Chez les Téléphages Anonymes, du 1er octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...

Hellraiser X - Judgment :
Trois inspecteurs de police (Damon Carney, Randy Wayne & Alexandra Harris) font équipe pour enquêter sur le Précepteur, un tueur en série cruel et religieux aux méthodes des plus brutales...
Tourné en même temps que Children of the Corn : Runaway, dans la même ville/région, par le même producteur, avec des seconds rôles en commun (John Gulager joue même l'Assesseur obèse des Cénobites), et un budget tout aussi minuscule, pour des raisons identiques de droits arrivant à expiration, cet Hellraiser : Judgment (le dixième épisode de la franchise) est réalisé, écrit et interprété (dans le rôle de l'Auditeur) par Gary J. Tunnicliffe, vrai fanboy des personnages, scénariste du calamiteux Hellraiser IX : Revelations, et responsable des effets spéciaux de Feast et de la saga Hellraiser depuis le troisième épisode.
Difficile d'en attendre grand chose, pour être franc, et dès le premier quart d'heure, grandement déconnecté du reste du film, on comprend qu'on va avoir droit à un métrage qui comprend totalement de travers le concept des Cénobites, en en faisant les représentants d'un Enfer à la fois bureaucratique et glauque (du grotesque façon Silent Hill plutôt que Barker), en opposition à un Paradis quelconque, plutôt que les entités hédonistes amorales et absolues telles que Barker les avait conçues.
Un problème récurrent dans la saga, depuis le deuxième épisode, et qui a même fini par contaminer rétroactivement les écrits de Clive Barker (cf les Scarlet Gospels et leur Pinhead démoniaque embarqué dans une intrigue calamiteuse avec le cadavre de Lucifer, etc), un Barker qui n'en a vraiment plus rien à faire de ses Cénobites, et cherchait simplement un moyen de les tuer pour passer à autre chose.
Bref. La suite du film ne fait rien pour rassurer, puisqu'on retombe alors dans une vague repompe du schéma désormais récurrent des "suites" Hellraiser produites par Dimension : une intrigue d'enquêteur (ici, encore une histoire de serial killer biblique à la Seven, dont le film partage la photo jaunâtre et poisseuse) qui tombe sur le cube magique dans le cadre de ses investigations, et rencontre les Cénobites, avec un résultat forcément dramatique.
Les 3/4 du film sont ainsi une enquête policière générique et ultra-prévisible, entrecoupée d'inserts sur Pinhead sur son trône, et de moments où les deux réalisateurs, Tunnicliffe et Gulager, cabotinent, avec trois figurantes à moitié nues dans un coin de la pièce. On notera un caméo de Heather Langenkamp, qui est bien loin de Freddy Krueger, et on aura du mal à ne pas pousser un soupir atterré en voyant débarquer un "ange" (une blonde façon porn-star californienne, avec veste blanche moulante portée sans soutien-gorge) pour s'opposer aux Cénobites de Pinhead.
Sans même parler de la toute fin déplorable, avec un Pinhead qui massacre l'ange sans effort et est puni par Dieu, qui l'envoie sous forme humaine sur Terre, en SDF. *soupir*
Formellement meilleur que le précédent, mais le massacre de la mythologie des Cénobites est épuisant.
1.75/6
(mention spéciale à la page Wikipedia du film, qui est presque plus détaillée et complète que celle de n'importe quel autre métrage plus connu, et ressemble par moments à des semi-excuses en filigrane du réalisateur, supposément victime d'un studio ne comprenant pas la franchise Hellraiser)
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
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