Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...
We Go On :
Phobique et craignant la mort plus que tout, Miles Grissom (Clark Freeman) cherche un sens à son existence. Il décide alors d'offrir une somme considérable à quiconque serait capable de lui prouver l'existence de l'au-delà, ou d'une force paranormale justifiant une vie après la mort. Aux côtés de sa mère Charlotte (Annette O'Toole), Miles va alors passer en revue tous les voyants et autres excentriques de Los Angeles, à la recherche de l'indicible...
Un métrage fantastico-horrifique écrit et produit par le duo à l'origine de Yellowbrickroad(chez nous Le Chemin sans retour, un film abscons et assez raté), et qui vaut principalement pour sa mini-réunion de Smallville, puisque le film met en scène, dans des rôles variés, Annette O'Toole, John Glover et Cassidy Freeman (soeur de l'acteur principal, qui était déjà avec lui dans Yellowbrickroad).
Ça fait toujours plaisir de revoir des visages familiers, et pas les plus mauvais, d'ailleurs, puisque si Glover et Freeman n'ont que des petits rôles, Annette O'Toole a l'un des rôles principaux, et s'avère, de par sa seule présence, son charisme, et sa nonchalance (son personnage forme un duo assez amusant, façon buddy movie, avec son fils), l'un des points vraiment positifs du film.
Malheureusement, le reste du métrage est assez inégal et frustrant, puisque ne semblant pas vraiment savoir sur quel pied danser : au début, on pense à quelque chose dans la lignée de La Possession de Michael King, avec un défilé de voyants improbables, un ton assez décontracté, et un certain recul sur le genre.
Puis, quand le surnaturel arrive (de manière assez téléphonée, malheureusement), on se dit que ça va commencer à devenir plus tendu... mais pas du tout : les jump scares tombent à plat, et le film ne crée pas de véritable ambiance, préférant suivre de manière un peu décousue la quête de sens et de réponses de ce protagoniste qui se découvre médium, hanté par tous les esprits qui l'entourent.
Une quête résignée qui aurait pu déboucher sur quelque chose d'intéressant, mais qui en fait tourne à vide, et se finit de manière quelconque et peu originale, en plus de manquer d'un interprète principal totalement convaincant pour incarner son protagoniste déjà peu attachant.
Regardable, mais décevant, et pas assez abouti pour être satisfaisant.
2.5/6 en étant indulgent : remplacez Annette O'Toole par une autre actrice moins assurée et sympathique, et c'est facilement un point de moins.
Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...
Be Afraid :
Peu de temps après son arrivée dans une petite ville de Pennsylvanie, la famille Chambers (Brian Krause, Jaimi Paige, Jared Abrahamson et Michael Leone) est confrontée à des phénomènes étranges et à des présences menaçantes. Rapidement, la famille découvre que les silhouettes sombres qui hantent ses nuits sont liées à un tunnel tout proche, creusé à flanc de montagne, et à de nombreuses disparitions d'enfants dans le secteur...
Un petit film indépendant horrifique assez frustrant, car n'étant pas dénué de qualités : le réalisateur (issu du monde des documentaires/packages sportifs) a un oeil assuré, la composition des plans est efficace, la photographie et l'éclairage sont travaillés, le score musical est compétent, et dans l'ensemble, ça joue plutôt juste (excepté Grevioux, qui ne fait pas vraiment dans la subtilité)...
Malheureusement, le script est assez faible, pas assez clair et structuré, et souffre de beaucoup trop de passages à vide et de pistes abandonnées pour être convaincant.
En résulte un gros manque global de tension, ce qui est assez dommage, puisque ponctuellement, le métrage fonctionne, le temps d'une scène ou deux, avec ces créatures étranges et "goudronneuses".
Mais les points faibles sont vraiment trop présents pour être compensés par les qualités de production, et on peine vraiment à se passionner pour le tout.
2.5/6 - 0.25 pour la fin qui nous refait Silent Hill = 2.25/6
Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...
5 Fantômes en Terminale (Ghost Graduation/Promoción Fantasma) :
Depuis son adolescence, Modesto (Raúl Arévalo) est capable de parler et d'interagir avec les esprits errants, mais s'est persuadé que ces derniers ne sont qu'une manifestation d'une maladie psychiatrique. Cependant, lorsqu'il arrive dans un nouveau lycée en tant qu'instituteur remplaçant, il découvre que l'établissement est hanté par cinq élèves (Jaime Olías, Àlex Maruny, Anna Castillo, Javier Bódalo & Andrea Duro) décédés dans un incendie, et qu'il est peut-être le seul à pouvoir les faire passer dans l'au-delà... en leur permettant de décrocher leur bac !
Une comédie fantastique espagnole assez anecdotique, mais tout à fait regardable, à mi-chemin entre un Breakfast Club (heureusement, l'hommage à John Hughes n'est pas trop lourd ou appuyé) et un Sixième Sens déconneur, à l'humour potache et pas très subtil, et au rendu visuel malheureusement un peu trop terne pour son propre bien.
Un peu plus de fantaisie, de mordant et d'inspiration auraient été les bienvenus, le rythme est un peu pépère, et le tout est très balisé, mais pour être totalement franc, en comparaison des tentatives françaises dans le genre (cf le film chroniqué hier), c'est un bon niveau au dessus, même avec tous ces défauts...
Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...
Don't Kill It :
Lorsqu'une entité démoniaque meurtrière passant de corps en corps fait un massacre dans la bourgade de Chickory Street, dans le Mississippi, Jebediah Woodly (Dolph Lundgren), un chasseur de démons bourru et sarcastique doit faire équipe avec Evelyn Pierce (Kristina Klebe), du FBI, pour chasser la créature...
Mike Mendez, réalisateur de ce Don't Kill It, s'était initialement fait remarquer avec son Le Couvent, un film à petit budget à l'énergie et au second degré qui n'étaient pas sans rappeler les débuts de Raimi ou de Jackson.
Profanations, son second film passé plus inaperçu, était un peu plus sérieux, mais pas tant que ça, puisqu'il finissait par être une sorte de Scooby-Doo décomplexé, toujours assez agréable à suivre.
Ensuite, malheureusement, Mendez s'est un peu perdu, travaillant toujours avec des budgets microscopiques : si son segment de Tales of Halloween était très sympathique, ni Big Ass Spider! ni Lavalantula (pour Syfy) n'étaient particulièrement convaincants.
Et ici, malheureusement, cette association avec Lundgren ne fait pas vraiment d'étincelles : pendant plus de 50 minutes, on se retrouve devant un thriller vaguement démoniaque, qui lorgne pas mal sur Le Témoin du Mal, avec un Dolph sarcastique qui prend des poses et joue en pilotage automatique, quelques choix d'éclairages intéressants, et absolument zéro de tension et de fun.
On sent que le budget est minuscule, ce qui donne lieu à des effets visuels assez moyens et à une illustration musicale agaçante... et puis, lorsque arrive la barre des 55 minutes, soudain, on retrouve un peu du Mendez décomplexé que l'on apprécie, à l'occasion d'une scène de massacre municipal assez amusante.
Manque de chance, cette scène s'avère le seul moment mémorable de ce film, puisque ensuite, le fun retombe aussitôt, et le métrage n'intéresse alors jamais plus vraiment, plombé par un sérieux trop présent, par un final assez naze, et par une distribution assez quelconque (le pasteur qui cabotine affreusement, au secours).
Dommage, il y avait là le moyen de vraiment partir dans quelque chose de totalement délirant et/ou de sanguinolent.
Déjà deux semaines de passées en ce mois d'Octobre, et l'Halloween Oktorrofest 2017 bat toujours son plein, avec deux films passés en revue chaque jour, et un bon paquet de séries les week-ends....
Une première quinzaine particulièrement variée, et couvrant tout le spectre qualitatif des films de genre... du pire (Le Fantôme des Canterville, Incarnate) au nettement plus intéressant et éclectique (Sun Choke, The Love Witch).
Sans oublier toutes ces anthologies Amicus, à la qualité elle aussi très aléatoire : difficile de croire que des productions aussi similaires, tant devant que derrière la caméra, puissent donner des résultats aussi radicalement différents. C'est bien la preuve que le récit horrifique court à rebondissement final est un art qui demande beaucoup de maîtrise, et que même les meilleurs auteurs du genre ne se portent pas forcément très bien à l'écran, si les moyens ou le savoir-faire ne sont pas présents.
-----
Film(s) de la quinzaine : D'un côté, Sauna, un film historique finlandais assez polarisant, et qui ne plaira clairement pas à tout le monde, mais qui a su me séduire par son ambiance typiquement nordique ; et de l'autre The Void, un hommage assumé et réussi au cinéma de John Carpenter, qui risquera d'en frustrer certains par son côté film fanservice/best-of de Big John, mais qui devrait plaire aux amateurs de genre réceptifs.
Flop(s) de la quinzaine : Si l'on excepte quelques films indépendants assez fauchés ou ratés, qui ne devraient clairement pas être jugés au même niveau que les productions plus confortables, le flop du mois est véritablement le dernier Resident Evil, un plantage absolu à l'indigence technique aberrante.
-----
L'Halloween Oktorrorfest 2017 continue dès aujourd'hui sur le blog des Téléphages Anonymes, et n'oubliez pas que vous pouvez retrouver, à tout moment, la liste complète des films déjà passés en revue dans le cadre des Oktorrorfests présentes et passées en suivant ce lien, ou en cliquant directement sur Index dans le menu de haut de page.
L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, de mi-Septembre à début Novembre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Plus de quatre ans après le bilan de la saison 1 de la série, je reviens enfin vers ce Wolfblood : Le Secret des Loups, pour attaquer la seconde et ultime année de présence de l'héroïne, Maddy (Aimee Kelly), au sein de ce programme jeunesse made in UK...
Wolfblood : Le Secret des Loups - Saison 2 :
Après des mois passés dans la nature, Rhydian fait son grand retour à Stoneybridge, poursuivi par plusieurs loups, dont Alric (Alun Raglan), le meneur de sa meute. Après s'être débarrassé d'eux, le voilà désormais rejoint par Jana (Leona Vaughan), la fille d'Alric, qui semble décidée à s'installer avec les Wolfbloods de Stoneybridge, afin de découvrir la vie humaine. Mais Maddy ne l'entend pas de cette oreille...
La saison 1 de Wolfblood, bien qu'imparfaite, était une expérience assez agréable à suivre, puisque parvenant à équilibrer légèreté, mythologie, et découverte d'un univers fantastique, sans trop sombrer dans la romance impossible, ni se prendre trop au sérieux.
Rhydian était parti rejoindre sa meute, en liberté, et le reste de la petite bande vivait tranquillement dans son petit village, sans plus aucun secret entre eux. Mais malheureusement, la saison 2 décide de sacrifier tout le capital sympathie du programme sur l'autel du mélodrame facile, du triangle amoureux, et des mensonges.
Le personnage de Jana cristallise ainsi une grande majorité des problèmes inhérents à cette seconde année : ce n'est pas forcément la faute de l'actrice, plutôt compétente et attachante avec ses grands yeux, son immense sourire et ses incisives de rongeur (bien qu'étant affublée d'une coloration capillaire auburn clairement artificielle, ce qui est assez incohérent avec sa nature de Wolfblood sauvage n'ayant jamais connu la société humaine, ni des choses comme des miroirs ou des chasses d'eau), mais bien de la manière dont elle est utilisée.
Non seulement elle fait un peu office de Rhydian-bis (elle a grosso modo le même parcours narratif que le sien en saison 1), mais en plus, elle se trouve aussitôt placée au cœur d'un triangle amoureux, avec Maddy et Rhydian. Un triangle amoureux jamais vraiment acté ou concrétisé, puisque les deux filles sont en quelque sorte utilisées comme symboles des deux aspects de la vie de Rhydian (Jana est l'appel de la vie en liberté, avec une meute sauvage, Maddy est le symbole de la famille et d'une vie plus sédentaire), mais un triangle qui a pour effet, pendant le plus gros de la saison, de repousser Maddy au second plan, et de réduire son personnage à des coups d’œil jaloux, çà et là.
Pour remplir le vide laissé par une Maddy en retrait, la production a malheureusement l'idée de se concentrer sur d'autres personnages : Jana, donc, et son père Alric, chef de meute aux allures de gitan roumain, qui passe brièvement à quelques reprises durant la saison, et s'avère assez convaincant dans son rôle de garou en colère ; les trois pestes de la classe qui, pour une raison ou pour une autre, sont développées, cette année, et servent ponctuellement de remplissage comique dans certains épisodes ; et Shannon, dont le personnage prend une place énorme durant une grande partie de la saison.
Et là, problème... car les scénaristes continuent de faire de Shannon un personnage assez détestable, menteur et geignard, dans la continuité de la saison précédente : en saison 1, elle était tellement obsédée par "la Bête" qu'elle était prête à tout pour en percer son secret, quitte à ruiner la vie de Maddy & de sa famille ; ici, sous prétexte de "les protéger", Shannon installe une caméra cachée dans l'antre de la famille de Maddy, filme leurs moindres faits et gestes, et archive le tout sur son ordinateur portable.
Non seulement Shannon ne semble pas voir de problème dans cette situation, mais quand on la confronte à ses actes, un peu plus tard dans la saison, elle se place en position de victime incomprise, ce qui force même Maddy à s'excuser d'avoir détruit toutes ces données dangereuses (et ce, quand bien même elles seraient tombées dans des mains hostiles dans l'intervalle, menaçant de ruiner le secret des Smith). On a ensuite droit à Shannon qui déprime, et Shannon qui se console en se trouvant un petit ami... qui ne réapparaitra pas de la saison, puisque Shannon est aussitôt reléguée au second plan, pour que les scénaristes puissent conclure la saison sur Maddy et ses problèmes de Wolfbloods.
Il y a donc un véritable problème d'écriture et de caractérisation dans cette saison, d'autant plus prononcé que certains scénaristes sont nettement en dessous des autres, et écrivent des épisodes plus puérils et creux.
Sans oublier le fait que les scénaristes et Debbie Moon ont dû trouver un moyen d'évacuer Aimee Kelly à la fin de la saison, afin de laisser l'actrice retourner à ses études. J'ignore si ce départ était déjà prévu avant la mise en chantier de la saison (ça ne m'étonnerait pas, compte tenu de la mise en retrait de l'actrice, qui semblait d'ailleurs peu motivée çà et là, et de l'arrivée de Jana pour la remplacer sur le devant de la scène), mais dans l'ensemble, ce départ est amené de façon un peu forcée : l'un des élèves de la classe de Maddy devient aussi obsédé par la Bête que Shannon, fait des recherches en forêt, tombe sur un antre abandonné appartenant aux ancêtres de Maddy, en explore les souterrains, arrive chez Maddy alors que sa famille est transformée, s'enfuie avec une preuve ADN qu'il confie à une scientifique présentée en début de saison, laquelle décide de faire chanter la famille de Maddy si celle-ci refuse de se prêter à ses expériences. Et finalement, Maddy & compagnie décident de partir se cacher en liberté, dans la nature, à l'autre bout du monde.
En soi, pourquoi pas. Les adieux finaux sont d'ailleurs assez touchants, portés par la musique celtique toujours très appropriée et envoûtante d'Andy Price, mais... il a fallu une saison entière pour en arriver là, et malgré tout cela, les digressions et le remplissage étaient tels que cette fin de saison paraît précipitée et pas totalement convaincante.
Tout comme l'ébauche de romance entre Rhydian et Maddy, d'ailleurs, qui ne se concrétise que dans les derniers instants de la saison.
Une saison 2 assez frustrante, donc, avec du bon (le personnage de Jana est assez sympathique, le concept de famille et de clan est bien développé, l'équilibre vie scolaire/problèmes de lycanthropes reste à peu près maîtrisé), et du nettement moins bon (Shannon, la résolution de l'arc narratif de Maddy, etc).
Une chose est sûre, ça ne donne pas vraiment envie de continuer la série : Shannon, Tom et Rhydian restent encore présents en saison 3, et Jana fait son retour, pour une année qui présente Segolia, une entreprise bio-technologique louche, qui aide les Wolfbloods en tous genres, mais les étudie en secret. La scientifique de la saison 2 fait elle aussi son retour (mais cette fois-ci, interprétée par Letty Butler, de Young Dracula), et le tout se conclue sur les retrouvailles de Rhydian et Maddy, sous forme lupine, au Canada.
Ensuite, tout change (le thème musical, le générique, et la distribution), puisque Shannon, Tom et Rhydian s'en vont, et que l'action se centre désormais autour de Jana, qui s'installe dans une grande ville, retrouve un ou deux personnages secondaires (une des pestes, et leur instituteur qui s'est recyclé en auteur de romans fantastiques), et y crée une nouvelle meute avec de nouveaux personnages.
En résumé, dans ses deux ultimes saisons, la série n'a plus rien en commun avec le Wolfblood des deux premières saisons, et malgré ma sympathie pour Jana/Leona Vaughan, je n'ai pas grand intérêt pour tout ce qui suit cette fin de saison 2 (peut-être que je jetterai tout de même un coup d’œil à la saison 3, l'année prochaine, histoire de clôturer pour de bon l'arc narratif des personnages originaux, mais bon... sans grande conviction).
Au cours de ses 5 années d'existence, Wolfblood aura souffert de problèmes qui ont aussi touché Young Dracula : changement de direction, changement d'acteurs, caractérisation aléatoire, etc... et comme dans le cas de Young Dracula, c'est bien dommage, car cela a empêché le programme d'atteindre son plein potentiel.
En l'état, les deux premières saisons de Wolfblood sont un divertissement gentillet et très imparfait, qui vaut principalement pour le capital sympathie de ses interprètes (Lockwood a joliment progressé entre les deux saisons) et une approche intéressante de la lycanthropie.
Après quatre épisodes, The Orville ne parvient pas à se défaire du fait qu'elle n'est, à la base, qu'un clone de Star Trek, sur lequel une couche de vannes peu inspirées, de références contemporaines et de guest-stars a été rajoutée.
Alors oui, effectivement, si l'on est fan de Star Trek, on peut tout à fait trouver ça sympathique de par ses nombreuses similitudes avec l’œuvre originale... mais on peut aussi trouver que cela tient plus du photocopillage sans inspiration que de l'hommage.
The Orville 1x05 - Pria :
Lorsque l'Orville recueille à son bord Pria (Charlize Theron), capitaine d'un navire en perdition, celle-ci tape dans l’œil du capitaine, et suscite la jalousie du premier officier du vaisseau. Mais Pria semble cacher un secret venu du futur... tandis que Malloy tente d'expliquer ce qu'est l'humour à Isaac l'androïde.
Guest-star/"amie" de MacFarlane dans un petit rôle ? Ouaip.
Inspiration évidente de Next-Gen, avec quelques modifications plus ou moins superficielles (5x09 - Question de Temps, notamment) ? Ouaip.
Recyclage d'une sous-intrigue de Next-Gen (Data qui ne comprend pas l'humour humain) ? Ouaip.
Scénario façon fanfiction self-insert, dans lequel MacFarlane est l'objet des attentions amoureuses de plusieurs personnages féminins ? Ouaip.
Références contemporaines qui font tache (ici, Seinfeld) ? Ouaip.
La formule Orville, telle qu'écrite par MacFarlane (responsable de tous les scénarios depuis le début du show), ne change pas d'un pouce, reste toujours aussi prévisible et oubliable... et pourtant, cette semaine, ça fonctionnait un peu mieux que d'habitude.
Probablement parce que l'équilibre humour/sérieux était ici un peu mieux maîtrisé et plus jusqu'au-boutiste que Trek ne pourrait se le permettre (tout ce qui était Mr Patate et la jambe en moins, c'était relativement amusant), et parce que les départements musique et effets spéciaux étaient bien là pour donner un peu de poids à l'intrigue de fond de l'épisode.
Cela dit, le problème MacFarlane reste entier (en tant que scénariste et en tant que protagoniste héroïque et romantique), et le rythme des épisodes est toujours très inégal (mais c'est un problème qui découle directement du fait que la plupart des scripts, jusqu'à présent, ne sont guère plus que du recyclage bancal, ce qui rend les épisodes ultra-prévisibles, et donc ultra-mollassons).
Espérons qu'avec le prochain épisode, écrit par un ancien de Star Trek : Enterprise, le show se sorte un peu de cette routine qui lui coûte chaque semaine de nouveaux spectateurs.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
L'Apprenti Sorcier (The Sorcerer's Apprentice) :
Depuis des siècles, Balthazar Blake (Nicolas Cage), un sorcier formé par Merlin l'enchanteur, affronte les forces du mal, incarnées par les disciples de Morgane la Fée (Alice Krige), au nombre desquels Maxim Horvath (Alfred Molina) et Drake Stone (Toby Kebbell). Mais il recherche par ailleurs le futur héritier de tous les pouvoirs de Merlin : ce sera Dave (Jay Baruchel), étudiant en physique épris de la belle Becky (Teresa Palmer), et qui devient malgré lui le nouvel apprenti du Sorcier...
Je continue mon micro-cycle "Nicolas Cage a des pouvoirs improbables dans des films fantastiques à la qualité débatable", avec ce Sorcerer's Apprentice, vaguement inspiré de Fantasia (d'où le passage avec les balais), et qui n'a pas connu un grand succès au box-office.
Et franchement, c'est assez dommage, ce plantage, parce que le film est plutôt sympathique à suivre.
Alors oui, le métrage a les tares habituelles des productions Bruckheimer : réalisation passe-partout (Turteltaub est un faiseur au sens le plus basique du terme), Nicolas Cage en vedette (encore qu'il s'en sort relativement bien et est assez sobre, malgré une apparence improbable), musique calamiteuse au possible (franchement, Trevor Rabin devrait pointer à l'ANPE avec ses synthétiseurs pourris, et éviter de photocopier le Hans Zimmer de Pirates des Caraïbes), scénario simpliste (on comprend tous les enjeux et le déroulement du film au bout de 10 minutes, et le reste est en pilotage automatique)...
Sauf que pour une fois, le déluge habituel d'effets spéciaux de ce genre de blockbuster décérébré est plutôt judicieux, et approprié au métrage : sorts, boules de feu, éclairs, balais dansants, aigles de fer, dragons, pentagrammes géants, miroirs ensorcelés, voitures qui se métamorphosent, etc, tout ça n'arrête pas, et assure le spectacle.
À se demander s'il y avait un quota de 50M$ assigné aux effets de chaque demi-heure de métrage, ce n'est pas possible autrement. En tout cas, ça en jette, et ça fonctionne.
Le script, lui, est plutôt amusant (pas l'histoire, hein, mais le script), il y a un énormément d'idées très sympathiques et drôles (Drake, le faire-valoir de Molina, est un Criss Angel à 2€50), les acteurs tiennent bien leur rôle (on me rétorquera que Baruchel interprète toujours le même personnage depuis 10 ans, et je suis d'accord, mais il le tient bien et est un protagoniste attachant), et ça aurait peut-être été l'un de mes films de chevet si je l'avais découvert enfant, dans les années 80, comme un certain Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin (même si, c'est une évidence, les deux films ne jouent pas dans la même cour).
Reste que c'est du Bruckheimer, comme je le disais au début de cet avis, et que par conséquent, le potentiel certain du métrage est régulièrement tiré vers le bas par les tares du film, et par 10 bonnes minutes de trop. Et comme en plus, c'est clairement un film d'hiver, visuellement parlant (New-York, la nuit, les ruelles sombres, etc), je ne suis pas surpris que le film se soit planté au box-office avec une sortie en plein été.
L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, de mi-Septembre à début Novembre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Un Soupçon de Magie (Good Witch) - saison 1 :
Veuve depuis des années, Cassie (Catherine Bell) fait la connaissance de ses nouveaux voisins : Sam Radford (James Denton), un médecin rationnel, qui s'installe à Middleton avec son fils Nick (Rhys Matthew Bond), un adolescent turbulent que Grace (Bailee Madison), la fille de Cassie, est bien décidée à remettre dans le droit chemin...
Huit ans et sept téléfilms après le début de la franchise, Un Soupçon de Magie/The Good Witch bascule au format série télévisé, avec une première saison de huit épisodes (dont deux doubles), qui réunit la plupart des acteurs habituels, à une exception ou deux près.
Jake (Chris Potter), le père de famille et shérif de la ville, est ainsi décédé, et sa mort fait partie intégrante de l'univers de la série, puisque la saison s'ouvre sur un hommage municipal au shérif décédé. On fermera les yeux sur la temporalité très très approximative de ces épisodes, qui prennent place quelques douze-quatorze années après le dernier téléfilm : de quoi faire vieillir Grace et donner de nombreuses sous-intrigues adolescentes à Bailee Madison (comme toujours attachante, et comme toujours légèrement en surjeu), mais honnêtement, aucun des autres acteurs ne paraît avoir vieilli d'une décennie (surtout pas Bell et son lifting/botox/collagène à gogo, et encore moins Hannah Endicott-Douglas, malgré les vêtements et les coiffures de quadragénaire dont ils l'affublent régulièrement pour la vieillir). Mais bon...
Au rayon des personnages évacués, on retrouve aussi la compagne du grand-père, dont on ne fait pas mention (le grand-père, d'ailleurs, disparaît lui-aussi plus ou moins après le début de saison) et la femme du beau-fils musicien (évacuée en début de pilote et qui ne revient que dans le final). Et le fils musicien, justement, est le seul à changer de visage : Matthew Knight est remplacé par Dan Jeannotte (assez insipide et transparent), et le personnage abandonne soudain la musique pour devenir officier de police. Moui.
Tous les autres personnages récurrents des téléfilms reviennent, eux, notamment la belle-fille de Cassie, Lori (Hannah Endicott-Douglas) qui, telle une Rory Gilmore, rejoint le journal local, ou encore Abigail (Sarah Power), la cousine manipulatrice du quatrième téléfilm de la série, qui revient en ville semer la zizanie, "corrompre" l'innocence de Grace, et mettre des bâtons dans les roues de Cassie (malheureusement, Abigail est écrite comme une fouineuse caricaturale et manipulatrice, qui fait le bien... mais de manière insupportable).
Et puis, au nombre des nouveaux personnages, on a Sam, le voisin (un James Denton toujours sympathique, qui met en place une bonne opposition homme de science/femme mystique), son fils (insipide et transparent), le BFF de Grace (insipide, transparent et évacué à la fin de la saison), Ryan (Anthony Lemke), l'obstacle amoureux obligatoire (insipide, transparent, et évacué à la fin de la saison), et Stephanie (Kylie Evans), la patronne du café local et obstacle amoureux numéro 2 (insipide et transparente).
Un nouveau casting totalement interchangeable et peu marquant, un peu rehaussé à la toute fin de saison par l'arrivée de Linda, ex-femme de Sam (et donc obstacle amoureux n°3), jouée par la sympathique Gabrielle Miller (Corner Gas)... mais ici affublée d'un rôle caricatural et antipathique.
Après, il n'y a vraiment pas grand chose à dire sur cette première saison très hivernale et enneigée (malgré sa diffusion printanière), qui fonctionne sur la base de mini-arcs de 90 minutes, divisés en deux épisodes : on a la mise en place saisonnière dans le pilote de 90 minutes, puis deux épisodes sur une fugitive et son grand-père, puis l'arrivée d'Abigail pendant deux épisodes, puis une tempête de neige pendant deux autres, et enfin le final de la saison, centré sur Linda et sur la sous-intrigue saisonnière de Ryan (une histoire de développeur immobilier qui menace la ville et la boutique de Cassie).
Des mini-arcs qui donnent systématiquement l'impression de faire du surplace, une impression qui se transmet donc à l'intégralité de la saison : c'est mou, c'est bavard (les platitudes pseudo-profondes que débite l'héroïne en guise de conseils battent des records !), c'est particulièrement centré sur les problèmes familiaux, les relations sentimentales et sur le shipping, et c'est encore moins axé fantastique/magie que les téléfilms... ce qui, en soi, est un exploit.
Bref, avec sa saison 1, la série s'inscrit directement dans la continuité des téléfilms, déjà assez médiocres et répétitifs, et privilégiant la routine à la progression narrative. On aurait pu espérer que le format sériel aurait libéré un peu les scénaristes, mais plutôt que d'en profiter, la saison finit par ressembler à une suite de cinq téléfilms mis bout à bout, avec un vague fil conducteur pas très passionnant.
Énorme bof, en somme, et je vais donc m'arrêter là en ce qui concerne la série à proprement parler, et conclure mon visionnage de cette "saga" par le téléfilm d'Halloween qui a suivi la saison 1... et qui n'est en fait que deux épisodes supplémentaires mis bout à bout.
Un Soupçon de Magie : Joyeux Halloween ! (Good Witch Halloween - 2015) :
Alors que Middleton se prépare pour son festival annuel d'Halloween, tout le monde met la main à pâte : Sam construit un labyrinthe de paille pour la ville, Martha gère sa municipalité, tandis que Cassie tente de motiver ses proches pour transformer la Grey House en maison hantée, comme tous les ans. Mais Abigail est trop occupée à faire concurrence à Stephanie pour le poste de Reine du festival, Grace n'assume pas la réputation étrange qu'a sa famille, et Brandon, lui, s'inquiète de la présence du mystérieux Joseph (Jeff Pangman), qui occupe l'une des chambres du bed & breakfast, et semble fouiner un peu partout...
Retour au format 85-90 minutes, retour aux intrigues à base d'inconnu de passage en ville et lié à l'héroïne ou à la Grey House, mais, pour une fois, on a droit à une très chouette ambiance d'Halloween et, de manière très appropriée, à une petite dose de fantastique, puisque le métrage s'ouvre sur un sorcier en train de jeter un sort depuis un grimoire.
Alors certes, tous les personnages - notamment Abigail, Stephanie, Grace, ou Nick - sont un peu imbuvables et capricieux, dans cet épisode, et le coup du jumeau maléfique ne mérite rien de plus qu'un bon gros soupir... mais étrangement, après le surplace insipide et sans la moindre atmosphère de la saison 1, j'ai plutôt apprécié ce métrage spécial Halloween.
3.25/6
--------------
Je quitte donc la saga The Good Witch sur une note (vaguement) positive, alors que ce n'était pas gagné après la première saison de la série. Une note positive, certes, mais pas assez pour me donner envie de continuer le visionnage des deux (bientôt trois) saisons supplémentaires de la série, qui continue d'être diffusée sur la chaîne Hallmark...
Nous arrivons au quart de cette première saison et, pour l'instant, le bilan STD est très discutable : un double épisode prologue finalement assez inutile, et un troisième épisode de transition, pas forcément très satisfaisant en soi...
Star Trek Discovery 1x04 :
Burnham & l'équipage du Discovery étudient la créature ayant dévasté le Glenn, tandis que les Klingons sont en proie à des conflits internes, et attaquent une colonie minière sans défense...
Je crois que l'absence totale de subtilité de la série est bien représentée par ce simple fait : les Klingons - que la production se targue de nous présenter ici comme moins caricaturaux, plus développés, plus subtils et plus originaux qu'avant - ont dévoré le cadavre de Michelle Yeoh.
On est donc passés d'une société klingonne stratifiée, organisée en maisons basées sur un code de l'honneur et sur des traditions et un langage millénaires, à des cannibales difformes (certains ont même des coneheads !!), fanatiques religieux qui peinent à articuler leurs phrases, qui passent leur temps à se trahir, et à être très maychants.
W.T.F.
(niveau absence de subtilité de l'écriture, j'aurais aussi bien pu citer le compte à rebours des boucliers de la base minière, qui apparaît à l'écran juste avant l'arrivée du Discovery, ou encore l'héritage de Georgiou, que l'on devine tout de suite être un télescope dès qu'elle commence à en parler, qui s'avère bien être un télescope, et qui est pourtant étiqueté en gros "télescope", histoire que même le téléspectateur le plus idiot comprenne bien ce que c'est)
Sinon, le reste, c'est ultra pataud dans son écriture (on a constamment trois longueurs d'avance sur les rebondissements du script, depuis la nature du tardigrade à son statut de pilote officieux, etc) ; les Klingons en mode Game of Thrones & conflits politiques, c'est un calvaire à suivre ; et la plupart des personnages du Discovery ne sont tout simplement pas attachants ou sympathiques (à part Saru).
(bon, l'avantage, c'est que s'ils commencent à les tuer un par un, on devrait rapidement avoir de nouvelles têtes à l'écran)
Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !
The Addams Family (1964-1966) :
Que ce soit de nos jours ou il y a des décennies, le plus grand défi d'une comédie est dans un premier temps de séduire avec un humour qui lui est propre, et de le maintenir ensuite à un niveau plus ou moins équivalent.
Le premier point est validé sans aucune difficulté. La première saison réussit à rendre attachants les membres de cette famille aux tendances certes morbides, mais qui est unie et aimante.
L'ambiance est légère, et la naïveté candide des Addams face à leurs congénères est amusante. Même si le schéma des premiers épisodes est souvent identique (un individu rentre chez les Addams, est effrayé par ce qu'il voit, et ne demande qu'à prendre ses jambes à son cou tant il est mal à l'aise), cela s'améliore par la suite.
Les scénaristes commencent à se centrer sur chaque protagoniste et mettre en exergue ses particularités complètement loufoques, jouant aussi sur des gimmicks qui fonctionnent assez bien (Fester qui allume des ampoules, Lurch qui apparaît à peine le gong sonné, la Chose qui apporte le courrier...).
Cela donne un ensemble homogène, et la série n'est jamais meilleure que quand elle se consacre à Lurch, interprété à merveille par Ted Cassidy. Malheureusement, la saison 2 n'est pas du tout du même tonneau.
La plupart des personnages sont relégués au second plan, d'autres ne servent que de ressorts comiques de façon encore plus voyante qu'auparavant (le cousin Itt en est le parfait exemple), et le couple Morticia/Gomez phagocyte l'écran.
Le nombre d'épisodes les mettant en scène dans des rôles différents de ceux qu'ils tiennent habituellement devient croissant, et les gimmicks commencent à être de plus en plus omniprésents - au point d'en devenir gênants.
Il ne se passe pas un seul épisode sans que Gomez ne devienne fou car Morticia parle en français (parfois, cela se produit plusieurs fois au sein d'un même épisode : quelle redondance !), et le téléspectateur finit par se lasser. Il y a bien quelques petits moments sympathiques, mais on tourne en rond, et l'ennui pointe le bout de son nez.
Bien évidemment, découvrir cette série si longtemps après sa sortie rend son appréciation difficile, dans la mesure où la perception qu'on en a est forcément faussée par ce qui a été fait par la suite. Elle est cependant intéressante sur plusieurs points.
De manière positive parce qu'elle montre que l'humour noir et le morbide peuvent être drôles en étant distillés savamment, afin de dépeindre une famille modèle - si l'on excepte sa particularité. De manière négative car c'est un exemple à ne pas suivre : se reposer sur ses acquis et sur ses gimmicks sans se renouveler ne fonctionne pas éternellement.
Pour conclure, longue vie à Lurch et à la Chose ! Et à Wednesday, qui est trop chou.
Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...
Brr... (The Uncanny) :
Une anthologie co-produite par le Canada et l'Angleterre (par The Rank Organisation), avec à sa tête l'un des deux co-fondateurs d'Amicus, et une équipe technique canadienne, partiellement remplacée au cours d'un tournage particulièrement chaotique.
# Montreal, 1977 : Wilbur Gray (Peter Cushing), un auteur excentrique, rend visite à son éditeur, Frank Richards (Ray Milland), pour discuter de son nouvel ouvrage : un livre sur les chats, qui semblent terroriser l'écrivain...
Un fil conducteur assez basique, avec un Cushing efficace et convaincant, une chute assez prévisible, et un générique d'ouverture visuellement et musicalement plutôt réussi. 3/6
# Londres, 1912 : Lorsque Miss Malkin (Joan Greenwood), une vieille femme excentrique, décide de léguer toute sa fortune à ses chats, son neveu Michael (Simon Williams) et sa maîtresse Janet (Susan Penhaligon), par ailleurs la gouvernante de Miss Malkin, décident de détruire le testament, et de se débarrasser de la vieille femme. Mais les chats de cette dernière ont une autre idée en tête...
Premier segment de ce métrage, et immédiatement, les problèmes de cette anthologie sont évidents : c'est assez bien joué, relativement bien produit, et ici, le contexte historique apporte un plus, mais 25-30 minutes par segment, c'est beaucoup trop, et le tout finit par n'avoir quasiment aucune tension ou suspense, puisqu'on sait déjà que les chats finissent par se venger à la fin de chaque récit. 2/6
# Québec, 1975 : à la mort de ses parents, Lucy (Katrina Holden), une orpheline, s'installe avec sa tante (Alexandra Stewart), son mari et leur fille Angela (Chloe Franks). Mais Angela, plus âgée, est jalouse de la relation qu'entretient Lucy avec son chat Wellington ; et lorsqu'elle parvient à convaincre les adultes de se débarrasser Wellington, ce dernier incite Lucy à se tourner vers la sorcellerie pour se venger de sa cousine...
Une direction artistique typiquement québécoise, pour un récit à nouveau beaucoup trop long et mollasson, et à la post-synchronisation assez moyenne. C'est dommage, parce que les deux fillettes (on retrouve Chloe Franks, à nouveau) s'en sortent honorablement au niveau du jeu... Cela dit, la toute fin est assez sympathique, avec un jeu d'échelle et de perspective amusant, malgré des effets discutables, et, là encore, un problème de rythme évident (ça se traîne tellement en longueur que ça perd fortement en efficacité). 3/6 (pour cette dernière partie)
# Hollywood, 1936 : Valentine De'ath (Donald Pleasence), un acteur de films d'horreur historiques, sabote un instrument de torture de son dernier film, pour coûter la vie à sa femme et partenaire à l'écran (Catherine Bégin). Il donne aussitôt le rôle à sa maîtresse (Samantha Eggar), et reprend son existence quotidienne... mais la chatte de son épouse va tenter de venger cette dernière.
À nouveau, un environnement et des personnages intéressants, plutôt bien joués... mais un segment qui dure trop longtemps pour ce qu'il a raconter. Beaucoup trop longtemps. D'autant qu'il finit par prendre un virage slapstick, avec musique frénétique, etc, et que ça sombre dans la farce vaguement macabre, peu convaincante, mais avec une chute amusante. 2.75/6 (pour la chute)
---
Dans l'ensemble, un métrage assez faiblard, qui trahit assez clairement, par moments, ses origines canadiennes, et ce malgré tous ses efforts faits pour ressembler à ses modèles anglais : avec ce dernier film, le concept de l'anthologie horrifique façon Amicus/années 70 montre qu'il s'est rapidement essoufflé, sans jamais atteindre de véritables sommets ; ce qui prouve bien que dans le genre, il est essentiel d'avoir des idées et un script en béton armé, ainsi qu'un rythme parfaitement maîtrisé, pour que les segments de telles anthologies fonctionnent.
2.25/6
Le Club des Monstres (The Monster Club) :
Ultime anthologie horrifique produite par Milton Subotsky (l'un des deux co-fondateurs d'Amicus), réalisée par Roy Ward Baker (lui aussi à l'oeuvre sur de multiples anthologies du studio), avec une distribution familière (Price, Carradine, Ekland, Magee, Pleasence...) et à nouveau basée sur les récits de R. Chetwynd-Hayes.
En d'autres termes, une anthologie qui a tout des anthologies Amicus, sans en être une, et qui joue la carte du fanservice référentiel et métadiscursif, puisqu'elle met directement en scène une version fictive de Chetwynd-Hayes, ainsi que plusieurs autres clins d'oeil évidents à l'histoire du studio, etc.
# R. Chetwynd-Hayes (John Carradine), célèbre auteur d'horreur, est attaqué par Erasmus (Vincent Price), un vampire affamé qui, en échange de son sang, propose à Chetwynd-Hayes de lui faire découvrir le Club des Monstres, où toutes les créatures surnaturelles se retrouvent pour se détendre, et échanger des histoires horribles...
Un fil conducteur assez peu sérieux, avec beaucoup de meublage/séquences musicales typiques de l'époque, de couleurs vives, de masques en latex ratés, de déguisements fauchés, de dentiers en plastiques, etc... ça ne restera clairement pas dans les mémoires, on est clairement dans de la parodie aux dialogues décalés et improbables (l'explication de l'arbre généalogique des monstres par Price, huhuhu), bref, il faut prendre ça au vingt-cinquième degré, au moins, et encore. 2/6 (dont un demi point pour la morale finale)
# Incitée par son compagnon (Simon Ward), Angela (Barbara Kellerman) accepte un poste de gouvernante chez le mystérieux Raven (James Laurenson), un homme étrange, timide et reclus, à la fortune, aux habitudes et aux pouvoirs inexplicables. Angela et Raven finissent par sympathiser, et lorsque Raven lui fait une demande en mariage, la jeune femme joue le jeu, pour pouvoir mettre la main sur la combinaison du coffre-fort de Raven. Mais lorsqu'elle se fait prendre la main dans le sac, la vengeance de son employeur est terrible...
Malgré sa durée, un segment très premier degré assez attachant, façon La Belle et la Bête, avec un Laurenson plutôt touchant dans son rôle de créature étrange et hantée par ses pulsions, et une illustration musicale classique globalement réussie. Reste cependant le titre "Shadmock", particulièrement mauvais, et le fait qu'il n'y ait pas grande surprise ni horreur dans ce récit. 3.75/6
# Timide et maltraité à l'école par des brutes, Lintom (Warren Saire) ne voit pas beaucoup son père, qui passe ses nuits loin de la maison à "travailler", et l'enfant se contente de la compagnie de sa mère (Britt Ekland). Un jour, cependant, Lintom comprend que son père est un vampire, traqué par des chasseurs incapables menés par Pickering (Donald Pleasence).
Un segment semi-comique, avec un retournement de point de vue qui n'est pas forcément désagréable, et qui aurait pu fonctionner dans le cadre d'un récit plus sérieux. Là, malheureusement, vampires et chasseurs sont de grosses caricatures bien ridicules (le vampire avec sa cape et son accent naze ; les chasseurs maladroits...), l'illustration musicale à base de violon tzigane est envahissante et déplacée, le script abat ses cartes bien trop tôt, et de manière générale, le tout est trop parodique pour être narrativement efficace, et trop timide et surligné pour être drôle. Et puis cette conclusion-gag qui n'a aucune forme de logique... *soupir* 2/6
# Sam (Stuart Whitman), un réalisateur à la recherche d'un village abandonné pour y tourner son prochain film, arrive à Loughville, une bourgade embrumée et isolée, où les habitants, étranges, refusent de le laisser partir. Il découvre alors, grâce à Luna (Lesley Dunlop), que le village est entièrement peuplé de goules dévorant les cadavres et pillant leurs tombes. Des goules n'ayant plus rien à manger, et bien décidées à dévorer le nouvel arrivant...
Un segment m'ayant vraiment marqué durant mon enfance, avec ces villageois menaçants, cette narration-flashback sous forme d'illustrations en noir-et-blanc très réussies, et son ambiance de cauchemar brumeux, renforcée par une bande originale synthétique pas totalement convaincante, mais particulièrement décalée. Je regrette néanmoins que la poursuite finale se fasse en pleine journée, sous un ciel radieux, ce qui enlève beaucoup à cette scène, et que le plan final, avec ses dentiers en plastique, soit aussi cheap. 4/6
---
Un métrage généralement considéré comme étant le fond du panier des anthologies Amicus et affiliées, principalement à cause de son fil conducteur vraiment très médiocre et fauché, et qui donne l'impression que le script avait initialement un segment supplémentaire, coupé au tournage, imposant à la production de rajouter des séquences musicales sans budget pour meubler et atteindre les 90 minutes.
Dommage, parce que c'est loin d'être la pire anthologie du lot, et deux des trois segments existants sont assez réussis... mais dans l'ensemble, Le Club des Monstres s'avère beaucoup trop inégal pour son propre bien.
Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...
The Love Witch :
Dans la Californie des années 60/70, Elaine (Samantha Robinson), une jeune sorcière séduisante, quitte précipitamment San Francisco, laissant derrière elle le cadavre de son compagnon, mort dans des circonstances mystérieuses. Elle s'installe à Arcata, et découvre cette petite ville, où elle décide de chercher le grand amour, avec l'aide de ses sortilèges et envoûtements... mais ceux-ci fonctionnent trop bien, et ont des conséquences imprévues (et parfois fatales) sur ceux qu'elle désire. Jusqu'au jour où elle s'éprend de Griff (Gian Keys), un officier de police....
Un tour de force visuel, musical, et tout simplement du point de vue de la production, puisque ce métrage intégralement signé Anna Biller s'avère un thriller surnaturel et sexy singeant volontairement les films d'exploitation des années 60/70 centrés sur la sorcellerie (avec un petit côté giallo en prime), et ce dans leurs moindres détails.
La reconstitution est tout simplement bluffante, tant visuellement (tourné en 35mm, le film a des couleurs chatoyantes, un grain parfait, on s'y croirait), que stylistiquement (maquillages, décors, costumes, accessoires, etc), l'interprétation est volontairement un peu raide, comme dans les productions de l'époque, bref, on a vraiment l'impression de regarder un métrage des années 60/70, et à un détail anachronique ou deux près (téléphones, voitures en arrière plan) laissés dans le film, l'illusion serait parfaite.
D'un point de vue scénaristique et filmique, cependant, il en va un peu autrement. Le film est en effet bien trop long pour son propre bien : Biller est aussi éditrice de son métrage, et elle a tout laissé dans la version finale, qui dure plus de deux heures. Malheureusement, il y a, dans ces deux heures, facilement 20 à 30 minutes de digressions inutiles, de plans d'inserts trop longs, et de détails sur les wiccans, leurs rituels, ou encore de dialogues pseudo-féministes modernes, qui plombent allègrement le tout.
Et c'est vraiment dommage, car si on a une certaine nostalgie du cinéma de cette époque, le tout reste fascinant à regarder, d'un point de vue technique. Mais les véritables points faibles du métrage restent son montage et son script un peu pataud, ce qui s'avère plutôt rédhibitoire au final.
3.5/6, principalement pour tout le côté technique, très impressionnant.
Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...
Frissons d'Outre-Tombe (From Beyond The Grave - 1974) :
Ultime anthologie Amicus, basée sur des nouvelles de R. Chetwynd-Hayes, et globalement mieux produite que certaines des anthologies précédentes, même si elle reprend à nouveau une version de Dies Irae en guise de générique.
# Quatre clients (David Warner, Ian Bannen, Ian Carmichael & Ian Ogilvy) visitent la boutique d'antiquités Temptations Limited, et ils repartent chacun avec des objets, achetés ou volés au propriétaire (Peter Cushing)... en parallèle, un petit criminel (Ben Howard) semble bien décidé à mettre la main sur la caisse de la boutique.
Probablement le fil rouge le plus structuré et intéressant de toutes les anthologies Amicus, avec une raison d'être qui fait sens, et une conclusion attendue, mais pas désagréable. 3.5/6
# Edward Charlton (David Warner) repart de la boutique en ayant acheté un miroir antique pour une bouchée de pain, malgré sa valeur réelle conséquente. Avec un groupe d'amis, Charlton décide alors de faire une séance de spiritisme devant le miroir ; mais suite à cette séance, une entité (Marcel Steiner) vivant dans le miroir semble prendre possession de Charlton, et l'obliger périodiquement à lui donner un quota de sang...
Un segment un peu décevant, malgré sa tension très intéressante, et son interprétation convaincante. Décevant, car il y avait là le potentiel de quelque chose de nettement plus glaçant, alors qu'avec le rythme du métrage, ses passages typiquement 70s (le night-club, le fait que tout le monde semble passionné par le spiritisme), son abondance de coupes abruptes débouchant sur un réveil en sursaut ou sur les précurseurs du jump scare, et sa conclusion prévisible, le tout finit par n'être que vaguement sympathique, sans plus. Mais bien interprété. 3.75/6
# Employé de bureau humilié et méprisé par son épouse (Diana Dors), Christopher Lowe (Ian Bannen) sympathise avec Jim (Donald Pleasance), un vendeur de rue supposément ancien militaire. Pour l'impressionner, Christopher dérobe une médaille dans la boutique d'antiquités, et est alors invité par Jim à rencontrer sa fille (Angela Pleasence), dont il s'entiche rapidement...
Un segment de plus de 25 minutes, pas particulièrement intéressant, clair, ou inquiétant, et qui consiste en énormément de mise en place plate et insipide, pour une conclusion médiocre. Beaucoup de critiques considèrent que c'est le meilleur segment du lot, je me suis royalement ennuyé. 1.5/6
# Après avoir réussi à changer le prix d'une antiquité, Reggie (Ian Carmichael) est abordé, dans le train, par Madame Orloff (Margaret Leighton), une femme excentrique lui affirmant qu'il est contaminé par un Élémentaire, une créature maléfique et invisible attachée à son épaule. De retour chez lui, il découvre alors que la menace est bien réelle, et qu'elle menace la vie de sa femme Susan (Nyree Dawn Porter)...
De la comédie fantastique gentiment surjouée par Margaret Leighton, notamment dans l'exorcisme totalement déjanté. Amusant, mais la chute plus sombre manque néanmoins de punch. 3.5/6
# Auteur au budget limité, William Seaton (Ian Ogilvy) achète une porte sculptée dans la boutique, mais repart en reprenant apparemment une partie de son argent. Une fois installée chez lui, il découvre alors que le seuil donne sur une immense chambre gothique, et que la porte, qui s'ouvre seule, appartenait autrefois à un occultiste, Sir Michael Sinclair (Jack Watson)...
Un segment très joliment produit, visuellement parlant, et à l'ambiance gothique très sympathique, à défaut d'être très pesante ou menaçante. Un peu trop similaire, dans l'esprit, au premier segment, mais la fin heureuse, cependant, est assez surprenante, et justifiée par le récit. 4/6
---
Une anthologie qui, si elle n'avait pas inclus le second segment, aurait très bien fonctionné, malgré son humour un peu trop présent. Là, en l'occurrence, entre le fil conducteur un peu plus travaillé que d'habitude, la production moins fauchée, et des segments plus développés, le métrage finit par se classer parmi les anthologies estampillées Amicus que j'ai préférées.
3.25/6
Les Contes aux Limites de la Folie (Tales That Witness Madness) :
Une anthologie anglaise produite par World Films Services, et qui n'est pas conséquent pas exactement une anthologie Amicus, même si elle est bien souvent assimilée à ces dernières, car produite à la même époque, et qu'elle en possède l'un des réalisateurs habituels, le format, et certains des acteurs récurrents.
# Le Dr. Tremayne (Donald Pleasence), psychiatre dans un asile ultra-moderne, accueille son collègue, le Dr. Nicholas, pour lui présenter quatre cas improbables qu'il aurait réussi à guérir...
Un fil conducteur assez quelconque, entre sa post-synchronisation assez médiocre, son environnement médical typiquement années 70, ultra-moderne et aseptisé, et son générique d'ouverture façon générique de James Bond. La chute, elle est assez prévisible, mais elle a au moins le mérite d'être logique. 2.5/6
# Paul (Russell Lewis) est le fils timide d'un couple se disputant constamment (Donald Houston & Georgia Brown). Pour faire face à cette vie de famille difficile, il s'est trouvé un ami imaginaire... un tigre peut-être pas si invisible que ça.
Alors, là, tout de suite, ça commence très mal, puisque le segment repose totalement sur l'interprétation des parents (gueulards et surjoués) et sur celle de l'enfant (mauvais, et débitant trop vite son texte). Ça ne marche pas du tout, les parents sont hystériques, l'enfant peu convaincant, et le rebondissement final, prévisible, est fauché au possible, avec sa fausse tête de tigre empaillée et ses gros plans cache-misère mâtinés de stock-shots animaliers. 1/6 pour la petite mélodie.
# Timothy (Peter McEnery) et sa compagne (Suzy Kendall), antiquaires, héritent d'un vieux portrait de l'Oncle Albert (Frank Forsyth), ainsi que d'un vélo lui ayant appartenu. Bien vite, il apparaît que l'Oncle Albert est capable de forcer Timothy à monter sur le vélo, et que celui-ci renvoie l'antiquaire dans le passé, dans la peau d'Albert.
Un autre ratage intégral, sans la moindre subtilité, et qui vire plus à la comédie involontaire avec ses innombrables gros plans de coupe sur le portrait et toutes ses expressions, ou encore quand McEnery surjoue les scènes où il est attiré sur le vélo par une force invisible. Et puis ce grand final, j'en ris encore. 1/6 pour la reconstitution historique.
# Brian (Michael Jayston) rentre un jour dans son immense demeure avec un vieil arbre mort aux formes étrangement évocatrices, et malgré les attentions de son épouse Bella (Joan Collins), il commence à être de plus en plus fasciné par ce tronc d'arbre...
Et on continue dans le ratage, avec un arbre jaloux interprété par un(e) figurant(e) dans un costume en latex, qui joue l'arbre de manière bancale et caricaturale (ses déplacements sont hilarants), et un récit mal construit, avec des transitions bancales, et une scène de cauchemar/viol par arbre totalement ratée et involontairement comique, pour cause de musique percussive improbable. 1/6 pour la nudité gratuite et pour Collins qui semble s'amuser.
# Auriol Pageant (Kim Novak), agent littéraire, a jeté son dévolu sur Kimo (Michael Petrovich), un auteur étrange. Mais Kimo, lui, est plus intéressé par Ginny (Mary Tam), la fille adolescente d'Auriol... car il doit trouver au plus vite une vierge à sacrifier à l'un de ses dieux hawaïens ancestraux.
Et voilà, c'est le plantage total. Kim Novak surjoue affreusement (comme tout le monde, en fait), l'histoire est bancale, Petrovich a un charisme de poulpe mort (et paraît aussi hawaïen que moi), et Mary Tamm ressemble à un camion volé : rien à sauver, là-dedans. 1/6 pour la fin qui, dans l'esprit, est appropriée au genre.
---
Voilà voilà, un splendide plantage, de bout en bout : c'est bancal, jamais drôle, jamais vraiment macabre, jamais tendu ou angoissant, c'est très mal écrit (en même temps, ça a été écrit par une actrice : n'est pas scénariste qui veut), l'interprétation est vraiment TRÈS inégale, et au niveau de la production, c'est tellement médiocre que ça tombe toujours systématiquement à plat. Un joli gâchis.
Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...
Edgar Allan Poe's The Lighthouse Keeper :
J.P. (Matt O'Neill) se réveille, échoué, sur une péninsule reculée, où trône un phare menaçant, périodiquement ébranlé par des secousses inexplicables. Là, il fait la connaissance de Walsh (Vernon Wells), le gardien de ce phare, un vieil homme bourru et menaçant, hanté par la mort de sa femme, et qui lui explique qu'ils sont seuls sur cette péninsule, mais qu'il ne faut jamais laisser la lumière s'éteindre, sous peine de provoquer quelque chose de terrible. J.P., cependant, est plus intrigué par Nora (Rachel Riley), une jeune femme qu'il croise dans la nature, et dont il s'éprend, malgré des phénomènes étranges qui semblent les entourer...
Une adaptation très très libre, et au budget limité, de l'ultime récit inachevé d'Edgar Alan Poe, The Lighthouse.
Ici, on a droit à un film d'épouvante volontairement assez old-school et suranné, qui n'est pas sans rappeler certains films d'épouvante gothique des années 70 (voire même The Fog de Carpenter, par moments) : c'est lent, ça repose beaucoup sur son atmosphère, sur son suspense, sur l'étrangeté de la situation, sur son cadre, et ça se finit par une pirouette assez moyenne, mais pas forcément surprenante.
Malheureusement, le budget est tel que la production en souffre : les zombies/fantômes du passé sont particulièrement fauchés, la distribution est assez quelconque (le couple JP/Nora n'a aucune alchimie, et n'est pas intéressant... ce qui est problématique, vu qu'il est au centre de tout), et dans l'ensemble, le récit est beaucoup trop étiré en longueur (surtout sur la fin) pour vraiment fonctionner.
Et pourtant, le tout n'est pas honteux, pour peu qu'on sache à quel genre de métrage et de budget s'attendre. J'ai même trouvé que ça avait un charme certain, çà et là, malgré des problèmes évidents.
Ça ne le vaut probablement pas en comparaison d'autres productions plus abouties, maîtrisées et professionnelles, mais j'ai tout de même envie de lui mettre un petit 3/6, principalement pour les intentions, qui sont plutôt bonnes.
Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...
Le Fantôme de Canterville :
Hanté par le fantôme belliqueux d'Aliénor de Canterville (Audrey Fleurot) et de son stupide serviteur Gwilherm (Michael Youn), le château ancestral des Canterville accueille un beau jour de nouveaux propriétaires, la famille Otis (Michèle Laroque, Lionnel Astier, Mathilde Daffe, etc). Malheureusement pour Aliénor, maudite, elle doit faire fuir ces nouveaux locataires qui, radicalement modernes et zens, sont tout sauf impressionnés par ces esprits. Mais Virginia, adolescente bien décidée à retourner vivre à Paris, décide alors de coopérer avec Aliénor, et de l'aider à effrayer sa famille...
Une comédie fantastique franco-belge qui adapte Le Fantôme des Canterville d'Oscar Wilde, par voie de Beetlejuice, en tournant le tout dans un château belge, supposé représenter la Bretagne, et avec une femme dans le rôle du fantôme... pourquoi pas, mais... non, en fait.
Ça ne fonctionne vraiment pas.
Entre les vannes & gags répétitifs, éculés et téléphonés, la diction ampoulée typiquement française de ces acteurs qui sur-articulent leurs lignes de dialogue, les personnages insipides (Fleurot tente de composer un personnage, en vain, Youn fait du Youn, Laroque du Laroque, Astier du Astier, et tous les enfants sont quelconques, voire mauvais pour les plus jeunes), le score musical peu inspiré de Matthieu Gonet (ex-directeur musical de la StarAc), la bluette adolescente laborieuse et les péripéties génériques aux effets numériques basiques et aux zombies qui dansent (forcément)...
... on est vraiment là dans le divertissement familial médiocre et anémique, dans la droite lignée du précédent film de fantômes du réalisateur, Fantômes et Cie/The Great Ghost Rescue, sans le charme anglo-saxon, et avec des erreurs techniques en plus, dès les deux premières minutes de film (paf, le beau problème de continuité sur le champ/contre-champ lors de la première apparition d'Audrey Fleurot).
Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...
Resident Evil - Chapitre Final (Resident Evil - Final Chapter) :
La planète Terre toute entière est contaminée par le T-Virus de l'Umbrella Corp., et Alice (Milla Jovovich) est contrainte de monter une équipe de fortune pour retourner dans la Ruche, la base souterraine où tout a commencé, et où tout pourrait bien se conclure. Mais Alexander Isaacs (Iain Glen), Albert Wesker (Shawn Roberts) et la Reine Rouge (Ever Gabo Anderson) leur barrent le chemin...
Un peu comme pour la franchise Underworld, la franchise Resident Evil a cela de fascinant qu'elle est instantanément oubliable, tant elle est inutile tordue, brouillonne, et paradoxalement assez creuse. J'ai vu l'intégralité, à date, des films Resident Evil, et pourtant, je n'ai absolument aucun souvenir précis de ce qui s'y passe, de qui fait quoi, des motivations d'untel ou d'untel, etc... Heureusement, le web est là pour fournir des résumés bien pratiques, et donc, j'attaque cet ultime chapitre de la saga en étant un peu moins perdu qu'en me levant ce matin.
Toujours Paul W.S. Anderson aux commandes, toujours Milla Jovovich en super-héroïne Marysueisante, toujours des effets numériques inégaux, toujours des zombies, toujours des personnages sous-développés, toujours du post-apocalyptique lorgnant désormais très fortement sur Mad Max... et ça s'arrête à peu près là. Ou du moins, si ça s'arrêtait là, le film aurait probablement récolté un 1.5 ou 2/6, parce que le toutéliage approximatif n'est pas forcément désagréable, parce que quelques plans et idées sont vraiment très intéressants, parce que Iain Glen a toujours un charisme monstre, et parce que la fille de Milla & Anderson en Red Queen ne s'en sort pas trop mal et à une bonne bouille.
Malheureusement, cet ultime opus de la saga, qui conclue le tout, souffre d'un handicap de taille : l'un des pires montages d'action jamais vus au cinéma. C'est bien simple, dès que la moindre scène d'action commence (et il y en a un paquet), le montage s'accélère.
Encore.
Et encore.
Jusqu'à ce que qu'on ait jusqu'à deux à trois coupes par seconde. Ce qui est tout simplement aberrant, rend une immense majorité de scènes incompréhensibles et illisibles (déjà qu'elles sont souvent très sombres et tourbillonnantes), donne parfois l'impression d'un film passé en avance rapide, et doit en plus vraiment donner mal à la tête en 3D (par chance, pas de 3D pour moi, ouf !). Pour moi, le montage de REFC est rédhibitoire, et flingue le peu d'intérêt du métrage.
0.5/6 pour tout ce que j'ai cité de (vaguement) positif plus haut.
Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...
Get Out :
Lorsqu'il rencontre pour la première fois les parents de sa compagne Rose (Allison Williams), Chris (Daniel Kaluuya) ne sait pas trop à quoi s'attendre : il est afro-américain, sa belle-famille (Bradley Whitford, Catherine Keener, Caleb Landry Jones) est caucasienne, et plus il passe du temps en leur compagnie, dans leur résidence, plus il s'aperçoit que quelque chose ne tourne pas rond. Est-ce un problème racial... ou quelque chose de plus sinistre encore ?
J'ai envie de parler de déception compte tenu de la hype absolue et de l'accueil unanimement positif reçu par le film outre-atlantique, mais non, en réalité, je ne suis pas déçu : ce Get Out est exactement ce à quoi je m'attendais.
À savoir un thriller satirique "engagé", tellement ancré dans la culture et les préoccupations raciales américaines d'aujourd'hui qu'il ne pouvait qu'être loué et applaudi comme un chef d'oeuvre par cette critique. D'autant plus que Jordan Peele, le scénariste et réalisateur, est un très bon comique, adulé là-bas, qui partait donc avec un capital-sympathie certain.
Mais finalement, quiconque avait déjà vu le précédent film (Keanu) écrit par Peele avait de quoi être méfiant, surtout en sachant que le tout était produit par Blumhouse : on se retrouve en effet finalement devant une sorte de satire fantastique (Peele parle de "thriller social") très balisée et caricaturale sur un jeune afro-américain découvrant que sa belle-famille WASP est raciste, voire peut-être même pire encore.
Que ce soit une grosse métaphore sur le quotidien des afro-américains confronté au racisme ordinaire et insidieux des américains blancs, soit. Que ce soit une sorte de fusion entre La Porte des Secrets, les Stepford Wives, et l'épisode 03x01 de Star Trek TOS, pourquoi pas. Que ce soit l'occasion pour Peele d'utiliser son vécu pour alimenter son script, certes.
Le problème, en fait, c'est que le film tire beaucoup à la ligne (c'est un postulat de la Quatrième Dimension étiré sur plus d'une heure quarante), et a vraiment le postérieur entre deux chaises : en tant que comédie, ce n'est pas particulièrement drôle (les intermèdes avec Rod, le meilleur pote, tombent à plat) ; en tant que film fantastique ou film d'horreur, c'est assez convenu et prévisible, et ça manque cruellement de tension autre que raciale ; et au niveau sous-texte politico-social, reflet d'un certain quotidien afro-américain... et bien ce n'est jamais assez subtil pour fonctionner (tout est très forcé et caricatural), et j'ai même envie de dire que la toute fin (en plus d'être assez brouillonne, formellement) donne un peu l'impression que le film se dégonfle, et ne va pas jusqu'au bout de ses idées, alors qu'il y avait là l'occasion d'avoir une fin à la Nuit des Morts Vivants, forte et mémorable.
Bref, encore une fois, comme pour Keanu, un peu l'impression d'un sketch comme pouvaient en faire Key et Peele, transformé en long-métrage, sans avoir le rythme, la tension, ou l'originalité nécessaires pour le faire fonctionner sur la durée. Cela dit, c'est assez bien interprété, et globalement tout à fait regardable pour une première réalisation.
Mais aussi particulièrement anecdotique.
Un tout petit 3/6
(je suppose que si l'on se sent vraiment concerné par le sujet, on doit être tenté de faire monter la note beaucoup plus haut... mais même si j'étais le public-cible du métrage, je pense que le côté caricatural m'empêcherait de vraiment adhérer au propos)
Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...
The Last Girl - Celle qui a tous les dons (The Girl with All the Gifts) :
Dans une Angleterre envahie d'Affamés, des humains contaminés par des spores fongiques, un groupe de scientifiques et de militaires (Gemma Arterton, Paddy Considine, Glenn Close) tente de survivre et de rejoindre au plus vite la base la plus proche, en compagnie de Melanie (Sennia Nanua), une fillette infectée, nettement plus intelligente que la moyenne, et qui pourrait bien être la clef d'un vaccin définitif à cette contamination improbable...
Voici donc le nouveau film de zombies anglais qui crée le buzz, et qui est supposé renouveler totalement le genre. Pas de chance : s'il est plutôt bien tourné (c'est le premier long-métrage de son réalisateur, un habitué de la télévision anglaise) et interprété (même si la petite Sennia est parfois un peu limite, et pas particulièrement attachante), ce métrage (au script écrit et développé en parallèle du roman qui raconte la même histoire, par leur auteur Mike Carey) fait instantanément penser à de gros noms du genre : 28 jours plus tard, forcément, mais aussi le jeu The Last of Us, et le travail de Romero (entre autres) sur les zombies (on pense à Bub, par exemple).
C'est vraiment le problème principal de ce Girl with All The Gifts : il n'apporte pas grand chose au genre, pas grand chose qui n'ait déjà été traité ailleurs, y compris le concept de l'épidémie donnant naissance à l'espèce supposée nous remplacer sur Terre, la prochaine étape de l'évolution (cf I Am Legend), etc...
Encore une fois, ce n'est pas désagréable ni mauvais, mais c'est loin d'être la baffe annoncée, d'autant que la bande originale assez polarisante peut déplaire, que la petite Melanie peut paraître un peu trop agaçante dans la première moitié du film, et que le métrage n'évite pas quelques clichés et scènes assez ratées, surtout dans la seconde moitié (je pense notamment à la scène opposant Melanie aux autres enfants, qui se veut tendue, mais que j'ai trouvée assez ridicule ; à l'identique, certains personnages perdent 50 points de QI quand le film attaque sa deuxième heure).
Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...
Sauna :
En 1595, au terme d'une guerre de 25 ans entre la Russie et la Suède, deux équipes de cartographes - l'une russe (Viktor Klimenko, Rain Tolk, Kari Ketonen) et l'autre finlandaise, composée de deux frères, Eerik (Ville Virtanen) et Knut (Tommi Eronen) - doivent tracer les nouvelles frontières du pays. Ensemble, ils s'aventurent dans un marais immense et lugubre, au coeur duquel ils découvrent un village inconnu : là, 73 personnes vivent entre la vie et la mort, effrayées par un étrange sauna monolithique situé non loin. Et pour Eerik et Knut, tous deux hantés par leurs exactions pendant la guerre, ce sauna va s'avérer le lieu de toutes les peurs et de tous les regrets...
Un film finlandais des plus atypiques, car pas vraiment horrifique au sens monstres et jump scares du terme, et paradoxalement un film typiquement nordique dans son approche de l'atmosphère et de la tension : ici, on est dans une ambiance contemplative, pesante, froide et un peu absconse, et qui mêle une certaine approche du symbolisme à tout un propos en filigrane sur la rédemption, et le traumatisme de la guerre sur les âmes et les corps des humains.
Un traumatisme quasiment tangible à l'écran, tant tout semble palpable et réaliste, tout en étant particulièrement onirique, avec ce village perdu au milieu de nulle part, et cette photographie superbe qui le porte à l'image.
Alors il va sans dire que ce type de film est à déconseiller aux personnes cherchant de l'horreur percutante et nerveuse : ici, on est, encore une fois, dans le malaise sourd et pesant, dans le mystère et dans le non-dit.
Mais pour peu qu'on ne soit pas réfractaire à ce genre de cinéma, d'ambiance, et de contexte, c'est une très bonne surprise. Je n'en attendais rien, je suis tombé sous le charme.
Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...
The Windmill Massacre :
Jeune australienne en fuite, Jennifer (Charlotte Beaumont) trouve refuge dans un bus touristique hollandais, qui visite les environs d'Amsterdam. À bord, un père businessman et son fils (Patrick Baladi &Adam Thomas Wright)), une jeune française (Fiona Hampton), un touriste japonais (Tanroh Ishida), un soldat (Ben Batt), un médecin (Noah Taylor), et le conducteur (Bart Klever). Mais soudain, le bus tombe en panne en rase campagne, à proximité d'un moulin à vent abandonné n'apparaissant sur aucune carte... et rapidement, une entité surnaturelle fait son apparition pour les traquer un à un, afin de les punir des erreurs de leur passé.
Un film d'horreur néerlandais à la distribution internationale plutôt agréable et compétente, et qui, si elle rappelle forcément d'autres films - Jeepers Creepers 2, Afterdeath, etc, etc - et semble parfois hésiter entre slasher, horreur surnaturelle, et quelque chose de plus métaphysique, bénéficie de personnages nettement plus développés qu'à l'habitude, et qui ont tous de sombres secrets, pour le meilleur et pour le pire (le personnage japonais est une caricature ambulante, malheureusement).
Mais en comparaison de bon nombre d'autres films d'horreur européens et américains au budget comparable, The Windmill Massacre n'est pas honteux : la Hollande est agréable à regarder, idem pour Charlotte Beaumont, toujours très attachante et compétente depuis la série Broadchurch ; la réalisation est solide, les mises à mort variées ; le boogeyman n'est pas très mémorable, mais passe encore ; et dans l'ensemble, hormis leurs accents un peu fluctuants en fonction des interprètes et des scènes, les comédiens sont plutôt justes.
Reste une illustration musicale orchestrale un peu trop grandiloquente et envahissante par moments, mais rien de vraiment gênant. En résumé, un film qui n'est ni exceptionnel, ni forcément très mémorable ou surprenant, mais qui est regardable, ce qui est de plus en plus rare dans le genre.
3.25/6
(je préfère amplement le titre original, The Windmill, plus sobre et mystérieux, mais clairement pas assez racoleur et "slasherisant" pour les producteurs...)
L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, de mi-Septembre à début Novembre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Depuis 2008, la chaîne câblée Hallmark diffuse la saga The Good Witch, qui narre le quotidien de la "sorcière" Cassandra Nightingale (Catherine Bell) dans la petite ville de Middleton.
De la comédie, de la romance, un peu de fantastique, pour 7 téléfilms, et trois saisons de 10 épisodes, dont deux épisodes spéciaux. J'ignore si j'irai au bout de l'intégrale (après tout, même moi j'ai mes limites, dans le genre), mais commençons par...
The Good Witch - Un Soupçon de Magie (2008) :
Lorsque la mystérieuse Cassandra Nightingale (Catherine Bell) s'installe un beau jour en compagnie de son chat noir dans un vieux manoir abandonné et supposément hanté, la petite communauté de Middleton ne met pas longtemps à dire que c'est une sorcière. une rumeur qui n'est pas aidée par la boutique de soins new-age de Cassandra, et par ses bons conseils à la limite du surnaturel. Jake (Chris Potter), le shérif de la ville, un veuf ayant deux enfants, décide de s'intéresser à la nouvelle arrivante...
Un semi-remake made in Hallmark du film Chocolat (2000), très similaire, avec une Catherine Bell new-age pas encore totalement botoxée, pour un récit gentillet, et un peu au-dessus du tout venant de la chaîne.
Principalement parce que le tout joue un peu sur l'ambiguïté des pouvoirs réels ou non de Cassandra, et parce que les acteurs ont une bonne alchimie. Un petit plus : le dernier quart d'heure, qui se déroule à Halloween. Un petit moins : la méchante ultra-caricaturale, qui aurait mérité d'être un peu moins écrite comme Mme Kravitz
Rien de vraiment calamiteux, mais rien de formidable non plus : il ne se passe pas grand chose, et ça ne méritait pas vraiment un tel carton d'audience pour la chaîne, à l'époque de sa diffusion...
3/6
The Good Witch's Garden - Le jardin des merveilles (2009) :
Désormais bien installée à Middleton, Cassie a métamorphosé son jardin, et veut faire de son manoir un bed & breakfast. Mais son premier client, Nick Chasen (Rob Stewart), affirme être le véritable héritier du propriétaire de la maison, et tente de chasser Cassandra de sa demeure...
Suite du précédent téléfilm, tourné un peu à la va-vite et sorti tout juste un an après le premier volet, ce second téléfilm est un peu plus détendu et décontracté... pour ne pas en pilotage automatique.
Les intrigues secondaires sont peu passionnantes ou surprenantes (les deux enfants et leurs amis respectifs, le grand-père qui cherche l'amour, le 200ème anniversaire de la ville) et l'intrigue principale, elle, se déroule et est résolue dans grande conviction.
Et paradoxalement, le fait qu'il n'y ait pas la moindre tension romantique entre l'héroïne et son compagnon (qui sont désormais ensemble, et qui passent les 3/4 du téléfilm séparés par le récit) enlève pas mal de l'énergie du métrage, malgré un effort fait pour toutélier toutes les sous-intrigues vers la fin, et pour rajouter un peu plus de "magie" à ce second volet.
Bof, en somme.
2.5/6
The Good Witch's Gift - Un Mariage Féérique (2010) :
À deux semaines de Noël, la vie de Cassie est agitée : Jake la demande en mariage, pour une cérémonie prenant place le 24 décembre, mais les formalités administratives se compliquent vite ; la fille de Jake perd la future alliance de Cassie ; le fils de Jake passe tout son temps avec sa petite-amie (Jordon Todosey), la fille d'un criminel de retour en ville (Graham Abbey) ; ce dernier rôde autour de la boutique de Cassie ; et le destin de plusieurs autres habitants de Middleton se croise de manière imprévue...
Un téléfilm qui tente de manger à tous les râteliers, à la fois film de Noël (clairement tourné en automne), film de mariage, drame familial, etc... ça s'éparpille un peu, et ce n'est pas toujours convaincant dans ses tentatives de mélange des genres : on constate ainsi que Catherine Bell a un peu tendance à jouer 90% de ses scènes avec un sourire pseudo-mystérieux et vaporeux sur les lèvres, sans autre effort ; que toutes les coïncidences et les grosses ficelles sont justifiées par la "magie" de Cassie, et que, forcément, tout se termine bien pour tout le monde (donc niveau enjeux, c'est inexistant).
Après, on peut toujours saluer l'effort fait par les scénaristes, qui font tout leur possible pour donner une sous-intrigue à tous les personnages secondaires récurrent, et pour assurer de la continuité entre les métrages... mais quelque chose me dit que ça ne va pas durer.
Pas particulièrement meilleur ou pire que les deux précédents, mais le côté festif me rend indulgent.
3/6
The Good Witch's Family - La Magie de la Famille (2011) :
Alors que Cassie se prépare à proposer sa candidature à la Mairie de la ville, elle se découvre une cousine, Abigail (Sarah Power), qui possède elle aussi des dons surnaturels. Mais Abigail les utilise à des fins plus égoïstes et manipulatrices, et bien vite, elle sème le chaos dans la vie de Cassandra...
Probablement l'épisode ayant le plus de conflits et d'enjeux dramatiques jusqu'à présent, ce qui ne veut pas forcément dire que c'est le meilleur. En effet, la majeure partie de ces conflits (que ce soit au niveau des adolescents, de Jake/du Maire, de Martha, de Cassie/Abigail, de la course à la Mairie, etc) n'a pas grand impact, et tombe globalement à plat (toujours ce même problème de manque d'enjeux, et de happy end obligatoire pour tout le monde).
Au niveau des bons points, le script injecte donc un peu de tension au travers du personnage d'Abigail, une sorte d'équivalent pour Cassie de la Serena de Ma Sorcière Bien-Aimée. Elle sème la zizanie, elle manipule, elle trahit, bref, c'est le reflet négatif de Cassandra, y compris dans sa manière d'influencer les choses (par contre, plus aucun doute quand aux pouvoirs des deux femmes, clairement montrés). Autre bon point, Martha, qui est sortie de son cliché d'antagoniste caricaturale, pour devenir une faire valoir comique sympathique.
Malheureusement, le positif est clairement éclipsé par le négatif : Abigail est assez inintéressante ; les sous-intrigues mentionnées plus haut sont insipides ; le collagène fait de plus en plus son apparition chez Catherine Bell, tandis que les kilos en trop s'invitent chez d'autres acteurs ; et alors que, jusqu'à présent, la production faisait un effort délibéré de continuité des personnages récurrents entre chaque téléfilm, ici, on perd Laura Bertram (évacué d'une réplique "elle a déménagé"), on perd le Grand-père et sa compagne, on perd la boutique originale, on perd le manoir original... bref, ça prend un peu l'eau.
Bref, un épisode qui souffre d'un réel manque d'intérêt et de charme, ce qui est paradoxal puisque le film suivant s'appelle...
2/6
The Good Witch's Charm - Une Famille Peu Ordinaire (2012) :
Désormais maire et jeune maman, Cassandra est ravie de partir en vacances avec sa nouvelle famille... mais peu de temps avant le départ, les choses se compliquent : la mère adoptive de Cassie (Janet-Lane Green) arrive en ville, des vols se multiplient dans les boutiques du secteur, et un reporter tente de saboter l'image de la nouvelle maire en publiant une vidéo la montrant en train de se dématérialiser...
Ça y est, la formule de The Good Witch atteint clairement ses limites (ou alors c'est moi qui atteint les miennes) : certes, le scénariste s'efforce de continuer dans la lignée du précédent volet, avec ici l'ajout d'un bébé à la petite famille de Cassandra, et il s'efforce de ramener les personnages des épisodes précédents (notamment le grand-père, sa compagne, et les enfants), mais malheureusement, aucune des sous-intrigues de ce cinquième métrage n'a véritablement d'intérêt.
Le grand-père qui se remet en question suite au décès d'un ami, l'adolescente qui a de mauvaises fréquentations, la vague de vol à l'étalage qui occupe Jake, le fils qui est absent (et dont la présence se limite à des échanges téléphoniques), l'arrivée de la mère adoptive de Cassie ne croyant pas à la magie de sa fille, le journaliste qui tente de saboter la carrière municipale de Cassie... rien de tout cela n'a de réel intérêt, tant la conclusion de ces intrigues est acquise d'avance.
Sans oublier, pire que tout, la vidéo virale tout simplement risible de Cassie en train de disparaître.
On parle là d'une vidéo tellement bouleversante et choquante que les visiteurs affluent des quatre coins du pays pour voir si Cassie est vraiment une sorcière... Le seule problème, c'est que la vidéo est tellement mal produite (le genre de vidéo bricolée en trois minutes chrono avec un logiciel de montage gratuit trouvé sur le web) qu'on ne peut croire un seul instant que quelqu'un, même la personne la plus naïve au mode, prenne cette vidéo au sérieux. Et je ne parle même pas du debunking final de la vidéo à base de miroir, de jeux de lumière, etc, presque moins crédible que la vidéo en elle-même.
Bref, cette série ronronne de plus en plus, le collagène se fait de plus en plus présent chez Bell, et l'intérêt, lui se fait totalement la malle en même temps que la légèreté des premiers épisodes.
1.75/6
The Good Witch's Destiny - Ma Famille Bien-aimée (2013) :
À l'approche de son anniversaire et d'Halloween, Cassandra a des problèmes : toute sa "magie" semble se retourner contre elle, et plutôt que de provoquer de heureux hasards, elle provoque désastres sur désastres, au point de retourner Middleton et ses proches contre elle. Rapidement, cependant, elle apprend que la propriétaire de la Grey House, son ancêtre, avait fait l'expérience des mêmes symptômes qu'elle avant de disparaître mystérieusement...
En lisant ce postulat de départ, et en regardant les premières 70 minutes de ce métrage, on pourrait se dire que pour une fois, la franchise Good Witch tente le suspense, le mystère, et les intrigues un peu plus substantielles : Cassie semble constamment en position de faiblesse (d'ailleurs, Bell semble avoir freiné un peu sur le collagène... ou alors c'est parce qu'elle a ici beaucoup plus d'émotions à jouer qu'elle paraît plus expressive), les deux enfants et le grand-père sont présents, la Grey House et son histoire font leur retour, il y a un léger sens du danger et des enjeux, une tension globale, etc...
Mais en fait, comme on pouvait s'en douter (après tout, la thématique globale de ce téléfilm, c'est l'illusion et la prestidigitation), le film botte en touche sur la fin, expliquant qu'en réalité, tout était prévu par Cassie depuis le début, et que les "problèmes" rencontrés par cette dernière n'étaient qu'une manière, pour elle, de prendre des détours inattendus, pour arriver à sa destination.
Rien de neuf sous le soleil, donc, et une conclusion même un peu frustrante, mais je dois dire que ça m'a fait plaisir de retrouver de multiples visages familiers parmi les nouveaux seconds rôles (Robin Dunne, Kate Todd, Lisa Ryder), que la petite Grace est adorable, et que dans l'ensemble, le script est moins creux que dans les épisodes précédents.
Bref : plus intéressant que les deux précédents volets, mais ça ne va pas vraiment bien plus loin que ça. Cela dit, au moins ils essaient des choses...
3/6
The Good Witch's Wonder - Bienvenue dans la Famille (2014) :
Alors que Martha remplace Cassie au poste de maire de la ville, cette dernière doit préparer le mariage précipité de son beau-fils, tout en accueillant la timide Audrey (Rachel Wilson) au magasin, pour l'aider à gérer celui-ci. Mais quand Audrey disparaît avec tous les objets d'une vente aux enchères caritative, la situation se complique...
Une ultime téléfilm soporifique pour conclure la "saga", un métrage qui semble n'avoir comme objectif que d'offrir une happy end romantique à tous les personnages, rien de plus, rien de moins.
En effet, hormis cet accent mis sur la romance, pas grand chose d'intéressant à se mettre sous la dent : la sous-intrigue d'Audrey est cousue de fil blanc (en plus de ne pas réellement fonctionner, puisque, malgré ce que répète constamment Cassie, elle et Audrey ne se connaissent pas depuis suffisamment longtemps pour qu'elles se considèrent déjà comme "des amies proches"), celle du mariage du beau-fils est quelconque, Martha en fait toujours trois tonnes, Papy radote, et Cassie a changé de coupe de cheveux. Youpi.
1.5/6 (parce que Hannah Endicott-Douglas est toujours attachante, et que la petite Grace, qui a énormément grandi entre deux téléfilms, est adorable)
---------------------------
Bilan :
Sept années de téléfilms, et un niveau global plutôt médiocre : la série semble avoir adopté, pour adage, le fameux proverbe "plus les choses changent, plus elles restent identiques", puisque chacun de ces métrages se contente de recycler les mêmes ficelles, en en variant un peu (mais pas beaucoup) le schéma.
Un schéma élémentaire : Cassandra a une vie formidable à Middletown, tout le monde l'adore, jusqu'à ce qu'un(e) étranger(e) arrive en ville, alors même que les proches de Cassie ont soudain des problèmes plus ou moins importants ; Cassandra sourit mystérieusement, énonce des platitudes pseudo-profondes, organise des coïncidences bienheureuses, Martha fait son numéro, et tout se résout par miracle à la fin du film, juste à temps pour que Cassie et Jake franchissent ensemble une nouvelle étape de leur vie.
Rien de plus, rien de moins, les téléfilms et les personnages ronronnent bien tranquillement, avec une prise de risque minimale - forcément, on est sur Hallmark - et avec une présence du surnaturel en filigrane - forcément (bis), on est sur Hallmark, et bon nombre de spectatrices anglo-saxonnes sont très portées sur la religion, et très peu sur la sorcellerie.
Néanmoins, il y a un effort de continuité, tant dans le récit que dans la distribution : c'est toujours ça de pris, et ça permet - un peu comme dans Gilmore Girls, mais sans l'humour ou le talent scénaristique- de s'attacher un peu aux personnages secondaires qui peuplent cette bourgade atypique.
Mais l'intérêt s'arrête là : j'ai bien conscience très loin d'être le public-cible de ces métrages ultra-calibrés, mais malgré ma tolérance très développée aux romances sirupeuses à l'Américaine, façon Hallmark et compagnie, je dois dire que The Good Witch est tout simplement trop insipide pour réussir à marquer les esprits (et ce, malgré certaines critiques américaines qui parlent de "ce qui se fait de mieux en matière de téléfilm depuis 10 ans". Moui...)
Depuis la fin de ces téléfilms, la franchise The Good Witch a été déclinée sous forme de série, qui, à ce jour, a connu trois saisons (plus une quatrième en tournage), et quelques téléfilms/double-épisodes spéciaux.
Je ne pense pas m'atteler au visionnage de ces 30+ heures de programme, il ne faut pas pousser : par contre, je risque bien de visionner tout de même la première saison, par pure curiosité, histoire de me faire une idée du nouveau paradigme de The Good Witch, qui prend apparemment place 10 ans après le dernier téléfilm...
Alors même que du côté d'ABC, on continue de tenter d'adapter les personnages et comics Marvel sans y mettre les moyens ou le talent (cf les Inhumans), sur la Fox, on exploite jusqu'à la dernière goutte la franchise des X-men, et tout ce pan de l'univers Marvel dont le studio possède les droits exclusifs.
Et pour ce faire, on confie The Gifted à Matt Nix (Burn Notice, Bailey et Stark), le showrunner, et on sort le chéquier, pour obtenir de Bryan Singer (et toute son équipe habituelle) et de Len Wiseman qu'ils réalisent les premiers épisodes de la série...
The Gifted, 1x01 :
Après des années de vie normale, la vie des Strucker est bouleversée quand Andy (Percy Hynes White), le fils de la famille, révèle des pouvoirs mutants lors d'un passage à tabac par des brutes du lycée. Rapidement, ses parents (Amy Acker et Stephen Moyer) découvrent que leur fille Lauren (Natalie Alyn Lind) est elle-aussi une mutante, et, confrontés à l'hostilité du gouvernement, les Strucker sont contraints de prendre la fuite, et de se tourner vers la Résistance Mutante (Jamie Chung, Blair Redford, Sean Teale, Emma Dumont...) pour espérer survivre.
J'ai vraiment du mal à m'enthousiasmer pour l'univers X-men tel que supervisé par Singer et compagnie. À trop vouloir faire dans le "réalisme", dans la métaphore, dans le sérieux, etc, on en perd en fantaisie, et lorsque Singer se mesure justement aux concepts les plus extravagants de l'univers mutant, on se retrouve avec un X-Men : Apocalypse kitschouille et très décevant.
Ici, sans surprise, on retombe dans l'univers mutant de Singer tel qu'il était initialement conçu : contemporain, sobre, sombre, etc, sans costumes ni mutants trop identifiables.
En fait, l'univers de The Gifted, supposé ne pas appartenir de manière stricte aux continuités déjà mises en place au cinéma, ressemble pourtant fortement aux prémices du futur de X-men : Days of Future Past, avec des mutants traqués et exterminés, des Sentinelles (ici au format araignées mécaniques), aucun des grands noms des X-men... et donc, on est en terrain ultra-balisé, pour le meilleur et pour le pire.
Et si ce n'est pas particulièrement mauvais (c'est même relativement regardable, et 20 km. au dessus des Inhumans), c'est aussi assez quelconque et terne, avec une Amy Acker (blonde... mouais) sous-exploitée en mère de famille éplorée (j'espère qu'ils ont quelque chose de plus intéressant pour elle en stock, parce que là, bof), des résistants mutants assez quelconques et insipides, et une ambiance générale assez peu engageante, du moins, en ce qui me concerne.
Les critiques sont globalement positives (bien que relativement mitigées tout de même), donc ça plaira probablement nettement plus à d'autres spectateurs (d'autant que les touches de fanservice et le namedropping m'ont laissé de marbre), mais vu que je suis vraiment las des mutants à la sauce Singer, je ne pense pas continuer à suivre le show au fil de sa diffusion.
Marvel's Inhumans, c'est le bébé d'Ike Perlmutter, l'un des pontes de Marvel (et désormais conseiller de Trump), qui a toujours vu dans ces Inhumains une poule aux oeufs d'or inexploitée, et une alternative bon marché aux mutants des X-men.
Et pour cause : alors que les X-men sont exploités, au cinéma, par la Fox, et ne rapportent pas beaucoup d'argent à Marvel (qui ne peut pas les utiliser au cinéma ou à la télévision), les Inhumains sont totalement sous l'égide de la Maison des Idées, et peuvent être résumés à "une peuplade d'êtres aux pouvoirs surhumains, martyrisés et traqués par les humains, et qui doivent vivre dans l'ombre".
Ça tombe bien, c'est comme ça que les X-men sont vendus au grand public depuis des décennies, et Perlmutter espérait, par un tour de passe-passe, minimiser l'importance des mutants au sein de sa firme, et accroître celle des Inhumains, pour en faire les nouveaux porte-étendards de Marvel.
Dans les faits, cela s'est traduit par une mise en avant très prononcée de ces personnages dans les comics, par une intégration du concept des Inhumains dans Marvel's Agents of SHIELD, et par un projet de long-métrage Inhumans, imposé par Perlmutter à la branche cinéma de Marvel.
Seul problème... les Inhumains n'intéressent pas grand monde, et certainement pas Kevin Feige, le patron de Marvel Studios qui, dès le rachat de Marvel par Disney, a court-circuité Perlmutter, et a obtenu l'indépendance de sa branche.
Le projet de film a aussitôt été annulé, et Marvel's Inhumans a été refourgué à la branche tv de Marvel, toujours sous contrôle de Perlmutter. Une branche au succès très inégal avec ses projets, sans le budget nécessaire pour réaliser quelque chose ayant l'ampleur nécessaire au succès de l'adaptation des Inhumains, et qui a confié le tout à Scott Buck, responsable des plantages Dexter et Iron Fist.
Et pour couronner le tout, la production de ce Marvel's Inhumans a été lancée de manière précipitée, avec des délais intenables, car Perlmutter ne voulait pas s'avouer vaincu, et tenait à voir les Inhumains en salle : les deux premiers épisodes de la série ont donc été produits précipitamment pour pouvoir être diffusés dans les salles IMAX, une expérience qui s'est soldée par un échec financier, et, à en juger par le produit fini, qui ne devait pas franchement valoir le prix des billets.
Marvel's Inhumans 1x01-03 :
Sur la Lune vivent les Inhumains, dotés de pouvoirs surhumains, et réunis en une société monarchique hautement stratifiée. En bas de l'échelle, les sans-pouvoirs, contraints de travailler dans les mines. Au sommet, la famille royale de Black Bolt (Anson Mount) et Medusa (Serinda Swan). Jusqu'au jour où le frère de Black Bolt, Maximus (Iwan Rheon), dépourvu de pouvoirs, décide de se rebeller contre l'ordre établi, et de monter un coup d'état : la famille royale a tout juste le temps de s'échapper, et de se réfugier sur Terre, à Hawaï, où ils sont séparés...
On peut se demander pourquoi j'ai passé autant de temps à faire ce récapitulatif historique de la genèse de la série... ? Et bien tout simplement parce que je n'ai pas grand chose à dire sur les premiers épisodes.
C'est mauvais, tout simplement. En fait, c'est bien simple, si on enlève les paysages naturels d'Hawaï, et le capital-sympathie de Lockjaw, l'énorme chien téléporteur en images de synthèse, il ne reste absolument rien de valable.
Certainement pas la direction artistique, entre les costumes dignes d'un cosplay basique, les couleurs beiges, kakies et ternes d'Attilan, l'illustration médiocre des pouvoirs de chacun, les effets numériques inégaux, la réalisation plate, la musique hors-sujet, le carton-titre bâclé, les scènes d'action miteuses, et l'apparence de tous les personnages, avec des maquillages simplistes et basiques...
Certainement pas non plus l'écriture, ultra-laborieuse et bancale, notamment dans les dialogues... ou dans le fait que le script s'attende à ce que le spectateur se range instinctivement du côté d'une famille royale qui traite clairement certains de ses sujets comme des citoyens de seconde zone, en accord avec les traditions injustes et éculées d'une société ségrégationniste, et qui prend autrui de haut, comme si elle était supérieure à tous les êtres humains.
Et l'interprétation n'aide pas vraiment. Rheon est, comme toujours, plutôt bon, mais les autres sont très inégaux, ce qui donne lieu à des personnages souvent peu convaincants - mention spéciale à Karnak, qui est 1) mal casté, 2) mis en image comme Cassandra dans The Librarians/Flynn Carson (mâtiné de Sherlock Downey Jr. et de Docteur Strange), et 3) n'a absolument pas une once du charisme, du mordant ou de l'ambiguïté du personnage de comics... bref, il est hors-sujet.
(et je ne parle même pas de Nicola Peltz, qui se fait tuer au bout de deux lignes de dialogue, en ouverture de pilote)
Bref, ça ne ressemble à rien, c'est bavard et bancal, ça tente de faire dans la tragédie épique sans jamais dépasser le stade du "laborieux fauché façon Mutant X", ça met en scène des personnages antipathiques, et c'est bel et bien l'échec auquel tout le monde s'attendait. Je m'arrête là.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Ghost Rider - L'Esprit de Vengeance (Ghost Rider - Spirit of Vengeance) :
Huit ans après sa confrontation avec Mephistopheles (Ciarán Hinds) et son fils Blackheart, Johnny Blaze (Nicolas Cage), le Ghost Rider, se cache en Europe de l'Est. Là, il est contacté par Moreau (Idris Elba), un prêtre français, qui lui demande de protéger le petit Danny (Fergus Riordan) et sa mère (Violante Placido), en fuite. Car le Diable a des vues sur l'enfant, et il a lancé ses sbires à ses trousses.
Le premier terme qui m'était venu à l'esprit, la première fois que j'avais vu ce Ghost Rider 2, c'était "pourrigolo". Forcément, la combinaison d'un script de David Goyer, d'une production d'Avi Arad, d'une interprétation d'un Nicolas Cage cocaïné, et des deux réalisateurs des Crank/Hyper Tension ne pouvait pas donner un chef d'oeuvre, surtout en partant d'un premier opus déjà particulièrement raté, et avec un budget coupé en deux par rapport à ce dernier.
On se retrouve donc avec ce qui se rapproche d'un DTV fauché, tourné pour pas cher dans les pays de l'Est, avec des figurants locaux, et tout ce que la production a pu trouver d'acteurs européens bon marché, et partants pour quelques jours de tournage en Roumanie : Christophe Lambert, Idris Elba, Violante Placido, Ciarán Hinds, Anthony Head...
Bien évidemment, qui dit Neveldine & Taylor (les réalisateurs), dit aussi cabotinage à tous les étages : Hinds est calamiteux en remplaçant de Peter Fonda, Elba risible en moine français alcoolique bagarreur, et Cage, lui, a sombré dans la drogue, apparemment, puisqu'il ne joue plus ici son personnage, mais bien sa propre caricature, qui lui vaut encore de tourner quelques téléfilms fauchés de ci de là, et de payer ses impôts.
Et d'ailleurs, tout le film est à l'identique : on est dans une déclinaison sarcastique et bordélique du premier opus, qui au moins ressemblait à un film digne de ce nom. Ici, tout est vulgaire, cheap, la réalisation se fait encore plus approximative et improvisée, le rythme est moins bien géré (malgré la demi-heure en moins), le montage est cache-misère (avec ses inserts animés qui remplacent ce qui était trop cher à tourner), bref, c'est pire que l'original sur tous les plans... ou presque.
Car étrangement, le Rider est plus réussi. Non seulement visuellement (le crâne noirci est vraiment plus crédible), mais aussi dans ses mouvements, clairement interprétés pas un Cage en surjeu. Résultat : non seulement on retrouve bien les mimiques et les choix de jeu improbables de Cage, mais en prime, ça donne une certaine aura d'étrangeté au Rider. Du moins, quand il ne pisse pas des jets de flammes.
Et à l'identique, quand le film s'énerve un peu - la poursuite finale - le rendu visuel est plutôt agréable : il y a des angles de caméra inattendus, des renversements surprenants, des changements de formats, d'objectif, etc, qui servent des effets numériques globalement convaincants.
Malheureusement, tout le reste est raté, et il se dégage tout simplement de ce Ghost Rider 2 une impression d'amateurisme vraiment désagréable.