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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Un film, un jour (ou presque) #1716 : Being the Ricardos (2021)

Publié le 16 Août 2022 par Lurdo dans Amazon, Biographie, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Histoire, Review, Romance, Télévision, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Being the Ricardos (2021) :

Au fait de leur gloire, dans les années 50, Lucille Ball (Nicole Kidman) et Desi Arnaz (Javier Bardem) sont frappés par plusieurs scandales simultanés : d'un côté, la rumeur des infidélités de Desi fait les choux gras de la presse à scandale, et inquiète Lucille ; de l'autre, l'appartenance supposée de cette dernière au Parti communiste remet en question tout ce que le couple a pu accomplir au fil des ans ; et puis il y a la grossesse de Lucy, qui chamboule tous leurs plans...

Après le documentaire d'Amy Poehler sur le couple Ball/Arnaz, j'ai eu envie de m'intéresser à ce biopic signé Aaron Sorkin, sorti sur Amazon, et qui tente de retracer la carrière du duo de manière incisive et originale.

Parce que forcément, qui dit Aaron Sorkin dit aussi une écriture très particulière, très bavarde, intelligente, mais aussi parfois hors sujet ou évidente : les grandes plages d'exposition historique et de remise en contexte placées dans la bouche des protagonistes, certains termes très modernes, la déconstruction même du script (qui utilise les scandales comme élément de base pour revenir, en flashbacks, sur les événements les plus importants de la vie du couple et de leur carrière, le tout encadré par des interviews pseudo-mockumentaires des collègues de Lucille et Desi, de nos jours, face caméra), des approximations délibérées à des fins dramatiques (tout le rapport de Desi au communisme, la chronologie globale), les "visions" de Lucille qui s'imagine les scènes à venir de ses épisodes, en noir et blanc, le format "personne géniale confrontée à l'hostilité du monde qui l'entoure, mais qui finit par triompher envers et contre tout", il y a plein d'éléments qui trahissent un peu l'identité du scénariste et son style si particulier, à la fois ambitieux, nerveux et un peu prétentieux.

Et puis il y a le problème Nicole Kidman, rendu encore plus évident après avoir vu le documentaire récemment : Kidman est excellente, et parvient parfaitement à reproduire la voix si particulière de Lucille Ball... mais elle ne lui ressemble pas du tout physiquement, ni dans sa gestuelle. Pire : le visage botoxé et couvert de latex (pour tenter de la faire ressembler un peu plus à Ball), Kidman est constamment un pied dans l'Uncanny Valley, pas assez expressive pour singer Ball, et d'apparence trop lisse pour paraître humaine.

C'est embêtant, malgré tous les efforts de l'actrice pour transmettre les émotions et le tourment d'une Lucille Ball stressée et constamment sous pression. Bardem passe mieux, dans un rôle de latin lover assez ironiquement en retrait par rapport à Kidman, mais tout aussi investi - reste que plusieurs choix créatifs sont problématiques, comme ces scènes où les deux acteurs sont numériquement rajeunis pour raconter leur rencontre.

Heureusement, autour du couple principal, la distribution secondaire est là pour assurer : JK Simmons, mais aussi, Tony Hale, notamment, qui est excellent dans un rôle plus sérieux et dramatique que ceux dans lesquels on a l'habitude de le voir.

Pour un semi-biopic, le style Sorkin ne convainc cependant que partiellement, tour à tour pertinent, surprenant, mais parfois aussi maladroit, fourre-tout ou gênant. Et comme le bonhomme est aussi derrière la caméra, le résultat est visuellement assez quelconque, pas très mémorable ou stylisé.

Plus gênant, peut-être, il ne parvient pas vraiment à retranscrire à l'écran l'énergie comique de Lucille Ball, préférant décrire tous ses autres aspects (professionnelle, exigeante, intelligente, volontaire, autoritaire, amoureuse, etc) - outre son visage figé (alors que Ball était ultra-expressive), Kidman n'a pas les facilités de Ball pour la comédie physique et pour le slapstick, et est donc réduite à exprimer le talent comique de celle-ci au travers de dialogues typiquement sorkiniens, au répondant acéré, mais qu'elle partage avec les autres personnages du film.

Bref, un biopic honorable, mais qui ne m'a que partiellement convaincu, trop brouillon, maladroit dans ses thématiques, et avec un couple principal un peu frustrant. Cela dit, ça reste tout de même intéressant.

3.75/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Un film, un jour (ou presque) #1715 : L'Âge de glace - Les Aventures de Buck Wild (2022)

Publié le 15 Août 2022 par Lurdo dans Aventure, Animation, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Jeunesse, Disney, Review, USA, Canada

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

L'Âge de glace - Les Aventures de Buck Wild (The Ice Age Adventures of Buck Wild - 2022) :

Rebelles et désireux d'être enfin indépendants, Eddie (Aaron Harris) et Crash (Vincent Tong), les deux frères opossums, quittent la bande de Manny, Sid et Diego pour partir à l'aventure : ils finissent dans le Monde Perdu, où ils retrouvent Buck Wild (Simon Pegg) et doivent lutter contre un maléfique dinosaure tentant de chasser tous les mammifères de ce paradis oublié...

Spin-off de la franchise L'Âge de glace (dont, honnêtement, je n'ai que des souvenirs très vagues), ce métrage a été produit sans l'aval de Blue Sky Studios (la studio qui a créé la franchise et qui a été fermé après le rachat de la Fox par Disney), développé pour être une série télévisée, et repensé en cours de route pour un format cinéma, avec une sortie sur Disney +.

Le résultat de cette production chaotique, confiée à un petit studio canadien, est un film d'animation bancal, pas très inspiré au niveau de l'écriture, assez quelconque au niveau du rythme, et surtout globalement assez laid, avec un rendu typiquement télévisuel : les textures sont fréquemment sommaires, les arrière-plans assez génériques et plats, la musique fait du sous-John Powell, la réalisation est pleine de plans serrés assez laids, les personnages récurrents de la franchise ont tous perdu leurs doubleurs historiques (remplacés par de pâles imitations), et en lieu et place des "aventures de Buck Wild", ce dernier est quasiment un personnage secondaire, passant après les puérils et immatures Crash et Eddie.

Énorme bof, donc, pour une suite très DTV.

2.25/6

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Les bilans de Lurdo : Halo, saison 1 (2022)

Publié le 14 Août 2022 par Lurdo dans Action, Critiques éclair, Drame, Guerre, Jeu vidéo, Les bilans de Lurdo, Paramount, Review, Romance, Science Fiction, Science-Fiction, Télévision, USA, Halo

Neuf épisodes d'une heure environ pour cette adaptation Paramount + de la franchise vidéoludique de Microsoft, cette version de Halo se veut une réalité parallèle aux jeux, à la continuité différente.

De quoi permettre à Master Chief de montrer son visage, et à Killen et Kane (les showrunners de la série, qui ont fait leurs armes sur de nombreux procedurals et sur The Last Ship) de tenter de concrétiser un programme attendu au tournant par bien des fans...

Halo, saison 1 (2022) :

Alors que les forces du Covenant attaquent la colonie reculée de Madrigal, l'intervention des Spartans, menés par Master Chief (Pablo Schreiber), a des conséquences inattendues : Chief entre en contact avec un artefact ancien qui réveille en lui des souvenirs enfouis et l'amène à se rebeller contre les ordres de ses supérieurs de l'UNSC, et notamment de Halsey (Natascha McElhone), qui a conçu le programme Spartan, en sauvant Kwan Ha (Yerin Ha), une jeune adolescente de Madrigal condamnée à mourir...

D'office, évacuons un point important : je ne fais pas partie de la communauté des joueurs de Halo, et je n'ai qu'une vague connaissance des grandes lignes de la franchise - je n'ai donc pas abordé la série sous l'angle de la fidélité aux jeux, de la continuité préservée, ou que sais-je encore...

Je n'ai ainsi aucun attachement particulier à cet univers ou à son personnage principal, Master Chief ; mais malgré cela, il m'est difficile de ne pas me dire que ce Halo est une occasion manquée, empêtrée dans trop de digressions inutiles et de personnages secondaires trop manichéens pour vraiment convaincre.

Je comprends bien l'objectif de la série : prendre un jeu de tir à la première personne, et en développer la mythologie et les personnages pour en faire quelque chose de plus consistant... mais ce faisant, la série s'égare fréquemment en chemin, partant dans des voies peu probantes qui affaiblissent le tout plus que l'inverse.

La saison est ainsi orientée autour de deux grands aspects : le premier, centré sur la planète de Madrigal et sur le personnage de Kwan Ha, est balisé au possible, avec le cliché du soldat endurci qui désobéit aux ordres pour prendre sous son aile une adolescente innocente, blablabla.

Franchement pas très captivant, tout cet arc narratif n'est pas aidé par une esthétique coloniale assez terne et laide, par des clichés à gogo (les sous-Fremens du désert), par du drama familial sans grand intérêt du côté de la jeune fille, par une escale chez des mercenaires qui font très Ravagers du pauvre, etc, etc, etc.

Ça a l'avantage de présenter un peu l'univers, et de décrire l'UNSC comme une bande de gros conn*rds finis, cruels et autoritaires, opposés à un Covenant guère plus intéressant. Mais à partir de là, difficile de trouver un intérêt dans les enjeux de la série et de la guerre que l'on nous présente : les extraterrestres (au rendu numérique assez inégal, notamment dans leur animation et leurs mouvements) sont, comme les humains, antipathiques, et les colons sont insipides et inintéressants (mention spéciale à l'épisode 07, intégralement consacré à Kwan Ha et à sa planète, et durant lequel Master Chief et compagnie font de la figuration).

L'autre aspect, c'est Master Chief, et sa relation difficile avec sa "maman", Halsey. Et là, disons que... la subtilité n'est pas de mise. Halsey est une grande méchante qui manigance encore et encore, la moindre de ses scènes déborde de manipulations en tous genres, et au fil de la saison, ça devient de plus en plus lassant, jusqu'au rebondissement final télégraphié bien à l'avance ; et Master Chief, lui, passe d'un monolithe impassible et destructeur, avatar du joueur capable de détruire une armée entière à lui seul, à un être brisé, un Élu seul capable d'activer des artefacts galactiques, hanté par des souvenirs d'une enfance qu'on lui a arrachée, un guerrier efficace... mais pas tant que ça (puisqu'il est à peine au-dessus des autres Spartans, et qu'on doit lui sauver la mise à de multiples reprises), un homme perdu et affaibli qui ne trouve sa rédemption qu'en laissant quelqu'un d'autre prendre les commandes de son corps (il y aurait probablement quelque chose à dire du rapport de John aux femmes, qui le manipulent constamment, qui le sauvent constamment, dont il est - littéralement - la marionnette, etc).

En même temps, ça se comprend : le budget de la série est très limité (ça se voit nettement aux effets spéciaux, comme les aliens du Covenant, Cortana, etc), et le programme n'est pas en mesure de proposer les scènes d'action auxquelles l'on pourrait s'attendre de la part de l'adaptation d'un FPS - la série est ainsi assez pauvre en action, et lorsque cette dernière est présente à l'écran, le résultat est très variable (la scène de fin de l'épisode 5 est efficace, l'affrontement du season finale sur la planète du Covenant est fauché au possible, dans des décors vides et numériques).

D'où l'accent mis sur les personnages, les intrigues secondaires, et tout et tout, notamment la mythologie de la série, une mythologie assez générique pour le moment.

Bref, entre l'écriture assez basique, l'action un peu faiblarde, les effets numériques très inégaux, et l'interprétation globalement correcte (même si je ne suis pas très fan de Shabana Azmi), on se retrouve avec une série Halo très... moyenne. Voire médiocre.

Reste à voir si c'est le syndrome de la première saison faiblarde qui frappe à nouveau, et si la série saura s'en défaire en saison 2...

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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

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Critiques éclair - The Orville : New Horizons, 3x04-06 (2022)

Publié le 13 Août 2022 par Lurdo dans Aventure, Comédie, Critiques éclair, Drame, Review, Romance, Science-Fiction, Science Fiction, Orville, Star Trek, Télévision, Hulu

Quand bien même une certaine tranche des fans de Star Trek, dépitée par la direction de la franchise sous la direction de Kurtzman et compagnie, se prosterne désormais aveuglément à l'autel de Seth MacFarlane, le début de saison 3 d'Orville m'a semblé un peu décevant. Intitulé "Nouveaux horizons", il se contente en réalité de proposer des suites directes à plusieurs épisodes des saisons précédentes, une tendance qui ne fait que se confirmer avec le reste de la saison, et pour le moment, ce n'est guère mémorable.

The Orville : New Horizons, saison 3 (2022) :

- 3x04 : Les membres d'équipage de l'Orville accompagnent le président de l'Union sur la planète-mère des Krills, pour y signer un traité historique, alors même qu'une élection capitale s'y déroule. Et lorsque Teleya, ancienne amante de Mercer, remporte le suffrage et prend la tête de la nation Krill avec une rhétorique nationaliste et xénophobe, la délégation devient sa prisonnière...

Mouais. Dans l'absolu, cet épisode est un solide épisode de pseudo-Star Trek, avec un message sociétal et politique sous-jacent, des enjeux personnels pour l'un des personnages, et beaucoup d'effets spéciaux réussis pour mettre en images une planète extraterrestre très Blade Runneresque, ainsi qu'une immense bataille spatiale dans la dernière ligne droite de l'épisode.

Et c'est probablement pour ça que cet épisode a été particulièrement bien reçu par la critique et les fans, d'autant plus que son propos sur l'avortement est arrivé à quelques heures à peine d'une décision de justice très controversée outre-atlantique.

Et pourtant, c'est probablement justement ça qui m'a gêné : le côté très pataud du message de cet épisode signé Braga et Bermanis, qui nous enchaîne les élections problématiques, le parti nationaliste et violent, les discours manipulateurs, les fake news, le populisme, blablabla. Ça partait clairement d'une bonne intention, mais c'est tellement peu subtil et parfois facile (certaines ficelles narratives, comme l'enfant métissé qui pourrait apporter un rapprochement, le Chancelier arrêté et exécuté en quelques heures alors que les votes ne sont pas encore comptés et que le grand conseil n'a pas encore fait Teleya présidente, etc) que ça m'a agacé plus qu'autre chose.

Mais ce n'est pas mauvais, hein, et c'est techniquement plutôt réussi à l'écran... Avec une plume moins balourde (et j'avoue que je n'ai jamais été vraiment convaincu par les intrigues centrées sur Mercer et sur le jeu dramatique de MacFarlane), et avec dix minutes de moins, ça m'aurait probablement plus séduit.

- 3x05 : Topa, l'enfant de Bortus et Klyden, est malheureux, pas à l'aise dans sa peau. Pour éviter le drame, Kelly choisit alors de lui révéler qu'il est né du sexe féminin, et que ses parents, conformément à la tradition de leur peuple, ont choisi de faire d'elle un garçon. Les choses se compliquent lorsque Topa décide de retrouver son sexe biologique, mais que Klyden (et les autorités de l'Union) s'y opposent...

Je pourrais dire que j'ai quelques réserves au sujet de cet épisode : par exemple, le fait que MacFarlane et compagnie continuent de consacrer leur saison 3 à des "suites" d'épisodes des saison préalables. Ou encore que c'est une nouvelle fois un épisode "à message social" très américain dans son approche.

Mais (et exceptionnellement, je rejoins totalement l'ensemble des critiques et des spectateurs), c'était excellent. Pour une fois, MacFarlane, à l'écriture et à la réalisation, sait être sobre, doser ses effets, mesurer ses dialogues, cadrer ses acteurs, refuser le grand spectacle facile, pour un résultat à la fois touchant et percutant, porté par l'interprétation excellente d'Adrianne Palicki, de Peter Macon et de Chad L. Coleman.

Tous les autres personnages font peu ou prou de la figuration, et l'on pourrait toujours débattre de quelques facilités narratives, ici ou là, mais dans l'ensemble, le tout fonctionne très bien, et donne lieu à ce qui est, probablement, l'un des meilleurs épisodes de la série à ce jour.

- 3x06 : Suite à un incident, Gordon se retrouve coincé en 2015, sur Terre. L'équipage de l'Orville entame alors une mission de secours, mais arrive en 2025, où Gordon est heureux, père de famille, marié à Laura Huggins (Leighton Meester), et refuse de quitter cette nouvelle vie...

Encore un épisode faisant suite à un épisode précédent (c'est clairement le thème de la saison, de toute façon), encore un épisode qui a plu aux critiques, mais moi, je suis resté totalement de marbre devant tout ça, principalement parce que j'ai trouvé le tout affreusement forcé et transparent.

C'est bien simple, dès la scène maladroite où Gordon explique ce qu'est un téléphone portable (et sans même me souvenir de l'épisode correspondant en saison 2) et la mention de voyage temporel, on pouvait deviner ce qu'allait être cet épisode : Gordon, dans le passé, qui retrouve la demoiselle en question, fonde une famille, etc, avec une scène déchirante à la fin.

En soi, pourquoi pas, c'est un grand classique du genre. Mais à partir de là, le script enchaîne les facilités et les grosses ficelles narratives pour arriver à son résultat voulu : une grande scène dramatique entre Gordon, Kelly et Mercer (toujours raide comme un piquet, d'ailleurs, ce MacFarlane). Un peu comme si le script avait été construit à postériori autour de cette scène, sur la promesse de donner à Scott Grimes un moment dramatique, après lui avoir laissé en début d'épisode un moment pour pousser la chansonnette.

Entre les réactions brusques et peu naturelles (ou cohérentes avec leurs personnalités établies) de Kelly et Mercer, la mécanique temporelle bancale, les décisions de chacun, les quelques problèmes de logique interne (les personnages surpris de découvrir la nouvelle vie de Gordon alors qu'ils ont une biographie détaillée à son sujet ; plutôt que de tenter de forcer Gordon à rentrer, et de devoir ensuite remonter jusqu'en 2015 pour le récupérer suite à son refus, Mercer et compagnie auraient pu attendre un peu et aller directement en 2015, épargnant ainsi à Gordon, à sa famille et au spectateur toute cette confrontation parfaitement inutile), tout est clairement et maladroitement mélodramatique, et ça m'a profondément agacé.

MacFarlane, au scénario, tente clairement de présenter un dilemme temporel déchirant, mais l'écriture ne suit pas (pas aidée par un rythme toujours mal maîtrisé et par des sous-intrigues peu probantes - le shipping Talla/LaMarr sorti de nul part et au ton qui tranche radicalement avec le reste, Isaac - sous forme humaine - et Charly - toujours aussi caricaturale -  en vadrouille sur Terre chez des bikers clichés...).

Ça n'a pas fonctionné sur moi.

(à suivre...)

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Un film, un jour (ou presque) #1714 : Télé Ringards (1989)

Publié le 12 Août 2022 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Cinéma, Comédie, Fantastique, Romance, USA, Science-Fiction, Science Fiction, Musique

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Télé Ringards (UHF - 1989) :

Bon à rien rêveur et sans avenir, George (Al Yankovic) se retrouve placé à la tête d'une chaîne de télévision locale agonisante par son oncle Harvey (Stanley Brock), qui l'a remportée lors d'une partie de poker. Rapidement, cependant, l'excentricité de George et la folie de Stanley (Michael Richards), homme à tout faire promu animateur pour enfants, redonnent un coup de fouet à la chaîne, attirant sur elle les foudres de R.J. Fletcher (Kevin McCarthy), propriétaire d'une chaîne rivale...

Une comédie très brouillonne signée Weird Al Yankovic, et qui ressemble plus, une fois le postulat de base posé, à un gloubiboulga quasi-anthologique mélangeant sketches, fausses bandes-annonces, clip musicaux parodiques, humour absurde à la ZAZ et idées sorties de nulle part (on n'est pas loin de ce que Rick et Morty feront ensuite avec leur câble interdimensionnel), le tout avec un ton outrancier, une interprétation volontairement caricaturale, et des blagues parfois tellement bêtes que le spectateur s'esclaffe presque malgré lui ("Supplies !").

Parce que dans l'ensemble, si le tout est amusant et totalement déglingué et anarchique, cette approche a aussi des limites, notamment dans la cohésion et dans l'intérêt global du métrage. Ajoutez à cela des guests cabotins (Fran Drescher, Michael Richards qui en fait vraiment trois tonnes, et plein d'autres), une musique très datée et synthétique, et un rythme bancal, et l'on se retrouve avec un film très inégal, un peu à l'image de son créateur et de ses compositions habituelles.

3/6

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Un film, un jour (ou presque) #1713 : The Batman (2022)

Publié le 11 Août 2022 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Cinéma, Romance, Action, USA, Thriller, Policier, DC

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

The Batman (2022) :

Lorsque le Riddler (Paul Dano), un psychopathe fasciné par les devinettes, commence à kidnapper et à éliminer de façon spectaculaire les notables de Gotham, Batman (Robert Pattinson) décide de mener l'enquête, assisté par le policier Jim Gordon (Jeffrey Wright)...

Mouais. J'ai eu du mal, avec ce Batman sous influence David Fincher. En fait, pour chaque élément plus ou moins réussi, il y a là un élément opposé qui m'a frustré ou déplu, ce qui donne au final un film m'ayant laissé vraiment mitigé, à la durée abusive, et me perdant progressivement dans sa seconde moitié.

Et cette dualité frustrante se retrouve à de multiples niveaux : la réalisation est parfois très jolie et travaillée, et parfois très générique et mollassonne ; la photographie pluvieuse est appropriée à Gotham, mais aussi parfois délavée et terne, assez lassante sur la durée ; la musique de Giacchino sait se faire discrète, avant de lorgner de manière pataude sur du Elfman ou sur du Daniel Licht grinçant ; le film se concentre enfin sur le travail de détective de Batman, mais cela se fait au détriment du rythme et de la structure du scénario...

D'ailleurs, parlons-en, de cette version de Batman. Un Batman en year 2 de sa carrière, immature, impulsif et en colère, à deux doigts de l'émo, et qui en prime n'est compétent que lorsque cela arrange le scénario (ça me rappelle le Batman de Scott Snyder, tiens). Un Batman tour à tour présenté comme intelligent et perspicace, ou comme un gros bourrin qui fonce tête baissée et s'en prend plein la tête. Un Batman capable d'encaisser énormément de tirs à bouts portants... jusqu'à ce que le scénario décide que non. Un Batman à géométrie variable, donc, qui entre en scène comme un cowboy aux éperons clinquants, mais qui peine à vraiment impressionner (le costume est réussi, mais manque d'une silhouette frappante, pas aidé par le casque un peu trop fin).

À côté, Bruce Wayne est inexistant ; Alfred peu utilisé (dommage, parce que Serkis) ; le Pingouin est réussi (le maquillage de Colin Farrell est bluffant) mais ne fait guère plus que de la figuration ; Zoe Kravitz est très bien en Selina, mais n'a aucune alchimie avec Pattinson, et son personnage est bien trop adouci (en plus d'avoir un masque assez raté) ; Gordon n'est pas désagréable, mais un peu trop balbutiant ; et puis il y a Paul Dano en Riddler, un Riddler en mode Jigsaw psychopathe, tour à tour convaincant et menaçant, puis cabotin et kitsch, et aux énigmes assez quelconques.

En fait, tout se résume à l'écriture du film, un film coécrit par Matt Reeves et par le fils de Sally Field (par ailleurs scénariste de deux Hunger Games et de Bad Boys for Life) : une écriture très studieuse, probablement trop sage et appliquée, gentiment maladroite, qui toutélie le meurtre des Wayne à la pègre, qui tente d'esquiver les figures habituelles des films Batman (sans les remplacer par quelque chose d'intéressant), qui parle de vengeance, et qui tente tellement de coller à une certaine vision des comics que ça en devient presque risible (la narration en voix off de Pattinson, façon film noir à clichés).

Bref, mitigé. Il y a du bon, il y a du mauvais, il y a du vraiment insipide, mais au moins, on peut reconnaître que Matt Reeves avait une vision, et qu'il s'y est tenu. Et tant pis si cette vision est d'une durée inutile (2h50 et quelques, dont une grosse demi-heure aurait facilement pu être coupée), se conclue de manière un peu mécanique, et inclue à deux reprises un morceau de Nirvana, comme si Bruce était un ado de 14 ans en pleine rébellion.

3/6

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Un film, un jour (ou presque) #1712 : Président ? Vous avez dit président ? (1996)

Publié le 10 Août 2022 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Review, USA, Politique, Thriller

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Président ? Vous avez dit président ? (My Fellow Americans - 1996) :

Ancien président républicain, Kramer (Jack Lemmon) ne supporte pas son rival de toujours, Douglas (James Garner), ancien président démocrate, quand bien même les deux hommes seraient désormais loin de la Maison Blanche. Jusqu'au jour où un complot politique amène le duo à échapper de justesse à un attentat, et à arpenter les routes de l'Amérique pour tenter de rejoindre un endroit sûr...

Une satire politique assez frustrante car mollassonne et reposant intégralement sur son duo de stars âgées qui font leur numéro de vieux couple se disputant constamment, sans être jamais particulièrement mis en valeur par la réalisation plate de Peter Segal, ou par un script bien plus sérieux qu'il ne le devrait.

Sans rien savoir du film, en se basant sur son affiche, on pourrait en effet croire à une satire politique légère et malicieuse, avec un duo de vétérans du septième art, s'appuyant sur un Dan Aykroyd drôle et efficace en président des USA devant gérer deux vieux ronchons acariâtres (une sorte de Les Grincheux politique).

Et puis finalement, on se retrouve avec un thriller politique qui tente des scènes d'action sur une musique ronflante, pendant que les doublures des deux acteurs principaux tentent d'échapper aux maychants ou font du cheval. Et Aykroyd est totalement sous-exploité, absent des deux-tiers du métrage.

Le tout est donc assez générique, donneur de leçons, oubliable, et jamais à la hauteur de son potentiel.

2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #1711 : Lucy and Desi (2022)

Publié le 9 Août 2022 par Lurdo dans Amazon, Documentaire, Comédie, Cinéma, Critiques éclair, Review, USA, Télévision, Histoire, Biographie

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Lucy and Desi (2022) :

Un documentaire assez scolaire et académique, réalisé par Amy Poehler, et qui revient sur le destin de Lucille Ball et Desi Arnaz, couple d'acteurs comiques mariés qui ont su capitaliser sur le succès de leur sitcom I Love Lucy pour créer un empire (les studios Desilu, qui ont produit Star Trek, Mission Impossible, etc) malgré leurs difficultés maritales et les problèmes inhérents à la société américaine (racisme, anti-communisme, etc).

Plutôt intéressant, à vrai dire, pour nous autres français qui sommes totalement étrangers au phénomène Lucille Ball, véritable pionnière de l'industrie télévisuelle et cinématographique, et qui sert outre-Atlantique de modèle à bon nombre d'actrices/productrices d'aujourd'hui.

C'est probablement pour cela qu'Amy Poehler a décidé de réaliser ce métrage, et que le tout s'avère très admiratif de ses sujets : parfois, certaines interventions semblent étrangement sur la défensive (l'historienne qui a passé plus de 20 ans à étudier le couple et qui semble très investie dans leur histoire), et le tout se concentre vraiment sur l'histoire d'amour compliquée du duo (à grands renforts d'images d'archive, d'extraits audio d'entretiens et d'enregistrements faits par Lucille, et de vidéos familiales tournées par le couple), plutôt que de trop s'attarder sur les détails de leurs innovations et de ce qui faisait vraiment leur talent (ce sujet est tout de même largement abordé, mais c'est l’émotion et les sentiments qui intéressent vraiment Poehler).

Mais ce n'est pas plus mal ainsi, et Lucy and Desi parvient à émouvoir, notamment sur la fin, lorsque Lucille Ball reçoit une standing ovation de toute l'industrie lors d'une cérémonie de récompenses, quelques jours à peine après la mort de Desi, et quelques secondes après un message posthume de ce dernier particulièrement touchant.

4.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #1710 : Buzz l'Éclair (2022)

Publié le 8 Août 2022 par Lurdo dans Aventure, Animation, Action, Disney, Comédie, Cinéma, Critiques éclair, Pixar, Review, Science-Fiction, Science Fiction, USA, Jeunesse

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Buzz l'Éclair (Lightyear - 2022) :

Persuadé d'être en mesure de sauver seul l'intégralité de l'équipage de son vaisseau d'exploration d'une situation dangereuse, Buzz Lightyear (Chris Evans) provoque le crash de ce dernier sur une planète hostile. Privés de carburant leur permettant de repartir, les colons s'installent alors sur place, tandis que Buzz, lui, tente de reconstituer la formule des cristaux qui leur permettraient de quitter leur nouvel habitat. Mais chaque essai se solde par un échec, et propulse Buzz des années dans le futur...

Un Pixar très mineur, un échec critique et public, avec un film tout à fait honorable (c'est très réussi techniquement, Pixar oblige) mais totalement inutile, un spin-off que l'on devine clairement imposé par Disney ("il faudrait que vous nous fassiez une autre suite de Toy Story, ou à défaut, un film dérivé, on ne peut pas laisser cette franchise inexploitée") mais qui n'apporte rien de vraiment original ou intéressant, et qui aurait pu sortir directement en DTV à une certaine époque : c'est un film d'aventures spatiales très classique, à la limite du générique, avec des personnages secondaires assez peu intéressants, des rebondissements temporels pas très surprenants, un score de Giacchino qui manque un peu d'énergie, et un message sur l'importance du travail d'équipe finalement assez convenu.

Il y a bien quelques moments qui rappellent le Pixar de la grande époque, comme ce montage triste sur le passage du temps lors des sauts temporels de Buzz, avec le monde qui vieillit un peu plus à chaque fois alors que lui reste toujours le même, mais ça s'arrête plus ou moins là. Dommage.

3.25/6

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Les bilans de Lurdo : Our Flag Means Death, saison 1 (2022)

Publié le 7 Août 2022 par Lurdo dans Aventure, Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, HBO, Romance, Télévision, Review, USA, Nouvelle Zélande

Série en 10 épisodes d'une petite demi-heure diffusés à partir de mars dernier sur HBO Max, OFMD se veut une relecture rigolarde de la vie d'un fameux gentleman pirate, Stede Bonnet, relecture chapeautée par le créateur de la série People of Earth, et Taika Waititi, que l'on ne présente plus.

Our Flag Means Death, saison 1 (2022) :

Les mésaventures de Stede Bonnet (Rhys Darby), un aristocrate nanti qui décide d'abandonner son existence aisée pour devenir pirate dans les Caraïbes, en 1717, à bord de son navire, le Revenge. Une décision qui l'amène à croiser le chemin de Barbe-Noire (Taika Waititi) et de ses hommes...

Et très vite, on comprend le choix de la couleur rose pour le titre de l'affiche du show : OFMD est en effet ouvertement LGBTQ+, et ce à de multiples niveaux. Rapidement, en effet, on réalise qu'au delà du côté "bande de pirates incapables menés par un dandy hors de son environnement", OFMD raconte une histoire d'amour improbable, voire même plusieurs histoires d'amour improbables.

Ici, la romance entre Oluwande (Samson Kayo) et "Jim" (Vico Ortiz), une femme éprise de vengeance qui se travestit en homme pour devenir pirate ; ailleurs, les rapports homosexuels assez tendres et naturels entre plusieurs des membres d'équipage du Revenge, notamment Lucius (Nathan Foad), le scribe de bord ; ailleurs encore, l'admiration et la jalousie très affectueuses (mais inavouées) qu'Izzy Hands (Con O'Neill) éprouve envers son capitaine Barbe-Noire ; et puis, bien entendu, la relation principale qui se noue entre Bonnet et Barbe-Noire, une relation d'amitié et d'amour qui trouve ses racines dans le malaise existentiel ressenti par les deux hommes, qui se complètent autant qu'ils ne diffèrent.

Une relation qui évolue donc au fil de la saison, à mesure que Bonnet (qui reste le personnage principal), se défait peu à peu de ses traumatismes (son premier homme tué, ses complexes liés à son enfance, son mariage malheureux) jusqu'à assumer totalement son nouveau destin de pirate dans le final. Alors même que Barbe-Noire, lui, retombe dans ses pires travers et dans ce qui ressemble fortement à une dépression post-rupture, lançant des pistes intéressantes pour la saison prochaine.

En tant que série comique, OFMD fonctionne plutôt bien, sans être pour autant un summum d'hilarité : on est dans la fantaisie excentrique plus que dans la gaudriole, et les guests stars qui apparaissent dans le programme sont au diapason. Leslie Jones, Fred Armisen, Kristen Schaal, Nick Kroll, Tim Eidecker, Will Arnett, autant de visages familiers qui viennent apporter une touche de folie légère, à un récit pourtant bien ancré dans l'émotion de ses personnages.

Our Flag Means Death est donc une série assez intéressante, donc, même si la série ne révolutionne pas forcément les récits de pirates (Black Sails est passé par là avant, au niveau relation LGBTQ entre pirates) et que ses décors étriqués donnent un vrai côté studio parfois un peu cheap à ce qui se déroule à l'écran.

Mais dans l'ensemble, cette série décalée est très agréable à suivre, les acteurs sont attachants (notamment tout l'équipage de bras cassés), Waititi est impérial en Barbe-Noire, et le cliffhanger de fin donne envie de voir la suite.

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Critiques éclair - The Orville : New Horizons, 3x01-03 (2022)

Publié le 6 Août 2022 par Lurdo dans Aventure, Comédie, Critiques éclair, Drame, Review, Romance, Science Fiction, Science-Fiction, Orville, Star Trek, Télévision, Hulu

Involontairement promue au rang de "seule série digne du nom Star Trek" de par l'incompétence des équipes responsables de Star Trek Discovery et Picard, The Orville a vu sa réputation gonfler artificiellement durant les trois années de development hell de sa troisième saison.

Pourtant, le programme est loin d'être parfait, comme je le mentionnais à l'occasion du final de la saison 2, et il est plus que probable que cette nouvelle saison née dans la douleur, rebaptisée New Horizons, soit l'ultime année d'une série n'ayant jamais trouvé un public en dehors du cercle des fans hardcore de Star Trek...

The Orville : New Horizons, saison 3 (2022) :

- 3x01 : Alors que l'Orville est à quai, pour y subir des réparations après le conflit contre les Kaylons, l'équipage ne parvient plus à faire confiance à Isaac... qui finit par mettre fin à ses jours.

Mouais. Pas forcément un mauvais épisode de reprise, avec un récit qui apporte sérieusement les thèmes du suicide, du harcèlement, du deuil, de l'importance de l'accompagnement psychologique et du pardon... mais ici, la forme trahit le fond. MacFarlane est devant et derrière la caméra, et il se permet un épisode qui ne se refuse rien, et qui finit par paraître un peu boursouflé.

C'est bien simple, avec 70 minutes au compteur, MacFarlane multiplie les plans "effets spéciaux" (certes visuellement très réussis) sur le vaisseau, son environnement, et tout et tout, monté sur une bande originale orchestrale triomphante : la production s'est clairement fait plaisir, c'est joli, mais le résultat, c'est un épisode qui a facilement 15 minutes de trop (dont l'immense majorité est composée des plans admiratifs et numériques mentionnés ci-dessus), et qui a pour principal objectif de présenter la nouvelle recrue à bord, Charly Burke (Anne Winters... la nouvelle petite-amie de MacFarlane), une enseigne de navire revancharde au caractère bien trempé.

Le fond de l'épisode, lui, finit par être trop sérieux pour son propre bien, et par se marier assez mal avec le quotidien du navire, notamment avec la scène d'essai de navette sur une musique à deux doigts du western, avec les extraterrestres improbables, avec les "coupures publicitaires" aux fondus au noir maladroits, avec les scènes d'action spectaculaires... d'autant qu'on s'en doutait bien : tout revient à la normale en fin d'épisode.

Pas désastreux, mais pas non plus exceptionnel, donc, en espérant que les prochains épisodes, sans MacFarlane à la barre, seront plus maîtrisés.

- 3x02 : Alors que les Krills acceptent que l'Orville explore une partie de leur espace, le vaisseau répond à un signal de détresse, mais se trouve bientôt contaminé par un organisme biologique insectoïde qui provoque des mutations chez les membres de l'équipage...

Mouais (bis). Encore une fois un épisode de plus d'une heure (c'est le nouveau format qui veut ça) qui raconte un script (signé Braga et Bormanis, deux vétérans de Star Trek) délayé au possible, un monster-of-the-week recyclant plein d'idées de Star Trek et d'ailleurs, avec plein d'approximations et de grosses ficelles narratives qui donnent un tout générique et cliché au possible, axé autour d'une romance impossible à l'issue télégraphiée depuis le début.

Alors en théorie, la mise en place n'est pas désagréable, James Read est efficace en amiral, sa romance passée avec le Doc est crédible (même si ça fait deux épisodes de suite qui sont en grande partie centrés sur Penny Johnson Jerald), mais le tout est très sérieux, très dérivatif, et perd cruellement en intérêt une fois que la menace devient concrète et que l'épisode se traîne jusqu'à la barre des 60 minutes.

Sans même parler des monstres numériques à l'animation assez quelconque, surtout lorsqu'ils affrontent Talla Keyali dans une scène bancale au montage accéléré et aux coupes maladroites.

Visuellement, créatures exceptées, c'est bien produit, mais... Deuxième épisode de la saison, deuxième énorme bof.

- 3x03 : L'équipage du Orville découvre une planète étrange, supposément inhabitée et inhospitalière, mais tour à tour couverte de forêts luxuriantes, d'une mégalopole anachronique, d'un lycée terrien, d'un lac immense, d'un avion de ligne, et de bon nombre d'autres éléments incongrus...

Il y a du mieux, je dois dire, principalement parce que le tout, malgré une durée encore une fois très abusive (tout le dernier quart d'heure est laborieux au possible), paraît plus ludique et rythmé que la moyenne.

Après, ça reste ultra-convenu et balisé de bout en bout. Certains seront surpris par les rebondissements du script (forcément, quand le but du script est de déstabiliser en enchaînant les éléments aléatoires...), d'autres crieront au génie devant la "profondeur" de la réflexion sur la mort, l'immortalité, l'évolution, etc (c'est tout de même très pataud dans l'écriture et dans le portage à l'écran), et comme souvent, Orville essaie beaucoup de choses, mais les défauts restent bien présents. Ici, c'est notamment le côté visuel du final, avec Elizabeth Gillies vraiment pas mise en valeur en pseudo-Q vêtue à la mode Tron cheapouille qui débite des explications laborieuses pour toutélier tout ça à un épisode de la saison 1, et la conclusion autour d'un verre, qui déçoivent et laissent de marbre.

C'est mieux, encore une fois, mais tant que la série peinera à gérer son format actuel de plus de 60 minutes, et gardera ce certain balai dans le fondement, elle aura encore des progrès à faire.

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Blog Update ! - Juillet 2022

Publié le 5 Août 2022 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Update, Les bilans de Lurdo, Review, Télévision

Juillet, canicule, fatigue, et sur le blog des Téléphages Anonymes, on ronronne fortement, avec notamment une semaine Comédie française pas forcément très motivante, et une semaine SF rétro déjà plus intéressante...

#1681 : L'ennemi japonais à Hollywood (2019) - 3.5/6

#1682 : À la gloire des Celtics (1996) - 2.25/6

#1683 : Unplugging (2022) - 2/6

#1684 : Une vie de chat (2010) - 4/6

#1685 : Comment je suis devenu un super-héros (2021) - 3/6

#1686 : SEMAINE COMÉDIE FR - Haters (2021) - 2/6

#1687 : SEMAINE COMÉDIE FR - Barbaque (2021) - 3/6

#1688 : SEMAINE COMÉDIE FR - Flashback (2021) - 3/6

#1689 : SEMAINE COMÉDIE FR - OSS 117 : Alerte Rouge en Afrique noire (2021) - 3/6

#1690 : SEMAINE COMÉDIE FR - Kaamelott, premier volet (2021) - 3/6

#1691 : SEMAINE COMÉDIE FR - Pourris Gâtés (2021) - 3/6

#1692 : SEMAINE COMÉDIE FR - Super-héros malgré lui (2022) - 2.5/6

#1693 : Clerk (2021) - 3/6

#1694 : Le secret de mon succès (1987) - 3/6

#1695 : Magic Island (1995) - 1.5/6

#1696 : Monkeybone (2001) - 2.5/6

#1697 : Les Bad Guys (2022) - 3.75/6

#1698 : SEMAINE SF RÉTRO - Le Trou noir (1979) - 3.75/6

#1699 : SEMAINE SF RÉTRO - Starfighter (1984) - 3.5/6

#1700 : SEMAINE SF RÉTRO - Explorers (1985) - 2.5/6

#1701 : SEMAINE SF RÉTRO - L'aventure intérieure (1987) - 3.75/6

#1702 : SEMAINE SF RÉTRO - Chérie, j'ai rétréci les gosses (1989) - 4/6

#1703 : SEMAINE SF RÉTRO - Chérie, j'ai agrandi le bébé (1992) - 3/6

#1704 : SEMAINE SF RÉTRO - Chérie, nous avons été rétrécis (1997) - 2/6

#1705 : SEMAINE SF RÉTRO - BONUS : D.A.R.Y.L. (1985) - 2.75/6

#1706 : The Gray Man (2022) - 2.75/6

#1707 : L'Île au trésor des Muppets (1996) - 4.5/6

#1708 : Thor - Love and Thunder (2022) - 3.75/6

#1709 : You Don't Nomi (2019) - 2/6

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# Bilan :

Un mois un peu différent, donc, avec deux semaines spéciales aux résultats très inégaux, et quelques films plus récents çà et là. Sans surprise, la semaine Comédie française s'est avérée médiocre au possible (en étant gentil), y compris au niveau des films un peu plus attendus, comme Kaamelott et OSS 117 3 ; la semaine Science-fiction rétro était plus satisfaisante, avec quelques réussites évidentes (Le Trou Noir, L'aventure intérieure, le premier Chérie, j'ai rétréci les gosses) et d'autres films plus oubliables (les suites de Chérie, Explorers, etc).

En ce qui concerne le reste, on peut citer la demi-déception Thor - Love and Thunder, pas un désastre, mais un peu trop caricatural et parodique pour son propre bien ; l'ultra-générique The Gray Man des frères Russo ; l'intrigant mais inabouti Comment je suis devenu un super-héros (un film français ambitieux) ; ou encore le sympatoche The Bad Guys.

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# Film(s) du mois :

Hors films compris dans les semaines spéciales, le trio de tête est donc Une vie de chat, un film animé européen stylisé mais très agréable ; L'Île au trésor des Muppets, toujours très amusante ; et à égalité, le dernier Thor (malgré le fait qu'il soit une demi-déception) et The Bad Guys.

 

# Flop(s) du mois :

You Don't Nomi, un documentaire agaçant et sarcastique sur le succès "culte" rencontré par le film Showgirls depuis sa sortie ; Unplugging, une comédie semi-dramatique vraiment inaboutie ; et Magic Island, un DTV familial qui lorgne sur plein de films pour enfants des années 80-90, sans en avoir un dixième du budget ou de l'écriture.

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# Petit écran :

Un peu moins de séries, ce mois-ci, et rien de vraiment exceptionnel : la saison 2 du reboot de Sauvés par le Gong m'a semblé un peu meilleure que la première... mais le programme a été annulé ; la saison 2 de Girls5Eva a continué dans sa nostalgie 90s qui me touche peu ; la première saison de Star Trek Strange New Worlds a connu un petit coup de mou avant de se reprendre sur la toute fin ; The Afterparty a proposé une murder party amusante, mais finalement assez anecdotique ; et Miss Marvel a réussi a poser ce nouveau personnage du MCU, grâce à son interprète très attachante, mais a tout de même eu du mal à ne pas se prendre un peu les pieds dans le tapis au niveau des antagonistes.

 

Retrouvez aussi les bilans de toutes les séries critiquées jusqu'à présent en ces pages depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.

 

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# À venir :

En août, un programme plus normal sur le blog des Téléphages Anonymes, avec du cinéma (Lightyear, The Batman, etc) et de la télévision (The Orville, Our Flag Means Death, Halo, The Boys), tout en se préparant aux débuts de l'Halloween Oktorrorfest 2022, dès la fin du mois de septembre...

 

Dans l'intervalle, toutes les mises à jour du blog sont disponibles sur la page Updates, et la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog est accessible dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Un film, un jour (ou presque) #1709 : You Don't Nomi (2019)

Publié le 5 Août 2022 par Lurdo dans Documentaire, Cinéma, Comédie, USA, Critiques éclair, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

You Don't Nomi (2019) :

Un documentaire goguenard et frustrant qui s'intéresse à Showgirls, le film bancal de Verhoeven, ou plutôt qui revient sur la réception critique du film, et sur la façon dont il a été réévalué au fil du temps.

Enfin, pas exactement, à vrai dire, puisque le film, qui souffre beaucoup d'une forme très inaboutie, se contente d'aligner en voix off les avis d'intervenants anonymes, de critiques plus ou moins professionnels, de fans sarcastiques, de drag queens, etc, qui, dans leur immense majorité, sont là pour te dire à quel point le film est une sombre m*erde, une bouse innommable tellement ratée qu'elle en devient kitsch, hilarante et culte.

Voilà voilà, le bon vieux syndrome du "so bad it's good" qui a rendu Ed Wood célèbre, qui a fait la renommée de Troll 2, de The Room, etc... ici développé pendant 90 minutes d'avis totalement subjectifs, jamais totalement étayés, trop vaguement identifiés (on est jamais vraiment sûr de qui parle, ou de quand l'avis a été formulé - à la sortie ou avec du recul) et qui finissent par laisser indifférent.

D'autant que le tout est monté sur des images du film, parfois insérées dans ou mises en parallèle de manière rigolarde avec des images des autres films de Verhoeven, pour un effet comique qui rajoute encore plus au côté moqueur du tout.

Il y a bien quelques moments de remise en perspective de l'œuvre dans son contexte artistique ou historique (l'époque de sortie, l'œuvre de Verhoeven, la résonance que la communauté LGBTQ trouve dans le parcours et le personnage de Nomi, etc), mais pour chacun de ces passages plus approfondis, on a des analyses et des approximations assez WTF comme le "Verhoeven est clairement un misogyne parce que Sharon Stone a affirmé qu'il lui avait menti sur la fameuse scène de Basic Instinct, et qu'il met des scènes de viol dans ses films", ou la longue digression "suivons une actrice de Broadway qui s'est spécialisée dans la parodie d'Elizabeth Berkley" à base d'extraits volontairement affreusement forcés et surjoués de Sauvés par le gong, The Musical, et de Showgirls - The Musical.

Le film conclue ainsi sur la formule "Showgirls n'est ni un chef d'œuvre, ni une merde, mais c'est un chef d'œuvre de merde", une formule percutante et cassante, qui résume bien le ton et l'écriture du documentaire. Mouais.

2/6

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Un film, un jour (ou presque) #1708 : Thor - Love and Thunder (2022)

Publié le 4 Août 2022 par Lurdo dans Action, Aventure, Comédie, Cinéma, Critiques éclair, Review, Fantastique, Science Fiction, Science-Fiction, Romance, MCU, Disney, Marvel, USA, Nouvelle Zélande

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Thor - Love and Thunder (2022) :

Lorsqu'il apprend que Gorr (Christian Bale), furieux, a décidé de mettre fin à l'existence de tous les Dieux de la galaxie, Thor (Chris Hemsworth) part en mission accompagné de Valkyrie (Tessa Thompson), de Korg (Taika Waititi)... et de Jane Foster (Natalie Portman), atteinte d'un cancer, et qui a trouvé dans un Mjolnir reconstitué une source de pouvoir et de vie inespérée.

Après Thor Ragnarok, plutôt fun mais hissé sur un piédestal par beaucoup de critiques et de spectateurs, alors dans leur phase "Waititi est un génie qui ne peut pas commettre d'erreur", voici le nouveau volet de la saga Thor du MCU, un volet nettement plus critiqué et accueilli fraîchement par la presse et le web (la lune de miel avec Waititi est terminée, maintenant, on s'amuse à le casser plus que de mesure), au point de parler de flop dans certains médias.

En réalité, c'est loin d'être un flop, mais il est évident que ce métrage souligne les défauts du style Waititi, un style et un humour qu'il est préférable de bien doser et de canaliser pour qu'il atteigne son plein potentiel : ici, Taika est en roue libre, nous concocte un hommage aux films d'aventure des années 80, et tout ce qui va avec : esthétique, musique (Waititi est partisan de l'utilisation de morceaux thématiquement liés au scénario, d'où Sweet Child of Mine, entre autres), rythme, références (Thor qui se prend pour JCVD), etc

Pour le meilleur et pour le pire, car si ça fonctionne globalement, ça tombe aussi de manière plus ponctuelle dans le too much, dans la parodie rigolarde un peu trop poussée, qui contraste assez sévèrement avec le sérieux de certains autres moments (qu'ils soient plus menaçants ou plus émotionnels). On peut par exemple citer Russell Crowe en Zeus goguenard et arrogant, qui en fait trois tonnes, la narration de Korg, inutile, ou encore le côté jaloux de Stormbreaker, amusant, sans plus.

Après, il y a du bon, le passage dans le monde des Ombres, en noir et blanc, est plutôt réussi ; Bale est très investi, ses créatures joyeusement repoussantes ; Thor et son armée d'enfants, c'est rigolo ; et toute la relation Jane/Thor fonctionne assez bien, notamment parce que Portman se décoince et semble s'amuser.

Après, ça reste un peu en dessous de Ragnarok (c'est plus simple et brouillon, Gorr aurait bénéficié à paraître un peu plus alien, le score co-écrit par Giacchino mèle hard rock et symphonique choral mais ne parvient pas à marquer les esprits et à trouver sa place entre les chansons - en plus de ne pas assurer la continuité thématique), mais ça reste tout à fait sympathique, pour peu qu'on ne soit pas allergique au versant humoristique du MCU.

3.75/6

(bilan Marvel/DC mis à jour !)

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Un film, un jour (ou presque) #1707 : L'Île au trésor des Muppets (1996)

Publié le 3 Août 2022 par Lurdo dans Action, Aventure, Animation, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Jeunesse, Disney, Musique, Review, UK, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

L'Île au trésor des Muppets (Muppet treasure Island - 1996) :

Orphelin, le jeune Jim Hawkins (Kevin Bishop) rêve d'aventure et, lorsqu'il obtient une carte au trésor de la part de Billy Bones (Bily Connolly), il requiert les services de Trelawney (Fozzie) et du Capitaine Smollett (Kermit) pour se rendre sur l'île où sont enfouies ces richesses. Mais Long John Silver (Tim Curry), le cuisinier de bord, cache un sinistre secret...

Je l'ai déjà mentionné en ces pages, je n'ai jamais été le plus grand fan des Muppets et de leurs films, pour de multiples raisons : je n'ai donc pas vraiment la nostalgie enfantine de tout ce côté slapstick criard et des personnages de cet univers, et ce même si je conserve une certaine sympathie pour le monde et le travail de Jim Henson.

Ici, dans le cas de cette Île au trésor, c'est un peu différent, car j'ai un certain attachement au récit original de R.L. Stevenson, et à la bande originale de Hans Zimmer - une bande originale assez mémorable, et qui préfigure largement, dans ses scènes d'action, le Pirates des Caraïbes de Tonton Hans. Et puis il y a Tim Curry, exceptionnel en Long John Silver cabotin, au sourire carnassier plutôt impayable.

Ce Muppet Treasure Island est donc plus sympathique à mes yeux que la plupart des films des Muppets, quand bien même il reposerait sur les ficelles habituelles des films de la franchise : des marionnettes qui s'agitent et se cognent dans tous les sens, de l'humour absurde, des chansons, des acteurs qui s'amusent, et plein d'idées inventives qui sont au bénéfice du récit et de son adaptation.

Il faut dire qu'à ce point de leur existence, les marionnettistes et scénaristes maîtrisent bien les Muppets et leurs personnalités respectives : le film fonctionne donc très bien et l'on ne s'ennuie jamais devant cette parodie de film de pirates décalée et enthousiasmante, dont les chansons restent longtemps en tête (Cabin Fever ^^).

4.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #1706 : The Gray Man (2022)

Publié le 2 Août 2022 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Review, Thriller, Netflix, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

The Gray Man (2022) :

Recruté en prison par la CIA, Sierra Six (Ryan Gosling) est devenu l'un des agents secrets les plus efficaces de l'Agence. Jusqu'au jour où il est chargé de tuer Sierra Four (Callan Mulvey), un ancien agent détenteur de secrets incriminant les supérieurs de Six. Désormais en possession de ces secrets, c'est au tour de Six d'être traqué par la CIA, qui lance à ses trousses LLoyd Hansen (Chris Evans), ancien agent et contracteur indépendant cruel et violent...

Une grosse production Netflix écrite par les scénaristes de plusieurs Marvel, réalisée par les frères Russo, avec plusieurs visages familiers des productions Marvel (dont Chris Evans en méchant moustachu déjanté), ainsi que Ryan Gosling dans le rôle titre, pour une adaptation d'un roman d'espionnage au budget de 200 millions de dollars...

Et le résultat est affreusement générique au possible. C'est d'ailleurs assez admirable de voir à quel point tous les clichés du genre sont présents dans cette histoire : le tueur stoïque (un Gosling étrangement impassible et nonchalant), trahi par son gouvernement pour camoufler un sinistre complot ; son mentor (Billy Bob Thornton), le seul homme honnête de l'agence ; son ex-patron pourri (Regé-Jean Page) ; la coéquipière sexy mais dure à cuire (Ana de Armas) ; la petite fille que le tueur doit protéger ; l'affrontement entre le tueur et des armées de soldats surentrainés qui veulent la prime déposée sur la tête du héros ; des dialogues sarcastiques et pseudo-badass ; des péripéties internationales, mais principalement dnas les pays de l'Est ; le traumatisme d'enfance du protagoniste ; etc, etc, etc.

En soi, ça se regarde, c'est rythmé, et la production est compétente, elle sait y faire dans le genre blockbuster explosif (même si honnêtement, les plans de "drone" virevoltants et les scènes visuellement surchargées sont trop nombreux pour convaincre), mais à aucun moment le film ne parvient à transcender son récit basique au possible et tous ses poncifs. Avec, encore une fois, un Gosling étrangement peu charismatique, un ton global un peu bancal (trop sarcastique pour vraiment fonctionner en tant que thriller nerveux), une bande originale totalement inexistante, et des acteurs sous-exploités (Jessica Henwick, notamment).

Un bon gros bof, aussi vite vu qu'oublié, en somme, et qui progressivement perd en intérêt.

2.75/6 (principalement pour Evans et sa moustache, qui s'amuse, et pour le château de Chantilly)

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Un film, un jour (ou presque) #1705 : SEMAINE SF RÉTRO - BONUS : D.A.R.Y.L. (1985)

Publié le 1 Août 2022 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Cinéma, Fantastique, USA, Science-Fiction, Jeunesse, Aventure, Science Fiction, Angleterre

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

D.A.R.Y.L. (1985) :

Lorsque le petit Daryl (Barret Oliver), amnésique, est retrouvé errant dans les bois, il est rapidement placé dans la famille Richardson (Michael McKean, Mary Beth Hurt), où il redécouvre la vie d'un petit garçon comme les autres, aux côtés de son nouvel ami Turtle (Danny Corkill). Mais Daryl n'est pas un garçon comme les autres : plus intelligent, plus rapide, plus précis, il possède un cerveau cybernétique conçu en laboratoire, et l'armée américaine semble bien décidée à remettre la main sur lui...

Allez, un petit film bonus pour vraiment conclure la semaine SCIENCE-FICTION RÉTRO qui s'est (théoriquement) achevée hier : D.A.R.Y.L., un métrage vu dans ma jeunesse mais dont je ne garde absolument aucun souvenir... hormis son affiche, en fait.

Et effectivement, en voyant ce métrage gentillet mais assez générique, je comprends pourquoi. DARYL n'est pas forcément un mauvais film, mais c'est un film qui aurait très bien pu être produit pour le Disney Channel, et qui ne sort jamais des sentiers battus : la réalisation est assez plate, le film n'est jamais particulièrement dynamique ou rythmé (la poursuite en voiture, notamment, est un peu pépère), l'illustration musicale est datée, et l'interprétation est inégale (Turtle n'est pas exceptionnel, par exemple).

Après, ça se regarde, ça a bon fond, et les spectateurs les plus nostalgiques devraient fermer les yeux sur les défauts du tout, mais personnellement, je suis largement resté sur ma faim (en particulier dans le dernier tiers, avec la fin à bord du Lockheed, qui manque cruellement de tension). Bof, en somme.

2.75/6

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Un film, un jour (ou presque) #1704 : SEMAINE SF RÉTRO - Chérie, nous avons été rétrécis (1997)

Publié le 31 Juillet 2022 par Lurdo dans Aventure, Jeunesse, Disney, Review, Critiques éclair, Cinéma, Comédie, Fantastique, Science-Fiction, Science Fiction, USA, Télévision

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Chérie, nous avons été rétrécis (Honey, We Shrunk Ourselves - 1997) :

Huit ans après avoir transformé le petit Adam en géant, un nouvel accident miniaturise Wayne Szalinzki (Rick Moranis), son épouse Diane (Eve Gordon), ainsi que Gordon (Stuart Pankin), le frère de Wayne, et sa femme Patti (Robin Bartlett). À eux d'être confrontés aux insectes qui peuplent la maison Szalinski, tandis qu'Adam (Bug Hall) et ses cousins (Jake Richardson, Allison Mack) s'en donnent à cœur joie dans la maison déserte...

Cinq ans après le précédent film, on reprend les mêmes, et... ah, non, on ne reprend pas les mêmes, loin de là, puisque seul Rick Moranis rempile pour ce qui est une suite sortie directement en vidéo, et qui invente de nouveaux membres de la famille Szalinski, comme bon nombre de suites sans inspiration le font généralement.

Ici, tout a des allures de téléfilm Disney Channel : jeune casting principalement préadolescent (globalement assez transparent, sauf Allison Mack et Mila Kunis, dans un petit rôle), adultes particulièrement cabotins (le frère et son épouse ne font pas grande impression, Diane hérite ici d'une personnalité de mère de sitcom, criarde et autoritaire), péripéties quelconques et effets spéciaux assez médiocres (les incrustations, notamment, ou encore le passage dans les bulles de savon), et toute une sous-intrigue sur la maladie du cousin, résolue en mangeant deux bananes et demi.

Très loin d'être convaincant, en somme, et donc un bon cran en dessous du deuxième volet (dans mes souvenirs, la série télévisée dérivée des films était nettement plus sympathique et maîtrisée que ce troisième opus).

2/6

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Un film, un jour (ou presque) #1703 : SEMAINE SF RÉTRO - Chérie, j'ai agrandi le bébé (1992)

Publié le 30 Juillet 2022 par Lurdo dans Aventure, Jeunesse, Disney, Review, Critiques éclair, Cinéma, Comédie, Fantastique, Science-Fiction, Science Fiction, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Chérie, j'ai agrandi le bébé (Honey, I Blew up the Kid - 1992) :

Trois ans après avoir rétréci ses enfants, Wayne Szalinski s'est installé dans le Nevada avec sa famille, et travaille pour un grand laboratoire de recherche aux côtés de Charles Hendrickson (John Shea), un scientifique rival et ambitieux. Il peine désormais à mettre au point un rayon agrandissant, jusqu'à ce qu'un accident, un de plus, provoque la croissance démesurée de son troisième enfant, Adam (Joshua et Daniel Shalikar) à chaque fois qu'il est mis en présence d'un champ électrique...

Une suite directe de Chérie, j'ai rétréci les gosses pour laquelle on prend les mêmes devant la caméra (ou presque, puisque les voisins ont été kelleyrisés* suite à un déménagement, et qu'Amy, la grande sœur, n'apparaît que dans une scène ou deux, le temps d'expliquer son absence dans le reste du film) mais on change tout le reste à la production : scénaristes différents, réalisateur différent, compositeur différent et ambitions différentes... le tout, pour un résultat clairement moins probant.

Le problème, en fait, c'est que le film ronronne assez rapidement, à partir du moment où il se transforme en course-poursuite entre les parents, militaires et scientifiques et le bébé géant qui court dans le désert et à Las Vegas.

Oui, les effets spéciaux sont réussis, et le petit Adam est adorable (les deux acteurs sont bavards, expressifs et réactifs, avec de nombreux moments que l'on devine improvisés, notamment dans leurs interactions avec Moranis), mais finalement, le métrage tourne un peu trop à vide, peinant à présenter autre chose que ses effets pour maintenir l'intérêt du spectateur sur la durée (John Shea, notamment, est sous-exploité en méchant cliché aux dents longues).

Ce n'est pas désastreux, c'est juste un gros cran en dessous du précédent : nettement moins inventif, plus répétitif, etc.

3/6

 

* « kelleyrisation » = disparition inexpliquée et soudaine d'un protagoniste, souvent de série télévisée, parfois expliquée par une vague ligne de dialogue, et récurrente dans les séries du scénariste David E. Kelley (Ally McBeal, Boston Justice, Chicago Hope, Big Little Lies)

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Un film, un jour (ou presque) #1702 : SEMAINE SF RÉTRO - Chérie, j'ai rétréci les gosses (1989)

Publié le 29 Juillet 2022 par Lurdo dans Aventure, Jeunesse, Disney, Comédie, Review, Critiques éclair, Fantastique, Science Fiction, Science-Fiction, USA, Cinéma

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Chérie, j'ai rétréci les gosses (Honey, I Shrunk the Kids - 1989) :

Inventeur excentrique, Wayne Szalinski (Rick Moranis) travaille depuis des années sur un rayon rapetissant, qui ne fonctionne toujours pas malgré tous ses efforts. Jusqu'à ce qu'un accident malencontreux déclenche le rayon et miniaturise ses enfants, Nick (Robert Oliveri) et Amy (Amy O'Neill), ainsi que Ron (Jared Rushton) et Russ Jr. (Thomas Wilson Brown), les deux fils des voisins (Matt Frewer, Kristine Sutherland) : voilà les quatre enfants réduits à une taille microscopique, et devant trouver un moyen de survivre dans le jardin des Szalinski, devenu une véritable jungle hostile pour eux...

Scénario de Brian Yuzna et de Stuart Gordon, réalisation de Joe Johnston, et premier rôle principal de Rick Moranis, pour une comédie de science-fiction familiale Disney qui, plus de 30 ans après sa sortie, fonctionne toujours de manière sympathique.

Certes, le script est un peu bancal, que ce soit dans son rythme ou dans son écriture, et la musique de James Horner est frustrante, car à la fois ultra-dérivative, et manquant du punch nécessaire pour apporter de l'énergie et de la folie à tout ça, mais la distribution est attachante (mention spéciale au jeune Robert Oliveri), les effets spéciaux sont toujours très réussis (surtout pour l'époque et le budget), le destin de la fourmi fait toujours un pincement au cœur (même si bon, le mini scorpion dans un jardin, ça m'a toujours surpris, en tant que non Américain) et les personnages connaissent tous une évolution prévisible, mais qui fonctionne.

Dans l'ensemble, donc, c'est imparfait, mais toujours agréable à regarder.

4/6

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Un film, un jour (ou presque) #1701 : SEMAINE SF RÉTRO - L'aventure intérieure (1987)

Publié le 28 Juillet 2022 par Lurdo dans Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Review, Romance, Science Fiction, Science-Fiction, USA

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L'aventure intérieure (Innerspace - 1987) :

Pilote rebelle et sarcastique, Tuck Pendleton (Dennis Quaid) participe à un projet révolutionnaire de miniaturisation devant mener à son injection dans le corps d'un lapin. Mais lorsqu'une organisation rivale, menée par le Dr. Margaret Canker (Fiona Lewis), interrompt les opérations, Tuck finit injecté dans le corps de Jack (Martin Short), un caissier névrosé et hypocondriaque qui se retrouve alors à devoir échapper aux hommes de Canker, en demandant l'aide de Lydia (Meg Ryan), l'ex-petite-amie de Tuck...

On prend les mêmes, et on recommence : deux ans après Explorers, Joe Dante s'associe de nouveau à Rob Bottin et Jerry Goldsmith, pour une production Amblin qui, encore une fois, a une légère tendance à se perdre en digression en tous genres, et à s'éparpiller un peu - sauf qu'ici, c'est nettement plus cadré et maîtrisé que dans le film précédent de Dante.

Innerspace est ainsi un one-man show de Martin Short - on accroche ou pas à son numéro d'homme téléguidé - mâtiné de comédie romantique entre Quaid et Meg Ryan (qui, honnêtement, m'a toujours laissé de marbre), et saupoudré d'un argument de science-fiction étrangement passé en filigrane : c'est peut-être ça qui m'a le plus surpris, dans ce métrage.

En effet, passé le début dynamique en mode thriller scientifique, la côté miniaturisation et injection dans le corps humain est quasiment réduit à un gimmick d'une petite voix dans la tête de Jack, pour l'aider à gérer sa nouvelle situation, et à convaincre Lydia de l'aider.

Là, la comédie fantastique s'écarte alors pour céder à la romance, et en guise d'aventure intérieure, on se retrouve plutôt avec une comédie extérieure, tandis que Jack et Lydia sont traqués par des méchants très méchants (l'occasion de placer des caméos des habitués de Dante, ici ou là).

En soi, ça permet au film de rester dynamique et léger, mais on peut s'étonner de voir le côté Voyage fantastique du récit autant en demi-teinte, d'autant que les effets spéciaux de l'intérieur du corps humain sont très réussis. Mais Dante privilégie clairement la romance et le côté comédie décomplexée et caricaturale de son métrage, et encore une fois, on accroche ou pas.

3.75/6

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Un film, un jour (ou presque) #1700 : SEMAINE SF RÉTRO - Explorers (1985)

Publié le 27 Juillet 2022 par Lurdo dans Aventure, Cinéma, Comédie, Review, Science Fiction, Science-Fiction, Fantastique, USA, Jeunesse, Critiques éclair

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Explorers (1985) :

Inspiré par les rêves étranges qu'il fait depuis peu, Ben (Ethan Hawke), passionné de science-fiction, s'associe à son meilleur ami Wolfgang (River Phoenix), apprenti-ingénieur, et à Darren (Jason Presson), un autre garçon peu populaire de l'école, et ensemble, ils construisent un vaisseau rudimentaire qui s'avère capable de les emmener dans l'espace. Là, ils rencontrent alors une forme de vie extraterrestre...

Joe Dante, ILM, Rob Bottin, Jerry Goldsmith, Robert Picardo : les éléments sont tous là pour produire un bon film de science-fiction familiale typiquement 80s. Alors pourquoi la mayonnaise ne prend pas ?

C'est étrange, mais le seul souvenir que cet Explorers m'ait jamais laissé (jusqu'à ce revisionnage), c'était celui d'un métrage décevant qui ne m'avait pas du tout marqué à l'époque, alors que j'avais l'âge rêvé pour apprécier ce type de films. Et effectivement, en regardant de nouveau les 110 minutes du film, je comprends pourquoi.

Il se dégage en effet de cet Explorers une impression d'inabouti, pas forcément surprenante lorsque l'on se renseigne un peu sur la genèse compliquée du film. Une genèse qui a vu le film sortir avant que son montage soit achevé, laissant sur la table tout un troisième acte qui fait défaut au film, dans sa forme actuelle : en regardant la version salles d'Explorers, on a l'impression d'une mise en place interminable (il faut attendre près de 55 minutes pour que les trois enfants quittent l'atmosphère terrestre, et une bonne heure et quart pour que le film bascule dans du grand n'importe quoi avec des aliens grotesques fans de pop culture et dignes de Gremlins) et d'une dernière partie passée en avance-rapide.

Tout au long du film, le script semble en roue libre, prenant bien trop son temps pour dérouler son récit aux enjeux étrangement flous, y compris lorsque vient le moment de conclure tout ça de manière précipitée, aussi frustrante pour les personnages que pour le spectateur.

En somme, on sent vraiment que le script et le montage étaient incomplets - la mise en place est trop longue, le rythme insuffisant, le passage chez les aliens trop courts, la fin arrive comme un cheveu sur la soupe, la musique de Goldsmith semble ponctuellement déconnectée du récit - et que si le film est aujourd'hui culte auprès d'un certain public, c'est plus par nostalgie pour un style de films révolu que pour les qualités intrinsèques d'Explorers.

2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #1699 : SEMAINE SF RÉTRO - Starfighter (1984)

Publié le 26 Juillet 2022 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Cinéma, Comédie, Romance, Action, Aventure, Jeunesse, Science-Fiction, Science Fiction, USA

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Starfighter (The Last Starfighter - 1984) :

Alors qu'il ne rêve que d'une chose - quitter le parc de maisons mobiles où il vit avec sa mère et sa petite amie Maggie (Catherine Mary Stewart)- , le jeune Alex (Lance Guest) réussit à battre le score le plus élevé de la borne d'arcade locale, Starfighter. Rapidement, il est alors contacté par Centauri (Robert Preston), et découvre que la borne d'arcade était en réalité un test visant à trouver des pilotes de combat pour le compte de la Ligue stellaire, une fédération de mondes extraterrestres habités menacés par Xur (Norman Snow) et l'armada Ko-Dan...

Un long-métrage de science-fiction très chargé en effets spéciaux numériques primitifs, dans la droite lignée de Tron (sorti deux ans plus tôt), et qui parvient à proposer un récit certes (très) dérivatif, mais aussi plutôt bien mené, et jamais ennuyeux.

Une assez bonne surprise pour moi qui n'avait jamais vu ce métrage dans mon enfance (ou ultérieurement), quand bien même ce Starfighter accuserait aujourd'hui son âge (notamment visuellement, et au niveau des maquillages, assez quelconques), et Lance Guest manquerait un peu de charisme : le film se trouve pile au croisement d'une industrie en pleine mutation, tentant de faire (bon gré mal gré) la transition entre maquettes et tout-numérique, la tonalité générale est très fluctuante (ici des enjeux galactiques et dramatiques, là de la comédie potache sur le clone androïde d'Alex qui tente de séduire Maggie, ailleurs des personnages extraterrestres goguenards et un méchant caricatural, qui jouent comme dans une parodie), mais le tout se regarde assez bien, ce qui est toujours ça de pris.

Après... ça a quand même pris un énorme coup de vieux, et le charme naïf de l'écriture a ses limites. ^^

3.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #1698 : SEMAINE SF RÉTRO - Le Trou noir (1979)

Publié le 25 Juillet 2022 par Lurdo dans Aventure, Cinéma, Critiques éclair, Review, Fantastique, Action, Disney, Science-Fiction, Science Fiction, Religion, USA, Thriller

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Le Trou noir (The Black Hole - 1979) :

À la recherche de nouvelles formes de vie dans l'immensité de l'univers, les membres d'équipages de l'USS Palomino (Anthony Perkins, Robert Forster, Joseph Bottoms, Yvette Mimieux, Ernest Borgnine) et leur robot V.I.N.C.E.N.T. (Roddy McDowall) découvrent l'USS Cygnus, un vaisseau abandonné en orbite stable autour d'un trou noir. À bord, le Dr. Hans Reinhardt (Maximilian Schell), un génie aux ambitions démesurées, seul à bord depuis deux décennies, et qui dirige un équipage entièrement composé de figures robotiques à ses ordres. Son but : percer les mystères de l'univers, et parvenir à traverser le trou noir à bord du Cygnus...

Début d'une semaine consacrée à la science-fiction grand public des années 80, avec un vieux film made in Disney, qui transpose officieusement 20 000 lieues sous les mers (et un peu de l'Île du Docteur Moreau) dans l'espace, avec cette histoire de vaisseau commandé par un scientifique de génie aux ambitions improbables...

Et c'est une bonne surprise, en fait : ambitieux, visuellement réussi et mémorable, sombre et parfois surprenant (la traversée finale du trou noir, avec ses visions métaphysiques d'anges et d'enfer), le film est une œuvre de science-fiction très imparfaite, qui lorgne occasionnellement fortement sur Star Wars (les affrontements au laser du dernier tiers du film, le plus faible, montés sur une marche triomphante assez déplacée), sombre parfois dans le grotesque et puéril (les robots qui se défient en duel au stand de tir, le robot à l'accent redneck), mais parvient à se montrer captivante lorsqu'elle assume son côté horreur gothique (qui a clairement inspiré Event Horizon, d'ailleurs).

Ce qui aide, c'est la bande originale de John Barry, souvent lancinante et pesante, qui parvient à faire oublier une distribution pourtant prestigieuse, mais un peu trop souvent en pilotage automatique.

Inégal, donc, mais avec suffisamment de bons moments et d'images mémorables pour faire une bonne impression.

3.75/6

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Les bilans de Lurdo : Miss Marvel, saison 1 (2022)

Publié le 24 Juillet 2022 par Lurdo dans Action, Aventure, Comédie, Jeunesse, Review, MCU, Marvel, USA, Critiques éclair, Télévision, Disney, Les bilans de Lurdo, Romance, Drame, Histoire, Inde

Après l'efficace Moon Knight, voici une nouvelle série Marvel prenant place dans la continuité du MCU, une série qui adapte ainsi les comic-books Ms. Marvel, l'un de ces titres issus de cette période durant laquelle Marvel frôlait un peu trop le woke-washing en mettant en avant de manière maladroite des personnages issus de minorités, ou en remplaçant des personnages établis par des versions rajeunies et plus dans l'air du temps.

Les comics Ms. Marvel, cependant, sont parvenus à établir une nouvelle héroïne, assez attachante et adorée des critiques, mais dont les aventures avaient une certaine tendance à tourner un peu à vide par moments, privilégiant le quotidien de Kamala, sa famille, ses origines, etc, à l'exploitation de son potentiel superhéroïque...

Miss Marvel, saison 1 (2022) :

Lorsqu'elle enfile un bracelet offert par sa grand-mère, Kamala Khan (Iman Vellani), jeune lycéenne musulmane du New Jersey, découvre qu'elle possède des pouvoirs incroyables, et qu'elle n'est pas tout à fait humaine. Mais les Djinns, un groupe de réfugiés d'une autre dimension, veulent ces pouvoirs pour retourner chez eux... et le gouvernement voit d'un mauvais œil le chaos causé par l'apparition soudaine d'une nouvelle super-héroïne immature et incontrôlable.

Sans surprise, il en va un peu de même dans cette adaptation télévisuelle assez libre des comics, avec un récit mettant délibérément en avant le côté brown muslim girl from Jersey, plutôt que les exploits de Ms. Marvel. Sauf qu'ici, contrairement au récit papier qui pouvait se montrer inégal dans son rythme et sa gestion du tout, c'est assez judicieux : portée par une distribution très attachante, Ms. Marvel s'intéresse aux notions de famille, d'immigration, de destin, d'héritage, de communauté, enrobant cette origin story dans une esthétique et une musique parfois très bollywoodienne... et c'est plutôt rafraîchissant.

Ça ne se prend pas trop au sérieux, c'est visuellement dynamique et inventif (surtout au début de la saison, un peu moins ensuite), les personnages sont sympathiques, et il se dégage une atmosphère très Spider-man des aventures de cette adolescente "normale", vivant dans un quartier solidaire, et admirative des exploits d'autres super-héros.

Certes, le tout est un peu plus girly que les aventures de Peter Parker, et la Partition indienne teinte toute la saison, comme un traumatisme inscrit dans les gênes de toute un peuple, mais on y retrouve un même sens de la communauté, une même mise en avant du serrage de coudes, et un même ton ludique et sincère qui rendent ces six épisodes très agréables à suivre.

Les origines de Kamala, d'ailleurs, sont réinventées d'une manière assez cohérente avec le reste du MCU : sur papier une Inhumaine (sorte de mutants-bis que Marvel a un temps essayé de faire passer au premier plan pour des questions de droits), Kamala est ici présentée comme la descendante de "Djinns", un surnom donné à des êtres venus d'une autre réalité (et tentant de provoquer une incursion fusion des deux univers). Une manière intéressante de lier le personnage au multivers actuellement développé par le MCU... mais aussi, grâce à un rebondissement de dernière minute dans le final, de faire de Kamala la première mutante, au sens strict du terme (avec thème musical de la série animée X-men en prime).

Une réécriture intrigante et inattendue, mais qui fonctionne, tout comme cette réinvention des pouvoirs de Kamala, qui passent de simili-Mr Fantastic à simili-Green Lantern, sans perdre pour autant leurs fondamentaux.

Malheureusement, tout cela se marie aussi aux antagonistes de la saison, les Clandestins/Djinns, probablement l'un des aspects les moins convaincants de cette première année : motivations basiques, pouvoirs mal définis, affrontement final un peu bâclé et résolution approximative, la sous-intrigue des Clandestins est un vrai point faible de cette saison, un peu comme si la production ne s'y intéressait pas plus que ça au delà de leur résonance thématique de "réfugiés loin de leur terre d'origine", privilégiant le reste de la vie de Kamala, et notamment tout son environnement ethnique, historique et religieux.

Autrement dit, le côté superhéroïque de la série est donc un peu faiblard en comparaison du reste... Soit l'un des problèmes qu'avait déjà le comic-book, comme je le disais au début, et qui se retrouve ici dans ce portage télévisuel.

Pas assez pour vraiment tirer vers le bas cette première saison agréable, mais tout de même à améliorer pour la suite. Car oui, il y aura forcément une suite, qu'elle soit sur le petit écran, ou sur le grand (comme l'entend la scène de post-générique).

(bilan Marvel/DC mis à jour !)

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