Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Honk for Jesus. Save Your Soul. (2022) :
Après avoir été contraints de fermer leur église suite à un scandale sexuel, le Pasteur Lee-Curtis Childs (Sterling K. Brown) et son épouse Trinitie (Regina Hall) tentent de monter leur grand retour, et de rebâtir leur congrégation qui, malheureusement, n'a pas oublié leurs méfaits...
Un pseudo-mockumentaire produit par Jordan Peele, et qui peine sérieusement à convaincre pour de multiples raisons. Déjà, parce que le côté mockumentaire est affreusement peu rigoureux, oubliant régulièrement le format interviews et équipe de tournage pour proposer des scènes sortant du cadre documentaire et entrant dans celui de la fiction pure et dure (la scène du couple au lit, la nuit, par exemple).
Et surtout, parce que le métrage a le postérieur entre multiples chaises : d'un côté, donc, ce pseudo-mockumentaire satirique sur le milieu des prêcheurs et pasteurs afro-américains et ses dérives ; de l'autre, une comédie parodique où tout le monde cabotine et où les personnages sont caricaturaux ; et enfin, un drame sincère sur un couple dans la tourmente, détruit par l'homosexualité refoulée et les infidélités du pasteur avec de jeunes hommes de sa congrégation.
Tout ça est très bien interprété, attention, principalement par son excellent duo principal, mais l'équilibre global ne fonctionne pas du tout, avec des ruptures de ton non maîtrisées, un humour trop absent et éparpillé pour vraiment emporter l'adhésion, et donc ce manque de rigueur dans la forme, qui font que le tout laisse vraiment de marbre.
Cela dit, pas forcément surprenant que le tout paraisse à ce point inabouti et superficiel, lorsque l'on sait que c'est une version "rallongée" d'un court-métrage de 15 minutes de la réalisatrice...
2.5/6
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La vérité sur les Rois Mages (Los Reyes Magos : La verdad - 2022) :
Un mockumentaire espagnol produit pour Amazon qui suit les trois Rois Mages (Mauro Muñiz de Urquiza, Javier Carramiñana Moya, Pedro Gutiérrez Burgos) fatigués, has beens et dépassés par la popularité de Santa Claus et des streamers en tous genre, qui engagent les services d'une nouvelle agente (Camila Viyuela) pour tenter de se remettre au goût du jour pour leur prochaine tournée. Avec au programme relooking, programme sportif, médias sociaux et tutti quanti.
Amusant, bien qu'un peu anecdotique sur la durée, et avec un rythme plutôt inégal. Ça se regarde, cela dit, et les trois Rois Mages ont des personnalités suffisamment affirmées (un est un peu vaniteux et accro aux réseaux sociaux, l'autre est un vieux grincheux, le troisième un Michael Scott en puissance dont la magie est en panne) pour être à la fois attachants, amusants et intrigants.
3.75/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films de Noël passés en revue sur ce blog dans le cadre de la Christmas Yulefest en cliquant directement sur ce lien (classement alphabétique), ou celui-ci (classement saisonnier)...
C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymes, c'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...
A Christmas... Present (2022) :
À l'occasion de Noël, Maggie (Candace Cameron Bure) et Eric (Marc Blucas) partent avec leurs adolescents pour célébrer les fêtes de fin d'année chez Paul (Paul Fitzgerald), le frère veuf de Maggie, lui aussi père d'une adolescente, et dont le deuil récent a poussé Maggie et les siens à vouloir leur changer les idées. Mais sur place, ils réalisent que Paul et sa fille se portent pour le mieux, parce qu'ils ont trouvé la Foi, alors même que Maggie et Eric, surbookés, se sentent de plus en plus perdus dans leur vie moderne dépourvue de religion...
Pour la petite histoire, rappelons la genèse de la chaîne Great American Family (anciennement Great American Country, GAC) : après des décennies à être pointée du doigt comme étant une chaîne manquant de diversité et ne présentant que des romances formatées aux valeurs très rétrogrades, Hallmark a commencé à s'ouvrir au monde moderne, à recruter des acteurs de couleurs, à oser des personnages secondaires LGBTQ, et à chambouler un peu certains de ses codes (pas trop, hein, mais un peu tout de même).
Ce qui a mené plus ou moins directement (après un scandale relatif à un sponsor) au départ du patron de la chaîne, Bill Abbott. Un Abbott qui est rapidement passé sur la chaîne GAC (alors spécialisée dans la musique country), immédiatement rebaptisée GAF, et rénventée comme un clone de Hallmark financé par une certaine droite américaine, pour un résultat encore plus traditionnel et religieux que ne l'était Hallmark à l'époque.
Et Abbott d'ouvrir son chéquier afin de tenter de faire changer de camp tous les acteurs et actrices d'Hallmark : certains l'ont fait pour assurer les fins de mois, certains par fidélité envers Abbott qui avait lancés leur carrière, et certains, comme Candace Cameron Bure, parce qu'ils partagent totalement la vision du monde de la droite républicaine évangélique, et qu'ils trouvent Hallmark trop woke et laïc.
Une CCB qui s'est ainsi retrouvée directrice créative de la chaîne, qui a mis en chantier ce qui lui plaisait, et notamment ce métrage, A Christmas... Present, qui est un bon gros navet prosélyte vantant les mérites de la religion chrétienne et des traditions américaines, blablabla, sous couvert de métrage festif façon Hallmark.
Pas grand chose à dire de plus, honnêtement, c'est assez kitsch (CCB qui est illuminée par la lumière divine du vitrail de l'église, qui la convainc de renouer avec sa Foi), souvent maladroit et mal écrit (CCB en rouleau compresseur antipathique qui force son frère et sa nièce à fêter Noël à sa façon pendant les 3/4 du film), parfois bizarre (la façon quasi-sectaire dont Paul réagit béatement à tout, expliquant que depuis qu'ils ont retrouvé la religion, ils sont heureux, ils ont oublié tous leurs soucis, ils ont tous un sourire 24h/24, 7j/7 ; le mariage de Maggie et Eric, très amical et chaste, avec un lit XXXL les séparant d'un mètre), bourré de platitudes et de sermons... et à la limite, il y aurait eu là quelque chose de regardable si cela avait été traité façon Hallmark, avec une certaine subtilité et de l'émotion sincère (cette saison, par exemple, Hallmark nous a proposé The Gift of Peace, très larmoyant, sur le deuil et le besoin de communauté, avec la religion en toile de fond : pas ma tasse de thé, malgré Nikki DeLoach, mais pas non plus ouvertement prosélyte et assommant, pour peu qu'on aime les romances pleine d'émotion et de larmes)...
Mais non, là, c'est 15 minutes de film générique, avec quelques moments honorables, et paf, un couloir de plusieurs minutes de discussion entre Maggie et son frère, qui vante les mérites de la religion chrétienne, de Dieu, de Jésus, etc. Et puis on recommence.
Très agaçant, et parfois assez niais, comme peuvent l'être les œuvres évangéliques américaines.
1/6
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Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
The Visitor (2022) :
Après la perte de leur premier enfant, une fillette, Robert (Finn Jones) et Maia (Jessica McNamee) partent s'installer dans le sud des États-Unis, où se trouve la demeure familiale de celle-ci, dont elle vient d'hériter. Mais rapidement, alors que le couple tente de concevoir un nouvel enfant et de reprendre un nouveau départ, Robert découvre, éparpillées dans divers demeures de la ville, d'étranges portraits à son effigie, intitulés "Le Visiteur". Ce qui, couplé à l'attitude étrangement chaleureuse et accueillante de tous les habitants du secteur, inquiète de plus en plus un Robert sujet à des crises d'anxiété...
Un thriller Blumhouse gentiment creux, avec un Finn Jones méconnaissable embarqué dans un sous-Rosemary's Baby cousu de fil blanc, parfois risible (la cérémonie sataniste, vers la fin), parfois intriguant, mais trop souvent plat et insipide, avec notamment une fin à rallonge qui tourne à vide.
Vraiment pas grand chose à dire de plus : c'est télégraphié de bout en bout, et ça peine à susciter l'intérêt, malgré les efforts des interprètes.
1.75/6
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Wendell et Wild (2022) :
Depuis la mort de ses parents dans un accident pour lequel elle se sent responsable, Kat (Lyric Ross) est devenue une adolescente rebelle qui passe son temps dans des établissements pénitentiaires pour mineurs. Peu de temps après son retour dans sa ville natale, et son arrivée dans une école religieuse pour filles, elle découvre qu'elle est une Hellmaiden, capable d'invoquer des démons, Wendell et Wild (Key, Peele), qui lui promettent de ramener ses parents à la vie si elle leur permet d'investir le monde des vivants, et d'y ouvrir un parc d'attractions pour y accueillir des âmes humaines...
Nouveau film d'animation en stop-motion de Henry Selick, réalisateur de L'Étrange Noël de Mr Jack, ou encore de Monkeybone et de James et la pêche géante, près de 15 ans après son dernier film (Coraline), produit pour Netflix en collaboration avec Jordan Peele (qui a décidément le vent en poupe), Wendell et Wild était attendu au tournant.
Mais avant même de parler du film en lui-même, voyons ce que l'on pouvait attendre d'une telle collaboration. De Selick, un monde à l'imaginaire débridé, aux visuels excentriques et macabres, à la facture technique impeccable, mais aussi un récit un peu brouillon, débordant d'idées innombrables pas toujours très bien canalisées. De Peele, un focus sur des protagonistes afro-américains, et un message social, ainsi qu'un sens de l'humour et du cabotinage prononcé. De Netflix, une carte blanche budgétaire, et un inévitable quota diversité à respecter.
Et sans surprise, c'est exactement ce que l'on retrouve dans ce Wendell et Wild relativement inégal, bourré d'idées et de visuels inventifs, mais aussi débordant de sous-intrigues inutiles et parasites, de personnages peu attachants (désolé, mais Kat la punkette rebelle m'a laissé totalement de marbre), proposant tout un propos sur la corruption de l'église, sur l'insuffisance chronique des programmes de familles d'accueil qui exploitent et broient les délinquants juvéniles pour alimenter le système pénitentiaire américaine, sur la privatisation de ce dernier, sur les minorités qui sont écrasées par les privilégiés, etc... et qui, Netflix oblige, semble vraiment cocher toutes les cases du bingo de la diversité représentative à l'américaine, entre l'héroïne et ses parents afro-américains (ainsi que tous les démons, d'ailleurs, typés afro-américains), ses amies (une asiatique, une indienne, une métisse, un latinx transgenre), ses "guides" (une nonne afro-américaine, une conseillère native-américaine), et de multiples autres personnages secondaires tous issus de minorités (ici un sous-Marlon Brando handicapé, en fauteuil roulant, là une policière musulmane portant le hijab).
Seule exception, la méchante (une sorte de Cruella DeVille blonde), mariée à une parodie de Boris Johnson noir, assez étranges et sous-développés.
Dans l'absolu, rien de rédhibitoire, c'est simplement hyper-maladroit, comme souvent chez Netflix, et surtout ça cache un manque de développement de tout ce petit monde, qui se retrouve dans l'écriture du film : oui, c'est artistiquement intéressant, plein d'excentricité visuelle amusante et d'éléments réussis, mais dans l'ensemble, outre certains partis-pris esthétiques polarisants, j'ai eu l'impression que tout était assez superficiel, tant dans les règles et la "mythologie" de cet univers que dans l'histoire en soi, qui multiplie tant de bouts d'intrigue, çà et là, de manière décousue, qu'au final, on se dit tout ça pour ça (la résolution, notamment, est assez faiblarde).
Et puis la musique de Bruno Coulais, tantôt en mode sous-Danny Elfman, tantôt en mode Choristes, mwébof.
Je suis donc resté assez dubitatif devant le résultat global, un sentiment que semblent partager pas mal de critiques anglo-saxons, même si ils prennent pas mal de pincettes dans leurs textes.
3.75/6 (parce que le travail d'animation est quand même admirable)
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Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Immanence (2022) :
À la recherche d'une preuve de vie extraterrestre, un groupe de scientifiques (Summer Bellessa, Asenneth del Toro, Anthony Ruivivar, Kasia Pilewicz) découvre un signal étrange, en provenance d'une météorite venant de tomber dans le triangle des Bermudes. Aussitôt, l'équipe loue un bateau appartenant à Davis (Eugene Byrd), et dirigé par Jonah (Michael Beach), un homme étrange obsédé par la religion, qui voit dans cet événement un présage funeste et diabolique...
Prenez une dose d'Abyss, un peu d'Exorciste, une grosse louche de Prince des Ténèbres, plein d'autres influences çà et là, noyez le tout dans une piscine de prosélytisme chrétien, et voilà, Immanence, un film qui, formellement, est plutôt compétent (c'est bien interprété et filmé, la musique élégiaque est intéressante), mais qui est insupportable sur le plan de l'écriture, entre ses dialogues pseudo-scientifiques qui ne sont là que pour se donner l'apparence de la science, et ses personnages diablement antipathiques, des hommes de paille qui débitent de gros clichés de scientifiques obtus et anti-religieux, face à un Jonah qui a vu la lumière, et les éclaire de la réalité de l'univers.
Voilà. Ça sermonne beaucoup, et quand, dans la dernière ligne droite, le Diable arrive vraiment (en mode Titus Welliver du pauvre), pour expliquer à tous ces scientifiques arrogants et ambitieux qu'ils ont tout faux, que la seule vérité est celle de la Bible, etc, on finit par lever les yeux au ciel et attendre patiemment que ce calvaire se termine.
Malheureusement, pour en arriver à une fin vague et en queue de poisson, le film décide de jouer la carte du martyr, avec ces méchants scientifiques aux dents longues qui décident de sacrifier le pauvre Jonah pour échapper à la damnation éternelle et connaître le succès, et ce dernier qui est sauvé par la scientifique ex-croyante, qui retrouve la Foi in extremis et se sacrifie à sa place.
*soupir*
Dommage, parce que quelques moments sont plutôt intéressants (toute la partie dans le "bateau fantôme").
1.25/6
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Généralement, quand une série Netflix voit son nombre d'épisodes coupé en deux en cours de production, c'est mauvais signe : ici, cette nouvelle collaboration entre Melissa McCarthy et son époux Ben Falcone (leurs derniers projets étaient le générique Superintelligence et le mauvais Thunder Force), initialement conçue pour durer 16 épisodes, a été réduite à 8 épisodes de 20-25 minutes en plein tournage.
Et honnêtement, en voyant ces 8 épisodes qui lorgnent fortement sur du Michael Schur mâtiné de Bruce/Evan Tout-puissant et de Good Omens, mais en beaucoup plus bas de plafond et oubliable, ce n'est guère surprenant...
God's Favorite Idiot, saison 1 (2022) :
Employé de bureau discret et réservé, Clark (Ben Falcone) est choisi par Dieu pour devenir son nouveau prophète, au grand dam de ses collègues, et notamment d'Amily (Melissa McCarthy). Mais bien vite, les membres de ce petit groupe disparate deviennent les prophètes de Clark, alors que la destinée divine de ce dernier lui est révélée...
Le problème principal de cette série somme toute regardable, en fait, c'est son ton. Le programme tente d'être un mélange de comédie romantique et de comédie théologique, mais le fait de manière très déséquilibrée : tout semble précipité (une conséquence de la réduction du nombre d'épisodes ?), que ce soit dans la présentation des personnages (Ben Falcone tente d'écrire tous les personnages secondaires comme des personnages de The Office saison 3 ou 4, qui auraient eu plusieurs années pour établir leurs excentricités et trouver leur place), dans l'évolution des événements théologiques, et surtout dans la comédie romantique au cœur de cette saison.
La façon dont le personnage de Melissa McCarthy est ainsi présentée dans la série, en mode rouleau-compresseur, bruyante, épuisante, gueularde, alcoolique, droguée, cabotine, trashy, etc, se marie très mal avec la femme amoureuse et en retrait qu'elle devient rapidement au cours de la saison, effacée devant le personnage de Falcone.
C'est un peu comme si Amily avait été initialement écrite comme un personnage classique et outrancier de Melissa McCarthy, avant d'être repensé en cours de route pour favoriser la romance : ça ne fonctionne pas vraiment, tout est trop simple, trop rapide et trop facile dans l'évolution de cette relation, bref, cette partie conséquente de la série survit à peine grâce à la tendresse dont Falcone et McCarthy font naturellement preuve l'un envers l'autre.
À côté, le côté théologique est un peu brouillon, très judéo-chrétien malgré ses désirs d'universalité, et mélangeant allègrement les noms et les rôles, pour un tout pas désagréable (Leslie Bibb fait un Satan plutôt amusant, idem pour Yanic Truesdale en archange) mais qui tourne fréquemment à vide (les Cavaliers de l'Apocalypse sont peu inspirés et ne servent à rien).
Bref. Dans l'ensemble, huit épisodes qui ne convainquent jamais vraiment, ressemblant un peu trop à un script de film inabouti, transformé en cours de route en série télévisée approximative aux digressions pas toujours très intéressantes ou inspirées (quand toute l'intrigue secondaire d'un épisode tourne autour d'une bougie parfumée qui pue, et qui s'appelle "Génitale", ça donne le niveau général de l'humour, qui a une franche tendance à taper en dessous de la ceinture).
Sans compter le fait que le titre de la série est hors-sujet (Clark est loin d'être idiot), et qu'il manque clairement un dernier acte, qui arrivera peut-être dans la suite de la série... si suite il y a.
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Une seule et unique saison au programme de cette adaptation de Dan Brown pour NBC/Peacock par les scénaristes de la série Matador (1 saison au compteur) et de la série Scream de MTV (à l'accueil critique et public très mitigé), qui a rapidement annulé la série après sa diffusion...
The Lost Symbol, saison 1 (2021) :
Lorsque son mentor, Peter Solomon (Eddie Izzard) est enlevé et torturé par un psychopathe mystique tatoué (Beau Knapp), Robert Langdon (Ashley Zukerman) est recruté par la CIA pour tenter de résoudre toute une série d'énigmes, afin de permettre la libération de Solomon en échange des coordonnées d'un portail mystérieux...
C'est bien simple : pour que la formule Dan Brown fonctionne à peu près, il faut habituellement éteindre son cerveau, et se laisser embarquer dans une course-poursuite entre des méchants et des gentils, pendant que Langdon passe d'énigme en énigme, les résolvant grâce à son savoir improbable et jamais très crédible.
Il faut donc quelque chose de rythmé, de captivant et de stylisé pour faire oublier les faiblesses du style Brown : le format littéraire y parvient grâce à ses chapitres courts et à ses nombreux cliffhangers, le format cinéma s'en sort à peu près grâce à sa durée limitée... et cette adaptation télévisée ne fonctionne pas du tout, se traînant mollement pendant 10 épisodes de 45 minutes, jusqu'à une conclusion en forme de pétard mouillé.
En même temps, ça commençait assez mal : recyclage de la figure d'un antagoniste physiquement étrange et impossible à arrêter (dans le Da Vinci Code c'était un moine albinos, ici un fanatique intégralement tatoué), caractérisation faiblarde (la phobie de Langdon, sa relation clichée avec son ex, le flic vétéran au grand cœur souffrant de PTSD, les motivations du méchant, etc), pseudo-science à tous les étages (on n'est plus dans la religion, mais dans les pouvoirs psychiques, l'immortalité, la vision à distance, etc, bref, on est dans les X-men) enrobée de pseudo-mysticisme de pacotille (Dan Brown tente clairement de donner ici de l'histoire, du mystère et du cachet à Washington, comme il le fait habituellement avec les vieilles villes européennes, mais difficile de prendre au sérieux toute cette fascination pour les francs-maçons et autres sociétés secrètes en carton)... sans même parler du casting.
Non pas que les interprètes soient mauvais, non. Ils semblent d'ailleurs très impliqués dans tout ce qui se passe à l'écran (parfois trop, d'ailleurs, Valorie Curry, la sœur de The Tick, étant constamment un bon niveau au dessus de tout le reste de la distribution dans l'émotion et les réactions), mais niveau charisme ou alchimie, ce n'est pas vraiment ça.
Zukerman est gentiment transparent, il n'a pas grande alchimie avec Curry, Eddie Izzard semble s'être trompé de projet, avec sa queue de cheval et son bras en bandoulière, les agents de la CIA sont oubliables au possible, et on peine donc à rester intéressé pendant 10 épisodes, d'autant que le récit s'en retrouve particulièrement ralenti et ramolli, avec énormément de remplissage et de moments d'exposition balourde.
En lieu et place d'une course-poursuite, on se retrouve donc avec des personnages et des antagonistes qui tournent en rond, un récit qui n'avance pas, dépourvu de toute énergie, et donc, un résultat final plat et mou.
Il ne fallait pas forcément en attendre grand chose, de toute façon (la source littéraire n'était déjà pas très fameuse, avec son mysticisme de pacotille, ses rebondissements capillotractés, ses pseudo-sciences à se facepalmer et ses décors parfois fauchés - le passage en bord de falaise), mais cette adaptation parvient tout de même à décevoir.
À oublier très vite, donc.
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Dans les yeux de Tammy Faye (The Eyes of Tammy Faye - 2021) :
L'ascension et la chute de Tammy Faye (Jessica Chastain) et de son mari Jim Bakker (Andrew Garfield), un couple de télévangélistes américains qui ont connu leur heure de gloire dans les années 70 et 80, avant de sombrer suite à des controverses financières et autres scandales publics...
Un biopic réalisé par Michael Showalter, et qui revient donc sur la vie de cette télévangéliste devenue, par la force des choses et par son ouverture d'esprit, une icône LGBTQ+ outre-atlantique, et notamment auprès de la communauté des drag queens (le look très particulier de Tammy Faye y est probablement pour quelque chose).
Et il n'y a pas grand chose de plus à dire de ce métrage assez plat, en fait : il est porté à bout de bras par l'interprétation de Chastain et de Garfield, mais se contente de dérouler ses événements de manière mécanique, sans réelle originalité ou inspiration, et sans réussir à vraiment dynamiser le tout.
Plus gênant, un côté kitsch et outré qui se retrouve partout, des décors à l'interprétation de tout le monde, et qui fait presque virer le métrage à la parodie... mais ce dernier se refuse malheureusement à aller ouvertement dans le décalage et l'extravagance. Résultat : Dans les yeux de Tammy Faye finit par être constamment le postérieur entre deux chaises, trop caricatural pour être vraiment pris au sérieux et devenir vraiment touchant (les postiches et maquillages n'aident pas) et trop scolaire et conventionnel pour avoir de l'énergie et se démarquer du tout venant.
Bref, si l'on est fan de Jessica Chastain, qui se donne totalement à son rôle, et fait un numéro d'accent, de maquillage et de chansons assez remarquables, on appréciera probablement le film, même si l'on pourra regretter un manque de folie, et une tendance un peu trop poussée à la réhabilitation de l'image de Tammy Faye. Dans le cas contraire... mwébof.
Un petit 3/6 (et encore...)
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Le Trou noir (The Black Hole - 1979) :
À la recherche de nouvelles formes de vie dans l'immensité de l'univers, les membres d'équipages de l'USS Palomino (Anthony Perkins, Robert Forster, Joseph Bottoms, Yvette Mimieux, Ernest Borgnine) et leur robot V.I.N.C.E.N.T. (Roddy McDowall) découvrent l'USS Cygnus, un vaisseau abandonné en orbite stable autour d'un trou noir. À bord, le Dr. Hans Reinhardt (Maximilian Schell), un génie aux ambitions démesurées, seul à bord depuis deux décennies, et qui dirige un équipage entièrement composé de figures robotiques à ses ordres. Son but : percer les mystères de l'univers, et parvenir à traverser le trou noir à bord du Cygnus...
Début d'une semaine consacrée à la science-fiction grand public des années 80, avec un vieux film made in Disney, qui transpose officieusement 20 000 lieues sous les mers (et un peu de l'Île duDocteur Moreau) dans l'espace, avec cette histoire de vaisseau commandé par un scientifique de génie aux ambitions improbables...
Et c'est une bonne surprise, en fait : ambitieux, visuellement réussi et mémorable, sombre et parfois surprenant (la traversée finale du trou noir, avec ses visions métaphysiques d'anges et d'enfer), le film est une œuvre de science-fiction très imparfaite, qui lorgne occasionnellement fortement sur Star Wars (les affrontements au laser du dernier tiers du film, le plus faible, montés sur une marche triomphante assez déplacée), sombre parfois dans le grotesque et puéril (les robots qui se défient en duel au stand de tir, le robot à l'accent redneck), mais parvient à se montrer captivante lorsqu'elle assume son côté horreur gothique (qui a clairement inspiré Event Horizon, d'ailleurs).
Ce qui aide, c'est la bande originale de John Barry, souvent lancinante et pesante, qui parvient à faire oublier une distribution pourtant prestigieuse, mais un peu trop souvent en pilotage automatique.
Inégal, donc, mais avec suffisamment de bons moments et d'images mémorables pour faire une bonne impression.
3.75/6
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Black Easter (2021) :
Recruté par Ahmed Amir (Gerardo Davila), un millionnaire, pour travailler sur un projet top-secret, Ram (Morgan Roberts), un jeune scientifique de génie, se joint à une équipe ambitieuse, pour tenter de percer les mystères de la téléportation. Mais contre toute attente, ils inventent alors le voyage dans le temps... Malheureusement, les intentions de leur mécène sont particulièrement sinistres, ce qui se concrétise lorsqu'il envoie un commando mené par Brandt (Donny Boaz) pour tuer Jésus Christ avant qu'il n'ait le temps de créer sa religion.
C'est Pâques, donc faute d'un film sur les lapins, les œufs et les cloches, on se rabat sur ce Black Easter, dont les multiples critiques m'ont intriguées.
Présenté par beaucoup comme une comédie de voyage temporel, saupoudrée d'une petite dose de religion, Black Easter est en fait toute autre chose : une "version longue" d'un court-métrage prosélytiste comme les Américains savent tant en faire, un métrage qui, sous ses atours de film de science-fiction au postulat improbable (et à la cohérence très limitée) dissimule en réalité un récit à l'écriture naïve et aux archétypes bien clichés, tout à la gloire de Jésus et de sa religion.
Entre le soldat qui a perdu la foi après la mort de sa famille dans un accident, le scientifique juif athée et sarcastique, la potiche croyante à forte poitrine, le grand méchant qui est (forcément) un extrémiste/terroriste musulman, l'Afro-Américain à dreads, fainéant, comique et rebelle, le pseudo-Sheldon Cooper, etc, tous les personnages sont simplistes et caricaturaux, et ont une évolution évidente : les incroyants sont punis, ou ils retrouvent la Foi (il faut voir ce moment où le soldat et l'un des musulmans se retrouvent crucifiés avec Jésus, pour un ultime moment de rédemption) et sont sauvés dans la lumière de Christ.
Le tout dans un gloubiboulga de voyage temporel approximatif, de leçons de morale (il faut toujours pardonner... sauf aux méchants terroristes et aux soldats, qui sont tous criblés de balles par le héros sans la moindre hésitation), et d'idées à la con qui échappent totalement au réalisateur et scénariste (toute la fin part en vrille).
Ajoutez à cela une certaine arrogance énervante (non seulement le film s'ouvre sur une musique tonitruante alors qu'il affiche à l'écran, l'un après l'autre, tous les prix reçus en festival, mais en plus, le personnage principal narre tout le film d'une voix off goguenarde et suffisante), une interprétation très inégale, des notions assez ignorantes de la religion ("la Bible a été écrite par Jésus", "elle est historiquement infaillible"), et un placement produit bien honteux pour l'application iDisciple, à la toute fin du film, et voilà, un ratage assez piteux que j'aurais mieux fait d'éviter (et qui n'a absolument rien d'une comédie, sauf si l'objectif est de se moquer du métrage).
0.5/6
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Un After mortel (Afterlife of the Party - 2021) :
Fêtarde invétérée, Cassie (Victoria Justice) se brouille avec sa meilleure amie et colocataire Lisa (Midori Francis), plus posée, juste avant d'avoir un accident mortel qui l'envoie directement au purgatoire. Là, elle apprend que si elle veut espérer accéder au Paradis, elle va devoir retourner sur Terre pendant quelques jours, et aider ses parents divorcés (Gloria Garcia, Adam Garcia) et sa meilleure amie à trouver le bonheur...
Une comédie dramatique Netflix ultra-balisée, qui donne une forte impression de déjà vu, que ce soit au format ABC, ABC Family, CBS ou encore Hallmark : la jeune femme insouciante qui doit expier ses fautes passées au moment de rejoindre l'au-delà, c'est du vu, revu, etc, même ici, à la sauce millennial.
Après, ça fait toujours plaisir de revoir Victoria Justice, qui a toujours de l'énergie et de la bonne humeur à revendre, et le reste du cast est très compétent, mais difficile de se passionner pour un récit aussi convenu et générique, surtout avec un ton aussi fluctuant (ici du slapstick délibérément surjoué, là de la romcom, et puis un gros virage vers le mélodrame larmoyant sur la fin), et ce sur près d'1h50.
Je vais mettre la moyenne, mais pour peu qu'on ait déjà vu l'une des innombrables autres versions de la même histoire, ça ne vaut pas forcément cette note.
3/6
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C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymes, c'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...
Debbie Macomber's A Mrs. Miracle Christmas (2021) :
Parce que sa grand-mère Helen (Paula Shaw) peine à se remettre de la mort de son mari, Laurel (Kaitlin Doubleday) et son époux Will (Steve Lund) choisissent de lui trouver une aide-soignante, malgré leurs difficultés financières. Et lorsque Gloria Merkel (Caroline Rhea) arrive chez eux, ils ne se doutent pas que cette femme excentrique va bouleverser leur quotidien, et amener le couple à retrouver le bonheur...
Quatrième volet de la série des Mrs. Miracle, après Le Bonheur en cadeau, Miracle à Manhattan et Monsieur Miracle, une série à la qualité décroissante reposant toujours sur les mêmes ressorts narratifs, à savoir un ange gardien qui vient aider des humains à trouver l'amour et/ou le bonheur, comme une sorte de Mary Poppins céleste et bienveillante.
Mais ne vous laissez pas tromper par l'affiche colorée et joyeuse présentée ci-dessus : ce reboot de la franchise est un téléfilm Hallmark Movies & Mysteries à l'ancienne. Comprendre : on est ici dans du mélodrame larmoyant adapté d'un roman de Debbie Macomber, et ça en devient presque risible tant le récit rajoute des couches et des couches de traumatisme aux personnages principaux.
Laurel est traumatisée par la mort de sa mère durant son enfance, elle est en froid avec son père, elle ne se remet pas de l'échec d'un placement de bébé l'année précédente, son couple a des problèmes d'argent, elle a perdu son grand-père il y a peu, elle doit s'occuper de sa grand-mère en dépression, elle doit organiser le spectacle de Noël de l'école, blablablabla... n'en jetez plus !
Et quand en prime, le métrage nous joue la carte de la rupture sentimentale dans le dernier quart d'heure, c'est probablement la goutte qui a fait déborder le vase pour moi.
D'autant que l'écriture est fréquemment assez maladroite dans son exposition et dans ses platitudes pseudo-inspirationnelles que Mrs. Miracle assène fréquemment, toujours à la lisière du prosélytisme sans vraiment tomber dedans.
Bref, du mélodrame plein de bons sentiments (après tout, le film met en avant l'importance des familles d'accueil, avec notamment un couple lesbien qui apparaît en filigrane pendant tout le film, avec ses enfants adoptés parfaitement heureux et équilibrés) et de larmes qui s'avèrera assez polarisant : si c'est ce que vous recherchez dans un téléfilm de Noël (de l'émotion, des histoires familiales compliquées et une fin heureuse à l'église), alors ce Mrs. Miracle devrait vous plaire (et visiblement, à en juger par les critiques outre-atlantique, c'est le cas).
Si vous voulez quelque chose de plus léger et de divertissant, passez votre chemin... même si les rapports de Paula Shaw et de Caroline Rhea sont plutôt amusants, tout au long du métrage.
3/6 pour moi (ça reste compétent, mais ce n'est pas ma tasse de thé), probablement un peu plus si l'on est client de ce type de téléfilms.
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C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymes, c'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...
La Bataille de Noël ('Twas the Fight Before Christmas - 2021) :
Un documentaire assez fourbe sur une histoire tout d'abord présentée comme un conflit entre voisins : d'un côté, Jeremy Morris, un avocat passionné de Noël qui se prend pour Clark Griswold, et rêve d'une maison illuminée de tous feux ; de l'autre, le syndicat de copropriété du quartier dans lequel il s'installe, où tout le monde veut rester au calme, et qui voit d'un mauvais œil les proportions toujours plus gargantuesques des décorations de Morris... et de la foule de spectateurs qui vient la voir.
Et puis, progressivement (Amérique oblige), le film vire à l'affrontement politique et religieux, à mesure que le documentaire révèle le vrai visage des deux camps : d'un côté, un groupe hétéroclite de copropriétaires maladroits (retraités, femmes au foyer, pasteur, et autres), n'appréciant pas vraiment de voir débarquer des milliers de touristes amenés en bus dans leur quartier, et de l'autre, Morris, un conservateur aux tendances libertaires revendiquées pour qui la liberté des autres s'arrête là où commence la sienne, un avocat égocentrique et arrogant qui s'imagine en joueur d'échecs ayant toujours cinq coups d'avance, qui pense que les mots "communiste" et "socialiste" sont des insultes, et qui se voit en sauveur de Noël, là pour préserver la tradition d'un Noël religieux et respectueux (des traditions chrétiennes), face à des méchants athées qui ont déclaré la Guerre contre Noël.
Oui, on retombe bien dans un discours made in Fox News, assez typique de la société américaine, et c'est là que ce documentaire a commencé à me perdre. Parce qu'il a beau adopter une réalisation rigolarde, avec des mises en scène volontairement dramatisées, et il a beau laisser la parole à tous les intervenants, le fait est que Morris reste bien un gros connard arriviste sans aucun respect pour sa femme, qui utilise la religion pour crier au loup et se mettre les médias conservateurs dans la poche, et qui profite de l'aura de son métier pour manipuler et humilier un groupe de voisins dépassés par les événements.
Ce qui, sur 90 minutes, finit par éclipser tout le reste et par devenir fatiguant, surtout quand on apprend, tardivement, que Morris s'est probablement servi de toute cette histoire pour lancer sa carrière en politique, et viser un poste de sénateur. Forcément... et tout aussi logiquement, en lui laissant une plateforme de 90 minutes pour s'exprimer, ce métrage finit par lui servir la soupe, délibérément ou non.
Un bon gros bof, donc, même si je reconnais aisément que mon ras-le-bol prononcé de la scène politique américaine ultra-polarisée et de l'hypocrisie de la droite républicaine font que je n'ai que peu de patience pour les récits de ce genre.
2.5/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
L'enfance volée de Jan Broberg (Abducted in Plain Sight - 2017) :
Un documentaire que l'on m'avait conseillé en me promettant une histoire improbable et déglinguée, et il est vrai que, sur ce plan, c'est effectivement le cas.
Après, j'avoue être resté un peu sur ma faim au final. Probablement que c'est dû au fait que je ne suis pas forcément accro aux documentaires criminels racoleurs tellement à la mode outre-atlantique et en France, aux Faites entrer l'accusé, etc... et pourtant, en théorie, cette histoire avait vraiment de quoi interpeler.
Dans les années 70, une famille mormone, infiltrée pendant des mois et des mois par B, un ami de la famille (au charisme de poulpe mort, qui plus est), qui avait jeté son dévolu sur Jan, l'une des fillettes Broberg, âgée de 12 ans... un pédophile séducteur qui, pour arriver à ses fins, a entretenu une relation amoureuse adultère avec la mère de la fillette (!), avec le père de la fillette (!), et avec la fillette (!). Puis il a enlevé cette dernière, pour la séquestrer en lui faisant croire qu'elle avait été choisie par des extraterrestres pour porter le nouveau Messie intergalactique, comme la Vierge Marie d'une planète lointaine...
Vient ensuite après un mariage au Mexique, et le retour de la fillette dans sa famille, sans réelle poursuite judiciaire (les parents ont abandonné toute poursuite, Jan est amoureuse de B), voilà que la relation entre la mère et le prédateur sexuel reprend, pendant des mois, en parallèle de son histoire avec Jan. Et puis Jan "fugue" à l'autre bout du pays, en réalité enlevée de nouveau par B, qui l'a placée dans une école catholique en la faisant passer pour sa fille, et en se prétendant agent de la CIA incognito...
S'ensuit un nouveau retour de Jan chez elle, l'incendie de la boutique de son père par des hommes payés par B, et encore aujourd'hui, un harcèlement qui n'a de cesse, puisque B n'a jamais réellement été condamné à la hauteur de ses crimes (et des actes immondes pratiqués sur d'autres enfants)...
Oui, c'est une histoire rocambolesque, et par moments, on a envie de se dire que tout a été inventé, qu'il n'est pas possible d'être aussi bête naïf et crédule (en même temps, à la base, les Mormons... ^^) ; et oui, le documentaire, en soi, est plutôt bien ficelé, même si les reconstitutions sont parfois de trop.
Mais en fin de compte, malgré sa volonté d'être une histoire de résilience et de courage, ça reste une sorte d'accident de voiture à l'américaine : on regarde ça, incrédule, on se facepalme, on se moque parfois, mais on ne retient pas grand chose d'autre que le côté trashy et scandaleux du tout.
3/6 (pour le coup, dans le genre histoire déglinguée, documentaire WTF et Mormons, j'ai préféré Tabloid)
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Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Demonic (2021) :
Traumatisée dans son enfance par les actes criminels de sa mère Angela (Nathalie Boltt), responsable de la mort dans les flammes de dizaines de personnes, Carly (Carly Pope) a coupé tous les ponts avec elle... jusqu'à ce qu'elle soit contactée par Michael (Michael J. Rogers) et Daniel (Terry Chen), deux médecins qui l'informent qu'Angela est dans le coma, et qui proposent à Carly de se plonger virtuellement dans les souvenirs et dans l'esprit de sa mère, pour tenter de la comprendre et de lui parler une dernière fois. Mais rapidement, Carly découvre qu'Angela n'est pas seule dans cette simulation et qu'une entité maléfique est responsable de ses actes...
Retour faiblard pour Neil Blomkamp (Chappie, District 9, Elysium) qui, en pleine pandémie, décide d'écrire et de réaliser un film de techno-exorcisme où se mêlent réalité virtuelle, traumatisme familial, commandos du Vatican, démon-corbeau, le tout dans un gros bordel brouillon et inabouti, qui n'exploite jamais vraiment ses idées, et surtout, échoue à donner le moindre rythme à son script.
On s'ennuie beaucoup, donc, malgré les efforts de Carly Pope, et on se demande ce qui a bien pu inciter Blomkamp à faire son retour avec ce projet, un projet clairement encore à l'étape du premier jet de scénario, et dont les embryons d'idées et de pistes intrigantes (le commando, la lance, la réalité virtuelle dans les souvenirs d'autrui...) semblent avoir été conçues sur un coin de table lors d'un dîner un peu arrosé, et jamais développées plus avant.
À oublier très vite.
1.5/6
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
30 Coins, saison 1 (30 Monedas - 2020) :
Ancien détenu et prêtre désabusé, le Père Vergara (Eduard Fernánde) s'est récemment installé dans la petite ville espagnole de Pedraza, où il tente de se faire oublier. Mais rapidement, de nombreux phénomènes surnaturels et sanglants se produisent autour de lui, et autour de Paco (Miguel Ángel Silvestre), le jeune maire, et d'Elena (Megan Montaner), la vétérinaire locale : des phénomènes liés à une pièce étrange qu'il possède, une pièce antique remontant à l'époque de Jésus, et sur laquelle une sinistre faction de l'Église catholique veut mettre la main...
Une série HBO Europe en 8 épisodes d'une grosse heure, écrits et réalisés par Alex de la Iglesia, dont on retrouve là une certaine irrévérence envers les institutions, et une approche frontale, voire parfois grotesque, de l'horreur.
Ce n'est pas sans défaut : de la Iglesia ne fait pas franchement dans la finesse, et ses scripts sont parfois bruts de décoffrage, avec des transitions et des raccourcis narratifs un peu faciles, ou bien une structure qui grince aux entournures. À l'identique, le programme semble initialement articulé de manière à présenter un phénomène surnaturel par épisode - un bébé né d'une vache qui grandit anormalement, un miroir hanté, une séance de Ouija qui tourne mal - avant de basculer totalement dans quelque chose de plus mythologique, centré sur le conflit entre Vergara et ses démons plus ou moins intérieurs.
Ce qui fonctionne globalement, non sans coincer ponctuellement aux entournures, notamment sur le front des triangles amoureux entre Elena, Paco, la mégère femme de ce dernier, un riche rival de Paco, le mari décédé d'Elena, etc.
Mais dans l'ensemble, de la Iglesia a la bonne idée de ne pas s'imposer de limites, et de verser ouvertement dans le grotesque et le grandiloquent : monstres arachnéens indicibles, prêtres maléfiques aux pouvoirs magiques, quelques références Lovecraftiennes çà et là (coucou le Signe jaune, coucou Nyarlathotep), globe-trotting, aventure, portails dimensionnels, manipulation onirique, et une ambiance espagnole si particulière qui donne beaucoup de charme au programme.
Globalement, on se laisse donc prendre par cette vision très particulière et décomplexée de l'horreur religieuse, portée par des effets spéciaux et une interprétation efficaces... du moins, dans ses deux premiers tiers, car lorsque la saison franchit ce cap, soudain, ça part un peu en vrille.
Les défauts de l'écriture se font plus prononcés, les traits se font plus grossiers (Paco devient vraiment stupide, Mercedes devient vraiment caricaturale), et de la Iglesia se fait peut-être un peu trop plaisir, ajoutant des personnages inutiles (les deux fliquettes), des scènes bâclées (Vergara qui s'arme comme Rambo, avant d'affronter un titan démoniaque qui sort du sol... pour y retourner trente secondes plus tard, faute de budget), une ellipse bancale de deux semaines, une musique grandiloquente lorgnant sur le Christopher Young d'Hellraiser... tout ça pour aboutir à une conclusion certes logique, mais frustrante et approximative.
Dans l'ensemble, 30 Monedas reste cependant une série ambitieuse et intéressante, un programme légèrement décalé tentant de mélanger l'horreur lovecraftienne, la religion, le thriller, le soap façon telenovela, et le jeu de rôle (de l'aveu même de de la Iglesia, il a construit cette saison comme une campagne de l'Appel de Cthulhu) et qui fonctionne globalement... sauf lorsque les défauts récurrents de l'écriture du showrunner reviennent à la charge.
Une expérience globalement agréable, donc, mais un peu frustrante sur la fin. Par contre, je ne suis pas certain qu'une saison 2 soit vraiment indispensable à cette histoire...
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Castlevania, saison 4 (2021) :
Alors qu'Alucard, seul dans son chateau, reçoit un message de détresse d'un village voisin, Trevor et Sypha tentent de déjouer les plans des disciples de Dracula, qui essaient de ramener ce dernier à la vie...
Je ne m'en suis pas caché : alors que les fans de la franchise adorent cette adaptation et son fanservice, et que les critiques saluent l'écriture de Warren Ellis, j'ai toujours eu beaucoup de mal avec cette adaptation animée made in Netflix.
Saison 1 qui servait de proof of concept un peu provoc, saison 2 plus aboutie mais trop souvent mollassonne, et saison 3 particulièrement bancale et n'ayant pas grand chose à raconter - le programme a toujours semblé tiraillé entre les bases de la franchise, et ce qui intéressait réellement Warren Ellis, à savoir des sous-intrigues à la Game of Thrones parmi les vampires et les personnages secondaires.
Cette année, il en va malheureusement de même, puisque pendant les 2/3 de la saison, Ellis (depuis viré pour des histoires de mœurs) se contente de faire le point sur le sort de chacun, et de développer les états d'âmes de tous ses personnages au travers de dialogues peu captivants (c'est surtout flagrant du côté des vampires).
Malheureusement, cette tendance aux débats quasi-philosophiques sur la vie, la nature vampirique, le pouvoir, etc, et le rythme généralement lent de l'écriture d'Ellis se marient mal avec les impératifs du récit et de la production : il ne reste que 10 épisodes pour boucler la série, ce qui se prête mal à du surplace narratif et à l'introduction de nouveaux personnages.
Alors forcément, pour faire rentrer tout ça dans le cadre de la saison, Ellis tasse. Beaucoup.
La caractérisation de plusieurs personnages fait un 180° par rapport aux saisons précédentes (Alucard, qui partait dans une direction sombre et solitaire après avoir été trahi par un couple de Japonais, accueille soudain à bras ouverts tous les habitants d'un village dans son château, il tombe amoureux, il rit avec les enfants, youpi les oiseaux gazouillent ; Hector/Lenore forment désormais un petit couple amoureux, avec Lenore dans le rôle de la petite-amie qui s'ennuie et passe son temps à se plaindre ; St Germain fait un heel turn bien forcé...), les motivations se font parfois vaseuses, les scènes d'exposition laborieuses (les manigances alchimiques de St Germain, le Couloir infini, la nature réelle de Varney), les nouveaux personnages sont à peine développés, certains anciens sont aux abonnés absents (Carmilla est absente de la saison, et ne revient que pour son grand final contre Isaac)...
Heureusement, l'action est au rendez-vous. Parfois gratuitement, pour meubler ; souvent sans grands enjeux, puisqu'on se doute bien que les héros ne seront jamais en vrai danger tant qu'ils n'ont pas affronté le big boss (et même face à la Mort, Trevor s'en sort...) ; mais toujours très spectaculaire, surtout à mesure que la saison avance.
À ce titre, les derniers gros affrontements (la mort de Carmilla, le siège du château de Dracula, Trevor/Sypha/Alucard réunis contre les mini-bosses, Trevor seul contre la mort) sont vraiment très aboutis graphiquement, même lorsque, comme moi, on n'adhère pas vraiment au style graphique du show.
Le visuel l'emporte donc largement sur le scénario, la forme sur le fond, dans cette ultime saison de Castlevania, toute aussi mitigée que les précédentes. Et l'on regrettera, d'ailleurs, que le scénario opte pour une happy end généralisée, y compris pour Dracula et son épouse : ce n'était pas utile, en plus de ne surprendre personne.
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Playing God (2021) :
Abandonnés dès leur plus jeune âge par leurs parents, Rachel (Hannah Kasulka) et Micah (Luke Benward), jumeaux, ont été pris sous l'aile bienveillante de Frank (Michael McKean), un escroc qui leur a tout appris. Vivant désormais de mensonges et d'arnaques, le duo se retrouve au pied du mur lorsqu'il doit rembourser une grosse somme d'argent. Seule solution : s'en prendre à Ben (Alan Tudyk), un milliardaire éploré en pleine crise spirituelle depuis la mort de sa fille, et tenter de le persuader, avec l'aide de Frank, qu'il va directement rencontrer Dieu et ses deux anges...
Une comédie dramatique indépendante qui commence comme un film d'arnaques assez classique (sans malheureusement avoir de protagonistes particulièrement attachants), prend son temps pour se mettre en place (une grosse demi-heure), et est alors plutôt divertissant pendant une petite trentaine de minutes... avant de tenter un rebondissement narratif qui, malheureusement, n'a pas fonctionné sur moi (SPOILER : Ben s'avère être le père biologique des jumeaux).
Le problème, en fait, c'est que le métrage ne fait pas forcément dans la finesse sur le front de l'émotion et de sa direction narrative : les remords de Rachel et son parcours sont cousus de fil blanc, surlignés par l'écriture (c'est le seul personnage dont on suit la vie privée, et dont on nous présente ses amis - et puis l'affiche n'aide pas vraiment), et lorsqu'arrive le twist, on ne peut que lever les yeux au ciel.
D'autant ce qui n'aide pas, c'est que les autres personnages sont pour la plupart sous-développés, au point de n'être que des personnages-fonctions. Dans l'ensemble, c'est un film centré sur Rachel et Ben, les seuls personnages vraiment développés, et si l'on ne peut nier que les deux acteurs se donnent complètement à leurs rôles (joli moment d'émotion lors d'un certain face à face, filmé en face caméra), finalement, on finit par se dire « tout ça pour ça » lorsque le film se termine sans réellement avoir poussé le bouchon suffisamment loin, que ce soit au niveau de la comédie, du drame ou de l'arnaque.
Un petit 3/6 pour Tudyk et Kasulka.
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Infinite (2021) :
Persuadé d'être schizophrène, Evan McCauley (Mark Wahlberg) découvre un beau jour que ses souvenirs lui proviennent de ses réincarnations passées, et qu'il fait partie de l'un des deux camps d'immortels s'affrontant, au fil des époques, pour assurer l'avenir du monde. Avec l'aide de Nora (Sophie Cookson), l'une de ses semblables, Evan va alors tenter d'accéder à tous ces souvenirs pour affronter le maléfique Bathurst (Chiwetel Ejiofor), immortel suicidaire ayant décidé de détruire la race humaine pour éviter de se réincarner à nouveau...
Un film de science-fiction signé Antoine Fuqua (aïe) et vaguement adapté d'un roman auto-publié, The Reincarnationist Papers, cet Infinite est directement sorti en juin dernier sur Paramount+, une sortie catapultée qui a bien dû arranger le studio.
Parce qu'il faut bien avouer qu'il n'y a rien de vraiment probant ou intéressant dans ce long-métrage ultra-dérivatif, qui lorgne sur plein d'autres films de science-fiction, d'Highlander à Matrix, en passant par Cloud Atlas, Assassin's Creed, et un peu d'action numérique à la Mission Impossible.
Dérivatif et générique au possible, donc, mais aussi assez mou (Fuqua peine à insuffler la moindre énergie à son métrage), souvent fauché (certains effets sont approximatifs), bordélique, et manquant totalement de charisme ou de charme (c'est flagrant au niveau de la distribution, dont seul Chewetel Ejidfor se démarque avec un personnage de méchant efficace) - de quoi faire un blockbuster insipide au possible, parfois laborieux, et qui semble traîner en longueur malgré une durée somme toute raisonnable.
En même temps, quand un film s'ouvre sur le personnage principal qui t'explique l'univers du métrage en voix off, alors même que ces explications lui sont déjà données par un autre personnage, plus tard dans le film, on sent tout de suite que la production n'avait pas confiance en son scénario et en ses spectateurs.
À oublier très vite, en somme.
2/6
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L'Agence (The Adjustment Bureau - 2011) :
Sur le point de gagner un siège au Sénat américain, et de se lancer dans une carrière spectaculaire menant vers la Présidence des États-Unis, David Norris (Matt Damon) tombe amoureux d'une danseuse, Elise Sellas (Emily Blunt). Mais bien vite, il s'avère que cette relation est rendue impossible par l'intervention incessante d'hommes mystérieux, des agents du Destin qui semblent avoir décidé que ce couple ne devait pas être. Contre toute attente, et avec l'aide de l'un de ces agents (Anthony Mackie), Norris décide de se battre contre ces forces impossibles...
Une adaptation très libre d'une nouvelle de Philip K. Dick, ici transformée en quelque chose de plus romantique et sentimental, aux multiples rebondissements plutôt agréables à suivre.
Je crois que c'est ça le fin mot de ce film : ce n'est pas forcément une excellente adaptation, cela souffre ponctuellement de trous de logique et de maladresses d'écriture (le monologue de Terence Stamp), la bande originale de Thomas Newman est assez générique, le message et la métaphore sont assez évidents, mais ça se suit plutôt tranquillement, principalement parce que Damon et Blunt ont une bonne alchimie, et que le métrage reste dynamique.
Dans l'ensemble, donc, un film de quasi-science-fiction (on est plus dans de la théologie et de la philosophie, à vrai dire) romantique pas désagréable du tout, à défaut d'être un chef-d'œuvre du Septième Art.
3.75/6
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Et cette semaine, le blog se met à l'heure de l'Irlande, pour célébrer la Saint Patrick !
Je suis Patrick (I Am Patrick : The Patron Saint of Ireland - 2020) :
De son enfance au sein de l'Empire romain, jusqu'à son missionnariat en Irlande, en passant par son enlèvement et son esclavage aux mains de pirates, la vie de Saint Patrick, patron saint d'Irlande, et tous les obstacles qui se sont dressés sur son chemin...
Un docu-fiction de 80 minutes qui revient en long, en large et en travers sur le personnage de Saint Patrick en retraçant chronologiquement la vie du personnage, au travers de reconstitutions suivant les pérégrinations du Saint au fil des ans, tel qu'incarné par plusieurs acteurs (notamment John Rhys-Davies, qui narre ces séquences en voix-off).
Pas inintéressant, malgré la durée un peu abusive, et plutôt bien filmé (c'est du niveau d'un documentaire historique d'Arte, par exemple), même si j'ai forcément retrouvé de multiples événements et interprétations que j'avais déjà vues ailleurs, notamment dans le téléfilm St. Patrick et le documentaire Patrick, déjà chroniqués en ces pages.
La bonne nouvelle, c'est qu'ici, on évite de revenir sur les plus gros clichés associés au personnages, et devenus mythologiques. Par contre, je dois bien avouer que la place démesurée laissée aux reconstitutions éclipse malheureusement les analyses des historiens, spécialistes et autres théologiens, et que le tout tombe un peu trop fréquemment dans l'hagiographie prosélyte : pas forcément l'approche la plus probante, surtout avec un tel manque de rythme et d'énergie.
Mais bon, encore une fois, ça se regarde... sans plus.
3/6
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Seven Stages to Achieve Eternal Bliss (2020) :
Lorsqu'ils emménagent dans leur nouvel appartement de Los Angeles, Paul (Sam Huntington) et Claire (Kate Micucci) découvrent rapidement que le lieu est le site du suicide d'un gourou, Storsh (Taika Waititi), et que ses disciples s'introduisent régulièrement sur place pour se suicider dans la baignoire. Face à l'indifférence de la police (Dan Harmon), le couple commence alors à se prendre au jeu, d'autant que la philosophie de Storsh recèle de précieux conseils de vie que Paul et Claire mettent en application...
Une comédie noire vaguement horrifique (il y a tout de même plusieurs meurtres sanglants) mais plus axée comédie qu'autre chose, avec de multiples visages familiers de la scène comique américaine (Brian Posehn, Maria Bumford, Dana Gould, et bien sûr Waititi et Dan Harmon), pour l'histoire d'un couple bancal (il est idiot et immature, elle est réservée et effacée) qui va se révéler sous l'influence (indirecte) d'un gourou illuminé et manipulateur.
Alors c'est clairement décousu, rythmé par les 7 étapes du livre de Storsh, et ça ressemble parfois à un film à sketches ou à épisodes vaguement reliés entre eux par le couple principal et par Dan Harmon (excellent en policier glandeur apprenti-scénariste), avec quelques moments psychédéliques, un passage improbable lors duquel Paul se confie à un oiseau animé, et une dernière ligne droite bourrée de meurtres... mais ça se regarde.
Je ne dirais pas que c'est nécessairement bon ou réussi, mais c'est suffisamment excentrique pour, au minimum, susciter la curiosité.
Un film vraiment bizarre/6
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Marketing the Messiah (2020) :
Un documentaire qui a pour ambition de raconter, en se basant sur des entretiens avec des spécialistes et des universitaires, la création historique de la figure du Messie telle qu'elle est aujourd'hui communément présentée par la Bible, ainsi que la montée en puissance de la religion chrétienne dans l'Histoire.
Présentée et écrite par un Australien, ce métrage aborde le sujet du Jésus historique de manière assez rigolarde, avec de nombreux intermèdes animés, des accents improbables, et un sens de l'humour clairement assumé... le seul problème, en fait, c'est que le contenu, s'il est effectivement relativement instructif, est aussi très orienté.
On est ici dans un documentaire sceptique, qui ne croit pas au Jésus historique, et qui semble bien décidé à expliquer en long, en large et en travers pourquoi il est inutile d'y croire. Ce qui, déjà, donne lieu à un récit très fouillé et parfois austère, qui rentre dans les moindres détails des sectes de l'époque, de leurs jeux de pouvoir, etc ; mais en plus, en parallèle, on a ce sens de l'humour très sarcastique et goguenard, qui est fréquemment nettement moins drôle ou percutant qu'il ne pense l'être.
(j'ai envie de dire que c'est un peu un problème récurrent de certaines franges du milieu sceptique, mais bon)
Le résultat, c'est que l'approche légère et humoristique du sujet est aux antipodes des interviews bavardes et touffues du documentaire, et que ce contraste peine à captiver.
Ajoutez à cela un narrateur dont les clins d'œil à Larry David font lever les yeux au ciel plus qu'autre chose, et voilà, un documentaire historico-religieux qui, s'il n'est pas mauvais ni inintéressant, frustre plus qu'il ne convainc.
3/6
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Soul (2020) :
Alors qu'il est sur le point de réaliser son rêve et de jouer aux côtés d'une sommité du jazz, l'enseignant de musique Joe (Jamie Foxx) trouve la mort dans un accident malencontreux. Bien décidé à ne pas passer dans l'Au-delà, il fait alors tout son possible pour réintégrer son corps dans le coma, quitte à passer un marché avec 22 (Tina Fey), une jeune âme rebelle qui refuse, elle, d'être assignée à un être humain...
Un film animé Pixar très particulier, qui évoque clairement Vice-Versa du même co-réalisateur, Pete Docter, et qui mélange fluidité et improvisation du jazz à une réflexion métaphysique sur la vie, la mort, et sur la notion de carpe diem.
De la fluidité de l'improvisation jazz, le film adopte sa structure, une structure improbable, qui commence sur Terre, part dans un au-delà pastel/lumineux abstrait, revient sur Terre pour une comédie d'échange de corps (avec un chat qui plaira aux amateurs de félins), et repart enfin dans l'au-delà avant sa conclusion.
Des allers et retours qui se répondent comme les musiciens du quartet jazz, et qui soulignent la nature profondément afro-américaine et musicale de ce métrage ambitieux. Une ambition qui, cependant, risquera d'en laisser certains à la porte, tant le film se permet, çà et là, des expérimentations visuelles ou conceptuelles qui ne parleront pas nécessairement aux plus jeunes.
Et puis il faut bien admettre qu'une relative sensibilité au jazz est préférable pour vraiment apprécier certaines subtilités musicales du tout. Pour un film qui parle (entre autres) de musique, c'est peut-être ce point qui a le moins fonctionné sur moi : outre les improvisations jazz, qui ne me touchent pas forcément, la musique des sphères célestes est un ensemble électronico-décalé moderne signé Trent Reznor et Atticus Ross : pas forcément non plus ma tasse de thé, et probablement la raison pour laquelle le côté émotionnel du film ne m'a pas vraiment touché.
Néanmoins, pour un Pixar mineur, ça reste globalement très réussi, comme toujours avec ce studio. Plus ambitieux qu'En Avant, mais peut-être moins accessible.
4/6
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