Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Our Brand Is Crisis :
En 2003, à l'aube d'une nouvelle élection, Goni Sanchez, ancien président bolivien très impopulaire, recrute GCS, un cabinet américain de stratégie politique, pour changer le cours de sa campagne, en utilisant les techniques médiatiques ayant fait leurs preuves aux USA...
Un documentaire assez frustrant, en cela qu'il montre un groupe d'Américains idéologues débarquer en Bolivie, dans un pays qu'ils ne connaissent pas du tout, et auquel ils sont persuadés de pouvoir appliquer aveuglément les mêmes stratégies politiques et médiatiques utilisées ailleurs, tout ça dans le seul but "d'exporter la Démocratie capitaliste", qu'ils érigent comme l’alpha et l'oméga de toute forme de société et de gouvernement.
On les voit donc arriver, appliquer leurs techniques sans jamais considérer les Boliviens comme autre chose que des chiffres à manipuler, et, au terme du documentaire, ils parviennent (un peu surpris), à changer le cours des choses, et à faire réélire leur candidat.
Mais comme de vrais idéologues, la mise en pratique leur échappe totalement, et quelques mois après l'élection de leur candidat, le pays sombre dans le feu et le sang, lorsque ce dernier prend des mesures impopulaires, et que le cabinet part s'occuper d'autres campagnes...
C'est frustrant, car le documentaire hésite constamment entre un exposé des techniques politiques américaines, et de l'arrogance de ces représentants qui arrivent sans vraiment se renseigner dans un pays aux antécédents compliqués, et un portrait compatissant de ces spécialistes en stratégie politique qui sont dépassés par un pays en plein chaos, incontrôlable, avec un candidat qui n'en fait occasionnellement qu'à sa tête, etc.
Est-ce que la documentariste a même un point de vue sur tout ça, ou se contente-t-elle de filmer, dépassée elle-aussi par les événements ? Difficile à dire.
Difficile aussi de ne pas regarder le tout sans une certaine méfiance envers ces experts en communication cyniques et hypocrites, qui ont largement le temps de présenter leur cabinet et de faire leur promotion dans ce qui ressemble par moments à un film promotionnel gentiment complaisant...
D'autant qu'il ne fait nulle doute que, malgré les conséquences désastreuses de cette campagne, GCS la compte comme une victoire à son actif, lorsque vient le moment de démarcher d'autres clients...
3/6
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Mini-série ITV en 4x45 minutes, Tutankamun se propose de retracer la découverte du tombeau du célèbre pharaon, en remettant cette découverte dans son contexte humain et historique...
Tutankhamun (2016) :
Au début du XXème siècle, en Égypte, Howard Carter (Max Irons) découvre des indices de l'existence d'une tombe inconnue, celle du Pharaon Toutankhamon. Mais malgré l'opposition de ses pairs, et grâce au soutien de la belle Maggie Lewis (Catherine Steadman), une archéologue américaine, il parvient à convaincre Lord Carnarvon (Sam Neill) de financer ses fouilles... avec succès.
Une mini-série prestigieuse, au budget évident, et à la mise en images assez convaincante et luxueuse (c'est le réalisateur de La Jeune Fille à la Perle qui est aux commandes)... mais paradoxalement, c'est l'écriture qui pèche gentiment dans ce programme. Je dis "paradoxalement" car le scénariste, Guy Burt, est un scénariste de télévision assez éprouvé et récompensé ; mais étrangement, le script, ici, est une succession de raccourcis faciles, de grosses ficelles et d'approximations qui donnent lieu à une temporalité bancale, et à des moments assez frustrants.
À commencer par le rajeunissement abusif de Howard Carter. Max Irons a tout juste la trentaine, ce qui fonctionne à peu près lors des premières scènes de la série (qui se déroulent au tout début du siècle), mais commence rapidement à coincer et devient problématique à mesure lors que l'on s'approche de la découverte du tombeau, en 1922 : Irons est toujours aussi jeune et dynamique, sans signe apparent de vieillissement (et toujours avec sa moustache peu convaincante), alors que Carter avait 47/48 ans.
Là-dessus, Burt rajoute en plus une histoire de triangle amoureux. Un triangle amoureux entre Carter, donc, Maggie (la toujours sympathique et radieuse Catherine Steadman, évacuée après le deuxième épisode), et la fille de Lord Carnarvon (Amy Wren) - par "chance", la temporalité de la série est tellement vague que l'on peut raisonnablement supposer que cette dernière est majeure au moment de cette romance...
Reste que cette romance contrariée semble étrangement forcée et inutile, et participe d'une impression de facilité dans l'écriture. Impression que l'on retrouve dans cette vague contextualisation historique (à base de colonialisme et de révolte) totalement éclipsée par cette histoire d'amour impossible sur fond de différences de classe sociale.
Mais on pourrait aussi parler, par exemple, de la découverte des marches de la tombe par le jeune fils orphelin de l'ancien contremaître des fouilles, façon "bonjour, je viens pour travailler, tiens, si je prenais une pioche pour creuser n'importe où, oh, voilà la tombe que vous cherchiez, patron !" en moins de trois minutes chrono.
Ce sont tous ces petits détails frustrants qui font que j'ai vraiment eu du mal à adhérer à l'écriture de cette mini-série, et par extension, à son histoire... ce n'est pas mauvais, en soi (c'est suffisamment bien produit pour rester intéressant ; c'est bien interprété, notamment par Sam Neill), mais il manque quelque chose (moins de remplissage ? Une bande originale plus inspirée ? Une meilleure gestion de la chronologie ?) pour vraiment rendre le programme mémorable.
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Une sitcom Fox produite par Will Ferrell et Adam McKay, conçue et écrite par Lon Zimmet (Unbreakable Kimmy Schmidt, Happy Endings, Superstore), et qui a été annulée au terme de ses 15 épisodes diffusés entre janvier et mai dernier.
LA to Vegas, saison 1 (2018) :
Le quotidien et les mésaventures des passagers habituels et de l'équipage du vol économique Jackpot Airlines assurant la correspondance entre Los Angeles et Las Vegas : Capitaine Dave (Dylan McDermott), le pilote flambeur et séducteur ; Bernard (Nathan Lee Graham), le stewart flamboyant et intransigeant ; Ronnie (Kim Matula), l'hôtesse un peu névrosée et caractérielle ; Alan (Amir Talai), le copilote discret et étrange ; Colin (Ed Weeks), un professeur d'économie anglais et donc coincé ; Artem (Peter Stormare), un bookmaker russe excentrique ; Nichole (Olivia Macklin), une strip-teaseuse débrouillarde et pleine de ressources...
Plutôt une bonne surprise que cette sitcom sans prétention, et joyeusement décalée ; l'ensemble des personnages fonctionne très bien, et semble vraiment s'amuser avec des scénarios toujours plus improbables : duel entre Dave et son grand rival, Capitaine Steve (Dermot Mulroney) ; fête d'anniversaire pour enfants au strip club ; paris insensés ; communauté hippie installée sur parking de l'aéroport ; visite du patron de Jackpot Airlines (Don Johnson) qui détourne son propre avion pour échapper à la justice ; grève ; séminaire, etc...
De quoi assurer un quota de vannes et de situations rocambolesques assez conséquent, même si la série met quelques épisodes avant de trouver son rythme de croisière et son ton. À l'identique, à mesure que la série progresse, on sent les scénaristes désireux (sous l'influence de la chaîne ?) d'aller en direction de quelque chose d'un peu plus balisé au niveau des rapports humains.
Ainsi, l'attraction entre Ronnie et Colin, vaguement mise en place dès le pilote, mais restée en filigrane pendant de nombreux épisodes, finit par repasser sur le devant de la scène, et par se trouver confrontée à un triangle amoureux (avec Zachary Knighton à l'autre extrémité du triangle) assez classique.
Dommage, car le shipping de cette relation n'est clairement pas le point fort de la saison. On sent d'ailleurs les scénaristes un peu mal à l'aise à l'idée de restructurer la fin de cette première année : initialement de 12 épisodes, la série s'est vue greffer trois épisodes supplémentaires à l'issue de la diffusion du pilote et de l'épisode suivant. Et il n'est guère surprenant alors de constater que les trois épisodes en question sont plus faibles et moins percutants, comme s'ils avaient été écrits et structurés dans la précipitation.
Ce n'est pas bien grave, cela dit : le point fort de la série, c'est sa distribution, et celle-ci s'avère plus que capable de concrétiser le sens de l'humour très particulier de Zimmet. Çà et là, on reconnaît bien le style Happy Endings, et si McDermott, Stormare et Macklin ont tendance à éclipser leurs collègues, ces derniers parviennent tout de même à laisser leur marque sur la série, et à se rendre sympathiques (je suis notamment fan de la vie très mouvementée et incroyable du copilote).
Je ne le dis pas souvent, mais c'est dommage que la Fox ait choisi d'annuler cette sitcom somme toute divertissante, à la distribution très réussie, et à l'environnement original. Ce n'était pas la série du siècle, mais dans le genre, j'ai déjà vu bien pire.
Et c'est d'autant plus dommage que la série est passée tellement inaperçue qu'elle n'a aucune chance d'être reprise par une autre chaîne ou une plate-forme de streaming... *soupir*
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Moi, Jennifer Strange, Dernière Tueuse de Dragons (The Last Dragonslayer) :
Choisie par le Grand Zambini (Andrew Buchan), l'un des derniers sorciers de la planète, pour être son apprentie, Jennifer Strange (Ellise Chappell) découvre bientôt, à la disparition de son maître, qu'elle est l'élue désignée par une prophétie, et qu'elle est censée mettre fin aux jours du dernier Dragon (Richard E. Grant) pour le compte du roi Snodd (Matt Berry). Mais avec le dragon s'éteindra toute magie dans le monde, et Jennifer refuse d'en être responsable...
Un téléfilm SkyTV adapté du roman du même nom de Jasper Fforde, et diffusé à Noël 2016, juste en face de Doctor Who.
Ici, le récit prend place dans un univers de fantasy où la magie a presque totalement disparu, remplacée par une technologie semi-moderne (voitures, caméras, gramophones, etc).
Un récit ambitieux, à base de dragons qui parlent, de sortilèges et d'effets spéciaux en tous genres, mais qui se traduit malheureusement, à l'écran, par un mélange pas particulièrement convaincant de néons et de décors pseudo-médiévaux qui font un peu carton-pâte.
Un côté un peu fauché et toc qui se retrouve dans l'interprétation gentiment surjouée et caricaturale, dans la bande originale intéressante mais envahissante, et dans les costumes, les accessoires (l'épée magique énorme qui pèse un gramme et demi) et maquillages très moyens.
La narration laborieuse et décousue, et l'actrice principale pâlichonne n'aident pas forcément à s'intéresser vraiment au récit, d'autant que tout semble hésiter à prendre trop au sérieux ce qui est raconté : The Last Dragonslayer se retrouve ainsi le postérieur entre deux chaises, entre fantasy émouvante et épique, et farce satirique à l'anglaise (avec Garth Marenghi en Roi déglingué, difficile de rester crédible...).
Bref, ça se veut dans la lignée de Pratchett, mais ça manque clairement soit de moyens, soit de savoir-faire. Dommage.
2.25/6 (dont 0.25 pour Samwell de Game of Thrones)
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Ma Mère et Moi (The Meddler) :
Peinant à se remettre de la mort de son mari, Marnie (Susan Sarandon) s'investit désormais de manière envahissante dans la vie de sa fille Lori (Rose Byrne), qui travaille à Hollywood. Elle quitte ainsi New-York pour s'installer à Los Angeles, mais, face à Lori qui est déprimée et toujours plus distante, Marnie se rabat sur des inconnus, dont elle fait la connaissance, et qu'elle décide spontanément d'aider à résoudre leurs problèmes.
Une comédie dramatique semi-autobiographique sur le deuil et les rapports enfant-parent, qui fonctionne principalement grâce à sa distribution remarquable : Sarandon, Byrne, J.K. Simmons, Lucy Punch, Jason Ritter, Shiri Appleby, Randall Park, Robert Picardo, Casey Wilson, Michael McKean, Harry Hamlin, Laura San Giacomo... tous dans des rôles plus ou moins importants, parfois à la limite de la figuration, mais qui font que l'ambiance générale du film est toujours détendue et agréable à suivre.
Sans oublier Cecily Strong, en mariée qui n'a jamais connu sa mère, et qui se montre juste et touchante lorsqu'elle délivre un discours plein d'émotion à Marnie, qui lui offre le mariage de ses rêves. Si seulement Strong n'était pas cantonnée au SNL, elle aurait probablement une carrière solide au cinéma.
Mais passons : le mot touchant décrit bien le film, en fin de compte. Ce n'est pas original, c'est très prévisible, on est clairement en terrain bien balisé, et le personnage de Rose Byrne est assez désagréable, mais ça reste sincère, et bien interprété.
Rien de calamiteux, mais rien d'inédit ou de particulièrement mémorable non plus. Et le placement produit Apple, ainsi que les 10 minutes de trop n'aident pas vraiment le film à s'élever au-dessus de la moyenne du genre.
3.25/6
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Intramural (Balls Out) :
Sur le point de finir ses études, et embarqué dans des fiançailles avec une héritière ambitieuse et envahissante (Kate McKinnon), Caleb (Jake Lacy) hésite à franchir le pas. Il décide alors de reformer son ancienne équipe de football amateur, afin de revivre une dernière fois ses jeunes années perdues.
Long-métrage indépendant produit par Orion Pictures (nostalgie en revoyant le vieux logo de la compagnie), ce film est une parodie de "film de sport" tout à fait basique et quelconque, qui enchaîne tous les clichés du genre sous le prétexte de les détourner... mais en fait, sans oser aller trop loin dans le détournement, puisqu'elle s'avère ultra-balisée de bout en bout, y compris dans son pastiche.
Pire, le métrage mise clairement à fond sur la présence de plusieurs membres du Saturday Night Live au casting... mais malheureusement, ce sont eux qui posent le plus problème, notamment McKinnon, qui est toujours en cabotinage total quoiqu'il arrive.
Bref, pas convaincant, pas très drôle, et donc pas intéressant.
1.5/6
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Living on a Razor's Edge - The Scott Hall Story :
Un documentaire optimiste et émouvant retraçant la carrière mouvementée de Scott Hall, alias Razor Ramon, depuis ses débuts moustachus, à l'époque des territoires, jusqu'à son entrée au Hall of Fame de la compagnie, en passant par la création de Diamond Studd, celle de Razor Ramon, son amitié avec tout le reste de la Kliq (Shawn Michaels, Kevin Nash, Triple H, Sean Waltman) et avec Mr Perfect, son passage à la WCW, sa descente aux enfers dans l'alcool et la drogue, et enfin sa réhabilitation et désintoxication avec l'aide de Diamond Dallas Page, et son programme de DDP Yoga (tels que détaillées dans le documentaire La Résurrection de Jake the Snake).
On y découvre ainsi qu'une bonne partie des démons habitant Scott Hall et le poussant à se noyer dans les substances illicites provient d'un incident ayant eu lieu, en 1983, alors que Scott Hall était un jeune videur de 24 ans, et qu'il a provoqué la mort d'un homme le menaçant d'une arme à feu.
Un drame qui l'a marqué à jamais, et qui n'a eu de cesse de le hanter, y compris alors qu'il côtoyait les sommets à la WCW, et avait carte blanche pour y faire ce qu'il désirait. Et malgré cela, malgré des images bouleversantes de Hall totalement démoli par les médicaments, la drogue et l'alcool, le catcheur est toujours resté quelqu'un de sincère, humble et reconnaissant, au cœur grand comme ça, et qui a été (de l'aveu même de Vince et de Bischoff) exploité par ses patrons sans que ceux-ci ne se préoccupent vraiment de son bien-être.
Heureusement, Hall va mieux, il est toujours proche de ses enfants, et, toujours sur le chemin de la rédemption, il conseille désormais occasionnellement les jeunes lutteurs du Performance Center de la WWE, bref : il a l'air d'avoir laissé le pire derrière lui, et c'est tant mieux.
4.25/6
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Skyscraper :
Ancien agent du FBI ayant perdu une jambe dans l'exercice de ses fonctions, Will Sawyer (Dwayne Johnson) est désormais responsable de la sécurité de grands immeubles, partout dans le monde. Mais lorsque de dangereux terroristes mettent le feu à l'immeuble le plus haut de la planète, où Will et sa famille se trouvent justement, Sawyer doit tout faire pour sauver les siens avant qu'il ne soit trop tard, alors même que les autorités le croient responsable de l'incendie....
Après Jumanji et Rampage, troisième film récent mettant The Rock en vedette, pour une sorte de mélange entre Die Hard et La Tour Infernale, un mélange très premier degré, visant clairement le marché asiatique, et quasiment dépourvu de la moindre touche d'humour.
Guère surprenant, donc, de constater que le résultat est vraiment en demi-teinte : oui, c'est spectaculaire, et oui, Dwayne fait toujours un héros très attachant, mais à part ça, c'est vraiment très cliché, très balisé, et parfois assez décevant (la fin, à ce titre, tombe joliment à plat).
Sans même parler de tout le dispositif de la tour ultra-moderne, frôlant la science-fiction, qui pousse le bouchon un peu trop loin pour que l'on s'imagine à la place de The Rock.
Bref, un film qui se regarde mollement, avec son casting un peu trop basique (les traîtres sont évidents dès leur première apparition à l'écran - cela dit, ça fait plaisir de revoir Byron Mann en policier), sa musique insipide de Jablonsky, et son déroulement cousu de fil blanc.
Du niveau de San Andreas, en fait, avec peut-être un peu plus de moments marquants.
2.5/6
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Après un peu de comédie décérébrée, place à quelque chose d'un peu plus distingué, d'un peu plus terre à terre, et d'un peu plus romantique, avec l'adaptation en quatre épisodes d'une heure, par la BBC, du célèbre roman de E.M. Forster.
Howards End :
Dans l'Angleterre du début du XXème siècle, les relations compliquées entretenues par trois familles originaires de milieux différents. Les Wilcox (Matthew Macfadyen, Julia Ormond, Joe Bannister, Jonah Hauer-King, Bessie Carter), une famille aisée de capitalistes ayant fait fortune dans les colonies, et très à cheval sur les conventions et les différences de classes sociales ; Helen et Tibby Schlegel (Philippa Coulthard & Alex Lawther), élevés par leur sœur aînée Margaret (Hailey Atwell), forment une famille d'intellectuels bourgeois idéalistes, qui n'hésitent pas à s'engager pour aider autrui, pour le meilleur et pour le pire ; et les Bast, Leonard et Jacky (Joseph Quinn, Rosalind Eleazar), de basse extraction, qui tentent de se sortir de leur condition en s'instruisant et en travaillant dur...
Adaptation en quatre parties du roman du même nom, cet Howards End a été particulièrement bien reçu en Angleterre, un Royaume-Uni qui, encore à ce jour, reste fasciné et hantée par sa nature de société de classes.
Il y aurait beaucoup à dire sur le symbolisme du roman, sur la représentation de toute la société anglaise du début du siècle, dans ce qu'elle avait de bon et de mauvais, au travers de chacune des familles suivies par le récit, sur la pertinence du roman et de son adaptation à notre époque, etc.... et les journalistes anglais ne se sont pas privés pour le faire, comme le prouve une rapide recherche web.
Mais pour un spectateur étranger comme moi, bien moins imprégné du status-quo social anglais, et pas du tout familier du roman original (ou du film de 1992), que reste-t-il de ce récit, à vrai dire ?
Étrangement, pas grand chose de vraiment passionnant. Ou plutôt, cette mini-série a eu sur moi un effet étrangement contre-productif : avec ses personnages figées dans leurs positions sociales très marquées, et qui n'hésitent pas à défendre celles-ci dans des tirades ou par des remarques pompeuses et pontifiantes, Howards End est rapidement devenu agaçant.
Passons outre le récit global, cousu de fil blanc, et aux rebondissements télégraphiés par une réalisation et un script un peu trop appuyés - à la limite, c'est un problème que l'on peut trouver dans bon nombre de récits anciens, surtout si l'on est très familier du genre. Passons aussi sur la temporalité un peu brouillonne du tout, et sur certains raccourcis narratifs typiques d'adaptations de romans, qui font tout même se demander occasionnellement au spectateur pourquoi telle ou telle réaction des personnages.
Ce qui coince un peu plus, c'est vraiment la caractérisation des protagonistes. Du côté des Schlegel, on a Margaret, totalement obsédée par la propriété Howards End, et qui n'a quasiment aucune alchimie romantique avec son futur époux (Atwell semble s'effacer dès que cette relation débute, et elle reste falote pendant tout le reste de la mini-série) ; Helen, inconstante, indiscrète, qui met son nez dans les affaires des autres, et dont la réaction de fuite en avant est particulièrement frustrante ; et Tibby, l'adolescent fainéant, sarcastique et moqueur (mais paradoxalement, le personnage le plus amusant du lot). Ensemble, Margaret et Helen sont un peu comme des Gilmore Girls du début du siècle, envahissantes, constamment en train de discuter à 200 à l'heure, têtues, tenaces et insistantes, ne laissant jamais autrui placer un mot, et n'écoutant de toute façon pas du tout ce que leurs interlocuteurs ont à dire, tant elles sont absorbées par leurs idéaux, leurs objectifs et leurs aspirations artistiques...
En face, les Wilcox sont engoncés dans leurs principes et leurs positions, inamovibles et distants, rétrogrades et détachés. Et à l'autre bout de l'échelle sociale, les Bast, eux, ne sont guère mieux lotis : Bast est rigide, complexé, peu attachant, obsédé par l'idée de s'améliorer intellectuellement pour grimper l'échelle sociale, et son histoire extra-conjugale ne fait que le rendre encore plus antipathique ; quant à sa femme jalouse et malade, elle, elle est évacuée de l'histoire une fois cette relation extra-conjugale entamée... et ce n'est pas plus mal vu la nature réelle du personnage, et ses relations avec le père Wilcox (vraiment inutiles et superflues d'un point de vue narratif).
Et donc, entre deux lettres échangées et lues en voix off, tous ces personnages se disputent, se dissimulent la vérité "pour préserver les bonnes apparences", se parlent sans s'écouter, le tout dans une cacophonie de dialogues qui se chevauchent et ne mènent nulle part.
Je me suis donc rapidement lassé de cette rigidité perpétuelle des conventions, de ces personnages peu attachants et aux réactions agaçantes, de ce sujet très "daté" (pas forcément dans le sens péjoratif du terme), de ce traitement assez basique, et de ce rythme inégal... d'autant que le tout se conclue par une quasi-happy end un peu douce amère, dans laquelle tout le monde trouve un peu de bonheur et d'apaisement.
Tout le monde, sauf les pauvres, puisque Bast a droit à une fin au symbolisme un peu trop appuyé, et qui laisse un goût amer dans la bouche !
Alors certes, c'est bien filmé, bien interprété (heureusement que la distribution est sympathique), et le ton peu sérieux des deux premiers épisodes permet de donner un peu d'énergie à la mise en place, mais je suis vraiment resté sur ma faim devant cette mini-série.
Est-ce que cela provient du roman original, ou uniquement de l'adaptation ? Je ne saurais le dire. Mais il est probable que je sois simplement passé à côté de ce programme, et que d'autres y trouveront plus largement leur compte...
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L'un des rares programmes originaux scriptés (avec notamment Hollywood Darlings) de la chaîne PopTV, Let's Get Physical est une sitcom en 8x20 minutes, qui semble être née d'une simple idée : et si on basait une série toute entière sur la fameuse vidéo virale du Championnat national d'aérobic Crystal Light 1988 ?
Ce n'est pas forcément nouveau - Key & Peele en avaient fait un sketch assez amusant - mais visiblement, c'est assez pour lancer la production de cette comédie créée et produite par le responsable de Workaholics.
Let's Get Physical, saison 1 :
À la mort de son père, légende du fitness américain, Joe Force (Matt Jones), un slacker loser se rêvant superstar du rock, découvre que pour toucher son héritage, il doit replonger dans le monde de l'aérobic, et remporter une compétition nationale. Face à lui, cependant, se dresse son rival de toujours, Barry Cross (Chris Diamantopoulos), un sportif ayant épousé Claudia (AnnaLynne McCord), l'amour de lycée de Joe, et avec qui il a bâti un empire du fitness et de la salle de sport. Pour parvenir à le vaincre, Joe n'a d'autre choix que de recruter une équipe de danseurs (Misha Rasaiah, Jahmil French, James Cade), et de supporter les remontrances de sa mère dominatrice (Jane Seymour).
Une sitcom qui correspond vraiment au mot "anecdotique". En même temps, difficile, en 8 épisodes de développer des personnages secondaires, et d'aller plus loin que le simple statut de caricature, notamment dans le développement des protagonistes. Dans de telles conditions, il dépend alors vraiment des interprètes d'élever les personnages, et de se démarquer du reste de la distribution : à ce jeu, un seul s'en sort véritablement - Chris Diamantopoulos.
C'est bien simple, on ne retient qu'une chose de toute la saison : la volonté et l'énergie de Diamantopoulos, qui se démène comme un diable dans toutes ses scènes, qu'elles soient comiques, dansées, agressives, etc.
À ses côtés, McCord fait preuve d'un timing comique des plus honorables, mais finit tout de même par être éclipsée par Diamantopoulos... et face à ce dernier, Matt Jones ne fait pas une seule seconde le poids, malgré ses efforts.
Il faut dire que le cliché du slacker bedonnant mais qui a bon fond et que le spectateur est supposé soutenir est un cliché déjà bien usé, et presque agaçant ; ajoutez à cela un Jones à la voix très particulière, et au capital-sympathie assez moyen, et on se retrouve avec une série dans laquelle les good guys sont transparents et tout sauf intéressants.
C'est aussi la faute de l'écriture, à vrai dire : sur les huit épisodes de la saison, seuls deux ou trois s'élèvent au-dessus de la moyenne, et font preuve d'un humour convaincant ; les autres sont assez plats, sous-développés, et survolent leur sujet plutôt que d'en extraire la substantifique moelle.
La série rate donc partiellement sa cible, desservie par une écriture faiblarde et convenue. Heureusement que Diamantopoulos est là pour porter le show sur ses épaules, sinon le tout serait à ranger dans la catégorie "perte de temps".
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Mission Impossible 6 - Fallout :
Contraints de faire équipe avec un agent brutal de la CIA, Walker (Henry Cavill), Ethan Hunt (Tom Cruise) et son équipe tentent d'empêcher le mystérieux John Lark et les Apôtres, un groupe de terroristes, de déclencher trois têtes nucléaires sur des lieux de culte internationaux. Mais rapidement, de nombreux éléments du passé de Hunt se trouvent liés à cette affaire, lorsque Ilsa (Rebecca Ferguson) ressurgit avec une mission qui la place dans le chemin de Hunt...
Je n'avais pas aimé le précédent Mission Impossible, Rogue Nation, écrit et réalisé par le même Christopher McQuarrie : écriture pataude et télégraphiée, dialogues assez lourds en exposition et en tirades prétentieuses, bande originale fonctionnant mieux sur cd que dans le film, et cascades un peu trop portées sur les effets numériques flagrants retirant tout intérêt ou toute plausibilité aux exploits d'Ethan Hunt (tout le passage immergé, notamment).
RN finissait par ressembler (plus que d'autres Mission Impossible) à un sous-James Bond trop centré sur Cruise, sur sa relation (sans grande alchimie) avec Rebecca Ferguson, sur ses exploits, et délaissant un peu trop son équipe pour me convaincre.
Ce nouvel opus de la franchise, tout aussi applaudi par la critique, partage bon nombre de défauts du précédent volet : l'écriture est toujours aussi inégale, avec son lot de grosses plages d'exposition forcée, de rebondissements et retournements de situation éventés, et de répliques peu naturelles ; l'alchimie de Cruise avec les personnages féminins est toujours faiblarde (Vanessa Kirby ne fait pas grande impression) ; la bande originale de Lorne Balfe (un élève de Hans Zimmer) est immonde et dérivative ; et le grand final du film (duel d'hélicoptère au dessus des montagnes), tout en étant ultra-spectaculaire, est un peu trop bricolé par ordinateur et capillotracté pour vraiment fonctionner à plein tube.
Mais (car il y a un mais) malgré tous ces défauts récurrents, MI6 est nettement plus maîtrisé et abouti que son prédécesseur. McQuarrie est plus à l'aise derrière la caméra, et ça se ressent à de multiples niveaux, notamment au point de vue du rythme : malgré ses 2h20, le film ne se traîne jamais vraiment, et passe de scène d'action en scène d'action d'une manière assez assurée et agréable.
D'autant que ces scènes d'action sont bien souvent impressionnantes - à ce titre, la grosse poursuite à moto parisienne (bien que clairement trafiquée par ordinateur) est presque toujours crédible (la chute est un peu limite, et quiconque a déjà roulé à Paris/du côté de l'Arc de Triomphe lèvera un peu les yeux au ciel à certains moments) et surtout, très bien filmée.
Et puis McQuarrie a eu la bonne idée de se servir de ce film comme d'un bilan de la saga MI, en ramenant des éléments issus de nombreux films précédents, pour les intégrer au récit. Ça frôle parfois le fanservice gratuit, mais ça fonctionne néanmoins, et on se surprend à regretter que le scénariste n'ait pas été encore plus loin dans cette direction.
On regrettera aussi quelques choix mal avisés - faire courir Cruise comme un dératé est désormais un gimmick récurrent de la franchise, mais là, le bouchon est poussé un peu trop loin ; Cruise est encore et toujours trop indestructible pour être vraiment crédible, même s'il a tendance, de plus en plus, à le jouer façon Jackie Chan ou Harrison Ford, à mesure que l'âge le rattrape ; le sort de Baldwin est téléphoné au possible, et sa grande scène un peu forcée... - qui sont cependant compensés par un vrai travail d'équipe agréable à suivre.
Dans l'ensemble, ce MI6 m'a paru nettement plus intéressant et maîtrisé, comme je le disais : ce n'est pas parfait, loin de là, et il reste des problèmes d'écriture évidents, mais les progrès sont notables par rapport au cinquième épisode. Ce qui augure du meilleur pour un éventuel sixième métrage de la saga.
4/6 - 0.25 pour la musique vraiment calamiteuse = 3.75/6
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Vinyl :
Durant l'âge d'or du punk rock anglais, les Weapons of Happiness dominaient les charts, menés par Johnny Jones (Phil Daniels). Désormais rangés et has-been, les musiciens composent néanmoins une chanson un soir de beuverie, et, persuadés de détenir un hit, tentent alors de convaincre les maisons de disque et les radios d'en faire la promotion... en vain. Pour diffuser leur musique, Johnny a alors l'idée de monter un groupe de toutes pièces, les Single Shots, en recrutant des adolescents photogéniques et dynamiques, plus faciles à vendre et à promouvoir...
Une comédie anglaise sympatoche, mais plutôt inégale.
Le premier tiers, concentré sur ces anciens punks qui continuent de se rebeller contre le système, bien qu'ils en fassent totalement partie, est assez brouillon, manquant de cohésion et de direction. Le second tiers (le canular en lui-même) est nettement plus réussi, avec une énergie certaine apportée par les jeunes acteurs, et par le contraste de ces derniers avec les vieux punks. Malheureusement, le dernier tiers retombe dans les travers d'une dramédie convenue, avec paternité, problèmes de famille et de responsabilité, etc...
Au final, ce film n'est pas désagréable (d'autant qu'étant inspiré de l'histoire vraie du chanteur du groupe The Alarm, il bénéficie de la musique punk de cette formation), mais qui, pour un récit mettant en avant l'énergie et l'attitude punk, manque cruellement de punch, et s'avère bien trop gentillet et prévisible.
Dommage.
3/6
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Ant-Man & La Guêpe (Ant-Man & the Wasp) :
Encore secoué par les événements de la "Guerre Civile" entre super-héros, Scott Lang (Paul Rudd) a mis son identité d'Ant-Man de côté, et peine à concilier sa vie de père divorcé assigné à résidence avec son métier de conseiller en sécurité, en compagnie de ses amis Luis, Kurt et Dave (Michael Peña, Tip "T.I." Harris & David Dastmalchian). Lorsque Hope (Evangeline Lilly) et Hank Pym (Michael Douglas) viennent le chercher pour qu'il les aide à pénétrer dans la dimension quantique, afin de retrouver Janet (Michelle Pfeiffer), la mère de Hope, Scott n'hésite pourtant pas... mais entre le FBI (Randall Park), la pègre (Walton Goggins), et un mystérieux antagoniste capable de passer au travers des murs, le Fantôme (Hannah John-Kamen), Ant-Man aura fort à faire pour réussir sa mission.
Suite du premier opus de 2015, un premier opus qui a mis un certain temps à me convaincre totalement (voir ma critique originale ici, et sa révision de février dernier ici), et qui arrive avec la lourde tâche de passer après Avengers : Infinity War, et sa fin sans appel.
Autant dire que la pression était importante sur les épaules de Paul Rudd et compagnie, qui n'avaient que deux choix s'offrant à eux : soit prendre le pari de faire encore plus épique, encore plus spectaculaire et encore plus dramatique qu'Avengers (une mission clairement impossible), soit partir dans une direction opposée, et livrer un métrage léger, amusant et décontracté, servant de pause estivale dans un univers en plein tourment.
Par chance, on se retrouve donc ici avec l'option b, un Ant-Man 2 mieux rythmé (malgré encore quelques scories dans sa première moitié), plus inventif, plus dynamique, plus décomplexé et drôle que son prédécesseur ; un film qui fonctionne très bien en tant que préquelle à l'Infinity War (qu'elle rejoint dans ses scènes post-générique), et qui apporte au prochain Avengers des pistes intéressantes pour vaincre Thanos ("vortex temporel", hmmmm).
Bref, un bon moment à passer en salles, et un Marvel mineur mais rafraîchissant, qui prépare le terrain pour la suite tout en se payant le luxe d'avoir une intrigue bouclée, sans grand méchant connaissant une mort atroce, et avec un protagoniste plus libre dans la comédie qu'il ne l'était dans le premier épisode, où l'on sentait Paul Rudd un peu gêné aux entournures de son personnage de superhéros Marvel.
Ne manquait peut-être qu'une scène d'action supplémentaire à base de fourmis afin de rythmer encore un peu plus le tout, et ça aurait été nettement supérieur au premier épisode. Là, en l'état, c'est tout juste au-dessus.
4/6
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Dernier été à Staten Island (Staten Island Summer) :
Alors qu'il est sur le point de partir faire ses études à Harvard, Danny (Graham Phillips) passe un dernier été avec ses amis et collègues maîtres nageurs (Zack Pearlman, John DeLuca, Bobby Moynihan, Cecily Strong, Fred Armisen, Mike O'Brien) autour de la piscine municipale, à Staten Island. Un été qu'ils comptent bien terminer par une fête mémorable, en dépit de la surveillance de leur supérieur hiérarchique (Mike O'Brien). Mais Danny est distrait : épris de la belle Krystal (Ashley Greene), la fille d'un mafieux local (Vincent Pastore), il est prêt à tout pour la séduire...
Une comédie produite par Lorne Michaels, du Saturday Night Live, écrite par Michael Jost, du Saturday Night Live, mettant en vedette une grosse partie de la distribution du Saturday Night Live, et réalisée par l'un des réalisateurs du Saturday Night Live.
Bref, en d'autres temps, cela se serait appelé National Lampoon's Staten Island Summer, mais là, on doit se contenter d'une version romancée de la jeunesse de Michael Jost, ou plutôt, de son alter-ego Danny (ce qui n'empêche pas Jost et son frère d'apparaître dans de petits rôles de policiers).
Et comme l'est souvent le SNL depuis que Jost en est le rédacteur en chef, ce film est très inégal. Comme au SNL, ça regorge de visages familiers dans les seconds rôles (Will Forte, Kate Walsh, Gina Gershon, Jim Gaffigan, Method Man, Kate McKinnon, Penny Marshall...) ; comme au SNL, c'est assez bien filmé (c'est assez lumineux et ensoleillé, ce qui est approprié au sujet du film), bien qu'à la limite du vidéo-clip dans ses effets (ralentis, visuels ultra-contrastés, mouvements de caméra, montage, etc) ; comme au SNL, certains gags et/ou sous-intrigues fonctionnent très bien, d'autres ont des chutes affreusement téléphonées, et d'autres enfin trainent en longueur jusqu'à tomber à plat ; et comme au SNL, certains moments sont totalement improbables, comme ce délire animé qui illustre l'hallucination stupéfiante de Mike O'Brien, ou encore tout ce qui tourne autour de Fred Armisen et du petit Jackson Nicoll.
Un film très inégal, donc, relativement convenu, et au rythme assez bancal (ça traine en longueur, avec un gros coup de mou aux 2/3), mais qui étrangement n'est pas désagréable à suivre. Et puis comme Kate McKinnon n'a qu'un rôle minuscule, alors que Cecily Strong, elle, a l'un des rôles principaux, j'ai envie de me montrer gentil.
3.25/6 (dommage qu'Ashley Greene soit à ce point transparente, et que Graham Phillips ne fasse pas forcément plus forte impression - cela n'aide pas à s'intéresser au couple principal)
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Liberation Day :
Surréaliste.
C'est vraiment le mot qui définit le plus ce documentaire retraçant la visite de Laibach, groupe slovène provocateur, connu pour sa satire très prononcée et son utilisation des codes des régimes totalitaires, ainsi que pour ses reprises militaristes de morceaux pop, en Corée du Nord, pour y tenir un concert à l'occasion du 70ème anniversaire de la "libération" du pays du joug japonais.
Surréaliste, depuis son ouverture reprenant la Mélodie du Bonheur, illustrant une juxtaposition d'images de propagande et de guerre, et d'innombrables images d'artistes occidentaux en concert, pour montrer les similitudes entre ces deux types d'adoration de masse.
Surréaliste, pour la volonté du groupe de rester en retrait, toujours in character, ce qui laisse Morten Traavik, réalisateur du tout, et organisateur de ce concert, sur le devant de la scène, à lutter contre la censure et les impératifs d'un régime dépassé (tant technologiquement qu'idéologiquement) par ce que propose le groupe.
Surréaliste, parce qu'on a droit, par moments, à de véritables interrogations de la part de certains membres de la délégation occidentale, qui se demandent si les gens qu'ils voient autour d'eux, tous souriants et polis, sont véritablement opprimés et lobotomisés par leur régime (la réponse est oui, clairement, mais ponctuellement, l'utopie nord-coréenne semble crédible).
Surréaliste, enfin, pour le bref aperçu que l'on a du concert (une seule chanson), et du gouffre existant entre ce groupe conceptuel et d'avant-garde, et un public policé et raide, qui ne comprend pas vraiment ce qu'il à sous les yeux, et qui ne sait pas comment réagir autrement que par des applaudissements polis et modérés.
On regrettera néanmoins que le film manque d'un petit quelque chose : pas assez de Laibach ou de musique, un peu trop de problèmes et d'incompréhensions techniques, pas assez de recul et de recontextualisation du tout, pour redonner un peu de sens à ce film de tournée...
Dans l'ensemble, cependant, c'est assez fascinant, intrigant, et on se demande encore comment diable tout ceci a bien pu s'organiser sans virer à l'incident diplomatique...
4.25/6
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Sitcom YouTube Red en 8 épisodes de 25-30 minutes, Ryan Hansen Solves Crimes on Television marche directement dans les traces de Play It Again, Dick, série spin-off de Veronica Mars dans laquelle Ryan Hansen, interprète de Dick Casablancas, essayait de convaincre ses amis et l'industrie de lancer une série dérivée le mettant en vedette.
Ryan Hansen Solves Crime on Television, saison 1 :
Alors qu'une vague de meurtres et de crimes frappe Hollywood, le maire de Los Angeles décide d'avoir recours à des acteurs plus ou moins connus pour assister les forces de police sur le terrain. Parmi ces acteurs, Ryan Hansen, qui assiste donc Jessica Mathers (Samira Wiley), et emmène avec lui une équipe de tournage pour en faire un show pour YouTube Red...
Les ficelles de ce Ryan Hansen solves... (créée et supervisée par le réalisateur et scénariste d'Agents presque secrets, de Dodgeball et de Les Miller, une famille en herbe) sont ainsi globalement les mêmes que dans Play It Again, Dick : Ryan Hansen joue son propre rôle d'acteur insupportable, idiot et imbu de lui-même, il est entouré de nombreux visages familiers (Karen David !), et plusieurs de ses amis IRL font des caméos, que ce soit dans leur propre rôle ou non (Jon Cryer, Aly Michalka, Eric Christian Olsen, Donald Faison, Yvette Nicole Brown, Kristen Bell, Peter Berg, Joel McHale).
Le tout se coulant dans le moule de la série Castle, avec cette fliquette dure à cuire et professionnelle, qui doit supporter la présence d'un boulet sans la moindre expérience de terrain, mais dont la connaissance d'un certain milieu lui donne (parfois) des intuitions pertinentes.
Rajoutez là-dessus une couche de second degré et de parodie des conventions du genre (un peu comme dans Angie Tribeca), parfois directement amenés par les répliques et les dialogues de Hansen (YouTube Red s'en prend plein la tête pendant une bonne partie de la saison) qui soulignent le caractère artificiel et les clichés de tels récits (le Commissaire Jackson qui change d'interprète à chaque épisode), et parfois mis en évidence au niveau visuel (il y a ainsi de constants changements de formats, la série basculant en mode "cinématographique" lors des moments les plus nerveux, et revenant à quelque chose de plus télévisuel à d'autres moments).
Sans oublier chaque fin d'épisode, en mode sitcom familiale de studio (décors fauchés, public qui rit sur commande, éclairages saturés, multi-cam, etc), avec Aly Michalka dans le rôle de la femme de Ryan Hansen, mère de leurs trois filles, et Jon Cryer dans son propre rôle... celui du voisin envahissant.
Des expérimentations formelles et stylistiques qui se marient bien à l'humour méta du tout, et donnent de l'intérêt à la série.
À l'identique, difficile de ne pas s'amuser devant l'épisode mettant en scène Kristen Bell jouant son propre rôle, et gérant d'une main de fer, à ses heures perdues, une entreprise de sosies de "princesses génériques et non copyrightées pour fêtes d'anniversaires", un épisode se concluant par un tonitruant "Elsa can suck my d*ck !" ; ou encore en découvrant la bromance progressive entre Olsen et Hansen ; voire même lorsque Hansen est viré de la série, et remplacé, dans le rôle de Ryan Hansen, par Joel McHale.
Autant de scénarios improbables qui se moquent souvent de l'univers de Los Angeles (la folie des escape rooms, la vacuité des acteurs, les embouteillages, les food bloggers, le street art, le carpool karaoke, etc) et qui s'avèrent sympathiques à suivre... sans plus.
Car malgré ses 8 épisodes et sa durée globale assez courte, la série peine à convaincre sur l'ensemble. Ponctuellement, on s'amuse, on rit bien, on trouve ça réussi, mais le rythme global fait que, bien souvent, les moments les plus efficaces se trouvent dilués dans le tout, un tout assez quelconque et peu mémorable.
C'est dommage, parce que le double épisode final parvient à relier plusieurs sous-intrigues de manière assez réussie et amusante, et promet le meilleur. Mais la série n'a, pour l'instant, pas vraiment trouvé son équilibre, et il est peu probable que YouTube Red la renouvelle, vu le peu de succès de la plate-forme.
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Comédie corrosive en 10 épisodes de 20-22 minutes, Corporate a été créée par Pat Bishop, Matt Ingebretson, et Jake Weisman, auteurs et réalisateurs de courts comiques pour la chaîne et pour le web. Au programme, une satire mordante, décalée et dépressive du monde du travail en entreprise, avec ce que cela comporte de manipulations, d'exploitation, d'immoralité, d'apathie et de problèmes psychologiques...
Corporate, saison 1 :
Dirigée par le tyrannique et amoral Christian DeVille (Lance Reddick), la multinationale Hampton DeVille domine son industrie et traite ses employés comme une main d’œuvre impersonnelle et interchangeable. Matt (Matt Ingebretson) et Jake (Jake Weisman), deux futurs cadres en formation, tentent de tirer leur épingle du jeu, et de naviguer les eaux tumultueuses de l'entreprise, tout en s'efforçant de gérer leur dépression, et d'échapper aux caprices de leurs supérieurs, John (Adam Lustick) et Kate (Anne Dudek), subordonnés directs du PDG...
D'office, dès son générique étrangement glaçant et malsain, façon film d'entreprise où tout le monde sourit de manière artificielle et forcée, le ton est donné : on est dans une vision très cynique et glauque du monde de l'entreprise, vision qui ne fait que se confirmer au fil des épisodes.
Pendant les 200 et quelques minutes du show, on suit ainsi le quotidien insipide et écrasant de Jake et de Matt, les deux protagonistes pâles, amorphes, et dépressifs, qui doivent composer avec leur métier, leur hiérarchie caractérielle, et autres incidents qui émaillent leur vie.
En vrac, on assiste donc à un lancement raté d'un méga-pseudo-iPad ; à une présentation Powerpoint qui devient l'enjeu d'un conflit entre Hampton Deville et un concurrent ; à un trafic d'anti-dépresseurs et d'antalgiques organisé par Jake, tandis que Matt, en manque de sommeil, parle à des fantômes ; au recrutement d'un artiste pseudo-rebelle (croisement de Banksy et d'un Daft Punk) qui veut rejoindre les rangs de l'ennemi pour gagner de l'argent ; à un week-end détente avec tous les collègues, qui voit Matt humilié par des conférenciers ; à la visite d'une représentante d'une méga-église, au moment même où le personnel de l'entreprise se rebelle ; à une réunion interminable qui amène tous les personnages à se poser des questions existentielles ; à un vendredi soir entre collègues, qui rapidement dégénère ; à la mode soudaine d'une série façon Netflix, dont tout le monde parle sauf Jake ; et, last but not least, au Remember Day, un jour inventé par Hampton Deville pour célébrer le souvenir du 9/11, et exploiter la sentimentalité du petit peuple - l'occasion pour la série de nous gratifier d'un épisode "festif", façon Christmas Special... où le miracle de Noël du 9/11 n'a jamais lieu.
On ne s'ennuie jamais chez Hampton Deville : la série est méchante, cynique, osée, drôle, elle joue avec les formats, n'hésite pas à partir dans des délires visuels et conceptuels toujours plus improbables, tout en restant à la fois absurde, désespérée, et suffisamment caricaturale pour que l'on n'oublie jamais que Corporate n'est pas un reflet fidèle de la réalité, mais son miroir déformant. Du moins, en théorie, parce qu'en pratique, la réalité rattrape bien souvent la fiction...
Bref, pour résumer, Corporate est une série bien écrite, percutante, et très maligne, qui parlera instantanément à quiconque a déjà travaillé en entreprise - et très probablement aussi à ceux qui n'ont jamais mis les pieds dans les bureaux d'une multinationale, même en tant que stagiaire.
La série a été renouvelée pour une seconde saison, et c'est une très bonne nouvelle : je serai sans hésiter au rendez-vous de ce programme décalé et très noir, en espérant que la formule ne changera pas, et que ses auteurs bénéficieront toujours de la même liberté créative...
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Forgetting the Girl :
Traumatisé par la mort de sa soeur durant leur enfance, Kevin Wolfe (Christopher Denham) est devenu photographe professionnel à New York, un moyen pour lui de rencontrer d'innombrables femmes en espérant enfin trouver l'âme soeur. Mais malheureusement, Kevin s'attache vite, trop vite, et n'a aucun savoir faire avec le beau sexe. Il erre donc d'histoire d'amour ratée en histoire d'amour ratée, jusqu'à ce que l'une de ses "conquêtes", Adrienne (Anna Camp) disparaisse mystérieusement : qui de Kevin, de son assistante gothique, dépressive, et jalousement possessive, ou de leur propriétaire à la sexualité déviante et perverse, peut bien être responsable de cette disparition ?
Un thriller plutôt intéressant, entièrement narré en flashbacks et en voix off par l'interprète principal qui, comme tous les autres membres du casting, s'avère très compétent et crédible.
On appréciera l'ambiance assez sombre et glauque, ainsi que les tentatives de brouillages de piste du scénario, qui s'efforce de présenter tous les suspects de manière plus ou moins équivalente, pour les rendre plausibles, et ce sans jamais trop surligner les choses au spectateur, qui se demande pendant une bonne moitié de métrage à quel genre appartient réellement l'oeuvre qu'il regarde : horreur ? Drame ? Thriller ? Romance ?
Cela dit, malgré cette forme globalement maîtrisée, le script reste assez prévisible, et n'offre pas de grande surprise au spectateur un peu aguerri : une fois les réponses apportées, le récit connaît ainsi un petit coup de mou dans son dernier quart, et perd alors de sa force et de son intérêt.
Un peu dommage, mais pas rédhibitoire.
3.5/6
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The Problem With Apu (2017) :
Documentaire engagé signé Hari Kondabolu, qui attaque frontalement la série Les Simpsons sur le supposé racisme implicite du personnage d'Apu ; ce qui a fait grand bruit lors de la diffusion initiale du programme, fin 2017, ainsi qu'en avril 2018, lors de la réponse maladroite des Simpsons au documentaire au cours d'un épisode.
La thèse du réalisateur (un comique/activiste à l'humour et aux spectacles très orientés justice sociale) est donc que le personnage d'Apu est raciste, négatif, et responsable de plusieurs décennies de clichés et de harcèlement des minorités indiennes dans la société américaine.
Un problème encore aggravé par le fait qu'Apu est doublé par Hank Azaria, un acteur caucasien, ce qui amène donc Kondabalu a assimiler le personnage d'Apu à du blackface - ou, dans le cas présent, a du brownface.
Pour reprendre la conclusion du documentaire, "Les Simpsons, c'est comme votre vieux grand-père raciste : vous l'aimez bien, il a eu des bons moments, mais régulièrement, il dit des choses racistes, et il serait donc préférable pour tout le monde qu'il meure".
Voilà voilà. Certes.
Il n'est donc guère surprenant de constater que ce documentaire d'une heure m'a vraiment hérissé le poil, tant il est représentatif d'une certaine vision du monde assez typique de cette décennie et de cette nouvelle génération d'activistes connectés.
Difficile de se départir, en effet, d'une impression de bulle lorsque l'on découvre les comiques interviewés par le réalisateur dans le cadre du documentaire : tous amis du réalisateur ("on se connaît tous"), à 95% fils et filles d'immigrés indiens ayant entre 25 et 35 ans, ayant grandi en pleine Simpsons-mania et ne se reconnaissant pas du tout dans le portrait d'Apu.
Et ce n'est pas surprenant, puisque Apu est une caricature d'immigré des années 70/80 : l'immigré travailleur, diplômé, intelligent, venu aux USA pour profiter du rêve américain, et confronté à la réalité de ce dernier, qui le force à travailler dans une supérette. Sans surprise, cela ne parle pas aux millenials ultra-connectés qui ont grandi ici, et qui se sont affranchis, pour certains, des traditions de leurs ancêtres.
Ce gouffre générationnel est d'ailleurs involontairement souligné lorsque Kondabolu fait écouter Apu à ses parents, afin de montrer que ces derniers ne se retrouvent pas dans le cliché du personnage et de son accent... mais lorsqu'ils donnent leur avis, non seulement ils ne s'offusquent pas du personnage, mais en plus, leur accent est presque aussi prononcé que celui d'Apu.
Mais non : Kondabolu, clairement traumatisé par ce personnage depuis son enfance, semble avoir trouvé là un moyen d'attirer l'attention sur son travail (il s'est fait remarquer lors d'une émission tv, en 2012, par une tirade sur ce même sujet), et il est bien décidé à se faire entendre...
On a ainsi droit à un Kondabalu qui ouvre son documentaire en désamorçant immédiatement toute critique, qu'il affuble en quelques secondes de tout un vocabulaire et d'un argumentaire chargés, employés par l'alt-right trumpiste, les républicains et autres conservateurs rétrogrades : de quoi tuer immédiatement le débat en assimilant d'éventuels détracteurs à des racistes, ce qui permet d'éviter d'avoir à répondre à leurs objections ou contre-arguments.
D'ailleurs, il en va de même dans le reste du documentaire : s'il reconnaît à demi-mot les qualités du personnage d'Apu, tout cela est éclipsé par l'obsession de Kondabolu pour Azaria et pour le travail du doubleur.
Le film admet par exemple qu'Apu est loin d'être un stéréotype sur pattes, qu'il a bien été développé (c'est effectivement l'un des personnages les moins stupides des Simpsons, ainsi que l'un des plus équilibrés) et, plus important, qu'à l'époque de son apparition à l'écran, il était l'un des seuls (si ce n'est le seul) indiens présents sur le petit écran. Ce qui, en matière de représentativité, était inédit, et très justement applaudi.
Mais c'est justement cette représentativité rarissime qui fait qu'aujourd'hui, Apu devient une cible facile : selon ses détracteurs, le personnage n'aurait pas évolué, serait toujours aussi caricatural qu'à ses débuts (comme le sont tous les autres personnages des Simpsons, à vrai dire), et sa "représentation" ne serait donc aujourd'hui plus valide, plus désirable ni désirée, et totalement raciste (c'est amusant, mais quand je regarde des films réalisés et écrits par des indiens d'origine américaine, les clichés sont pourtant toutaussi nombreux, et bien souvent similaires)
Pire : le documentariste - et ceux qui se reconnaissent dans ses propos - semblent ravis d'attribuer à la série la responsabilité de la bêtise et du racisme de l'Américain moyen avec lequel il a grandi. Un Américain moyen qui a fait de "Thank You, Come Again" un cliché ethnique associé à Apu, alors même que ce dernier ne la prononce que 8 fois en plus de 600 épisodes de la série.
Il y a donc une certaine malhonnêteté intellectuelle, derrière tout ça, qui se ressent d'autant plus que Kondabulu articule tout le documentaire autour de ses tentatives insistantes d'obtenir une interview d'Azaria. Des tentatives vaines, et qui mènent à des moments assez agaçants pour le spectateur : gags pas drôles (Kondabolu qui s'énerve et fait semblant de casser des trucs hors-champ), ou déclaration hypocrite face caméra après lecture d'un mail de refus.
Bref, pour résumer, ce documentaire semble symptomatique d'un politiquement correct un peu trop envahissant en matière d'humour, qui envahit peu à peu notre société (et qui est d'autant plus présent outre-atlantique) : l'humour ne doit plus choquer personne, on ne doit plus utiliser de stéréotypes (à moins d'appartenir à la communauté caricaturée), on ne doit plus être gratuit et méchant, on ne doit être que woke.
Une heure de métrage assez typique, donc, des réactions épidermiques d'une génération qui trouve dans des causes superficielles des raisons de s'indigner (principalement sur les réseaux sociaux - Kondabolu nous montre son flux Twitter pour justifier ses dires), et croit ainsi faire autre chose que d'aborder ces problèmes par le petit bout de la lorgnette, alors même qu'elle ne leur apporte (comme Kondabolu dans ce film, d'ailleurs) absolument aucun début de solution viable ou intéressante.
La cause est juste, en soi (et le documentaire est plutôt bien produit, dynamique et coloré), mais les méthodes, comme souvent outre-atlantique, sont disproportionnées et mal avisées.
2.5/6
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Mariage à Long Island (The Week Of) :
Kenny Lustig (Adam Sandler), un petit salarié juif, et Kirby Cordice (Chris Rock), prestigieux chirurgien afro-américain, n'ont rien en commun... sauf leurs enfants respectifs, qui vont se marier ensemble. Les deux hommes n'ont plus qu'une semaine pour organiser le tout, ce qui est plus facile à dire qu'à faire...
Je suis généralement assez tolérant et client des productions Happy Madison, y compris celles produites spécialement pour Netflix, malgré leurs nombreux défauts.
Mais là, avec ce métrage écrit et réalisé par Robert Smigel (et co-écrit par Adam Sandler), j'ai vraiment eu du mal.
Deux heures nonchalantes, filmées à la caméra portée naturaliste, sans réelle structure ni réels gags, mais simplement un film qui suit la dernière semaine de préparatifs d'un mariage, avec famille envahissante, maison surpeuplée façon Noël des Griswold, interprétation semi-sobre, accents du New Jersey, quelques visages familiers (Rachel Dratch, Steve Buscemi) et un ou deux moments "émotion" vers la fin (trop évidents et forcés pour vraiment fonctionner).
Rien de vraiment mémorable, rien de vraiment passionnant, rien de vraiment drôle (à part une scène ou deux qui font sourire), et dans l'ensemble, une production qui semble constamment en pilotage automatique, ce qui en fait probablement le métrage Sandler le plus faible de tout le catalogue Netflix (paradoxalement, si le film a reçu un accueil très hostile des critiques, comme souvent, certains trouvent que c'est au contraire le meilleur film Happy Madison depuis une dizaine d'années...)
1.75/6 (et comme à chaque fois, ça aurait été nettement meilleur avec une demi-heure en moins)
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Tag :
Depuis leur plus tendre enfance, Hogan (Ed Helms), Bob (Jon Hamm), Randy (Jake Johnson) et Kevin (Hannibal Buress) jouent à chat, une fois par an, pendant tout le mois de mai : l'occasion pour eux de ne pas perdre contact, et de tenter, avec l'aide d'Anna (Isla Fischer), l'épouse de Hogan, d'attraper Jerry (Jeremy Renner), le dernier membre du groupe, un athlète surentraîné capable de tout pour éviter d'être le "chat". Mais cette année, Jerry se marie avec Susan (Leslie Bibb), et la bande (qui n'est pas invitée à la cérémonie) décide de profiter de cet instant unique pour frapper...
Un casting quatre étoiles pour une comédie assez typique de la scène américaine actuelle, avec ses grands enfants immatures, et ses visages très familiers. Ici, cependant, dans ce métrage inspiré d'une histoire improbablement vraie, et écrit par le scénariste de Service Non Compris et de sa suite, on suit cette bande de grands imbéciles avec un certain amusement.
En effet, en poussant le bouchon un peu plus loin que la norme, et en s'aventurant ouvertement dans le territoire du quasi-cartoon, avec bonne dose de slapstick (il faut voir Jeremy Renner en ninja un peu beauf adepte du crossfit, qui virevolte dans tous les sens, et analyse toutes les attaques en mode Sherlock Holmes de Guy Ritchie, pour les contrer de manière démesurément violente ^^), le film donne un peu d'ampleur à un concept amusant, mais finalement assez simpliste.
Les scènes d'action s'avèrent ainsi plutôt divertissantes et convaincantes, et l'on passe un bon moment devant les mésaventures rocambolesques de ces bras-cassés qui jouent à Chat.
Et puis, encore une fois, Tag a la chance de bénéficier d'une distribution très motivée et de qualité - mention spéciale à Isla Fischer, à fond dans son personnage ; on regrettera néanmoins que Rashida Jones ne fasse qu'une petite apparition sous-développée, qu'Annabelle Wallis ne serve tout simplement à rien du tout dans ce métrage (comme dans La Momie, elle est affreusement transparente et insipide), et que les dix dernières minutes semblent un peu bâclées, avec un virage dramatique pas exceptionnellement convaincant, et une fin un peu en queue de poisson.
3.5/6
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Classique de la littérature australienne, Pique-nique à Hanging Rock est devenu une œuvre culte lorsqu'elle a été adaptée au cinéma par Peter Weir, en 1975. Narrant l'histoire "vraie" de la disparition inexpliquée de plusieurs jeunes filles et de leur enseignante, le jour de la Saint Valentin 1900, au fin fond du bush australien, le métrage, onirique, étrange, éthéré et mystérieux a profondément marqué les mémoires de par son étrangeté et son ambiance si particulière.
Et donc, forcément, en cette époque d'adaptations, de reboots et de remakes à tout va, la décision a été prise d'adapter à nouveau cet ouvrage, sous forme d'une mini-série de 6 épisodes d'une heure, diffusés sur Showcase en Australie, sur la BBC en Angleterre, Amazon aux USA, et Canal + chez nous...
Pique-Nique à Hanging Rock (Picnic at Hanging Rock - 2018) :
Le jour de la Saint Valentin 1900, à l'occasion d'un pique-nique au milieu de la forêt australienne, trois des jeunes pensionnaires (Madeline Madden, Lily Sullivan, Samara Weaving) de l'Appleyard College, une école privée pour filles, disparaissent sans laisser de traces, en compagnie de l'une de leurs enseignantes, Miss McGraw (Anna McGahan). Aussitôt, cette disparition provoque le chaos dans l'établissement, et révèle les nombreux secrets des habitants de la région, parmi lesquels la mystérieuse Hester Appleyard (Natalie Dormer), directrice de l'école...
Franchement, je ne sais pas par où commencer.
J'ai abordé cette adaptation télévisée du roman original avec une certaine curiosité positive : si j'adore le film de Peter Weir, je n'en attendais pas une copie, et j'espérais que la série allait parvenir à retrouver un sens similaire de l'étrange et de l'inexpliqué, tout en se forgeant une identité propre. Et c'est le cas : la série a sa propre identité, on ne peut le nier.
Quel dommage cependant que ce soit une identité ayant provoqué chez moi un rejet quasi-physique, tant quasiment rien ne fonctionne à mes yeux dans cette mini-série.
Et pourtant, il y avait là un certain potentiel : avec sa réalisation et son écriture confiées à des femmes, la série avait de quoi aborder ce récit sous un angle différent, en se concentrant sur la féminité de ses protagonistes, sur leur sexualité naissante, sur les pressions diverses et variées de la société et des hommes, etc. De quoi rajouter encore des couches supplémentaires au mystère Hanging Rock, et à ses motivations.
C'est ce que les scénaristes tentent de faire, d'ailleurs, en développant en long, en large et en travers, par le biais de flashbacks, d'une narration déstructurée, etc, la personnalité des enseignantes, des élèves, de leur entourage, de la directrice... on devine même, ici ou là, des idées pertinentes, qui auraient pu donner quelque chose d'intéressant.
Malheureusement, premier gros défaut de la série : l'écriture n'a aucune finesse. Tout est surligné, tout est appuyé, les relations des personnages sont forcées (avec une bonne dose de relations homosexuelles inassouvies, d'inceste/de mauvais traitements, de romances superflues), et tous les mystères autour de Natalie Dormer tombent à plat, inutiles, principalement là pour justifier la présence de l'actrice et lui donner quelque chose à faire.
Le problème, en fait, c'est que tous ces développements éclipsent totalement le mystère au cœur du récit : le pique-nique, et la disparition. D'ailleurs, pendant plusieurs épisodes, ces deux éléments passent à la trappe, tant la série est plus intéressée par les réactions de Sara, la petite orpheline punie par la directrice, par les hallucinations de Dormer, ou par la romance impossible de deux hommes de la région.
Plus intéressée par tous les personnages qu'elle a à traiter, donc, la série se trouve ainsi dépourvue, pendant les 2/3 de sa durée, du moindre mystère relatif au Hanging Rock, et il faut attendre le dernier épisode pour retrouver le pique-nique, et un peu d'inexplicable.
Si l'écriture était le seul problème de la série, cependant, ce ne serait pas forcément rédhibitoire. Malheureusement, il en va autrement, puisque c'est toute la réalisation et la direction artistique qui sont en roue libre, et rendent la série imbuvable.
Entre son esthétique et ses effets de style risibles, dignes d'une sous-Sofia Coppola ou d'un mauvais vidéo-clip (ralentis inutiles, zooms, caméra constamment penchée, angles étranges, flous, etc, etc, etc), son illustration musicale moderne abusant des rythmiques électro-pop, et des carillons pour signifier le mystère, ses costumes et ses visuels saturés et clinquants, on se retrouve avec quelque chose de mauvais goût, de maniéré et d'assez laid, et qui, pour ne rien arranger, rend son scénario déjà assez brouillon encore plus flou, grâce à un montage qui joue de manière assez décousue avec la narration et la chronologie du tout.
Et puis, bien entendu, l'interprétation. Si elle n'est pas mauvaise en soi, elle est au diapason de la direction artistique et de l'écriture : sans la moindre finesse. Les personnages secondaires sont des clichés ambulants (la grenouille de bénitier) souvent surjoués (notamment du côté des autres élèves), et si les personnages principaux sont un peu plus mesurés, ça ne suffit jamais à les rendre attachants ou particulièrement intéressants (tous les personnages masculins, notamment, ont l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette).
Ce qui s'avère problématique, puisque l'on nous demande de nous intéresser au sort de ces trois adolescentes disparues, qui s'avèrent finalement assez antipathiques et creuses.
En résumé, un vrai ratage, qui sacrifie tout le mystère et l'atmosphère du film de Weir sur l'autel d'un féminisme moderne mal maîtrisé, mal écrit, à la symbolique lourde, et visuellement assez laid et pataud.
La réalité rejoint ainsi la fiction : à l'instar de la formation rocheuse du récit, les six épisodes de ce Picnic at Hanging Rock 2018 donnent envie de dormir à ses spectateurs, tant ils se traînent, errent et se perdent en route, finissant par ne jamais refaire surface... un peu comme ses héroïnes ; mais je ne suis pas sûr que cela ait vraiment été l'intention de départ.
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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici et ici.
Récemment, j'ai retrouvé mes notes de 2013, et je me suis aperçu que je n'avais jamais publié sur ce blog de bilan de la saison finale de Dexter, tant j'avais été dégoûté par cette ultime année. Cinq ans après le bilan de la saison 7, je corrige donc cette erreur, au travers d'un carnet de visionnage datant de l'époque : vous excuserez donc le format décousu et le manque de structure, surtout vers la fin, mais... je n'ai pas eu le courage de m'infliger de nouveau cette saison.
Dexter, saison 8 :
8x01-02 :Six mois après la mort de LaGuerta, Debra est désormais détective privé, remplacée au sein de la brigade par un Batista sorti de sa retraite, et qui enquête désormais sur un nouveau tueur en série, le Brain Surgeon. C'est à cette occasion que Dexter rencontre Evelyn Vogel (Charlotte Rampling), une experte en psychiatrie qui semble au courant des pulsions de Dexter : elle lui affirme avor aidé Harry à créer son Code, et demande l'aide de Dexter pour traquer le Brain Surgeon, qu'elle pense être l'un de ses anciens patients...
Pour l'instant, de quoi tranquillement roupiller. Le traumatisme de Debra, après le meurtre de LaGuerta, est déjà redondant et agaçant en moins de deux épisodes ; tous les autres personnages secondaires sont des parasites inutiles plus qu'autre chose ; il y a toujours ces bonnes vieilles ficelles d'écriture qui font tache ; Charlotte Rampling n'est pas mauvaise dans son rôle, et le personnage pourrait être intéressant, s'il ne semblait pas aussi louche, et s'il n'était pas une tentative évidente de faire de la rétro-continuité facile, comme Manny Coto aime tant en faire (et, ô surprise, c'est lui écrit le deuxième épisode ^^). Bref, pour l'instant, un bon gros bof.
8x03 : Alors que les autorités referment le dossier du Brain Surgeon, persuadées de sa mort, celui-ci continue de harceler Vogel en laissant des trophées sur son perron. Dexter, lui, continue sa traque des patients de Vogel, et parvient à empêcher Debra - qui perd pied et sombre dans l'alcool - de révéler sa culpabilité dans la mort de LaGuerta : il la confie à Vogel, pour que cette dernière l'aide avec ses problèmes.
Zzzzzz.... J'aime beaucoup Jennifer Carpenter, et elle se démène dans ce rôle, mais honnêtement, sa sous-intrigue est soûlante (sans mauvais jeu de mots) et son patron inutile ; d'ailleurs, en parlant d'inutile, la fliquette black se pose là.
En parallèle, Vogel semble à la fois plus sincère que prévu (elle n'a pas l'air de commanditer le Brain Surgeon, et semble vraiment effrayée) tout en étant particulièrement louche (la manière dont elle traite Dexter comme son fils, et rebascule en mode "thérapeute manipulatrice" sans prévenir, laisse entendre qu'elle manipule tranquillement Dexter pour qu'il élimine tous ses ex-patients, ou quelque chose du genre) ; Quinn m'amuse toujours autant de par ses mésaventures amoureuses inintéressantes au possible et son incompétence (quoi que ça m'amuserait beaucoup que la production décide d'utiliser la technique Manny Coto et de jouer la carte de la rétro-continuité, en prétendant à la toute fin que cette incompétence était voulue depuis le début par les scénaristes, et que Quinn était en fait en train de monter un dossier en béton armé contre Dexter, en secret, pendant deux ou trois ans) ; Dexter fait n'importe quoi (ses méthodes d'investigation sont toujours risibles) et est soudain ultra-proche de Vogel, après deux épisodes à peine ; et, plus gênant, tout le monde surjoue allègrement (Dexter, quand il découvre les aliments dans la cuisine de sa victime ^^)...
8x04-06 : Alors qu'une nouvelle voisine s'installe à côté de chez lui, Dexter continue de mener l'enquête sur les patients de Vogel ; cette dernière, de son côté, révèle à Debra que son père s'est suicidé à cause de Dexter. Malgré des tensions, Debra et Dexter se réconcilient enfin, pour tenter de sauver Vogel, enlevée par l'un de ses patients. Puis Dexter décide de prendre sous son aile un jeune meurtrier, pour lui apprendre le Code... mais Hannah McKay ressurgit alors dans sa vie.
Malgré certains épisodes qui dépassent à peine les 42 minutes, ça ronronne énormément.
Bon, je passe sur les grosses ficelles habituelles bien honteuses et les rebondissements improbables, sur le non-jeu de Michael C. Hall (heureusement que Jennifer Carpenter y croit encore, et que Harrison 2.0 a une bonne bouille), sur les personnages secondaires inutiles (la fille de Masuka est sympathique, mais elle décroche la palme de l'inutilité ; la voisine de Dexter, idem ; le patron de Debra ; par contre, je me demande s'ils ne mettent pas en place quelque chose avec Quinn, vu combien ils insistent sur sa promotion, et sur ses allusions pleines de sous-entendus à Dexter, etc...), sur le retour d'Hannah (pourquoi ? POURQUOI !!!?) et je m'attarde sur la thématique évidente de la saison : les relations parentales/familiales difficiles.
Que ce soit Dexter/Harrison, Dexter/Deb, (Dexter+Deb)/Vogel, (Dexter+Deb)/Harry, Masuka/sa fille, Batista qui se comporte comme un père avec sa soeur (et Quinn), Yates/son père, Yates/Vogel, Zack/son père, Zack/Dexter, les scénaristes semblent clairement décidés à jouer cette carte "famille" jusqu'au bout... je ne serais donc pas surpris que le Brain Surgeon (parce que je ne crois pas une seule seconde au fait que le Brain Surgeon ait déjà été évacué avant la mi-saison) soit le fils de Vogel, qu'il soit un fils biologique ou un ancien patient qu'elle traitait comme son fils, et qui est furieux d'avoir été délaissé et remplacé par son nouveau "frère" Dexter dans les affections de sa "mère". Pas particulièrement original ou intéressant, mais ça collerait bien avec la thématique saisonnière.
(et je suppose que Oliver, le nouveau petit ami de la voisine, va être un méchant, pour ne pas dire LE méchant de la saison)
8x07-09 : Hannah est de retour, et elle demande à Dexter de tuer pour elle son nouveau mari, un millionnaire violent. Mais Dexter a d'autres problèmes : sa voisine vient d'être assassinée, et Zack, son protégé, semble être coupable... jusqu'à ce qu'il soit lui aussi tué par le Brain Surgeon, qui laisse son cadavre chez Dexter. Ce dernier mène alors l'enquête, et découvre l'identité réelle du Brain Surgeon, intimement lié à Vogel...
*soupir*
Le retour de "Hannah femme battue" (et le renouveau de sa romance avec Dexter) est vraiment lamentable (d'autant que le couple n'a jamais fonctionné, à mes yeux), la mort de la voisine inévitable (et toute l'histoire de "Zack est-il coupable ou non" est télégraphiée au possible), la sœur de Batista est agaçante et sans intérêt...
À l'identique, le retour du Brain Surgeon, fils oublié de Vogel... sans commentaires, c'était tout sauf surprenant ; le photoshoppage à 0.02€ de la photo d'enfance du Surgeon était joliment risible, tout comme pas mal de grosses ficelles pitoyables (Dexter qui espionne le tueur depuis l'autre côté de la vitrine, avec des vêtements bien visibles et identifiables - "il t'a probablement remarqué : c'est l'un de ses talents", Harrison qui lance un "oh, si seulement Hannah pouvait être ma maman" *soupir*) ; la résurrection potentielle de la relation Debra/Quinn, au secours ; bref, ce n'était pas bien. Et c'était mou.
Cela dit, la "réunion de famille" de l'épisode 8 était assez amusante, c'est toujours ça de pris.
8x10-11 : Alors que Dexter se prépare à partir avec Harrison et Hannah en Argentine, loin de tout, Vogel décide de trahir son fils, et d'aider Dexter à se débarrasser de lui. Le piège se retourne contre eux : Dexter et le Brain Surgeon finissent par décider d'une trêve, mais Dexter trahit le fils de Vogel et le capture...
*soupir*
De pire en pire. Entre l'accident de Harrison, risible dans sa mise en images et dans sa nature de grosse facilité narrative, la construction laborieuse des deux épisodes, la romance Debra/Quinn, les digressions relatives aux personnages secondaires, le rythme asthmatique, la "panne" de Dexter au moment le plus inopportun (il est guéri de sa psychopathie parce qu'il a enfin trouvé le Grand Amour avec Hannah, vous comprenez !), l'agent fédéral stupide qui libère le méchant, le cliffhanger final bien forcé...
On sent que les scénaristes ne savent plus quoi faire, ne savent plus quoi dire, et qu'ils bouclent leur série n'importe comment... c'est un véritable calvaire.
(pendant ce temps là, Scott Phillips, showrunner de Dexter durant les quatre premières saisons, s'arrache les cheveux sur reddit, et trouve que tout ce qui a trait à Hannah est calamiteux et sans la moindre logique).
8x12 : Mortellement blessée par le Brain Surgeon, Debra meurt à l'hôpital, alors que Dexter, séparé de Hannah et de Harrison, parvient à faire arrêter le tueur. Dexter se venge alors de Saxon, le tuant dans sa cellule - un geste suspect que ses collègues estiment être de la légitime défense (!) Il récupère alors le cadavre de sa sœur, et part en mer pour s'en débarrasser...
Mon dieu quelle bouse.
Non seulement le rythme de cet épisode final est particulièrement faible et insuffisant, mais en plus, il faut clairement faire preuve d'énormément de crédulité et de masochisme pour parvenir à croire, ne serait-ce qu'un instant, que tout ce qu'on a à l'écran ait pu se dérouler sans anicroches.
Les personnages secondaires sont tous absents ou font de la figuration, la tension est inexistante, l'émotion n'est guère plus présente (et c'est un comble, compte tenu de la mort de Debra !), et cette image de fin mal avisée achève de souligner, par une pirouette sans courage ni originalité, que le show est désormais vide de sens, vide d'émotion, vide d'idée, à l'instar de ce Dexter silencieux au regard vide.
Une fin de série à l'image de ses dernières saisons : en mode je-m'en-foutiste, bourrée de facilités, de problèmes logiques, et de scènes de remplissage, pour quelques derniers instants inaboutis et très mal conçus.
Dexter restera donc comme une série aux premières saisons imparfaites tout en étant pleines de potentiel, mais qui se sera rapidement effondrée sous le poids de sa popularité, et devant l'incompétence de ses équipes créatives.
Vraiment dommage, car le charisme de Michael C. Hall, dans ces premières saisons, était indubitable... mais les scénaristes n'ont jamais eu le cran de pousser le personnage et son destin jusque dans leurs derniers retranchements.
*soupir*
(retrouvez aussi les saisons 5, 6 et 7 sur ce blog)
Après sa première partie assez décevante, le mois consacré à la comédie française vient de se conclure sur le blog des Téléphages Anonymes, avec un bilan vraiment des plus mitigés...
Au terme des deux premières semaines de ce mois spécial Comédie Française, j'en étais parvenu à une conclusion pessimiste... conclusion que cette seconde quinzaine n'a fait que confirmer.
Oui, la comédie française est un genre des plus faibles, qui succombe trop souvent au syndrome du comique à la mode et/ou de l'acteur en pilotage automatique, qui répète ad vitam æternam ses vannes et son personnage habituel, le même qu'il endosse en promotion sur les plateaux tv.
Les statistiques ne mentent pas : sur les 100 films passés en revue durant ce mois français, 42 atteignent la moyenne. Et à peine 22% des films critiqués pendant le mois dernier atteignent la barre du 3.5/6.
Des statistiques peu glorieuses, qui soulignent bien à quel point l'industrie cinématographique française aurait bien besoin d'un contrôle qualité, tel que je l'évoquais à la fin du bilan précédent.
Malheureusement, en matière de comédie, le grand public français n'est guère regardant, et tant que des comédies médiocres, voire mauvaises, déplaceront les foules en salle sur la simple base de leur distribution, de leur promotion, ou de la présence de tel ou tel acteur dans la dernière émission d'Arthur ou d'Hanouna, il est peu probable que ça change.
Mais par pitié, mettez un terme à ces adaptations ratés de bandes-dessinées franco-belges !
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- Film de la quinzaine :
Qui aurait cru qu'une comédie comme Bienvenue à Marly-Gomont, inspirée de la chanson de Kamini, finisse par s'avérer le meilleur film de cette quinzaine ? Une comédie touchante, sincère et crédible, aidée en prime par des acteurs toujours justes, et ne faisant jamais de l'ombre à leurs personnages. Une vraie bouffée d'air frais au milieu d'une quinzaine française des plus laborieuses...
- Flop de la quinzaine :
Honnêtement, on a largement le choix, puisque près d'un tiers des films passés en revue durant cette quinzaine ne dépassent pas la note de 2/6.
Énormément de déchet, donc, ce qui n'est pas forcément surprenant vu le genre abordé... entre les comédies sans scénario, se reposant intégralement sur des comiques faisant leur numéro habituel, et les films dépourvus du moindre rythme ou de la moindre originalité, il y a de quoi faire ; la palme revient néanmoins, cette fois-ci, à Cinéman, qui cumule toutes les tares, en plus d'être le fruit du travail d'un réalisateur/scénariste arrogant et imbuvable.
On applaudit bien fort.
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# Petit écran :
Deux séries passées en revue durant cette quinzaine : la seconde saison de GLOW, toujours très sympathique et amusante ; et la première saison de Hit The Road, une sitcom globalement assez inégale, mais pas forcément désagréable à suivre.
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# À venir :
Retour à un planning plus normal jusqu'à la fin du mois de septembre, avant que ne commence, dès le 1er Octobre, l'Halloween Oktorrorfest 2018 : les Téléphages rattrapent un peu les grosses sorties de l'été, de Tag à Ant-man & The Wasp, en passant par Mission Impossible 6, ou encore Skyscraper, les Teen Titans qui font leur cinéma, et Solo.
Et niveau séries, une variété assez conséquente, allant de Picnic at Hanging Rock 2018 à Tutankahmun, en passant par Howards End, et bon nombre de sitcoms en tous genres (Let's Get Physical, Selfie, LA to Vegas, Wrecked, etc)...
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien....
Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française...
Gaston Lagaffe (2018) :
Lorsqu'il rentre de congés, Prunelle (Pierre-François Martin-Laval), le directeur d'Au Petit Coin, une startup de reconversion, découvre la présence d'un nouveau stagiaire, Gaston (Théo Fernandez), particulièrement gaffeur. Et alors que Prunelle tente désespérément de négocier la vente de l'entreprise à Monsieur de Mesmaeker (Jérôme Commandeur), les bêtises de Gaston s'accumule, et menacent de mettre en péril la survie d'Au Petit Coin. Mais Prunelle, persuadé que Gaston est le fils du PDG, en immersion dans le monde du travail, ne peut se résoudre à le renvoyer...
Au vu des bandes-annonces, je m'attendais à pire. Notamment à cause de Gaston, dont la posture voutée, tout droit tirée de la bd, faisait particulièrement artificielle et forcée dans les images présentées lors de la promotion du métrage. Et puis, en fin de compte, ce Gaston s'est avéré probablement le point fort du métrage, puisque Théo Fernandez incarne bien (et avec un naturel certain) ce personnage décalé mais bienveillant.
Là où ça coince plus, c'est autour de Pef.
Pef, l'acteur, qui surjoue et sonne faux de manière récurrente, dans une scène sur deux ; Pef, le scénariste, qui peine - ici comme sur les Profs - à donner une véritable structure à son film, succession de vignettes et de gags fidèles à la bande dessinée, mais assez décousus, et liés par des fils conducteurs prétextes ; et Pef, le réalisateur, qui échoue à dynamiser le tout, et livre donc un produit mollasson et peu remarquable.
Ce n'est pas désastreux, et l'on sent que le réalisateur est fan de l'oeuvre de Franquin, mais ça reste une adaptation scolaire et terne, qui n'exploite jamais son postulat de départ. Et la transformation de ce qui était les éditions Dupuis en une start-up appelée "Au Petit Coin" est assez représentative d'une certaine dérive de l'humour de Gaston vers quelque chose de plus bas de plafond/pipi-caca, pas forcément pertinent (d'ailleurs, c'est parlant de constater qu'un moment de post-synchro évident remplace justement dans la bouche de Gaston le mot "flatulence" par "prout" : ça donne le ton).
2.5 + 0.5 pour Théo Fernandez = un minuscule 3/6, de justesse.
(par contre, les choix musicaux, bon gros bof, et toute la fin tombe assez à plat, précipitée, en plus de se conclure avec une chanson chorégraphiée, le bon gros cliché insupportable de ce genre de comédie...)
Les Aventures de Spirou et Fantasio (2018) :
Quand Spirou (Thomas Solivérès), jeune pickpocket se faisant passer pour un groom, croise le chemin de Fantasio (Alex Lutz), reporter incapable, dans les couloirs d'un hôtel, il ignore qu'il est sur le point de s'embarquer dans une aventure improbable : Seccotine (Géraldine Nakache), rivale et ex-compagne de Fantasio, est en effet enlevée, en compagnie du Comte de Champignac (Christian Clavier), par le maléfique Zorglub (Ramzy Bedia), qui a besoin de Champignac pour accomplir ses projets de domination de la planète...
Décidément, après un Petit Spirou terne, quasi-mélancolique et vieillot (et sans Spip), le groom-aventurier est bien mal servi par ses adaptations cinématographiques.
Ici, ces Aventures s'avèrent particulièrement mal rythmées, débutant sur les chapeaux de roues, avec un rythme frénétique et une bande originale symphonique endiablée, qui font un temps illusion... mais rapidement, une fois la première demi-heure passée, le film s'embourbe, ralentit, n'a plus aucune énergie, et le spectateur assiste alors au numéro habituel de comédiens français en pilotage automatique : Ramzy, Clavier, Mr Poulpe, Charlotte Gabris (décidément partout), Desagnat...
Face à eux, Lutz et Nakache s'en sortent, mais c'est du côté de Spirou que ça coince : Solivérès ne pose pas problème, mais son personnage, si. Ici, Spirou est un petit jeune menteur et voleur, déguisé en groom, qui ne se lance dans cette aventure que par appât du gain, et qui n'hésite pas une seconde, goguenard, à envoyer Zorglub vers une mort certaine.
Autant dire qu'on est loin, très loin du Spirou des bandes-dessinées, et ce quand bien même le script considère cette histoire comme un "Spirou begins", le héros décidant spontanément, à la fin, de rentrer dans le droit chemin et de devenir groom (et Zorglub n'étant pas vraiment mort).
Reste que l'on passe tout le film à suivre des protagonistes peu attachants, embarqués dans une aventure assez plate et rythmée de choix musicaux insipides et "publicitaires", bref, on a du mal à se passionner pour ce qu'il y a à l'écran.
Spirou méritait mieux.
2 + 0.5 pour Spip = 2.5/6
Taxi 5 (2018) :
Super flic parisien et as du volant, Sylvain (Franck Gastambide) est muté contre son gré à la Police Municipale de Marseille où le Maire (Berard Farcy) le place à la tête d'une mission collective d'importance : arrêter un gang d'Italiens qui s'en prend à des bijouteries, et prend la fuite à bord de Ferraris. Mais pour y parvenir, Sylvain a besoin d'un véhicule à la hauteur : il est contraint de demander l'aide d'Eddy Maklouf (Malik Bentalha), un chauffeur de VTC incapable et insupportable, petit-neveu d'un certain Daniel, et seule personne sachant où se trouve le taxi blanc mythique à Marseille...
Le dernier film de la bande de Franck Gastambide, après Les Kaira et Pattaya, un film qui se veut donc un relaunch de la franchise Taxi, sans Naceri, Cotillard ou Diefenthal. Ou du moins, il est préférable de parler au passé de ces intentions, puisque le carton escompté par Besson, Gastambide et compagnie n'a pas eu lieu, au final.
En même temps, pas forcément surprenant, puisque le film n'est tout simplement pas exceptionnel ou mémorable.
Pire, c'est même une belle occasion ratée, entre son rythme nonchalant faisant une place trop importante au copinage, et trop faible aux poursuites ; son Malik Bentalha tout simplement peu attachant dans un personnage façon Jamel au rabais ; ses seconds rôles qui font tous leur numéro respectif (parfois, ça marche - Ramzy, Farcy -, parfois, nettement moins - Poulpe) ; ses méchants transparents ; ses gags qui traînent en longueur ; et sa fin à rallonge après un climax assez plat...
Bref, il y avait là un potentiel certain de relance de la franchise avec un Gastambide sympathique, et un concept de nouvelle génération modernisant le fameux taxi, avec potentiellement un nouveau modèle, et quelque chose de moins kitsch dans ses effets... mais le film échoue à atteindre ses objectifs, et, dans ses grandes largeurs, il tombe à plat.
2.25/6
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