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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo : The Twilight Zone, saison 1 (2019) - deuxième partie (1x04-06)

Publié le 30 Juin 2019 par Lurdo dans Anthologie, Critiques éclair, Comédie, Drame, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Review, Science-Fiction, Thriller, Télévision, CBS, Twilight Zone

Suite de la première saison de ce remake de la célèbre série de Rod Serling, chapeautée par Jordan Peele : pour le moment, après trois premiers épisodes inégaux, la série semble souffrir d'un problème évident de format et de subtilité de son écriture...

The Twilight Zone (2019), saison 1 - deuxième partie :

- 1x04 - A Traveler : Le soir de Noël, alors même qu'une vague de pannes électriques intermittentes frappe le secteur, le commissariat de police du Capitaine Pendleton (Greg Kinnear) fête la fin d'année, avec sa tradition du pardon d'un détenu. Mais cet année, le détenu est le mystérieux A. Traveler (Steven Yeun), apparu comme par magie dans sa cellule, et qui semble en savoir beaucoup sur les habitants de la petite ville alaskienne...

Un épisode de Noël signé Glen Morgan et qui évoque, entre autres choses, les X-files ou encore du Stephen King. Le problème, à vrai dire, c'est que le scénario finit par se résumer à "tout ça pour ça".

Il n'y a pas de véritable surprise, la trame est assez basique, la réalisation pas forcément totalement convaincante, bref... c'est très très moyen, et si, avec une dose supplémentaire de Mulder et Scully, ça aurait fait un épisode sympathique des X-files, ici, le tout se retrouve le postérieur entre deux chaises, une histoire d'extraterrestres cousue de fil blanc, histoire au demeurant bien interprétée par Yeun, mais pas plus mémorable que ça.

Il y a bien un semblant de propos sous-jacent sur les croyances aveugles, et sur la propension des gens a croire tout ce qu'on leur raconte tant que cela les conforte dans leurs opinions (surtout quand ce sont des bobards en provenance de Russie #fakenews), mais le tout reste sous-développé, et moyennement convaincant.

- 1x05 - The Wunderkind : Raff Hanks (John Cho), responsable de campagne à la dérive, décide, pour se refaire, d'appuyer la campagne présidentielle d'Oliver (Jacob Tremblay), un petit garçon extrêmement populaire sur les réseaux sociaux. Et à sa grande surprise, l'enfant parvient à se faire élire...

La série s'essaie à une grosse satire politique bien caricaturale, façon "Trump se comporte comme un gamin capricieux et mal élevé, et bien nous, on va faire un épisode avec un véritable gamin en tant que Président", et ça donne lieu à quelque chose qui évoque Black Mirror, sans réel argument fantastique ou technologique (les réseaux sociaux, à la limite, et la bêtise d'un certain public qui ne vit et décide que par ces derniers).

Là aussi, un récit et des personnages assez sous-développés (Raff est supposé être un Wunderkind de la communication politique, mais on ne le voit jamais à l'écran), qui a le bon goût de tenir en 40 minutes, mais qui ne décolle jamais vraiment : tout se déroule comme on pouvait s'y attendre (l'enfant est incontrôlable une fois président), il faut clairement fermer les yeux sur bon nombre d'implausibilités, et le monologue final de Peele (qui référence clairement Trump) est trop transparent et pataud (à l'image de l'épisode) pour son propre bien.

À noter Kimberley Sustad, Allison Tolman et John Larroquette dans de petits rôles, une fois de plus sous-exploités...

- 1x06 - Six Degrees of Freedom : Alors même qu'une mission de colonisation de Mars est sur le point de quitter la Terre à bord d'une fusée, une guerre nucléaire éclate entre la Corée du Nord, la Russie et l'Amérique. Dans la fusée, en route pour Mars, les tensions montent entre les cinq membres de l'équipage (DeWanda Wise, Jessica Williams, Jefferson White, Lucinda Dryzek, Jonathan Whitesell), incapables de communiquer avec la Terre...

Mouais. Un épisode de 55 minutes qui ne parvient jamais vraiment à transcender son postulat de huis-clos, et ce malgré une approche et un thème très Quatrième Dimension (voire même très Au-Delà du Réel) vintage.

En soi, le script n'est pas désagréable, mais très classique (le twist final ne surprendra personne, d'autant qu'il est téléphoné par l'épisode, bien à l'avance), les personnages ne sont pas très attachants, et si quelques moments de tension sont assez réussis, la réalisation toute en gros plans finit par être assez agaçante.

Encore une fois, ce n'est pas forcément mauvais, mais la durée dessert clairement le propos, et l'originalité n'est pas au rendez-vous : un épisode très oubliable.

 

(à suivre...)

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(retrouvez la critique des épisodes 1x01-03, et, en cliquant ici et ici, toutes les autres critiques de séries publiées sur ce blog...)

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Les bilans de Lurdo : Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, saison 3 (2019) - dernière partie (3x07)

Publié le 29 Juin 2019 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Review, Netflix, Télévision

Les deux précédents épisodes de la saison 3 des Orphelins Baudelaire donnaient l'impression d'une conclusion définitive à la saga, avec une fin déprimante très appropriée à ces personnages et à cet univers. Mais reste encore cette conclusion, qui pourrait bien chambouler bien des choses...

Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - 3x07 - The End :

À nouveau sous le joug du Comte Olaf, les Baudelaire s'échouent avec lui sur une île paradisiaque où vit une communauté de naufragés amnésiques, dirigés par le sage Ishmael (Peter MacNicol). Mais bien vite, les enfants découvrent que les derniers secrets du VFD se trouvent sur cette île, et qu'il faut la quitter avant qu'il ne soit trop tard...

Un épisode de conclusion à peine plus long que les épisodes précédents, et qui m'a laissé étrangement dubitatif, au point que j'aurais préféré que la série se termine au 3x06, quitte à ce que le tout conserve une conclusion déprimante, et en suspens.

Là, pour une raison ou une autre, Daniel Handler et la production choisissent de troquer l'atmosphère maussade de la série pour un environnement ensoleillé et tropical (partiellement convaincant - les fonds verts se remarquent beaucoup), et pour un épisode particulièrement chargé en références bibliques et religieuses : l'île paradisiaque, le faux prophète, ses disciplines, le ver, la pomme, l'arbre de la connaissance, le couple qui élève un enfant qui n'est pas le leur, etc...

À l'identique, on retrouve là cette sorte de questionnement moral qui a pris le dessus sur la fin de la série, et sur lequel le scénario insiste encore en offrant à Olaf une rédemption de dernière minute, pour en faire un protagoniste tragique et misérable. Avec en prime beaucoup de moments mélodramatiques et larmoyants assez peu probants.

Tout cela ne fonctionne pas vraiment, tout comme le sort réservé à Kit (assez forcé, tout ça), ou encore le fait que la mère des Baudelaire soit loin d'apparaître sous un jour très flatteur en flashbacks (j'aime beaucoup Morena Baccarin, mais elle a laissé Lemony porter le chapeau pour la mort du père d'Olaf, et pendant que ce dernier vivait une vie en cavale, traqué par ses ennemis, elle a trouvé quelqu'un d'autre, est partie s'installer sous les Tropiques, et a eu les enfants Baudelaire, avant de revenir s'installer dans une maison très confortable... difficile de sympathiser).

Bref, un épisode final qui trahit vraiment le fait que Daniel Handler n'avait pas tout planifié à l'avance dans cette série, puisque, outre la sucrière au secret franchement décevant, on se retrouve avec une fin heureuse pour tout le monde, une fin qui évacue tous les personnages originaux créés pour la série, et qui conclut les mésaventures des Baudelaire de manière bien trop propre et optimiste pour son propre bien.

La série est terminée, la boucle est bouclée, ils vécurent heureux, blablabla... mouais.

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Après trois saisons, on ne peut nier que A Series of Unfortunate Events ait effectué un joli travail d'adaptation de la série d'ouvrages signés Handler : la direction artistique était superbe, l'interprétation plutôt bonne compte tenu des difficultés inhérentes au texte initial, et dans l'ensemble, la série a toujours été amusante à regarder...

Mais il faut aussi reconnaître que le programme était bourré de défauts plus ou moins importants, à commencer par le rythme (pas aidé par le fait que ce soit une série Netflix) : chaque roman aurait pu être résumé à un téléfilm de 90 minutes, plutôt qu'en deux épisodes d'une heure. À l'identique, la série aurait bénéficié à être moins fidèle aux gimmicks littéraires de Dan Handler, ces derniers devenant rapidement répétitifs et lassant à l'écran.

Enfin, on peut regretter que la série ait passé tant de temps à introduire et à présenter des personnages importants dans la première et la deuxième saison, pour les évacuer ou les oublier en cours de route. Ce n'est pas rédhibitoire, mais c'est tout de même regrettable, et la saison 3 peine à rendre Kit ou Dewey Denouement aussi attachants/intéressants que Nathan Fillion, Sara Rue, ou même Will Arnett et Cobie Smulders pouvaient instantanément l'être.

Ne nous montrons cependant pas trop difficiles : en terme d'adaptation de romans pour enfants, ASUE se trouve sur le dessus du panier, malgré ses défauts. Reste maintenant à espérer que Netflix et Sonnenfeld remettront le couvert avec une autre série aux sensibilités similaires... la Famille Addams, peut-être ?

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(retrouvez aussi sur ce blog les critiques des épisodes 3x01-02, 3x03-04, 3x05-06 et celles des saisons précédentes en cliquant ici...)

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Un film, un jour (ou presque) #996 : Little (2019)

Publié le 28 Juin 2019 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Jeunesse, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Little (2019) :

Patronne autoritaire, inflexible et égoïste, Jordan Sanders (Regina Hall) se réveille un matin dans sa propre peau d'adolescente, alors qu'elle avait 13 ans. Là, aidée par son assistante timide et effacée, April (Issa Rae), Jordan va devoir survivre dans un environnement scolaire qu'elle ne maîtrise plus, et elle va réapprendre le sens de l'entraide et de l'amitié...

Comme son nom l'indique, une variation sur le thème de Big (en l'occurrence, une inversion), venue à l'esprit de sa jeune star de 13 ans (protagoniste de la série Black-ish) après avoir vu le film de Tom Hanks, et adaptée à la sauce afro-américaine : produite par des afro-américain(e)s pour un public afro-américain, avec des afro-américain(e)s (les rares caucasiens de la distribution étant des caricatures ambulantes volontairement ridicules - y compris Justin Hartley en prof sexy), c'est à une comédie dans la droite lignée des films récents de Tyler Perry, de Kevin Hart, ou de Tiffany Haddish qu'il faut s'attendre.

À savoir un métrage très ancré dans la pop culture afro-américaine, dans son parler et dans son attitude, et qui, de par son public conquis d'avance, se montre souvent paresseux et générique, comptant sur la popularité de ses stars pour attirer ses spectateurs en salles.

Ici, on a donc une comédie fantastique assez basique, à peine digne d'un téléfilm Disney, dans laquelle Regina Hall cabotine affreusement en patronne tyrannique et égocentrique, mais est heureusement remplacée après 25 minutes de film par la jeune Marsai Martin.

Une Marsai Martin excellente de bout en bout, et qui fait honnêtement l'essentiel de l'intérêt du métrage, tant tout le reste est plus ou moins en pilotage automatique, notamment la sous-intrigue du second personnage principal, interprété par Issa Rae.

Le script s'éparpille ainsi un peu trop entre les deux protagonistes, c'est rarement vraiment drôle, c'est cousu de fil blanc, et la fin est gentiment faiblarde, avec un happy end pour tout le monde, et une leçon de morale en voix off : en résumé, c'est vraiment du niveau d'une D-com basique, ce qui veut dire que ça se regarde tranquillement, mais que c'est aussi instantanément oublié.

En étant indulgent, 3/6

(si Marvel cherche une Riri Williams, Marsai Martin serait parfaite)

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...

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Un film, un jour (ou presque) #995 : Batman et les Tortues Ninja (2019)

Publié le 27 Juin 2019 par Lurdo dans Action, Animation, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Jeunesse, Review, Science-Fiction, DC

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Batman et les Tortues Ninja (Batman vs Teenage Mutant Ninja Turtles - 2019) :

Lorsque Shredder (Andrew Kishino) s'associe à Ra's Al Ghul (Cas Anvar) pour mettre au point une version mortelle de son mutagène, les Tortues Ninja (Eric Bauza, Darren Criss, Baron Vaughn, Kyle Mooney) se rendent à Gotham pour enquêter... mais elles tombent bien vite sur Batman (Troy Baker) et son équipe (Ben Giroux, Rachel Bloom).

Je dois dire que, sur la base de quelques images promotionnelles, je n'étais pas très chaud à l'idée de cette rencontre entre les Tortues et Batman : avec son character design très particulier, le film ne m'attirait pas du tout, d'autant que les Tortues Ninja n'ont jamais été des personnages auxquels je suis particulièrement attaché.

Et pourtant, j'ai eu une très bonne surprise au visionnage, puisque ce long-métrage animé a la bonne de faire un crossover au sens le plus classique du terme : une opposition de styles, de tons, et de genres contre une alliance d'ennemis rendus encore plus grotesques et repoussants, un contraste entre l'humour des Tortues et le sérieux de Batman, le tout, sans jamais délaisser l'action de qualité.

Car c'est bien ce qui frappe très tôt dans le film : la qualité de ses affrontements. Son premier duel Batman/Shredder est très réussi, et ensuite, ça ne fait que monter en puissance.

Ajoutez à cela, comme je le disais, l'humour décomplexé des Tortues qui fait un bon contrepoids au caractère taciturne de Batman, des associations de personnages (Donatello/Batgirl, Raphael/Robin, Ra's/Shredder) qui fonctionnent bien, et une tendance surprenante à s'aventurer sur un terrain plus sombre et glauque (les mutations, un peu de sang, la vision sous l'emprise du gaz de Scarecrow), et voilà, un métrage d'animation des plus sympathiques, qui n'est pas parfait (je ne suis pas totalement convaincu par l'idée de transformer tous les ennemis en Batman en mutants), mais qui se regarde d'une traite.

4/6

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Un film, un jour (ou presque) #994 : Men In Black - International (2019)

Publié le 26 Juin 2019 par Lurdo dans Action, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Review, Science-Fiction, Fantastique

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Men In Black - International (2019) :

Lorsque Molly (Tessa Thompson), jeune femme ayant consacré sa vie à prouver l'existence des Men In Black, finit par être recruté par l'Agence, elle est envoyée à Londres, où elle rencontre l'Agent H (Chris Hemsworth), superstar de la branche londonienne et chien fou incontrôlable. Ensemble, les deux agents font former un duo improbable, et tenter de résoudre le mystère de la mort d'un diplomate extraterrestre...

Troisième suite du Men In Black de 1997, ce Men In Black : International arrive un peu comme un cheveu sur la soupe (ou un poil dans le thermos), après deux suites peu mémorables, et sans son duo Will Smith/Tommy Lee Jones.

À la place, on a Chris Hemsworth et Tessa Thompson, le duo de Thor Ragnarok, un duo qui, au demeurant, fonctionne à nouveau très bien dans ce métrage. Le seul problème, c'est que le film, dans son ensemble, ne décolle jamais. Pourtant, tout semble réuni pour, au minimum, donner lieu à un blockbuster estival sympathique : le budget est là, les effets spéciaux, les gadgets et les aliens sont nombreux, c'est relativement spectaculaire... mais non.

Constamment, du début à la fin de ce métrage de près de deux heures (le film le plus long de la franchise), on a l'impression qu'il manque quelque chose.

Un manque de rythme, un manque d'énergie, un manque de fantaisie, un manque d'humour, un manque de surprises (le script est affreusement balisé de bout en bout, plein de grosses ficelles trop faciles), un manque de développement des idées et des personnages (toutes les interventions du petit alien qui s'entiche de Thompson semblent avoir été bricolées à la dernière minute, au montage, tant il est absent de bien des scènes où pourtant, il devrait être visible, alors qu'à d'autres moments, il n'apparaît que dans des plans indépendants, détachés des autres personnages), et un manque de punch, notamment dans les dialogues et les échanges entre Thor et Valkyrie.

Bref, sans être désastreux, le film semble toujours semi-abouti, et avoir connu une post-production assez chaotique, comme souvent. Ajoutez à cela une réalisation peu mémorable, et voilà, un Men In Black International qui ne restera pas plus dans les mémoires que MIB 2 ou 3.

2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #993 : The Bill Murray Stories - Life Lessons Learned From a Mythical Man (2018)

Publié le 25 Juin 2019 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Documentaire, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

The Bill Murray Stories - Life Lessons Learned From a Mythical Man (2018) :

Bref documentaire indépendant d'à peine 70 minutes retraçant la quête du réalisateur, qui tente désespérément de rencontrer et de comprendre Bill Murray, en retraçant les témoignages de ses nombreuses apparitions surprises dans le quotidien de personnes lambda.

Des personnes qui, le temps d'une soirée, d'une fête, d'un match, d'un concert, d'un mariage, d'un verre dans un bar, bref, le temps de quelques heures, ont eu la chance de côtoyer Bill Murray, qui s'est invité dans leur vie, s'est amusé à leurs côtés, et est reparti aussi vite qu'il est venu.

Les témoignages se succèdent, anonymes ou célèbres, accompagnés de vidéos ou de photos de l'événement en question, et il en ressort le portrait d'un acteur excentrique, injoignable, et qui vit sa vie comme une improvisation constante, à la recherche de nouvelles expériences et de découvertes, quel qu'en soit l'instant ou le lieu.

Plutôt sympathique à regarder et amusant, surtout si l'on apprécie l'acteur, mais au final guère plus qu'un métrage anecdotique qui pourra frustrer certains spectateurs, d'autant que le réalisateur fait le choix (avisé, à mon avis, vue la qualité mythique et élusive du bonhomme) de ne pas franchir le pas en plaçant Murray sur le grill, lorsqu'il finit par croiser son chemin lors d'un match de baseball.

3.75/6

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Un film, un jour (ou presque) #992 : Rocketman (2019)

Publié le 24 Juin 2019 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Musique, Review, UK

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Rocketman (2019) :

La vie plus ou moins fantasmée d'Elton John (Taron Egerton), petit prodige musical qui, dès qu'il rencontre Bernie Taupin (Jamie Bell), un parolier, trouve la voix du succès, mais aussi celle des excès et des addictions en tout genre...

Après Bohemian Rhapsody, sur lequel il était intervenu en dépannage après l'éviction de Bryan Singer, Dexter Fletcher s'est intéressé à un autre grand de la scène pop anglaise, Elton John.

Mais ici, le réalisateur et son scénariste (déjà à l'écriture de Billy Elliot et de Cheval de Guerre) font le choix d'aborder la vie d'Elton John comme une grande fantaisie flamboyante et psychédélique : Bohemian Rhapsody était une biographie formellement assez basique et réaliste du groupe Queen, Rocketman sera une biographie romancée et excentrique d'Elton John, une véritable comédie musicale où les personnages entonnent les tubes d'Elton pour décrire leurs états d'âme, des tubes qui rythment le récit, et sont accompagnés de grands numéros dansés et chantés des plus bigarrés.

Et ce côté déjanté, mélange d'imagination, d'hallucinations, de réalité et de folie fonctionne plutôt bien, d'autant que le film a un sens de l'humour assez prononcé (tout le métrage est une sorte de flashback d'Elton John, habillé dans un costume de démon flamboyant, qui participe à une réunion du type Alcooliques Anonymes), et que Taron Egerton se donne complètement à son rôle, allant jusqu'à interpréter lui-même toutes les chansons du film (à contrario de Rami Malek, doublé pour Freddie Mercury).

Cela dit, ce n'est pas pour autant que le métrage est parfait : comme souvent, le rise and fall d'un artiste est plus intéressant dans sa première partie, et lorsque l'on aborde la déchéance de l'artiste, le rythme ralentit drastiquement. Ici, comme ailleurs, c'est le cas, et la deuxième heure s'essouffle un peu, malgré quelques très jolies idées, comme lors du plongeon dans la piscine.

C'est dommage, car sous bien des aspects, Rocketman est (filmiquement) supérieur à Bohemian Rhapsody : plus audacieux, plus libéré, plus créatif... mais le film souffre de problèmes de rythme récurrents au cinéma de Dexter Fletcher (Eddie the Eagle était lui aussi un peu trop long pour son propre bien), d'une main assez lourde sur la psychologie de son sujet, et de la même décision d'arrêter la vie du protagoniste à une date donnée, pour terminer sur une ellipse et des cartons-titres résumant la suite de sa carrière.

Rocketman reste un biopic sympathique et entraînant, très bien interprété, et qui a beaucoup de qualités... mais soyons francs, par moments, c'est tellement balisé que l'on pense quand même un peu à Walk Hard : The Dewey Cow Story, qui se moquait déjà, à l'époque, des clichés du genre.

3.25 + 0.5 pour la performance d'Egerton = 3.75/6

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Les bilans de Lurdo : The Twilight Zone, saison 1 (2019) - première partie (1x01-03)

Publié le 23 Juin 2019 par Lurdo dans Anthologie, Critiques éclair, Comédie, Drame, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Review, Science-Fiction, Thriller, Télévision, CBS, Twilight Zone

Remake de la célèbre série de Rod Serling, confiée aux bons soins d'un Jordan Peele tout auréolé du succès démesuré (et abusif) de son Get Out, cette Quatrième Dimension modernisée nous arrive, via CBS, sous la forme d'une anthologie de 10 épisodes d'une heure, des épisodes aux intentions ouvertement très "woke", pour le meilleur et pour le pire...

The Twilight Zone (2019), saison 1 - première partie :

- 1x01 - The Comedian : Comique à la ramasse, Samir Wassan (Kumail Nanjiani) croise le chemin du mythique JC Wheeler (Tracy Morgan), un comique de stand-up s'étant retiré au sommet de sa gloire. Celui-ci lui conseille de laisser de côté la comédie politiquement engagée, pour parler de sa vie, de son quotidien et de son entourage. Mais si s'ouvrir ainsi à son public peut garantir le succès, ce geste a aussi un prix conséquent...

Mouais. D'office, premier problème : le format. Une heure, c'est beaucoup trop pour raconter ce qui aurait pu l'être en 30 minutes ; par conséquent, le spectateur a trois longueurs d'avance sur le script, et devine bien à l'avance tout ce qui va se dérouler... problématique, d'autant qu'à la base, la métaphore du comédien qui se livre totalement sur scène jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de sa vie est assez basique, téléphoneé, et n'apporte pas un éclairage particulièrement frais sur le sujet.

En prime, la réalisation un peu artistique n'est pas très intéressante, et les sketches, qu'ils soient avant ou après l'intervention de Tracy Morgan, sont tout aussi peu drôles.

Bref, un premier épisode peu convaincant, même si bien interprété.

- 1x02 - Nightmare at 30 000 Feet : Reporter de guerre souffrant de stress post-traumatique, Justin Sanderson (Adam Scott) monte à bord du vol 1015 à destination de Tel Aviv, où il trouve un lecteur mp3 abandonné, contenant un podcast énigmatique. Bien vite, Justin réalise que ce podcast, consacré à la disparition mystérieuse du vol 1015, prédit tout ce qui va se produire dans les heures à venir : angoissé, et avec pour seul allié à bord Joe (Chris Diamantopoulos), un ex-pilote, Justin va tout tenter pour empêcher la catastrophe...

Une variation sur un thème imposé, celui d'un classique de la Quatrième Dimension, et un épisode plus court (35 minutes), mieux rythmé, et parvenant sans problème à imposer une jolie tension. Dommage cependant que le script soit aussi prévisible, et que certains visages familiers (Katie Findlay, Nicholas Lea) n'aient pas plus de choses à faire.

Autre bémol, pour l'instant, les interventions finale de Peele, qui me paraissent thématiquement et formellement toujours aussi insérées à la truelle, et pas toujours très pertinentes. M'enfin dans l'ensemble, ce second épisode, avec sa conclusion très noire, était plus réussi que le précédent.

- 1x03 - Replay : Mère afro-américaine accompagnant son fils Dorian (Damson Idris) à l'université, Nina (Sanaa Lathan) le filme avec leur vieux caméscope. Rapidement, cependant, elle s'aperçoit qu'un officier de police zélé (Glenn Fleshler) leur en veut, mais qu'en pressant la touche "Marche arrière" du caméscope, Nina est capable de remonter le temps, pour changer le cours de événements...

Un postulat de départ très Un jour sans fin, mais qui malheureusement tourne un peu trop rapidement à vide, et manque cruellement de subtilité : on comprend très vite la métaphore principale, le parallèle entre la fuite en avant de l’héroïne pour échapper à son passé/pour échapper au policier, le fait que celui-ci la rattrape toujours, blablabla, et qu'en acceptant enfin son histoire, elle parvient à trouver le courage de faire face au présent... le vrai problème, c'est que tout le propos sur le racisme est asséné avec la finesse d'un tractopelle, surtout dans cette grande confrontation finale entre la police et tous les étudiants afro-américains.

Sans compter que, finalement, le caméscope est un gimmick superflu, qui aurait très bien pu être ignoré avec quelques réécritures rapides, pour faire quelque chose de plus proche d'un slasher sans élément fantastique.

En soi, pourquoi pas, mais comme avec Get Out ou Us, plus de finesse et de subtilité auraient été préférables pour cet épisode #BlackLivesMatter, qui a un peu tendance à partir en vrille une fois les personnages arrivés chez l'oncle.

(à suivre...)

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(retrouvez aussi sur ce blog toutes les autres critiques de séries publiées sur ce blog, en cliquant ici et ici...)

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Les bilans de Lurdo : Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, saison 3 (2019) - troisième partie (3x05-06)

Publié le 22 Juin 2019 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Jeunesse, Netflix, Télévision

Les deux précédents épisodes de la saison 3 des Orphelins Baudelaire s'étaient avérés une très bonne surprise, envoyant les enfants 20 000 lieues sous les mers, et les rapprochant enfin du dénouement de leur aventure... place à la suite.

Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - 3x05-06 - The Penultimate Peril :

En compagnie de Kit Snicket, les jumeaux Baudelaire rejoignent l'Hôtel Dénouement, tenu par les frères Dénouement (Max Greenfield), aux allégeances diverses ; là, ils découvrent que la Juge Strauss (Joan Cusack) a réuni tous les témoins des mésaventures des Baudelaire, pour monter un dossier et enfin envoyer Olaf en prison. Plus facile à dire qu'à faire, car les alliés d'Olaf sont eux aussi de la partie...

Deux épisodes très chargés (près d'une heure chacun) et assez dense sur de nombreux fronts : on apprend enfin le fin mot du schisme entre les deux camps du VDF (un fin mot étrangement peu convaincant, pour être franc), on assiste au procès d'Olaf (qui se transforme en procès des Baudelaire de manière là aussi peu probante, entre le rebondissement téléphoné concernant l'identité des deux juges, le gag très plat de la justice aveugle, et la tentative thématique assez bancale de montrer qu'il n'y a pas de gentils et de méchants, mais des nuances de gris, en présentant les Baudelaire comme responsables d'actes criminels), on retrouve un grand nombre de visages familiers issus des saisons précédentes, et on constante, en fin de compte, que tous les personnages sont vraiment un peu trop stupides pour que le récit fonctionne totalement.

C'est un problème qui a toujours hanté la série, une série aimant présenter ses orphelins comme les victimes absolues d'adultes tous plus bêtes que leurs pieds : si tous les personnages sont bêtes à manger du foin, et méritent ce qui leur arrive, ou bien sont ultra-passifs comme les orphelins peuvent l'être çà et là, comment en vouloir aux antagonistes qui profitent de cette bêtise. Et réciproquement, lorsque le fondement même de la série (le schisme, VDF vs Olaf, etc) repose sur des bases à ce point fragiles, ne justifiant jamais les actes des "méchants" (ni des "gentils", d'ailleurs), comment prendre cette résolution dramatique au sérieux... ?

Néanmoins, il faut reconnaître que l'interprétation, dans ce double épisode, est impeccable, tant du côté des enfants que de Lucy Punch et NPH, et que le tout se regarde sans problème. Et ce double épisode de se terminer de manière assez définitive, par un montage musical en forme de bilan, une boucle bouclée pour Lemony Snicket, et une chute qui aurait fait une très bonne fin de série.

Seulement voilà, il reste encore un épisode de conclusion, et je me demande bien comment tout cela va bien pouvoir se terminer de manière semi-satisfaisante... ?

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(retrouvez aussi sur ce blog les critiques des épisodes 3x01-02, 3x03-04, et celles des saisons précédentes en cliquant ici...)

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Un film, un jour (ou presque) #991 : X-men - Dark Phoenix (2019)

Publié le 21 Juin 2019 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Review, Science-Fiction, Marvel

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

X-men - Dark Phoenix (2019) :

Lorsque Jean Grey (Sophie Turner) est possédée par une force cosmique surpuissante au cours d'une opération spatiale, la voilà soudain en possession de pouvoirs incommensurables, qui réveillent en elle des souvenirs bloqués il y a bien longtemps par Charles Xavier (James MacAvoy). Furieuse envers lui, et incontrôlable, Jean devient alors l'enjeu d'une bataille entre les X-men et les forces de Vok (Jessica Chastain), une extraterrestre protéiforme capable de changer d'apparence...

*soupir*

Probablement le film X-men que j'aime le moins de toute la franchise cinématographique des mutants Marvel, et pourtant, c'est déjà à la base une saga qui compte son lot de ratages. Mais dans des métrages comme X-men Origines : Wolverine, ou X-men 3 : L'Affrontement Final, voire même Apocalypse, il restait toujours de bons moments, çà et là, des visuels réussis, une bande originale mémorable, ou des scènes accrocheuses.

Ici, il n'y a rien. En confiant le film à Simon Kinberg, scénariste de X-men 3, de Mr et Mme Smith, de Jumper, de Sherlock Holmes, des 4 Fantastiques, et de X-men : Days of Future Past et X-men : Apocalypse, un Kinberg qui se trouve ici en solo tant à l'écriture qu'à la réalisation (son premier film), la Fox voulait probablement qu'il tente de réinventer à sa sauce les événements de X3, à savoir la saga du Phoenix et de Jean Grey.

Le seul problème, c'est qu'à part Xavier, Magneto, et dans une moindre mesure, Mystique, aucun des personnages actuels des films X-men n'a été correctement développé. Résultat, impossible de ressentir le moindre attachement à ces derniers, la moindre émotion, la moindre empathie lorsqu'ils subissent des événements dramatiques, comme dans ce métrage.

Pire : le film n'a aucun rythme, aucune énergie, aucun moment mémorable, et il est constamment tiré vers le bas par une bande originale insipide de Hans Zimmer, en mode blockbuster moderne (à la limite, je crois que j'aurais préféré qu'il illustre ce film comme il l'avait fait sur Amazing Spider-man 2 : Le Destin d'un Héros, plutôt qu'à base de nappes atmosphériques génériques et interchangeables).

Ajoutez à cela des acteurs qui sont constamment en mode mineur - soit parce que leur jeu est limité, soit parce qu'ils ont totalement décroché - Jennifer Lawrence - soit parce que le ton sombre et dramatique du film l'impose -, une direction artistique vraiment médiocre (les nouveaux uniformes sont laids et mal ajustés, le maquillage numérique de Jennifer Lawrence est risible), un script qui semble aller d'un point A à un point B sans jamais quitter le pilotage automatique, aucune continuité (même avec le film précédent) et des antagonistes ridiculement sous-développés et inintéressants, et voilà.

Dark Phoenix, c'est le film du renoncement et de l'agonie pour une franchise qui va désormais devoir être rebootée par Marvel dans quelques années... à moins que The New Mutants ne s'avère un succès inattendu qui permettrait aux mutants de relever la tête in extremis (on y croit à fond).

2/6 (en étant gentil)

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Un film, un jour (ou presque) #990 : Glass (2019)

Publié le 20 Juin 2019 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Review, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Glass :

À la recherche de Crumb (James McAvoy), psychopathe aux personnalités multiples, l'invulnérable David Dunn (Bruce Willis), désormais justicier à plein temps avec l'aide de son fils (Spencer Treat Clark), est capturé par les hommes du Dr Ellie Staple (Sarah Paulson). Psychiatre, celle-ci semble déterminée à prouver que Crumb, Dunn et Elijah Price (Samuel L. Jackson) ne sont que des humains normaux, et elle entame alors une thérapie de groupe pour les trois hommes...

Sorte de film-conclusion pour les personnages d'Incassable et de Split, ce Glass se voulait l'apothéose des deux films précédents, une rencontre au sommet entre des acteurs et des personnages mémorables, chapeautée par un Shyamalan motivé.

Malheureusement, comme souvent avec ce cher Manoj lorsqu'il est en confiance et laissé à ses propres oeuvres, il s'est pris les pieds dans le tapis de manière spectaculaire, laissant ses prétentions intellectuelles prendre le dessus sur ce qui aurait pu donner une oeuvre satisfaisante, tant émotionnellement que thématiquement.

C'est bien simple, une grosse partie du métrage ne fonctionne tout simplement pas : en faisant de Sarah Paulson une psychiatre tentant de convaincre Crumb, Dunn et Glass qu'ils sont normaux, qu'ils n'ont pas de pouvoirs et ne sont que des humains aux problèmes psychologiques, Shyamalan semble vouloir déconstruire encore plus le mythe du super-héros, à grands renforts de discours pompeux et didactiques qui peinent à intéresser.

D'autant que le spectateur, lui a déjà vu les deux films précédents, et est parfaitement conscient de la réalité des pouvoirs des protagonistes : par conséquent, tous les dialogues, toutes les tentatives d'analyse, bref, tout le passage dans l'asile (une grosse, grosse partie du film) ne sert tout simplement à rien, si ce n'est à faire plaisir à Shyamalan, qui peut ainsi étaler en long, en large et en travers son écriture analytique et théorique.

Seul problème : sans personnages forts et charge émotionnelle leur étant associée, tous ces discours tournent à vide.

Et là, dans Glass, les personnages sont vraiment maltraités par le scénariste. Dunn/Willis est sous-exploité, comme toujours monolithique, mais presque un personnage secondaire dans ce métrage ; Glass/Jackson, lui, est absent de la moitié du film et/ou dans un état végétatif ; reste alors Crumb/McAvoy, certes impérial dans son interprétation, mais à la limite de la roue libre, et qui bouffe l'écran au détriment du reste de la distribution.

Paulson, elle, fait son truc habituel sans grand panache, même lors des rebondissements du scénario (attention, spoilers) : outre le fait que Manoj relie directement la naissance de Crumb à celle de Dunn (ce qui est une extension thématique d'Incassable), on y apprend que Paulson est membre d'une société secrète surveillant en secret les êtres possédant des super-pouvoirs (les Guetteurs de la franchise Highlander, en résumé) pour mieux pouvoir les contrôler.

C'est là que le film, déjà bien bancal et peu intéressant, bascule vraiment, puisque l'on réalise que c'est elle le véritable protagoniste du métrage... et que c'est elle qui s'en sort triomphante (le sort réservé aux trois personnages dotés de pouvoirs donne vraiment l'impression que Shyamalan voulait simplement se débarrasser de cette saga). Le réalisateur-scénariste a beau tenter un ultime rebondissement (pas très crédible, quand on sait à quel point le web a tendance à crier "fake news" à la moindre image étrange), ça ne fonctionne pas vraiment, et Glass se termine platement.

Ajoutez à cela une réalisation assez inégale - Shyamalan filme occasionnellement à la go-pro, à la caméra de surveillance, en vue subjective, en caméra embarquée, etc (notamment pour préparer son rebondissement final), mais tous ces styles se marient mal, et sont d'ailleurs parfois visuellement assez laids -, une bande originale peu mémorable, et un rythme mollasson, et voilà, un ratage à la mécanique grinçante et laborieuse, froid et sans grande subtilité.

C'est frustrant de voir à quel point l'égo de Shyamalan (il fait ici son caméo dès le premier quart d'heure du film) et son intellect mettent des bâtons dans les roues de ses métrages. De plus en plus, Shyamalan semble appartenir au groupe de ces réalisateurs ayant tout donné dans leurs premiers films, et qui, depuis, peinent à retrouver le souffle, le succès et l'intérêt de leurs premiers métrages (cf aussi Ridley Scott, Stephen Sommers, Richard Kelly, etc)...

2/6 

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Un film, un jour (ou presque) #989 : The Inventor - Out for Blood in Silicon Valley (2019)

Publié le 19 Juin 2019 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Documentaire, Review, Télévision, USA, HBO

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

The Inventor - Out for Blood in Silicon Valley (2019) :

Documentaire indépendant réalisé par l'auteur de Going Clear (le documentaire sur la Scientologie), et diffusé sur HBO début 2019, revenant sur l'affaire Theranos, une start-up de la Silicon Valley qui, pendant plus d'une décennie, a accumulé les levées de fonds et les promesses révolutionnaires, sans avoir le moindre produit concret à proposer.

Le concept de Theranos était de révolutionner l'industrie des tests sanguins en proposant une machine miracle, de la taille d'une imprimante, capable d'effectuer tous les tests sanguins possibles et imaginables à partir d'une simple goutte de sang. Aucune plausibilité scientifique derrière ce projet, mais le charisme magnétique d'Elizabeth Holmes, une jeune entrepreneuse blonde de bonne famille sans réelle formation médicale, mais dont les grands yeux, la voix travaillée, la tenue à la Steve Jobs et le physique avantageux lui ont permis d'attirer à elle les financements de nombreux investisseurs (tous masculins et d'un certain âge...) séduits par ses promesses et son sourire.

Une Holmes qui s'est rapidement mise en couple avec un millionnaire pakistanais autoritaire, aussitôt devenu président de l'entreprise, et qui faisait régner l'ordre et la terreur au sein de Theranos, permettant à l'entreprise de se débarrasser des éléments les plus méfiants et/ou perturbateurs.

Ce château de cartes s'est, au fil des ans, de plus en plus développé, Holmes trouvant des partenaires et faisant jouer ses nombreux contacts politiques et commerciaux pour s'assurer que Theranos échappe toujours aux vérifications et autres audits trop dangereux...

Jusqu'à ce que tout finisse par s'écrouler, récemment, dans un scandale sanitaire retentissant remettant en question la manière même dont les startups de la tech font leurs affaires.

Un documentaire intéressant et assez bien rythmé malgré ses deux heures, mais qui aurait cependant mérité soit d'étendre sa portée (en mettant tout cela en perspective avec la manière dont Silicon Valley fonctionne, en insistant sur le fait que, de par son sexe, Holmes est un cas à part dans l'univers des startups, ou encore, en montrant que bon nombre de ces startups ne sont construites que sur du vent et du bagout), soit de se concentrer plus sur la personnalité d'Elizabeth Holmes, qui reste étrangement vague et distante.

Alors même que Holmes jouait constamment sur la fibre sensible de ses interlocuteurs, le documentaire reste assez froid et méthodique, refusant l'émotion, ou même de trop s'attarder sur "la personnalité magnétique" de Holmes, telle que la décrivent ses investisseurs.

Résultat : même si le travail d'enquête est intéressant, le spectateur reste un peu sur sa fin, et ignore, in fine, si Elizabeth Holmes croyait naïvement à toutes ses promesses, ou si elle mentait de bout en bout, consciente d'être une sociopathe parmi tant d'autres dans la Silicon Valley...

3.75/6

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Un film, un jour (ou presque) #988 : SkyFall (2012)

Publié le 18 Juin 2019 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Drame, Review, Thriller, Bond

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Skyfall :

Laissé pour mort après une mission ratée, Bond (Daniel Craig) reprend du service lorsqu'un dangereux terroriste, Silva (Javier Bardem), s'en prend au MI6 et à M (Judi Dench) : ancien agent des services secrets, Silva est bien décidé à se venger de cette dernière, et seul Bond et sa collègue Eve (Naomie Harris) peuvent encore s'interposer...

Film anniversaire célébrant les 50 ans de la franchise Bond, ce Skyfall était présenté comme un film événement, une sorte de boucle bouclée concluant l'origin story de Bond entamée avec Casino Royale, et faisant le point sur la saga, avec de nombreux clins d’œil et pas mal de fanservice.

Et pour cela, EON productions a eu recours aux services de John Logan, scénariste multi-récompensé, qui avait déjà largement fait dans le recyclage de franchise peu inspiré avec Star Trek Nemesis. Ici, il reprend sa formule Trek, avec un méchant-double négatif corrompu et abimé du héros, épris de vengeance, et à la profondeur psychologique finalement assez superficielle (pour faire simple, le personnage répond au cliché gentiment honteux du méchant décoloré et efféminé).

Il ne faut donc pas s'attendre à quoi que ce soit de vraiment mémorable, au niveau de l'écriture, puisque le rythme est très inégal, que le plan de Silva est défaillant et improbable, que Bond a une conception très particulière de la défense d'un lieu assiégé, et que les clins d’œil sont amenés sans la moindre finesse.

Et pourtant, paradoxalement, le tout marche nettement mieux que dans les deux films précédents, puisque, sous la caméra de Sam Mendes, le tout est bien filmé et dynamique, et surtout, c'est bien interprété : Javier Bardem semble s'amuser, Judi Dench a droit à un baroud d'honneur, et Daniel Craig - même s'il commence à prendre un coup de vieux, et ressemble toujours autant à un agent de la Spetsnaz - a enfin choisi d'adopter un peu du flegme et de l'humour de Bond.

C'est d'ailleurs le cas du film dans son ensemble, qui semble enfin assumer son héritage : voiture, musique, humour, chanson d'ouverture, Q, Moneypenny, poursuites enfin spectaculaires... bref, Bond retrouve un peu de panache, même si c'est loin d'être parfait, ça fait déjà plus plaisir à voir que Quantum et Casino.

3.5/6

(dommage que la franchise se soit ensuite désintégrée avec Spectre, qui, malgré la même équipe créative, s'est totalement vautré - cf critique ici)

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Un film, un jour (ou presque) #987 : Une Famille sur le Ring (2019)

Publié le 17 Juin 2019 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Catch, Review, WWE, Sport

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Une Famille sur le Ring (Fighting with my Family - 2019) :

Père (Nick Frost), mère (Lena Headey), fils (Jack Lowden ; James Burrows) et fille (Florence Pugh), tout le monde dans la famille Knight vit par et pour le catch, au sein de leur petite fédération anglaise. Jusqu'au jour où Saraya (Florence Pugh), la cadette du clan, attire l'attention de la WWE, grande fédération américaine incontournable dans leur discipline. Rebaptisée Paige, la jeune adolescente doit tout quitter, et encourir la jalousie de son frère Zak, pour tenter de réaliser son rêve...

Biographie retraçant les débuts et la carrière de la catcheuse Paige et de sa famille excentrique, tels que narrés dans le documentaire anglais The Wrestlers : Fighting with My Family de 2012, et romancés pour le grand écran par Stephen "The Office" Merchant, sous l'égide de The Rock, producteur du projet.

Un biopic globalement bien interprété, et pas désagréable à suivre (notamment grâce au sens de l'humour et de l'auto-dérision injecté par Merchant), mais qui s'avère, in fine, particulièrement balisé et générique.

Le film est en fait un peu à l'image de la prestation de Vince Vaughn : en pilotage automatique. Ça manque cruellement de punch et d'énergie, le déroulement est cousu de fil blanc, et la réalisation est compétente mais passe-partout, bref, même sans rien connaître de la carrière de Paige, il n'y a pas la moindre surprise dans ce biopic.

Pire : si l'on connaît un peu sa carrière, c'est justement là que ça coince, puisque, pour formater un peu le récit et le film, Merchant fait des choix peu judicieux, choix qui sont d'autant plus évidents lorsque l'on regarde le documentaire de 45 minutes effectuant le portrait des Knight, et visible en ligne.

Les Knight y apparaissent systématiquement plus touchants, sincères et attachants que dans le biopic ; Paige y possède nettement plus de répondant et d'attitude que dans le film, où sa personnalité est plus en retrait ; et lorsque l'on a assisté en direct (que ce soit via le documentaire ou durant Raw) aux débuts de Paige contre AJ Lee, on a un peu de mal à trouver crédible la reconstitution des événements avec Thea Trinidad/Zelina Vega dans le rôle d'AJ.

En résumé, le film de Merchant se regarde sans problème, dans le genre underdog story/sports movie, mais entre ses personnages clichés et/ou sous-développés, ses quelques choix narratifs inutiles, et son manque d'ambition, le tout finit par laisser assez indifférent, et par ne pas faire la moindre impression.

Un petit 3/6

(et encore, c'est en étant indulgent)

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Les bilans de Lurdo : Ryan Hansen Solves Crimes on Television, saison 2 (2019)

Publié le 16 Juin 2019 par Lurdo dans Comédie, Les bilans de Lurdo, Review, Policier, Sitcom, Télévision, YouTube

Avec sa saison 1 de 8 x 25 minutes (critique ici), Ryan Hansen Solves Crimes on Television avait de quoi surprendre : une parodie particulièrement méta des séries policières façon Castle, chapeautée par Rawson Marshall Thurber, réalisateur et scénariste de Dodgeball, d'Agents Presque Secrets, et de Skyscraper, et qui mélangeait les genres, les formats, les caméos, les styles d'humour, etc, pour un tout très inégal, mais pas forcément antipathique.

Contre toute attente (YouTube Red est devenu YouTube Premium, une grande partie de ses programmes originaux a été annulée), la série revient donc pour une seconde saison, et  les personnages du programme en sont aussi surpris que nous...

Ryan Hansen Solves Crimes on Television, saison 2 :

Alors que Mathers (Samira Wiley) est victime d'une fusillade, et dans le coma, Ryan Hansen se retrouve à faire équipe avec un officier de police rebelle et solitaire, Vince Vincente (Wood Harris), et tente d'identifier les responsables de ce crime...

Nouvelle saison, mais toujours la même décontraction et le même décalage : plus que jamais, Ryan Hansen et son équipe assument leur impertinence, et tout au long de la saison, ce sont d'innombrables piques et vannes en tous genres que les scénaristes et l'acteur adressent à YouTube (notamment au travers du personnage de la nouvelle chef de la police/ex-cadre de chaîne de télévision, interprétée par Jessica St. Clair), que ce soit au sujet de leur service premium, de son nom, de la qualité des programmes de ce dernier, des tarifs du service, de l'audience, ou du fait que les acteurs de la série aimeraient être ailleurs (comme Samira Wiley, placée dans le coma et recouverte de bandages pour cause de rôle récurrent dans The Handmaid's Tale, ce qui devient un running gag saisonnier).

À l'identique, l'écriture se moque très sérieusement de la culture américaine actuelle : depuis Black Panther - The Musical, jusqu'au trafic de screeners de longs-métrages au moment des cérémonies de récompenses, en passant par la mode des reboots télévisuels (ici, Party Down, avec caméo de Ken Marino), le succès de Cobra Kai, le milieu des vineurs devenus YouTubeurs, le fitness à la californienne, et la tendance à imposer par la force une certaine idée de la diversité "woke" (ici illustrée par le remplacement, le temps d'un épisode, de Ryan et Vince par deux femmes, Lucy Hale et Jillian Bell, et par le remplacement constant des interprètes des parents de Ryan par des minorités).

Et puis, bien entendu, ces fins d'épisodes façon sitcom de studio, toujours plus décalées, méta et jouant avec les codes du genre : de quoi s'amuser dans cette saison qui, consciente de son annulation imminente, semble n'avoir plus rien à perdre, et tire donc toutes ses cartouches.

Ainsi que tous ses guests : Stephen Merchant, Ken Marino, Karen David, Rhys Darby, Rob Corddry, Lucy Hale, Jillian Bell, Thomas Lennon, Jane Lynch, Jon Cryer, Donald Faison, Dax Shepard (assez marrant en gay vivant confortablement dans le mensonge de son mariage avec Kristen Bell), Ben Schwartz...

Tout ça pour un monologue de fin doux-amer, qui conclut joliment une saison plus sérialisée que la précédente, et plus efficace à mon goût.

Désormais annulée par YouTube, Ryan Hansen Solves Crimes on Television ne connaîtra donc pas de suite, mais au moins, elle aura eu la bonne idée de partir en beauté, et selon ses propres termes : toutes les séries télévisées ne peuvent pas en dire autant.

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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici et ici.

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Les bilans de Lurdo : Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, saison 3 (2019) - deuxième partie (3x03-04)

Publié le 15 Juin 2019 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Jeunesse, Netflix, Review, Télévision

Avec son double épisode de reprise un peu fauché (les décors montagnards faisaient vraiment trop studio pour leur propre bien), et un peu brouillon, narrativement parlant, la saison 3 des Orphelins Baudelaire continue, en partant cette fois-ci 20 000 lieues sous les mers... 

Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - 3x03-04 - The Grim Grotto :

Les Baudelaire arrivent à bord du Queequeg, un sous-marin dirigé par la jeune Fiona Widdershins (Kassius Nelson), fille d'un membre disparu du VDF. Ensemble, ils partent alors explorer une île reculée où le VDF possédait une base, et où sévit désormais un champignon mortellement dangereux...

Un double épisode sous-marin nettement plus convaincant et ambitieux au niveau visuel et dans sa direction artistique (avec des sous-marins somptueux, une créature géante, etc) que les deux épisodes précédents.

Ce qui aide, d'ailleurs, c'est que les deux épisodes sont assez brefs : moins de 45 minutes pour le premier, tout compris, et à peine plus d'une demi-heure pour le second. Le résultat, c'est un récit qui avance à un rythme enthousiasmant, avec de multiples rebondissements, et des révélations qui fleurent bon la fin de série.

On y découvre ainsi que Hooky est le frère de Fiona, et que tout n'est pas aussi manichéen et simpliste que les Baudelaire veulent bien le croire, dans ce schisme interne au sein du VDF.

On pourra regretter que la menace du champignon n'en soit jamais vraiment une (surtout s'il suffit d'un peu de wasabi pour s'en débarrasser), ou que Violet et Klaus soient plus larmoyants et victimes que jamais (mais c'est inscrit dans l'ADN de la série, ça) ; dans l'ensemble, cependant, ce double épisode s'avère plutôt enthousiasmant, et débouche sur une promesse d'avancées, avec les Baudelaire qui croisent enfin le chemin de Kit, la sœur Snicket.

Ça augure du meilleur pour la suite - et fin.

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(retrouvez aussi sur ce blog les critiques des saisons précédentes en cliquant ici...)

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Un film, un jour (ou presque) #986 : Aladdin (2019)

Publié le 14 Juin 2019 par Lurdo dans Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Disney, Fantastique, Animation, Jeunesse, Musique, Review, Romance, 1001 Nuits

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Aladdin (2019) :

Jeune voleur des rues, charmeur et menteur, Aladdin (Mena Massoud) s'éprend de la jolie Jasmine (Naomi Scott), princesse rebelle de la ville d'Agrabah. Mais le maléfique Jafar (Marwan Kenzari) est bien décidé à s'emparer du trône, et à épouser la princesse ; pour avoir une chance de la sauver de ce sort et de la séduire, Aladdin fait appel au puissant Génie de la lampe (Will Smith), qui peut exaucer trois de ses vœux et faire de lui un Prince...

Voilà donc la fameuse adaptation en prises de vue réelles de l'Aladdin de 1992, une adaptation confiée (on ne sait trop pourquoi) à Guy Ritchie et à John August, et qui, dès ses premières images de Will Smith en génie, a suscité un bad buzz conséquent en ligne.

Un bad buzz encore renforcé par une distribution très inégale - outre Will Smith, Massoud paraissait insipide dans les bandes annonces, et c'était encore pire pour Kenzari -, et par des numéros musicaux visiblement laborieux.

Autant dire que ce n'était pas gagné pour cet Aladdin : heureusement, au final, ce n'est pas si désastreux. Ce n'est pas un bon film, mais ce n'est pas non plus la catastrophe intégrale à laquelle on pouvait s'attendre.

Il faut cependant être clair : Guy Ritchie n'était pas un bon choix à la réalisation. Il n'apporte rien au film, et rend toutes les séquences musicales plates et génériques (certains choix de réalisation sont incompréhensibles : Prince Ali, ultra-statique ; One Jump Ahead, en pleine poursuite, avec des jeux de ralentis et de framerate qui ne s'accompagnent pas de ralentissements vocaux !? ; Speechless, forcée et bancale) ; d'ailleurs, de manière générale, le film ne parvient pas du tout à assumer son côté comédie musicale, et semble uniquement à l'aise lorsqu'il raconte une histoire simple et directe.

C'est donc un problème certain, puisque le film dépasse les deux heures, le scénario ayant été largement rallongé pour l'occasion (et pas de la meilleure des manières, puisque l'écriture des personnages et des dialogues est des plus génériques) : des rajouts qui vont de l'anecdotique (Jasmine a désormais une servante/faire-valoir comique, dont s'éprend le génie) au gênant (la chanson Speechless de Jasmine, donc, une power ballad féministe typique de ce qui se fait actuellement, et qui arrive comme un cheveu sur la soupe), en passant par le sympathique (Will Smith en mode humain, plus proche d'un Hitch que du génie survolté made in Robin Williams) et par le remplissage évident et superflu (certaines péripéties, le perroquet géant, certains passages dansés, certains moments de comédie romantique, l'introduction, le Prince Anders...).

Heureusement, les bases du récit, sa structure, sont toujours saines et efficaces, tout comme le sont les personnages et les chansons originales. Cela donne au film une armature stable et solide, renforcée par le facteur nostalgie du tout : si l'on a grandi avec le film original, on aura forcément tendance à se montrer (un peu) indulgent à mesure que cet Aladdin enchaîne les passages familiers.

D'autant que finalement, le couple principal fonctionne bien : Massoud s'avère finalement plutôt sympathique en Aladdin, un Aladdin plus comique que dans le dessin animé original ; Naomi Scott est excellente ; Will Smith s'en sort plutôt bien en génie sous forme humaine, et semble s'amuser ; Navid Negahban est aussi bon ici que dans Legion... le seul problème, vraiment, c'est Jafar : comme on pouvait le deviner, Marwan Kenzari est une erreur de casting totale, n'ayant pas une once du charisme, de la présence et du port de Jafar, réduit ici à un vulgaire méchant hurlant et grimaçant.

Ce n'est pas nécessairement la faute de l'acteur, mais l'absence d'un antagoniste fort et imposant fait que la tension narrative du film est très faible : un véritable souci pour ce métrage qui souffre déjà de multiples problèmes de conception, au premier rang desquels le simple fait de justifier son existence.

Cette adaptation en prises de vue réelle n'apporte en effet rien à l'histoire du dessin animé, ni à son esthétique ; pire, à trop vouloir coller au film de 1992, à ses chansons, à son génie bleu (ici, Will Smith semble constamment être une tête peinte en bleue superposée sur un corps numérique à l'animation bancale), à son statut de comédie musicale, cet Aladdin 2019 finit par se mettre des bâtons dans les roues, et par traîner mollement la patte jusqu'à la ligne d'arrivée.

Aladdin 2019 a ainsi le postérieur entre deux chaises, à la fois pas assez et trop fidèle à l'original pour avoir sa propre identité, tout en étant trop approximatif pour être efficace en tant que film à part entière : l'énergie du film original est absente, et plutôt que de forcer ce remake à rentrer dans les cases définie par l'original, il aurait fallu plus d'audace et d'originalité.

(toutes les chansons du génie en sont un bon exemple : Will Smith se force à chanter de manière classique, et ça ne fonctionne pas ; alors que sa version rappée de Friend Like Me, dans le générique de fin, est nettement plus amusante et décomplexée)

Une chose est sûre, quitte à voir une autre version du dessin animé original, on préfèrera clairement la comédie musicale de Broadway.

2.75/6

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Un film, un jour (ou presque) #985 : Quantum of Solace (2008)

Publié le 13 Juin 2019 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Review, Thriller, Bond

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Quantum of Solace :

Après avoir été trahi par Vesper et fait face à une tentative d'assassinat sur la personne de M, Bond (Daniel Craig) part sur les traces de l'organisation criminelle connectée au Chiffre, à Haiti : là, il croise le chemin de Dominic Greene (Mathieu Amalric), un homme d'affaires dangereux officiant dans les technologies vertes, et finançant un coup d'état en Bolivie. Pour le faire tomber, et malgré  l'indifférence de la CIA, Bond ne peut compter que sur Camille (Olga Kurylenko), l'ex-maîtresse de Greene, qui veut elle-même se venger de lui et de ses associés...

Un plantage spectaculaire, en grande partie due au fait que le film, qui se veut une suite directe à Casino Royale, ait été tourné pendant la grève des scénaristes de 2007-2008, et n'avait donc pas de scénario complet lors de son tournage.

Le résultat : un film largement raccourci (106 minutes au lieu des 140+ minutes du précédent), bourré d'astuces de montages et de remplissage, et qui enchaîne fréquemment les scènes d'actions génériques les unes après les autres, à peine reliées par des ellipses narratives creuses, et par une intrigue inintéressante.

Plus symptomatique encore, les personnages sous-développés, entre les méchants insipides (Mathieu Amalric), les Bond girls inexistantes (Olga Kurylenko est toujours charmante, mais son personnage est quelconque ; Gemma Arterton donne l'impression d'avoir été rajoutée à la dernière minute après que la production se soit aperçue que sans elle, Bond n'avait pas de scène d'amour dans le film), et Craig lui-même, qui n'a rien d'autre à faire que de serrer la mâchoire et casser du méchant pendant tout le métrage.

Bref, un splendide ratage décousu, au montage souvent défaillant (bel abus de montages ultra-cuts et mis en parallèle d'autres scènes - concert, course - supposément pour cacher la misère du script en rallongeant la sauce des scènes d'action et autres), au générique de début musicalement calamiteux, et au grand final assez piteux, façon ballon qui se dégonfle.

1.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #984 : Studio 54 (2018)

Publié le 12 Juin 2019 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Documentaire, Histoire, Musique, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Studio 54 :

Documentaire du même réalisateur que Scotty and the Secret Life of Hollywood, revenant, avec moultes images et vidéos d'archive, sur les grandes heures, l'histoire et les dérives du Studio 54.

On y suit donc le parcours de ses deux membres fondateurs, le gay flamboyant Steve Rubell, et l'hétéro discret Ian Schrager (encore en vie, et qui témoigne ici), amis de toujours, qui ont révolutionné le monde de la nuit avec cet établissement mythique, rapidement devenu un haut lieu incontournable de New York, pour toutes les célébrités du pays, et pour la communauté homosexuelle de la ville.

Le métrage retrace ainsi l'ascension du duo, leur succès démesuré, leur popularité, leurs excès, leurs magouilles, et la chute du club et de ses propriétaires pour malversations financières et possession de stupéfiants.

Pour qui s'intéresse à cette période très particulière de la culture américaine, entre généralisation de la pilule dans les 60s et apparition du SIDA dans les 80s, le documentaire est assez intéressant, et surtout rythmé par d'innombrables morceaux funk et disco, qui replongent le spectateur dans la folie des années 70.

Mais les années 80 ne sont pas loin, et après un passage en prison, l'aventure s'est terminée pour Rubell et Schrager : le premier est décédé du SIDA, le second s'est reconverti dans l'hôtellerie de luxe, où il a, là aussi, révolutionné l'industrie.

Et le Studio 54, lui, de rester profondément ancré dans les esprits comme le souvenir d'une époque révolue de débauche et d'excentricité, où tout était possible, et les conséquences souvent volontairement ignorées.

4.25/6

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Un film, un jour (ou presque) #983 : The Dirt (2019)

Publié le 11 Juin 2019 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Musique, Netflix, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

The Dirt :

L'ascension et la chute de Nikki Sixx (Douglas Booth), Tommy Lee (Colson Baker), Mick Mars (Iwan Rheon) et Vince Neil (Daniel Webber), membres du groupe Mötley Crüe, superstars incontrôlables de la scène musicale hard rock du Los Angeles des années 80...

Un long-métrage produit pour Netflix et adapté de l'auto-biographie de Mötley Crüe, une auto-biographie qui ne cachait rien des faits et méfaits du groupe de musiciens depuis ses débuts à nos jours.

Ici, le film s'avère un biopic musical assez classique, pour ne pas dire académique dans son illustration du succès et de la déchéance de ses protagonistes, avec deux parties bien distinctes : la première, de la formation du groupe à son succès le plus incontestable, donne lieu à un étalage complaisant de moments gentiment trashouilles, et de toutes les conneries que les membres du groupe ont pu faire.

Sex, drugs and rock'n'roll, comme on dit, mis en scène sans grand panache, mais avec un certain jusqu’au-boutisme par Jeff Tremaine, réalisateur attitré des Jackass et de tous les métrages et programmes tv qui en ont été dérivés. Sans surprise, compte tenu de ces antécédents, c'est cette partie du film qui est la plus dynamique, la plus ludique, et la plus extravagante.

Ça reste cependant malheureusement trop balisé, avec tous les passages obligés de ce genre de film musical (la rencontre, le nom du groupe, le manager, le premier morceau, etc), avec en prime un certain décalage vocal entre les enregistrements utilisés lors des chansons et la voix de Daniel Webber, qui fait que l'on y croit pas totalement.

C'est dommage, puisque la distribution (composée de beaucoup d'acteurs anglais... et de Pete Davidson du SNL ^^) est plutôt bonne et efficace (j'ai eu plus de mal avec Kathryn Morris, gentiment en surjeu dans ses quelques scènes), et que dans l'ensemble, le tout se regarde assez facilement.

Lorsque le métrage entame son virage en direction de la partie "déchéance du groupe", cependant, il commence à montrer ses limites : la structure du film se fait plus aléatoire et incertaine, la réalisation plus maladroite, et les astuces narratives (voix off, faces caméra, etc) qui pouvaient fonctionner dans la première moitié s'avèrent insuffisantes pour donner vraiment corps au mélodrame générale. Je pense notamment à l'annonce du cancer de la fille de Neil, avec fondus au noir, etc : assez forcé et contre-productif, malgré une fillette assez convaincante.

De toute façon, je crois que le problème de ce métrage est résumé dans son générique de fin, qui met côte à côte de nombreuses scènes du film et des vrais Mötley Crüe, pour montrer à quel point Tremaine et compagnie étaient proches de la réalité : un peu comme la reconstitution intégrale du concert de Wembley dans Bohemian Rhapsody, j'ai eu envie de dire "oui, et alors... ?"

Au final, The Dirt est divertissant, mais sa seconde moitié plus dramatique ne fonctionne pas vraiment, et affaiblit vraiment l'ensemble : lorsque l'on arrive à la conclusion, on ne peut s'empêcher d'avoir l'impression que le film a largement survolé une partie de la carrière de ses membres, et qu'il manque quelque chose pour que le tout tourne à plein régime. Et si en plus on n'est pas forcément très client de la musique du groupe, alors là, ça devient compliqué...

3.25/6

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Un film, un jour (ou presque) #982 : Lego DC Comics Super Heroes - Aquaman : La Colère d'Atlantis (2018)

Publié le 10 Juin 2019 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, DC, Fantastique, Jeunesse, Review, Lego, Science-Fiction

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Lego DC Comics Super Heroes - Aquaman : La Colère d'Atlantis (Aquaman : Rage of Atlantis - 2018) :

Alors qu'Aquaman (Dee Bradley Baker) peine à trouver sa place au sein de la Justice League, il est destitué par son frère, Orm (Trevor Devall), associé à Atrocitus (Jonathan Adams), leader des Red Lanterns. L'objectif de ce dernier : utiliser les pouvoirs de la colère pour asservir la Terre et l'univers, une planète à la fois, en les privant de toute leur eau. Seul Aquaman, la Ligue de Justice, et Jessica Cruz (Critisina Milizia), Green Lantern débutante, peuvent empêcher cette sinistre alliance de parvenir à ses fins...

Dernier long-métrage animé Lego en date, cet Aquaman adopte un ton nettement plus décalé et parodique que certains de ses prédécesseurs (sans même parler du film avec Jason Momoa), et c'est là que cela peut poser problème.

Car soyons francs : Aquaman, ici, est un bouffon au QI de poulpe mort, et une grosse partie du métrage repose donc sur des gags, du slapstick et des répliques en faisant le dindon de la farce. Une approche délibérée, visant à (re)construire le personnage et à justifier sa présence au sein de la Justice League, et qui se tient en parallèle des débuts de Jessica Cruz, peureuse, et constamment jugée par son anneau (qui lui donne et lui enlève des points comme Dumbledore dans Harry Potter).

Tout cela est noyé dans une intrigue à l'échelle galactique, un peu brouillonne et surchargée, où les Red Lanterns croisent Lobo, son dauphin de l'espace, des planètes asséchées, une cantina de l'espace, une Seagate, Dex-Starr le chat red lantern, une bat-souris mécanique, et beaucoup de séquences d'action, qui tirent gentiment en longueur.

En soi, ça se regarde, et c'est même assez sympathique par moments, mais dans l'ensemble, j'ai eu un peu de mal à rester passionné par l'ensemble. Réduit à 45 minutes, cela aurait probablement été plus efficace.

3.25/6

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Les bilans de Lurdo : Shrill, saison 1 (2019)

Publié le 9 Juin 2019 par Lurdo dans Comédie, Les bilans de Lurdo, Télévision, Hulu, Review, Sitcom, Drame, SNL

Mini-série de 6 épisodes d'une vingtaine de minutes, adaptés du livre d'une journaliste de Seattle et du site Jezebel, Shrill est diffusé par Hulu, et met en scène Aidy Bryant, qui appartient à la troupe du SNL.

Shrill, saison 1 :

Le quotidien d'Annie (Aidy Bryant), apprentie journaliste dans un magazine alternatif de Portland, qui tente de concilier sa carrière naissante, sa relation compliquée avec Ryan (Luka Jones), son compagnon, et son surpoids notable, qu'elle n'assume pas.

Un show d'une durée de 2h30-3h00 au total, et qui raconte l'évolution psychologique et sociale de son héroïne, une évolution qui, par certains aspects, peut évoquer un Girls en plus léger et humoristique.

Et quand je dis certains aspects, j'entends que c'est une série très connotée millennials/hipsters de la côte ouest, ne serait-ce que par sa situation géographique.

On se retrouve donc avec des personnages très wokes (tout le show est porteur d'un message body-positive/fat-positive très prononcé) et clichés (le rédacteur en chef gay et son boyfriend asiatique et artiste ; le petit ami barbu, glandeur, immature, podcasteur et joueur de frisbee ; la meilleure copine noire lesbienne ; la mère ultra-critique...), des événements assez typiquement exclusifs au milieu de Portland et d'autres villes wokes (la pool party "spéciale grosses"), et une écriture qui force volontairement le trait sur la misogynie et le fat shaming ambiant, pour bien insister sur son propos (certaines des tirades des personnages semblent effectivement sortir tout droit des colonnes de Jezebel, ou des commentaires qu'on peut y lire habituellement).

Le vrai problème, techniquement, c'est que tout cela, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé, et que si Aidy Bryant est excellent, les autres personnages sont un peu trop caricaturaux/anitpathiques pour être intéressants (d'accord, j'ai bien compris que le petit-ami glandeur loser était là pour montrer à quel point Annie manquait d'estime de soi, mais ça n'en fait pas un personnage pour autant plaisant ou drôle).

Pour faire simple, je suis resté de marbre devant le tout. Je ne suis clairement pas la cible du programme, et je reconnais que c'est suffisamment bien rythmé et interprété pour ne pas être un calvaire, mais ce n'est pas pour autant que je reviendrai en seconde saison, si seconde saison il y a.

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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici et ici. 

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Les bilans de Lurdo : Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, saison 3 (2019) - première partie (3x01-02)

Publié le 8 Juin 2019 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Jeunesse, Netflix, Review, Télévision

Après une première saison collant de trop près aux romans et au film, la saison 2 des Orphelins Baudelaire avait su trouver sa propre identité : une identité pas dépourvue de défauts inhérents à son style, mais de plus en plus excentrique, et approfondissant suffisamment son intrigue de fond - avec des acteurs attachants - pour faire oublier ces quelques soucis...

Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - 3x01-02 - The Slippery Slope :

Alors que la troupe d'Olaf s'installe au sommet du mont Fraught, Violet et Klaus Baudelaire échappent de justesse à la mort, et trouvent refuge dans une grotte. Là, ils retrouvent une troupe de Scouts menés par Carmelita, et abritant en son sein Quigley Quagmire (Dylan Kingwell), le troisième enfant Quagmire. Ensemble, Violet, Klaus et Quigley vont alors tout faire pour libérer Sunny, pour percer à jour les mystères de la base secrète montagnarde du VFD, et pour éviter deux nouveaux arrivants sinistres (Richard E. Grant, Beth Grant), les terribles mentors du Comte Olaf...

Un double épisode de reprise assez compact (2x45 minutes à peine), clairement écrit par Daniel Handler (on retrouve ses tics d'écriture, ses explications de vocabulaire, son Snicket envahissant, ses dialogues chargés...), et qui, paradoxalement, semble un peu précipité et brouillon, alors même que la série, jusqu'à présent, prenait largement son temps.

Ici, non seulement Handler mélange de multiples sous-intrigues (la soeur Snicket et le banquier, la troupe d'Olaf qui commence à se rebeller, les Baudelaire, Sunny et l'homme au crochet, les deux nouveaux arrivants, l'exploration du QG du VDF, les scouts, Quigley...), mais en plus, il donne l'impression de déplacer des pièces sur un échiquier de manière assez visible et flagrante (l'élimination des freaks), pour les amener là où il veut qu'elles soient avant le grand final.

Ça donne donc une certaine impression d'artificialité dans les réactions des personnages, des sbires d'Olaf qui se découvrent soudain une conscience, aux décisions mal avisées des Baudelaire, qui semblent oublier d'allumer leur cerveau le temps de quelques scènes.

L'arrivée des mentors du Comte fait un peu le même effet, une sorte d'astuce scénaristique pataude façon "établissons de nouveaux méchants dont même le méchant habituel a peur".

D'ailleurs, il n'est pas surprenant de constater que plus l'épisode avance, plus on en voit les coutures (toute la capture d'Esmé et ce qui s'en suit est un grand moment de WTF scénaristique), pas aidé par des décors faisant peut-être un peu plus "studio" que d'habitude.

Après, comme souvent avec cette série, un temps d'adaptation est probablement nécessaire avant de vraiment pouvoir se replonger dans cet univers si théâtral et particulier... et honnêtement, malgré les critiques émises ci-dessus, le tout n'est pas mauvais.

Sunny, qui a beaucoup grandi, est adorable, et sa relation avec le sbire est assez mignonne, les costumes de Lucy Punch sont toujours spectaculaires, et le tout reste dans la droite continuité des saisons précédentes... il manque peut-être simplement d'un peu de rigueur narrative pour que cette reprise soit vraiment convaincante.

(à suivre...)

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(retrouvez aussi sur ce blog les critiques des saisons précédentes en cliquant ici...)

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Un film, un jour (ou presque) #981 : Justice League vs The Fatal Five (2019)

Publié le 7 Juin 2019 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, Cinéma, Critiques éclair, Jeunesse, Review, Science-Fiction, DC

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Justice League vs The Fatal Five :

Pour empêcher trois des membres des Fatal Five, Persuader (Matthew Yang King), Mano (Philip Anthony-Rodriguez) et Tharok (Peter Jessop), de remonter le temps et de libérer leurs semblables en capturant Jessica Cruz (Diane Guerrero), la Green Lantern du passé, Star Boy (Elyes Gabel), membre de la Légion des Super-héros du 31è siècle, retourne lui-aussi dans le passé. Mais, amnésique et privé de ses médicaments supprimant sa maladie mentale, Star Boy finit à l'asile d'Arkham, et attire bien vite d'attention de la Justice League...

Un long-métrage DC s'inscrivant délibérément dans la lignée artistique des séries de Bruce Timm et compagnie, avec leur trait simple, mais efficace.

Ici, paradoxalement, si ça fait plaisir de retrouver le thème musical de Superman - TAS, et le style graphique de l'époque, l'animation ne convainc pas totalement ; ou bien peut-être est-ce une conséquence du scénario assez mal structuré, avec des allers-et-retours entre Oa, la Terre, le passé, l'esprit de Starboy, etc : ce n'est pas désastreux, mais c'est un peu décousu, et la mise en parallèle des intrigues de Jessica Cruz et de Starboy ne fonctionne que partiellement (en même temps, la direction artistique générique de Starboy n'aide pas vraiment).

Malgré ces défauts, et une overdose d'action (comme souvent dans ces films animés DC où il faut tenir 70 minutes), le tout parvient ponctuellement à fonctionner - le sort final de Starboy est touchant, Superman reste un niveau au-dessus de la majorité des autres héros, Batman reste égal à lui-même, Martian Girl est attachante - et ça se regarde... mais c'est loin d'être mémorable.

3/6

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Un film, un jour (ou presque) #980 : Casino Royale (2006)

Publié le 6 Juin 2019 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Review, Thriller, Bond

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Casino Royale :

Ayant récemment reçu son permis de tuer, James Bond (Daniel Craig) part en mission pour enquêter sur Le Chiffre (Mads Mikkelsen), un mystérieux banquier international qui finance des organisations terroristes. Après avoir saboté l'un des plans machiavéliques du Chiffre, Bond l'affronte alors dans une partie de poker aux enjeux vertigineux, sous le regard inquiet de Vesper Lynd (Eva Green), charmante attachée au Trésor britannique, qui accompagne Bond sur le terrain, et surveille ses dépenses...

Premier long-métrage de cette réinvention de la franchise Bond, une réinvention "sérieuse" et "moderne", qui lorgne sur les Jason Bourne, et qui s'est débarrassé de bon nombre des oripeaux habituels des Bond : le charme, le flegme, l'humour, la musique, les gadgets, les one-liners récurrents (systématiquement contournés), et les méchants mémorables.

À la place, donc, un Bond apre, violent et brut de décoffrage, qui commence sa carrière sous les traits d'un Daniel Craig musclé et monolithique, et se fait remettre en place, à la moindre occasion, par tous les personnages féminins qu'il rencontre. Il n'y a pas grand charme à trouver chez Craig, avec sa tête d'agent soviétique bodybuildé serrant constamment la mâchoire, et pourtant, çà et là, on devine une personnalité dotée d'humour et d'un certain potentiel de séduction : malheureusement, ce Casino Royale, pourtant unanimement salué par la critique, ne lui laisse pas vraiment l'occasion de s'exprimer.

C'est bien simple, avec sa durée de plus de 2h20, Casino Royale est affreusement déséquilibré, commençant par 45-50 minutes plus ou moins dynamiques et intéressantes, avant de freiner littéralement des quatre fers à l'entrée en scène d'Eva Green.

Car non seulement le plus gros du film se déroule à un rythme nonchalant (les parties de poker improbables, avec commentaires en direct par un personnage secondaire, ce n'est pas particulièrement passionnant ou cinégénique ; la torture gratuite, idem), mais en plus, le film de Martin Campbell (déjà réalisateur de Goldeneye) fait le choix de plonger Bond dans une histoire d'amour passionnée avec Green, histoire d'amour à l'écriture particulièrement pataude et médiocre (les 5-10 minutes de film à Venise, avec Bond déjà prêt à démissionner par amour alors qu'il commence à peine sa carrière, sont à grincer des dents tant les dialogues sont mauvais) et tragique qui évoque forcément Au Service Secret de Sa Majesté, et qui paraît donc assez redondante : been there, seen that, d'autant que le tout est traité avec de gros sabots, la romance étant détaillée en long, en large et en travers, avec des violons, et un rythme d'escargot.

Et comme, en prime, Eva Green amène toujours avec elle une aura un peu venimeuse, la vérité sur son personnage ne surprend pas, et son sort final laisse totalement de marbre (c'est bien le problème de cette romance : on n'y croit jamais vraiment).

Finalement, c'est l'ennui qui domine lors de ce revisionnage du film, un ennui un peu dû aux prétentions de ce "dépoussiérage" bondien (jamais plus évidentes que lors du pré-générique "arty" filmé en noir et blanc, ou du bref instant ultra-saturé pendant l'empoisonnement), mais aussi à son cruel manque de fun.

Entre ses nombreuses sous-intrigues de remplissage, son héros constipé, ses placements produits toujours aussi forcés, et sa romance anémique, le film ne m'a jamais séduit, malgré une Judy Dench excellente en M, un score honorable de David Arnold et un générique de début plutôt réussi.

3/6 à l'époque, mais depuis, les Mission Impossible de Tom Cruise ont su retrouver le goût de la folie et du divertissement de la franchise Bond, et Casino Royale a assez mal vieilli.

2.75/6

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