Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Un petit mois de janvier sur le Blog des Téléphages Anonymes, puisque ce mois n'a vraiment commencé qu'à partir du 09/01, une fois la Christmas Yulefest 2020achevée. Ce qui ne veut pas dire que l'actualité a été totalement faiblarde, bien au contraire...
Forcément un mois de janvier en mode mineur, avec peu de métrages vraiment marquants, mais aussi peu de véritables flops.
Pas grand chose à dire, donc, si ce n'est que les sorties les plus récentes (généralement des longs-métrages redirigés in extremis sur une plate-forme de VOD ou une autre) ont de quoi laisser étrangement de marbre : est-ce que le facteur "visionnage à domicile" amène à se montrer plus critique ?
Peu probable... encore que : il incite clairement à regarder un métrage en famille, avec ce que ça implique de réactions plus vocales et moqueuses, que l'on ne se permettrait pas forcément en salle de cinéma.
À défaut de se montrer plus critique dans ces conditions coronavirales, peut-être que le spectateur se montre tout simplement plus dissipé ?
# Film(s) du mois :
Outre la nostalgie de Miracle sur la 8e rue, et les documentaires habituels (Rocky IV et Tabloid, deux genres biendifférents), c'est Pixar qui se démarque du lot, avec son Soul réussi et qui aurait été tout à fait digne d'une sortie en salles.
# Flop(s) du mois :
Plusieurs concurrents en lice pour le titre de "flop du mois" : La grande cavale, un film d'animation à petit budget ; Locked Down, un drame sentimental déguisé en film de casse pandémique ; Marraine ou presque, un sous-Il était une fois qui gaspille ses actrices...
Mais le grand vainqueur reste tout de même Wonder Woman 84, un film à l'écriture bordélique au possible, et qui, avec du recul, mérite probablement même une note inférieure à celle que je lui ai attribuée à chaud. Un beau ratage.
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# Petit écran :
En janvier, les Téléphages Anonymes ont fini de rattraper plusieurs séries en cours, avec plus ou moins de satisfaction à la clé : si le Mandalorien a su finir sa saison 2 en beauté, de manière touchante et mémorable, on ne peut vraiment pas en dire autant de Star Trek Discovery, qui s'est à nouveau vautrée dans les grandes largeurs, avec une conclusion insipide et un déluge d'effets spéciaux ne parvenant pas à cacher la vacuité de cette troisième année.
En parallèle, Sygbab a entamé son intégrale des Agents of SHIELD, avec (sans surprise) quatre premières saisons très inégales. Et difficile de parler de Marvel sans évoquer la nouvelle (techniquement, la seule) série téléviséeappartenant véritablement au MCU, Wandavision, aux premiers épisodes plutôt intrigants.
Vite, la suite.
Retrouvez aussi les bilans de toutes les séries critiquées jusqu'à présent en ces pages depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.
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# À venir :
Un mois de février coupé en deux, avec une première quinzaine consacrée à la Saint Valentin (au programme, des comédies romantiques, des téléfilms, des productions Netflix, etc) et une fin de mois plus classique, avec notamment, du côté de la télévision, la suite de Wandavision, Love Life, #BlackAF ou encore la série animée Moonbeam City...
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 4 (Marvel's Agents of SHIELD, season 4 - 2016) :
Peu après la signature des accords de Sokovie, les Agents du SHIELD, toujours dirigés par Coulson, doivent faire face à de nouvelles menaces, tour à tour surnaturelles, artificielles et virtuelles...
Advienne que pourra : malgré une gestion du rythme aléatoire au moment de conclure, la structure feuilletonnante des deux dernières saisons est reconduite, en étant cette fois poussée à l'extrême dans la mesure où les épisodes indépendants sont inexistants.
Il existe cependant une différence : là où auparavant plusieurs intrigues se mêlaient au point de créer la confusion quand il s'agissait de relier tous les fils, le déroulement des évènements est ici plus linéaire avec trois parties distinctes qui s'enchaînent néanmoins : la tentative de réhabilitation du S.H.I.E.L.D. et la collaboration avec Ghost Rider, les réplicants et la réalité virtuelle.
Le début de saison reprend sur la recherche de Daisy - que la presse a affublée d'un nouveau surnom, un sujet de moquerie pour ses collègues et amis tant elle collectionne nombre d’identités différentes - et met un peu de piment en nous apprenant que l'agence a désormais un nouveau directeur, faisant de Coulson un simple agent.
Une situation qu'il a déjà connue du temps de Fury mais qui ne modifie pas réellement ses habitudes étant donné qu'il s'oppose régulièrement aux décisions de non nouveau patron, en la personne de Jeffrey Mace.
Nouvelle figure de l'organisation choisie dans le but de redorer le blason de celle-ci auprès du public, il est d'abord présenté comme un Inhumain doté d'une très grande force physique, mais il est en réalité sous influence d'un sérum que Talbot expérimente en espérant que cela aura les mêmes effets que pour Captain America. Il lui manque tout de même du charisme, et on peut se demander pourquoi inventer un tel mensonge à son sujet car il aurait été plus fédérateur de dire la vérité à son sujet. The Patriot n'est pas à son avantage la plupart du temps, et son sacrifice dans la réalité virtuelle ne change pas vraiment la donne.
Outre la résurgence des Watchdogsqui se font plus virulents pour éliminer les Inhumains, l'aspect le plus intéressant des 9 premiers épisodes concerne Ghost Rider. Paradoxalement, il aura fallu une série pour rendre le personnage intéressant après deux films catastrophiques centrés sur lui, même s'il ne s'agit pas de la même incarnation. Gabriel Luna est crédible dans le rôle, son histoire n'est pas trop tirée par les cheveux, et les effets spéciaux sont honorables.
Ces derniers devaient peser sur le budget car Robbie Reyes disparaît dans une autre dimension pour mettre un terme aux agissements de son oncle, dont les ambitions démesurées nourries par le Darkholdont eu pour conséquence l'invalidité de son frère lors d'une tentative de règlement de compte, quand ils étaient plus jeunes. Cet évènement lui a également coûté la vie, avant qu'il ne conclue un marché avec le diable.
Un pacte qui laisse les membres du S.H.I.E.L.D. assez sceptiques dans un premier temps, mais ils finissent par s'en accommoder, tant le monde dans lequel ils vivent est complètement fou. Même si on peut regretter que le personnage soit plus Driver que Rider, son passage remarqué laisse une bonne impression.
Quant au Darkhold, il est au centre de toutes les attentions. Son apparence fait penser à un grimoire, mais plutôt que d’être utilisé pour se plonger dans les arcanes de la magie noire, il représente surtout l'assouvissement d'une soif scientifique inextinguible. Il s’agit donc d’un artefact extrêmement dangereux, qui amène plusieurs concepts : la phase interdimensionnelle des ex-collègues d'Eli Morrow, la folie créatrice de Radcliffe autour des androïdes et la réalité virtuelle d'Aida (Mallory Jansen).
L'initiative est louable, mais pas dénuée de défauts d'écriture. C'est notamment le cas pour Radcliffe, pour lequel il est difficile d'y voir clair car le fait qu'il soit ou non du « bon côté » est aléatoire, en fonction des besoins de l'intrigue. D'ailleurs, le fait qu'il puisse développer ses recherches sans que personne ne supervise quoi que ce soit n'est pas crédible une seule seconde ; en ayant connaissance de ses antécédents, le S.H.I.E.L.D. devrait l'avoir à l’œil.
Tout s'arrange quand on apprend qu'il a fait tout ça pour trouver une porte de sortie à son ex-femme, gravement malade. Tout s'arrange... ou pas, si l'on trouve que cette caractérisation tardive n'existe que pour dédouaner le personnage et le rendre plus sympathique.
En programmant Aida pour qu'elle soit à même de lire le Darkholdet ainsi bénéficier du savoir qu'il renferme sans en subir les conséquences sur sa psyché, ce qu'il pensait être une brillante idée se retourne contre lui. D'abord serviable et obéissant à ses directives, sa création s'approprie la Framework, simulation d'entraînement initialement développée par Fitz et étendue à un monde virtuel par Radcliffe, pour l'utiliser à sa guise.
Les scénaristes combinent alors plusieurs thématiques connues dans le domaine de la science-fiction, avec plus ou moins de succès : le fantasme consistant à numériser la conscience humaine pour s'affranchir des contraintes physiques, la rébellion des machines et leur quête d'humanité. L'âme et l'amour sont les deux éléments mis en avant pour différencier l'homme de la machine, mais les sujets sont évoqués brièvement au détour de quelques dialogues sans les approfondir. L'approche est plus orientée sur le côté ludique, avec le What If engendré par la capture de Coulson, Mack, Mace et Fitz.
Le postulat de départ est intéressant : amputé de son plus grand regret, la vie de chaque individu connaît une trajectoire complètement différente. Là où il faut une sacrée suspension d'incrédulité, c'est pour admettre que tous ces destins radicalement modifiés aboutissent à un monde dans lequel Hydra est au pouvoir et impose son joug (mais il faut avoue que l’écran-titre revisité - Agents of Hydra - est bien senti).
Qu’à cela ne tienne : c'était presque un passage obligé pour redistribuer les cartes et proposer une vision différente des personnages, à commencer par Ward qui fait partie de la résistance, remplacé par Fitz dans le rôle du salaud absolu. Cette expérience va d'ailleurs laisser des traces tant ce dernier est rongé par la culpabilité des horreurs qu'il a commises, bien qu'il s'agisse d'une extrapolation. Même si cela peut paraître agaçant car sa relation avec Simmons est encore remise en question, c'est pour une fois bien amené.
Idem pour Mack : lorsqu'il explique à Yo-Yo qu'il a eu une fille morte au bout de 4 jours, cela passe pour une tentative de mettre de la distance entre les deux, mais comme elle est vivante dans la Framework, il s'agit d'un véritable ressort dramatique qui crée chez lui un dilemme. Partir ou rester, telle est la question, et dans un premier temps il choisit la seconde option.
Il revient à la raison grâce à Yo-Yo, qui paraît déjà éperdument amoureuse alors que leur relation ne fait que commencer. Visiblement, tout le monde se contrefout des recommandations qui visent à limiter la "fraternisation" entre les agents : Bobbi/Hunter auparavant, Fitz/Simmons, Mack/Yo-Yo, et maintenant Coulson/May...
Un possible développement amoureux entre les deux est suggéré de manière plus qu'appuyée, allant jusqu'à un flashback pour montrer que cela ne date pas d'hier. C'est dommage de s'engager sur cette voie, leur relation amicale fondée sur un grand respect mutuel est bien plus enrichissante. Cela démontre en tout cas un flagrant manque d'imagination concernant les interactions entre les protagonistes.
À l'inverse, les références aux évènements passés sont plus récurrentes. Coulson demande à May de lui parler de sa mort car lui ne s'en rappelle pas, le projet T.A.H.I.T.I. est mentionné à plusieurs reprises, les personnages évoquent parfois le caractère abracadabrantesque des évènements qu'ils ont vécu...
C'est un parti-pris qui fait plaisir car cela dissocie peu à peu la série de l'univers cinématographique, tout en créant une cohérence interne. Ces efforts sont à saluer, et s'associent à une volonté de rendre l'intrigue plus limpide : tout n'est pas parfait, mais il y a de bonnes intentions et les ingrédients d'un divertissement tout à fait honorable sont présents.
Après 4 saisons, il était quand même plus que temps !
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Après l'apothéose Endgame, et un peu "grâce" à la COVID, le MCU a été obligé de revoir ses ambitions à la baisse, et de freiner ses plans pour sa Phase 4 : probablement un mal pour un bien, puisque, privés de sorties cinématographiques, Feige et Marvel se sont rabattus sur le petit écran et sur Disney +, pour enfin lancer toute une série de projets parallèles effectuant une transition en douceur entre Endgame et la suite des festivités... à commencer par Wandavision, qui s'attarde sur le couple improbable composé de (feu) l'androïde Vision et de la sorcière Wanda Maximoff.
Wandavision, saison 1 (2021) :
- 1x01 : Dans les années 50, Wanda (Elizabeth Olsen) et Vision (Paul Bettany) emménagent dans la petite bourgade de Westview, et tentent de cacher leurs pouvoirs surnaturels à leur entourage, alors même qu'ils doivent recevoir à dîner Mr. Hart (Fred Melamed), le patron de Vision, et son épouse (Debra Jo Rupp)...
Premier épisode de cette série atypique, première production tv à faire officiellement partie du MCU et à s'inscrire dans la continuité cinématographique... et tout de suite, on est visiblement dans une autre catégorie que les productions ABC comme Agents of SHIELD et compagnie, voire même que les productions Netflix.
À vrai dire, au niveau ambitions et approche du média, Wandavision s'inscrit plus dans la droite ligne d'un Legion (toutes proportions gardées) : c'est étrange, décalé, mystérieux et ça rend hommage à d'autres genres - ici, en l'occurrence, Wandavision s'inscrit totalement dans l'héritage de la sitcom de studio old-school des années 50, façon The Dick Van Dyke Show ou I Love Lucy (saupoudré d'une touche de Ma Sorcière Bien-aimée) avec un tournage en noir et blanc, au format 4/3, et d'innombrables clins d'œil visuels, sonores et techniques renvoyant à cette époque plus "innocente".
Un bon épisode d'ouverture, intrigant à souhait, avec deux acteurs principaux particulièrement motivés et excellents, et qui (outre la publicité pour le toaster Stark) laisse quelques pistes alléchantes pour la suite.
- 1x02 : Dans les années 60, Wanda et Vision doivent préparer un numéro de magie pour l'événement caritatif de la ville. Mais alors que Wanda commence à faire l'expérience de phénomènes étranges, Vision voit ses rouages internes perturbés par un chewing-gum...
Un épisode un peu plus long, mais beaucoup plus léger et comique que le précédent, avec une parodie ouverte de la Sorcière Bien-aimée (y compris au niveau du générique d'ouverture animé, et du passage à la couleur), et deux acteurs principaux qui se donnent à fond à leurs personnages, ici totalement décomplexés et hilarants (Bettany, notamment, se lâche vraiment).
Le tout n'oublie cependant pas d'ajouter des touches de mystère au récit global, comme cette vision d'un apiculteur, cet hélicoptère aux couleurs du S.W.O.R.D., cette grossesse magique, ou encore cette Géraldine un peu louche ; et puis il y a l'utilisation de la couleur très Pleasantville, avec ce que ça implique pour la série dans son ensemble.
Vivement la suite (et j'ai apprécié le clin d'œil aux montres Strücker).
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Après un début de saison redonnant un peu espoir, cette troisième saison de Discovery est retombée dans ses travers habituels, toujours plus centrée sur Michael Burnham (tout en prétendant ne pas l'être) et gâchant toujours ses points positifs par un recours aux grosses ficelles bien voyantes, et aux facilités scénaristiques gentiment honteuses.
Sans oublier un manque cruel d'enjeux et de direction, qui laisse présager d'une conclusion de saison des plus décevantes...
Star Trek Discovery 3x13 (2020) :
- 3x13 - That Hope Is You, Part 2 : Alors que le Discovery, commandé par Osyraa, tente d'échapper à la Fédération, l'équipage fédéral essaie de reprendre le navire. Pendant ce temps, Saru s'efforce de convaincre Su'Kal de quitter son holodeck, avant qu'il ne soit trop tard...
Avec ce grand final saisonnier, Discovery nous gratifie d'un déluge d'action creux et cache-misère.
Car malheureusement, c'est bien tout ce qu'est ce final saisonnier : une compilation d'idées inabouties, de métaphores ratées, de résolutions foireuses, et de glorification de Michael Burnham, qui sauve tout le monde, joue les action heroins, et suscite l'admiration béate de tout le monde, y compris du réalisateur (ce bon vieux Osunsanmi, qui ne peut s'empêcher de commencer une scène sur trois par une caméra tourbillonnante inutile), qui fait des ralentis sur le visage de SMG, pour bien que le spectateur puisse profiter de sa grandeur et de son aura.
Oui, cet épisode m'a largement énervé. Pas forcément du fait de la mise au rebut de Saru, évacué sur sa planète natale avec Su'Kal, ni de l'accession au poste de capitaine de Burnham (c'était tellement évident et télégraphié depuis des épisodes et des épisodes que j'avais largement eu le temps de m'y préparer, et ce malgré la mise en images assez risible de son arrivée sur la passerelle - et de nouveaux uniformes franchement peu seyants)... mais bien par la faute de tout le reste.
Entre les robots qui n'auront servi à rien (si ce n'est à un sacrifice en carton uniquement là pour faire du mélodrame facile - en même temps, difficile d'y croire quand les scénaristes font semblant de sacrifier tout le senior staff d'un seul coup), la résolution basique du Burn (oui, c'était bien la mort de la mère de Su'Kal qui a déclenché chez lui le Burn... ce qui m'amène à me demander pourquoi Su'Kal n'a pas connu une autre crise au moment de la maturité kelpienne, comme tous les autres représentants de son peuple), Osyraa qui redevient une méchante basique et générique, le Discovery qui résiste sans problème à un assaut combiné de toute la flotte de la Fédération, toute la sous-intrigue de Gray/Adira qui débouche sur une métaphore pataude sur la représentativité et la visibilité des LGBTQ+, l'intérieur du Discovery (et ses turbolifts) plus grands que trois Galaxy-class réunis, ou encore la fausse bonne idée de faire de Book un spore driver "parce qu'il est empathe", ce final (signé de la showrunneuse) est un festival de bruit et de fureur (beaucoup d'action et d'effets spéciaux) ne parvenant pas à dissimuler les failles et les faiblesses de l'écriture de la série, ainsi que sa vénération imméritée envers Burnham.
Alors oui, Saru/Su'Kal, c'était plutôt réussi et très bien interprété, mais c'était aussi tellement noyé dans le reste qu'au final, ça finissait par perdre de son intérêt et de son efficacité.
Un final tout simplement raté, et qui se finit par un laïus sur le besoin d'être connecté (et une citation de Roddenberry) à peine lié aux événements de la saison et aux thématiques de celle-ci (pour peu qu'il y en ait vraiment eu).
- Bilan saisonnier -
Je vais le faire assez bref, ce bilan : privée de la nostalgie fanservice de la saison 2 (l'Enterprise, Spock, tout ça) et relocalisée dans un futur lointain, Discovery avait une chance de se réinventer et de trouver enfin sa voix (et sa voie).
Pas de chance, après un début de saison intéressant (malgré des similitudes évidentes avec Andromeda - d'ailleurs, la Sphère qui s'incarne dans le vaisseau, c'est un peu Romy, hein), cette troisième année de Discovery est retombée de plein pied dans ses mauvaises habitudes, se prosternant constamment devant l'autel de Michael Burnham, et peinant à construire le moindre arc global convaincant.
Résolution du Burn médiocre, grande méchante caricaturale, sous-intrigues forcées (la promotion de Tilly), caractérisation faiblarde de la moitié de la distribution, kelleyrisation maladroite de Saru et de Georgiou - bref, l'écriture de Discovery est toujours aussi superficielle, malgré sa nouvelle showrunneuse, et cela reste, depuis trois ans, le problème majeur du programme.
M'enfin bon, au moins, Oded Fehr était excellent, tout comme Doug Jones et Bill Irwin. Et David Ajala n'était pas mauvais, lui non plus. Mais c'est peu.
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Enola Holmes (2020) :
Sœur cadette de Sherlock (Henry Cavill) et de Mycroft (Sam Claflin) Holmes, Enola (Millie Bobby Brown) a été élevée par sa mère Eudoria (Helena Bonham Carter), loin de tous, dans le manoir familial. Jusqu'à ce que Eudoria disparaisse du jour au lendemain, laissant Enola seule à la charge de ses deux frères : rapidement, Enola découvre des indices laissés par sa mère, et après s'être échappée, elle part pour Londres et commence à suivre la trace de sa génitrice...
Long-métrage Warner récupéré par Netflix "grâce" au confinement, cet Enola Holmes était donc prévu pour une sortie en salles, et pour lancer une nouvelle franchise pour adolescents, inspirée des romans d'Arthur Conan Doyle, et adaptée de la série de livres Enola Holmes, écrits par Nancy Springer.
Et honnêtement, sans en avoir lu la moindre ligne, mais à la simple vision de ce métrage, difficile de ne pas percevoir un petit côté fan-fiction self insert dans ce personnage d'adolescente garçon manqué, qui fait mieux tout que tout le monde (y compris son grand frère Sherlock), et va, par ses actions, transformer la société dans un sens progressiste et moderne.
Effectivement, en se renseignant un peu, on apprend que Springer, comme Enola, était elle-même garçon manqué, plongée dans les livres (notamment les Sherlock Holmes de ACD), aux deux grands frères distants et bien plus âgés qu'elles, et dont la mère passionnée de botanique est devenue absente à partir de son adolescence (mais pour cause de maladie). « Write what you know », nous disent les anglo-saxons, et je ne serais donc pas surpris que Springer, aujourd'hui septuagénaire, ait eu le personnage d'Enola en tête depuis des décennies...
Le problème, comme je le disais, c'est que ça donne à tout ça des atours de fanfic un peu friquée, jamais vraiment transcendée par le rythme inutilement rallongé du tout (c'est dynamique, mais ça dure tout de même deux heures), ou par le propos féministe assez balourd : utiliser le personnage de la petite sœur de Sherlock pour souligner la misogynie et le patriarcat oppressif de l'époque victorienne, c'est intéressant, mais avoir deux personnages (dont une minorité) qui font successivement la leçon à un Sherlock bredouillant, en lui renvoyant son privilège de white male à la tête... c'est maladroit dans la forme.
D'autant qu'à côté, le film reste étrangement évasif sur "la Réforme" pour laquelle toutes ses femmes se battent à leur niveau, et qui "menace la Société anglaise" : on en parle vaguement, on en comprend vaguement les enjeux, mais ça s'arrête là. Enfin bref, passons.
Sur la forme, outre sa durée excessive, Enola est plutôt intéressant, et s'inscrit clairement dans les traces des versions les plus modernes de Holmes, Guy Ritchie en tête. Millie Bobby Brown (par ailleurs excellente) s'adresse fréquemment, face caméra, au spectateur, le montage est délibérément très nerveux, à base de coupes, d'ellipses, de flashbacks très (trop) fréquents et d'astuces de montage, la réalisation (pas toujours très esthétique) sert le propos... bref, ça fonctionne. Tout comme la distribution, dans l'ensemble.
On aura probablement plus de réserves vis à vis du Sherlock interprété par Henry Cavill, qui semble assez boudiné dans des tenues que sa musculature menace de faire exploser, et de Mycroft, assez caricatural dans le rôle de Méchant Oncle. Louis Partridge, lui, est joyeusement transparent dans le rôle du jeune nobliau, et sa romance balbutiante avec Enola a de quoi faire décrocher le spectateur, çà et là.
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Seized (2020) :
Ex-agent spécial, "Nero" (Scott Adkins) est contraint de reprendre les armes lorsqu'un baron de la pègre mexicaine, Mzamo (Mario Van Peebles) prend son fils en otage : il exige que Nero abatte pour lui tous ses rivaux, en échange de la libération de sa progéniture...
Scott Adkins renoue avec Isaac Florentine pour un film direct et sans fioritures, sorte de croisement entre Taken et le Commando de Schwarzie, une vraie ligne droite qui trace vers son objectif de manière simple... voire simpliste.
Il faut bien l'avouer, à force de tourner trois films par an (une cadence que n'aurait pas reniée The Rock), Scott Adkins a tendance à se répéter : certes, il améliore ses talents d'acteur de film en film, mais ses scripts se ressemblent un peu trop pour être mémorables, et il vise clairement la quantité plus que la qualité.
Ce qui ne veut pas dire que ce Seized est honteux : c'est un actioner nerveux mais basique au possible, avec un méchant efficace (mais il n'y a pas de duel final, et c'est bien regrettable), quelques scènes d'action nerveuses, et des personnages inégalement traités (Karlee Perez, ex-Maxine à la WWE, ne sert à rien).
Ça se regarde, c'est compétent, mais ça ne fait pas grande impression.
3/6 (en étant gentil)
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La grande cavale (Spy Cat / Marnie's World / Marnie's Welt - 2019) :
Marnie, une petite chatte casanière et naïve, ne connaît le monde extérieur que par le biais de la télévision et de ses programmes préférés : lorsqu'elle est chassée de chez elle par un criminel, juste après avoir assisté à un cambriolage, elle s'associe à Elvis, un chien de garde trouillard, Anton, un âne prétendant être une vedette du monde du cirque, et à Eggbert, un coq amateur de méditation, pour enquêter sur ces cambrioleurs et prouver leur propre innocence.
Un dessin animé belge/allemand reprenant vaguement les grandes lignes des Musiciens de Brème, opposant un quatuor d'animaux atypiques à des voleurs balbutiants... et c'est à peu près tout ce qu'il y a à dire de ce métrage assez longuet et mollasson, à l'humour parfois bas de plafond (ça rote et ça pète), et qui peine à intéresser plus d'une demi-heure.
C'est dommage, parce que toutes proportions gardées, le tout n'est pas désastreux, notamment techniquement - mais c'est largement insuffisant pour occuper quiconque autre que les plus jeunes... et encore.
1.5/6
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Anita Ho (2015) :
Scénariste tv actuellement au chômage, Harry (Steve Myung) a prévu de demander sa petite-amie Anita (So Myung), actrice, à l'occasion de son anniversaire - seul problème : ce dernier va se tenir en famille, à Las Vegas, et les parents d'Anita (George Cheung, Elizabeth Sung) ne voient pas d'un bon œil le compagnon de leur fille et ses perspectives d'avenir inexistantes...
J'avais initialement prévu ce métrage indépendant pour la Quinzaine Saint Valentin à venir, mais finalement, après avoir vu le film, on est plus près d'un Mon beau-père et moi que d'une rom-com, quand bien même le couple vedette (marié IRL) tente d'insérer quelques moments typiquement rom-com (dont un montage musical longuet, qui ne semble là que pour caser un morceau musical dans son intégralité) dans le récit.
En l'état, on est ici dans un film indépendant que je qualifierais de "presque" : c'est presque bien écrit, presque bien rythmé, presque bien interprété, presque bien filmé, etc.
Ce qui revient à dire que ça n'est pas vraiment bien écrit, rythmé, interprété, filmé, etc - Anita Ho est globalement sympathique, mais très approximatif sur de nombreux plans, et dans l'ensemble, ce n'est pas le plus passionnant des films de ce genre.
L'effort est cependant à saluer, pour ce métrage achevé en 2012 (mais sorti bien plus tard), et possédant une distribution exclusivement asiatique, devant comme aux postes principaux derrière la caméra.
2.5/6
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Console Wars (2020) :
Un documentaire CBS All Access produit par Seth Rogen et Evan Goldberg, et qui se propose de retracer, en cette période d'opposition Sony/Microsoft, la fameuse guerre des consoles qui a rythmé les années 80/90.
Seul problème : ce documentaire est particulièrement incomplet et bancal, et semble avoir été plutôt conçu comme "L'histoire de Sega", tant il se concentre sur cette dernière, et adopte le point de vue très partisan du petit Sega Amérique victime de l'incompétence et de la jalousie de Sega Japon, ainsi que de la concurrence déloyale du grand méchant Nintendo, prêt à tout pour couler la concurrence.
Après, pris en tant que rétrospective biaisée de l'histoire de Sega, le métrage n'est pas désagréable à suivre, bien rythmé, avec séquences animées amusantes pour ponctuer et illustrer les propos des nombreux intervenants, et un ton léger et dynamique.
Mais cela n'empêche pas que le tout semble fréquemment incomplet, ouvrant sur l'arrivée de Sega sur le marché (mais oubliant étrangement de mentionner la Master System), narrant l'avènement des consoles 16-bit, la montée en puissance de Sega Amérique grâce à son approche plus adulte et edgy (dont Mortal Kombat devient le symbole), les coups en traître que Sega et Nintendo s'infligent pendant des années...
... et puis au bout de 50 minutes, gros coup de frein, pour faire un retour en arrière et un historique de Nintendo depuis ses débuts jusqu'à la Super Nintendo ; puis ça repart en avant, jusqu'à l'entrée en jeu de Sony, son partenariat avorté avec Sega, et le lancement de la Playstation.
Le documentaire s'arrête alors là, donnant une vraie impression d'inachevé, ou de premier volet d'une série qui continuerait avec Sony vs Microsoft. Mais non : pas de suite au programme, et ce métrage finit par laisser le spectateur sur sa faim, comme si la production n'avait pas su capitaliser sur ses nombreux intervenants pour donner naissance à un récit plus complet et plus structuré.
Dommage.
3/6
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Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 3 (Marvel's Agents of SHIELD, season 3 - 2015) :
Suite à leur bataille contre Jiayinh et ses Inhumains, Coulson, Daisy et les agents du S.H.I.E.L.D. arpentent la planète à la recherche d'autres individus dotés de super-pouvoirs. Mais bien vite, ils réalisent qu'ils ne sont pas les seuls à traquer les Inhumains...
Le S.H.I.E.L.D. doit relever un nouveau défi : alors que les cristaux teratogènes ont déversé la brume qu'ils contiennent au fond de l'océan et que celle-ci s'est dispersée tout autour du monde avec les courants marins (une explication au cliiffhanger de la fin de saison précédente au demeurant fort commode), de nouveaux Inhumains se révèlent un peu partout et il faut contenir cette menace car ces derniers représentent un danger à la fois pour eux-mêmes et pour les autres.
C'est ce qu'illustre le season premiere dans lequel Joey Gutierrez liquéfie les métaux qui l'entourent sans comprendre ce qui se passe. L'équipe essaie alors de le persuader de venir avec eux, mais se heurte sur le terrain à une autre organisation qui l'a pris pour cible. La suite des évènements nous apprend qu'il s'agit d'une organisation gouvernementale, l'Advanced Threat Containment Unit, mise en place pour contrer l'émergence des Inhumains.
Deux points de vue se confrontent alors : Coulson croit fermement qu'il faut aider ces personnes à maîtriser leurs pouvoirs, tout en gardant à l'esprit que ces derniers pourraient s'avérer utiles, alors que Rosalind Price est convaincue qu'il s'agit d'une maladie et que les mettre en animation suspendue le temps de trouver une cure est la meilleure solution. Plutôt que d'engager une lutte qui serait contre-productive, les deux directeurs décident de collaborer en partageant leurs informations, non sans une certaine défiance qui les rapproche malgré tout.
Cette relation naissante - bien aidée par l'alchimie entre les deux acteurs grâce à Constance Zimmer qui assure - est plutôt bien écrite, et la divergence d'opinions des agences amène des dialogues intéressants lorsque Rosalind rend visite au S.H.I.E.L.D. et plus particulièrement quand elle fait face à Daisy (finalement, le téléspectateur n'a plus l'opportunité de choisir comment l'appeler) en lui expliquant qu'il suffit d'un seul Inhumain doté de mauvaises intentions pour justifier ses actions.
Cette alliance implique un côté politique plus marqué que précédemment car, en marge des évènements narrés dans les films et des fameux accords de Sokovie, POTUS lui-même apparaît sous les traits de William Sadler ; par ailleurs, il est aussi question d'une nouvelle Guerre Froide autour des Inhumains même si le terme est jeté sans réelle conviction dans le 3.13 : Parting Shot. Cet épisode pose d'ailleurs un gros problème : il est censé signer l'adieu de Bobbi et de Hunter (dommage pour la première, un soulagement pour le second) mais les circonstances sont assez grotesques.
Au-delà de l'utilisation de la méthode in media res pour raconter son déroulement, l'intrigue débouche sur ce qui nous est présenté comme un sacrifice ultime de leur part : alors qu'ils ont été capturés après avoir assassiné trois soldats russes sur leur sol, et qu'ils sont interrogés par Interpol, ils décident de renier leur appartenance au S.H.I.E.L.D. pour que cela n'ait pas de conséquence pour leur agence. Une organisation secrète, censée avoir été mise à genoux par HYDRA, mais dont tout le monde est visiblement au courant de l'existence : n'y aurait-il pas quelque chose qui cloche ? C'est d'autant plus ridicule qu'ils sont libérés sans autre contrepartie, avec tout ce qu'ils savent. Les autorités russes ne sont plus ce qu'elles étaient...
L'influence de Gideon Malick auprès des grands de ce monde est également mise en avant. Passé maître dans l'art de tirer les ficelles dans l'ombre, il mène le projet de faire revenir sur Terre une entité que sa lignée considère comme un Dieu Inhumain, banni sur la planète Maveth à laquelle le monolithe permet d'accéder via un portail.
Cette croyance est d'ailleurs à la base de la fondation d'HYDRA, qui avec le temps a changé à de nombreuses reprises de forme et de logo (la scène où ce dernier point est expliqué, à l'appui de gravures et de couvertures de livres, n'est pas sans rappeler la révélation sur Wolfram & Hart dans Angel). Résumé comme cela, ça vend presque du rêve, mais l'exécution laisse à désirer.
La planète ? Faute de budget, elle se résume à quelques décors et est à peine exploitée, si ce n'est le temps du 3.05 : 4,722 Hours, un épisode concept revenant sur le temps que Simmons y a passé et où la seule chose qui lui soit arrivée est d'être tombée amoureuse pour mieux retarder le moment où elle se jette dans les bras de Fitz, venue la secourir. Le Dieu ? Un parasite qui prend possession du corps de ses hôtes, mais qui garde tous les souvenirs et les compétences de ses précédentes incarnations. Entre le rêve et la réalité, il y a souvent un gouffre...
C'est une occasion toute trouvée de faire revenir Ward puisque Coulson le tue de sang-froid pour se venger de la mort de Rosalind, et de tous les autres actes atroces commis par son ancien agent. Malheureusement, il aurait été préférable que ce dernier fasse face à ses remords sur le long terme, car le sujet est seulement traité le temps de quelques dialogues et donne l'impression d'être évacué rapidement. Ceci dit, il n'y a pas de rédemption possible pour le personnage et c'est à mettre au crédit de l'équipe créative.
En tout état de cause, Hive - le nom de la fameuse entité - est dangereux par sa capacité à persuader les Inhumains à rejoindre son camp, et il provoque ainsi la trahison de Daisy en jouant sur son désir de rejoindre une famille - elle qui a tant cherché la sienne et qui a de quoi regretter ce qu'elle a découvert de ses parents. Cette astuce pour reformer le duo est très maladroite dans la mesure où le S.H.I.E.L.D. est clairement présenté comme sa famille de substitution.
C'est en effet annoncé de manière explicite quand Coulson admet qu'elle est ce qui s'apparente le plus à une fille pour lui, et de nombreux moyens sont déployés pour la sauver. Heureusement que son objectif est également de se débarrasser de l'entité Hive, autrement on pourrait se poser des questions sur son sens des priorités...
Mack y va également de sa tentative pour la convaincre qu'une partie d'elle se bat contre ce qu'elle est devenue, se révélant pour une fois plus utile que quand il utilise son super pouvoir qui consiste à donner des surnoms rigolos à ses collègues Inhumains (Tremors pour Daisy, Yo-Yo pour Elena, qui a été recrutée en Colombie, afin de conférer une portée internationale à l'action de l'organisation).
Au final, elle est sauvée par Lash/Andrew, dont la seule raison d'être n'était pas de tuer ceux de son espèce mais de la libérer de l'emprise de Hive. Comme deus ex machina, ça se pose là, surtout que le personnage a été géré n'importe comment, de son apparition mystérieuse à la révélation de son identité, avant de disparaître temporairement (car accompagner la transition entre être humain et bête sauvage assoiffée de sang était visiblement un sujet trop compliqué à traiter).
Cette philosophie selon laquelle chaque Inhumain a un but précis est une réminiscence de ce qu'a inculqué Jiaying, et Lincoln s'en fait souvent le porte-parole. Il trouve le sien dans le final, en étant celui qui se sacrifie pour emmener Hive dans l'espace et mourir en héros. Cela met un terme au petit jeu mené depuis le 3.15 : Spacetime, dans lequel Daisy entre en contact avec un Inhumain dont la capacité est de partager une vision du futur lorsqu'on le touche ; elle voit alors quelqu'un mourir sans savoir qui, un des éléments clés étant une croix attachée à une chaîne qui flotte en apesanteur.
Si l'épisode en soi est agréable à regarder, cette "prophétie" n'apporte strictement rien par la suite : les scénaristes s'amusent à faire passer la croix de main en main pour essayer de faire croire que tel ou tel personnage va y passer, ce qui crée un suspense artificiel puisqu'on se doute très bien que cela ne concerne aucun des protagonistes principaux.
Dans la liste des mauvaises idées, la relation amoureuse naissante entre Fitz et Simmons est un écueil qui aurait pu être évité, et l'on peut aussi regretter que Mark Dacascos ne soit pas plus utilisé. Quitte à le recruter, autant en profiter pour le mettre en avant mais de ce côté-là c'est très timide ; le combat entre Giyera et May est bien trop court alors qu'il y avait le potentiel pour faire quelque chose de réellement marquant. Les ruptures de ton ne sont pas non plus du meilleur effet : entre Talbot qui se fait l'écho des téléspectateurs quand il avance que ce qui lui raconte Coulson est complètement fou et les tentatives d'humour ratées avec Radcliffe en fin de saison, le résultat est plus que bancal.
Ce n'est rien en comparaison du plan de Hive pour asseoir la domination des Inhumains : il compte utiliser un missile nucléaire pour créer une onde de choc qui permettra de transformer toute la population humaine. C'est complètement débile, mais au moins ça laisse espérer un peu d'ampleur... Il y a cependant de quoi déchanter par la suite, car tout se termine dans les souterrains privés de lumière du S.H.I.E.L.D., contre l'armée de créatures moches engendrées par les expérimentations de Radcliffe.
Ces défauts sont inhérents à la formule de la série, qui constitue son principal problème : elle oblige à faire rebondir sans arrêt l'intrigue, parfois au détriment de toute crédibilité. De plus, cette sorte de frénésie qui s'installe ne favorise pas les épisodes indépendants qui permettraient de souffler, et coupe parfois l'impact - notamment émotionnel - de certains moments.
en est dans le final, où la mort de Lincoln est aussitôt effacée par un bond de plusieurs mois dans le futur montrant Coulson et son équipe à la poursuite de Daisy. Il serait temps d'apporter des changements, car cette troisième saison souffre du même mal que la précédente : une première partie dans l'ensemble bien tenue, alors que dans la seconde tout finit par s'effondrer.
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Après une saison 2 des plus sympathiques, The Mandalorian s'est conclue fin décembre dernier, et c'est avec un peu de retard que je termine, à mon tour, cette fournée d'épisodes efficaces.
Star Wars : The Mandalorian - 2x08 - Chapitre 16 - The Rescue (2020) :
Mando retrouve Bo-Katan et Koska Reeves, qu'il convainc de l'aider à prendre d'assaut le vaisseau de Moff Gideon... mais ce dernier abrite des dizaines de Dark Troopers, et le combat pour libérer Grogu ne sera pas de tout repos.
Un ultime épisode plein d'action et de fusillades spatiales, pas forcément très chargé en scénario complexe, mais qui fonctionne bien... jusqu'à sa dernière ligne droite.
Là, Favreau, Filoni et compagnie décident de faire totalement appel au facteur nostalgie, et de rattacher l'intégralité de The Mandalorian au mythe fondateur de Star Wars, en faisant intervenir un certain Jedi, quitte à réduire un peu l'ampleur de l'univers présenté (un reproche que l'on peut beaucoup faire à la franchise, qui ramène tout - y compris le moindre produit dérivé - à la famille Skywalker et aux personnages qui gravitent autour).
C'est du fanservice dans le plus pur sens du terme, au même titre que l'apparition d'Ahsoka Tano ou de Boba Fett dans le reste de cette saison... et pourtant, l'arrivée de Luke Skywalker (aux effets relativement convaincants pour une série tv), qui se voit gratifié d'un moment de bravoure faisant totalement écho à la fin de Rogue One et au massacre de Darth Vader sur des soldats de la République empilés dans un corridor, est aussi totalement logique et cohérente vis à vis de l'intrigue développée jusqu'à présent.
C'est le seul Jedi encore en vie capable de recevoir l'appel de Grogu, et qui serait suffisamment reconnaissable pour les spectateurs ; il permet d'établir un joli effet miroir entre Yoda le maître/Luke l'apprenti et Luke le maître/Grogu l'apprenti ; il y a un écho sur le thème de la paternité, récurrente dans la saga principale des Skywalker ; cela permet aussi d'avoir une fin de saison en apothéose, avec un Luke en pleine possession de ses pouvoirs, chose que l'on n'avait pas vraiment vu depuis Le Retour du Jedi (et encore...).
Et puis, bien entendu, cela permet de clôturer (provisoirement ?) l'arc Grogu, et l'évolution de Mando. À ce titre, je mentirais en disant ne pas avoir eu un début de larmichette à l'œil lorsque 1) le thème de la Force s'est lancé sur l'apparition de Luke, et 2) lors des adieux entre Mando et Grogu, des adieux marqués par le geste symbolique du Mandalorien, qui retire son casque pour le petit.
Oui, c'était touchant, oui, ça change drastiquement le status-quo de la série, et je me demande fortement ce que l'avenir nous réserve désormais (Le Livre de Boba Fett ? Kékecé ?).
- Bilan saisonnier -
Une saison 2 que j'ai probablement préférée à la première, tant elle accepte et assume ouvertement l'héritage du canon et des attentes des fans, sans jamais se laisser déborder par l'un ou par l'autre. En fait, The Mandalorian, c'est une série fanservice qui parvient à transcender son fanservice de manière décomplexée, en comprenant bien la nature de l'univers auquel elle appartient : du serial transposant les westerns et les films de samourais dans l'espace, avec une touche de surnaturel et de fantasy en prime.
Ça fonctionne du tonnerre, notamment parce que le programme n'essaie pas de réinventer gratuitement la roue, de prendre à contre-pied les attentes des fans pour leur faire la leçon, et sait se montrer très généreux : généreux en effets spéciaux, généreux en créatures, généreux en personnages issus des déclinaisons de la franchise, et généreux en sentiments.
Encore une fois, en effet, on ne peut que s'incliner devant la capacité de la série à nous émouvoir avec un bout de caoutchouc animatronique qui ne parle pas, et un mec casqué (d'autres séries nous inondent de grands discours larmoyants et surjoués pendant trois saisons sans y parvenir) : certes, la série n'est pas parfaite, et elle se permet occasionnellement des facilités et des raccourcis narratifs, mais dans l'ensemble, The Mandalorien sait ce qu'elle est, sait ce qui fonctionne, et fait bien ce qui doit être fait.
Toutes les séries ne peuvent pas en dire autant, surtout dans les conditions actuelles, et c'est à mettre au crédit de Dave Filoni et de Favreau, dont l'expérience n'est plus à prouver.
Maintenant, comme je le disais plus haut... que nous réserve l'avenir ? Aucune idée, mais je serai au rendez-vous.
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Après un double épisode totalement inutile consacré à Georgiou et à l'Univers Miroir, Star Trek Discovery a attaqué la dernière ligne droite de sa saison 3 : une saison 3 qui, pour le moment, est retombée dans les pires travers de ce programme... mais avec un peu de chance, la résolution du mystère du Burn permettra de remonter un peu le niveau global.
Star Trek Discovery 3x11-12 (2020) :
- 3x11 - Su'Kal : Le Discovery part pour la nébuleuse de Verubin, d'où le Burn a émané, et l'équipage y découvre une forme de vie : celle de Su'Kal, un Kelpien né sur place, et qui a grandi protégé du monde extérieur par un environnement holographique. Saru, Burnham et Culber s'y rendent, en dépit des radiations, pour mener l'enquête...
Et encore une fois, Discovery explique le grand mystère de sa saison d'une manière insipide, improbable, et assez risible, toutéliant le tout à l'un de ses personnages principaux, comme s'ils étaient le centre de l'univers. Je suppose que je devrais m'estimer heureux que tout ne soit pas lié à Burnham, comme on aurait pu le redouter - pourtant, difficile de se contenter d'une résolution aussi bancale, liée à Saru et à son espèce.
Le Burn est donc apparemment la conséquence des colères d'un enfant kelpien laissé seul sur une planète composée de dilithium... okay. Il reste à espérer que les deux derniers épisodes de la saison nuanceront le tout, parce qu'en l'état, ça ressemble un peu à une solution obtenue, faute de mieux, en lançant des fléchettes sur un tableau de mots aléatoires, et en utilisant les quelques premiers résultats.
D'autant que le tout s'inscrit dans un épisode de 55 minutes pas très rythmé, se partageant entre un holodeck sombre et quelconque (avec quelques plans numériques sur un environnement façon temple en ruines pas très inspiré) et la passerelle du Discovery où, forcément, Tilly est confrontée aux Orions, qui lui dérobent le commandement du vaisseau sans qu'aucun membre de l'équipage ne lève le petit doigt.
Alors certes, le passage holodeck, tout convenu et dérivatif qu'il soit, permet à Doug Jones d'échapper un temps à son maquillage, ce qui fait toujours plaisir à voir ; et certes, l'interprète de Su'Kal est plutôt convaincant ; mais malheureusement, les grosses ficelles narratives sont de plus en plus voyantes pour amener Burnham à reprendre le poste de Capitaine (elle en vient même à faire la leçon à Saru, en remettant en cause son objectivité et son manque de recul sur les événements - c'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité), la moindre scène de dialogue prend des atours mélodramatiques inutiles, j'ai toujours énormément de mal à voir à quoi servent les scènes consacrées à Adira et Grey, la continuité visuelle est assez médiocre (la coiffure de Tilly change de plan en plan), et plus personne ne suit le règlement à bord du Discovery...
De quoi en ressortir frustré, d'autant que je m'attends toujours à une trahison de dernière minute, à un moment ou à un autre (Vance ? Book ? Grudge ?).
- 3x12 - There is a Tide... : Alors que les troupes d'Osyraa ont pris le contrôle du Discovery, Book et Burnham s'y introduisent, pour tenter de libérer le vaisseau de l'intérieur. L'Amiral Vance, lui, accepte de discuter avec Osyraa, qui lui propose un traité de paix des plus inattendus...
Pour être franc, jusqu'à la dernière minute de cet épisode, je n'étais pas particulièrement convaincu, mais au moins je ne m'ennuyais pas.
Entre les motivations bancales d'Osyraa (qui affirme vouloir signer un traité de paix, mais massacre, attaque et retient des otages à tour de bras) ; Burnham qui, pieds nus, nous refait Die Hard dans les tubes de Jefferies du vaisseau ; les thématiques effleurées par l'épisode (alors que la série n'a jamais été foutue de développer correctement la moindre thématique) ; la réalisation dynamique mais constamment débullée de Jonathan Frakes ; les maquillages toujours approximatifs et caoutchouteux des extraterrestres ; le mélodrame de Burnham/Stamets ; le retour inutile de Zareh ; le "je t'aime" de Burnham/Book (doit-on y voir un signe annonciateur de la mort imminente de Book ?) ; et l'énorme ficelle du conduit de transdistorsion qui relie justement la Terre à la planète de dilithium, il n'y avait pas vraiment de quoi s'enthousiasmer.
Et puis est arrivée la dernière minute, durant laquelle le proverbial requin est arrivé, et la série a fait un superbe triple lutz piqué au-dessus de celui-ci, grâce aux trois robots tout droit sortis de Wall-E, des robots représentant chacun un département de Starfleet, et s'unissant, mus par la conscience de la Sphère, pour reprendre le vaisseau aux maychants pirates. En faisant un salut vulcain robotique.
*soupir*
(l'hypothèse des fléchettes et du tableau d'idées en vrac devient vraiment de plus en plus probable)
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Miracle sur la 8e rue (*batteries not included - 1987) :
Alors que leur immeuble délabré est l'ultime point de résistance contre un projet de développement visant à rénover leur quartier new-yorkais, Frank et Faye Riley (Hume Cronyn, Jessica Tandy), Marisa (Elizabeth Pena), Mason (Dennis Boutsikaris) et Harry (Frank McRae) découvrent un soir que deux soucoupes volantes miniatures ont élu domicile sur le toit du bâtiment. Contre toute attente, cette présence extraterrestre va bouleverser leur existence et changer leur destin...
Pour mon anniversaire, je me fais plaisir, avec un film que je n'ai pas revu depuis ma plus tendre enfance, mais pour lequel je conserve néanmoins un gros capital sympathie.
Une production Amblin/Spielberg, initialement conçue pour la série Amazing Stories, et co-écrite, entre autres, par Brad Bird et Mick Garris : dès les premières images, accompagnées d'une musique jazz de James Horner, on retrouve la touche Amblin des 80s, souvent imitée et jamais égalée.
C'est charmant, c'est bon enfant, c'est un joli conte plein d'humanisme, de tendresse et de poésie, portée par une distribution de personnages marqués par la vie et la précarité, opposés à des méchants développeurs très méchants : alors oui, c'est gentiment manichéen, comme le cinéma familial pouvait l'être dans les années 80, oui, ça aurait probablement été encore meilleur filmé par Spielberg, et oui, l'arrière-plan factice des scènes sur le toit fleure bon le studio, mais dans l'ensemble, le métrage reste particulièrement attachant, porté par des effets spéciaux d'ILM qui concilient l'adorable à l'extraterrestre.
Je reste fan.
4.75/6
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C'est nous les héros (We Can Be Heroes - 2020) :
Lorsque le groupe de super-héros, les Heroics, mené par Marcus Moreno (Pablo Pascal), est capturé par d'étranges extra-terrestres tentaculaires, il revient à leurs enfants - Noodles (Lyon Daniels) l'élastique, Wheels (Andy Walken) le super-fort en fauteuil roulant, A Capella (Lotus Blossom) la chanteuse, Wild Card (Nathan Blair) le multi-pouvoirs incontrôlable, Guppy (Vivien Lyra Blair) la fille de Shark Boy et Lava Girl, les jumeaux Rewind et Fast-forward (Isaiah Russell-Bailey, Akira Akbar) capables de manipuler le temps, Facemaker (Andrew Diaz) le métamorphe, Slo-Mo (Dylan Henry Lau) ultra-rapide ou presque, Ojo (Hala Finley), capable de prédire le futur et Missy Moreno (YaYa Gosselin), sans pouvoirs - de sauver la planète contre ces envahisseurs mystérieux...
Semi-spin-off de Les Aventures de Shark Boy et Lava Girl (2005), un film pour enfants très approximatif de Robert Rodriguez, ce We Can Be Heroes ne change pas la donne, lorgnant fortement sur les Spy Kids de Rodriguez, mais à la sauce Sky High : l'école fantastique de Disney.
Et c'est à peu près tout ce qu'il y a à en dire. Comme souvent chez Rodriguez, c'est dynamique, léger, mais aussi régulièrement brouillon et approximatif, notamment au niveau de l'interprétation inégale des enfants, et si ça occupera ces chers bambins pendant 90 minutes, ça sera aussi très rapidement oublié par les adultes.
Plus amusant, cela dit, pour les plus grands : repérer les acteurs remplaçant clairement d'autres absents (Priyanka Chopra Jonas est à la place de Salma Hayek, Pedro Pascal tient le rôle d'Antonio Banderas) et les références clairement insérées pour amuser les parents contraints de regarder le tout avec leurs bambins (la référence aux Chariots de Feu est incompréhensible pour les plus jeunes).
Difficile cependant de ne pas regretter le côté un peu cheapouille du film (les costumes des super-héros...), qui place le film dans un entre-deux pas totalement convaincant : ce n'est pas le délire bigarré et friqué des Spy Kids, mais ça en conserve les ambitions spectaculaires et décomplexées, avec un budget bien moindre, d'où ce résultat en demi-teinte.
M'enfin ça devrait plaire aux plus jeunes.
3 + 0.5 pour la petite Vivien Lyra Blair, adorable = 3.5/6
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Soul (2020) :
Alors qu'il est sur le point de réaliser son rêve et de jouer aux côtés d'une sommité du jazz, l'enseignant de musique Joe (Jamie Foxx) trouve la mort dans un accident malencontreux. Bien décidé à ne pas passer dans l'Au-delà, il fait alors tout son possible pour réintégrer son corps dans le coma, quitte à passer un marché avec 22 (Tina Fey), une jeune âme rebelle qui refuse, elle, d'être assignée à un être humain...
Un film animé Pixar très particulier, qui évoque clairement Vice-Versa du même co-réalisateur, Pete Docter, et qui mélange fluidité et improvisation du jazz à une réflexion métaphysique sur la vie, la mort, et sur la notion de carpe diem.
De la fluidité de l'improvisation jazz, le film adopte sa structure, une structure improbable, qui commence sur Terre, part dans un au-delà pastel/lumineux abstrait, revient sur Terre pour une comédie d'échange de corps (avec un chat qui plaira aux amateurs de félins), et repart enfin dans l'au-delà avant sa conclusion.
Des allers et retours qui se répondent comme les musiciens du quartet jazz, et qui soulignent la nature profondément afro-américaine et musicale de ce métrage ambitieux. Une ambition qui, cependant, risquera d'en laisser certains à la porte, tant le film se permet, çà et là, des expérimentations visuelles ou conceptuelles qui ne parleront pas nécessairement aux plus jeunes.
Et puis il faut bien admettre qu'une relative sensibilité au jazz est préférable pour vraiment apprécier certaines subtilités musicales du tout. Pour un film qui parle (entre autres) de musique, c'est peut-être ce point qui a le moins fonctionné sur moi : outre les improvisations jazz, qui ne me touchent pas forcément, la musique des sphères célestes est un ensemble électronico-décalé moderne signé Trent Reznor et Atticus Ross : pas forcément non plus ma tasse de thé, et probablement la raison pour laquelle le côté émotionnel du film ne m'a pas vraiment touché.
Néanmoins, pour un Pixar mineur, ça reste globalement très réussi, comme toujours avec ce studio. Plus ambitieux qu'En Avant, mais peut-être moins accessible.
4/6
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Rocky IV, le coup de poing américain (2014) :
Un documentaire d'une petite heure co-produit par Arte, et qui pourrait presque se résumer à "le cinéma de Sylvester Stallone comme révélateur des bouleversements sociaux de l'Amérique des années 80" : un métrage qui ressemble fortement à un mémoire de fin d'études un peu développé (j'avais fait le même, à l'époque, mais avec les films d'invasion extraterrestre, reflet de l'Amérique des 50s) et mis en images, et qui souligne l'importance du personnage de Rocky (et de Rambo, Stallone oblige) dans la reconstruction psychique des Américains de l'ère Reagan, au sortir d'années 70 problématiques et de la défaite du Vietnam.
Pas inintéressant, même si certaines interventions font tache (le fondateur des Razzies et sa vendetta contre Stallone "et tous ses films de merde") et que certains passages ne sont pas indispensables (le fan-film finlandais parodique de l'époque) ; dans l'ensemble, cependant, malgré un côté un peu superficiel par moments, le film parvient à bien montrer la part importante du soft power américain de l'époque, des films hollywoodiens (dont ce Rocky IV et son choc des civilisations) et de l'american way of life dans l'effondrement du bloc communiste, et la réparation d'une Amérique meurtrie et endolorie sous ce "cher" Ronald Reagan (dont les moments "off", quand il raconte Rocky IV à une collaboratrice et est admiratif de tout ce qu'il voit à l'écran, sont assez amusants).
4/6
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Locked Down (2021) :
Couple au bord de la rupture, Linda (Anne Hathaway) et Paxton (Chiwetel Ejiofor) se retrouvent confinés ensemble dans leur demeure londonienne, pour le meilleur et pour le pire. Jusqu'à ce que le couple décide de dérober un diamant chez Harrods, là où Linda travaillait autrefois...
Avec un postulat de départ intéressant (un casse en plein confinement), Doug Liman aux commandes, et une distribution efficace (non seulement le couple vedette, mais aussi certains des seconds rôles, qui apparaissent soit via Zoom, soit directement : Ben Stiller, Stephen Merchant, Mark Gatiss, Claes Bang, Mindy Kaling), il y avait de quoi espérer, avec ce Locked Down, un métrage surprenant et dynamique.
Et pour être surprenant, ça l'est, puisqu'en lieu et place d'un film de casse, on se retrouve en réalité avec un métrage de près de deux heures, dont 90 % sont composés d'une comédie dramatique relationnelle sur un couple aisé qui se désintègre entre les quatre murs de sa luxueuse maison londonienne.
Une comédie dramatique bien interprétée (malgré un surjeu ponctuel de tout le monde), mais qui, malheureusement, peine à faire preuve du moindre intérêt : c'est statique, c'est gentiment surécrit et pédant (un running-gag du film est que tous les agents de sécurité et autres employés de Harrods sont trop stupides pour avoir jamais entendu parler d'Edgar Allan Poe), et le script rend ses protagonistes étrangement antipathiques.
D'un côté, une Hathaway cadre d'entreprise étrangement agitée, sur le point d'être promue, et qui décide soudain de braquer l'un des clients de son employeur pour lui donner une leçon ; de l'autre, un Ejiofor prétentieux, rebelle au passé criminel improbable, qui ne trouve rien de mieux que d'aller beugler de la poésie dans les rues de son quartier à toute heure du jour et de la nuit, qui écoute tout le temps du classique, et qui n'a que sarcasme et répliques moqueuses à la bouche.
On suit donc ce couple fragmenté, qui ne se supporte plus vraiment, pendant facilement 75/80 minutes, avant que l'idée du casse ne se manifeste, et pendant encore une vingtaine de minutes avant qu'elle ne se concrétise. Autant dire que, lorsque le casse a vraiment lieu, à dix minutes de la fin, le spectateur n'est plus vraiment dedans, victime d'un drame intimiste relativement nombriliste, qui s'éparpille totalement (notamment au niveau du ton) et est parfois très théâtral dans son interprétation et dans sa mise en scène.
Et je ne parle même pas des nombreux problèmes de logique interne et autres trous de scénario : on n'est plus à ça près, et ce n'est clairement pas ce qui intéressait Liman et Knight (son scénariste, déjà responsable de Peaky Blinders, du très mauvais A Christmas Carol et du cataclysmique Serenity, tous deux de 2019).
2 + 0.25 pour le hérisson en ouverture de métrage (c'est bien) - 0.25 pour le sous-entendu que le hérisson est mort hors-champ, durant les événements du film (c'est moins bien) = 2/6
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Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 2 (Marvel's Agents of SHIELD, season 2 - 2014) :
Désormais placé à la tête du SHIELD, Coulson essaie de reconstruire l'agence, alors même qu'il est hanté par de mystérieux symboles liés à sa résurrection. En parallèle, Skye tente de percer le secret de ses origines, ce qui va bouleverser son existence...
Lorsque quelque chose ne fonctionne pas, il faut savoir en tirer des leçons. Cela semble être le cas en début de saison : l'existence d'individus dotés de pouvoirs est enfin assumée et l'omniprésence d'Hydra n'est pas occultée. Ce dernier point renforce d'ailleurs l'aspect espionnage - souvent déconnecté de la raison d'être de l'agence dans la première saison - puisque les missions présentent un réel intérêt pour la cause du S.H.I.E.L.D..
À cette occasion, l'équipe se dote de nouveaux membres avec Hunter, Mac et Bobbi Morse qui les rejoint un peu plus tard, une fois que la couverture de Simmons, infiltrée au sein d'Hydra, est sur le point de voler en éclats. Quant à la malheureuse Lucy Lawless, elle ne fait malheureusement pas long feu, son personnage étant victime d'un nouvel artefact qui va devenir l'un des points centraux de l'intrigue.
Toute la partie centrée sur le désir de Whitehall de retrouver le Diviner est plutôt bien tenue, notamment parce que sa confiscation par la Strategic Scientific Division permet quelques flashbacks dans lesquels apparaît Peggy Carter, qui a toujours autant de classe. Ce retour dans le passé donne du contexte et révèle que les expérimentations du savant l'ont placé sur le chemin d'une femme qui ne meurt pas au contact de l'objet. N'ayant pas pu la couper en morceaux avant d'être emprisonné, il s'y adonne 40 ans plus tard quand il s'aperçoit qu'elle n'a pas vieilli, afin de s'approprier ce qui s'apparente à une jeunesse éternelle.
Le personnage n'est certes pas original, mais Reed Diamond est une valeur sûre et il réussit à le faire exister en lui conférant un côté pragmatique qui fait froid dans le dos. Mais malgré son expérience, cet ancien allié de Red Skull ne voit pas venir la trahison du père de Skye, qui prend de plus en plus d'importance.
En complète opposition par rapport à son acolyte, Kyle MacLachlan campe un homme incapable de contrôler ses émotions, aveuglé par son envie de vengeance, et dont le parcours est plus que chaotique : d'abord présenté comme une tête pensante qui a ses propres objectifs - au point de rassembler des personnes qui ont été indexées car elles sont dotées de pouvoirs -, il est ensuite dépeint comme un monstre qui ne recule devant aucune tuerie, pour au final s'avérer être le pantin de sa femme (celle qui a été charcutée par Whitehall).
Cela ne rend pas service au personnage, d'autant que cela donne l'impression qu'il est écrit uniquement dans le but de faire évoluer sa relation avec Daisy Johnson (alors qu'elle n'avait pas de nom de famille, Skye en a maintenant deux : chacun est libre de choisir celui qu'il préfère entre celui-ci et Mary-Sue Poots... ^^) qui lui accordera son pardon. Mais pas à sa mère, qui déclenche une guerre pour protéger les Inhumains.
Voilà donc la vraie nature de Skye : le sang qui coule dans ses veines n'est finalement pas extra-terrestre puisqu'elle est l'héritière d'une espèce génétiquement par les Kree, dont on voit un représentant dans le 2.12 Who You Really Are (qui contient également un nouveau caméo de Lady Sif). Qu'elle soit déjà mise en avant parce qu'elle a des talents incroyables de hackeuse, qu'elle est forcément super sexy, et qu'elle est capable en un temps record d'être un agent redoutable sur le terrain - il faut voir les branlées qu'elle met aux méchants - n'était pas suffisant, il fallait encore en rajouter jusqu'à l'exaspération la plus totale.
Son pouvoir est très mal exploité, surtout quand elle n'arrive pas à garder son sang-froid. Mais pas de panique ! Même si Simmons ne connaît strictement rien à ce phénomène, elle réussit tout de même à mettre au point des gants le neutralisant. Quelle commodité de pouvoir résoudre les problèmes d'un claquement de doigts... C'est si simple qu'on se demande pourquoi Whitehall a dédié sa vie à essayer de percer certains mystères !
C'est le signe que les scénaristes sont retombés dans leurs travers, et plusieurs exemples sont frappants. Pour que Coulson comprenne la signification des dessins qu'il grave un peu partout, il est confronté dans le 2.07 The Writing on the Wall à un ancien patient du projet T.A.H.I.T.I. contre lequel il se bat dans un garage/hangar où un autre des patients a construit une structure en trois dimensions. Il réalise qu'il s'agit du plan d'une ville, et à partir de là le miracle s'opère : il est à priori question d'une cité secrète, et il suffit de consulter la base de données de l'agence pour la localiser en un rien de temps.
Ceci dit, la visite s'écourte car il n'y avait pas grand-chose à y voir : rien de bien folichon à se mettre sous la dent à part quelques couloirs sombres, et une hésitation marquée sur le personnage à tuer : Mac ou Triplett ? Ce sera le second, qui ne servait que de caution comique puisqu'on ne le voyait quasiment que pour faire des vannes (ce qui est bien entendu surligné quand tout le monde se remémore les bons souvenirs qu'il laissera).
De la même manière, les évènements du film Avengers : Age of Ultron sont une aubaine pour que Coulson reprenne la tête du S.H.I.E.L.D. : il y a juste besoin de dire qu'il a joué un rôle prépondérant pour sauver le monde sans préciser comment, et le tour est joué.
Pourtant, ils essaient de traiter l'acceptation de la différence par le biais des changements auxquels doivent faire face Skye, Fitz et Reina. Dans le cas de Daisy/Mary-Sue, le discours visant à blâmer la façon dont ont réagi ses collègues en la fichant et en l'inhibant alors qu'elle pourrait être libre d'apprendre à développer ses pouvoirs est complètement gâché par les manipulations de sa mère, en rien meilleure par rapport à ceux qu'elle considère comme ses ennemis.
Pour Leo, les premiers épisodes abordent les séquelles de son coma après que son cerveau a été privé d'oxygène pendant plusieurs minutes. Cela lui donne un peu d'épaisseur, mais il n'a en réalité rien à faire dans l'équipe à ce moment-là dans la mesure où ses capacités cognitives réduites le rendent inutile la plupart du temps. Son état est surtout mis en exergue au travers de sa relation avec Gemma, ce qui invalide légèrement le propos car cette dernière est vraiment insupportable à cause de sa tendance à pleurer sans arrêt.
Concernant Raina, c'est encore pire : son physique est radicalement différent, le père de Skye la rejette violemment, et elle est assassinée par la mère de Skye. Visiblement, personne ne savait quoi faire d'elle... En résumé, c'est un plantage dans les grandes largeurs sur cette thématique.
Ces approximations sont dues à une propension à multiplier les intrigues et les personnages, alors que le fil rouge était plus épuré dans la première partie de la saison. Les menaces sont trop nombreuses : Hydra, les Inhumains, et même le S.H.I.E.L.D. fractionné en deux factions distinctes. Même si c'est une opportunité de voir Edward James Olmos (il faut tout de même noter que cette saison a un cast très solide), cette lutte intestine souligne une fois de plus le manque de discernement de Coulson qui ne cesse d'être trahi par ceux qu'il recrute.
Ses décisions lui sont d'ailleurs reprochées et on lui prête les plus mauvaises intentions à cause du mystérieux Theta Protocol, alors que ce dernier n'a pas d'impact sur la série dans la mesure où il concerne l'univers cinématographique.
Pour brouiller les pistes, il s'associe même temporairement à Ward, qui est devenu un électron libre alors qu'il était emprisonné dans une cage lors des premiers épisodes. Les talents de manipulateurs qu'il met à contribution à ce moment-là ne sont pas sans rappeler un certain Angelus - Whedon oblige - et auraient pu rendre le personnage intéressant si le fait qu'il soit un psychopathe n'était pas autant appuyé. Était-il vraiment nécessaire qu'il massacre sa famille, mais hors champ pour éviter de heurter les sensibilités ? Il faut cependant admettre qu'au moins, cette nouvelle orientation sied mieux au jeu de Brett Dalton.
Le bilan est également mitigé pour les nouveaux venus. Pour qu'il lui arrive quelque chose de marquant censé faire frémir le téléspectateur, Mac est possédé le temps d'un épisode mais cela est à peine évoqué ensuite. Hunter est immature et ne sait pas faire la part des choses entre son travail et sa vie personnelle, seul son accent anglais peut éventuellement le distinguer des autres. Quant à son ex-femme Bobbi, elle est présentée comme une May 2.0 ultra badass et professionnelle, mais elle enfreint quelques protocoles car elle ne sait pas lui résister.
C'est assez pauvre en termes de caractérisation, et ça s'ajoute à un traitement parfois hasardeux des autres protagonistes. La palme de la plus grosse erreur est d'avoir voulu à tout prix revisiter les évènements qui ont valu à May son surnom lors d'un énième flashback (procédé très souvent utilisé au cours de ces 22 épisodes), cassant ainsi le mythe entourant le personnage.
Malgré toutes ces scories, le rythme est plutôt bon. Il y a de l'action et l'intrigue rebondit en étant vraiment rattachée à l'univers Marvel, même si la série est parfois brouillonne tout en subissant les évènements majeurs qui se déroulent dans les films. C'est une amélioration notable mais Il y a encore du travail à fournir au niveau des personnages pour rendre l'expérience plus agréable.
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Je continue de rattraper la fin de saison de la seconde année de The Mandalorian, une seconde année qui, jusqu'à présent, tient toutes ses promesses...
Star Wars : The Mandalorian - 2x06 - Chapitre 14 - The Tragedy (2020) : Alors qu'il dépose Grogu dans un ancien temple Jedi, le Mandalorien est pris entre deux feux - d'un côté, l'Empire, et de l'autre, un certain Boba Fett...
Je vais être franc : je reste un peu ambivalent au sujet de cet épisode. Je ne m'en suis jamais caché au fil des épisodes précédents, je n'ai jamais particulièrement compris ni accroché à cette aura intouchable qui entoure Boba Fett (et par extension les Mandaloriens) auprès des vieux fans de la saga, dont fait partie Dave Filoni.
Par conséquent, cet épisode, qui se centre quasi-intégralement sur Boba Fett, sur son retour sous les traits d'un Temuera Morrison balafré au possible (et gentiment bedonnant), sur sa badassitude (mise en images par Robert Rodriguez... forcément), et sur sa rencontre avec Mando, aurait dû m'agacer profondément, une grosse demi-heure de fanservice principalement là pour réhabiliter de manière transparente le mythe Boba Fett, et lui donner enfin des faits d'armes à la hauteur de sa réputation et de son aura.
Et pourtant, honnêtement, ça fonctionne. Pour une fois, je me suis dit que Boba Fett était un personnage charismatique méritant l'adulation des fans. Et ce quand bien même l'on pourrait regretter les décors (californiens ?) un peu pauvres de cet épisode, ou son déroulement somme toute assez prévisible, un épisode de semi-transition visant à mettre en place une grosse opération de sauvetage pour la fin de saison (et une apparition probable d'un Jedi en guise de cliffhanger final ?).
Mais... dans l'ensemble, ça marche. Et c'est bien là la force de la série : fonctionner envers et contre toute probabilité et réussir à plaire, y compris aux spectateurs qui ont plus ou moins décroché de l'univers Star Wars entre la prélogie et la postlogie.
(et puis le clin d'œil à Dark Forces, avec les Dark Troopers de Gideon, je dis oui).
2x07 - Chapitre 15 - The Believer (2020) : Afin de trouver les coordonnées du vaisseau de Gideon, Mando et ses compères font un détour par une planète prison, pour en tirer Mayfeld (Bill Burr), seul capable de leur permettre d'accéder aux ordinateurs de l'Empire. Mais pour cela, il faut infiltrer une base minière reculée...
Un épisode qui revisite Le Salaire de la Peur, avec cette cargaison explosive qu'il faut défendre envers et contre tout, et un récit qui se permet d'approfondir dans l'action à la fois le rapport de Mando face à son crédo (on voit probablement plus Pedro Pascal ici, sans son masque, que dans la saison et demi précédente, prise dans sa globalité), et celle de Mayfeld face aux exactions de l'Empire.
Intéressant, bien mené, et avec de l'action plutôt réussie, notamment lorsque Mando défend sa cargaison à mains nues, sur le toit de son transporteur. Et puis honnêtement, moi qui ne suit pas très porté fanservice, je dois dire que j'ai apprécié la référence aux comics et à Battlefront 2 (l'Opération Cinder), et la réutilisation des charges sismiques du Slave I, autrefois utilisées de manière mémorable dans l'Épisode II.
Maintenant, toutes les pièces sont en place pour un grand final spectaculaire. Je croise les doigts bien fort pour une fin de saison à la hauteur.
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Grosse perte d'intérêt et d'énergie dans cette saison 3, depuis que j'ai repris son visionnage. En espérant que le tout trouve une direction intéressante, maintenant que l'on aborde le dernier tiers de cette nouvelle fournée...
Star Trek Discovery 3x09-10 (2020) :
- 3x09 - Terra Firma, part 1 : Pour tenter de guérir Georgiou, Burnham et elle se rendent sur une planète reculée, où elles trouvent Carl (Paul Guilfoyle), un homme étrange gardant une porte magique. Celle-ci renvoie Georgiou dans le passé de l'Univers Miroir, où elle va tenter de changer son histoire...
Première moitié d'un épisode en deux parties dont l'intérêt, pour le spectateur, repose entièrement sur l'intérêt que ce dernier porte à l'Univers Miroir dans son ensemble, et à la relation de Georgiou et Burnham en particulier. Tout repose en effet ici sur ces deux points, sur la survie de Georgiou, sur l'émotion qu'elle suscite chez les autres personnages, etc.
Et là, forcément, pour moi qui n'ai jamais eu le moindre intérêt pour Georgiou/Burnham, ça coince franchement. D'autant que le tout ressemble franchement à un début de pseudo-rédemption du personnage, histoire de montrer qu'elle a changé au contact de l'univers principal, qu'elle est désormais humaine, etc, juste avant de l'évacuer probablement vers son spin-off dédié, consacré à la Section 31.
Tout ça est très transparent dans ses intentions, assez cheap (non, mais le numéro façon Cirque du Soleil pour le baptême du nouveau vaisseau de Georgiou, au secours), plutôt surjoué (autant le côté bad girl sied plutôt bien à Burnham, autant SMG finit par cabotiner totalement vers la fin d'épisode), et, à part le bref moment avec Doctor Who Carl, plutôt intrigant, le tout tombe assez à plat, toujours pour le même problème : faire de l'émotion avec Space Hitler, ça ne fonctionne pas.
Pourtant, ce n'est pas faute d'essayer, et Michelle Yeoh est nettement meilleure et plus subtile ici que dans tout le reste de la série (forcément, dès que l'écriture lui permet de jouer de manière moins caricaturale). Mais ça reste un début de double épisode sans le moindre impact sur le reste du show, ce qui est problématique à ce niveau de la saison.
(ah, et j'ai eu du mal avec Cronenberg qui explique que Yor - au maquillage très plastique, à nouveau - était jusque là le seul humain à avoir traversé le temps et les dimensions en même temps... oubliant au passage Spock, passé du futur de l'univers principal au passé de nuTrek)
- 3x10 - Terra Firma, part 2 : Toujours dans son univers d'origine, Philippa tente de corriger son destin et celui de Burnham...
Un vrai calvaire. Parce que que les scénaristes tentent de rendre Georgiou attachante, de la faire changer, de rendre son départ émouvant, etc... tout en lui faisant torturer sa "fille" sans broncher.
Parce que la dissonance entre la manière dont Georgiou est écrite et la manière dont tout le monde parle d'elle à la fin, comme d'une ex-collègue un peu compliquée mais qui avait bon fond, est tout simplement WTF.
Parce qu'on a droit à des adieux larmoyants entre elle et Burnham, adieux qui, in fine, voient les deux femmes se passer mutuellement la brosse à reluire, et se dire à quel point elles sont formidables l'une et l'autre - mais surtout Burnham, hein, qui est tellement formidable qu'elle a réussi à faire changer l'Impératrice, et qu'elle devrait être aux commandes du Discovery à la place de Saru.
Parce que les scénaristes décident de faire de Carl le Gardien de l'Éternité de la Série Originale, faisant passer ce dernier de portail temporel neutre capable d'envoyer des voyageurs dans le temps, à entité consciente et douée de volonté propre, capable de transcender temps, espace et dimensions, et qui juge Philippa Georgiou pour décider de son sort.
Parce que SMG ne sait clairement pas ce que signifie le mot demi-mesure, passant directement d'une expression neutre à une interprétation forcée et caricaturale, que ce soit lorsqu'elle doit pleurer ou lorsqu'elle joue la colère.
Parce que l'intrigue saisonnière avance à peine, et que j'attends désormais de voir qui de l'Amiral ou de Booker va trahir l'équipage du Discovery dans l'un de ces rebondissements de dernière minute dont la série a malheureusement le secret.
Et parce que tous ces larmoiements abusifs et ces gros violons, supposés déclencher l'émotion, tombent totalement à plat - d'autant plus que j'ai regardé cet épisode le lendemain du final du Mandalorien, qui lui réussissait vraiment tout ce que Discovery échoue systématiquement à faire sur le plan de l'émotion.
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Marraine ou presque (Godmothered - 2020) :
Parce qu'elle est bien décidée à faire ses preuves avant que le département des Bonnes Fées ne ferme ses portes, Eleanor (Jillian Bell) part pour le monde des humains, afin de s'assurer que Mackenzie, la fillette dont elle est la Marraine, connaisse le bonheur. Mais Mackenzie (Isla Fisher) est désormais adulte, mère célibataire et productrice tv amère et débordée...
Je mentirais en disant que je m'attendais à un film de grande qualité pour cette sortie Disney +, mais tout de même : difficile de ne pas être déçu. Godmothered aurait pu être une comédie dynamique, excentrique et attachante ; dans les faits, ce métrage de la réalisatrice de deux Bridget Jones (aïe) et des scénaristes de Triple Alliance (re-aïe) et de la version Disney + de La Belle et le Clochard (re-re-aïe) tombe tout simplement à plat, et ne parvient jamais à s'extirper de l'ombre de ses aînés.
Parce qu'il faut être très clair : Godmothered ressemble à une suite vidéo d'Il était une fois (Enchanted), suite qui serait passée par la case Elfe. On retrouve ainsi tous les éléments d'Il était une fois, du contraste entre le monde féérique et le monde réel, en passant par une séquence animée (ici, c'est le générique de fin, dans Enchanted, c'était le début du film), par l'animal local qui vient aider l'héroïne (ici, un raton-laveur, dans Enchanted, les pigeons, cafards et rats de New York), par une chanson spontanée dans la rue, par un parent célibataire cynique qui finit par croire en la magie, etc, etc, etc....
Sauf que dans Godmothered, tout ressemble un peu à une version discount d'Enchanted. Une impression pas aidée par la présence au casting d'Isla Fisher, longtemps vue, outre Atlantique, comme une version australienne d'Amy Adams, interchangeable avec celle-ci car... euh... rousse ?
Tout ce que Godmothered tente de faire a donc déjà été exécuté en mieux, ailleurs : le rythme, le montage, l'énergie globale du film, l'humour, la musique, les effets spéciaux, la caractérisation des personnages, etc, etc, etc - c'était nettement plus réussi dans Enchanted ou, comme je le disais, dans Elfe (pour le côté maladroit, incapable et poisson hors de l'eau du personnage principal). Isla Fisher, notamment, est largement sous-exploitée dans ce rôle ingrat de mère cynique et désenchantée.
Et même la morale finale (l'amour véritable n'est pas forcément celui d'une princesse et d'un prince, mais peut être celui d'une mère pour ses enfants, blablabla) paraît particulièrement éventée, arrivant après La Reine des Neiges et Once Upon a Time (la série Disney/ABC).
Bref : Marraine ou presque est un film qui plaira probablement aux plus jeunes... mais je l'ai trouvé particulièrement frustrant, fade et dérivatif, d'autant plus que Disney n'a que peu de considération pour Enchanted (qui n'est pas sur Disney +, d'ailleurs), pour de sombres raisons de droit à l'image.
2.5/6
(ah, et ça se passe bien aux alentours des fêtes de Noël, mais c'est simplement un élément du décor, et c'est la raison pour laquelle je n'ai pas intégré ce film dans la Christmas Yulefest de décembre dernier)
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Boss Level (2020) :
Chaque matin, Roy (Frank Grillo) se réveille, pour être tué par des chasseurs de prime... encore et encore. Tous les jours, à chaque mort, la boucle se répète, et s'il veut en sortir, Roy va devoir trouver comment les vaincre, et percer à jour le mystère entourant son ex-compagne (Naomi Watts), chercheuse en physique avancée qui travaille pour le menaçant Clive Ventor (Mel Gibson)...
Mouais. Un long-métrage d'action signé Joe Carnahan et qui, très naturellement, ressemble beaucoup à un Mi$e à prix (Smokin' Aces) que l'on aurait mélangé à Un jour sans fin et à ses variantes habituelles, comme Happy Birthdead ou Edge of Tomorrow.
C'est d'ailleurs là le problème principal de ce Boss Level : on est en terrain ultra-balisé, et Carnahan n'en fait pas grand chose d'original. Alors certes, le parallèle avec les jeux vidéo fonctionne ponctuellement, et la relation de Roy, père absent, qui renoue avec son fils au travers de ce media et grâce à la boucle temporelle, n'est pas désagréable ; à l'identique, les scènes d'action sont plutôt efficaces, malgré des effets numériques assez médiocres, ou encore en dépit d'un duel à l'épée assez laborieux.
Mais le souci, c'est que, comme souvent chez Carnahan, le film dans son ensemble est plutôt mal rythmé, alternant scènes d'action avec couloirs de dialogues sans grand intérêt (Naomi Watts fait de la figuration, chargée d'expliquer les tenants et aboutissants du script... et ce n'est pas intéressant, tout simplement ; les personnages secondaires ne sont guère plus que des caméos - Ken Jeong, Annabelle Wallis, Michelle Yeoh, Will Sasso, et même Gibson), et optant pour une structure parfois décousue, avec flashbacks, boucles présentées dans le désordre, etc.
Ça n'apporte rien de probant au film, un film déjà alourdi par une narration en voix off de Grillo (qui a poussé de la fonte, soit dit en passant), omniprésente et parfois monotone, et par quelques soucis d'écriture et de cohérence interne (tout le film est, forcément, présenté du point de vue de Grillo, mais occasionnellement, le métrage place des scènes du point de vue des antagonistes, ou d'un point de vue plus omniscient).
Après, le concept étant ce qu'il est, ça se regarde tout de même ; cela dit, au vu du produit fini, on ne se demandera pas forcément pourquoi ce Boss Level est en development hell depuis 2012 : après tout, la première chose qui m'est passée par l'esprit à la fin du métrage, c'était "tiens, ça fait longtemps que je n'ai pas revisionné Edge of Tomorrow, et je me demande si je le reverrais à la hausse", et pas "c'était bien, Boss Level".
3.25/6
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Les Croods 2 - Une nouvelle ère (The Croods : A New Age - 2021) :
Alors qu'ils se cherchent toujours un nouveau foyer, les Croods (Nicolas Cage, Emma Stone, Ryan Reynolds, Catherine Keener, Cloris Leachman, Clark Duke) découvrent la demeure des Betterman (Leslie Mann, Peter Dinklage, Kelly Marie Tran) où ils s'installent un temps. Mais lorsque les Betterman tentent de faire de Guy l'un des leurs, les choses se compliquent...
Suite du long-métrage de 2013 (dont je ne garde pas grand souvenir, bien que je ne l'aie pas détesté à l'époque) toujours produite par Dreamworks, ce Croods 2 perd les réalisateurs et les scénaristes du premier film, remplacés par quatre scénaristes et un réalisateur dont c'est le premier long-métrage.
Peut-être faut-il y voir là la raison de cette désagréable impression d'une suite un peu calculée, un bigger louder qui rejoue un peu les mêmes cartes thématiques que le film précédent (les difficultés paternelles, la différence entre hommes des cavernes primitifs et les autres, plus modernes, la tolérance) en y rajoutant une grosse dose de féminisme girl power (c'est là que le côté calculé se ressent un peu), avec de la romance adolescente, une amitié féminine entre Eep et la fille Betterman (un personnage visuellement générique au possible, aux expressions semblant modelées sur Raiponce), des personnages masculins qui se font capturer, et tous les personnages féminins (ainsi que le teubé de service qui ne sert à rien) qui se font des peintures de guerre et vont les libérer sur fond de hard rock féminin ultra-dynamique.
Ce qui n'aide pas non plus à vraiment se passionner pour ce récit, c'est qu'une grosse partie du film semble en pilotage automatique créatif : le design et la caractérisation des Betterman sont assez quelconques, la musique aussi (toujours le cliché Dreamworks des chansons modernes qui arrivent comme un cheveu sur la soupe pour ponctuer une scène), toute la découverte du "monde moderne" par les Croods est prévisible et basique au possible, et l'affrontement final est télégraphié dès les premiers instants où le père Betterman interdit aux Croods de toucher aux bananes.
Par ailleurs, après une première moitié classique, mais assez bien structuré, le film a tendance à dégénérer en un déluge d'action et de péripéties un peu hystériques, qui finissent par fatiguer. Dommage, d'autant que visuellement, le tout est toujours très bigarré, excentrique, et suffisamment dynamique pour que les plus jeunes apprécient. Sans oublier le doublage efficace et déjanté de tout ce petit monde, notamment de Nicolas Cage, excellent.
Mais honnêtement, il manque un petit quelque chose pour que l'on puisse se défaire de l'impression d'une suite superflue et un peu opportuniste, plus là pour prolonger une franchise sous-exploitée par le studio, que parce qu'il restait quelque chose de pertinent à dire au sujet de ses personnages.
3.25/6
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Wonder Woman 1984 (2020) :
En 1984, Wonder Woman (Gal Gadot) continue d'œuvrer plus ou moins dans l'ombre, jusqu'à ce qu'elle apprenne l'existence de la Pierre des rêves, un ancien artefact capable d'exaucer les souhaits et de ramener Steve Trevor (Chris Pine) à la vie. Mais Maxwell Lord (Pedro Pascal), un businessman de l'industrie pétrolière, a lui aussi des vues sur la pierre, tout comme Barbara (Kristen Wiig), une scientifique réservée, qui rêve d'avoir l'assurance et le physique de Diana Prince...
Animal étrange se trouvant au carrefour du style imposé par Zack Snyder, et de celui, plus anonyme, proposé par Patty Jenkins, sa réalisatrice, le premier Wonder Woman avait reçu un accueil triomphal des critiques... mais honnêtement, il ne méritait pas tant d'éloges : gentiment bancal dans sa structure, occasionnellement tiré vers le bas par les effets spéciaux très inégaux, par les impératifs du studio et par, soyons francs, l'interprétation inégale de Gadot, le premier WW finissait par être un métrage assez moyen en son genre.
Autant dire que pour cette suite, certains attendaient Jenkins au tournant : débarrassée de l'influence Snyder et à la fois co-scénariste et réalisatrice, elle avait carte blanche pour réinventer encore une fois Diana Prince, cette fois-ci dans les années 80.
Malheureusement, le résultat est tout aussi inégal que le premier film... sans en avoir l'attrait de la nouveauté et l'aura de "premier film de super-héroïne".
Les problèmes commencent ainsi par sa durée abusive de 2h30, qui inclut une intro de dix minutes, totalement inutile, sur Themyscira (uniquement là pour asséner dans ses derniers instants, de manière assez balourde, les thématiques du récit - et je ne parle même par des collants en spandex doré et lamé des Amazones qui font des plis disgracieux au moindre mouvement, et des sauts câblés approximatifs) et une heure complète de film sans action ni Wonder Woman en costume (par contre, si vous aviez aimé "Diana découvre le monde moderne" dans le premier film, vous aimerez "Steve découvre le monde moderne" dans celui-ci).
Ensuite, comme on pouvait le deviner dans le premier film, Jenkins et Geoff Johns (son co-scénariste) ne savent pas vraiment faire dans la subtilité : ils se sont, pour ce Wonder Woman II, très clairement inspirés des Superman des années 80, et notamment de Superman II (la version Lester, avec de l'humour, etc) ; on y retrouve un même ton léger et déconneur, une même logique approximative, une même caractérisation à la truelle (que ce soit Maxwell Lord ou Barbara, ils semblent avoir été écrits dans les années 70/80 - ou bien sortir d'un Batman de Joel Schumacher), un même choix "renoncer à ses pouvoirs ou au grand amour", une même inspiration Richard Donner (la première scène d'action, où WW intervient dans un centre commercial, évoque immédiatement les Superman de Chris Reeve), bref, le film paraît fréquemment assez daté, cette histoire de pierre exauçant les vœux n'étant pas, bizarrement, sans rappeler le Supergirl de Szwarc.
On se retrouve donc avec un film assez pataud, qui passe sous silence certains points problématiques de son script (personne ne demande jamais son avis au pauvre gars qui se fait posséder par l'esprit de Steve Trevor, lequel couche alors avec Diana et se met en danger pendant tout le film, sans jamais poser la question de l'éthique ou de la responsabilité de ces gestes), qui oublie de cacher les faiblesses d'interprétation de son actrice principale (80 % du temps, Gadot est très bien ; 20 % du temps, son interprétation sonne faux), qui laisse libre cours à son méchant (Pedro Pascal est ici l'équivalent de Gene Hackman dans les Superman : un businessman cabotin, pathétique et magouilleur, prêt à tout pour arriver à ses fins, mais auquel Pascal se donne totalement, comme s'il était dans un film oscarisable), et qui se permet des écarts totalement inutiles (l'armure dorée ne sert absolument à rien, si ce n'est à faire joli à l'écran, et à amener une scène post-générique final à la fois prévisible et totalement gratuite ; le détour au Moyen-Orient est... prétexte à une scène d'action bourrée de problèmes de logique interne, et assez discutable dans la manière dont la région est représentée).
Il y a pourtant du bon, çà et là, des moments qui fonctionnent (la scène du jet invisible est amusante, même si laisser un pilote de 1914-18 aux commandes d'un avion de chasse des 80s, au beau milieu des feux d'artifice du 4 juillet, c'est intéressant en théorie, mais c'est aussi suicidaire en pratique ; la scène où WW réapprend à voler, elle, est jolie comme tout - mais renvoie à nouveau à Superman, et suscitera sans nul doute des débats sur le fait qu'elle n'apprend à se servir de ce pouvoir que grâce à un homme), et d'autres, nettement moins (toute la fin est interminable, à partir du moment où, sous couvert de faire changer le méchant d'avis, Diana fait un grand discours face caméra, s'adressant directement au spectateur pour lui transmettre un message de paix et de solidarité didactique et pseudo-profond).
Et puis il y a Barbara/Kristen Wiig. Qui fait du Wiig lorsque son personnage est en mode nerdy (Jamie Foxx dans Amazing Spider-man 2 n'est pas loin ^^) ; qui est plus sérieuse lorsqu'elle commence à se transformer (son évolution est assez brusque, d'ailleurs, et pas toujours très bien maîtrisée logiquement) ; et qui est totalement méconnaissable lorsqu'elle est en Cheetah, un mélange de numérique et de maquillage vraiment pas réussi, et conservé (à juste titre) dans la pénombre pendant tout son affrontement contre Diana - un affrontement qui, d'ailleurs, vire au numéro façon Cirque du Soleil (un aspect récurrent de la plupart des mouvements et des poses de Diana au bout de son lasso).
En somme, ce Wonder Woman 1984 ressemble vraiment à un film brouillon, qui a couché toutes ses idées sur une feuille de papier et n'a jamais vraiment su lesquelles conserver, qui a des thématiques mais n'a jamais vraiment su comment les exprimer avec subtilité, bref, Wonder Woman 1984 est un gentil bordel (un peu comme cette critique à chaud, je le reconnais).
Ce n'est pas désastreux, ça se regarde, et ça a même permis à Hans Zimmer de nous livrer une partition surprenant et mélodieuse, mais ce n'est pas un bon film, ça manque pas mal de style et de personnalité (je n'aurais jamais cru dire cela, mais l'influence visuelle de Snyder manque un peu) et l'on comprend finalement les reports de sortie (surtout que tous les défauts et problèmes de logique interne du film étaient déjà présents, et mentionnés comme tels, par les personnes ayant assisté aux projections tests, il y a plus d'un an).
2.5/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Tabloid (2010) :
Un documentaire assez WTF sur une affaire criminelle des années 70, qui a fait les choux gras des tabloïds britanniques de l'époque.
D'un côté, il y a la version de Joyce McKinney, jeune reine de beauté américaine innocente au QI de 168 se présentant comme bien sous tous rapports, et qui, folle amoureuse de Kirk Anderson, un mormon, s'inquiète de sa disparition soudaine. Elle décide alors de recruter une équipe pour partir au Royaume-Uni, retrouver et libérer Kirk, retenu prisonnier contre son gré par l'Église mormone. Un Anderson qu'elle a alors emmené dans un cottage pendant plusieurs jours, pour le "déprogrammer" des préceptes mormons en le soumettant à des heures et des heures de sexe intensif avec elle.
De l'autre, il y a la version de l'Église mormone et de Kirk Anderson, qui a lancé toute cette affaire judiciaire : missionnaire envoyé par l'Église au Royaume-Uni, il a été enlevé par Joyce et par un ami de celle-ci, et a été violé pendant plusieurs jours, enchaîné à un lit, Joyce espérant ainsi tomber enceinte de lui et le forcer à l'épouser.
Et puis il y a la version des journalistes de tabloïds et autres enquêteurs, qui interviennent en contre-poids du témoignage enthousiaste de McKinney (Anderson a refusé de participer au métrage) : menteuse invétérée, McKinney avait une carrière de call-girl et de maîtresse BDSM, entretenait une relation de domination avec son complice, et a toujours cultivé une sorte d'excentricité obsessionnelle des plus bizarres. Une jeune femme ambitieuse, qui a profité de cette célébrité médiatique pour fuir le Royaume-Uni sous un déguisement, et se pavaner aux USA aux plus grandes premières et célébrations.
Pourtant, McKinney est étrangement sympathique, dans ce documentaire qui joue la carte Rashomon en confrontant ces différentes versions d'une même histoire. Et il ne fait aucun doute que la vérité se trouve quelque part au croisement de ces vérités improbables... mais où, exactement ?
Le documentaire, ludique et rythmé, ne se mouille pas, et laisse le champ libre au spectateur pour se faire sa propre opinion. Une histoire amusant et vraiment barrée (comme l'est sa conclusion, sur fond de clonage canin).
4.5/6
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