Série d'animation jeunesse en huit épisodes d'une vingtaine de minutes, diffusée sur Netflix et chapeautée par Brian Duffield (scénariste d'un volet de la franchise Divergent, de The Babysitter, de Underwater, de Spontaneous, de Love & Monsters et de No One Will Save You - soit beaucoup de concepts forts, mais d'exécutions assez inégales), Skull Island se veut l'équivalent de Jurassic World : la Colo du Crétacé pour le Monsterverse : une déclinaison animée et inoffensive de l'univers de Kong et de Godzilla, pour les enfants, avec des personnages qui leur ressemblent et des monstres pas trop méchants...
Skull Island, saison 1 (2023) :
Dans les années 90, le navire de recherche de Charlie (Nicolas Cantu), de son père Cap (Benjamin Bratt), de son meilleur ami Mike (Darren Barnet), et du père de celui-ci (Yuki Matsuzaka), scientifique, est coulé par une créature marine peu de temps après avoir secouru Annie (Mae Whitman), une jeune sauvageonne aux poignets menottés. Naufragés sur Skull Island, une île mythique, ils y découvrent un écosystème improbable dominé par Kong, un gorille géant, et ils croisent le chemin d'Irene (Betty Gilpin) et de son équipe de mercenaires, là pour remettre la main sur Annie...
Production Studio Mir et Powerhouse Studios - tous deux habitués de Netflix, et qui donne au produit final une animation assez familière (bien que parfois inégale) - Skull Island est simple, mais rythmée : les personnages passent leur temps à fuir les monstres peuplant l'île et à tenter de s'échapper de cette dernière.
Pas vraiment le temps de réfléchir, donc, même si les personnages sont plutôt sympathiques, et pas trop mal écrits. On regrettera cependant que tous ne parlent que d'une même voix, une voix sarcastique et jamais trop sérieuse, que je qualifierais presque de Whedonesque : au bout d'un moment, entendre tous les protagonistes, qu'ils soient de jeunes ados, une sauvageonne, une botaniste, un marin aguerri ou des mercenaires bodybuildés, faire le même type de vannes, avoir le même type de réaction nonchalante, ou la même écriture un peu légère, peut lasser.
Ce qui explique probablement l'opinion de beaucoup de critiques outre-atlantiques, frustrés, sur la base des 5 ou 6 premiers épisodes, de ne pas voir assez de monstres, ou de devoir se farcir des personnages dont ils se contrefichent (en même temps, ce dernier point est un peu la norme de la majorité des films de kaijus...)
Pourtant, la façon dont les deux sous-intrigues - les adultes, les ados - sont liées et finissent par se retrouver n'est pas désagréable, l'utilisation de flashbacks ponctuels est inutile mais fonctionne tout de même, et dans l'ensemble, ça se regarde très bien. Mais c'est loin d'être parfait.
On pourra aussi reprocher à la série sa direction artistique assez laide au niveau des monstres : anthopomorphisés à outrance, les créatures ont quasiment toutes des designs peu inspirés (un bouledogue géant, une fourmi géante, un crabe géant, un crocodile géant, un Fumesec géant) ou totalement immondes (le Kraken), qui ne parviennent jamais à être mémorables. Et même Kong est beaucoup humanisé, physiquement parlant, plus proche d'un humain que d'un gorille dans ses mouvements, ses expressions, ses attitudes (un problème récurrent du Kong du Monsterverse, pas forcément aidé par le format animation, et par des proportions un peu trop changeantes).
Bref, une série pas exempte de défauts, certes, mais qui propose tout de même une déclinaison jeunesse du monde des kaijus tout à fait regardable et assez concise, réservant ses scènes d'actions les plus mémorables à ses derniers épisodes. On aurait pu se passer de la fin en cliffhanger, cela dit.
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