L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, de mi-septembre à fin octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Interview with the Vampire, part II (2024) :
Après un détour par une Roumanie ravagée par la guerre, Louis (Jacob Anderson) et Claudia (Delainey Hayles) s'installent à Paris, en pleine Après-guerre, et attirent sur eux l'attention d'Armand (Assad Zaman), maître du Théâtre des vampires, où son clan se produit et donne des pièces de théâtre grotesques révélant leur vraie nature...
Après une première saison globalement assez réussie se déroulant à la Nouvelle-Orléans, l'adaptation AMC d'Entretien avec un vampire revient, déplaçant l'action à Paris, dans l'Après-Guerre... et à ma grande surprise, cette seconde saison est largement au niveau de la première, quoiqu'en disent certains spectateurs ne s'intéressant qu'à Lestat.
Parce qu'en effet, si sa présence hante les huit épisodes de cette seconde saison, Lestat en est grandement absent - mais il ne m'a pas manqué.
Reposant sur une tension croissante entre un Malloy pugnace, associé malgré lui au Talamasca, et qui tente constamment de trouver des failles dans le récit des vampires, et Louis et Armand (excellent Assad Zaman), qui s'efforcent de présenter un front uni, et de narrer leur version de la vérité, la saison alterne ainsi entre joutes verbales dans le présent, et flashbacks (parfois contradictoires) du point de vue de Louis, d'Armand et de Claudia.
Ce qui donne lieu à une saison globalement intrigante, dont le spectateur tente de percer les mystères et d'identifier les mensonges en même temps que les personnages, le tout porté par une bande originale remarquable.
Il faut dire que la production léchée aide beaucoup : la reconstitution historique, les costumes, etc, même s'ils ne sont pas parfaits, font plus qu'illusion. Seul souci, pour nous autres Français : l'utilisation très fréquente du français dans les dialogues (forcément, ça se passe à Paris), mais un français qui, dans 95 % des cas, arrache les oreilles et semble plus phonétique ou étranger que supposément parisien. Ce qui ne dérange pas lorsque le français est parlé par Armand, qui t'explique que le français n'est que la quatrième langue qu'il parle (et pourtant, l'acteur s'en sort très bien), mais coince beaucoup plus lorsque Lestat de Lioncourt baragouine des phrases parfois incompréhensible sans sous-titres.
(ça se remarque d'autant plus quand Roxane Duran, actrice née à Paris, a des dialogues français parfaitement naturels dans ses scènes)
Mentionnons aussi le changement d'actrice de Claudia, Bailey Bass étant remplacée par Delainey Hayles, une actrice anglaise plus âgée que Bass, mais paraissant paradoxalement plus jeune, et fonctionnant donc mieux dans le rôle de cette ado de 14 ans ne vieillissant jamais (sauf quand, le temps d'une réplique ou deux, son accent anglais refait surface).
Bref, la distribution de la série est comme toujours excellente, la saison se déroule à un rythme bien tenu (honnêtement, j'ai lutté pour finir certaines des autres séries passées en revue durant cette Oktorrorfest, mais j'ai bingé les huit épisodes de IWTVp2 en moins de deux jours), et si ça reste un gros soap opera vampirique un peu sanglant et parfois un poil trop mélodramatique (les retrouvailles finales de Louis et Lestat en pleine tempête frôlent le too much ; d'ailleurs, plus tôt dans la saison, le moment où Molloy interrompt son interview pour lancer le thème musical des Feux de l'amour en fond sonore était amusant), mais ça fonctionne plutôt bien, en tout cas nettement plus que les Mayfair Witches.
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