Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Chez les Téléphages Anonymes,de mi-septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Mad God (2021) :
Dans un monde de cauchemar en pleine décomposition, un soldat est envoyé, par le biais d'un caisson de plongée descendant dans les entrailles de la terre, en mission suicide. Guidé par une carte qui tombe en lambeaux, il cherche son chemin dans un enfer peuplé de créatures toutes plus improbables les unes que les autres...
Gros tour de force pour Phil Tippett, figure incontournable de l'animation image par image et des effets spéciaux des années 70-80, qui travaille sur ce projet phantasmagorique depuis trente ans et l'a terminé seul pendant le confinement : au programme, un film mêlant stop-motion, maquettes et prises de vue réelles, où la logique et la narration laissent place au cauchemar et à la folie, une ambiance de fin du monde poisseuse, glauque et en putréfaction, du sang, de la moisissure, de la violence, et certainement plein de degrés de lecture différents et de symboliques qui ne sont pas forcément ce que le film cherche vraiment à transmettre, puisqu'ici, on est clairement plus dans une expérience qu'un film à proprement parler.
C'est fascinant, éprouvant et impressionnant à la fois, même si ça ne plaira clairement pas à tout le monde, notamment parce que la gestation longue et douloureuse du projet se reflère dans son côté décousu et dans de multiples changements de direction narrative (si tant est que l'on puisse parler de direction narrative).
4.5/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, de mi-septembre à fin octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Daybreak, saison 1 (2019) :
Après qu'un cataclysme nucléaire ait éradiqué tous les adultes, les transformant en goules assoiffées de sang, les adolescents de Glenndale, Californie se sont regroupés en clans rivaux. Solitaire, Josh (Colin Ford) n'a qu'un but : retrouver Sam (Sophie Simnett), sa petite amie, disparue durant l'apocalypse. Malgré ses réticences, il est bientôt rejoint par Wesley (Austin Crute), apprenti samurai gay tentant de se racheter de son passé de sportif violent, et par Angelica (Alyvia Alyn Lind), jeune surdouée sociopathe âgée de 10 ans à la recherche d'une famille...
Une teen comedy post-apocalyptique en 10 épisodes de 45 minutes, diffusée sur Netflix en 2019, adaptée d'un comic-book, et chapeautée par Brad Peyton (plein de films de Dwayne Johnson, et Atlas) et Aron Eli Coleite (Locke & Key, Atlas, Spiderwick, Star Trek Discovery), et qui est plus ou moins passée inaperçue à sa sortie pré-COVID.
Et c'est en partie dommage, car il y a ici une belle énergie, un cast sympa et un vrai désir de s'amuser... même si cela passe par un côté ultra-référentiel, et un ton trop ironique pour son propre bien.
En fait, outre ses influences évidentes (Ferris Bueller, Mad Max, Zombieland, The Warriors, etc, sans oublier Love & Monsters, en chantier depuis 2012 avant sa sortie en 2020), le problème de la série, c'est son format. Une teen comedy décalée et décomplexée, avec un ton déconneur et des personnages caricaturaux, ça aurait très bien fonctionné au format court ; ici, avec 45-50 minutes à remplir pour chaque épisode, la série est contrainte d'opter pour un équilibre précaire entre post-apo déjanté, flashbacks mélodramatiques, et épisodes consacrés à chaque personnage secondaire.
Outre Josh (qui passe au second plan pendant une partie de la saison), on a droit à un épisode du point de vue d'Angelica (personnage insupportable), un sur Wesley (en mode aventure japonaise narrée par RZA), un sur Ms Crumble (avec parodie de sitcom en guise de flashbacks), un sur Turbo (avec caméo de Joe Manganiello en père absent), un retour sur la première fois de Sam et Josh, etc, etc, etc.
Le tout, toujours avec une écriture méta trop souvent persuadée d'être intelligente, maline, edgy et sarcastique (tous les personnages s'adressent directement au spectateur face caméra, façon Ferris Bueller, il y a plein de gags et de notes qui apparaissent en superposition à l'écran), mais trop cynique et forcée pour atteindre son but.
D'autant que le tout manque un peu de rigueur narrative, en fonction des différents scénaristes : ici, ça lance des éléments aussitôt oubliés ou mal exploités (Mavis, notamment), là, ça tente des rebondissements surprenants qui sont malheureusement totalement évidents et télégraphiés, ailleurs, ça se lance dans des tangentes moralisatrices tout droit sorties d'un cours de base de sociologie à l'américaine, ça étire des gags pendant beaucoup trop longtemps (20 minutes d'épisode muet, vers la fin de la saison), ou ça place des moments graveleux et scatos çà et là, ce qui tranche radicalement avec l'ambiance générale (et l'illustration musicale) cool et moderne du reste du show, qui semble se vouloir au-dessus de tout ça.
Après, malgré ses défauts (et ses tentatives évidentes de faire jeune et Gen Z avec de l'humour so random), son format suboptimal, et sa caractérisation fluctuante (les personnages ont tous une forte tendance à devenir tête à claques/antipathiques à un moment ou à un autre), il faut bien avouer que la série se regarde globalement assez bien, et que les moyens sont là, suffisants pour proposer des effets spéciaux convaincants.
Ce n'est pas désagréable, même si ça aurait plus eu sa place (et probablement une saison ou deux de plus) sur SyFy, à une certaine époque.
Et l'on regrettera cependant que le tout se conclue avec un ultime rebondissement balourd laissant le show en suspens...
(mention spéciale à Krysta Rodriguez en prof zombie, et à Jeanté Godlock, la porte-parole de Turbo, qui sont probablement toutes deux les MVP de la série)
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Onyx the Fortuitous and the Talisman of Souls (2023) :
Invités par le grand occultiste Bartok (Jeffrey Combs) à séjourner dans son manoir pour y accomplir un rituel satanique, cinq fans - Marcus "Onyx" Trilllbury (Andrew Bowser), un vendeur de hamburger névrosé ; Jessminder (Melanie Chandra), une tatoueuse dark et edgy ; Shelley (Arden Myrin), une mère de famille autrefois religieuse ; Mr. Duke (Terrence Carson), un intellectuel ; Mack (Rivkah Reyes), une jeune sorcière non-binaire - découvrent bien vite qu'ils sont là pour être sacrifiés par Onyx et Farrah (Olivia Taylor Dudley), l'assistante de ce dernier...
Une comédie fantastique dans la lignée d'un House 2 ou d'un Beetlejuice (le même type de ton, le même type de créatures animatroniques, de maquillages en latex, etc) crowdfundée par son acteur/réalisateur/scénariste principal, qui donne ainsi à son personnage, issu de YouTube, un terrain de jeu plus confortable et plus décomplexé.
Et honnêtement, ça fonctionne d'autant plus qu'Andrew Bowser ne se met pas trop en avant, et laisse de la place à tous les autres acteurs de son métrage. Ça aurait pu être un vrai risque : que son Onyx à la diction de vieux présentateur radio et au caractère très polarisant éclipse tout le monde, soit la superstar du projet, et finisse par rapidement devenir insupportable.
Heureusement, Bowser traite son Onyx comme Shaggy dans Scooby-Doo, et l'entoure d'autres personnages plus compétents et d'acteurs éprouvés. Résultat : le récit fonctionne bien, ça ne fait pas cheap, les créatures et les maquillages sont amusants, Jeffrey Combs cabotine et le tout ne se prend jamais au sérieux, ce qui fait plaisir (le remake du clip de Meat Loaf ^^).
Une bonne surprise, donc.
4.25/6
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Après une saison 1 agréable à suivre donnant le ton de cette série de pirates LGBTQ au ton léger et fantaisiste, Le Gentleman pirate est revenu cette année pour une nouvelle fournée de seulement huit épisodes d'une petite demi-heure, huit épisodes qui ont précédé l'annulation du programme par HBO Max.
Our Flag Means Death : Le Gentleman pirate, saison 2 (2024) :
Séparés, Stede et Ned ont désormais des existences bien différentes : Stede et son équipage travaillent pour Spanish Jackie, tandis que l'équipage de Barbe-Noire tente de gérer l'état psychologique toujours plus sombre, dépressif et incontrôlable de ce dernier...
Et je mentirais en disant que cette saison m'a semblé au niveau de la saison 1 : ce n'est pas le cas, et le tout m'a paru plus précipité et éparpillé, comme phagocyté par son côté relationnel, qui finit par déséquilibrer le programme dans son ensemble.
Pourtant, la saison est dans la droite lignée de la saison précédente, avec un focus prononcé sur la relation Stede/Ned et sur tous les obstacles se dressant sur leur chemin.
À commencer par leur séparation, et la dépression de Ned, qui ne veut plus être pirate... À cela, la série ajoute les romances secondaires des divers pirates... ainsi que l'arrivée de Zheng (Ruibo Qian), la reine chinoise des pirates... qui s'éprend d'Oluwande et tente d'unir les pirates en une seule et même flotte... et puis il y a aussi une sous-intrigue centrée sur le Prince Ricky Banes (Erroll Shand), un fan de Stede qui tente de devenir pirate, avant de trahir Zheng et d'éradiquer tous les pirates...
Tout ça, en un peu moins de 4 heures de programme : forcément, il arrive un moment où ça coince.
D'où ce ressenti de déséquilibre à de nombreux niveaux : ici, c'est l'évolution et le développement des personnages qui fait du surplace, ou connait des bouleversements discutables (Stede et Ned, notamment, semblent régresser à mesure que la fin de saison approche), là, des sous-intrigues inabouties qui ressemblent plus à du remplissage qu'autre chose, des caméos sous-exploités (Minnie Driver, Bronson Pinchot) ou de nouveaux personnages qui semblent rajoutés un peu à l'emporte pièce... ou encore le fait que tout le monde soit un peu plus caricatural, un peu plus flamboyant, un peu plus LGBTQ, histoire de se montrer à la hauteur de la demande d'inclusivité et de représentativité célébrée et exigée par la presse en saison 1.
Et malgré tout cela, et malgré ce sentiment d'insatisfaction que j'ai ressenti au visionnage de la saison, malgré ce ton mélodramatique et sombre plus présent qu'en première saison (le fait de faire passer Stede du stade de personnage principal à celui de personnage secondaire y est pour beaucoup), cette saison 2 de Our Flag Means Death reste agréable à regarder.
Clairement un bon cran en dessous de la saison 1, et avec des défauts bien plus flagrants dans l'écriture, mais suffisamment sympathique néanmoins pour ne pas avoir l'impression de perdre son temps.
Après, je serais curieux de savoir à quel point le format différent, les restrictions budgétaires et la menace d'une annulation ont joué sur ce changement de ton et ces difficultés créatives...
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La saison 4 de Solar Opposites avait tendance à s'éparpiller, consacrant trop de son temps aux intrigues du Mur et à celle des Silver Cops, jamais très probante, mais se finissait par un changement de status quo intrigant, qui voyait les Solar Opposites devenir humains.
Le spécial Saint Valentin, lui, contournait ce problème pour un épisode plus classique, qui se concluait par le mariage de Korvo et Terry. Place maintenant à la saison 5 de la série, en 11 épisodes de 20 minutes, une saison qui va devoir composer avec les conséquences de tout ça...
Solar Opposites, saison 5 (2024) :
Une saison qui m'a laissé mitigé, à nouveau : pas tant pour le bottage en touche du cliffhanger de fin de saison précédente (les Solar Opposites sont déjà redevenus schlorpiens, et s'en amusent en ouverture de saison), mais plus pour l'équilibre toujours très précaire entre l'intrigue principale, et les digressions du Mur ou des Silver Cops.
Parce que oui, forcément, ces sous-intrigues sont toujours présentes, même si elles m'ont semblé plus en retrait que précédemment : sur onze épisodes, on a ici droit à six épisodes utilisant en partie les Silvercops ou le Mur (ici rebaptisé le Jardin, en mode western) comme compléments aux intrigues principales... du moins, en théorie.
Parce qu'en pratique, les intrigues de Solar Opposites, cette saison, sont assez peu marquantes. Les adultes partent en lune de miel, et altèrent l'orbite terrestre pour rallonger leurs vacances ; Terry utilise un dispositif de boucle temporelle pour s'offrir un peu de temps libre sans sa famille ; les Opposites créent leur propre école privée ; ils sont capturés sur une île par les ex de Jesse ; ils partent en Irlande pour retrouver un clone de Yumyulack ; etc.
Plein de mini-intrigues sans conséquences qui finissent toujours en catastrophe et sont généralement divertissantes, bien qu'un peu bordéliques. Avec pour seule exception un épisode What If qui se moque du concept des What If, mais révèle par la même occasion l'existence d'un officier supérieur en charge de l'équipe, et qui a été éliminé en cours de route par les Opposites : il reviendra certainement se venger, mais pas cette saison, et tant pis si on est ici dans une retcon un peu approximative.
Et comme je le disais, en parallèle, on a donc toujours les Silver Cops, toujours sans grand intérêt malgré un pastiche de Starship Troopers, et le Jardin, un western qui suit un baroudeur (Clancy Brown) et une jeune femme (Charlotte Nicdao) arpentant les étendues sauvages du Jardin, passant de ville en ville, avec un chasseur de primes à leurs trousses.
Pas désagréable, mais rien de mémorable, pour être franc.
Cela dit, la saison a été bien accueillie par les fans, donc je pense que je commence simplement à me lasser de la série et de son format désormais bien établi, avec ses "spin off intégrés" qui semblent passionner les scénaristes plus que le spectateur lambda. Je continue à regarder, pour le moment (notamment l'épisode spécial prévu en fin d'année), mais c'est sans passion ni impatience particulière.
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Un style hybride anime/occidental, une relecture dynamique du personnage de Superman et de son entourage, un ton jeune et ludique qui puise ses inspirations à droite et à gauche, dans diverses adaptations du personnage : la première saison de MAWS, diffusée sur Adult Swim/Max, était une excellente surprise, assez inattendue, je dois dire.
Place à la suite, à nouveau constituée de 10 épisodes d'une vingtaine de minutes...
My Adventures with Superman, saison 2 (2024) :
Alors même que Clark et Lois enquêtent sur les agissementd de Waller et de sa Task Force X, Kara Zor-El (Kiana Madeira) arrive sur Terre, à la recherche de son cousin... pour le ramener à son maître, Brainiac (Michael Emerson).
Et très honnêtement, j'ai trouvé cette deuxième saison un cran en dessous de la première, principalement à cause d'un manque de focus, et d'une écriture parfois un peu trop "gentillette".
Je m'explique. Cette année, la saison est divisée en deux grandes parties : quatre premiers épisodes globalement centrés sur le père de Lois, la Task Force X et Amanda Waller, et six derniers épisodes tout simplement dédiés à Kara et de Brainiac.
Autrement dit, on a droit à deux gros blocs d'épisodes qui continuent de réinventer divers personnages et événements de l'univers de Superman à leur sauce (Kara devient l'Éradicatrice de Brainiac, responsable de la destruction de Krypton), pour tenter de les toutélier de manière un peu brouillonne et abusive.
Mais aussi, je dois bien dire que tout ce qui tourne autour de Waller me gonfle gentiment - le personnage est à la mode, j'ai compris, mais dans l'ensemble, ces histoires d'organisations secrètes qui défendent la Terre contre les menaces, et qui semblent avoir l'autorité de déclarer la loi martiale quand bon leur semble, ça ne m'intéresse guère.
Donc les quatre premiers épisodes m'ont moyennement convaincu, avec de grosses ficelles balourdes, l'introduction de Steel et du père de Cyborg, de nouveaux pouvoirs très anime pour Supes (un bouclier énergétique qu'il active à volonté avec aura façon Sayien, des flux énergétiques qu'il contrôle, un souffle glacial qui ressemble plus au meme I'M A' FIRIN' MAH LAZER!! qu'à autre chose...) et toujours des designs kryptoniens sous influence anime (Gundam et compagnie) qui ne me séduisent pas vraiment.
Et puis, à mi-parcours, après un épisode sympathique qui fait de Superman le célibataire le plus en vue de Metropolis, la série se consacre à Kara, une Kara victime d'un lavage de cerveau de la part de son "papa" Brainiac (à mi chemin entre un Gundam et un Decepticon), qui détruit des mondes pour son compte, et capture Clark.
De quoi séparer le trio principal pendant une bonne partie de la saison, ce qui est aussi l'un des problèmes de cette saison : alors que le trio est à peine établi au terme de la saison 1, voilà que la saison 2 lui rajoute de nombreux autres éléments, le sépare un temps, et bouleverse totalement la dynamique principale. La relation Lois/Clark, notamment, est sérieusement handicapée par un nombre limité de scènes entre eux tout au long de la saison.
Et donc, forcément, quand après des affrontements à gogo, dignes de DBZ, la série se conclue par des pirouettes du type "l'amour est la plus grande des forces" et Superman qui fait un câlin à sa cousine pour la déprogrammer... mouais.
Je vois ce que les scénaristes voulaient accomplir/dire, mais ça m'a semble un peu trop forcé, et tout jouer ainsi sur l'émotion facile n'a pas fonctionné sur moi (même si je ne suis clairement pas dans la majorité, sur ce plan-là).
D'autant qu'à côté, il reste des scories agaçantes : la bande originale est toujours insipide, le relooking final des deux héros est vraiment bancal (de toute façon, les personnages passent leur temps à avoir des changements de costume en mode sentai ou Iron Man, avec le costume qui se matérialise en sortant de nulle part), de nombreux designs tombent à plat, et tout l'arc Kara aurait pu être condensé, voire même arriver en saison 3, une fois tout l'univers vraiment bien développé.
Mais bon, le programme reste tout à fait regardable, même s'il m'a nettement moins séduit qu'en saison 1. Et nul doute qu'il plaira beaucoup plus aux spectateurs ayant été biberonnés aux animes en tous genres, qu'à moi, qui n'ait qu'une affinité limitée pour le genre.
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Huit épisodes d'une trentaine/soixantaine de minutes pour une série préquelle se déroulant dans le passé de l'univers Star Wars, à l'époque de la Haute République, et présentée comme une sorte de série d'investigation durant laquelle des Jedi enquêtent sur la mort de l'un d'entre eux aux mains d'un Sith ; mais on va le voir, en réalité, la série parle à peine de cela, et a bien d'autres idées en tête... pour le meilleur et pour le pire.
Star Wars - The Acolyte, saison 1 (2024) :
Lorsque la Jedi Indara (Carrie-Anne Moss) est mystérieusement assassinée, son collègue Sol (Lee Jung-jae) mène l'enquête et découvre rapidement que la responsable (Amandla Stenberg) est liée aux événements s'étant déroulés 16 ans plus tôt sur la planète Brendok, lorsqu'un groupe de Jedi dont Indara et lui faisaient partie a croisé le chemin d'un couvent de sorcières utilisatrices de la Force, et des jeunes jumelles que celles-ci protégeaient...
Le problème de la franchise Star Wars moderne, c'est soit qu'elle est trop ancrée dans un univers canon indéboulonnable et très nostalgique (principalement chez Filoni), soit qu'elle veut absolument déconstruire le mythe, le passer sous un microscope postmoderne, et défier les attentes pour proposer quelque chose de supposément audacieux et radical (Andor, The Last Jedi).
Le tout en devant composer avec le cahier des charges Disney, qui impose une certaine diversité et représentativité à l'écran et derrière la caméra - pas un mal en soi, quoi qu'en disent les néanderthals du Web... du moins, lorsque c'est bien fait.
Le souci, c'est que dans la majeure partie des cas, tout ce que je viens de citer est laborieux et maladroit, du fanservice avec de gros sabots, de la déconstruction basique et insipide, des récits au rythme brinquebalant, de la mythologie tellement obscure qu'elle ne parle qu'à une poignée de personnes, et de la diversité mécanique qui coche des cases sans rien accomplir de probant.
The Acolyte, c'est un peu tout ça à la fois. Confiée à la scénariste Leslye Headland (Russian Doll), qui a d'ailleurs confié à son épouse l'un des rôles au cœur du récit et a rassemblé pour l'occasion une writer's room principalement composée de femmes et de minorités, The Acolyte semble vouloir raconter l'histoire d'un Ordre Jedi impuissant et désorganisé, sorte de police de l'espace qui commet une bavure en s'en prenant à un pauvre couvent de Wiccanes lesbiennes Sorcières de la Force, doit faire face aux conséquences de ses actes, et finit par étouffer l'affaire.
Une vision postmoderne des Chevaliers Jedi, sorte d'hégémonie religieuse imposant son dogme aux autres utilisateurs de la Force, une organisation figée et aveugle au retour des Siths, bref, une sorte de déconstruction de l'image des Jedis, qui pousse dans ses retranchements ce que George Lucas avait mis en place dans la prélogie... mais le fait sans subtilité aucune.
C'est d'ailleurs le mot d'ordre de la série dans son ensemble : l'absence de subtilité. La série veut présenter un angle non-manichéen, tout en nuances de gris, où les différences de point de vue sont valables et donnent un éclairage différent aux situations (par moment, on pense à Rashomon dans la manière dont "l'incident" est montré au fil de la série), mais ces points de vue sont écrits avec les pieds, les personnages sont tous soit stupides, soit antipathiques, et les réactions de ces personnages n'ont pas grand sens... ou du moins, elles n'ont pas le sens que les scénaristes voudraient qu'elles aient.
Parce qu'au final, plutôt que de s'attacher à tel ou tel personnage, de compatir avec Osha et sa sœur, de s'indigner du comportement des Jedis, de mieux comprendre le côté séduisant du côté obscur opposé à la rigidité monastique des Jedis, de trouver pertinente la métaphore (très actuelle aux USA) des lesbiennes qui veulent devenir mères en ayant recours à la procréation assistée malgré l'hostilité de la société et des autorités, etc... on en vient à se dire que The Acolyte, c'est un groupe de Jedis incompétents et fébriles qui rencontre un couvent de sorcières agressives et manipulatrices, dans un temple qui prend accidentellement feu lorsqu'une gamine mal élevée brûle le livre de sa sœur jumelle (des sœurs qui, une fois adultes, sont de véritables girouettes manipulables). Tout le monde est idiot, et tout le monde mérite ce qui lui arrive.
Des personnages à baffer, donc (mais une diversité appliquée au pied de la lettre : tous les personnages principaux ou secondaires sont issus de minorités, à l'exception de Torbin, le pire Padawan de tous les temps et de figurants sans dialogue - rien de forcément rédhibitoire, mais c'est très artificiel dans sa mise en œuvre), de l'exposition balourde et des platitudes pseudo-spirituelles, un rythme vraiment mou, des costumes et postiches parfois peu probants (Torbin, justement), de la redite (beaucoup d'éléments se contentent de recycler le travail de Lucas et de ses successeurs), une caractérisation à géométrie variable...
Bref, alors que j'étais intrigué par le pilote, j'ai regardé ces huit épisodes avec un agacement croissant, et je ne peux pas dire qu'au final, j'ai accroché à cette production même pas capable de trouver deux fillettes jumelles qui soient identiques... mais tout n'est pas à jeter.
Les combats, notamment, sont très réussis. Ils servent parfois un peu de remplissage, ça se sent, et le montage n'est pas toujours à la hauteur, mais dans l'ensemble, les affrontements sont efficaces, et dans des styles variés. Au niveau effets spéciaux, c'est là aussi plutôt abouti, même si certaines créatures numériques sont au final assez superflues (Bazil, qui lui aussi a droit à son moment WTF quand il sabote sans raison le vaisseau de Sol en pleine bataille).
Et puis, malgré tous les problèmes d'écriture qu'il peut y avoir, Sol reste un personnage attachant, dans le moule de Qui-Gon, et ce grâce à un Lee Jung-jae excellent et toujours juste.
Après, la série se conclut sur une fin ouverte, mais entre son budget exorbitant (spoiler : on ne le voit pas particulièrement à l'écran) et l'accueil hostile du public, était-ce bien la peine de tenter le diable ? Le sort de The Acolyte était quasiment joué d'avance, et l'annulation du programme ne surprend guère...
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Après cinq saisons plus ou moins inégales, Jurassic World : La colo du Crétacé s'est conclue avec le retour des six survivants de l'Isla Nublar. La franchise, elle, continue, avec Jurassic World : La théorie du chaos, qui reprend les mêmes personnages, et les relance dans une sombre intrigue de complot prenant cette fois-ci place dans l'univers post-Jurassic World Dominion...
Jurassic World : la théorie du chaos, saison 1 (Chaos Theory, season 1 - 2024) :
Six ans après leur retour sur la terre ferme, les Nublar Six ne sont plus aussi soudés, notamment après la mort mystérieuse de Brooklynn. Mais lorsque Ben et Darius reprennent contact, ils réalisent que quelqu'un cherche à les éliminer pour les empêcher d'enquêter sur la mort de Brooklynn : le moment est venu de reformer le groupe pour éviter le pire...
Après la dernière saison de Cretaceous Park, bourrée de robots, d'holodecks, de base secrète, de méchants caricaturaux et de dinosaures télécommandés, on pouvait redouter ce soft reboot du programme, toujours sur Netflix et toujours en dix épisodes.
Par chance, l'équipe scénaristique a opté pour une direction radicalement différente, délaissant les délires technologiques de Camp Crétacé pour proposer une saison plus sombre, plus sérieuse, bref, plus "adulte", conformément à l'âge des protagonistes de la série.
Et si la saison prend son temps, et adopte souvent des airs de road trip, c'est pour mieux faire le point sur les relations entre les Nublar Six, et leur nouvelle vie post-île.
Sammy vit seule sur son ranch, Yaz tente de gérer son PTSD dans une communauté fermée, Kenji a coupé les ponts avec son héritage et vit dans une caravane, Ben (désormais athlétique) est devenu conspirationniste, Darius a rejoint le DPW (le bureau fédéral en charge des dinosaures), et Brooklynn... est morte, tuée dans un incident qui hante Darius et Kenji.
Bref, des relations tendues, et un ton plus sérieux dans les retrouvailles progressives des personnages, traqués par une méchante mémorable (aux faux airs de Cate Blanchett dans Indy 4) et ses trois raptors dressés.
La menace est réelle, beaucoup de personnages secondaires trouvent la mort à l'écran, et si la série n'évite pas totalement des facilités et des rebondissements prévisibles çà et là (le sort réel de Brooklynn ne surprendra personne), cette saison de remise en place s'avère plutôt convaincante et réussie (sans être exceptionnelle : tout dépendra de la direction future de la série).
Après, on pourra toujours se demander si les scénaristes n'ont pas trop regardé Tiger King avant d'écrire cette saison, tant l'influence est perceptible et assumée... mais bon.
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Après une saison 2 brouillonne et approximative, un métrage animé bien meilleur chapeauté par un scénariste de la série-mère qui a quitté l'équipe en coupant tous les ponts derrière lui, et une préquelle déjà oubliée par tout le monde, retour de The Witcher pour l'ultime saison d'Henry Cavill, qui lui aussi a fini par jeter l'éponge.
Une saison de 8 épisodes, arbitrairement divisée en deux par Netflix (une première partie de 5 épisodes, et une seconde de trois épisodes)... et qui, on va le voir, n'est pas franchement meilleure que les deux cuvées précédentes.
The Witcher, saison 3 (2023) :
Geralt (Henry Cavill), Yennefer (Anya Chalotra) et Ciri (Freya Allan) se cachent, tentant d'échapper à tous les puissants du royaume et d'alentours, bien décidés à mettre la main sur la jeune femme et ses pouvoirs inscoupçonnés. Mais Geralt et Yen sont toujours brouillés...
Pas franchement meilleure, en effet, car j'ai failli jeter totalement l'éponge en cours de route.
Les problèmes restent en effet toujours les mêmes : c'est bavard, l'écriture est décousue, le worldbuilding est insuffisant et confus, les personnages inutiles sont trop nombreux, le namedropping de ceux-ci ne suffit pas à ce que le spectateur suive toujours qui parle de qui à qui à propos de quoi, les elfes sont toujours risiblement génériques, l'illustration musicale est quelconque, il y a un petit côté cheap çà et là... et pourtant, tout fait, un temps, presque illusion.
Initialement, les bases de la saison semblent en effet plus saines : Ciri, Yennefer et Geralt sont en fuite, tout le monde est à leurs trousses, et des liens se tissent entre eux. Et honnêtement, les scènes purement relationnelles du trio fonctionnent à peu près bien. C'est tout le reste qui ne suit pas.
En multipliant à ne plus savoir qu'en faire les personnages secondaires (certains préexistants, d'autres rajoutés ici, comme le barde rival de Jaskier et sa troupe, son love interest princier, etc) et en passant un temps fou à s'attarder sur leurs manipulations, leurs jeux de pouvoir, leurs secrets, bref, sur le côté Trône de fer du pauvre de la série, les scénaristes réduisent d'autant le temps passé à suivre le trio principal.
Les cinq premiers épisodes de la saison se contentent donc d'aller et venir, peinant à se structurer de manière satisfaisante, et culminant en un épisode assez maladroit, en mode Rashomon : un bal donné par les Sorciers à Aretuza, répété en boucle, histoire de présenter différents points de vue... le tout se terminant par un rebondissement assez moyen sur l'identité du grand méchant. L'idée n'est pas désagréable, mais la mise en pratique agace plus qu'autre chose, donnant un épisode inutilement répétitif, narré en flashback et soulant (pas aidé par l'aspect musical de la série, toujours un gros point faible).
Il ne reste alors trois épisodes pour boucler la saison - et pour faire sortir Henry Cavill de la série.
Et là, problème, car il apparaît aussitôt que tant le découpage que la structure de la saison n'ont pas été pensés à l'avance. Alors que la logique aurait voulu une saison de deux fois quatre épisodes, avec un gros cliffhanger à mi-parcours et une répartition équilibrée des péripéties, l'équipe de The Witcher a donc opté pour cette rupture bancale après l'épisode 5, qui laisse presque penser que la saison était initialement conçue en 10 épisodes.
Difficile d'expliquer sinon pourquoi l'épisode 6 (un gros épisode explosif plein d'action, assez brouillon et fréquemment fauché, mais assez pétaradant) précède un épisode 7 un peu vide (Ciri qui se cherche psychologiquement, seule dans le désert), et un épisode 8 vraiment insipide, largement centré sur les Sorcières et leurs manigances, et sur un potentiel spin-off qui ne verra jamais le jour (les Rats), pendant que Gerald est inconscient, en convalescence chez des Dryades toujours très fauchées (qui n'auraient pas dépareillé dans Xena).
Et voilà : la saison se finit platement, avec un Geralt largement absent, mais sans chercher à préparer la sortie de Cavill, avec un récit mal structuré qui peine à intéresser, et de nombreux choix narratifs frustrants.
Encore une fois, pas forcément surprenant lorsque l'on a vu les deux premières saisons, et que l'on connaît la constitution de l'équipe scénaristique, pur produit de la formule Netflix et bien loin des writers rooms des meilleurs programmes.
Une saison laborieuse, donc, qui m'aura guéri de The Witcher : je jetterai probablement un œil à un épisode ou deux de la nouvelle saison, histoire de voir comment s'en sort le remplaçant de Cavill, mais pas plus. C'en est fini pour moi.
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## Au programme : des films et des séries, pour un minimum de quatre critiques par semaine...##
Harold et le crayon magique (Harold and the Purple Crayon - 2024) :
Parce que son créateur et narrateur ne lui répond plus, Harold (Zachary Levi), héros d'un livre pour enfants, décide d'utiliser son crayon magique capable de donner vie à son imagination pour rejoindre le monde réel et retrouver celui qui lui a donné vie. Avec lui, ses deux meilleurs amis Moose et Porcupine, qui comme Harold se retrouvent sous une apparence humaine (Lil Rel Howery ; Tanya Reynolds) et tentent de faire face au monde réel, aidés en cela par le jeune Mel (Benjamin Bottani) et sa mère (Zooey Deschanel)...
Autrefois un projet passé entre les mains de Spielberg, Will Smith, Henry Selick, Spike Jonze, etc, en development hell depuis le début des années 90, ce Harold est une adaptation très libre et méta d'un livre pour enfants populaire aux USA, dont on retrouve le graphisme et l'histoire dans le générique de début.
Ensuite, malheureusement, on bascule dans un film pour enfants basique et générique sur le pouvoir de l'imagination, particulièrement dérivatif (on pense beaucoup à Elf, à Barbie, etc) avec une réalisation plate (le réalisateur a fait ses armes sur la plupart des films de Blue Sky Studios - Âge de glace, Rio, etc), des acteurs qui cabotinent, une Zooey Deschanel qui cachetonne, des effets spéciaux très inégaux, et un script qui sous-exploite cruellement son potentiel de départ.
En fait, c'est bien simple, le tout semble assez cheap, visuellement parlant (y compris la réalisation), et donne vraiment l'impression d'un film pour plateforme de streaming, ou pour Disney+.
À réserver aux plus petits.
2.5/6
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Deadpool & Wolverine (2024) :
Lorsque la TVA l'enlève à son univers et lui explique que ce dernier va bientôt être détruit - car en déliquescence depuis la mort de Wolverine (Hugh Jackman) -, Deadpool (Ryan Reynolds) décide de prendre les choses en main et de prouver sa valeur en trouvant un Logan de remplacement dans le multivers, et en mettant des bâtons dans les roues des plans de la TVA, menée par Mr Paradox (Matthew Macfadyen)...
Sans être un énorme fan des filmsDeadpool et de leur vulgarité gratuite et immature, j'avais apprécié les deux précédents volets de la saga (le "remake" tout public du deuxième, nettement moins), et j'étais assez intrigué par ce troisième volet qui avait pour vocation d'intégrer (plus ou moins) le personnage au MCU, de le confronter enfin à Wolverine, et de servir de baroud d'honneur à tout l'univers Marvel/Fox et à ses personnages.
Un équilibre assez casse-gueule, qui aurait très facilement pu donner quelque chose de bancal et d'approximatif comme le Flash de DC et son approche foutraque du multivers et du fanservice, mais qui finalement fonctionne plutôt bien, entre degré de lecture direct et métadiscursif, caméos inattendus, désir sincère d'apporter une conclusion honorable à tout un pan des adaptations Marvel au cinéma et de concrétiser des réalités qui n'ont jamais vu le jour (Gambit), et surtout, touche d'émotion apportée à la fois par Deadpool (qui cherche à prouver sa valeur et à montrer qu'il n'est pas qu'un bouffon vanneur), et par Wolverine (Hugh Jackman impérial, pour un personnage qui cherche à se racheter de ses erreurs passées).
Sans être parfait ni être du grand cinéma*, ce Deadpool & Wolverine s'avère une réussite tout à fait appréciable, une buddy comedy à la fois bourrée de fanservice, de scènes d'action convaincantes, d'une intégration suffisante à l'univers établi, et d'un Wolverine qui, tout caméo mis à part, sera difficile à remplacer à l'avenir.
Légèrement moins trashouille que les deux premiers, légèrement moins bien filmé, avec une proportion de vannes ratées sensiblement similaire, quelques choix musicaux "décalés" un peu forcés, mais globalement un peu plus sympathique à suivre, en ce qui me concerne, que les deux films précédents.
*et pour peu que l'on n'ait pas encore succombé à cette maladie contagieuse qu'est le cynisme en ligne, responsable de la prophétie autoréalisatrice de la superhero fatigue, et du "de toute façon, tout ce que fait Marvel/Disney depuis 5 ans, c'est de la merde", position par défaut de plein de gens, critiques pros comme spectateurs lambda, qui la plupart du temps n'ont d'ailleurs pas vu la moitié de ce que Marvel a produit depuis Endgame et se contentent de répéter ce qu'ils ont lu ici ou là.
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Dune, deuxième partie (Dune, part two - 2024) :
La suite du destin extraordinaire de Paul Atreides (Timothée Chalamet), de sa vie chez les Fremens, de son combat contre les Harkonnens, et de son acceptation de son statut de Messie galactique...
Hmm, difficile de donner son avis sur Dune 2 en arrivant à ce point après la bataille, mais aussi parce qu'une nouvelle fois, le débat autour du film s'est tellement polarisé qu'il en est devenu toxique. Un peu comme avec Nolan en son temps, ou avec la fanbase de Hans Zimmer, Dune et Villeneuve sont devenus une sorte de maître-étalon du "bon cinéma" pour une certaine génération et un certain public, et il est désormais difficile d'émettre la moindre critique à leur sujet sans se voir répliquer des "c'est réservé à ceux qui ont un cerveau", "c'est génial, mais comme tu n'as pas lu le livre, tu n'es pas habilité à donner ton avis", "retourne voir des Marvel" ou "tu as vraiment des goûts de merde, tais-toi, tu as tort".
*soupir*
Quoiqu'il en soit, avec cette suite (plus longue que le premier volet), Villeneuve corrige quelques-uns des éléments qui m'avaient dérangé dans le premier volet : le rythme global est plus fluide, la direction artistique souffle un peu moins le chaud et le froid (j'ai notamment bien apprécié le passage en noir et blanc sur la planète Harkonnen), bref, il y a du mieux.
Ce qui n'empêche pas certains points de toujours être discutables : Villeneuve n'a clairement aucun intérêt dans l'action proprement dite, et ces scènes (que ce soit les duels au couteau ou les batailles) sont systématiquement victimes d'un refus du spectaculaire. Ici, notamment, les ellipses durant le dernier tiers, ou encore certains choix musicaux de Hans frustrent plus qu'ils ne convainquent, refusant volontairement au récit sa dimension épique.
Pas forcément surprenant (encore une fois, ce qui intéresse Villeneuve dans Dune, c'est l'intellectuel et le politique, pas l'épopée épique), mais cela empêche certains vrais moments de cinéma, qui ne finissent par être "que" visuellement réussis.
Je pourrais aussi critiquer la caractérisation un peu maladroite et sommaire de certains personnages (les Harkonnens auraient mérité d'être décrits et mis en image de manière un peu moins manichéenne, je pense), ou encore les effets numériques de foules, pas vraiment réussis (on repère immédiatement les boucles d'animation, etc), mais bon.
Tout ça s'équilibre pour un résultat dans la droite lignée du précédent volet : c'est carré, professionnel, c'est de la s-f sérieuse, mais ce n'est pas un chef d'œuvre incontesté pour autant.
4/6
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Twisters (2024) :
Traumatisée par la mort de ses amis alors qu'ils tentaient de faire fonctionner un prototype ayant pour but de faire se dissiper une tornade, Kate Carter (Daisy Edgar-Jones) est devenue météorologue, réfugiée dans un bureau. Jusqu'à ce que le seul autre survivant de son équipe, Javi (Anthony Ramos), vienne la rechercher pour lui proposer de remettre le couvert et prouver ses théories, aidés par de généreux sponsors et par une technologie de pointe. Mais sur place, dans l'Oklahoma, l'équipe de Javi et Kate se retrouve confrontée à un groupe de chasseurs de tornade YouTubeurs exubérants menés par le séduisant Tyler Owens (Glen Powell)...
À ma grande surprise, près de 30 ans après sa sortie, le premier Twister fonctionne toujours plutôt bien : certes, ça reste un blockbuster des années 90, les effets numériques ont pris un coup de vieux et l'illustration musicale n'est pas du goût de tout le monde, mais la distribution reste attachante (et donne de sa personne grâce à des effets physiques convaincants), le côté romance bien dosé, le rythme est efficace, la menace est présente, et le travail sonore sur les tornades est particulièrement probant. Un bon 4,25/6 : suffisant pour poser la question de l'intérêt d'un remake... surtout que le grand public est désormais tellement habitué au tout-numérique qu'il en est d'autant plus difficile à impressionner avec des tornades en CGI.
Ça tombe bien : ce quasi-remake ne semble jamais vraiment chercher à impressionner, mais se contente de rejouer la partition de l'original, en plus fade à tous les niveaux.
Au programme, un rythme étrangement peu pêchu, une orientation country qui laisse totalement de marbre (la bande originale est bourrée de country pop, on a un rodéo, tout met bien en avant les valeurs du midwest, etc), une distribution jeune et assez transparente (Glen Powell, nouvelle coqueluche des critiques américaines, est ici assez quelconque, pas aidé par son personnage de chasseur de tornades/cow-boy/youtubeur sarcastique), une romance sans grande alchimie, une écriture étrangement maladroite (le script qui, parce qu'il a trop de personnages secondaires sous-développés, se sent obligé de les envoyer systématiquement prévenir les habitants des villes touchées par les tornades pour leur donner l'ordre de se cacher en sous-sol ou dans des abris... alors que bon, ces mêmes habitants vivent tous dans le couloir des tornades depuis des décennies et n'ont pas besoin de ces chasseurs de tornades pour savoir que faire en cas de coup dur), et puis, plus gênant, des tornades numériques qui ne sont pas forcément plus impressionnantes ou menaçantes que dans l'original.
Voire même moins, en fait, puisque visuellement, elles ne sont quasiment jamais mises en image de façon impressionnante, que le design sonore est aux abonnés absents en comparaison du travail bestial et nommé aux Oscars accompli sur le film original, et que pendant le plus gros du métrage, il n'y a pas la moindre tension ou menace.
Bref, nostalgie (et Glen Powell) aidant, le film bénéficie d'une indulgence confondante de la part des critiques outre-Atlantique, mais en ce qui me concerne, j'ai trouvé le tout assez médiocre.
2.5/6
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Borderlands (2024) :
Chasseuse de primes implacable, Lilith (Cate Blanchett) revient sur sa planète natale, Pandora, avec une nouvelle mission : retrouver Tina (Ariana Greenblatt), la fille d'Atlas (Edgar Ramirez), un riche chef d'entreprise, enlevée par Roland (Kevin Hart), un mercenaire. Mais dès son arrivée sur Pandora, planète désertique et toxique abritant une Arche cachée renfermant des secrets immémoriaux, Lilith comprend que les choses ne sont pas aussi simples qu'il n'y paraît, et finit par faire équipe avec Roland, Tina, la scientifique Tannis (Jamie Lee Curtis), Krieg (Florian Munteanu) le fou sanguinaire et Claptrap (Jack Black) le robot bavard pour tenter de sauver sa peau et de percer les mystères de Pandora...
Une adaptation de la franchise vidéoludique Borderlands initialement mise en chantier en 2015, passée entre de nombreuses mains dans l'intervalle, réalisée par Eli Roth en pleine pandémie, co-écrite par un paquet de contributeurs (dont Craig Mazin, qui se dédouane désormais totalement du produit fini), et qui a eu droit à un changement de compositeur et à plusieurs semaines de reshoots supervisés par le réalisateur de Deadpool... ça ne sentait pas bon.
Et je n'ai même pas approché le film en tant que fan hardcore de la franchise : j'ai joué aux deux premiers, et je les ai appréciés, sans plus, notamment à cause de leur côté edgelord parfois assez daté et forcé.
Mais force est de constater que le produit fini est un sacré ratage. Et ce sur quasiment tous les plans : visuellement, ça n'a pas de style (alors que le côté cell-shadé faisait beaucoup du charme des jeux), les effets numériques sont souvent médiocres, et les costumes et postiches sont fauchés au possible ; narrativement, c'est décousu, le rythme est cahotant, on sent que des coupes franches ont été faites dans le récit, l'humour tombe à plat, les personnages sont sous-développés (voire inexistants - Kevin Hart) ; le casting est à côté de la plaque, tous les personnages paraissant trop âgés ou peu motivés (mention spéciale à Blanchett, qui semble s'amuser dans l'action, mais dont la voix off et l'interprétation sont en pilotage automatique) ; et de manière générale, le ton est constamment forcé et artificiellement excentrique, tentant de se présenter comme un Gardiens de la galaxie-bis plus décalé et fou, mais tellement limité par son écriture, sa réalisation et son PG-13 qu'au final, tout tombe complètement à plat.
J'ai presque eu l'impression de me retrouver devant une adaptation de jeu vidéo des années 90-00, c'est dire.
1.5/6
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La Planète des singes : le nouveau royaume (Kingdom of the Planet of the Apes - 2024) :
Des générations après la mort de César, le jeune Noa (Owen Teague) assiste impuissant au massacre de son clan par les troupes de Proximus (Kevin Durand), chimpanzé désireux de créer un Empire et de s'emparer des armes de guerre contenues dans un bunker humain verrouillé. Pour cela, il traque Mae (Freya Allan), l'une des rares humaines encore douées de parole, et qui connaît apparemment les secrets de ce bunker...
Je l'ai déjà mentionné en ces pages : le reboot de la Planète des singes et ses suites m'ont toujours laissé mitigé, avec ses scénarios cousus de fil blanc et ses primates rodant constamment dans l'Uncanny Valley.
Ici, grosse surprise : sept ans après le précédent volet, les effets numériques de ce Royaume (apparemment le premier film d'une nouvelle trilogie) sont désormais ultra-aboutis, et à l'exception de quelques scènes (les singes qui se balancent et escaladent manquent parfois un peu de poids, il y a quelques transitions gros plan ultra-réaliste/plan plus large nettement moins détaillé qui ne passent pas inaperçus), les personnages numériques sont tous particulièrement crédibles et convaincants, et ça permet de faire de ce Royaume - qui aurait facilement pu ressembler à un film d'animation puisqu'il n'y a qu'une poignée d'humains dans le métrage, et que Freya Allan n'entre en jeu qu'au bout d'une cinquantaine de minutes) - un récit crédible et intéressant de bout en bout.
On pourra tout de même regretter que le personnage de Freya, justement, soit assez sous-développé, qu'il y ait quelques facilités inutiles, ou que la chronologie globale soit assez floue (supposément 300 ans dans le futur selon le réalisateur, tout est corrodé et tombe en morceaux... mais les systèmes électriques et satellites fonctionnent encore parfaitement, et les humains du bunker ne semblent pas avoir changé d'un pouce par rapport à 2020), mais dans l'ensemble, ce Kingdom of the Planet of the Apes m'a très agréablement surpris, aidé par un récit délibérément indépendant des précédents métrages.
Probablement mon préféré des quatre films récents.
4.25/6
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Furiosa - Une saga Mad Max (Furiosa : A Mad Max Saga - 2024) :
La vie de Furiosa (Alyla Browne/Anya Taylor Joy), enfant issue de la Terre Verte capturée par Dementus (Chris Hemsworth), un seigneur de guerre australien, et échangée contre des ressources auprès d'Immortan Joe (Lachy Hulme)...
Parce que visiblement, au sortir de Mad Max : Fury Road, tout le monde voulait apparemment en savoir plus sur le personnage de Furiosa (pas vraiment, en réalité, mais bon, je suppose que c'est probablement plus simple pour George Miller, plus tout jeune, de mettre en chantier un film de ce type, à savoir une préquelle + un personnage féminin fort directement liés au précédent film, plutôt qu'un métrage intégralement inédit se déroulant dans le même univers... surtout neuf ans après le premier film), voici donc Furiosa, un métrage consacré au personnage, alors interprété par Charlize Theron, qui cède ici sa place à Anya Taylor-Joy.
Et je dois dire que je n'ai pas trouvé ça exceptionnel, en fait.
Je ne sais pas trop pourquoi : une surabondance d'effets numériques nettement moins aboutis, notamment au niveau des doublures numériques et de leur physique approximative (le premier film donnait l'impression d'une prédominance de cascades réelles soutenues par du numérique, ici, on a plus l'impression d'une prédominance de numérique soutenu par des éléments réels) ? Un fanservice assez appuyé, préquelle oblige, qui explique en long, en large et en travers tous les éléments de Fury Road et place un caméo inutile de Max ? Un script au rythme plus hâché, rythmé en chapitres, qui narre toute la vie de Furiosa avec plus ou moins de bonheur ? Anya Taylor-Joy, plus en intériorité et en angularité que Charlize, et qui met une bonne heure et demi à sortir de sa coquille, sans jamais vraiment se défaire de l'impression visuelle d'un cosplay de Charlize ? Chris Hemsworth, avec postiche et faux nez, qui cabotine dans un rôle de semi-grand méchant assez loser ? La dernière ligne droite qui s'écoute un peu parler ?
Je ne sais vraiment pas. Je partais conquis d'avance, et au final, déception, même si ça reste très honorable. Mais il y a jamais le WOW factor de Fury Road, ni son énergie improbable.
3/6
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Après une première moitié de saison 5 assez peu marquante, qui a réussi à faire de ce qui avait été annoncé comme une "chasse au trésor dynamique et haletante" une énième ode mollassonne à la connexion émotionnelle entre les peuples et les individus, continuons cette fournée de 10 épisodes, et espérons que ça s'énerve un peu...
Star Trek Discovery, saison 5 - suite et fin (2024) :
- 5x06 - Whistlespeak : Le Discovery découvre que le prochain indice se trouve sur une planète primitive, dans une ancienne tour de contrôle météorologique désormais vénérée par les autochtones ; Tilly et Burnham descendent sur place pour tenter d'y accéder.
Un épisode filler tellement générique dans sa forme qu'il aurait pu prendre place dans n'importe quelle série Trek, avec sa mission sur une planète primitive qui vénère des dieux demandant des sacrifices dans des tours en ruines, en réalité des reliquats de technologies contrôlant le climat, blablabla...
Seule différence qui ne serait probablement pas passée dans les autres séries Trek : Discovery et son message pro-connexion, avec ici, la connexion spirituelle. Les autochtones ont une crise de Foi lorsqu'ils découvrent qu'il existe une vie extraterrestre, et que leurs Dieux n'en sont pas ; Culber a une crise de Foi suite à sa possession par le symbiote Trill ; Tilly a une crise vocationnelle après avoir remporté un marathon (!), guidé la fille du prêtre local, et frôlé la mort ; Burnham doit décider de passer outre la Prime Directive, dans laquelle elle a une foi aveugle... bref, tout le monde doute, et l'épisode finit par botter en touche en résolvant tout de manière peu motivée ou probante.
On sent que la série est à cours de de budget, la moitié du cast est aux abonnés absents, les maquillages sont minimalistes, l'écriture sommaire (le Whistlespeak du titre est mentionné dans une scène seulement, l'indice est trouvé hors-champ, dans une autre tour, entre deux scènes, les idées et thématiques sont sous-développées)... bof.
- 5x07 - Erigah : Alors que Moll et L'ak sont captifs de la Fédération, et que ce dernier est soigné pour sa blessure mortelle, un énorme vaisseau Breen arrive sur place et réclame leur restitution...
Zzzz... ZZz... ZZZzzzzz... oh la vache, la sieste que je viens de faire devant cet épisode.
Entre L'ak et Moll, toujours dépourvus du moindre charisme et réduits à des caricatures ambulantes ; Rayner massacré par l'écriture, qui passe pour un con impulsif et indiscipliné uniquement là pour se faire recadrer par Burnham et/ou recevoir des compliments condescendants de celle-ci en fin d'épisode ; la sécurité incompétente de Starfleet ; le caméo inutile de Nhan ; et le rythme global de l'épisode, qui fait un gros surplace sans jamais parvenir à intéresser ou à créer le suspense... c'était vraiment insipide à en pleurer.
Rien de plus à dire, vivement la fin de saison.
- 5x08 - Labyrinths : Le Discovery arrive en orbite de la grande bibliothèque stellaire cachée, où est abritée l'ultime indice, mais les Breens, sur leurs talons, imposent à Burnham de trouver ce dernier au plus vite...
Du bon et du moins bon, dans cet épisode nettement moins insipide et soporifique que le précédent. Au niveau des points positifs, on peut citer le cadre intéressant (même si bon, visuellement parlant, elle est un peu trop vieillotte, cette bibliothèque tout papier clairement tournée dans une bibliothèque réelle pour faire des économies, et il n'y a pas la moindre précaution sanitaire ou de conservation pendant que tout le monde s'y promène et touche de vieux ouvrages, etc), la bibiothécaire excentrique amusante, les effets visuels, et un bien meilleur rythme global.
Moins convaincants : le retour de Star Trek Therapy, avec Burnham qui s'auto-analyse pour résoudre l'épreuve de la semaine, et réalise qu'elle doit faire face à ses peurs et à ses sentiments ; toute la sous-intrigue de Moll qui manipule les Breens pour parvenir à ses fins et finit par prendre le pouvoir (tout est tellement manichéen, simpliste, et Moll manque tellement de présence ou de charisme, que ça tombe à plat) ; la résolution bâclée ; le retour des lance-flammes ridicules en arrière-plan de la passerelle du Disco, qui lâchent tous simultanément des flammes de 2 mètres de haut au moindre coup reçu par le vaisseau...
Toujours des défauts flagrants, mais dans l'ensemble, ça se regardait.
- 5x09 - Lagrange Point : Pris de vitesse par les Breens, qui ont mis la main sur un portail menant à la technologie des Progéniteurs, l'équipage du Discovery tente une infiltration à bord du vaisseau-mère ennemi, déguisés en Breens...
La fin de saison (et de série) approche, et Discovery ne peut s'empêcher de revenir à ses fondamentaux : de l'action spectaculaire et des effets spéciaux en tous genres... pour camoufler un surplace chronique.
Parce que c'est ça, en somme, ce pré-final : Burnham & co mettent au point un casse bancal, perdent tout leur temps à avoir des discussions personnelles au beau milieu de leur infiltration, les méchants sont bêtes et crédules comme leurs pieds, et le tout se conclue par un 1-vs-1 annoncé entre Burnham et Moll (décidément de pire en pire dans son rôle de maychante clichée).
Il y a bien une scène ou deux sympathiques (mention spéciale à Tilly, qui se fait remettre en place par Rayner après une nouvelle remarque déplacée), quelques belles images, et Jonathan Frakes est toujours efficace à la caméra (malgré quelques effets tounroyants inutiles hérités des autres réalisateurs de la série), mais dans l'ensemble, énorme bof, et surtout, zéro sentiment d'urgence ou de tension.
- 5x10 - Life, Itself : Le Discovery tente de retarder les Breens, tandis que Burnham et Moll, de l'autre côté du portail, découvrent la technologie des Progéniteurs...
Un series finale de près de 90 minutes qui regroupe tous les éléments qui, au fil des saisons, m'ont hérissé le poil dans cette série : un déluge d'effets spéciaux de qualité blockbuster, pour cacher la vacuité d'un scénario étiré en longueur ; une passerelle du Disco rythmée par les coups de lance-flammes ; une Burnham omniprésente, constamment poussée au premier plan, quitte à éclipser les autres personnages qui n'ont plus que des miettes ; Burnham, toujours, propulsée "femme la plus importante et la plus sage de la galaxie" par les scénaristes, qui lui font prendre de manière unilatérale des décisions pour le reste de l'univers ; tous les enjeux du script se résolvent par des sentiments, des platitudes sur la connexion interpersonnelle, sur le travail sur soi, sur la recherche de sens, bref, du Star Trek Therapy, etc ; des idées dérivatives et/ou WTF (soit respectivement les deux plans de l'équipage du Discovery pour se débarrasser des Breens) ; des choix artistiques discutables (à nouveau, les caméras tournoyantes et les ralentis inutiles d'Osunsanmi, mais aussi ce choix de casting peu convaincant pour la Progénitrice, qui murmure toutes ses lignes) ; du fanservice inutile qui tombe bien à plat (l'identité de Kovich) ; un Saru excellent mais sous-exploité ; une antagoniste insipide et assez bête ; et j'en passe.
Pour faire simple, j'ai décroché à plusieurs reprises, je n'ai vraiment pas aimé, et quand est arrivée la conclusion additionnelle dans le futur, j'ai levé bien haut les yeux au ciel en réalisant qu'au milieu des violons larmoyants et des images nostalgiques, la série tentait un toutéliage de dernière minute avec le court-métrage Calypso, sorti de manière confidentielle il y a maintenant 6 ans, et que tout le monde a oublié.
M'enfin pourquoi pas... Pas mécontent que ce soit fini, tout ça, en ce qui me concerne.
- Bilan saisonnier/de série -
Un micro-bilan, parce que je ne vais pas répêter ce que j'ai déjà dit en long, en large et en travers au fil des ans : Discovery s'est ratée dans les grandes largeurs, parce qu'elle n'a jamais su sur quel pied danser.
Depuis ses premiers instants, créés par Bryan Fuller avant son départ pour divergences créatives, jusqu'à sa direction actuelle sous les commandes de Michelle Paradise (pour qui l'émotion prime sur tout), en passant par l'entre-deux, lorsque la série essayait d'être edgy et plus sombre, le show a toujours avancé à l'aveugle, incapable de s'éloigner du personnage de Mary-Sue Burnham, autour duquel tout a toujours constamment tourné.
Alors oui, les moyens et technologies actuelles ont fait que c'était clairement plus spectaculaire, visuellement parlant, que bon nombre de séries de s-f (et bon nombre de Trek) avant Discovery... mais ça s'est toujours arrêté là, avec de l'émotion tellement forcée qu'elle était creuse, des scénaristes incapables d'intégrer suffisamment de l'ADN de Trek dans ce qu'ils concevaient clairement comme un blockbuster tv de prestige, bref... hormis quelques moments ponctuels, Discovery n'a jamais vraiment convaincu.
Et cette saison est à l'identique, avec une course au trésor anémique, l'équivalent de The Chase de Next Gen, mais étiré artificiellement sur toute une saison.
Bof. À ce point du revival de la franchise à la télévision, je crois qu'on peut sans nul doute affirmer qu'il n'y a que Strange New Worlds et (désormais annulée) Lower Decks a porter fièrement le nom de Trek. La baudruche Discovery s'est rapidement dégonflée, Picard est en majeure partie ratée, et je n'ai que très peu d'espoir pour les spin-offs Starfleet Academy et Section 31...
*soupir*
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## Au programme : une semaine de comédie française, pour célébrer la Fête nationale...##
3 jours max (2023) :
Lorsque sa grand-mère (Marie-Anne Chazel) est enlevée par un cartel mexicain voulant lui faire payer l'arrestation du Rat (José Garcia), Rayane (Tarek Boudali), flic voulant entrer aux services secrets, embarque sa bande de collègues (Philippe Lacheau, Julien Arruti, Vanessa Guide) pour Abu Dhabi et le Mexique, à la recherche de deux émeraudes magiques demandées comme rançon par les traficants de drogue...
30 jours max était une comédie policière de la Bande à Fifi, réalisée par Tarek Boudali, qui ne volait pas très haut, très prévisible et parsemée de sous-intrigues inutiles.
Cette suite est dans la droite lignée du précédent film, mais bizarrement, ça a fonctionné un peu mieux sur moi. Peut-être parce que Boudali et sa bande délaissent totalement le postulat du premier film pour faire une comédie d'aventures qui se résume à "la Bande à Fifi à la poursuite du Diamant vert" qui assume pleinement son côté recyclage et place des parodies de Taken, de Fast and Furious, de Mission Impossible, de James Bond, de Terminator 3, d'Indiana Jones, etc.
Ça reste tout aussi approximatif, tout aussi sous-développé et cahotant, à la limite de l'arnaque permettant aux acteurs de se payer des vacances aux quatre coins du monde, mais il y a aussi une absurdité assez amusante, parfois à la limite du ZAZ, des scènes d'action compétentes, et finalement, c'est assez dynamique pour qu'on ne s'ennuie pas.
3/6
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Chien et chat (2024) :
Après avoir dérobé un précieux rubis lors d'une exposition, Jack (Frank Dubosc) est contraint d'embarquer dans sa fuite un jeune chiot, Chichi (Artus), qui a avalé la pierre précieuse. Se faisant passer pour un aveugle à l'aéroport de Montréal, il croise le chemin de Monica (Reem Kherici), maîtresse de Diva (Inès Reg), une chatte influenceuse sur le Web, et lorsque les deux animaux se perdent sur le tarmac et dans les étendues canadiennes, Jack et Monica sont contraints de faire route ensemble... avec sur leurs traces, Brandt (Philippe Lacheau), un policier étrangement surentrainé.
Un métrage un peu étrange, le postérieur entre plusieurs chaises, mais pas désagréable pour autant, troisième réalisation de Reem Kherici (après un Paris à tout prix un peu brouillon, et Jour J, une rom-com dérivative), qui propose ici un hybride de comédie familiale/jeunesse, de comédie romantique et de comédie potache façon La bande à fifi... ce qui n'est pas surprenant, puisque Lacheau et ses potes ont à nouveau participé à l'écriture.
On se retrouve donc avec un film Fifi-adjacent (qui cartonne à l'étranger sur Netflix), suivant un format road-trip dans des paysages canadiens très jolis, divisé en deux sous-intrigues : d'un côté, Jack et Monica qui apprennent à se connaître en voiture et tentent d'échapper à la police, et de l'autre, Chichi et Diva qui sont perdus dans les étendues sauvages, et tentent de survivre et de rejoindre New York.
Et bizarrement, ça fonctionne à peu près, tout ça, malgré des scories fréquentes. Les deux animaux numériques ont un rendu parfois inégal, leurs mouvements sont imparfaits, mais l'animation globale et le doublage réussi est suffisant pour les rendre convaincants ; le road-trip de Dubosc et de Kherici a de bons moments, notamment parce que le ton n'est jamais trop comique, trop romantique ou trop sérieux, mais est bien équilibré ; les mésaventures de Brandt, "superflic" poseur, donnent encore et encore dans le slapstick parfois assez cartoonesque (même si Lacheau est toujours aussi récitatif par moments) ; et le scénario garde un certain mordant, un côté plus méchant qui évite de tomber dans le film familial un peu trop niais et formaté.
Pas exceptionnel, mais globalement assez honorable dans le genre.
3.5/6
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Kung Fu Panda 3 (2016) :
Alors que Po découvre que son père biologique (Bryan Cranston) a survécu et apprend à le connaître, avant de l'accompagner jusqu'à son village de pandas, une menace surnaturelle menace toute la Chine : le Général Kai (J. K. Simmons), ancien compagnon d'armes d'Oogway, est revenu de l'au-delà en dérobant le Chi de tous les Grands Maîtres décédés, et il est bien décidé à faire de même dans le monde des vivants...
Probablement mon Kung Fu Panda préféré des 3 premiers films, un métrage plus abouti sur tous les plans, que ce soit narrativement, techniquement, ou au niveau du méchant, qui fait un boss de fin de qualité et a droit à un affrontement final spectaculaire.
Alors j'ai toujours quelques réserves sur le côté "la boucle est bouclée/Po était destiné à sauver le monde parce que des pandas avaient sauvé Oogway à l'époque" et sur les origines de Po, ainsi que sur l'humour un peu facile du village des pandas (lol, ils sont gros, fainéants et gourmands), mais la réalisation et la mise en images se permettent plus d'expérimentations dynamiques, la musique est plus homogène que lorsque Zimmer sous-traitait à moitié à Powell, et globalement, cette quête d'identité et la dualité père adoptif/père biologique fonctionnent bien.
Une bonne surprise en ce qui me concerne, même si visiblement, le film n'est pas aussi apprécié par la critique que le précédent. En tout cas, ça n'appelait pas de quatrième volet.
4.25/6
Les Secrets du rouleau (Secrets of the scroll - 2016) :
Po tente de retrouver ses figurines des cinq cyclones, données par son père adoptif à un jeune enfant, ce qui motive Oogway, depuis l'Au-delà, à expliquer comment les cinq guerriers se sont rencontrés...
Mouais, alors là, pour le coup, je n'ai pas vraiment apprécié. Encore une tentative de toutéliage reliant Po aux cinq cyclones, et vice-versa, et les rendant mutuellement responsables du destin les uns des autres, ce court m'a semblé forcé et artificiel, à l'image de la narration made in Oogway, à peine justifiée et nécessaire.
Et puis j'ai eu du mal à ne pas avoir une impression de continuité un peu malmenée par rapport à ce qui a déjà été établi, y compris dans les courts précédents.
Après, ça reste très sympathiquement animé et doublé, mais bon, c'était un peu faible.
3/6
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Après le film de 2008, limité dans son ampleur et sa durée, mais relativement fidèle aux livres de Black/DiTerlizzi, place à une série en 8 épisodes de 35-45 minutes, co-production Paramount et Disney pour Disney+ adaptant en théorie ces mêmes ouvrages. Mais, nous allons le voir très vite, quand une série produite par Paramount ne trouve pas sa place sur Paramount+, est refusée par Disney+, et échoue sur Roku Channel, c'est en soi un assez mauvais signe...
Les Chroniques de Spiderwick, saison 1 (2024) :
L'affrontement de la famille Grace (Joy Bryant, Noah Cottrell, Lyon Daniels, Mychala Lee), fraîchement installée dans le manoir Spiderwick, contre Mulgarath (Christian Slater), un ogre métamorphe qui veut s'emparer du grimoire ancestral de la famille Spiderwick...
On va faire simple et direct : il n'y a que huit épisodes dans ce programme... et il m'aura fallu plus d'un mois pour en venir à bout. Un calvaire.
Et de suite, évacuons le sujet qui en fâche certains : oui, cette version de Spiderwick est dans la droite lignée des tendances actuelles du streaming en matière de diversité et de représentativité, avec une distribution principale afroaméricaine, des personnages secondaires plus divers, quelques mentions du racisme de la société américaine (certaines très maladroites) et une brève intégration de la tradition native-américaine dans l'univers féérique (Mulgarath mentionne qu'on l'a aussi appelé wendigo, et qu'une tribu locale a aidé à le combattre... il y a 150 ans).
Mais c'est tellement peu important dans l'ensemble que cette mise au goût du jour n'est à aucun moment un réel facteur dans la qualité du programme. Le problème de celui-ci, en réalité, c'est que cette adaptation, chapeautée par Aron Eli Coleite (Heroes, The River, Daybreak, Star Trek Discovery et... Locke & Key), n'a globalement plus rien à voir avec les livres d'origine, une fois sorti du postulat de base.
Je ne saurais même pas par où commencer, en fait : la maison (à l'architecture bien trop excentrique pour être crédible) n'est plus protégée par une barrière magique ; tous les enfants ont été vieillis pour devenir des ados lycéens, avec ce que ça implique de relations, de groupes d'amis, de fêtes, etc ; Jared devient un petit délinquant rebelle souffrant de troubles du comportement ; Mulgarath se fait passer pour le psy de Jared (!), séduit la mère de ce dernier (!), a des problèmes de voisinage (!), et tente de justifier ses actions en se présentant comme un écoterroriste défendant la Terre contre les méchants humains (!) ; Simon tombe amoureux de la "fille" de Mulgarath (!), un être féérique annonciateur de mort imminente qui a pris l'apparence d'une adolescente ; Mallory est en compétition avec une escrimeuse jalouse pour les attentions d'une prof d'escrime aveugle en combinaison BDSM (qui est une demi-naïade) ; Jared se constitue un groupe d'amis neurodivergents patients de l'hôpital psychiatrique local ; la tante Grace, internée, s'échappe et devient vite une vision florale récurrente qui guide les héros ; Thimbletack est un lutin hostile, manipulateur et antipathique : Mulgarath est responsable d'une épidémie de sommeil comateux parmi des dizaines d'habitants de la ville... mais ça ne semble pas affoler grand monde.
Ah, et puis la série devient rapidement une sorte de quête pour les adolescents, qui doivent retrouver (un peu à la manière des clés dans Locke & Key, qui a largement inspiré cette version de Spiderwick, en particulier dans tous ses défauts, son manque cruel de tension, la bêtise profonde des personnages) les dizaines de pages magiques du grimoire, éparpillées et cachées en ville et dans les environs.
Seulement voilà... même cette quête, pourtant d'apparence simple et directe (il serait facile d'articuler un épisode = une page, par exemple), finit par être un gros bordel à peine cohérent. Toute la série est en effet centrée sur Mulgarath/Christian Slater, qui fait de son mieux pour créer un méchant mémorable, mais autour de lui, tout le dessert.
Les sous-intrigues sont catapultées, les rebondissements expédiés (les ados découvrent la véritable nature du psy avant même la mi-saison), la caractérisation débile (Simon devient l'allié de Mulgarath parce qu'il est amoureux, Jared est un petit con paranoïaque au constant sourire en coin, personne ne réagit jamais de manière logique), l'interprétation est très inégale, bref, la série cahote de l'avant, et plus le temps passe, moins l'écriture parait cohérente et maîtrisée.
Alors quand une série fantastique tient à ce point le fantastique à bout de bras (on en parle beaucoup, mais on le voit peu, et il n'y a aucun sens de l'émerveillement - tous les personnages acceptent le monde féérique sans broncher, en mode "okay, cool, et alors ?"), brise aussi souvent ses propres règles et semble persuadée que le véritable sujet du programme, c'est "l'acceptation d'autrui et des problèmes psychologiques de chacun au sein d'une unité familiale, qu'elle soit biologique ou recomposée", forcément, ça coince. Surtout quand les errances du scénario rendent tous les personnages plus bêtes que leurs pieds, et que l'interprétation très inégale n'aide pas du tout.
La série se termine en cliffhanger, comme si une suite était prévue... mais pour être très franc, il vaudrait mieux plutôt oublier très vite cette adaptation ratée, in name only, et rester sur le souvenir de l'adaptation cinématographique.
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Kung Fu Panda 2 (2011) :
Parce qu'une prophétie a autrefois annoncé sa défaite aux mains d'un panda, Shen (Gary Oldman), un seigneur de guerre paon, a alors ordonné le génocide de tous les pandas du royaume. Des années plus tard, désormais armé d'explosifs et de canons, Shen tente de conquérir toute la Chine avec son armée de loups et de gorilles. Face à lui, les cinq cyclones et Po, seul panda rescapé du massacre de son peuple...
Le premier Kung Fu Panda était sympathique, sans plus, comme je le disais dans ces pages il y a quelques jours. Cette suite, mise en chantier suite au succès du premier film, a été encore mieux accueillie par la critique et les spectateurs - paradoxalement, cependant, je l'ai trouvée un peu en dessous de son modèle, probablement parce que son récit est bien trop balisé.
Il faut dire que j'en ai un peu assez du monomythe campbellien utilisé à toutes les sauces : et là, faire de Po l'unique survivant de son peuple, une figure quasi-biblique abandonnée dans un panier après un massacre ordonné par un souverain malfaisant, qui va affronter ce tyran et le vaincre, blablabla... ça ne m'a pas particulièrement intéressé.
D'autant que tout le propos sur la famille d'adoption est très classique, que la musique m'a semble bizarrement plus générique (ou du moins, trop typique du style Powell période Dragons), que le duel final Po/Shen est un peu décevant et catapulté, et que le récit a une structure un peu répétitive (face à face avec le méchant, le méchant les repousse, les héros se regroupent, etc).
Alors certes, il y a un peu plus de place laissée au personnage d'Angelina Jolie, les flashbacks en 2D sont dans la droite lignée des Secrets des cinq cyclones (donc, très réussis), et d'un point de vue technique, c'est probablement un niveau au-dessus du premier (même si parfois, ça frôle le brouillon pendant les combats), mais ça s'arrête plus ou moins là pour moi.
3.5/6
Kung Fu Panda : Les Secrets des maîtres (Secrets of the Masters - 2011) :
S'introduisant de nuit avec Tigresse et Mante dans le temple pour y découvrir en avant-première une exposition consacrée aux légendes du kung fu, Po leur raconte les origines des maîtres Bœuf, Rhino et Croc, et de leur combat contre les trois sœurs Wu...
Dans la droite lignée du précédent Secrets of..., un court métrage d'une vingtaine de minutes mi-2D, mi-3D, consacré cette fois-ci aux trois maîtres introduits dans Kung Fu Panda 2 (mais totalement sous-utilisés dans le film, au point de paraître inutiles).
Jean-Claude Van Damme et Victor Garber ne reprennent pas le doublage, mais Randall Duk Kim revient, lui, en Oogway, pour un récit dynamique et sympathique, toujours très réussi visuellement, mais qui souffre malheureusement de trois personnages principaux pas particulièrement intéressants ou développés.
3.5/6
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Après Star Wars : Tales of the Jedi, premier volet de l'anthologie Star Wars : Tales chapeautée par Filoni, diffusé le 4 mai 2022, place au nouveau volet de ce programme diffusé en mai dernier sur Disney +.
Au programme, six épisodes de dix-quinze minutes, s'attardant sur deux sous-intrigues principales, réparties sur trois épisodes chacune.
Star Wars : Tales of the Empire (2024) :
Le destin de Morgan Elsbeth, qui, motivée par la vengeance, rejoint l'Empire et devient l'une des acolytes de Thrawn après le massacre des Sœurs de la nuit pendant la Guerre des Clones ; le sort funeste de Barriss Offee, ex-Jedi déchue, qui intègre les rangs des Inquisiteurs siths, avant de revenir vers le côté lumineux de la Force...
Filoni continue de développer ses personnages secondaires et d'utiliser le support animé pour donner plus de profondeur à l'univers Star Wars de façon efficace... mais pas forcément indispensable (je doute que quiconque, en dehors des fans les plus investis de Star Wars ayant regardé tout Clone Wars, soit réellement intéressé par le destin d'Offee au point de réclamer que trois épisodes d'anthologie lui soient consacrés).
Les trois premiers épisodes suivent donc la vie d'Elsbeth (l'une des méchantes de la série Ahsoka), traumatisée suite à un massacre, qui tente ensuite d'apporter des innovations à l'Empire, et se retrouve confrontée au manque de vision des officiers de la Flotte. Jusqu'à ce que Thrawn la contacte et la prenne sous son aile, l'établissant en tant que Magistrate cruelle de la planète Corvus... où Ahsoka la retrouve dans la saison 2 de The Mandalorian.
Pas inintéressant, à défaut d'être particulièrement marquant ou surprenant.
Les trois autres épisodes, eux, couvrent les aventures de Barriss Offee, ex-Jedi emprisonnée suite à une trahison, et qui est recrutée par les Inquisiteurs de Vader, placée sous la supervision de Lyn Rakish, une inquisitrice violente et radicale. Bien évidemment, Barriss finit par renoncer au Côté obscur de la Force, pour accepter une sorte de réalité en dehors du paradigme Jedi/Sith.
J'ai préféré ce second récit au premier, notamment sur un plan thématique. Et de manière globale, j'ai probablement préféré cette "saison" à la première, là aussi. Le changement de format (les récits sont réunis trois par trois, là où Tales of the Jedi était plus éparpillé) y est pour beaucoup, et le tout est, comme je le disais au début, assez efficace... même si je ne peux m'empêcher de penser que ces anthologies dérivées de séries elles-mêmes dérivées d'autres séries dérivées des films commencent à atteindre les limites de ce qu'un spectateur lambda acceptera de suivre (le MCU a toujours bien du mal à faire accepter ses séries pourtant à peine liées, là, c'est mille fois pire, et l'on se retrouve avec des personnages obscurs des séries animées d'il y a 15 ans qui sont amenés dans les adaptations en live action et dans les films, sans grande explication).
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La première moitié de cette saison 14 était globalement sympathique, bien qu'un peu inégale. Place aux 4 derniers épisodes, en attendant l'épisode spécial de Noël à venir...
Doctor Who, saison 14 - suite et fin (2024) :
- 14x05 - Dot and Bubble : Le Docteur et Ruby arrivent dans la ville de Finetime, dont tous les jeunes habitants, dontLindy Pepper-Bean (Callie Cooke), vivent dans des bulles de réseaux sociaux... et ne voient donc pas les limaces géantes qui menacent de les dévorer dans le monde réel.
Un épisode assez surprenant, puisque globalement très inspiré de Black Mirror, avec une critique des réseaux sociaux et de la bulle dans laquelle les jeunes s'enferment sur le Web, blablabla, des influenceurs insipides, immatures et écervelés traqués par des monstres aux allures de limaces, une ambiance très pastel et outrancière... et puis à la fin, soudain, Davies remet les pendules à l'heure, replace le Docteur face à sa condition d'homme noir confronté à une société creuse et superficielle de caucasiens quasi-aryens, fils et filles de bonne famille refusant d'interagir et de parler avec quelqu'un de différent d'eux, quitte à ce que cela leur coûte la vie.
Pas forcément ultra-subtil, à tous les niveaux, mais l'interprétation fait fonctionner le tout (d'autant qu'une énorme partie de l'épisode est tourné en face caméra), et Susan Twist refait une apparition, cette fois-ci identifiée comme une anomalie par le Doc et Ruby.
- 14x06 - Rogue :Le Docteur et Ruby arrivent en 1813, à l'occasion d'un bal aristocratique... mais rapidement, des morts étranges et la présence d'un chasseur de primes extraterrestre (Jonathan Groff) mettent la puce à l'oreille du duo.
Un épisode au premier abord plus léger, en mode Bridgerton, sur des aliens qui décident de faire du larping de leur show tv préféré en incarnant des humains en 1813... et puis progressivement, ça évolue dans une direction inattendue, alors que Davies et son équipe créent un Captain Jack 2.0, dont le Docteur s'éprend, et qui se sacrifie après avoir échangé un baiser avec le Doc.
Et au delà du côté délibérément provocateur et "shocking" d'avoir un Docteur ouvertement gay dans cette incarnation, tout ça fonctionne plutôt bien, avec une conclusion tragique qui ne fait qu'ajouter au destin malheureux du Doc. On regrettera seulement que la feinte sur le remplacement de Ruby soit un peu trop évidente...
- 14x07 - The Legend of Ruby Sunday :Ruby et le Docteur rejoignent les locaux de UNIT, et tentent de résoudre le mystère de la femme apparaissant à chacun de leurs voyages : c'est Susan Triad (Susan Twist), une génie de la tech, sur le point de lancer un nouveau produit révolutionnaire...
Assez surprenant, celui-là, puisque totalement consacré aux différents fils conducteurs de la saison, depuis l'apparition récurrente de Susan Twist jusqu'au personnage de Ms. Flood, sans oublier les origines mystérieuses de Ruby, avec en prime quelques éléments sur la parenté du Docteur, et le retour de plusieurs visages familiers - notamment la fille de Donna et toute l'équipe de UNIT.
Et ça fonctionne plutôt bien, tout ça, avec une jolie montée en tension progressive, un côté explosif et spectaculaire typique des fins de saison de Davies, et un cliffhanger efficace.
Maintenant, comme tous les cliffhangers, il va falloir que la résolution soit à la hauteur des attentes...
- 14x08 - Empire of Death :Le réveil de Sutekh a des conséquences galactiques, alors même que l'entité maléfique s'empare du Tardis, et que le Docteur est contraint d'effectuer une retraite stratégique...
... Dommage. Une fin de saison à l'image des fins de saison préalables de Russell Davies : c'est très spectaculaire, c'est bourré de grandes émotions, de larmes, etc... et c'est très brouillon sur le fond. Pas de surprise, donc, juste une déception de voir toutes les intrigues de fond saisonnières plus ou moins bouclées de manière approximative.
Sutekh, par exemple : autant l'explication de sa survie était plutôt intéressante, tout comme le fait qu'il ait plus ou moins amené le Doc à semer pour lui la mort à chacun de ses voyages, autant la manière bâclée par laquelle il est vaincu, comme un toutou en laisse, tombe gentiment à plat. Idem pour la façon dont il joue les Thanos, et réduit en poussière toute la galaxie... c'est sympa, mais... le Flux est déjà passé par là, et n'a jamais été correctement résolu.
Ruby ? Elle identifie prestement sa mère à l'aide d'un test ADN, et découvre... qu'elle est normale. De l'aveu même de Davies, Ruby est victime du syndrome Rey Skywalker : comme beaucoup (trop) de personnes, Davies s'est persuadé que prendre les attentes du public à contre-pied dans The Last Jedi, c'était audacieux et intelligent, et que le fait que Rey ne provienne pas d'une lignée héroïque était une super bonne idée originale et innovante, au message radical ; il a donc décidé de faire de même avec Ruby, en consacrant une saison à son mystère, et en bottant en touche à la fin, avec un "elle est totalement générique et normale, mais c'est parce qu'on s'est intéressé à elle et qu'on l'a considérée comme mystérieuse et exceptionnelle qu'elle l'est devenue".
Ou un truc du genre, ce n'est pas clair. Tout comme les flocons de neige, d'ailleurs.
Bref. Je n'ai pas détesté cet épisode ou cette saison : quand ça fonctionne, ça fonctionne bien, et quand ça se rate, ça reste regardable (et contrairement aux saisons de Chibnall, on ne s'ennuie pas). La distribution est impeccable, les épisodes variés, le fanservice présent mais pas trop, et le fil conducteur globalement bien mené, mais j'aurais préféré une résolution moins brouillonne, mieux construite, et plus maîtrisée. Tant pis.
Peut-être à Noël, avec la résolution de Ms Flood ?
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Kung Fu Panda (2008) :
Parce que le malfaisant Tai Lung (Ian McShane) s'est échappé de prison et menace la vallée, le grand maître Oogway (Randall Duk Kim) désigne un nouveau Guerrier Dragon de légende. Mais plutôt que de sélectionner l'un des Cinq cyclones - Tigresse (Angelina Jolie), Singe (Jackie Chan), Mante (Seth Rogen), Vipère (Lucy Liu), Grue (David Cross) -, des combattants aguerris, il porte son choix sur Po (Jack Black), un panda bedonnant, optimiste, maladroit et vendeur de nouilles, qui n'a absolument aucune aptitude en arts martiaux. Au grand dam de Shifu (Dustin Hoffman), le maître des cyclones, qui va devoir l'entraîner...
L'une des franchises Dreamworks m'ayant totalement échappé, principalement par manque d'intérêt pour l'univers des films de kung-fu à l'ancienne dont ce Kung Fu Panda est un pastiche, j'attaque donc cette série de 4 films par son premier opus.
Et c'est assez réussi, formellement parlant. Visuellement, c'est plutôt abouti, agréable à regarder, c'est dynamique et tous les affrontements sont réussis ; le doublage est plutôt bon, même si toute la première partie, c'est du Jack Black dans le rôle de Jack Black qui fait du Jack Black, et que la majorité des doubleurs des personnages secondaires (Jolie, Liu, Chan, Cross, Rogen) sont totalement sous-exploités ; et dans l'ensemble, c'est suffisamment bien mené pour rester divertissant de bout en bout.
Après, ça reste assez simpliste et basique, et particulièrement axé slapstick, donc ça a aussi ses limites en termes d'intérêt. Et la reprise finale de Kung Fu Fighting par Cee-lo Green est naze.
Un petit 4/6
Kung Fu Panda : Les Secrets des Cinq cyclones (Secrets of the Furious Five - 2008) :
Pour apprendre le kung fu à une troupe de lapereaux turbulents, Po leur raconte l'histoire de chacun des Cinq cyclones, et de comment ils ont appris leur art martial et la maîtrise de soi...
Court-métrage d'une vingtaine de minutes, suite du premier KFP sortie en bonus sur le DVD du film puis diffusée sur NBC, ce récit mèle 3D (l'introduction et la conclusion sont en images de synthèse) et 2D (chaque "biographie" des cyclones est en animation traditionnelle stylisée), et s'avère plutôt réussi, là aussi.
Mante qui doit apprendre la patience ; Vipère qui, dépourvue de venin, apprend le courage en se battant au travers de la danse ; Grue le concierge qui trouve l'assurance de passer le test de son école de kung fu ; Tigresse qui trouve dans le kung fu (et les dominos) la discipline nécessaire pour maîtriser ses émotions et sa force ; et Singe le bully farceur qui apprend la compassion après avoir affronté Oogway.
On est dans les classiques du genre, mais c'est bien fait, joliment animé, et le rythme ne faiblit pas.
4.5/6
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