Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
La vie de Marie (Noa Cohen), humble habitante de Nazareth choisie par Dieu pour porter son enfant, Jésus, et l'élever en Judée malgré le règne tyrannique d'Hérode (Anthony Hopkins)...
Énième version de la Nativité, cette fois-ci en mode "biographie de Marie", confiée à DJ Caruso (réalisateur de thrillers, d'actioners, d'horreur et de tv), écrite par un scénariste apparemment débutant (ou du moins qui n'a rien fait jusqu'à présent) et produite par Netflix, ce Marie a été vendu comme une version plus moderne du mythe, plus pêchue, une sorte de thriller mâtiné de coming-of-age story et de film religieux...
Et en réalité, c'est particulièrement médiocre.
Marie est un film mou, raide, aux dialogues laborieux (les acteurs font pourtant tout leur possible), à la caractérisation ultra-basique et manichéenne, et qui se prend affreusement au sérieux, jusqu'à paraître pompeux.
Caruso n'apporte rien au métrage (hormis des ralentis et une scène risible qui voit Marie et Joseph s'enfuir à cheval au travers de flammes numériques), une place énorme est laissée à Anthony Hopkins qui monologue et cabotine en Hérode très très très maychant, et le tout se traine gentiment pendant 80 minutes jusqu'à arriver à la naissance du petit Jésus, une naissance assez terne, jamais vraiment mise en valeur par la mise en scène, la photographie, etc - comme l'essentiel du métrage, d'ailleurs, aux intérieurs sombres, sous-éclairés, et peu esthétiques.
Bref, pas génial, tout ça, et quand bien même une partie des défauts énoncés plus haut seraient inhérents au genre et à l'histoire de ce film... ça n'excuse pas tout. Après tout, l'année dernière, Journey to Bethleem racontait la même chose, mais de manière nettement plus moderne, dynamique et divertissante.
2/6
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Les pires enfants de l'histoire du monde (The Best Christmas Pageant Ever - 2024) :
Dans la petite ville américaine où ils habitent, les enfants Herdman sont de véritables terreurs redoutés par tous, enfants comme adultes. Jusqu'au jour où Grace (Judy Greer), la mère de Beth (Molly Belle Wright), se retrouve en charge du traditionnel spectacle de Noël de la ville, une reconstitution immuable de la Nativité, et décide d'intégrer les six Herdman au spectacle, bon gré mal gré...
Hum, je suis bien embêté. Une comédie américaine sur un spectacle de Noël dont l'organisation tourne au cauchemar, avec narration à la A Christmas Story (par Lauren Graham), prenant place dans les années 70 (ou du moins, à une période très similaire), avec une Judy Greer toujours sympathique, et une bande d'enfants turbulents... ça aurait dû me plaire, comme cela a plu à l'intégralité des critiques outre-Atlantique, dithyrambiques.
Mais je suis étrangement resté à la porte du métrage, et ce dès la première demi-heure, rebuté par un sentiment d'artificialité et de distance qui ne m'a jamais quitté.
Est-ce dû au fait que la première adaptation (télévisée) du même livre n'avait pas su m'emporter lorsque je l'avais découverte il y a dix ans, et que cette version deux fois plus longue reste très similaire ? Est-ce dû à la narration de Lauren Graham (pourtant habituellement excellente et animée) trop plate et didactique ? Est-ce plutôt le côté ouvertement religieux du métrage, relativement prosélyte et donneur de leçons sur le "véritable sens de la Nativité et du message de Dieu" ? Est-ce parce que, contrairement aux Nativity ! anglais, par exemple, TBCPE prend donc très au sérieux le message biblique, le spectacle de la Crèche et tout ce qui l'entoure ? Est-ce le fait que tout est très manichéen et simpliste, y compris les personnages principaux qui sont sous-développés ? Ou est-ce ce sentiment de sincérité artificielle qui imprègne le film dans son ensemble, comme si tout était très calculé, conçu pour faire verser une larmichette et pour générer plein de bons sentiments directement associés aux valeurs religieuses promues par le récit, mais paradoxalement maladroit et peu efficace (l'interprétation des enfants est très inégale, certaines répliques ou scènes sont un peu bancales, l'humour est peu percutant ou maîtrisé) ?
Je ne sais pas trop, en réalité, mais je dois bien constater qu'au final, je suis resté globalement de marbre devant ce film qui a bon fond, mais dont la forme m'a semblé trop... américaine (dans ce que ça implique d'affinité envers la religion, Dieu, Jesus, et tutti quanti) pour correspondre à mes sensibilités.
J'avais donné la note de 3/6 au téléfilm original, et je suis tenté de mettre un peu moins à ce quasi-remake, qui n'a pas pour lui le format court de son prédécesseur. Mais honnêtement, plus que de refléter réellement la qualité du film, cette note exprime le fait que je ne suis tout simplement pas le public visé par ce type de récit de Noël matiné de catéchisme donneur de leçons.
2.75/6
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C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymes, c'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...
Christmas under the Northern Lights (2024) :
Parce qu'ils doivent y vendre la demeure de leurs ancêtres, Erin (Jill Wagner), auteure en panne d'inspiration, et son père (Bruce Boxleitner), partent passer Noël à Aurora, dans les Territoires du Nord-Ouest du Canada. Là, ils embauchent Trevor (Jesse Hutch), un guide peu orthodoxe et un peu mystique, pour qu'il leur montre les aurores boréales qui font la renommée de la région...
Autre téléfilm GAF produit spécialement pour la chaîne, ce Christmas Under the Northern Lights est une proposition assez particulière, en cela qu'elle ressemble à une comédie romantique festive tout ce qu'il y a de plus normale (l'historienne qui s'éprend d'un guide un peu mystique, pendant que son père renoue avec un amour d'enfance, sur fond de quête des aurores boréales du Grand Nord), dont un éditeur aurait pris le script pour y rajouter, de manière assez aléatoire, des lignes de dialogues sur Dieu et la religion.
On se retrouve donc avec quelque chose de plutôt sympathique (tout en étant très prévisible), tourné sur place dans le froid et la neige, une romance principale qui fonctionne assez bien (principalement parce que Jill Wagner s'amuse beaucoup)... et soudain, alors qu'il commence à parler de la beauté de la nature, voilà que Trevor balance une ou deux répliques sur la sagesse de Dieu ou de la Bible, répliques auxquelles Erin se contente d'acquiescer bêtement, comme fascinée par la profondeur de ces non sequiturs.
L'effet est assez bizarre (façon : "- Là bas, c'est un caribou, lorsque j'étais petit, mon père me disait qu'ils venaient ici faire des repérages pour le compte du Père Noël... - C'est adorable. - Oui, encore une preuve de la majesté de Sa Création."), mais bon, ça passe à peu près, si l'on est prévenu.
Ce qui passe un peu moins bien, c'est la toute fin, avec la résolution catapultée de la sous-intrigue sous-développée de la panne d'inspiration d'Erin, et de son nouveau sujet de livre. Mais bon, il faut croire que pour les Américains, descendre d'une famille installée dans le Grand Nord il y a une centaine d'années, ça mérite un livre...
2.75/6 (pour la neige)
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A Christmas Less Traveled (2024) :
Gérante d'un diner en difficultés financières, Desi (Candace Cameron Bure) doit se résoudre à vendre la camionnette de son père décédé, mais avant de franchir le pas, elle décide de partir pour un ultime road trip, suivant en cela les indications mystérieuses laissées par son père sur une cassette audio laissée dans le véhicule. En chemin, elle accepte d'emmener Greyson (Eric Johnson), de passage dans la région, jusqu'à sa destination. Mais ce dernier cache un lourd secret...
Un téléfilm Great American Family mettant en scène CCB, la directrice créative de la chaîne, ça ne pouvait que proposer quelque chose de bien-pensant et d'un peu niais.
Ici, pour l'un de ces rares téléfilms réellement produits pour GAF (à contrario de la majorité des autres métrages achetés ailleurs faute de budget), on a donc droit à un road-trip où, à chaque étape, Desi et Greyson rencontrent des personnes bienveillantes mais dans le besoin, qui toutes connaissaient le père de Desi et n'en disent globalement que du bien.
Tout le monde larmoie un peu, tout le monde a des problèmes financiers, ça énonce beaucoup de platitudes sur les traditions, les valeurs familiales, la générosité et de la pseudo-philosophie de comptoir, le tout en développant une romance un peu maladroite, avec personnages qui se bousculent, parlent en même temps, etc... mais à la limite, tout ça, ça peut passer.
Là où ça passe moins bien, c'est dans la dernière ligne droite, quand le "secret" du père de Desi est révélé : soudain, alors que le film est presque fini, on franchit la ligne entre "bon sens et valeurs traditionnelles" et "bondieuseries", avec un personnage qui a retrouvé la Foi dans des circonstances très particulières, et un Greyson qui effectue une rédemption/se rachète de manière très américaine, en faisant le tour des pauvres pour leur donner tout l'argent dont il n'a pas besoin.
Mouais. Cela dit, reconnaissons-leur ceci : hormis ce dérapage de dernière minute, le téléfilm est assez léger sur le côté religion, qui est pourtant l'une des pierres fondatrices de la chaîne. Malheureusement, de toute façon, le métrage est trop mollasson et quelconque pour vraiment convaincre.
2.25/6
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Tails of Christmas (2024) :
Vétéran désabusé, Caleb (Eric Guilmette) reçoit un jour la visite d'Amber (Ash Tsai), gérante de refuge animalier, et de son chien, dans le centre de rééducation où il tente de se remettre d'une blessure. Contre toute attente, un an plus tard, pour les fêtes de Noël, il se propose alors comme bénévole dans ce même centre, et se rapproche d'Amber...
L'année dernière, j'avais aperçu Ash Tsai dans Journey to Christmas, un film de Noël "royal" diffusé sur GAF et qui ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable. Tsai, notamment, avait beau être attachante, elle donnait parfois l'impression de réciter son texte, une impression qui se confirme d'autant plus ici... que personne d'autre n'est là pour remonter le niveau.
On se retrouve en effet ici devant un téléfilm très amateur, avec des animaux sympathiques, mais avec une distribution à l'interprétation raide et très récitative, jamais naturelle, qui peine à faire vivre un scénario (de la même scénariste que Journey to Christmas, ceci explique peut-être cela) basique au possible, aux dialogues façon "pour écrire mon script, je suis allée dans un refuge interroger les bénévoles, dans une église et dans un centre de rééducation pour vétérans, et voilà ce qu'ils m'ont raconté".
Les plus perspicaces d'entre vous auront remarqué l'église, dans cette liste, car oui, on a droit à un sermon religieux sur "les souffrances que tu subis dans ta vie, c'est la volonté divine, ce sont des épreuves et Dieu veut que tu les surmontes", blablabla, et une petite prière avant le repas en prime.
Ajoutez à cela une fin catapultée, et voilà : un téléfilm particulièrement faiblard, quand bien même il aurait bon fond.
2/6
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, de mi-septembre à fin octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
30 Coins, saison 2 (30 Monedas, season 2 - 2023) :
Après les événements ayant frappé la petite ville de Pedraza, une course contre la montre se met en place, aux quatre coins de la planète comme en Enfer, pour empêcher la fin du monde. Christian Barbow (Paul Giamatti), excentrique milliardaire au innombrables disciples, a en effet décidé de combiner les 30 pièces d'argent et de sombres grimoires pour mettre fin à l'humanité, et accéder à un plan d'existence supérieur...
Après une saison 1 assez intéressante (même si elle partait un peu en vrille vers la fin, avec des ambitions démesurées à l'aune de son budget), la série d'Alex de La Iglesia remet les couverts pour une nouvelle fournée de huit épisodes d'une heure... et ce fut très laborieux.
Il faut dire que si la saison 1 restait relativement concentrée sur un sujet et un lieu (le village), la saison 2 est un bordel immense qui se déroule aux quatre coins de la planète, dans plusieurs langues, en Enfer, dans un vaisseau spatial interdimensionnel, et qui mélange un peu de tout, entre des Français (pas français) qui utilisent la réalité virtuelle pour lire les pensées, le prêtre Vergara coincé dans un Enfer au croisement de Hellraiser, de la tradition catholique et de Silent Hill, et qui revient en fin de saison en mode zombie décati en cosplay de Moïs, Elena qui accouche d'une tique géante, les Cainites qui sont en compétition pour récupérer les pièces de Judas, Nyarlathotep/Satan qui demande de l'aide pour affronter un nouvel ennemi, Paul Giamatti en géant de la tech/pseudo L. Ron Hubbard qui veut aller envahir des terres parallèles à l'aide du Necronomicon et commande psychiquement autrui à distance via un jeu de plateau avec des figurines, les lignes de Nazca, les anciens astronautes, une soucoupe volante, de grosses fusillades, de la buddy comedy zombiesque, des pouvoirs psychiques, les Illuminatis, un ordinateur quantique, etc, etc, etc...
C'est un gros foutoir décousu, donc, c'est mal rythmé, ça s'éparpille, ça surjoue parfois honteusement, De la Iglesia multiplie les personnages secondaires et les sous-intrigues, pour tenter de toutélier le tout vers la fin de saison, mais... ça ne fonctionne pas, et elles finissent toutes par se parasiter mutuellement.
Après, par moments, le temps d'une scène, d'un visuel, d'un monstre, ça reste efficace, intéressant et très ambitieux (on voit le budget HBO). Mais au final, la saison 2 ressemble plus à un fourre-tout, à une collection de moments sympas noyés dans un immense pêle-mêle sans queue ni tête, dont on aurait pu amputer 50 % sans rien y perdre.
C'est bien simple, autant la première saison était supposément inspirée d'une campagne de l'Appel de Cthulhu, autant cette saison 2 ressemble vaguement aux souvenirs enfumés d'une campagne de Delta Green, qu'un scénariste cocaïné aurait décidé de condenser en moins de huit heures de série.
À priori, il n'y aura pas de saison 3 (qui se serait déroulée dans une réalité parallèle ?), et ce n'est pas forcément un mal.
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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.
Chez les Téléphages Anonymes,de mi-septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Apartment 7A (2024) :
Dans les années 60, Terry (Julia Garner), danseuse à Broadway, peine à survivre de sa passion suite à une blessure à la cheville. Jusqu'à ce qu'elle rencontre les Castevet (Dianne Wiest, Kevin McNally), un couple aisé qui la prend sous son aile et l'installe dans un appartement inoccupé de l'immeuble Bramford. Là, après une aventure d'un soir (dont elle ne garde aucune souvenir) avec Alan Marchand (Jim Sturgess), compositeur à Broadway, elle se trouve propulsée sur le devant de la scène... et enceinte. Une grossesse qui devient rapidement problématique lorsque l'identité réelle du père se précise...
Une préquelle inutile au Rosemary's Baby de Roman Polanski, cet Apartment 7A est le fruit du travail de la réalisatrice de Relic, un film d'horreur métaphore sur la sénilitée et Alzheimer, qui ici échoue cependant à apporter du sens ou un second degré de lecture à son métrage, lequel se contente de suivre les traces de son inspiration sans grande originalité.
C'est regardable, cela dit, notamment parce que Julia Garner est tout à fait convaincante (sa perruque courte, dans la deuxième moitié du film, l'est moins), parce que Dianne Wiest compose un personnage de voisine à la voix haut perchée un peu caricatural mais qui fonctionne très bien une fois que les choses prennent un tournant plus sombre, et parce que la réalisatrice se permet quelques excentricités lors de passages musicaux hallucinés.
Après, sur la durée, ce n'est pas indispensable, Sturgess est transparent, et les scènes d'exposition sont un peu balourdes.
Formellement compétent et bien interprété, mais comme je le disais, inutile et totalement anecdotique.
3/6
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Exhuma (2024) :
En Corée du sud, Hwa-rim (Kim Go-eun), une shaman, son bras droit Bong-Gil (Lee Do-hyun), Kim Sang-deok (Choi Min-sik), spécialiste en Feng Shui, et Yeaong-geun (Yoo Hae-jin), entrepreneur de pompes funèbres, sont engagés pour libérer une famille d'une malédiction familiale : ils découvrent alors que tout est lié à la tombe étrange de leur ancêtre, mais bien vite, en transférant le corps, les choses se compliquent, lorsqu'un immense cercueil vertical est retrouvé enfoui sous celui-ci, et que les phénomènes menaçants et les cadavres commencent à se multiplier...
Un film sud-coréen pas inintéressant, très empreint de spiritualité, de religion et de fantastique locaux, mais aussi, en filigrane, de politique et d'histoire sud-coréenne, puisque toute cette histoire d'esprit maléfique (un samouraï démoniaque de deux mètres 10 de haut) et de malédiction remonte directement à l'occupation de la Corée par le Japon.
Ce qui apporte une approche et un contexte très particuliers à ce métrage, au demeurant plutôt bien filmé et interprété, avec des effets réussis (bizarrement, j'ai beaucoup apprécié la manière dont l'esprit-boule de feu est filmé).
Après, le côté très sud-coréen fait aussi que certains aspects du métrage fonctionnent moins sur nous autres occidentaux. Entre la spiritualité très particulière, le côté épisodique du film (divisé de manière peu utile en chapitres, et avec une grosse ellipse à mi-parcours), et une orientation plus fantastique que réellement horrifique, les 2h15 du film passent assez bien, mais pourraient en frustrer certains.
4/6
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Immaculate (2024) :
Peu de temps après son arrivée en Italie dans un couvent italien pour y prononcer ses vœux, Cecilia (Sydney Sweeney) tombe enceinte, sans avoir jamais couché avec un homme. Elle devient rapidement le centre de toutes les attentions pour cette immaculée conception... y compris les attentions les plus sinistres de certains membres du clergé.
Sorti quelques semaines à peine avant The First Omen, Immaculate en est, en quelque sorte, son pendant plus exploitatif : là où la préquelle de La Malédiction tentait de s'inscrire dans un certain cinéma fantastique mainstream des années 70, comme l'original, Immaculate a plutôt en référence le cinéma de nunsploitation et l'horreur italienne de la même époque, avec son léger racolage, son gore gratuit et décomplexé, ses approximations, ses grosses ficelles, etc, mais le tout enrobé derrière des atours très A24, qui empêche le film de se lâcher totalement.
Le problème, c'est que sur un postulat vraiment identique à The First Omen (mais vraiment, c'en est troublant), où les critiques nombrilistes voient des messages profonds liés à l'actualité américaine, cet Immaculate repose entièrement sur la performance de Sydney Sweeney (qui tient bien son rôle, ce n'est pas le problème) et sur quelques rares images travaillées, négligeant en partie le reste du métrage - la cohérence, l'efficacité, le rythme, etc...
Très dérivatif et prévisible (surtout si l'on a vu The First Omen avant), avec des choix artistiques qui peuvent laisser dubitatif (musicalement, notamment), Immaculate manque trop souvent d'impact, notamment stylistique et visuel, déroulant une bonne heure de métrage sans grande inspiration, avec des jump scares mous, des visions quelconques, des menaces diffuses, etc.
Ça se réveille dans la toute dernière ligne droite, avec quelques morts sanglantes et une dernière scène efficace, mais dans l'ensemble, ça s'arrête là.
2.5/6
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L'Exorciste : Dévotion (The Exorcist : Believer - 2023) :
Treize ans après la mort de son épouse dans un séisme, Victor (Leslie Odom, Jr) a perdu la Foi, mais élève seul sa fille Angela (Lidya Jewett) dans une banlieue tranquille de Géorgie. Cependant, lorsqu'Angela et sa meilleure amie Katherine (Olivia O'Neill) disparaissent pendant trois jours après une séance de spiritisme improvisée dans les bois, elles reviennent changées, comme possédées par une entité maléfique qu'il va falloir exorciser...
Après leur réinvention mollassonne et miteuse des Halloween, David Gordon Green et Danny McBride s'attaquent pour Blumhouse à un autre classique de l'horreur, L'Exorciste, pour le réinventer et le moderniser... ce qui se traduit, dans les faits, par deux possédées au lieu d'une, et, en lieu et place d'un conflit entre le Bien et le Mal tournant autour de la religion catholique et d'un démon antique... par un exorcisme pluriculturel mêlant paganisme, religions, et le pouvoir de la communauté et de la solidarité entre les peuples.
Des idées jamais exploitées, des personnages jamais développés plus que ça... ça ne fonctinne pas, et ce sur près de deux heures.
Les gamines sont prises en charge par la police, par les hôpitaux psychiatriques (tout ça prend près de 50 minutes, tout de même), la religion catholique se débine avant de revenir brièvement et sans la moindre efficacité, le film se permet du fanservice inutile et gratuit avec une poignée de scènes faisant revenir des actrices du film original, ça se traîne gentiment, l'exorcisme en lui-même est totalement plat (avec un pseudo-dilemme moral qui ne fonctionne pas) tout en étant visuellement ridiculement numérique, et globalement, pour résumer, ça n'est jamais stressant, jamais tendu, jamais provocant ni transgressif, et c'est creux de bout en bout, bien que le film veuille donner l'impression (au travers de passages ronflants et maladroits) d'avoir quelque chose à dire sur la Foi, la communauté, blablabla...
1.75/6
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Mad God (2021) :
Dans un monde de cauchemar en pleine décomposition, un soldat est envoyé, par le biais d'un caisson de plongée descendant dans les entrailles de la terre, en mission suicide. Guidé par une carte qui tombe en lambeaux, il cherche son chemin dans un enfer peuplé de créatures toutes plus improbables les unes que les autres...
Gros tour de force pour Phil Tippett, figure incontournable de l'animation image par image et des effets spéciaux des années 70-80, qui travaille sur ce projet phantasmagorique depuis trente ans et l'a terminé seul pendant le confinement : au programme, un film mêlant stop-motion, maquettes et prises de vue réelles, où la logique et la narration laissent place au cauchemar et à la folie, une ambiance de fin du monde poisseuse, glauque et en putréfaction, du sang, de la moisissure, de la violence, et certainement plein de degrés de lecture différents et de symboliques qui ne sont pas forcément ce que le film cherche vraiment à transmettre, puisqu'ici, on est clairement plus dans une expérience qu'un film à proprement parler.
C'est fascinant, éprouvant et impressionnant à la fois, même si ça ne plaira clairement pas à tout le monde, notamment parce que la gestation longue et douloureuse du projet se reflère dans son côté décousu et dans de multiples changements de direction narrative (si tant est que l'on puisse parler de direction narrative).
4.5/6
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Last Night at Terrace Lanes (2024) :
Alors que le bowling où travaille son père Bruce (Ken Arnold) est sur le point de fermer définitivement, Kennedy (Francesca Capaldi) s'y rend avec Tess (Mia Rae Roberts), pour qui elle a un faible, et deux amis de cette dernière (Lucas Sanchez, Elias Arnold). Mais bien vite, cette soirée est interrompue par l'arrivée de cultistes ayant décidé de faire du bowling le lieu d'un immense sacrifice...
Une comédie horrifique/slasher au budget assez faible, et qui ne convainc qu'assez moyennement : la comédie n'est pas assez marquée, le côté slasher est handicapé par des moyens limités, la réalisation et la mise en images sont un peu fauchées, l'écriture et la caractérisation inégales, bref, dans l'ensemble, ça se regarde parce que c'est assez court et que le rapport père/fille des deux protagonistes est sympathique, à défaut d'être original... mais sinon bof.
Pas terrible, tout ça, donc - c'est le premier long-métrage de toutes les personnes impliquées derrière la caméra, et ça se sent.
2.25/6
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Here After (2024) :
Institutrice à Rome dans une école religieuse, Claire (Connie Britton) est la mère de Robin (Freya Hannan-Mills), pianiste autiste qui refuse de s'exprimer par la parole. Lorsque Robin décède dans un accident de vélo, elle est miraculeusement ramenée à la vie 20 minutes plus tard, mais Claire réalise progressivement que sa fille, qui a soudainement retrouvé l'usage de la parole, est désormais différente... pour ne pas dire dangereuse.
Un film de producteur (comprendre que c'est un producteur de films de genre qui passe ici derrière la caméra) visuellement assez terne, bourré de plans débullés et d'images vaporeuses, pour un récit d'horreur religieuse italo-américain générique qui souffre en plus d'un problème évident : Freya Hannan-Mills a clairement été castée pour son physique très particulier, qui fonctionne bien lorsqu'elle est "possédée" mais lui donne déjà un côté menaçant, sinistre et pâlichon avant son accident.
Résultat : elle est inquiétante avant, elle est inquiétante ensuite, le rythme est mollasson, et comme la réalisation et l'écriture sont totalement médiocres, le film agace rapidement malgré les efforts de Connie Britton, d'autant que tout est répétitif et prévisible au possible (ça tourne autour du pot pendant bien trop longtemps au sujet de la jumelle décédée, le grand final est mélodramatique au possible, avec une grosse métaphore bien baveuse sur le chagrin, le deuil, le regret, etc)...
1.75/6 (dont 0.25 pour la scène finale du piano, plutôt jolie)
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Lord of Misrule (2023) :
Fraîchement installée dans un petit village rural anglais, Rebecca (Tuppence Middleton), prêtre, s'intègre assez bien à la vie locale, avec son époux Henry (Matt Stokoe) et sa fille Grace (Evie Templeton). Jusqu'à ce qu'arrive la saison des moissons et son festival païen, au cours duquel Grace disparaît. Rapidement, Rebecca comprend alors que tout le village est de mèche, et que les croyances anciennes des habitants du bourg sont responsables...
Un film de folk horror plutôt joli visuellement et au niveau de l'atmosphère, mais qui malheureusement ne parvient jamais à se démarquer de son ancêtre The Wicker Man, si ce n'est à la toute fin, un peu plus chargée en effets spéciaux.
C'est dommage, parce que le tout est assez bien interprété, et qu'encore une fois, l'ambiance est lourde, grinçante et pesante. Mais le film ne parvient jamais vraiment à cristalliser cette ambiance en réelle tension, tant les chemins qu'il emprunte sont bien balisés.
Le spectateur connaît les clichés du genre, le script les utilise sans sourciller, et l'on a donc plusieurs longueurs d'avance, ce qui n'aide pas vraiment à créer le suspense.
Dommage.
2.5/6
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Mini-série canadienne de 8 épisodes de 25-40 minutes diffusés sur Crave le 31 décembre 2019, et co-écrite/co-réalisée/co-interprétée (avec Kayla Lorette) par Evany Rosen (qui depuis a créé Davey & Jonesie's Locker, récemment passée en revue dans ces pages), New Eden est une parodie du genre true crime, un mockumentaire retraçant l'ascension et la chute d'un mouvement sectaire dans les années 70-80...
New Eden, saison 1 (2019) :
L'histoire de la création, de l'ascension et de la chute de New Eden, une communauté féminine et féministe des années 70 créée par Katherine Wryfield (Kayla Lorette) et Grace Lee (Evany Rosen), dont les croyances en une déesse féminine extraterrestre ont rapidement dégénéré et mené à un siège et à plusieurs arrestations...
Hmm... je dois dire que je suis assez frustré par ce New Eden. C'est globalement assez réussi et maîtrisé, mais il y a des scories inhérentes au format et à la durée du projet, ainsi qu'à des fluctuations de ton, qui m'ont laissé assez mitigé.
Commençons par les points positifs du programme : le côté formel, tout d'abord, très travaillé, avec une réalisation et une mise en images convaincantes, qui reflètent bien l'évolution des technologies, des styles, etc, des années 70 aux années 90.
Ça fonctionne très bien à ce niveau, d'autant que tout le monde se prête bien, joue le jeu, et que l'interprétation est au niveau : on nous présente ainsi les sept épisodes d'un pseudo-documentaire consacré, dans les années 90, à la secte New Eden, à ses deux meneuses, Katherine (fille de bonne famille manipulatrice, couarde, prétentieuse et autoritaire) et Grace (redneck butch pas très intelligente mais charismatique et inventive, éprise de Katherine et prête à tout pour lui faire plaisir), à leur relation codépendante, et à la personnalité de toutes celles qui les ont suivies.
Autre bon point, le scénario, abouti, et qui réserve bien des surprises : si les premiers épisodes adoptent clairement le format true crime que l'on peut retrouver dans bien des productions du genre, avec interviews d'expertes, images d'archive, témoignages, etc, l'histoire de New Eden évolue progressivement, avec l'arrestation de ses membres fondateurs, et un format qui bascule en satire de série de tribunal dans l'épisode 6, puis en quelque chose de plus méta dans l'épisode 7, quand on comprend que les hommes responsables du documentaire sont de "faux alliés" uniquement intéressés par cette histoire après avoir visionné un film érotique adapté des événements de New Eden.
Et puis le tout rebascule encore dans l'épisode 8, un épisode presque unitaire façon Faites entrer l'accusé, qui réserve bien des surprises quant à l'identité réelle de Grace.
On se retrouve donc avec un mockumentaire excentrique, formellement convaincant, bourré de surprises et de moments amusants... mais qui souffle aussi beaucoup le chaud et le froid, avec des ruptures de ton assez brutales : certains épisodes sont en mode purement parodique, avec un duo de personnages principaux incapables qui se retrouvent dans des situations improbables, d'autres moments sont purement premier degré, d'autres larmoyants et intenses, le procès est pris très au sérieux (tout en étant une satire moqueuse et reposant sur l'incompétence totale des deux leads), et toute la fin est particulièrement dramatique et tragique.
Il en résulte une impression ponctuelle de flottements occasionnels, lorsqu'une rupture de ton se produit et que le programme redevient sérieux pendant 10 minutes ou plus, ou lorsqu'il change totalement de direction pendant un peu trop longtemps. Certes, ça permet de développer les personnages, de leur donner de l'épaisseur et d'approfondir leurs relations... mais ça ne fonctionne pas toujours, et lorsque ça échoue, on le sent passer.
Bref. New Eden, c'est amusant, parfois absurde, souvent improbable et surprenant, mais l'on ne peut s'empêcher de se dire, en visionnant l'intégralité du show, qu'un format un peu plus imposé (selon les épisodes, on passe de 25 à 38 minutes) et quelques coupes dans le script global auraient probablement bénéficié au résultat final (6 épisodes de 25 minutes + un final de la même durée, par exemple).
Intéressant, mais inégal.
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Joseph, le roi des rêves (Joseph : King of Dreams - 2000) :
Le destin de Joseph (Ben Affleck), fils privilégié et insouciant de Jacob (Richard Herd), vendu à des marchands d'esclaves par ses demi-frères jaloux, et qui, grâce à ses dons de clairvoyance et ses rêves prémonitoires, devient le conseiller du Pharaon (Richard McGonagle) et le guide du peuple égyptien dont il était l'esclave.
Une suite direct-to-video du Prince d'Égypte (en réalité, c'est presque plutôt une préquelle, puisque ça se passe bien avant) qui, malgré bien des éléments trahissant son statut de DTV au budget moindre (les chansons et le score sont oubliables ; l'animation est très inégale avec des traits sommaires ici ou là ; certains choix artistiques sont intéressants mais oubliés en cours de route - les rêves tour à tour en 3D ou en imitation Van Gogh : pourquoi ? ; le doublage d'Affleck est lui aussi inégal), s'avère ambitieux et probablement plus agréable à suivre que l'original, du moins en ce qui me concerne.
Le récit est plus simple et donc plus efficace, le film est moins long (et il y a donc moins de chansons imbuvables), et le tout est nettement moins manichéen que Prince of Egypt, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Une relativement bonne surprise, toutes proportions gardées.
3.5/6
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Série Amazon en 8 x 25 minutes, servant de prolongement à un pilote gratuit visible sur YouTube, et de spin-off à la web-série Helluva Boss, Hazbin Hotel se veut une série d'animation provocante et excentrique, tout droit sortie de l'imagination de Vivienne "VivziePop" Medrano.
Un style graphique affirmé, une approche comédie musicale, un propos edgy, un univers nécessitant d'avoir vu le pilote YouTube, voire d'être déjà fan pour tout comprendre, bref, un programme polarisant réservé à un public averti.
Hazbin Hotel, saison 1 (2024) - premières impressions :
Fille de Lucifer et de Lilith, Charlie (Erika Henningsen) est bien décidée à prouver que les âmes damnées infernales peuvent trouver la rédemption et accéder au Paradis. Avec sa compagne Vaggie (Stephanie Beatriz), elle crée le Hazbin Hotel, où elle accueille les âmes damnées et tente de les transformer pour le meilleur. Mas le Ciel, lui, a d'autres plans...
Un bilan de cette saison 1 de Hazbin Hotel qui n'en est pas vraiment un, puisque j'ai commis l'erreur d'aborder cette série totalement vierge de tout préjugé ou de toute information, sur la seule base de quelques critiques enthousiastes et positives lues en ligne.
Et malheureusement... disons que je ne suis pas du tout le public visé. En fait, si on devait faire un diagramme de Venn du public de VivziePop, on se retrouverait au carrefour des fans hardcore d'animation "adulte" moderne au rythme effréné, des amateurs de comédie musicale façon Broadway/films Disney, des utilisateurs de Tumblr, des clients de Hot Topic, des cercles LGBTQ, des ados rebelles à tendance daaark et émo, et bien sûr, de la fanbase passionnée de VivziePop. Pas vraiment des groupes réputés pour leur demi-mesure ou leurs opinions calmes et posées... surtout que bon nombre d'entre eux sont assez jeunes.
Donc forcément, se baser sur ces opinions avant d'essayer la série pour la première fois... c'était une erreur.
En effet, je l'avoue : c'est une première, mais je n'ai pas été jusqu'au bout de cette saison 1, m'arrêtant à mi-parcours, victime d'une incompatibilité radicale et totale avec l'ensemble du programme.
Je n'ai pas aimé le style graphique surchargé et illisible, je n'ai pas aimé l'écriture maladroite qui présuppose que l'on connaît déjà tout l'univers et qui essaie à peine de faciliter la tâche aux nouveaux spectateurs, je n'ai pas aimé l'animation frénétique et la direction artistique des perosnnages, le ton sooo edgy et immature, l'humour bas de plafond, le rythme précipité, bref : Hazbin Hotel n'est pas du tout ma tasse de thé, même si je reconnais que les chansons sont souvent sympathiques et que le tout est bien doublé.
Et pour avoir jeté un coup d'œil au reste des œuvres de Vivziepop, on va dire que je ne suis tout simplement pas le public visé. Tant pis.
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Le Prince d'Égypte (1998) :
L'histoire de Moïse (Val Kilmer), fils d'esclave hébreu adopté par la famille du Pharaon (Patrick Stewart), et qui, à l'âge adulte, découvre ses véritables origines et se rebelle contre Ramses (Ralph Fiennes), son frère adoptif et le nouveau Pharaon d'Égypte...
L'un des meilleurs films d'animation de tous les temps, selon la critique américaine, et l'un des rares Dreamworks à m'avoir échappé jusqu'à présent, Le Prince d'Égypte est le bébé de Jeffrey Katzenberg, qui, après avoir proposé le projet pendant des années à Disney, à fini par le mettre en chantier lui-même lorsqu'il a créé Dreamworks avec Steven Spielberg et David Geffen.
Pas forcément surprenant, donc, de voir l'Exode mise ici en images de manière très premier degré et manichéenne, comme si la production voulait nous faire un Liste de Schindler-bis pour les enfants, à grand renfort d'esclaves juifs martyrisés par les Égyptiens, et de Peuple élu, etc.
Je ne vais pas mentir, j'ai eu du mal avec ce Prince of Egypt, chaque point positif étant, pour moi, contrebalancé par un point négatif.
L'animation est plutôt jolie et maîtrisée - mais le style graphique m'a fortement déplu ; le score de Zimmer (et de ses sbires de Media Ventures) n'est pas désagréable, mais j'ai trouvé presque toutes les chansons insipides et déconnectées (surtout au niveau des paroles), et fréquemment, on retombe dans les samples orchestraux synthétiques utilisés à l'époque par Zimmer & co, ce qui est on ne peut plus anachronique et désagréable ; le doublage est compétent, sauf quand certaines voix immédiatement identifiables s'invitent (Goldblum), ou que certaines chansons demandent que les acteurs s'improvisent chanteurs ; et puis il y a ce récit mythique à la main très lourde et au ton ultra-sérieux et dramatique, qui contraste violemment avec la bouffonnerie des prêtres égyptiens, très Disney.
Bref, je comprends que le film ait vraiment fonctionné, notamment outre-atlantique, et que, nostalgie aidant, le tout soit auréolé d'une réputation largement disproportionnée, mais globalement, je suis resté de marbre devant la proposition de ce long-métrage.
3 + 0.25 pour le travail d'animation et de mélange 2D/3D = 3.25/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
The Book of Clarence (2023) :
Le destin de Clarence (LaKeith Stanfield), jeune dealer bon à rien de Jérusalem et frère jumeau de l'apôtre Thomas, qui pour échapper à l'un de ses créanciers et prouver que c'est à la portée de tout le monde, décide de devenir lui-même Messie, avec l'aide de son fidèle compère Elijah (RJ Cyler) et de Barrabas (Omar Sy), un esclave affranchi...
Une comédie très particulière et assez difficile à cerner, tant elle part dans de multiples directions à la fois. Au premier abord, ça ressemble à La Vie de Brian, mais en mode "in the hood", où peuple juif/culture afroaméricaine, armée romaine/police, racisme/antisémitisme, harem/strip-club ne feraient plus qu'un, avec pour personnage principal un hustler cynique et sceptique prêt à tout pour s'enrichir.
Mais rapidement, on réalise que le ton est bien différent d'une comédie à la Mel Brooks ou à la Python. Tour à tour, le film se fait ainsi méditation, romance, péplum, film d'action, parodie rigolarde, film d'exploitation, stoner movie, film fantastique, manifeste anti-racisme et tragédie religieuse façon Passion du Christ... et ce de manière un peu désordonnée et chaotique, au détriment du film.
Certains critiques y ont vu là une métaphore de la manière dont chacun interprète l'histoire de Jesus à sa sauce, au travers de son propre prisme, ce qui se reflèterait donc ici dans les différents tons adoptés par le film au gré de ses scènes.
Je crois plutôt que c'est le symptome d'un film probablement trop ambitieux pour son propre bien. Et cela se traduit aussi par un résultat final en demi-teinte. Oui, comme je viens de le dire, c'est un film ambitieux, une approche irrévérencieuse de la Bible, avec Benedict Cumberbatch dans un rôle de mendiant au destin improbable, un gladiateur immortel, et énormément d'idées excentriques... jusqu'à ce que ce ne le soit plus, et que Clarence trouve la Foi.
Le film retombe alors sur des rails plus mélodramatiques, qui restent entrecoupés de ruptures semi-comiques, et ça finit par ne plus fonctionner réellement.
Jamais vraiment ouvertement drôle, jamais vraiment ouvertement romantique, jamais vraiment ouvertement transcendant, jamais ouvertement revendicatif, The Book of Clarence finit par être décousu, un patchwork amusant d'idées et de scènes intéressantes, de messages et de points de vue intriguants, qui ne se cristallise jamais en un film cohérent et efficace, pas aidé par une durée un peu abusive de plus de deux heures.
Un OFNI, donc, assez imparfait, souvent en roue libre, mais qui mérite le coup d'œil.
3.25/6
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Alors qu'un blizzard recouvre complètement la région, un frère (Connor Paolo) et sa sœur (Scout Taylor-Compton) très pieuse entrent par effraction dans une demeure isolée pour s'y réfugier. Mais ils trouvent là Faith (Chrissy Metz), infirmière et ex-toxicomane, qui vit avec sa fille Charm (Annalise Basso), atteinte d'un étrange mal. Enfermée dans sa chambre, et n'en sortant que sous étroite surveillance de sa température, Charm semble en effet se transformer dans certaines conditions mystérieuses...
Un film d'horreur festif (ou du moins, qui prend place aux environs de Noël et est constamment baigné dans des éclairages monochromatiques au néon reflétant les couleurs des nombreuses décorations de Noël) qui intrigue pendant son premier tiers, commence à laisser dubitatif dans le second (en même temps, entre ses délinquants farouchement religieux, ses histoires d'ex-droguée, de porc-et-pic-garou, etc, et les nombreux problèmes de montage et de narration, il y a de quoi), et qui finit par être de plus en plus incohérent et décousu, jusqu'à une conclusion finale en mode "twist à la Shyamalan", qui justifie à postériori tous les problèmes narratifs et structurels du film par un bon gros "en fait, elle a tout imaginé, et le monstre est une métaphore de son addiction et de ses regrets" bien honteux.
C'est très loin de m'avoir convaincu, les diverses thématiques (science vs religion, addiction, traumatisme, maltraitance, etc) sont abordées avec des moufles et survolées, la bestiole est un peu ridicule (quand elle se met en boule et roule façon Sonic), et malgré les efforts de certains des acteurs, ce huis-clos ne fonctionne pas vraiment.
1.5/6
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L'histoire de Marie (Fiona Palomo), désignée par Dieu pour porter son enfant, et de sa fuite vers Bethléem en compagnie de son époux Joseph (Milo Manheim), pour échapper aux troupes du cruel Roi Hérode (Antonion Banderas)...
Que se passe-t-il quand des producteurs/compositeurs de Glee et de multiples chansons pour des comédies musicales et pour des groupes/artistes estampillés Disney s'essaient à une relecture de la Nativité, en mode comédie musicale moderne et pieuse ?
Et bien, bizarrement, on se retrouve avec un film de mouvance évangélique bien plus regardable que ce à quoi l'on aurait pu s'attendre, notamment parce que le métrage conserve toujours un sens de l'humour et de l'auto-dérision frôlant même, par moments, la parodie.
En fait, formellement et musicalement, ce Journey to Bethlehem ressemble fortement à ce qu'aurait pu être une version Disney de ce récit, avec sa princesse Disney protagoniste (Marie) volontaire et érudite, voulant enseigner mais contrainte de se marier par un patriarcat opressif, ses meilleures copines ethniquement diverses, son Joseph inventeur et séducteur (qui a parfois de faux airs de Monsieur Poulpe), ses parents juifs aux noms imprononçables, ses Rois Mages comiques qui se disputent tout le temps, ses animaux mignons, et surtout son Roi Hérode très méchant et maniéré, incarné par un Antonio Banderas cabotin et décomplexé, en mode Jack Sparrow, et qui a droit aux numéros musicaux les plus mémorables.
C'est probablement ça qui m'a le plus surpris : le film est ponctuellement drôle, à deux doigts d'une parodie à la Mel Brooks (le Roi Mage qui essaie de refourguer sa myrrhe), et le reste n'est pas forcément très prosélyte, pas plus que toute crèche de Noël - certes, les chansons sont très inégales (ici, des numéros dynamiques et pêchus, ailleurs, des ballades insipides, là, du pseudo-Imagine Dragons, de la world music ratée ou encore des chansons très Notre-Dame de Paris et autres comédies musicales modernes), et le tout meuble beaucoup, mettant une bonne demi-heure à arriver à l'annonce de l'archange Gabriel (qui se cogne la tête en arrivant et répête son texte à la porte !)... mais la distribution est sympathique, les décors espagnols convaincants, et la direction artistique est efficace malgré le budget limité.
Une bonne surprise, donc, toutes proportions gardées, et pour peu qu'on ne fasse pas une allergie à tout ce qui est récit biblique (pourtant, ce n'est pas du tout ma tasse de thé, habituellement).
4/6
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C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymes, c'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...
A Christmas for the Ages (2023) :
Savannah (Natasha Bure), sa mère Kristi (Kate Craven), sa grand-mère Joan (Cheryl Ladd) et son arrière-grand-mère Marie (Anna Ferguson) décident, pour les fêtes de Noël, de renouer avec les vraies valeurs de cette fête de fin d'année, en organisant quatre célébrations distinctes : un Noël des années 40, un Noël des années 60, un Noël des années 90 et un Noël d'aujourd'hui...
Candace Cameron Bure, ex-"Reine de Noël" et directrice créative de la chaîne GAF, donne ici un premier rôle à sa fille (et lui offre en passant l'occasion de pousser la chansonnette à l'écran), pour un film qui sent fort la naphtaline et le suranné, et qui met bien en avant les valeurs des Noël traditionnels américains d'une certaine classe blanche aisée et privilégiée.
Un film qui a été diffusé sans même avoir d'affiche officielle (contrairement à toutes les autres productions de cette saison), et qui revient, ni plus ni moins, à passer une réunion familiale à côté de la grand-Tante Yvonne, qui te raconte pendant 35 minutes les Noël de son enfance, et comment "c'était globalement mieux avant".
Alors en soi, pourquoi pas, si c'était fait de manière dynamique, légère et/ou humoristique.
Malheureusement, ici, tout est fait de la façon la plus didactique et clichée possible, avec d'interminables dialogues au cours desquels les personnages échangent nombre de platitudes sur la vie, l'amour, le passage du temps, placent des prières ou des mentions fréquentes à la religion (on apprend ainsi que dans les années 40, on lisait des versets de la Bible tous les soirs en guise de calendrier de l'avent, ou que quelque soit l'époque, rien n'a jamais réussi à éclipser l'importance capitale de Jésus et de sa naissance, blablabla), et gloussent de bonheur et de félicité, ravis d'avoir bu le thé en faisant un cosplay très approximatif d'un Noël d'époque.
C'est dommage, parce que la fille Bure n'est pas mauvaise actrice et est assez sympathique... mais honnêtement, l'ensemble de ce métrage est un néant absolu dans lequel il ne se passe absolument rien, sans conflit, sans tension, sans énergie, sans humour, et sans intérêt (tout au plus, les personnages parlent des relations sentimentales respectives de Savannah - qui forcément, parle déjà de mariage avec son petit-ami de six mois - et de Marie, mais ça n'apporte rien de vraiment intéressant).
1.5/6
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C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymes, c'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...
A Christmas Blessing (2023) :
Présentatrice d'émissions culinaires à succès, Mandy Gilmore (Lori Loughlin) décide de tout plaquer pour voyager et dîner dans tous les restaurants étoilés du Michelin. Mais une escale préalable dans le Milwaukee pour y régler l'héritage de sa tante l'amène à s'investir dans la banque alimentaire de cette dernière, aux locaux récemment rachetés par un commerçant local, Adam Carraway (James Tupper)...
Un long-métrage GAF dans la droite lignée du Fall into Winter de l'année dernière, à savoir le même couple vedette dans une histoire culinaire assez balisée, sauf qu'ici, A Christmas Blessing lorgne un peu plus vers les téléfilms de Noël des années 70/80, lorsqu'ils étaient diffusés sur de grands networks comme ABC et CBS.
Comprendre par là que c'est une histoire pleine de bons sentiments, de charité envers son prochain, de bienveillance... et d'un peu de religion, GAF oblige, puisque Jesse Hutch joue ici le rôle d'un ange serviable et excentrique qui aide Mandy et les autres à remettre en route la banque alimentaire locale.
En temps normal, j'aurais probablement rechigné devant ce point de scénario, mais le tout passe plutôt bien, en partie parce que Hutch interprète son rôle de manière très réservée et particulière, et que ça se marie plutôt bien avec le thème global du métrage.
Après, ça reste un téléfilm de Noël à l'ancienne, plus axé sur le sens profond de cette période de l'année pour les Américains que sur la romance principale (de toute façon pas aidée par un James Tupper composant ici un personnage bredouillant, superstitieux et maladroit qui ne fonctionne pas réellement, notamment avec sa couleur capillaire fraîchement refaite). Mais les personnages secondaires (dont Laura Bertram) sont sympatoches, le rythme nonchalant fonctionne tout de même, et la religion n'est pas trop présente ni trop prosélyte (prière du repas mise à part).
C'est honorable, en somme.
3.5/6
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Avec la première saison de Good Omens, sympathique mais assez inégale (du "assez bien mais peut mieux faire", comme je le concluais dans le bilan correspondant), Neil Gaiman s'essayait au difficile métier de showrunner, en adaptant pour l'occasion son propre roman. Là, pour les 6 épisodes de cette seconde saison, on prend les mêmes et on recommence, mais sans avoir de roman déjà écrit sur lequel s'appuyer : la série en sera-t-elle meilleure, ou bien plus éparpillée ?
Good Omens, saison 2 (2023) :
Lorsqu'un Gabriel (Jon Hamm) nu et amnésique arrive sur le seuil de la librairie d'Aziraphale (Michael Sheen), ce dernier et Crowley (David Tennant) acceptent de le cacher du Ciel et de l'Enfer, qui veulent sa peau pour une raison mystérieuse. Ce qui va les entraîner dans une spirale improbable, et les placer au cœur d'une guerre ouverte entre les deux puissances...
Une saison qui, privée de l'influence du livre, se base supposément sur des idées et une trame potentielle échangées par Gaiman et Pratchett avant la mort de ce dernier... mais en réalité, ce que l'on ressent le plus, c'est le fanservice de Gaiman, qui profite de l'alchimie de Tennant et Sheen pour proposer à son public très demandeur une romance improbable entre eux.
Ce n'est pas forcément surprenant, ça va de pair avec deux autres sous-intrigues romantiques parallèles (une, LGBTQ-friendly, entre deux voisines, l'autre plus surprenante et un peu précipitée en fin de saison) et ça développe une thématique d'un troisième choix entre Ciel et Enfer, avec conclusion déchirante à la clef... mais ça prend aussi beaucoup de place dans cette saison de 6 épisodes, au point qu'elle paraisse un peu vide quand on fait le bilan de ce qui s'y est déroulé.
Le gros de la saison prend en effet place dans la librairie d'Azi, les quelques flashbacks historiques çà et là étant des webisodes tournés préalablement et intégrés dans la saison, et il en résulte une impression d'étriqué, comme si le budget avait été largement amputé, et que Gaiman avait dû se concentrer sur le développement de son duo principal pour compenser.
Même les enjeux de la saison, nettement moins importants que précédemment, semblent un peu résolus de manière expéditive, pour laisser plus de place à Azi et Crowley.
Après, cette saison reste agréable à suivre, portée par deux acteurs principaux qui s'amusent beaucoup et par une musique toujours aussi aboutie de David Arnold, qui réorchestre le thème principal de la série dans un style différent, à chaque épisode.
Mais un peu comme pour la saison 1, je reste mitigé positif, au terme de ces six épisodes : Good Omens, c'est sympathique, les acteurs sont impeccables, mais ça reste anecdotique, et il semble manquer d'un petit quelque chose pour vraiment capitaliser sur le postulat de départ du programme.
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Archive 81, saison 1 (2022) :
Lorsqu'il est engagé par le patron d'une mystérieuse multinationale (Martin Donovan) pour restaurer les bandes vidéos du projet de Melody (Dina Shihabi), apprentie documentariste disparue, qui porte sur un immeuble ayant mystérieusement brulé, Dan (Mamoudou Athie) ne se doute pas qu'il va être embarqué dans une sombre conspiration surnaturelle...
Seule et unique saison de cette anthologie américaine basée sur le podcast du même nom, développée et produite par James Wan et par la scénariste de The Haunting of Molly Hartley, The Boys, et Vampire Diaries, Archive 81 propose 8 épisodes d'une petite heure pour développer une histoire de secte quasi-lovecraftienne, pas forcément inintéressante, mais dont la forme hésitante et éparpillée fait qu'au final, le tout ne m'a pas vraiment convaincu.
La série semble en effet ne pas vraiment savoir sur quel pied danser, formellement parlant : sur un postulat assez classique de found footage (le protagoniste qui regarde de vieilles bandes et découvre un mystère surnaturel et sinistre qui finit par le concerner, c'est de la mise en place classique d'anthologie à la V/H/S, par exemple), le programme change régulièrement de style visuel et de point focal, passant d'une mise en scène de found footage (mal cadrée, tremblotante, neigeuse, pseudo-documentaire) à un récit au format plus traditionnel dans le présent ou dans le passé, puis présentant des scènes du point de vue de personnages extérieurs à tout ça, ou même utilisant l'artifice du flashback dans son avant-dernier épisode (un épisode dans les années 20, totalement inutile et répétant des informations déjà fournies).
Le résultat, narrativement parlant, c'est un récit très redondant (on nous présente des informations ou des images d'un certain point de vue, on les répète ultérieurement dans un autre cadre, on les réitère à nouveau sous une autre forme), bourré d'exposition balourde, à la caractérisation évidente et simple, qui tente de mêler les genres et les tons (les épisodes s'ouvrent sur des extraits d'actualité, des publicités, etc, parfois inutiles, parfois redondants), mais ne les laisse jamais véritablement s'établir ou respirer.
D'un côté, on a Dan, isolé, qui regarde les vidéos dans le présent et sombre lentement dans la paranoïa, de manière très classique... sauf qu'en fait d'être isolé, il reste constamment en contact avec son meilleur ami qui l'aide dans son enquête, il reçoit la visite fréquente de son employeur ou de la gardienne des lieux, il adopte un rat (qui est oublié en cours de route par les scénaristes), bref, le sentiment d'isolation et d'opression est peu présent.
De l'autre côté, dans le passé, on a Melody, toujours fébrile, qui s'installe dans un immeuble à la recherche de sa mère biologique, se mèle de ce qui ne la regarde pas, se promène constamment caméra allumée au point et se fait manipuler de bout en bout par les autres occupants du bâtiment : un personnage un peu agaçant, qui prend des décisions improbables, a des réactions toujours un peu trop intenses, un peu trop impulsives, et qui est affublée d'une meilleure amie lesbienne sarcastique rapidement soûlante.
Deux personnages principaux qui évoluent en parallèle dans des intrigues très dérivatives et balisées, voire prévisibles (encore un problème du scénario, qui répète et surligne tout, ce qui fait que le spectateur a vingt longueurs d'avance sur les protagonistes, et que les rebondissements et révélations tombent bien à plat) et qui ne sont réellement intéressants que lorsque les frontières du temps deviennent poreuses, et qu'ils parviennent à communiquer.
Le reste du temps, c'est assez plan-plan et peu original : des cultistes qui vénèrent un "démon" et tentent de le faire entrer dans notre monde, d'innocentes victimes choisies pour leurs talents psychiques, le passage d'une comète, de la moisissure aux effets toxiques et hallucinogènes, ça fait illusion le temps de quelques épisodes, mais rapidement, on s'aperçoit (pour peu qu'on soit un peu amateur de genre) que la série se contente de dérouler des éléments bien éprouvées, sans avoir la structure, l'efficacité, la rigueur ou l'atmosphère nécessaires pour que cela passe.
D'autant que, pour ne rien arranger, la série a ponctuellement un problème d'efficacité visuelle : que ce soit le rendu des vieilles bandes (parfois trop nettes, trop "images modernes soumises à un vieillissement artificiel") ou ceux du démon (un mec en costume de latex, façon extraterrestre d'Independence Day maladroitement incrusté dans des images de neige à l'écran), ce n'est pas totalement abouti, et fréquemment, cela fait décrocher le spectateur, cassant par la même occasion le suspense ou la tension.
Alors pour compenser, la série insiste lourdement sur une illustration musicale dissonante et hypnotique, façon Philip Glass, mais cela ne parvient pas à compenser les nombreuses grosses ficelles du récit, et sa dernière ligne droite bordélique, qui vire presque au Stranger Things, se conclue sur une queue de poisson vraiment maladroite (qui repose sur les tours du 11/09).
Bref. Archive 81 avait du potentiel, et ça fait presque illusion (la série a eu beaucoup de critiques enthousiastes, outre-atlantique), mais je n'ai jamais pu chasser cette sensation d'approximation et de déjà vu, du début à la fin, sans que le programme ne parvienne jamais à réellement susciter l'angoisse ou la tension.
Dommage.
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