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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo : Les Maîtres de l'Univers - Révolution (2024)

Publié le 6 Avril 2024 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Review, Science Fiction, Télévision, USA, Netflix

La première saison du reboot Netflix de Masters of the Universe, intitulée Revelation, avait été diffusée en deux fournées de cinq épisodes, en 2021, avec un résultat assez mitigé : sous la direction de Kevin Smith, la série était tiraillée entre le cahier des charges Netflix, un fanservice envahissant, l'esprit sale gosse impertinent de Smith et un peu de "mensonge sur la marchandise", puisque le tout, qui avait été vendu comme un reboot/revival des Maîtres de l'Univers, ressemblait globalement plus à une série centrée sur Teela, Evil-Lyn et leur rapport au Pouvoir, Musclor et Skeletor restant en marge d'une série qui optait pour une mutualisation de la force toute-puissante, et une déconstruction des piliers de l'univers original.

Place donc à la saison 2, rebaptisée Révolution, d'une durée de cinq épisodes seulement, et qui introduit le personnage de Hordak, accompagné de ses sbires...

Les Maîtres de l'Univers - Révolution (2024) :

Alors que Teela (Melissa Benoist), avec l'aide d'Evil-Lyn (Lena Headey), tente de devenir la maîtresse des trois formes de magie d'Eternia afin de recréer l'au-delà préternien, Skeletor (Mark Hamill) repasse à l'attaque, avec pour appui les hordes biomécaniques de Hordak (Keith David). Musclor (Chris Wood) ne peut compter que sur son pouvoir et sur l'aide inattendue de Keldor (William Shatner), son oncle qui cache un lourd secret...

Une deuxième saison nettement plus courte, et axée sur l'opposition magie vs technologie, qui sous-tend l'intégralité de ces cinq épisodes et tous les conflits de son intrigue.

À commencer par Hordak, son bras droit Motherboard (Meg Foster), Skeletor et tous ses sbires, tous passés au filtre technologique - qui renvoie directement à certaines des modifications des jouets, mais rappelle aussi fortement l'assimilation des Borgs, dans Star Trek.

Parce qu'après tout, pourquoi changer une formule qui marche ? Comme en saison 1, Kevin Smith repioche donc des éléments à droite et à gauche, comme d'habitude, ici les Borgs, ailleurs le Hulkbuster, pour les arranger à sa sauce et les mélanger aux jouets et designs préexistants de la franchise.

Et ça fonctionne plutôt pas mal, à vrai dire : on sent que la production a bien fait son travail, allant piocher dans des zones très obscures de la franchise pour les réinventer et les intégrer à cette nouvelle version de Musclor et ses amis, justifiant l'évolution du héros et de ses armes, etc. On retrouve les hommes-rochers, Gwildor, Granamyr le dragon, Teela en mode déesse à peau verte, Scare Glow, Zodak, Keldor, et plein d'autres éléments. Ça reste vraiment du fanservice, mais c'est assez bien fait, et souvent pertinent.

Cela dit... ça reste une série qui met un peu en retrait son personnage principal, encore une fois, ici en le privant de ses pouvoirs, là en en faisant un bourrin aux one-liners un peu nazes. Encore une fois, pendant une grosse partie de ces cinq épisodes, les scénaristes semblent plus intéressés par Teela et sa quête de magie, Evil-Lyn et son face turn, et Skeletor et son passé mystérieux, que par un quelconque développement d'Adam/He-Man (à la limite, on peut dire qu'Adam est confronté au deuil et à la mort de son père, mais c'est tellement survolé et désamorcé par "ils se retrouvent tous au paradis local" que ça n'a que peu d'impact).

Sur un plan technique, la série reste égale à elle-même : bien doublée (Melissa Benoist remplace Sarah Michelle Gellar - et on y gagne au change, Keith David fait un excellent Hordak, William Shatner s'amuse beaucoup en Keldor), assez spectaculaire, mais toujours avec des moments d'animation inégale et des proportions à géométrie variable.

Après, l'écriture reste elle aussi inégale, avec des one-liners pas terribles (je soupçonne Kevin Smith d'avoir délibérément écrit ces répliques nazes, pour renvoyer directement au kitsch de la série originale), une romance qui ne fonctionne pas vraiment, ou encore cette fin très... américaine, durant laquelle Adam dissout la monarchie éternienne pour mettre en place une démocratie ("célébrez votre jour de l'indépendance !") dont, forcément, ce sera le personnage d'Andra, inventé pour remplir les quotas de la série, qui prendra la tête. 

Mais bon, que voulez-vous, on ne se refait pas. Révolution, en tout cas, est plus intéressant et dynamique que ne l'était Révélation, et aussi bien moins frustrant. Reste à voir s'il y aura un jour une suite, ou si c'en est terminé de cette incarnation des Maîtres de l'Univers (la fin tease une suite, mais ça ne veut pas dire grand chose pour Netflix...)

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Les bilans de Lurdo - Avatar, le dernier maître de l'air, saison 1 (2024)

Publié le 5 Avril 2024 par Lurdo dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Netflix, Télévision, Nickelodeon, Fantastique, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Drame, Review, USA

On va faire simple : hormis le film médiocre de M. Night Shyamalan, je ne sais quasiment rien de la franchise Avatar. Je connais les bases et les personnages, mais je n'en ai jamais vu le moindre épisode, et donc j'aborde cette première saison totalement vierge de toute idée préconçue.

Huit épisodes de 40-60 minutes au programme, donc, avec comme mot d'ordre une diversité et une représentativité ethniques plus fidèles au dessin animé, et une adaptation plus respectueuse.

Avatar, le dernier maître de l'air, saison 1 (Avatar : The Last Airbender - 2024) :

Katara (Kiawentiio Tarbell), apprentie maîtresse de l'eau, et son frère Sokka (Ian Ousley), guerrier de la tribu du Pôle Sud, découvrent dans un glacier Aang (Gordon Cormier), ultime survivant des maîtres de l'air et futur Avatar censé unifier les quatre éléments afin de faire régner la paix. Ensemble, ils vont lutter contre l'oppression de la Nation du Feu, alors même que Zuko (Dallas Liu), le fils banni de l'Empereur actuel, traque le jeune Avatar... 

Et honnêtement, c'est tout à fait regardable. Bien en dessous de l'adaptation de One Piece, pour de multiples raisons, mais assez honorable, tout de même, et forcément plus abouti que la version Shyamalan (ou que l'adaptation de Cowboy Bebop).

Le budget est là, la volonté de faire une adaptation respectueuse et présente, l'action est assez maîtrisée, la direction artistique est convaincante, il y a un effort de développement des personnages, bref, c'est assez agréable... mais c'est aussi assez imparfait.

Dans les grandes lignes, déjà, puisque malgré la durée de cette saison (8 x 50 minutes) équivalente, voire supérieure à celle de la saison originale de la série animée (20 x 20 minutes), il subsiste une impression constante d'avance rapide des événements, de l'évolution des personnages, bref, le récit paraît fréquemment précipité, et ne fonctionne pas aussi bien qu'il le devrait.

D'autant que cela s'ajoute à une dimension très premier degré/serious shit de la série, qui fait le choix de présenter des protagonistes trop sérieux et trop hantés par leur passé - Sokka et ses daddy issues, Zuko et ses daddy issues (bis), Katara et ses mommy issues, Aang et sa culpabilité ainsi que son refus d'endosser son rôle d'Avatar... 

Tout ça donne de l'épaisseur aux personnages, certes, mais a aussi tendance à rendre le programme plus sombre et sérieux qu'il ne devrait probablement l'être. À l'identique, il semble y avoir un problème de dosage entre l'intrigue principale de Aang et ses amis, et celle de Zuko, son oncle et tous les membres de la Fire Nation.

Un dosage qui contribue étrangement à l'impression globale que le côté Nation du feu éclipse souvent les aventures de Aang : c'est plus intéressant, plus intrigant, et, il faut bien l'avouer, c'est aussi mieux interprété.

Non pas que le trio principal Aang/Sokka/Katara soit mauvais, mais... c'est un peu raide, tout ça. Ian Ousley/Sokka s'en sort largement le mieux, mais tant Gordon Cormier que Kiawentiio (surtout cette dernière, en fait) peinent à réellement transcender les dialogues et l'écriture un peu laborieux, et à réellement incarner leurs personnages avec suffisamment de charisme ou de capital sympathie.

En face, Dallas Liu est lui excellent, et parvient à créer un véritable lien avec Paul Sun-Hyung Lee, qui interprète son oncle.

Ajoutez à cela des effets spéciaux inégaux (tout ce qui est maîtrise des éléments et décors numériques fonctionne bien, les créatures et les doublures numériques nettement moins), une bande originale peu mise en avant (alors qu'elle est plutôt de qualité), des raccourcis narratifs un peu voyants, et toujours ce problème de tenter de donner un look anime à des acteurs à l'aide de postiches et de costumes cheapouilles, et voilà : une adaptation globalement moyenne, pas forcément désastreuse, mais dont le dosage global des éléments n'est pas optimal.

Passable, mais peut mieux faire.

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Blog Update ! - Mars 2024 + changement de format

Publié le 2 Avril 2024 par Lurdo dans Cinéma, Télévision, Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Update

Le mois de mars est le mois du changement sur le blog des Téléphages Anonymes puisque la rubrique quotidienne Un film, un jour (ou presque) ferme ses portes, après 2000 critiques cinématographiques publiées (en réalité beaucoup plus, puisque ce nombre ne prend pas en compte les Oktorrorfest, Yulefest et autres périodes spéciales).

À sa place, un nouveau rythme plus facile à gérer, avec une publication tous les deux jours environ, soit quatre ou cinq critiques hebdomadaires mêlant cinéma et télévision, et ce dès ce week-end.

#1978 : Aquaman et le Royaume perdu (2023) - 2.75/6

#1979 : Out in the Ring (2022) - 4.25/6

#1980 : Freelance (2023) - 2/6

#1981 : The Creator (2023) - 2.75/6

#1982 : Justice League - Crisis on Infinite Earths, part 1 (2024) - 2.5/6

#1983 : Madame Web (2024) - 2.5/6

#1984 : Here Comes a New Challenger (2023) - 3.75/6

#1985 : Quiz Lady (2023) - 4/6

#1986 : Les Trolls 3 (2023) - 2/6

#1987 : Wonka (2023) - 3.75/6

#1988 : Argylle (2024) - 3.5/6

#1989 : Pencils vs Pixels (2023) - 4.5/6

#1990 : The Iron Claw (2023) - 3/6

#1991 : Coffee Wars (2023) - 1.75/6

#1992 : SAINT PATRICK - Sing Street (2016) - 4.25/6

#1993 : SAINT PATRICK - Irish Wish (2024) - 2.5/6

#1994 : 57 secondes (2023) - 2.5/6

#1995 : La Demoiselle et le dragon (2024) - 3.5/6

#1996 : The Kill Room (2023) - 3/6

#1997 : En plein vol (2024) - 2/6

#1998 : American Fiction (2023) - 4/6

#1999 - SPÉCIAL PÂQUES - The Book of Clarence (2023) - 3.25/6

#2000 : Dicks - The Musical (2023) - 3/6

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# Film(s) du mois : 

Pas grand chose d'exceptionnel, mais quelques métrages qui valent tout de même le coup d'œil : Out in the ring, un bilan de la représentation LGBTQ dans le monde du catch ; Quiz Lady, une comédie amusante avec Awkwafina ; Pencils vs Pixels, un documentaire revenant sur la transition animation 2D/animation 3D ; Sing Street, une teen comedy irlandaise rétro et musicale ; et American Fiction, une comédie dramatique assez méta sur la représentativité afroaméricaine dans le monde de la fiction littéraire...

 

# Flop(s) du mois : 

Coffee Wars, une comédie indépendante VÉGANE qui te le répète en long, en large et en travers ; Les Trolls 3, insipide, Freelance, une comédie d'action inerte qui dessert grandement sa distribution, et En plein vol, un film de casse Netflix qui nous demande de prendre Kevin Hart au sérieux en leading man à la Tom Cruise...

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# Petit écran :

Beaucoup de séries passées en revue, durant le mois de mars, avec notamment une semaine entière leur étant consacrée. Il y a eu :

- la première saison de Sandman, bordélique et un peu trop formatée.

- la deuxième saison de Loki, particulièrement déplaisante après son changement de showrunner.

- la première saison de Gen V, dans la droite lignée de la série mère, The Boys, en nettement plus dispensable.

- la saison 3 d'Upload, anecdotique et déséquilibrée (mais visiblement renouvelée pour une quatrième et ultime saison, on se demande comment).

- la première saison de Skull Island, une déclinaison jeunesse du Monsterverse de King Kong et Godzilla, pas désagréable.

- la première saison de Monarch, version adulte du Monsterverse s'intéressant au versant humain de cet univers... avec plus ou moins de succès (il n'y a réellement qu'une moitié de série qui est intéressante).

- la première saison de My Adventures with Superman, une version jeune, dynamique et convaincante de ces personnages.

- la suite et fin de Minx, toujours amusante mais finalement pas essentielle.

- la première saison de Night Court, revival très formaté de la série des années 80.

- les deux premières saisons de Tacoma FD, une sitcom des Broken Lizard sur une caserne de pompiers déglinguée.

- la première saison de Ted, déclinaison inutile des deux films de Seth MacFarlane par ce dernier, qui ici pioche à droite et à gauche (dans ses propres œuvres, mais aussi ailleurs, de manière évidente) pour proposer une sitcom familiale un peu bancale.

- la seule et unique saison du Continental, mini-série pas inintéressante développant les origines de l'hôtel apparaissant dans la saga John Wick.

- et la saison 1 de Echo, dernière série en date du MCU, pas nécessaire, mais regardable, malgré un charcutage évident en post-production.

 

Retrouvez aussi les bilans de toutes les séries critiquées jusqu'à présent en ces pages depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.

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# À venir :

 

Ce week-end, deux bilans séries, et dès la semaine prochaine, le nouveau format du blog entre en vigueur avec notamment une semaine Aventure et, vers la fin du mois, une semaine fantastique et horreur pour célébrer la nuit de Walpurgis.

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Dans l'intervalle, toutes les mises à jour du blog sont disponibles sur la page Updates, et la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog est accessible dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Un film, un jour (ou presque) #2000 : Dicks - The Musical (2023)

Publié le 1 Avril 2024 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Musique, Fantastique, USA, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Dicks - The Musical (2023) :

Représentants de commerce ultra-ambitieux et au succès incontestable, Craig (Josh Sharp) et Trevor (Aaron Jackson) sont des connards finis, qui se retrouvent en compétition au sein de leur entreprise dirigée par l'autoritaire Gloria (Megan Thee Stallion). Mais un beau jour, ils découvrent qu'ils sont jumeaux, et décident de réunir leurs parents divorcés (Nathan Lane et Megan Mullalley)...

Une production A24, adaptée d'une comédie musicale par ses créateurs (et interprètes principaux), et au public "niche" gay : c'est écrit, réalisé, interprété par des gays, pour un public gay, et ça adopte un ton très outré, kitsch et flamboyant, pour ce qui est en quelque sorte un pastiche de comédie musicale et de À nous quatre (1998), mais en mode über-gay, à l'image de Bowen Yang, qui incarne un Dieu en mini short lamé façon boule à facettes.

C'est criard, c'est lourd, c'est hystérique, c'est très vulgaire et graveleux, ça part en vrille, ça improvise partout, bref, il faut savoir à quoi s'attendre avant de regarder le tout : les chansons sont amusantes (mais la mise en scène de Larry David est assez terne), il y a des monstres sanguinaires WTF, un vagin volant en mode facehugger... ça part dans tous les sens, et pour être tout à fait franc, c'est assez fatigant à la longue, un peu comme un sketch du SNL étiré sur 90 minutes.

Mais bizarrement, alors même que je ne fais pas forcément partie du public visé, et que je ne le conseillerais pas à n'importe qui, j'ai trouvé ça... sympatoche.

3/6 

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Un film, un jour (ou presque) #1999 - SPÉCIAL PÂQUES - The Book of Clarence (2023)

Publié le 31 Mars 2024 par Lurdo dans Comédie, Cinéma, Critiques éclair, Drame, Religion, Fantastique, Histoire, USA, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

The Book of Clarence (2023) :

Le destin de Clarence (LaKeith Stanfield), jeune dealer bon à rien de Jérusalem et frère jumeau de l'apôtre Thomas, qui pour échapper à l'un de ses créanciers et prouver que c'est à la portée de tout le monde, décide de devenir lui-même Messie, avec l'aide de son fidèle compère Elijah (RJ Cyler) et de Barrabas (Omar Sy), un esclave affranchi...

Une comédie très particulière et assez difficile à cerner, tant elle part dans de multiples directions à la fois. Au premier abord, ça ressemble à La Vie de Brian, mais en mode "in the hood", où peuple juif/culture afroaméricaine, armée romaine/police, racisme/antisémitisme, harem/strip-club ne feraient plus qu'un, avec pour personnage principal un hustler cynique et sceptique prêt à tout pour s'enrichir. 

Mais rapidement, on réalise que le ton est bien différent d'une comédie à la Mel Brooks ou à la Python. Tour à tour, le film se fait ainsi méditation, romance, péplum, film d'action, parodie rigolarde, film d'exploitation, stoner movie, film fantastique, manifeste anti-racisme et tragédie religieuse façon Passion du Christ... et ce de manière un peu désordonnée et chaotique, au détriment du film.

Certains critiques y ont vu là une métaphore de la manière dont chacun interprète l'histoire de Jesus à sa sauce, au travers de son propre prisme, ce qui se reflèterait donc ici dans les différents tons adoptés par le film au gré de ses scènes.

Je crois plutôt que c'est le symptome d'un film probablement trop ambitieux pour son propre bien. Et cela se traduit aussi par un résultat final en demi-teinte. Oui, comme je viens de le dire, c'est un film ambitieux, une approche irrévérencieuse de la Bible, avec Benedict Cumberbatch dans un rôle de mendiant au destin improbable, un gladiateur immortel, et énormément d'idées excentriques... jusqu'à ce que ce ne le soit plus, et que Clarence trouve la Foi. 

Le film retombe alors sur des rails plus mélodramatiques, qui restent entrecoupés de ruptures semi-comiques, et ça finit par ne plus fonctionner réellement.

Jamais vraiment ouvertement drôle, jamais vraiment ouvertement romantique, jamais vraiment ouvertement transcendant, jamais ouvertement revendicatif, The Book of Clarence finit par être décousu, un patchwork amusant d'idées et de scènes intéressantes, de messages et de points de vue intriguants, qui ne se cristallise jamais en un film cohérent et efficace, pas aidé par une durée un peu abusive de plus de deux heures.

Un OFNI, donc, assez imparfait, souvent en roue libre, mais qui mérite le coup d'œil.

3.25/6

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Les bilans de Lurdo : Le Continental - D'après l'univers de John Wick (2023)

Publié le 30 Mars 2024 par Lurdo dans Action, Critiques éclair, Télévision, Les bilans de Lurdo, Thriller, Histoire, Peacock, Review, USA

Mise en chantier dès 2017, cette préquelle à la série des films John Wick a longtemps tourné en rond en préproduction, initialement pour Starz, puis revendue et diffusée, finalement, sur Peacock, la plateforme de NBC. Au programme, un format atypique de 3 x 90 minutes, sous la supervision des scénaristes des médiocres Turkey Bowl et Mise à l'épreuve 1 et 2... ce qui, bizarrement, donne un résultat qui est loin d'être inintéressant.

The Continental - From the World of John Wick (2023) :

Lorsque son frère aîné Frankie (Ben Robson) trahit Cormac O'Connor (Mel Gibson), le gérant de l'hôtel Continental (et le dirigeant de tout le monde criminel qui gravite autour du bâtiment), et lui dérobe une presse destinée à la frappe de médaillons très spéciaux, Winston Scott (Colin Woodell) est amené contre son gré à New-York, pour y être interrogé par Cormac. Mais bien vite, à la mort de Frankie, Winston va commencer à réunir autour de lui des ennemis de Cormac pour se venger, et prendre d'assaut le Continental...

Soyons francs : la franchise John Wick ne brille pas forcément par son worldbuilding, assez bordélique et qui semble souvent improvisé au fil des chapitres, pour le meilleur et pour le pire. Le côté positif, c'est que ça donne aux John Wick une identité certaine, reposant sur cet univers improbable assez marqué sur le plan du style et sur ses scènes d'action mémorables. Le côté négatif, c'est que la franchise bascule fréquemment dans le too much, et peut faire lever les yeux au ciel, même chez les amateurs de films de genre.

Et puis les John Wick ont tendance à avoir des difficultés à gérer leur rythme, avec des récits souvent trop longs pour leur propre bien.

Sans surprise, donc, on retrouve ici, dans cette préquelle racontant les origines du personnage de Ian McShane, la plupart des défauts et des qualités des John Wick, mais en mode plus télévisuel. 

Sur le plan stylistique, la série est largement dépendante de l'époque à laquelle elle se déroule : les années 70. Une époque vue par un prisme très pop culture, avec sa blaxploitation, son kung fu, sa pègre, etc, et sa bande-originale juke-box bourrée de morceaux de funk et de disco. C'est sympathique (même si ça frôle fréquemment l'overdose), et ça s'accompagne d'efforts de mise en scène, notamment dans les transitions entre les scènes, le montage et les mouvements de caméra.

Ce n'est pas parfait (les extérieurs de New-York sont bien trop propres, avec un éclairage trop plat), mais il y a là plus de style et d'identité visuelle que dans multiples séries tv "prestigieuses" récentes. À l'identique, tant que l'on parle des bons côtés, l'univers conserve son excentricité, et l'interprétation est plutôt solide (même si Mel Gibson est en roue libre en über bad guy priant Dieu).

Le rythme, par contre, ne répond pas vraiment à l'appel. 3 x 90 minutes, c'est soit un peu trop, soit pas assez, et la série se retrouve à sous-développer certains personnages secondaires, et à en surdévelopper inutilement d'autres, comme Lou, l'afroaméricaine qui fait du karaté, a des daddy issues, déteste les armes à feu et se bat pour sauver le dojo familial des méchants criminels de China Town, ou encore la fliquette et son aventure extraconjugale avec un collègue marié.

Le programme ne résiste en effet pas aux tendances actuelles du streaming américain, et accorde ainsi beaucoup de place à ses personnages féminins, qui se chargent de l'essentiel de "la bagarre", quitte à faire des hommes de la série des protagonistes souvent médiocres, uniquement capables d'utiliser des armes à feu : on retrouve là un peu de ce qui faisait le cinéma d'exploitation de l'époque (avec ses femmes fortes et badass), mais comme on est sur le petit écran, et en 2023, c'est gentiment maladroit, et ça semble nettement moins naturel.

D'autant que niveau action, si la série assure le quota (surtout dans sa dernière ligne droite), elle souffre aussi de problèmes évidents, avec des affrontements un contre un artificiellement accélérés de temps à autre, et des limites de budget évidentes çà et là (je ne sais toujours pas si la poursuite en voiture fragmentée de l'épisode 1 était un choix créatif ou la conséquence d'un rendu un peu trop cheap coupé au montage).

Bref : The Continental n'est pas très bien rythmé, l'action est un cran en deçà des films, les personnages ne sont pas tous très bien écrits, et ça fait ponctuellement un peu étriqué, mais dans l'ensemble, ça reste bien plus regardable que ce que l'on aurait pu croire, et l'on retrouve tout de même la vibe John Wick que l'on attend d'un tel projet.

Agréable, pour peu que l'on apprécie l'univers.

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Un film, un jour (ou presque) #1998 : American Fiction (2023)

Publié le 29 Mars 2024 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Drame, Critiques éclair, USA, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

American Fiction (2023) :

Intellectuel afroaméricain à la carrière au point mort, Monk (Jeffrey Wright) est las de constater que le secteur de l'édition n'a d'intérêt que pour les histoires de banlieue et de souffrance du peuple noir. Sur un coup de tête, et parce qu'il a besoin d'argent, il décide alors d'écrire, sous un pseudonyme, l'autobiographie totalement fictive d'un criminel sans éducation... mais à son grand dam, son livre devient un best-seller.

Une comédie dramatique adaptée d'un livre et inspirée de certains scandales ayant frappé le monde de l'édition, American Fiction se veut une satire de l'hypocrisie de ce secteur et des médias américains, dont la représentativité forcée finit par n'être qu'une expression de la white guilt des Blancs américains, qui cantonne les Noirs à des récits de violence, de pauvreté, de lutte sociale et de souffrance.

Un black trauma porn que, paradoxalement, le film utilise aussi à ses fins, puisque Monk est suspendu, perd subitement sa sœur, apprend que sa mère est atteinte d'Alzheimer, etc, bref, est confronté à pas mal d'obstacles mélodramatiques condensés d'une manière très fictionnelle... même si ces obstacles ne sont pas intrinsèquement liés aux origines ethniques du personnage.

Et c'est probablement là toute la différence entre ce que critique le film, et ce qu'il met en pratique. D'autant que le tout est un peu désamorcé, vers la fin, par un propos méta et des fins multiples remettant largement en question ce que l'on vient de voir.

Parce que le film (très bien interprété, au demeurant) propose un point de vue assez cynique et désabusé sur le métier de romancier (et sur les médias américains), que ce soit au travers du personnge d'Issa Rae, qui admet ouvertement écrire ce qui se vend, ni plus ni moins, que celui de Monk, qui finit par céder aux sirènes de l'argent et des récits commerciaux pour adapter son histoire au cinéma.

Un premier film assez sobre dans sa forme, mais qui, de manière assez amusante, est actuellement démesurément encensé par la critique américaine, qui adore qu'on lui mette le nez dans ses propres excréments... "white guilt", on vous dit.

4/6

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Un film, un jour (ou presque) #1997 : En plein vol (2024)

Publié le 28 Mars 2024 par Lurdo dans Thriller, USA, Review, Netflix, Critiques éclair, Cinéma, Action

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

En plein vol (Lift - 2024) :

Cyrus (Kevin Hart), voleur d'art international, et son équipe - le comédien Denton (Vincent D'Onofrio), la pilote Camila (Úrsula Corberó), la hackeuse Mi-Sun (Kim Yoon-ji), le perceur de coffres Magnus (Billy Magnussen) et l'ingénieur Luke (Viveik Kalra) - sont contraints de coopérer avec Abby (Gugu Mbatha-Raw), représentante d'Interpol, pour mettre un terme aux exactions criminelles de Jorgenson (Jean Reno).

Un film de casse assez typique de Netflix, en cela que ça propose une distribution intenationale, de beaux paysages, et que ça tente de jouer dans la cour des grands... mais que ça n'y arrive jamais.

Entre son script déjà très daté (avec ses NFT, et toutes ces conneries), ses personnages clichés, insipides ou sous-développés (Kevin Hart se prend pour Tom Cruise ou George Clooney, en mode serious shit, D'Onofrio qui cabotine et ne sert à rien, Jean Reno qui a pris un coup de vieux et a probablement tourné toutes ses scènes en deux jours... ah, et Sam Worthington, fidèle à lui-même.), son manque flagrant de rythme, et ses effets très inégaux, on se retrouve ici avec un métrage générique au possible, voire algorithmique, qui a la profondeur d'une production Europa Corp., et l'intérêt de la majorité des autres productions Netflix.

Vraiment instantanément oubliable.

2/6 

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Un film, un jour (ou presque) #1996 : The Kill Room (2023)

Publié le 27 Mars 2024 par Lurdo dans Comédie, Cinéma, Critiques éclair, Thriller, USA, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. 

The Kill Room (2023) :

Patrice (Uma Thurman), marchande d'art endettée et droguée, accepte la proposition de Gordon (Samuel L. Jackson), son dealer, pour rembourser ses dettes : l'homme de main de Gordon, Reggie (Joe Manganiello), tueur à gages, va peindre des toiles à la va-vite, et Patrice va faire semblant de les acheter à prix d'or, blanchissant ainsi les fonds de Gordon de manière invisible. Jusqu'à ce que les tableaux de Reggie ne commencent à faire sensation dans le monde de l'art, bouleversant la donne, renflouant les caisses de Patrice et permettant potentiellement à Reggie de quitter le monde du crime...

Une comédie criminelle pas désagréable à suivre, mais assez anecdotique, avec une satire assez attendue du monde de l'art, et dans laquelle Thurman, Jackson, Manganiello (et Maya Hawke, la fille de Thurman, dans un petit rôle) semblent s'amuser, même si cela se traduit par des choix d'interprétation parfois discutables (je ne suis pas forcément très fan de l'interprétation cabotine de Thurman ici, je ne suis pas certain de ce qu'elle tentait d'accomplir dans certaines scènes, mais bon).

Ça se regarde, sans plus.

3/6

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Un film, un jour (ou presque) #1995 : La Demoiselle et le dragon (2024)

Publié le 26 Mars 2024 par Lurdo dans Aventure, Action, Cinéma, Critiques éclair, Thriller, Fantastique, Fantasy, Jeunesse, USA, Review, Netflix

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

La Demoiselle et le dragon (Damsel - 2024) :

Elodie (Millie Bobby Brown), princesse d'un royaume pauvre et affamé, part avec sa famille pour le royaume d'Aurea où elle doit épouser le prince Henry (Nick Robinson) en échange d'une dote considérable permettant de sauver sa terre natale. Mais la famille royale d'Aurea cache un sinistre secret : cette union n'a pour but que de sacrifier Elodie et d'autres princesses à un féroce dragon qui menace le royaume...

Millie Bobby Brown continue son contrat avec Netflix, en produisant et en interprétant ici le rôle principal de ce film de Juan Carlos Fresnadillo (plus spécialisé dans les films d'horreur), écrit par le scénariste de La colère des Titans (aïe) et de Fast X (double aïe).

Le résultat : un film de dark fantasy/conte de fées déconstruit (avec quelques moments joliment sombres - les oiseaux enflammés), où la princesse rebelle et badass n'a pas besoin d'un prince pour être sauvée (comme elle l'annonce en voix off en ouverture de métrage), et retourne éliminer seule le dragon à qui elle est censée être sacrifiée afin de sauver sa petite sœur.

Damsel est un film énervant, en fait. Énervant, parce que ce n'est pas mauvais, c'est bien interprété, et qu'avec un rythme un peu plus maîtrisé (la première demi-heure est mollassonne et clinquante, la dernière s'essouffle un peu tant tout est prévisible), ça aurait fait un film tout à fait honorable et original... s'il était sorti il y a 25-30 ans.

Parce qu'honnêtement, le girl power un peu vieillot façon déconstruction des mythes des récits de chevaliers, l'héroïne qui se débarrasse visuellement des atours du patriarcat (le corset, tout ça) et se coupe les cheveux elle-même pour devenir une girl boss badass qui botte des culs, toute la dernière ligne droite en mode Khaleesi, tout ça, c'est bien daté, pour ne pas dire périmé.

Les intentions sont bonnes, c'est même assez spectaculaire (les effets spéciaux du dragon sont assez réussis, certains autres un peu moins) et ça se regarde, mais le tout reste trop pataud, manquant cruellement de subtilité à tous les niveaux : l'écriture (tout est très télégraphié et classique), le casting (la diversité made in Netflix est bien présente, avec une Angela Bassett en belle-mère d'Elodie... juste histoire de placer une actrice afro-américaine au casting ; Robin Wright est là pour évoquer Princess Bride), la musique (d'un sbire de Hans Zimmer, qui produit le score), le rythme, la photographie (très sombre), les cascades (la doublure escalade de MBB, et ses épaules de catcheuse) et tout simplement le côté très calibré ado rebelle qui s'oppose au système... qui évoque aussi les Enola Holmes de MBB et de Netflix.

Ça se regarde... mais ça s'arrête là.

3.5/6 

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Un film, un jour (ou presque) #1994 : 57 secondes (2023)

Publié le 25 Mars 2024 par Lurdo dans Action, Thriller, Cinéma, Critiques éclair, Science Fiction, Science-Fiction, USA, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. 

57 secondes (57 Seconds - 2023) :

Lorsqu'il sauve la vie d'Anton Burrell (Morgan Freeman), grand ponte de la biotechnologie, sur scène lors d'une présentation de son nouveau produit, Franklin (Josh Hutcherson), blogger spécialisé dans la tech, découvre une bague capable de le faire remonter 57 secondes dans le passé. Après s'être amusé avec ce gadget pour s'enrichir et trouver l'amour auprès de Jala (Lovie Simone), Franklin décide alors de l'utiliser pour faire tomber Sig Thorensen (Greg Germann), géant pharmaceutique sans scrupules dont l'un des produits fut responsable de la mort de sa sœur...

Un thriller de sf indépendant qui, malgré sa distribution un peu plus prestigieuse que la moyenne, ressemble diablement à un DTV, principalement à cause de son écriture faiblarde et précipitée : la relation Franklin/Jala est catapultée, les tenants et aboutissants sont télégraphiés, la narration de Josh Hutcherson est étrangement plate et peu inspirée, il y a plein d'éléments sous-développés et WTF (l'assistant cyborg de Morgan Freeman !?) et malgré la durée d'à peine plus de 90 minutes, le rythme ne répond pas à l'appel.

Il y a bien quelques éléments intéressants, et un concept tel qu'un gadget permettant de remonter dans le temps est toujours amusant à mettre en scène, mais le tout semble inabouti au possible.

2.5/6

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SEMAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Ted, saison 1 (2024)

Publié le 24 Mars 2024 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Télévision, Les bilans de Lurdo, Sitcom, Review, USA, Peacock, Fantastique

Il faut croire que, malgré le sort relativement funeste de The Orville, Seth MacFarlane a encore un certain poids dans l'industrie, puisque voici une adaptation télévisuelle de ses deux films Ted, des films qui n'avaient rien d'exceptionnel sortis du postulat "un ours en peluche qui dit des gros mots et parle de sexe".

Sept épisodes de 30 à 50 minutes, donc, produits pour la plateforme Peacock et qui, cela ne surprendra personne, sont exactement ce à quoi l'on pouvait s'attendre de la part de MacFarlane et des deux anciens de Modern Family qui chapeautent le show avec lui...

Ted, saison 1 (2024) :

En 1993, Ted (Seth MacFarlane), l'ourson en peluche auquel un souhait de Noël a donné vie, n'est plus une star, et est revenu vivre avec John (Max Burkholder) et sa famille : son père réactionnaire, Matty (Scott Grimes), sa mère discrète et frustrée, Susan (Alanna Ubach), et sa cousine Blaire (Giorgia Whigham), qui va à l'université dans la région et vit avec eux. Mais désormais, Ted doit aller au lycée avec John, ce qui lui complique bien la vie...

Fanservice et nostalgie à gogo, rebondissements prévisibles, manque de rythme, humour de stoner, un discours socialement engagé mais balourd, et derrière tout ça, un fond de sincérité qui fonctionne globalement : comme je le disais en ouverture, on est en terrain familier, celui du travail habituel de MacFarlane.

Difficile de se défaire d'une vraie impression de déjà vu, cependant : prenez une dose de Alf, une dose de Family Guy, une grosse louche de That 70's show, de Mariés, deux enfants, et saupoudrez de références et de renvois aux films Ted (certains gags, certaines répliques, et l'utilisation de Ian McKellen à la narration d'une poignée d'épisodes, en lieu et place de Patrick Stewart), et voilà, la saison 1 de Ted.

Ce n'est pas forcément rédhibitoire, pour peu qu'on adhère à ces influences, ou à l'humour de MacFarlane. Mais très honnêtement, l'intérêt de la série est relativement limité, pas aidé par des épisodes à la durée inutile (MacFarlane ne sait clairement pas faire court et concis) et par un côté très prévisible et téléphoné du programme.

Heureusement, la distribution, notamment composée d'habitués de MacFarlane, fonctionne plutôt bien : on retrouve pas mal d'acteurs de Star Trek et de The Orville (Scott Grimes, Tim Russ, Penny Johnson Jerald) et des autres productions MacFarlane, et tout le monde tient bien son rôle, même si l'on adhère ou pas au personnage de Susan (qui ressemble parfois à Alanna Ubach faisant une imitation de Debra Jo Rupp/Kitty Forman).

Et Giorgia Whigham devient rapidement le personnage quasi-central de la série, l'occasion pour les scénaristes de placer leurs messages engagés (sur l'égalité des sexes, le politiquement correct, la sexualité, etc), sans jamais trop sortir des sentiers battus.

C'est peut-être ça le plus dommageable : malgré ses effets spéciaux réussis, le programme reste constamment le postérieur entre deux chaises, à mi-chemin entre Family Guy et Modern Family.

Jamais suffisamment provocante/trash (toutes les vannes edgy sont immédiatement désamorcées par l'indignation de Blaire, comme si les scénaristes se donnaient bonne conscience après des vannes un peu limites), jamais suffisamment surprenante, jamais suffisamment subtile pour que la sincérité fonctionne, la série se trouve ainsi dans une position un peu bancale, et si un épisode ou deux se démarquent (j'aime bien l'épisode d'Halloween, qui change un peu de focus même si la moitié John du scénario tombe à plat, et l'épisode de Noël n'est pas désagréable - malgré son discours politico-social balourd au possible), le tout reste assez moyen.

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SEMAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Echo, saison 1 (2024)

Publié le 23 Mars 2024 par Lurdo dans Action, Télévision, Les bilans de Lurdo, Marvel, MCU, Disney, Fantastique, Thriller, Critiques éclair, Drame, Review, USA

Mini-série Marvel à la genèse très compliquée (tournée en 2022, bricolée encore et encore en post-production, et réduite in fine de huit à six puis cinq épisodes de 30-40 minutes), portant sur un personnage insipide mais cochant pas mal de cases de la représentativité à l'Américaine (c'est une femme ! Elle est issue d'une minorité opprimée ! Elle est handicapée ! Elle est sourde-muette !), Echo est plus ou moins sortie dans l'indifférence générale par chez nous, malgré un accueil critique plutôt positif et enthousiaste outre-atlantique (mais à nouveau, n'oublions pas que la série coche beaucoup de cases très appréciées là-bas, au nombre desquelles la case d'un ton "adulte, sombre et mature").

L'avantage, c'est que le tout dépasse probablement à peine les trois heures au total, ce qui est nettement plus facile et rapide à visionner que certaines autres productions du MCU... 

Echo, saison 1 (2024) :

Après avoir abattu le Kingpin (Vincent D'Onofrio), Maya Lopez (Alaqua Cox) retourne dans sa bourgade natale, sur la réserve de ses ancètres chactas, pour y faire le point, et décider de son avenir...

Et s'il y a bien une chose qui frappe tout de suite, au visionnage de cette mini-série, c'est le côté rapiéçage du tout. Ce n'est pas aussi dommageable que pour certaines autres séries du MCU, mais ça se ressent tout de même pas mal, alors que la série enchaîne des épisodes d'une trentaine de minutes, artificiellement rallongés par plusieurs minutes de générique de fin, 90 secondes de générique d'ouverture, et des "Précédemment..." inutiles pour une série si courte.

Echo tente en fait plein de choses : être une suite plus ou moins directe de Hawkeye, développer la relation Kingpin/Echo, faire de la représentativité amérindienne et handicapée, présenter un récit de girl power assez classique, réinventer le personnage d'Echo et ses pouvoirs (elle était une Taskmaster-bis dans les comics, capable de reproduire, comme un écho, les styles de combat de ses adversaires ; elle devient ici héritière d'une lignée d'amérindiennes surnaturels qui l'accompagnent dans sa vie, tel un écho, et la rendent capable d'être guérisseuse...), et ramener le MCU à un niveau plus réaliste et sombre, comme les séries de Netflix.

Et le problème, c'est que pour réussir à caser tout ça en trois heures, il faut faire des sacrifices : les personnages secondaires (pourtant assez attachants) sont souvent sous-développés, les réactions de certains protagonistes sont un peu forcées, Echo semble passer son temps à faire des allers-retours (elle arrive dans la réserve, elle décide de repartir, elle revient, elle repart, elle revient, etc), et le tout donne un peu l'impression de faire du surplace, notamment sur le front de Fisk : D'Onofrio revient, il est toujours vivant, il est toujours théâtral, il veut se venger, mais en fait il pardonne Echo, mais il veut la tuer, mais il la pardonne à nouveau, et puis il repart pour New York la queue entre les jambes, pour y devenir Maire.

Résultat : la série semble souvent cahotante, avec des flashbacks sur les ancêtres d'Echo placés un peu aléatoirement, et le programme n'évite pas des clichés pourtant gros comme des camions (déjà, de faire de la seule héroïne amérindienne du MCU une guérisseuse, c'est assez limite, mais en plus, toute la fin en mode girl power, où Echo et ses copines obtiennent toutes des pouvoirs le temps de l'affrontement final, un affrontement final d'ailleurs charcuté au montage... ça se voulait triomphant, c'est plus risible qu'autre chose).

Malgré cela, le format du produit fini fait que l'on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer : le pilote nous offre un affrontement contre Daredevil, en flashback, plutôt efficace et filmé à l'ancienne, l'attaque du train (parce que forcément, une Indienne qui attaque un train...) est une scène d'action efficace dans le second épisode, les scènes de D'Onofrio sont toujours captivantes, et si les enjeux restent souvent flous et mal définis (Echo est une criminelle qui veut devenir la Queenpin et... ?), ça se regarde, et le fait d'avoir des dialogues quasi-intégralement en langue des signes assure l'attention du spectateur.

Reste que Echo n'est vraiment pas un programme indispensable, et il fait un peu double emploi avec l'épisode de What If ? sur Kahhori, mais globalement, ça reste regardable. On se demande seulement à quoi pouvait bien ressembler la série avant le charcutage de post-production, et s'il n'aurait pas simplement mieux valu laisser le programme tel quel...

 

(bilan Marvel/DC mis à jour !)

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SEMAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Monarch - Legacy of Monsters, saison 1 (2023)

Publié le 22 Mars 2024 par Lurdo dans Aventure, Action, Les bilans de Lurdo, Fantastique, Science Fiction, Monsterverse, Review, USA, Apple, Télévision, Romance

Série prenant place dans la continuité de Godzilla (2014) et liée au reste des films du Monsterverse (Kong : Skull Island, King of the Monsters, Godzilla vs Kong ainsi que la série animée Skull Island), Monarch est un programme Apple TV + en 10 épisodes d'une heure, confiée à Chris Black (un scénariste vétéran du petit écran, depuis Poltergeist jusqu'à Severance en passant par du Star Trek, Xena, Reaper ou encore Desperate Housewives) et Matt Fraction (scénariste de comics dont le travail a notamment été adapté par Disney pour la série Hawkeye).

Au programme, les origines du groupe Monarch, un peu de monstres, et beaucoup de drama familial pas forcément toujours très captivant...

Monarch - Legacy of Monsters, saison 1 (2023) :

Dans les années 1950, Bill Randa (Anders Holm), cryptozoologue, et Keiko Miura (Mari Yamamoto), une scientifique, allient leurs forces avec Lee Shaw (Wyatt Russell), un militaire, pour créer Monarch, et traquer le phénomène kaiju partout dans le monde. En 2015, un an après le retour de Godzilla, Cate Randa (Anna Sawai), institutrice de San Francisco traumatisé par cette catastrophe, part à la recherche de son père, Hiroshi (Takehiro Hira), employé de Monarch qui menait une double vie, et, traquée par Monarch, elle se découvre un demi-frère, Kentaro (Ren Watabe), ainsi qu'une nouvelle amie, May (Kiersey Clemons)...

Ce qu'on peut dire de la série, déjà, c'est que a) le budget est présent, merci Apple, et b), le titre ne ment pas sur la marchandise : "L'héritage des monstres" parle bien des conséquences psychologiques et humaines de la présence des kaijus, de la genèse de Monarch, et des traumatismes générationnels provoqués par tout ça (si l'on voulait être charitable, l'on pourrait même pousser la métaphore plus loin en parlant de métaphore "monstre"/"père indigne", et des conséquences sur les héritiers de ce dernier, mais bon...), etc.

Le problème, en fait, c'est que tout cela divise la série en deux chronologies distinctes : les années 50, centrées sur un trio plutôt sympathique de personnages adultes et professionnels, et qui relate les origines de Monarch... et l'année 2015, centrée sur un trio de jeunes assez agaçants, en colère, raides, et gentiment clichés (la caractérisation est assez médiocre, et ces acteurs trentenaires qui agissent tous comme des post-ados rebelles et immatures ont tendance à énerver). 

Deux époques qui sont liées par les monstres et par le personnage de Shaw (Wyatt Russell/Kurt Russell), qui est heureusement là pour donner un peu de charisme et de gravitas à tout ça, malgré les errances du scénario.

Des errances qui, de manière assez amusantes, touchent quasi-exclusivement le présent : l'écriture nous y présente constamment Monarch comme une organisation incompétente, amateure, et antipathique ; échoue à rendre sympathique ou attachante la jeune génération (je ne sais pas qui a eu l'idée de mettre en place un pseudo-triangle amoureux entre Kentaro, May et Cate, mais il y a là de quoi sérieusement se facepalmer) ; tente de faire passer Kurt Russell pour un semi-méchant le temps d'un épisode ou deux ;  télégraphie un peu trop tous les rebondissements de sa fin de saison ; rend les choses "trop faciles" à ses protagonistes (surtout vers la fin, comme si les scénaristes se sentaient obligés d'accélérer et de survoler les péripéties pour tout boucler à temps) ; et à chaque fois qu'elle commence enfin à créer une dynamique, un élan narratif, décide systématiquement de freiner des quatre fers pour du mélodrame familial, ou pour un épisode presque tout entier consacré à May (aïe).

Heureusement que Kurt Russell est là pour ancrer le tout dans quelque chose de plus intéressant, et aussi de plus émouvant, comme lorsqu'il retrouve Keiko (excellente Mari Yamamoto) en fin de saison.

Mais trop souvent, Monarch est malheureusement fidèle aux films de kaijus dont il est l'extension (en l'occurrence, le Monsterverse à l'américaine) : tant qu'il s'intéresse aux monstres et à l'univers qui les entoure, le programme est intéressant. Dès qu'il se concentre sur les humains, leurs relations, leurs traumatismes et leurs péripéties, il se prend les pieds dans le tapis et ennuie plus qu'il ne convainc.

Ce n'est pas inintéressant, notamment lorsque le tout creuse les origines de Monarch et ce qui y est lié, et le budget conséquent fait que le tout n'est pas désagréable à regarder, mais je dois bien avouer que, lassé par tous ces personnages immatures et imbuvables qui occupent une bonne moitié de la série, j'ai mis le visionnage en pause à la mi-saison, pour n'y revenir que bien plus tard. Ah, et pour ne rien arranger, je n'ai pas du tout accroché à l'illustration musicale du programme.

À regarder en connaissance de cause. 

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SEMAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Tacoma FD, saisons 1 et 2 (2019-2020)

Publié le 21 Mars 2024 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Télévision, TruTV, Review, USA, Sitcom

Passage en revue des deux premières saisons de Tacoma FD, une comédie chapeautée par deux des membres de la troupe des Broken Lizard : des comiques aux productions inégales, qui semblent ici vouloir décliner ici la popularité de leurs Super Troopers en se tournant cette fois-ci vers le milieu des pompiers.

Au programme, une première saison de 10 épisodes et une seconde de 13 épisodes de 25 minutes, diffusées sur TruTv (une chaine appartenant à la Warner)...

Tacoma FD, saisons 1 et 2 (2019-2020) :

Le quotidien de la caserne des pompiers de Tacoma, Washington, dirigés par le Chief Terry McConky (Kevin Heffernan) et son beau-frère le Capitaine Eddie Penisi (Steve Lemme), qui supervisent une équipe de bras-cassés : Granny Smith (Marcus Henderson), l'infirmier de la brigade, Andy Myawani (Eugene Cordero), qui fait l'objet de toutes les moqueries, Ike Crystal (Gabriel Hogan), strip-teaseur pas très futé et conducteur du camion, et Lucy (Hassie Harrison), la fille du Chef McConky et dernière recrue à avoir rejoint l'équipe...

Et donc deux premières saisons qui sont, peu ou prou, ce à quoi l'on pouvait s'attendre de la part des Broken Lizard : ce n'est pas très léger, pas très fin, mais ça reste tout à fait regardable de par l'abattage comique de la distribution, et le rythme finalement assez pêchu.

La saison 1 est cependant très axée workplace comedy, avec ses passages obligés : la rivalité des pompiers avec la police locale, les problèmes de budget, d'administration, les blagues entre collègues, etc. Une première fournée d'épisodes un peu brouillonne, avec certaines fins d'épisodes catapultées, et une écriture qui se trouve progressivement, à mesure que les personnages et les acteurs ne font plus qu'un.

À noter, en passant, la présence de Paul Soter, un autre membre de la troupe des Broken Lizard, en instructeur borné et autoritaire, un personnage récurrent qui fonctionne assez bien.

En saison 2, l'écriture se lâche, au risque de flanderiser ses personnages de manière un peu précoce : tout devient plus caricatural, Ike devient plus idiot, Andy devient plus... Andy, Penisi devient plus séducteur, etc, etc, etc, et le show enchaîne les péripéties les plus improbables (jumeau maléfique, secrets de famille, partie de jeu de rôle, rivalité entre brigades...), qui heureusement parviennent à garder un peu de sincérité et d'émotion, çà et là. 

Une saison qui culmine sur un double épisode au bal des pompiers, relativement sympathique, et sur deux épisodes spéciaux, un premier d'Halloween prenant place dans une maison hantée, et un second de Noël avec narration en stop motion par un bonhomme de neige, et relecture de Un chant de Noël à la sauce Tacoma.

Globalement, pour l'instant, donc, Tacoma FD est assez agréable à suivre, même si ça ne vole pas ultra haut et que ça reste dans les limites du genre. Mais la distribution attachante, et la bonne humeur générale parviennent à emporter l'adhésion en dépit de certaines réserves et de certains défauts inhérents au travail des Lizard.

Reste cependant à voir comment la série aura négocié le virage de la Covid au fil de ses deux saisons suivantes...

 

À suivre...

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SEMAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Minx, saison 2 (2023)

Publié le 20 Mars 2024 par Lurdo dans Comédie, Télévision, Drame, Starz, Review, Critiques éclair, Histoire, USA, Romance

Tentative HBO Max de renouer avec les séries câblées courtes et dynamiques des années 2000-2010, Minx proposait une première saison agréable, à défaut d'être particulièrement indispensable ou mémorable. Annulé au beau milieu de la production de sa seconde saison, et sauvé in extremis par Starz, le programme est donc revenu pour huit épisodes de 25-30 minutes (passés inaperçus au beau milieu de la grève des scénaristes) avant d'être définitivement annulé sur la lancée.

Passage en revue de cette ultime saison, donc...

Minx, saison 2 (2023) :

Entouré d'un buzz incroyable, Minx est courtisé par toutes les maisons d'édition, mais Doug (Jake Johnson) et Joyce (Ophelia Lovibond) finissent par opter pour le financement indépendant proposé par Constance (Elizabeth Perkins), une riche investisseuse veuve et intraitable. De quoi bouleverser le destin du magazine, d'autant que ses employés aspirent, eux aussi, à plus d'indépendance et de liberté...

Pour cette saison 2, je fais un peu le même constat qu'au cours de la saison 1 : Minx, c'est sympathique, la reconstitution de l'époque est efficace (même si occasionnellement, la photographie abuse un peu de l'esthétique 70s et des tons sépias), la distribution est excellente (mention spéciale à Lennon Parham, dont le personnage passe par toutes les étapes de la libération sexuelle, depuis son côté coincé de la saison 1, jusqu'à sa transformation en dominatrice organisant d'une main de fer les key parties de son quartier, en passant par son attirance pour Bambi) et globalement, ça se regarde plutôt bien... mais ça ne va jamais vraiment plus loin que ça.

Ponctuellement, la série propose des événements assez drôles (la projection de Deep Throat, la Bataille des Sexes), mais elle a aussi tendance à proposer des rebondissements prévisibles (Richie et ses photos de la descente policière sur les bains publics ; tout ce qui touche à la direction du magazine imposée par Constance), des tensions parfois artificielles (oui, toute la saison repose sur la notion d'empowerment, de développement et de croissance personnelle de ses personnages féminins - et gays - mais Doug, lui, est un peu laissé pour compte, fréquemment dépeint comme le méchant de service, plus ou moins rejeté par tout le monde à la fin)... débouchant in fine sur une fin très ouverte, qui laisse énormément d'intrigues en suspens.

Ce qui, forcément, frustre plus qu'autre chose, comme la série a été annulée.

Et puis aussi parce que le rythme du tout est un peu décousu, ou du moins, que ça s'éparpille un peu, que les embryons de sous-intrigues futures ne sont pas forcément totalement convaincants (Bambi et Jim Jones, vraiment ?) et que j'ai toujours un peu de mal avec le message féministe de la série, parfois un peu pataud, parfois un peu hors-sujet, bref, parfois un peu trop américain.

Mais bon, comme je le disais plus haut, malgré ses défauts et son annulation précoce, la saison 2 de Minx se regarde sans problème. C'est toujours ça de pris.

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SEMAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Night Court, saison 1 (2023)

Publié le 19 Mars 2024 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Télévision, Review, Les bilans de Lurdo, USA, NBC

Reboot/suite/revival de la sitcom Tribunal de nuit des années 80-90 (diffusée sur NBC, et chez nous sur TF1, dans le cadre de la Une est à vous), Night Court (2023) a commencé sa diffusion l'année dernière, et alors même que la seconde saison du programme a débuté en janvier aux USA, revenons sur les 16 premiers épisodes (+1 épisode de Noël) de cette sitcom juridique pas désagréable, mais très formatée.

Night Court, saison 1 (2023) :

Lorsqu'elle prend la tête du tribunal de nuit de la ville de New-York, où son père avait autrefois siégé, Abby Stone (Melissa Rauch), juge éternellement positive et optimiste, découvre ses nouveaux collègues : Neil (Kapil Talwalkar), son greffier maladroit, Olivia (India de Beaufort), la procureure aux dents longues et Gurgs (Lacretta), l'huissier excentrique. Mais pour compléter tout cela, il faut un avocat commis d'office : Abby se tourne alors vers Dan Fielding (John Larroquette), ancien procureur acariâtre qui a travaillé, dans le passé, avec le père d'Abby.

Une comédie juridique tout ce qu'il y a de plus classique, avec ce que ça a de bons côtés et de moins bons. Déjà, je dois dire que je n'ai jamais vu la série originale, et que, par conséquent, la nostalgie et le fanservice vis-à-vis de celle-ci n'ont absolument aucun effet sur moi.

Ce qui limite forcément un peu l'attrait de la série, une workplace comedy très classique, aux décors qui font très studio, et qui fonctionne principalement sur l'alchimie de sa distribution : Larroquette et Rauch ont immédiatement des rapports amusants, Lacretta porte une grosse partie du show sur ses épaules, et les autres personnages se révèlent un peu au fil de la saison.

La saison, elle, se développe sur plusieurs axes. D'un côté, les membres de l'équipe qui apprennent à se connaître. En parallèle, l'optimisme d'Abby, qui se confronte au cynisme de Fielding et à la réalité des faits. Et réciproquement, l'évolution de Fielding, qui se découvre une nouvelle carrière en passant de l'autre côté de la barrière du tribunal.

Et tout ça fonctionne plutôt honorablement, malgré quelques maladresses (le shipping Neil/Abby, et la relation de cette dernière avec son petit-ami), et malgré le fait que l'on ne peut s'empêcher de se dire qu'un David E. Kelley aurait probablement rendu tout cela plus mémorable, dynamique et excentrique.

Pas grand chose à dire de plus sur le programme, malheureusement, mais bon, pour une sitcom de network, ça passe, globalement.

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SEMAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : My Adventures With Superman, saison 1 (2023)

Publié le 18 Mars 2024 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Télévision, USA, HBO, Review, Action, Romance, Animation, Fantastique, Science Fiction, DC

Nouvelle version animée des aventures de Superman, My Adventures with Superman se veut une réinvention jeune et dynamique des personnages, à mi-chemin entre Smallville et Superboy : une série Adult Swim/HBO Max en 10 épisodes d'une vingtaine de minutes, à l'esthétique très animation japonaise, et qui s'avère une excellente surprise...

My Adventures With Superman, saison 1 (2023) :

Les aventures de Lois Lane, Clark Kent et Jimmy Olsen, tous trois jeunes stagiaires au Daily Planet, et qui tentent de se faire une place au sein de la rédaction du journal, alors même que des armes à la technologie étrange se répandent parmi les criminels de Metropolis et dotent ces derniers de capacités inexplicables...

Une série d'animation assez rafraîchissante, je dois dire, très sous influence asiatique (l'activation des pouvoirs de Superman, la première fois qu'il revêt son costume en mode magical girl, les expressions de Lois, le look de certains méchants, notamment Deathstroke), mais qui assume totalement son style graphique hybride pour proposer une relecture assez moderne (et diverse, époque oblige) de Superman et de ses ennemis.

Alors ça ne fonctionne pas toujours, sur le front de cette réinvention, avec notamment certains méchants franchement ratés - Deathstroke (qui ressemble à Raiden de Metal Gear Solid), le Parasite (en mode Kaiju moche), Mxyzptlk (qui ressemble à un personnage de DBZ) -, une volonté de tout lier à Superman (la technologie des armes est kryptonienne, ce qui rappelle fortement la manière dont le MCU a lié une grande partie des problèmes de son univers à Tony Stark) et à la Suicide Squad (encore et toujours Waller, ça fatigue à la longue), et un scénario un peu trop prévisible pour son propre bien (on devine tous les rebondissements bien à l'avance), mais dans l'ensemble, la série a la bonne idée de ne pas se prendre trop au sérieux.

Plutôt que de lorgner sur Smallville, MAWS propose ainsi donc quelque chose qui est plus proche de Superboy et d'Iron Man Armored Adventures (la série animée de 2009, produite en France, qui réinventait Tony Stark et son univers en mode ado et qui s'inspirait déjà pas mal de Smallville par certains aspects), avec notamment un shipping assez assumé entre Lois et Clark, shipping qui se concrétise rapidement, et qui permet aussi d'évacuer rapidement le problème de l'identité secrète de Superman.

Une initiative pertinente qui donne une dynamique assez intéressante entre Clark, Lois et un Jimmy conspirationniste, et qui permet de conserver un ton assez léger tout au long de ces dix épisodes.

Pour une première fournée, il y a là de quoi être satisfait : c'est globalement efficace, maîtrisé, bien doublé (même si la voix de Jack Quaid peut troubler, au premier abord, lorsque Clark parle avec la voix de Brad Boimler), et les quelques maladresses et choix créatifs discutables (l'illustration musicale, notamment, est vraiment faiblarde) ne sont pas forcément rédhibitoires.

C'est plutôt réussi, tout ça.

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Un film, un jour (ou presque) #1993 : SAINT PATRICK - Irish Wish (2024)

Publié le 17 Mars 2024 par Lurdo dans Comédie, Cinéma, Romance, Critiques éclair, Netflix, Irlande, USA, Review, St Patrick

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Irish Wish (2024) :

Maddie Kelly (Lindsay Lohan) est l'éditrice de Paul Kennedy (Alexander Vlahos), un romancier à succès. Mais elle a co-écrit tous ses ouvrages et, éprise en secret de lui, elle assiste avec amertume à son mariage en Irlande avec Emma (Elizabeth Tan), sa meilleure amie. Là, un vœu magique et l'intervention d'une Sainte locale transforme la vie de Maddie : elle se réveille fiancée à Kennedy, en lieu et place d'Emma. Rapidement, cependant, Maddie va réaliser que Paul (Ed Speleers), le photographe du mariage, est celui pour lequel elle a de véritables sentiments.

Romcom Netflix qui rappelle le Lucky Girl de 2006, en plaçant Lindsay Lohan dans une comédie romantique fantastique avec une touche d'Irlande, et diffusée sur la plateforme à l'occasion de la Saint Patrick. Et honnêtement, c'est globalement assez quelconque, malgré une Lohan motivée (et qui, en vieillissant, redevient plus naturelle sur tous les fronts), de jolis paysages, et une certaine alchimie entre ses deux acteurs principaux.

Le problème, en fait, c'est que ce Irish Wish (réalisé par la même réalisatrice que Noël tombe à pic, la précédente romcom de Lohan pour Netflix) en fait trop : trop d'Irlande clichée (et pourtant, je suis assez client de ça), trop de musique primesautière et de slapstick "rigolo", trop de personnages secondaires insipides et/ou inutiles (la meilleure copine black ne sert à rien, Jane Seymour fait littéralement de la figuration et semble avoir tourné toutes ses scènes de son côté, au téléphone), trop de caractérisation sommaire (Maddie n'est dans un premier temps pas très attachante, Paul a le charisme d'un poulpe mort)...

Et puis honnêtement, La vie est belle en mode Souhait magique en Irlande, ce n'est pas un concept de base très probant ou intéressant, surtout lorsqu'il est utilisé de manière aussi basique.

2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #1992 : SAINT PATRICK - Sing Street (2016)

Publié le 16 Mars 2024 par Lurdo dans St Patrick, Comédie, Romance, Musique, Irlande, Review, Cinéma, Critiques éclair, Drame, Jeunesse

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Sing Street (2016) :

Dans le Dublin de 1985, Conor (Ferdia Walsh-Peelo), un jeune adolescent aux parents (Maria Doyle Kennedy, Aidan Gillen) en cours de séparation et au grand frère paumé (Jack Reynor), est changé d'école et intègre une école catholique très stricte. Près de celle-ci, il croise le chemin de Raphina (Lucy Boynton), dont il tombe aussitôt amoureux, et pour tenter de la conquérir, il prétend être dans un groupe musical. Reste maintenant à former ce groupe, Sing Street, avec d'autres élèves (Mark McKenna, Percy Chamburuka, Ben Carolan...), à trouver un son, et à écrire des chansons...

Une comédie semi-romantique irlandaise façon "coming of age", avec des acteurs sympathiques, une atmosphère 80s agréable (notamment au niveau musical), un récit bien mené, pour un tout plutôt agréable et amusant.

Ça ne dépasse pas forcément ce niveau-là, cela dit, notamment parce que les morceaux de Sing Street, lorsqu'ils ne sont pas délibérément inspirés de classiques de l'époque, sonnent fréquemment très modernes (probablement trop), et parce que la toute fin est à la fois un peu trop laissée en suspens à mon goût, et utilise des effets numériques maladroits qui éloignent le tout du récit "réaliste" et nostalgique jusqu'alors présenté.

Mais globalement, c'est très agréable à suivre.

4.25/6

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Les bilans de Lurdo : Upload, saison 3 (2023)

Publié le 15 Mars 2024 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Drame, Les bilans de Lurdo, Review, Romance, Science Fiction, Sitcom, Télévision, USA, Amazon

Je vais être très franc : après deux premières saisons vaguement amusantes mais aussi peu marquantes, j'ai abordé cette saison 3 de Upload sans grande motivation... ni grand souvenir de ce qui se déroulait préalablement (si ce n'est un virage sérieux et conspirationniste assez désagréable lors de la saison 2).

Et pire encore : j'ai attendu deux mois entre la fin du visionnage de cette saison 3 et la rédaction de ce bilan - une monumentale erreur, tant je vais avoir du mal à trouver quelque chose à dire de cohérent et de structuré sur ces 8 épisodes de 30-35 minutes...

Upload, saison 3 (2023) :

Désormais dans un nouveau corps plus ou moins fiable, Nathan (Robbie Amell) coule des jours heureux avec Nora (Andy Allo) dans le monde réel, tandis qu'Ingrid (Allegra Edwards), de son côté, ressuscite une version numérique de Nathan à Lakeview. Mais lorsque Nathan et Nora décident de faire tomber la société Horizon et ceux qui manipulent la société et les morts pour leur profit, les choses se compliquent rapidement...

Une saison qui mèle beaucoup de sous-intrigues, de personnages secondaires, de ruptures de ton, etc, de manière assez brouillonne et approximative : ici, les aventures de Nathan et Nora dans le monde réel, qui filent un parfait amour, et qui tentent de faire tomber la maychante corporation ; là, Ingrid et Nathan, qui retombent amoureux ; ailleurs, la comédie improbable de Luke, qui tente de trouver un remplaçant à "son" Nathan ; ou encore Aleesha (Zainab Johnson), qui devient populaire au sein d'Horizon, et s'éprend de Karina (Jeanine Mason), cadre supérieur de la société...

Énormément de shipping et de romance au programme, donc, mais aussi beaucoup de stagnation, avec une saison courte de 8 épisodes qui fait du surplace pendant toute sa première moitié, se concentrant sur les relations de ses protagonistes, et sur des running gags pas drôles (notamment un sur le surpoids - invisible - de Robbie Amell) qui tombent souvent à plat.

Dans sa dernière ligne droite, cela dit, les différentes sous-intrigues finissent par converger pour déboucher... sur une fin en queue de poisson et en cliffhanger, qui espère clairement une saison 4, mais ne parvient pas vraiment à donner envie au spectateur de remettre le couvert.

Encore une fois, Upload est donc une série plus amusante dans ses détails et ses idées ponctuelles que dans ses grandes lignes et son scénario global, déséquilibrés et jamais assez aboutis pour ne pas tirer le show vers le bas, et plus que jamais, on a vraiment l'impression que les scénaristes ont été dépassés par leurs ambitions. Mouais. 

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Un film, un jour (ou presque) #1991 : Coffee Wars (2023)

Publié le 14 Mars 2024 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, UK, Review

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Coffee Wars (2023) :

Barista végane et idéaliste, Jo (Kate Nash) tente d'imposer les subtituts laitiers végétaux dans son café, mais elle peine à avoir un impact autour d'elle. Passionnée par son métier, cependant, elle décide de participer aux concours international des baristas, pour prouver au monde que ses choix de vie sont compatibles avec un café de qualité...

Une comédie britannique VÉGANE, apparemment produite de manière VÉGANE et écoresponsable, et dans laquelle son actrice principale VÉGANE (la sympathique Kate Nash, récemment vue dans G.L.O.W.) interprète le personnage d'une barista VÉGANE bien décidée à remporter un concours mondial de préparation de café, afin de prouver à la planète que la philosophie de vie VÉGANE, c'est bien, et qu'il est possible de préparer un café de façon VÉGANE et écoresponsable, sans utiliser de produits d'origine animale.

Voilà voilà. Déjà, avec ça, on cerne à peu près le projet de ce métrage peu probant, assez long, et qui réussit l'exploit de rendre son personnage principal antipathique dès la première scène, quand un faux Morgan Freeman nous fait une narration sarcastique qui débouche sur Jo faisant la leçon à l'une de ses clientes, et la mettant dehors en lui hurlant dessus.

Après... malgré le second degré et l'autodérision du scénario (après tout, c'est anglais, et les personnages sont tous volontairement très excentriques), je dois bien avouer que j'ai lutté avec ce film.

Un film qui frôle fréquemment le cliché que l'on a généralement des végans (selon lequel ils ne perdraient jamais la moindre occasion de parler de leur régime alimentaire, de prêcher la bonne parole et de faire culpabiliser autrui), qui use et abuse d'un style visuel dynamique, goguenard et rythmé pour tenter de donner de l'énergie à son heure cinquante de métrage, et qui m'a tout simplement fait décrocher après 45 minutes, m'obligeant à revenir dessus ultérieurement par acquis de conscience.

Un énorme bof, en somme.

1.75/6 (et encore...)

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Un film, un jour (ou presque) #1990 : The Iron Claw (2023)

Publié le 13 Mars 2024 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Drame, Biographie, Sport, Catch, Histoire, USA, Review

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The Iron Claw (2023) :

Dans le Texas des années 80, les Von Erich ne vivent que par et pour le catch américain : ancien footballer professionnel et catcheur possédant désormais un territoire local, Fritz Von Erich (Holt McCallany) est un père dur et exigeant, qui rêve de voir ses fils connaître le succès qui lui a toujours échappé. Kevin (Zac Efron), l'aîné et le plus prometteur, peine cependant à se défendre au micro et voit des opportunités lui passer sous le nez pour cette raison ; David (Harris Dickinson), lui, est au contraire particulièrement confortable dans ce domaine ; Kerry (Jeremy Allen White), athlète universitaire, rejoint la dynastie en cours de route, et trouve aussitôt ses marques ; et Mike (Stanley Simons), enfin, n'a que peu d'intérêt dans la discipline, préférant une carrière dans le monde de la musique. Mais au fil des ans, des abus, des tragédies et d'un père toujours plus strict et autoritaire, le clan Von Erich commence à tomber en morceaux...

Un biopic dramatique centré sur la famille Von Erich, réputée dans le monde du catch  US pour sa "malédiction", à savoir les nombreux drames qui se sont succédés au cours de son histoire... ici, c'est par le filtre A24 et devant la caméra du réalisateur de Martha Marcy May Marlene (qui avait révélé Elizabeth Olsen) que cette histoire sombre et déprimante voit le jour, pour un film très... A24.

Comprendre qu'on est dans un drame indépendant très minimaliste dans ses effets et dans son déroulement, très calibré, et étrangement froid... ce qui n'a pas semblé déranger bon nombre de spectateurs, qui se sont empressés de crier au chef-d'œuvre, comme souvent avec les films estampillés A24.

Personnellement, je suis un peu resté à la porte de ce récit, et ce malgré mes prédispositions pour cet univers, cette histoire, et le genre du biopic. Mais non, le tout m'a semblé manquer de finesse ou de subtilité, entre les 45 premières minutes assez classiques et formatées, la succession mécanique de tragédies, la caractérisation un peu monolithique des parents, et, vers la fin, cette scène au Paradis, cheesy au possible. Bref, je n'ai pas accroché plus que ça.

D'autant que la réalisation des matches, pour la plupart en plans serrés et à la shaky cam, m'a agacé plus qu'autre chose, et que certains détails m'ont un peu frustré (le Ric Flair discount ; le physique d'Efron, qui a bien pris ses vitamines et dit ses prières, comme dirait Hulk Hogan, mais qui est presque trop boursoufflé gonflé pour vraiment bien incarner Kevin VE, qui avait 15 cm de plus qu'Efron - ce qui, visuellement, change pas mal de choses au niveau des proportions).

Ce n'est pas mauvais, c'est globalement bien interprété, et certains spectateurs y trouveront leur compte, mais ça n'a pas vraiment fonctionné sur moi.

3/6 

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Un film, un jour (ou presque) #1989 : Pencils vs Pixels (2023)

Publié le 12 Mars 2024 par Lurdo dans Cinéma, Animation, Documentaire, Critiques éclair, Review, USA, Disney, Histoire

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Pencils vs Pixels (2023) :

Un documentaire intéressant et ludique, narré par Ming-Na, et qui retrace l'histoire de l'animation 2D, de ses différentes phases, depuis Disney jusqu'à Don Bluth en passant par la renaissance de Disney inspirée de Broadway, le développement de l'animation télévisée... et la montée en puissance du numérique.

C'est là le second thème principal du documentaire : le remplacement progressif de l'animation 2D par le numérique et l'animation 3D, au travers du succès de Pixar, et des mauvaises leçons retenues par les exécutifs des grands studios, qui ont confondu une certaine lassitude vis-à-vis de la formule Disney et le succès de Shrek et compagnie avec un signe évident que la 2D n'avait plus raison d'être.

Globalement sympathique, avec de multiples interviews (Glen Keane, Alex Hirsch, Pete Docter, Seth Macfarlane, Kevin Smith et pléthore d'animateurs) et esquisses en tout genre, le documentaire se permet une conclusion optimiste résultat à la fois de la nostalgie existant pour l'animation 2D, et de la fusion des styles et des médias, qui a permis aux animations 2D et 3D de trouver un terrain commun.

Un documentaire pas forcément parfait (c'est très américanocentrique et Disney-centrique), mais ça évite les déclarations mélodramatiques sur "la mort de l'animation 2D", pour proposer une rétrospective globale et finalement plutôt lucide du monde de l'animation.

4.5/6 

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Un film, un jour (ou presque) #1988 : Argylle (2024)

Publié le 11 Mars 2024 par Lurdo dans Action, Aventure, Comédie, Thriller, Cinéma, Critiques éclair, Science Fiction, Review, Romance, USA, UK, Apple

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Argylle (2024) :

Elly Conway (Bryce Dallas Howard) est l'auteur à succès de romans d'espionnage mettant en scène Argylle (Henry Cavill), un super-espion séducteur. Mais un jour, elle croise le chemin d'Aidan Wylde (Sam Rockwell), un véritable espion qui l'informe que ses romans sont bien trop proches de la réalité, et que cela a attiré sur elle l'attention de la Division, une organisation secrète malveillante bien décidée à éliminer Conway...

Une comédie d'espionnage signée Matthew Vaughn, plus que familier du genre (les Kingsman, notamment), et qui se veut une sorte de relecture goguenarde et décalée de Au revoir à jamais, avec SPOILER son espionne amnésique qui est rattrapée par son passé.

Là-dessus, Vaughn et son scénariste rajoutent une grosse dose de métafiction, avec les irruptions constantes de la fiction littéraire d'Elly Conway dans sa réalité, et ils se font plaisir, avec des passages musicaux et chorégraphiés, qui rappellent certains moments des Kingsman.

Et honnêtement, je n'ai passé un mauvais moment devant Argylle, qui est un film typiquement Vaughnien... et qui, comme souvent, pêche par excès.

Difficile d'arriver à une autre conclusion lorsque le film dépasse largement les deux heures quinze, alors qu'il aurait clairement bénéficié d'un bon quart d'heure en moins.

Cela aurait peut-être permis d'éviter trop de digressions (oui, Rockwell aime bien danser, mais ce n'est pas une raison pour le laisser en roue libre), de resserrer un peu le récit, d'éviter de trop télégraphier certains rebondissements (tout ce qui tourne autour de Keira), etc.

Un film divertissant, donc, mais qui se pense plus malin qu'il ne l'est réellement, probablement trop malin pour son propre bien, puisque le film n'a trouvé ni un accueil critique favorable, ni son public en salles.

Un flop pour Apple Studios, qui a acheté et distribué le projet à hauteur de 200 millions de dollars, mais un film d'action tout de même ludique et sympathique, bien qu'assez bordélique.

3.5/6 

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