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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Un film, un jour (ou presque) #1316 : Qui a peur des monstres ? (2020)

Publié le 12 Novembre 2020 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Jeunesse, Netflix, Review, Science-Fiction, USA, Canada

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Qui a peur des monstres ? (Fearless - 2020) :

Passionné de jeu vidéo, Reid (Miles Robbins) se désintéresse du monde réel, au profit de son jeu favori, Planet Master, dont il est le premier joueur à atteindre le dernier niveau : aux commandes du superhéros Capitaine Lightspeed (Jadakiss), il affronte le Dr Arkannis (Miguel) et son sbire Fleech (Tom Kenny). Mais alors qu'il doit se déconnecter pour travailler sur un projet scolaire avec Melanie (Yara Shahidi), une navette contenant trois bébés, les enfants de Lightspeed, se crashe chez Reid, qui doit désormais les protéger pour empêche Arkannis de leur dérober leurs super-pouvoirs naissants...

Un bon gros bof pour ce film d'animation Netflix signé du studio canadien Vanguard Animation (Vaillant, pigeon de combat !, Les Chimpanzés de l'espace, Charming, Cendrillon...), pas forcément réputé pour ses films de qualité ou particulièrement originaux.

Là, on a un peu l'impression que Vanguard a vu Les Indestructibles, et que le personnage de Jack-Jack leur a tapé dans l'œil, au point de reproduire ce schéma narratif à la puissance 3, avec trois bébés incontrôlables et dotés de pouvoirs. Ils ont rajouté un méchant grandiloquent accompagné d'un sbire incapable et d'une armée de robots, un jeune héros gamer, une jeune héroïne afro-américaine studieuse et rabat-joie, un superhéros intergalactique (au doublage VO assez médiocre) et tout un propos sur la vacuité des mondes virtuels et la passion du jeu vidéo... et voilà, Fearless.

Vraiment pas grand chose à dire de ce métrage à la technique sommaire (ce n'est pas désastreux, mais visuellement, on est plus près du Pixar de la fin des années 90 que du Pixar actuel), au rythme mollasson, et à l'écriture assez peu marquante : le tout occupera sans problèmes les plus jeunes qui cherchent à passer 90 minutes devant un écran, mais les adultes trouveront probablement le tout générique, dérivatif et peu mémorable.

2.5/6 (un peu plus, probablement, pour un public plus jeune et moins regardant)

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Un film, un jour (ou presque) #1315 : Mon grand-père et moi (2020)

Publié le 11 Novembre 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Jeunesse, Review, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Mon grand-père et moi (The War With Grandpa - 2020) :

Obligé de céder sa chambre à son grand-père (Robert De Niro) qui emménage dans la demeure familiale, Peter (Oakes Fegley), un jeune garçon se laisse embarquer dans une guerre ouverte avec ce dernier, où les farces se succèdent, toujours plus improbables et risquées...

Une comédie familiale (du réalisateur/scénariste de Joyeux Noël, Grumpy Cat et du film Bob l'Éponge) restée au placard depuis 2017, et qui s'avère être un film ultra-générique, comme on pouvait en voir en vidéo dans les années 90, sur une guerre ouverte entre un garçon et son grand-père : ça n'a pas la moindre originalité, ça reste ultra-convenu et balisé du début à la fin, c'est même par moments assez problématique dans le degré et les conséquences des farces que s'infligent les deux protagonistes... mais ça permet à tout le monde (Christopher Walken, Uma Thurman, Cheech Marin, Rob Riggle, Jane Seymour et bien entendu De Niro) de toucher un petit chèque et d'ajouter à sa filmographie un film tous publics, à montrer à ses enfants/petits-enfants.

Pas forcément pire ou plus honteux que la moyenne du genre, mais pas plus mémorable.

3/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Un film, un jour (ou presque) #1314 : On the Rocks (2020)

Publié le 10 Novembre 2020 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Review, Romance, USA, Apple

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

On the Rocks (2020) :

Mère au foyer et auteure, Laura (Rashida Jones) est en panne d'inspiration. Et la situation se complique lorsqu'elle commence à soupçonner son époux, Dean (Marlon Wayans), toujours absent, d'avoir une aventure avec une collègue, Fiona (Jessica Henwick). Avec l'aide de son père, Felix (Bill Murray), playboy jet-setteur et séducteur invétéré, Laura commence alors à mener l'enquête dans New-York...

Une comédie dramatique signée Sofia Coppola, diffusée sur Apple Tv, et produite par A24, la boîte de production indépendante arty à la mode (Under The Skin, The VVitch, Green Room, The Blackcoat's Daughter, A Ghost Story, Lady Bird, Hereditary, Midsommar, The Lighthouse)... avec pour résultat un long-métrage assez peu probant, malgré des critiques anglo-saxonnes unanimement enthousiastes.

En fait, il y a peu à dire sur cette tranche de vie gentiment creuse et prévisible de bout en bout, qui repose principalement sur l'alchimie entre Rashida Jones et Bill Murray, lesquels forment un duo de buddy comedy pas désagréable - mais bien trop formulaique et mécanique pour être mémorable : Murray fait des remarques sarcastiques et propose des explications historico-biologiques à son comportement rustre et misogyne, Laura lève les yeux au ciel, et le duo continue son petit bonhomme de chemin jusqu'à ce que le moment soit venu de répéter la formule.

À part ça, pas grand chose à se mettre sous la dent dans ce On The Rocks en pilotage automatique : oui, c'est compétent devant et derrière la caméra, mais cette histoire de couple "on the rocks" (en difficulté) sert naturellement de prétexte à un rapprochement père-fille assez classique et sans surprises.

Regardable, mais jamais surprenant, jamais très original et très anecdotique.

3/6

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Un film, un jour (ou presque) #1313 : Todd McFarlane - Like Hell I Won't (2020)

Publié le 9 Novembre 2020 par Lurdo dans Animation, Biographie, Cinéma, Critiques éclair, Documentaire, Histoire, Review, Télévision, USA, SyFy

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Todd McFarlane - Like Hell I Won't (2020) :

Un mini-documentaire d'une heure diffusé sur Syfy et servant de portrait à Todd McFarlane, dessinateur de talent aux silhouettes particulières et excentriques, devenu un businessman affuté ayant connu le succès dans les domaines des jouets, des comics, et de la télévision.

Un portrait-rétrospective de sa carrière mis en parallèle de la publication du 300e numéro de Spawn, son personnage vedette. Plutôt agréable à suivre, ce moyen-métrage dépeint ainsi un McFarlane ambitieux et volontaire, un homme sensible dont les ambitions et les projets dépassent parfois ses connaissances, mais qui a parfaitement conscience de ses points forts, de ses points faibles, et de ses limites.

Dans l'absolu, Like Hell I Won't est la success story d'un self made man comme l'Amérique les aime tant, et c'est probablement pour cela que l'histoire de McFarlane fascine tant, aux USA. Marc Silvestri, Jim Lee, Joe Quesada, Robert Kirkman, les collègues de McFarlane n'ont que des compliments à faire à propos du dessinateur et businessman, et c'est peut-être là que le documentaire peine un peu à convaincre : à trop ressembler à une hagiographie du bonhomme, à trop passer sous silence ses échecs (le film Spawn, présenté comme un succès) pour se concentrer sur ses victoires, à trop le mettre en valeur par des plans contemplatifs et ronflants (McFarlane, seul dans le désert, ou en train de boxer un sac), sans réel point de vue contradictoire pour nuancer le tout, le documentaire peut frustrer, çà et là.

On se tournera ainsi vers The Image Revolution pour avoir un aperçu plus complet de la période Image et des ses dérives, et par ricochet, de la personnalité de McFarlane (que sa femme décrit effectivement d'ailleurs comme à deux facettes : celle du génie artistique sensible et sympathique, et celle du chef d'entreprise ambitieux, intense et implacable... un caractère qui n'est qu'effleuré dans ce métrage).

3.5/6

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Critiques éclair - Star Trek Discovery 3x01-02 (2020)

Publié le 8 Novembre 2020 par Lurdo dans Action, Aventure, CBS, Critiques éclair, Drame, Netflix, Review, Science-Fiction, Star Trek, Télévision, Discovery

Après le très décevant Picard, et le très polarisant Lower Decks (qui a cependant de nombreux fans, apparemment très clients du fanservice de la série), Star Trek Discovery revient avec un nouveau showrunner (Michelle Paradise, déjà à l'écriture durant la saison 2), pour, à nouveau, un changement de direction, un soft reboot qui lorgne très fortement sur Andromeda, la série créée à partir des idées de Gene Roddenberry...

Star Trek Discovery 3x01-02 (2020) :

- 3x01 - That Hope is You : Au sortir du trou de ver temporel, Burnham (Sonequa Martin-Green) entre en collision avec le vaisseau de Book (David Ajala), un contrebandier, et s'écrase avec lui sur une planète inconnue. Là, elle comprend qu'elle est arrivée en 3188, une époque où la Fédération n'est plus qu'un souvenir, où le dilithium est une denrée rarissime, et où le Discovery reste introuvable...

Et qui dit soft reboot dit aussi changement total de paradigme : on envoie Burnham (et tout l'équipage - mais pas dans cet épisode, uniquement centré sur Burnham, encore et toujours) dans le futur lointain, on y décrit un univers dystopien où la Fédération n'est plus, désintégrée à cause d'une panne de carburant (le Burn simultané et inexpliqué de tous les cristaux de dilithium de l'univers - on parie que Burnham n'y est pas étrangère ? Une conséquence du renvoi de l'Ange Rouge dans le passé pour s'y auto-détruire, peut-être ?), et où seule Michael et le Discovery pourront un jour restaurer la grandeur de Starfleet et de la Fédération...

Alors certes, tout cela est un joli mélange de l'un des projets de série Trek avorté de l'époque Bermaga, et de l'Andromeda de Kevin Sorbo, qui sortait d'un trou noir avec son vaisseau, et découvrait un futur où l'équivalent de la Fédération n'était plus, et où la galaxie avait perdu espoir.

Certes, pour décrire ce futur dystopien, on passe par de grosses ficelles assez typiques des séries Trek actuelles : il n'y a plus de dilithium, et les voyages temporels sont interdits - ça rappelle l'interdiction de toutes les formes de vie artificielles de Picard, ou celles du réseau mycellaire ou de la moindre mention du Discovery...

Et certes, tout cela est cousu de fil blanc, de la relation de Burnham avec le contrebandier au grand cœur qui aime les animaux (entre la Fédération privée de son carburant fétiche et qui s'écroule, et Book qui lutte contre les méchants trafiquants animaliers, on le sent bien, le message écolo de la saison) et tombe la chemise, aux péripéties de l'épisode (la poudre de vérité, avec SMG qui en fait trois tonnes), en passant par le grand final pompeux sur la nécessité de garder l'espoir et tout et tout.

Mais d'un autre côté, comment attendre autre chose de Discovery : après trois saisons, on sait à quoi s'attendre - c'est visuellement très travaillé, les effets spéciaux sont spectaculaires mais les maquillages sont caoutchouteux, les gros violons sont de sortie, SMG est constamment sur le fil du rasoir et au bord du surjeu, Burnham est au centre du monde, et le fil narratif est souvent approximatif et bourré de facilités.

La routine, en somme...

- 3x02 - Far From Home : Écrasé sur une planète glacée inconnue au sortir du wormhole, l'équipage du Discovery tente de réparer en urgence le vaisseau, avant qu'il ne soit pris par les glaces. Saru et Tilly, de leur côté, tentent de contacter une peuplade autochtone...

Ah là là... Après l'épisode 100 % Burnham de la semaine précédente, j'y croyais, à cet épisode sans Burnham, entièrement consacré au Discovery, à son équipage et à leurs rapports. Et puis non, on se retrouve avec quelque chose qui ressemble fortement à un épisode filler dépourvu d'énergie, bourré de scènes de dialogue superflues, au rythme soporifique, et à la caractérisation à la truelle : entre Georgiou toujours aussi insupportable, Tilly qui est bourrée de failles, Detmer qui souffre de PTSD, et les échanges forcés de Stamets et Reno, difficile de trouver une sous-intrigue probante ou qui sonne juste.

D'autant que le script est ultra-basique, recyclant une intrigue de western peu intéressante, avec des antagonistes clichés, des décors ternes et génériques, des autochtones aux maquillages faisant encore une fois très "plastique mal fini"... et un rebondissement final tellement cliché et prévisible (le sauvetage made in Burnham) qu'il fait de la peine pour les scénaristes, sur lesquels le spectateur à une très large avance.

*soupir*

C'est frustrant. Très frustrant. Quelques belles images et un Saru toujours impeccable ne suffisent décidément pas à remplacer une écriture de qualité.

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Retrouvez aussi toutes les critiques de la saga Star Trek publiées sur ce blog en cliquant ici ou en passant par notre Index Séries alphabétique...

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Critiques éclair - Star Wars : The Mandalorian - 2x01 : Chapitre 9 (2020)

Publié le 8 Novembre 2020 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Disney, Drame, Comédie, Science-Fiction, Star Wars, Les bilans de Lurdo, Review, Télévision

Suite à une première saison plutôt enthousiasmante, bien que non dépourvue de défauts (au nombre desquels on peut citer une fascination imméritée pour les traditions mandaloriennes, une réalisation inégale de l'action, et une gestion approximative du rythme des épisodes de la série), Dave Filoni et John Favreau remettent le couvert pour une nouvelle fournée d'épisodes de The Mandalorian, diffusés depuis fin octobre sur Disney +...

Star Wars : The Mandalorian - 2x01 - Chapitre 9 - The Marshal :

Désireux de retrouver d'autres Mandaloriens, afin d'en savoir plus sur les origines de l'Enfant, le Mandalorien retourne sur Tatooine. Là, il explore Mos Pelgo, une bourgade perdue dont le Marshal (Timothy Olyphant) porte une armure mandalorienne décatie, et défend ses concitoyens contre les assauts des Hommes des sables et d'un dragon krayt qui attaque la ville. Pour récupérer l'armure, le Mandalorien accepte alors de tuer le dragon, avec l'aide des villageois et d'une tribu d'hommes des sables...

Une bonne reprise de près de 50 minutes, qui suit le schéma habituel du Mandalorien-héros de western, avec tous les clichés incontournables qui vont avec, mais qui sont ici bien utilisés. Le fanservice n'est pas trop présent, Olyphant tient bien son rôle de Marshal portant une armure mal ajustée, l'action est très réussie, les créatures aussi, et dans l'ensemble, c'était un bon premier épisode de saison, qui repose les bases et relance la machine de manière efficace, sans les problèmes de rythme qui pouvaient entacher certains épisodes de saison 1.

Au rayon des bémols, on pourra mentionner toutefois le changement de ratio d'image à l'occasion de l'affrontement entre le dragon et le groupe du Mandalorien : je vois bien pourquoi il a été utilisé, pour donner de l'ampleur à la bataille, etc... mais au final, ça ne change pas vraiment grand chose à l'impact réel de la scène, et c'était donc plus inutile qu'autre chose (en plus de se remarquer plus que de mesure).

Quant à la toute fin de l'épisode, avec le caméo d'un Boba Fett buriné et marqué, je reste partagé entre une certaine lassitude vis à vis de la fascination démesurée des fans pour ce personnage, et la curiosité de voir un éventuel face à face entre Boba et le Mandalorien. On verra ce qu'il en est.

En tout cas, pour l'instant, c'est un début de saison nettement plus enthousiasmant que du côté de Star Trek.

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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

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Critiques éclair - Star Trek : Lower Decks, épisodes 1x09-10 + Bilan (2020)

Publié le 7 Novembre 2020 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, CBS, Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Science-Fiction, Star Trek, Télévision, USA, Lower Decks

Dernière fournée d'épisodes pour cette première saison de Lower Decks, parodie au ton aussi polarisant que ne l'étaient Discovery et Picard : une vision très particulière et moderne de l'univers Trek, qui, au fil des épisodes (cf épisodes 1-2, 3-4, 5-6, 7-8), n'a pas eu peur de s'aliéner une partie de la fanbase avec des personnages criards, du fanservice facile et une caractérisation outrée. Il est peu probable que ces deux ultimes épisodes changent la donne, mais qui sait, avec un peu de chance ?

Star Trek : Lower Decks 1x09-10 (2020) :

En 2380, les mésaventures de Mariner, Boimler, Tendi et Rutherford, un groupe de sous-officiers chargés des tâches les moins essentielles à bord de l'USS Cerritos, un vaisseau secondaire de Starfleet...

- 1x09 - Crisis Point : parce qu'elle a une fois de plus désobéi au protocole, Mariner doit aller voir un thérapeute... ce qui l'incite à créer un programme holographique pour évacuer ses frustrations.

Un holo-épisode qui, plus que jamais, joue la carte du coup-de-coude au spectateur en recyclant ouvertement, sous couvert d'hommage, tous les moments incontournables des films Star Trek, de la contemplation du vaisseau à quai, aux lens flares de l'époque Abrams, en passant par une poursuite motorisée, un score tonitruant singeant Goldsmith, Horner et Giacchino, un crash de vaisseau dans l'atmosphère d'une planète, un générique d'ouverture solennel, un générique de fermeture avec signatures du cast, un format d'image widescreen, un méchant qui cite Shakespeare, etc.

Certes, sur la forme, c'est visuellement très réussi et assez spectaculaire. Sur le fond, par contre, pour peu qu'on ne soit pas très friand de ce fanservice à gogo, ça coince un peu. Parce qu'à côté, la tentative de développement de Mariner qui occupe le plus clair de l'épisode semble étrangement forcée et redondante, se contentant de réitérer ce qui avait déjà été abordé dans l'épisode 1x06 : si Mariner se comporte constamment comme une adolescente rebelle, hostile à l'autorité, si elle est toujours sarcastique et hystérique, si elle se comporte comme une psychopathe dans l'holodeck face à ses collègues et sa mère (qu'elle traite de bitch...), c'est parce qu'elle est bourrée de failles psychologiques, et qu'elle ne veut pas montrer qu'elle aime son vaisseau, ses collègues et son job.

C'est bien. Mais je ne peux m'empêcher de penser que cette prise de conscience un peu facile et sommaire ne sera aucunement suivie de conséquences, que ce soit dans le dernier épisode de la saison, ou dans les saisons à venir. Compte tenu de l'atmosphère globalement criarde et frénétique de la série, ce semblant d'approfondissement de Mariner donne plus l'impression d'un minimum syndical que d'autre chose.

Et l'absence totale de développement des autres personnages de la série n'inspire pas vraiment confiance non plus.

- 1x10 - No Small Parts : alors que la véritable identité de Mariner est désormais connue par tout le Cerritos, un groupe de Pakleds attaque le navire, aux commandes d'un vaisseau destructeur assemblé de bric et de broc...

Un season finale plus sérieux, avec de la continuité et des "conséquences" pour les personnages, mais pas de panique : tout reste centré sur Mariner, sur sa relation avec sa mère, et bien entendu, Mariner sauve tout le monde à la fin, en prenant les commandes du Cerritos !

Quant au quota fanservice, il reste bien assuré ici, notamment par Will Riker, capitaine du Titan, qui vient dire bonjour le temps de quelques scènes, et que Mariner tutoie (forcément), parce qu'elle le connaît (forcément) très bien. Et par les Pakleds, et par la scène d'ouverture bourrée de namedropping, et par les références constantes dans les dialogues, et par Riker qui cite le générique d'Enterprise, et par...

Alors oui, je me répète chaque semaine, mais visuellement, c'est assez spectaculaire (ça bourrine et ça explose dans tous les sens), c'est assez bien rythmé, et pour une fois, tout le monde a son petit moment de gloire, mais les défauts du show restent toujours présents. Malheureusement.

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Bilan saisonnier :

Que dire de plus qui n'ait pas déjà été dit au fil de cette première saison ? Je partais avec un à priori positif, à l'annonce du projet, espérant une série animée avec un minimum de fond et des personnages attachants ; pas de chance, la production a opté pour des personnages absolument caricaturaux (Mariner, c'est Burnham 2.0, dans un genre légèrement différent : tout tourne autour d'elle, elle arrive toujours à ses fins, elle n'en fait qu'à sa tête et sait tout mieux que tout le monde...), pour de l'humour référentiel, et pour un rythme hystérique.

Je ne sais plus qui disait que Lower Decks, de par son utilisation constante des références, du name-dropping, etc, était un peu le Family Guy de l'univers Star Trek. Pas forcément surprenant, puisque la série animée était positionnée comme une réponse directe au Orville de Seth McFarlane, le papa de Family Guy... plus surprenant, cependant, le fait que McFarlane ait réussi, avec Orville, à créer des personnages sympathiques et attachants, et à se démarquer de ce style de référence directes et constantes ne satisfaisant qu'un public peu exigeant ou nourri aux memberberries de South Park.

Je n'ai donc pas du tout accroché à l'écriture et à l'humour de la série, loin de là, et ça m'agace d'autant plus que le style graphique du tout est loin de me déplaire : la même série, avec la même esthétique, mais des scripts un peu plus sérieux, un peu moins référentiels et sarcastiques, bref, plus sincères (et ne reposant pas sur des clichés lassants comme l'héroïne rebelle et grande gueule, son partenaire émasculé et pleutre, etc), j'aurais dit banco.

En l'état, c'est tout simplement décevant et frustrant... une fois de plus. Comme je le disais en haut de page, Lower Decks est une vision moderne de l'univers Star Trek où l'on crie, où l'on jure, où l'on ne respecte pas l'autorité, et où l'on n'est pas très compétent - c'est un choix qui plaira à certains (à en juger par les critiques du web, particulièrement positifs, et qui semblent tous ravis de pouvoir dire "Han, j'ai compris cette référence ! Trop bien !") mais c'est aussi un choix qui me laisse totalement de marbre.

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Retrouvez aussi toutes les autres séries Star Trek passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

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Un film, un jour (ou presque) #1312 : Tenet (2020)

Publié le 6 Novembre 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Fantastique, Review, Science-Fiction, Thriller, USA, UK

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Tenet (2020) :

Un agent de la CIA (John David Washington) est recruté par Tenet, une mystérieuse agence qui lutte contre Andrei Sator (Kenneth Brannagh), un dangereux milliardaire russe capable de manipuler le temps : ce dernier cherche à mettre la main sur neuf artefacts pouvant mener, à terme, à la fin du monde...

Je crois que Tenet va être, pour moi, le film de la rupture définitive avec le cinéma de Nolan. Déjà, Interstellar m'avait laissé dubitatif, mais là, on est passé dans la catégorie au-dessus, une catégorie où Nolan continue de tenter de faire du James Bond (le grand méchant russe qui veut détruire le monde, tout ça) mais de manière toujours glaciale et distante, enrobée d'une couche considérable d'intellect à sa sauce : grands concepts philosophiques, scientifiques, gimmicks de mise en scène, etc...

Sauf que bon, il arrive un moment où, à trop vouloir rendre son intrigue high concept, à trop vouloir donner l'impression que son film est d'une profondeur et d'une complexité exceptionnelle, on se prend les pieds dans le tapis : Tenet est imbitable.

Mais pas imbitable dans le sens "ouhlàlà les concepts et les idées de ce film me dépassent, c'est trop intelligent, exigeant et maîtrisé pour moi, il va falloir que j'y réfléchisse pendant des heures et que j'en débatte pour en comprendre le sens véritable" (même si c'est probablement ce qu'une grosse partie du public lambda pensera naturellement, et la raison pour laquelle une bonne partie des critiques trouvent que le film est un chef d'œuvre - même s'ils avouent trois lignes plus loin n'avoir pas tout compris).

Ici, on est plus dans de l'imbitable façon "Nolan a eu les yeux plus gros que le ventre", avec des concepts et des idées pas forcément très plausibles, qu'il a inutilement compliqués avec son récit déstructuré, comme pour faire diversion et rendre le tout plus complexe que ce ne l'est réellement.

N'essayez pas de faire le moindre sens des inversions, des étaux temporels, de la causalité des événements, etc - de toute façon, Nolan s'en fout un peu, et le dit dans la bouche d'un personnage, très tôt : cherche pas, c'est magique.

Et donc, à partir du moment où un film de science-fiction, sur des concepts de ce type, ne cherche pas à expliquer ces derniers clairement, ça coince forcément un peu.

Si l'on pousse constamment le spectateur à la réflexion, sans lui donner les clefs de l'univers permettant cette réflexion, à un moment ou un autre, difficile de le faire s'intéresser aux personnages quelconques et froids (Washington ne m'a pas fait grande impression, Brannagh joue les grands méchants, Debicki est le seul personnage féminin principal, clairement là pour apporter de l'humanité, mais ça ne marche pas), aux dialogues d'exposition incessants et mécaniques, au mixage sonore désagréable (privilégiant la musique et les bruitages aux dialogues, parfois étouffés) et aux scènes d'action spectaculaires, certes, mais parfois assez risibles dans leur utilisation du retour en arrière (c'est un de mes problèmes avec le film, en fait : plutôt que d'être impressionné par ces scènes d'action inversées, j'ai fréquemment eu envie de sourire, amusé par le manque d'ampleur et la maladresse des mouvements clairement filmés à l'envers).

Certes, Nolan a fait de vrais progrès dans la fluidité de ses scènes d'actions, qui ont pris de l'ampleur et gagné en lisibilité. Et tout le monde semble profondément investi dans le métrage, ce qui est toujours une bonne chose. Mais j'ai malheureusement fait un vrai rejet de ce scénario inutilement alambiqué et complexe, au message finalement assez pataud (les justifications des méchants), et aux tenants et aboutissants bien trop vagues et abscons pour conserver l'intérêt du spectateur pendant 2h30 (même avec le rythme étrangement tendu de la première heure).

Mon intérêt s'est ainsi évaporé en cours de route, et je ne l'ai jamais retrouvé.

2/6

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Un film, un jour (ou presque) #1311 : House Broken (2010)

Publié le 5 Novembre 2020 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Review, Romance, USA

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House Broken (2010) :

Ancien pompier partant à la retraite, Tom Cathkart (Danny DeVito) décide de vivre enfin tranquille avec son épouse, Mary (Katey Sagal) - mais pour cela, il lui faut se débarrasser de ses deux fils, Elliot (Ryan Hansen) et Quinn (Skyler Stone), vingtenaires glandeurs refusant de quitter le domicile familial. Tom décide alors de partir faire du camping avec sa femme, laissant ses fils seuls, sans nourriture, argent ou électricité, en espérant qu'ils comprennent le message...

Une fratboy comedy qui n'a principalement pour elle que sa distribution très sympathique (DeVito et Sagal s'amusent bien, Hansen fait son numéro habituel, Brie Larson compose une cheerleader maladroite et totalement déjantée), qui compense en partie le scénario gentiment graveleux et décousu, le slapstick basique, et le rythme inégal.

Dans l'ensemble, ça se laisse vaguement regarder sur la base du cast, mais ça s'arrête là, malgré quelques moments décalés qui fonctionnent.

2.25/6

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Un film, un jour (ou presque) #1310 : Sang d'Acier (2017)

Publié le 4 Novembre 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Science-Fiction, Thriller, Australie, Chine

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Sang d'Acier (Bleeding Steel - 2017) :

Des années après leur premier affrontement sanglant, Lin (Jackie Chan), inspecteur de police à Hong-Kong, traque toujours le maléfique André (Callan Mulvey), un cyborg décidé à se venger de Lin, et qui cherche un moyen de se régénérer complètement. Pour y parvenir, André compte sur une dangereuse femme en noir (Tess Haubrich) et sur ses sbires, pour retrouver Nancy (Nana Ouyang), la fille cachée de Lin, ramenée à la vie grâce à la même technologie qui anime André, et ultime porteuse des secrets du Dr. James (Kym Gyngell).

Un techno-thriller australo-chinois assez improbable et bancal (rien que les deux génériques de début donnent le ton très approximatif du tout), qui flirte fréquemment avec les GI Joe (la tenue des méchants, leur vaisseau, le côté cybernétique du pauvre...) ou avec les productions EuropaCorp (le travestissement, l'image assez moche, la manière dont l'Australie est représentée) et part dans tous les sens, tentant de concilier l'action (grosse cascade sur les toits de l'Opéra de Sydney), l'émotion (le traumatisme familial de Jackie) à la comédie chinoise pas drôle (Jackie et son sidekick maladroit), le tout avec des sensibilités asiatiques et australiennes qui se marient relativement mal.

Par moments, ça fonctionne (la fusillade du début est assez spectaculaire)... mais la plupart du temps, les rouages du film grincent laborieusement, la faute à un script peu convaincant et clair, et à un métrage qui ressemble presque à une parodie, sans totalement assumer ce grand n'importe quoi.

Ce n'est pas forcément désagréable à regarder, mais c'est faiblard à de nombreux niveaux, surtout à ceux où l'on attend un Jackie Chan (action, humour...), même vieillissant.

2/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Un film, un jour (ou presque) #1309 : Happy Happy Joy Joy - The Ren & Stimpy Story (2020)

Publié le 3 Novembre 2020 par Lurdo dans Animation, Biographie, Cinéma, Critiques éclair, Documentaire, Histoire, Jeunesse, Review, Télévision, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Happy Happy Joy Joy - The Ren & Stimpy Story (2020) :

Un documentaire intéressant (mais imparfait) qui retrace l'intégralité de la genèse et du succès de la série animée Ren & Stimpy, au début des années 90, en mettant cette histoire en parallèle du parcours de son créateur, John Kricfalusi, décrit comme un Andy Warhol de l'animation, un homme ultra-talentueux, excentrique, agité, caractériel, dictatorial... et ayant un fort penchant pour les jeunes filles.

Mais ce dernier point, on ne le découvre qu'à la fin du documentaire, comme un ajout de dernière minute effectué après la publication de plusieurs articles à ce sujet, en 2018, lorsque l'une des petites-amies de John K (qu'elle a fréquenté dès l'âge de 14 ans) s'est confiée à des journalistes.

Avant cela, pendant 80 minutes, le métrage décrit en détails la création et la mise en chantier de Ren & Stimpy, une série Nickelodeon pour laquelle je n'ai jamais eu grande affection (le style graphique ne m'a jamais plu). Une série créée et imaginée par John K, donc, qui y a injecté toute sa rébellion et ses névroses (notamment ses rapports vis à vis de son père), pour y donner vie à Ren (décrit par tous les artistes du show comme un gros connard pas si éloigné que ça de Kricfalusi) et à Stimpy, gentil et un peu bête (symbolisant, pour beaucoup, la compagne de longue date de John K. , artiste discrète et réservée qui a fini par quitter la série).

Sans surprise, l'équation années 90 + jeunes animateurs rebelles se décrivant comme des bad boys + ton immature et humour de sale gosse + tempérament d'artiste excentrique quasi-gourou a donné naissance à un succès fou, et avec le succès sont arrivés les problèmes.

Délais non respectés, crises de nerfs, humiliations, relations tendues avec la chaîne : à cause de John K., la série et le studio d'animation se sont fissurés, et Kricfalusi finit par être renvoyé.

En solo et en roue libre, l'animateur est ainsi parti en vrille, donnant naissance à des projets ratés, tentant un revival de Ren & Stimpy qui s'est soldé par un flop, et se brouillant définitivement avec son co-directeur, ami de longue date ayant tenté de reprendre R&S au départ de John K.

Et puis bien sûr, il y a le problème de ses relations avec des adolescentes, qu'il engage au studio et à qui il promet parfois une carrière d'animatrice... à nouveau, c'est une partie de la vie du personnage qui aurait été plus intéressante intégrée au reste du film, et pas reléguée à la fin du documentaire, quasi-survolée.

D'autant que les différents points de vue donnés ici par les représentants du network, les ex-collègues de K, et K lui-même, dressent un portrait plutôt cohérent du personnage, mais un portrait qui, par la force des choses et de la structure du documentaire, semble parfois un peu trop flatteur : on a fréquemment l'impression que malgré son caractère incontrôlable et malgré ses errances amoureuses, ses ex-collègues l'admirent toujours, et repensent à ces années dorées avec une certaine nostalgie...

4.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #1308 : Borat - Nouvelle Mission (2020)

Publié le 2 Novembre 2020 par Lurdo dans Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Documentaire, Religion, Review, Politique, USA, Amazon

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Borat : Nouvelle Mission (Borat Subsequent Moviefilm : Delivery of Prodigious Bribe to American Regime for Make Benefit Once Glorious Nation of Kazakhstan - 2020) :

Suite aux événements du premier film, Borat (Sasha Baron Cohen) est devenu un paria dans son pays natal. Jusqu'au jour où son gouvernement décide de le renvoyer aux USA pour offrir un cadeau au vice-président Mike Pence... mais contre toute attente, Borat se retrouve sur place avec Tutar (Maria Bakalova) une fille dont il ignore tout.

Confession : je n'ai jamais été ultra-fan de tout ce qui est caméra cachée, et par conséquent, les films de Sasha Baron Cohen n'ont jamais particulièrement fonctionné sur moi - tout en reconnaissant sans problème leurs qualités, leur message, et l'intérêt de présenter un miroir semi-déformant au visage d'une Amérique trop satisfaite et hypocrite.

En 2020, à l'aube d'une élection décisive, Borat et ses pérégrinations politiquement incorrectes sont d'autant plus pertinentes, et il faut bien avouer qu'en regardant certaines des séquences du film (l'avortement, Rudy Giuliani...), on retrouve bien le mordant du premier film, et son désir de pousser le bouchon toujours plus loin, pour voir jusqu'où les Américains sont prêts à tolérer les dérives idéologiques d'autrui, tant qu'elles n'empiètent pas sur leur petite vie.

Et ça fonctionne globalement, d'autant que le tout est ancré par une ligne narrative, en filigrane, celle de Borat et de sa fille (excellente Maria Bakalova, qui vole la vedette à Cohen) : une histoire de paternité, de féminisme, d'acceptation et de tolérance toujours traitée à la sauce Borat, certes, mais qui donne une sorte de sincérité à ce récit plutôt absurde.

Après, il reste toujours le problème récurrent de ce type de films, qui effectue un travail d'équilibriste constant entre séquences scénarisées et caméras cachées, au point de brouiller parfois un peu trop les cartes...

Mais bon, dans l'ensemble, c'était tout de même plutôt amusant à suivre.

4/6

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Blog Update ! - Octobre 2020 - Bilan Halloween Oktorrorfest 2020

Publié le 2 Novembre 2020 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Les bilans de Lurdo, Oktorrorfest, Review, Télévision, Update

En octobre, retour au calme chez les Téléphages Anonymes : l'algorithme Google a retrouvé le chemin de notre blog, et avec lui, les visiteurs sont revenus en nombre normal... C'est donc l'esprit plus tranquille que j'ai pu me concentrer sur cette édition de l'Halloween Oktorrorfest, le marathon annuel de films et de séries d'horreur et fantastiques auxquelles je consacre systématiquement ce mois d'octobre...

01 - Isabelle (2019) - 2/6

02 - Extra Ordinary (2019) - 4/6

03 - The Banana Splits Movie (2019) - 2.25/6

04 - Scooby-Doo et la Malédiction du 13e Fantôme (2019) - 2.5/6

05 - La Couleur tombée du Ciel (2020) - 4.5/6

06 - Cleaning up The Town : Remembering Ghostbusters (2020) - 4.5/6

07 - Abnormal Attraction (2019) - 2/6

08 - Underwater (2020) - 2/6

09 - The Hunt (2020) - 2.75/6

10 - Murder Manual (2020) - 1.5/6

11 - Snatchers (2019) - 3/6

12 - Lego Scooby-Doo : Terreur au Temps des Chevaliers (2015) & Le Fantôme d'Hollywood (2016) - 3/6

13 - Two Heads Creek (2020) - 3/6

14 - Sea Fever (2019) - 3.75/6

15 - You Should Have Left (2020) - 2/6

16 - After Midnight (2020) - 3/6

17 - We Summon The Darkness (2020) - 3/6

18 - Smoke and Mirrors : The Story of Tom Savini (2015) - 4.5/6

19 - Peninsula : Dernier Train pour Busan 2 (2020) - 2/6

20 - Scare Package (2020) - 3.5/6

21 - The Rental (2020) - 2/6

22 - Becky (2020) - 2/6

23 - In Search of Darkness (2019) - 3/6

24 - Scooby-Doo et la Créature des Ténèbres (2008) - 3.75/6

25 - Vampire, vous avez dit vampire ? (1985) - 3.5/6

26 - Vampire, vous avez dit vampire ? 2 (1988) - 2.5/6

27 - Génération Perdue (1987) - 3.75/6

28 - Scary Stories (2018) - 2.5/6

29 - Come to Daddy (2020) - 3.25/6

30 - Portals (2019) - 2/6

31 - Lego Scooby-Doo : Mystère sur la plage ! (2017) - 2/6

32 - Fright Night (2011) - 3/6

33 - Uncle Peckerhead (2020) - 4/6

34 - The Invisible Man (2020) - 4/6

35 - La Baby-sitter 2 : Killer Queen (2020) - 2/6

36 - Antebellum (2020) - 1/6

37 - Gretel et Hansel (2020) - 3.75/6

38 - Génération Perdue 2 (2008) - 1.5/6

39 - The Lighthouse (2019) - ?/6

40 - The Room (2020) - 2/6

41 - Génération Perdue 3 : l'Origine du Mal (2010) - 2.75/6

42 - Des Vampires dans le Bronx (2020) - 2.25/6

43 - Amulet (2020) - 3/6

44 - Yummy (2019) - 2.25/6

45 - Relic (2020) - 3/6

46 - The Beach House (2020) - 3/6

47 - Aux Frontières de l'Aube (1987) - 3.75/6

48 - Ghosts of War (2020) - 3/6

49 - #Alive (2020) - 3.5/6

50 - The Deep Ones (2020) - 1/6

51 - Get Duked ! (2020) - 4/6

52 - Dracula 3D (2012) - 1.5/6

53 - Sputnik (2020) - 3.75/6

54 - Nightmare Island (2020) - 1.5/6

55 - Hubie Halloween (2020) - 3.5/6

56 - The Turning (2020) - 2/6

57 - Doctor Sleep - Director's Cut (2019) - 4/6

58 - Books of Blood (2020) - 2.5/6

59 - Love and Monsters (2020) - 3.5/6

60 - Petit Guide de la Chasseuse de Monstres (2020) - 2/6

61 - The Halloween Family (2019) - 1/6

62 - Joyeuse Halloween, Scooby-Doo ! (2020) - 4/6

63 - Sacrées Sorcières (2020) - 2/6

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# Bilan :

L'année dernière, j'avais passé 60 films en revue dans le cadre de l'Halloween Oktorrorfest 2019 ; cette année, ce sont 64 moyens et longs-métrages que j'ai visionnés - pas une grande différence du point de vue de la quantité, mais une amélioration qualitative globale.

En effet, alors qu'en 2019, pas un film ne dépassait la barre des 3.5/6, 2020 nous offre une quinzaine de films au-dessus de cette barre : des documentaires (Smoke and Mirrors, consacré à Savini et Cleaning up the Town, dédié à Ghostbusters), des dessins-animés (Joyeuse Halloween, Scooby-Doo et Scooby-Doo et la Créature des Ténèbres), des classiques du genre (Aux Frontières de l'Aube, Génération Perdue), de la comédie (Get Duked !, Uncle Peckerhead, Extra Ordinary), et de l'horreur beaucoup plus sérieuse (Sputnik, The Invisible Man, Sea Fever, La Couleur tombée du ciel, Gretel et Hansel, Doctor Sleep).

De quoi plaire à chacun, d'autant que le nombre de films à la note inférieure ou égale à 2.5/6 est, mécaniquement, lui aussi légèrement à la baisse.

Alors est-ce que cette amélioration globale n'est qu'une impression erronée de ma part, produit d'une année 2020 globalement désastreuse qui incite à l'indulgence ? Difficile à dire. En tout cas, cette Oktorrorfest était loin d'être désagréable.

Pour un aperçu de ce à quoi ressemblait l'Halloween Oktorrorfest les années précédentes, direction l'index dédié, en cliquant ici !

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# Film(s) du mois :

En mettant de côté les documentaires, mon trio de tête se constitue donc de La Couleur tombée du Ciel, une adaptation déglinguée de Lovecraft avec un Nicolas Cage en roue libre et qui ne plaira clairement pas à tout le monde ; le Director's Cut de Doctor Sleep, un projet très ambitieux, polarisant, et intéressant signé du toujours efficace Mike Flanagan ; et The Invisible Man, une relecture efficace et nerveuse de la figure de l'Homme invisible.

# Flop(s) du mois :

Là, c'est encore plus simple : Antebellum est un plantage notable, une relecture idiote du Village de Shyamalan à la sauce woke façon Jordan Peele ; The Halloween Family, un film d'animation sans budget et sans intérêt ; et The Deep Ones, une adaptation fauchée de Lovecraft, racoleuse et approximative.

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# Petit écran :

Beaucoup de séries dans l'Oktorrorfest, cette année : de l'animation de plus ou moins bonne qualité (La Forêt de l'étrange, excellent ; Castlevania, nettement moins), de la comédie anglo-saxonne amusante (Wellington Paranormal, What We Do In the Shadows, Inside No. 9), des anthologies peu probantes (Monsterland, Bloodride, Creepshow) et des séries plus classiques, aux résultats inégaux (Dracula, Locke and Key, Les Héritiers de la Nuit, Lovecraft Country).

Un peu comme du côté des films, il y en a donc pour tous les goûts, pour peu qu'on ne soit pas trop à cheval sur la qualité...

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# À venir :

En novembre, retour à un programme plus classique (et confiné), avant d'entamer, dès la fin du mois, la Christmas Yulefest 2020 et son marathon de films festifs en tous genres !

Dans l'intervalle, ce mois-ci, place à Borat, à Jackie Chan, à Christopher Nolan, à Bill Murray, à Buckaroo Banzaï, à Jessica Chastain, à un gorille parlant, et à bien plus encore. Et niveau séries, on couvrira la fin de Star Trek Lower Decks, la nouvelle saison de Star Trek Discovery, le Mandalorien, quelques super-héros déglingués... et peut-être même la fin des aventures surnaturelles des frères Winchester !

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2020 - Lovecraft Country, saison 1 (2020)

Publié le 1 Novembre 2020 par Lurdo dans Anthologie, Aventure, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Halloween, Horreur, Les bilans de Lurdo, Oktorrorfest, Review, Romance, Science-Fiction, Thriller, Télévision, USA, HBO

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Lovecraft Country, saison 1 (2020) :

Lorsque son père Montrose (Michael K. Williams) disparaît, Atticus (Jonathan Majors), jeune vétéran de la guerre de Corée, part pour Ardham, dans le Massachusetts, en compagnie de son oncle George (Courtney B. Vance) et de Letitia (Jurnee Smollett), une amie d'enfance. Là, confronté au racisme de la société des années 50, le trio découvre les origines réelles de Atticus, liées à une mystérieuse société secrète, et à l'étrange famille Braithwhite...

Pour être franc, j'ai abordé cette série HBO avec de grosses pincettes, un peu échaudé par de multiples facteurs : non seulement la présence de Jordan Peele (spécialisé dans les productions de genre woke, comme Get Out, Us et la Twilight Zone, généralement trop pataudes pour vraiment convaincre au-delà du cercle des déjà convaincus) m'incitait à la méfiance, mais aussi le concept même de cette série, qui participe de la tendance actuelle à réécrire une certaine histoire raciale, à reconquérir un certain héritage (comme le dit le slogan même de la série, cf. l'affiche), et à produire des programmes afro-américano-centriques pointant ouvertement du doigt les errances de la société blanche américaine... au détriment de figures du passé cancelled à l'aune de notre jugement moderne.

Ici, Lovecraft Country, série adaptée du roman du même nom de Matt Ruff, est donc une production HBO chapeautée par Jordan Peele et confiée à la jeune scénariste Misha Green (ancienne scénariste sur Heroes, et showrunneuse d'une série câblée sur l'esclavage et les réseaux clandestins de l'époque). Comme le roman de Ruff (suite de mini-récits parfois sans lien, mais se donnant pour but de réinventer le genre pulp sous le prisme de protagonistes noirs et du racisme sociétal), la série se veut une exploration de la littérature de genre, confrontée à son racisme et à ses préjugés inhérents, et en plaçant en son centre des personnages noirs.

Une relecture de l'histoire de l'Amérique qui, soyons francs, n'a vraiment pas grand chose à voir avec l'horreur lovecraftienne : oui, il y a des tentacules sur l'affiche, oui, on aperçoit un Cthulhu imaginaire dans le pilote, oui, ce dernier suit une trame vaguement lovecraftienne du protagoniste qui se découvre des origines sinistres et surnaturelles en revenant sur la terre de ses ancêtres... mais honnêtement, ça s'arrête là, et l'accroche "Lovecraft" tient presque plus de l'effet de manche qu'autre chose.

Le prisme afro-américain impose en effet à la série des éléments totalement étrangers à l'horreur lovecraftienne : danse, musique, sexe, passion, sentiments, oppression, racisme, attitude, religion, etc... et une horreur beaucoup plus frontale, avec des monstres numériques montrés à l'écran, et pas la moindre tension prégnante.

Qui s'attend à de l'horreur lovecraftienne sera déçu. Qui veut voir le genre de l'horreur déconstruit selon une grille de lecture dénonçant le racisme sera déjà plus satisfait.

Malheureusement, même en abordant le programme sous cet angle, je dois dire que je n'ai pas aimé (à l'exception d'un épisode sur lequel je reviendrai). En fait, malgré les déluges de compliments critiques reçus par la série (principalement pour son côté engagé et dénonce, mais aussi parce que les œuvres afro-américaines bénéficient, ces temps-ci, d'un totem d'immunité critique, comme le soulignait Kenya Barris dans un épisode de #BlackAF), Lovecraft Country est une série où la forme affaiblit grandement le fond.

Et par la forme, j'entends les décisions créatives de la showrunneuse : décisions musicales (non seulement la bande originale orchestrale est vraiment envahissante, mais les chansons modernes se succèdent, de Rihanna à Frank Ocean en passant par Cardi B et Marilyn Manson, et le contraste reconstitution historique/hip-hop ne passe tout simplement pas - sans même mentionner l'utilisation récurrente de poésie récitée ou de discours politiques comme illustration sonores de certaines scènes), visuelles (les manifestations surnaturelles sont souvent assez cheap, à quelques exceptions près), la caractérisation (Atticus est monolithique pendant 80% de la saison, Leti est un cliché trop moderne du personnage féminin afro-américain fort à attitude qui quitte toutes les pièces en tapant du pied) et surtout l'écriture.

Une écriture jamais particulièrement subtile (tout ce qui a trait à la race, à la ségrégation, etc, est abordé avec de gros sabots, les traits sont grossiers et épais, le récit est très manichéen et donneur de leçons, les rebondissements sont télégraphiés bien à l'avance), souvent décousue (de nombreuses scénettes ne semblent là que pour servir de transitions, plusieurs personnages finissent par ne faire que de la figuration dans le final), qui parfois s'effondre totalement (l'épisode 02 est à ce titre un véritable désastre, un festival de raccourcis narratifs honteux et bâclés, d'éléments inexpliqués, de déductions improbables, qui condense en une heure l'équivalent d'une saison d'intrigues et tombe totalement à plat), et qui tente de rajouter encore une couche de wokeness au roman de Ruff.

Au point de paraître parfois cocher mécaniquement des cases sur la liste de la représentativité des minorités : afro-américains opprimés, homosexuel refoulé, esprit hermaphrodite (avec nudité intégrale totalement gratuite), femme bisexuelle blanche confrontée au sexisme patriarcal de la société (et qui change de sexe à volonté grâce à ses pouvoirs), lesbienne communiste, toute la gamme LGBTQ est couverte par les personnages secondaires, de manière parfois bien artificielle.

Il faut dire que le tout n'est pas aidé par la forme semi-anthologique de la série, qui singe le déroulement du roman, sans toutefois oser détacher vraiment ses récits de ses personnages principaux. Après son double épisode d'ouverture (un pilote road-movie honorable, un deuxième épisode catastrophique), les bases sont posées, et la série fait le choix de consacrer ses épisodes suivants à un genre ou à un personnage secondaire distinct.

On a ainsi le genre de la maison hantée, prétexte pour souligner les exactions commises par des blancs (ici, un médecin juif nommé Epstein) sur leurs patients noirs ; l'aventure pulp façon Indiana Jones, bourrée de raccourcis et d'approximations, mais pas désagréable à suivre (bien que totalement surjoué) ; le voyage temporel, avec un retour (encore un, après la série Watchmen) dans le Tulsa de 1921, pour assister au Massacre ; l'aventure à la John Carter, avec Hippolyta (la tante de Tic, interprétée par Aunjanue Ellis) qui ouvre un portail dimensionnel, s'émancipe de sa condition de femme noire opprimée et devient une super-exploratrice aux cheveux bleus qui arpente l'espace et le temps, façon Doctor Who...

Sans oublier des épisodes plus centrés sur les personnages secondaires : Ruby (Wunmi Mosaku), la sœur de Leti, qui se rapproche de William/Christina (Jordan Patrick Smith/Abbey Lee), et découvre, en changeant temporairement d'apparence, ce qu'est la vie du point de vue d'une femme blanche ; Montrose, qui assume sa sexualité ; la petite Diana (Jada Harris), littéralement hantée par ses démons (que je n'ai pas trouvé très réussis, bizarrement, puisque ces démons sont deux danseuses au langage corporel assez artificiel et forcé, bien trop chorégraphié à mon goût)...

Et donc, comme je le disais, il y a aussi le seul véritable épisode de la série à m'avoir convaincu, un épisode historique consacré au passage d'Atticus en Corée, et à sa romance avec Ji-Ah (Jamie Chung), un être surnaturel tiraillée entre ses sentiments pour Tic et sa nature démoniaque la forçant à dévorer les hommes avec lesquels elle couche. Un récit unitaire efficace, convaincant, bien écrit et développé... mais qui malheureusement ne sert que de digression dans cette saison : Ji-Ah est une invention des scénaristes, une invention qui finit par ne servir que de deus ex machina très maladroit dans l'épisode final de la saison.

Parce que, j'y reviens encore, mais le véritable problème de cette série, c'est vraiment son écriture : Misha Harris est à l'écriture/co-écriture de tous les épisodes, et l'on retrouve ses gimmicks d'écriture partout - facilités scénaristiques, logique approximative, montages à l'illustration musicale décalée ou pompeuse, et protagonistes tous plus ou moins antipathiques.

C'est d'ailleurs un gros paradoxe de cette saison, qui tente de nous émouvoir du sort de Montrose, de nous attacher à la romance de Tic et Leti, de nous faire compatir au traumatisme de Diana, de Ruby ou d'autres personnages... tout en les rendant particulièrement peu attachants et en les équipant d'une plot armor frustrante.

Montrose tue une inconnue de sang-froid, Tic a des réactions constamment intolérantes et violentes (vis à vis de son père, de Ji-Ah...), Leti passe son temps à n'en faire qu'à sa tête et à agir sans consulter les autres, Ruby viole son patron avec un talon aiguille... c'est bien simple, à la fin de la saison, lorsque Christina trouve la mort (d'une manière assez naze, tuée par une Diana au bras cybernétique, alors que les deux personnages se connaissent à peine), on en vient (presque) à se ranger de son côté : après tout, en comparaison du reste de la distribution, les péchés de Christina sont (presque) moindres, et sa relation avec Ruby est la mieux développée de la série.

Mais elle est blanche, et elle doit donc mourir. C'est un peu la morale de cette saison, d'ailleurs : tous les Blancs qui apparaissent dans le show sont violents/racistes/maléfiques/manipulateurs/brutaux/rayez la mention inutile, et les Afro-américains doivent donc reprendre le pouvoir pour que les choses s'améliorent - c'est même la conclusion littérale de l'épisode final, qui voit Leti (apparemment devenue experte en magie, principalement hors-champ) priver de pouvoirs magiques l'intégralité de la population blanche de la planète, au profit des Noirs opprimés.

Une conclusion grandiloquente, radicale et manichéenne, qui caractérise bien la série Lovecraft Country : un programme aux intentions louables, mais aux méthodes pataudes et maladroites, qui finissent par desservir le propos et le récit.

Lovecraft Country se veut ainsi une affirmation de l'afro-américanité, une reconquête d'un genre littéraire (le pulp) par ses lecteurs noirs, un éloge de la représentativité et une critique incendiaire de la société américaine et de ses rapports avec les minorités.

Dans les faits, c'est un patchwork décousu d'influences et de styles, un ensemble de variations tonales constantes, d'effets spéciaux très inégaux (certains maquillages pratiques et/ou numériques, comme le changement de peau très Barkerien, sont réussis ; d'autres, comme Hippolyta qui se branche dans la machine, sont ratés et risibles ; d'autres encore, comme les créatures, sont très peu inspirés) de mythologie brouillonne et de personnages sommaires, aux décisions arbitraires et aux réactions parfois étranges.

Le tout, baigné dans des références culturelles permanentes à l'histoire afro-américaine, références rarement explicitées qui échapperont probablement à la plupart des spectateurs européens, et qui sont parfois revisitées de manière assez malhabile, à la limite de l'exploitation facile et honteuse (je pense notamment à la scène durant laquelle Christina rejoue le lynchage d'un jeune Noir pour tester ses pouvoirs et son immortalité : une scène qui sort un peu de nulle part et frôle le mauvais goût).

Bref, à moins de faire déjà partie du camp des convaincus, je ne peux pas vraiment conseiller ce Lovecraft Country. L'écriture d'une série est son élément le plus important à mes yeux, et c'est le point le plus défaillant de ce programme : Lovecraft Country se voudrait une série du calibre de Watchmen, mais force est de constater qu'on est, au final, plus proche d'une série CW ou d'un True Blood - la même absence de rigueur et les mêmes approximations, sans le côté fun et décomplexé.

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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2020 - A Creepshow Animated Special (2020)

Publié le 1 Novembre 2020 par Lurdo dans Anthologie, Animation, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Les bilans de Lurdo, Oktorrorfest, Review, Thriller, Télévision, USA, Shudder

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

A Creepshow Animated Special (2020) :

Épisode spécial Halloween de l'anthologie Creepshow de Shudder, une anthologie qui, dans sa première saison, était très loin de m'avoir convaincu : fauchée et très approximative, cette saison 1 donnait l'impression d'un programme conçu à la va-vite et manquant clairement de finition, à tous les niveaux de la production.

Cependant, le programme avait reçu un accueil particulièrement enthousiaste de la part des critiques américains, et Shudder remet donc le couvert en gardant la même équipe de production, mais en optant pour des économies de budget avec un format animé (en réalité, c'est du motion comic, la version bon marché de l'animation classique ^^) et deux épisodes de 22 minutes environ, basés sur des intrigues de Stephen King et de son fils, Joe Hill.

Et après une introduction en prises de vue réelles sur la marionnette du Creep (toujours aussi rigide) qui dessine les personnages des histoires à venir, on commence donc par...

# Survivor Type : Richard (Keith Sutherland), chirurgien réputé, se retrouve échoué sur une île déserte où, affamé, confronté à une fracture du pied, et n'ayant que de l'héroïne et son équipement médical pour s'occuper, il opte pour une solution drastique...

Un segment assez inégal : malgré un style graphique plutôt appréciable, le récit semble un peu précipité (la narration de Sutherland n'a pas le temps de respirer, et connaît, çà et là, des rapiéçages audio qui trahissent un enregistrement compliqué) et son format déstructuré n'est pas forcément ultra-pertinent.

C'est bien interprété, certes, mais ça s'arrête là.

# Twittering from the Circus of the Dead : Lors d'un road trip avec sa famille, Blake (Joey King) s'ennuie totalement et passe son temps à tweeter. Jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent au Cirque des Morts, un cirque où tous les artistes sont des zombies, aux numéros des plus sinistres...

Dans un premier temps, une narration gentiment monotone, pas forcément la faute de Joey King, mais plus de l'écriture, exclusivement au format tweet de 140 caractères, ce qui donne une mise en place assez peu intéressante.

Quand ça démarre enfin, cela dit, au bout de 7-8 minutes, c'est plutôt amusant à suivre, avec une Joey King qui s'investit, tant dans l'enthousiasme que dans la terreur, et un style graphique qui fonctionne bien.

Le tout s'essouffle néanmoins un peu vers la fin, mais bon.

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Bref, dans l'ensemble, un épisode spécial Halloween qui n'est pas désagréable, mais qui reste un peu inégal, avec un premier segment inabouti, et un second bien plus sympathique. Dans la droite lignée de la première saison du show, en somme.

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Halloween Oktorrorfest 2020 - 63 - Sacrées Sorcières (2020)

Publié le 31 Octobre 2020 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Jeunesse, Oktorrorfest, Review, USA, HBO Max

Chez les Téléphages Anonymes, de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...

Sacrées Sorcières (The Witches - 2020) :

En 1968, dans l'Alabama, un jeune garçon (Jahzir Kadeem Bruno) accompagne sa grand-mère (Octavia Spencer) pour un séjour dans un grand hôtel de luxe, où il découvre un couvent de sorcières dirigées par la Grande Sorcière (Anne Hathaway). Leur objectif : distribuer une potion à l'échelle mondiale, et transformer tous les enfants en rongeurs...

Robert Zemeckis. Guillermo Del Toro. Alfonso Cuaron. Kenya Barris : quatre créateurs de talent, dans leurs genres respectifs, auxquels s'ajoute Alan Silvestri à la musique. Roald Dahl et Sacrées sorcières : un roman pour enfants mondialement connu et apprécié et dont la première adaptation (Les Sorcières, 1990), nostalgie aidant, est devenue un semi-classique, globalement salué pour ses effets spéciaux et pour son ton macabre.

Avec tant de talents derrière la caméra, et tant de potentiel, comment expliquer alors que ce remake cette nouvelle adaptation du récit soit à ce point plate et insipide ?

Parce que j'ai beau ne pas forcément être le plus grand fan de la version de 1990, mais je reconnais sans peine que les maquillages et effets signés Jim Henson étaient mémorables (de quoi donner des cauchemars aux plus jeunes), qu'Anjelica Huston faisait une sorcière glaçante et menaçante, et que le tout avait un charme typiquement british plutôt sympathique (et Mr Bean !).

Mais là, rien ne fonctionne vraiment. Déjà, évacuons tout de suite la contribution de Kenya Barris (Black-ish) : je vais peut-être m'avancer, mais je dirais que sa contribution a largement été évacuée au fil des révisions, et qu'il ne reste plus de son apport que le cadre du film (l'Alabama des années 60) et l'ethnicité du héros et de sa grand-mère. Deux facteurs qui auraient pu donner lieu à un propos sur le racisme de l'époque, etc... mais qui n'est pas exploité un seul instant, si ce n'est peut-être en filigrane, pendant quelques secondes, dans les regards du personnel de l'établissement, étonné de voir une afro-américaine avec de l'argent.

Mais c'est tout : peut-être que le premier jet du scénario était plus engagé socialement, et que ça s'est perdu en cours de route... car sinon, il n'y a absolument aucun intérêt dans la transposition du récit dans le sud des USA, dans les 60s. Pire : cela enlève tout le charme british et le flegme du récit original, qui se retrouve bien plat et générique.

Toute la mise en place du récit, avant l'arrivée dans l'hôtel, est ainsi laborieuse et mécanique ; pour ne rien arranger, le film a droit à une narration ponctuelle assez joviale de Chris Rock, totalement en décalage avec le ton du film, et qui ressemble plus à son travail sur Tout le monde déteste Chris qu'à autre chose (là aussi, un reste de l'influence de Kenya Barris ?).

Et puis, une fois dans l'hôtel, le film devient le show d'Anne Hathaway. Que l'on ne s'y méprenne pas : Hathaway est l'un des points forts du film, avec Octavia Spencer. Les deux actrices dominent le film dans des genres très différents, l'une en cabotinant, l'autre en mode grand-mère tendre et attachante.

Mais, un peu comme dans la version de 1990, les mésaventures des enfants-souris à l'hôtel ne sont pas des plus intéressantes, pas aidées par des effets spéciaux assez médiocres : depuis le chat d'Hathaway jusqu'aux souris, en passant par les transformations en rongeurs et par le maquillage des sorcières (au sourire carnassier façon Vampire, vous avez dit vampire ou monstre asiatique), tout est numérique et très approximatif, avec un rendu bien trop caricatural et forcé pour convaincre.

Dépourvu de ses effets, de son atmosphère et de son humour, Sacrées sorcières est affreusement anonyme, et n'a donc d'intérêt que pour la prestation d'Hathaway, qui s'amuse, ainsi que pour la présence de Spencer. On pourra aussi citer la fin douce-amère, qui était absente de la version 1990... pas de panique, cependant : si elle est bien présente ici, elle est aussi désamorcée par une scène finale sur les souris en train de danser sur We are family de Sister Sledge.

Ouaip. À se demander si le studio n'a pas passé son temps à fourrer son nez dans le projet original, jusqu'à le vider de sa moelle.

2/6

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Halloween Oktorrorfest 2020 - 62 - Joyeuse Halloween, Scooby-Doo ! (2020)

Publié le 31 Octobre 2020 par Lurdo dans Animation, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Jeunesse, Review, USA

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Joyeuse Halloween, Scooby-Doo ! (Happy Halloween, Scooby-Doo - 2020) :

Alors que le Scooby Gang vient tout juste d'arrêter le Dr. Jonathan Crane, qui tentait de faire régner la terreur à Crystal Cove pour Halloween, d'étranges citrouilles tentaculaires mutantes apparaissent, et s'en prennent à la ville...

Je partais vraiment méfiant, avant d'entamer ce téléfilm Scooby-Doo, que la campagne promotionnelle mensongère vantait comme "le premier téléfilm spécial Halloween de la franchise". Méfiant, non seulement à cause de cette astuce publicitaire mensongère, mais aussi de la présence de plusieurs guest stars que je pressentais inutiles, comme Elvira, Scarecrow ou encore Bill Nye (qui ici offre une nouvelle Mystery Machine high-tech et robotisée au Gang lorsque l'originale est accidentée).

Et puis finalement, le tout s'avère une bonne surprise. Oui, les personnages invités ne servent pas à grand chose ; oui, l'histoire ne fonctionne que si l'on débranche un peu son cerveau ; et oui, l'humour est parfois un peu puéril et slapstick ; mais dans l'absolu, le tout bénéficie d'un ton joyeusement second degré (l'illustration musicale l'est de manière évidente), que l'on doit très clairement à Maxwell Atoms, à la réalisation et au script. Un Maxwell Atoms déjà à l'origine de Bill et Mandy, aventuriers de l'au-delà, de Ça bulle ! et de Bunnycula, des séries dont on retrouve l'humour et le sens de l'absurde dans ce Scooby-doo.

La caractérisation de Daphné, notamment, y gagne beaucoup, faisant de la jeune femme un personnage un peu excentrique et goofy ; et dans l'ensemble, le film semble plus moderne et dynamique que beaucoup de Scooby adhérant trop fidèlement à la formule habituelle (ou s'en détournant radicalement pour partir dans du surnaturel débridé).

Une modernité que l'on retrouve dans son ton, dans sa réalisation (les cinq minutes d'ouverture), dans son utilisation de la continuité globale de la franchise, ou dans ses références (comme ce moment où Fred bascule en mode Schwarzenegger dans Predator, avec pièges en bois, peintures de guerre et cri primal... sous le regard admirateur de Daphné).

Bref, un Scooby-doo décomplexé et amusant, qui m'a rappelé, par certains aspects modernes, Mystères associés, et qui, sans être un chef-d'œuvre, m'a donc agréablement surpris.

4/6

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Halloween Oktorrorfest 2020 - 61 - The Halloween Family (2019)

Publié le 31 Octobre 2020 par Lurdo dans Animation, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Jeunesse, Oktorrorfest, USA

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The Halloween Family (2019) :

La nuit d'Halloween, Larry le zombie et Fred la momie se lancent dans une quête étrange, à la recherche du mythique Goul...

Aïe. Un film d'animation d'environ 80 minutes, et qui consiste, en gros, en 80 minutes de dialogues interprétés de manière caricaturale et fatigante par des doubleurs, et plaqués sur des personnages à l'animation sommaire, qui marchent dans des décors répétitifs.

Je vais être franc : après avoir été agréablement surpris par l'esthétique du décor global, dans les premières minutes, j'ai très rapidement déchanté, et j'ai même fini par totalement décrocher du film en cours de route - ce n'est pas intéressant, ce n'est pas drôle, ce n'est absolument pas rythmé, et ça a clairement été produit avec un budget microscopique... ce qui n'est pas forcément surprenant, quand on regarde les filmographies de son réalisateur et du studio, bourrées de mockbusters miteux.

Un généreux 1/6

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Halloween Oktorrorfest 2020 - 60 - Petit Guide de la Chasseuse de Monstres (2020)

Publié le 30 Octobre 2020 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Jeunesse, Netflix, Review, Télévision, USA

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Petit Guide de la Chasseuse de Monstres (A Babysitter's Guide to Monster Hunting - 2020) :

Lorsque Jacob (Ian Ho), le petit garçon dont elle est la baby-sitter à Halloween, est enlevé par des monstres difformes, Kelly (Tamara Smart) découvre l'existence d'un monde surnaturel improbable où règne le Grand Guignol (Tom Felton), un être cruel voulant utiliser les cauchemars des enfants pour dominer le monde. Avec l'aide de Liz (Oona Laurence) et de sa société secrète des baby-sitters, Kelly va alors partir à l'aventure pour sauver le jeune Jacob...

Un film fantastique Netflix, adapté d'une série de livres pour enfants par leur auteur et par Rachel Talalay, produit par Ivan Reitman, et qui, pour être totalement franc, n'a pas grand intérêt pour les plus de 10 ans.

On est vraiment, ici, dans un métrage assez plat et insipide, sans réelle énergie ni rythme, qui évoque constamment d'autres histoires similaires, et surtout, qui souffre d'un vrai manque de charme, tant visuel qu'au niveau du casting : tout est ultra-lumineux et saturé (ça ressemble souvent à une production tv Disney ou Nickelodeon), les intérieurs font vraiment décors de cinéma, les effets spéciaux sont oubliables, l'interprétation des plus jeunes est par moments inégale (Tamara Smart - déjà vue dans Amandine Malabul, Fais-moi Peur, et dans Artemis Fowl - n'est pas mauvaise, mais elle n'est pas non plus exceptionnelle), et il n'y a guère que Tom Felton qui sorte un peu du lot en grand méchant décalé au croisement de Johnny Depp, de Russell Brand et de Dan Stevens... mais même lui finit par être sous-exploité.

Dans l'ensemble, donc, ça occupera les plus jeunes pendant 90 minutes, mais il aurait fallu un scénario mieux construit et une distribution plus charismatique (ainsi qu'un peu plus de budget, et plus d'inventivité devant et derrière la caméra) pour que le tout ne donne pas envie aux moins jeunes de passer le reste du film en avance-rapide.

2/6

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Halloween Oktorrorfest 2020 - 59 - Love and Monsters (2020)

Publié le 30 Octobre 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Oktorrorfest, Review, Romance, USA

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Love and Monsters (2020) :

Sept ans après qu'un désastre écologique ait éradiqué 95% de la population humaine et transformé insectes et animaux en mutants carnivores gigantesques, les survivants vivent en groupe, terrés dans des bunker. Joel (Dylan O'Brien), perpétuellement terrifié et se sentant inutile, ne rêve que d'une chose : retrouver Aimee (Jessica Henwick), sa petite-amie, qui vit dans un autre bunker, à plusieurs dizaines de kilomètres de là. Sur un coup de tête, il décide alors de tenter seul l'aventure... croisant en chemin Minnow (Ariana Greenblatt), Clyde (Michael Rooker), Mav1s le robot, et un brave toutou qui devient son compagnon.

Une comédie fantastique qui ressemble fortement au croisement de la franchise Fallout avec les Zombieland, auxquels ce Love and Monsters, plus sage, emprunte beaucoup, tant dans les personnages que dans leurs relations, dans les règles de survie, dans la mise en images, dans le côté road trip, etc.

À partir de là, il n'y a pas grand chose de surprenant dans ce métrage : c'est plutôt efficace (principalement parce que le ton est relativement décontracté, et les effets spéciaux convaincants), c'est bien interprété (je suis un peu plus mitigé sur la petite Ariana Greenblatt) mais ça reste globalement assez dérivatif et cousu de fil blanc.

Pas désagréable, mais très convenu (notamment son grand final, qui se rappelle in extremis qu'il serait dommage d'avoir Jessica Henwick au casting sans lui donner une scène d'action).

3.5/6

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Halloween Oktorrorfest 2020 - 58 - Books of Blood (2020)

Publié le 30 Octobre 2020 par Lurdo dans Anthologie, Cinéma, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Halloween, Horreur, Oktorrorfest, Review, Thriller, Télévision, USA, Hulu

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Books of Blood (2020) :

Une pseudo-anthologie faiblarde adaptant (en théorie) les écrits de Clive Barker (en réalité, quasiment pas, si l'on excepte le fil conducteur très ténu) et ressemblant fortement à un téléfilm ou à projet de série anthologique bricolé à la dernière minute pour faire un long-métrage alimentant la plate-forme.

Et pour cause ! C'est justement ça : un projet de série anthologique produite par Touchstone Television, et chapeautée par Brannon Braga (tous les Star Trek depuis Next Generation jusqu'à Nemesis) et Adam Simon (Salem, Carnosaur, Le dernier rite), mais qui a été annulée en cours de route, et recyclée pour fournir du contenu à Hulu.

Le résultat : un métrage composé de deux segments et demi assez bancals, jamais particulièrement bien rythmés ou écrits, et qui frustrent plus qu'ils ne convainquent. En somme, un film qui donne le ton dès son carton d'ouverture, assez ridicule et forcé, et qui ne se montre jamais à la hauteur de l'œuvre dont il s'inspire.

- Jenna : Jenna (Britt Richardson), une jeune femme traumatisée atteinte de tocs et d'anxiété paranoïaque, s'enfuit de chez ses parents après avoir cessé de prendre ses médicaments, et trouve refuge dans un bed & breakfast tenu par un couple accueillant (Freda Foh Shen, Nicholas Campbell). Mais progressivement, Jenna se persuade que quelque chose ne tourne pas rond chez eux...

Mouais, un segment longuet (pour ne pas dire : un premier épisode de 45 minutes) jamais suffisamment abouti pour être satisfaisant, notamment dans l'utilisation de la maladie de Jenna pour faire monter le suspense. Le couple est immédiatement suspect aux yeux du spectateur, de nombreux éléments restent sous-développés (l'incident à l'école, etc), les effets spéciaux sont inégaux, et le grand final traîne en longueur malgré quelques maquillages réussis, avec monologues d'exposition maladroits à la clef et chute assez plate.

- Simon : Traumatisée par la mort de son fils leucémique, Mary (Anna Friel), une chercheuse sceptique spécialisée dans le debunking de charlatans, tombe sous le charme de Simon (Rafi Gavron), un séduisant médium dont les pouvoirs semblent bien réels...

Un peu de nudité masculine au programme de ce segment prévisible de bout en bout et pas très intéressant, entre son interprétation inégale, une Anna Friel liftée de partout, ses effets spéciaux inégaux, et sa chute télégraphiée. Un bon gros bof.

- Bennett : Petite frappe violente, Bennett (Yul Vazquez) décide de partir récupérer un ouvrage rarissime, le Livre de Sang, en guise de paiement d'une dette.

Un segment un peu creux, puisqu'il est supposé lier les trois histoires en une seule et même conclusion sanglante : un pari semi-réussi et semi-bâclé, qui a quelques moments sympathiques, mais qui frustre aussi beaucoup plus qu'il ne convainc, d'autant que...

- Jenna : Hantée par ses souvenirs, par ses phobies, et parce qu'elle a vécu chez ce couple étrange, Jenna prend une décision radicale.

Alors que le tout semblait plus ou moins bouclé, voilà que le film revient sur le personnage de Jenna, pour lui offrir un passé tragique (mais pas surprenant pour qui a prêté attention au film), et une fin qui l'est encore plus. Pas désagréable, mais ça arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, avant de basculer sur un générique de fin sur fond de Marilyn Manson bien daté.

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Bref : ce n'est pas très bon. Pour une anthologie télévisuelle, ça aurait pu passer, même si l'on est très loin du côté sulfureux et inventif de Clive Barker : Books of Blood est assez moyen sur de nombreux plans, que ce soit l'écriture, l'interprétation (Britt Richardson est excellente, cela dit), la réalisation, les effets, les idées...

Encore une fois, ça aurait pu passer à la télévision, au format hebdomadaire. En film, ça coince déjà nettement plus, et ça reste bien trop superficiel et creux pour laisser la moindre impression.

2.5/6

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Halloween Oktorrorfest 2020 - 57 - Doctor Sleep - Director's Cut (2019)

Publié le 29 Octobre 2020 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Halloween, Horreur, Oktorrorfest, Review, Thriller, USA, Flanagan

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Stephen King's Doctor Sleep - Director's Cut (2019) :

Depuis les événements de l'Overlook, Danny Torrance (Ewan McGregor) a sombré dans l'alcool, profondément traumatisé par le drame qu'il a vécu à l'hôtel, et il fait tout pour réprimer ses pouvoirs psychiques. Jusqu'à ce qu'Abra (Kyliegh Curran), une fillette, le contacte télépathiquement : dotée de pouvoirs exceptionnels, elle est désormais traquée par le True Knot, un groupe de vampires psychiques se nourrissant du Shine et mené par Rose (Rebecca Ferguson)...

Énorme travail d'adaptation et d'écriture de Mike Flanagan pour ce Doctor Sleep, qui tente de réconcilier le The Shining de Kubrick avec Docteur Sleep de King, la suite que l'auteur a apportée à son propre roman culte.

Un travail ambitieux et quasi-suicidaire (on a échappé à une adaptation signé Akiva Goldsman !), forcément ultra-tributaire du travail de Kubrick, mais aussi malheureusement de King et de ses idées, bonnes comme mauvaises.

Autrement dit, malgré tout le talent de Flanagan (qui n'est plus à prouver), malgré sa réalisation inspirée et élégante, malgré ses plans à la composition travaillée, malgré ses choix créatifs pertinents, et malgré une distribution tout ce qu'il y a de plus efficace (tant au niveau de sa distribution principale que des choix effectués pour certains rôles iconiques), ce Doctor Sleep ne pouvait que diviser, surtout dans cette version Director's Cut de 3 heures.

Tout en reconnaissant toutes ses qualités, j'ai l'avantage de ne pas vénérer The Shining de Kubrick, et de n'avoir jamais trouvé le film particulièrement angoissant ou effrayant : par conséquent, je n'avais pas comme attente d'être terrorisé par cette suite - d'autant que le roman de King n'avait pas une réputation particulièrement illustre.

Par conséquent, et à ma grande surprise, j'ai plutôt adhéré au choix de faire de ce métrage un thriller fantastique, et pas "un film d'horreur". Un thriller fantastique pétri des obsessions et des thèmes habituels de King (dans ce qu'ils ont de pire et de meilleur), mais qui, grâce à son rythme et à son atmosphère très particuliers, a bien fonctionné sur moi, notamment lors de séquences de voyage astral des plus esthétiques.

Alors certes, la dernière partie en mode "retour à l'Overlook" évolue clairement dans les sphères du fanservice, mais elle permet aussi de boucler la boucle et de réconcilier les héritages de King et de Kubrick en une conclusion touchante et appropriée.

Encore une fois, compte tenu du budget du métrage (seulement 50 millions de dollars) et du caractère follement ambitieux et compliqué du projet, je trouve que tout ça est plutôt réussi (sans forcément parvenir à transcender le matériau de base écrit par King).

Un bon 4/6, si ce n'est un peu plus.

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Halloween Oktorrorfest 2020 - 56 - The Turning (2020)

Publié le 29 Octobre 2020 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Fantastique, Drame, Halloween, Horreur, Oktorrorfest, Review, Thriller, USA

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The Turning (2020) :

Dans les années 90, Kate (Mackenzie Davis) arrive dans le manoir familial de Flora (Brooklynn Prince) et Miles (Finn Wolfhard), deux orphelins supervisée par la bonne de la famille (Barbara Marten). Mais rapidement, l'enseignante découvre que des présences menaçantes rodent dans la demeure, et l'hostilité de Miles commence à la faire douter de sa santé mentale...

Nouvelle adaptation du Tour d'Écrou d'Henry James, après Les Innocents (1961) et avant le Haunting of Bly Manor de Flanagan, cette version a connu un développement assez chaotique chez Amblin Entertainment, depuis 2016 : initialement envisagé sous le titre Haunted, avec Juan Carlos Fresnadillo aux commandes, le projet a été annulé puis ressuscité en tant que premier film de Floria Sigismondi, clippeuse et réalisatrice tv à qui l'on doit aussi The Runaways.

Le résultat, écrit par les scénaristes de La Maison de Cire, Les Châtiments, The Crucifixion et des deux premiers Conjuring, est malheureusement un film assez insipide, qui peine à susciter la moindre tension ou la moindre frayeur, même lorsque tout s'énerve dans le dernier quart d'heure.

Ce n'est pas la faute de la direction artistique, plutôt réussie, ni de l'interprétation : la distribution est plutôt bonne, et Finn Wolfhard joue très bien l'adolescent tête à claques aux regards malaisants. Le vrai problème, c'est que le script est véritablement cousu de fil blanc, et que la plupart des manifestations surnaturelles ou des moments conçus comme angoissants sont désamorcés par une réalisation assez plate et générique.

Et pour ne rien arranger, il y a cette fin en queue de poisson, délibérément absconse (comme la conclusion de The Crucifixion, tiens), qui semble vouloir faire basculer le film dans une direction "en fait, elle a toujours été folle, et elle a hérité ça de sa mère", mais qui donne tellement l'impression d'avoir été rajoutée à l'arrache qu'elle tombe totalement à plat.

Énorme bof.

2/6

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Halloween Oktorrorfest 2020 - 55 - Hubie Halloween (2020)

Publié le 29 Octobre 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Netflix, Oktorrorfest, Review, USA, Romance, Jeunesse

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Hubie Halloween (2020) :

À Salem, Hubie Dubois (Adam Sandler) est la risée de tous pour son caractère timide et excentrique. De tous, sauf de sa mère (June Squibb) et de la jolie Violet Valentine (Julie Bowen), qui connaît Hubie depuis leur plus tendre enfance. Mais cette année, à l'approche d'Halloween, Hubie découvre que son nouveau voisin, Walter Lambert (Steve Buscemi) a un comportement étrange, digne d'un lycanthrope. Pire, alors même que diverses personnes disparaissent en ville, il se murmure que Richie Hartman, un ami d'enfance de Hubie, s'est échappé de l'asile voisin...

Le dernier métrage issu de l'association Adam Sandler/Netflix, Murder Mystery, était une comédie semi-policière sympatoche, sans plus, qui souffrait surtout d'un rythme et d'une énergie un peu inégaux, avec un récit qui ne décollait vraiment que dans sa dernière partie.

Ici, pour ce Hubie Halloween, c'est un peu la même histoire : pendant une grosse moitié du film, c'est très moyen, entre personnage principal un peu attardé et aux traits forcés (comme à chaque fois que Sandler "compose" un personnage, avec une diction incompréhensible et des expressions ahuries), gags parfois bas de plafond, ficelles narratives évidentes et écriture basique, etc.

Et puis, aux alentours de l'heure de métrage, ça se débloque, à mesure que la menace se fait plus tangible, que les péripéties se succèdent, que le film se fait plus décomplexé, et que les suspects se multiplient. Un peu à l'image de ce gag récurrent de Hubie qui, à chaque fois qu'il prend son vélo, esquive trois objets jetés à son visage par les gens de Salem qui le détestent. Au début, lorsque c'est une citrouille ou une décoration d'Halloween, c'est un gag quelconque ; à la fin du film, quand Hubie esquive des parpaings, de l'électroménager ou un harpon enflammé, ça devient de l'humour absurde, presque ZAZ, et c'est là que le film fonctionne le mieux.

Alors ça ne convaincra pas les réfractaires aux productions Sandler, loin de là, et ça reste la même formule du film de copains où tournent tous les potes de Sandler et sa famille (ses filles ont d'ailleurs un rôle un peu plus important, cette fois-ci), mais bizarrement, après avoir été plutôt dubitatif durant la première demi-heure, j'ai fini par progressivement me laisser charmer par ce qui est une comédie familiale d'Halloween au message positif (bien qu'amené de manière un peu lourde) made in Sandler, comédie qui n'aurait probablement pas vu le jour sans Netflix (les films "festifs" n'ont pas la côte en salles, ceux de Noël exceptés... et encore).

3.5/6 (si Sandler n'avait pas autant forcé le trait sur son personnage, j'aurais peut-être mis une meilleure note)

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Halloween Oktorrorfest 2020 - 54 - Nightmare Island (2020)

Publié le 28 Octobre 2020 par Lurdo dans Anthologie, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Oktorrorfest, Review, Thriller, USA

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Nightmare Island (Blumhouse's Fantasy Island - 2020) :

Grands gagnants d'un concours, un groupe de touristes arrivent sur une île étrange, baptisée l'Île Fantastique, où ils sont accueillis par Mr. Roarke (Michael Peña). Ce dernier leur explique que l'île exauce le souhait le plus profond de chacun : pour Bradley (Ryan Hansen) et Brax (Jimmy O. Yang), c'est une fête sans fin ; pour le policier Patrick (Austin Stowell), c'est s'engager dans l'armée, comme son père ; pour Elena (Maggie Q), c'est accepter une demande en mariage autrefois refusée ; Melanie (Lucy Hale), enfin, veut se venger d'une ancienne rivale. Mais ces souhaits prennent un tour sinistre, car l'île recèle un sombre secret...

Adaptation très libre de la série l'Île Fantastique par la maison de production Blumhouse, ce métrage écrit et filmé par le réalisateur de Kick-Ass 2, d'Action ou Vérité, et des Mémoires d'un Assassin International ne semble jamais savoir ce qu'il veut être.

Assez long (1 h 50), le film tente de se placer au carrefour des genres, un temps comédie pas drôle, un temps portage fidèle de la série originale avec émotion®™© et larmoiements, avant d'entamer un virage vers le film d'horreur/slasher à twist tendance Souviens-toi l'été dernier, qui toutélie tous les personnages de manière assez artificielle (et honnêtement peu convaincante).

Bref, ça ne fonctionne jamais vraiment : à la limite, la première partie se regarde, mais le reste du film ne décolle jamais, tentant (en vain) de créer le suspense et la tension, assénant quelques coups de coude au spectateur à la recherche de références à la série originale (la toute fin, notamment), et déroulant un récit assez générique, trop souvent prévisible et éventé, et aux effets spéciaux quelconques.

À oublier très vite, donc.

1.5/6

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