Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Chez les Téléphages Anonymes,du 1er octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur....
La Malédiction de la Vallée des Rois (The Awakening - 1980) :
Totalement dévoué à son métier d'égyptologue, Matthew Corbeck (Charlton Heston) néglige sa femme enceinte pour mener à bien des fouilles improbables. Contre toute attente, cependant, il finit par découvrir un tombeau inconnu, celui de la mystérieuse et maudite Reine Kara, supposément détentrice de pouvoirs maléfiques. À l'instant même où il touche la momie, son épouse accouche ainsi prématurément, un événement qui brise à jamais leur couple. Et dix-huit ans plus tard, Corbeck comprend que l'esprit de la Reine a pris possession du corps de sa fille Margaret (Stephanie Zimbalist)...
Un film d'épouvante anglais réalisé par Mike Newell, et co-écrit par Alan Scott, à partir d'une histoire de Bram Stoker... et c'est à peu près tout ce qu'il y a à en dire, je crois.
Ce n'est pas vraiment mal filmé, sauf à quelques moments qui sont un peu risibles ; ce n'est pas particulièrement mauvais ; ce n'est pas particulièrement bien ou mal joué ; la direction artistique est plutôt jolie ; c'est assez sérieux, probablement trop pour son propre bien, et ça n'est jamais vraiment intéressant, bref, c'est l'encéphalogramme plat, tant c'est basique, sec, poussiéreux et que ça ne propose pas grand chose à se mettre sous la dent.
Énorme bof, en somme.
2/6 (pour les paysages égyptiens)
Vampire Clay (Chi o sû nendo - 2017) :
De retour de Tokyo pour réintégrer son école d'art rurale, Kaori suscite bien des jalousies au sein de sa classe, tant elle a apparemment fait des progrès spectaculaires. Mais bien vite, il apparaît que l'argile qu'elle utilise, et qu'elle a trouvée dans la remise de l'école, est responsable de ce talent soudain : animée d'une vie propre, l'argile a soif de sang, et commence bientôt à dévorer les élèves, un à un...
Un film d'horreur japonais réalisé et écrit par un spécialiste en effets spéciaux, et qui met naturellement l'accent sur ses effets matériels, avec une entité maléfique animée principalement devant la caméra, et/ou en stop-motion.
Et c'est à peu près là (et dans le design intéressant de son monstre) que l'intérêt du film s'arrête. Le tout, en effet, est constamment le postérieur entre deux chaises, traitant au premier degré, et comme un film d'horreur tout ce qu'il y a de plus sérieux, un récit grotesque et bancal, qui aurait mérité d'être abordé au second degré (comme à la grande époque de Peter Jackson, de Stuart Gordon/Brian Yuzna ou de Sam Raimi).
Ici, impossible de prendre vraiment au sérieux ces personnages à l'interprétation gentiment inégale, et à l'intérêt assez nul ; impossible de se laisser porter par ce récit bancal, à la structure laborieuse, et à l'illustration musicale hors-sujet et datée ; impossible d'adhérer à ce rythme maladroit (tout l'épilogue est de trop), et à cette absence totale de suspense ou d'angoisse... et réciproquement, impossible de s'amuser devant le côté risible et kitschouille de l'ensemble, tant le ton général est celui d'un film de fantômes asiatique sérieux, vraiment préoccupé par la thématique de la différence entre les écoles d'art de Tokyo et celles de campagne, et ne semblant jamais réaliser son potentiel comique.
C'est déglingué, c'est frustrant, et si ça se regarde sans trop de problèmes (80 minutes à peine), ça ne marquera pas les esprits.
1.75/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
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He's Out There (2018) :
En vacances dans un chalet forestier reculé, Laura (Yvonne Strahovski) découvre soudain que l'une de ses deux filles (Anna et Abigail Pniowsky) a été empoisonnée par un inconnu ayant laissé un jeu de pistes élaboré dans les bois alentours. Et rapidement, ce même inconnu masqué commence à les harceler, et à s'en prendre à elles...
Un slasher écrit par le scénariste de See No Evil, et réalisé par le réalisateur de La Dernière Maison sur la Gauche, +1, et Delirium... du moins, en théorie, puisque le métrage semble avoir été Alansmitheesé à la dernière minute, et toute trace du nom réalisateur supprimée in extremis pour être remplacée par un alias.
Pas forcément surprenant, compte tenu de la qualité du produit fini : c'est bien simple, He's Out There m'a fortement évoqué Hush de Mike Flanagan (même dispositif de départ, même tueur masqué, même volonté de faire un slasher à l'ancienne, sec et nerveux), mais un Hush qui se serait débarrassé de ce qui faisait sa différence (la surdité de l'héroïne), remplacé par deux fillettes insupportables, car geignardes, criardes et à l'écriture/l'interprétation assez forcées.
À tel point que lorsque le tueur finit par mettre la main sur elles, l'on en vient presque à espérer qu'elles y passent.
Malheureusement, le film se conclue sans surprise, tout est cousu de fil blanc, un peu répétitif, et Strahovski a beau se démener, elle ne parvient pas à donner de l'intérêt à un métrage dont le tueur perd toute aura et tout charisme dès lors qu'il ouvre la bouche, et passe les 20 dernières minutes du film en plein jour, à raconter sa vie (et à se montrer inefficace au possible).
1.5/6
Elizabeth Harvest (2018) :
Jeune mariée, Elizabeth (Abbey Lee) découvre l'immense propriété luxueuse de son époux, Henry (Ciaran Hinds), un grand scientifique qui la couvre de richesses en tous genres, et met Claire (Carla Gugino) et Oliver (Matthew Beard), ses employés, à sa disposition. Tout cela à une condition : qu'elle ne tente jamais d'ouvrir une porte bien précise, sous peine d'une punition exemplaire...
Sebastian Guttierez et sa compagne Carla Gugino continuent de tourner ensemble, après Elektra Luxx, Hôtel Noir, Women in Trouble, Girl Walks into a Bar, Rise, etc : autant de genres différents abordés par le scénariste réalisateur, qui ici décide de revisiter Barbe-Bleue à la sauce De Palma/Argento, saupoudrée d'une dose de science-fiction assez évidente.
Au programme, donc, un film très stylisé et maniéré, clairement sous les deux influences sus-nommées, et qui joue la carte du mystère autour d'Abbey Lee, son actrice principale, filmée sous toutes ses coutures.
Malheureusement, si Ciaran Hinds et Gugino sont impeccables, Lee est nettement plus inégale, et tellement frêle et diaphane qu'elle ne fait pas une protagoniste très attachante.
D'autant plus que malgré son style très poussé, Elizabeth Harvest risque de laisser de marbre le spectateur aguerri et attentif : l'intrigue ne le surprendra pas du tout, puisqu'entre le titre du film, et le prix Nobel de génétique de Hinds, on comprend très rapidement le pourquoi du comment de cette histoire. Et il en va de même pour les rebondissements ultérieurs du film, tous plus ou moins prévisibles une fois que l'on a saisi l'essentiel de l'intrigue.
En soi, le film n'est pas forcément désagréable à suivre, mais il n'est pas aussi original et malin qu'il ne semble penser l'être, et il a vraiment tendance à tourner progressivement à vide, pas aidé par sa durée un peu inutile.
Dommage.
2.5/6
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To Hell and Back (2018) :
Un documentaire sur la vie et la carrière de Kane "Jason" Hodder, depuis son enfance compliquée en tant que fils de militaire, sur une île du Pacifique, jusqu'à son interprétation de Victor Crowley dans la série des Butcher/Hatchet, en passant bien entendu par le succès qu'il a rencontré en incarnant Jason dans plusieurs opus de la saga Vendredi 13.
Un rôle qui a défini sa carrière, au point que, malgré son remplacement toujours inexpliqué par d'autres cascadeurs dans les derniers films de la franchise (une "trahison" que Hodder ne digère toujours pas à ce jour), Kane reste encore et toujours le Jason définitif, notamment grâce à son langage corporel si particulier.
Plus intéressant, l'incident qui a laissé Hodder sur un lit d'hôpital, en 1977, alors qu'une démonstration à l'intention d'une journaliste tourne court, et le brûle des pieds à la tête : une situation qui a profondément traumatisé le cascadeur, tant au niveau physique que psychologique, et qui le met au bord des larmes lorsqu'il en parle.
Il y a de quoi : alité pendant six mois (dont les 3/4 de ce temps passés sans assurance médicale dans un hôpital incompétent, n'ayant ni le savoir-faire, ni la rigueur, ni les moyens de le soigner, ce qui a mené à de multiples complications physiques et à un état critique), avec des calmants et antalgiques sous-dosés à la demande expresse de son père qui, croyant bien faire, ne voulait pas le voir devenir accro à ces substances...
Un véritable enfer dont Hodder est ressorti plus fort, et paradoxalement totalement à l'aise avec les cascades enflammées... il rend désormais visite à d'autres patients atteints des mêmes problèmes que lui, et s'il souffre encore de séquelles psychologiques, il se soigne (son épouse est thérapeute) et se défoule devant les caméras.
Le documentaire se montre donc assez captivant et touchant lorsque Kane raconte son histoire, et que l'on suit son parcours, à l'aide de nombreux extraits de ses prestations et de témoignages de ses collègues et amis, parmi lesquels Robert "Freddy" Englund, Cassandra "Elvira" Peterson, Adam "Hatchet" Green, Bruce "Ash" Campbell, John Carl Buechler, Sean S. Cunnigham, l'Insane Clown Posse, Jack "Heroes" Bennett, Adam Rifkin, Mike Feifer, Danielle Harris, sans oublier le rédacteur de sa biographie, et les médecins qui lui ont sauvé la vie.
Il y a donc là de quoi faire, même si le métrage accuse une petite baisse de rythme lorsqu'il borde l'amitié entre Hodder et Adam Green, responsable de la renaissance de la carrière de Hodder au cinéma, à la fois dans l'horreur, le drame mais ausi la comédie (via Holliston). Ce n'est pas inintéressant, mais tout le monde semble avoir là une opinion tellement démesurément haute de la franchise Hatchet qu'il est parfois difficile de prendre leurs propos au sérieux...
Néanmoins, voilà un documentaire instructif et intéressant, qui plaira sans doute aux amateurs du genre et de la franchise Vendredi 13.
4/6
Undead or Alive - A Zombedy (2007) :
Après s'être évadés de la prison du Shérif Claypool (Matt Besser) et lui avoir dérobé son argent, Elmer (James Denton), un déserteur, et Luke (Chris Kattan), un cow-boy sentimental, prennent la fuite, bientôt traqués par l'homme de loi corrompu, et par une horde de créatures affamées. Car, comme ils l'apprennent lorsqu'ils sont rejoints par Sue (Navi Rawat), nièce de Geronimo, ce dernier a jeté une malédiction sur l'homme blanc, qui est condamné à se transformer en zombie...
Une comédie horrifique mêlant western et zombies sans trop de finesse ou de bon goût, et avec un budget clairement assez limité, une illustration musicale chaotique, et un script qui aurait mérité deux ou trois réécritures avant d'être mis en production.
Le résultat tombe en effet bien trop souvent à plat, malgré quelques idées et gags amusants, et le réalisateur/scénariste semble un peu dépassé par les événements, manquant cruellement de rigueur et de rythme pour faire fonctionner son script.
Dommage, parce que le côté buddy movie n'est pas désagréable, que "l'Indienne" est amusante, et que les effets sont honorables... mais dans l'ensemble, énorme bof.
2/6 (Brian Posehn est amusant, en zombie)
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Butcher 3 (Hatchet 3 - 2013) :
Après avoir triomphé de Victor Crowley, Marybeth rejoint la civilisation, pour se voir aussitôt arrêtée par le Shérif Fowler (Zach Galligan), et accusée d'être responsable de la trentaine de cadavres trouvés dans le bayou. Heureusement pour Marybeth, Amanda (Caroline Williams), l'ex-femme journaliste du shérif, se présente alors à elle pour entendre son histoire... d'autant qu'en parallèle, dans le bayou, Victor revient à la vie et s'en prend aux forces de l'ordre.
Suite directe de Hatchet 2, ce métrage réalisé par le caméraman des deux premiers films, et écrit par Adam Green, s'inscrit donc totalement dans la continuité de ceux-ci : c'est toujours approximatif dans l'interprétation, ça ne fait toujours pas dans la subtilité, il y a toujours des apparitions de visages familiers dans des seconds rôles (ici, en l'occurrence, on retrouve entre autres Sid Haig, Zach Galligan, Derek "Jason" Mears, Sean Whalen, le fils de Dee "Twisted Sister" Snider et Joel David Moore, dont le personnage du premier opus est apparemment toujours en vie !), et des scènes de meurtre décomplexées et sanglantes.
La différence, c'est qu'ici, non seulement la réalisation est nettement plus cinématographique (joli travail sur l'ambiance, sur l'éclairage, et format d'image différent des deux premiers films), mais en plus, il y a un petit côté Predator ou Aliens, avec cette escouade surarmée qui démolit la moitié du bayou de Louisiane à coups d'armes à feu pour tenter d'atomiser Crowley.
Et ça fonctionne plutôt sympathiquement, une fois que ça démarre, puisque ça bourrine à tout va, et qu'on a même droit à un petit affrontement symbolique entre les deux Jason, Mears et Hodder.
Bref, Hatchet 3 tend vraiment vers une sorte d'hommage référentiel à la franchise des Vendredi 13, avec un Victor Crowley de plus en plus proche d'un Jason surnaturel, indestructible et sans pitié, et comme en prime Danielle Harris n'est plus en mode pleurnicheuse émotive, mais râleuse dure à cuire, c'est nettement plus agréable à suivre et énergique.
3.5/6
Victor Crowley (2017) :
Dix ans après le massacre du Marais d'Honey Island, Andrew Yong (Parry Shen), l'unique survivant, est devenu une personnalité télévisuelle controversée, en promotion pour son dernier ouvrage. Il accepte alors une interview avec une chaîne de télévision, organisée sur les lieux mêmes du massacre, et s'y rend avec toute l'équipe en jet privé. Mais au même instant, un trio d'apprentis-réalisateur (Katie Booth, Chase Williamson, Laura Ortiz) prononce à voix haute la malédiction ayant envoûté Victor Crowley... et celui-ci revient à la vie.
Bah, là, c'est tout l'inverse du précédent. Adam Green revient aux commandes, le film met 45 minutes à démarrer, c'est surjoué et ouvertement axé comédie graveleuse, et surtout, plus problématique, la distribution est totalement insipide, voire même antipathique et agaçante.
En fait, on se retrouve avec un mélange des deux premiers films : c'est fauché, comme le premier (bruitages, certains effets, décors limités), et c'est totalement plat, creux et paresseux, comme le second.
Ajoutez à cela la mauvaise idée de la carlingue de l'avion écrasé, qui donne lieu à un segment interminable à l'éclairage d'urgence rouge vif assez immonde ; des meurtres basiques bien en deçà des films précédents ; et des caméos qui, de plus en plus, ont tendance à toucher le fond, et on réalise bien vite que la franchise, malheureusement, est vraiment passée en mode autarcique : Adam Green fait des épisodes de Hatchet avec ses potes, traite le tout plus ou moins par dessus la jambe en s'abritant derrière l'argument de l'hommage et du fanservice ("c'est un film fait par des fans de slasher, pour les fans de slasher"), et les fans hardcore du genre (qui ne sont pas très regardants du moment qu'il y a des seins et du sang) continuent de financer ses délires, même s'ils ne sont objectivement pas bons du tout.
Tant mieux pour Green, après tout, il a trouvé là un bon filon à exploiter. Personnellement, je pense cependant que la franchise aurait dû s'arrêter avec le troisième épisode, si ce n'est se limiter au premier métrage.
1.5/6
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Butcher : La Légende de Victor Crowley (Hatchet - 2006) :
Ben (Joel Moore) et Marcus (Deon Richmond), deux étudiants en vacances à la Nouvelle-Orléans, décident de prendre part à une visite guidée du bayou menée par Shawn (Parry Shen). À bord de leur bateau, Doug Shapiro (Joel Murray), réalisateur de film érotique ; ses deux actrices (Mercedes McNab & Joleigh Fioreavanti) ; un couple de touristes (Patrika Darbo & Richard Riehle) ; et Marybeth (Tamara Feldman), une jeune femme mystérieuse à la recherche de son père et de son frère, disparus dans ce même bayou, aux mains de Victor Crowley (Kane Hodder), un croque-mitaine local...
Un slasher old-school assez apprécié par les fans de genre pour son ton décomplexé et humoristique, et pour son fanservice évident (caméos de Kane Hodder démasqué, de Robert Englund, de Tony Todd, ou encore d'Adam Green, le réalisateur, et de John Carl Buechler, le maquilleur).
Et effectivement, ça fonctionne gentiment pendant un bon moment, notamment grâce à son humour et à sa distribution qui n'est pas désagréable (mention spéciale à Mercedes McNab qui nous refait Harmony, mais sans les crocs de vampire, et avec les seins à l'air).
Après, l'intérêt du film s'arrête un peu là, tant les limites évidentes du budget et du réalisateur se ressentent constamment : musique synthétique fauchée, bruitages à l'identique, effets et maquillages un peu approximatifs, design de Crowley assez quelconque, réalisation, éclairage et montage inégaux...
Ce n'est pas désagréable à regarder, c'est suffisamment court et dynamique pour que l'on ne s'ennuie pas, mais sinon, ce n'est pas non plus très mémorable.
3.5/6
Butcher 2 (Hatchet 2 - 2010) :
Secourue par Jack Cracker (John Carl Buechler), Marybeth (Danielle Harris) échappe in extremis à Victor Crowley, et parvient à rejoindre la civilisation. Elle découvre alors la vérité sur les liens qui unissent sa famille au psychopathe des bayous, et, accompagnée d'un bataillon de chasseurs (Parry Shen, Tom Holland, Alexis Peters, R.A. Mihailhoff, AJ Bowen, Ed Ackerman, David Foy, Colton Dunn...) mené par le Révérend Zombie (Tony Todd), elle décide de le traquer pour se venger de lui une fois pour toutes...
Une suite particulièrement médiocre, qui prend pourtant place dans les secondes qui suivent la fin abrupte du premier opus, en en replaçant cependant l'interprète principale par Danielle Harris, final girl de la saga Halloween, dont la popularité lui a valu une place ici, dans cette franchise régressive.
Le problème étant que la demoiselle est une actrice très inégale (ici, elle est souvent fausse), et que sur de nombreux autres plans, le reste du film est trois crans en dessous du précédent.
- Trois crans en dessous au niveau de l'humour et de la décontraction - ici, tout ceci est réduit à sa partie congrue, c'est lourd, et le métrage se prend assez au sérieux, avec une Danielle Harris constamment fébrile, traumatisée et larmoyante, au bord de la crise de nerfs ;
- Trois crans en dessous au niveau du script - non seulement les personnages sont tous anonymes et insipides (voire agaçants - Colton Dunn), mais en plus Green nous transforme le tueur herculéen du premier film, déformé mais ayant survécu à un drame dans son enfance, en esprit vengeur indestructible, façon Jason, victime d'une malédiction jetée par sa mère sorcière cancéreuse, et condamné à éliminer les héritiers des responsables de ses malformations : de quoi rajouter une couche de tragédie et une couche de sorcellerie totalement superflues et forcées ;
- Trois crans en dessous au niveau du rythme, avec près de 45 minutes avant que ça ne démarre vraiment, et que Crowley ne passe à l'action ;
- Et enfin trois crans en dessous au niveau de la production qui, malgré un budget plus confortable, peine à convaincre, d'autant que Crowley est toujours aussi laid et caoutchouteux.
Alors oui, il reste des caméos amusants de ci de là (Shapiro, Misty et Jenna, du premier film, apparaissent brièvement ; Shawn Ashmore et Emma Bell reprennent un instant leurs rôles de Frozen, du même réalisateur ; on voit passer Joe Lynch, Lloyd Kaufman...) et les dernières 20 minutes, une fois que Crowley s'active et que des hectolitres de sang sont versés, redonnent un petit coup de fouet au tout, mais dans l'ensemble, c'est forcé, terne, et gentiment paresseux... ce que le premier n'était pas.
1.75/6
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Pandemonium (1982) :
En 1982, 20 ans après la mort tragique de cinq pom-pom girls aux mains d'un psychopathe, le camp d'entraînement de cheerleaders d'It Had To Be, Indiana, rouvre ses portes, sous la supervision de Bambi (Candice Azzara), seule survivante du massacre. Elle supervise ainsi Candy (Carol Kane), aux pouvoirs surnaturels ; Mandy (Teri Landrum), une reine de beauté naïve ; Sandy (Debralee Scott), exigeante et aux standards très élevés ; Andy et Randy (Miles Chapin & Marc McClure), qui n'ont que le sexe en tête ; et Glenn Dandy (Judge Reinhold), à la famille excentrique. Mais un tueur rôde toujours, et les cheerleaders ne peuvent compter que sur l'enquête de Cooper, un mountie (Tom Smothers), sur son cheval et sur son adjoint (Paul Reubens) pour espérer survivre...
Sortie la même année que National Lampoon's Class Reunion, et peu de temps après Full Moon High, cette comédie parodique lorgne à nouveau sur un humour absurde à la ZAZ, façon Y-a-t-il un pilote dans l'avion ?, arrivé en salle en 1980. Mais contrairement aux deux films chroniqués un peu plus tôt dans la journée, ici, ça fonctionne.
Principalement parce que le film est assez rythmé, et que ses personnages sont tous vraiment très excentriques : en poussant le curseur assez loin, les scénaristes (dont un scénariste de télévision) atteignent ce degré d'absurdité qui fait que même les gags les plus ratés (et il y en a beaucoup) parviennent tout de même à arracher un sourire au spectateur.
On regrettera que le tout soit néanmoins un peu trop décousu et brouillon, une impression encore renforcée par la sous-intrigue de Cooper et de Pee-Wee, qui ne fonctionne pas vraiment, et semble souvent rattachée à l'arrache au reste du métrage.
C'est dommage, parce qu'il y a dans ce slasher parodique un bon paquet de gags visuels et de répliques qui n'auraient pas été déplacées dans un ZAZ.
3/6
Wildling (2018) :
Lorsqu'elle est retrouvée par les autorités suite au suicide de son geôlier (Brad Dourif), Anna (Bel Powley) ne connaît rien à la vie, ayant été maintenue pendant toute son enfance dans une chambre isolée du reste du monde. Prise sous son aile par le shérif Cooper (Liv Tyler) et son frère (Collin Kelly-Sordelet), Anna réintègre alors la société moderne, mais rapidement, elle s'aperçoit que, privée des injections quotidiennes que lui faisait son "père", Anna commence à changer de manière inattendue...
Mouais. Encore un de ces films d'horreur (ce n'en est pas vraiment un, d'ailleurs, on est plus dans le fantastique adolescent frôlant par moment le genre young adult) auréolé d'une bonne réputation critique et festivalière, d'un buzz certain, et qui finissent malheureusement par vraiment décevoir.
Ici, sans être rédhibitoires, les problèmes sont multiples, et principalement au niveau de l'écriture : avec sa structure on ne peut plus basique, le film ne laisse aucune place au mystère ou au suspense. Il est clair dès le début qu'Anna est un garou, et on passe donc tout le film à attendre mollement que la métamorphose s'accomplisse ; si, à la limite, le scénariste/réalisateur faisait quelque chose d'intéressant avec ce postulat de départ, et son traitement, cette attente ne serait pas bien génante.
Mais non : les thématiques et la métaphore puberté/transformation garoue/perte de contrôle sur le corps ont déjà été bien traitées ailleurs, et Wildling ne leur apporte rien de bien probant ou d'original. Ce qui, ajouté à un déroulement prévisible au possible, donne un vrai sentiment de déjà vu et de film dérivatif.
On fermera aussi les yeux sur le dispositif improbable du récit, qui plonge cette pauvre Anna dans une vie normale et une existence lycéenne quelques jours/semaines après avoir été libérée de sa "cellule", sans le moindre soutien psychologique ou la moindre surveillance. Ou encore, on tentera de ne pas trop se braquer en voyant la direction que prend le récit dans son dernier tiers, quand Anna, en pleine mutation, s'enfuie dans les bois avec le frère du shérif, tombe enceinte de lui, et se venge de tous les chasseurs qui la traquent en les tuant un à un en mode ninja.
D'autant que, pour une raison ou une autre, le scénariste a eu les yeux plus gros que le ventre, sur la fin du film, avec des images de synthèse, un Dourif en mode Van Helsing, une Anna maquillée des pieds à la tête, etc : ça n'est pas forcément désastreux, mais ça ne fonctionne pas vraiment, et on passe plus de temps à lever les yeux au ciel qu'à prendre le tout au sérieux (l'ermite de la forêt, notamment, mérite un bon gros soupir).
Heureusement que le personnage d'Anna est interprété par une actrice attachante et expressive, Bel Powley (déjà vue dans Détour, entre autres), qui parvient à rendre son personnage sincère et crédible, même dans les moments les plus délicats (ou lorsqu'elle est couverte de maquillage et parle avec de fausses dents).
Dans l'ensemble, une petite déception, qui souffre vraiment d'être un premier film pas forcément maîtrisé, mais qui reste relativement bien filmé.
2.75/6
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Full Moon High (1981) :
Dans les années 60, lors d'un voyage en Roumanie avec son père agent de la CIA, Tony Walker (Adam Arkin) est mordu par un loup-garou. Désormais immortel, il passe deux décennies en réclusion, mais finit par décider de retourner au lycée, dans les années 80, pour mener à son terme la saison de football qu'il a dû abandonner...
Une comédie de Larry Cohen qui ressemble fortement à un croisement entre Teen Wolf (qui sortira quelques années plus tard) et Le Loup-Garou de Londres (sorti la même année), le tout en mode Y-a-t'il un pilote dans l'avion ? ou Young Frankenstein.
Le problème étant que le film est totalement décousu, dépourvu du moindre sens du rythme, et surtout, très plat : énormément de gags et de vannes tombent totalement à plat, ça se traîne lamentablement une fois que le héros est mordu, et on finit à l'état végétatif devant cette comédie jamais maîtrisée, peu inspirée, et assez amateure.
Lorsque les étudiants déjantés de Lizzie Borden High (Gerrit Graham, Miriam Flynn, Fred McCarren...) se retrouvent dans leur ancien établissement à l'occasion des 10 ans de leur promotion, ils ne se doutent pas qu'ils vont être pris au piège sur place, et pris pour cible par un psychopathe, Walter Baylor (Blackie Dammett), voulant se venger d'une humiliation subie en 1972...
L'une des premières productions cinématographiques National Lampoon après Animal House, ce métrage décousu n'en a ni l'énergie, ni le réalisateur, ni la cohésion, ni l'intérêt... et encore moins la distribution charismatique.
Ici, tout est très aléatoire, à la limite d'un film des ZAZ, mais le script de John Hughes (qui a, depuis, renié le film et le scénario) tourne totalement à vide, et produit un long-métrage approximatif, surjoué au possible, et qui tente de mélanger parodie de slasher et college comedy sans jamais vraiment y parvenir.
Bref, un ratage, aux quelques gags amusants fusillés par le rythme et la réalisation.
1.75/6
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Phoenix Forgotten :
À l'occasion du 20ème anniversaire de la disparition mystérieuse de son frère aîné, Josh (Luke Spencer Roberts), Sophie (Florence Hartigan) décide de rouvrir l'enquête en interrogeant, caméra au point, leurs proches, et tous les témoins et participants de l'époque. Mais rapidement, en retrouvant des bandes vidéo filmées par Josh et ses deux amis, Mark & Ashley (Justin Matthews & Chelsea Lopez), Sophie comprend que la disparition inexpliquée du trio est liée à de mystérieuses lueurs aperçues dans le ciel quelques jours plus tôt...
Un found footage co-écrit par le scénariste de la saga des Labyrinthe et de Pacific Rim 2, et qui se sert du phénomène des Lumières de Phoenix pour marcher dans les pas du bien meilleur Lake Mungo : au programme, une mise en scène façon documentaire, avec une jeune femme qui enquête sur la disparition de ses proches, et montre le tout sous forme d'interviews avec la famille, les amis, les responsables des recherches, etc, agrémentées d'image d'archive (réelles - toute la controverse autour des Lumières - et fictives) et des fameuses bandes retrouvées du trio de disparus.
Une première moitié de métrage relativement classique mais efficace, avec des protagonistes crédibles, une mise en images assez équilibrée, bref : ça ne fonctionne pas trop mal.
Mais quand le film passe dans sa seconde moitié, déclenchée par le visionnage hors-champ des bandes retrouvées, soudain, ça commence à retomber dans les clichés habituels du found footage (tournage nocturne, acteurs en roue libre, manque de péripéties, tremblotte aiguë), et par perdre progressivement tout son intérêt (malgré une toute fin plus spectaculaire).
2.25/6
Aliens - Zone of Silence :
Quatre mois après la disparition de son frère et de son meilleur ami (Peter Gesswein & Jed Maheu), apprentis chasseurs d'ovnis, dans le désert mexicain, Morgan (Sarah Hester) décide de le retrouver, et part pour la Zone du Silence, où ils se trouvaient. Équipée de nombreuses caméras directement reliées aux ordinateurs de Goose (Vince Tula), un ami, Morgan découvre alors la sinistre vérité...
Un found footage tout simplement calamiteux, porté par une actrice jamais vraiment crédible ou convaincante, qui narre son expédition comme si elle récitait le contenu d'un tuto maquillage YouTube, et dont les réactions passent de l'hystérie au calme le plus serein en trois secondes chrono.
Ajoutez à cela un dispositif technique jamais crédible - non seulement la demoiselle porte sur le dos plus de 50 kilos de matériel, à vu de nez, mais en plus elle est reliée en temps réel, image et son, à son technicien, à l'autre bout des USA, sans qu'il y ait jamais le moindre décalage des images ou du son -, une prise de son parfois exécrable (certaines des répliques de Goose, ou des vidéos qu'il regarde chez lui, sont incompréhensibles) et le fait qu'en fin de compte, il ne se passe absolument rien de tout le film (trente dernières secondes exceptées), et on se retrouve avec un métrage sans le moindre intérêt.
À la limite, j'aurais préféré que le film suive les deux bros chasseurs d'ovnis, ça aurait été plus amusant.
0.5/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Chez les Téléphages Anonymes,du 1er octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur....
Otoshimono (2006) :
Lorsque sa petite sœur est portée disparue dans la gare de Mizunashi, Nana (Erika Sawajiri), une lycéenne japonaise, remarque que de nombreux passagers se sont eux aussi mystérieusement volatilisés le long d'une ligne passant par cette gare. Elle décide alors de mener l'enquête, aidée de Kuga (Shun Oguri), un conducteur de train mis à pied après avoir assisté à une apparition fantômatique...
Un long-métrage horrifique japonais aux composantes lovecraftiennes indubitables (ça mentionne la Miskatonic University, la source du mal est un autel dédié à une déité antique et maléfique, enfouie au cœur des tunnels d'une montagne, et vivant sur un tas de cadavres réanimés), mais qui souffre aussi de sa forme décousue, et de son budget que l'on devine assez limité.
Formellement, en effet, on a droit à de nombreux effets de réalisation inutiles et assez amateurs (ralentis, replay, etc) qui alourdissent des plans pourtant intéressants, et parvenant à rendre lugubres les gares vides et les voies de chemin de fer du Japon. À cela, s'ajoute une interprétation assez inégale, pour ne pas dire médiocre, et un récit manquant cruellement de rigueur et de concision : ça s'éparpille, ça filme l'amitié naissante entre deux lycéennes comme une histoire d'amour tragique, et ça perd fortement en efficacité à mesure que le film avance...
... jusqu'au dernier quart d'heure, lorsque l'héroïne découvre enfin la source du mal. Le film gagne alors en intensité, et se permet quelques plans réussis sur cette armée de cadavres rampants sur les murs et les plafonds.
Mais ce n'est pas assez pour faire de ce Ghost Train une réussite, tant le film est trop inégal pour convaincre, et repose encore trop sur des clichés de film de fantômes japonais pour être vraiment efficace.
2.25/6
The Lodgers (2017) :
Éprise de liberté et venant tout juste de fêter ses 18 ans, Rachel (Charlotte Vega) n'a qu'une envie : quitter le manoir familial délabré où elle vit recluse avec son frère jumeau névrosé, Edward (Bill Milner), sous l'emprise d'une force surnaturelle vivant sous le manoir, et qui les héberge, à trois conditions. Les jumeaux doivent en effet être couchés avant minuit, ils ne doivent jamais laisser un inconnu entrer dans le manoir, et toute tentative, par l'un d'entre eux, de fuir pour de bon le bâtiment, place aussitôt l'autre en danger de mort... Mais lorsque Sean (Eugene Simon), un jeune vétéran handicapé, revient dans le village voisin, il ne laisse pas Rachel insensible.
Un film d'horreur gothique se déroulant dans l'Irlande de 1920, optant pour une approche minimaliste, et pour des décors naturels (forêt, manoir, village, ruines, etc) qui sont pour beaucoup dans la très jolie ambiance que le film parvient à établir.
Néanmoins, le film est tellement classique dans son approche de l'horreur gothique et de ses thèmes (inceste, consanguinité, éveil à la sexualité, malédiction familiale, lourds secrets et non-dits pesants, ombres menaçantes et grincements inquiétants) qu'il en est presque un peu poussiéreux.
Forcément, on pense en effet aussi à Crimson Peak (pas franchement meilleur, mais nettement plus stylisé et chatoyant) ou à La Dame en Noir, et on se dit qu'il manque tout de même un certain charme à toute cette vague de revival du style épouvante gothique.
Et pourtant, malgré tout cela, malgré un récit assez prévisible, une photographie ultra-sobre (à la limite d'être terne), ainsi qu'une interprétation un peu inégale, je n'ai pas détesté. Je le placerais même probablement à égalité avec Crimson Peak (mais pas forcément pour les mêmes raisons).
3/6 pour l'atmosphère et l'ambiance, ainsi que pour les effets aquatiques (et pour le petit rôle de David Bradley).
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Pumpkinhead - Le Démon d'Halloween (1988) :
Rendu fou de douleur à la mort de son fils dans un accident provoqué par des jeunes citadins imprudents, Ed Harley (Lance Henriksen), un fermier solitaire, se tourne vers une sorcière locale (Florence Schauffler) pour se venger des coupables, en lançant le terrible démon Pumpkinhead à leurs trousses. Mais lorsqu'il réalise qu'il est psychiquement lié aux meurtres de la créature, Ed commence à avoir des remords, et décide d'arrêter le démon qu'il a lui-même relâché...
Un long-métrage signé Stan Winston, et qui est plutôt intéressant au niveau de la réalisation et de l'atmosphère que le réalisateur parvient à instaurer tout au long du récit : c'est étouffant, poisseux, la direction artistique est très affirmée, il y a de très belles images, et une fois le film terminé, on n'oublie pas le côté redneck qui domine largement le métrage (parfois même un peu trop, puisque ça sombre gentiment dans une grosse caricature du bouseux campagnard américain tel que les élites libérales côtières les perçoivent).
Bref, pour une première réalisation, c'est plutôt honorable, et la créature est des plus efficaces dans son design et dans ses mouvements (même si ses bruitages sonores évoquent un peu trop les aliens de Ridley Scott pour qu'on ne fasse pas le rapprochement) ; on regrettera cependant que le dernier tiers soit aussi quelconque et générique, une fois que la bête est lâchée, et qu'elle traque un à un ces jeunes citadins insipides et peu sympathiques (John D'Aquino joue très bien les mecs horripilants, cela dit).
Heureusement, Lance Henriksen est bon, comme d'habitude, son fils et son chien sont attachants, et la durée limitée du métrage (75 minutes à peine, génériques exclus) fait que l'on ne s'ennuie pas, et que l'on apprécie la mythologie développée par le scénario.
3.5/6
Pumpkinhead II - Blood Wings (1993) :
Lorsqu'une bande de jeunes (Ami Dolenz, Soleil Moon Frye, J. Trevor Edmond, Hill Harper, Alexander Polinsky) ramène l'esprit d'un jeune garçon difforme à la vie après avoir incendié la demeure d'une vieille sorcière, celui-ci décide de se venger de tous ceux qui l'ont passé à tabac 25 ans plus tôt, et lui ont ôté la vie. Sous les traits de Pumpkinhead, l'esprit vengeur s'en prend alors aux habitants de la bourgade, et à leurs enfants...
Tout le contraire du premier film, puisque ce Pumpkinhead 2 s'avère un spectaculaire ratage, qui n'a de suite que le nom et l'apparence de la créature démoniaque (et encore, ce n'est même pas probant, puisque le Pumpkinhead de cette suite semble avoir pris du poids, et être une pâle copie grossière, pataude et mal reproduite de l'original, en plus de n'être jamais mise en valeur par la réalisation ou par les responsables de ses mouvements).
Jeff Burr (réalisateur de Massacre à la Tronçonneuse 3) préfère en effet remplacer l'atmosphère pesante du premier opus (alors que c'était bien là sa qualité première) par un défilé de visages familiers, à commencer par John Gatins et Ami Dolenz, déjà ensemble dans Witchboard 2 ; on peut aussi mentionner Andrew Robinson (Hellraiser) dans le rôle principal (celui du shérif de la ville), Linnea Quigley (Le Retour des Morts-Vivants) qui se dénude, Soleil Moon Frye (Punky Brewster) en lycéenne rebelle, Joe Unger (Les Griffes de la Nuit), Kane Hodder (Vendredi 13 VII-X) et, le meilleur pour la fin, le demi-frère de Bill Clinton dans le rôle du maire musicien de la bourgade (chacune de ses scènes étant un grand moment de ridicule et de solitude pour le spectateur).
Des visages familiers, utilisés dans le cadre d'une enquête policière (celle du shérif de la ville et de son médecin légiste, une afro-américaine qui joue assez moyennement) sans intérêt et générique au possible, mettant en scène (de manière laborieuse et souvent bancale) des personnages antipathiques et parfois même involontairement comiques.
Bref, une suite qui n'en est pas une, vraiment générique et insipide, gentiment bâclée (on voit régulièrement les fils qui tiennent le Pumpkinhead), et surjouée de partout.
1/6
(un peu comme dans le cas des Witchboard, je fais volontairement l'impasse sur les deux derniers Pumpkinhead, des téléfilms SyFy tournés en 2006 en Roumanie, avec d'illustres inconnus, un Doug "Pinhead" Bradley de passage, et un Lance Henriksen cachetonnant en fantôme de son personnage de 1988... ma tolérance a des limites)
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OuiJa (Witchboard - 1986) :
Rivaux depuis leur plus jeune âge, Brandon (Stephen Nichols), riche héritier, et Jim (Todd Allen), ouvrier, sont contraints de mettre leurs différends de côté lorsqu'une séance de OuiJa attire sur Linda (Tawny Kitaen), compagne de Jim, les attentions d'un esprit maléfique, qui commence à semer mort et désolation autour du couple...
Pseudo film d'horreur devenu étrangement culte auprès d'un certain public, ce métrage réalisé et écrit par Kevin Tenney (par ailleurs responsable de La Nuit des Démons) est assez typique des films du bonhomme : c'est assez mauvais, jamais effrayant, globalement assez mal joué et mal écrit, ça n'a pas la moindre ambiance ou atmosphère, bref, c'est du mauvais cinéma d'horreur des années 80.
Ici, c'est d'autant plus le cas que les personnages sont assez agaçants, qu'il y a une enquête policière sans intérêt qui se greffe sur le tout, et que les 3/4 du film se déroulent en plein jour, au soleil, ce qui empêche le moindre semblant de tension de s'installer.
Très mauvais, donc, mais paradoxalement amusant à regarder pour sa vibe 80s très prononcée (mention spéciale à Kathleen Wilhoite en jeune médium déglinguée), et pour s'amuser de l'incompétence globale du film.
1.5/6
Witchboard 2 : La Planche aux Maléfices (Witchboard 2 : The Devil's Doorway - 1993) :
Lorsque Paige (Ami Dolenz), une artiste, emménage dans son nouvel appartement pour échapper à Mitch (Timothy Gibbs), son ex, un policier un peu caractériel, elle y découvre une planche OuiJa et, rapidement, elle entre en contact avec l'esprit de Susan Sydney (Julie Michaels), la précédente occupante des lieux. Persuadée que cette dernière est morte assassinée, Paige mène alors l'enquête, aidée de Russel (John Gatins), son voisin photographe...
Pas de surprise : on prend les mêmes, et on recommence. Même réalisateur/scénariste, même thématiques récurrentes des tensions dans le couple, du mari qui remarque que sa chère et tendre à changé "car elle commence à jurer", même genre d'expert occultiste excentrique, mêmes ressorts narratifs, même protagoniste incapable de résister à la tentation du OuiJa et qui n'en fait qu'à sa tête, même cruel manque de tension, même métrage se déroulant à 95% en pleine journée et en plein soleil, même recours à une spirit cam en vue subjective, façon Evil Dead (ici accompagnée de soupirs alanguis des plus risibles), même interprétation globalement très inégale, même rivalité masculine....
Bref, on est en terrain très balisé, et ce n'est pas franchement meilleur que le premier opus, d'autant que la réalisation et la direction d'acteurs sont à nouveau très variables en qualité, et que le tout se conclue par un affrontement final gentiment kitschouille et approximatif.
Reste, à la toute fin, un caméo de Jim (Todd Allen), du premier film, reconverti en éboueur et enfin papa, et bien sûr la présence de la poumonée et radieuse Ami Dolenz dans le rôle principal, une actrice qui fait toujours plaisir à voir (même si elle n'est pas toujours bien dirigée ou juste, ici), et que je retrouve décidément dans pas mal de films de cette période...
1.5/6
(je fais l'impasse sur le troisième opus, sorti directement en vidéo en 1995, uniquement co-écrit par Kevin Tenney, et tourné au Canada)
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La Famille Addams (The Addams Family - 1991) :
Lorsque Fester Addams (Christopher Lloyd) réapparait soudain dans la vie de la famille Addams (Raul Julia, Anjelica Huston, Christina Ricci, Jimmy Workman, Judith Malina, Carel Struycken) après des décennies d'absence inexpliquée, son frère Gomez l'accueille à bras ouverts. Mais Fester est en réalité de mèche avec Tully Alford (Dan Hedaya), l'avocat de la famille, et Abigail Craven (Elizabeth Wilson), pour expulser les Addams de chez eux, et mettre la main sur l'héritage familial...
Clairement un classique, réalisé par Barry Sonnenfeld, co-écrit par Caroline Thompson, et mis en musique de manière mémorable par Marc Shaiman... mais ce n'est pas parce que j'adore ce film plus que de mesure que je n'en reste pas moins capable d'en distinguer les quelques défauts évidents.
Déjà, si le script est ultra-fidèle aux comic-strips et à la série originale, c'est pour le meilleur et pour le pire : on retrouve bien tout ce qui faisait le charme des personnages originaux, mais cela se fait parfois au détriment de l'intrigue de fond (elle aussi très inspirée de certains épisodes de la série), plus un prétexte qu'autre chose, et cela confère parfois au tout une impression un peu décousue, comme si cette Famille Addams n'était qu'une succession frénétique de vignettes transposées de la version papier, et vaguement reliées entre elles.
Tout le passage "expulsion de la demeure familiale", notamment, qui arrive à 20 minutes de la fin, paraît un peu superficiel et précipité, le genre de passage qui semble uniquement là parce que les scénaristes avaient envie de placer certains gags plus que d'autres.
Rien de bien dramatique, cela dit, tant le travail visuel et la direction artistique assurent le spectacle, aux côtés de la distribution.
D'ailleurs, parlons-en, de cette distribution : elle est globalement impeccable, au point d'avoir transformée à jamais l'image de certains personnages dans l'inconscient collectif (Wednesday, Gomez), et ce même si j'ai toujours quelques bémols çà et là - je ne suis pas particulièrement fan du costume rembourré de Fester, ni de sa posture "épaules rentrées" ; et si Anjelica Huston est excellente, je n'ai jamais été très grand fan de sa Morticia.
Néanmoins, La Famille Addams reste une preuve indubitable que l'on peut adapter fidèlement une œuvre littéraire et télévisuelle au cinéma sans la dénaturer, et en obtenant un résultat des plus satisfaisants.
4.25/6
Les Valeurs de la Famille Addams (Addams Family Values - 1993) :
Alors que le clan Addams accueille un nouveau membre, Gomez et Morticia décident d'engager une nounou, Debbie (Joan Cusack), pour s'occuper de leurs enfants, qui n'acceptent guère le nouvel arrivant. Mais rapidement, Fester s'éprend de Debbie, et lorsque celle-ci répond favorablement à ses avances, les choses se compliquent...
À nouveau, un scénario directement inspiré de l'un des épisodes de la série, avec une intrigue de fond centrée encore une fois autour de Fester (un peu de changement aurait été le bienvenu, mais bon, cela reste amusant de voir Joan Cusack en nounou/sex-symbol/veuve noire), agrémentée de sous-intrigues un peu mieux structurées et homogènes que dans le premier opus.
Il faut dire que ce Values est globalement plus décomplexé que le premier film : tout le monde est plus à l'aise, l'humour est plus noir et mordant, le rythme est plus maîtrisé, c'est moins photocopié sur des planches de Charles Addams, et les personnages secondaires sont tous mémorables, de Peter MacNicol à David Krumholtz, en passant par Christine Baranski, Mercedes McNab, mais aussi Nathan Lane, David Hyde Pierce et Tony Shaloub dans des caméos.
Bref, un film que j'ai toujours préféré à La Famille Addams, à la fois plus abouti, plus percutant et plus sympathique (notamment grâce aux aventures de Wednesday et compagnie au camp Chippewa - ainsi qu'à la romance enfantine de la fillette, écrite de manière nettement plus subtile et intelligente que son équivalent dans la comédie musicale).
5/6
The Addams Family - A New Musical (Chicago Preview - 2009) :
Tout juste majeure, Wednesday Addams (Krysta Rodriguez) annonce au reste de sa famille - Gomez (Nathan Lane), Morticia (Bebe Neuwirth), Pugsley (Adam Riegler), Grandma (Jackie Hoffman), Lurch (Zachary James), Fester (Kevin Chamberlin) - qu'elle a trouvé l'amour auprès de Lucas (Wesley Taylor), un humain normal, et qu'elle a invité les parents de ce dernier (Terrence Mann & Carolee Carmello) à passer quelques jours chez les Addams...
La comédie musicale La Famille Addams a connu un parcours particulièrement tortueux avant d'être le succès public que l'on connaît aujourd'hui : lancé à Chicago, le spectacle y a reçu un accueil glacial de la part des critiques, et a été sérieusement retravaillé avant son début à Broadway.
Puis il a eu droit à encore une bonne dose de transformations avant de partir en tournée aux USA et dans le monde... pour faire simple, la production actuelle de cette pièce n'a plus grand chose à voir avec la version originale du spectacle, telle que présentée à Chicago en 2009 : intrigue changée, chansons éliminées et remplacées, personnages supprimés, etc...
Par chance, la version 2009 est disponible sur YouTube dans son intégralité, ce qui permet de se faire une bonne idée de ce qu'Andrew Lippa (le compositeur et parolier), Marshall Brickman et Rick Ellice avaient en tête lors de la conception de cette adaptation.
Et autant dire que le résultat est, effectivement, très mitigé.
Au premier rang des problèmes, une caractérisation gentiment à l'ouest des personnages féminins. Que Grandma soit désormais une vieille sorcière hippie déconnectée et fumeuse de ganja, à la limite, ça passe, d'autant que le personnage reste l'un des plus drôles du spectacle.
Que Wednesday soit totalement transfigurée par l'amour, soit : c'est le postulat du spectacle... mais cela aurait pu être plus développé, en évitant de transformer la jeune femme en adolescente lambda qui a honte de ses parents.
Mais que Morticia soit ici une femme émotive, jalouse, vaine et égocentrique, qui passe son temps à se vanter de ses innombrables conquêtes amoureuses, qui s'inquiète de vieillir et d'avoir des rides, et pique une crise lorsque Gomez danse avec une autre femme, mouais.
Il y a donc déjà un problème à ce niveau, puisqu'on ne reconnaît pas vraiment certains des personnages, et que d'autres sont nettement sous-développés (Fester sert de narrateur, et a droit à un numéro - très joli, au demeurant - totalement détaché du reste de l'intrigue, mais comme Pugsley, Grandma, et Lurch, il fait de la figuration ; et je ne parle même pas de Lucas, qui est tellement peu caractérisé qu'il est trop transparent pour être qualifié d'insipide).
Et à côté de cela, on a aussi pas mal de chansons assez quelconques et dérivatives, depuis Clandango (la chanson mollassonne d'introduction), jusqu'à Pulled (qui semble tout droit sortie de Wicked), en passant par Let's not Talk about Anything Else but Love (qui fait très Chicago), Waiting, Crazier than You, etc : autant de morceaux qui paraissent peu aboutis, soit parce qu'ils ne collent pas à l'univers des Addams, soit parce qu'ils manquent de punch ou d'accroche, ou encore parce qu'ils ne ressemblent qu'à du remplissage.
Il n'est ainsi guère surprenant de voir que bon nombre de chansons ont été coupées lors des changements du spectacle, à commencer par Clandango, remplacée par la nettement plus dynamique When You're an Addams. Au rayon des coupes, la toute fin du show, avec Bernice le poulpe (très joliment animé sur scène) a été supprimée, et avec elle, tout un pan de l'intrigue - dont un grand numéro d'escrime pourtant sympathique ; l'annonce de la relation de Wednesday est devenue un secret à l'origine des tensions entre Morticia et Gomez ; et, sans surprise, le personnage de Morticia, qui a été retravaillé de fond en comble, pour faire passer à la trappe toutes ses angoisses à l'idée de vieillir (remplacées par une caractérisation façon "j'ai tout sacrifié pour toi et pour cette famille, et voilà ce que je récolte" pas forcément meilleure, mais bon).
Reste que le spectacle de Chicago avait des problèmes de ton évidents : son humour en dessous de la ceinture, très axé sous-entendus graveleux ; ses animations et ses transitions très réussies, qui contrastaient avec des numéros parfois visuellement assez plats ; l'accent fluctuant de Gomez, tour à tour latino et transylvanien ; la voix chevrotante de Neuwirth, qui n'est pas forcément du goût de tout le monde ; sa conclusion assez sirupeuse et plate ; sa musique peu inspirée ; etc, etc, etc.
Le fait que le show ait été réinventé pour Broadway et pour sa tournée est clairement une bonne chose : dans sa forme initiale, la comédie musicale La Famille Addams semblait étrangement manquer de ce qui faisait des Addams une famille si attachante. Pas assez de macabre, trop de changements, une caractérisation erratique, un manque d'unité de style, une énergie décousue... il fallait intervenir, et heureusement que cela a été fait à temps, car la distribution méritait un show à la hauteur de ses talents (ce qui ne veut pas dire pour autant que la version actuelle est sans défauts, mais passons...).
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Les Sorcières (The Witches - 1990) :
Lorsqu'il part se reposer avec sa grand-mère Helga (Mai Zetterling) dans un grand hôtel anglais, le petit Luke (Jasen Fisher) ne se doute pas qu'il va se retrouver au cœur d'une réunion de toutes les sorcières du pays, menées par la cruelle et maléfique Miss Ernst (Anjelica Huston)...
Un long-métrage pour enfants adapté de Roald Dahl (Sacrées Sorcières), assez typique de son auteur, puisqu'il mêle une sensibilité à la fois typiquement british, tout en étant très nordique dans son détachement. Aux commandes, Jim Henson (producteur), Nicolas Roeg (Don't Look Now), et Allan Scott (Don't Look Now), pour un film dont je ne garde, étrangement, pas grand souvenir, ni en bien ni en mal.
Pourtant, il est sorti exactement à la bonne période pour moi, mais pour une raison ou pour une autre, il ne m'a pas fait une grande impression à l'époque... et en le revoyant pour la première fois depuis au moins 25 ans, je comprends facilement pourquoi.
De manière globale, le film s'avère plutôt sympathique et amusant durant toute sa première partie, à la fois macabre et facile d'accès, avec des seconds rôles agréables, et un sens de l'humour anglais évident. Huston semble vraiment s'amuser, sa scène de métamorphose en sorcière immonde est joliment cauchemardesque, et malgré un petit côté "réalisation de télévision", le tout tient plutôt la route... même s'il faut fermer les yeux sur le fait que 70% de l'assemblée des sorcières chauves sont en fait composés de figurants masculins travestis !
Et puis, lorsque les transformations en souris commencent à se produire, l'intérêt retombe sérieusement pour le spectateur adulte. On se retrouve alors devant un film mettant en scène des souris/marionnettes parlantes, qui courent dans tous les sens au sein de l'hôtel, et le tout devient assez rapidement répétitif... le grand final redonne un peu de mordant au métrage (Mr Bean qui chasse les sorcières-souris au hachoir, c'est toujours amusant), mais la happy end finale ne convainc pas vraiment, et le film finit par rester trop inoffensif pour rester dans les mémoires.
Ajoutez à cela une post-synchronisation parfois approximative, et une musique qui utilise Dies Irae (et rappelle ainsi The Shining), et l'on se retrouve avec une adaptation moyennement mémorable, parfois assez générique, malgré quelques scènes et effets très réussis.
À réserver aux plus jeunes (pour peu qu'ils ne soient pas facilement impressionnés).
3.5/6
Troll (1986) :
Alors que sa famille emménage dans un nouvel immeuble, la petite Wendy Anne Potter (Jenny Beck) est remplacée par le maléfique Torok (Phil Fondacaro), un troll qui commence à métamorphoser un à un les occupants du building en créatures surnaturelles à ses ordres. Inquiet pour sa petite soeur, Harry (Noah Hathaway) trouve alors une aide inattendue en la personne de Dame Eunice (June Lockhart), une vieille femme impertinente vivant dans l'un des appartements, et qui semble en savoir énormément au sujet de Torok...
Ah, l'époque bénie des années 80, où les monstres en latex se multipliaient sans vergogne, et où l'on savait encore faire des films fantastiques à tendance horrifique pour enfants, films qui restaient parfaitement regardables et appréciables par les parents.
Troll en est un exemple parfait : dans l'absolu, c'est un peu kitschouille et peu crédible, avec toutes ses créatures caoutchouteuses et aux mouvements très limités, avec ses caméos improbables - Sonny Bono, Julia Louis-Dreyfus -, et avec son interprétation parfois assez inégale.
Et pourtant, entre son bestiaire au design réussi, ses personnages principaux attachants ("Harry Potter Jr" !), sa musique entêtante de Richard Band (ah, ce moment où le Cantos Profanae est lentement entonné par toutes les créatures pendant le conte de fées), son ton parfois léger et plein d'autodérision (les parents !) et ses moments étrangement poétiques et envoûtants (j'apprécie ainsi le fait que Torok, tel que joué par la fillette, est parfois plus curieux du monde des hommes qu'il n'est voué à le détruire, et qu'il a occasionnellement des moments durant lesquels il se montre plus sincère et bienveillant que simplement maléfique - notamment durant les instants touchants avec Malcolm, le nain malade), Troll fonctionne, et m'accompagne depuis ma plus tendre enfance comme l'un de ces films qui me sont chers, et que je ne me lasse jamais de revoir.
Torok/6
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Après Minuit (After Midnight - 1989) :
Anthologie réalisée et écrite par les frères Wheat (scénariste des Ewoks, de Freddy IV, de la Mouche II, de Pitch Black et de plusieurs suites dans les années 90), et qui se veut axée autour du concept de peur, et d'un professeur universitaire aux méthodes étranges.
- Fil conducteur - Introduction :alors qu'une nouvelle année universitaire commence, Allison (Jillian McWhirter) et Cheryl (Pamela Segall) rejoignent la classe de psychologie d'Edward Derek (Ramy Zada), un professeur aux méthodes très particulières. Rapidement, après l'humiliation de l'un de ses élèves (Ed Monaghan), Derek est contraint de tenir ses cours chez lui, où il invite ses étudiants, pour y explorer la psychologie de la peur...
Pas grand chose à dire, pour l'instant, si ce n'est que je n'ai pas cru un instant à l'interprétation de Zada, tout en intensité surjouée, et en pauses inutiles et forcées.
- The Old Dark House : alors qu'ils font un détour pour rentrer chez eux, Kevin (Mark McClure) et son épouse Joan (Nadine Van der Velde) tombent en panne près d'une vieille demeure abandonnée, théâtre de multiples meurtres très anciens, et décident de s'y réfugier...
Un segment qui ne fonctionne pas tant il est téléphoné, et surtout, qui souffre à la fois de l'interprétation forcée de McClure, et de l'illustration musicale pataude et plus comique qu'autre chose.
- A Night on the Town : quatre lycéennes (Monique Salcido, Judie Aronson, Penelope Sudrow, Tracy Wells) vont s'amuser un peu en ville, mais se retrouvent dans une station-service délabrée, dont le pompiste (Luis Contreras) décide de s'en prendre à elles en lâchant ses chiens sur ses nouvelles victimes...
*soupir* Quatre plus-vraiment-ados absolument pas intéressantes, intelligentes ou sympathiques, qui se font traquer pendant bien trop longtemps par les pauvres chiens d'un acteur latino crade qui en fait des caisses... tout le monde surjoue, c'est criard, il y a une scène d'action automobile avec un méchant ricanant accroché au toit, c'est presque involontairement hilarant (les survivantes qui, pour échapper à trois pauvres chiens, font exploser un entrepôt ^^), avec en prime une musique électronique de série tv 80s gentiment hors-sujet.
- All Night Operator :Alex (Marg Helgenberger), opératrice dans un service de messagerie téléphonique, retourne plus tôt que prévu de ses vacances, blessée, et rejoint l'équipe de nuit, mais elle reçoit alors l'appel d'une femme harcelée par un psychopathe (Alan Rosenberg), psychopathe qui finit par traquer Alex elle-même...
Un slasher assez basique, qui casse rapidement une grosse partie du suspense en montrant le point de vue du tueur tourmenté, et ce à chaque fois qu'il répond au téléphone. Pas désastreux, cela dit, puisque bien interprété par Helgenberger (moins par Rosenberg).
- Fil conducteur - fin : pendant que Derek et ses invités se racontaient des histoires, l'élève humilié s'est introduit chez Derek, pour le torturer au sous-sol. Mais la tentative finit par échouer, et le professeur Derek révèle son vrai visage...
Une fin de métrage qui vire au grand n'importe quoi théâtral et grandiloquent, avec en prime un rebondissement final façon "tout ça n'était qu'un rêve/une prémonition" (ou une boucle temporelle, au choix) totalement improbable, mais finalement amusant à regarder.
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Une anthologie oubliée, et ce n'est pas plus mal ainsi, tant le tout manque vraiment de fraîcheur, de savoir-faire et de talent. Si, à la limite, j'avais été plus convaincu par l'interprétation du professeur Derek, peut-être que j'aurais été plus indulgent, mais en l'état, non.
1.5/6
Grim Prairie Tales (1990) :
Anthologie horrifique aux accents western - ce qui est honnêtement très rafraîchissant pour le spectateur - écrite et réalisée par Wayne Coe (un artiste, notamment de story-boards, dont c'est là la seule réalisation), et qui, parmi ses responsables de l'éclairage, compte un certain Janusz Kamiński, qui faisait là ses début au cinéma bien avant son travail sur tous les Spielberg.
- Campfire (fil conducteur) : alors qu'il s’apprête à passer tranquillement la nuit près de son feu de camp, Farley Deeds (Brad Dourif), un employé de bureau traversant les étendues de l'Ouest sauvage pour retrouver sa bien-aimée, est rejoint par Morrison (James Earl Jones), un chasseur de primes bourru et aux manières peu raffinées. Rapidement, les deux hommes commencent à échanger des histoires "vraies" sur l'Ouest et ses mystères...
Franchement, le gros de l'intérêt de ce Grim Prairie Tales repose dans ce fil conducteur ; un fil conducteur simple, mais porté à bout de bras par le duo d'acteurs principal, qui est excellent, et s'avère fascinant de bout en bout (malgré la perruque risible de JEJ).
- Burying Grounds : un vieillard (Will Hare) décide de traverser un cimetière indien pour gagner un peu de temps sur son trajet, mais cela n'est pas sans conséquences...
Rien d'exceptionnel, en soi, et pas vraiment de chute, mais le plus intéressant reste tout de même les échanges de Deeds et Morrison, une fois le récit terminé, entre un Morrison uniquement préoccupé par l'idée de faire peur, et Deeds qui tente d'analyser l'histoire, et ses thématiques sur la vieillesse, la peur de la mort, etc.
- The Pregnant Drifter : un voyageur (Mark McClure) tombe sur une séduisante femme enceinte (Michelle Joyner), qui arpente seule les immensités de la prairie américaine, et il lui offre son aide...
Un segment assez court et direct, un peu racoleur, mais néanmoins assez amusant (et sinistre), avec en prime, en post-récit, une dissertation sympathique sur la nature des histoires que l'on raconte, et sur leurs motivations.
- The Lynch Mob : une famille de colons (William Atherton, Lisa Eichhorn, Wendy J. Cooke) décide de s'établir loin de tout et d'entamer une nouvelle vie, mais bien vite, les pulsions violentes du père de famille le rattrapent lorsque l'on vient le chercher pour participer à la capture et au lynchage d'un esclave en fuite...
Un segment dépourvu d'élément surnaturel ou particulièrement horrifique, puisque tout, ici, est de l'ordre du psychologique, avec cette fillette qui découvre que le père qu'elle admire est un monstre violent, bourré de préjudices et de haine, et que sa mère le tolère pour des raisons très particulières. C'est un peu bavard et en demi-teinte, mais c'est globalement bien joué, et c'est un autre genre d'horreur qui n'est pas inintéressante.
- The Gunsliger : Martin (Scott Paulin), un pistolero imbattable est hanté par l'esprit d'un adversaire, Colochez (Bruce M. Fischer) qu'il a tué au cours d'un duel sanglant et impitoyable organisé par Mr. Horn (Tom Simcox)...
Un segment assez direct, à nouveau, interprété de manière un peu forcée par Paulin, mais bénéficiant, en contre-partie, d'une brève séquence animée de cauchemar très réussie.
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Une anthologie pas particulièrement tendue, pas particulièrement effrayante, mais dont il se dégage un charme certain, clairement hérité des deux têtes d'affiche, et de son environnement très particulier. C'est gentiment décalé, ça aborde des méta-discussions pas inintéressantes, et ça change enfin un peu du tout venant des anthologies horrifiques.
3/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Chez les Téléphages Anonymes,du 1er octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur....
Telemaniacs (Stay Tuned - 1992) :
Représentant de commerce fainéant, Roy Knable (John Ritter) passe tout son temps devant la tv, et délaisse totalement son épouse Helen (Pam Dawber), ainsi que ses enfants Darryl (David Tom) et Diane (Heather McComb). Jusqu'au jour où Helen, furieuse, détruit la télévision : un appareil rapidement remplacé par un modèle flambant neuf et ultra-moderne relié à une parabole énorme placée dans le jardin, le tout offert par le mystérieux Mr. Spike (Jeffrey Jones). Mais Spike est un démon, et sans le savoir, Knable et sa femme sont tombés dans son piège : aspirés par l'antenne, les voilà transportés de programme en programme sous le regard incrédule de leurs enfants, avec moins de 24 heures pour trouver un moyen de regagner le monde moderne...
Pas nécessairement un film d'horreur au sens propre du terme, cette comédie fantastique de Peter Hyams met cependant en scène diables et démons à la sauce Eighties/Nineties, donc dans le cadre de cette Oktorrorfest, ça passe !
Mais quand je dis ça passe, c'est aussi dans le sens "c'est très passable" : en effet, tel que présenté ici sous l'oeil de Hyams, Stay Tuned n'est guère plus qu'une vague satire du monde de la télévision des années 80/90, une parodie superficielle et anecdotique qui se contente de survoler les genres (jeu télévisé, catch, drame enneigé, dessin animé, film noir, Wayne's World/SNL, révolition française, western spaghetti, Star Trek The Next Generation, MTV, hockey sur glace, film de cape et d'épée, Three's Company, et d'innombrables publicités et bandes-annonces détournées en tout genre) en les bourrant de jeux de mots et de gags éventés.
À vrai dire, par moments, on a presque l'impression d'assister à un brouillon de parodie façon Friedberg & Seltzer (Scary Movie et toutes leurs suites), blindé de détournements creux et autres références périmées.
Heureusement, le score énergique de Bruce Broughton assure un minimum d'intérêt, le film possède la bonne humeur et l'énergie des films des années 80/90, et la distribution semble s'amuser, mais au final, ce n'est guère plus ambitieux qu'un Cinéman, et ça n'a pas beaucoup plus de personnalité.
Un quasi-film à sketches regardable, mais manquant cruellement du mordant et du style nécessaires pour rester dans les mémoires.
(dire que ça a failli être réalisé par le Tim Burton de la grande époque...)
3/6
Stepmonster (1993) :
Passionné par les comic books d'horreur, Todd (Billy Corben) est horrifié lorsqu'il rencontre Denise Gore (Robin Riker), la nouvelle compagne de son père architecte et récemment veuf (Alan Thicke) : non seulement le jeune garçon n'est pas prêt à voir sa mère ainsi remplacée, mais en plus, Denise est littéralement un monstre dangereux, qui se dissimule sous une apparence humaine pour accomplir ses sombres desseins...
Un film à très petit budget (signé Roger Corman, Jeremy Stanford et Fred Olen Ray) qui ressemble fortement à une comédie Disney (ou à un épisode de Chair de Poule), mais en plus fauchée : la musique est envahissante et pataude, l'écriture basique au possible, la réalisation et le montage quelconques, et dans l'ensemble, on sent vraiment le film tourné à l'économie, entre ses cinq minutes de générique (alors que le métrage n'atteint même pas les 85 minutes), les décors de studio, et les effets très moyens.
La distribution, cependant, n'est pas désagréable (Thicke, donc, mais aussi George Gaynes, Ami Dolenz, Edie McClurg, John Astin, et Corey Feldman), et comme le film ne cherche jamais à faire peur ou à être trop sérieux, c'est sur les épaules de son cast qu'il se repose.
Ce qui fonctionne à peu près : Corben n'est pas agaçant, Dolenz est (comme toujours) charmante, Gaynes et Aston sont amusants, Feldman aussi, et dans l'ensemble, le métrage n'est pas calamiteux tant qu'il se centre sur ses protagonistes.
Dès qu'il tente de jouer la carte du suspense, des monstres et des effets spéciaux, c'est nettement moins convaincant, pour ne pas dire un peu ridicule.
Cela dit, les parallèles constants entre les EC Comics de Todd et la réalité sont intéressants, et si c'était passé à la télévision dans mon enfance, j'aurais probablement apprécié le tout.
3/6 (mais uniquement pour un public de moins de 10 ans)
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Terror Tract (2000) :
Anthologie horrifique indépendante très axée humour noir et satire mordante de la vie de banlieue américaine, notamment par le biais de John Ritter, dans le rôle d'un agent immobilier faisant visiter à un jeune couple plusieurs maisons aux antécédents sanglants...
- Nightmare : lorsque son époux businessman (Fredric Lehne) est assassiné par son amant (Carmine Giovinazzo), une femme (Rachel York) se persuade que son mari est revenu d'entre les morts pour se venger d'elle...
Un postulat de départ et une chute assez classiques, un montage pas toujours maîtrisé et des bruitages parfois un peu fauchés, pour un segment prévisible et peu mémorable, un peu longuet, répétitif et racoleur. Rien de dramatique, cela dit, et le caméo de Wade Williams fait toujours plaisir.
- Bobo : Ron Gatley (Bryan Cranston), père de famille, ne sait plus quoi faire : Bobo, le petit singe que sa fille (Katelin Petersen) a trouvé dans un arbre, s'avère intenable et agressif dès qu'il se trouve seul avec lui, mais personne ne le croit. Et lorsque le chien de la famille est retrouvé mort, Ron commence à s'énerver... mais rien n'y fait, pas même l'intervention d'un agent de la fourrière animalière (Buff Bagwell).
Un segment pour lequel j'ai toujours eu de la sympathie, malgré son côté outrancier et pas ultra-crédible : probablement parce que Cranston est sympathique (et se donne à fond sans tomber dans le surjeu goguenard), que la petite Katelin Petersen est adorable, qu'un catcheur se fait massacrer, ou que la dangereuse créature de cette histoire n'est qu'un pauvre capucin qui passe son temps à hurler. Ce n'est pas forcément exceptionnel ou très surprenant, mais c'est divertissant.
- Come to Granny : Un soir, le Dr. Helen Corey (Brenda Strong) reçoit la visite de Sean (Will Estes), un adolescent troublé par des visions étranges : depuis peu, il assiste mentalement aux meurtres commis par le Granny Killer, un tueur en série portant un masque à l'effigie d'une grand-mère...
Un segment qui tente très fort de jouer la carte de la fausse piste, et y parvient presque. Dans l'ensemble, la distribution est sympathique (mention spéciale à Shonda Farr, dans un petit rôle, et qui a malheureusement disparu des écrans depuis près de 10 ans), l'atmosphère est menaçante, la montée en tension honorable, le tueur a un masque efficace, et la toute fin fonctionne.
- Fil conducteur : Bob Carter (John Ritter), agent immobilier, tente de convaincre Allen et Mary Ann Doyle (David DeLuise et Allison Smith), un jeune couple, d'acheter l'une de ses maisons, et de lui éviter ainsi un sort funeste...
Un fil rouge plutôt amusant, avec trois acteurs qui s'amusent vraiment à réagir aux trois segments du métrage, et qui sont au diapason les uns des autres. Et puis, bien entendu, le grand final, où tout vire au grand-guignol déjanté, avec tout le quartier qui part en vrille de manière très très réjouissante.
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Dans l'ensemble, une anthologie assez moyenne, qui trahit facilement ses origines de DTV, et qui ne déborde pas forcément d'originalité, mais paradoxalement, ça fonctionne tout de même assez bien : la distribution est, globalement, assez convaincante et bien choisie, et surtout, le métrage parvient à constamment garder cet équilibre précaire entre grosse farce caricaturale, humour noir mordant, et suspense horrifique.
Ajoutez à cela une bande originale symphonique très réussie d'un tout jeune Brian Tyler (peut-être même trop réussie pour le film, mais bon), et voilà :
3.5/6
Ghost Stories (2018) :
Universitaire et animateur d'une émission télévisée au cours de laquelle il démasque les pseudo-médiums et autres charlatans, Phillip Goodman (Andy Nyman) est contacté par son idole de toujours, Charles Cameron, qui a mystérieusement disparu de la vie publique il y a plusieurs décennies. Mais lorsqu'il le rencontre enfin, Cameron a changé : cloîtré dans une caravane miteuse, Cameron semble désormais persuadé de l'existence du paranormal, et désespéré, il confie à Goodman trois affaires non résolues, pour le convaincre de leur caractère surnaturel...
Film anglais, écrit et réalisé par Andy Nyman (acteur/réalisateur/scénariste et fréquent associé de Derren Brown) et Jeremy Dyson (le membre "invisible" du Club des Gentlemen), qui adaptent là leur pièce de théâtre sous forme d'une anthologie en trois segments + un fil conducteur.
(attention, SPOILERS)
- Tony Matthews : Goodman rencontre Tony Matthews (Paul Whitehouse), un veilleur de nuit, qui a vécu une expérience terrifiante dans un asile pour femmes désaffecté.
Un segment assez quelconque, malheureusement, avec une banale histoire d'asile délabré et de gardien qui croise le fantôme d'une fillette : pas assez tendu, le fantôme est plutôt générique, l'ambiance est faiblarde, bref, un bon gros bof.
Et la transition vers le segment suivant est bien trop abrupte à mon goût.
- Simon Rifkind :Goodman se rend chez Simon Rifkind (Alex Lawther), un adolescent fébrile qui affirme avoir renversé le diable alors qu'il roulait de nuit au volant de la voiture de son père, dans une forêt...
Là encore, un résultat très mitigé. Très mitigé, car d'un côté, Alex Lawther (déjà excellent dans Howards End et dans l'épisode Shut Up and Dance de Black Mirror) se donne à fond, à la limite du surjeu... mais c'est voulu, puisque le segment est semi-humoristique et grotesque, avec une musique lorgnant sur La Malédiction, une caméra flottante à la Evil Dead, etc
C'est donc assez sympathique, avec une ambiance étrange dès que Goodman arrive dans la maison de Rifkind. Malheureusement, un peu comme dans le segment précédent, tout se termine en queue de poisson, de manière bien trop abrupte, sans vraie résolution. Dommage.
- Mike Priddle :Goodman rencontre Mike Priddle (Martin Freeman), un trader de la City victime d'un poltergeist à son domicile durant la grossesse de son épouse hospitalisée.
Rien de vraiment passionnant non plus, puisque Freeman se contente de narrer le tout, et de vaguement réagir à quelques phénomènes paranormaux, et au fantôme de son épouse. Pas grand suspense, pas grand intérêt... mais une fin de segment surprenante et efficace.
- Fil conducteur - Goodman & Cameron :
Et là, dès le début du film, problème. Car non seulement le concept du sceptique debunker qui est confronté à des phénomènes paranormaux réels, et change alors radicalement d'avis, est déjà assez convenu (sur le coup, j'ai même pensé au raté Red Lights), mais en plus, dès que l'on aperçoit Charles Cameron à l'écran, on se doute qu'il y a anguille sous roche.
Que ce soit dans la vidéo flashback, ou en face à face dans sa caravane, on comprend très vite qu'on a affaire à un acteur déguisé sous un masque en latex. Et quand bien même le spectateur ne reconnaîtrait pas la voix de ce dernier (grâce à l'épais accent dont il s'affuble), le simple fait que le personnage ne soit crédité nulle part (et s'il l'est, c'est à un acteur inconnu et sans la moindre photo ou présence en ligne) met la puce à l'oreille. Tout de suite, on réalise que le film essaie de nous piéger, et se prépare à révéler l'identité du personnage de manière spectaculaire, à un moment ou à un autre.
Et c'est le cas, après 75 minutes de film - c'est bien Freeman sous le masque (on s'en doutait), et le fait qu'il soit encore en vie a une explication toute simple : tout le film n'est qu'une variation très dérivative d'une astuce scénaristique maintes et maintes fois exploitée dans le registre de l'horreur, le "tout ça n'était qu'un rêve".
Le rêve d'un Goodman dans le coma, sur son lit d'hôpital, et dont les trois "enquêtes" étaient une manière pour son cerveau d'analyser et de gérer ses angoisses, ses regrets, sa culpabilité (suite à une expérience traumatisante durant son enfance) et les stimuli sensoriels du monde extérieur.
Pour le spectateur attentif, ou qui a déjà une certaine expérience du genre, pas de surprise : les indices étaient assez transparents (il y a un certain manque récurrent de subtilité et de finesse dans les dialogues, avec des répliques bien appuyées pour faire comprendre au spectateur leur double-sens évident), et les manifestations surnaturelles, entre chaque segment, laissaient deviner que quelque chose ne tournait pas rond chez Goodman.
Pas de surprise, mais pas grand intérêt non plus, tant ce ressort narratif est éventé et basique. D'autant que le film développe en longueur le traumatisme de Goodman, par le biais d'un segment-flashback assez plat, et sans grande tension. On retiendra néanmoins quelques effets de transition très efficaces et bien trouvés, qui permettent une réalisation onirique assez sympathique (l'illustration musicale, par contre, est un peu envahissante).
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Une anthologie vraiment décevante, surtout compte tenu de la présence d'un membre de la League à l'écriture et à la réalisation : tout en étant un hommage sincère, professionnel et bien produit à tout un pan du cinéma britannique (les anthologies Amicus, principalement), le film manque cruellement d'originalité, de subtilité, et peut-être même d'humilité, tant il semble parfois persuadé de la pertinence, de l'originalité et de la subtilité de ses métaphores, de son script et du tour de passe-passe sur lequel ils reposent.
2.25/6
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Stephen King's Cat's Eye (1985) :
Les pérégrinations d'un chat errant et ses visions d'une fillette en détresse (Drew Barrymore) qui l'appelle à l'aide...
Film anthologique de 1985 réalisé par Lewis Teague, adaptant deux nouvelles de Stephen King (tirées de Danse Macabre), et un segment inédit là-aussi écrit par King.
- Quitters, Inc :Dick Morrison (James Woods) s’inscrit dans une clinique spécialisée, pour réussir à arrêter de fumer... mais les méthodes de ses interlocuteurs sont des plus particulières et brutales, et le moindre écart de conduite est sévèrement puni.
Un segment au ton semi-rigolard, qui se résume à James Woods en roue libre du début à la fin, pendant que de sinistres employés de Quitters Inc. tournent autour de sa fille (une Drew Barrymore vaguement grimée) et de son épouse. Avec une utilisation assez pertinente de "Every Breath You Take" de The Police.
Malheureusement, dans l'ensemble, le tout est trop peu sérieux pour vraiment fonctionner, et l'on est presque plus dans un Conte de la Crypte assez faiblard et dépourvu de surprises que dans quelque chose de tendu, de nerveux ou d'inquiétant. Et puis la conclusion est vraiment plate et insipide.
- The Ledge : Tombé entre les mains de Cressner (Kenneth McMillan), un criminel d'Atlantic City avec l'épouse duquel il tentait de s'enfuir, Johnny Norris (Robert Hays), un joueur de tennis, se voit contraint de faire le tour d'un immeuble en marchant sur une corniche, s'il veut rester en vie.
Plus sobre et mesuré dans son interprétation (du moins, en ce qui concerne Hays, puisque McMillan en fait trois tonnes en gangster parieur invétéré), mais aussi plus tendu et direct dans son déroulement. Ce qui n'empêche pas une bonne dose d'humour noir à chaque fois que Cressner tente de faire tomber Norris.
Là aussi, on a vraiment l'impression d'un Conte de la Crypte, mais cette fois-ci, ça fonctionne nettement mieux.
- General : Terrorisée par un lutin maléfique décidé à lui dérober son souffle lorsqu'elle dort, Amanda (Drew Barrymore) ne peut compter que sur Général, son chat errant récemment adopté, pour la protéger durant la nuit...
Là, on est clairement plus dans un segment façon film fantastique pour enfants, avec un troll des plus réussis, qui se bat en duel singulier contre le chat de Drew Barrymore. Les effets sont plutôt convaincants pour l'époque, le troll a une bonne trogne et est joliment expressif, et si l'on pourra regretter la mère au jeu un peu forcé, dans l'ensemble, ça se regarde, notamment si l'on a un certain faible pour tout ce qui est récit parlant du Petit Peuple.
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Une anthologie globalement assez quelconque, un peu trop axée sur des histoires basiques, manquant de punch, manquant de noirceur, et bien trop légères pour leur propre bien. Des récits jamais particulièrement transcendés par l'écriture ou la réalisation, et souvent traités de manière assez caricaturale, ainsi qu'illustrés par une musique électronique très datée d'Alan Silvestri (qui va jusqu'à donner un thème héroïque assez kitsch au félin !).
Cela dit, ça se regarde gentiment, et il faut tout de même saluer le félin (et son dresseur), tant l'animal est expressif, naturel et convaincant à chacune de ses apparitions.
2.5/6
Darkside, les Contes de la Nuit Noire (Tales from the Darkside : The Movie - 1990) :
Anthologie adaptée de la série télévisée du même nom, considérée par certains comme le véritable troisième volet de la saga Creepshow, elle aussi supervisée par George Romero et Stephen King. On retrouve donc ici le format anthologie horrifique, avec trois segments réalisés par John Harrison, liés par un vague fil rouge, pour une qualité globale assez inégale.
- Fil rouge :Betty (Debbie Harry), une femme bien sous tous rapports, rentre chez elle pour préparer à dîner pour ses invités. Mais le dîner de cette sorcière - un jeune garçon en cage (Matthew Lawrence) - n'est pas décidé à se laisser faire, et il tente de distraire sa geôlière en lui racontant des histoires macabres...
Les 1001 nuits de Shéhérazade revues à la sauce Hansel & Gretel, avec un garçon plutôt juste, et une Debbie Harry plutôt moyenne. RAS.
- Lot 249 :la rivalité entre plusieurs étudiants en histoire (Steve Buscemi, Christian Slater, Robert Sedgwick, Julianne Moore) prend un tour des plus sinistres lorsque l'un d'entre eux ramène une momie égyptienne à la vie, afin de se débarrasser de ses ennemis...
Un segment adapté d'Arthur Conan Doyle par Michael McDowell, et qui bénéficie d'une distribution remarquable.
Ça s'arrête un peu là, malheureusement, puisque hormis son atmosphère pas désagréable, le tout s'avère un peu trop fauché (la momie fait un peu trop latex, les meurtres sont un peu cheap, les transitions façon balayage de l'écran sont inutiles), le rythme est un peu trop nonchalant, les personnages un peu trop antipathiques, et le grand final manque du punch qu'il aurait dû avoir, à la fois de par sa structure, mais aussi à cause de problèmes de ton (la momie découpée au couteau électrique, c'est un peu grotesque).
- Cat From Hell :un tueur à gages (David Johansen) est engagé par un vieil homme (William Hickey) pour tuer un chat qui hante sa demeure, et est déjà responsable de la mort de sa sœur, de son majordome et d'une amie.
Alors je n'ai jamais vu la série d'origine, mais si le ton y était le même que dans ce segment écrit par Romero, et adapté de Stephen King, alors ce n'est pas plus mal ainsi. Je n'ai tout simplement pas du tout accroché à cette farce grotesque, forcée et surjouée, à la réalisation assez laide, à la photographie guère meilleure (les immondes filtres bleus dans les flashbacks), et au final à la fois sanglant, ridicule et amusant.
C'est bien simple, sans cette fin (qui donne un autre sens au dicton "avoir un chat dans la gorge" ^^), j'aurais mis un zéro pointé à cette histoire.
- Lover's Vow : un artiste à la dérive (James Remar) assiste au meurtre d'un homme par une gargouille difforme, qui lui fait jurer de ne pas parler de ce qu'il a vu, en échange de sa vie. Il accepte, et rencontre bientôt la séduisante Carola (Rae Dawn Chong), une jeune femme qui lui apporte amour, succès et bonheur... jusqu'à un certain point.
Une jolie ambiance, une scène de sexe totalement gratuite, un Remar qui se donne à fond, et une métamorphose sanglante à souhait... bref, de quoi donner le meilleur segment du tout, et (presque) un bon récit.
Presque, car malheureusement, le récit est un peu longuet (car vraiment transparent de bout en bout, et avec une ellipse de 10 ans assez moyenne), et le design de la gargouille, vraiment caricatural et cartoony, fait que l'on ne peut pas prendre un seul instant au sérieux toutes les scènes où elle apparaît... ce qui est regrettable, puisque le grand final est censé être ultra-sérieux et dramatique, et que la gargouille y tient une place de choix.
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En résumé, une anthologie assez médiocre, qui a certes la chance d'avoir une distribution des plus honorables et des effets spéciaux de KNB, mais qui souffre de récits faiblards, au style hésitant, et de choix artistiques très discutables. Un bon gros bof, en somme.
2/6
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En Plein Cauchemar (Nightmares - 1983) :
Initialement conçu comme un pilote de série anthologique pour NBC, Nightmares est un long-métrage anthologie en quatre segments, réalisés par Joseph Sargent, et écrit par deux scénaristes de télévision.
- Terror in Topanga : malgré les recommandations de son époux (Joe Lambie), inquiété par le tueur en série hantant la région, Lisa (Cristina Raines) s'éclipse en pleine nuit pour aller acheter un paquet de cigarettes dans une station-service. Mais sur place, elle fait une rencontre des plus effrayantes...
Un segment assez peu convaincant, car très bref (un petit quart d'heure à peine), souffrant d'un rebondissement final prévisible au possible (une légende urbaine assez basique, en fait), et d'un déroulement vraiment pépère.
- The Bishop of Battle : champion de jeux vidéo, J.J. Cooney (Emilio Estevez) retourne dans sa salle d'arcade sur un coup de tête pour tenter d'atteindre le mythique 13è niveau du jeu The Bishop of Battle : un objectif improbable et une obsession aux conséquences inimaginables...
Six bonnes minutes de remplissage en ouverture, le temps qu'un Estevez décoloré et son copain arnaquent une bande de latinos, et on passe enfin aux choses sérieuses. Ça fonctionne plutôt bien, d'ailleurs, avec son ambiance shopping mall 80s, et sa mise en images plutôt réussie de la partie d'arcade (chouettes effets, pour l'époque) - cela dit, ça rappelle très fortement The Last Starfighter, sorti un an plus tard et dont le thème a été depuis exploité encore et encore dans de nombreuses anthologies de ce genre, notamment pour plus jeunes.
- The Benediction : hanté par la mort d'un jeune garçon, MacLeod (Lance Henriksen), un prêtre, a perdu la foi, et quitte son église pour de bon, pour prendre la route. Mais en chemin, il se trouve confronté à un pickup noir au conducteur invisible et aux intentions maléfiques, qui tente de mettre fin aux jours de l'ex-croyant...
Relecture assez studieuse d'Enfer Mécanique et de Duel, avec un Lance Henriksen qui se donne toujours à fond, et des effets assez faiblards pour ce que ça veut raconter... Assez moyen, dans l'ensemble.
- Night of the Rat : le foyer paisible de Claire (Veronica Cartwright), de son époux Steven (Richard Masur) et de leur fille Brooke (Bridgette Andersen) est soudain confronté à une infestation très particulière : un rat colossal et particulièrement agressif...
Un segment joliment tendu, mais qui malheureusement a tendance à échouer sur tous les autres plans : les bruitages sont fauchés au possible, les personnages antipathiques (le père est arrogant, la mère hystérique), le tout finit par devenir particulièrement criard, et l'incrustation finale, à l'image, d'une pauvre souris rugissante à taille humaine ne fonctionne tout simplement pas. Dommage.
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Une anthologie inégale, qui ne restera pas dans les mémoires, mais qui est suffisamment bien produite pour faire illusion à la télévision : effectivement, on sent bien le côté "épisodes de série anthologique" typique des années 80, avec leur aspect technique très approximatif, qui leur confère cependant un charme certain.
Après... l'intérêt global reste tout de même très limité.
2.75/6
Petits Cauchemars avant la Nuit (Body Bags - 1993) :
Au début des années 1990, pour tenter de concurrencer les Contes de la Crypte, Showtime demande à John Carpenter et à Tobe Hooper de concevoir une anthologie télévisée similaire au programme de HBO. Le résultat, compilé sous forme de long-métrage lorsque la chaîne a fini par annuler le projet, se fond totalement dans le moule des Tales from the Crypt, allant jusqu'à reprendre son format narratif : ici, en lieu et place d'un Gardien de la Crypte squelettique et goguenard, on a droit à John Carpenter en médecin légiste décharné et sarcastique, qui présente chacun de ces segments avec un sens de l'humour des plus macabres.
Un John Carpenter qui semble vraiment prendre un immense plaisir à cabotiner dans ce rôle, et qui est pour beaucoup dans l'intérêt de cette anthologie amusante, mais assez mineure dans la carrière de toutes les personnes impliquées.
- The Gas Station : Anne (Alex Datcher), une jeune étudiante en psychologie, débute son nouvel emploi de caissière de nuit dans une station service ouverte 24h/24, alors même qu'un sinistre tueur en série sévit dans la région : seule, Anne commence alors à se méfier de chacun de ses clients.
Un slasher assez classique réalisé et mis en musique par John Carpenter, avec des caméos de Wes Craven, de David Naughton, de Sam Raimi, et de Robert Carradine. Rien d'exceptionnel, mais le tout est assez efficace pour ce que c'est.
- Hair :obsédé par la perte de ses cheveux, Richard Coberts (Stacy Keach) décide, après avoir été plaquée par sa compagne (Sheena Easton), de se livrer à un traitement expérimental de repousse capillaire, vendu par le Dr. Lock (David Warner), et son assistance (Debbie Harry). Mais si les résultats sont spectaculaires, les apparences sont, elles, trompeuses.
Un segment signé Carpenter, plus axé comédie noire, avec un Stacy Keach en roue libre, qui s'éclate dans un rôle improbable, des créatures amusantes en stop-motion (?), et un récit décalé, peut-être un peu trop ouvertement nonchalant et parodique pour son propre bien, mais qui est tout de même très agréable à suivre. Avec en prime un caméo de Greg Nicotero (de KNB) qui promène son chien.
- Eye :après un accident de voiture, Brent Matthews (Mark Hamill), joueur de baseball, perd un œil. Pour ne pas perdre sa carrière, il subit une opération expérimentale, qui lui greffe l’œil d'un psychopathe... un psychopathe dont le passé hante Brent, et qui commence à prendre possession du reste de son corps.
Tout le contraire du segment précédent, pour cette histoire gentiment laborieuse, réalisée sans grande finesse par Tobe Hooper : c'est prévisible, creux, gentiment racoleur, surjoué au possible par Mark Hamill, et musicalement illustré de manière grinçante et fauchée. Gros bof, malgré des caméos de Twiggy, de Roger Corman et de Charles Napier.
- Fil conducteur : comme je le disais plus haut, un fil rouge amusant, avec un Carpenter motivé et rigolard, qui se conclue par une pirouette sympathique, et par un caméo de Tobe Hooper et de Tom Arnold.
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Une anthologie qui vaut principalement pour le travail de John Carpenter (sans grande surprise), et pour les multiples apparitions de visages familiers du monde du cinéma. Pas désagréable, mais anecdotique.
3/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Chez les Téléphages Anonymes,du 1er octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur....
Petits Cauchemars Entre Amis (Campfire Tales - 1997) :
Anthologie horrifique sortie directement en vidéo par New Line, et assez typique des films d'horreur de la fin des années 90, avec notamment de nombreux visages familiers...
- The Hook :malgré la menace d'un tueur de série arborant un crochet et en liberté, Jenny (Amy Smart) et Eddie (James Marsden), un jeune couple des années 60, passe un peu de temps, seul en pleine nature, dans son automobile...
Absolument rien à dire sur cette légende urbaine que tout le monde connaît par cœur, et ce segment en noir et blanc ne sert que d'introduction, une introduction de deux ou trois minutes à peine, mal filmée, et peu intéressante.
- Fil conducteur : de retour d'un concert, Cliff (Jay R. Ferguson), Lauren (Christine Taylor), Eric (Christopher Masterson) et Alex (Kim Murphy) ont un accident de voiture dans les bois et, en attendant les secours, ils allument un feu de camp dans une chapelle abandonnée, puis commencent à se raconter des histoires effrayantes...
Un segment prétexte qui met en place une narration évidente, et qui a recours, à la fin du métrage, à un rebondissement (assez prévisible) façon Le Carnaval des Âmes. Cela dit, au moins ce n'est pas trop mal interprété.
- The Honeymoon : Rick (Ron Livingston) et Valérie (Jennifer Macdonald), un couple de jeunes mariés, arpentent la nature à bord de sa caravane. Rapidement, ils s'aperçoivent qu'ils ne sont pas seuls dans les bois, mais lorsque Cole (Hawthorne James) les met en garde contre des créatures inconnues, ils ne prennent pas au sérieux ses avertissements...
Là encore, rien de vraiment très intéressant, puisque ce segment est particulièrement étiré en longueur, et que cela l'affaiblit considérablement : scène de sexe, nudité, meurtres à rallonge, et surtout, alors même que toute la force de la légende urbaine de base est d'être confiné à la caravane, du point de vue de l'épouse, et de ne pas savoir si quelque chose rôde vraiment autour, ici, on a droit à des scènes du point de vue des autres personnages : l'indien, qui se défend plus ou moins, le mari, qui part dans les bois sans raisons, le policier qui arrive au petit matin, etc.
De quoi tuer le moindre sentiment de mystère ou de claustrophobie, déjà que les personnages, dans leur écriture, sont particulièrement stupides (mention spéciale à Valérie qui, dès qu'elle trouve une arme efficace, s'empresse de la lâcher après l'avoir utilisée une seule et unique fois), et que la créature est dotée de bruitages assez caricaturaux. Cela dit, à nouveau, ce n'est pas mal interprété.
- People can lick too : fillette comme les autres, Amanda (Alex McKenna) passe la soirée seule chez elle, en compagnie de son chien Odin. Elle ignore cependant qu'un pédophile (Jonathan Fuller) discute quotidiennement avec elle sur le web, et qu'il va en profiter pour tenter de l'approcher...
À nouveau une légende urbaine très (trop) familière, qui en plus a droit ici à un traitement relativement malsain : en effet, pour une raison que je ne m'explique pas, la production a décidé qu'il serait judicieux d'adopter en grande partie le point de vue du pédophile, et de filmer les scènes de la jeune héroïne - 12 ans - comme les scènes d'un slasher normal : on a donc droit à Amanda qui prend sa douche, qui se sèche en manquant de perdre sa serviette, qui essaye des vêtements, qui se déshabille (avec caméra qui suit la serviette qui tombe par terre), etc, ainsi qu'à des plans sur le criminel en extase lorsqu'il frôle les cheveux de la fillette, dehors, et, bien entendu, la chute de cette histoire, lorsqu'il se cache sous son lit pour lui lécher les doigts.
Un segment qui a la subtilité d'un hippopotame bourré à la bière, donc, et qui réussit à mettre mal à l'aise, mais pas pour les bonnes raisons. Le chien est sympathique, cela dit.
- The Locket : Scott (Glenn Quinn) tombe en panne de moto près de la demeure de Heather (Jacinda Barrett), muette. Pour éviter les intempéries, il passe la nuit chez elle, et se rapproche de la jeune femme, mais rapidement, des phénomènes inexplicables se multiplient...
Une histoire de fantômes assez creuse, pas trop mal filmée, mais qui téléphone sérieusement la chute du fil conducteur.
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Dans l'ensemble, une anthologie qui a la mauvaise idée d'adapter sans panache, sans originalité et à la lettre des légendes urbaines éventées au possible, que tout le monde connaît, et qui ne réservent plus aucune surprise. Reste la distribution, sympatoche.
1.75/6
Campfire Stories (2001) :
Une anthologie horrifique sortie directement en dvd, tournée sans budget par des producteurs tv pourtant aguerris, avec des effets spéciaux primitifs, une prise de son amateure, une illustration musicale digne d'une série pour enfants, et un script insipide. Seul intérêt : sa distribution, composée de multiples visages familiers que l'on a depuis retrouvés dans plusieurs séries, notamment du câble.
- Quatre lycéens sportifs pas très finaux (Perez Hilton, John Hensley, Mark Shunock, Kevin Thoms) s'en prennent à l'homme à tout faire de l'établissement (George Kmeck), sans se douter qu'il est un dangereux psychopathe évadé d'un asile, qui va finir par se venger d'eux.
Plat, insipide, avec une réalisation cache-misère pour les mises à mort, une interprétation quelconque, et aucune tension, à aucun moment. 1.5/6
- Un trio de jeunes arrogants (Tommy Nohilly, Eric Axen & Sunrise Coigney) décide de s'en prendre à un shaman indien (Kenneth Miller) pour lui dérober ses "drogues". Mais le trip qui en découle alors s'avère des plus funestes.
Illustration musicale calamiteuse, innombrables hallucinations numériques dignes de 1990, surjeu global, réalisation assez laide... bref, passons (cela dit, le rebondissement final est amusant). 2/6
- Pour se venger de leurs petits amis (Rob McElhenney & Forbes March), Melissa (Abigail Spencer), une jeune femme un peu paranoïaque, et sa meilleure amie bisexuelle, Beatrice (Kerry Butler), décident de leur rendre la monnaie de leur pièce, en leur jouant un mauvais tour. Mais rapidement, la situation dégénère, et quelqu'un assassine un à un les membres du groupe...
Encore un segment insipide, malgré quelques visages familiers : c'est longuet, répétitif, creux, et les fausses pistes ne fonctionnent pas particulièrement. 1/6
- Fil conducteur :deux compères (Joshua Harto, Charlie Day) tombent sur une jeune femme (Jamie-Lynn Sigler) en panne en pleine forêt, et acceptent de l'aider, mais ils croisent alors le chemin d'un garde forestier (Dave Johansen) qui décide de leur narrer des histoires effrayantes au coin du feu, le temps que la dépanneuse arrive...
Un fil rouge sans le moindre contenu, qui se résume à Dave Johansen qui en fait trois tonnes dans son rôle, pendant que les trois jeunes jouent l'inquiétude. La chute du métrage, elle (qui se déroule lors d'un concert des Misfists... !?), est à la fois non-sensique et prévisible, et donc tout à fait dans le ton du reste du film.
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C'est mauvais, tout simplement. Impossible de défendre le métrage, franchement, c'est mal écrit, mal joué, mal tourné, mal mis en musique, etc, etc, etc...
1 - 0.5 pour le crâne enflammé en images de synthèse qui narre les deux premières minutes du film, et est tout simplement incompréhensible = 0.5/6
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The Creature Below (The Dark Below - 2016) :
Océanologue ambitieuse, Olive (Anna Dawson) se prête à une plongée expérimentale dans les grands fonds, lorsqu'elle y perd connaissance après avoir été confrontée à une entité tentaculaire indescriptible. Découvrant un œuf étrange fixé à sa combinaison, elle le ramène chez elle, et le cache à son petit ami Matt (Daniel Thrace), ainsi qu'à sa sœur Ellie (Michaela Longden), et commence à s'apercevoir qu'elle est inextricablement liée à la créature qui sort de l’œuf, et à sa soif de sang...
Un film indépendant anglais au budget clairement ultra-limité, et aux ambitions gigantesques qui ne sont donc pas à la hauteur de ce dernier : dès les premières scènes, on enchaîne les effets numériques calamiteux, les fonds verts voyants, le montage sonore un peu abrupt et bancal, un script cousu de fil blanc, et une interprétation vraiment très inégale de la part de tout le monde, pour un tout assez décevant.
Et pourtant, The Creature Below est plein de bonne volonté, notamment dans son désir de narrer une apocalypse lovecraftienne par le petit bout de la lorgnette, illustrée par une bande originale lorgnant fortement sur The Thing de Carpenter.
Mais si les idées sont là, le budget et la maîtrise ne le sont pas, elles, et ça plombe malheureusement le métrage, qui ne s'en relève jamais vraiment.
2.25/6 (en plus, les personnages sont tous assez antipathiques, ce qui n'aide vraiment pas)
They Remain (2018) :
Envoyés par leur employeur sur les lieux d'un massacre sectaire, en pleine nature, pour y étudier cette zone qui, depuis, reste le siège de phénomènes inexplicables, Keith (William Jackson Harper) et Jessica (Rebecca Henderson), anciens amants désormais en froid, tentent d'accomplir leur mission, alors même qu'ils sombrent lentement dans la folie...
Le problème, quand on ouvre un film traitant de la folie et de forces surnaturelles par une citation de Lovecraft, c'est que l'on met d'office la barre très haut, et qu'il y a alors intérèt à se montrer à la hauteur.
Et malheureusement, ce film du scénariste de Europa Report est très loin d'y parvenir... voire même, il parvient à accomplir l'inverse, et à se montrer totalement raté de bout en bout.
Alors que se métrage se réclame en effet de Lovecraft, et veut nous narrer la descente vers la folie de son couple principal, il ne parvient en fait qu'à susciter l'ennui, incapable de transcender ce qui n'est qu'un script de théâtre contemporain et expérimental transposé dans les bois, et illustré tour à tour de randonnées en forêt, ainsi que d'images pseudo-oniriques et contemplatives, et de flashbacks ringards.
Et quand je parle de pièce de théâtre moderne, ce n'est pas une exagération : l'essentiel du film, entre deux promenades forestières, ce sont des échanges passifs-agressifs entre les deux protagonistes, en huis-clos dans leur tente/laboratoire.
Des échanges sarcastiques et pseudo-spirituels, mais qui, surtout, sonnent constamment faux et emplis de prétention. Ce qui pourrait passer dans la bouche de très bons acteurs... mais si William Jackson Harper (Chidi, dans The Good Place) s'en sort très bien, on ne peut pas en dire autant de sa partenaire, qui joue son personnage comme si elle était Amy Farrah Fowler de The Big Bang Theory... en encore plus agressive, hostile, cassante, et sans la moindre alchimie avec "son ex".
Résultat, entre cette interprétation à côté de la plaque (et franchement agaçante), ce scénario qui ne va nulle part, ce score bourdonnant, et cette mise en images pseudo-artistique, on se retrouve devant 1h40 de film poseur, creux et insipide, qui énerve très rapidement, et donne envie de réclamer des dommages et intérêts pour tout ce temps perdu.
1/6
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Les Enfants des Ténèbres (Children of the Night - 1991) :
À l'occasion d'une visite chez son ami le Prêtre Frank Aldin (Evan Mackenzie), Mark (Peter DeLuise), un instituteur, découvre l'existence de vampires dans le secteur, des vampires qui en veulent à Lucy Barrett (Ami Dolenz), une jeune adolescente vierge. Avec l'aide d'un ancien prêcheur alcoolique (Garrett Morris), Mark et Lucy vont alors tenter de débarrasser la ville du maléfique Czakyr (David Sawyer) et de tous ses sbires...
Une semi-comédie d'horreur signée du réalisateur de Hellraiser II, de Ken Le Survivant et d'Amityville 1992, qui commence de manière assez sérieuse et improbable, avec la baignade de deux adolescentes dans une crypte immergée (?), bien éclairée (??) à l'eau chaude (???) et quasi-transparente (????), et qui, progressivement, au fil des minutes qui s'écoulent, se prend de moins en moins au sérieux.
Entre le prêtre qui cabotine, Karen Black en vampirette gueularde et râleuse qui chuinte avec ses fausses dents, la fliquette new-yorkaise dure à cuire et grincheuse, la grand-mère vampire à perruque, le petit garçon voyeur (qui connaît une fin mémorable), la réalisation particulièrement maladroite mais pleine de bonne volonté, qui se croit dans un film de Sam Raimi...
Et puis il y a ces vampires improbables (aux caractéristiques étranges et imaginatives), cette musique ultra-dramatique et menaçante de Daniel Licht, ce budget gentiment limité, ces effets de lumière bancals, ce country night club pour vampires, ces idées rocambolesques, le camion à crucifix façon Mad Max qui refait Carmageddon avec les vampires tout en prêchant la bonne parole, le générique final mis en musique sur "l'Internationale"...
Bref, c'est mal foutu, c'est bancal, c'est régulièrement approximatif, on n'est jamais sûr que ce soit volontairement drôle, mais ça reste étrangement sympathique et décomplexé, ce qui n'est pas désagréable.
3/6
Ticks (Infested - 1993) :
Parce qu'un trafiquant (Clint Howard) a utilisé des stéroïdes sur ses plants de marijuana, des tiques mutantes ont vu le jour, ayant désormais la taille de tourteaux massifs errant dans la forêt. C'est justement là que Holly et Charles (Rosalind Allen & Peter Scolari) emmènent un groupe de jeunes banlieusards à problèmes (Seth Green, Alphonso Ribeiro, Ami Dolenz, Virginya Keeyne, Ray Oriel & Sina Dayrit) pour tenter de renouer avec la nature et avec la vie... et rapidement, le petit groupe est assailli par les tiques, et par des autochtones assez hostiles (Michael Medeiros & Barry Lynch)...
Que dire de ce Ticks (du même réalisateur que Les Enfants des Ténèbres), si ce n'est qu'il ne faut clairement pas le prendre au premier degré, tant tout y est excessif, gentiment rigolard et conscient de la nature grotesque du film.
C'est gentiment surjoué (mention spéciale à Ami Dolenz en bimbo blonde, et à "Carlton" en pseudo-dur de banlieue), c'est réalisé d'une manière typique de son auteur, les personnages sont tous affreusement clichés (et là pour mourir dans d'atroces souffrances), les monstres sont à la fois gluants et caoutchouteux, et le grand final part totalement en vrille, à base de huis-clos avec des rednecks agressifs dans une cabane entourée de tiques mutantes (qui pleuvent de manière ridicule sur les protagonistes), cabane qui finit en flammes pendant que Carlton se transforme en tique à taille humaine.
Ce n'est honnêtement pas bon, pas effrayant, pas très bien maîtrisé techniquement, mais un peu comme Les Enfants des Ténèbres, on ne s'ennuie pas trop, et c'est sympathique.
3/6
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, du 1er octobre à début novembre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
The Terror, saison 1 (2018) :
En 1846, deux navires anglais de la Royal Navy, le Terror et l'Erebus, s'embarquent, sous le commandement de leurs capitaines respectifs, le vétéran alcoolique Francis Crozier (Jared Harris) et le pompeux et arrogant John Franklin (Ciarán Hinds), pour une périlleuse expédition maritime dans le Grand Nord canadien, à la recherche d'un passage reliant l'Atlantique au Pacifique. Mais bien vite, alors que les navires sont pris par les glaces et que les semaines se transforment en mois et en années, les membres des deux équipages, déjà éprouvés par les éléments, la maladie et les conflits internes, réalisent qu'ils ne sont pas seuls, et qu'une créature féroce et sanguinaire, issue du folklore inuit, les a pris pour proies...
Une série AMC de dix épisodes d'une heure (même si, comme souvent avec de telles séries, les épisodes oscilent entre 40 et 60 minutes), adaptée d'un roman de Dan Simmons, et chapeautée par le scénariste de Blood Creek (de Joel Schumacher, aïe), et d'Invasion (le remake de 2007 de l'Invasion des Profanateurs de Sépultures, avec Nicole Kidman et Daniel Craig, re-aïe), et par des scénaristes de séries tv fantastiques médiocres.
The Terror, donc, a connu un accueil public et critique unanime, notamment auprès des lecteurs du roman, qui tous ont loué le programme pour son ambiance pesante, pour son angoisse, pour son écriture, son rythme, ses personnages fouillés, etc...
Le problème étant que, justement, ce sont tous ces points qui m'ont posé problème, en tant que non-lecteur du roman. Je suis bien embêté, en réalité, puisque je partais conquis d'avance par le thème, l'ambiance, l'époque et la distribution (Hinds, Harris, Tobias Menzies, Ian Hart)... mais au final, je reste très très mitigé devant le produit final.
Pour faire simple, je suis resté totalement hermétique à l'approche de cette série, à son rythme décousu, et à ses choix créatifs - j'ignore s'ils sont directement issus du roman, ou découlent d'une volonté de rallonger la sauce télévisuelle, mais ils ne m'ont vraiment pas convaincu.
Et une grosse partie de cette déception est clairement due à mes attentes : j'espérais quelque chose de prenant, de tendu et de surnaturel, alors qu'en réalité, la série est plus intéressée par la nature humaine, et par toutes les peurs qui en découlent : la peur de la mort, la peur de l'inconnu, la peur du mensonge et de la trahison, la peur du froid, la peur d'autrui, la peur de la maladie, la peur de la faim, la peur de la folie, etc...
Le surnaturel (et la mythologie inuit, donc), ne sont ainsi utilisés qu'en filigrane, voire mis de côté la plupart du temps : le personnage de Lady Silence est à deux doigts de faire de la figuration, et ses scènes, dans les derniers épisodes, semblent rajoutées à l'arrache plus qu'autre chose) ; la créature (assez laide, d'ailleurs, une sorte d'ours blanc vaguement humanoïde qui paraît plus pathétique que menaçant, surtout qu'il est rapidement blessé et affaibli) disparaît pendant plusieurs épisodes ; et de manière générale, le plus gros de la série se concentre sur un monstre "à visage humain", à savoir le personnage de Cornelius Hickey (Adam Nagaitis), traître individualiste et manipulateur qui fomente une mutinerie, tue et massacre à tour de bras pour parvenir à ses fins.
Un personnage qui bouffe l'écran, au rictus permanent qui rappelle le Shades de Luke Cage, et qui fait un antagoniste mémorable au Capitaine Crozier... mais un personnage qui n'est pas sans problèmes : non seulement sa caractérisation est assez familière - le manipulateur invétéré persuadé d'être destiné à de plus grandes choses, à la limite de la folie des grandeurs à vocation divine - mais en plus, il est, dès le début, présenté comme un personnage négatif... une caractérisation peu subtile, qui reste assez basique (à l'instar de la caractérisation de tous les autres personnages, d'ailleurs), et qui associe initialement (j'ose espérer de manière involontaire) sa personnalité à son homosexualité.
Une association maladroite et involontaire (en réalité, Hickey est un "méchant", qui est accessoirement homosexuel, sans réel lien entre les deux, si ce n'est un moyen supplémentaire pour lui de manipuler les autres hommes) qui aurait pu être contrebalancée par un meilleur développement de l'autre couple supposément gay de l'histoire (les deux amateurs de livres), mais comme ces derniers sont anecdotiques, on doit se contenter de Hickey, et de sa caractérisation sommaire.
À l'identique, toujours au niveau de l'écriture, il est difficile de ne pas se dire que la série aurait nettement mieux fonctionné au format mini-série de luxe, de 3 x 90-120 minutes.
Le récit est en effet découpé en trois grandes parties (la mise en place, jusqu'à la première attaque ; l'entre deux, avec les attaques répétées de la créature, pendant plusieurs mois ; et l'expédition à pied, quand tout le monde quitte les navires pour tenter sa chance sur les étendues rocailleuses du Grand Nord), assez mal réparties sur les 10 épisodes de la série - on a ainsi droit à un peu de remplissage, çà et là (les scènes en Angleterre, avec les épouses des capitaines, sont tout simplement inutiles et/ou sous-développées), à d'immenses plages de récit uniquement centrées sur la lente descente dans la folie des personnages confrontés à eux-même, à de la contemplation... bref, il ne faut pas s'attendre à quelque chose qui bouge, qui soit rythmé, ou qui soit dynamique, et le passage du temps (qui aurait pu être nettement plus marqué avec une structure plus maîtrisée) n'est pas particulièrement bien retranscrit (beaucoup trop de "xxx mois plus tard" affichés à l'écran, alors que des astuces de réalisation et de scénarisation auraient facilement pu marquer de manière plus franche le temps qui passe).
D'autant que, pour ne rien arranger, la série se concentre sur deux décors extérieurs principaux, la banquise, et les étendues rocailleuses ; deux décors qui peinent à transmettre au spectateur une sensation de froid, pour des raisons différentes : la banquise, car elle est filmée et mise en images, trop souvent, comme le décor de studio qu'elle est réellement, avec des murs de glace visiblement artificiels/sculptés à la main, et des éclairages trop parfaits ; et la rocaille, parce qu'elle est tout simplement inintéressante à l'écran, et globalement très ensoleillée (on devine souvent les acteurs en train de lutter contre la chaleur).
Le programme n'est cependant pas dénué de qualités indubitables : l'interprétation, notamment, est excellente de bout en bout, et globalement, c'est très bien produit (par Ridley Scott, via sa maison de production). Mais encore une fois, je suis vraiment resté sur ma faim devant la série : pas assez de tension, pas assez de terreur, pas assez de froid, pas assez de subtilité dans l'écriture ou la réalisation, pas assez de maîtrise dans le passage du temps, pas assez de fantastique, une bande originale trop orientée grincements, dissonances et droning, trop de digressions, trop de ruptures narratives (les "coupures pub") aléatoires et malavisées...
Ça plaira sans nul doute à beaucoup de monde (notamment aux lecteurs du roman, auquel la série semble coller d'assez près), mais je n'ai tout simplement pas du tout adhéré à cette proposition, dont j'ai fini par ne plus voir que les défauts. Tant pis.
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Amandine Malabul, Sorcière Maladroite - saison 2 (The Worst Witch - 2018) :
Désormais en deuxième année, Amandine (Bella Ramsey) n'est cependant guère plus chanceuse ou adroite. Et tandis que ses bêtises involontaires continuent de valoir à la fillette et à ses amies Maud (Megan Hughes) et Enyd (Tamara Smart) les remontrances de ses enseignants, ces derniers doivent aussi gérer l'arrivée d'un professeur d'art excentrique, Miss Mould (Mina Anwar), et de nouvelles étudiantes, parmi lesquelles Sybil (Trixie Hyde), la plus jeune soeur d'Ethel, et ses deux amies Clarice Twigg (Kitty Slack) et Beatrice Bunch (Ynez Williams)...
Plutôt agréable, à défaut d'être très mémorable et révolutionnaire, la première saison d'Amandine Malabul (diffusée sur la CBBC et Netflix ; critique ici) avait surtout pour elle une Amandine/Mildred (Bella Ramsey, remarquée dans Le Trône de Fer) très attachante et juste, et des scénaristes collant au plus près aux romans de Jill Murphy, tout en les modernisant suffisamment pour leur jeune public.
Autour de Ramsey, cependant, l'interprétation inégale, et les effets spéciaux très très moyens tiraient un peu le tout vers le bas, donnant une série gentillette et tout à fait recommandable pour les enfants... mais pas forcément bien plus remarquable que les versions précédentes de cette même histoire.
Pour cette saison 2, on commence par faire un peu de ménage dans la distribution, avec des changements multiples dans les personnages secondaires. La sœur aînée d'Ethel, Esmeralda, "a perdu ses pouvoirs", ce qui permet aux scénaristes de l'évacuer pendant le plus gros de la saison, pour ne la ramener que ponctuellement, au gré des disponibilités de l'actrice (?), et ce pour motiver Ethel dans ses actions, pour le meilleur et pour le pire ; Drusilla, l'une des sbires d'Ethel, "a été transférée dans une autre école" ; Maud a changé d'interprète "car un sort de déguisement a mal tourné"... bref, certains visages changent, c'est expliqué de manière plus ou moins convaincante, mais au moins, l'effort est fait de justifier ces changements.
Des changements qui permettent d'ailleurs d'avoir une interprétation plus homogène et convaincante de la part des fillettes : si Ramsey est toujours à un niveau au-dessus de ses consœurs, Megan Hughes est plus convaincante que la première Maud, et Tamara Smart a trouvé sa voix. À l'identique, les trois nouvelles élèves s'en sortent plutôt bien, notamment Kitty Slack, qui compose un personnage pas si éloigné que ça de la Sucy de Little Witch Academia (ou de Mercredi Addams, c'est au choix).
D'ailleurs, ce nouveau trio prend une place assez surprenante, cette saison, se trouvant souvent au cœur de plusieurs sous-intrigues conséquentes, et remplaçant alors Mildred dans le rôle du personnage maladroit. Ces choix créatifs sont assez troublants, puisque Amandine finit presque par se retrouver dans un rôle secondaire au sein de sa propre série... à se demander si Bella Ramsey n'avait pas un emploi du temps compliqué l'empêchant d'être de toutes les intrigues de la série.
Durant sa première moitié, la saison 2 marche dans les traces de la précédente, puisqu'elle adapte approximativement The Worst Witch to the Rescue, et sa tortue qui parle. Et puis, rapidement, la série se démarque des romans, pour partir dans sa propre direction : une direction centrée sur la pierre de fondation magique de l'école, qui passe de main en main. Il faut cependant attendre la seconde moitié de saison, plus sérialisée, pour que les enjeux et les thématiques saisonnières deviennent plus évidents.
Les différentes sous-intrigues, qui jusque là paraissaient décousues et anecdotiques (la pierre de fondation, l'obsession d'Ethel pour sa sœur sans pouvoirs, les doutes de Miss Hardbroom envers la nouvelle enseignante d'art, le trio des premières années, l'insistance sur le besoin pour sorciers et sorcières de ne pas rester engoncés dans leurs traditions, etc), commencent à se cristalliser : les péripéties entourant la pierre mettent les élèves en danger, la mère Hallow porte plainte auprès du grand conseil, Miss Cackle est renvoyée de l'Académie, Ethel tente d'utiliser la pierre pour rendre ses pouvoirs à sa sœur, et tout l'établissement menace alors d'être détruit, privé de magie... l'occasion rêvée pour Miss Mould de révéler ses véritables intentions.
De quoi donner lieu à un triple épisode final se déroulant à Halloween, plein d'action et de révélations... même s'il faut bien l'avouer, il n'y a là pas grand suspense ou grande surprise pour un spectateur adulte.
Reste que le tout fonctionne, tout en revenant sur l'un des fils conducteurs de la saison 1 : les origines de Mildred, enfin révélées (même si cela finit par totalement annihiler tout le côté "intégration humains/sorciers" sur lequel reposait la première saison, et le conflit Ethel/Mildred), finissent par amener une résolution pertinente au tout, et par faire passer la petite sorcière de "Worst Witch" à "Best Witch".
Cela dit, difficile de se départir d'un étrange sentiment de fin de série, et de boucle bouclée : je ne serais pas surpris d'apprendre que le programme n'aura pas de saison 3, car, après cette saison 2 un peu inégale (mais finissant par être assez homogène et agréable dans sa dernière ligne droite), il ne reste plus grand chose à dire sur Mildred et son école sans sombrer dans la répétition...
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Patient Zero :
Dans un monde envahi par des infectés enragés, une poignée de survivants tente de trouver un remède contre l'épidémie : Gina Rose (Natalie Dormer), une scientifique, essaie ainsi de mettre au point un antidote à partir du sang de Morgan (Matt Smith), infecté ne s'étant jamais transformé, et capable d'interroger les enragés capturés, pour tenter de trouver le patient zéro de l'épidémie. Mais progressivement, il apparaît que les infectés sont plus organisés qu'on ne le pensait, et qu'ils en ont eux aussi après Morgan...
Encore un script de la Black List, et encore une déception, puisqu'on se retrouve, avec ce métrage terminé en 2015, en terrain tellement balisé qu'on peine à trouver le moindre intérêt dans le produit fini.
Les enragés ? C'est du déjà vu. Les personnages en place ? Des clichés ambulants, aux relations basiques, à la limite du soap. La structure ? Des flashbacks évidents et sans finesse. Et il en va de même pour tous les éléments du script, de ses échanges à sa conclusion, en passant par son gros rebondissement qui se produit lorsque Stanley Tucci débarque, au bout de 45 minutes... et lorsque le script tombe dans l'énorme cliché habituel du méchant qui se laisse capturer et interroger pour mieux s'introduire dans la base du héros.
Ajoutez à cela une dernière demi-heure cousue de fil blanc, sans grande tension, un Matt Smith à l'accent américain forcé, et une musique pataude de Wandmacher, et l'on se retrouve avec un film d'infectés qui ne semble pas réaliser qu'il a plus de 15 ans de retard sur le genre (et auquel il semble manquer 15-20 bonnes minutes pour espérer être un tant soit peu efficace).
2/6 + 0.5 pour la distribution sympathique, qui fait de son mieux = 2.5/6
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Monsterman :
Documentaire d'une petite heure suivant Mr. Lordi, meneur du groupe du même nom, passé à la postérité pour avoir remporté, de manière totalement inespérée, l'Eurovision en 2006.
Une victoire qui, si elle a eu ses bons côtés, et a permis au groupe de devenir célèbre mondialement, a aussi eu beaucoup de conséquences négatives, puisque l'on découvre, 5 ans après la victoire, un Lordi dépressif, endetté jusqu'au cou, tentant désespérément d'éponger les dettes de son groupe, et de gérer des décisions mal avisées suggérées par le responsable de son label, chez Sony.
On voit ainsi Lordi fermer son restaurant thématique, être contraint de participer (en tant que coach) à une émission de tv réalité musicale sur des batailles de chorales, se produire devant des touristes russes indifférents au Santa Park de Rovaniemi, au milieu des lutins ; puis c'est le batteur du groupe qui trouve la mort, sa claviériste qui décide de raccrocher, le responsable du label qui est renvoyé par ce dernier - les problèmes se succèdent pour Lordi, et ce dernier y fait face avec un fatalisme très nordique, toujours soutenu par sa mère, et par son meilleur ami.
Jusqu'à ce que, depuis son chalet isolé en lisière du cercle polaire, Lordi utilise enfin ces innombrables épreuves comme un carburant pour remonter la pente, et écrire un nouvel album, To Beast or not to Beast. Un album enregistré à Nashville, qui permet à Lordi de renouer avec le succès, de repartir en tournée mondiale, et d'éponger ses dettes.
Ce mini-documentaire s'avère ainsi un making-of plutôt intéressant pour cet album, bien qu'étant un peu trop théâtralisé/mis en scène pour son propre bien : Lordi tient à cacher son visage réel, et celui des membres de son groupe, et la réalisation se plie donc en quatre pour cadrer de manière originale tous les protagonistes de cette histoire... ou pour révéler, de manière dramatique, le visage de la claviériste lorsqu'elle raccroche son masque.
Mais ce côté "représentation" est assez logique, lorsque l'on connaît le projet artistique du groupe : il fallait s'y attendre, et tant pis si l'on ne peut s'empêcher de se demander si ce que l'on a devant les yeux est bien totalement sincère et réel, et pas une dramatisation de difficultés diverses et variées rencontrées par le groupe au fil des ans.
4/6
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