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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #aventure catégorie

Les bilans de Lurdo : Willow, saison 1 (2022)

Publié le 26 Mars 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Romance, Disney, Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Fantastique, USA, Review, Télévision

Huit épisodes de 40-55 minutes, chapeautés par Jonathan Kasdan (fils de Lawrence Kasdan, frère de Jake Kasdan, et co-scénariste de Solo) et produits par Lucasfilm, voilà ce qui constitue la première saison de ce Willow, suite du film de 1988 réalisé par Rob Howard, diffusée sur Disney + en fin d'année dernière...

Willow, saison 1 (2022) :

20 ans après la mort de la Reine Bavmorda, le prince Airk (Dempsey Bryk), fils de la Reine Sorsha (Joanne Whalley) et de Madmartigan (Val Kilmer), est enlevé par les Gales, un groupe de créatures monstrueuses au service de la Crone, une sorcière maléfique. Sa sœur Kit (Ruby Cruz) part alors à sa rescousse, traversant le royaume en compagnie de Jade (Erin Kellyman), apprentie-chevalier, du Prince Graydon (Tony Revolori), promis à Kit, de Thraxus Boorman (Amar Chadha-Patel), un ancien compère de Madmartigan, et de Willow Ufgood (Warwick Davis), le légendaire sorcier nelwyn qui tente de former Elora Danan (Ellie Bamber), future impératrice amoureuse d'Airk...

On l'oublie souvent, mais dans le film de 1988, Warwick Davis n'avait que 17-18 ans, ce qui faisait donc du métrage de Ron Howard une aventure initiatique young adult avant l'heure. Il ne faut donc pas s'offusquer (comme énormément de critiques en ligne l'ont fait, agrémentant leur prose d'accusations de wokisme et de "viol d'un classique de leur enfance") de voir ici une série très orientée young adult, avec des protagonistes jeunes, dans un récit qui mêle plusieurs archétypes classiques du genre (la princesse rebelle refusant d'être mariée contre son gré, le prince traumatisé qui se découvre sorcier, l'orpheline qui devient chevalier, la jeune cuisinière qui découvre qu'elle est l'Élue, le mercenaire couard qui se découvre une conscience, les forces du Mal qui se réveillent), et les confie à une distribution sympathique de jeunes acteurs attachants.

Est-ce que ça en fait pour autant une bonne série tout court ? Pas exactement : si j'ai plutôt apprécié le programme, il y subsiste bon nombre de scories laissant une impression d'inabouti, un peu comme dans de nombreuses autres séries pensées pour le streaming (notamment sur Disney+).

Commençons par les bons points : la direction artistique est très réussie, avec une belle utilisation du budget et des décors naturels du pays de Galles (j'avoue avoir aussi un gros faible pour les décors de la Cité Immémorielle, avec ses statues immenses en ruine, qui font très Conan) ; l'interprétation est globalement compétente de bout en bout (même si léger bémol pour Warwick Davis, qui est très monocorde et récitatif pendant la moitié du programme - ça s'améliore dans le dernier tiers) ; les effets spéciaux sont globalement réussis, qu'ils soient numériques ou pratiques ; il y a de très beaux plans (en particulier vers la fin de la saison, avec ses duels de sorcellerie, etc) ; les relations entre les personnages sont plutôt bien écrites (qu'elles soient LGBTQ ou non) et dans l'ensemble, l'utilisation des archétypes de la fantasy donne lieu, ici ou là, à des interprétations amusantes (les trolls, qui passent de créatures féroces et simiesques dans le film à gardiens de prison distingués ici) et à des sous-intrigues plutôt convaincantes, qui évoquent parfois même des quêtes arthuriennes (et John Boorman).

Par contre, comme bon nombre de séries de streaming, on remarque très vite des problèmes de structure et de rythme global, avec notamment des éléments (souvent du fanservice) qui semblent le produit de gros raccourcis narratifs ou de facilités d'écriture (les Brownies). Certains épisodes font énormément de surplace, d'autres consacrent un temps indû à certaines digressions (Christian Slater, les Bone Reavers et leur campement, les bûcheronnes WTF), ou, au contraire, les survolent, comme s'ils avaient été coupés au montage, ou retirés de la toute dernière version du script, quelques heures avant le tournage...

D'un point de vue artistique, il y a aussi une tendance inutile à moderniser l'univers, que ce soit au niveau des dialogues (c'est plus flagrant dans certains épisodes que d'autres), des costumes (pour le coup, ça ne m'a pas dérangé un seul instant) ou de l'utilisation d'une illustration musicale pop moderne pour certaines scènes - en théorie, pourquoi pas, mais ici, ça a plus tendance à sortir le spectateur du récit qu'autre chose.

D'autant que le score de James Newton Howard, s'il fait de brefs clins d'œil aux thèmes classiques de Willow composés par James Horner, peine à s'imposer par ailleurs, avec un thème principal qui se fait une petite place... et le reste qui s'efface.

La série a donc des qualité et des défauts, et le tout s'équilibre plus ou moins, à mes yeux, pour donner quelque chose d'assez moyen (ce qui se traduit, je suppose, par "c'est de la grosse m*rde" dans l'esprit du spectateur d'aujourd'hui, biberonné aux "en dessous de 7/10, un film/livre/série/jeu est forcément à ch*er et ne mérite pas d'exister" imposés par les critiques du Web) : cette saison 1 de Willow est partiellement amusante, partiellement rythmée, bref, partiellement réussie, mais elle reste néanmoins assez inégale dans l'ensemble... un peu comme la plupart des productions Disney+.

Heureusement, pour peu que l'on trouve la distribution sympathique et que l'on ne fasse pas une allergie immature aux choix stylistiques de la série, ces huit épisodes passent plutôt bien, en espérant qu'une hypothétique saison 2 parvienne à rendre une copie un peu plus propre.

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Critiques éclair - Star Wars : The Mandalorian - 3x01-03 (2023)

Publié le 25 Mars 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Disney, Les bilans de Lurdo, Science Fiction, Science-Fiction, Star Wars, Review, USA, Télévision

Après une saison 2 au final spectaculaire, et un Livre de Boba Fett très moyen (ce qui, pour la critique collective du Web, se traduit désormais à postériori par "c'était de la merde sans le moindre intérêt, comme Obi-Wan"), retour de Din Djarin et de Bébé Grogu, pour une nouvelle fournée de huit épisodes du Mandalorien, toujours chapeautée par Dave Filoni et Jon Favreau...

Star Wars : The Mandalorian - 3x01-03 (2023) :

- 3x01 : Parce qu'il cherche toujours à se faire pardonner de ses pêchés, le Mandalorien décide de retourner sur sa planète natale dévastée pour y effectuer un rituel de purification. Mais avant cela, il fait un détour par Nevarro, la planète de son ami Greef Karga (Carl Weathers)...

Une reprise en demi-teinte, sorte de transition/mise en place très centrée sur les Mandaloriens, leurs traditions, etc - ce qui a toujours été le point faible de la série, bien moins passionnant et fascinant que Dave Filoni ne semble le penser.

Parce que bon, les Mandaloriens et leur extrémisme sectaire sont assez antipathiques, franchement, et c'est d'autant plus vrai ici lorsque, au cours d'un baptème, ils sont attaqués par un crocodile géant : bizarrement, pendant toute la scène, et y compris au moment de l'arrivée héroïque et triomphante de Djarin, j'étais instinctivement du côté de la bestiole plutôt que de celui de ces imbéciles qui font un baptème aquatique dans une rivière peuplée de monstres géants.

D'ailleurs, il est amusant de remarquer que le monstre, dans les illustrations de production, était clairement une tortue XXXL, un choix créatif probablement modifié au dernier moment pour éviter de mettre en scène un massacre de tortue à l'écran - alors qu'un alligator géant, c'est nettement moins attachant.

Mais bon. Le reste de l'épisode était assez regardable, bien que peu mémorable dans l'ensemble, et encore une fois, ça servait surtout à remettre tout à plat pour la suite de la saison, avec en prime des clins d'œil aux Star Wars récents (les Anzellans, les créatures géantes en hyperespace, etc).

- 3x02 : Din Djarin explore les mines de Mandalore, à la recherche de leurs eaux purificatrices...

Vraiment rien à dire sur cette épisode qui m'a gentiment donné envie de roupiller. Forcément, comme je me contrefiche de Mandalore, de sa mythologie et de ses ruines, et qu'il ne se passe quasiment rien d'autre pendant ces quarante minutes, difficile pour moi de me passionner pour tout ça.

Oui, on voit Grogu qui s'échappe et qui évite plein de menaces, ça fait toujours plaisir, et ça décolle un peu quand Bo-Katan débarque pour aider le Mandalorien à s'échapper, mais à part ça, c'était globalement maladroit, redondant et assez plat dans son écriture et sa mise en images. Bof bof bof. M'enfin au moins, tout ça (les mines, le baptème, etc), c'est fait, passons à autre chose.

- 3x03 : Pendant que Djarin et Bo-Katan quittent Mandalore, Elia Kane (Katy O'Brian) et le Dr Pershing (Omid Abtahi), anciens impériaux en cours de réhabilitation par la Nouvelle République, tentent de s'habituer à leur nouvelle situation sur Coruscant...

Un épisode franchement bizarre, qui commence par 10 minutes d'action et de dogfights (pas désagréables), avant de passer à 35-40 minutes totalement détachées du reste du programme, et de revenir à la toute fin sur Bo Katan qui intègre la secte du Mandalorien (on est bien contents pour elle).

Et le gros de l'épisode, donc, est consacré à la description d'une sorte d'Opération Paperclip du pauvre, par laquelle les anciens impériaux sont réintégrés à la société, anonymisés, et réhabilités bon gré mal gré. Un long segment pas forcément mauvais en soi, mais peu palpitant, et qui, à l'instar d'Andor, tente de dépeindre l'univers de Star Wars en nuances de gris, façon "tout n'est pas noir et blanc, tout le monde est pourri à un niveau ou un autre" en tentant au passage d'humaniser ce "bon" docteur Pershing.

Sauf, que, contrairement à Andor (dont pourtant je ne suis pas fan), c'est ici fait de manière gentiment pataude, au point de se demander si tout cela n'était pas, à la base, une sous-intrigue de la série annulée Rangers of the New Republic, ou quelque chose du genre. En tout cas, ça arrive comme un cheveu sur la soupe, et ça ne convainc pas.

 

(à suivre...)

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Un film, un jour (ou presque) #1800 : Le Chat potté 2 - la dernière quête (2022)

Publié le 24 Mars 2023 par Lurdo dans Animation, Dreamworks, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Jeunesse, Aventure, Action, Review, USA, Fantastique

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Le Chat potté 2 - la dernière quête (Puss in Boots : The Last Wish - 2022) :

Après d'innombrables aventures, le Chat potté (Antonio Banderas) découvre qu'il ne lui reste plus qu'une vie sur neuf, et que la Mort (Wagner Moura) est à ses trousses, bien décidée à mettre fin à ses jours. Pour la première fois paniqué, il se met alors en quête d'une étoile magique dont le vœu pourrait lui permettre de retrouver ses neuf vies... mais en chemin, il croise le chemin de Kitty (Salma Hayek), son ex-compagne, de Perrito (Harvey Guillén), un chien errant au grand cœur, de Boucle d'Or (Florence Pugh) et de ses trois ours (Olivia Colman, Ray Winstone, Samson Kayo), et du malfaisant Jack Horner (John Mulaney), tous à la recherche de la même étoile tombée du ciel...

Deuxième film consacré au Chat Potté, après un premier volet (en 2011) dont je ne me rappelle guère, ce Chat Potté 2 a reçu un accueil public et critique assez enthousiaste, à la limite de la dithyrambe qui rend méfiant.

Et effectivement, sous certains aspects, le film est effectivement surcôté, ou plutôt, ses défauts sont éclipsés et oubliés par les critiques. Je pourrais citer tout le début, avec ses humains moches (toujours un problème inhérent à l'univers Shrek), sa chanson insipide, ou encore Jack Horner, franchement pas un méchant d'anthologie. Et bien sûr, un certain ventre mou, une fois que la quête de tout ce petit monde est lancée sur des rails assez prévisibles.

Mais il y a quelque chose de sincère et d'universel dans cette quête désespérée du Chat potté pour échapper à sa mortalité imminente - c'est plus sombre que d'habitude, et tout cela se marie bien avec une animation expérimentale, qui lorgne fortement sur celle de Spider-man : New Generation, avec son mélange 2D et 3D, ses influences anime, son jeu avec le framerate des images : c'est dynamique, inattendu et convaincant.

Après, ça reste le Chat Potté, donc ça ne décolle pas forcément bien plus haut qu'un 4/6, et comme je l'ai (malheureusement) vu en VF...

3.75/6 

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Un film, un jour (ou presque) #1797 : Enola Holmes 2 (2022)

Publié le 21 Mars 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Histoire, Policier, Thriller, USA, UK, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Enola Holmes 2 (2022) :

Bien décidée à s'établir à son propre compte, Enola Holmes (Millie Bobby Brown) peine à s'imposer dans une société victorienne sexiste et paternaliste. Jusqu'à ce qu'une fillette vienne la trouver, pour lui demander de l'aider à retrouver sa sœur adoptive, Sarah Chapman (Hannah Dodd), disparue récemment de l'usine d'allumettes où elles travaillaient... De quoi lancer Enola dans une enquête improbable qui va l'amener à croiser le chemin de son grand-frère Sherlock (Henry Cavill).

*soupir*

Ça commençait bien, pourtant.

Dans sa première moitié, cette suite du premier Enola Holmes parvient en effet à séduire, avec son rythme, son ton décomplexé, son énergie, ses interprètes toujours impeccables, bref, tout ce qui faisait le charme du film original... et puis à mi-parcours, premier coup de mou, avec l'arrestation d'Enola, son passage-éclair en prison, son évasion, le caméo d'Helena Bonham Carter, une scène de bagarre où Enola, sa mère et leur consœur mettent à l'amende tout un troupeau de policiers bovins (parce que girl power, tout ça)...

Le scénario commence un peu à crachoter, et rapidement, c'est tout le film qui commence à sérieusement se déliter, perdant progressivement en intérêt au fil des déductions laborieusement expliquées et de la romance adolescente d'Enola avec son Lord toujours aussi transparent. Ce qui n'aide pas, honnêtement, c'est que le film lie les deux enquêtes (de Sherlock et d'Enola) à Moriarty, le célèbre génie du crime antagoniste de Sherlock chez Doyle. Pas forcément une surprise pour le spectateur avisé qui aura compris, dès que Sherlock explique être bredouille face à un criminel génial qu'il ne parvient pas à identifier, que l'on va (encore) avoir droit à cet antagoniste...

Là où ça se complique, c'est quand, au terme d'une dernière ligne droite pleine d'action mais un peu brouillonne, l'identité de Moriarty est révélée. Un Moriarty qui ne surprend pas, à nouveau, puisque son interprète avait (peu) subtilement disparu du film depuis une demi-heure, et qu'il n'y avait personne d'autre dans le film pouvant jouer Moriarty, surtout dans un métrage où les femmes Holmes sont plus hautes en couleur que Sherlock.

Car oui, Moriarty est ici une femme. Et Netflix oblige, c'est une femme noire, en colère, opprimée par une société corrompue, patriarcale et misogyne, et qui s'est rebellée en se tournant vers le crime et en détournant de l'argent mal acquis. Une relecture bancale du personnage, dont le scénario ne sait pas vraiment s'il faut le diaboliser parce que c'est une criminelle, ou le placer comme victime des injustices sociales de son époque, parce que c'est une double minorité.

En soi, cette réinvention de Moriarty aurait pu fonctionner, si elle avait été mieux écrite, et ne semblait pas le produit d'un algorithme Netflix tentant de cocher toutes les cases de la diversité à l'Américaine (idem pour John Watson, qui apparaît dans une scène pré-crédits, et qui lui aussi est noir). Mais là, comme point d'orgue d'un film allant en s'affaiblissant, c'est un peu comme la cerise sur le gâteau d'un récit bordélique, qui tente de présenter une Enola s'imposant comme héroïne à part entière, mais ne parvient pas à s'empêcher d'utiliser encore et encore son Sherlock, parce que Henry Cavill.

À mi-film, je trouvais que ce deuxième volet était plus réussi que le premier ; à la fin du métrage, c'était tout l'inverse...

3.25/6 

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Un film, un jour (ou presque) #1793 : SEMAINE IRLANDE - Le Dragon de mon père (2022)

Publié le 17 Mars 2023 par Lurdo dans Animation, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Jeunesse, Netflix, Fantastique, USA, Irlande, Review, St Patrick

Pendant une semaine, comme chaque année, les Téléphages Anonymes fêtent l'Irlande à l'occasion de la Saint Patrick, le 17 mars !

Le Dragon de mon père (My Father's Dragon - 2022) :

Après des années idylliques passées dans l'épicerie familiale de leur village, Elmer (Jacob Tremblay) supporte assez mal la nouvelle situation de sa mère (Golshifteh Farahani), qui peine à vivre de son maigre salaire en ville. Il fuit bientôt leur minuscule appartement citadin et, suivant un chat étrange, il s'embarque dans une aventure improbable qui l'emmène à l'autre bout du monde, sur une île maintenue à flots par un jeune dragon, Boris (Gaten Mararazzo), capturé par un peuple de primates dirigés par Saiwa (Ian McShane)...

Nouveau film d'animation, pour Netflix, du studio d'animation à l'origine de Brendan et le secret de Kells, du Chant de la mer, et du Peuple-loup, ce Dragon de mon père se débarrasse de ses atours celtiques et irlandais pour adapter un livre pour enfants de 1948 globalement inconnu chez nous, et en faire un récit d'aventure métaphorique plutôt réussi visuellement, mais avec nettement moins de charme que les œuvres précédentes du studio.

C'est tout sauf mauvais, attention : la technique est toujours au rendez-vous, la musique aussi, c'est inventif et spectaculaire, et le doublage, s'il est polarisant (Netflix oblige, on a droit à une distribution vocale nettement plus diverse et internationale, de Whoopi Goldberg à Gaten Matarazzo en passant par Judy Greer, Charlyne Yi, Golshifteh Farahani, Rita Moreno, etc, avec des accents qui s'éparpillent), est compétent... mais l'histoire est relativement inégale, tour à tour brouillonne, simpliste, superficielle ou générique. Et l'artifice de la narration justifiant le titre est sous-développé au point de paraître rajouté à la dernière minute.

Résultat, je n'ai pas franchement accroché à ce récit et à ses enjeux limités, tout en reconnaissant la maîtrise technique du tout.

3/6

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Les bilans de Lurdo : Dragon's Dogma (2020)

Publié le 12 Mars 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Animation, Netflix, Romance, Review, Critiques éclair

Série d'animation japonaise en 7 épisodes de 20-25 minutes, Dragon's Dogma adapte les grandes lignes du jeu de Capcom de 2012, pour en faire un programme sérialisé axé autour des 7 péchés capitaux...

Dragon's Dogma (2020) :

Lorsqu'un dragon attaque la ville où vit Ethan et sa femme enceinte, c'est un véritable massacre. Ethan, cependant, s'en sort miraculeusement, car le dragon en question a décidé de lui dérober son cœur, faisant du jeune veuf un Insurgé. Désormais animé d'une soif de vengeance inextinguible, Ethan part alors en quête de l'antre du dragon, accompagné d'un Pion, une jeune femme froide et impassible, entièrement dévouée à l'aider dans son aventure...

Une mini-série Netflix de 2020 dont je suis ressorti assez mitigé, principalement pour son aspect visuel très inégal : autant les scènes d'actions sont ultra-dynamiques et spectaculaires, autant les monstres sont tous en 3d intégrée plus ou moins à l'animation 2d, et les personnages ont quelque chose de raide et d'artificiel qui tire fréquemment le tout vers le bas.

Ajoutez à cela un développement très superficiel de ces mêmes personnages, dont on suit les aventures d'épisode en épisode (un format "l'aventure de la semaine" pas désagréable, d'ailleurs), mais qui ne semblent vraiment n'évoluer que par à coups (soit trop brutalement soit trop subtilement, mais jamais de manière plausible), ainsi qu'une conclusion somme toute prévisible du parcours d'Ethan, et voilà, il y a de quoi être un peu déçu.

Pas trop, non plus, parce que le programme propose un récit de fantasy typique, mais plutôt divertissant à suivre : le côté épisodique est agréable, et les interprétations des 7 péchés capitaux globalement intéressantes, à défaut d'être toujours bien développées ou d'être particulièrement originales et subtiles.

Ici, une histoire de Cyclope et de villageois qui lui font des sacrifices ; là, une horde de gobelins violeurs et Ethan qui se fait chauffer par une blonde esseulée (première dose de nudité gratuite !) ; ailleurs, un village de drogués cachés dans une grotte, traqués par une hydre ; ou encore une liche et son trésor ; une succube totalement expédié après avoir rempli le quota nudité (15 minutes à peine d'épisode, comme si les scénaristes ne savaient pas quoi faire d'autre que "Ethan se fait draguer par une succube, mais les flashbacks  de son épouse décédée l'empêchent de céder à la tentation" ; et puis la toute fin, un long boss fight contre le dragon, plutôt spectaculaire, mais à l'issue, comme je disais, un peu trop prévisible.

Au final, de par la durée limitée du programme, ce Dragon's Dogma passe sans trop de difficultés le cap du visionnage, mais a probablement trop de défauts pour être réussi.

Pas un désastre, en somme, mais rien non plus qui mériterait de se relever la nuit.

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Un film, un jour (ou presque) #1786 : Guillermo Del Toro's Pinocchio (2022)

Publié le 8 Mars 2023 par Lurdo dans Comédie, Drame, Critiques éclair, Cinéma, Animation, Aventure, Jeunesse, Fantastique, Netflix, USA, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Guillermo Del Toro's Pinocchio (2022) :

Né de la magie d'un être surnaturel (Tilda Swinton) et du travail de Geppetto (David Bradley), menuisier encore traumatisé par la mort de son fils Carlo lors de la première Guerre Mondiale, le petit Pinocchio (Gregory Mann), marionnette en bois doué de parole et de mouvement, découvre l'Italie fasciste des années 30, aidé par sa "conscience", un criquet nommé Sebastian (Ewan McGregor)...

Après le Pinocchio raté de Disney, je ne peux pas dire que j'étais très motivé à l'idée de revoir une autre version du même récit, même chapeautée par Guillermo Del Toro (coréalisateur avec Mark Gustafson) à partir des illustrations de Gris Grimly.

Et puis finalement, la magie de l'animation image par image et du savoir-faire de tout ce petit monde a opéré, notamment au travers d'un récit qui évite une bonne partie des poncifs du Pinocchio traditionnel, pour l'intégrer à une fable sur la mortalité, le fascisme, la religion, le pardon et la paternité... entre autres.

D'un point de vue technique, ce Pinocchio est un travail remarquable d'animation manuelle, de designs intéressants (même si les deux Esprits de la nature sont presque trop typés GDT pour leur propre bien), de choix scénaristiques audacieux (remplacer l'Île aux Plaisirs par un camp d'entraînement pour les jeunesses mussoliniennes, c'est osé), de doublage impeccable (McGregor est excellent) et de décisions créatives intéressantes.

GDT et Patrick McHale (le créateur de Over the Garden Wall) changent subtilement les personnages, pour les écarter des archétypes usés qu'ils incarnent habituellement, entre Geppetto le père éploré et alcoolique, furieux contre Pinocchio qui lui rappelle constamment son fils, Sebastian Crisket l'aventurier revenu de tout et pensant tout savoir sur tout, mais qui passe tout le film à être dépassé par les évènements, Spazzatura, le singe assistant/victime de Volpe, qui remplace ici le Chat, Pinocchio, à l'immortalité fascinante et au caractère anarchique se mariant mal à la rigidité fasciste de Mussolini.

Ils changent aussi le déroulé des évènements les plus connus, se rapprochant parfois du récit original, y faisant des allusions plus ou moins directes (les lapins squelettiques qui travaillent pour la Mort), et à d'autres moments collant un peu plus à la version Disney (léger bémol, le grand final avec Monstro la baleine aurait pu être lui aussi réinventé en profondeur), et concluent le tout sur une note assez déprimante, celle de l'évocation de la mortalité de chacun...

Après, tout n'est pas parfait dans cette relecture assez sombre du récit de Collodi : la bande originale d'Alexandre Desplat est, comme souvent, trop subtile, trop en retrait, et ses chansons (pour une raison inexpliquée, le film est aussi une - très timide - comédie semi-musicale) sont franchement ratées pour la plupart, des embryons de mélodies jamais développées ou abouties.

Et l'on pourrait aussi critiquer un peu le rythme fluctuant du récit, qui occasionnellement se perd un peu dans son contexte historique.

Mais dans l'ensemble, cette version en stop motion est à des kilomètres au-dessus de la version récente de Disney, et de la plupart des versions de Pinocchio produites depuis 1940. Ce qui est une bonne chose, surtout quand c'est le produit d'un travail passionné et impliqué d'un cinéaste aussi créatif que GDT.

4.5/6

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Les bilans de Lurdo : Le Cuphead Show ! - saison 3 (2022)

Publié le 4 Mars 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Animation, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Netflix, Review, Télévision, USA

À peine eu le temps de passer en revue la saison 2 de la série que la saison 3 est arrivée sur Netflix au moins de novembre dernier, pour 11 épisodes au format nettement plus variable que précédemment, avec notamment une prépondérance de double-épisodes, et un épisode spécial Noël dépassant les 25 minutes.

 

Le Cuphead Show ! - saison 3 (The Cuphead Show, season 3 - 2022) :

À nouveau, une saison mi-figue mi-raisin, qui part un peu dans plein de directions plus ou moins convaincantes, avec cependant une présence plus importante du Diable et de Chalice, principalement dans la seconde moitié de la saison.

Le début de saison, en effet, est un peu anecdotique, avec un épisode qui résout le cliffhanger de fin de saison 2 de manière assez catapultée (Cuphead va chercher son frère en enfer, y sème la zizanie, et voilà...), et puis rapidement, ça retombe dans une certaine routine d'épisodes individuels de 7-8 minutes : les deux frères refusent d'ouvrir la porte à Baby Bottle, ils tentent de décrocher le rôle de Cup Rogers au théâtre, Cuphead s'improvise impresario de King Dice, etc.

Seule différence : le diable est plus présent, tentant lui aussi d'obtenir le rôle de Cup Rogers, puis infiltrant le foyer de Cuphead sous la forme d'un chat... jusqu'à l'arrivée des épisodes de Noël. Un premier épisode dans lequel Cuphead et Mugman tentent de trouver un arbre de Noël, puis l'épisode spécial Noël de 25 minutes, totalement centré sur le Diable.

Ce dernier tente ainsi de passer sur la liste des enfants sages du Père Noël, et finit par prendre la place de ce dernier pour effectuer la tournée de Noël. Plutôt joli visuellement, amusant, plein de clins d'œil à certains classiques festifs, des chansons - une réussite, en somme.

Et puis arrive la dernière ligne droite de la saison (trois épisodes), avec le retour de Chalice, une Chalice qui a droit à une origin story (assez moyenne) expliquant ses pouvoirs (elle a fait un pacte avec le diable), et qui est placée, en fin de saison, en face d'une décision de taille : sacrifier les âmes de Cuphead et Mugman, ou risquer d'être envoyée immédiatement en Enfer.

Malheureusement, si un peu plus de continuité est toujours une bonne chose, il faut bien avouer que les enjeux sont limités, et la manière dont Chalice se sort de cette situation (elle défie le Diable à un concours de danse, et finit par être sauvée par Cuphead au cours d'un jeu de pierre-feuille-ciseaux) semble un peu facile et catapultée, avec une Chalice qui se découvre soudainement une conscience (un développement de ce personnage jamais totalement mérité, la faute à une caractérisation globale assez sommaire).

À la fin de cette saison 3, donc, The Cuphead Show se trouve dans une situation bancale : la série est fascinée par son diable incapable et balbutiant, et lui consacre toujours plus de temps, mais il en résulte un manque total de menace et d'enjeux pour le reste des personnages.

On se retrouve donc avec un paquet d'épisodes unitaires sans grand intérêt à part un peu de slapstick brouillon, et avec quelques épisodes sérialisés sans réels enjeux. Alors certes, comme dans la saison précédente, dès que la série se donne le temps de respirer et de développer son monde dans des épisodes plus longs (ici, l'épisode de Noël), ça devient tout de suite plus intéressant, mais ce n'est clairement pas à l'ordre du jour de manière plus régulière... et c'est bien dommage.

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Un film, un jour (ou presque) #1783 : Maurice le chat fabuleux (2022)

Publié le 3 Mars 2023 par Lurdo dans Animation, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Cinéma, Fantastique, Review, Jeunesse, UK, USA, Allemagne

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Maurice le chat fabuleux (The Amazing Maurice - 2022) :

Chat sarcastique doué de parole suite à un incident magique, Maurice (Hugh Laurie) accompagne Keith (Himesh Patel), un humain joueur de flûte, et une troupe de rats eux aussi doués de parole et d'intelligence (Gemma Arterton, David Tennant, Joe Sugg, Julie Atherton...), de ville en ville, où ils se produisent dans un numéro bien rodé leur permettant de faire croire aux habitants qu'ils sont envahis de rats et que Keith peut les sauver moyennant finances. Jusqu'à ce qu'ils arrivent à Bad Igoince, où vit Malicia (Emilia Clarke), une ville affamée victime d'une réelle invasion de rats contrôlés par une entité maléfique (David Thewlis)...

Jolie distribution vocale pour cette adaptation du roman Le Fabuleux Maurice et ses rongeurs savants de Terry Pratchett, une parodie du Joueur de flute de Hamelin prenant place dans l'univers du Disque-Monde, et ici adapté par le scénariste de Shrek, d'Aladdin et des Pirates des Caraïbes.

Une coproduction anglo-germano-américaine plutôt fidèle à l'œuvre originale, que ce soit dans l'esprit ou dans la lettre, et qui s'avère assez agréable à regarder, bien qu'occasionnellement un peu décousu et au rythme inégal. Heureusement, les doubleurs excellents et l'humour inhérent à l'œuvre de Pratchett assurent que l'on ne s'ennuie jamais.

Après, le film n'est pas dénué de défauts : le style graphique, notamment, est assez dérivatif (l'un des chasseurs de rats de la ville ressemble comme deux gouttes d'eau au Maire du Noël de Mr. Jack), et le personnage de Malicia est honnêtement assez horripilant avec ses dialogues méta qui brisent constamment le quatrième mur (je sais que c'est inhérent au personnage, mais ça passe assez mal à l'écran, même si Emilia Clarke est excellente).

Rien de rédhibitoire, cela dit, et en tant qu'adaptation de Pratchett, ce Maurice est tout à fait honorable.

3.75/6

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Les bilans de Lurdo : Andor, saison 1 - suite et fin (2022)

Publié le 26 Février 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Science Fiction, Science-Fiction, Star Wars, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, USA, Disney, Review, Drame

Malgré l'enthousiasme débridé du Web et des critiques, malgré les louanges innombrables reçues par Andor au fil de sa diffusion pour son rythme lent (supposément) délibéré, son travail de worldbuilding (supposément) exceptionnel, ses personnages (supposément) détaillés et profonds, je suis resté plus ou moins indifférent à la première moitié de la saison 1 d'Andor. Place désormais aux six épisodes supplémentaires, en espérant un peu plus d'énergie, ou que sais-je encore ?

Andor, saison 1 - suite et fin (1x07-12 - 2022) :

Et si cette seconde moitié de saison pouvait être résumée en quelques mots, pour moi, ce serait bien "tout ça pour ça".

Attention, ce n'est pas mauvais en soi, mais honnêtement, l'essentiel des douze épisodes de cette première saison aurait pu être résumé en six ou huit épisodes d'une heure, et le résultat aurait probablement été le même - voire même, le programme aurait été nettement plus efficace.

Ce à quoi l'on me répondra certainement que ce rythme est voulu, que ce n'est pas une série pour les ados attardés, mais bien un drame profond et tragique aux thématiques adultes et matures, et que par conséquent, la lenteur et la fascination de Tony Gilroy pour la minutie et les détails du quotidien, ainsi que son penchant pour les monologues/discours ronflants sont un indicateur de l'intelligence du récit et de l'écriture.

Certes. Il faudra cependant m'expliquer pourquoi cette écriture si exceptionnelle semble totalement incapable de rendre intéressant ou de caractériser un tant soit peu la moitié de ses personnages - c'est quand même un comble qu'Andy Serkis, en deux épisodes et demi, soit plus intéressant et intrigant que Mon Mothma, ses problèmes familiaux, ses magouilles politiques, financières et résistantes. Pourquoi aussi Andor lui-même reste toujours falot et semi-transparent malgré douze épisodes et un film lui étant consacrés. Ou encore pourquoi, dans son désir d'aborder de grandes thématiques sociétales et historiques et de présenter l'univers Star Wars sous un angle de nuances de gris (ouhlàlà, la Rebellion n'est pas composée que de gentils, tout n'est pas tout blanc ou tout noir, comme c'est audacieux) pas si original ou inédit que ça, Andor finit par ressembler à un drama historique de la BBC sur la résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale, vaguement maquillé pour coller à l'univers Star Wars (et encore... un univers Star Wars étrangement dépourvu d'extraterrestres...).

Une saison 1 assez frustrante, donc, en ce qui me concerne, trop intéressée par des personnages secondaires insipides, clichés et inaboutis (Syril et sa mère clichée, Bix), par des digressions répétitives et superflues (Mon Mothma, les caméos de Saw Guerrera), et par des mini-arcs à l'intérêt très inégal : le passage en prison était sympathique, le reste, nettement moins.

Certes, il y a un peu d'action çà et là, et elle est efficace, mais très/trop rare. Et là où la majorité des critiques semble avoir perçu une tension incroyable et une caractérisation approfondie, je n'ai perçu qu'une monotonie redondante, et des personnages pour la plupart génériques (Luthen se démarque, la mère de Andor aussi, mais ça tient plus aux interprètes qu'à autre chose).

Je ne sais pas si c'est mon esprit de contradiction qui me fait réagir comme ça, ou si c'est plutôt parce que j'ai découvert la série en étant nettement détaché de la hype générale (et de l'atmosphère manichéenne du Web, où tout est soit "la meilleure série du monde et de tous les temps", soit "la pire merde jamais produite"), mais le fait est que je suis largement resté sur ma faim devant Andor.

Pas parce que je voulais des Jedi, des chasseurs de prime ou des batailles spatiales débridées, non. Mais simplement parce que "comment l'un des personnages les plus transparents et insipides de la franchise Star Wars s'est radicalisé un peu malgré lui pour devenir un rebelle", ça n'est tout simplement pas suffisamment intéressant à mes yeux pour tenir 12 épisodes, surtout avec la forme choisie par Gilroy.

Mais j'ai bien conscience que je suis dans la minorité, et je ne cherche donc à convaincre personne.

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Les bilans de Lurdo : Le Cuphead Show ! - saison 2 (2022)

Publié le 25 Février 2023 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Netflix, Review, Télévision, USA

Après une première saison de 12 épisodes diffusée plus tôt cette année, et visuellement convaincante à défaut d'être particulièrement mémorable scénaristiquement (c'est là tout le problème de proposer une suite de petits épisodes anecdotiques et superficiels destinés à un public jeune, alors que le produit de base est un jeu vidéo dur et éprouvant destiné aux joueurs éprouvés et nostalgiques de l'animation des années 30), la série Cuphead revient déjà sur Netflix pour une saison 2 de 13 épisodes, diffusée en août dernier...

Le Cuphead Show ! - saison 2 (The Cuphead Show, season 2 - 2022) :

Et honnêtement, j'ai fréquemment eu l'impression que la série se cherchait toujours, entre épisodes indépendants de 8 minutes (génériques exclus) bourrés de slapstick frénétique et criard, trop souvent anecdotiques et oubliables au possible, et quelques tentatives narratives plus ambitieuses - l'épisode 03, notamment, d'une durée proche de 20 minutes, envoie Mugman et Cuphead sur l'océan, à bord d'un bateau pirate, pour aider un capitaine à retrouver l'amour de sa vie, Cala Maria la méduse géante (doublée par Natasia Demetriou de What We Do in the Shadows) : il y a des chansons, des hommages à d'autres œuvres, c'est moins hystérique que d'habitude, bref, c'est plutôt sympathique.

Parce qu'à part ça, difficile de retenir grand chose de cette saison, tant bon nombre d'épisodes sont des prétextes pour réutiliser des visuels du jeu (c'est honnêtement un peu tout le concept de la série : reprendre les noms et les visuels du jeu pour en faire quelque chose de totalement différent).

Des épisodes qui, bien souvent, tiennent en une phrase : M&C s'évadent du pénitencier, M&C se disputent et chacun tente de trouver un remplaçant à l'autre, M&C visitent Candyland, M ne supporte plus la musique de la camionnette du vendeur de glaces, M & C apprennent le piano, M&C font une photo de famille, ou encore l'épisode de Werner, le rat teuton qui annexe la maison de Kettle "parce que les frontières ne sont pas fermées la porte n'est pas fermée" (tandis que Kettle répète encore et encore que laisser les frontières ouvertes la porte ouverte, c'est inviter tous les parasites, les mouches clochardes et les rats à entrer et à piller les réserves de nourriture de la maison).

Peu probable que les scénaristes aient voulu faire passer là le moindre message (c'est simplement un portage du boss du jeu, à la base), mais l'épisode pouvant être interprété sous divers angles radicalement opposés (certains plus problématiques que d'autres), difficile de ne pas en sortir sans lever un sourcil dubitatif.

Quant au côté continuité, il est à nouveau très peu présent. Comme je le mentionnais, M&C s'échappent du pénitencier en début de saison, se font embarquer juste ensuite dans une folle escapade par Chalice, qui révèle alors être capable de devenir un fantôme (?)... mais qui disparaît aussitôt pendant tout le reste de la saison, ne faisant son retour que dans l'épisode 09, un épisode de chasse aux fantômes.

Le diable (incompétent), lui, réapparaît dans l'épisode 08, un peu plus long, et convoque ses pires démons pour vaincre M&C, puis dans l'ultime épisode de la saison, pour kidnapper Mugman en échange de sa fourche, dérobée par Cuphead.

Une fin en cliffhanger, pour une saison qui ne change guère : on sent, au travers de certains clins d'œil ou d'éléments de récit, que l'équipe créative connaît et respecte ses classiques, mais le tout se marie étrangement mal au rythme et à l'animation modernes de la série, et au postulat récurrent "Mugman et Cupman sont frères, ils se disputent tout le temps, c'est trop drôle".

Ça plaira probablement aux plus jeunes (qui sont la cible de la série), les adultes resteront plus dubitatifs.

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Un film, un jour (ou presque) #1773 - QUINZAINE SAINT VALENTIN : Shotgun Wedding (2023)

Publié le 17 Février 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Cinéma, Romance, St Valentin, Review, Amazon

Pendant deux semaines, à l'occasion de la Saint Valentin, place aux grands sentiments et à la séduction, avec des critiques quotidiennes de films romantiques... 

Shotgun Wedding (2023) :

Pour leur mariage, Darcy (Jennifer Lopez) et Tom (Josh Duhamel) ont décidé d'organiser la cérémonie aux Philippines, où ils ont invité toute leur famille, ainsi que quelques connaissances, comme Sean (Lenny Kravitz), l'ex de Darcy. Mais en plein milieu de la cérémonie, des pirates attaquent l'île où ils se trouvent, et prennent tous les invités en otage... sauf les futurs époux, qui n'ont d'autre choix que de tenter de sauver leurs proches avant qu'il ne soit trop tard.

Une comédie romantique d'aventure dont s'acquittent très bien Duhamel et Jennifer Lopez (même si le script a l'air d'avoir été écrit pour un couple plus jeune, et qu'ils n'ont qu'une alchimie limitée), et qui, dans sa dernière ligne droite, s'avère assez pêchu et dynamique... mais qui, le reste du temps, est malheureusement soit gratuitement caricatural et cabotin (toute la mise en place), soit particulièrement prévisible et cousu de fil blanc.

Je n'ai pas détesté, les paysages sont jolis, la distribution est sympathique, mais le tout est globalement inégal, tant au niveau du rythme que l'intérêt, c'est visuellement un peu plat, les personnages secondaires sont trop sous-développés, et globalement, c'est vraiment téléphoné dans ses rebondissements et ses effets.

Pas désagréable, sans plus.

3.25/6 

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Avenue 5, saison 2 (2022)

Publié le 27 Janvier 2023 par Lurdo dans Aventure, Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Science Fiction, Science-Fiction, Review, Sitcom, Télévision, HBO, USA

Je ne vais pas mentir : je ne garde quasiment aucun souvenir (si ce n'est ce que j'en ai écrit dans ces pages) de la première saison d'Avenue 5, comédie de science-fiction créée par Armando Iannucci (Veep) diffusée en janvier 2020 (il y a près de 3 ans !) sur HBO Max.

Satire sociale pas très probante, rythme mollasson, idées sous-exploitées, ce n'était clairement pas une première année très convaincante, et l'on pouvait s'attendre à une annulation assez rapide... mais non, voilà que débarque une saison 2 de huit épisodes, diffusée en fin d'année 2022 sur HBO Max, dans l'indifférence la plus totale.

Avenue 5, saison 2 (2022) :

Désormais à huit années de voyage de la Terre, et avec des provisions qui s'épuisent, les passagers de l'Avenue 5 tentent bon gré mal gré de s'organiser, alors même que sur Terre, une pénurie de lithium (et un prestige drama racontant les mésaventures de l'Avenue 5) mettent le feu aux poudres...

Et honnêtement, cette nouvelle saison d'Avenue 5 m'a encore laissé mitigé. Les ficelles narratives sont toujours les mêmes : de l'hystérie collective, des personnages tous incompétents et plus bêtes que leurs pieds, des réactions égoïstes et mesquines, de l'absurdité, etc.

Mais la mayonnaise ne prend véritablement qu'à partir de la seconde moitié de saison, une fois que le programme se trouve une direction narrative à proprement parler (un missile envoyé par la Terre pour éliminer l'Avenue 5 et tous les problèmes qu'il cause).

Auparavant, le show erre sans réelle structure ou direction, ressemblant un peu à un patchwork d'idées vaguement amusantes jetées en vrac à l'écran et sous-développées, qui ne convainquent jamais vraiment. Et puis une fois l'idée du missile mise en place, et avec elle une sorte de compte à rebours artificiel, la série se structure un peu, pour s'engager dans quelque chose qui n'est pas sans rappeler les enjeux de la saison 1 (traduction : on répète un peu la même formule).

Les personnages restent à baffer (surtout Karen), les nouveaux ajouts de la saison ne fonctionnent pas vraiment (la romance du Capitaine est sous-développée, le prestige drama terrien est inintéressant, le personnage de Lucy Punch ne sert à rien et n'est même pas très drôle, le cannibale est oublié en cours de route), il faut oublier toute logique ou toute plausibilité scientifique en ce qui concerne les spécificités et les enjeux du voyage de l'Avenue 5, mais au moins, ça se regarde un peu mieux à partir de l'épisode 4 du programme, voire même de l'épisode 3 avec sa visite sur la station "scientifique".

Il y a du mieux, mais encore une fois, le tout est bien moins drôle que les scénaristes ne semblent le penser, et il arrive un moment où le chaos organisé et hystérique autour de personnages incompétents, ça lasse.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : The Witcher - L'héritage du sang (2022)

Publié le 25 Janvier 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Fantastique, Netflix, Review, USA, Les bilans de Lurdo, Télévision, Drame, Romance

La franchise The Witcher de Netflix est actuellement dans une situation problématique : les deux saisons de la série-mère n'ont pas convaincu, Henry Cavill a annoncé son départ au terme de la saison 3, et les coulisses de la franchise semblent parasitées par des conflits d'égo, révélés par un ancien scénariste (celui du spin-off animé et du meilleur épisode de la saison 2) regrettant le fait qu'une bonne partie de l'équipe créative de la série n'avait aucune connaissance des ouvrages originaux ou des jeux, s'en moquait ouvertement, et était uniquement là pour remplir son CV... ce qui n'est pas forcément surprenant lorsque l'on sait comment fonctionne Netflix.

Et puis il y a ce spin-off, une préquelle en quatre épisodes (initialement six épisodes, avec une actrice principale différente) à la genèse compliquée, confiée à un scénariste d'Iron Fist et de The Witcher, et qui a été très mal reçue par la presse et le public à sa sortie, en décembre dernier. Reste à voir si cette mauvaise réputation se confirme au terme du visionnage de ces (quatre heures de métrage... ???)

The Witcher - L'héritage du sang (The Witcher : Blood Origin - 2022) :

Pour contrer la menace croissance du mage Balor (Lenny Henry), qui tente de maîtriser la magie du chaos pour ouvrir des portails et conquérir d'autres mondes, un groupe d'elfes s'unit bon gré mal gré et tente de sauver son monde : Fjal (Laurence O'Fuarain), un guerrier tombé en disgrâce ; Éile (Sophia Brown), ancienne assassin devenue barde itinérante ; Scian (Michelle Yeoh), sa maîtresse d'armes ; Syndril (Zach Wyatt), le mage ayant découvert les portails magiques vers d'autres mondes ; Zacaré (Lizzie Annis), son âme-sœur à la jambe handicapée ; Callan (Huw Novelli), un mercenaire ; et Meldof (Francesca Mills), une naine éprise de vengeance contre les elfes...

Et effectivement, au visionnage de cette seule et unique saison, on comprend vite 1) que la production a été problématique, et 2) pourquoi le tout a été assez mal reçu.

Dès les premiers instants, avec cette introduction bancale qui voit une métamorphe (Minnie Driver) raconter à un Jasquier un peu bouffi les événements de cette mini-série (une narration qui se poursuit en voix off pendant toute la saison, et ce de manière très maladroite), on devine qu'il s'agit là d'une énorme rustine de post-production, servant à cacher des coupes franches dans ce récit très "les Sept mercenaires".

Et tout au long de la saison, il en va de même : les personnages (à la diversité très Netflix, y compris une sourde-muette utilisant la langue des signes américaine) sont sous-développés, ils se rencontrent de manière totalement artificielle, "par pure coïncidence", leurs relations évoluent par à coup, jamais organiques, le worldbuilding est encore plus catapulté et sommaire que dans la série-mère, bref, l'écriture est sérieusement insuffisante, bourrée de clichés, et pas aidée par le remontage sommaire en post-production.

En prime, le tout réécrit un peu les origines des Witchers (à l'origine, un moyen désespéré pour les humains d'avoir une chance de se battre contre des créatures magiques dans un nouveau monde inconnu et hostile, ici, un bref rituel elfe conçu pour permettre aux sept mercenaires de tuer un unique monstre amené par un sorcier ambitieux), invente un toutéliage bancal avec Ciri, force une histoire d'amour très plate, et enrobe le tout de chansons folk assez médiocres (ainsi que d'une bande originale de Bear McCreary qui lorgne très fortement sur son Black Sails).

Et puis il y a de toute façon un problème de base, récurrent à cette incarnation du Witcher : la société elfe n'a aucune personnalité. Les elfes sont tout simplement (visuellement et dans leur écriture) des humains avec des oreilles pointues, insipides et génériques, et leur société ressemble à du sous-Game of Thrones, une impression encore renforcée par les jeux de pouvoir sur lesquels les scénaristes se concentrent ici, avec cette jeune Impératrice trop ambitieuse. C'est générique et quelconque, et ça, c'est un souci qui remonte aux deux premières saisons de la série-mère.

Au final, cette mini-série tombe effectivement à plat : effets spéciaux plus fauchés, écriture bancale, personnages peu mémorables (exception faite de la naine, très sympathique et attachante, et dont l'interprète méritait mieux), et rustines permanentes pour dissimuler la production chaotique (post-synchro évidente sur des plans larges, coupes maladroites, montage bancal), on se retrouve avec une mini-série à oublier rapidement, et qui n'apporte clairement rien de positif à l'univers du Witcher de Netflix.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Andor, saison 1 - première partie (2022)

Publié le 21 Janvier 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Science Fiction, Science-Fiction, Fantastique, Star Wars, Critiques éclair, USA, Disney, Review, Drame, Les bilans de Lurdo

Au premier abord, difficile de voire l'intérêt d'Andor, série en 12 épisodes de 40-60 minutes consacrée à Cassian Andor (le Han Solo du pauvre de Rogue One), diffusée sur Disney + depuis septembre dernier : après tout, si Rogue One avait reçu un accueil public et critique honorable (principalement sur la force de ses visuels, et sur une certaine scène mémorable à la toute fin), sa genèse compliquée et les innombrables remontages étaient évidents au visionnage du métrage, avec ses personnages sous-développés et transparents, et son script inutilement brouillon.

Mais non, la magie du révisionnisme Web est passée par là, et à en croire Internet, Rogue One serait un classique mécompris, et le meilleur Star Wars depuis l'Empire Contre-attaque (j'ai déjà dit tout le mal que je pensais de cette formule facile et dépourvue de sens). Et bien naturellement, Andor est, au terme de sa première saison, désormais considérée comme la meilleure série Star Wars de tous les temps, voire même la meilleure œuvre Star Wars de tous les temps, car sombre, adulte et profonde.

*soupir*

Andor, saison 1 - première partie (1x01-06 - 2022) :

Le parcours de Cassian Andor (Diego Luna), un voleur qui, progressivement, en vient à rejoindre la résistance contre l'Empire galactique, et à se trouver par là-même une conscience...

Si je soupire à ce point, c'est parce que je ne peux m'empêcher de penser que tous ceux qui se sont à ce point convertis à l'autel d'Andor pour son traitement plus réaliste, sombre et désabusé, qui ferait de la série la meilleure œuvre SW de tous les temps, oublient souvent aussi que la franchise Star Wars est, à la base, un space opera délibérément fantastique, simple et pulp, accessible à tous les publics. Ce qui n'est clairement pas le cas d'Andor.

Oui, il y a de la place pour toutes les interprétations de l'univers SW, y compris les plus délibérément sombres et cyniques, mais se plaindre (comme on le voit souvent) que la franchise repose trop sur les Jedis ou les Skywalker, qu'elle est trop enfantine, et acclamer plus que de mesure les œuvres qui en cassent les codes (voir aussi The Last Jedi), reviendrait à se plaindre que la franchise Star Trek se concentre trop sur la Fédération et sur Starfleet : c'est passer totalement à côté du sujet de base.

Et si je soupire, aussi, c'est qu'au terme des six premiers épisodes d'Andor, je m'ennuie toujours ferme. De manière assez prévisible, Andor se prend très au sérieux sous la plume de Tony Gilroy, déjà responsable des réécritures de Rogue One, et nous présente une dystopie administrative où, loin de la Force, des Jedis et des Siths, l'Empire écrase le citoyen lambda sous son autorité, et le pousse à magouiller pour tenter de survivre.

Ce qui en passionnera certains, je n'en doute pas. Mais pour le moment, entre le manque cruel de présence de Cassian Andor (pas aidé par des flashbacks inutiles en mode tribu sauvage dans la jungle, à deux doigts du cliché honteux - clichés que l'on retrouve dans les costumes peu inspirés de la tribu des Dhanis), le rythme nonchalant, l'identité musicale inexistante, et les personnages secondaires assez quelconques (je vois tout le monde s'ébaubir devant "un développement lent et puissant de personnages attachants", permettez-moi de rire un peu, pour l'instant, tant tout est très balisé - y compris dans ses quotas), le programme me laisse totalement de marbre.

Tout au plus, je reconnais que ça commence un peu à décoller, avec un épisode 6 qui reste en demi-teinte : après de longs épisodes de mise en place, la série déclenche enfin son casse improbable (encore un, décidément) pour aller dérober la paie remisée dans une base impériale. 

Il était temps, honnêtement : les trois premiers épisodes visaient à détailler, sans réelles conséquences pour le moment, le monde et l'entourage de Cassian (souvent dans ses moindres détails, une tendance que l'on retrouve dans toute la série, qui aime s'attarder sur le quotidien générique et pas très captivant de ses personnages secondaires : la vie de famille difficile de Mon Mothma, la mère juive de Syril Karn, les tracasseries administratives de l'Empire...) ; les trois suivants, eux, menaient à ce casse. Un casse manquant étrangement de rythme et d'énergie (un problème récurrent des rares scènes d'action de la série, et dont je ne sais s'il provient de l'écriture, de la mise en scène académique ou de la réalisation un peu raide), mais s'énervant un peu sur la fin, ce qui est toujours une bonne chose.

Après... encore une fois, pour l'instant, à mi-saison, si la réalisation sobre, les décors évitant au maximum le numérique et le fond vert, et la distribution toujours juste d'Andor sont louables, la série ne suscite qu'une bonne grosse indifférence chez moi et chez les personnes avec qui j'ai regardé le programme.

Loin de l'enthousiasme débridé du Web (cela dit, maintenant, on est habitué aux réactions de l'Internet, où tout est soit une sombre bouse, soit un chef d'œuvre intemporel, et où toute nuance est interdite), je ne peux qu'espérer que les six derniers épisodes de la série dépotent sérieusement, pour justifier la réputation démesurée du show.

(à suivre...)

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Doctor Who - Le Pouvoir du Docteur (2022)

Publié le 19 Janvier 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Jeunesse, Review, Science Fiction, Science-Fiction, Télévision, UK, Comédie, BBC

Après une saison 13 sérialisée médiocre au possible, et des épisodes spéciaux inégaux en 2022, place à l'ultime épisode spécial de l'ère Chibnall/Whitaker, un Power of the Doctor diffusé en octobre dernier, un peu avant Halloween, et qui n'a pas forcément su convaincre les critiques de par son côté un peu bordélique... 

Doctor Who - The Power of the Doctor (2022) :

Après s'être séparé de Dan, déposé sur Terre, le Docteur et Yaz découvrent une sinistre machination ourdie par les Daleks, les Cybermen et le Maître avec pour objectif l'annihilation de l'humanité...

Difficile de mieux résumer cet épisode spécial effectivement bordélique, qui part dans toutes les directions, multiplie les éléments disparates, les clins d'œil, le fanservice, etc, de manière totalement décousue et désordonnée... du Chris Chibnall typique dès qu'il tente de faire dans l'épique et dans le spectaculaire, en somme.

Et le résultat, c'est un métrage de 90 minutes qui ne séduit ni n'intéresse jamais vraiment, et qui échoue totalement à impliquer émotionnellement dans ce qui est pourtant le baroud d'honneur de son actrice principale. Non seulement parce qu'il déroule des clichés et des rebondissements patauds (le Maître qui se laisse capturer et emprisonner... pour d'obscures raisons ; tout ce qui a trait à Raspoutine), mais aussi parce que Whitaker passe son temps à passer d'une sous-intrigue à une autre, d'un lieu à un autre, finissant par être expulsée de son corps lorsque le Maître le lui dérobe (allergiques au cabotinage de Sacha Dewan s'abstenir !).

De quoi permettre à Chibnall de placer des apparitions anecdotiques de quelques Docteurs précédents et d'autres compagnons, comme autant de clins d'œil et de fanservice qui ne parleront vraiment qu'aux membres les plus âgés de la fanbase... avant de tout boucler de manière précipitée dans les dix dernières minutes de l'épisode spécial, dans un chaos précipité qui lasse plus qu'il ne captive.

Les questions laissées en suspens des multiples saisons précédentes, et tout le reste ? Mieux vaut oublier, Chibnall est passé à autre chose. Toujours frustrante, son écriture brouillonne multiplie les éléments sans lien pour tenter d'en créer un, et au final, on a presque plus l'impression d'un showrunner qui a condensé ici toutes les idées en vrac qu'il avait pour une ou deux nouvelles saisons, et qui a tenté d'en faire 90 minutes semi-cohérentes.

Et pourtant, il y a bien quelques moments qui fonctionnent, de ci de là, et notamment la toute fin, et les adieux du Doc à Yaz : preuve s'il en est que Whitaker et ses compagnons méritaient mieux que ce que Chris Chibnall a su leur proposer.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Code Quantum, saison 1 - première partie (2022)

Publié le 15 Janvier 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Science-Fiction, Science Fiction, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Télévision, Review, NBC, Histoire, Fantastique, Romance

À la fois reboot (inutile) et suite de la série originale de 1989-1993 de Donald Bellisario, ce Quantum Leap version 2022 est donc une réquelle dont la diffusion de ses premiers huit épisodes a débuté en septembre dernier, sur NBC.

Au programme, une revisite de l'univers de la série originale, et des protagonistes plus divers, sous la supervision de Martin Gero, showrunner et producteur de The LA Complex, Stargate Atlantis, Bored to Death ou encore Dark Matter...

Code Quantum, saison 1 - première partie (2022) :

Trente ans après la disparition du Dr Sam Beckett dans le cadre du projet Code Quantum, le Dr Ben Song (Raymond Lee), à la tête de la nouvelle version de ce projet, choisit de faire un saut temporel imprévu sans expliquer ses motivations à ses collègues - Magic (Ernie Hudson), directeur du projet, Ian (Mason Alexander Park), le technicien en chef, Jenn (Nanrisa Lee), la responsable de la sécurité, et Addison (Caitlin Bassett), fiancée de Ben et observatrice qui l'accompagne dans tous ses sauts. Désormais perdu dans les couloirs du temps, amnésique, et sautant de corps en corps avec pour seul aide la présence holographique d'Addison, Ben tente de retrouver le chemin de son époque, tout en aidant les personnes dans lesquelles il s'incarne à chaque saut...

Une réquelle assez honorable, je dois dire, même si le tout souffle un peu le chaud et le froid. Déjà, parce que le programme s'est (bizarrement) débarrassé de tout ce qui faisait le charme de la série originale : la musique/le thème principal, l'énergie, l'aspect excentrique de la technologie, les bruitages lors du saut, les règles des sauts originaux (finis, les sauts limités à la vie du protagoniste)... et le charisme de tout ce petit monde (même si ça s'améliore avec le temps, Raymond Lee et Caitlin Bassett mettent du temps à s'imposer).

On sent aussi que la série a fait des concessions aux normes modernes de la télévision, tant à l'écran (la distribution a vu son curseur diversité poussé au maximum) que derrière (l'écriture privilégie une sérialisation plus prononcée, développant toute l'équipe du Projet et ses efforts pour résoudre le problème qui leur est posé), ce qui est une arme à double tranchant : d'un côté, cela permet d'étoffer un peu certaines zones d'ombre et le contexte du Projet Quantum Leap, tout en soulignant les liens avec la série d'origine, mais de l'autre, on s'aperçoit vite que ce développement éclipse un peu trop souvent les aventures de Ben Song, qui manquent fréquemment de substance et d'intérêt.

Car il faut bien l'avouer, la série ne brille pas par son écriture : fréquemment, l'exposition est maladroite, les dialogues simplistes, la caractérisation peu mémorable (la hackeuse repentie et ses daddy issues, *soupirs*) ; les sauts ont une forte tendance à s'appuyer sur la béquille de la nostalgie pour les années 70-80, sans que la direction artistique ne suive vraiment ; les aventures de Ben semblent régulièrement sous-développées...

Rien de rédhibitoire, et il serait faux de dire que la série originale brillait par la profondeur de tous ses scripts. Néanmoins, on ne retient pas grand chose des histoires de cette première demi-saison, si ce n'est l'épisode d'Halloween (un exorcisme qui vire au whodunit) plutôt amusant, qui rappelle l'épisode équivalent de la série originale...

Ajoutez à cela des effets visuels fréquemment très limités (voire même ratés), et voilà, un Quantum Leap 2022 qui ne fait pas de vagues, qui n'est pas exceptionnel, mais qui, étrangement, fonctionne à peu près, ou du moins, semble destiné à fonctionner une fois sa période de rodage terminée.

La série a du potentiel, la distribution n'est pas désagréable, et Gero semble avoir une vision globale pour certaines des grandes lignes du programme (même si j'ai mes doutes sur l'intérêt ou la pertinence de certains de ses choix), donc on verra bien comment tout cela aura évolué au terme de la diffusion de la deuxième moitié de saison (10 épisodes), qui a repris en janvier.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Dragon Age - Absolution, saison 1 (2022)

Publié le 14 Janvier 2023 par Lurdo dans Aventure, Action, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Fantastique, Télévision, Netflix, USA, Romance, Animation

Une unique saison de six épisodes de 20 minutes, conçus en coproduction avec BioWare : voilà le contenu de cette première fournée de Dragon Age : Absolution, production Netflix prenant place dans l'univers des jeux vidéo Dragon Age, et tentant de faire le pont entre le précédent jeu DA, et le prochain.

Dragon Age - Absolution, saison 1 (2022) :

Un groupe d'aventuriers - Miriam (Kimberly Brooks), une voleuse elfe au passé d'esclave ; Hira (Sumalee Montano), son ex-compagne mage de l'Inquisition ; Roland (Phil LaMarr), un mercenaire humain ; Qwydion (Ashly Burch), une mage Qunari ; Lacklon (Keston John), un nain grincheux ; et Fairbanks (Matthew Mercer) - tente de dérober le Circulum Infinitus, un objet mystique, des mains de Rezaren (Josh Keaton), l'un des sorciers qui étudient l'artefact...

Au programme, beaucoup d'action, mais aussi un développement des personnages et de leurs relations assez honorable pour 6 petits épisodes à ce point compressés : pour être totalement franc, étant absolument novice de l'univers Dragon Age, j'ai eu un peu de mal avec les premiers moments de la série, qui n'est pas franchement très facile d'accès pour les spectateurs non-familiers du lore de la franchse.

Qui plus est, j'ai rapidement levé les yeux au ciel en découvrant le protagoniste central de toute l'histoire, une elfette LGBTQ rebelle et caractérielle au sombre passé d'esclave, qui lui donne un caractère tourmenté, mais ne l'empêche pas d'être une tornade indestructible sur le champ de bataille.

Pas franchement le summum de l'originalité, mais quelque part, c'est un peu comme avec les personnages de Vox Machina : on est dans les clichés du medfan peu inspiré, dans de la création de rôliste peu originale, et il faut faire avec.

Tout comme il faut faire avec une diversité assez maladroite et avec un style graphique typiques de Netflix...

Heureusement, après quelques épisodes de mise en place, Dragon Age Absolution décolle plutôt bien, et s'avère finalement agréable à suivre, quand bien même le tout ne serait qu'une succession de scènes d'action. C'est visuellement réussi, dynamique, et assez pêchu, ce qui permet de bien faire passer la pilule quand arrive cette fin ouverte en forme de "à suivre dans le prochain jeu Dragon Age !".

Pas forcément une mini-série exceptionnelle, mais elle remplit son office. 

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Un film, un jour (ou presque) #1754 : Secret Headquarters (2022)

Publié le 13 Janvier 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Science Fiction, Science-Fiction, Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Jeunesse, Paramount, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Secret Headquarters (2022) :

Depuis qu'il a reçu une technologie incroyable des mains d'une entité extraterrestre écrasée sur Terre, Jack Kincaid (Owen Wilson) est The Guard, un superhéros volant à l'armure indestructible. Mais ses missions l'amènent à délaisser son fils Charlie (Walker Scobell), qui ignore tout des pouvoirs de son père... et lorsque Charlie et ses amis Berger, Lizzie et Maya (Keith L. Williams, Abby James Witherspoon, Momona Tamada) découvrent le quartier général secret de Jack, alors que celui-ci est en mission, ils n'en croient pas leurs yeux. Ils vont alors devoir se battre contre les mercenaires d'Argon (Michael Peña), un fabricant d'armes aux ambitions destructrices...

Jerry Bruckheimer + Lorne Balfe (le sbire habituel de Hans Zimmer) + le duo de réalisateurs de plusieurs Paranormal Activity et de Project Power + Owen Wilson + un pastiche des films de superhéros au croisement d'Iron Man, de Spy Kids et de Green Lantern + un jeune protagoniste ayant fait ses preuves dans Adam à travers le temps avec Ryan Reynolds... on aurait pu s'attendre à quelque chose d'un minimum abouti et divertissant.

Mais non, malheureusement, entre un script peu inspiré clairement écrit par des "vieux" (les dialogues des enfants, les choix musicaux, les expressions employées), des effets numériques limités, un montage assez décousu qui donne un rythme bancal au film (ici, on a l'impression que toutes les transitions organiques ont été raccourcies au montage, ailleurs, les raccords sont ratés, ou encore le film a des coups de mou), et une interprétation assez criarde (la nièce de Reese Witherspoon, notamment), le tout tourne très rapidement à vide, jamais particulièrement intéressant, maîtrisé ou original, et avec un vilain placement produit Volkswagen particulièrement maladroit.

Assez raté, tout ça, honnêtement.

2.25/6

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Un film, un jour (ou presque) #1753 : Avalonia, l'étrange voyage (2022)

Publié le 12 Janvier 2023 par Lurdo dans Aventure, Action, Animation, Disney, Cinéma, Critiques éclair, Comédie, Jeunesse, Fantastique, Science Fiction, Science-Fiction, USA, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Avalonia, l'étrange voyage (Strange World - 2022) :

Pays lointain entouré de montagnes infranchissables, Avalonia a longtemps été le lieu des aventures de la famille Clade, menée par Jaeger (Dennis Quaid), un aventurier obsédé par l'idée de franchir les montagnes et disparu en expédition. Son fils Searcher (Jake Gyllenhaal), d'un tempérament plus posé, a depuis découvert le Pando, une plante luminescente qui, rapidement, est devenue une source d'énergie inépuisable pour tout le pays. Jusqu'à ce qu'une maladie étrange frappe le Pando : Searcher, son fils Ethan (Jaboukie Young-White), sa femme Meridian (Gabrielle Union) et un groupe d'explorateurs partent alors à l'aventure dans les entrailles d'Avalonia, pour tenter de découvrir l'origine de ce mal... 

Dernier film d'animation des Studios Disney, écrit par la scénariste de Raya et dirigé par le réalisateur de Big Hero 6, Avalonia a fait un bide monumental, à la fois pour des raisons politiques (Disney a mis fortement l'accent sur la diversité de ses personnages, et Ethan, l'un des co-protagonistes, est ouvertement gay... ce qui est assez mal passé dans certains pays), mais aussi parce que le film a eu droit à un marketing ultra-limité et à une sortie en catimini, notamment en France, pour d'obscures raisons commerciales relatives à Disney +.

C'est dommage, car Strange World déborde d'inventivité visuelle et graphique, rendant un hommage sympathique aux récits d'aventures pulp à l'ancienne et à la science-fiction des 60s : c'est dynamique, amusant, le bestiaire est ludique, et le tout se regarde facilement... même si, pour être totalement franc, ça s'arrête là.

Les problèmes générationnels et autres daddy issues des personnages principaux sont assez convenus, l'écriture est un peu mollassonne (le film devrait avoir beaucoup plus d'énergie et de momentum, en lieu et place de ces occasionnels creux et autres tunnels de dialogue), les thématiques et métaphores (notamment écologiques) sont assez classiques, et le rebondissement de la dernière ligne droite du film aura été deviné bien à l'avance par les spectateurs attentifs, ou qui ont déjà vu Le Voyage Fantastique ou l'Aventure Intérieure.

Et la bande originale de Henry Jackman, particulièrement symphonique et orchestrale, tente d'évoquer, elle aussi, par des envolées épiques et spectaculaires, le travail des compositeurs des années 80, mais ne parvient pas réellement à marquer les esprits (du moins, dans le film, il en va peut-être autrement lors d'une écoute indépendante).

Bref : en tant que film d'aventures, Avalonia est tout à fait honorable, un long-métrage distrayant et bigarré aux visuels et aux idées graphiques qui font presque oublier son script balisé et son exécution assez générique (problèmes déjà présents dans Raya).

Presque.

3.75/6

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Un film, un jour (ou presque) #1752 : Il était une fois 2 (2022)

Publié le 11 Janvier 2023 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Fantastique, Romance, Animation, Aventure, Critiques éclair, Jeunesse, USA, Disney, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Il était une fois 2 (Disenchanted - 2022) :

Mariés depuis des années et parents d'un jeune bébé, Giselle (Amy Adams) et Robert (Patrick Dempsey) décident de quitter New York pour aller s'installer en banlieue, à Monroeville, où règne Mavina Monroe (Maya Rudolph), membre de la famille fondatrice de la ville. Mais rapidement, les tensions entre Giselle et sa belle-fille rebelle, Morgan (Gabriella Baldacchino) amènent la princesse à faire un souhait dangereux : celui de transformer sa vie en conte de fées. Mais le vœu tourne mal, et c'est toute la bourgade qui est transformée en Monrolasia, alors même que Giselle se transforme progressivement en belle-mère acariâtre, maléfique et désireuse de détrôner la reine Mavina...

Forcément, quand on prend le premier Enchanted (pour lequel j'ai énormément de sympathie), mélange de comédie romantique new-yorkaise moderne, de comédie musicale, de récit façon fish out of water, de pastiche de conte de fées et d'hommage au cinéma Disney, le tout chapeauté par Kevin Lima, un ancien animateur Disney ayant porté le projet à bout de bras et retravaillé le script d'origine pendant plusieurs années, et conçu lui-même la partie animation 2d du film... et que l'on attend 15 ans pour mettre en chantier une suite, sans Kevin Lima, en confiant l'animation 2D à un obscur studio canadien, et en évacuant les 2/3 de la formule du premier film (adieu New York, adieu la romance, adieu le fish out of water, remplacés par du mélodrame familial écrit par une ancienne scénariste de la série Il était une fois), ça coince.

Pourtant, sur le fond, il y a des idées intéressantes : le fait de faire de Giselle une belle-mère de conte de fées, sa rivalité avec une autre reine maléfique (Maya Rudolph, qui ne cabotine pas trop), l'inversion du récit, qui transforme une banlieue américaine en bourgade féérique... mais l'exécution pèche à tous les niveaux.

L'animation 2d est fauchée et approximative (un comble !), les effets numériques très inégaux (quelques incrustations ne semblent pas finalisées), l'humour est laborieux (le gimmick de Pip, l'écureuil transformé en chat, les deux sbires de Malvina), le film prend un temps fou à se mettre en route (plus de 35 minutes avant le vœu funeste), la photographie est tout simplement laide (avec un filtre de diffusion constant), les costumes sont assez cheaps, les chansons sont toutes génériques et oubliables (sauf une chanson précise, celle du premier "duel" Giselle/Mavina, un morceau amusant et dynamique, à la mise en scène ludique), et la réalisation, pourtant signée d'Adam Shankman (réalisateur de comédies musicales), est étrangement plate et mollassonne.

Quand à la distribution, tout le monde a pris un coup de vieux, forcément (certains plus que d'autres), mais les acteurs font clairement tout leur possible pour donner vie à leur personnage, Amy Adams en tête. Ce n'est cependant pas assez pour contrer tous les défauts du métrage, et notamment son scénario paradoxalement à la fois brouillon, trop dense, et creux (toute la dernière ligne droite, par exemple, est assez générique et insipide, et tombe totalement à plat). En même temps, le film frôle les deux heures, donc ce n'est guère surprenant.

Une vraie déception qui reste regardable, mais qui ressemble en fait plus à une suite DTV du film original qu'à une véritable suite cinéma digne de ce nom.

2.5/6

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Christmas Yulefest 2022 - Les bilans de Lurdo : Super Noël, la série - saison 1 (2022)

Publié le 25 Décembre 2022 par Lurdo dans Comédie, Aventure, Fantastique, Noël, Yulefest, Christmas, Télévision, Disney, Review, Les bilans de Lurdo, Jeunesse, Sitcom

Noël est là : chez les Téléphages Anonymesle marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest continue ce jusque début janvier...

Super Noël, la série - saison 1 (The Santa Clauses - 2022) :

À l'approche de ses 65 ans, Scott Calvin (Tim Allen), alias le Père Noël, commence à perdre foi en l'humanité, alors même que ses pouvoirs s'estompent. Le moment est venu pour lui de se trouver un successeur, au grand dam du reste de sa famille (Elizabeth Mitchell, Austin Kane, Elizabeth Allen-Dick)...

Malgré son statut de série de films cultes auprès d'une certaine génération, les Santa Clause ont toujours été des films très inégaux, à la qualité se dégradant progressivement au fil des volets (de l'aveu même de Tim Allen, d'ailleurs) : le premier était une réinterprétation somme toute sympathique de la figure du Père Noël et de tout ce qui l'entoure, sur fond de père divorcé et de famille recomposée (très 90s, tout ça), le second une comédie romantique assez brouillonne, aux innombrables scénaristes, et le troisième, douze ans après le premier film, était un bordel sans nom, parfois à la limite de l'incohérence, avec un script bâclé et une production en pilotage automatique.

Mes attentes pour cette série, 28 ans après l'original, étaient donc naturellement assez faibles, surtout avec, aux commandes, le showrunner de C'est moi le chef !/Last Man Standing, la dernière sitcom d'Allen très orientée politique et critique sociale.

Et effectivement, après visionnage de ces six épisodes de moins d'une trentaine de minutes, force est de constater que Super Noël : la série, est bien plus proche de Santa Clause 3 que du premier film. Le problème principal, en fait, c'est un réel manque de structure et de rythme, qui touche toute la série : les épisodes sont décousus, mollassons, ils commencent et se terminent de manière abrupte, sans tenir compte de la narration ou des rebondissements du tout, et l'on ne peut que se demander si, en fait, ce n'était pas un scénario de Santa Clause 4, transformé à l'arrache, en cours de route, en six épisodes bancals.

Mais ce n'est pas le seul problème de la série, une série qui se fait un plaisir de retconner toute la mythologie de son univers de manière approximative, qui introduit de nouveaux personnages assez médiocres (la seule elfe qui s'en sort avec les honneurs, c'est Betty/Matilda Lawler), qui consacre beaucoup de temps à la nouvelle famille de Scott (pas désagréable, notamment la fille de Tim Allen, et Elizabeth Mitchell qui semble vraiment s'amuser) mais catapulte les éléments préexistants des films (Charlie, ses parents, tout ça), et qui recycle toutes ses grandes lignes scénaristiques en les reprenant des métrages précédents.

Systématiquement, les scénaristes ont des idées pas forcément inintéressantes (la Befana) mais bâclées, que ce soit dans l'exécution approximative, dans l'humour très slapstick/bas de plafond, ou dans le ton global, toujours à deux doigts de se moquer de ce qui est présenté à l'écran, et refusant toujours de prendre ses personnages suffisamment au sérieux (le syndrome sitcom, en somme).

Et puis il y a Kal Penn, en pseudo-Jeff Bezos sous-développé qui décide de faire du Pôle Nord un Amazon 2.0. Et la direction artistique, fréquemment un peu fauchée (maquillages, décors, ça fonctionne les 3/4 du temps, mais régulièrement, il y a un moment ou un autre qui brisent un peu l'illusion) et souvent peu aidée par la réalisation assez plate). Et l'interprétation de certains, trop caricaturale. Et les éléments inutiles oubliés en cours de route ou coupés au montage (les numéros musicaux, la bestiole numérique de la fille de Santa...). Et Tim Allen, en pilotage automatique.

Ça commence à faire beaucoup, tout ça, et malgré un moment ou deux intéressants (la rencontre avec les Pères Noël du passé), la série devient de plus en plus laborieuse à mesure qu'elle avance, et qu'il apparaît de plus en plus évident que l'écriture est bien trop faible et brouillonne pour sauver le tout (en même temps, pas surprenant quand on se penche un peu sur les antécédents des scénaristes du show).

Décevant, donc, et ce même en ayant des attentes très très limitées pour ce programme. 

(et pourtant, une saison 2 a été commandée... *soupir*)

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Christmas Yulefest 2022 - 40 - La Famille Claus 3 (2022)

Publié le 24 Décembre 2022 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Cinéma, Fantastique, Netflix, Jeunesse, Noël, Yulefest, Christmas, Review, Belgique, Pays Bas, Aventure

Noël est là : chez les Téléphages Anonymesc'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...

 

La Famille Claus 3 (De Familie Claus 3 - 2022) :

À l'approche de Noël, la famille Claus part au ski, mais rapidement, la petite Noor (Amber Metdepenningen) découvre le secret que son frère Jules (Mo Bakker) et son grand-père Noël (Jan DeCleir) leur cache à tous. Une découverte inattendue qui va mettre en péril les fêtes de Noël, lorsque Noor met la main sur le globe magique de son grand-père, et que ce dernier finit dans une prison à l'autre bout du monde...

Le premier Famille Claus, film belge/flamand à l'écriture un peu approximative, m'avait laissé un peu indifférent. Le second, plus maîtrisé, m'avait paru un peu plus abouti. Pour ce troisième volet, c'est surtout sur un plan visuel que ça fonctionne bien : le métrage semble avoir augmenté son budget global, et visuellement, c'est très chaleureux, esthétique, et plutôt joli, malgré quelques incrustations sur fond vert un peu moyennes.

Parce que sur le front du scénario, pas de surprise : c'est toujours de l'à-peu-près, notamment en ce qui concerne le personnage du jeune skieur antagoniste, très caricatural et simpliste. À côté, on a les parents qui cherchent à se fiancer, la grand-mère alcoolique qui pousse au mariage (assez amusante), quelques quiproquos, le Père Noël dans une prison mexicaine bien caricaturale, et un jeune Jules à l'interprétation inégale : pas de quoi se relever la nuit en somme, d'autant qu'il se dégage de cet épisode un fort parfum de "on ne sait pas trop quoi faire pour ce troisième volet, tiens, si on envoyait les protagonistes en vacances", soit la grosse ficelle narrative systématiquement employée par les franchises en panne d'inspiration.

Mais malgré cela, cette Famille Claus 3 se regarde sans trop de problèmes, grâce à sa durée limitée, à ses décors enneigés très agréables (une station de ski française en lieu et place de l'Autriche), et à la petite Amber Metdepenningen, finalement assez sympathique, naturelle et attachante.

Pas meilleur que l'épisode 2, mais plus joli à regarder (et à écouter, aussi, la bande originale est aussi passée au niveau supérieur).

3.5/6

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Christmas Yulefest 2022 - 39 - Les Gardiens de la Galaxie : Joyeuses Fêtes (2022)

Publié le 24 Décembre 2022 par Lurdo dans Action, Aventure, Science Fiction, Science-Fiction, Cinéma, Télévision, Disney, Comédie, Yulefest, Noël, Christmas, Review, MCU, Marvel, USA, Musique

Noël est là : chez les Téléphages Anonymesc'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...

Les Gardiens de la Galaxie : Joyeuses Fêtes (The Guardians of the Galaxy Holiday Special - 2022) :

Parce que Peter Quill (Chris Pratt) se sent mélancolique à l'approche des fêtes de fin d'année, les Gardiens de la Galaxie décident de partir pour la Terre, afin de tenter de trouver le cadeau parfait pour Starlord : Drax (Dave Bautista) et Mantis (Pom Klementieff) jettent alors leur dévolu sur Kevin Bacon, l'idole de l'humain, que le duo tente de kidnapper...

Un moyen métrage spécial des Gardiens de Galaxie, chapeauté par James Gunn et avec toute l'équipe habituelle, ainsi que Cosmo le chien (doublé par Maria Bakalova), un Groot musculeux et un Kevin Bacon qui semble bien s'amuser avec tout ça.

La bonne idée, c'est de centrer tout cet Holiday Special sur Mantis, et le duo infernal qu'elle forme avec Drax (un Dave toujours très efficace, mais qui commence à accuser un peu son âge physique - je comprends qu'il ait choisi de mettre un terme à Drax avec le prochain Gardiens) : Pom Klementieff est attachante dans le rôle, et elle se lâche gentiment ici, tout en plaçant quelques moments d'émotion bien sentis dans un métrage festif.

Tout cela se regarde donc sans problème et est très sympathique (notamment le flashback animé), malgré (et là, c'est une préférence personnelle), un côté musical orchestralement inévitablement dérivatif (c'est volontaire, je pense), et qui vire, comme souvent chez Gunn, un peu trop au jukebox des chansons préférées du réalisateur. Rien de bien méchant, cela dit.

4.25/6

(bilan Marvel/DC mis à jour !)

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Christmas Yulefest 2022 - 35 - Reindeer in Here (2022)

Publié le 22 Décembre 2022 par Lurdo dans Animation, Noël, Yulefest, Christmas, Télévision, USA, CBS, Jeunesse, Critiques éclair, Aventure, Comédie

C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymesc'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier... 

Reindeer in Here (2022) :

Blizzard (Adam Devine), un jeune renne inventif possédant un bois plus petit que l'autre, rêve d'intégrer l'équipe du Père Noël, mais son handicap et ses maladresses l'empêchent d'accomplir son rêve. Jusqu'à ce qu'il tente d'utiliser la boule à neige magique de Santa, pour lui communiquer son souhait le plus cher. Mais la boule est dérobée sous ses yeux par une mystérieuse figure encapuchonnée, mettant ainsi en péril les fêtes de fin d'année. À Blizzard, accompagné de tous ses amis et du jeune Théo (Gabriel Bateman), un garçon solitaire, de tout faire pour sauver Noël et retrouver la boule à neige du Père Noël...

Je suis probablement trop cynique pour ce genre de dessin animé commercial de 45 minutes, ici diffusé sur CBS, et qui régulièrement revient sous de nouvelles formes, érigées comme "nouvelles traditions de Noël" alors qu'elles sont purement mercantiles, et ce de manière totalement transparente.

On avait l'Elf on a Shelf, ce dessin animé adapté d'un livre pour enfants, lui même conçu pour vendre à chaque foyer américain un elfe bon marché à placer sur une étagère pour "surveiller si les enfants sont sages ou non en décembre" : un bon moyen d'habituer les tout-petits à la surveillance d'un Big Brother, et de refourguer des jouets fauchés aux parents, sous prétexte de "nouvelle tradition américaine". Il y a eu aussi les Elf Pets, déclinaison animale de l'Elf on a Shelf, avec ses peluches mignonnes et son côté collectionnez-les tous ; et maintenant, voilà le Reindeer in Here, créé par un producteur de télévision, et qui reprend tous les codes de l'Elf on a Shelf : même nom qui rime, même chaîne de diffusion, même notion de la peluche mignonne que tu places chez toi début décembre et qui s'assure que tes enfants restent sages jusqu'à Noël... et même type de dessin animé dérivatif, qui s'inspire ici fortement de Rudolf le renne au nez rouge (et des Lutins d'élite de Disney pour le design des lutins) pour mettre en scène une grande course poursuite débouchant sur un message calibré d'unité, de communauté, de célébration des différences et du caractère unique de chacun, de travail d'équipe, blablabla... pour peu que tu n'oublies pas d'avoir ton renne en peluche à la maison pour Noël !

C'est commercial au possible, c'est en pilotage automatique du début à la fin, mais comme c'est somme toute bien produit et rythmé, les enfants n'y verront que du feu. Ce qui est assez frustrant.

3/6

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