L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, de mi-septembre à fin octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Chiller, saison 1 (1995) :
Une anthologie britannique de 1995 diffusée à l'époque sur ITV, et qui se voulait (vaguement) une réponse anglaise au succès de The X-Files, avec à chaque épisode des scénaristes de prestige et une distribution de visages célébres du petit écran UK.
1x01 - Prophecy : un groupe de jeunes s'amuse à tenir une séance de Oui-Ja dans un vieux sous-sol, et reçoit alors une prophétie mystérieuse. Des années plus tard, un à un, ils trouvent la mort dans des circonstances surnaturelles, et c'est bientôt le tour de Francesca (Sophie Ward), qui commence tout juste à fréquenter Oliver Halkin (Nigel Havers), au fils tourmenté...
Pas terrible, celui-là (une adaptation d'un récit de Peter James), entre une mise en place brouillonne, une chronologie peu claire (le passage des années n'est pas probant), une structure un peu bordélique, un couple principal à la différence d'âge prononcée et à l'alchimie inexistante, et un gros gloubiboulga mélangeant Oui-ja, prophétie, prémonition, réincarnation, possession, exorcisme, enfant sinistre, etc...
Et puis visuellement, c'est assez vieillot et daté, que ce soit formellement (plein de plans très serrés) ou au niveau direction artistique (on est presque dans un vieux film fantastique anglais des années 70). Bof.
1x02 - Toby : peu de temps après avoir perdu son futur bébé, Toby, dans un accident de voiture, Louise (Serena Gordon) et son époux Ray (Matin Clunes) s'installent dans une nouvelle demeure. Mais rapidement, Louise commence à entendre des pleurs fantômatiques, et alors que des phénomènes paranormaux se multiplient autour d'elle, elle tombe à nouveau enceinte...
Une histoire de grossesse fantôme (littéralement), de bébé revanchard et de descente dans la folie, qui fonctionne plutôt bien, je dois dire, même si quelques moments sont un peu too much dans la mise en scène (l'accouchement) ou l'accompagnement sonore (les cris de baleine, mwébof), et que ça tire un peu à la ligne.
Mais globalement, c'est intéressant, c'est bien mené, c'est relativement tendu, et les acteurs s'investissent dans cette hantise prénatale.
1x03 - Here Comes the Mirror Man : suite à la mort soudaine d'une travailleuse sociale, Anna (Phyllis Logan), sa collègue, hérite du dossier de Gary (John Simm), un jeune homme solitaire et déséquilibré qui vit seul dans une église abandonnée. Mais rapidement, il apparaît que Gary est sous l'influence malfaisante de Michael (Paul Reynolds), qui nourrit ses obsessions et le pousse à faire le mal...
La même équipe créative que pour l'épisode Prophecy, et un résultat tout aussi mitigé malgré la présence de John Simm en déséquilibré menaçant.
Le script se perd dans des digressions inutiles, téléphone un peu beaucoup le rebondissement sur la nature réelle de Gary et de Michael (spoiler : on est dans la bonne vieille dualité à la Fight Club, et outre son titre évident, l'épisode l'explique textuellement au bout d'une demi-heure... ce qui forcément, télégraphie aussitôt le twist de la toute fin), et l'épisode, s'il est bien interprété, reste peu passionnant.
1x04 - The Man Who Didn't Believe in Ghosts : sceptique et debunker, Richard Cramer (Peter Egan) s'installe, après un avc, dans un luxueux manoir à la campagne, en compagnie de sa famille. Très vite, cependant, des manifestations paranormales inexplicables se produisent autour d'eux, mettant la vie de la famille en péril. Mais Richard n'est pas convaincu par l'origine surnaturelle du tout.
Le fameux et incontournable Anthony Horowitz au scénario de cet épisode, un scénario assez classique dans le genre "sceptique qui s'installe dans un manoir hanté et est confronté à des phénomènes paranormaux". C'est bien interprété, mais c'est globalement sans surprise, et la chute finale est là aussi évidente.
1x05 - Number Six : dans une bourgade anglaise hantée par les meurtres, à chaque pleine lune, d'un nouvel enfant, Jack Taylor (Kevin McNally), policier, tente d'identifier le coupable avant la prochaine pleine lune. Mais il ne se doute pas que des forces surnaturelles sont à l'œuvre, et que son fils est la prochaine victime désignée...
Horowitz, à nouveau, et ce bon vieux McNally devant la caméra, pour un épisode en mode polar teinté de folk horror à l'anglaise : pas désagréable, mais un peu inégal car très orienté enquête policière, et l'on retrouve en prime le tic d'écriture et de mise en scène qui offre au protagoniste une révélation de dernière minute agrémentée de flashbacks en voix off et en images floues (déjà présent dans l'épisode précédent).
La résolution est un peu frustrante, cela dit, de par son côté "queue de poisson" évacuée en quelques instants.
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Dans l'ensemble, une anthologie assez moyenne, qui pourtant a reçu un accueil critique dithyrambique outre-Manche.
On est cependant loin des premières saisons des X-files, auxquelles était comparé favorablement Chiller par la presse britannique : ici, on reste dans quelque chose de plus télévisuel, de plus daté et de plus vieillot, avec des scripts somme toute assez classiques.
Ça fonctionne çà ou là grâce aux acteurs ou au savoir-faire global, mais c'est loin de marquer les esprits, même en replaçant dans son contexte historique.
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