Dernière et ultime saison pour cette sitcom supervisée par Tina Fey, une saison découpée en deux parties, dont la première moitié (six épisodes) a été diffusée à la fin du mois de mai dernier.
Les bilans de Lurdo : Unbreakable Kimmy Schmidt - Saison 4.1 :
4x01 : Kimmy, en charge des ressources humaines de la startup où elle travaille, est accusée de harcèlement sexuel par un employé qu'elle devait renvoyer ; Jacqueline et Titus inventent un show tv fictif pour gonfler le CV de l'acteur ; Lillian tente de répandre les cendres d'Artie.
Un reprise pas désagréable, qui commence par un pseudo-générique de sitcom façon années 80-90, continue avec des sous-intrigues à l’intérêt inégal, place un caméo de Greg Kinnear, et se rattrape bien sur la fin, avec des résolutions systématiquement improbables de ses sous-intrigues.
4x02 : Lillian et Jacqueline essaient de résoudre les problèmes d'appartement de cette dernière, tandis que Titus tente d'écrire le pilote de sa "série", et que Kimmy découvre le binge-watching, ainsi que le concept de white privilege...
Quelques moments vraiment absurdes et amusants, et dans l'ensemble, le début d'une tendance plus militante et activiste pour Kimmy, tendance qui, sans être forcément inédite ou originale, ne fait que se renforcer dans le reste de la demi-saison.
4x03 : Kimmy et Titus regardent un documentaire "Netflix" réalisé par un DJ, qui tente de prouver l'innocence du Révérend...
Un pastiche intégral des documentaires criminels Netflix, vraiment très réussi sur la forme ; j'émettrai cependant beaucoup plus de réserves sur le fond, puisque les scénaristes ont ici la main très lourde sur la rhétorique anti-Trump, sur les caricatures d'incels, sur les clichés de la masculinité toxique, et sur les activistes des droits des hommes (ici représentés par Bobby Moynihan).
En soi, c'est pertinent, c'est opportun, c'est toujours bienvenu, et tout et tout... mais honnêtement, ça me fatigue d'entendre toujours la même chose, et surtout, ça manque d'originalité et de nouvel angle d'attaque. Peut-être que si Fey avait elle-même écrit le script, ça serait mieux passé... ou pas.
4x04 : Kimmy et Lillian partent pour une convention commerciale technologique, où Kimmy fait une rencontre ; Jacqueline, elle, décroche un rôle pour Titus dans une pièce d'utilité publique à destination des écoles.
Ah, bah en parlant de clichés, le monde des nerds et des technologies vu par Fey et compagnie, ça ne vole pas bien haut. Idem pour le harcèlement scolaire.
Ça reste amusant, cela dit, même si la prise de conscience de Titus sera probablement oubliée dès le prochain épisode, si la leçon de vie de Lillian sur scène vaut principalement pour tous les quiproquos qui la précèdent, et si le côté "Kimmy rencontre un homme, mais forcément, c'est une ordure" commence à faire beaucoup dans le genre...
4x05 : Titus tente de monter une représentation scolaire de la Belle et la Bête, pour laquelle Jacqueline et Lillian vendent des places à un public de hipsters (Zosia Mamet...) ; Kimmy, elle, se confronte à Fran (Moynihan), avant de prendre conscience du sexisme des contes de fées.
À nouveau, avec le personnage de Fran, on retombe dans le discours anti-mra/pro-#metoo qui me lasse franchement (en dépit de sa pertinence) et qui ne me fait pas vraiment rire.
Là, en prime, on a droit à une Kimmy en mode militante qui s'indigne de la Belle et la Bête et des princes de contes de fées, comme une utilisatrice de tumblr qui découvrirait le féminisme 2.0 et se lancerait dans une tirade particulièrement éventée.
Heureusement, tout autour, les vannes continuent à fuser et à faire mouche, mais ce fond revendicatif me fatigue un peu.
4x06 : Lillian est embarquée dans une histoire d'héritage la confrontant aux enfants d'Artie (Busy Philipps, Josh Cooke), pendant que Kimmy retrouve son sac à dos et décide de changer le monde en s'adressant aux petits garçons au travers d'un livre de fantasy ; Jacqueline, elle, doit faire face à la grossesse inattendue de Xan, abandonnée par son petit-ami...
Tina Fey revient à l'écriture (enfin, à la co-écriture), et... je dois dire que je n'ai pas particulièrement accroché à cet épisode. Principalement parce que les deux sous-intrigues principales, celle de Jacqueline et de Lillian, ne m'ont pas intéressé le moins du monde (je l'ai déjà dit, mais Lillian, Xan et Jacqueline sont loin d'être mes personnages préférés) et, dans le cas de Xan, c'est encore l'occasion d'en rajouter une couche sur le #metoo, avec un commentaire sur les femmes qui ne sont jamais crues par la société quand elles sont victimes d'une ordure, etc.
Ajoutez à cela une Busy Philipps qui semble là pour rester (mouais, sans plus), et un moment très sombre (trop sombre ?) durant lequel Kimmy est sur le point d'enterrer son âme d'enfant, et on se retrouve avec un mid-season finale en demi-teinte.
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Une demi-saison engagée, quasiment militante dans ses thématiques, et qui surfe sur le mouvement #metoo, pour confronter Kimmy aux horreurs de la société moderne et du genre masculin, afin de la forcer à grandir et à murir.
Ce qui, comme je l'ai mentionné plus haut, a un peu tendance à me fatiguer, principalement parce que ce n'est pas fait avec une grande finesse ou une grande subtilité.
De même, cette prise de conscience et ces thématiques imposent un ton un peu plus sombre et désenchanté aux mésaventures de Kimmy. Ce n'est pas forcement une mauvaise chose si Fey & co doivent boucler la boucle à la fin de la saison, mais ça signifie aussi que le tout n'est plus aussi rafraichissant et optimiste qu'avant - et que Kimmy semble parfois reléguée au second plan de ces épisodes.
Cela dit, le tout fourmille toujours de gags et de blagues percutantes et inattendues, c'est toujours assez agréable à suivre, et la distribution est toujours impeccable. Néanmoins, un peu comme 30 Rock en son temps, il est peut-être temps que la série touche à sa fin, avant que le niveau global ne continue à baisser lentement, mais surement.
À suivre en janvier 2019...
Retrouvez aussi sur ce blog les bilans de la saison 1, de la saison 2 et de la saison 3.
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