Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymes, c'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...
The Holiday Shift, saison 1 (2023) :
Pendant le mois de décembre, le quotidien et les romances des employés d'un centre commercial : Ronnie (Jean-Luc Bilodeau), slacker un peu lourd ; Marissa (Nadine Bhabha), sa nouvelle collègue pleine de répartie ; Summer (Brielle Robillard), qui tente d'éviter sa sœur et sa nièce ; Deaonte (Michael Delleva), désabusé, qui a flashé sur le séduisant vendeur d'une boutique voisine ; le timide Sam (Varun Saranga), qui découvre que son amie d'enfance Tess (Devyn Nekoda) est de retour en ville... sans oublier les autres employés, agents de sécurité et visiteurs tous plus excentriques et survoltés les uns que les autres en cette fin d'année.
Production CBS qui a fini sur Roku, The Holiday Shift est une mini-série de cinq épisodes d'une vingtaine de minutes, qui ne surprendront personne.
On est en effet dans de la workplace comedy très balisée, tournée au Canada avec une majorité d'acteurs locaux à la diversité remplissant tous les quotas, et qui se contente, dans l'ensemble, de rejouer les classiques du genre : triangle amoureux impossible entre la jolie fille, son mec riche et sportif, et le protagoniste névrosé et timide ; gay flamboyant et cynique (un clone du Mateo de Superstore) ; slacker et tough girl qui se détestent mais finissent par se trouver des points communs et se plaire ; pseudo-intrigues en filigrane (Qui est le mystérieux philanthrope qui fait des cadeaux anonymes ? Est-ce que la boutique de vêtements va fermer avant la fin de la saison ?) ; patron incompétent ; et une personne âgée là pour pouvoir placer des vannes sur les vieux et quelques paroles pleines de sagesse.
Heureusement, la distribution est plutôt sympathique (bémol sur le personnage de Sam, peu attachant et gentiment tête à claques), l'ambiance du mall à Noël est toujours agréable, et l'écriture évite d'appuyer trop fort sur les références et les clins d'œil aux classiques des films de Noël (les coups de coude au spectateur sont là, mais passent en coup de vent) : le tout se regarde donc assez bien, même si c'est sans surprises, et si tout ce petit monde aurait probablement eu besoin de quelques épisodes en plus pour trouver ses marques, développer suffisamment les personnages et être à l'aise.
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films de Noël passés en revue sur ce blog dans le cadre de la Christmas Yulefest en cliquant directement sur ce lien (classement alphabétique), ou celui-ci (classement saisonnier)...
Après une saison 1 (chroniquée en ces pages il n'y a pas si longtemps) sympathique mais pas indispensable, retour de la série de Maya Rudolph, toujours en 10 épisodes d'une petite demi-heure, sur Apple Tv.
Loot, saison 2 (2024) :
Ayant désormais annoncé publiquement vouloir donner toute sa fortune, Molly (Maya Rudolph) décide de mettre en place le projet Space for Everyone, qui a pour but d'offrir un toit à tous les sans-abris de la planète en les logeant dans des bâtiments inoccupés que Molly rachète. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire : les milliards de Molly ne suffisent pas à tout financer, et la riche divorcée doit courtiser ses pairs pour trouver un financement additionnel...
Et force est de constater que la saison 2 est dans la droite lignée de la première année, pour le meilleur et pour le pire.
La formule ne change pas, les personnages évoluent un peu mais pas trop, on est dans de la comédie de bureau classique (parfois trop : les personnages d'Ainsley et de Rhonda semblent fréquemment utilisés pour recycler des gags issus d'autres séries), avec sa romance principale impossible (Molly/Arthur, ici compliquée par la présence d'un mannequin qui s'éprend d'Arthur), ses intrigues secondaires aux ressorts basiques (Sofia qui tombe amoureuse d'un architecte musicien, se sépare de lui parce qu'elle refuse de s'engager et qu'il est trop spontané, se remet avec lui, blablabla ; Howard qui décide de créer une fédération de catch mais a peur des responsabilités, avant d'assumer enfin avec l'aide de Nicholas ; Nicholas qui accepte progressivement ses origines ; John qui devient Elon Musk-bis et tente de reconquérir Molly) et son personnage principal goofy mais pas trop.
Le tout est loin d'être désagréable et se regarde très bien, aidé par cette bande originale West Coast qui continue de fonctionner - mais doit certainement dévorer une grosse partie du budget du programme - et porté par une Maya Rudolph impeccable, bien entourée par le reste de la distribution.
Le seul souci, c'est qu'en fait, ça s'arrête là. L'écriture du programme est très formatée, le ton un peu fluctuant (comme en saison 1, sitcom, comédie romantique et satire sociale se succèdent bon gré mal gré et s'affaiblissent un peu mutuellement), et la conclusion de la saison (avec Illuminatis et Molly qui plaque tout) ne satisfait guère, tant dans son écriture que dans la manière dont le tout est montré à l'écran.
Bref, même conclusion qu'en saison 1 : le programme est sympathique, mais pas forcément très mémorable ou must-see. Et on verra si la saison 3 transforme l'essai... sinon, il faudra se poser des questions.
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Série ABC en deux saisons pour un total de 23 épisodes d'une vingtaine de minutes, Not Dead Yet est un étrange mélange de sitcom de network façon comédie de bureau, et de comédie surnaturelle à la Pushing Daisies, Dead Like Me ou encore Reaper.
Un mélange un peu bancal, supposément adapté d'un livre (qui en réalité n'a pas grand chose en commun avec le programme), auquel ajoute ici un portrait de femme qui se reconstruit et apprend des leçons de vie hebdomadaires que lui apportent les esprits qui la visitent...
Not Dead Yet, saison 1 et saison 2 (2023-2024) :
Journaliste quadragénaire paumée après s'être séparée de son compagnon, pour lequel elle avait tout quitté et s'était installée à Londres, Nell (Gina Rodriguez) revient aux USA pour tenter de se reconstruire. Elle accepte un poste dans la rédaction où ses amis Sam (Hannah Simone) et Dennis (Joshua Banday) officient toujours, mais se retrouve sous la direction de la cassante Lexi (Lauren Ash), une ancienne ennemie de lycée, fille du propriétaire du journal. Désormais en charge de la rubrique nécrologique, Nell découvre alors qu'elle est hantée par les esprits de ceux don't elle doit rédiger la biographie, qui ne disparaissent qu'une fois cette tâche terminée...
Et honnêtement, le résultat de tous ces ingrédients disparates est assez inégal.
Après un pilote dans lequel Gina Rodriguez surjoue affreusement (ça s'arrange ensuite), la série s'établit rapidement dans une routine assez peu mémorable, dans laquelle ni l'humour de bureau, ni le portrait de femme paumée, ni le surnaturel ne sont vraiment percutants ou exploités à la pleine mesure de leur potentiel.
Les relations professionnelles sont très classiques - d'ailleurs, les relations tendues avec Lexi sont rapidement évacuées pour l'intégrer à la bande façon électron libre, idem pour les frictions avec Edward (Rick Glassman), le colocataire de Nell atteint d'Aspergers très rapidement passé d'antagoniste abrasif à la Sheldon Cooper à meilleur pote excentrique -, les leçons de vie sont assez convenues (surtout lorsqu'elles sont explicitées en voix off en fin d'épisode), et le surnaturel n'est vraiment qu'un prétexte pour apporter ces petites morales et autres platitudes existentielles (mention spéciale à l'épisode où Nell doit écrire la nécro d'un chien, qui fait de la figuration pendant 20 minutes).
Çà et là, les scénaristes essaient bien quelques trucs, comme au travers de Monty (Martin Mull), le fantôme qui revient régulièrement depuis que son épouse Cricket (Angela E. Gibbs) est devenue la meilleure amie de Nell dans le premier épisode, ou lorsque la série évoque un certain épisode de Scrubs, avec la romance éclair de Nell avec un inconnu... qui s'avère être un fantôme à la fin de l'épisode.
Mais la routine s'installe rapidement, et le programme finit par s'établir dans une zone de confort consistant en 40 % d'humour de bureau et de péripéties professionnelles, 20 % de surnaturel, et 40 % de relationnel et de sentimental, surtout lorsque, vers la fin de saison, l'ex de Nell revient dans sa vie.
Pas forcément mauvais en soi, mais pas ultra convaincant non plus.
Pour rehausser la sauce, en saison 2, la série ajoute Brad Garrett dans le rôle récurrent du père milliardaire de Lexi. De quoi pimenter un peu les dix derniers épisodes du programme (depuis annulé), du moins, en théorie. Parce que dans les faits, cela ne fait que renforcer le problème récurrent de la série : son manque de temps. 20 minutes par épisode, c'est insuffisant pour laisser de la place à tout le monde, et aux différentes facettes du programme (notamment à ses fantômes, plus que jamais en mode figuration, voire absents de certains épisodes).
Lexi et Edward s'insultent, puis couchent ensemble et cachent cette relation à tout le monde, alors même que la présence de son père (tout aussi détaché qu'elle des réalités du monde du travail) stresse Lexi ; Sam divorce (mais en grande partie hors-champ : Hannah Simone reste particulièrement sous-exploitée) ; Dennis est papa ; Nell cherche l'amour (notamment avec un journaliste sportif travaillant dans le même immeuble... mais avec lequel elle fait tout capoter de manière scénaristiquement très très artificielle et sortie de nulle part).
Du côté fantastique, ça reste ultra-superficiel, ça ne s'intéresse jamais aux spécificités du don de Nell, ça se limite fréquemment à une poignée de répliques par épisode, bref, c'est clairement au second plan des préoccupations de la série, qui préfère faire dans l'émotion facile et dans le faux suspense, notamment à l'approche de la fin de saison, lorsque le père de Lexi décide de vendre le journal.
Bref, la série, si elle se regarde (les comédiennes y mettent de l'énergie, et pris comme une sitcom de bureau classique, ça fonctionne globalement), reste aussi bien trop sage pour son propre bien, n'exploitant jamais vraiment son potentiel, faute de temps, de motivation, et probablement aussi d'envie de le faire.
Dommage, car en développant le tout de manière plus équilibrée, peut-être que le programme aurait dépassé les deux saisons... ou peut-être pas, tant la série semble constamment incertaine de ce qu'elle voudrait être : une sitcom de bureau caricaturale où tout le monde surjoue, ou un programme plus dramatique, sur une jeune femme paumée qui trouve une source d'espoir et de sagesse dans un don surnaturel qui surgit soudain dans sa vie lorsqu'elle est au plus bas.
Avec une vision plus claire, dès le début, et un format approprié, ça aurait probablement mieux fonctionné.
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Dix épisodes d'à peine plus de 20 minutes pour cette sitcom NBC diffusée (et annulée) en 2019, créée par un scénariste de New Girl et de Superstore, et coproduite par Michael Schur (The Office, Parks & Recreation, The Good Place, etc)...
Abby's, saison 1 (2019) :
Le quotidien du bar Abby's, installé dans le jardin de la maison d'Abby (Natalie Morales), ex-militaire bisexuelle, qui tient d'une main de fer son établissement (illégal) et ses habitués : Beth (Jessica Chaffin), mère de famille indigne, James (Leonard Ouzts), videur afroaméricain rondouillard et peureux, Rosie (Kimia Behpoornia), barmaid d'Abby's, Fred (Neil Flynn), qui connait Abby depuis son enfance, et Bill (Nelson Franklin), le nouveau propriétaire des lieux, assez coincé mais qui s'intègre vite à la bande...
Et il n'y a pas vraiment grand chose à dire sur cette sitcom de bar assez classique, pas trop mal castée, mais qui n'a pas réellement eu le temps de développer sa personnalité et son style en dix épisodes à peine.
Les intrigues sont assez classiques (les règles absurdes du bar, les clients un peu originaux, les histoires de cœur), avec un accent très clair mis sur la solidarité de cette famille recomposée (et sur l'intégration de Bill à tout ça), la distribution est efficace, mais ça ne décolle pas plus que ça, et le tout se regarde globalement assez passivement.
Seule réelle originalité à double tranchant : le fait que le show soit tourné, comme il nous le rappelle à chaque épisode, "devant un public et en extérieur".
Ce qui sous-entend rires enregistrés (supposément les réactions live du public, mais bon, le spectateur avisé n'est pas dupe, et perçoit clairement la laugh track superposée sur le tout), et tournage dans les jardins du backlot d'Universal Studios, dernière l'une des maisons factices qui servent de décor sur place.
Une bonne idée, en théorie, qui évite que une certaine claustrophobie contre-productive... sauf que pour une raison que je ne m'explique pas, la production est tellement fière de ce tournage en extérieur qu'elle te montre, lors des transitions/coupures pubs, des plans larges sur les spectateurs dans les gradins, sur l'équipe technique, les caméras et l'éclairage.
Rien de tel pour briser artificiellement et inutilement la suspension d'incrédulité entre deux scènes, alors que rien d'autre dans le show ne s'y prête... et rien de tel pour m'agacer.
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Après une première saison sympatoche (sans plus) de douze épisodes, pour laquelle Bob Fisher, le co-showrunner (avec Dan Sterling, ancien de The Office, scénariste de L'interview qui tue ! et de Séduis-moi si tu peux !), s'était fait un plaisir de reprendre les bases de son Sirens pour les décliner au monde des services municipaux de contrôle animalier, Animal Control est revenu en mars dernier pour une seconde saison raccourcie (9 épisodes), toujours sur Fox.
Animal Control, saison 2 (2024) :
Alors que Victoria (Grace Palmer) apprend que sa Carte verte est sur le point d'expirer, son équipe a d'autres préoccupations : Frank (Joel McHale) découvre un trafic d'animaux qui l'amène à mener l'enquête avec Emily (Vella Lovell), Shred (Michael Rowland) essaie de retrouver une belle inconnue dont il a croisé le chemin, et Patel (Ravi Patel) aimerait se lancer dans l'immobilier, et tente de recruter ses collègues dans ce projet bancal...
Au programme, quelques fils conducteurs saisonniers qui fonctionnent plutôt bien, et permettent aux scénaristes de mélanger un peu les associations de personnages. On peut notamment citer l'enquête de Frank, qui permet à McHale et à Lovell d'interagir un peu, de partir en infiltration avec des déguisements ridicules, et de se confronter à la famille (policière) de Frank (dont un Thomas Lennon joyeusement détestable) ; ou encore Victoria, qui tente de se préparer à son test des services de l'immigration en révisant avec les parents de Ravi (les vrais parents IRL de l'acteur).
D'autres sous-intrigues sont moins probantes, comme la rénovation immobilière de Shred et Patel, ou la recherche de l'inconnue qui a tapé dans l'œil de Shred - de manière générale, ce qui tourne autour de Shred est un cran en dessous, un peu alourdi par un triangle amoureux pas des plus passionnants entre lui, Emily et Rick.
Globalement, ça reste cependant assez agréable à suivre, suffisamment rythmé et dynamique pour faire oublier les points négatifs. Et les animaux, dans tout ça ? Entre autres, on a des ratons-laveurs alcooliques, un cygne très agressif, un putois, un chien qui conduit... et un caméo de Ken Jeong en comportementaliste canin excentrique qui vient remettre de l'ordre dans la brigade.
Après, Animal Control reste une workplace comedy de network, pas forcément ultra-mémorable, mais sympathique et déjà renouvelée pour une saison 3.
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Contre toute attente, après deuxsaisons inégales mais adorées par les critiques outre-atlantique, et après l'annulation du programme par Peacock, Girls5Eva revient, cette fois-ci sur Netflix, une plateforme qui, en son temps, avait diffusé Kimmy Schmidt, de la même équipe de production.
Au programme, seulement 6 épisodes de 22 minutes, pour narrer la tournée de reformation désastreuse des quatre chanteuses...
Girls5eva, saison 3 (2024) :
Les Girls5eva partent en tournée... sans avoir de dates bookées, avec une Wickie (Renée Elise Goldsberry) fidèle à elle-même, une Dawn (Sara Bareilles) enceinte, une Gloria (Paula Pell) en quête de sexe et une Summer (Busy Philipps) qui tente de trouver son indépendance !
Et difficile d'émettre un avis un tant soit peu éclairé sur cette micro-saison, tant tout est passé en avance rapide, de par le format particulier du programme cette année. On sent que les scénaristes et la production voulaient conclure l'aventure Girls5eva de manière satisfaisante, et que cet embryon de saison sert surtout à ça : à conclure l'arc narratif de chacune de la meilleure façon possible, compte tenu des conditions actuelles.
Ce qui, effectivement, se retrouve dans le parcours de chaque membre du groupe. Dawn mène à terme sa grossesse et finit par réaliser pourquoi elle tient tant au groupe ; Wickie amène le groupe à jouer au Radio City Music Hall à Thanksgiving, devant une salle vide, elle comprend qu'elle est sincèrement amoureuse de Lunch Guy, et qu'il faut faire des sacrifices dans sa quête de célébrité ; Gloria couche avec tout ce qui bouge, et sa tendance à prendre sous son aile tous les animaux blessés débouche sur quelque chose d'inattendu lorsqu'elle sympathise avec Gray Holland, une superstar de la pop tentant d'échapper à ses fans ; Summer tente de s'affirmer mais tombe dans les filets d'une arnaque MLM... qui finit par l'aider à sauver le concert du groupe.
Et le tout se termine en musique et dans l'émotion, par un concert réussi (mais désert), et un accouchement.
En soi, la saison n'est pas désagréable à suivre, notamment parce qu'elle n'a pas trop le temps de se perdre dans des digressions/sous-intrigues inutiles. Mais ça reste Girls5eva, avec son interprétation encore plus cabotine qu'avant, ses gags récurrents qui tombent parfois à plat (la parodie de The Crown), ses caméos sous-exploités (faute de temps), et son recours systématique au format cutaway gag popularisé et surexploité par Family Guy. Des défauts récurrents, ici compactés par les impératifs de production de la saison.
Ça se regarde, mais ça ne laissera pas un souvenir impérissable.
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Dix épisodes d'une vingtaine de minutes au programme de la première saison de cette comédie Apple Tv+ showrunnée par deux vétérans de Parks and Recreation, et qui se trouve un peu au carrefour d'une workplace comedy, d'un Ted Lasso au féminin (pour la positivité et le côté feel-good), et des comédies dramatiques au format court d'antan sur Showtime...
Loot, saison 1 (2022) :
Lorsqu'elle découvre que son époux milliardaire de la tech (Adam Scott) la trompe, Molly (Maya Rudolph) demande le divorce, et hérite de près de 90 milliards de dollars. Elle décide alors de s'impliquer dans la fondation caritative qui porte son nom, et, avec son fidèle assistant Nicholas (Joel Kim Booster), elle fait la connaissance de ses employés principaux - Sofia (Michaela Jaé Rodriguez), la directrice stricte et professionnelle, Howard (Ron Funches), un cousin de Molly, Arthur (Nat Faxon), le comptable maladroit mais attachant, Rhonda (Meagen Fay) et Ainsley (Stephanie Styles) - et tente de se reconstruire en trouvant un nouveau but à sa vie...
Une comédie centrée autour de la reconstruction d'une femme aisée et oisive, qui découvre la réalité du monde qui l'entoure et développe une conscience sociale et humaine - rien de forcément novateur ou inédit, mais un postulat de départ qui permet de proposer une gallerie de personnages sympatoches, aux relations plus ou moins originales.
On a ainsi Nicholas, l'assistant gay wannabe acteur, qui trouve un soutien et une amitié inattendue auprès de Howard, nerd passionné d'anime et sous la coupe de sa petite-amie autoritaire ; leur rapprochement avec Arthur, père divorcé un peu coincé et balbutiant ; la romance impossible de ce dernier avec Molly (Faxon et Rudolph ont une excellente alchimie comique et romantique, d'ailleurs) ; les relations tendues entre Molly, dilletante totale mais qui a bon fond, avec Sofia, la responsable impliquée de la Fondation, etc, etc, etc.
Le tout sur fond de musique r'n'b et hip-hop californienne (on a droit à tous les classiques, de Mariah Carey à Snoop, en passant par Beyonce, etc), pour un programme agréable à suivre... mais pas forcément indispensable.
Pas tant pour le côté relations et shipping de la série, très appuyé mais efficace (encore que toute la sous-intrigue d'Olivier Martinez en vieux beau français ne fonctionne pas vraiment, tant il a pris un coup de vieux), que pour l'équilibre inégal entre les différentes facettes du show : le côté feel-good de la série a tendance à effacer un peu sa satire des grandes fortunes et son mordant, et inversement, la comédie de bureau assez classique, avec ses passages incontournables, ses quiproquos, ses personnages excentriques, est peut-être un peu trop prévisible et attendue pour être totalement efficace.
Au final, Loot est une série agréable à suivre, et qui propose un ton et une vibe similaires à ceux de Ted Lasso : ça a bon fond, c'est réconfortant, bienveillant, les personnages sont attachants... mais il manque un petit je-ne-sais-quoi pour que le tout décolle vraiment ou soit incontournable. Peut-être avec la saison 2 (récemment diffusée) ?
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Après le passage en revue des deux premières saisons de cette série comique chapeautée par les Broken Lizard, je continue le visionnage, en m'attaquant aux deux saisons suivantes, les dernières du programme, puisqu'outre une année morte, en 2022, la série a été annulée début 2024, au terme de sa saison 4.
Tacoma FD, saisons 3 (2021) et 4 (2023) :
Une saison 3 post-COVID, qui semble avoir été pensée comme une porte de sortie et une conclusion, puisqu'elle se termine par l'incendie de la caserne, et le départ du Chef McConky pour un nouveau poste (à Pirate World !). De quoi assurer un semblant de finalité au programme, au terme d'une saison multipliant les caméos et les idées improbables.
Outre le running gag de l'enfant du puits, qui revient encore et encore depuis le début de la série, et un semblant de confinement en début de saison, on a donc droit, entre autres, à un podcast sportif qui débouche sur le passage à la caserne d'une star de l'UFC ; à Whitney Cummings en instructrice luttant contre le harcèlement sexuel et refusant les avances de Penisi ; au soulèvement d'une IA qui prend le contrôle de la caserne ; à un épisode (assez raté) sur la relation de Lucy et du fils du chef de la police ; au défilé des ex-femmes de Penisi, façon vieux soap cliché ; à un caméo de David Koechner à l'occasion de Thanksgiving...
Bref, c'est toujours aussi excentrique, toujours aussi déjanté, toujours aussi bas de plafond, et ça reste agréable à suivre, même si la conclusion de la saison et les audiences en berne pouvaient laisser craindre une annulation...
Et effectivement, il a fallu attendre un an et demi pour voir reparaître la série, avec un nouveau générique (temporaire) à Pirate World, et une ultime saison 4, celle du changement. Ou presque.
Car si tout le monde réintègre la caserne, remise à neuve, dès le début de la saison, cela se fait sans Andy (Eugene Cordero est depuis passé sur Loki), remplacé par Mickleberry (Christopher Avila), nouveau bleu de la caserne (à la place de Lucy), et qui devient donc le souffre-douleur de ses collègues, constamment bizuté et humilié.
C'est probablement là l'un des points faibles de la saison : le bizutage et les humiliations constantes sont rapidement lassantes, et dès qu'un épisode se concentre dessus (le barbecue + pool party chez le Chef), ça devient particulièrement frustrant et agaçant.
Après, le reste est toujours sympathique, avec un trait toujours plus appuyé, et des péripéties toujours plus déconnantes : la caserne retrouve un Rembrandt volé par un ancêtre de penisi, va sur le dark Web, prend sa photo annuelle, assiste à une veillée funéraire pour un collègue, ou se confronte à la pègre belge (un bon gros WTF).
Il y a aussi un duel contre l'équipe D, composée de clones de l'équipe habituelle (dont David Arquette en Penisi-bis, et le catcheur Dexter Lumis en Ike-bis) ; un épisode de Saint Valentin durant lequel Penisi fait l'objet de la colère d'une ex (Dana DeLorenzo) ; Ike qui lance une application de dating pour pompiers ; une session du tribunal des pompiers plutôt amusante (qui débouche sur la révélation que le Chief est devenu ami avec son ennemi juré, le chef de la police) ; et une revisite de La vie est belle de Capra, avec Tony Danza en ange, Penisi en protagoniste, et une conclusion rigolote, à contre-courant.
Dans l'ensemble, cette saison 4 passe donc plutôt bien, avec pas mal de variété dans les épisodes proposés, un cliffhanger final sur la grossesse de Lucy qui n'aura aucune résolution, et un Mickleberry qui s'intègre assez bien à la bande (malgré les moments frustrants de bizutage cringe).
- Bilan -
Maintenant que le programme a été annulé, l'heure est au bilan : Tacoma FD n'a rien révolutionné, mais, au final, c'était une sitcom plutôt agréable à suivre, avec des personnages bien définis et bien interprétés, et un ton assez homogène. Après, ça reste une œuvre des Broken Lizard, avec ce que ça comprend d'humour un peu lourd, de blagues graveleuses et de moments qui tombent parfois à plat, mais globalement, c'était tout à fait honorable sur la durée.
(On regrettera seulement la disparition totale de Linda Price, de la mairie, qui ne reparaît plus passées les premières saisons...)
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Il faut croire que, malgré le sort relativement funeste de The Orville, Seth MacFarlane a encore un certain poids dans l'industrie, puisque voici une adaptation télévisuelle de ses deux films Ted, des films qui n'avaient rien d'exceptionnel sortis du postulat "un ours en peluche qui dit des gros mots et parle de sexe".
Sept épisodes de 30 à 50 minutes, donc, produits pour la plateforme Peacock et qui, cela ne surprendra personne, sont exactement ce à quoi l'on pouvait s'attendre de la part de MacFarlane et des deux anciens de Modern Family qui chapeautent le show avec lui...
Ted, saison 1 (2024) :
En 1993, Ted (Seth MacFarlane), l'ourson en peluche auquel un souhait de Noël a donné vie, n'est plus une star, et est revenu vivre avec John (Max Burkholder) et sa famille : son père réactionnaire, Matty (Scott Grimes), sa mère discrète et frustrée, Susan (Alanna Ubach), et sa cousine Blaire (Giorgia Whigham), qui va à l'université dans la région et vit avec eux. Mais désormais, Ted doit aller au lycée avec John, ce qui lui complique bien la vie...
Fanservice et nostalgie à gogo, rebondissements prévisibles, manque de rythme, humour de stoner, un discours socialement engagé mais balourd, et derrière tout ça, un fond de sincérité qui fonctionne globalement : comme je le disais en ouverture, on est en terrain familier, celui du travail habituel de MacFarlane.
Difficile de se défaire d'une vraie impression de déjà vu, cependant : prenez une dose de Alf, une dose de Family Guy, une grosse louche de That 70's show, de Mariés, deux enfants, et saupoudrez de références et de renvois aux films Ted (certains gags, certaines répliques, et l'utilisation de Ian McKellen à la narration d'une poignée d'épisodes, en lieu et place de Patrick Stewart), et voilà, la saison 1 de Ted.
Ce n'est pas forcément rédhibitoire, pour peu qu'on adhère à ces influences, ou à l'humour de MacFarlane. Mais très honnêtement, l'intérêt de la série est relativement limité, pas aidé par des épisodes à la durée inutile (MacFarlane ne sait clairement pas faire court et concis) et par un côté très prévisible et téléphoné du programme.
Heureusement, la distribution, notamment composée d'habitués de MacFarlane, fonctionne plutôt bien : on retrouve pas mal d'acteurs de Star Trek et de The Orville (Scott Grimes, Tim Russ, Penny Johnson Jerald) et des autres productions MacFarlane, et tout le monde tient bien son rôle, même si l'on adhère ou pas au personnage de Susan (qui ressemble parfois à Alanna Ubach faisant une imitation de Debra Jo Rupp/Kitty Forman).
Et Giorgia Whigham devient rapidement le personnage quasi-central de la série, l'occasion pour les scénaristes de placer leurs messages engagés (sur l'égalité des sexes, le politiquement correct, la sexualité, etc), sans jamais trop sortir des sentiers battus.
C'est peut-être ça le plus dommageable : malgré ses effets spéciaux réussis, le programme reste constamment le postérieur entre deux chaises, à mi-chemin entre Family Guy et Modern Family.
Jamais suffisamment provocante/trash (toutes les vannes edgy sont immédiatement désamorcées par l'indignation de Blaire, comme si les scénaristes se donnaient bonne conscience après des vannes un peu limites), jamais suffisamment surprenante, jamais suffisamment subtile pour que la sincérité fonctionne, la série se trouve ainsi dans une position un peu bancale, et si un épisode ou deux se démarquent (j'aime bien l'épisode d'Halloween, qui change un peu de focus même si la moitié John du scénario tombe à plat, et l'épisode de Noël n'est pas désagréable - malgré son discours politico-social balourd au possible), le tout reste assez moyen.
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Passage en revue des deux premières saisons de Tacoma FD, une comédie chapeautée par deux des membres de la troupe des Broken Lizard : des comiques aux productions inégales, qui semblent ici vouloir décliner ici la popularité de leurs Super Troopers en se tournant cette fois-ci vers le milieu des pompiers.
Au programme, une première saison de 10 épisodes et une seconde de 13 épisodes de 25 minutes, diffusées sur TruTv (une chaine appartenant à la Warner)...
Tacoma FD, saisons 1 et 2 (2019-2020) :
Le quotidien de la caserne des pompiers de Tacoma, Washington, dirigés par le Chief Terry McConky (Kevin Heffernan) et son beau-frère le Capitaine Eddie Penisi (Steve Lemme), qui supervisent une équipe de bras-cassés : Granny Smith (Marcus Henderson), l'infirmier de la brigade, Andy Myawani (Eugene Cordero), qui fait l'objet de toutes les moqueries, Ike Crystal (Gabriel Hogan), strip-teaseur pas très futé et conducteur du camion, et Lucy (Hassie Harrison), la fille du Chef McConky et dernière recrue à avoir rejoint l'équipe...
Et donc deux premières saisons qui sont, peu ou prou, ce à quoi l'on pouvait s'attendre de la part des Broken Lizard : ce n'est pas très léger, pas très fin, mais ça reste tout à fait regardable de par l'abattage comique de la distribution, et le rythme finalement assez pêchu.
La saison 1 est cependant très axée workplace comedy, avec ses passages obligés : la rivalité des pompiers avec la police locale, les problèmes de budget, d'administration, les blagues entre collègues, etc. Une première fournée d'épisodes un peu brouillonne, avec certaines fins d'épisodes catapultées, et une écriture qui se trouve progressivement, à mesure que les personnages et les acteurs ne font plus qu'un.
À noter, en passant, la présence de Paul Soter, un autre membre de la troupe des Broken Lizard, en instructeur borné et autoritaire, un personnage récurrent qui fonctionne assez bien.
En saison 2, l'écriture se lâche, au risque de flanderiser ses personnages de manière un peu précoce : tout devient plus caricatural, Ike devient plus idiot, Andy devient plus... Andy, Penisi devient plus séducteur, etc, etc, etc, et le show enchaîne les péripéties les plus improbables (jumeau maléfique, secrets de famille, partie de jeu de rôle, rivalité entre brigades...), qui heureusement parviennent à garder un peu de sincérité et d'émotion, çà et là.
Une saison qui culmine sur un double épisode au bal des pompiers, relativement sympathique, et sur deux épisodes spéciaux, un premier d'Halloween prenant place dans une maison hantée, et un second de Noël avec narration en stop motion par un bonhomme de neige, et relecture de Un chant de Noël à la sauce Tacoma.
Globalement, pour l'instant, donc, Tacoma FD est assez agréable à suivre, même si ça ne vole pas ultra haut et que ça reste dans les limites du genre. Mais la distribution attachante, et la bonne humeur générale parviennent à emporter l'adhésion en dépit de certaines réserves et de certains défauts inhérents au travail des Lizard.
Reste cependant à voir comment la série aura négocié le virage de la Covid au fil de ses deux saisons suivantes...
À suivre...
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Je vais être très franc : après deux premières saisons vaguement amusantes mais aussi peu marquantes, j'ai abordé cette saison 3 de Upload sans grande motivation... ni grand souvenir de ce qui se déroulait préalablement (si ce n'est un virage sérieux et conspirationniste assez désagréable lors de la saison 2).
Et pire encore : j'ai attendu deux mois entre la fin du visionnage de cette saison 3 et la rédaction de ce bilan - une monumentale erreur, tant je vais avoir du mal à trouver quelque chose à dire de cohérent et de structuré sur ces 8 épisodes de 30-35 minutes...
Upload, saison 3 (2023) :
Désormais dans un nouveau corps plus ou moins fiable, Nathan (Robbie Amell) coule des jours heureux avec Nora (Andy Allo) dans le monde réel, tandis qu'Ingrid (Allegra Edwards), de son côté, ressuscite une version numérique de Nathan à Lakeview. Mais lorsque Nathan et Nora décident de faire tomber la société Horizon et ceux qui manipulent la société et les morts pour leur profit, les choses se compliquent rapidement...
Une saison qui mèle beaucoup de sous-intrigues, de personnages secondaires, de ruptures de ton, etc, de manière assez brouillonne et approximative : ici, les aventures de Nathan et Nora dans le monde réel, qui filent un parfait amour, et qui tentent de faire tomber la maychante corporation ; là, Ingrid et Nathan, qui retombent amoureux ; ailleurs, la comédie improbable de Luke, qui tente de trouver un remplaçant à "son" Nathan ; ou encore Aleesha (Zainab Johnson), qui devient populaire au sein d'Horizon, et s'éprend de Karina (Jeanine Mason), cadre supérieur de la société...
Énormément de shipping et de romance au programme, donc, mais aussi beaucoup de stagnation, avec une saison courte de 8 épisodes qui fait du surplace pendant toute sa première moitié, se concentrant sur les relations de ses protagonistes, et sur des running gags pas drôles (notamment un sur le surpoids - invisible - de Robbie Amell) qui tombent souvent à plat.
Dans sa dernière ligne droite, cela dit, les différentes sous-intrigues finissent par converger pour déboucher... sur une fin en queue de poisson et en cliffhanger, qui espère clairement une saison 4, mais ne parvient pas vraiment à donner envie au spectateur de remettre le couvert.
Encore une fois, Upload est donc une série plus amusante dans ses détails et ses idées ponctuelles que dans ses grandes lignes et son scénario global, déséquilibrés et jamais assez aboutis pour ne pas tirer le show vers le bas, et plus que jamais, on a vraiment l'impression que les scénaristes ont été dépassés par leurs ambitions. Mouais.
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Super Noël, la série - saison 2 (The Santa Clauses - 2023) :
Santa Claus en place, Scott Calvin (Tim Allen) est toujours décidé à se trouver un successeur, mais son fils Cal (Austin Kane) n'est vraiment pas fait pour le métier de Père Noël, et n'a d'yeux que pour sa petite amie. Sandra (Elizabeth Allen-Dick), elle, développe des pouvoirs toujours plus puissants, et La Befana (Laura San Giacomo) décide de la prendre sous son aile pour la former. Et alors que Betty (Matilda Lawler) s'absente du Pôle, un secret issu des heures les plus sombres de l'histoire de Santa ressurgit : Magnus Antas (Eric Stonestreet), un Père Noël sanguinaire allié aux gnomes, s'échappe de sa prison millénaire, et décide de reprendre le Pôle Nord par la force...
Après une saison 1 malheureusement plus proche, qualitativement parlant, du troisième film (c'était brouillon, caricatural, cabotin, décousu, et jamais probant) que du premier, revoilà encore une nouvelle saison de la franchise Santa Clause, toujours en six épisodes, et toujours avec la même équipe aux commandes...
... Et sans surprise, le résultat est tout aussi médiocre, pour ne pas dire parfois mauvais. Le principal problème étant, très clairement, le fait que personne, parmi les scénaristes de la série, ne semble capable d'écrire une série télévisée dramatique cohérente et structurée.
Probablement parce que le showrunner et ses scénaristes viennent tous du monde de la sitcom ou de séries assimilées (et pour certains sont débutants... comme la fille du showrunner) - l'écriture d'un programme comme Super Noël, avec une intrigue de fond répartie sur six épisodes, de la continuité, des personnages qui ont évolué, etc, est bien différente du format sitcom, qui demande des punchlines, du rythme, et des personnages caricaturaux et simples. Et les deux se marient assez mal.
Le résultat : une saison 2 toujours plus décousue, au rythme incohérent (ici, le scénario précipite tous ses rebondissements, là, il freine bizarrement des quatre fers pour s'attarder longuement sur des scènes plates et insipides, ou sur l'entraînement des ados), avec des caméos sous-exploités (Tracy Morgan en Lapin de pâques... dans une demi-scène), du fanservice gratuit (Paige Tamada qui revient servir du chocolat chaud, Michael Dorn qui dort un peu), des moments WTF (Carol et Sandra qui saccagent la maison du Lapin de Pâques pour le fun pendant un montage musical guilleret), des personnages secondaires toujours aussi peu probants (Noel et Gary sont toujours des caricatures ambulantes assez pénibles), des décors parfois un peu fauchés (surtout les extérieurs du Pôle, très polystyrène et studio), et un nouvel antagoniste très similaire aux anciens (encore un Père Noël maléfique qui veut prendre le contrôle du Pôle Nord).
Les nouveaux arrivants, cette saison, font pourtant de leur mieux : Eric Stonestreet cabotine à fond en Magnus Antas (mais c'est le rôle qui veut ça), la petite Marta Kessler fait de même en gnome en colère, et Gabriel Iglesias... je ne suis pas vraiment sûr de son utilité durant cette saison, et les scénaristes non plus, visiblement, tant la sous-intrigue de Magnus coincé dans le parc tenu par son personnage fait du surplace.
On regrettera aussi que Betty (Matilda Lawler) soit complètement sous-exploitée, cette année, envoyée en Kribble-Krabble (l'équivalent de Rumspringa chez les elfes)... mais bon, je suppose qu'il fallait laisser plus de place à l'entraînement de Cal et de Sandra (la production a dû se dire qu'il fallait donner plus à faire à la fille de Tim Allen et à Laura San Giacomo) et peut-être même préparer le départ du personnage (?).
Bref, une saison assez laborieuse, voire pénible à suivre, principalement parce que de plus en plus caricaturale, que rien ne semble maîtrisé, que les moments émotions sont noyés dans tout le reste, et que tout se résoud de manière précipitée et bâclée, comme si la série avait perdu les 3/4 de son budget entre le début et la fin de la saison.
Décidément, la franchise Santa Clause peine systématiquement à tenir la distance.
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
What We Do in the Shadows, saison 5 (2023) :
Las d'attendre le bon vouloir de Nandor, Guillermo a demandé à son compère Derek (Chris Sandiford) de faire de lui un vampire. Mais l'opération a des résultats inattendus, et le descendant de Van Helsing doit désormais composer avec ce secret de plus en plus lourd...
Cinquième saison des mésaventures de Guillermo et de ses colocataires/maîtres vampires (après une saison 4 assez rocambolesque mais qui revenait à un certain statu quo), une saison encore et toujours fidèle à son format habituel de 10 épisodes d'une vingtaine de minutes, avec cette fois-ci un générique retravaillé (Kristen Schaal fait désormais partie de la distribution régulière), et un fil rouge conséquent : en secret, Guillermo est devenu un vampire, mais la transformation ne prend pas.
Et alors qu'il doit absolument cacher son secret aux autres vampires (et surtout de Nandor), voilà que Lazlo en est informé, et décide d'aider "Gizmo" à comprendre le pourquoi de cette vampirisation incomplète.
De quoi tenir pendant les dix épisodes de la saison, à grands renforts d'expériences bizarres de Lazlo sur Guillermo, de création de clones-hybrides façon Docteur Moreau, de visite chez le Baron, et de grand final qui voit Guillermo traqué par un Nandor en mode Batman, bien décidé à éliminer son serviteur pour l'avoir trahi.
Une saison pas désagréable du tout sur le front de Guillermo, donc, qui est confronté à la réalisation de son rêve de toujours et, finalement, décide qu'être un vampire n'est pas fait pour lui.
Les autres personnages, eux, ne sont pas forcément aussi bien servis par le récit : Nadja se persuade qu'elle est maudite, fait tout son possible pour faire de bonnes actions, et découvre l'existence d'un quartier d'immigrants d'Antipaxos, comme elle. Nandor passe sa saison à être fidèle à lui-même, mais commence (un peu) à évoler dans ses rapports avec Guillermo ; Lazlo passe la saison en mode savant fou ; et Colin Robinson reste à la marge, mis en avant lorsqu'il tente brièvement de devenir Contrôleur de Staten Island et qu'il retrouve Evie (Vanessa Bayer), sa complice d'autrefois.
À part ça, la saison se permet des digressions amusantes : une visite au centre commercial, la gay pride locale, un échange de corps entre Nadja et sa poupée, Nandor qui part dans l'espace, une inondation médiatisée du quartier qui déclenche une panique chez les vampires, une soirée murder party dans un manoir étrange, la Guide qui peine à s'intégrer au groupe, et quelques caméos plutôt discrets...
La série permet donc à nouveau de s'amuser pendant quelques heures, avec toujours des moments très excentriques et amusants, même si je ne peux m'empêcher de me demander si tout le programme n'approche pas de sa conclusion : maintenant que Guillermo, le seul personnage a avoir véritablement un arc et une direction, est plus ou moins revenu à son point de départ, et n'a plus sa motivation principale, est-ce que la série ne risque pas de stagner, jusqu'à ce qu'acteurs comme scénaristes se lassent de la situation figée du programme ?
L'avenir nous le dira.
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Comme beaucoup de spectateurs de mon âge, j'ai découvert That '70s show lors de sa diffusion en France à l'aube des années 2000, sur France 2. Je garde donc une certaine sympathie envers les premières saisons de la série (nettement moins pour les dernières) et leur distribution très efficace... mais je n'ai pas forcément non plus une nostalgie très prononcée pour le programme, au point d'en vouloir un spin-off (déjà que That '80s show était totalement oubliable).
Reste que rien n'arrête Netflix, et donc, dans les traces de La Fête à la maison : 20 ans après, voilà un That '90s show, alias That '70s show : 20 ans après, soit une série de 10 épisodes de 25 minutes, chapeautés par l'équipe créative originale, et qui reprend la même formule que le revival de Full House : une nouvelle génération de personnages principaux, encadrés par des caméos plus ou moins réguliers des anciens acteurs de la série originale...
That '90s Show, saison 1 (2023) :
Leia (Callie Haverda), fille coincée d'Eric Forman (Topher Grace) et de Donna Pinciotti (Laura Prepon) passe l'été 1995 chez ses grands-parents Red (Kurtwood Smith) et Kitty (Debra Jo Rupp), dans la maison qui a vu grandir ses parents et leurs amis. Là, elle rencontre et sympathise avec Jay (Mace Colonel), le fils de Kelso, Nikki (Sam Morelos) et Nate (Maxwell Acee Donovan), très amoureux, Gwen (Ashley Aufderheide), la demi-sœur rebelle de Nate, et Ozzie (Reyn Doi)...
Et très honnêtement, ça aurait pu être pire. That '90s Show est loin d'être très mémorable, mais le programme est une suite regardable de la série d'origine, une suite qui, cependant, fonctionne sur les mêmes ressorts que Fuller House, à savoir que ce sont les vétérans de la série d'origine qui font tout l'intérêt de cette suite.
Ce n'est pas forcément la faute de la jeune distribution, qui fait de son mieux, mais il faut bien avouer que le casting à la diversité typiquement Netflix (ne manque qu'un transgenre ou un non-binaire, en fait), très jeune, fait un peu série Disney, et manque de présence - si la protagoniste principale s'en sort, les autres sont un peu sous-caractérisés, et peu mémorables. C'est notamment le cas chez les garçons, avec le grand con un peu rondouillard, le petit asiatique gay sarcastique et le fils de Kelso - il n'y a pas grand chose à en dire de plus, et en dix épisodes, difficile de les développer plus que ça (idem pour les autres filles, d'ailleurs, ou pour Andrea Anders, qui joue la mère de deux des ados, et qui ressort son personnage de voisine trashouille et sans gêne déjà vu dans d'autres productions).
En même temps, on touche là au problème de la série : elle fait (forcément) beaucoup de place aux anciens, que ce soit Kitty et Red (qui sont les personnages quasi-principaux de la série), ou les (anciens) jeunes, qui ont des caméos réguliers (rappelant fortement la manière dont les adultes de Full House étaient utilisés dans Fuller House) : Donna, Eric, Fez (dont la caractérisation m'a semblé un peu bizarre, mais j'avoue ne plus vraiment me souvenir de l'évolution du personnage vers la fin de la série d'origine), Jackie, Kelso, Leo, Bob, la série réutilise tout le monde, histoire de rassurer le spectateur, et de jouer sur la fibre nostalgique.
D'ailleurs, le programme est assez paradoxal sur ce point : c'est une série dont la nostalgie porte sur les années 90 (et sur une série qui jouait elle-même déjà la fibre de la nostalgie pour les années 70), donc c'est un peu une Inception nostalgique, et pourtant, cette nostalgie des années 90 tombe totalement à plat, et montre les limites de ce concept.
Hormis un clin d'œil musical, vestimentaire, technologique ou culturel, çà et là (la parodie de Beverly Hills), on n'a jamais vraiment l'impression d'un décalage temporel, et l'époque n'a jamais vraiment de présence à l'écran... d'autant que la bande de jeunes du 90s show finit par reproduire exactement tous les codes de la série originale - discussions sur le capot de la voiture, fumette en sous-sol avec caméra circulaire, triangles amoureux et compagnie, etc.
Au final, That '90s show est très inoffensif, presque anecdotique, et malgré les efforts du cast, les ados sont totalement éclipsés par les anciens, Kitty et Red en tête. Ça se regarde, surtout si l'on était fan de la série précédente, mais ça s'arrête un peu là, je dois dire (du moins, en ce qui me concerne).
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Une saison 1 amusante, mais très classique (à part un épisode bien précis et mémorable) ; deux épisodes spéciauxproduits pendant la pandémie et plutôt agréables ; une saison 2 qui ne m'a pas vraiment convaincu dans ses choix créatifs et artistiques (mais qui a semblé convaincre le reste des spectateurs) : je suis assez curieux de voir ce que cette saison 3 de Mythic Quest nous réserve, une saison 3 en 10 épisodes diffusés depuis novembre dernier sur Apple Tv....
Mythic Quest, saison 3 (2022) :
Alors que Poppy et Ian tentent de lancer leur nouvelle entreprise, David, lui, a pris les commandes de Mythic Quest, qui ronronne doucement mais sûrement. Mais une nouvelle initiative de diversité va tout chambouler...
Après la saison 2, sur laquelle j'étais clairement à contre-courant du reste des critiques, voilà que je me retrouve assez dans les avis mitigés de la presse sur cette saison 3 : ce n'est pas désagréable, un peu inégal, et la conclusion de la saison est nettement meilleure que ses débuts.
Le problème, c'est que les sous-intrigues saisonnières sont elles-mêmes assez inégales dans leur ensemble, pas toutes aussi amusantes ou intéressantes qu'elles le devraient.
On a ici Poppy et Ian qui galèrent à trouver un thème, une vision pour leur nouveau jeu, Hera, et qui s'appuient, en parallèle, sur Dana la testeuse, qui a rejoint leur équipe et prend ses aises ; une intrigue qui a ses hauts et ses bas, qui a droit à un épisode flashback sur l'enfance des deux personnages principaux (le fameux épisode spécial présent dans chaque saison, tout à fait réussi, mais peut-être moins percutant que les épisodes similaires précédents), qui aboutit à une déclaration, et à un retour au bercail.
Là, c'est David, qui galère à gérer Mythic Quest, à faire preuve de la moindre inventivité, et à produire le long-métrage Mythic Quest mettant en vedette Joe Manganiello - une sous-intrigue Hollywoodienne un peu trop sous-exploitée, je dois dire, et laissée en plan.
Ailleurs, c'est Brad, sorti de prison, et réembauché en tant qu'homme à tout faire, mais qui manigance dans l'ombre, influençant Carole, responsable de la diversité (une sous-intrigue qui semble vraiment amuser les scénaristes, mais qui m'a laissé un peu de marbre), et Rachel la testeuse, qui finit par abandonner tout scrupule. Ou encore Jo, toujours aussi sociopathe, mais qui tente de se faire des amies.
Tout ça fonctionne plus ou moins, selon les épisodes, avec un début de saison un peu laborieux (notamment la kelleyrisation de F. Murray Abraham dans le season premiere), un épisode de Noël amusant, un huitième épisode anecdotique au possible (avec une chasse à la souris quelconque), et un final plus punchy que le reste, en miroir de l'épisode d'ouverture de la saison.
Alors certes, le message de la saison, sur le changement et l'évolution, est clair et perceptible (même si finalement, cette saison ne semble être qu'une saison de transition ramenant pas mal de personnages à un status quo), et dans l'ensemble, ça reste une série attachante et agréable, principalement grâce à sa distribution.
Mais cette saison 3 manque peut-être un peu de structure et de liant, préférant isoler ses personnages en petits groupes (ici Ian et Poppy, là la team MQ, ici une testeuse avec Brad, là une autre avec Ian/Poppy) pour tenter de développer de nouvelles relations et de nouvelles interactions, plutôt que de réellement exploiter les relations en place.
C'est un choix, certes, qui fonctionne plus ou moins selon les cas, mais reste l'impression d'une série qui, à l'instar de ses personnages, se cherche un peu, et, à trop se chercher, oublie d'être particulièrement drôle lorsqu'elle le devrait.
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Je ne vais pas mentir : je ne garde quasiment aucun souvenir (si ce n'est ce que j'en ai écrit dans ces pages) de la première saison d'Avenue 5, comédie de science-fiction créée par Armando Iannucci (Veep) diffusée en janvier 2020 (il y a près de 3 ans !) sur HBO Max.
Satire sociale pas très probante, rythme mollasson, idées sous-exploitées, ce n'était clairement pas une première année très convaincante, et l'on pouvait s'attendre à une annulation assez rapide... mais non, voilà que débarque une saison 2 de huit épisodes, diffusée en fin d'année 2022 sur HBO Max, dans l'indifférence la plus totale.
Avenue 5, saison 2 (2022) :
Désormais à huit années de voyage de la Terre, et avec des provisions qui s'épuisent, les passagers de l'Avenue 5 tentent bon gré mal gré de s'organiser, alors même que sur Terre, une pénurie de lithium (et un prestige drama racontant les mésaventures de l'Avenue 5) mettent le feu aux poudres...
Et honnêtement, cette nouvelle saison d'Avenue 5 m'a encore laissé mitigé. Les ficelles narratives sont toujours les mêmes : de l'hystérie collective, des personnages tous incompétents et plus bêtes que leurs pieds, des réactions égoïstes et mesquines, de l'absurdité, etc.
Mais la mayonnaise ne prend véritablement qu'à partir de la seconde moitié de saison, une fois que le programme se trouve une direction narrative à proprement parler (un missile envoyé par la Terre pour éliminer l'Avenue 5 et tous les problèmes qu'il cause).
Auparavant, le show erre sans réelle structure ou direction, ressemblant un peu à un patchwork d'idées vaguement amusantes jetées en vrac à l'écran et sous-développées, qui ne convainquent jamais vraiment. Et puis une fois l'idée du missile mise en place, et avec elle une sorte de compte à rebours artificiel, la série se structure un peu, pour s'engager dans quelque chose qui n'est pas sans rappeler les enjeux de la saison 1 (traduction : on répète un peu la même formule).
Les personnages restent à baffer (surtout Karen), les nouveaux ajouts de la saison ne fonctionnent pas vraiment (la romance du Capitaine est sous-développée, le prestige drama terrien est inintéressant, le personnage de Lucy Punch ne sert à rien et n'est même pas très drôle, le cannibale est oublié en cours de route), il faut oublier toute logique ou toute plausibilité scientifique en ce qui concerne les spécificités et les enjeux du voyage de l'Avenue 5, mais au moins, ça se regarde un peu mieux à partir de l'épisode 4 du programme, voire même de l'épisode 3 avec sa visite sur la station "scientifique".
Il y a du mieux, mais encore une fois, le tout est bien moins drôle que les scénaristes ne semblent le penser, et il arrive un moment où le chaos organisé et hystérique autour de personnages incompétents, ça lasse.
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Sitcom Hulu en 8 épisodes d'une petite demi-heure, Reboot surfe sur la vague des... reboots, en imaginant les coulisses d'une vieille sitcom remise au goût du jour par une plateforme de streaming, pour un public plus moderne. Toute ressemblance avec un La Fête à la maison, 20 ans après, par exemple, ne serait pas vraiment fortuite, et c'est en partant de ce postulat que l'un des créateurs de Modern Family nous propose ce programme à la distribution sympathique... mais qui s'avère finalement assez anecdotique.
Reboot, saison 1 (2022) :
Hannah (Rachel Bloom), une scénariste engagée et lesbienne de films indépendants, propose à Hulu de rebooter la sitcom Step Right Up dans une version plus moderne et adulte, mais avec la distribution originale : Reed (Keegan-Michael Key), acteur de formation classique dont la carrière post-sitcom est au point mort ; Clay (Johnny Knoxville), comédien de stand-up alcoolique au casier judiciaire désormais chargé ; Zack (Calum Worthy), ancien enfant star désormais trop vieux pour ses rôles d'adolescent ; et Bree Marie Jensen (Judy Greer), ex de Reed, qui a quitté le monde de la comédie après le programme pour épouser un noble européen, et est désormais divorcée et sans argent. Mais pour y parvenir, Hannah va devoir composer avec Gordon (Paul Reiser), le showrunner original de la sitcom... et accessoirement son père.
Forcément, de par sa nature même, un tel programme ne pouvait être que largement méta et nombriliste : la série se moque des sitcoms ringardes, se moque des acteurs capricieux, se moque des vieux scénaristes juifs aux blagues éventées, se moque des plateformes de streaming et de leurs décisions arbitraires, se moque des jeunes scénaristes remplissant tous les cases démographiques de la diversité contemporaine, bref, se moque du monde de la télévision, tout en en faisant partie, et en peinant malheureusement à faire preuve d'originalité.
Reboot, en effet, est particulièrement générique. Sur un postulat assez dérivatif (Studio 60 s'est déjà cassé les dents sur un exercice similaire, par exemple), la série ne parvient pas à convaincre ou à susciter l'hilarité. Retirez la distribution efficace et dynamique (même si honnêtement, on grince un peu des dents, dans le premier épisode, devant le topless totalement gratuit et inutile de Judy Greer, qui mérite mieux, avec cette scène, que d'être le quota nudité de toute cette saison), et rapidement, il apparaît que la satire est faiblarde (toutes les vannes sur la diversité, sur le test de Bechdel, etc, c'est du vu et revu), que l'humour l'est tout autant, et que si ces huit épisodes se regardent facilement, il ne subsiste au final de tout cela que les moments plus sincères et "dramatiques", durant lesquels les personnages sortent de leur caricature, à des fins de shipping ou d'évolution de leurs relations.
Cela ne surprend guère de la part d'un producteur de Modern Family, et en soi, le fait que ces moments fonctionnent est une bonne chose (la fin de saison, par contre, mise tout sur l'émotion, et ça marche assez moyennement, puisque ça retombe dans des clichés éculés de sitcom), mais tout de même.
On aurait pu s'attendre à mieux, y compris au niveau de la sitcom dans la sitcom, tant Step Right Up, que ce soit dans sa version originale ou dans son remake, ressemble au plus basique de ce que la télévision américaine peut produire dans le genre, quand bien même les personnages passeraient leur temps à répéter à quel point le reboot chapeauté par Hannah est adulte, mature et intelligent.
Un bon gros mwébof, en somme.
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Super Noël, la série - saison 1 (The Santa Clauses - 2022) :
À l'approche de ses 65 ans, Scott Calvin (Tim Allen), alias le Père Noël, commence à perdre foi en l'humanité, alors même que ses pouvoirs s'estompent. Le moment est venu pour lui de se trouver un successeur, au grand dam du reste de sa famille (Elizabeth Mitchell, Austin Kane, Elizabeth Allen-Dick)...
Malgré son statut de série de films cultes auprès d'une certaine génération, les Santa Clause ont toujours été des films très inégaux, à la qualité se dégradant progressivement au fil des volets (de l'aveu même de Tim Allen, d'ailleurs) : le premier était une réinterprétation somme toute sympathique de la figure du Père Noël et de tout ce qui l'entoure, sur fond de père divorcé et de famille recomposée (très 90s, tout ça), le second une comédie romantique assez brouillonne, aux innombrables scénaristes, et le troisième, douze ans après le premier film, était un bordel sans nom, parfois à la limite de l'incohérence, avec un script bâclé et une production en pilotage automatique.
Mes attentes pour cette série, 28 ans après l'original, étaient donc naturellement assez faibles, surtout avec, aux commandes, le showrunner de C'est moi le chef !/Last Man Standing, la dernière sitcom d'Allen très orientée politique et critique sociale.
Et effectivement, après visionnage de ces six épisodes de moins d'une trentaine de minutes, force est de constater que Super Noël : la série, est bien plus proche de Santa Clause 3 que du premier film. Le problème principal, en fait, c'est un réel manque de structure et de rythme, qui touche toute la série : les épisodes sont décousus, mollassons, ils commencent et se terminent de manière abrupte, sans tenir compte de la narration ou des rebondissements du tout, et l'on ne peut que se demander si, en fait, ce n'était pas un scénario de Santa Clause 4, transformé à l'arrache, en cours de route, en six épisodes bancals.
Mais ce n'est pas le seul problème de la série, une série qui se fait un plaisir de retconner toute la mythologie de son univers de manière approximative, qui introduit de nouveaux personnages assez médiocres (la seule elfe qui s'en sort avec les honneurs, c'est Betty/Matilda Lawler), qui consacre beaucoup de temps à la nouvelle famille de Scott (pas désagréable, notamment la fille de Tim Allen, et Elizabeth Mitchell qui semble vraiment s'amuser) mais catapulte les éléments préexistants des films (Charlie, ses parents, tout ça), et qui recycle toutes ses grandes lignes scénaristiques en les reprenant des métrages précédents.
Systématiquement, les scénaristes ont des idées pas forcément inintéressantes (la Befana) mais bâclées, que ce soit dans l'exécution approximative, dans l'humour très slapstick/bas de plafond, ou dans le ton global, toujours à deux doigts de se moquer de ce qui est présenté à l'écran, et refusant toujours de prendre ses personnages suffisamment au sérieux (le syndrome sitcom, en somme).
Et puis il y a Kal Penn, en pseudo-Jeff Bezos sous-développé qui décide de faire du Pôle Nord un Amazon 2.0. Et la direction artistique, fréquemment un peu fauchée (maquillages, décors, ça fonctionne les 3/4 du temps, mais régulièrement, il y a un moment ou un autre qui brisent un peu l'illusion) et souvent peu aidée par la réalisation assez plate). Et l'interprétation de certains, trop caricaturale. Et les éléments inutiles oubliés en cours de route ou coupés au montage (les numéros musicaux, la bestiole numérique de la fille de Santa...). Et Tim Allen, en pilotage automatique.
Ça commence à faire beaucoup, tout ça, et malgré un moment ou deux intéressants (la rencontre avec les Pères Noël du passé), la série devient de plus en plus laborieuse à mesure qu'elle avance, et qu'il apparaît de plus en plus évident que l'écriture est bien trop faible et brouillonne pour sauver le tout (en même temps, pas surprenant quand on se penche un peu sur les antécédents des scénaristes du show).
Décevant, donc, et ce même en ayant des attentes très très limitées pour ce programme.
(et pourtant, une saison 2 a été commandée... *soupir*)
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
What We Do In The Shadows, saison 4 (2022) :
Nouvelle saison des mésaventures de ces chers vampires de Staten Island, et une qualité toujours à peu près égale, avec des hauts et des bas, des moments inutilement graveleux et des personnages qui se cherchent sans se trouver.
Si la saison 3 était celle de l'évolution, avec nos vampires qui accédaient à la direction du grand Conseil des Vampires, et une séparation finale inattendue (ainsi que la "mort" de Colin), la saison 4 est celle du retour au status quo.
D'un côté, Nandor, toujours en quête de sens et se sentant seul, décide de se marier. Pour cela, il fait appel à un génie de la lampe (en mode expert comptable ^^) aux innombrables vœux, et ramène à la vie ses 37 époux et épouses, pour en choisir un ou une définitif(ve). Une sous-intrigue saisonnière qui souligne le côté LGBTQ de la série, qui renforce les liens entre Nandor et Guillermo, et qui se conclue sur une note fataliste un peu décevante.
Nadja, elle, revient rapidement d'Europe et décide de se lancer dans le milieu de la nuit, en transformant le site du Conseil en night-club vampirique. De quoi laisser plus de place au personnage de la Guide (Kristen Schaal), qui devient son acolyte, et donner plus de choses à faire à Natasia Demetriou, qui se lâche totalement, devient une patronne sans pitié, et finit par faire faillite.
Guillermo, lui, fait son coming-out (attendu) en cours de saison, mais le sort de son petit-ami britannique finit par être survolé vers la fin de saison, et il faut attendre les derniers moments de cette année pour envisager un véritable changement du personnage.
Reste Colin, à la croissance accélérée, et qui devient un enfant star managé par Laszlo : une sous-intrigue de fond aux rebondissements un peu prévisibles (les coups de marteau dans les murs), pas toujours aussi probante qu'elle aurait pu l'être, mais qui finit par synthétiser toute la saison dans une conclusion finalement appropriée.
Ajoutez à cela une digression parodiant une émission de télévision de rénovation de maison, avec un retour inattendu à la fin, et une visite à un marché nocturne bourré de créatures excentriques, très Guillermo Del Toro dans l'esprit, et voilà, une saison parfois inégale mais plutôt sympathique, qui tombe par moments un peu trop dans des ressorts sitcom basiques (la visite de l'inspecteur de l'école privée, la partie de chasse, la soirée entre filles) tout en restant très agréable à suivre, principalement grâce à ses interprètes qui s'amusent toujours beaucoup.
Et donc, comme je le disais, cette fin de saison qui boucle tout de manière un peu facile, en jouant la carte de l'émotion, et du retour à la case départ. Pas forcément rédhibitoire en soi, notamment lorsque l'on parle de vampires pour qui le passage du temps et l'immuabilité n'ont pas le même sens que pour le commun des mortels.
Cela dit, la saison m'a tout de même paru un peu moins structurée et un peu plus décousue et brouillonne que la saison 3, ce qui est toujours frustrant sur la durée. En attendant la saison 5 !
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Unique saison de 10 épisodes pour cette sitcom Netflix diffusée dans l'anonymat le plus total fin octobre dernier, et annulée sur la lancée par la plateforme, sans surprise, et malgré des showrunners/scénaristes éprouvés ayant fait leurs armes sur How I Met Your Mother, Crazy Ex-Girlfriend ou encore Tic et Tac : les Rangers du risque...
Pretty Smart, saison 1 (2021) :
Chelsea (Emily Osment), intellectuelle studieuse ayant étudié Harvard, s'installe chez sa sœur Claire (Olivia Macklin), à Los Angeles, après avoir été plaquée par son compagnon. Là, elle redécouvre le caractère simple et naïf de Claire, dont elle s'était éloignée, ainsi que tous les colocataires de celle-ci : Jayden (Michael Hsu Rosen), influenceur gay flamboyant et vaniteux, Solana (Cinthya Carmona), ex-avocate reconvertie dans le new age, et Grant (Gregg Sulkin), coach sportif musclé au charme duquel Chelsea n'est pas insensible...
Au programme de Pretty Smart, donc, une sitcom ultra-formatée tel que l'on aurait pu en trouver sur NBC (à une ou deux répliques près, au ton un peu plus libre, Netflix oblige), et dont les épisodes fonctionnent souvent sur le même squelette : des situations improbables, du cabotinage, et dans le dernier tiers, un moment plus sincère et émouvant durant lequel un personnage se révèle ou un duo se rapproche.
Le problème étant que le tout n'est pas particulièrement mémorable ou intéressant à suivre, avec des personnages très caricaturaux, aux traits et à l'interprétation forcés, et des relations assez classiques (le triangle amoureux entre Grant, Chelsea et Claire ronronne assez rapidement, tant il est balisé).
Ce n'est pas forcément honteux pour autant, et encore une fois, ça aurait très bien être une sitcom NBC ou Freeform, d'autant que les acteurs sont investis dans leur personnage et se donnent à fond (mention spéciale à Michael Hsu Rosen, qui fait preuve de tout son talent à l'occasion de l'épisode où Ming-Na Wen fait un caméo).
Mais le tout reste une sitcom de studio aux rires enregistrés peu probants, à l'écriture assez inégale (quelques moments bien trouvés, transcendés par l'enthousiasme du cast, mais aussi d'autres moments vraiment cousus de fil blanc) et qui abandonne assez rapidement son postulat de départ (l'intello coincée qui s'installe chez des angelinos superficiels) pour devenir un programme collégial assez générique.
M'enfin ça faisait plaisir de revoir Osment dans un premier rôle (et Molly Ephraim dans un caméo).
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Neuf épisodes de 8 à 10 minutes à peine pour ce retour de Rowan Atkinson sur le petit écran, à l'occasion d'une série Netflix écrite par le scénariste des Johnny English : un investissement en temps assez limité pour le spectateur, donc, pour un programme dans la droite lignée des œuvres précédentes d'Atkinson... mais aussi avec certains de leurs défauts.
Man vs. Bee, saison 1 (2022) :
Devant un tribunal, Trevor (Rowan Atkinson), gardien de propriété pour un couple aisé, raconte comment il en est venu à détruire la maison et les biens de ses employeurs lors d'un combat à mort contre une abeille...
Très vite, en effet, on en vient à se demander si ce Man vs. Bee n'a pas été conçu, à l'origine, comme un tv special de 45 minutes qui aurait été artificiellement découpé et revendu à Netflix (ou comme un long-métrage, comme par exemple le film avorté The Bee, de John Hughes, qui dans les années 90 avait pressenti Rowan Atkinson pour interpréter le rôle d'un ouvrier confronté à une abeille envahissante, dans le manoir en cours de rénovation où il travaille... hmmm) : la nature épisodique du récit, son format (c'est presque une pièce de la maison/un épisode) donnent l'impression d'un récit aux interruptions forcées, et renforcent un certain sentiment de répétitivité.
Plus gênant : la montée en puissance de la guerre entre Trevor et l'abeille s'en retrouve un peu affaiblie, et l'on se retrouve à se dire que la situation dégénère trop rapidement, notamment dans les derniers épisodes.
Après... c'est un peu le concept de l'œuvre globale de Rowan Atkinson : un protagoniste chaotique qui réagit de manière excessive à son environnement et s'embourbe dans des situations toujours plus improbables.
En cela, Man vs. Bee ne déroge pas à la règle, et l'on s'amuse clairement à voir Atkinson retrouver le slapstick absurde, quasi-muet, des grandes heures de Mr. Bean. C'est souvent drôle, ludique, et inventif, et toute la première moitié de la saison se regarde avec un certain plaisir (même si l'on se range instinctivement du côté de l'abeille, dès le début).
Ensuite... disons que Trevor n'est pas Bean, et il n'en a pas le côté sympathique, le caractère immature, et il n'évolue pas dans un monde de sitcom surréaliste. La série a ainsi beau tenter d'humaniser Trevor, en lui donnant des scènes avec sa fille, tout ça, ça ne fonctionne pas vraiment, ses réactions paraissent démesurées, et l'on finit par se dire, au fil des épisodes, que la série (et son personnage principal) est franchement déséquilibrée, alors qu'elle enchaîne de la cruauté animale (le chien en prend plein la tête) et de la destruction d'une manière caricaturale, presque cartoonesque - bien trop, en tout cas, pour la façon dont cet univers est décrit à l'écran.
Ça aurait pu fonctionner, cette version outrée de La Pire semaine de ma vie, si les autres personnages, l'environnement, etc, avaient été écrits de manière plus excentrique, si l'univers avait été moins réaliste ou, à l'opposé, si Trevor avait été écrit de manière plus subtile (ou si sa folie avait été justifiée par une phobie des insectes, par un déséquilibre psychologique, ou que sais-je encore).
En l'état, la série se regarde gentiment, mais ne parvient pas à transformer l'essai, ou à évacuer cette impression d'un projet inabouti, tant au niveau du ton que de l'écriture (et ce ne sont pas les placements produits pas très adroits, ou le rebondissement rédemptif final, à la fois télégraphié bien à l'avance et gentiment bâclé, qui arrangent les choses).
Dommage.
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Après sa saison 1 de 10 épisodes, Rutherford Falls, de Mike Schur (The Office, The Good Place), m'avait laissé assez mitigé : à trop vouloir ménager tout le monde, inclure sans brusquer ni sombrer dans les caricatures, éviter les clichés, le tout paraissait en demi-teinte, très mesuré et gentillet, bien trop sage pour marquer les esprits ou parvenir à s'imposer.
C'est probablement pour cela que NBC/Peacock a renouvelé la série pour seulement huit épisodes (avec un poster fini à l'arrache sous Photoshop), pas forcément un signe encourageant vu que les dix premiers épisodes paraissaient déjà un peu courts pour réussir à développer quoi que ce soit...
Rutherford Falls, saison 2 (2022) :
La course à la mairie est lancée à Rutherford Falls, et Nathan (Ed Helms) refuse la proposition de Terry (Michael Greyeyes) de se présenter aux élections : à sa place, c'est le jeune Bobbie Yang (Jesse Leigh) qui se porte candidat...
Une saison assez brève, donc, une nouvelle fois accueillie à bras grands ouverts par la critique américaine, qui y a vu un programme incontournable, un must-see hilarant, rafraîchissant et innovant.
On n'a clairement pas du regarder la même saison, ou du moins, pas sous le même prisme. En effet, un peu comme en ce qui concernait la saison 1, cette saison 2 m'a laissé globalement indifférent, peinant à m'arracher plus qu'un sourire de temps en temps, et me paraissant assez déséquilibrée dans la gestion de ses intrigues.
Terry transforme la communauté en parc d'attraction pour touristes, mais peine à rentabiliser son projet et est contraint de se lancer dans la culture de la marijuana pour espérer sauver la Nation Minishonka ; Reagan (Jana Schmieding) développe son musée, essaie d'obtenir un terrain bien à elle, et est tellement irrésistible qu'elle est embarquée dans un triangle amoureux improbable ; Bobbie Yang est poussé sur le devant de la scène, et fait campagne ; Nathan revient, s'excuse platement, encore et encore, apprend qu'il va être futur papa, il est humilié, etc...
Et c'est à peu près tout. Pas mal de shipping qui ne fonctionne pas trop (Reagan et ses mecs, Nathan et Deirdre qui n'ont aucune alchimie), pas mal de ce que certains qualifieraient (à tort ou à raison) de wokisme (avec une mise en avant prononcée du personnage transgenre, des minorités, etc, face à un homme blanc ridicule et qui passe toute la saison à s'excuser et à faire acte de rédemption), quelques running gags gentillets, des problématiques très amérindiennes qui parlent peu aux Européens que nous sommes, le tout pour une saison de huit épisodes souvent décrits, outre-atlantique, comme plus détendus, plus doux et plus sobres qu'en saison 1.
Le problème étant que la saison 1 était déjà gentillette, sage, à la limite de l'anecdotique. Ici, entre son Ed Helms qui paraît de plus en plus superflu (idem pour Dustin Milligan, réduit cette année à de la quasi-figuration), ses romances sans grande alchimie, et son intrigue de fond assez prévisible, ce n'est pas mauvais, en soi... mais j'ai à nouveau trouvé le tout plutôt quelconque, et je doute que je me souviendrai de grand chose lorsqu'une éventuelle saison 3 arrivera (ce qui n'est pas garanti).
Après, je ne suis probablement pas le public visé...
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Deuxième saison de 8 épisodes de cette sitcom NBC/Peacock produite par Tina Fey, dont la première cuvée m'avait laissé un peu mitigé, car reposant à la fois trop sur une nostalgie 90s ne me parlant guère, et sur des archétypes et des ressorts comiques assez usés par les précédentes séries de Tina Fey.
Ce n'était pas calamiteux, loin de là, et le programme avait reçu un accueil critique très positif outre-atlantique, mais j'étais un peu resté sur ma faim...
Girls5eva, saison 2 (2022) :
Les Girls5Eva préparent leur nouvel album, mais les choses se compliquent pour les quatre femmes - Summer (Busy Philipps) est en plein divorce, Gloria (Paula Pell) s'est brisé le pied, Wickie (Renée Elise Goldsberry) continue de chercher la gloire, et Dawn (Sara Bareilles) se fait difficilement au travail en studio...
Et à nouveau, un accueil critique unanime et extatique du côté de la presse américaine... et à nouveau, je reste mitigé. Mitigé sur l'interprétation très caricaturale et forcée (peut-être même plus qu'en saison 1), mitigé sur des chansons pas aussi inspirées ou drôles que ne semblent le penser les scénaristes et la production, mitigé sur certains rebondissements évidents... bref, je ne vais pas refaire ma critique de la saison 1, les défauts et qualités de cette saison 2 étant peu ou prou identiques (hormis quelques éléments qui semblent avoir été mis de côté, comme l'aspect cohabitation forcée, ou encore la tween influenceuse qui doit avoir deux lignes de dialogues dans toute la saison).
On adhère ou pas à la série, en fait, et c'est d'autant plus vrai que le programme vise, de l'aveu même de ses créatrices, un public très particulier : les femmes appartenant au groupe des Xlennials, cette tranche démographique à cheval entre la Gen X et les Millennials, et dont les membres ont désormais la quarantaine - soit pile l'âge des protagonistes de la série, et la même nostalgie pour les années 90-00.
Girls5Eva cible donc totalement cette génération "Spice Girls" américaine, d'où le message girl power très prononcé, bien que remis au goût du jour des années 2020 et de #metoo - c'est un choix créatif certain, parfois excluant, mais aussi souvent pertinent, à en juger par le nombre de femmes quadragénaires (critiques comme spectatrices) qui adorent la série et s'y retrouvent.
Je ne suis donc clairement pas le public visé, et si Girls5Eva reste une sitcom amusante à regarder (car coulée dans le moule éprouvé des séries de Tina Fey, et possédant la même énergie), elle n'est pas forcément aussi enthousiasmante et aboutie que Kimmy Schmidt et 30 Rock... en tout cas, si l'on n'est pas très sensible au type de nostalgie que nous vend le programme.
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Deuxième et dernière saison de ce revival de Sauvés par le Gong, un revival produit par Tina Fey, showrunnée par Tracey Wigfield et qui, en saison 1, avait fait le choix d'une approche goguenarde et moqueuse de son univers pour établir sa propre identité...
Une approche un peu brouillonne, tentant d'être (entre autres) à la fois un teen show sincère, une satire mordante et un hommage nostalgique à la série d'origine, mais finissant par s'éparpiller et par ne pas laisser un souvenir particulièrement marquant...
Sauvés par le Gong, saison 2 (Saved by the Bell, season 2 - 2021) :
Cette année, une grande compétition inter-lycées a lieu en Californie, et Bayside y prend part. L'objectif des élèves et des professeurs : vaincre Valley High et remporter le Spirit Stick - plus facile à dire qu'à faire pour Daisy Jiménez (Haskiri Velazquez), Mac Morris (Mitchell Hoog), Lexi Haddad-DeFabrizio (Josie Totah), Aisha Garcia (Alycia Pascual-Peña), Jamie Spano (Belmont Cameli) et Devante Young (Dexter Darden), qui ont bien d'autres choses à l'esprit que ce concours vain et traditionnel...
La série a donc été renouvelée (et annulée sur la lancée), pour commencer sa saison 2 de 10 épisodes sur un montage post-Covid, et un retour immédiat à la normale : solution de facilité assez compréhensible, je dois dire, compte tenu des difficultés de tourner une sitcom dans un lycée, où tout le monde porterait constamment des masques.
Et à ma grande surprise, après un épisode de remise en route valant principalement pour son hommage à Screech/Dustin Diamond, cette seconde saison de SBTB a su trouver un rythme de croisière et un ton bien plus homogène qu'en saison 1, pour finir par être un divertissement amusant assumant totalement sa part de décalage quasi-parodique.
Les axes narratifs de la saison ne sont pourtant pas ultra-originaux, structurés autour d'un concours inter-lycées avec Valley High, grands rivaux de Bayside : du côté des jeunes, Mac Morris peine à s'extraire de l'ombre de son père, Dexter réalise qu'il s'est attaché à Bayside, Jamie se cherche une vocation, Daisy essaie de mener le lycée à la victoire, Aisha tente de se réinventer, et Lexi reste Lexi. Chez les adultes, Slater réalise qu'il en pince toujours pour Jessie, Kelly décide de reprendre ses études, et Zack cherche à s'occuper après sa carrière politique.
Tout le monde a de quoi faire, donc, pas toujours de la manière la plus originale possible, mais avec, systématiquement, une petite touche de folie ou d'absurdité qui fait que finalement, on s'amuse plutôt bien.
Les cassettes hypnotiques de Mac, les vacances de Zac et de son fils sur fond vert, Jessie Spano qui tente de draguer quelqu'un en se replongeant dans "ce qu'elle a fait à Las Vegas" pour y trouver un peu de courage (avec un énorme paquet de références visuelles, dialoguées et costumées à Showgirls), tout ce qui concerne Gil, le petit-ami trop parfait de Daisy, Kelly qui s'en remet "au destin", les flashbacks improbables renvoyant aux jeunes années de la bande (interprétés par les acteurs adultes), le marathon de danse, etc, etc, etc : cette saison, tout est mieux équilibré, et ne donne plus vraiment l'air d'un mélange approximatif ne sachant pas vraiment à qui s'adresser.
Et c'est à la fois tant mieux et dommage, puisque la série a été annulée juste lorsqu'elle trouvait son rythme de croisière.
Et si cette saison 2 n'est pas forcément dénuée de défauts (j'ai toujours un peu de mal avec l'interprétation de Haskiri Velazquez - même si ça s'arrange avec le temps ; Jamie manque de présence ; le côté LGBTQ est parfois un peu maladroit - tout le coming out d'Aisha la sportive est assez cliché), elle s'avère aussi nettement plus ludique et plaisante à regarder, avec un ton global plus maîtrisé et décomplexé.
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Seconde saison de cette série d'anticipation du créateur de The Office, une série diffusée sur Amazon et qui, sans être mauvaise, n'avait pas forcément laissé de souvenirs impérissables à ses spectateurs : mélange de comédie satirique, de thriller et de romance impossible, le tout se trouvait souvent le postérieur entre plusieurs chaises, sans jamais totalement convaincre dans l'une ou l'autre des catégories.
Au point d'avoir oublié les trois-quarts de la saison 1 alors que j'entame cette nouvelle fournée de sept épisodes d'une petite demi-heure...
Upload, saison 2 (2022) :
Séparés par la technologie, Nathan (Robbie Amell) et Nora (Andy Allo) ont pris des directions différentes : lui est coincé dans l'au-delà d'Horizon, avec une Ingrid (Allegra Edwards) toujours plus collante, et elle a rejoint le camp des Ludds, un groupuscule anti-technologie qui a prévu de saboter Horizon. Et il reste toujours l'affaire du meurtre de Nathan, qui reste irrésolue...
Et malheureusement, cette seconde saison assez brève continue de confirmer les tendances de la première, avec un programme s'éloignant de plus en plus de la comédie, pour insister sur quelque chose de pas très abouti.
Attention, le ton général reste léger et ponctuellement, des idées amusantes surnagent ici et là, mais alors que la série peinait déjà à équilibrer ses différentes facettes (romance, satire, sitcom, enquête sur un meurtre...), ici, elle s'engage dans une voie contestataire et anti-capitaliste non seulement un peu hypocrite (vu que le tout est produit pour Amazon), mais qui est trop superficielle pour convaincre.
L'humour passe ainsi au troisième plan, la romance est désormais quasi-impossible (les deux personnages principaux passent une bonne partie de la saison séparés), la satire reste assez basique, et l'enquête sur le meurtre est laissée en filigrane (voire oubliée en cours de route), les scénaristes préférant consacrer de longues scènes aux Ludds, un mouvement terroriste rebelle luddite à la limite de la secte, dans lequel Nora est embarquée de manière un peu abrupte dans le season premiere.
On se retrouve ainsi avec de l'espionnage industriel, beaucoup de scènes dans le monde réel, une Ingrid omniprésente (à l'écriture souvent bipolaire), des personnages secondaires pas très attachants (la stagiaire, Aleesha de plus en plus abrasive, la patronne excentrique), de la politique américaine insérée au forceps (les swing states, la restriction du droit de vote, etc), et surtout une étrange impression de compression des intrigues générales, comme si une saison de 10 épisodes avait été amputée de trois épisodes en cours de route, obligeant les scénaristes à éliminer beaucoup de tissu connectif et de gras, et à faire évoluer de manière catapultée toutes les relations (notamment celle de Nora et de Matteo).
C'est ultra-maladroit, assez inabouti, et comme le tout se termine par un cliffhanger assez frustrant, on se retrouve avec une saison bancale et peu satisfaisante, qui ne laissera pas un souvenir impérissable...
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