Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Starring Adam West (2013) :
Documentaire retraçant la vie et la carrière d'Adam West, l'interprète de Batman dans la série télévisée de 1966, et réalisé par son beau-fils aux début des années 2010-2011, alors que les proches et amis de West cherchaient à décrocher pour lui une étoile sur le Hollywood Walk of Fame.
Bourré d'images et de vidéos d'archive tournées par la famille de West au fil des décennies, ce métrage porte un regard malicieux et ludique sur cet acteur humble, aux nombreux talents, au sens de l'humour imprévisible, et qui ne s'est jamais particulièrement pris au sérieux.
Un grand séducteur et un bon père de famille dont personne ne semble avoir de mal à dire, et qui a ici un regard assez lucide sur sa carrière, et sur la manière dont il a été mis dans une case à l'annulation de la série Batman : une case d'acteur de série télévisée immature qui l'a mis au banc d'Hollywood, et l'a amené à tout plaquer, jusqu'à ce que la nostalgie des années 60 opère sa magie, trente/quarante ans plus tard : tous les enfants des années 60/70 (comme Seth MacFarlane, par exemple), désormais adultes, se sont souvenus de lui, et lui ont alors redonné une carrière, conscients de l'auto-dérision conséquente du bonhomme (et de sa voix si particulière).
Un documentaire forcément un peu doux-amer, puisque si Adam West prend toujours tout avec le sourire, la "sous-intrigue" de l'étoile du Hall of Fame trahit vraiment le manque de reconnaissance qui touche l'acteur depuis les années 60 : on sent la lassitude de West, on sent la sincérité de l'équipe du film, on sent l'affection des proches pour l'acteur, et si cela induit forcément un manque de recul et d'objectivité globale, Starring Adam West reste une jolie petite rétrospective d'un acteur (et d'un personnage) culte, qui aurait clairement mérité mieux.
4.5/6
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Après près de deux ans et demi d'absence sur ce blog, Sygbab revient en force à l'occasion de la conclusion de la série Supernatural : une épopée de 15 saisons qu'il va passer en revue à raison d'un bilan par semaine...
Supernatural, saison 1 (2005) :
Les aventures des frères Dean (Jensen Ackles) et Sam Winchester (Jared Padalecki), qui tentent de retrouver leur père John (Jeffrey Dean Morgan), un chasseur de démons mystérieusement disparu...
Un pilote est toujours un exercice délicat dans la mesure où il doit présenter les personnages et l'univers dans lequel ils évoluent. Celui de Supernatural remplit plutôt bien son office en étant assez concis et efficace : deux frères ayant un lourd passé, des monstres à chasser, une voiture pour traverser le pays de part en part. Le téléspectateur est prévenu : il aura sûrement affaire à une formule où les loners ont la part belle, avec un soupçon de mythologie de temps à autre. Sans comparaison sur la qualité intrinsèque des deux séries, cela n'est pas sans rappeler X-Files, et il n'est peut-être pas si étonnant de retrouver John Shiban dans l'équipe scénaristique.
Ce dernier bénéficie d'une certaine expérience en la matière, même si les épisodes signés de sa main ne sont pas toujours très intéressants. Mais parmi ceux dont il est l'auteur, il a au moins le mérite de proposer une variante du concept "ancienne malédiction" dans le 1.10 Bugs, bien plus attrayante que l'effroyable Teso Dos Bichos dans X-Files (peut-être l'un des pires épisodes de la série). Ce n'est pas le seul scénariste d'un certain standing à faire partie de l'aventure, puisque Richard Hatem, créateur de la série Miracles, est également présent. Le 1.10 Asylum - huis clos oppressant dans un asile désaffecté - démontre qu'il n'a pas perdu sa rigueur d'écriture.
Le danger d'un tel format, c'est de faire de la redite, surtout dans un filon du paranormal déjà exploité à de nombreuses reprises. Malgré de la variété dans le bestiaire (fantômes, wendigos, vampires), une orientation plutôt horrifique et la réutilisation de certaines légendes urbaines, le schéma finit par devenir répétitif notamment dans ses gimmicks : les Winchester se présentent quelque part, résolvent l'affaire, et l'un des deux a le droit à la gratitude d'une jeune femme qu'ils ont sauvée (généralement Dean car pour Sam, c'est encore trop tôt après la mort de Jessica). Il y a cependant des variations de certains thèmes, comme dans le 1.10 Faith où les miracles d'un guérisseur aveugle sont en fait l’œuvre d'un reaper contrôlé par sa femme, en échange de la vie de personnes qu'elle juge impures. Le 1.15 Benders, quant à lui, nous plonge dans une sordide histoire dans laquelle une famille de rednecks kidnappe des individus pour leur donner la chasse et assouvir leur désir de tuer.
Pour en savoir plus sur les monstres auxquels ils sont confrontés, les deux frères peuvent s'appuyer sur le journal de leur père, sorte de base documentaire qui répertorie les informations qu'il a récoltées tout au long de sa vie de chasseur. Cela peut sembler être une facilité scénaristique, mais c'est quelque chose de fréquent dans ce genre de séries. Dans Buffy, par exemple, nombre de solutions sont trouvées dans les livres de Giles. Cela permet aussi de marquer la présence de John Winchester dans cet univers, en dépit de son absence physique la majorité du temps. Son apparition en fin de saison alors que Sam et Dean étaient sur une affaire de vampires à priori classique est une bonne surprise : ces retrouvailles mettent un terme à la recherche des deux frères, et recentrent l'intrigue sur le fil rouge.
La fin de saison revient donc sur le mystère autour de la mort de leur mère et de Jessica ainsi que de la disparition de leur père, en revenant sur des éléments disséminés ça et là, notamment sur les visions prémonitoires de Sam qui font partie d'un vaste plan du Yellow Eyed Demon. John lui court après depuis de longs mois pour se venger de la mort de sa femme, et l'introduction du colt en tant qu'artefact qui permet de tuer n'importe quel démon est un enjeu supplémentaire.
Cette réunion de famille fait également remonter à la surface des sentiments refoulés depuis longtemps entre John et Sam : le premier reproche à son fils de les avoir abandonnés, le second d'avoir eu un père qui ne s'est jamais comporté en tant que tel - la raison principale de son désir d'avoir une vie normale. Le tout avec Dean qui essaie de jouer le rôle d'arbitre, coincé entre son petit frère qu'il veut protéger et son attitude de bon petit soldat envers son père. Le fait que les deux personnages principaux aient une vision des choses diamétralement opposée à ce propos est dans l'ensemble bien géré, avec les tensions que cela engendre : Sam a du mal à admettre que son aîné suive aveuglément les ordres de John, et Dean pense que son cadet devrait faire preuve de plus de respect. Le duo est complémentaire, et les deux acteurs ont une bonne alchimie entre eux.
Pour résumer, la structure nécessite d'être retravaillée et les loners sont très inégaux, mais il y a du potentiel sur la partie mythologique. Aux scénaristes de savoir l'exploiter.
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Star Trek : Picard me pose bien des problèmes : après un épisode pilote assez honorable, la série n'a fait que baisser en intérêt et en qualité, victime d'une écriture peu probante, de grosses ficelles narratives assez lassantes (la conspiration, les méchants frère et sœur romuliens quasi-incestueux, tous les personnages principaux qui sont traumatisés et bourrés de failles et de défauts), et d'une caractérisation de son personnage principal assez éloignée du Capitaine diplomate, intellectuel et posé de Next Generation.
Je continue néanmoins à espérer que ce ne sont que quelques errances de jeunesse, et que le programme va trouver son rythme de croisière avant la fin de cette première saison...
Star Trek : Picard - Saison 1 (2020) :
- 1x05 - Stardust City Rag : Picard et l'équipage se rendent sur Freecloud, pour y secourir Maddox (John Ales), détenu par Bjayzl (Necar Zadegan), ex-compagne de Seven of Nine (Jeri Ryan). Le petit groupe décide alors de simuler un échange d'otage, qui tourne rapidement court...
Un épisode particulièrement frustrant, tant il part dans toutes les directions possibles et imaginables, sans jamais trouver un ton ou une cohérence d'ensemble.
On se dit, par moments, que c'était censé être un épisode supposément plus léger et déconneur, avec un Jean-Luc Picard en mode pirate borgne à l'accent calamiteux et au béret ridicule, et Rios en space pimp, sur une planète casino tout droit sortie de Blade Runner, avec ses immenses holo-publicités, etc... mais en fait, l'épisode s'avère assez désagréable à regarder, entre la torture et la mise à mort gratuites d'Icheb ; une Seven of Nine devenue vigilante vengeresse qui ignore l'appel au calme de Picard, exécute sans broncher son ex (ressemblant fortement à une jeune Marina Sirtis, et portant un nom prêtant à de mauvais jeux de motsen langue anglaise) et abat tout ses sbires à grands coups de blasters, dans une scène tout droit sortie d'un mauvais film d'action ; une Raffi droguée alcoolique qui tente de se réconcilier avec son fils qu'elle a abandonné (mais qui se voit opposer une fin de non-recevoir, forcément, car dans Picard, noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir) ; et puis bien sûr ce rebondissement final durant lequel Agnes tue Maddox car elle est (sans surprise) de mèche avec les Romuliens...
Bref, on est dans une série dark & gritty, mélodramatique et nihiliste, où la noirceur est forcée, où les personnages sont tous traumatisés, faillibles, déglingués, et qui n'a de Star Trek que l'univers et quelques noms. J'ai bien conscience que c'est voulu, et à la limite, si c'était bien fait, pourquoi pas, mais les scripts sont vraiment bourrés de facilités et de mystères creux, ce qui ne me convainc pas du tout...
(mais visiblement, il suffit d'un peu de fanservice facile - Mot, Quark, etc - pour se mettre une grosse partie des fans de Trek dans la poche, donc bon...)
- 1x06 - The Impossible Box : Picard arrive sur l'Artefact, où il retrouve Hugh, et ensemble, ils tentent d'évacuer Soji, alors même que cette dernière vient de prendre conscience de sa nature d'être synthétique...
Un épisode qui, s'il est meilleur que le précédent, souffle aussi constamment le chaud et le froid, entre idées intéressantes et moments donnant envie de se facepalmer.
Dans le camp des moments réussis, on trouve Picard, hanté par son expérience chez les Borgs, et dont le retour à bord d'un Cube donne lieu à du stress post-traumatique assez frappant. Stewart se donne à fond dans ces moments, la mise en images du cube 2.0 est efficace, les retrouvailles avec Hugh font plaisir, bref, ça fonctionne plutôt bien. À l'identique, la scène de Raffi qui embrouille une ex-collègue pour parvenir à ses fins n'était pas désagréable, et le fait que le récit avance enfin un peu est assez satisfaisant.
Au rang des moments plus problématiques, on a, dans le désordre, la scène de romance entre Rios et Jurati, assez honteuse dans son écriture et sa mise en images ; toujours des manigances peu convaincantes des Lannister romuliens (de toute façon un gros point faible de la série, à mes yeux) ; et toute une séquence centrée sur Narek et Soji, qui retrouve progressivement la mémoire en explorant l'un de ses rêves... une séquence en théorie intéressante, mais sur laquelle le spectateur a constamment dix minutes d'avance, ce qui la prive du moindre impact (en même temps, la romance Soji/Narek n'a jamais vraiment fonctionné à mes yeux).
Enfin, au rayon fanservice, une référence amusante à un portail sikarien, petit morceau de continuité agréable avec Star Trek Voyager.
Reste que l'épisode, s'il est plus long et fait moins de surplace que d'habitude, est tout de même assez inégal : la qualité et l'homogénéité ne sont pas encore au rendez-vous, et j'ai bien peur que Hugh ne survive pas à la scène de bataille présagée à la fin de l'épisode (parce qu'encore une fois, dans Picard, on force bien le trait et la noirceur en tuant tous les personnages secondaires inutiles...)
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Sonic, le film (2020) :
Perdu sur notre planète après avoir échappé in extremis à un assaut donné sur son monde natal, Sonic (Ben Schwartz), un hérisson bleu mutant ultra-rapide, s'est établi près de la ville de Green Hill, dans le Montana, où il est devenu une sorte de légende urbaine. Jusqu'au jour où il attire l'attention du Dr. Robotnik (Jim Carrey), un agent gouvernemental fasciné par ses pouvoirs. Sonic ne peut désormais plus compter que sur sa vitesse et sur l'aide de Tom (James Marsden), un officier de police local, pour éviter de devenir l'un des sujets d'expérience de Carrey...
Bon, par quel bout le prendre, ce Sonic... ? Par la conclusion, peut-être ?
San surprise, ce n'est pas bon. Sonic n'est pas un bon film. C'est un film pour enfants assez faiblard, qui semble arriver avec 20-30 ans de retard (la première chose à laquelle on pense, c'est Hop, déjà avec Marsden et déjà modelé sur les films des années 90-00) et paraît donc déjà daté dans son écriture, qui se délite et perd en intérêt progressivement, à mesure que le format road movie s'installe, que la logique se fait la malle, et que le scénario cesse de cacher ses trous ; un métrage qui peine à se montrer homogène dans son ton, dans la réalité de son univers (dès qu'un humain découvre Sonic, il a peur... jusqu'à ce que le film décide de placer une grosse séquence dans un bar western, où là, rien de va plus, le film met toutes ses règles de côté pour montrer un hérisson qui fait du line dancing, et prend part à une bagarre générale avec des bikers) et dans ses effets.
Le vrai problème, en fait, c'est la cible du film. On est clairement dans un film pensé pour les enfants (humour prout, flossing, etc, protagonistes simples, méchant cabotin), qui tente en même temps de flatter les parents nostalgiques, avec un fanservice conséquent à destination des fans de Sonic. Sauf que ces deux catégories, en réalité, ne se marient pas très bien : le film est bien trop basique pour que le fanservice suffise à porter le tout, et je ne suis pas sûr que la popularité du personnage de Sonic auprès des jeunes générations soit suffisante pour assurer le succès d'un tel métrage.
Mais revenons au film en lui-même. Niveau distribution, Schwartz est très bon en Sonic, Marsden remplit bien son rôle (comme d'habitude), Jim Carrey est en mode Ace Ventura/Mask (quand je disais que le film semblait avoir 25 ans de retard, c'est aussi pour ça : Carrey rejoue comme en 1994, ce qui plaira, ou pas, selon votre degré de tolérance pour cette version de Carrey, d'autant qu'il tente d'y injecter un sentiment de menace qui se marie mal avec le côté caricatural de l'interprétation), et Tika Sumpter est assez transparente.
Les effets spéciaux sont très inégaux - on sent fréquemment que le design de Sonic a été repensé tardivement, tant la finalisation du personnage varie d'une scène à l'autre. Et le rendu de la vitesse... est classique : c'est du déjà vu, tout comme les scènes de Sonic en mode Quicksilver.
En résumé, personne ne s'attendait à un chef d'œuvre, et ça tombe bien : c'est un film pour enfants assez quelconque, une origin story qui aurait pu être bien pire, mais qui ne décolle jamais vraiment, et qui a simplement pour elle un Sonic assez réussi, et un rythme suffisamment dynamique (90 minutes, ça aide à ne pas trop s'ennuyer). Ce n'est pas beaucoup.
2.25/6 (si le film était sorti tel quel il y a vingt ans, il aurait peut-être eu la moyenne...)
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Supervized (2019) :
Dans la maison de retraite Dunmanor, en Irlande, les pensionnaires sont tous des super-héros du troisième âge, supervisés par Alicia (Fiona Glascott), la jeune directrice. Mais bien vite, Ray (Tom Berenger), alias Maximum Justice, Ted (Beau Bridges), alias Shimmy, Madera (Fionnula Flanagan), alias Moonlight, et Pendle (Louis Gossett Jr.) alias Total Thunder, réalisent que certains de leurs congénères disparaissent et/ou perdent leurs pouvoirs de manière étrange : ils suspectent alors un trafic de pouvoirs organisé par le personnel soignant, et décident de passer à l'action.
Une comédie super-héroïque vaguement amusante, sorte de RED au pays des vieux héros, tourné en Irlande par Steve Barron (réalisateur du premier Tortues Ninja, désormais réalisateur de tv anglaise), et avec une distribution plutôt sympathique.
Le point faible du film, en fait, c'est qu'il est ultra-caricatural dans sa description de la maison de retraite et de ses pensionnaires : combiné à un budget assez limité, le ton et l'écriture donnent lieu à un humour très facile et en dessous de la ceinture, qui peinent un peu à donner de l'énergie au récit et à sa structure un peu bancale...
Dans l'absolu, le tout n'est pas désagréable à regarder, mais ça reste faiblard et bringuebalant, un peu à l'image de ses protagonistes, qui peinent à faire deux mètres sans tituber.
2.75/6
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Fisherman's Friends (2019) :
De passage dans un petit village de Cornouailles pour un enterrement de vie de garçon, Danny (Danny Mays), découvreur de talents dans l'industrie musicale, est abandonné là par ses amis, qui le mettent au défi de signer un groupe de marins local (James Purefoy, etc). Contre toute attente, Danny prend cette blague au sérieux, et commence à s'attacher à ces chanteurs improbables... d'autant qu'il n'est pas insensible à la séduisante Alwyn (Tuppence Middleton), mère célibataire qui gère là un bed & breakfast.
Une comédie typiquement anglaise inspirée d'une histoire vraie, et malheureusement vraiment cousue de fil blanc de bout en bout, au point d'en devenir un peu agaçante : les collègues de Danny (dont Noel Clarke) sont gentiment caricaturaux, l'humour est assez classique, le héros est peu attachant, les rebondissements sont télégraphiés au possible, et la romance n'est jamais totalement crédible, tant Tuppence Middleton et Danny Mays n'ont pas grande alchimie (en intervertissant les interprètes de Danny et du tenancier du pub, ça aurait peut-être mieux fonctionné), et tant le récit se contente d'aligner les clichés du genre.
Après, ça reste un feel good movie à l'anglaise, avec un petit village pittoresque, des interprètes plutôt agréables, et des sea shanties sympathiques à l'écoute (pour peu qu'on soit client de ce genre musical).... mais sur près de deux heures, ça se traîne fréquemment (les sous-intrigues ne sont pas passionnantes), et ça reste donc très moyen.
3/6
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Bad Boys for Life (2020) :
Vieillissants, Mike Lowrey (Will Smith) et Marcus Burnett (Martin Lawrence) approchent de la fin de leur carrière, lorsque Armando (Jacob Scipio), le fils d'Isabel (Kate del Castillo) et d'un baron de la pègre mexicaine que Lowrey a fait tomber durant ses jeunes années, arrive à Miami. Bien décidé à venger son père, Armando abat alors tous les anciens collègues de Mike, les uns après les autres, jusqu'à envoyer enfin ce dernier à l'hôpital. De quoi motiver les Bad Boys à remettre le couvert, en s'associant avec l'AMMO, une brigade de jeunes policiers (Vanessa Hudgens, Alexander Ludwig, Charles Melton) dirigés par Rita (Paola Nuñez), l'ex de Lowrey...
Pas de Michael Bay pour cette suite (hormis une brève apparition à l'écran au moment du mariage), mais deux jeunes réalisateurs belges/marocains qui font tout leur possible pour se couler dans le moule de la franchise, en proposant un film à la photographie colorée et saturée, assez stylisée, et qui singe occasionnellement la réalisation de Bay, pour le meilleur et pour le pire.
Car il faut bien avouer que si le tout n'est pas désagréable, et n'est pas forcément honteux, c'est aussi particulièrement sage et cadré : adieu la folie destructrice et décérébrée de Bay, place à un film d'action plus calibré, plus propre, et avec nettement moins de personnalité, qui voit les deux Bad Boys confrontés à leur âge, à leur héritage, et accompagnés d'un groupe de jeunes flics à la pointe de la technologie.
Rien de vraiment mémorable, et un scénario aux accents délibérés de télénovéla, mais ça se regarde tranquillement, à défaut d'atteindre les sommets dégénérés de Bad Boys II (la dernière grosse scène d'action de ce troisième épisode est agréable, cela dit, et plutôt bien filmée).
3.25/6 (et puis quel gâchis d'intituler le troisième épisode de la franchise Bad Boys 4 Life)
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Marvel Stories - Marvel Renaissance (2014) :
Documentaire français co-signé par Phillipe Guedj (un habitué de certains sites de genre français) et d'une durée d'une petite heure revenant en détail sur le gros passage à vide financier de la firme Marvel, dans les années 90, et sur la manière dont la compagnie a su remonter la pente pour devenir le colosse que l'on connaît aujourd'hui.
Ici, on ne s'attarde pas vraiment sur le côté créatif des choses, mais vraiment sur l'aspect business et économique de la Maison aux Idées : comment le lent déclin des ventes de comics dans les années 80-90, et la lente transformation des comics en objets spéculatifs plus qu'en œuvres créatives, a mené au rachat de la société par Ron Perelman, un businessman sans le moindre intérêt pour le monde des superhéros, qui a aussitôt mis Marvel en bourse ; comment la bulle spéculative a mené à la faillite de Marvel en 1996, et à l'arrivée de Carl Icahn, un financier aux dents longues ; comment Avi Arad et Ike Perlmutter, associés au sein de Toy Biz, un fabricant de jouets, sont arrivés à bord, le premier pour s'occuper du côté créatif, le second pour gérer les affaires de la boîte ; comment, sous l'impulsion d'Arad, Marvel s'est diversifiée en se tournant vers le cinéma, en développant ses produits dérivés, puis en recrutant de nouveaux talents et en lançant la collection Ultimate permettant de rebooter l'univers Marvel et de le rendre accessible à un nouveau public issu du cinéma.
Et bien sûr, comment les Marvel Studios ont été créés, et comment, progressivement, le succès de ces derniers s'est bâti, grâce au rachat par Disney, et parfois au détriment de certains des protagonistes de cette histoire de gros sous (Avi Arad, notamment, qui a choisi de partir lorsqu'il a vu qu'il tombait en défaveur auprès de Perlmutter).
Tout cela, à grand renforts d'interviews de créateurs et de personnes ayant vécu ces événements, d'Avi Arad à Jimmy Palmiotti en passant par Mark Waid, Louis Leterrier, Mark Millar, Tom DeSanto, et bien d'autres encore, pour un récit assez intéressant, parfois amusant (Ike Perlmutter décrit par tout le monde comme un "Dr Doom" pingre, autoritaire et totalement obsédé par l'argent), et dont on aurait aimé qu'il soit un peu plus long.
4.5/6
Marvel Stories - Marvel Univers (2016) :
Suite indirecte du précédent métrage, qui développe ici, sur une durée de moins de 80 minutes, trois axes principaux : tout d'abord, un segment consacré à la collectionnite aiguë qui entoure le monde des comics, la bulle spéculatrice qui fait des anciens numéros des objets dans lesquels investir, et qu'il faut stocker dans des conditions impeccables pour qu'ils ne perdent pas de valeur.
Honnêtement pas très intéressant, tout ça : voir des entrepreneurs faire la promotion de leur business, et négocier encore et encore pour conclure des accords de plusieurs centaines de milliers de dollars, ça n'a pas grand chose de fascinant ou de passionnant pour moi.
Le second segment, consacré aux liens intrinsèques et indéfectibles entre Marvel et la ville de New York, partie intégrante de l'identité de l'entreprise, de ses personnages, et du lien tangible existant entre les lecteurs de comics et l'univers Marvel, est déjà beaucoup plus convaincant, avec notamment des interventions de Xavier Fournier (ex Comic Box), entre autres.
Le documentaire effectue enfin un virage vers la Californie, pour s'intéresser à l'histoire cinématographique de Marvel Studios (on rejoint ici un peu la fin de Marvel Renaissance, dont on retrouve certains intervenants et certains morceaux d'interventions) et développer la stratégie et le savoir-faire de Kevin Feige et de Marvel, avec des prédictions assez amusantes à voir aujourd'hui, maintenant que l'on a plusieurs années de recul.
Plutôt agréable à suivre, même si j'ai beaucoup de réserves sur les interventions du journaliste de Deadline, assez cynique et agaçant.
Dans l'ensemble, un documentaire inégal, qui ne m'a pas vraiment intéressé dans sa première partie, mais s'avère pertinent dans les deux suivantes. Après, n'aurait-il pas mieux valu structurer tout ça autrement, en intégrant par exemple la partie MCU à Marvel Renaissance ?
3.5/6
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Après une première moitié de saison très inégale, ne décollant véritablement qu'avec son cinquième et dernier épisode, suite de la saison 12 de Doctor Who, en espérant un peu plus de continuité globale et plus d'inventivité...
Doctor Who, saison 12 - suite et fin (2020) :
- 12x06 - Praxeus : Aux quatre coins de la planète, une nouvelle micro-bactérie contamine des êtres humains, et semble rendre fous les oiseaux. Le Docteur et ses compagnons enquêtent.
Mouais bof. J'avoue que je m'attendais à pire, mais c'est simplement particulièrement oubliable, avec à nouveau les problèmes habituels du show sous Chibnall (je sais, je me répète, malheureusement, mais il continue à faire les mêmes erreurs, lui aussi) : un message asséné sans la moindre subtilité, des sous-intrigues multiples et approximatives, des personnages secondaires beaucoup trop nombreux (et parfois plus développés ou possédant plus de personnalité que les compagnons récurrents du Doc)...
En fait, je n'ai pas grand chose de plus à en dire.
- 12x07 - Can You Hear Me ? : Déposés sur Terre par le Docteur, les compagnons retrouvent leurs amis et proches respectifs, mais font tous l'expérience de phénomènes étranges, liés à une présence malveillante...
Encore une écriture en tandem pour Chibnall, et encore une impression d'un script un peu décousu et inabouti alternant idées intéressantes - bien que dérivatives - et moments assez ratés (les doigts baladeurs sont assez ridicules à l'image, la réaction du Doc fasse aux angoisses de Graham est hors-sujet).
Après, je n'ai pas détesté le mystère global, les méchants, les monstres et le fait que le script développe un peu les compagnons dans leur vie privée, etc... donc c'est un peu mieux que d'habitude, sans être pour autant exceptionnel.
- 12x08 - The Haunting of Villa Diodati : Le Docteur et son équipe arrivent en 1816, au bord du Lac Léman, où Mary Shelley et ses amis séjournent, et vont avoir l'idée de Frankenstein. Mais leur villa semble hantée par des phénomènes inexplicables... possiblement liés au Docteur.
Un épisode en deux parties, écrit par une scénariste quasi-débutante (elle n'a sur son CV que des épisodes de soap et d'Amandine Malabul, sorcière maladroite, soit des programmes loin d'être très exigeants niveau écriture ^^), et qui s'avère un peu inégal, mais néanmoins divertissant.
J'ai ainsi bien apprécié le côté maison hantée, fait avec suffisamment d'humour et de second degré pour fonctionner sans trop de problèmes dans ce contexte historique, mais j'ai trouvé qu'à partir de l'arrivée du Cyberman, ça pataugeait un peu plus, avec moins de fluidité, et une tendance à forcer de manière artificielle certaines décisions des personnages (toute la résolution et le choix final du Doc m'ont notamment paru un peu bâclés et patauds - notamment le Doc qui chouine parce qu'on se repose trop sur elle pour prendre les décisions difficiles).
Mais dans l'ensemble, c'était plutôt sympathique.
- 12x09 - Ascension of the Cybermen :
Le Docteur et sa fam' arrivent dans le futur, où subsistent quelques survivants de la Guerre contre les Cybermen ; pour tenter de les protéger, le Doc doit trouver Ko Shamus, un passeur capable de les exfiltrer de cette galaxie...
Première partie d'un double épisode écrit par Chibnall, qui a clairement voulu, avec cette saison, marcher sur les traces de Moffat et établir une intrigue de longue durée revisitant l'histoire du Doc de manière fondamentale. Sauf que voilà, Chibnall n'est pas très doué, et le tout tombe monumentalement à plat.
Cette première partie, donc, est sombre, dépressive, mollassonne, bourrée de personnages secondaires inutiles qui ne sont là que pour servir de chair à canon, et de mystères mystérieux (la sous-intrigue en Irlande) qui ne sont là que pour mettre en place le grand final.
Pourquoi pas, en soi, sauf que déjà, à la base, je n'a pas une grande affection pour les Cybermen, et que Chibnall, ici, n'en fait pas grand chose d'intéressant ou de nouveau. Bref, un épisode vague et tout sauf engageant, qui laisse présager du pire pour la fin de saison.
- 12x10 - The Timeless Children :
Emmenée par le Maître sur Gallifrey, le Docteur découvre la vérité au sujet des Timelords et de ses origines...
Un beau ratage. Sous la plume de Chibnall, ce final saisonnier de plus d'une heure se veut un hommage au Cartmel Masterplan, une réinvention totale des origines du Docteur, positionnant ce dernier comme un être unique, intemporel et immortel, encore plus exceptionnel qu'il ne l'était jusque là, un "Timeless Child" que les Timelords ont exploité pour obtenir leurs régénérations. Une entité énigmatique aux innombrables visages (dont le Docteur Ruth), et à l'importance désormais capitale : sans le Docteur, pas de Timelords... et pas de série.
Une réinvention qui fait passer le Docteur de vieux monsieur rebelle, ronchon mais bienveillant, frustré par ses semblables, à un Bucky Barnes de l'espace, un super-barbouze travaillant pour les services secrets gallifreyens, et dont l'esprit était effacé par ces derniers à chaque fin de "mission".
Soit. À la limite, les retcons de ce calibre peuvent être intéressants, s'ils sont bien menés, comme Moffat l'a prouvé avec Clara. Et il m'est difficile de m'indigner de tous les problèmes de continuité que cela pose (et ils sont innombrables, dès lors que l'on y songe un peu) quand il suffira à Chibnall (ou au showrunner suivant) de dire "tout cela n'était qu'un mensonge du Maître" pour rétablir le status-quo.
Non, le vrai problème, c'est que ce final est tout simplement soporifique. C'est mal écrit, ultra-bavard, avec près d'une heure d'exposition durant laquelle le Doc est totalement passive et "sauvée" in extremis par un old white male (ce qui est assez amusant compte tenu du positionnement woke et féministe de la communication autour de la saison), les compagnons sont inutiles, les Cybermen sont un prétexte, et le Maître cabotine toujours autant.
Et comme en plus tout ce petit monde est victime d'une réalisation et d'une direction d'acteurs assez faibles, qui ne met jamais en valeur sa distribution, et ne tient jamais la bride de son interprétation... le tout finit par être laborieux, inutile, téléphoné et particulièrement agaçant.
Bilan saisonnier :
Lorsque Chibnall a été annoncé comme showrunner, j'ai grimacé, redoutant l'écriture de ce dernier : après deux saisons sous son égide (deux saisons très différentes dans leur orientation, mais finalement pas tant que ça au niveau intérêt et qualité intrinsèques), je crois qu'on peut faire un premier bilan : sous Chibnall, la série patauge. Tant dans les audiences que créativement.
Chibnall peine à donner une caractérisation homogène à son Docteur, à lui donner une personnalité lui permettant de se distinguer de ses prédécesseurs et d'être autre chose qu'un Tennant-bis au féminin. Chibnall peine à développer et à utiliser ses compagnons, qui se retrouvent à faire de la figuration dans la majorité des épisodes, éclipsés par des personnages secondaires inutiles qui servent de chair à canon. Il peine à utiliser le canon et l'histoire du show de manière intéressante et originale, se contentant de répliquer des formules établies, ou de tenter de réinventer la roue. Et lorsqu'il tente d'évoluer hors du canon, de ne pas utiliser les figures imposées du show (sa première saison, en somme), il est incapable de produire une série qui ne soit pas maladroite, donneuse de leçons, ou mollassonne.
Il y a donc un vrai problème Chibnall, un peu comme si la BBC lui avait donné carte blanche sur la seule base du succès de Broadchurch, de son travail (pourtant médiocre) sur Torchwood, et sans se souvenir de ses épisodes bancals de Who. Et honnêtement, l'absence du moindre épisode mémorable sur plus de deux saisons et la chronologie actuelle de production laissent augurer du pire pour la série : déjà que le public n'est plus au rendez-vous, doit-on se dire qu'il reviendra dans plus d'un an, pour la saison suivante ?
Voire même pour l'épisode spécial de fin d'année... qui ramène encore les Daleks sur le devant de la scène ?
En ce qui me concerne, je reste dubitatif, et il est probable qu'à nouveau, l'épisode festif restera plusieurs mois en attente dans ma liste de visionnage, avant que je ne me décide à y jeter un coup d'œil...
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Après deux premiers épisodes inégaux - un premier plutôt intéressant, et un second qui redescendait déjà d'un bon niveau - place à la suite de cette série CBS dédiée à Jean-Luc Picard, et au futur de l'univers Star Trek...
Star Trek : Picard - Saison 1 (2020) :
- 1x03 - The End is the Beginning : Jean-Luc tente de convaincre Raffi (Michelle Hurd) de lui trouver un pilote, tandis que Soji (Isa Briones), de son côté, interroge d'anciens drones borgs d'origine romulienne...
Mouais. La série continue dans une direction qui ne m'inspire guère, avec énormément de surplace et d'exposition, et des choix créatifs qui me laissent assez dubitatif. À commencer par les anachronismes contemporains, comme les lunettes de soleil, le vape pen, ou Raffi qui utilise l'expression "pro tip".
À côté, en plus, on semble se diriger vers une vague histoire de prophétie romulienne dont Soji ferait l'objet, ce qui, honnêtement, est un peu une béquille narrative dont je me serais bien passé. Idem avec la caractérisation de Picard, qui me semble toujours avoir baissé les bras un peu trop rapidement après l'incident de Mars, et avec ces sous-Lannister romuliens, qui semblent répéter constamment la même scène sans réellement avancer (en même temps, toutes ces scènes sur le cube Borg restent assez floues dans leur positionnement et dans le pourquoi du comment, ce qui n'aide pas à se passionner pour elles).
Étrangement, alors que le Capitaine Rios m'a fait une très mauvaise première impression (l'ex-officier torturé par la mort d'une personne lui étant chère, devenu un pilote/contrebandier indépendant et rebelle, bonjour le cliché), ses rapports avec ses hologrammes (interprétés par le même acteur) peuvent donner quelque chose d'intéressant si c'est bien développé.
(ah, et par contre, l'arrivée du Docteur Jurati au bout milieu de la fusillade, comme ça, ça m'a paru particulièrement suspect. Je ne sais pas si les scénaristes ont prévu quelque chose à son sujet pour la suite, mais je me méfie)
- 1x04 - Absolute Candor : Picard demande à son vaisseau de faire une escale sur la planète Vashti, pour y faire une dernière visite à des Romuliens réfugiés là. Mais sur place, il ne rencontre que l'hostilité des locaux, et retrouve Elnor (Evan Evagora), un jeune guerrier qui lui est fidèle...
Aïe. Ça me fait de la peine de le dire, puisque Michael Chabon est au scénario, mais ça ne s'améliore pas. Du tout. Quatrième épisode, presque la moitié de la saison, et on en est toujours à faire du surplace, de la construction d'équipage, sans rien faire progresser d'autre : les scènes sur le cube Borg sont toujours d'une vacuité exemplaire (Spock-bis continue de flirter avec Soji, les Lannister-bis continuent leur relation semi-incestueuse pleine de menaces), et Picard continue de s'auto-flageller pour une erreur de son passé bien peu caractéristique de sa personnalité.
D'ailleurs, en parlant de personnalité, la caractérisation de Picard est un peu bordélique, puisque lui qui règle habituellement tout par la négociation et la parole décide ici spontanément de chercher la bagarre avec les Romuliens de Vashti en foulant au pied un panneau d'interdiction, puis il passe un savon quand Elnor (alias un Space Samuraï Legolas élevé par des nonnes guerrières... WTF ?) intervient pour lui sauver la vie. Je suis honnêtement à la limite de commencer à trouver Picard antipathique, et ce n'est pas une phrase que je pensais un jour avoir à dire...
Bref. La saison prend un tour qui me déplait de plus en plus, et ce n'est pas sa scène finale de conflit spatial incompréhensible (car montée avec les pieds) et l'apparition fanservice de Seven of Nine qui y changeront quoi que ce soit. En espérant un changement radical de cap, et pas encore trois épisodes de remplissage avec passage touristique chez les Riker...
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Lady Business (Like a Boss - 2020) :
Amies d'enfance inséparables, Mel (Rose Byrne) et Mia (Tiffany Haddish) ont fondé leur propre entreprise de cosmétique, une start-up prometteuse aux finances pourtant en difficulté. Lorsque Claire Luna (Salma Hayek), grande patronne de l'industrie cosmétique, s'intéresse à leur business, et leur propose d'investir dans leur entreprise, l'amitié des deux femmes est remise en question par les choix qui se présentent à elles...
Une comédie écrite par deux scénaristes de Ryan Hansen Solves Crimes on Television (Ryan Hansen a apparaît d'ailleurs dans le film), et qui, sous couvert d'être une friend-com (le nouveau terme à la mode pour décrire ces comédies pour femmes décrivant les hauts et les bas de l'amitié indéfectible de deux copines), s'inscrit en fait dans cette mouvance de bad girls movies entamée par Bridesmaids/Mes Meilleures Amies, qui montrent les femmes comme aussi trash, vulgaires, immatures, graveleuses et déglinguées que peuvent l'être les hommes dans les comédies américaines.
Le problème, en fait, c'est que tout comme du côté masculin, l'immense majorité de ces métrages ne vaut pas grand chose, leurs scénaristes se contentant d'accumuler gros mots, références sexuelles, et péripéties bas-de-plafond, tout en laissant les acteurs improviser, en espérant que cela suffise à faire un métrage convaincant.
Ici, c'est exactement le cas, puisque Like a Boss n'a pas le moindre rythme, que son écriture est faible, et que sa réalisation n'est guère plus dynamique. Pour compenser, on a le droit à une Tiffany Haddish en roue libre, à de l'improvisation, et à un défilé de cabotinage, d'humour de stoner, scatologique et/ou scabreux, et de seconds rôles qui font leur numéro, comme Salma Hayek, Billy Porter, Jennifer Coolidge, Jessica St Clair, etc.
L'avantage, c'est que tout ce petit monde est suffisamment professionnel et doué pour que, ponctuellement, un gag ou une réplique décrochent un sourire, et redonnent espoir dans le reste. L'inconvénient, c'est que dès que le moment est passé, on retombe dans une médiocrité particulièrement plate, pas très drôle ou inspirée, voire même assez ringarde (toute la présentation finale du produit, ou encore la conclusion karaoké) et forcée.
Reste l'amitié improbable des deux protagonistes, qui trouvera peut-être un écho, chez les spectatrices. Mais c'est peu, dans l'ensemble.
2/6
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La Chute du Président (Angel has Fallen - 2019) :
Sur le point de devenir le Directeur des Services Secrets du Président Trumbull (Morgan Freeman), Mike Banning (Gerard Butler) songe à refuser cette promotion, rattrapé par son âge, par la fatigue et par les commotions cérébrales. Mais lorsqu'une tentative d'assassinat élimine tout le Service de sécurité du Président, et laisse ce dernier dans le coma, Mike est accusé. Victime d'un complot et pointé du doigt comme étant un traître à son pays, Banning s'enfuit, bien décidé à trouver le vrai responsable et à venger son honneur...
Je le mentionnais dans ma critique de l'opus précédent : là où La Chute de la Maison Blanche était un film bas de plafond mais joyeusement bourrin et efficace, La Chute de Londres s'avérait un bon cran en-dessous, plus caricatural et moins pêchu.
Ici, on est probablement dans quelque chose d'encore moins nerveux dans l'action, âge oblige : Butler a vieilli, son personnage est fatigué, etc, et tout cela se retrouve dans le film, un film qui a la bonne idée d'avoir, en filigrane, tout un propos sur l'âge, la retraite, le stress post-traumatique, et les conséquences d'une vie de service sur le corps et le mental humains (notamment au travers du personnage du père de Banning, interprété par Nick Nolte).
Une idée qui est probablement la seule bonne idée du métrage, puisque tout le reste du récit s'avère particulièrement téléphoné et générique, au point d'en devenir agaçant : les mystérieux méchants sont évidents dès leur première apparition à l'écran, leurs motivations sont transparentes, les rebondissements du récit sont cousus de fil blanc, tout comme les feintes du scénario (le cliché du montage alterné entre les protagonistes réfugiés dans une pièce sans autre issue qu'une porte, et les méchants qui s'en rapprochent de plus en plus, pour finir par débouler dans une autre pièce qui est vide, il faut arrêter, maintenant), et ce n'est pas la mise en images qui sauvera le film de ces faiblesses.
La réalisation est en effet fonctionnelle, mais décevante (un peu trop de plans serrés, et les poursuites en pleine nuit sont peu lisibles), et les fonds verts approximatifs se multiplient un peu trop dans la dernière partie pour vraiment convaincre.
Dans l'ensemble, donc, si les défauts du film sont un peu différents de ceux de son prédécesseur, le résultat final n'est guère meilleur. C'est spectaculaire, oui, c'est bas du front, oui, c'est bourrin, oui, mais c'est aussi bien trop banal et générique pour mériter une meilleure note (et ce malgré une distribution efficace).
2.5/6
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Sacré Moïse ! (Wholly Moses !) :
Lorsque Harvey (Dudley Moore) et Zoey (Laraine Newman), deux touristes en voyage en Israël, trouvent de vieux manuscrits dans une grotte, ils découvrent la vie de Herschel, hébreu persuadé d'être destiné à libérer son peuple du joug de Pharaon, mais qui souffrait d'une malchance chronique : malgré tous ses efforts (plus ou moins) motivés, Herschel est toujours passé à côté de son destin, systématiquement éclipsé par un certain Moïse...
Une comédie américaine longuette tentant de faire une Vie de Brian à la sauce Ancien Testament, sans en avoir le rythme, l'humour, l'originalité, l'inspiration, ou les interprètes.
Ici, en lieu et place des Monty Python, on a droit à un réalisateur du Saturday Night Live, à un scénariste inconnu au bataillon, à quelques visages familiers de l'époque (DeLuise, Pryor, Ritter...), et à un Dudley Moore assez falot en protagoniste.
Autant dire que le tout tourne immédiatement à vide, et que cette satire molle et plate revisite l'Ancien Testament (David & Goliath, Sodome) sans mordant ni rythme, avec des gags et des scènes qui s'éternisent et tombent systématiquement à plat.
1.5/6
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Billionaire Boys Club (2018) :
En 1983, Dean (Taron Egerton) et Joe (Ansel Elgort), anciens camarades de classe issus de la classe moyenne, se retrouvent, et décident de mettre leurs talents de baratineurs en commun, pour se lancer dans la finance. Rapidement, à force de bagout et de mensonges en tous genres, les deux jeunes hommes parviennent à réunir des capitaux inouïs et des investisseurs improbables, fondant le Billionaire Boys Club, un groupe d'investissement composé de jeunes héritiers aisés. Mais comme toute arnaque, le BBC commence rapidement à donner des signes de faiblesse, et les bons conseils de Ron (Kevin Spacey), un gros investisseur, semblent soudain ne plus porter leurs fruits...
Une sorte de sous-Loup de Wall Street inspiré d'événements réels (on pense aussi à War Dogs, dans un style différent), du réalisateur de Wonderland (le biopic de John Holmes), et qui a l'insigne "honneur" d'être le dernier long-métrage de Kevin Spacey avant que le scandale n'éclate à son sujet, et qu'il ne révèle son homosexualité.
Un Kevin Spacey qui, ici, incarne un arnaqueur riche et efféminé, qui séduit et manipule de jeunes éphèbes pour qu'ils fassent tout ce qu'il leur demande... oups ! Pas de composante sexuelle dans ce film, cependant, si ce n'est une vague impression, çà et là, de regarder un film de David DeCoteau, avec sa distribution intégralement masculine (Emma Roberts fait presque de la figuration, avec quelques scènes qui semblent avoir été rajoutées pour lui donner quelque chose à faire), son amitié virile, etc.
Le vrai problème, en fait, c'est que cette histoire vraie n'est jamais surprenante ou originale. Et je ne parle pas du fait qu'elle ait déjà été adaptée en téléfilm il y a quelques décennies, non : le script est tout simplement cousu de fil blanc, télégraphie tous ses rebondissements, et il repose intégralement sur sa distribution pour assurer le spectacle.
Malheureusement, tout le monde n'a pas le charisme et la maîtrise de DiCaprio, et si Kevin Spacey est excellent dans son rôle, Taron Egerton a tendance à laisser son accent anglais revenir à la surface, et surtout Ansel Elgort (qui m'avait déjà laissé mitigé dans Baby Driver) est un peu laissé en roue libre à mesure que le film progresse et que son personnage s'écroule.
Bref, ce n'est pas très convaincant, tout ça. Ça ressemble souvent à du sous-Scorsese (la narration en voix off d'Egerton, bourrée de références modernes totalement hors-sujet, aïe), ça ne raconte pas grand chose d'intéressant (en plus de paraître dédouaner un peu ses protagonistes, pourtant criminels et meurtriers), et du point de vue de la réalisation, entre les faux raccords et les caméras qui se mettent à pencher, ce n'est pas exceptionnel non plus.
2.25/6
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Cats (2019) :
Lorsque Victoria (Francesca Hayward), une jeune chatte, est abandonnée dans la rue par ses maîtres humains, elle trouve refuge au sein de la communauté des Jellicle Cats, des chats dirigés par Old Deuteronomy (Judy Dench) et qui, en cette nuit magique, vont décider de quel membre de leur troupe va pouvoir accéder au paradis de la Jellicosphère, et obtenir le droit à une vie meilleure. Mais le machiavélique Macavity (Idris Elba) est prêt à tout pour obtenir cet récompense...
Il faut être franc : déjà, à la base, Cats est loin d'être la comédie musicale la plus facile à adapter du répertoire d'Andrew Lloyd Webber. Basé sur de la poésie semi-abstraite de TS Elliott, le show n'a pas de véritable trame narrative, mais un enchaînement de chansons/présentations des divers félins présents : il possède des chansons très inégales dominées par le morceau Memories, et sa renommée s'est principalement faite sur ses costumes et ses chorégraphies scéniques... franchement, sur le papier, adapter Cats au cinéma, c'était déjà particulièrement casse-gueule.
Donc forcément, quand Tom Hooper, un réalisateur déjà responsable des Misérables, et possédant une vision très particulière de la réalisation des comédies musicales, s'attelle au projet, et décide de repenser à la fois les chorégraphies (pour les confier au chorégraphe de Hamilton, plus orienté hip-hop) et les costumes (ici intégralement numériques), forcément... ça se casse la gueule.
Pourtant, ce n'est pas un désastre intégral : tout le monde, à l'écran, semble y croire, notamment Francesca Hayward, au visage de jeune féline ingénue assez charmant ; ponctuellement, l'alchimie opère, et les décors, les mouvements et la musique parviennent à retranscrire la vision de Webber et de Hooper ; et çà et là, on se dit que ça aurait pu fonctionner, si par exemple Hooper avait opté pour un film intégralement en motion capture, et pas pour un métrage bâtard mi-numérique, mi réel.
Car c'est bien là le problème principal du film : son aspect visuel brouillon, son monde tout-numérique approximatif, où les proportions des objets n'ont aucun sens, où les visages humains des chats semblent constamment mal proportionnés et mal incrustés sur des corps félins lisses et asexués, où la physique n'a pas sa place, et où les danseurs semblent souvent à peine être présents dans les décors (puisque filmés sur fond vert).
Un monde filmé sans inspiration par Hooper, qui monte ses chorégraphies de manière trop découpée, sans jamais les mettre en valeur ; un Hooper qui tente de répliquer le numéro larmoyant d'Anne Hathaway dans les Misérables avec le Memory de Jennifer Hudson, et qui semble s'amuser (beaucoup plus que le spectateur, je dois dire) à filmer le slapstick des personnages de Rebel Wilson et de James Corden (honnêtement, le film ne me dérangeait pas... jusqu'à ce que Rebel Wilson débarque et fasse son numéro habituel - c'est là que ça a commencé à coincer).
Pour son film, Hooper a donc choisi de faire passer Victoria (une danseuse secondaire du show scénique) au premier plan, pour en faire le référent du spectateur et expliquer l'univers du film ; il a changé un peu le personnage de Macavity, grand méchant kidnappant les autres candidats à l'ascension, et dont Bombalurina (Taylor Swift) devient une "adepte" ; pas de transformations véritablement bouleversantes au programme, donc, et une tentative de structurer un peu la comédie musicale... mais ça ne fonctionne pas vraiment : il aurait fallu que le scénariste (aussi derrière Rocketman et Cheval de Guerre) structure encore plus le tout, et développe un véritable récit de cinéma.
Ces efforts disparaissent en effet derrière la succession épuisante des chansons très inégales, derrière les effets spéciaux vraiment bancals (les souris et les cafards sont immondes et donnent l'impression de n'avoir jamais été finalisés), derrière la sensualité bizarre de ces chats qui devraient plaire à bon nombre de furries, et derrière certains de ces choix créatifs qui laissent perplexe, comme ce grand final laid au possible, au petit matin, avec une Judy Dench qui s'adresse face caméra au spectateur.
Il serait trop simple de dire que cette adaptation est un plantage total : en réalité, c'est bien plus mitigé, et par certains aspects, c'est même plutôt intéressant (le numéro de McKellen, par exemple). Mais il reste un véritable problème de direction artistique et de mise en images, à la fois inhérent aux choix effectués par Hooper, et à la qualité des effets spéciaux.
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Compagnons inégalement développés, Docteur sans réelle personnalité, épisodes génériques et moralisateurs, aucune véritable direction : la saison 11 de Doctor Who, première année de Chris Chibnall aux commandes, m'avait déplu à un point tel que j'avais fini par jeter l'éponge et par délaisser l'épisode spécial du Nouvel An 2019, ne finissant par le regarder que six mois plus tard, sans grande motivation.
Mais je ne suis pas du genre à désespérer, et j'ai donc attaqué cette saison 12 avec des espérances minimes, peu motivé par cette affiche arc-en-ciel aux intentions clairement inclusives et woke, comme si c'était là le problème de la série dans cette incarnation (ou dans ses incarnations préalables, d'ailleurs)...
Doctor Who, saison 12 - première partie (2020) :
- 12x01-02 - Spyfall :Le Docteur (Jodie Whittaker) et ses compagnons Graham O'Brien (Bradley Walsh), Ryan Sinclair (Tosin Cole) et Yasmin Khan (Mandip Gill), sont recrutés par le MI6 pour enquêter sur une série de meurtres étranges liés à Daniel Barton (Lenny Henry), patron d'un grand moteur de recherche. Afin de les assister, ils recrutent les services de O (Sacha Dhawan), un agent spécialisé dans la surveillance des formes de vie extraterrestres...
Ça commence mal, tout ça. Un double épisode signé Chris Chibnall qui fait illusion durant sa première moitié de mise en place, mais qui s'écroule dès le second épisode : aussitôt, le script semble décousu, sous-développé et brouillon à de nombreux niveaux, on a l'impression d'avoir sous les yeux des embryons d'idées de trois ou quatre épisodes différents, combinés en un seul récit ; les personnages historiques sont sous-exploités, et surtout, plus gênant, il y a Sacha Dhawan.
Un Sacha Dhawan qui m'avait déjà moyennement convaincu dans Iron Fist, et qui là, cabotine encore plus que John Simm à l'époque Tennant, sans en avoir nécessairement le charisme ou la maîtrise.
Une reprise assez bof, donc, pour le moment, même si ça a le mérite de lancer une piste pour la saison.
- 12x03 - Orphan 55 :L'équipe du Docteur se rend dans un spa extraterrestre isolé du reste de la planète Orphan 55, et des créatures sanguinaires qui la peuplent... jusqu'au moment où ces créatures prennent d'assaut le spa et ses clients.
Là, je vais être encore plus clair : ce n'était pas bon. On retombe dans les problèmes récurrents de l'ère Chibnall, à savoir des personnages secondaires beaucoup trop nombreux, transparents, inutiles et souvent agaçants ; un script à la fois prévisible au possible et pas très rigoureux ; une Yaz inutile ; et une leçon de morale finale qui a la finesse d'un tractopelle sans conducteur.
Bref, cette douzième saison ne s'annonce pas sous de très bons augures.
- 12x04 - Nikola Tesla's Night of Terror : En 1903, Nikola Tesla (Goran Višnjić) se trouve embarqué dans une aventure improbable lorsqu'il devient la cible de la Reine des Skithras, dont le vaisseau endommagé survole, invisible, le laboratoire du savant...
Arf. Tesla. J'avoue que j'en ai un peu ras-le-bol de l'exploitation et de la récupération du personnage par certains scénaristes sans inspiration, et pa des franges pseudoscientifiques et conspirationnistes, qui le déifient à grand renforts de fake news à gogo, donc ça ne me donnait pas envie de regarder ce quatrième épisode...
Un épisode à nouveau gentiment brouillon et décousu... et surtout très peu passionnant. Du Docteur Who pseudo-historique sans le fun ni la rigueur de l'écriture, et avec de méchants aliens en carton, filmés avec les pieds pour cacher l'absence de budget (franchement, la Reine scorpion, c'était du niveau de Rita Repulsa).
(quant à la musique, disons qu'elle était particulièrement médiocre)
- 12x05 - Fugitive of the Judoon : Les Judoons débarquent sur Terre, à Gloucester, à la recherche d'une fugitive, Ruth (Jo Martin), pourtant d'apparence totalement humaine. Pendant ce temps, les compagnons du Docteur sont téléportés à bord du vaisseau du Capitaine Jack (John Barrowman), qui les avertit d'un danger imminent...
Han, un épisode réussi de l'ère Chibnall, je n'y croyais plus.
En même temps, quand on sait garder le secret sur certains rebondissements des plus étonnants - le retour du Capitaine Jack ! - ou que l'on décide de partir dans une direction inédite (un autre Docteur féminin !), ça donne tout de suite envie de voir la suite.
Bon, il y a toujours un petit ventre mou aux alentours de la visite du phare, et on sent bien grincer les rouages de la mise en place de l'arc global, mais c'était assez sympathique à suivre, je dois dire.
La seule véritable question, c'est : est-ce que Chibnall, qui a co-écrit cet épisode, sait où il va, et a préparé en amont des réponses à toutes les questions qu'il pose ici ? Difficile à dire.
Va-t-il nous faire une histoire d'univers parallèle, façon Crisis on Infinite Earths, pour expliquer tout ça, ou va-t-il opter pour une réécriture féministe complète de l'histoire du Docteur, comme on le murmure dans les milieux autorisés ?
Wait and see... en tout cas, l'intérêt de cette demi-saison remonte bien avec cet épisode, et c'est tant mieux.
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Un mois de février en deux parties sur le blog des Téléphages Anonymes, entre une première quinzaine consacrée à la Saint Valentin, et deux dernières semaines plus traditionnelles, revenant aux rubriques habituelles de notre blog...
Tous les films de la quinzaine Saint Valentin sont disponibles ici, et listés dans notre Index Cinéma général, disponible ici.
En ce qui concerne la Quinzaine Saint Valentin, peu de films se démarquent vraiment du lot : outre quelques titres tout à fait regardables à 3.5-3.75/6, une poignée de métrages mérite le coup d'œil avec une note ≥4/6 : un unique film Hallmark (Un Coup de foudre en garde partagée), une comédie fantastique québécoise (Un Jour Mon Prince), une histoire de toutous (Dog Days), une parodie du genre (Isn't It Romantic) et une dramédie indépendante assez jolie (The Giant Mechanical Man).
Quant au reste de ce mois, un ensemble plus ou moins disparate de films, ce mois-ci : du bon, du mauvais, du moyen...
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# Film du mois :
Upgrade, un bon thriller de science-fiction, bien interprété et dynamique, suivi de près par Dolemite is my Name, un biopic qui permet à Eddie Murphy de rappeler à tout le monde l'étendue de son talent d'acteur.
# Flop du mois :
Belle combinaison de films nazes, ce mois-ci, entre Opération Funky 2, une suite DTV fauchée et idiote, Playing with Fire, qui est probablement le Fée malgré lui de John Cena, et Charlie's Angels version 2019, un plantage moche et plat, trop préoccupé par son côté girl power pour se souvenir d'être fun et dynamique.
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# Petit écran :
Très peu de séries, ce mois-ci : une ultime saison de The Good Place qui m'a moins convaincu que d'autres ; un El Vecino plutôt amusant, mais assez anecdotique ; et le début de Star Trek : Picard, un début inégal pour le retour de ce personnage-phare de Star Trek : The Next Generation.
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# À venir :
En mars, on continue normalement, avec des Chats qui dansent, un Will Smith qui rempile avec son pote Martin, un hérisson qui court vite, un Robert Downey Jr qui parle aux animaux, une Belle et un Clochard, des black métalleux norvégiens... ; et niveau petit écran, ce cher Docteur Who, Jean-Luc Picard, et bien plus encore...
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Bien décidé à rentabiliser sa plate-forme de streaming, et à exploiter sa franchise Star Trek au maximum, quitte à l'épuiser, CBS a lancé, en début d'année 2020, une nouvelle série dérivée en 10 épisodes de 45 minutes : Star Trek - Picard, un programme prenant place dans le futur de la Nouvelle Génération, chapeauté par Michael Chabon, Alex Kurtzman, Akiva Goldsman et d'autres, et délibérément plus sombre et dramatique.
Star Trek : Picard - Saison 1 (2020) :
- 1x01 - Remembrance : Lorsqu'il reçoit la visite de Dhaj (Isa Briones), une jeune femme perdue récemment attaquée par de mystérieux assassins et dotée de capacités surhumaines, Jean-Luc Picard (Patrick Stewart), amiral à la retraite, ne sait sur quel pied danser. Et lorsque les origines de Dhaj commencent à refaire surface, Picard n'a d'autre choix que d'aider celle qui, peut-être, est la descendante de l'un de ses meilleurs amis...
Pour l'instant, tout va bien, comme dirait l'autre. C'est avec beaucoup d'appréhensions que j'ai abordé cette série CBS (Amazon, dans le reste du monde), échaudé par la médiocrité générale de Discovery, par le fanservice évident du matériel promotionnel (Data, Seven of Nine, les Borgs, etc, etc, etc), par le dernier Short Trek nous rejouant la partition du 11 Septembre, et par les déclarations de la production et de Stewart, annonçant vouloir faire de cette série l'équivalent de Logan pour les X-men : un récit sombre, désespéré, reflétant le monde actuel et abordant des problématiques sociétales contemporaines de manière dramatique... soit tout l'opposé d'un Star Trek lumineux, optimiste et aventureux, comme je préfèrerais le voir.
Mais pour l'instant, tout va bien. Je pourrais pinailler sur Harry Treadaway en romulien beau gosse mal rasé (pas du tout convaincant dans sa brève apparition, avec son look à la Spock de Discovery) ; sur certains dialogues un peu laborieux ; sur le français calamiteux de Patrick Stewart ; sur le côté "des méchants androïdes rebelles ont attaqué la terre" déjà peu probant, à la base ; ou sur certaines facilités, çà et là...
Mais dans l'ensemble, avec 45 minutes à peine au compteur, le tout s'avère, pour le moment, un programme posé et intéressant, porté par Stewart, avec une Alison Pill qui fait plaisir à voir, une Dhaj plutôt compétente, et un récit qui fait son choix parmi les éléments de continuité de la franchise : oui à nuTrek, oui à Nemesis, mais non à B-4... et ce n'est pas plus mal (même si ce n'est pas fait de la manière la plus élégante et subtile possible).
Pour l'instant, tout va bien.
- 1x02 - Maps and Legends : Alors que Picard mène l'enquête sur la mort et le parcours de Zhat, avec l'aide de Laris (Orla Brady), il est confronté à l'hostilité ouverte de Starfleet, qui lui claque la porte au nez...
Hum... ça va déjà moins bien. Le problème étant principalement une écriture plus laborieuse, qui se paume dans des plombes de technoblabla laborieux lors d'une scène de reconstitution de scène de crime inutile, qui utilise de gros traits pour dessiner le portrait d'un Starfleet corrompu de l'intérieur et hostile à Picard, et qui en rajoute encore une couche avec un duo frère/sœur romuliens aux relations compliquées.
Bon, j'avoue, ça n'aide pas que le tout fasse vraiment du surplace, et que l'actrice interprétant Rizzo ne m'ait pas du tout convaincu, donnant l'impression de tenter de composer une Cercei Lannister du pauvre.
À part ça, le trekkie qui sommeille en moi a apprécié que la série mentionne les problèmes de dégénérescence cérébrale de Picard (cf All Good Things, le final de TNG), mais honnêtement, après un premier épisode honorable, je suis désormais nettement plus sur la défensive.
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Retrouvez aussi toutes les critiques de la saga Star Trek publiées sur ce blog en cliquant ici ou en passant par notre Index Séries alphabétique...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Shaft (2019) :
Lorsque son meilleur ami, un jeune vétéran, trouve la mort de manière mystérieuse, John "JJ" Shaft Jr. (Jessie T. Usher), expert en cybersécurité au FBI, décide de mener l'enquête. Mais JJ n'a aucune expérience du terrain, et déteste les armes à feu. Pour avoir une chance d'avancer dans son investigation, il se tourne alors vers John Shaft (Samuel L. Jackson), un père qu'il n'a pas revu depuis sa plus tendre enfance, et qui se trouve être une véritable légende de Harlem...
Que se passe-t'il lorsque l'on confie le nouveau volet de la franchise Shaft ("franchise" est un bien grand mot, j'en conviens) à Tim Story (réalisateur médiocre de Barbershop, de la version US de Taxi, des deux 4 Fantastiques, et des deux Mise à l'épreuve) et à deux scénaristes de sitcom ?
Et bien l'on se retrouve avec un pastiche de la série, une sorte de buddy-comedy familiale entre un père rétrograde, nostalgique du bon vieux temps, et son fils millennial woke, avec tout ce que ça comporte de vannes clichées, de situations convenues, et autres critiques sociales éventées.
Une comédie policière assez générique et mollassonne (le film dure près de 2 heures), qui semble souvent en pilotage automatique, avec une dose de fanservice conséquente, du hip-hop en guise d’illustration musicale, et un peu de rétrocontinuité apportée au film de 2000 (un film qui semble n'avoir pas laissé le moindre souvenir, à en juger par les réactions du web).
Alors pour être franc, ça se regarde tout de même gentiment, principalement parce que la distribution est compétente (Usher est bon, Jackson fait du Jackson, Alexandra Shipp est attachante ; je suis plus mitigé sur Titus Welliver, cantonné au rôle sous-développé du chef du FBI acariâtre, et sur Regina Hall, qui joue son personnage comme si elle était dans un film de Kevin Hart), mais dans l'ensemble, c'est vraiment ultra-basique (cela dit, pour peu qu'on sache à quoi s'attendre, ça peut passer).
Plus embêtant, cependant, ça ne parvient jamais à rendre ses personnages cools ou badass, à l'image de cette fin de film sur les trois Shaft habillés à l'identique et marchant dans la rue, une image filmée tellement platement et sans inspiration que les personnages y semblent plus ringards qu'autre chose. Pour un film reposant à ce point sur l'aura de dur à cuire de son héros, et sur son héritage blaxploitation, c'est un peu un comble que Story peine à ce point à mettre ses stars en valeur.
Dans ces conditions, il n'est guère surprenant de voir que New Line/Warner aient préféré refiler le film à Netflix pour la distribution internationale...
Un petit 2.5/6 (pour le cast)
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6 Underground (2019) :
Après avoir assisté aux horreurs perpétrées par un régime totalitaire, un milliardaire américain, "Un" (Ryan Reynolds) issu des nouvelles technologies décide de mettre sa fortune au service de la justice, en se faisant passer pour mort, et en recrutant un groupe de mercenaires, pour mener à bien des missions dangereuses et totalement illégales à l'autre bout du monde. Il y a Deux (Mélanie Laurent), un ancienne espionne ; Trois (Manuel Garcia-Rulfo), un tueur à gages ; Quatre (Ben Hardy), spécialiste en parkour ; Cinq (Adria Arjona), médecin ; et Sept (Corey Hawkins), ancien sniper. Leur mission actuelle ? Organiser un coup d'état au Turgistan, et remplacer le dictateur en place (Lior Raz) par son frère plus pacifiste (Payman Maadi)...
Grosse production Netflix réalisée par Michael Bay et écrite par les scénaristes de Deadpool, 6 Underground est arrivée en décembre dernier sur la plate-forme de streaming avec un certain impact, notamment parmi les amateurs de genre. La promesse du sens de l'humour de Deadpool, du charisme de Ryan Reynolds, et de la destruction apocalyptique d'un Michael Bay en roue libre, débarrassé des impératifs d'une franchise comme Transformers et des limites de la censure, augurait de quelque chose de potentiellement enthousiasmant.
Et effectivement, avec ses premières vingt minutes décapantes, une longue poursuite automobile à la fois sanglante, nerveuse, amusante et efficace, on pouvait se surprendre à espérer.
Rapidement, cependant, des problèmes évidents commencent à faire surface. Certains inhérents au style Bay (caméra constamment en mouvement, effets pyrotechniques éventés, faux raccords à gogo, rythme bancal, fascination pour la violence débridé et pour la force armée, placements produits), d'autres à un script peu inspiré et totalement décousu : partant constamment dans de longs flashbacks plats relatant le parcours des divers membres du groupe (des flashbacks qui ne sont pas sans rappeler la structure des Deadpool), le récit enchaîne ces derniers avec des scènes d'action effectivement débridées, mais longuettes et/ou peu marquantes.
Ajoutez à cela une distribution assez inégale (Reynolds tient son rôle, mais le reste de l'équipe est très inégal, tant au niveau charisme qu'au niveau intérêt) et ce métrage de deux heures finit par être spectaculaire et décomplexé, certes, avec des effets spéciaux ILM de qualité, mais aussi assez brouillon et finalement lassant/épuisant.
Après, ça reste un film de Michael Bay, et tout spectateur sait à quoi s'attendre avant de le regarder : c'est bourré d'idées visuelles mais approximatif, c'est d'une connerie abyssale (tout le propos politique, notamment) mais débordant d'action inédite, c'est putassier mais jamais totalement au premier degré, bref, c'est ce que c'est.
Avec une distribution plus mémorable, et une écriture moins pétée, ça aurait pu être assez fun et jouissif. Là, en l'état, c'est assez anecdotique.
3/62.5/6 (après revisionnage)
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Charlie's Angels (2019) :
Programmatrice pour une entreprise sur le point de mettre sur le marché un produit potentiellement dangereux, Elena (Naomi Scott) se trouve embarquée dans les opérations des Anges de Charlie, une agence de sécurité privée bien décidée à empêcher que cette technologie ne tombe pas en de mauvaises mains. Sous la supervision de Bosley (Elizabeth Banks), Sabina (Kristen Stewart) et Ella (Jane Kano) vont alors prendre Elena sous leur(s) aile(s), et tenter d'enrayer les plans machiavéliques du patron de la jeune femme...
Soyons très clairs : les deux Charlie's Angels du début des années 2000 n'étaient pas forcément de bons films, mais étaient des blockbusters décérébrés et cartoony ne se prenant jamais au sérieux, dynamiques, chatoyants, avec un trio de tête à la fois charismatique, sexy, léger et badass, et un méchant mémorable.
Ici, pour ce remake co-écrit, réalisé et interprété par Elizabeth Banks... disons que l'époque n'est plus la même, et qu'en lieu et place du féminisme ludique des premiers films (certes réalisés par McG, un homme, et donc avec un point de vue masculin sur ses actrices), on se retrouve avec un féminisme plus militant, qui s'ouvre sur une Kristen Stewart déclarant face caméra que les femmes peuvent tout faire aussi bien que les hommes, qui continue par un générique naïf façon montage de petites filles qui font du sport et plein d'autres choses, qui fait de ses protagonistes masculins des cadavres, des incapables balbutiants, des traîtres ou des bad guys silencieux, et qui passe un bon coup de balai sur le patriarcat en faisant des femmes de Bosley, des Anges... et (spoiler) de Charlie lui-même.
À partir de là, on sait à quoi s'attendre : un peu dans la lignée de Ghostbusters 2016, on se retrouve avec une version d'un girl power tellement pataud qu'il en devient embarrassant, avec un récit qui veut jouer la carte du fanservice pour se mettre son public dans la poche (le film explique qu'il s'inscrit dans la continuité de la série originale et des deux films de la bande Barrymore/Liu/Diaz, et remplace Bill Murray et David Doyle dans les photos d'époque par un Patrick Stewart très mal photoshoppé ; les nombreux caméos se multiplient... mais sont très peu identifiables pour un public non-américain : athlètes olympiques, actrices de série tv), mais qui manque tellement d'énergie (pas une scène d'action ou un plan mémorable), de personnalité et d'originalité (le script est basique au possible, ses rebondissements faiblards) qu'il tombe totalement à plat.
Tout au plus peut-on signaler une Naomi Scott qui confirme son potentiel comique et son charisme, une Kristen Stewart en mode décomplexé, assez divertissante, et quelques moments qui font sourire, quand les actrices semblent plus naturelles et interagissent spontanément. Ah, et Patrick Stewart, qui s'amuse.
Mais dans l'ensemble, c'est un peu à l'image de Pitch Perfect 2, la précédente réalisation d'Elizabeth Banks : ça donne souvent l'impression d'être en pilotage automatique, et jamais suffisamment fun pour mériter son existence.
2.25/6
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Abominable (2019) :
Lorsque la jeune Yi (Chloe Bennett) découvre un jeune Yéti sur le toit de sa demeure de Shangaï, elle ignore que ce dernier va l'embarquer dans une aventure improbable jusqu'au mont Everest, en compagnie de Jin (Tenzing Norgay Trainor) et de son cousin Peng (Albert Tsai). D'autant que les hommes du maléfique Mr. Burnish (Eddie Izzard) sont aux trousses de l'animal, échappé de son laboratoire...
Un film d'animation sino-américain, co-produit par Dreamworks, et qui lorgne fortement sur un Dragons avec un protagoniste de sexe féminin, et prenant place en Chine.
On se trouve donc en terrain assez familier, de bout en bout, avec un script dont les grandes lignes un peu approximatives (quelques changements de direction peu probants, un yéti aux pouvoirs à géométrie variable...) semblent un peu dérivatives, une bande originale qui lorgne sur du John Powell, des chansons pop insipides, et des personnages gentiment sous-développés (de manière générale, les personnages humains ne sont ici pas très mémorables).
Malgré cela, le film s'avère assez agréable à suivre, principalement grâce à son monstre très attachant, et à son Eddie Izzard qui semble s'amuser. Dans l'ensemble, c'est trop générique pour vraiment rester dans les mémoires (et c'est la raison pour laquelle je n'ai pas grand chose à en dire), mais ça occupe cependant 90 minutes sans trop de difficultés.
3.25 + 0.25 pour les serpents = 3.5/6
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Opération Funky 2 (Undercover Brother 2 - 2019) :
Peu de temps après avoir pris son petit frère Lionel (Vince Swann) sous son aile, l'Undercover Brother (Michael Jai White) disparaît avec ce dernier dans une avalanche en Autriche, alors même qu'il poursuivait The Man (Barry Bostwick). Réanimé 16 ans plus tard, en 2019, Lionel doit alors aider les forces de la Brotherhood à lutter contre le racisme ambiant et le politiquement correct, tandis que l'Undercover Brother reste dans le coma...
Le premier Undercover Brother, sorti en 2002, n'était pas forcément un classique de la comédie américaine mais, entre sa distribution efficace (Eddie Griffin, Chris Kattan, Denise Richards, Dave Chappelle, Chi McBride, Neil Patrick Harris, Gary Anthony Williams, Billy Dee Williams, James Brown, Robert Trumbull...) et son script signé de l'un des co-scénaristes de la franchise Austin Powers, on passait tout de même un moment agréable devant cette parodie des films de blaxploitation à la fois décomplexée et engagée.
Pour cette suite, le département DTV d'Universal s'est tourné vers des auteurs de sitcom, et vers le scénariste des suites vidéo de La Course au Jouet, de Jusqu'au Cou, et de La Revanche des Losers, pour nous pondre une suite qui lorgne encore plus vers Austin Powers (les deux protagonistes sont décongelés à notre époque, et découvrent le monde moderne), et qui troque une grosse partie de son militantisme anti-racisme pour une critique de la culture woke, du politiquement correct, et des hipsters.
On est donc dans de l'humour assez éventé, mis en images de manière quelconque et approximative (pas mal de problèmes de continuité capillaire), souffrant d'un budget clairement minuscule, et qui commet l'erreur d'avoir une distribution globalement insipide, troquant l'Undercover Brother du titre (ici joué par un Michael Jai White impliqué, qui nous fait une variation de Black Dynamite) contre son petit frère, qui est le vrai protagoniste du film.
Un petit frère qui nous refait la partition d'un frère Wayans (y compris au niveau du déguisement whiteface), et qui achève de persuader le spectateur que cette suite décousue et peu inspirée n'était ni faite, ni à faire.
1.5/6
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Série espagnole en 10 épisodes de 25-30 minutes, diffusés sur Netflix, El Vecino est un pastiche de série super-héroïque, adapté de la bande-dessinée espagnole du même nom. Au programme : un super-héros glandeur, des disputes amoureuses, et des personnages décalés...
Le Voisin, saison 1 (El Vecino, temporado 1 - 2019) :
Glandeur invétéré, Javier (Quim Gutiérrez) a une relation difficile avec sa petite amie, la journaliste Lola (Clara Lago). D'autant qu'un beau jour, un être agonisant venu d'ailleurs lui confie le rôle de Gardien de l'univers, et lui donne un costume et des pilules conférant une force et des pouvoirs extraordinaires. Une situation d'autant plus compliquée que José Ramon (Adrian Pino), un étudiant en droit, s'installe dans le même immeuble... et que Lola connaît un succès viral lorsqu'elle filme Javier, alias "Titan le super-héros", voler dans le ciel.
Une série espagnole sur laquelle, au final, il n'y a pas grand chose à dire : le budget est forcément limité (les effets spéciaux sont très inégaux, et ne remporteront pas de récompense), et la série se concentre donc sur les relations humaines de tous ces personnages amusants, plus que sur l'aspect super-héroïque du tout.
Ce qui ne veut pas dire qu'il l'ignore pour autant, puisque cette saison rejoue de manière légère et ludique la partition de Lois Lane et Clark Kent/Superman, avec ses différents passages incontournables. Une relecture sympathique (à défaut d'être d'une originalité folle) qui ressemble parfois à un récit plus long découpé de manière arbitraire pour obéir au format de la série.
Car qui dit 10 épisodes de 25 minutes dit aussi sous-intrigues nécessaires pour faire évoluer les autres personnages en parallèle du protagoniste. Et là, c'est plus inégal. Pas forcément à cause des acteurs, qui sont assez attachants, mais plus à cause du traitement superficiel de ces sous-intrigues : la revanche de Lola et Julia contre les méchantes entreprises de paris sportifs finit par tomber à plat et n'être qu'une digression qui s'étend sur toute la saison ; la Karma Police de Julia s'évapore en cours de route ; la petite-amie de José (interprétée par une Paula Malia amusante) débarque dans le dernier tiers de la saison, semble partie pour s'installer, et puis est évacuée du show...
Quelque part, c'est compréhensible : tout se doit d'être centré sur Javier, ses pouvoirs, et sa relation avec Lola, et le reste ne peut qu'occuper l'espace restant. Mais la fin de saison manque tout de même un peu de maîtrise, avec un récit qui freine soudain des quatre fers pour laisser place à un épisode de shipping mollasson se déroulant à l'occasion de la fête de voisinage, bientôt suivi par une conclusion très prévisible.
Dans l'ensemble, Le Voisin est une série sympathique, mais finalement assez anecdotique : ça parle beaucoup de sexe, de fumette, de drogues, et tout repose sur l'identité secrète de Javier, en jouant un peu avec les clichés du genre, mais je n'ai pas trouvé que ça décollait de manière convaincante sur la durée.
Cela dit, le format court et la distribution attachante (mention spéciale à Catalina Sopelana, plutôt fun) font que l'on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer : pour peu que l'on accroche à la sensibilité espagnole, et que l'on apprécie le genre, ça mérite un petit coup d'oeil... même si ça ne restera pas forcément dans les mémoires.
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Au terme de la saison 3 de The Good Place, chroniquée en ces pages, j'étais resté particulièrement dubitatif, assez frustré par l'engouement critique autour du programme, alors même que les problèmes d'écriture de ce dernier se faisaient à mon sens de plus en plus notables et évidents.
Néanmoins (et de manière assez logique, compte tenu de sa popularité critique et sur les réseaux sociaux), la série est revenue pour une quatrième et ultime saison, une saison de 14 épisodes à la diffusion commencée à l'automne 2019, et terminée en janvier dernier.
The Good Place, saison 4 (2019-2020) :
Désormais aux commandes de la Good Place, Eleanor (Kristen Bell), Chidi (William Jackson Harper), Jason (Manny Jacinto), Tahani (Jameela Jamil), Janet (D'Arcy Carden) et Michael (Ted Danson) doivent prouver à la Juge (Maya Rudolph) que l'humanité mérite d'être sauvée...
Je suis bien embêté par cette dernière saison de The Good Place. Une dernière saison dont la conclusion a vu le web fondre en larmes, parler de meilleure fin de série de tous les temps, de chef d’œuvre d'émotion et de profondeur, et de réussite absolue.
Personnellement, j'ai trouvé ça gentil. Sans plus. Et cela est sans nul doute directement lié aux problèmes récurrents que j'ai avec le show : suite à sa première saison et à son twist tonitruant, The Good Place a lentement évolué, passant de comédie décalée saupoudrée de philosophie et d'existentialisme à fable philosophique à message saupoudrée d'humour. À un moment ou un autre, la bigger picture a un peu pris le pas sur le reste, à mesure que la série s'est prise au jeu de la hype critique.
Ce qui a amené le programme à tenter plusieurs approches, tout d'abord en tentant de renouveler ses effets de surprise et ses rebondissements improbables (jamais aussi percutants ou surprenants qu'en saison 1), puis en mettant fortement l'accent sur la romance de Chidi et Eleanor (là non plus jamais vraiment probante, faute de véritable alchimie entre les acteurs). Et puis, enfin, en renversant totalement la donne, et en partant toujours plus loin dans l'excentricité théologique et philosophique, avec des exposés sur le destin, le libre-arbitre, la bonté, etc, parfois digne d'un étudiant en première année de philosophie trop heureux à l'idée de répéter aux néophytes ce qu'il a appris.
Je ne m'en cache pas, malgré le capital sympathie de la série et de ses acteurs, aucune de ces directions ne m'a jamais vraiment convaincu. Certes, on ne pourra jamais dire que la série n'a pas fait preuve d'ambition, ou qu'elle n'est pas bien interprétée par ses acteurs. Mais à l'image de cette saison 4, je n'ai jamais pu me défaire de l'impression que la production n'avait rien prévu après sa saison 1, et que depuis lors, elle navigue un peu à vue d'année en année.
Ici, c'est assez perceptible dans la structure de cette quatrième année. Une quatrième année dans l'ensemble assez précipitée, cahotique, et qui commence par un arc narratif centré sur les quatre humains devant servir de cobayes à la nouvelle Good Place : Brent l'avatar trumpien égocentrique et chauviniste, Linda la vieille femme indifférente, Simone (l'ex de Chidi) l'incrédule, et John, un journaliste people flamboyant et mesquin.
Quatre personnages (enfin, trois, puisque Linda s'avère être un démon déguisé, retournement de situation révélé de manière expédiée dès la première moitié de l'épisode de reprise) qui, pendant une bonne moitié de cette première saison, évoluent au second plan, artifices scénaristiques permettant, en théorie, de séparer un peu le groupe de base, de donner quelque chose à faire à tous les protagonistes, et d'apporter un éclairage différent sur ces derniers.
Dans les faits, malheureusement, ce n'est pas le cas. Les trois nouveaux sont globalement transparents (voire antipathiques) et pas très intéressants, et si la série tente des choses en parallèle, elles semblent souvent approximatives et/ou télégraphiées (le double maléfique de Janet, c'était évident, tout comme ce qui lui arrive par la suite après lecture du manifeste de Michael). Sans compter sur certains personnages secondaires qui ne m'ont jamais plu, comme Derek.
D'ailleurs, en parlant de personnage secondaire déplaisant... la Juge. Alors, oui, je sais, Maya Rudolph, SNL, formidable, hilarante, tout ça... mais la Juge n'a jamais vraiment fonctionné sur moi, ni dans ses références à la pop culture (Tim Olyphant), ni dans la façon dont elle est écrite.
Et quand, à mi-saison, elle revient rendre son verdict sur "l'expérience", tout s'emballe. En l'espace de 6 ou 7 épisodes, l'humanité est condamnée, les Janets se rebellent, la série repart dans le shipping en revenant sur la vie de Chidi et sa relation avec Eleanor, toute la bande réinvente l'au-delà, le tout freine des quatre fers, la bande part au Paradis, la bande réinvente le Paradis, et pour finir, on a droit aux adieux de chaque personnage qui met un terme à son existence éternelle.
De toute cette demi-saison, il émane donc vraiment une impression de précipitation, comme si la série jetait en vrac toutes ses idées dans la série avant son annulation, de manière condensée : c'est compréhensible, et l'on peut supposer que toutes ces idées auraient potentiellement été développées dans une saison supplémentaire, mais structurellement parlant, ce n'est pas forcément la solution la plus judicieuse.
Le season finale, notamment, est assez frustrant (bien que tout à fait logique). Après avoir passé des millénaires (hors champ) dans la Good Place, Jason est le premier à partir (ou presque), Tahani devient Architecte après avoir pris des cours de menuiserie avec Nick Offerman, Chidi et Eleanor ont droit à des adieux sentimentaux (avec tournage en Grèce et en France), Michael devient humain (et prend des cours de guitare auprès de Mary Steenburgen, la compagne de Ted Danson), et la série se termine ainsi, d'une manière qui se veut une happy end sans l'être.
Alors j'ai bien conscience d'être dans la minorité : l'immense majorité des spectateurs de la série adorent le couple Chidi/Eleanor, ont été bouleversés par ces adieux, trouvent la série d'une profondeur philosophique exemplaire, et estiment que le show est un quasi-sans-faute (tout en reconnaissant des petits coups de mou et des errances çà et là).
Mais privé de cet attachement émotionnel aux protagonistes (mon personnage préféré est Jason, et l'on ne peut pas vraiment dire que le destin de son couple soit particulièrement joyeux, du point de vue de Janet), et peu impressionné par le propos de la série (louable, mais souvent maladroit dans sa forme), je suis toujours resté sur ma faim (notamment quand le programme a commencé à privilégier la réflexion à l'humour).
Pour finir sur une note positive, j'admets sans problème que The Good Place est une série de qualité à la distribution attachante et à l'ambition remarquable. Je lui suis simplement resté nettement plus insensible que d'autres spectateurs et critiques.
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