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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Blog Update ! - Mars 2018

Publié le 31 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Update, Les bilans de Lurdo

Un mois de mars assez tranquille sur le blog des Téléphages Anonymes avec notamment une semaine irlandaise assez sympathique...

#662 : Les Bonnes Soeurs (2017) 2.5/6

#663 : Stone of Destiny (2008) 3/6

#664 : Une Drôle de Fin (2018) 3/6

#665 : Good Kids (2016) 2.25/6

#666 : Little Nicky (2000) 666/6

#667 : SEMAINE ST-PATRICK - Leprechaun : Le Retour de l'Elfe Guerrier (1.5/6) & A Very Unlucky Leprechaun (2.5/6)

#668 : SEMAINE ST-PATRICK - Séduction à l'Irlandaise (3/6) & La Ballade de County Clare (3.5/6)

#669 : SEMAINE ST-PATRICK - Darby O'Gill et les Farfadets (4/6) & La Vallée du Bonheur (3/6)

#670 : SEMAINE ST-PATRICK - Brendan et le Secret de Kells (4.5/6) & Le Chant de la Mer (4.5/6)

#671 : SEMAINE ST-PATRICK - Le Lutin (3/6) & The Yank (1.5/6)

#671b : SEMAINE ST-PATRICK - The Luck of The Irish (3/6), St. Patrick : The Irish Legend (2/6) & Patrick (4/6)

#672 : Coup de Foudre à Seattle (2009) 2.25/6

#673 : Downsizing (2017) 2.5/6

#674 : Battle of the Sexes (2017) 3.5/6

#675 : The Battle of the Sexes (2013) 3.75/6

#676 : Lazer Team (2015) 1.5/6

#677 : Un Voeu pour être Heureux (2009) 1.5/6

#678 : Back In Time (2015) 3/6

#679 : Barry Seal - American Traffic (2017) 3/6

#680 : Pitch Perfect 3 (2017) 2.5/6

#681 : La Forme de L'Eau (2017) 3/6

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Ce mois-ci, outre une semaine dédiée à la Saint Patrick, qui m'a permis de découvrir un Disney très sympathique que je ne connaissais pas (Darby O'Gill et les Farfadets), ainsi que l’œuvre de Tomm Moore, rien de vraiment mémorable à signaler.

Notamment au niveau des sorties 2017/2018, qui, malgré un buzz certain (je pense notamment à La Forme de l'Eau, et à sa hype démesurée, ou à Downsizing), se sont avérées assez inabouties dans leur écriture, et finalement assez moyennes.

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Film du mois :

Pas de véritable film du mois à signaler, hormis peut-être le diptyque Brendan et le Secret de Kells/Le Chant de la Mer, deux films d'animation enchanteurs et magiques.

Flop du mois :

À l'identique, pas de véritable flop, ou du moins, rien qui ne soit vraiment inattendu - Lazer Team ou encore Un Voeu pour être Heureux n'allaient pas être des chefs-d’œuvre, et les DTV en tous genres de la semaine irlandaise avaient un budget insuffisant pour rester dans les mémoires... À la limite, Downsizing, qui ne fait rien de vraiment pertinent ou intéressant de son postulat de départ au potentiel pourtant illimité...

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Au niveau des séries, ce mois de mars a été marqué par deux saisons de Rick and Morty (inventives et agréables à suivre, mais commençant sérieusement à succomber à certains problèmes récurrents des œuvres de Dan Harmon), par la seconde saison de Black Mirror (là-aussi assez inégale et frustrante), par La Fabuleuse Mme Maisel (imparfait, mais tellement attachant et maîtrisé), et par la saison 1 de Westworld, qui commençait bien, mais semble avoir un petit coup de mou dans sa dernière ligne droite...

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En avril, pas de changement en perspective : les critiques séries et cinéma continuent à la fréquence habituelle, avec notamment quelques sorties récentes, et, en fin de mois, Avengers - Infinity War !

 

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien....

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Les bilans de Lurdo - Westworld, saison 1 (2016) - quatrième partie (1x07-08)

Publié le 31 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Science-Fiction, Drame, Western, Les bilans de Lurdo, Thriller, HBO

Suite de cette saison 1 de Westworld, après quatre premiers épisodes intrigants, et deux autres plus inégaux...

Westworld saison 1 - 1x07 : 

Pour pouvoir évincer Ford et lui dérober son travail, Theresa et Hale mettent en scène le dysfonctionnement sérieux d'une hôtesse, et renvoient Bernard ; Ford, lui, se venge, en révélant toute la vérité à ce dernier, et en se débarrassant de Theresa. Dans le parc, William et Dolores se rapprochent, et finissent par se retrouver seuls au milieu de nulle part. Maeve, elle, continue d'utiliser ses nouvelles connaissances pour faire chanter Felix & Sylvester, et parvenir à ses fins...

À nouveau un épisode en demi-teinte, un peu à la limite du remplissage sur certains plans, tout en plaçant un rebondissement "surprenant" sur l'identité de Bernard.

En fait, comme dans l'épisode précédent, le problème, c'est l'absence de subtilité de l'écriture, qui s'avère très inégale : la révélation de la véritable nature de Bernard, ainsi, est largement télégraphiée en amont par les scénaristes, au sein même de l'épisode, en plus d'être finalement assez attendue (avec un tel postulat de départ, on s'attendait forcément à ce que l'un des personnages principaux, dans le management, soit en fait un hôte ayant ou non conscience de son état - je misais sur un Ford, qui aurait pu avoir transféré sa conscience dans un hôte, par exemple, et j'avais même envisagé un instant qu'il soit lui-même Arnold, mais bon).

Ford bascule ainsi en mode grand méchant machiavélique (on se doutait un peu qu'il n'était pas tout blanc, mais bon, là, c'est un peu caricatural), on se demande quel est l'hôte qu'il est en train de créer (Un Live Model Decoy pour quelqu'un ? Un nouveau méchant ?), on soupire un peu devant les intrigues de manipulations corporate (vraiment pas le point fort du show)...

Ailleurs, on reste indifférent devant une scène d'action un peu creuse, on tend l'oreille quand William explique rechercher du sens dans Westworld (comme... le cœur du Labyrinthe ?), et on pousse de gros soupirs devant la sous-intrigue de Maeve, qui fait chanter les deux techniciens abrutis pour les amener à la rendre omnisciente.

En théorie, une hôtesse qui acquiert un tel degré de savoir et de connaissances, pourquoi pas (surtout une maquerelle, ça apporte un second degré de lecture intéressant au personnage), mais le problème, c'est que toute cette sous-intrigue repose bien trop sur la bêtise des techniciens, et sur de grosses ficelles pas très bien camouflées, qui rendent tout ça vraiment forcé.

Dommage.

1x08 :

Bernard peine à faire face à sa nature véritable, alors même que Ford devient de plus en plus intransigeant ; Maeve continue de manipuler ses semblables, mais est hantée par des souvenirs récurrents ; William et Dolores sont capturés par des Sudistes auxquels s'est joint Logan ; L'homme en noir et Teddy sont capturés par les cannibales de Wyatt...

À nouveau, pas grand chose à dire sur l'épisode, tant tout repose vraiment sur des sous-intrigues qui ne me parlent pas vraiment : Maeve, qui continue de manipuler tout le monde, et peut désormais reprogrammer ses semblables à la volée, mouais... Ford, ouvertement maléfique au point d'en être caricatural, mouais aussi.

Le reste, c'est pas mal de surplace qui donne des réponses sans en donner, et qui sous-entend beaucoup de choses au niveau de William et de l'Homme en Noir, apportant de l'eau au moulin de la théorie qu'ils ne font qu'un : l'épisode insiste sur les temporalités différentes, l'Homme en Noir explique qu'il était marié depuis 30 ans (et comme il vient au parc depuis 30 ans, on en déduit qu'il s'est marié peu de temps avant de faire sa première visite... ou après, comme William, fiancé), il reconnaît immédiatement Talulah Riley, qui avait accueilli William à son arrivée...

Dans l'ensemble, ce n'est pas mauvais, mais mon intérêt pour la série décline lentement à mesure que Maeve prend de l'importance, et que l'intrigue générale se fragmente...

 

(retrouvez aussi sur ce blog la critique des épisodes 1x01-02 ; 1x03-04 ; 1x05-06)

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Un film, un jour (ou presque) #681 : La Forme de l'Eau (2017)

Publié le 30 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Drame, Romance, Fantastique, Histoire

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

La Forme de l'Eau (The Shape of Water) :

En 1962, Elisa Esposito (Sally Hawkins), femme de ménage muette officiant au sein d'un laboratoire secret gouvernemental de Baltimore, découvre que le Colonel Strickland (Michael Shannon) mène des expérimentations sur une créature amphibie (Doug Jones) maintenue captive. S'éprenant aussitôt de cet être étrange, Elisa va alors tout tenter pour le libérer, avec l'aide de Giles (Richard Jenkins), son voisin homosexuel, de Zelda (Octavia Spencer), sa collègue afro-américaine, et du Dr. Hoffstetler (Michael Stuhlbard), un espion russe au grand cœur...

Dernier film de Guillermo Del Toro après le très mitigé (pour être gentil) Crimson Peak, The Shape of Water est un peu l'équivalent pour Del Toro de Les Infiltrés pour Scorsese : ce n'est pas son meilleur film, ce n'est pas son film le plus original, mais c'est celui qui a fini par être reconnu par la critique et par les Oscars, et par être multi-récompensé, un peu "pour l'ensemble de son œuvre".

Pas forcément surprenant, cela dit, tant le climat actuel de l'industrie se prêtait à une célébration des thèmes et des personnages de cette Forme de l'Eau : véritable hymne à l'altérité, à la coopération et à l'acceptation d'autrui, le film (réalisé par un Mexicain) nous montre en effet des exclus (un gay, une muette, une noire, un scientifique russe bienveillant) s'associer pour sauver un être différent de l'exploitation par un homme blanc, hétérosexuel, brutal, représentant du patriarcat et d'une certaine idée de la société américaine capitaliste.

De quoi cocher bien des cases sur le bingo des médias américains actuels ; mais il ne faut pas pour autant soupçonner GdT d'avoir fait là un film spécialement calibré pour décrocher des prix. En effet, la Forme de l'Eau est typique de son réalisateur, et brasse des thèmes récurrents chez celui-ci... au point de paraître assez redondant si l'on a déjà vu les autres métrages de Guillermo.

Car pour être franc, si l'on retire la photographie à dominante jaunâtre/verdâtre, qui peut évoquer le travail de Jeunet/Caro, ainsi que la bande originale de Desplat (qui lorgne parfois sur de l'accordéon à la Yann Tiersen), on se retrouve avec deux heures d'une romance assez moyennement convaincante, très balisée, et qui semble recycler pas mal de poncifs de Del Toro (notamment le méchant, qui renvoie clairement au Vidal du Labyrinthe de Pan, y compris au niveau de sa dégradation physique).

D'ailleurs, il est amusant de constater que, finalement, ce SoW tient autant, à des degrés divers, de La Belle et la Bête (la romance), de L'Étrange Créature du Lac Noir, d'Hellboy, que du Labyrinthe de Pan (le destin d'Elisa est très similaire à celui d'Ofelia), voire même... de la Petite Sirène.

Difficile de ne pas penser à ce dernier récit, en effet, tant Elisa semble un reflet du personnage de la sirène. Ariel (on va utiliser le nom donné par Disney, ça sera plus simple) rêve du monde des humains, tombe amoureuse du Prince, et accepte de tout sacrifier - son monde, son quotidien, et sa voix pour être avec lui... Elisa, elle, évoque une sirène ayant déjà troqué sa voix contre une existence parmi les humains : trouvée dans une rivière, déjà muette, elle arbore des branchies cicatrisées, fait des rêves aquatiques, et ne prend du plaisir que dans l'eau. Lorsqu'elle rencontre la créature (vénérée comme un Prince - ou un Dieu - dans son pays), c'est le coup de foudre, et elle sacrifie tout être avec lui, quitte à le rejoindre dans son monde après avoir été transformée...

Pas forcément surprenant (bis) : Del Toro fait régulièrement dans le conte de fées pour adultes (le conte de fées est ici évident, vue la narration d'ouverture, et le côté adulte est renforcé, pour une fois, par un peu de nudité inhabituelle chez GdT), avec des personnages et des situations très manichéennes, et une forme qui prend bien souvent le dessus sur le fond.

Ce qui fonctionne généralement plus ou moins, en fonction de la distribution, du rythme et de l'histoire. Ici, dans l'ensemble, ça ne fonctionne qu'assez moyennement, principalement parce que la romance au cœur du récit semble étrangement sous-développée et distante, au profit d'un Michael Shannon über-méchant et omniprésent.

Le script se plie d'ailleurs en quatre pour rallonger la sauce, notamment avec l'artifice narratif de la cale sèche, qui permet d'éviter de rendre sa liberté à la Créature pendant près d'une demi-heure, le temps que Strickland mène son enquête et que Shannon domine un peu plus le film de sa présence.

C'est dommage, d'autant qu'en parallèle, le script peine à développer son semblant de propos sur la confrontation passé/présent (cinéma vs télévision, illustrations vs photographies, etc), et que GdT se permet quelques digressions jolies, mais pas indispensables (le numéro de danse en noir et blanc, façon The Artist).

Bref, comme souvent avec Del Toro, c'est visuellement très travaillé (même si le filtre vert sur l'image est assez lassant), mais ça manque gentiment de subtilité, et malheureusement, ce côté assez basique et naïf de l'écriture me laisse assez indifférent. D'autant que le jeu parfois assez maniéré de Sally Hawkins ne m'a pas totalement séduit...

3/6 (mais j'ai parfaitement conscience d'être en minorité à avoir trouvé le film très moyen, voire décevant)

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Un film, un jour (ou presque) #680 : Pitch Perfect 3 (2017)

Publié le 29 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Comédie, Romance, Musique, Action

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

The Hit Girls 3 (Pitch Perfect 3) :

Trois ans après leur retour fracassant, les Bellas originales se réunissent pour une tournée de spectacles aux armées, aux quatre coins de la planète. Rapidement, une compétition s'instaure alors avec les autres groupes présents lors de cette tournée, tous en lice pour une place en première partie de DJ Khaled. Mais lorsque Fergus (John Lithgow), le père criminel d'Amy (Rebel Wilson), ressurgit dans la vie de sa fille, les choses se compliquent...

Troisième et dernier volet de cette trilogie musicale, ce Pitch Perfect 3 s'avère assez involontairement ironique, compte tenu de sa gestation difficile, et des problèmes rencontrés par la production pour réunir sa distribution : on sent en effet clairement que tout le monde, ici, voulait tourner la page depuis longtemps, et que seule une combinaison de salaires confortables, de voyage autour du monde, de récit plus centré sur les quelques stars de la franchise (adieu tous les personnages secondaires des deux premiers films), et de conclusion définitive à cette "saga" a su convaincre les actrices de remettre le couvert.

Après tout, le film passe de longues scènes à expliquer que le moment est venu de passer à autre chose, et il se finit sur les Bellas qui chantent "Freedom" : les actrices sont enfin libres, tant mieux pour elles.

Suite à un Pitch Perfect 2 surproduit et raté, plus intéressé par le parcours de Hailey Seinfeld et par les pitreries de Wilson que par ses autres personnages établis, il semble clair qu'une mise au point a eu lieu avant le tournage de cette conclusion. Kendrick, reléguée à un rôle secondaire dans le deuxième épisode, repasse au premier plan, et est la "star" du groupe : alors qu'elle était totalement éteinte et indifférente dans PP2, ici, elle semble un peu remotivée.

Idem pour Anna Camp, qui a une sous-intrigue plus développée. Mais malheureusement, si Seinfeld repasse en arrière-plan, avec les autres Bellas qui n'ont que deux-trois répliques dans le film, c'est pour laisser d'autant plus de place à Rebel Wilson.

Une Rebel Wilson désormais en mode action star, puisque le film profite de son passage en Europe pour virer au film d'action, avec slapstick, kidnapping, explosions, un Lithgow sous-exploité, et une Wilson qui fait du kung-fu. Absolument aucun intérêt, pour être franc, d'autant que tout ça est réalisé platement et sans inspiration, à l'instar de tous les numéros musicaux (et que la "grosse qui fait du kung-fu et démolit des méchants", ça a déjà été fait par Melissa McCarthy).

La bonne nouvelle, c'est que ce qu'on perd en artifices et en mise en scène clinquante des chansons, on le gagne en production musicale plus satisfaisante, avec des prestations nettement mieux mixées (d'un autre côté, ça aide que les personnages se produisent désormais avec des micros).

La mauvaise nouvelle, c'est qu'entre chansons quelconques (Toxic de Britney Spears, je ne supporte plus), romances insipides, compétition jamais intéressante (un groupe de pop-punk féminin générique façon Josie et les Pussycats) et digressions inutiles, le film finit par tourner à vide, voulant trop refaire de Kendrick la superstar de cet univers pour vraiment convaincre, et paraissant paradoxalement bâclé, avec son heure et demi de métrage, tout compris.

À nouveau, il est difficile de ne pas se dire que, pour ce Pitch Perfect 3, tout le monde voulait se payer des vacances en Europe, conclure pour de bon cette série de films, et que personne ne s'est particulièrement démené sur ce projet...

2.5/6 (mieux que le 2, en dessous du 1)

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Un film, un jour (ou presque) #679 : Barry Seal - American Traffic (2017)

Publié le 28 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Thriller, Action, Histoire, Comédie, Drame, Biographie

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Barry Seal - American Traffic (American Made) :

L'histoire (à peu près) vraie de Barry Seal (Tom Cruise), pilote de ligne recruté par la CIA pour effectuer des allers-retours entre les USA et l'Amérique Latine à la fin des années 70, et qui devient rapidement un trafiquant de drogue à très grande échelle...

Un biopic très romancé et goguenard, non dénué d'un certain cynisme, et qui suit les aventures d'un Cruise au sourire désinvolte durant les années 70/80. Un Cruise qui se laisse porter par les événements et par ce qui lui arrive, un destin qui ne pouvait que mal se terminer, et ce sans même connaître la biographie de Barry Seal avant de voir le film.

Dans l'absolu, pourquoi pas : la distribution est sympathique (ça fait plaisir de voir Sarah Wright-Olsen dans un rôle secondaire), l'époque et le sujet sont intéressants, le ton décalé et le rythme sont appréciables, il y a un gros travail de montage... et pourtant, je ne peux pas dire que j'aie particulièrement accroché au tout.

Probablement à cause de la réalisation de Doug Liman, et de la photographie très particulière et stylisée du tout, qui m'ont immédiatement rebuté. Et aussi du fait que la narration et l'histoire sont tellement décousues qu'on n'en retient pas grand chose, en fin de compte, si ce n'est d'avoir vu Tom Cruise faire de l'avion pendant deux heures, et sourire à des narco-trafiquants et à des agents gouvernementaux.

Alors l'ensemble plaira probablement plus à d'autres personnes plus sensibles au style Liman, mais en ce qui me concerne, je suis un peu resté sur ma faim, ce qui est plutôt dommage, puisque je m'attendais à vraiment adhérer à cette proposition.

3/6

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Un film, un jour (ou presque) #678 : Back in Time (2015)

Publié le 27 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Documentaire, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Back in Time :

Un documentaire américain sur le film Retour vers le Futur, la dévotion de ses fans, et la lucrative franchise qui a découlé du succès de ce métrage.

Pendant un premier tiers de ces 90 minutes, on se dit que ce documentaire est assez sympathique : concentré sur le premier métrage de la trilogie, le métrage bénéficie d'interviews de presque tout le monde, de Silvestri à Spielberg et Zemeckis, en passant par toute la distribution (Thomas F. Wilson et Crispin Glover exceptés), et par bon nombre d'invités, qui permettent tous de retracer de manière plutôt intéressante la genèse du film, sa production, et son influence.

Et puis soudain, passé la première demi-heure, on a droit à un immense coup de frein, puisque le documentaire s'intéresse alors à la DeLorean, aux fans obsessifs qui la collectionnent et la restaurent, etc. Back in Time devient alors totalement redondant, et assez plat, basculant d'un documentaire sur Retour vers le Futur, à un documentaire sur les fans de Retour vers le Futur. On commence à s'ennuyer, on remarque que le temps commence à passer, et on finit par se dire qu'il ne reste qu'une petite demi-heure pour traiter de Retour vers le Futur 2 et 3, ce qui est peu.

Et effectivement, les deux suites sont résumées par Dan Harmon, interrogé face caméra, et qui, toujours aussi cynique et lourd, nous explique que BTTF 2 et 3 sont de grosses merdes qui n'existent pas (un peu comme les fans d'Indiana Jones qui aiment à faire l'impasse sur le quatrième opus, dont on apprend d'ailleurs que la scène du réfrigérateur provient du script du premier Retour vers le Futur). C'est à peu près là toute l'étendue du traitement critique et du retour sur les deux suites de la franchise, qui sont presque plus ignorées que tous les produits dérivés produits depuis.

Tout au plus le documentaire revient-il sur les innovations technologiques du deuxième film (l'hoverboard, les voitures volantes, etc), mais ça s'arrête là.

Très décevant, en fin de compte, Back in Time ressemble à une ébauche de rétrospective, totalement incomplète, et peu satisfaisante, que ce soit pour les fans ou pour les novices.

Un minuscule 3/6 (et encore, je suis généreux)

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Un film, un jour (ou presque) #677 : Un Voeu pour être Heureux (2009)

Publié le 26 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Romance, Review, Télévision, Comédie, Hallmark, Fantastique

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Un Voeu pour être Heureux (The Wishing Well) :

Dans la petite ville de Small Wells, la seule attraction touristique est un puits à souhaits aux résultats très aléatoires. C'est là que vit Mark Jansen (Jason London), propriétaire du journal local en difficulté financière, et sa fille Abby (Jadin Gould), qu'il élève seule. Bientôt, Cynthia Tamerline (Jordan Ladd), une journaliste new-yorkaise antipathique, arrogante et prétentieuse, arrive en ville pour écrire sur le puits, mais rapidement, un voeu la précipite dans une réalité alternative ; là, elle est la nouvelle employée du journal, et doit faire ses preuves, tout en prenant conscience de ses défauts, afin de changer le cours de sa vie.

Comédie romantique Hallmark assez médiocre, voire même mauvaise, que j'ai eu énormément de mal à terminer.

La faute à un rythme et des dialogues assez maladroits, à un montage mollasson, à une illustration musicale hors-sujet, des bruitages de sonothèque, et à une interprétation globale assez faiblarde (en particulier au niveau de la post-synchronisation).

Jordan Ladd, notamment, surjoue un peu, en plus d'avoir pris un coup de vieux depuis Club Dread (2004) ; bref, on oublie rapidement ce récit prévisible, qui tourne trop rapidement en rond.

1.5/6

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Les bilans de Lurdo : Black Mirror, saison 2 (2013)

Publié le 25 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, UK, Science-Fiction, Fantastique, Drame, Les bilans de Lurdo, Anthologie, Black Mirror

Suite de cette anthologie anglaise conçue, écrite et supervisée par Charlie Brooker, une anthologie devenue culte pour beaucoup, mais dont la première saison, étrangement, m'avait laissé particulièrement dubitatif...

Trop de personnages antipathiques, un trait trop forcé, j'avais trouvé que la saison 1 manquait cruellement de subtilité. Espérons que la saison 2, à nouveau entièrement écrite par Brooker, saura rectifier un peu le tir...

Black Mirror - Saison 2 :

2x01 - Be Right Back :

Après la mort de son compagnon Ash (Domhnall Gleeson) dans un accident de voiture, Martha (Hayley Atwell) découvre qu'elle est enceinte. Ravagée par le chagrin, elle se tourne alors vers un service révolutionnaire, qui utilise une intelligence artificielle pour analyser tous les messages sociaux du défunt pour simuler sa présence virtuelle. Mais lorsque Martha décide de pousser l'expérience plus loin, et de faire transférer cette conscience dans un clone cybernétique de Ash, les choses se compliquent...

Un épisode de 48 minutes qui joue nettement moins la carte de la satire pataude, pour aborder un sujet plus sobre, celui du deuil, se reposant ainsi sur la performance de ses deux acteurs pour rendre le tout touchant et crédible.

Dans l'ensemble, ce n'est pas désagréable à suivre, même si cela reste néanmoins un peu inégal, tant au niveau de l'écriture (c'est toujours du Brooker, et il a la main un peu lourde sur la mise en place et le foreshadowing, que ce soit au niveau de la conclusion, ou des rapports intimes du couple) que de l'exécution (la fin manque étrangement de punch, et était probablement plus efficace à l'écrit qu'à l'image).

Malgré un étrange sentiment de déjà vu (le simulacre de l'être aimé que l'on ramène à la vie par le biais de la technologie ou de la sorcellerie, et qui s'avère problématique, c'est un classique), cet épisode me réconcilie un peu avec la série. Espérons que la suite de la saison soit du même acabit.

2x02 - White Bear :

Totalement amnésique, Victoria (Lenora Crichlow) se réveille dans une maison inconnue, et découvre bientôt que tout son voisinage la filme sans lui adresser la parole. Lorsqu'elle rencontre Jem (Tuppence Middleton), elle apprend qu'un signal étrange et omniprésent touche tous les humains du voisinage, et qu'ensemble, les deux femmes doivent tout faire pour désactiver l'émetteur, tout en échappant à d'étranges chasseurs masqués qui les poursuivent...

Mouais. Un épisode assez brutal qui tente d'être plein de choses à la fois : critique de la Loi du Talion, satire de la société de divertissement, critique d'une justice cruelle et populaire, tentative d'établir un parallèle entre les voyeurs qui filment et observent cette torture et le téléspectateur qui regarde l'épisode, etc...

Mais au final, cela se résume à 30 minutes de Lenora Crichlow qui court dans tous les sens en grimaçant, en étant perturbée et en ayant des visions, poursuivie par des chasseurs trop grotesques pour être menaçants, et le tout se concluant par un rebondissement façon The Game, visuellement un peu fauché.

Dans l'absolu, ce n'est pas forcément mauvais, mais j'ai toujours eu énormément de mal avec Lenora Crichlow, et par conséquent, je n'ai pas ressenti la moindre empathie pour elle, à aucun moment. Ce qui est problématique, puisque tout l'épisode repose finalement sur les sentiments ambigus que le téléspectateur est supposé ressentir face aux événements de l'épisode.

(par contre, content de voir passer Tuppence Middleton)

2x03 - The Waldo Moment :

Comédien raté participant à une émission de deuxième partie de soirée, Jamie (Daniel Rigby) y anime un ours vulgaire et insultant en images de synthèse. Rapidement, cependant, son producteur (Jason Flemyng) l'incite à se présenter à une élection locale, et à faire campagne : une campagne au cours de laquelle l'ours, par son franc-parler contestataire et son je-m'en-foutisme complet, finit par se démarquer...

Le fameux épisode Waldo, qui est à la fois considéré comme l'un des plus faibles de la série, mais aussi, depuis l'élection de Trump, comme un épisode prémonitoire et génial... Dans les faits, ce côté supposément prémonitoire et visionnaire est franchement surfait tant, à part un bref moment de discours populiste et anti-politiciens, Waldo (dans sa forme originale) n'a aucune des positions de Trump, ni aucun de ses traits de caractère.

Peu importe, de toute façon, tant l'épisode est assez quelconque et inabouti. Le premier problème, en fait, c'est que l'ours en question, son image numérique, tout ça, est particulièrement insipide et peu inspiré. Il n'est pas drôle, il n'est pas vraiment corrosif, bref, on est loin de la répartie d'un Triumph the Insult Comic Dog, et autres créations de ce genre.

Même d'un point de vue esthétique, Waldo est passe-partout, et peu mémorable. Difficile de croire qu'il devienne (même avec son discours populiste) viral en un clin d’œil, au point d'arriver en seconde place d'une élection, après une campagne minimaliste.

Ajoutez à cela un Daniel Rigby assez peu charismatique, lui aussi, une intervention de la CIA, et un post-générique particulièrement forcé et too much, avec Waldo érigé en emblème d'un futur dystopien, et on retombe vite dans une satire pataude et ratée, qui donne l'impression de ne pas avoir vraiment été travaillée en amont.

(par contre, un peu comme pour l'épisode précédent, content de voir passer Christina Chong et Jason Flemyng)

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Bilan :

Une saison 2 qui m'a semblé inégale, principalement pour les mêmes raisons que la première année : un manque de finesse dans la satire, et des épisodes qui semblent limités à un concept de base intéressant, fréquemment développé de manière inaboutie, et enveloppé d'une bonne dose de cynisme et de misanthropie.

Après, Black Mirror continue de bénéficier d'une production efficace et d'une distribution très pertinente... mais de mon côté, je continue d'avoir beaucoup de mal avec l'approche et le ton particulier de Brooker, qui m'agacent plus qu'ils ne me séduisent.

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Les bilans de Lurdo - Westworld, saison 1 (2016) - troisième partie (1x05-06)

Publié le 24 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Science-Fiction, Drame, Action, Thriller, Western, HBO

Suite de cette saison 1 de Westworld, après quatre premiers épisodes intrigants...

Westworld saison 1 - 1x05 : 

L'Homme en noir continue sa quête du labyrinthe, et croise le chemin de Ford ; Dolores, William et Logan collaborent avec un criminel, ce qui finit par se retourner contre eux, et par mener à la séparation du groupe ; Maeve se réveille dans le centre opérationnel, et entame une discussion avec Felix, un technicien ; Elsie et Bernard découvrent que quelqu'un a intégré un système de transmission satellitaire à certains des hôtes...

Hmmm... quelque chose me semble louche dans la temporalité des événements qu'on nous présente ici. Et ce quelque chose commence à me faire échafauder des théories improbables qui vont probablement s'avérer erronées, mais bon, c'est là tout l'intérêt d'un tel show, non ?

La série continue en effet d'établir un semblant de parallèle entre les parcours de William et de l'Homme en noir, qui sont juxtaposés par la narration... sauf que certains détails, comme le sort de El Lazo/Lawrence, rendent impossible une réelle évolution parallèle et simultanée des deux personnages.

D'où ma question : pourquoi tant d'efforts déployés pour laisser penser que tout se déroule en même temps, si ce n'est pas le cas... ? Je n'ai pas encore de réponse à cette question, mais vu le tournant que prend William, de plus en plus violent, je ne serais pas surpris de le voir finir par péter un câble, pour se débarrasser pour de bon de Logan (d'autant plus plausible qu'il l'a abandonné sans hésiter, dans cet épisode).

À partir de là, si l'on pousse le raisonnement un peu plus loin, si Logan venait à décéder dans le parc, d'un malencontreux "accident", ça aurait pour conséquence de donner une promotion à William, actuellement vice-président de leur entreprise. Et il suffirait de peu pour que cet "accident" soit un déclencheur, pour William ; un William déjà peu enclin à jouer le jeu tel quel, et qui pourrait très bien choisir de prendre la tenue noire de Logan, en guise de geste symbolique de son crime.

Ajoutez cela à la chronologie étrange de certaines scènes, au parallèle entre les deux hommes, à ce que l'on sait déjà de l'Homme en noir (qui n'a toujours pas de nom), et il se dessine alors l'éventualité que les deux hommes ne fassent qu'un, à deux stades différents de leur évolution. Pas certain que cette hypothèse tienne vraiment la route à tous les niveaux, mais bon...

À côté, l'enquête d'Elsie me plaît bien (en même temps, je préfère largement suivre le personnage de Shannon Woodward plutôt que les interrogations métaphysiques de Dolores), et tout ce qui tourne autour de Maeve reste très intéressant, donc dans l'ensemble, un épisode sympathique.

(et puis amusant de revoir Wade Williams en Sudiste barbu)

106 :

Teddy révèle à l'Homme en noir qu'il peut lui aussi se montrer brutal et meurtrier ; Bernard découvre que Ford dissimule cinq hôtes à l'image de sa famille défunte dans une zone reculée du parc ; Elsie mène l'enquête, et découvre qu'Arnold reprogramme à distance un certain nombre d'hôtes de première génération ; Maeve parvient à forcer Felix et Sylvester à changer son comportement ; Sizemore rencontre Hale, envoyée par les actionnaires pour surveiller les opérations du parc.

Un épisode qui souffle le chaud et le froid, à la fois chargé et mal rythmé, souffrant en plus de grosses ficelles narratives et dramatiques assez voyantes (tout ce qui a trait à Elsie et à son enquête, c'est cousu de fil blanc, et de toute façon, il y a un gros manque général de subtilité dans cet épisode, probablement dû au fait que la scénariste principale de l'épisode est débutante, une actrice devenue scénariste), et d'une bande originale rétro-synthétique étrangement plus présente que d'habitude.

Dommage, car tout n'est pas inintéressant, loin de là. Bon, Teddy/l'Homme en noir, ça fait du surplace, et ça n'apporte pas grand chose ; quant à tout ce qui touchait à Sizemore/Theresa/Hale, ça ne m'a pas intéressé une seule seconde, tant tout était évident et surjoué.

Après, Ford/sa famille, même si ce n'était pas forcément surprenant, c'était bien amené et traité, notamment l'aveu final de l'enfant meurtrier (et puis ça a donné lieu à un caméo de "Yul Brynner", au sous-sol) ; Maeve qui découvre le monde réel, pas mal du tout malgré un déroulement pas totalement convaincant (j'avoue cependant ne pas avoir reconnu le morceau en mode Apocalyptica, lorsqu'elle observe les opérations du laboratoire : un original de Djawadi ?), et ça peut amener de grandes choses à l'avenir, pour les hôtes.

Et puis l'enquête d'Elsie, forcément, sympathique malgré son écriture au tractopelle.

Un peu peur du prochain épisode, de la même co-scénariste, mais bon, on verra bien...

 

(retrouvez aussi sur ce blog la critique des épisodes 1x01-02 ; 1x03-04)

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Un film, un jour (ou presque) - INTÉGRALE MARVEL CINEMATIC UNIVERSE - Tony Stark : bientôt la fin ? (première partie)

Publié le 24 Mars 2018 par Lurdo dans Cinéma, Marvel, MCU, Action, Aventure, Fantastique, Science-Fiction, Comédie, Édito

Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive dans un mois chez nous, et maintenant que notre intégrale MCU est achevée, tournons-nous brièvement vers Tony Stark, la pierre angulaire de cet univers, et intéressons-nous à son évolution...

On ne présente plus Tony Stark : il le fait lui-même. Superhéros, milliardaire, philanthrope, inventeur de génie, playboy... à l'en croire, Tony a tout pour lui. Mais si son évolution, au fil des métrages du MCU, nous prouve bien une chose, c'est que Tony Stark est bourré de problèmes psychologiques, et que depuis le tout premier film de 2008, ces problèmes le rongent progressivement, de manière cohérente et réfléchie en amont par les scénaristes.

Retour sur un portrait psychologique bien plus subtil qu'on veut bien le croire...

Iron Man (2008)

Dans le premier Iron Man, Tony Stark est au sommet de sa gloire : un marchand d'armes richissime, arrogant, flambeur, qui a toujours un bon mot et une réplique mordante à la bouche, et qui profite au maximum de la vie.

Un comportement de sale gosse insupportable, conséquence indirecte d'un état d'un développement psychologique interrompu à l'adolescence, lors de la mort inexpliquée de ses parents. Tony ne s'est jamais remis de cette double disparition, et sa rébellion est depuis, un moyen de compenser ce manque affectif, ainsi que toutes les responsabilités qui lui sont tombées dessus lorsqu'il a hérité des entreprises Stark - des responsabilités dont il s'est toujours défaussé sur Obadiah Stane, ancien collègue de son père et figure paternelle de substitution.

Dans ses rapports avec Pepper, il en va de même : Stark flirte, Stark frôle, mais Stark ne s'engage pas vraiment.

Jusqu'à ce que les terroristes (financés par Stane) capturent Tony. Soudain, tout change pour lui : autrefois insouciant, persuadé d'être invulnérable, et ne songeant jamais aux conséquences de ses actes, Tony est soudain confronté à celles-ci, à sa propre mortalité, et il est directement mis en péril.

Tony doit soudain se transformer et changer, pour espérer survivre et reprendre le contrôle de sa vie : se sentant désormais responsable des effets de ses armes, il choisit de faire le bien.

Mais il le fait de manière simpliste, immature et disproportionnée, en se reposant sur une armure qu'il endosse, et en allant directement casser du méchant. Son comportement reste adolescent et impulsif : il élimine des terroristes, il met en danger des avions de chasse, il règle le problème Stane (un problème dont il est à l'origine, son indifférence et irresponsabilité ayant permis à Obadiah d'avoir le contrôle total de Stark industries) en faisant de nombreux dégâts collatéraux, et... il annonce à toute la planète qu'il est un super-héros chatoyant et triomphant.

Malgré ce qu'il a vécu, Tony reste Tony : flambeur, vantard, arrogant, superficiel, impulsif... mais il a désormais une faille dans son armure d'indifférence - Tony se sait désormais vulnérable, et responsable de la sécurité et de la vie d'autrui. Une faille qui va ne faire que croître au fil des métrages et des mésaventures de ce cher Iron Man. 

Iron Man 2 (2009)

Au début de Iron Man 2, Tony connaît plus que jamais le succès.

Super-héros superstar, il défie le gouvernement, le monde, et flambe de manière toujours plus spectaculaire, affirmant avoir, à lui seul, privatisé la paix dans le monde. Il n'a en fait aucune réelle idée de comment vraiment se comporter en héros, mais il suit son instinct et réagit impulsivement aux menaces, ce qui donne l'impression d'un chien fou totalement incontrôlable, qui n'en fait qu'à sa tête : du Stark typique, qui peut surprendre puisqu'il semblait avoir enfin un peu muri suite à l'épisode de l'Afghanistan...

Mais bien vite, on comprend cette réaction disproportionnée : empoisonné par son générateur, Tony est à l'agonie, conséquence directe de ses décisions dans le premier film. Et comme toujours, lorsqu'il est en position de faiblesse et en difficulté, Stark réagit de manière irréfléchie et instinctive, en se fermant à autrui, et en se réfugiant dans l'alcool, et derrière ses armures.

Pour ne rien arranger, la pression s'accumule sur Stark, et il peine à faire face : outre l'hostilité gouvernementale et militaire (qui veut le priver du contrôle exclusif qu'il possède sur ses armures), le spectre du passé des Stark revient le hanter, avec Ivan Vanko, fils d'un ancien partenaire de Stark Sr, expulsé suite à une dénonciation de ce dernier.

Confronté aux actes passés de son géniteur, qui représente tout ce que Tony Stark déteste symboliquement (sans même parler de la trahison que Stane, autre figure paternelle, a récemment infligée à Stark), et à sa propre arrogance (c'est l'annonce publique de Tony qui a déclenché la colère de Vanko), Tony comprend vite qu'il ne peut survivre seul aux événements déclenchés par ses actions et par ses décisions. 

Ce n'est qu'avec l'aide de Pepper, du SHIELD et de War Machine que Tony triomphe de Vanko et de Justin Hammer ; à l'identique, c'est en acceptant l'héritage de son père (dans ce qu'il a de bon et de mauvais) qu'il est guéri de son empoisonnement au palladium.

Malgré toute son arrogance et son génie, Tony réalise alors que s'il veut pouvoir être un héros, et parvenir à gérer cette responsabilité qui lui incombe désormais, il lui faut un système de soutien externe (notamment Pepper), et qu'il ne peut se refermer sur lui-même, pour endosser seul tout le poids de sa culpabilité, et sauver le monde.

Dès lors, Tony va tout faire pour tenter d'alléger sa peine, et de partager la protection de la planète avec plus fort (et plus efficace) que lui... en commençant par rejoindre les Avengers.

Avengers (2012)

Dans le film Avengers, rien ne va plus. Désormais partie prenante du programme Avengers, un moyen pour lui de ne plus être seul, et de ne plus se sentir unique responsable de la planète, Tony se laisse lui aussi manipuler par Loki, et par l'atmosphère de chaos qui enveloppe alors l'équipe.

Comme d'habitude, sa nonchalance, sa grande gueule, et son impulsivité, l'amènent à se mettre le reste de l'équipe à dos, et ses coéquipiers lui disent leur quatre vérités en face : de quoi ébranler suffisamment Stark pour l'inciter, lorsque le moment de vérité arrive, à se sacrifier pour l'humanité, et à emmener un missile nucléaire dans l'espace. Son dernier geste, avant de mourir : appeler Pepper, pour une dernière déclaration d'amour, concrétisant ainsi le progrès effectué par le couple dans Iron Man 2.

Seulement voilà : malgré son geste indubitablement héroïque (n'ayant autrefois qu'une conception égocentrique et très vague de l'héroïsme, Tony choisit ici de se montrer digne de ses coéquipiers, et de se sacrifier pour la planète), Stark est sauvé in extremis, et plus que jamais, il prend conscience de sa place dans l'univers.

Autrefois "roi" de son monde et seul garant de la paix mondiale, Tony n'est désormais plus rien à l'échelle de la galaxie, une galaxie peuplée de créatures toutes-puissantes, de magie, de dieux, etc.

Alors qu'il cherchait à tout prix un moyen de se soulager des responsabilités qu'il s'était imposées, et qu'il pensait avoir trouvé un moyen de partager cette charge avec les Avengers, voilà que Stark se rend compte que les Avengers sont à peine suffisants, et que l'univers est immense et hostile.

Bien qu'il soit protégé par son armure, et qu'il ait survécu à la pire menace que la Terre ait connu, les failles de Tony Stark s'agrandissent, et un stress post-traumatique s'installe (ou plutôt, s'amplifie depuis l'Afghanistan).

Dépourvu de tout contrôle sur les forces que les Avengers affrontent, conscient que rien ne peut préparer les humains à ce qui les attend, Tony ne sait plus vraiment comment réagir, et cela va s'avérer une part cruciale de ce qu'il va devenir dans Iron Man 3.

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Au terme de la Phase 1 du MCU, Tony Stark a muri : de marchand d'armes immature, arrogant et insouciant, il est devenu un véritable héros prêt à se sacrifier pour l'humanité. Mais il reste un héros miné par d'innombrables failles psychologiques, de la perte de ses parents à une nécessité pathologique de contrôler sa vie (et sa technologie) et de protéger le monde.

Comme Atlas avant lui, Tony porte le poids du monde sur ses épaules, son "coming-out" en tant que super-héros semblant être le déclencheur d'une vague d'événements toujours plus dangereux et spectaculaires.

De quoi largement affaiblir l'esprit d'un Stark déjà instable, pour le faire plonger dans la dépression...

(à suivre...)

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Un film, un jour (ou presque) #676 : Lazer Team (2015)

Publié le 23 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, YouTube, Science-Fiction, Fantastique

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Lazer Team :

Depuis des décennies, le gouvernement américain est en contact avec des entités extraterrestres bienveillantes, inquiètes pour l'avenir de la Terre. Afin de préparer le peuple humain à une éventuelle attaque hostile, ces aliens envoient une armure composite surpuissante sur Terre, armure destinée à un super-combattant entraîné depuis sa naissance (Alan Ritchson). Mais à son arrivée, l'armure est découverte par quatre incapables (Brunie Burns, Gavin Free, Michael Jones, et Colton Dunn) qui récupèrent chacun une pièce de cet équipement : un bouclier, un casque, une arme, et des bottes. Désormais dotés de super-pouvoirs, ce quatuor de bras cassés va devoir travailler avec le gouvernement pour sauver la Terre d'une menace venue des étoiles...

Un long-métrage indépendant financé via IndieGogo (sorti en salle et sur YouTube Red, la plate-forme payante de YouTube) et réalisé/écrit/interprété par le collectif Rooster Teeth, plus connu pour sa série de courts-métrages Red vs Blue.

Malheureusement, ce sont là les limites de ce projet, qui lorgne très fortement vers un Pixels ou un Voisins du Troisième Type : les effets spéciaux sont assez réussis (pour ce que c'est), mais on est en terrain tellement balisé et peu inspiré que le film tombe trop souvent à plat pour être intéressant, d'autant que l'humour des Rooster Teeth est globalement puéril et générique, à base de slapstick et de vannes bas de plafond.

Pas grand chose à voir ici, donc, hormis un quatuor de leads dynamique et motivé, qui fait vraiment de son mieux pour porter ce script faiblard et mollasson sur ses épaules, sans vraiment y parvenir.

1.5/6

(m'enfin, c'est typiquement le genre de film qui va recevoir un accueil triomphal de la part des fans de Rooster Teeth, lesquels critiqueront alors tous ceux qui n'auront pas aimé car "ce n'est pas un film pour vous, vous êtes trop vieux/trop cons/trop sérieux pour comprendre". Un peu à l'instar de ce qui s'est passé pour Not Cool.)

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Un film, un jour (ou presque) #675 : The Battle of the Sexes (2013)

Publié le 22 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Documentaire, Sport, Histoire, Biographie

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

The Battle of the Sexes :

Un documentaire accompagnant parfaitement le film sorti cette année, puisqu'il en retrace littéralement les grandes lignes (au point de faire double emploi), tout en approfondissant certains aspects survolés ou ignorés dans le long-métrage.

Alors que ce dernier faisait du personnage de Bobby quelqu'un de particulièrement pathétique et misérable, on prend ici nettement l'ampleur de son succès, notamment auprès des femmes, une fois que son numéro de pseudo-macho chauviniste a commencé à trouver de l'écho dans la presse.

Alors certes, le Bobby Riggs original était nettement plus décati que Steve Carell (mais d'un autre côté, on s'aperçoit vite que le syndrome "bio-pic hollywoodien" a encore frappé, et que tous les personnages sont nettement plus séduisants dans le film de 2017 qu'en réalité), mais on comprend aussi nettement mieux qu'il était très malin, et qu'il manipulait constamment tout le monde, ne se lançant jamais dans un pari ou un défi sans être sûr de gagner.

C'est probablement à cause de cela qu'aujourd'hui encore, bon nombre de personnes pensent qu'il a volontairement perdu ce match, tout en pariant de grosses sommes sur cette défaite, afin de rembourser des dettes considérables qu'il avait envers la pègre. Une théorie qui n'est ni abordée ici, ni dans le long-métrage, mais qui a apparemment des arguments relativement probants.

On comprend aussi mieux le personnage incarné par Sarah Silverman, qui n'était pas que la représentante des tenniswomen révoltées, mais aussi la créatrice du plus célèbre magazine de tennis au monde, et donc une femme aux innombrables contacts, et à l'influence conséquente.

De manière générale, à contrario du film, ce documentaire se concentre vraiment sur l'affrontement Riggs/King, et sur son impact direct et indirect sur la cause féminine : une fois débarrassée de toutes les digressions relationnelles et émotionnelles du film de 2017 (vaguement abordées ici au détour de deux phrases), on perçoit mieux la symbolique sociétale de ce match, et on parvient mieux à cerner ce qu'il a pu apporter à ce sport.

Ça reste beaucoup de bruit fait autour d'un gros coup publicitaire monté de toutes pièces, mais ça aide à replacer dans son contexte historique.

Dommage que cela passe par des effets de montage vidéo et sonore, ainsi que par des plans de coupe,tous  globalement assez artificiels et forcés, qui affaiblissent le tout plus qu'ils ne le renforcent. Et je ne parle même pas des moments "reconstitution avec des acteurs", heureusement assez brefs.

3.75/6

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Un film, un jour (ou presque) #674 : Battle of the Sexes (2017)

Publié le 21 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Biographie, Drame, Histoire, Sport, UK, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Battle of the Sexes :

En 1973, alors même qu'elle commence à peine à assumer son homosexualité dans les bras de Marilyn (Andrea Riseborough), Billie Jean King (Emma Stone), meilleure tenniswoman de la planète, décide de s'engager dans un combat contre le sexisme de sa fédération nationale, réclamant salaire égal pour travail égal. Et pour prouver qu'elle vaut autant que n'importe quel joueur, elle accepte d'affronter Bobby Riggs (Steve Carell), ancien champion de tennis provocateur, manipulateur et showman sexiste, dans un match qui fera date dans l'histoire de la télévision américaine....

Un biopic anglo-américain gentillet et inoffensif, réalisé par le duo à l'origine de Little Miss Sunshine et de Elle s'appelle Ruby, et au sujet qui résonne plutôt bien aujourd'hui, avec ses thèmes d'égalité, de parité, de féminisme, d'homosexualité, de sexisme, etc.

Malheureusement, ça s'arrête un peu à ça, puisque si le tout est très bien interprété (d'ailleurs, il y a d'innombrables visages familiers parmi les seconds rôles, ça fait plaisir : Sarah Silverman, Bill Pullman, Alan Cumming, Natalie Morales, Eric Christian Olsen, Chris Parnell, John C. McGinley), et que les deux heures se regardent très facilement, BotS manque d'un réel point focal, s'éparpille, et peine à exister au delà de la surface de son message et de ses thèmes : on devine qu'il y a plus à dire, qu'il existe probablement des approches plus intéressantes et pertinentes, mais que le film se contente de dérouler son histoire sans trop vouloir sortir des sentiers battus, en jouant fortement la carte du sentiment et de l'émotion.

King, est ainsi présentée comme une joueuse féministe et militante, mal à l'aise dans sa peau, rongée de doutes quant à sa sexualité, mais décidée à imposer la parité dans son sport, coûte que coûte, quitte à se donner en spectacle. Bobby, lui, est  montré comme un pseudo-sexiste raté et pathétique, parieur invétéré qui voit là une occasion de se refaire, quitte à en faire trois tonnes et à se ridiculiser ; C'est bien, tout ça, mais paradoxalement, le tennis passe totalement à la trappe, tant tout se concentre sur les personnalités de deux protagonistes, sur leurs vies privées, sur les problèmes qu'ils rencontrent, sur leurs hésitations, etc, plus que sur les enjeux pour leur sport.

La passion du tennis, le contexte sociétal plus large, tout ça, finissent par être éclipsés par la vie personnelle des protagonistes, et quand arrive le grand match, le tout finit par être très plat, sans imagination ni ampleur, avec des doublures visibles, et un suspense forcément inexistant. La réalisation, d'ailleurs, manque régulièrement d'énergie ou d'originalité, avec des cadrages ultra-serrés sur les visages dès que l'émotion est censée poindre le bout de son nez.

En fait, on a l'impression d'un biopic agréable et compétent, mais très anecdotique et manquant un peu de subtilité dans l'écriture ; un film parfait pour décrocher des récompenses, mais qui reste à la surface des choses, donnant beaucoup trop d'importance à ce qui ressemble, ni plus ni moins, à un coup publicitaire guère différent de ce que Andy Kaufman a fait avec des catcheuses, quelques années plus tard.

Cela dit, ça m'a donné envie d'en savoir plus, et donc, dès demain, je passe au documentaire de 2013 détaillant cette "Guerre des Sexes" de 1973...

3.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #673 : Downsizing (2017)

Publié le 20 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Fantastique, Science-Fiction, Drame, Comédie, Romance

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Downsizing :

Lorsque des chercheurs norvégiens découvrent comment rapetisser l'être humain jusqu'à la taille de 13 centimètres, l'humanité y voit là une opportunité de lutter contre la surpopulation, la pollution et bon nombre de maux touchant la planète. Dix ans plus tard, alors que leur vie semble enlisée dans une routine déprimante, Paul (Matt Damon) et son épouse (Kristen Wiig) décident de tenter l'expérience, une expérience qui va leur permettre de prendre un nouveau départ...

Tout ça pour ça.

Avec ce postulat amusant et ces effets spéciaux de qualité, on aurait pu s'attendre à quelque chose d'original, de mémorable, de drôle ou d'inventif. Et puis en fait, ce métrage de Payne et Taylor (The Descendants) ne semble tout simplement pas savoir sur quel pied danser, ou à quel genre appartenir : science-fiction/anticipation ? Comédie ? Comédie romantique ? Fable écologique ? Satire ? Drame ?

Le script et le ton global du film partent ainsi dans tous les sens, sans jamais vraiment parvenir à surprendre au fil de ses 2h15 : après 40 minutes de mise en place, Damon découvre enfin le monde miniaturisé, et à partir de là, le tout se transforme en simili-rom-com cousue de fil blanc, sur fond d'apocalypse annoncée.

Alors certes, Hong Chau est très attachante dans un rôle qui frôle pourtant le cliché de l'immigrée qui parle petit nègre (la subtilité n'est vraiment pas de mise dans ce métrage), mais le tout se prend bien trop au sérieux, adopte un rythme paresseux, multiplie les personnages inutiles (Udo Kier, la femme excentrique qui les accueille en Norvège, Kristen Wiig) et finit tout simplement par oublier toute notion visuelle de rétrécissement une fois la Norvège entrée en jeu.

Bref, ça ne capitalise nullement sur son postulat de départ, préférant transformer le tout, à mi-film, en romance et en film à message humaniste sur l'engagement social et caritatif direct, en opposition à l'écologie "théorique", à grande échelle. Soit.

Malheureusement, la mayonnaise ne prend pas du tout sur la durée, et le film tombe vraiment à plat à force de jouer la carte du pathos et des gros violons, dans des scènes prévisibles et balisées de bout en bout.

2 + 0.5 pour les effets d'ILM, et pour Chau = 2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #672 : Coup de Foudre à Seattle (2009)

Publié le 19 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Drame, Romance, Comédie

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Coup de Foudre à Seattle (Love Happens) :

Le Dr Burke Ryan (Aaron Eckhart) est un spécialiste des conseils thérapeutiques et psychologiques, sur le point de signer un contrat multimédia ultra-lucratif. Mais malgré les conseils qu'il prodigue à ses patients, Burke cache un secret : il ne s'est jamais remis de la mort de sa femme, et préfère fermer les yeux sur son passé. De son côté, Eloise (Jennifer Aniston), une fleuriste, a fait une croix sur sa vie amoureuse, agacée par les hommes et leur comportement. Jusqu'à ce qu'elle croise le chemin de Burke, et décide de l'aider à aller de l'avant...

Une dramédie romantique avec un duo principal pas forcément désagréable, Judy Greer dans un rôle secondaire, et une thématique sur le deuil et l'évolution... et c'est vraiment tout ce que j'ai à en dire. Vraiment.

C'est un film tellement calibré et générique qu'on l'oublie aussitôt terminé, voire même en cours de visionnage, d'autant qu'Aniston peine un peu à donner corps à son personnage, trop habituée qu'elle est à jouer des personnages qui lui ressemblent, et à ne plus faire le moindre travail de composition.

2.25/6 (malgré un effort certain fait sur le travail thématique)

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Les bilans de Lurdo : Rick et Morty, saison 3 (2017)

Publié le 18 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Action, Aventure, Animation, Science-Fiction, Fantastique, Comédie

Après une saison 1 convaincante (malgré quelques bémols), et une saison 2 toujours plus jusqu'au-boutiste (pour le meilleur et pour le pire), les aventures de Morty et de Rick continuent dans des directions toujours plus sombres et dysfonctionnelles...

Rick and Morty, saison 3 :

La saison de trop, en ce qui me concerne.

On pouvait le pressentir en regardant la saison 2 de la série, mais là, ça se confirme : Rick & Morty est désormais totalement Harmonisée. En cela, j'entends que Dan Harmon se sert désormais totalement de la série pour faire sa thérapie personnelle et travailler sur ses problèmes psychologiques au travers de ses personnages, pour le meilleur et pour le pire.

La bonne nouvelle, c'est que ça donne effectivement une dimension supplémentaire à Rick, Morty, et à tout le reste de la bande. Comme dans Community, à l'époque, les délires de surface ne sont qu'un prétexte pour toucher une certaine vérité émotionnelle des protagonistes, et cette épaisseur se ressent immédiatement, expliquant clairement le succès du programme auprès d'un certain public.

La mauvaise nouvelle, c'est que les problèmes psychologiques de Dan Harmon (et par extension, de ses personnages) ne m'intéressent guère (ou du moins, ne m'intéressent plus, j'ai déjà donné), et qu'ils ont souvent tendance à prendre le pas sur le reste des composants de ses séries, notamment sur son humour.

Ici, cela se traduit par des sous-intrigues prenant toujours plus de place, et centrées sur le divorce de Jerry & Beth, ainsi que sur les conséquences de ce dernier sur le reste de la famille. Par exemple, difficile de faire plus Harmonien que cet épisode parodiant Mad Max, gros prétexte pour que Morty & Summer expriment leur mal-être ; ou encore, l'épisode suivant, Pickle Rick, pastiche de Die Hard (le film préféré de Harmon) mis en parallèle d'une thérapie familiale désastreuse.

Il n'est pas surprenant d'apprendre que toutes ces sous-intrigues centrées sur le divorce et ses conséquences sont supervisées par Harmon, et que Justin Roiland s'en détache totalement : la patte Harmon est évidente, tant dans ses qualités que ses défauts.

Et parmi les défauts, il y a le fait que Beth devient tout simplement détestable, au fil de ce divorce et de ces épisodes, tandis que Jerry, lui, n'est plus qu'un punching bag systématiquement tourné en dérision, et dont l'humiliation devient un gag récurrent.

D'ailleurs, c'est bien là mon problème principal avec cette troisième saison : le cynisme et le nihilisme de Rick tirent tous les autres personnages vers le bas, au point que je les trouve désormais tous repoussants et agaçants. C'est problématique, d'autant que la saison se termine par une pirouette qui réunit toute la famille, désormais réconciliée, et mettant un peu Rick à l'écart : le show nous promet un retour à la dynamique de la saison 1, mais pour moi, le mal est fait, et j'aurai du mal à m'intéresser à des personnages désormais tous pourris de l'intérieur.

D'autant que Rick, lui, est désormais vraiment invulnérable et intouchable : que ce soit en Pickle Rick invincible, contre le Président des USA, ou en tant que Jigsaw-bis qui massacre une équipe de super-héros, plus rien ne l'atteint, et il agit en toute impunité, débitant çà et là des grandes tirades harmoniennes sur l'intelligence et la supériorité des cyniques nihilistes sur le reste du monde, trop stupide pour les comprendre.

Quelque part, à un moment de la série, Harmon semble avoir décidé de céder à ses pulsions : la série donne dans l'ultra-violence gratuite, dans le cynisme et l'arrogance, sans plus avoir autant de contre-poids comique qu'avant, puisque le show se prend très souvent au sérieux, entre ses séances d'auto-thérapie harmonienne et ses scripts plus premier degré (The Ricklantis Mixup/Tales from the Citadel en est un bon exemple : ce n'est pas mauvais, en soi, ça regorge d'idées et de références, mais ça m'a laissé totalement de marbre ; ce n'est pas particulièrement drôle, c'est du fanservice, ça se complait dans ce que ça raconte...)

Bref, comme je le disais plus haut, je crois que cette saison sera ma dernière de Rick and Morty (bon, en même temps, la prochaine saison n'arrivera pas avant un an ou deux, j'ai le temps de changer d'avis).

Je n'adhère tout simplement plus à la vision du monde qu'ont Harmon et son compère, une vision du monde qui me paraît de plus en plus déséquilibrée et radicale à mesure que la série est populaire, que ses créateurs ont le champ libre, et que leur fanbase (très intense, extrème et aux opinions bien arrêtées) les brosse dans le sens du poil.

Tant pis.

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Un film, un jour (ou presque) - INTÉGRALE MARVEL CINEMATIC UNIVERSE - Avengers : Infinity War - Bande-annonce finale !

Publié le 17 Mars 2018 par Lurdo dans Cinéma, Marvel, MCU, Action, Fantastique, Science-Fiction, Comédie

Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive dans un peu plus d'un mois chez nous, et maintenant que notre intégrale MCU est achevée, place à la toute dernière bande-annonce du film, qui est arrivée hier sur le web !

Après des mois d'attente, et probablement retardé par le succès colossal de Black Panther en salles - un succès qui a certainement incité Marvel à décaler au maximum la promotion de cet Avengers 3 pour laisser la Panthère s'exprimer totalement - le nouveau trailer d'Infinity War est enfin disponible... et quel trailer !

Version VOST de ce même trailer, et version VF.

Une bande-annonce à la fois moins gratuitement spectaculaire que la première version, mais tout aussi fascinante :

- elle se permet quelques clins d’œil pour spectateurs avisés (Gamora qui explique que Thanos, armé du Gant, pourrait éradiquer la moitié des habitants de notre univers en un claquement de doigt... ce qui renvoie directement à une célèbre page de la bande dessinée où Thanos faisait exactement ça).

- elle sous-entend des flashbacks fascinants sur la vie de Thanos et son recrutement de ses "enfants" (si j'étais joueur, je parierais sur un long segment du film consacré à Thanos et à sa vie, ainsi qu'aux événements du MCU, de son point de vue... mais Feig et ses scénaristes ont l'habitude de me surprendre, donc je préfère m'abstenir).

- elle révèle le visage de l'Ordre Noir de Thanos, notamment Ebony Maw (!!), qui torture le Doctor Strange.

- elle met en scène le face à face de Captain America et de Thanos - un face à face à l'issue dramatique, dans le comic-book.

- et surtout, elle semble invalider pour de bon la théorie de la Gemme de l'âme se trouvant au Wakanda, et justifiant l'assaut de Thanos sur ce pays : on comprend clairement que l'équipe du Captain America se réfugie là pour protéger Vision, et la Pierre qu'il abrite en lui.

La question reste donc posée : où se trouve cette Gemme ?

Puisque les forces terriennes risquent bien de subir une défaite cuisante face à Thanos dans cet opus... peut-être qu'Avengers 4 s'appellera "La Quête de la Gemme de l'Âme" (ou quelque chose du genre), et que le film verra la poignée de héros survivants tenter de trouver cette dernière Pierre, la plus puissante, avant qu'il ne soit trop tard...

En tout cas, ça promet du lourd.

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Un film, un jour (ou presque) #671b : SEMAINE ST-PATRICK - The Luck of The Irish (1948), St. Patrick : The Irish Legend (2000) & Patrick (2004)

Publié le 17 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Irlande, Télévision, USA, Fantastique, Religion, Drame, Biographie, Documentaire, Fox, Histoire, Comédie, Romance, Politique

C'est aujourd'hui la Saint Patrick, et à cette occasion, notre semaine spéciale dédiée à l'Irlande se conclue par un petit bonus très à propos... ​​ 

The Luck of the Irish (1948) :

De passage en Irlande, Fitz (Tyrone Power), un journaliste new-yorkais, croise le chemin d'un farfadet, Horace (Cecil Kellaway), avec lequel il sympathise lorsqu'il lui rend son chaudron d'or. De retour au pays, cependant, alors que Fitz retrouve sa fiancée (Jayne Meadows) et le père de celle-ci (Lee J. Cobb), aux ambitions politiques radicalement opposées aux convictions de Fitz, le farfadet réapparaît, et décide de devenir le majordome du reporter, afin d'améliorer sa vie, et de le pousser dans les bras de la jolie Nora (Anne Baxter), jeune irlandaise rencontrée durant son voyage...

Une comédie en noir et blanc de 1948, pas forcément désagréable, mais qui ne dépasse pas le stade de l'anecdotique. En effet, le métrage met malheureusement un certain temps à démarrer (toute la partie irlandaise - en studio - est bien trop longuette, et le film ne démarre réellement qu'à partir de 40 minutes, lorsque le leprechaun arrive en ville), et s'encombre d'une sous-intrigue politique qui aurait pu être traitée avec plus de subtilité ou d'originalité.

Ce n'est pas forcément mauvais, mais ce n'est pas non plus particulièrement mémorable.

3/6

St. Patrick - The Irish Legend (2000) :

Au quatrième siècle, en Angleterre, le jeune Patrick (Luke Griffin), fils de décurion, est enlevé par des envahisseurs irlandais, et ramené en Irlande en tant qu’esclave. Sur place, il trouve la Foi, et devient un émissaire de Dieu, jusqu'à son évasion. Des années plus tard, Patrick (Patrick Bergin) n'a plus qu'une intention : retourner en Irlande et convertir le pays à la Foi chrétienne, en dépit de conflits avec l'Église britannique, qui n'approuve pas ses méthodes radicales...

Un téléfilm Fox Family écrit et réalisé par un habitué de Saban et des Power Rangers, ce métrage ouvertement fantastique est très clair sur ce qu'il raconte : une légende, à la véracité historique très très ténue, et aux nombreux anachronismes.

Il ne faut donc pas se concentrer sur le script, assez bordélique, et prenant la forme d'une narration en flashbacks ; ni sur la plausibilité de ce qui nous est montré - on a droit à des pouvoirs magiques à gogo (Patrick est un véritable Jedi), du surnaturel, de la religion, des clichés à gogo ; ni sur l'interprétation (ce n'est pas désastreux, mais c'est inégal et peu remarquable, dans l'ensemble) ; ni sur les effets spéciaux et la direction artistique (globalement fauchés et laids, surtout lorsque l'on a droit à des montages d'images tout en surimpression et en transparence) ; ni sur la réalisation, très télévisuelle et bancale ; ni sur le prosélytisme du tout, inévitable.

Que reste-t-il, alors ? La bande originale d'Inon Zur (compositeur de jeux vidéo), assez réussie, bien qu'ayant trop d'ampleur compte tenu de ce qu'il y a à l'écran. Toute la partie "conversion de l'Irlande", qui n'est qu'un enchaînement de miracles visuellement immondes, au point que ça en devient amusant à suivre. Et l'histoire en elle-même, intéressante si l'on ne connaît rien du personnage de Saint Patrick.

Mais d'un autre côté, si l'on n'en connaît rien, peut-être vaut-il mieux tout simplement se tourner vers un documentaire, pour tenter d'en apprendre un peu plus sur la vérité historique, plutôt que ce gloubiboulga de métamorphoses, de lumière divine, de vierges sacrifiées, de visions divines, d'autochtones primitifs et de serpents qui s'enfuient...

2/6

(amusant de voir que l'immense majorité des critiques et des avis disponibles en ligne débordent de louanges... et proviennent de sites chrétiens et/ou de croyants)

Patrick (2004) :

Documentaire historique retraçant la vie de Saint Patrick, narré par Gabriel Byrne et Liam Neeson, et faisant le tri entre mythe et réalité entourant le personnage, et sa réputation démesurée.

Comme d'habitude pour ce genre de docu-drama, on a droit à des reconstitutions qui, pour être franc, sont probablement moins honteuses que le téléfilm avec Patrick Bergen, et sont tout aussi efficaces dans leur narration de la vie avérée du Saint.

Si cela fonctionne, c'est probablement parce que ça évite le prosélytisme niais et hollywoodien du téléfilm Fox, en rationalisant ou faisant l'impasse sur tout ce que ce dernier présentait comme divin et surnaturel ; et aussi parce que ça n'oublie pas de développer l'importance de Saint Patrick dans l'histoire de la chrétienté européenne, notamment dans les conséquences de son évangélisation du pays (les moines, les enluminures, etc).

Intéressant, et suffisamment bien mené et rythmé pour rester intéressant jusqu'à la fin.

4/6

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Un film, un jour (ou presque) #671 : SEMAINE ST-PATRICK - Le Lutin (2001) & The Yank (2014)

Publié le 16 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Irlande, USA, Comédie, Romance, Jeunesse, Disney, Sport

Cette semaine, en l'honneur de la Saint Patrick, le 17 Mars, place au cinéma irlandais, dans tout ce qu'il a de plus festif et de plus réjouissant...

Le Lutin (Luck of the Irish - 2001) :

Jeune lycéen basketteur toujours chanceux, Kyle (Ryan Merriman) voit sa vie bouleversée lorsqu'il perd le sou magique offert par sa mère (Marita Geraghty) lorsqu'il était petit : aussitôt, sa chance l'abandonne, et toute sa famille commence alors à régresser, révélant sa véritable nature. Car Kyle, sa mère, et leur grand-père (Henry Gibson) sont des farfadets, et ils doivent récupérer leur or au plus vite, sous peine de voir le cruel Seamus McTiernen (Timothy Omundson) devenir le roi des farfadets...

Une DCom qui a de faux airs de Teen Wolf/Teen Wolf Too, et qui, si elle se regarde et possède un vrai message pro-immigration et intégration, tourne aussi un bon moment en rond. Il faut dire que les effets spéciaux et l'intégration des farfadets sont assez médiocres (les effets équivalents de Darby O'Gill étaient meilleurs), et que la première heure de métrage est banale au possible, avec quelques poursuites quelconques, et des accents irlandais assez inégaux.

Cela dit, une fois que Omundson intervient vraiment et se lâche, ça décolle un peu (en virant au film sportif, malheureusement), avec en prime quelques idées de réalisation et de transitions amusantes.

Regardable, sans plus (et le côté "l'Amérique est le plus beau pays du monde, on accueille tout le monde, c'est formidable", finit par être lassant).

3/6 (sur l'échelle des DComs)

The Yank (2014) :

À l'occasion du mariage d'un ami, Tom Murphy (Sean Lackey), un américain d'origine irlandaise, part pour l'Irlande en compagnie de ses amis, et de la demoiselle d'honneur de la mariée (Niki Spiridakos), qu'il ne supporte pas. Il découvre ainsi le pays de ses ancêtres, et doit alors choisir entre les attentes de ses parents (Charlotte Bradley, Fred Willard) et ce que son cœur désire vraiment...

Une comédie indépendante assez fauchée, pas très bien filmée, assez mal rythmée (plus d'une demi-heure avant l'arrivée en Irlande) et cousue de fil blanc.

Pire, par moments, ça frôle le documentaire touristique sur l'Irlande, sponsorisé par l'office du tourisme local, avec mélodies locales en fond sonore, stock shots de paysages locaux filmés depuis un hélicoptère et narration en voix off ; la romance transparente entre la jolie grecque séduisante et le protagoniste bedonnant ne fonctionne pas du tout ; et dans l'ensemble, ce n'est pas particulièrement drôle, à quelques moments près.

Cela dit, la présence de Colm Meaney est toujours un plus...

1.5/6 (j'ai eu du mal à aller jusqu'au bout)

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Un film, un jour (ou presque) #670 : SEMAINE ST-PATRICK - Brendan et le Secret de Kells (2009) & Le Chant de la Mer (2014)

Publié le 15 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Irlande, France, Animation, Fantastique, Aventure, Histoire, Jeunesse

Cette semaine, en l'honneur de la Saint Patrick, le 17 Mars, place au cinéma irlandais, dans tout ce qu'il a de plus festif et de plus réjouissant...

Brendan et le Secret de Kells (The Secret of Kells - 2009) :

Au fin fond des forêts irlandaises, Cellach (Brendan Gleeson) dirige la construction des murs de la forteresse de Kells, afin de protéger son monastère et son peuple de l'envahisseur viking. Mais Brendan (Evan McGuire), son neveu, est devenu en secret l'apprenti calligraphe du facétieux Aidan (Mick Lally), récemment arrivé, et cela l'amène à quitter le monastère pour s'aventurer dans les bois étranges les entourant...

Un film d'animation signé Tomm Moore et animé à la main, ce métrage est, visuellement, tout simplement somptueux et chatoyant, parvenant en quelques secondes à emmener le spectateur dans un monde et une époque totalement autres, à la fois mystique, spirituel et enchanteur.

Pas grand chose à en dire de plus, vraiment : c'est beau, c'est magique, c'est intéressant, l'approche graphique de ces vikings tout en angles et en pointes est logique et bien trouvée (en opposition avec l'Irlande toute en courbes et en boucles), et dans l'ensemble, ça fonctionne très bien, joliment mis en musique par Bruno Coulais.

Seul bémol, peut-être : l'émotion, qui met un certain temps à arriver. Le film aurait bénéficié à être un peu plus chaleureux dans sa première heure, et à permettre au spectateur de tout de suite s'investir émotionnellement dans l'histoire et dans ses personnages. Là, compte tenu du contexte et de l'univers, ainsi que de l'ambition du film, il y a une certaine distance qui s'instaure très tôt, et qui ne se réduit que vers la fin (dramatique) du récit.

Mais ce ne sont que des détails : dans l'ensemble, The Secret of Kells est une véritable réussite.

4.5/6

Le Chant de la Mer (Song of the Sea - 2014) :

Envoyés par leur père veuf (Brendan Gleeson) chez leur grand-mère, Ben (David Rawle), un petit garçon irlandais de 10 ans, et sa petite soeur muette Saoirse (Lucy O'Connell), décident de s'enfuir pour rentrer chez eux. Mais en chemin, ils découvrent que Saoirse est une selkie, mi-fillette, mi-phoque, dont la destinée est de sauver le Petit Peuple de la terrible déesse Macha (Fionnula Flanagan)...

On prend la même équipe (Moore + Coulais, etc), pour un film d'animation toujours en 2D, mais avec cette fois-ci une teinte dominante bleue, et des légendes océaniques à tout va.

Ici, contrairement au Secret de Kells, le film est nettement plus simple d'accès, plus tendre, avec une introduction qui permet directement d'accrocher le spectateur sur un plan émotionnel : on s'attache aussitôt à cette petite famille, et à cette Saoirse adorable, accompagnée d'un gros toutou très sympathique.

La contrepartie, cependant, c'est que le récit est plus linéaire et balisé, moins surprenant, comme une grosse métaphore sur le deuil et les émotions, assez transparente. Ce n'est pas du tout problématique, loin de là, mais il n'empêche que par moments, j'en suis venu à regretter que le métrage n'ait pas la même durée que Kells, et dure vingt bonnes minutes de plus.

Dans l'ensemble, cependant, c'est tout aussi bon que le film précédent de Moore, tout en jouant sur un tableau différent. Ne faisons pas la fine bouche !

4.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #669 : SEMAINE ST-PATRICK - Darby O'Gill et les Farfadets (1959) & La Vallée du Bonheur (1968)

Publié le 14 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Irlande, Comédie, Musique, Fantastique, Disney, Jeunesse

Cette semaine, en l'honneur de la Saint Patrick, le 17 Mars, place au cinéma irlandais, dans tout ce qu'il a de plus festif et de plus réjouissant...

Darby O'Gill et les Farfadets (Darby O'Gill and the Little People - 1959) :

Lorsque Darby O'Gill (Albert Sharpe), gardien vieillissant d'une propriété irlandaise, est remplacé par un jeune homme fringant, Michael (Sean Connery), le vieillard refuse d'avouer la vérité à sa fille, Katie (Janet Munro). D'autant qu'en parallèle, Darby, bonimenteur patenté, a trouvé un moyen d'obliger le Roi des Farfadets, Brian (Jimmy O'Dea), à exaucer trois de ses vœux... une tâche plus facile à dire, qu'à faire.

Une chouette comédie fantastique familiale Disney qui fleure bon l'Irlande (même si tout a été tourné en Californie), avec des accents dans tous les sens (à la limite du compréhensible, d'ailleurs), des créatures surnaturelles dans tous les coins (Leprechauns, Pookas, Banshees, Calèches fantômes, etc), et des acteurs qui semblent s'amuser (notamment Janet Munro, radieuse et louchant un peu).

C'est très agréable à regarder, ça déborde d'effets spéciaux réussis, et malgré un petit côté patchwork de contes populaires, la dernière partie emporte l'adhésion et s'avère même assez captivante, dans son ambiance et son dénouement.

4/6

La Vallée du Bonheur (Finian's Rainbow - 1968) :

Un beau jour, Finian (Fred Astaire), un immigrant irlandais, arrive en compagnie de sa fille Sharon (Petula Clark), dans la petite ville américaine de Rainbow Valley. Son objectif : enterrer là le chaudron magique empli d'or qu'il a dérobé à un farfadet irlandais, au pays, et espérer que la magie de la vallée décuple ainsi ses gains. Mais Og le leprechaun (Tommy Steele) est sur ses traces, et pour ne rien arranger, les habitants de la vallée ont leurs propres problèmes, qui compliquent rapidement la tâche de Finian...

Une comédie musicale américaine réalisée par Francis Ford Coppola (avec de jolis mouvements de caméra, çà et là), et adaptée d'un spectacle de Broadway à succès, en un métrage de plus de 2h25, avec ouverture musicale, entracte et tout le toutim...

Un Coppola qui paraît vraiment, à l'image du film, tiraillé entre deux époques : d'un côté, la comédie musicale traditionnelle, avec des décors de studios très artificiels, des chorégraphies à la mise en scène classique, une durée interminable, des mélodies datées et peu mémorables, un Don Francks assez transparent, etc ; de l'autre, un fond social plus percutant que la norme (avec un propos sur le racisme, sur la ségrégation, sur le socialisme, sur la liberté, etc), un Coppola qui tente des choses derrière sa caméra, des scènes d'extérieur amples et naturelles, etc...

Le film a donc vraiment le postérieur entre deux chaises, à la fois vieillot et surjoué (le leprechaun est à la limite du supportable, un véritable cartoon sur pattes ; les fiançailles express de l'héroïne semblent déplacées), et parfois moderne et frappant (le numéro de danse de Barbara Hancock, sous la pluie). Ça manque clairement de subtilité, notamment dans son approche de la race, et son blackface du personnage du maire... et au milieu de tout ça, Fred Astaire danse un peu. Un Fred Astaire de 70 ans, qui se remue toujours pas mal, même s'il n'a plus l'énergie de ses 20 ans.

Bref, un résultat assez mitigé pour un film qui n'est pas désagréable, mais qui semble lui-même incertain de ce qu'il veut être.

3/6

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Un film, un jour (ou presque) #668 : SEMAINE ST-PATRICK - Séduction à l'Irlandaise (2000) & La Ballade de County Clare (2003)

Publié le 13 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Irlande, Comédie, Romance, Musique

Cette semaine, en l'honneur de la Saint Patrick, le 17 Mars, place au cinéma irlandais, dans tout ce qu'il a de plus festif et de plus réjouissant...

Séduction à l'Irlandaise (The Closer You Get / American Women - 2000) :

Dans un petit village irlandais, les hommes célibataires (Ian Hart, Ewan Stewart, Sean McDonagh, etc) sont de plus en plus mécontents de leur situation. Pour tenter d'attirer de jeunes femmes jusqu'à leur petite bourgade irlandaise, ils ont alors l'idée de placer des annonces dans un journal américain. Ce qui incite les femmes du village à chercher, elles aussi, de la compagnie étrangère...

Un film rural, du producteur de The Full Monty, et qui s'avère une petite comédie sympathique, mais finalement assez anecdotique, et manquant cruellement de punch et de rebondissements pour ne pas être autre chose que rapidement oubliable.

Pourtant, la distribution est très sympathique (Ian Hart est notamment assez attachant, malgré son blond platine immonde), et certaines scènes sont bien trouvées (le sermon du prêtre, qui explique les femmes et leurs voies impénétrables aux hommes du village ^^), mais ça ne décolle jamais vraiment, malheureusement.

Gentillet et sympathique, donc, sans plus.

Un petit 3/6 (et encore...)

La Ballade de County Clare (The Boys & Girl From County Clare - 2003) :

En 1965, deux frères rivaux - John Joe McMahon (Bernard Hill) et Jimmy McMahon (Colm Meaney) - s'affrontent avec leurs groupes respectifs dans le cadre d'une compétition de musique irlandaise se tenant dans le Comté de Clare, en Irlande...

Une comédie irlandaise plutôt amusante et légère, bien qu'un peu trop prévisible (on devine très rapidement l'origine de la brouille familiale, et heureusement, le film ne tente pas trop de jouer la carte du mystère à ce sujet), et souffrant d'une distribution inégale - Hill & Meaney sont impeccables, Shaun Evans est efficace, Andrea Corr est nettement moins constante (mais en même temps, ce n'est pas son métier).

À part ça, le métrage se regarde tranquillement, sans forcément être très marquant, mais pour peu que l'on apprécie la musique irlandaise, on passe tout de même un moment qui n'est pas  désagréable.

3.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #667 : SEMAINE ST-PATRICK - Leprechaun : Le Retour de l'Elfe Guerrier (1998) & A Very Unlucky Leprechaun (1998)

Publié le 12 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Irlande, Jeunesse, Fantastique, Aventure

Cette semaine, en l'honneur de la Saint Patrick, le 17 Mars, place au cinéma irlandais, dans tout ce qu'il a de plus festif et de plus réjouissant...

Leprechaun : Le Retour de l'Elfe Guerrier (The Last Leprechaun - 1998) :

Ethel (Brittney Bomann)  et Tommy (Andrew J. Ferchland) sont envoyés en Irlande pour y passer l'été en compagnie de leur future belle-mère, Laura (Veronica Hamel). Mais ils découvrent bien vite qu'elle est sous l'emprise d'une banshee maléfique, qui, à l'aide de son majordome (David Warner), a pour objectif de détruire la vallée où elle vit, et de tuer ainsi le dernier Roi des Leprechauns. Bien décidés à l'en empêcher, les enfants font alors équipe avec Finn Regan McCool (Mick Walter), le leprechaun en question, pour sauver la région...

Un DTV pour enfants clairement produit avec un budget minimal par Peakviewing (l'équivalent anglais de Marvista), budget qui se reflète à tous les niveaux de la production : effets spéciaux risibles, réalisation plate, interprétation souvent calamiteuse (notamment Hamel, qui cabotine affreusement), accents déplorables, post-synchronisation approximative, maquillages de la banshee particulièrement kitschouilles...

Bref, c'est mauvais, clairement, même pour un film pour enfants, c'est particulièrement fauché et ça se contente d'enchaîner du slapstick quelconque, avec la Banshee et le Leprechaun qui se ramassent encore et encore, pour faire rire les plus petits.

C'est dommage, parce que le Leprechaun est justement plutôt réussi, assez expressif, et interprété avec conviction. De plus, le message écologique n'est pas forcément désagréable... m'enfin bon.

1.5/6

A Very Unlucky Leprechaun (1998) :

Lorsque son père Howard (Tim Matheson) hérite d'une propriété délabrée en Irlande, Molly (Danielle & Stephanie Lombardi) apprend rapidement que le manoir est réputé pour porter malchance. Et alors que les impôts locaux s'abattent sur la famille, la fillette découvre que cette malchance est justement le fait de Lucky (Warwick Davis), un farfadet vivant dans le puits du manoir, et qui est en manque de chance depuis plus d'un siècle...

C'est amusant : cette production Roger Corman est clairement fauchée (effets spéciaux préhistoriques, fils de nylon visibles çà et là sur certains effets, incrustations ratées), basique au possible, pas particulièrement bien interprétée (l'une des deux jumelles est clairement plus juste que l'autre, la post-synchronisation est inégale), son script est un peu bâclé (surtout sur la fin, avec une feinte "ce n'était qu'un rêve" aussitôt rendue inutile par la suite des événements)... bref, c'est du Roger Corman, et ce n'est pas bon, même pour un DTV pour enfants, et pourtant...

Je n'ai pas détesté.

Je ne sais pas si c'est la bonne volonté que tout le monde y met (notamment Warwick Davis, excellent, et qui nous fait là un Leprechaun très sympathique, lointain cousin de son Leprechaun psychopathe), le fait que l'enjeu du métrage, pour la fillette, est une course de kart façon Mario Kart (assez rare de voir une petite fille en remontrer à ce point à tout un troupeau de garçons), ou tout simplement l'ambiance générale, avec musique irlandaise omniprésente, mais dans l'ensemble, ce n'est pas désagréable.

Un adulte trouvera tout ça mauvais, mais quelque chose me dit qu'un enfant de l'âge de l'héroïne fermera les yeux sur les problèmes techniques du métrage, et l'appréciera pour ce qu'il est : une production sans grand budget, mais avec de la bonne volonté.

2.5/6

(Warwick reprendra ce rôle un an plus tard dans The White Pony, où il fera de la figuration autour d'une histoire de poney magique)

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Les bilans de Lurdo : La Fabuleuse Mme Maisel, saison 1 (2017)

Publié le 11 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Amazon, Comédie, Drame, Histoire, Maisel

Après le pilote, que j'avais passé en revue sur ce blog à l'occasion de sa mise en ligne par Amazon, place à la saison complète des mésaventures de cette chère Mme Maisel, dans le monde cruel de la comédie stand-up de la fin des années 50...

La Fabuleuse Mme Maisel, saison 1 (The Marvelous Mrs. Maisel) :

En 1958, quatre ans après son mariage avec Mr. Maisel (Michael Zegen), apprenti comique new-yorkais à mi-temps, Midge (Rachel Brosnahan) mène une vie épanouie de mère et de femme au foyer... mais progressivement, elle découvre qu'en dépit de son soutien et de ses conseils avisés, son époux est un plagiaire incapable, qui, de plus, la trompe avec sa secrétaire. Seule et imbibée, Midge finit alors dans le club de Susie (Alex Borstein), où elle monte sur scène, et raconte sa vie, trouvant là un succès et une vocation inattendus...

Lors de ma critique du pilote, je redoutais qu'Amazon ne donne pas de suite à ce pilote sympathique des créateurs des Gilmore Girls ; heureusement, il n'en a rien été, et une première saison de 7 épisodes (+ le pilote) a rapidement été mise en chantier, avec à la clef, des Golden Globes et autres récompenses...

Récompenses méritées, car cette série conserve le ton pétillant et dynamique de son pilote, avec un second degré jamais bien loin de la surface, et une reconstitution un peu idéalisée et musicale d'un univers et d'une époque des plus atypiques.

C'est drôle, c'est très bien interprété (mention spéciale à Brosnahan, bien évidemment, mais Alex Borstein n'est pas non plus en reste), l'ambiance musicale est remarquable, la réalisation est enthousiaste et travaillée, et la distribution est globalement impeccable (j'avoue, ça fait vraiment plaisir de revoir Bailey Buntain De Young, après Bunheads) : bref, cela donne un tout particulièrement attachant, mettant en scène une héroïne forte, qui décide de sa destinée, dans un monde très masculin - soit un sujet très à propos ces temps-ci.

Pas grand chose à reprocher à la série, donc, si ce n'est...

Il ne faut pas chercher très longtemps pour se douter que Mrs Maisel a quelque chose d'autobiographique, pour Amy Sherman-Palladino : son père était un comique juif new-yorkais, et elle-même a fait ses débuts dans le show-business en écrivant pour des sitcoms - autant dire que le point de vue de la femme comique qui tente de se frayer un chemin dans une industrie typiquement masculine, c'est plus ou moins le sien (sans même mentionner le fait que le style vestimentaire d'ASP, au quotidien, n'est pas très éloigné de celui de Susie...)

Et c'est probablement aussi pour cela que la série passe énormément de temps à s'attarder sur le côté juif de ses personnages et de ses familles. Ce n'est pas forcément étonnant (beaucoup de comiques new-yorkais, surtout de cette époque, étaient juifs - dont Lenny Bruce, justement), et ce n'est pas forcément désagréable à suivre, mais je dois bien avouer que l'insistance des scénaristes à développer certains points de la culture juive en long, en large et en travers, m'a laissé assez indifférent.

Je pense que c'est aussi une conséquence de ma profonde aversion pour le personnage de Joel, l'ex-époux de cette chère Mrs. Maisel. L'acteur, Michael Zegen, est loin d'être mauvais, mais il n'a pas grand charisme ou capital sympathie, et son personnage, lui, est assez désagréable pendant 95% de la saison.

J'ai bien compris qu'une partie de son arc scénaristique impliquait de faire de lui un mari indigne, pour mieux lui offrir un début de rédemption à la toute fin de la saison, mais pour être franc, beaucoup trop de scènes lui étant consacrées - avec sa maîtresse, avec sa famille, au travail, avec ses amis et collègues, etc - m'ont tout simplement ennuyé, tant je ne parvenais pas à m'intéresser à ce personnage.

Et je réalise bien qu'il fait partie intégrante du cheminement de Midge, de leur rupture à leurs brèves retrouvailles, en passant par les flashbacks sur leurs années d'idylle. Mais - à l'instar d'une grosse partie des spectateurs, si j'en crois le web - le personnage m'a tout simplement laissé de marbre, ce qui est problématique.

Ce n'est pas nécessairement surprenant, cela dit, puisque généralement, le casting masculin des séries des Palladino est très inégal, et les partenaires romantiques de leurs héroïnes ont franchement tendance à diviser le public ; d'ailleurs, à ce titre, j'espère que les Palladino n'ont pas pour projet de faire de Lenny Bruce le Jess de Midge, à savoir le bad boy attirant mais incorrigible, au cœur d'un triangle amoureux...

Autre petit problème : on retrouve çà et là quelques tics d'écriture d'Amy Sherman-Palladino, comme par exemple ces dîners de famille chaotiques (pas toujours utiles, malgré la présence de Tony Shaloub et/ou de Kevin Pollack) ou encore une certaine tendance à faire réagir son héroïne de manière impulsive et irraisonnée au pire moment imaginable, histoire de lui faire prendre des décisions catastrophiques et de déclencher une dramaturgie un peu artificielle.

Ici, notamment, la tendance incroyable de Midge à ne jamais savoir quand se taire (en particulier quand sa vie ou sa carrière en dépend) s'avère régulièrement frustrante et un peu forcée, d'un point de vue écriture.

Néanmoins, l'écriture d'ASP a aussi du bon, comme par exemple lorsque vient le moment d'écrire une relation touchante entre Susie et Midge, deux femmes que tout oppose - sauf le sens de l'humour. Sur ce point là, malgré quelques scories (personnages toujours un peu trop têtus pour leur propre bien, ce qui donne une grosse dispute à l'écriture assez moyenne, dans la seconde moitié de la saison - dans le seul épisode qui n'est pas écrit par ASP ou son époux), ça fonctionne très bien.

Quant au stand-up en lui-même, tel qu'écrit par ASP, c'est un peu plus inégal. Pendant le plus gros de la saison, alors que Midge improvise et raconte sa vie, tant la scénariste que l'actrice sont au diapason, et le tout fait des étincelles. Mais vers la toute fin de la saison, lors de l'ultime spectacle de Midge, celui qui déclenche tout et est supposé être un triomphe, tout en impressionnant suffisamment Joel pour qu'il comprenne que son ex-femme est formidable... et bien j'ai trouvé le stand-up un peu faiblard et plat.

Paradoxal, donc, puisque c'était censé être l'apogée de cette jeune carrière.

Mais peu importe : dans l'ensemble, ces 8 épisodes de Mrs. Maisel forment une première saison homogène, intéressante, et très bien interprétée, qui devrait donner lieu à au moins deux autres saisons. Que demander de plus... ?

(si ce n'est, peut-être, un peu moins de Joel...)

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Les bilans de Lurdo - Westworld, saison 1 (2016) - seconde partie (1x03-04)

Publié le 10 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Science-Fiction, Drame, Thriller, Western, HBO

Suite de cette saison 1 de Westworld, après deux premiers épisodes intrigants et pleins de potentiel...

Westworld saison 1 - 1x03 : 

Ford met en place une nouvelle mise à jour narrative dans le parc : Teddy et Dolores se retrouvent liés à un dangereux hors-la-loi cannibale, Wyatt, alors même que Dolores parvient progressivement à dépasser sa programmation, et à se servir d'une arme à feu. Pendant ce temps, William et Logan se trouvent embarqués dans une chasse à l'homme...

Un épisode plutôt réussi, signé Neil Marshall - ce qui n'est pas surprenant, vu que l'épisode est nettement plus bourrin et sanglant que les deux précédents, ou du moins, beaucoup plus tendu.

Contrairement aux épisodes précédents, j'ai apprécié tout le développement autour d'Anthony Hopkins (que ce soit via son double numérique rajeuni, ou dans le présent), qui laisse deviner une facette plus obscure de ce personnage, et donne des indices intéressants quant à la nature des glitches et des bugs des hôtes : Arnold, l'autre créateur, mystérieusement décédé, et qui sert de voix de Dieu aux hôtes.

(d'ailleurs, on retrouve brièvement, dans le flashback sur les origines du parc, l'hôtesse qui avait accueillie William à son arrivée - je suis sûr que c'est un indice ou quelque chose du genre, et que ce n'est pas innocent de la part des scénaristes, mais je ne sais pas encore ce que c'est censé indiquer...)

J'ai aussi apprécié le bref caméo de Gina Torres (ça fait toujours plaisir), ainsi que la manière dont tout fini par se lier, avec l'arrivée d'une Dolores traumatisée dans les bras de William.

1x04 :

En pleine chasse à l'homme, Logan et William découvrent une quête secondaire inédite ; en parallèle, l'Homme en Noir continue de chercher les indices menant au Labyrinthe, ce qui l'amène à participer à une évasion spectaculaire. Maeve explore les origines de ses visions, et retrouve le reste de balle logé dans son abdomen pourtant intact. Dans le monde réel, Ford, lui, se montre menaçant lorsque lorsque Cullen remet en question ses nouveaux développements narratifs...

Un épisode qui m'a laissé un peu plus mitigé.

La faute à une sous-intrigue assez prévisible centrée sur Maeve - on se doutait que ce reste de balle logé dans son abdomen allait être réutilisé par les scénaristes à un moment ou un autre, et qu'elle allait s'ouvrir le ventre pour le retrouver - et à un artifice de scénario/mise en scène qui commence à me lasser un peu : les entretiens de Bernard & Dolores, qui ont tendance à virer à la démonstration d'acting pour Evan Rachel Wood à chaque fois qu'elle doit passer de sa personnalité ultra-émotive à sa froideur robotique. En soi, pourquoi pas, mais ça a plus tendance à attirer mon attention sur la performance de l'actrice qu'autre chose, et ça me sort un peu du récit.

Cela dit, ces entretiens ont aussi permis, ici, d'éclaircir un peu le concept du Labyrinthe, qui semble symbolique, ou destiné à libérer les hôtes de leur condition de robot ; on comprend mieux pourquoi la fillette avait dit à l'Homme en Noir, un humain, que le labyrinthe n'était pas fait pour lui...

Un Homme en Noir qui, d'ailleurs, semble très connu à l'extérieur du parc, et paraît en savoir beaucoup au sujet de ses créateurs, notamment d'Arnold. Le scénario continue par ailleurs de faire évoluer William et l'Homme en Noir en parallèle, dans le parc, ce qui reste hautement suspect, et le toutéliage continue, puisque l'Homme en Noir cherche désormais Wyatt, le cannibale, au terme d'une jolie séquence d'action.

Enfin, si je suis plus mitigé sur l'ensemble de l'épisode, je dois dire que j'apprécie la manière dont la réalité du parc, ses savants, ses techniciens, ses bugs, tout ça, est progressivement intégré par les hôtes sous forme de religion et de figures mystiques inexplicables. Une preuve de plus que les robots de Westworld sont tous déjà plus ou moins des êtres vivants à part entière...

(retrouvez aussi sur ce blog la critique des épisodes 1x01-02)

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