Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Après une saison 1 sympathique se déroulant au Paradis, une saison 2 amusante au Moyen-Âge, une saison 3 en mode caravane américaine un peu éparpillée, place à la saison 4 de Miracle Workers (l'ultime saison du programme), une saison post-apocalyptique qui parodie tous les récits du genre, et s'avère une excellente surprise.
Miracle Workers, saison 4 - End Times (2023) :
Freya (Geraldine Viswanathan), Seigneure de guerre des étendues post-apocalyptiques, et Sid (Daniel Radcliffe), son compagnon guerrier des routes, s'installent dans l'enclave de Boomtown avec leur "chien de guerre" Scraps (Jon Bass) pour y fonder une famille, tandis que Sid accepte un poste dans la boutique de Morris Rubinstein (Steve Buscemi)...
Du cuir, du métal, de l'huile, de la poussière, des relations très BDSM, et un pseudo-Terminator gay (Karan Soni) au programme, pour une saison reportée de janvier à juillet, et qui s'amuse beaucoup à singer et parodier tous les types de récits post-apocalypiques (sauf les zombies), en les détournant pour en faire la toile de fond d'une sitcom romantique sur un petit couple de jeunes mariés qui s'installent ensemble.
Et ça fonctionne très bien de bout en bout, entre Freya qui tente de conquérir la Home Owner Association du quartier, Sid et Morris qui vendent un cube magique à un obèse (David Dastmalchian) façon Dune, Morris et sa femme holographique, une Matrixxx où Sid et Freya vont essayer de vivre leurs fantasmes, une parodie de Snowpiercer en mode nightclub, Freya qui est possédée par l'esprit de Jim Carrey lors d'une représentation de Ace Ventura in the Park, les parents de Freya en mode Hunger Games/Elysium, un côté Rosemary's Baby quand Freya découvre qu'elle est enceinte et que tous les vieux de la ville deviennent gagas, un voyage dans le temps pour aller tuer un pseudo John Connor (Kyle Mooney, du SNL, probablement le seul point faible de la saison), et une "grande" guerre humains contre machines dans le final, qui donne l'occasion à un Radcliffe bodybuildé de se mettre en slip et de démolir des robots.
C'est drôle, c'est inventif, ça redonne un second souffle à la série, tout le monde semble vraiment s'amuser, et surtout, ça n'oublie jamais que Radcliffe et Viswanathan ont une alchimie certaine, et sont très attachants.
Bref, c'est réussi, et c'est un joli baroud d'honneur pour ce programme qui est passé, durant son existence, malheureusement un peu trop inaperçu.
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Après une saison 1 à dominante théologique, en demi-teinte, et une saison 2 médiévale nettement plus réussie sur l'émancipation, le progrès et le refus du status-quo, l'équipe de Simon Rich remet le couvert pour une nouvelle cuvée de 10 épisodes d'une vingtaine de minutes s'intéressant, cette fois-ci, à la conquête de l'Oregon par une caravane de colons américains paumés...
Le Révérend Ezekiel Brown (Daniel Radcliffe) tente de mener la caravane de ses paroissiens jusqu'en Oregon, et se voit contraint de demander l'aide de Benny The Teen (Steve Buscemi), un criminel traqué par un chasseur de primes (Karan Soni), pour guider le convoi...
Une saison un peu différente, puisque non adaptée d'une nouvelle de Simon Rich, qui d'ailleurs n'est même plus à l'écriture de la série : s'il reste à la production, il a passé les rênes du programme à deux de ses collègues de longue date, et il faut probablement voir là les raisons de l'écriture globalement plus brouillonne de cette saison globalement amusante, mais manquant de liant.
Dans ses grandes lignes, bizarrement, la saison n'est pas si différente que ça des précédentes, reposant toujours sur les mêmes ressorts narratifs : le contraste entre Daniel Radcliffe et Buscemi, les sarcasmes de Karan Soni, la romance impossible de Radcliffe et Visnawathan... la routine, donc, qui ici se pare d'atours western décalés.
On a donc un Benny qui se découvre une conscience, et apprend à être un "père" digne de ce nom ; Ezekiel, qui tente de résister à son attirance pour Prudence (Visnawathan) et à concilier sa Foi avec les tourments de la vie quotidienne au sein de la caravane ; Prudence, qui tente de s'extirper de sa condition de femme soumise à son mari, l'arrogant Todd (Jon Bass) ; et l'ensemble de la caravane, qui tente de survivre à la maladie, à la faim et aux éléments... ainsi qu'aux bandits menés par Trig (Quinta Brinson), la fille rebelle de Benny.
Tout ce petit monde croise pas mal de guests (Tim Meadows, Ron Funches, Bobby Moynihan...), se retrouve embarqué dans des mésaventures improbables (traversée de rivière, chasse au bison, visite d'un saloon, secte religieuse, indiens, catastrophes naturelles, fête de l'indépendance, etc), pour un résultat agréable et décalé, comme je le disais, mais un peu éparpillé.
Certaines idées fonctionnent mieux que d'autres, les fonds verts sont assez moyens, et l'on retiendra surtout les moments les plus déjantés du lot, comme ce numéro musical de Daniel Radcliffe au saloon, ou encore la toute fin de saison, qui flirte avec une satire politique bienvenue.
Une troisième saison intéressante, donc, et toujours sympathique (en même temps, la distribution reste très motivée, et semble toujours bien s'amuser) mais un peu inaboutie, çà et là. En espérant que la saison 4 soit un peu mieux structurée et maîtrisée...
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Série d'animation en deux saisons de 10 et 13 épisodes de 25 minutes (une troisième saison a entamé sa diffusion il y a quelques semaines, à la fin du mois de mars), Final Space est produite par Conan O'Brien (Andy Richter double d'ailleurs un personnage très énervé, vers la fin de cette première saison), et chapeautée par Olan Rogers, un comique et animateur qui se charge du plus gros de la production du programme : réalisation, scénarisation, doublage...
Final Space, saison 1 (2018) :
Astronaute incapable et vantard, Gary Goodspeed (Olan Rogers) termine sa peine d'emprisonnement à bord du vaisseau Galaxy One lorsqu'il croise le chemin d'un adorable extraterrestre, qu'il surnomme Mooncake et qui devient son animal de compagnie. Mais Mooncake est aussi une arme au potentiel destructeur incroyable, traquée par Lord Commander (David Tennant), un cruel despote interstellaire...
Olan Rogers donc, qui, d'un début de web-série, devenu pilote diffusé sur YouTube en 2016, a eu la chance de pouvoir produire son programme pour TBS, et de développer ainsi les bases présentée dans ce court-métrage : les aventures de Gary, un bon à rien qui doit sauver la galaxie.
Avec du recul, cette saison 1 de la série ressemble un peu à un programme se trouvant à mi-parcours entre Futurama (arrivé bien avant), Rick et Morty (idem) et Star Trek : Lower Decks (arrivé bien après) : une approche de l'aventure spatiale assez inégale, parfois décousue et brouillonne, parfois frénétique et gueularde, mais (heureusement) avec plus de fond et de sincérité que Lower Decks, par exemple.
C'est d'ailleurs l'un des points sur lesquels je reste partagé : cette volonté de produire une série comique où la moitié des personnages sont à baffer (honnêtement, je crois n'avoir pas souri une seule fois aux pitreries de KVN le robot déglingué, ou de Tribore l'alien aux six yeux) et où le protagoniste principal est un croisement de Starlord et de Gob Bluth, tout en conférant aux événements une charge émotionnelle appuyée, avec ralentis dramatiques, musique mélancolique, et traumatismes bouleversants.
Ponctuellement, ça fonctionne : l'introduction de chaque épisode, façon compte à rebours solitaire alors que Gary est sur le point de mourir, est plutôt réussie ; idem pour les liens entre lui et Mooncake. Et la fin de saison est très spectaculaire et explosive. À d'autres moments, ça tombe à plat - le trauma paternel du héros, le sort d'Avocato, l'illustration musicale, le destin de certains personnages dans le final, etc...
Et c'est cette ambivalence qui m'a laissé un peu dubitatif au terme de cette saison 1, même si la lente évolution du programme vers quelque chose de plus sérieux et épique (voire même de Lovecraftien, par certains aspects) peut donner quelque chose d'intéressant pour la suite.
Du moins, pour peu que l'écriture fasse preuve d'un peu plus de rigueur : trop fréquemment, au fil de la saison, j'ai eu l'impression d'un programme abrégé, en avance rapide, assez typique de l'ère YouTube, préférant passer au plus vite d'un rebondissement à un autre, d'un lieu à un autre, sans s'embarrasser de fioritures narratives, avant de freiner des quatre fers pour un moment émouvant pas totalement mérité ni bien amené par l'écriture.
Un problème qui ne dérangera pas forcément tous les spectateurs, mais qui m'a un peu frustré. On verra bien si la suite s'avèrera plus maîtrisée.
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
National Lampoon's Thanksgiving Family Reunion (aka Holiday Reunion - 2003) :
Pour Thanksgiving, Mitch Snider (Judge Reinhold), un anesthésiste, a décidé d'accepter l'invitation d'un cousin mystérieux, Woodrow (Bryan Cranston). Avec sa famille (Hallie Todd, Meghan Ory, Calum Worthy), il traverse donc le pays pour loger chez Woodrow, Pauline (Penelope Ann Miller) et leurs deux enfants (Britt Irvin, Reece Thompson)... pour un séjour des plus excentriques et inattendus.
Un téléfilm TBS lorgnant très fortement sur Le Sapin a les Boules (classique indéboulonnable de la franchise National Lampoon), mais qui n'en a absolument aucune des qualités et de l'humour.
Les grandes lignes sont pourtant présentes (au point de frôler le plagiat à peine maquillé) : la famille aisée qui rencontre des cousins rednecks (la mère de famille est hippie new age, Woodrow est un Deadhead - un fan de Greatful Dead, les enfants sont déglingués) et passe des fêtes calamiteuses avec eux, avant de se serrer les coudes et de sympathiser à la toute fin... les différents rebondissements... la chanson titre (Holiday Reunion)...
Mais rien ne fonctionne : l'humour est affreusement plat, alors même que tout le monde surjoue affreusement (Cranston en tête, qui semble se croire dans une sitcom Disney, avec une perruque fauchée sur le crâne) ; c'est visuellement ultra-étriqué, typiquement télévisuel et puant les décors de studio à plein nez (tout ce qui concerne les extérieurs) ; la caractérisation est générique et quelconque ; ce n'est pas rythmé ; et peut-être plus gênant, ça n'est pas du tout festif.
On est clairement dans un métrage tourné au printemps ou en été (la nature, les champs, les fleurs, tout est ensoleillé et verdoyant), et Thanksgiving n'occupe que 90 secondes du métrage, au mieux (c'est probablement la raison pour laquelle le film a été renommé Holiday Reunion pour sa sortie DVD : c'est plus générique, global et passe-partout).
Bref, c'est mauvais de bout en bout et assez mal rythmé, le fruit du travail de deux scénaristes spécialisés dans les sitcoms familiales, notamment pour Disney.
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
La première saison de Miracle Workers, diffusée en 2019 et chroniquée il y a peu en ces pages, portait sur le quotidien d'un Dieu désabusé et fainéant (Steve Buscemi) et de ses anges responsables des petits miracles du quotidien (Daniel Radcliffe et Géraldine Viswanathan) ; deux anges qui, bien décidés à empêcher Dieu de détruire la Terre, faisaient tout pour unir un couple d'humains (John Bass, Sasha Compère) et prouver ainsi au Tout-puissant qu'il restait un peu d'espoir en ce bas-monde.
Une première cuvée un peu anecdotique (7 épisodes à peine), produite par Lorne Michaels du SNL, et moins rusée et intelligente que ce que l'on pouvait espérer sur la base de son pitch (ce n'est pas The Good Place, en somme).
Miracle Workers, saison 2 (2020) :
Au Moyen-Âge, les destins croisés d'Alexandra Shitshoveler (Geraldine Viswanathan), jeune femme intelligente, inventive et progressiste rêvant d'échapper à la vie de ramasseuse de défections que son père (Steve Buscemi) a prévu pour elle, et de Chauncley (Daniel Radcliffe), Prince du royaume local, qui n'a rien en commun avec son père, le terrifiant Roi Cragnoor (Peter Serafinowicz)...
Et pour cette saison 2, on prend les mêmes... et on fait quelque chose de totalement différent. Car apparemment, Miracle Workers a toujours été conçue comme une anthologie à la American Horror Story, à savoir des saisons sans aucun rapport, mais partageant une même distribution.
Là, cette saison 2 adapte à nouveau une nouvelle de Simon Rich, et envoie (presque) tous ses personnages au Moyen-Âge, pour un récit dont l'essentiel de l'humour repose sur le contraste entre l'univers primitif dans lequel évoluent les personnages, et leurs dialogues et attitudes parfois modernes et décalés.
On a ainsi un crieur local présenté face caméra comme un présentateur de journal, des nonnes (dont Lolly Adefope, de la saison 1) qui gèrent leur religion comme une méga-corporation, l'immigration incontrôlable de druides, un "gang" de Joyeux Compagnons, une vieille folle qui fait office de téléviseur, une convention avec présentation de nouvelle technologie façon Apple ("le trou dans le sol" !), le Thanksgiving local avec réunion familiale qui dégénère à cause de différends politiques, etc, etc.
Et à ma grande surprise, le tout fonctionne plutôt bien. Mieux, à mes yeux, que la saison 1, au concept plus ambitieux, mais au résultat finalement décevant.
Dans cette saison 2, malgré des ambitions revues à la baisse - les thèmes ici abordés sont assez classiques : le besoin d'épanouissement, le désir d'émancipation, le refus du status-quo, le poids des attentes d'autrui, etc -, les personnages deviennent rapidement nettement plus attachants que ces anges et créatures célestes de la s1.
La relation de Chauncley et d'Alex, notamment, toujours aussi chargée en romance impossible, fonctionne nettement mieux, avec une évolution plus naturelle et plausible. Et puis il y a la mise en images : c'est paradoxal à dire, mais ce petit village médiéval, son quotidien poisseux, les costumes et compagnie, tout cela est assez crédible à l'écran. Bien plus que nombre de séries américaines en costumes, en fait.
Alors certes, en tant que telle, la série n'a plus rien à voir avec son titre d'origine, et l'on se dit qu'il aurait peut-être fallu trouver un autre titre plus global à la saison 1, quitte à la sous-titrer Miracle Workers.
Mais dans l'ensemble, avec ses dix épisodes, MW saison 2 s'avère une bonne surprise. Moins précipitée que la saison 1, ses personnages ont le temps d'exister et le spectateur de s'y attacher, et le tout finit par être plus satisfaisant que le concept ambitieux de la saison 1, qui finissait par passer au second plan de la romance.
Malgré des audiences stables, une saison 3 n'a pas encore été annoncée au moment où j'écris ces lignes : si la série ne revient pas, elle se sera au moins terminée sur une note très sympathique.
(et mention spéciale à Daniel Radcliffe, excellent en Prince couard et névrosé)
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À l'occasion de la diffusion, à partir de janvier dernier, de la seconde saison de cette sitcom "céleste" adaptée des idées de Simon Rich (déjà créateur de la série décalée Man Seeking Woman), retour sur la première année de ces Miracle Workers, une année composée de 7 épisodes d'une vingtaine de minutes, constituant une sorte de compte à rebours de deux semaines avant la destruction de la Terre...
Miracle Workers, saison 1 (2019) :
Après des millénaires, Dieu (Steve Buscemi) en a assez. Décidé à chambouler un peu les choses, il a prévu de détruire la Terre, pour mettre fin à toute souffrance et se consacrer à un nouveau projet : un restaurant. Pour l'en empêcher, Craig (Daniel Radcliffe) et Eliza (Géraldine Viswanathan), deux employés du département "Prières exaucées" décident de jouer le tout pour le tout, et obtiennent un délai de deux semaines. S'ils parviennent à unir un couple (John Bass, Sasha Compère) cherchant l'âme sœur, la Terre sera sauvée ; dans le cas contraire, adieu l'humanité...
Une série reposant entièrement sur le concept d'action et de réaction, d'actes et de conséquences, de son générique d'ouverture (une machine à la Rube Goldberg, sur fond de plagiat de Ecstasy of Gold) aux actions de ses protagonistes, qui tentent d'influencer le destin et d'exaucer les souhaits des humains en intervenant à un niveau microscopique, et en appliquant le concept de l'effet papillon.
S'il est une chose que l'on ne peut retirer à cette série, c'est son dynamisme : 7x20 minutes, ça fait à peine un film de deux heures, et le rythme imposé par ce format permet à cette première saison de rester constamment sympathique, aidée par son duo de tête très agréable (Radcliffe est notamment excellent, bien que sous-exploité).
Et heureusement, puisqu'il faut bien avouer qu'il manque quelque chose à cette première saison pour être particulièrement mémorable. La vision du paradis comme une bureaucratie bancale est assez dérivative (et évoque forcément un peu The Good Place ou encore Dead Like Me), le tout manque un peu de folie, et Buscemi, en dieu stoner slacker glandeur analphabète désabusé, est amusant, mais tourne un peu en rond (on peut se demander ce qu'aurait fait Owen Wilson de ce rôle, dans lequel il était initialement casté).
Et puis il faut dire que très rapidement, la série s'installe dans un cadre de sitcom romantique, dont elle ne sort pas assez : un cadre qui repose essentiellement sur le couple Bass/Compère, pas forcément le plus attachant du lot, et manquant un peu d'alchimie (les scénaristes tentent bien d'établir un parallèle avec le semblant de rapprochement et de shipping entre Craig et Eliza, mais c'est tellement survolé que ça ne convainc jamais)
Ponctuellement, pourtant, le show fait preuve d'une fantaisie amusante : la recherche d'un nouveau prophète (Tim Meadows) façon Tinder, ou encore la visite de Dieu dans sa famille (Margaret Cho, Chris Parnell, Tituss Burgess...) afin qu'elle investisse dans son projet de restaurant... Et la manière dont l'équipe des Prières exaucées se complète, progressivement, de Sanjay (Karan Soni), le bras droit de Dieu, de Rosie (Lolly Adefope), la secrétaire de Dieu, et enfin de Dieu lui-même, et de tout le Paradis, est plutôt agréable à suivre.
Mais dans l'ensemble, le show reste anecdotique. C'est dommage : trop sage, trop classique, moins malin et original qu'elle ne pense l'être, la saison 1 de la série se regarde facilement, mais ne laisse pas beaucoup de traces dans la mémoire. Reste que les bases sont posées, et qu'il faut désormais voir dans quelle direction tout cela va évoluer en seconde année.
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Ultime saison de ce programme chapeauté par Samantha Bee et Jason Jones, une sitcom TBS qui, au fil des saisons, a connu un parcours assez compliqué : une saison 1 sympathique, une saison 2 nettement plus mitigée, car (très) décomplexée et (trop) caricaturale, une saison 3 gentiment décousue et chaotique... et cette dernière saison, donc, pas vraiment conçue comme telle, et qui continue de n'avoir plus grand chose à voir avec son postulat de départ - le détour sur la route des vacances.
The Detour, saison 4 (2019) :
Séparés de leur fille Delilah (Ashley Gerasimovich) depuis que cette dernière s'est enfuie, les Parker (Jason Jones, Natalie Zea, Liam Carroll) parcourent le monde pour tenter de la retrouver, mais ils finissent à Syracuse, où ils croisent le chemin de la sœur jumelle de Robin...
Et donc, sans surprise, cette quatrième saison s'inscrit dans la continuité directe du reste de la série : c'est un peu peu brouillon et décousu, ce n'est pas toujours du meilleur goût (les moments scatologiques et graveleux lassent plus qu'ils n'amusent), c'est bourré de slapstick (Jason Jones passe toujours son temps à se prendre des coups, à se vautrer, et à être humilié, encore et encore), c'est surjoué (Gerasimovich est souvent en roue libre, malgré son temps de présence limité à l'écran), et les tangentes inutiles ou pas très abouties du scénario sont assez frustrantes.
Pourtant, cette année dispose d'un fil conducteur plus affirmé que dans les saisons précédentes : les recherches internationales des Parker pour tenter de retrouver leur fille. L'occasion pour la famille de visiter le Tibet, le Paraguay, la Nouvelle Zélande, la Russie, et le Japon - et pour les scénaristes, de confronter brièvement les Parker aux clichés récurrents sur ces pays.
C'est notamment vrai pour le Japon, qui donne lieu, après une demi-saison de teasing, à un épisode totalement gratuit, façon game show à la japonaise, avec générique, cartons-titres et sous-titres appropriés, dans lequel Jones est une fois de plus humilié en public (se faisant notamment masturber en direct par un clown caché dans une boîte... amis du bon goût, bonsoir). Idem pour la Russie, d'ailleurs, puisque toute la fin de saison s'y déroule, et place Jones dans la position de l'Américain dont s'est entichée la fille d'un magnat russe : encore une fois, Jones déguste, en slip rose pendant le plus clair de cette aventure, tandis que le reste de sa famille est quasi-absent de ces épisodes.
On a ainsi souvent l'impression que la production a tout un tas d'idées et de gags en stock, mais qu'elle ne sait pas bien comment les organiser pour donner un tout narratif cohérent : la saison passe ainsi d'un séjour à l'étranger, à une visite à Syracuse, dans une maison de retraite où vit la mère de Nate (épisode assez raté, d'ailleurs, car reposant sur des gags particulièrement téléphonés et prévisibles), puis s'attarde, pendant deux épisodes, sur la sœur jumelle de Robin. Une sœur sortie de nulle part, (forcément) maléfique, psychopathe et manipulatrice, et qui tente (forcément) de dérober Nate à Robin. Parce que Nate est clairement irrésistible, dans son genre (mouais), et que Natalie Zea voulait apparemment montrer ses talents de pole dancer à l'écran.
Et puis on part pour deux épisodes en flashback, un sur Delilah, qui raconte son année de cavale, et donc l'épisode japonais. Avant de rebasculer sur les fausses funérailles de Nate, qui voient toute sa famille se réunir, et son père, interprété par Jere Burns, ressurgir à cette occasion (encore un épisode qui ne fonctionne pas, toutes les vannes autour de Burns étant clairement trop canadiennes pour être vraiment drôles et percutantes). Enfin, on aborde la Russie, et tous les clichés qui vont avec.
Je vais être franc : il était temps que ça s'arrête. Sans vraie direction, The Detour semblait avancer à tâtons, en roue libre, en fonction des inspirations et des vannes passant par l'esprit des scénaristes à un moment donné, sans jamais vraiment se remettre en questions.
C'est bien simple, en quatre saisons (voire même moins, puisque c'était déjà perceptible en saison 2), la série a atteint un point que la majorité des sitcoms n'atteignent qu'après 6 ou 7 ans : le moment où les personnages ne sont plus que des caricatures d'eux-mêmes, où le trait est tellement forcé qu'ils passent de mésaventures en mésaventures toujours plus improbables sans être particulièrement affectés, où la production fait un peu tout et n'importe quoi sans se soucier de la cohérence ou de la concision, et où le spectateur finit par se désintéresser du tout.
Là, c'était clairement mon cas, et je quitte donc la famille Parker sans regrets.
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Après une saison 1 lorgnant très fortement sur Police Squad, une saison 2 choisissant une approche plus modérée et sérialisée, et une saison 3 tentant maladroitement de combiner les deux, voilà la saison 4 d'Angie Tribeca, une nouvelle fournée diffusée d'un bloc fin 2018, avec encore un changement radical de direction au programme.
Angie Tribeca, saison 4 (2018) :
Tout juste sortie de vingt années de prison pour usurpation d'identité, Angie retrouve son équipe, une équipe qui a bien changé, puisque Geils et Tanner ne sont plus là. À leur place, Maria (Kiersey Clemons), et AJ Geils Jr. (Bobby Cannavale), le fils adulte d'Angie. Désormais rebaptisée Special Division Force, l'escouade agit maintenant sous les ordres du Vice-Président Joe Perry (Matthew Glave), autrefois responsable de l'emprisonnement de Tribeca...
Et en effet, cette saison se déroule 20 ans après la précédente, une fois Angie sortie de prison.
Ce qui entraîne un renouvellement partiel de la distribution : Angie revient (avec une coupe de cheveux plus courte, et totalement synthétique), Atkins (Jere Burns) aussi (atteint d'un parasite qui le dévore de l'intérieur - une sous-intrigue qui ne va nulle part), Scholls (Andrée Vermeulen) idem (mais avec toujours plus d'antipathie pour Angie)... et avec eux, le petit fils du chien Hoffman, Geils Jr (le fils d'Angie, vingtenaire interprété par le quasi-quinquagénaire Bobby Cannavale), et Maria (Kiersey Clemons), une sorte de mentaliste millenial ultra-perceptive.
Toute cette petite équipe est désormais réunie sous l’appellation Special Division Force (SDF ^^), un groupe officieux au code moral douteux, travaillant directement sous les ordres du Vice President Perry, et qui, dans chaque épisode, se confronte, en infiltration, à des affaires toujours plus étranges.
Et c'est là que la nouvelle direction de la série entre en jeu : cette année, après avoir navigué entre sérialisation poussée et humour ZAZ, le show s'essaie à la parodie directe.
Chaque épisode voit ainsi la série parodier, avec ses guest stars, un genre ou un film en particulier (Grey's Anatomy, avec Eliza Coupe ; 21 Jump Street & Glee, avec Isla Fischer et Dove Cameron ; le monde des e-sports avec Jimmy Tatro et Gillian Jacobs ; Le Diable s'habille en Prada avec Anjelica Huston - et un caméo de Deon Cole ; Wall Street avec Jim Rash et Rose Byrne ; Fargo et No Country for Old Men avec Tony Cavalero ; Scandal avec Gina Torres et Heather Graham ; Erin Brockovich et Boston Legal avec John Michael Higgins et Harry Hamlin ; Indiana Jones & Benjamin Gates ; Air Force One, Face/Off et Esprits Rebelles avec Kathryn Hahn et Carol Burnett), et la série prend progressivement de faux airs de film de Friedberg et Seltzer (la série des _______ Movie).
Ce qui n'est pas forcément une bonne chose, et ce quand bien même une intrigue récurrente centrée sur Pierre Cardin (Taran Killam), diplomate/espion français voulant reprendre aux USA les terres cédées lors de la vente de la Louisiane servirait de fil rouge (souvent absurde et non-sensique) à la saison.
Le problème, en fait, c'est que cette succession de parodies ne fonctionne, comme souvent, que très ponctuellement, et que la série a un peu de mal à équilibrer sa nouvelle direction, et ses gimmicks habituels. Certains des épisodes, ainsi, tournent à vide, avec un abus de vannes littérales tel que l'on n'en avait pas vu depuis la saison 1, et des gags tellement mécaniques que leurs chutes en sont télégraphiées, tandis que d'autres se prennent un peu trop au sérieux dans leur enquête et finissent par paraître mollassons.
Pourtant, Angie Tribeca reste globalement sympathique, principalement parce que tout le monde a conscience de jouer dans une série farfelue, et qu'un évident souci du détail rend les parodies assez réussies (surtout dans le cas de Fargo et de Wall Street).
Mais comme dans les saisons précédentes, il semble toujours manquer un petit je-ne-sais-quoi pour vraiment rendre Angie Tribeca homogène, et éviter que la série ne ressemble à un succédané d'autres œuvres absurdes plus maîtrisées.
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Après une première saison lorgnant très fortement sur Frank Drebin et l'humour des ZAZ, Angie Tribeca avait fait volte-face, en saison 2 (cf la critique des deux premières saisons sur ce blog), et était partie dans quelque chose de moins déjanté et de plus sérialisé... mais pas forcément de beaucoup plus convaincant.
Angie Tribeca, saison 3 (2017) :
Alors que Geils (Hayes MacArthur) est pressenti pour une promotion importante, et qu'Angie (Rashida Jones) songe à rendre son badge pour s'occuper de leur enfant, une série de meurtres sanglants ébranle la ville : Calvin Sniglet (Rob Riggle), un dangereux défenseur des animaux, s'en prend aux grands chasseurs de la région, et menace tous les citoyens. Angie n'a alors d'autre choix que de rendre visite au Dr. Thomas Hornbein (Chris Pine), un psychopathe emprisonné, pour tenter de mieux cerner l'esprit de Sniglet...
Et cette saison 3 tente, visiblement, de trouver un juste milieu entre le rythme improbable des gags absurdes de la saison 1 et la sérialisation de la saison 2 ; ici, en guise d'intrigue de fond, on a l'enquête de Tribeca sur Calvin Sniglet, et la promotion à venir de Geils : deux sous-intrigues traitées de manière superficielle et décousue, mais finissant par se rejoindre dans un épisode final qui divisera (puisque rendant toute la saison caduque).
C'est bien là le souci de la saison, en fait : à trop tenter d'avoir l'absurdité d'un ZAZ ou d'un Sledge Hammer, et la sérialisation d'un Brooklyn 99, le show se retrouve le postérieur entre deux chaises, et semble hésiter à s'engager vraiment dans l'une ou l'autre direction.
Les guest stars répondent pourtant toujours présentes - qu'ils soient des habitués ou des petits nouveaux, la liste des invités est toujours assez longue - Alfred Molina, Heather Graham, Mary McCormick, Jack McBrayer, Timothy Omundson, Jessica St. Clair, Rob Rigle, Nate Torrence, Randall Park, Michele Dockery, Natalie Portman, Rachel Dratch, Robert Pine, Constance Zimmer, Stephen Root, Lizzy Caplan, John Michael Higgins, Ed Helms, Ernie Hudson, Billy Gardell, Peggy Lipton, et last but not least, Chris Pine qui se déchaîne en pseudo-Hannibal Lecter - et l'idée de décliner Angie Tribeca en Angie Tribeca Miami/Angie Tribeca New York/Angie Tribeca Nouvelle Orléans était amusante et dépaysante... malheureusement, elle n'est pas assez exploitée, et sur les dix épisodes de la saison, la traque de Rob Riggle est totalement oubliée pendant près de cinq épisodes.
Autrement dit... la série reste égale à elle-même : c'est tout à fait regardable, suffisamment absurde pour arracher au minimum un sourire par minute, mais cela reste toujours assez inégal, et très dépendant du scénariste en charge de chaque épisode. Certains maîtrisent ainsi parfaitement l'équilibre absurde/intrigue, d'autres font dans le délire ZAZ le plus improbable et épuisant, et d'autres enfin sont bien trop épris du côté policier, et peinent à intéresser.
Une saison très hétérogène, donc, à l'image de la série dans son ensemble : c'est loin d'être mauvais ou désagréable, mais on sent toujours que le programme se cherche, peine à trouver un ton consistant, et lutte occasionnellement à tenir la distance.
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Après une saison 1 vraiment sympathique et agréable, The Detour était partie, pour sa saison 2, dans une direction bien trop caricaturale et outrancière pour me convaincre, avec des personnages qui avaient perdu 50 points de QI entre les deux saisons, et une Robin devenue insupportable.
Espérons que cette saison 3 permettra de remettre le programme à plat, et de repartir sur des bases plus saines et modérées...
The Detour, saison 3 (2018) :
En fuite pour échapper à l'USPIS et à Edie (Laura Benanti), la famille Parker trouve refuge dans une petite bourgade d'Alaska, où elle s'installe sous de fausses identités, et tente de reconstruire son existence. Mais Edie ne tarde pas à les retrouver, et, pour les faire tomber, elle se fait passer pour l'assistante de Nate, désormais coach de l'équipe de hockey de la ville...
En saison 1, 6 épisodes (sur 10) de la série étaient écrits par Samantha Bee et/ou Jason Jones ; en saison 2, ce nombre était passé à 2 épisodes, ce qui expliquait probablement la différence de ton entre les deux années. Pour cette saison 3, Jones et Bee sont à l'écriture du season premiere... et c'est tout.
Ce qui avait de quoi inquiéter, après une seconde année caricaturale et en roue libre. Par chance, dès les premiers épisodes, on est un peu rassuré : la caractérisation des personnages semble s'être nettement assagie, et on est moins dans l'outrancier qu'auparavant.
Du moins au début. Car rapidement, d'autres soucis se présentent, au premier rang desquels une forte impression d'improvisation et de saison décousue.
Contrairement aux saisons précédentes qui bénéficiaient d'un semblant de fil directeur, ici, la série part dans toutes les directions : un épisode d'introduction, un autre sur le road trip de Nate et son équipe de hockey, un autre servant d'ellipse temporelle de sept mois pendant lesquels Nate travaille sur un navire de pèche (aux côté de Roy Wood Jr., du Daily Show), un flashback sur des vacances catastrophiques du couple en République Dominicaine, un épisode du point de vue d'Edie mâtiné de mockumentaire sur les élections municipales de la ville, un épisode s'attardant lourdement sur la théorie du genre et de l'identité sexuelle, et enfin trois épisodes finaux de cavale en pleine nature, culminant par un face à face avec les autorités dans une ville western peuplée de touristes japonais.
Pour lier tout cela, malheureusement, il n'y a pas grand chose, hormis la traque de la famille par Edie, qui s'entiche de Nate. D'ailleurs, c'est probablement là l'un des problèmes majeurs de la saison (et de la série, dans son ensemble) : Nate est au centre de tout, dans ces épisodes (notamment par le biais d'Edie), et les autres personnages se retrouvent repoussés au second plan.
Jareb est ainsi élu maire de la ville (face à un alpaga... ^^), mais n'a rien à faire ni à dire des 3/4 de la saison ; Delilah n'a plus rien à voir avec la gamine déjantée et excentrique de la saison 2, puisqu'elle est désormais en crise d'adolescence, et qu'elle passe toute la saison absente, ou à se plaindre de ses parents ; et Robin... *soupir*.
Malheureusement, Robin continue directement dans la direction de la saison 2 : toujours plus trash, égoïste, menteuse, jalouse, antipathique, bref, l'archétype même de la nagging wife de sitcom, sans plus avoir les qualités permettant de lui pardonner ses défauts (alors que Nate, lui, s'il est toujours idiot, vantard, maladroit et bas de plafond, est toujours écrit comme doté des qualités d'un père de famille aimant, sincère et protecteur).
Cette caractérisation défaillante et assez aléatoire (en fonction du scénariste, certains épisodes sont assez normaux, alors que d'autres tiennent du mauvais cartoon) rend la saison très inégale, décousue, et parfois même assez frustrante (je pense notamment au moment où, en pleine nature, Nate s'enfonce dans des "sables mouvants", et appelle à l'aide sous le regard indifférent de toute sa famille, qui ne lève pas un doigt pour le secourir et préfère débattre du sexisme de celui qui a de la boue jusqu'au menton : à cet instant, on n'a qu'une envie, qu'ils y passent tous).
Et c'est dommage, parce qu'il y a toujours du bon et du très drôle dans cette série. On s'attache notamment assez rapidement au personnage d'Edie, et à son attirance pour Nate... mais entre ses problèmes de structure, d'écriture, et l'impression globale que cette saison a été plus ou moins improvisée, voire conçue autour de l'emploi du temps de Jason Jones (tous les dialogues/coups de coude qui tournent autour de sa barbe sous-entendent un tournage chaotique), j'ai vraiment eu des difficultés à pleinement apprécier cette troisième année, moins caricaturale que la précédente, mais aussi moins homogène et satisfaisante.
En un mot : c'est frustrant.
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Avec sa saison 1 vraiment agréable à suivre, la famille Parker avait su me donner envie de remettre rapidement le couvert, et de suivre leurs mésaventures désastreuses durant une nouvelle année.
Dont acte, avec cette saison 2 de The Detour se déroulant à New-York : une saison 2 rallongée de 2 épisodes (pour atteindre les 12 épisodes), et toujours supervisée par Samantha Bee et son époux, Jason Jones, qui sont cette fois-ci un peu plus en retrait, dans un rôle de showrunners.
Ce qui, malheureusement, va rapidement se ressentir à l'écran.
The Detour, saison 2 (2107) :
Lorsqu'il décroche un emploi inespéré à New York, auprès de JR (James Cromwell), Nate (Jason Jones) décide d'emmener sa petite famille vivre dans la métropole... mais rapidement, la vie en ville - et les nombreux secrets de son épouse (Natalie Zea) - vont leur compliquer sérieusement la vie...
Dès le début de la saison, on remarque que quelque chose ne fonctionne pas totalement dans l'écriture de celle-ci, une impression qui ne fait que se confirmer au fur et à mesure que les épisodes s'enchaînent.
En effet, si la formule générale ne semble pas changer - les problèmes du quotidien de la famille, avec leurs voisins, les enfants, les soucis professionnels, les petits mensonges, la sœur, etc - le tout narré en flashback par Nate et Robin, interrogés par les forces de l'ordre (en l'occurrence, l'inspection des services postaux, représentés par une Laura Benanti déjantée) - le rythme et le ton paraissent souvent un peu moins maîtrisés.
Au niveau du rythme, notamment, on se demande si la saison n'a pas été rallongée in extremis, forçant les scénaristes à faire un peu de remplissage pour arriver à leurs fins. La saison a ainsi deux sous-intrigues principales : la première tourne autour de Carlos (Jeffrey Vincent Parise), l'époux latino de Robin, et de la paternité réelle de Jareb - de quoi donner lieu à un gros passage au tribunal, qui dure plusieurs épisodes, permet un flashback interactif comme en saison 1, et se conclue de manière convaincante à la mi-saison, par un happy-end qui aurait pu servir de conclusion à cette année ; mais la série repart alors de plus belle pour se concentrer sur le nouveau poste de Nate, sur l'identité réelle de son patron (son beau-père), sur les magouilles de ce dernier, etc, pour se conclure par deux épisodes "vacanciers" emmenant toute la distribution à Cuba.
Une structure en deux parties très claires, un peu décousue, et avec quelques épisodes superflus qui n'apportent pas grand chose à leur intrigue principale respective (je pense notamment à ce qui concerne les voisins et leur accouchement, ou encore à l'épisode sur l'Église parodiant la Hillsong Church, assez vain et gratuit).
Et bien sûr, le point commun à ces deux sous-intrigues ? Robin et ses mensonges. C'est le plus frappant, dès le début de la saison : le personnage de Robin est massacré par les scénaristes, qui forcent tellement le trait qu'ils la rendent franchement antipathique. Caractérielle, menteuse, égocentrique, manipulatrice, geignarde, capricieuse, impulsive, intolérante (l'épisode sur l'Église est dans la continuité de son athéisme de la saison 1, mais avec un curseur poussé au maximum, au point de l'insupportable), ravie de voir son mari souffrir et se faire mal, Robin devient cette année une vraie "épouse de sitcom", très souvent horripilante.
Un autre personnage souffre aussi de cette écriture plus caricaturale : Delilah (Ashley Gerasimovich), la fille, qui en saison 1 était à peu près normale, en comparaison de son frère idiot. Malheureusement, cette année, Delilah devient "excentrique", ce qui se traduit par une Gerasimovich intenable, en surjeu, et par un personnage quasi-méconnaissable.
Vraiment dommage, car au bout d'un moment, tous ces soucis d'écriture s'accumulent, et font que l'on suit les mésaventures des Parker avec beaucoup moins de plaisir qu'en saison 1, surtout dans la seconde moitié de la saison, qui part un peu en vrille. Le budget clairement plus confortable permet de produire une parodie de Hamilton amusante, certes, et envoie (comme je le mentionnais plus haut) la famille à Cuba, mais c'est l'occasion pour les scénaristes de forcer à nouveau le trait, en montrant Robin et Nate comme les clichés ambulants des touristes américains beaufs et indifférents aux habitants du pays qu'ils visitent.
Et quand on découvre enfin le fin mot de toute cette histoire et de tous les mensonges de Robin (ainsi que la nature réelle de cet objet improbable qu'elle cache depuis le début de la saison), on se dit : oui, c'est décalé, c'est plus ou moins amusant, mais tout cela en valait-il bien la peine ?
Pas sûr, tant le format et l'écriture de cette saison ont fait, à mes yeux, beaucoup de mal à certains des personnages du show. Et ce malgré de bons moments assez drôles, comme l'épisode d'Halloween.
Reste à voir si la saison 3 (critique la semaine prochaine) remontera le niveau, avec des personnages envoyés dans le grand nord...
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Série comique lancée en 2016 et créée par le couple Jason Jones et Samantha Bee, The Detour semble, au premier abord, lorgner très fortement sur la série des National Lampoon's Vacation : une famille d'incapables sur la route des vacances, des mésaventures improbables, et des personnages déjantés.
Mais en réalité, au fil des 10 épisodes de cette première saison, The Detour parvient à faire oublier cette influence, et à forger sa propre identité...
The Detour, saison 1 :
Sur la route des vacances, la famille Parker - Nate (Jason Jones), son épouse Robin (Natalie Zea), et leurs enfants Delilah (Ashley Gerasimovich) et Jareb (Liam Carroll) - tentent de rejoindre la Floride en voiture, depuis Syracuse, New York. Plus facile à dire qu'à faire, d'autant que Nate cache bien des secrets à ses proches, et qu'il a aux trousses les autorités, ainsi que les agents de sécurité du laboratoire pharmaceutique où il travaille...
Dès son générique, le ton de The Detour est donné : des images et une musique entraînantes, qui rapidement dégénèrent à mesure que la bande son et les images sont corrompues. Soit une assez bonne illustration de ce qu'est le programme, un bon gros road trip qui vire progressivement au cauchemar.
En vrac, on a ainsi droit à des pannes de voiture, à une visite dans un strip-club, à un restaurant à thématique colonialiste, à un bed & breakfast pédophile, au village du Père Noël, au yacht d'un milliardaire, et bien plus encore : de quoi remplir les 10 épisodes de la saison, une saison qui part vraiment dans des directions toujours plus improbables et déglinguées.
Alors certes, il faut parfois subir les légers penchants graveleux du couple de scénaristes - Bee et Jones ont toujours eu tendance à taper occasionnellement en dessous de la ceinture, ce qui, ici, se traduit par quelques moments plus faibles, à base d'humour scatologique et sexuel un peu lourd.
Néanmoins, les acteurs (Jones en tête) se donnent totalement à leurs personnages, ce qui fait que ça passe. Les enfants, notamment, sont exceptionnels de naturel et d'enthousiasme, et s'avèrent même fréquemment plus drôles que les adultes qui les entourent.
Et puis, en parallèle, il y a cet artifice de narration, qui voit Jason Jones interrogé par les autorités, et raconter les événements de la série en flashbacks : ce qui aurait pu être superflu s'avère en fait réussi, puisque toute cette partie est joliment absurde, et amène un cliffhanger réussi à la fin de la saison.
En résumé, une bonne surprise que cette première année de The Detour : ce n'est pas parfait, et l'on pense toujours un peu aux mésaventures des Griswold, mais c'est tout de même très amusant, et ça se regarde sans le moindre effort.
Donc, naturellement, j'enchaîne avec la saison 2, dont je publierai le bilan la semaine prochaine.
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Sitcom TBS créée et produite par les frères Shipley, précédemment scénaristes sur Deadbeat / RIP : Fauchés et sans repos, cette comédie découpée en saisons de 10x20 minutes se présente ouvertement comme une parodie (très tardive) de Lost, et de shows télévisés comme Survivor/Koh-Lanta : des étrangers, perdus sur une île déserte, et confrontés à un environnement hostile aux nombreux secrets...
Wrecked, saison 1 (2016) :
Lorsqu'il se réveille sur une île tropicale, Danny (Brian Sacca), fils d'un milliardaire, réalise que son avion de ligne s'est écrasé au milieu de nulle part. Entouré d'Owen (Zach Gregger), un stewart avec lequel il sympathise immédiatement, de Pack (Asif Ali), un agent de star, de Florence et Emma (Jessica Lowe & Ginger Gonzaga), deux meilleures amies, de Todd et Jess (Will Greenberg & Ally Maki), un couple dans la tourmente, de Steve (Rhys Darby), un néozélandais excentrique, de Karen (Brooke Dillman), une cadre très intense, et de multiples autres survivants anonymes, Danny doit apprendre à survivre sur l'île, et pour cela, il se fait passer pour un officier de la loi...
Une comédie passée totalement inaperçue, et pour cause : lorsque l'on regarde sa première saison, on s'aperçoit vite que le programme ne sait pas vraiment ce qu'il veut être. La distribution est pourtant bonne, et se prête bien volontiers au grand n'importe quoi de la série, mais ça ne suit malheureusement pas au niveau de l'écriture.
Wrecked tente en effet de concilier parodie/pastiche de Lost (on reconnaît là certaines astuces de mise en scène, une structure occasionnellement en flashbacks, des personnages familiers, des motivations, des sous-intrigues), sitcom gentiment surjouée et occasionnellement en dessous de la ceinture, et quelque chose de nettement plus sérieux (avec des morts, de la tension dramatique, des conflits, etc) et de hautement sérialisé.
Pris séparément, ces éléments ne sont pas désagréables, et certains épisodes fonctionnent plus ou moins (l'épisode avec Eliza Coupe en hôtesse de l'air psychotique est assez amusant, notamment), mais progressivement, au fil de la saison, le ton se fait plus dramatique, la tension croît à mesure que les naufragés cherchent à élire un nouveau leader (l'élection de Trump n'est pas loin).
D'autant que, contrairement à Lost, ici, pas de fantastique ou de véritables mystères, on est dans de la survie basique, et des problèmes du quotidien. Alors avec des personnages assez peu attachants, un ton très fluctuant, et un humour assez inégal, on finit assez mitigé devant cette première saison qui semble trop hésitante pour son propre bien, n'osant pas assez souvent pousser le bouchon suffisamment loin, ni se lâcher complètement.
Wrecked, saison 2 (2017) :
Alors que la société de l'île est en ruines suite au règne de Steve, un navire arrive à l'horizon, avec à son bord Barracuda (Ebonee Noel) et ses hommes, des mercenaires venus kidnapper Danny. Mais lorsque leur tentative de rançon échoue, les criminels décident de s'installer un temps sur l'île, pour y prendre des vacances...
Une saison 2 qui continue dans la voie de la sérialisation... et qui reste toujours le postérieur entre deux chaises, jamais suffisamment dramatique pour qu'on prenne au sérieux les mésaventures des personnages, jamais suffisamment drôle pour verser dans le délire total, et jamais suffisamment attachante pour qu'on s'intéresse vraiment à ses personnages.
Pourtant, il s'en passe, des choses, dans le quotidien de ces naufragés : ils tentent de cohabiter avec les pirates, allant même, pour certains (Todd et Jess), jusqu'à s'offrir à l'un d'entre eux (un épisode assez amusant, et à la censure graphique assez osée) ; ils prennent le navire de ces derniers d'assaut ; ils s'entredéchirent (un épisode de lutte des classes entre ceux qui ont une douche à bord, et les autres : pas désagréable, mais ça m'a vraiment trop rappelé Community et ses épisodes similaires pour me convaincre totalement) ; ils sont trahis par l'un des leurs ( ) ; et ils finissent donc la saison là où ils l'ont commencée (sur une île déserte).
Malheureusement, pour chaque bonne idée ou gag qui fait mouche, il y a son pendant négatif : l'épisode centré sur le retour de l'hôtesse de l'air cinglée ne fonctionne pas, par exemple, car Eliza Coupe ne rempile pas, et est remplacée par une actrice qui surjoue au possible ; les flashbacks lostiens sont eux aussi assez inégaux, car de plus en plus rares, et trop rarement efficaces - les flashbacks du hippie n'amènent pas grand chose, ceux de Karen dans une secte vaguement amish ne servent qu'à tenter de feinter le spectateur (en vain) ; autre idée qui tombe à plat, la rédemption de Steve, au travers de son sauvetage d'un marin interprété par Jemaine Clement (oui, ça fait plaisir d'avoir une réunion de deux Flight of the Conchords, mais c'est une digression finalement assez dispensable).
Et puis, comme en saison 1, plus la saison avance, plus le script tente de développer une dramaturgie et des enjeux importants (à base de manipulations, de jalousies, de sabotage et de bateau qui coule), pour donner de l'ampleur au tout... tout en se moquant allègrement de ses personnages et des situations.
Résultat, on regarde ça sans grande implication, ni sans grande affection pour les personnages, et on sourit occasionnellement, plus qu'on ne rit.
À la fin de la saison, les naufragés ont donc retrouvé une île, une île aux plages truffées de mines explosives et de caméras, et sous le contrôle apparent d'un chasseur aimant s'adonner à la chasse à l'homme. La prochaine saison (ou, pour être plus précis, la saison dont la diffusion a commencé fin juillet dernier, et qui est sur le point de se terminer) devrait donc lorgner sur les Chasses du Comte Zaroff, ce qui pourrait être amusant... mais ne m'intéresse pas vraiment.
Comme je l'ai dit, je ne suis guère attaché à ces bras-cassés, la série ne m'a pas plus convaincu que ça, et je vais donc faire l'impasse sur la saison 3, sans grands regrets.
En soi, le show n'est pas mauvais, il me paraît simplement bien trop anecdotique et inabouti (sans oublier toujours un peu brouillon au niveau de son ton et de sa direction).
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Rashida Jones, Deon Cole et Jere Burns dans une sitcom produite (et partiellement dirigée/interprétée) par Steve Carrell et sa femme, sur Angie Tribeca (Rashida Jones), super-inspectrice au sein d'une brigade totalement déjantée et absurde, avec laquelle elle enquête sur des crimes toujours plus improbables.
Angie Tribeca saison 1 :
(critique effectuée lors la diffusion initiale, en Janvier 2016)
Énormément de guests, dans cette saison 1, parmi lesquels Lisa Kudrow, Alfred Molina, Gary Cole, Adam Scott, James Franco, Jeff Dunham, Sarah Chalke, John Michael Higgins, Amy Smart, David Koechner, Keegan Michael-Key, Cecily Strong, Gene Simmons, Danny Trejo, Ryan Hansen...
On est ici dans de la grosse parodie absurde et débile à la ZAZ, directement inspirée des Mr. Gun (Sledge Hammer), de Police Squad/Y-a-t-il un Flic... ?, et des films Alarme Fatale... et quand je dis "directement inspirée", j'entends par là qu'à de nombreuses reprises, j'ai eu l'impression de voir des gags et des scènes directement reprises de tous ces modèles.
Ce qui n'aide pas vraiment Angie Tribeca à se forger sa propre identité, d'autant que les gags de la série ne fonctionnent qu'une fois sur deux ou trois, en étant généreux : la plupart du temps, ces gags sont soit beaucoup trop faciles et attendus, soit étirés trop longtemps, ou bien sont répétés jusqu'à plus soif, et ils finissent par tomber à plat, lassants.
Surtout lorsqu'ils ne sont pas drôles : il y a vraiment un abus de vannes "littérales" , façon "prenez donc un siège" = le personnage saisit une chaise et la tient à bout de bras, ou encore "les médias sont déjà en train de renifler dans le coin" = plan sur des journalistes qui tournent en rond, à quatre pattes, en train de renifler partout.
Une fois de temps en temps, ça passe. Répétées dans chaque épisode, voire plusieurs fois par épisode, voire même plusieurs fois dans une même scène, c'est l'overdose et on se contente de lever les yeux au ciel (un peu comme pour les gimmicks "littéraires" des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire), malgré la bonne volonté et l'énergie de la distribution (une distribution en surjeu complet et volontaire, ce qui tend aussi à affaiblir l'impact de certaines vannes, en soulignant d'autant plus un décalage bien forcé).
Et on touche là aussi aux limites du format binge-watching popularisé par Netflix : ici, TBS, la chaîne de production, a lancé la série d'un bloc, avec un marathon de 25 heures non-stop, diffusant ces 10 premiers épisodes en boucle pendant une journée. Autant dire que l'overdose était instantanée, et qu'il était bien difficile de finir la première saison d'une traite.
Heureusement pour le show, son écriture s'améliore progressivement, jusqu'à devenir gentiment sympathique à partir de la mi-saison... mais bon : la première saison d'Angie Tribeca reste dérivative, et oubliable malgré son absurdité, d'autant plus que des séries comme NTSF:SD:SUV:: ou Brooklyn 99 marchent sur les mêmes plates-bandes, et sont (ou étaient, dans le cas de NTSF) clairement un niveau au-dessus de cet Angie Tribeca.
(cela dit, Rashida est toujours ♥♥♥♥)
Angie Tribeca saison 2 :
(critique effectuée en Mars 2017)
Un an après la saison 1, Angie Tribeca (Rashida Jones) se réveille de son coma pour découvrir que Geils (Hayes MacArthur) et le Dr. Scholls (Andrée Vermeulen) sont désormais ensemble, et que le Sergent Pepper (James Franco), son ex-partenaire et amant, est peut-être toujours en vie. Mais la mystérieuse organisation Mayhem Global semble bien décidée à saboter les élections municipales à venir, et Angie doit mener l'enquête...
Avec Jon Hamm, Rhys Darby, Busy Phillips, James Franco, David Walton, Kevin Pollak, Heather Graham, Danny Pudi, Mary McCormack, Maya Rudolph, Noah Wyle, Eriq La Salle, Saul Rubinek, les membres de plusieurs boybands, Jonathan Frakes, Ed Begley Jr, Peggy Lipton, Nancy Carrell...
Une seconde saison diffusée six mois après la première, et qui prend totalement le contre-pied de celle-ci, puisque non seulement toute l'équipe des scénaristes de la saison 1 est passée à la trappe (ne reste que l'un des showrunners), mais en plus, la série change totalement de style et de format : on oublie totalement les épisodes indépendants, pour installer une intrigue de fond sur Mayhem Global/James Franco, on adopte un ton plus sérieux et sombre (y compris visuellement) et on se débarrasse de la plupart des jeux de mots et des gags ultra-parodiques de la saison 1 (ceux qui faisaient ressembler le show à un photocopillage des aventures de Frank Drebin), pour se concentrer sur un humour moins prononcé, plus "subtil" (par exemple, les mésaventures du chien partenaire de Deon Cole et le légiste excentrique interprété par Molina sont nettement moins présents, et le hurlement de fin de générique d'ouverture, façon Les Experts Miami, disparaît totalement), plus près d'un Brooklyn 99 que d'un film des ZAZ.
Ce qui ne veut pas dire pour autant que le côté absurde a été oublié, loin de là : il est juste nettement plus modéré (mais parfois complètement aléatoire et non-sensique, au point de paraître totalement hors-sujet et plat).
Malheureusement, ça n'améliore pas le show pour autant, car il souffre toujours d'un timing comique assez inégal, avec des gags qui s'éternisent, et durent beaucoup trop longtemps pour être efficaces... un problème que le nouveau format n'améliore guère, puisqu'en se concentrant sur une intrigue de fond pas particulièrement passionnante, la série perd énormément en rythme et en dynamisme.
D'autant qu'on a du mal à se passionner pour le triangle Tribeca/Geils/Scholls (aucun des acteurs n'a d'alchimie avec les deux autres), ou pour l'histoire de Mayhem Global : le show prend tellement peu au sérieux son univers en temps normal qu'en tentant de nous impliquer dans une histoire plus "dramatique", ou dans des relations amoureuses, il vise complètement à côté de la cible, et le tout tombe à plat.
Bref, une saison sérialisée qui a beau essayer de faire des parodies à droite et à gauche (Alerte à Malibu, Scorpion/Les Experts Cyber, The Social Network, Castle, etc), et de donner un peu d'épaisseur à son univers et à ses personnages, elle n'arrive pas à convaincre plus que lors de ses dix premiers épisodes.
Les problèmes sont différents (j'ai même envie de dire qu'ils sont radicalement opposés, la plupart du temps), mais le résultat est le même : Angie Tribeca est regardable, elle est même régulièrement amusante, mais au final, elle reste hautement anecdotique.
Ground Floor 1x01 : Nouvelle sitcom de Bill Lawrence de Cougar Town/Scrubs, dont on retrouve le Dr Cox (entre autres), sur un cadre supérieur et une employée de bas niveau d'une même entreprise qui couchent ensemble un soir, et doivent apprendre à mener de front cette nouvelle relation tendue et leurs rapports hiérarchiques professionnels. À la différence des autres shows de Lawrence, c'est de la sitcom de studio, avec rires enregistrés, une distribution et des vannes assez inégales. Pas un pilote très mémorable, donc.