Chez les Téléphages Anonymes, du 1er octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur....
Look Away (2018) :
Maria (India Eisley), adolescente déprimée, anorexique et angoissée, vit une vie misérable auprès de son père chirurgien esthétique (Jason Isaacs), infidèle, et de sa mère (Mira Sorvino), qui noie son désespoir dans l'alcool. Jusqu'au jour où elle s'aperçoit que son reflet dans le miroir s'adresse à elle, et quand "Airam" lui propose d'échanger un temps sa place dans le monde réel, Maria voit là un moyen d'échapper à tous ses problèmes. Mais Airam s'avère bien plus incontrôlable qu'il n'y paraît...
Un long métrage horrifique écrit, réalisé et produit par un réalisateur israélien, et qui ne transcende jamais son postulat de départ finalement assez classique (très rapidement, on se doute que le surnaturel ne se cache pas forcément derrière tout ça, et qu'on est face à quelque chose de plus psychologique), faute d'une écriture particulièrement subtile : tout ce qui concerne le harcèlement scolaire souffre ainsi d'un trait vraiment forcé, un peu à l'instar du personnage de Jason Isaacs, lui aussi très caricatural.
Ce qui fait qu'on regarde cette histoire de manière assez passive, sans vraiment s'impliquer.
C'est dommage, puisque le tout est bien interprété, et plutôt bien filmé, bénéficiant au passage de jolis paysages hivernaux et enneigés.
Mais non, c'est cousu de fil blanc, et ça aurait mérité un peu plus d'originalité et de maîtrise.
3/6 (en étant généreux)
Stephanie (2017) :
Seule chez elle alors que la planète est en proie à une mystérieuse épidémie provenant d'un autre monde, et que ses parents (Frank Grillo, Anna Torv) ont disparu, Stephanie (Shree Crooks) tente de survivre, menacée par une étrange créature qui, occasionnellement, vient lui rendre visite. Pour seule compagnie, elle n'a que sa tortue en peluche, et le cadavre de son frère, qui se dessèche dans sa chambre...
Réalisé (de manière tout à fait compétente) par Akiva Goldsman, sur la base d'un script des scénaristes de Super Dark Times et de SiREN, Stephanie est un film fantastique à petit budget produit par Blumhouse. Ce qui signifie donc qu'il est assez économe en effets, et globalement assez roublard, notamment au niveau de l'exploitation de ses ressources : pendant la première demi-heure, la jeune Shree Crooks est seule à l'écran, dans une maison déserte... et pourtant ça fonctionne.
J'en suis le premier surpris, sincèrement, compte tenu des personnes impliquées derrière la caméra, mais le métrage est plutôt intéressant, dans son ensemble. Stephanie est typiquement le genre de film pour lequel il est préférable d'en savoir le moins possible au delà du postulat résumé ci-dessus : en effet, l'approche des scénaristes et du réalisateur est assez judicieuse, et en cache le plus possible, laissant la narration faire son office et dévoiler progressivement les tenants et aboutissants du récit.
Bon, on ne va pas se voiler la face : dans l'absolu, ce n'est pas d'une originalité folle, et les spectateurs avisés ayant déjà lu John Wyndham (et ses adaptations), par exemple, devineront très (trop ?) tôt ce qu'il en est réellement.
Mais l'interprétation est globalement très solide (surtout la fillette, et même Anna Torv, dont je ne suis pourtant pas un très grand fan), le script n'hésite pas à aller dans des directions ponctuellement assez glauques, et dans l'ensemble, c'est plus intrigant et maîtrisé que bon nombre de sorties en salles, dans le registre de l'horreur et du surnaturel.
On ne pourra cependant s'empêcher de se dire que le tout aurait mieux fonctionné dans le cadre d'une anthologie télévisée, réduit au format 60 minutes. Et il est d'ailleurs amusant de constater que, lors de sa projection en festival, le métrage était accompagné d'un prologue et d'une conclusion futuristes, replaçant tous ces événements dans un contexte dystopien totalement inutile (avec caméo d'Harold Perrineau en prime), qui avait valu au film pas mal de critiques mitigées. Une preuve de plus que la production a longtemps cherché le format idéal à leur film, sans totalement parvenir à le trouver.
Mais cette version finale reste, toutefois, assez agréable à regarder, et la petite Shree Crooks y est pour beaucoup.
3.5/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
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