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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2024 - Dead Boy Detectives, saison 1 (2024)

Publié le 19 Octobre 2024 par Lurdo in Télévision, Les bilans de Lurdo, Comédie, Fantastique, Horreur, Halloween, Oktorrorfest, USA, Review, Netflix, Critiques éclair, Romance, Drame

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, de mi-septembre à fin octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...   

Dead Boy Detectives, saison 1 (2024) :

Les enquêtes de Charles Rowland (Jayden Revri) et Edwin Payne (George Rexstrew), deux fantômes refusant de partir dans l'au-delà après leur mort, et qui ont ouvert un cabinet de détectives à destination des fantômes, avec l'aide de Crystal Palace (Kassius Nelson), une médium amnésique traquée par un démon qui l'a autrefois possédée.

Seule et unique saison (en huit épisodes d'une heure) de cette série adaptée de l'œuvre de Neil Gaiman et Matt Wagner, une série initialement conçue comme un semi spin-off d'un épisode de Doom Patrol pour HBO Max mais rapatriée sur Netflix (avec mini-crossover à la clef, via des apparitions de la Mort et de Désespoir de Sandman) et annulée sur la lancée, en partie à cause des allégations compliquées qui entourent Gaiman.

Changement de diffuseur et de statut oblige, les personnages ont été recastés : initialement des préadolescents dans la bd, devenus de jeunes adolescents dans l'épisode de Doom Patrol, ils sont ici interprétés par des vingtenaires - ce qui rend les références à leur âge ("ce sont des mineurs", "de jeunes garçons") un peu incongrues et pose des problèmes de caractérisation (Crystal, ado abrasive, impulsive, criarde et aux décisions peu avisées, ça passe ; Crystal, 26 ans, avec les mêmes défauts, ça passe nettement moins), mais facilite probablement tout le côté romance, attraction et LGBTQ de la série.

Car oui, production Berlanti x Netflix oblige, l'accent est mis sur la diversité des personnages, avec des personnages masculins tous très twinks, notamment un Edwin assez maniéré (j'ai envie de dire cliché) qui, dès les premiers épisodes de la série, devient l'objet des désirs du Roi des chats (Lukas Gage), qui tente de le séduire.

Ce qui, on l'imagine bien, aurait posé bien des problèmes avec un acteur de 12 ans. Toute la série, d'ailleurs, baigne dans ce fameux bisexual lighting tellement à la mode, notamment dans son excellent générique décalé, et l'on sent clairement que toute la production vient de la team Berlanti : showrunné par Steve Yockey (Supernatural, The Flight Attendant, Doom Patrol) et Beth Schwartz (Arrow, Sweet Tooth, Legends of tomorrow), produit par Berlanti, le programme ne se prend jamais trop au sérieux, et assume totalement son excentricité et ses efforts d'inclusivité.

Les affaires "unitaires" se succèdent : ici, une fillette libérée des griffes d'une sorcière (Jenn Lyon) qui passe la saison à se venger des Boys ; là, Niko (Yuyu Kitamura), la voisine de Crystal, dont il faut extraire des parasites psychiques multicolores particulièrement bitchy ; ailleurs, une maison hantée dont les fantômes sont pris dans une boucle temporelle ; un monstre marin qui dévore des esprits ; des jocks tués par celle qu'ils harcelaient... etc.

Le tout avec, pour intrigue de fond, les forces de l'Au-delà (le service des Lost and Found, dirigé par la Night Nurse - Ruth Connell reprend son rôle de l'épisode de Doom Patrol) qui tentent de localiser les deux garçons, pour les ramener dans leur giron et remettre les choses en ordre.

L'une des deux intrigues saisonnières, qui culmine en une visite de l'Enfer (assez moyenne et très PG), par une déclaration d'amour assez clichée, et par un retour à la normale un peu facile, tandis que l'intrigue d'Esther la sorcière débouche sur la mort gratuite et facile de l'un des personnages.

Parce que c'est là aussi l'un des soucis du programme : c'est une série très Berlanti, dans tout ce que ça a de bon (ton léger et décalé, rythme efficace, casting compétent), mais aussi de moins bon : un bon paquet de facilités et de résolutions catapultées, un gros focus sur les sentiments et les relations amoureuses des personnages (qui s'épanchent en long, en large et en travers), des digressions inutiles (la Night Nurse dans le ventre d'un monstre marin), des réactions pas forcément naturelles, des idées pour lesquelles le budget ne suit pas forcément (l'apparition de Lilith) et une représentativité tellement appuyée et mise en avant qu'elle en devient presque forcée et artificielle.

Au final, cela dit, malgré ces soucis, et malgré de nombreux éléments laissés en suspens dans l'attente d'une saison 2 qui ne viendra jamais, Dead Boy Detectives est une série ludique et divertissante, un spin-off amusant de l'univers de Sandman qui, s'il ne parvient pas à se défaire totalement des défauts inhérents aux productions Berlanti et aux séries Netflix, propose quelque chose de suffisamment décomplexé et excentrique pour emporter l'adhésion.

Très imparfait, mais sympatoche (le personnage de Niko, notamment, est très attachant). RIP.

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