'honneur bien sympathique.
Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive à grand pas, et le moment est donc idéal pour revoir tous les films du MCU, dans leur ordre de diffusion initial...
La Phase 1 du MCU s'est conclue avec l'explosif Avengers : place à la Phase 2, l'ère des suites un peu creuses, du chamboulement, et des nouveaux héros...
Iron Man 3 (2013) :
Traumatisé par l'invasion de New York, Tony Stark (Robert Downey Jr.) est devenu dépendant de ses armures, et commence à perdre pied. Mais lorsque le Mandarin (Ben Kingsley), meneur d'une organisation terroriste, décide de s'en prendre à Stark, et détruit tout ce qui lui appartient, ce dernier, présumé mort, ne peut plus compter que sur son ingéniosité, son instinct et sur l'aide du jeune Harley (Ty Simpkins) pour se tirer d'affaire...
Mouais. Probablement l'Iron Man que j'aime le moins, et que je n'avais jamais eu envie de revoir depuis sa sortie. Le problème, en fait, c'est que Shane Black est aux commandes, et qu'il fait un peu ce qu'il veut, à savoir : il ne fait pas un Iron Man 3, il fait Tony Stark 3, un film plus intéressé par Tony sans armure, indestructible et qui survit en débardeur à des scènes d'action pétaradantes, en faisant des vannes constantes, et accompagné d'un faire-valoir enfantin ou d'un partenaire black (lui aussi sans armure), le tout dans un environnement enneigé, à Noël...
En résumé, Shane Black fait du Shane Black, et ça ne passe pas vraiment, tant au point de vue du rythme que de la structure décousue, des raccourcis du récit, de la voix off narrative, des placements produits, et de nombreux choix créatifs aberrants (le pilotage d'armures à distance, qui enlève tout intérêt et tout danger, puisque Tony peut désormais tout faire depuis son canapé ; Guy Pearce en nerd à lunettes boiteux ; la mise en avant forcée et maladroite de Super Pepper Potts ; et bien sûr toute la conclusion façon "retour à la normale/nouveau départ" à nouveau en voix off, et bâclée).
C'est dommage, parce qu'il y a du bon : le stress post-traumatique de Tony, le côté "les extraterrestres existent, tout le monde le sait désormais", certaines idées de mise en scène des affrontements, la relation de Tony et de Harley (qui préfigure celle de Tony avec Peter Parker), ou encore la feinte du Mandarin. Et dans l'ensemble, ça reste divertissant et spectaculaire, mais... le film semble tout de même trop bordélique et inabouti, voire même un peu creux, pour vraiment fonctionner.
2.5 + 0.5 pour l'excellent thème de Brian Tyler, malheureusement sous-exploité puisque Iron Man est absent de la moitié du film = un très petit 3/6
Thor 2 - The Dark World (2013) :
Lorsqu'elle découvre l'Aether, une arme destructrice conçue par Malekith (Christopher Eccleston), le meneur des Elfes Noirs, Jane Foster (Natalie Portman) devient la cible de ce dernier. Elle ne peut désormais compter que sur l'assistance de Thor (Chris Hemsworth) et de ses alliés pour survivre, et empêcher la fin de l'univers.
Après un premier Thor très sérieux, Marvel tente de décomplexer un peu son Asgardien, en faisant notamment appel aux talents de script-doctor de Joss Whedon, pour bricoler un scénario pas tout à fait abouti. Le résultat est très inégal, hésitant entre la comédie, l'action faiblarde et la romance, et surtout, il perd énormément en intérêt et en énergie une fois sa première heure écoulée.
À nouveau, le métrage souffre d'un méchant assez quelconque, de décors extra-terrestres bien trop ternes et insipides, de scènes d'action plates, brouillonnes et sommaires, et pour couronner le tout, d'une Natalie Portman qui finit en pilotage automatique, malgré sa présence au cœur du récit.
Bref, un métrage très peu mémorable, qui a des bonnes idées, ici ou là, mais ne décolle jamais vraiment, et s'essouffle progressivement jusqu'à finir sur les rotules.
2.5 + 0.5 pour la bande originale de Brian Tyler = un minuscule 3/6
(critique plus détaillée publiée sur ce blog en 2017, à lire ici)
Désormais dans l'univers-miroir, Star Trek Discoverycontinue d'enchaîner les rebondissements téléphonés, dans une course vers l'avant qui ne laisse pas beaucoup de place au développement des personnages autres que l'insipide Michael Burnham...
Star Trek Discovery 1x12 :
Dans l'Univers Miroir, Burnham rencontre l'Imperatrice, tandis que Stamets rencontre son double, et que Lorca est toujours dans une cabine d'agonie...
Franchement, je ne sais plus vraiment quoi écrire, chaque semaine, sur Discovery. C'est probablement la faute de ces épisodes au rythme tellement bancal qu'ils paraissent à la fois trop denses, à la limite du bâclage, mais aussi particulièrement soporifiques et bavards.
C'est ainsi le cas cette semaine, avec un épisode qui ne propose, après décompte, que 33 minutes de récit. À peine plus d'une demi-heure d'épisode, donc, pour un programme qui est payant aux USA, c'est à la limite du foutage de gue*le. Mais soit, à la limite, si quelque chose d'intéressant ou de surprenant s'y déroulait, cela pourrait passer.
Malheureusement, ce n'est pas le cas.
33 minutes de contenu, et pourtant, l'épisode parvient à paraître bavard et mollasson, à sacrifier platement des sous-intrigues (adieu Voq, rebonjour Stamets), à placer des rebondissements éventés (Lorca), à faire de la rétrocontinuité ("tous les humains de l'univers-miroir sont sensibles à la lumière"... parce que c'est un univers plus dark & gritty, je suppose :soupir:) et à encore et encore faire du personnage de Burnham le nombril de l'univers (maîtresse de Mirror-Lorca, fille adoptive de Mirror-Giorgiou, future héritière du trône de l'Empire, blablabla).
(ah, et Burnham qui prend l’Impératrice au mot parce que cette dernière lui dit "mon double était digne de ta confiance dans ton monde, alors je le suis forcément"... euh...)
Bref, une fois de plus, cet arc de l'Univers-Miroir ne fonctionne pas du tout pour moi, pas aidé par le jeu inégal de SMG, et par ces scénaristes qui semblent ne fonctionner qu'à base de twists inattendus, sans avoir nécessairement la finesse, l'inspiration ou le talent de les faire fonctionner.
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Schlock ! - The Secret History of American Movies :
Documentaire américain qui retrace l'histoire du cinéma d'exploitation US dans ses moindres détails, à l'aide de nombreux extraits et images d'archive, et d'interviews de leurs participants encore en vie.
On y apprend comment, dès le baby boom d'après guerre, période débordant d'une énergie euphorique et sexuelle réprimée, le studio AIP a compris qu'il fallait s'adresser à la jeunesse de l'époque, une jeunesse méfiante de ses parents et du gouvernement... et ce quitte à vendre d'innombrables projets sur la simple base d'une affiche et d'un titre.
Malgré quelques perles devenues mémorables (Le Carnaval des âmes, Un Baquet de sang), et quelques films plus ambitieux (en couleur, avec un plus gros budget, etc), ces producteurs malins ont rapidement basculé dans la sexploitation, avec notamment toute une série de films de nudistes ; puis viennent Hershell Gordon Lewis et Russ Meyer, porte-étendards de deux sous-genres, le gore et les nudie-cuties ; le cinéma d'exploitation prend alors un tour plus sombre, avec les roughies (violence et femmes maltraitées), reflétant une société progressivement plus sombre et désabusée : celle-là même qui, dans les années 60-70, voit l'ascension de Roger Corman, et de toute une génération de talents - Bogdanovich, Coppola, Fonda, Nicholson, etc - sous son aile...
Un documentaire intéressant et instructif, mais parfois un peu austère dans son propos, notamment lorsqu'il rentre vraiment dans les profondeurs des sous-genres et de leurs auteurs... tout en ignorant volontairement plusieurs pans du cinéma d'exploitation (blaxploitation, kung fu, etc).
D'autant plus que le métrage tente d'adopter une étrange posture bâtarde, avec un propos et un commentaire intellectuel et universitaire tentant de souligner l'importance et la signification profonde de ce cinéma d'exploitation... tandis qu'en parallèle, tous les intervenants responsables de ces mêmes films en rigolent, et affirment encore et encore qu'ils ne prenaient pas le moins du monde leur production au sérieux, et qu'il ne faut pas y chercher le moindre sens.
Cette position s'avère assez frustrante, en fin de compte, d'autant que s'il y a une chose que l'on ne peut pas nier, c'est bien le fait que ces "exploiteurs" ont tout simplement ouvert la porte au cinéma indépendant des années 70, qui n'a fait que rendre "acceptable" bien des audaces impensables de ces films d'exploitation plus confidentiels...
3/6
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Star Wars - Épisode VIII : Les Derniers Jedi (The Last Jedi) :
Tandis que Luke Skywalker (Mark Hamill), traumatisé par l'échec de la formation de Ben Solo/Kylo Ren (Adam Driver), refuse d'entraîner Rey (Daisy Ridley), la Résistance est traquée par le Premier Ordre, qui les domine de toute sa puissance de feu. Afin de leur échapper, Finn (John Boyega) et Rose (Kelly Marie Tran) partent pour Canto Bight, à la recherche d'un pirate informatique de génie...
Voilà voilà. "Le meilleur Star Wars depuis l'Empire Contre Attaque !" selon la majorité des critiques cinématographiques, à propos de... L'Attaque des Clones, en 2002... puis à propos de La Revanche des Sith, en 2005... puis à propos du Réveil de la Force, en 2015... puis à propos de Rogue One, l'année dernière... et maintenant, cette année à propos de The Last Jedi.
Ah, mince. Désolé, je viens de remarquer que j'avais déjà fait une introduction similaire l'année dernière, pour Rogue One.
En plus, cette fois-ci, ça ne marche qu'à moitié, puisque le retour de flamme reçu par l'Épisode VII et Rogue One, six-huit mois après leur sortie, a déjà eu lieu pour ce nouvel opus.
Forcément, en même temps : cet Épisode VIII est un film polarisant. Tout simplement parce que c'est un film bipolaire.
Pour chaque bonne idée, plan réussi, dialogue convaincant, scène d'action impressionnante, personnage intéressant, gag amusant, créature originale, il y a en effet une idée foireuse, un plan laid, des dialogues maladroits, une scène d'action trop chorégraphiée, un personnage insipide, une vanne qui tombe à plat, ou une bestiole inutile.
C'en est vraiment frustrant.
De plus, c'est bien simple, au final, cet Épisode VIII, c'est 40% de recyclage de la trilogie originale (la plupart des points du scénario et des idées du métrage sont des variations - visuelles, structurelles ou thématiques - de ceux et celles des épisodes V et VI), 10% de Battlestar Galactica (tout le concept de la flotte poursuivie en hyperespace, à cours de carburant, et perdant ses vaisseaux un à un), 25% de remplissage (toute l'intrigue de Canto Bight ne sert absolument à rien), 5% de placement jouets (toutes ces créatures trop kawaii qui ne servent à rien) et 20% de pseudo-déconstruction irrévérencieuse de la franchise.
Mais quand je dis "déconstruction irrévérencieuse", j'entends par là qu'on peut très bien imaginer Rian Johnson (le scénariste/réalisateur) en jeune rebelle déboulant dans le bac à sable de JJ Abrams et Lucas, voyant le château de sable plus ou moins branlant construit avec les sept premiers épisodes, et décidant de donner un bon gros coup de pied dedans, parce qu'il est "anticonformiste", et que "f*ck les vieux !! Vive la jeunesse !".
Certes, il y a bien là une tentative de contextualiser le tout, en faisant passer la totale inefficacité de tous les protagonistes, et les obstacles artificiels placés sur leur chemin, comme un propos sur l'importance de l'échec en tant que leçon de vie. Et certes, on peut tout à fait trouver que cette volonté de destruction des acquis, de table rase, est osée, courageuse, audacieuse, et qu'elle prend toutes les attentes du public à contre-pied.
Mais détruire sans reconstruire n'a pas grand intérêt, et pour l'instant, tout ce que cette nouvelle trilogie a fait, c'est faire place nette, au détriment de tout ce qui avait déjà été établi, afin de laisser le champ libre à ses protagonistes. Malheureusement, ces protagonistes sont toujours assez creux, sans réelle direction, et ne font que répéter des figures imposées par leurs aînés...
Bref, un épisode qui prétend casser les codes de la saga, mais qui en réalité se contente de leur donner un ravalement de façade et de faire du surplace (si le prochain épisode était intitulé "Un nouvel espoir (bis)", cela ne me surprendrait pas le moins du monde).
De plus, de par sa volonté de se détacher du travail de JJ sur le précédent volet, l'Épisode VIII finit par affaiblir rétroactivement ce dernier, qui redescend provisoirement à 3/6, en attendant de voir comment l'Épisode IX sauvera - ou non - les meubles. Car de toute façon, comme JJ & Johnson ne se sont nullement concertés lors de la conception de cette nouvelle trilogie (ce qui explique bien des choses), il est probable que le prochain épisode reparte à nouveau de zéro, et remette en question les nouveaux acquis de ces Derniers Jedis.
Bon courage, Abrams...
Un 3/6 provisoire, car si la franchise continue en ce sens, les notes de cette nouvelle trilogie risquent bien de baisser à nouveau une fois l'Épisode IX sorti...
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Hollywoo :
Lorsqu'elle apprend que Jennifer Marshall (Nikki DeLoach), l'actrice américaine à succès qu'elle double en France, a décidé de tout quitter, mettant ainsi sa propre carrière en danger, Jeanne (Florence Foresti) décide de partir pour Los Angeles. Son objectif : rencontrer son idole, et la convaincre de changer d'avis avant qu'il ne soit trop tard. Et en chemin, elle rencontre Farres (Jamel Debbouze), un petit arnaqueur français bien intégré dans le petit monde hollywoodien...
Comédie à cheval entre les USA et la France, co-écrite par Foresti, et qui malheureusement perd très rapidement en efficacité, malgré un postulat de départ sympatoche.
Le problème, finalement, c'est que le film ressemble trop souvent à une succession de scénettes assez caricaturales, certaines déjà vues, d'autres assez prévisibles, et que le tout ne décolle jamais vraiment, en plus de tirer vraiment en longueur, avec près d'une heure cinquante au compteur (rien que tout le début, établissant Foresti à Paris, aurait pu être réduit à quelques scènes à peine, et aurait évité de donner une première impression négative de Foresti, avec son personnage de Française arrogante, gueularde et agaçante, et en surjeu).
Bref, c'est longuet, ça ne fonctionne que ponctuellement (généralement quand Jamel est à l'écran), et ça manque de punch. Pas catastrophique, mais trop quelconque pour rester dans les mémoires.
2.5/6 (dont 0.5 pour DeLoach, comme toujours attachante)
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Kingsman 2 - Le Cercle Doré (The Golden Circle) :
Lorsque l'agence Kingsman est anéantie par la maléfique Poppy Adams (Julianne Moore), seuls Eggsy (Taron Egerton) et "Merlin" (Mark Strong) en réchappent. Ils sont alors contraints de se tourner vers l'agence Statesman, l'équivalent américain de Kingsman, pour tenter d'arrêter la criminelle... et ils découvrent, en chemin, que "Galahad" (Colin Firth) est toujours en vie, mais amnésique.
Le premier Kingsman était une comédie d'espionnage un peu sale gosse et rebelle, adaptée avec énergie et second degré par Matthew Vaughn, à partir d'un comic-book de Mark Millar : rien d'excellent, et souffrant de défauts inhérents aux travaux des deux hommes, mais avec suffisamment de bonne humeur pour emporter l'adhésion, notamment grâce à sa distribution dynamique et enthousiaste.
Suite au succès du premier opus, voici donc la suite. Et ici, le mot d'ordre est bigger, louder... mais pas better. C'est plus bordélique, plus caricatural, plus bourrin, plus parodique, mais ça n'a jamais la matière, les personnages ou l'intrigue nécessaires pour justifier ce "plus".
En résumé, le problème de ce Kingsman 2, c'est qu'il n'a pas grand chose à raconter.
Son intrigue est assez basique ; ses personnages sont survolés ; les choix créatifs laissent souvent perplexes car semblant inaboutis (la romance d'Eggsy et de sa princesse, on s'en contrefiche ; la mort de tous les autres Kingsmen et Kingswomen ; les Statesmen n'apportent absolument rien au récit, si ce n'est des caméos gratuits et des accents forcés, et font presque de la figuration ; tout ce qui tourne autour de Julianne Moore et de ses sbires en carton-pâte frôle le Austin Powers ; le passage dans le festival musical, superflu), et si le film répond toujours présent au niveau de l'action (les scènes de combat et de fusillades sont toujours ébouriffantes, malgré des effets numériques très inégaux, et on se dit régulièrement que James Bond a pris un bon coup de vieux), son rythme accuse sérieusement le coup à mi-parcours, au point de rendre le tout franchement mollasson (pas aidé par un score de Henry Jackman en pilotage totalement automatique, et qui recycle les mêmes sonorités depuis les Captain America)
Et au moment où j'écris ces lignes, quelques heures après avoir vu le film, quelle est la seule chose dont je me rappelle avec un certain plaisir ? Elton John. Elton John qui jure, Elton John qui fait du kung fu numérique, Elton John ex Machina qui sauve un personnage des chiens robots (assez ratés, d'ailleurs), Elton John qui drague Colin Firth...
Bref, 3/6... pour Elton.
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Tickled & The Tickle King :
Journaliste néo-zélandais spécialisé dans les sujets légers et insolites, David Farrier pense avoir touché le jackpot lorsqu'il découvre en ligne des vidéos montrant de jeunes éphèbes athlétiques participant à des "compétitions d'endurance aux chatouilles". Amusé et intrigué par le caractère homo-érotique voilé de ces productions, il prend contact avec la maison de production... mais bien vite, il devient la cible d'innombrables menaces légales, de harcèlement téléphonique et physique, et d'insultes homophobes.
Car ces vidéos de chatouilles ne sont que la partie émergée d'un iceberg improbable remontant à plusieurs décennies, et menant à un homme mystérieux aux fonds apparemment illimités, qui entretient un réseau entier à la limite de la légalité, consacré à son fétiche sexuel préféré...
Un documentaire roublard qui a fait le buzz à sa sortie, puisqu'il commence comme un métrage semi-racoleur classique s'intéressant à une niche sexuelle et fétichiste, et se transforme rapidement en enquête passionnante de ce documentariste clairement dépassé par l'ampleur de ce sur quoi il a mis le doigt.
Le documentaire retrace donc son enquête, et le suit alors qu'il se confronte, un peu à la manière de Louis Theroux, aux victimes de ce réseau (des hommes souvent jeunes, naïfs, défavorisés, et se retrouvant confrontés à un outing sauvage dès qu'ils commencent à se poser des questions ou à se montrer difficiles), aux anciens collaborateurs, et aux journalistes ayant enquêté sur le sujet, il y a plus d'une dizaine d'années.
Sans spoiler le documentaire (qui mérite vraiment le coup d’œil), le personnage qui finit par émerger à la tête de ce réseau ne surprendra pas vraiment le spectateur, tant il correspond exactement à ce que l'on s'imagine : riche, intouchable (ou presque), bourré de problèmes psychologiques, n'assumant pas sa sexualité, déjà condamné à une peine négligeable, récidiviste, etc...
Et ce n'est pas son apparition dans The Tickle King (court-métrage d'une vingtaine de minutes servant de conclusion au documentaire, et retraçant la sortie du film en salles/en festival, et les réactions provoquées par celui-ci chez les personnes impliquées) qui change l'image donnée par ce Roi des Chatouilles.
Cela ne retire rien au documentaire, construit de manière solide et surprenante : on se demande bien par moments si tout cela n'est pas de la fiction, tant c'en est grotesque et improbable, et on pourra toujours reprocher une certaine mise en scène du tout début du documentaire, mais dans l'ensemble, Tickled est une vrai bonne surprise dans le registre journalisme d'investigation.
4.75/6
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Mini-série anglaise en 4 épisodes d'une heure, diffusés sur ITV, et qui racontent, au rythme d'un épisode/une journée, une version dramatisée du Grand Incendie de Londres ayant ravagé la ville début Septembre 1966.
1666, Londres en Flammes (The Great Fire) :
Écrite par un journaliste politique et romancier, cette mini série suit plusieurs couches sociales et de multiples protagonistes durant ces événements tragiques, tentant de mêler lutte des classes, romance, complots politiques, et guerres de religion protestants vs catholiques dans une grande fresque historique façon Les Piliers de la Terre.
Je dis "tentant", car, on s'en aperçoit rapidement, le tout est globalement assez brouillon, et pas forcément à la hauteur de l'événement.
On y suit donc le parcours de Thomas Farriner (Andrew Buchan), boulanger pour la Navy et pour le Roi, veuf et père de deux filles ; il est épris (sans oser passer à l'acte) de Sarah (Rose Leslie), sa belle-soeur, seule depuis la disparition de son mari durant une bataille. Cette même Sarah travaille pour un noble suspecté d'être catholique, et sous la surveillance de Lord Denton (Charles Dance), responsable de la sécurité du Roi Charles II (Jack Huston).
Un Roi plus préoccupé par la bagatelle que par son Royaume, et qui est conseillé par Samuel Pepys (Daniel Mays), l'un de ses administrateurs. Pepys, lui, a des problèmes de couple : il soupçonne sa femme (Perdita Weeks) de le tromper, et se réfugie dans les bras d'une Londonienne de basse extraction, dont le mari est jaloux. Ajoutez à tout cela l'incendie de Londres ; Sarah qui devient un pion dans les jeux politiques de Lord Denton ; James, le frère du Roi, qui complote contre ce dernier ; des romances de cour ; etc... etc... etc...
Bref, on le voit en prenant connaissance de ce simple résumé, Tom Bradby, le scénariste, a probablement vu un peu trop gros pour son propre bien, en tentant de faire de ce Grand Incendie une sorte de thriller politico-religieux impliquant toute la société anglaise, sur fond de catastrophe nationale. Pas forcément aidé par une réalisation et une photographie très inégales, le récit peine à captiver, ou à développer suffisamment l'un ou l'autre des axes qu'il semble vouloir aborder.
Au point qu'on regarde le tout de manière très passive, malgré le capital sympathie pourtant très clair de la distribution : c'est notamment assez amusant de retrouver plusieurs membres de la distribution du Trône de Fer, ainsi que d'autres visages familiers, quand bien même ils finissent par être sous-exploités (Perdita Weeks, notamment).
Jack Huston, par exemple, s'en sort très bien dans le rôle du Roi, et parvient à donner de l'épaisseur à son monarque apeuré et indécis (malgré un discours final improbable façon Roosevelt), mais Rose Leslie, elle, interprète toutes ses scènes en mode fébrile et essoufflé, faute d'avoir autre chose à jouer.
Plus gênant, cette surabondance de personnages et de sous-intrigues finit par confiner au toutéliage abusif : tous les personnages ayant une importance dans cet Incendie sont liés, ils se connaissent tous directement ou indirectement, et on a souvent l'impression que Londres fait 1 ou 2 kilomètres carrés, tant les protagonistes passent leur temps à se croiser, par "pure coïncidence".
Par pure charité chrétienne (ou protestante, c'est selon), on passera donc sur ces innombrables facilités scénaristiques vraiment honteuses, ou encore sur cette fin bâclée, en deux minutes chrono, et on conclura que The Great Fire, ça s'éparpille, ça ne passionne pas vraiment, et c'est à la fois trop dense et pas assez pour convaincre ou se montrer à la hauteur de ses ambitions.
Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive à grand pas, et le moment est donc idéal pour revoir tous les films du MCU, dans leur ordre de diffusion initial...
Après s'être porté volontaire pour subir une expérience des forces armées américaines, Steve Rogers (Chris Evans) devient le super-soldat Captain America, porte-étendard des troupes alliées sur le front allemand pendant la Seconde Guerre Mondiale...
Un film de super-héros historique sincère mené d'une main de maître par Joe Johnston, et qui conjugue un script efficace, une distribution impeccable, un visuel approprié, une bande-originale mémorable d'Alan Silvestri, des effets convaincants, un méchant mémorable, et un charme indiscutable. C'est bien simple, CA est probablement l'un de mes Marvel préférés, toutes phases confondues, et cette pierre angulaire du MCU me fait vraiment regretter que l'on n'ait pas eu d'autres films mettant en scène Steve Rogers pendant la Seconde Guerre Mondiale...
4.75/6
Marvel's The Avengers (2012) :
Lorsque Loki met la main sur le Tesseract, et fait déferler sur la Terre une horde d'envahisseurs extra-terrestres, les plus grands héros de la planète - Iron Man (Robert Downey Jr.), Hulk (Mark Ruffalo), Thor (Chris Hemsworth), Captain America (Chris Evans), la Veuve Noire (Scarlett Johansson) et Hawkeye (Jeremy Renner) s'unissent sous une même bannière afin de protéger l'humanité.
L'énorme film-crossover signant la fin de la Phase 1 du MCU, et le point culminant de tous les efforts de Kevin Feige et compagnie : on ne peut pas leur retirer ce succès, celui d'un projet ambitieux et improbable mené à son terme. Et pourtant, Avengers est loin d'être un bon film, sous la plume et les caméras de Joss Whedon : mal rythmé, déséquilibré, filmé assez platement et sans ampleur, c'est bavard, ça souffre des tics narratifs habituels de Whedon, et dans l'ensemble, ça reste trop alourdi par le cahier des charges Marvel de l'époque, et par ses limites, pour vraiment exploser à l'écran de manière homogène.
Néanmoins, ça reste souvent spectaculaire, drôle, et la cohésion de l'équipe fonctionne assez bien, donc ça passe plus ou moins, même si ça aurait mérité d'être bien meilleur, et mieux écrit.
3.5/6
(critique plus détaillée publiée sur ce blog en 2015, à lire ici)
La semaine dernière, Star Trek Discovery a repris le cours de la seconde moitié de sa saison, envoyant ses personnages dans l'univers miroir, sans toutefois apporter grande originalité à sa narration et à ses rebondissements...
Star Trek Discovery 1x11 :
Dans l'Univers Miroir, Burnham continue de se faire passer pour son double, tandis que Tyler, lui, commence à perdre pied.
Je... je ne sais pas vraiment quoi dire. Ça aurait dû être un épisode plein de rebondissements imprévisibles et de moments choquants, et puis... non. J'ai trouvé ça soporifique, sans grand intérêt, au point que j'ai mis l'épisode en pause à mi-parcours, et que je n'y suis pas revenu avant plusieurs heures.
Le problème, c'est cette écriture, qui a passé d'innombrables épisodes à établir la relation Burnham/Tyler, une romance sans la moindre alchimie et à la conclusion évidente : comme les scénaristes sont incapables de se montrer surprenants, et enchaînent les rebondissements télégraphiés (je n'attends plus que "Lorca vient de l'univers-miroir", dans un épisode à venir), tout tombe à plat, pas aidé par un rythme bancal.
Je ne parle même pas de tout ce temps passé sur Tilly, une cadette - même pas une enseigne, hein, une cadette, à savoir une étudiante en stage d'observation en milieu professionnel - sans expérience médicale, placée seule en charge du cas de l'ingénieur comateux, sans même un médecin présent. D'accord.
Et puis comme toute la série tourne autour de Burnham, qui est tellement exceptionnelle, blablabla, que tout se doit d'être relié à elle (son compagnon est un espion torturé, sa meilleure amie Tilly est la capitaine du vaisseau dans l'univers-miroir et s'occupe seule de Stamets sur le Discovery, Mirror-Burnham est la capitaine la plus badass de l'univers-miroir, son mentor-miroir est impératrice, son père d'adoption est Sarek, qui est aussi le conseiller des peuples alliés de l'univers miroir - d'ailleurs Sarek éminence grise de la rébellion et Spock premier officier de l'Enterprise, bonjour les réunions de famille - , etc) que ça en devient lassant, à deux doigts d'une mauvaise fanfiction.
Bref, j'ai vraiment énormément de mal avec la tournure que prend la série, et j'ai hâte que le Discovery quitte l'univers-miroir pour passer à autre chose, en espérant que ça redonne un petit coup de fouet au tout.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
La Tour Sombre (The Dark Tower) :
Roland (Idris Elba) est le dernier Pistolero, chargé de protéger la Tour Sombre trônant au centre de l'univers, et défendant ce dernier des forces du Mal. Mais Walter (Matthew McConaughey), l'Homme en Noir aux pouvoirs maléfiques, s'efforce de faire tomber la Tour, avec l'aide de son armée de sbires difformes. Pour cela, il arpente tous les mondes à la recherche d'un enfant à l'esprit suffisamment puissant pour lui servir d'arme, et il arrête son choix sur Jake Chambers (Tom Taylor), un jeune adolescent new-yorkais aux rêves prémonitoires...
Depuis le temps que le web et Hollywood parlaient d'adapter la saga de la Tour Sombre, de Stephen King, à l'écran, je m'attendais à tout (je n'ai jamais lu cette partie de l’œuvre de King), sauf à un teen movie fantastique façon littérature Young Adult basique et insipide.
En même temps, j'aurais dû me méfier, avec Akiva Goldsman au scénario et à la production... mais bon, voilà : le résultat final est donc vraiment un film pour adolescents générique au possible, avec tous les passages obligés du genre, et qui rappelle même par moments Last Action Hero dans son format.
C'est bourré d'exposition maladroite, c'est visuellement très terne, ça sous-exploite sa distribution (Katheryn Winnick en mère de famille éplorée et sacrifiée *soupir*), les problèmes de continuité, de montage et de rythme sont légion, et hormis quelques scènes sympathiques (dans lesquelles Elba campe un Pistolero convaincant et efficace) et quelques éléments de construction d'univers intrigants, tout le reste aurait aussi bien être une adaptation lambda d'un roman young adult comme on en a eu tant ces quinze dernières années.
2/6 (et je suppose que si j'avais lu les livres, j'aurais mis une note encore plus faible)
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien....
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Nobody Walks :
Martine (Olivia Thirlby), une jeune artiste new-yorkaise aux moeurs légères, arrive à Los Angeles chez Peter (John Krazinski) et Julie (Rosemarie Dewitt), respectivement monteur son de blockbusters et psychiatre. Ces derniers l'accueillent volontiers, pour l'aider à enregistrer les bruitages et autres sons d'un court-métrage expérimental sur des insectes, mais rapidement, la présence de Martine va s'avérer un catalyseur de toutes les pulsions refoulées de la famille et de son entourage...
Un navet indépendant pseudo-artistique et totalement hipster dans l'âme, qui, rien qu'à sa vision, apparaît clairement comme le produit d'une cinéaste privilégiée issue de la scène New-Yorkaise, aux aspirations profondes et féministes, et à l'estime de soi pas inexistante.
Et sans surprise, lorsque l'on regarde le générique avec attention, on s'aperçoit que Lena Dunham et l'une de ses copines sont respectivement au scénario et à la réalisation. Forcément.
Ce qui explique pourquoi j'ai passé mon temps à soupirer d'ennui et de consternation devant ce drame relationnel assez réminiscent, par exemple, de Breathe In (lui-même imparfait), mais qui se perd dans ses velléités pseudo-artistiques (énormément de gros plans liés aux cinq sens, dont un bien ridicule sur des fourmis posées sur le téton d'une femme nue), dans ses moments de "tension" sexuelle typiquement Dunhamiens (le professeur d'italien quadragénaire qui passe tout le film à flirter de manière glauque et insistante avec l'adolescente, le petit garçon qui regarde Thirlby nager en bikini la nuit, et vient la chercher pour qu'elle le borde, non sans la toucher au passage...) et dans ses personnages riches, bohèmes (ils sont tous artistes, acteurs, réalisateurs, éditeur, poètes, etc) et antipathiques (la distribution est sympathique et talentueuse, mais au combien desservie par l'écriture).
Des personnages qui tous, pour une raison incompréhensible, semblent tomber immédiatement sous le charme de Martine. Incompréhensible, car autant j'aime habituellement beaucoup Thirlby, autant ici, elle n'est pas gâtée, entre sa coupe de cheveux immonde, et sa caractérisation froide, pensive et détachée.
Et malgré cela, tous les hommes qui croisent son chemin la désirent, et sont décrits comme faibles et incapables de se retenir (ce qui est d'ailleurs un peu le cas de tous les hommes du film).
Au final, le film se résume à ça, une sorte d'observation quasi-entomologique, froide et détachée, d'une famille insatisfaite, une pseudo-réflexion masturbatoire et pompeuse sur le désir, l'attraction, la frustration et la séduction, bref, quelque chose qui se veut pénétrant, artistique et travaillé, mais qui ne parvient qu'à être creux, maniéré, nombriliste, et qui n'apporte rien à ce genre déjà bien fatigué.
1/6 (principalement pour la distribution)
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Valérian et la Cité des Mille Planètes :
Au 28ème siècle, les agents spatio-temporels Valérian (Dane DeHaan) et Laureline (Cara Delevingne) mènent l'enquête à bord de la station Alpha, à la recherche d'un transmuteur rarissime, et de ceux qui le convoitent...
Alors cette critique, je vais la faire brève : Valérian, de Besson, est un film qui fait illusion... jusqu'à ce que ses deux interprètes principaux apparaissent à l'écran.
Sans surprise, le duo DeHaan/Delevingne ne fonctionne en effet pas du tout en super agents spatio-temporels aguerris... et à partir de là, c'est tout le reste du métrage qui s'effondre.
Plus le temps passe, plus le film avance, et plus les trous béants du script se remarquent, plus la bande originale insipide de Desplat s'avère insuffisante, plus les péripéties inutiles et le remplissage se remarquent, et plus le potentiel de cet univers pourtant créatif et joliment mis en images par les équipes d'effets spéciaux de WETA et d'ILM (entre autres) est gâché par un scénario et une réalisation qui ne sont pas à la hauteur.
Au final, on ne retient qu'une direction artistique chatoyante et intéressante, plombée par un traitement inégal et gentiment creux, bourré d'incohérences logiques, et qui compte sur de nombreuses courses-poursuites et scènes d'action coûteuses pour faire illusion.
Pas de chance, ça ne marche pas.
1.5/6
(saluons tout de même le talent de Besson, qui parvient à placer un personnage de prostituée au grand cœur dans la majeure partie de ses scripts, y compris au fin fond de l'espace)
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Opening Night :
Après l'échec de sa carrière de chanteur sur Broadway, et sa rupture d'avec la belle Chloe (Alona Tal), Nick (Topher Grace) est devenu cynique, et est devenu responsable de production de la comédie musicale One Hit Wonderland, mettant en vedette l'ex-NSYNC JC Chasez. Et, le jour de la première, non seulement Nick doit gérer les caprices de sa star, mais aussi la présence de Chloe au casting, la rivalité d'un danseur gay (Taye Diggs) et d'une chanteuse (Lesli Margherita), les problèmes de la tête d'affiche féminine (Anne Heche) et bien d'autres soucis, au nombre desquels Goldmeyer (Rob Riggle), le producteur caractériel du spectacle...
Une comédie musicale indépendante à la distribution très sympathique (Alona Tal est particulièrement attachante, comme toujours, mais tous les autres apportent une grosse énergie au film), et au rythme suffisamment soutenu pour que l'on ne voie pas le temps passer, ni que l'on ne s'aperçoive du script particulièrement basique et prévisible.
C'est ce dernier point qui empêche cependant le film de vraiment convaincre, et c'est dommage, parce que sinon, le côté "comédie musicale" est bien amené (les chansons sont peu nombreuses, font partie du spectacle, ou arrivent naturellement), bien géré (tout le monde s'en sort plus qu'honorablement) et quelques moments sont vraiment réussis.
Mais dans l'ensemble, on se contente trop souvent d'attendre que telle ou telle intrigue se conclue de la manière la plus prévisible possible, pour espérer passer à autre chose de plus original... en vain.
3.5/6
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The Source Family :
À la fin des années 60, Jim Baker, ancien marine, expert en judo, meurtrier et braqueur de banque, plusieurs fois marié et séparé, investit dans plusieurs restaurant végétariens en Californie, et, après avoir connu un éveil spirituel, il devient Father Yod, un gourou bienveillant vivant, avec sa nouvelle femme de 20 ans et tout un troupeau de plus de 200 disciples, dans un manoir en banlieue de Los Angeles.
Là, père spirituel de toute une famille recomposée, Yod entretient une utopie, entre peace, love (la famille pratiquait l'amour libre, la magie sexuelle, et Yod avait 14 compagnes différentes), drogues (forcément), rock'n'roll (Baker et la famille ont créé le groupe YaHoWha13, qui a enregistré une soixantaine d'albums de rock psychédélique improvisé, et leur servait de passerelle pour recruter de nouveaux membres dans les lycées où ils se produisaient) et philosophie new age... et pendant quelques années, malgré quelques déménagements (notamment à Hawaii), cela fonctionne.
Mais les finances de la Source Family (du nom du restaurant le plus populaire de Baker) viennent à se tarir, les problèmes de santé et les incidents graves se multiplient (accouchements "naturels" qui tournent mal, détournement de mineurs), Baker commence à se prendre pour Dieu, puis à déprimer, et finalement, la famille se dissout à la mort de Baker, dans un "accident" de deltaplane (il s'est volontairement lancé du haut d'une falaise avec un deltaplane sans savoir s'en servir, et il a refusé de partir aux urgences après le crash lui ayant brisé le dos).
Soit.
Si l'on vous demande d'imaginer un hippie tout ce qu'il y a de plus cliché, il y a 99% de chances que vous ayez quelque chose en tête qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Jim Baker, ou aux membres de la Source Family. Et si l'on vous demande maintenant d'imaginer un ex-hippie tout aussi cliché, avec 30 ou 40 ans de plus, vous aurez en tête une bonne image de ces mêmes membres tels qu'ils sont aujourd'hui : tous encore impliqués dans des commerces ou établissements new-age, holistiques, "bio", spirituels et typiquement californiens, au point d'en être une caricature incroyable.
Et c'est vraiment le problème que j'ai avec The Source Family, documentaire basé sur un livre écrit par deux des anciens membres de cette secte, et sur les nombreuses images d'archive de la communauté : c'est un métrage particulièrement frustrant.
Frustrant, car intégralement illustré par la musique de YaHoWha1, particulièrement datée et lassante (malgré les témoignages de personnes comme Billy Corgan, qui trouvent le tout fascinant et quasi-religieux).
Frustrant, car quasiment admiratif de Jim Baker et de cette période... et pour cause : on sent que tous les ex-membres sont encore, dans leur tête, membres à part entière de la Source Family, qu'ils gardent un très bon souvenir de Baker, le vénèrent encore comme un être illuminé et surnaturel, et qu'ils regrettent vraiment cette période.
Enfin, frustrant car, en fin de compte, le documentaire n'est pas forcément particulièrement intéressant en tant que tel : certes, en tant que représentation d'une certaine époque et d'une certaine culture, ce n'est pas désagréable, mais il y a tellement peu de recul sur les événements qu'on finit par être agacé par le discours du documentaire ; d'ailleurs, si Jim Baker était encore de ce monde, et si la communauté était encore active, on aurait presque l'impression d'un film de propagande visant à recruter de nouveaux membres.
Mouais.
3/6 (en étant gentil, et uniquement parce que formellement, c'est assez bien mené)
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Un bilan saisonnier assez compliqué à écrire, car une série assez difficile à cerner. The Young Pope souffle en effet constamment le chaud et le froid, passe régulièrement d'un grotesque ridicule à des moments de grâce improbables, alterne les idées inspirées avec les métaphores pataudes, le somptueux avec le kitsch, le bon goût avec le mauvais goût, et s'avère, en fin de compte, une expérience des plus frustrantes.
The Young Pope, saison 1 :
Jeune quadragénaire séduisant, discret et tempéré, le cardinal Lenny Bernardo (Jude Law) est, contre toute attente, élu nouveau Pape au grand dam du Cardinal Voiello (Silvio Orlando), qui tire toutes les ficelles de Rome en secret. Mais dès son élection, Bernardo, désormais rebaptisé Pie XIII, révèle son vrai visage, celui d'un homme caractériel et intransigeant, hanté par son enfance, et à la vision de l'Église particulièrement radicale et traditionaliste. Aussitôt, Pie XIII entame une transformation intégrale de l'Église, désireux de rendre à cette dernière son aura sinistre et menaçante, et de ramener par la force et la peur la Foi dans le coeur des gens...
Co-production italo-franco-espagnole diffusée chez nous sur Canal + et outre-Atlantique sur HBO, The Young Pope est la création de Paolo Sorrentino, réalisateur et scénariste italien, et présente en 10x55 minutes les premiers mois du règne de Pie XIII, depuis sa première apparition publique, jusqu'à... sa dernière ?
Impossible d'affirmer que ce Young Pope est une série mal interprétée : Jude Law s'en donne à coeur joie, et la plupart des seconds rôles (y compris français - Cécile de France, Ludivine Sagnier) sont justes, avec une mention spéciale à Silvio Orlando, impeccable en Cardinal Voiello. Difficile aussi d'affirmer que la série est mal filmée : Paolo Sorrentino sait clairement y faire derrière la caméra, il sait composer un plan (j'ai par exemple le souvenir marquant d'une opposition visuelle Pope/Voiello utilisant le décor pour souligner, de manière frappante, la supériorité de l'un sur l'autre), il sait retranscrire exactement à l'image ses intentions (quelles soient comiques, oniriques, symboliques ou dramatiques) et la plupart du temps, sa réalisation sait parfaitement souligner le faste et le clinquant de l'univers papal et de l'Église Catholique.
Malheureusement, les problèmes de cette série se situent ailleurs, pour moi. Car le Young Pope est une série profondément italienne, avec un sens du grotesque et de l'outrancier typique des artistes de ce pays, et surtout, comme je l'ai mentionné en introduction, elle manie constamment le chaud et le froid, d'une manière qui plaira à certains, et en rebutera d'autres (moi, notamment).
Une autre série dramatique plus conventionnelle aurait articulé cette première saison sur l'ascension au pouvoir de Lenny Belardo, culminant sur son élection : de quoi donner lieu à des jeux de pouvoir, à des manigances, etc, une sorte de House of Cards dans l'univers de la religion catholique.
Ici, il n'en est rien : comme la série et Sorrentino refusent formellement de se conformer aux schémas habituels de la télévision, et désamorcent systématiquement la moindre intrigue dramatique, le show commence par l'élection de ce pape, et suit ses premiers mois sur le trône pontifical : toute opposition à Pie XIII (notamment Voiello) est assez rapidement écrasée, les manigances et jeux de pouvoir disparaissent très rapidement, et Pie XIII semble vite invincible. La série devient alors contemplative, se concentrant le plus souvent sur les mesures radicales du Pape, et sur son obsession récurrente pour ses parents qui l'ont abandonné, enfant.
On devine là l'arc narratif (si tant est qu'on puisse le qualifier ainsi) sous-tendant la saison 1 : tellement obnubilé par son abandon par ses parents hippies, Lenny se venge sur la Terre entière, et ce n'est qu'en retrouvant l'Amour (avec un grand A, au sens religieux et philosophique du terme) qu'il parviendra à comprendre la vraie nature de sa vocation, et à accomplir son destin.
Du moins, c'est ce que l'on croit comprendre en fin de saison, et encore, ce n'est pas certain. Car Sorrentino se disperse beaucoup, et la série ressemble souvent plus à une suite de vignettes impressionnistes et métaphoriques qu'à un récit structuré comme on en a l'habitude.
En effet, autour de Lenny et de ses décisions caractérielles, Sorrentino brode un portrait corrosif et moqueur de l'Église, composée d'innombrables névrosés ayant tous un secret traumatisant, Lenny y compris. Une vision désacralisée guère surprenante venant de ce réalisateur et scénariste, qui refuse donc ici toute structure narrative normale, et préfère prendre systématiquement le contre-pied des attentes du spectateur, pour mieux le surprendre... quitte à ce que le show en souffre un peu.
L'arrivée d'un jeune Pape ? Oui, il est jeune, mais il est aussi caractériel, ultra-radical et ultra-croyant, manipulateur, autoritaire, vaniteux, incontrôlable, immature, bref, Pie XIII se trouve au croisement d'un méchant de James Bond et de Donald Trump (il y a d'ailleurs d'improbables similarités entre l'arrivée au pouvoir de Trump et de Lenny). Et en plus il est clairement présenté comme un Saint aux pouvoirs surnaturels...
Voeillo le cardinal machiavélique, manipulateur et comploteur, présenté comme le principal antagoniste de la série dans ses premiers épisodes ? En fait, un religieux progressiste, presque sympathique et qui a bon fond, qui a compris que jouer les politiciens permettait de faire avancer certaines causes, et qui finit par se faire rapidement écraser par le Pape...
Les tentations féminines ? Le Pape les rejette toutes. Les complots de ses ennemis ? Ils échouent tous, et tout le monde finit par rentrer dans les rangs. Une visite en Afrique, pour rencontrer une simili-Mère Teresa ? Lenny n'y va que pour démolir cette dernière pour ses péchés. Quelqu'un tente de manipuler Lenny en lui présentant de faux parents ? Lenny s'en aperçoit instantanément, on nous montre immédiatement qui est le responsable, et l'intrigue se termine là. Le Cardinal Dussollier, le meilleur ami d'enfance du Pape ? Il finit assassiné après avoir pris part à un plan à trois avec la femme d'un mafieux (quota nudité assuré !), et ne sert que de catalyseur au parcours du Pape. La possibilité de la création d'une Église rivale par un stigmatisé illuminé ? L'homme disparaît mystérieusement suite à l'intervention du Pape... sans conséquences. Le mentor de Lenny (excellent James Cromwell) qui estime que ce dernier lui a volé la papauté ? Il tombe malade, décède, et ne sert lui aussi que de catalyseur à la prise de conscience du Pape.
Etc, etc, etc : il en va de même à chaque niveau de cette série, qui préfère largement jouer la carte du symbolisme tantôt limpide tantôt abscons (avec des visions, des métaphores, des moments aléatoires et très contemplatifs) plutôt que celle d'une narration et d'un récit conventionnels. On se retrouve souvent avec des sous-intrigues et des personnages abandonnés en cours de route (Voiello finit par être relégué au second plan de la série, toute l'intrigue d'Esther et du bébé est liquidée hors-champ, Cécile de France disparaît pendant trois ou quatre épisodes (sans que cela ne change quoi que ce soit, vu que son personnage n'apporte rien d'essentiel), la rencontre tendue avec le Premier Ministre italien ne débouche sur rien...), au profit d'effets de réalisation et d'images fortes (il est indubitable que certaines scènes marquent tant elles flattent l'oeil - la prière dans la piscine, ou en Afrique, etc), mais qui peuvent aussi lasser au bout d'un moment.
À l'identique, l'obsession récurrente de Lenny pour ses parents adoptifs - c'est son traumatisme fondateur, qui revient sans cesse sous forme de visions, et qui le motive, depuis son plus jeune âge, à prendre sa revanche sur le monde - a fini par m'agacer. Il y a une sorte de manque de subtilité, dans The Young Pope, qui m'a rebuté : c'est volontairement une série outrancière et grotesque (certaines des tirades du Pape le font ressembler à un Tony Montana sous cocaïne, en surjeu total, avec en plus une posture et des costumes ridicules qui empêchent de le prendre au sérieux), cherchant à faire rire de l'Église, à choquer et à provoquer en poussant ses idées dans ses derniers retranchements, mais le problème, c'est qu'une fois qu'on a cerné ces idées, le show tourne un peu à vide.
Ainsi, plus la série s'est écartée du format dramatique conventionnel, au fil de la saison, pour tenter de faire basculer Lenny vers une figure plus tragico-mélancolique (avec crise de Foi, visions, etc), et plus j'ai eu du mal à avancer dans ces épisodes. D'autant que la fin de saison correspond au moment où le show freine un peu des quatre fers, pour s'autoriser des digressions pas forcément surprenantes (initialement de 8 épisodes, la saison s'est vue rallongée en cours de production), mais pas non plus forcément indispensables.
Cela dit, à ce stade de la série, à moins d'être doté d'un caractère masochiste et complétiste (comme moi), soit l'on est totalement sur la même longueur d'onde que Sorrentino, et on adore tout ce que le show propose, soit l'on a déjà arrêté de regarder le programme. C'est d'ailleurs assez dommage, puisque sur la toute fin, le parcours de Pie XIII fait (un peu plus) sens. De manière assez radicale, qui laisse présager une saison 2 (intitulée The New Pope, apparemment) bien différente.
Quoiqu'il en soit, si je ne peux pas nier les qualités esthétiques et audacieuses du programme, je ne peux pas dire que j'aie vraiment trouvé cette expérience satisfaisante. J'ai lu, çà ou là, des comparaisons de ce Young Pope avec des séries comme John From Cincinnati, où il ne faut pas trop chercher un sens aux images, et où il faut se laisser porter.
Soit. Il n'empêche qu'entre l'illustration électro assez insipide ; un trait parfois beaucoup trop forcé et caricatural (oui, j'ai ri en voyant le Pape se préparer sur du LMFAO, j'avoue) et ses ruptures de ton brutales, qui font vraiment passer la série d'une farce grotesque à quelque chose de mortellement sérieux ou philosophique au sein d'un même épisode ; et un travail métaphorique volontairement ambigu, qui enchaîne symbolisme profond et pertinent avec des images surréalistes creuses et aléatoires, on finit par avoir du mal à cerner les intentions de Sorrentino, et on hésite : est-ce que le tout est une oeuvre parfaitement maîtrisée, mais difficile d'accès et réservée à un public averti, ou est-ce que c'est une saison particulièrement imparfaite et brouillonne, comportant de nombreux défauts d'écriture et de structure, et pas tout à fait à la hauteur de sa réputation, dans certains cercles, de meilleure série de l'année, si ce n'est de la décennie ?
Personnellement, je penche plutôt pour l'option b), mais je ne saurais vraiment me prononcer. Une chose est certaine : il y a du bon dans ce Young Pope, et la série ne laisse pas indifférent. Néanmoins, malgré les points positifs (interprétation, réalisation, direction artistique, humour), je risque de ne pas tenter l'expérience d'une saison 2 de ce qui semblait clairement conçu comme une mini-série au dénouement sans appel.
Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive à grand pas, et le moment est donc idéal pour revoir tous les films du MCU, dans leur ordre de diffusion initial...
Après des débuts inégaux, la Phase 1 des films Marvel continue, avec la suite d'Iron Man, mise en chantier précipitamment, et écrite à la va-vite :
Iron Man 2 (2010) :
Désormais connu comme étant Iron Man, Tony Stark devient la cible de Ivan Vanko (Mickey Rourke), un scientifique russe déchu qui s'associe à Justin Hammer (Sam Rockwell), concurrent de Stark, pour faire tomber ce dernier...
Un film frustrant, car s'inscrivant directement dans la lignée du premier film, et possédant pas mal de bonnes idées (l'héritage de Stark, Black Widow, le Shield, Whiplash/Dynamo, Justin Hammer), qui sont malheureusement un peu traitées à la va-vite et de manière brouillonne et bavarde. Et pour ne rien arranger, la bande originale de Debney, pourtant nettement meilleure que celle du premier opus, est totalement noyée dans les effets sonores. Dommage.
3.5/6
Thor (2011) :
Banni d'Asgard pour avoir fait preuve d'arrogance et mis en péril la paix entre les royaumes, Thor (Chris Hemsworth) est exilé sur Terre, où il rencontre Jane Foster (Natalie Portman) et son équipe (Stellan Skarsgård & Kat Dennings). Mais pendant ce temps, Loki (Tom Hiddleston), le demi-frère de Thor, complote en secret...
Un film honorable, mais assez peu marquant.
Il faut bien dire que la réalisation penchée de Kenneth Brannagh agace plus qu'elle ne convainc (dans certaines scènes, c'est un carnage, avec une caméra qui change d'angle toutes les cinq secondes, sans raison ni continuité), que le personnage de Kat Dennings est un cliché ambulant uniquement là pour faire des vannes, que les scènes d'action sont globalement traitées à la va-vite (et peu lisibles) et que le rendu de toutes les tenues asgardiennes est bien trop factice et caoutchouteux pour être totalement crédible.
Le tout se laisse néanmoins regarder, mais laisse un peu de marbre, jamais particulièrement bon, ni particulièrement mauvais (à l'image de sa bande originale, en fait).
La pause hivernale est terminée, et Star Trek Discovery reprend donc son cours, après une première moitié de saison soufflant le chaud et le froid...
Star Trek Discovery 1x10 :
L'équipage du Discovery découvre que le vaisseau vient d'arriver dans l'Univers Miroir, alors même que Tyler commence à découvrir ses véritables origines...
Sans surprise, Tyler est donc bien un agent klingon dormant. Sans surprise, il n'a pas conscience de son état, et va être forcément être torturé entre ses sentiments pour Burnham et sa nature profonde de Klingon lobotomisé. Sans surprise, Burnham et Tyler n'ont toujours pas la moindre alchimie. Sans surprise, ils sont tous dans l'univers miroir (bouh ! c'est nul !). Sans surprise (parce que la série n'a pas grande originalité), ça s'inspire joyeusement du double épisode In A Mirror Darkly d'Enterprise, sur l'USS Defiant et l'univers miroir. Sans surprise, un gay y passe . Sans surprise, le plan de Lorca & compagnie est particulièrement médiocre. Sans surprise, Tilly a l'air ridicule en mode mirror universe (mais ça, c'est cohérent avec la plupart des relookings "miroir").
Bref, sans surprise, c'est du Discovery pur jus : c'est rythmé, c'est chatoyant, ça se regarde mais ça n'apporte pas grand chose à la franchise et à l'univers, et c'est ultra-prévisible.
Maintenant, histoire de continuer dans cette prévisibilité, j'attends que les scénaristes nous révèlent que l'Empereur, c'est Michelle Yeoh, descendante de l'Impératrice Hoshi Sato d'Enterprise (ou un truc du genre ^^), et bien sûr, que Lorca avoue qu'il est le Lorca de l'univers miroir, qui a pris la place de son double à un moment ou à un autre.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Le Monde Secret Des Emojis (The Emoji Movie) :
Dans le smartphone d'un jeune adolescent (Jake T. Austin), comme dans tous les smartphones du monde, vivent les emojis, où chaque emoji tient un rôle bien précis et immuable. Mais Gene (T.J. Miller) n'est pas comme les autres : supposé être un emoji "Bof", Gene est incapable de se contenter d'une expression. Rejeté par les siens, Gene part alors d'application en application en compagnie de son compère Tope-Là (James Corden), à la recherche de la hackeuse Rebelle (Anna Faris), et d'un moyen d'échapper à la suppression de son fichier...
....... Ah ouais, quand même.
Le film, produit par Sony Animation, était auréolé d'une réputation calamiteuse à sa sortie US... et effectivement, c'est une bonne grosse bouse ultra-dérivative (on pense très fort à Vice Versa, aux Mondes de Ralph, à la Grande Aventure Lego, etc), pleine de personnages insipides (pourtant doublés par des personnalités compétentes : Corden, Miller, Anna Faris, Patrick Stewart, Sean Hayes...), souffrant d'une écriture et de vannes périmées, et qui prend une grosse partie de ses 80 minutes (générique exclus) à faire du placement produit détaillé pour Candy Crush, Just Dance, Spotify et Dropbox (entre autres).
Le tout sans la moindre originalité, la moindre structure, et tout simplement le moindre intérêt.
1/6 (ça donne presque envie de revoir le film Angry Birds - déjà de Sony - à la hausse)
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Justice League :
Attirés par la peur et le chaos d'un monde dépourvu de Superman (Henry Cavill), les Parademons de Steppenwolf (Ciarán Hinds), un dangereux extra-terrestre, envahissent la Terre. Pour les contrer, Batman (Ben Affleck) et Wonder Woman (Gal Gadot) recrutent des êtres surpuissants aux quatre coins du monde : Aquaman (Jason Momoa), Flash (Ezra Miller) et Cyborg (Ray Fisher)...
On ne va pas y aller par quatre chemins, ni détailler plus avant la genèse catastrophique de ce Justice League, entre la Warner qui panique et tente de réorienter son film vers quelque chose de "plus Marvel", Zack Snyder qui quitte le navire en cours de route suite à un drame familial (et à la réception hostile des critiques à ses films précédents), et Joss Whedon qui prend le relais pour retourner un gros morceau du film, après avoir servi de script doctor et rajouté de l'humour dans le tout.
En l'état, Justice League est un ratage de plus pour l'écurie DC. C'est bien simple, non seulement le film trahit amplement sa genèse chaotique (les styles Snyder et Whedon ne se marient pas bien, les reshoots sont tous flagrants avec leur Affleck bouffi dans les nouveaux plans et leur Superman "moustachu", le script est décousu et simpliste, la direction artistique bipolaire) mais surtout, il est d'une indigence technique assez aberrante pour un produit de ce calibre.
La photographie est bien souvent immonde (avec des couleurs laides au possible, et un étalonnage numérique voyant), et les effets spéciaux improbablement ratés : non seulement sur le plan des incrustations sur fonds verts, flagrantes, sur celui de l'intégration du corps numérique de Cyborg (aux proportions variables), ou sur le rendu approximatif de Steppenwolf et de certaines doublures numériques, mais plus gênant, 90% des plans dialogués de Superman ont été retournés par Whedon, qui n'avait donc sous la main qu'un Cavill moustachu (pour son rôle de Mission Impossible 6). Résultat : tous ces plans de Superman (de l'ouverture du film à sa scène de post-générique) mettent en scène un personnage à la bouche en images de synthèse (pour effacer la moustache), qui finit par ressembler à un mauvais protagoniste de jeux vidéo, à l'animation labiale défaillante.
Et quand bien même on arriverait à passer outre ces problèmes techniques, on se retrouve confronté à un film qui singe de manière bâclée la formule Marvel, et apparaît tout simplement bancal de bout en bout. Ce n'est pas forcément surprenant, quelque part, puisque Whedon est aux commandes : ce Justice League ressemble énormément à Avengers 2 - L'Ère d'Ultron mais en pire (ou du moins, avec les mêmes défauts, sans avoir les qualités nécessaires pour les compenser, ou les personnages attachants déjà établis) : les effets sont inférieurs, le montage est inférieur, l'écriture est inférieure, la continuité est inférieure, les enjeux sont plus faibles, les personnages moins intéressants (Wonder Woman reste égale à elle-même, même si Gal Gadot joue ponctuellement assez mal ; Cyborg n'a pas le moindre charisme, notamment en VO, et son design est raté ; Batman est inutile, pachydermique, et ressemble parfois à une otarie bourrée à la bière lorsqu'il fait des sauts câblés ; Aquaman n'est pas désagréable ; idem pour Flash, hormis sa course étrange de patineur artistique), le méchant est encore moins convaincant, et la bande originale est encore plus faiblarde, sauf lorsqu'elle invoque brièvement (mais de manière quasi hors-sujet) les thèmes mythiques de Batman et Superman, et celui, plus récent, de Wonder Woman.
On se retrouve donc devant un véritable monstre de Frankenstein cinématographique qui prend l'eau de partout, et qui ne fonctionne quasiment jamais : pour faire simple, j'ai vu le film un peu après sa sortie en salles, et à la date d'aujourd'hui, je n'ai le souvenir que d'une scène, celle où un Superman torse nu, fraîchement ramené à la vie, démolit sans efforts tout le reste de la Ligue, y compris un Flash dépassé par la vitesse du Kryptonien.
Une scène efficace, à la fois drôle et impressionnante, et qui, en tant que grand fan de Superman, m'a donné le sentiment, pour la première fois, d'avoir une échelle de pouvoirs respectée à l'écran.
Tout le reste, malheureusement, est à la peine ; oui, c'est ponctuellement plus divertissant, plus positif et moins pompeux que les précédents métrages du DCEU, mais ce n'est pas pour autant que ça en fait un film plus réussi. Plus regardable, peut-être. Mais encore plus anecdotique, c'est certain.
Et particulièrement frustrant pour qui aime, comme moi, ces personnages, et voudrait bien que DC et la Warner se sortent les doigts du boom tube, et arrêtent de saccager des franchises au potentiel pourtant illimité.
2.5 - 0.5 pour les effets spéciaux indignes d'une telle production = 2/6
(presque aussi raté que Suicide Squad, pour des raisons - partiellement - différentes)
(et franchement, malgré tout le capital sympathie de Momoa, je doute vraiment que l'Aquaman en mode glandeur-surfeur métalleux qui nage sur fond vert soit vraiment la solution pour relancer le DCEU)
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
The House :
À la recherche d'argent pour financer les études de leur fille Alex (Ryan Simpkins), Scott & Kate (Will Ferrell & Amy Poehler) s'associent avec un ami, Frank (Jason Mantzoukas), pour monter un casino clandestin dans la demeure de ce dernier, et tenter de plumer le voisinage. Mais lorsqu'ils attirent l'attention de la pègre (Jeremy Renner) et des autorités municipales corrompues (Nick Kroll), la situation se complique très rapidement...
Calamiteux, ni plus, ni moins.
Une comédie en pilotage automatique - non, même pas : "pilotage automatique" est trop généreux. Une comédie plate, insipide, sans le moindre rythme, aux gags anémiques, et aux intentions qui semblent se limiter à "on prend quelques comédiens connus, on leur demande de faire leur numéro, et on espère qu'ils suffiront à assurer le spectacle pendant 90 minutes".
Le peu de satire qui a pu exister (ou que l'on croit deviner dès lors qu'une comédie prend le prétexte d'une crise financière pour montrer jusqu'où une famille de classe moyenne est prête à aller pour éviter la faillite - voir aussi le désastreux Braqueurs Amateurs (2005) avec Jim Carrey) et motiver ce projet disparaît totalement lors de l'exécution du script, entre sa réalisation bourrée de tics inutiles et manquant cruellement de punch, et son illustration musicale générique.
À la limite, le milieu du film, une fois que Scott, Kate et Frank contractent la folie des grandeurs (avec clins d’œil évidents à Casino au passage), est un peu moins soporifique que le reste, mais c'est peu.
1.25/6
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