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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Un film, un jour (ou presque) #1185 : This is Spinal Tap (1984)

Publié le 15 Avril 2020 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Documentaire, Musique, Review, UK

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

This is Spinal Tap (1984) :

Fin 1982, le réalisateur Marty Di Bergi (Rob Reiner) décide de suivre avec une caméra le groupe de hard rock Spinal Tap (Michael McKean, Christopher Guest, Harry Shearer, RJ Parnell, David Kaff) alors qu'il est sur le point de sortir son nouvel album, Smell the Glove, et de partir en tournée aux USA pour tenter d'y reconquérir son public...

On ne présente plus ce rockumentaire de la bande de Christopher Guest, et son infinité de moments et de scènes cultes : les versions 60s et 70s du groupe, l'herpès labial de tout le monde, le running-gag des batteurs qui décèdent les uns après les autres, Stonehenge et ses nains dansants, le cocon qui reste bloqué, les rivalités entre le guitariste et la petite amie du chanteur, la réinvention free jazz de Spinal Tap, etc, etc, etc.

Avec en prime des caméos de multiples visages connus, de Fran Drescher à Patrick Macnee en passant par Dana Carvey, Billy Crystal, Paul Shaffer, Anjelica Huston, Fred Williard, Ed Begley JR et bien plus encore...

Un pastiche du monde de la musique et des documentaires musicaux particulièrement pertinent, un mockumentaire fondateur d'un genre, un métrage incontournable qui, aujourd'hui encore, fonctionne très bien, principalement parce qu'il était déjà très très proche de la réalité de certains groupes.

11/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Un film, un jour (ou presque) #1184 : Buffaloed (2020)

Publié le 14 Avril 2020 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Review, Romance, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Buffaloed (2020) :

Jeune femme dotée d'une répartie fulgurante et d'un sens de la magouille particulièrement développé, Peg (Zoey Deutch) découvre un beau jour le merveilleux monde des collecteurs de dettes de Buffalo, au Texas, et trouve là sa vocation. Mais rapidement, elle réalise que son patron, Wiz (Jai Courtney), l'exploite et ne la paie pas à sa juste mesure : Peg décide alors de se mettre à son compte, quitte à entrer en conflit ouvert avec son ex-boss, et à flirter avec l'illégalité. Si seulement elle ne flirtait pas aussi avec Graham (Jermaine Fowler), un jeune procureur local enquêtant sur son secteur, les choses seraient probablement plus simple...

Une comédie indépendante américaine de la réalisatrice du film Hysteria et qui, de par son ton, son milieu et son héroïne débrouillarde, m'a beaucoup évoqué la série Shameless : c'est dynamique, amusant à suivre, une sorte de Big Short ou de Loup de Wall Street dans le milieu des collecteurs de dettes, qui repose, comme le Loup sur Leonardo, entièrement sur les épaules de son interprète principale.

Une Zoey Deutch attachante, forcément, mais dont l'interprétation ultra-énergique, gueularde et teigneuse ne m'a pas totalement convaincu. Il est difficile, en effet, de ne pas avoir l'impression d'un personnage un peu forcé, d'une comédienne empilant les attitudes et les affectations caricaturales pour rendre son personnage crédible (surtout en comparaison du reste de sa famille, moins outré), mais manquant d'une touche de vulnérabilité ou de subtilité pour la rendre vraiment sympathique (et éviter de la faire passer pour une vraie sociopathe).

Ou alors c'était peut-être à la réalisatrice de canaliser un peu mieux cette boule d'énergie qui en fait toujours trois tonnes, d'avoir une poigne un peu plus ferme sur les rênes de son film, afin de rendre ce dernier plus harmonieux et d'affiner un peu les traits de ses personnages.

Reste que dans l'ensemble, on ne s'ennuie pas, que le métrage reste enjoué et ludique, et que Deutch, par la force des choses et de son énergie, finit quand même par emporter l'adhésion du spectateur.

3.75/6

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Un film, un jour (ou presque) #1183 : The Show Must Go On - The Queen + Adam Lambert Story (2019)

Publié le 13 Avril 2020 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Critiques éclair, Documentaire, Musique, Review, Télévision, UK, USA, ABC

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

The Show Must Go On - The Queen + Adam Lambert Story (2019) :

Documentaire co-produit pour la télévision anglaise et américaine (à l'image du groupe Queen, désormais composé de ses musiciens anglais, et de son chanteur américain) consacré à la renaissance du groupe, et à ses années creuses après la mort de Freddie Mercury.

Un documentaire qui a la bonne idée de mettre en parallèle, à base de montage alterné, le parcours de Queen sans Freddie, et celui d'Adam Lambert, le tout illustré de nombreux extraits des concerts de Queen + AL, et d'intervention de musiciens et de célébrités (Foo Fighters, Def Leppard, Rami Malek, Simon Cowell...).

On y redécouvre rapidement la carrière de Queen, le concert-hommage de Wembley en 1992, puis la séparation du groupe, leurs embryons de carrières solo, la comédie musicale We Will Rock You (que Roger Taylor déteste cordialement), le concert de Capetown, en 2003, pour Nelson Mandela (qui leur a redonné le goût de tourner), le projet Queen + Paul Rodgers (pas forcément fructueux, de l'avis de tout le monde), etc, tout ça jusqu'à la découverte, lors d'un épisode d'American Idol, d'Adam Lambert, un musical theater kid ouvertement gay, à la voix tonitruante.

Un Adam Lambert qui, mal conseillé à la sortie d'American Idol (qu'il n'a pas gagné, car entouré d'un pseudo-scandale sur sa sexualité, qu'il aurait supposément caché aux médias), connaît une période de doute après avoir ultra-sexualisé son image... jusqu'à ce qu'une remise en question l'amène à accepter l'offre de Queen, avec le résultat que l'on connaît : une seconde jeunesse pour le groupe, qui visite désormais des pays autrefois inconnus à la formation, pour la plus grande joie de ses membres.

D'ailleurs, il est assez amusant d'entendre les explications de Roger Taylor au sujet du recrutement de Lambert : comment lui et May ne voulaient absolument pas d'un clone de Freddie, d'un imitateur se teignant les cheveux ou se plaquant une fausse moustache, ni d'un clone vocal parfait sans la moindre personnalité - le message est clair, et arrive en réponse aux complaintes sempiternelles des fans, qui critiquent toujours le groupe pour ne pas avoir sélectionné un ou deux chanteurs bien particuliers pour remplacer Mercury "parce qu'ils ressemblent à/chantent exactement comme Freddie et ils méritent donc plus sa place".

Mais May et Taylor sont clairs : ils ne veulent pas de quelqu'un qui transforme le groupe en tribute band cherchant à singer au plus proche le Queen de la grande époque; ils veulent s'amuser, et Lambert, aussi flamboyant que Freddie, mais doté d'une personnalité résolument moderne et dynamique, est parfait, à leurs yeux, pour emmener Queen + AL dans le 21è siècle.

Un documentaire intéressant, parfois touchant (le Who Wants to Live Forever de cette version de Queen+ me met toujours la larme à l’œil), et voir les répétitions et les harmonies vocales du groupe en coulisses, avant un morceau, est un joli moment pour le fan que je suis.

4.5 - 0.25 pour les coupures pub = 4.25/6

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Les bilans de Sygbab : Supernatural, saison 5 (2009)

Publié le 12 Avril 2020 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Comédie, Drame, Fantastique, Horreur, Les bilans de Sygbab, Review, Télévision, Thriller, Supernatural, CW, USA

Après près de deux ans et demi d'absence sur ce blog, Sygbab revient en force à l'occasion de la conclusion de la série Supernatural : une épopée de 15 saisons qu'il va passer en revue à raison d'un bilan par semaine... Et quand on le prend pour un con, il se fâche !

Supernatural, saison 5 (2009) :

Après avoir involontairement libéré Lucifer (Mark Pellegrino) de sa prison infernale, Sam et Dean font tout leur possible pour le retrouver, et empêcher l'Apocalypse. Mais le Ciel et l'Enfer ont chacun leur mot à dire dans cette histoire, et les relations des frères Winchester ne sont plus au beau fixe...

Une célèbre citation de Joss Whedon illustre parfaitement ce que les scénaristes de Supernatural n'ont pas osé faire cette année : "Don't give people what they want, give them what they need" ("Ne donnez pas aux spectateurs ce qu'ils réclament, mais plutôt ce dont ils ont besoin").

Une fois de plus, cette saison démontre en effet que l'intrigue proposée est bien trop ambitieuse par rapport à leurs capacités limitées. Tous les moyens sont bons pour aboutir à une conclusion mollassonne : rétrocontinuité foireuse (le trickster qui se révèle être l'archange Gabriel, les Winchester descendants directs d'Abel et Cain, Sam transformé en pauvre victime dont les relations sociales ont toujours été supervisées par le Yellow Eyed Demon), portes de secours débiles pour ralentir un rythme déjà pas folichon (Adam en tant qu'hôte au rabais pour Michael, les bagues des quatre cavaliers de l'Apocalypse - ces derniers n'ont d'ailleurs aucun impact dans tout ce bordel - qui servent de poudre aux yeux), quand ce ne sont pas des facilités scénaristiques assez énormes (réapparition du colt car une groupie qui a lu tous les bouquins de Chuck se souvient de ce qu'en a fait Bela).

Il n'y a aucune gestion de l'intrigue : on ne cesse de nous vendre un affrontement entre les deux frères pour finir sur un duel en plein jour dans un cimetière pourri, avec Sam qui reprend le contrôle sur Lucifer grâce à l'amour fraternel qui le lie à Dean. Bonjour l'anti-climax par excellence.

Une autre preuve que rien ne va plus : pour une raison inconnue, Ben Edlund est désormais en charge d'épisodes plus sérieux et parfois à tendance mythologique, alors que les épisodes un peu plus décalés sont réservés à d'autres. Le premier se débrouille comme il peut mais ne peut pas transformer de la merde en or, les autres n'ont pas sa vista pour côtoyer la limite du ridicule sans jamais la franchir, tout en restant fun. Dans cette veine, tout au plus peut-on retenir le 5.08 Changing Channels sui permet de voir Sam et Dean dans une multitude de programmés télé (mention spéciale à l'émission japonaise complètement barrée), mais la révélation finale concernant Gabriel gâche le tout.

En revanche, la convention des fans de Supernatural est assez gênante... L'auto-dérision et les mea culpa via certains dialogues sont appréciables dans une série, mais seulement quand c'est distillé avec parcimonie. Ici, c'est surligné au stabilo, et ce n'est d'ailleurs pas la seule occasion : dans le final, la complaisance du discours de Kripke, exprimé par la bouche de Chuck, est presque à gerber.

Mais bon, ce n'est pas grave, il y a de quoi se consoler : Castiel est enfin devenu bad ass, ce qui permet de passer outre son inutilité la plupart du temps. En deux saisons, les anges n'ont jamais été à leur avantage : plus fourbes que les démons (Zachariah est la pire enflure qui soit), nazes en baston, aucun charisme ; voilà un tableau bien sympathique. On peut aussi se réjouir de voir assez tôt d'anciens personnages comme Rufus, Ellen et Jo, pour mieux tuer les deux dernières histoire de faire croire à une prise de risques (alors qu'en réalité, se débarrasser de personnages au préalable kelleyrisés constitue avant tout une commodité à peu de frais).

Le summum reste bien évidemment Lucifer : enfin un adversaire digne de ce nom ! Tellement puissant que son hôte initial se décompose et qu'il est capable de tuer des dieux païens, hindous et nordiques avec son petit doigt (encore une idée à la con). Sauf qu'en fait, le diable ne fait peur à personne ! Heureusement qu'il y a Crowley, cet enfoiré de classe mondiale servi par un acteur génial...

Le pire dans tout ça, c'est que Sam, Dean et même Bobby ne sont quasiment jamais cohérents dans leurs discours et/ou motivations, les rendant même par moments assez détestables. Un ratage monumental, en somme. Dire que cela devait constituer la fin de la série dans les plans initiaux de Kripke, qui délaisse, au terme de cette saison, son poste de showrunner...

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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

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Les bilans de Lurdo : Harley Quinn, saison 1 (2019)

Publié le 11 Avril 2020 par Lurdo dans Action, Animation, Comédie, Critiques éclair, DC, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Review, Science-Fiction, Télévision, USA

Pour le meilleur ou pour le pire, Harley Quinn est à la mode, et DC/Warner sont prêts à tout pour en faire le porte-étendard de leur gamme, un porte-étendard violent, sanguinaire, déséquilibré et criminel... mais ce n'est pas grave, c'est un symbole d'émancipation féminine et un modèle à suivre pour les femme, vive le girl power !

Après une version cinématographique plus que discutable (que ce soit dans Suicide Squad ou dans Birds of Prey), et alors que la saison 2 de la série a débuté la semaine dernière, retour sur la saison 1 de la version animée, diffusée fin 2019, et clairement conçue en parallèle/avec les mêmes intentions que la version de Margot Robbie...

Harley Quinn, saison 1 (2019) :

Décidée à s'émanciper du Joker (Alan Tudyk) et à forger sa propre carrière de criminelle à Gotham, Harley Quinn (Kaley Cuoco) s'installe chez son amie Poison Ivy (Lake Bell), et commence à réunir un gang de criminels pour accomplir ses basses œuvres...

Un proverbe me vient à l'esprit quand je pense à cette première saison de Harley Quinn, série animée diffusée sur la plateforme de streaming DC Universe : "la première impression est toujours la plus importante".

En effet, c'est bien simple : Harley Quinn, confiée aux créateurs/scénaristes des sitcoms ratées $#*! My Dad Says, Surviving Jack, How to be a Gentleman (que de la qualité !)... fait une première impression désastreuse. 

Pas visuellement, puisque la direction artistique de la série est plutôt réussie et dynamique ; pas non plus au niveau du doublage, plutôt de qualité, notamment Cuoco dans le rôle-titre, et Tudyk en Joker (je suis un peu moins convaincu par certains des seconds rôles récurrents) ; mais bien au niveau de l'écriture de son premier épisode, un épisode écrit par les personnes sus-nommées. Un épisode vulgaire (plus de 6 ou 7 "fuck" et "shit" dans les deux premières minutes de diffusion), ultra-violent, gratuit, racoleur et pseudo-rebelle, bref, de la provocation adolescente bas-de-plafond, et jamais particulièrement drôle, mais qui bizarrement a été particulièrement applaudie par les critiques et les spectateurs.

Autant dire que j'étais tout prêt à jeter l'éponge sur la simple base du pilote... mais heureusement, la suite s'améliore grandement (probablement parce que les showrunners n'écrivent plus le moindre épisode, et que l'écriture cesse de jouer la carte de la provoc immature). Pendant une grosse moitié de saison, la série se concentre ainsi sur les efforts de Harley pour se constituer une bande, pour développer sa réputation en solo, se trouver une nemesis, et pour oublier le Joker.

Alors ce n'est pas toujours très inspiré (beaucoup d'humour juif cliché, des personnages masculins tous stupides), pas toujours très fin (des vannes sur le doigtage pendant une bar-mitzvah, Big Barda qui parle de cunnilingus), les choix créatifs sont fréquemment discutables (l'utilisation de Sy Borgman, de Frank la plante carnivore, le ton globalement immature qui se moque ouvertement de tous les personnages de l'univers Batman - Gordon en cocu dépressif en bromance imaginaire avec Batman, Bane avec l'accent de Tom Hardy, Robin sur son segway), et le côté pseudo-féministe est amené à la truelle (entre la Legion of Doom qui ne veut pas de femme, Maxie Zeus en mode Weinstein, ou encore la Reine des Fables - Wanda Sykes - rabaissée par la patriarchie...), mais dans l'ensemble, une fois passé son pilote désastreux, la première moitié de saison (voire même ses deux premiers tiers) est assez ludique et amusante, et surtout suffisamment dynamique pour conserver l'intérêt du spectateur.

Et puis, à partir du moment où Harley est acceptée par la Legion of Doom, le show semble trébucher. Harley retombe brièvement sous le charme de Joker, se met son crew à dos, retourne dans sa famille pour faire le point, Ivy est capturée par la Legion, et Harley doit se faire pardonner de son équipe pour monter une opération de sauvetage : un arc narratif vraiment convenu, qui manque fréquemment de punch, retombe dans ses travers d'une ultra-violence gratuite, et qui, à l'approche des deux derniers épisodes de la saison, a les yeux plus gros que le ventre.

Les deux derniers épisodes sont en effet un déluge de n'importe quoi grandiloquent, puisque Joker y construit une tour mécanisée et décide de prendre le contrôle de Gotham : il y a de la torture, des morts par dizaines (y compris des personnages de premier plan, comme la Legion of Doom, éradiquée !), Gotham devient un champ de bataille, Batman est un incapable (et est démasqué), la Batfamily est absente, et le tout prend des atours de monde post-apocalyptique avec une Harley en tank girl.

Soit. Les choix créatifs de la série laissent perplexe, et leur mise en images n'est pas forcément à la hauteur des ambitions scénaristiques, mais soit. Ça plaira à certains. De là à applaudir l'écriture, notamment pour ses thématiques d'émancipation et de girl-power, mouais bof. Ça a été fait mieux, ailleurs, et sans tout le racolage ultra-violent et immature qui enrobe cette version de Harley.

D'ailleurs, au rayon des problèmes, impossible de ne pas mentionner le queerbaiting dont la série a fait preuve durant sa promotion, mettant en avant le duo Ivy/Harley et leur relation... seul problème : dans la série, Ivy est en couple avec Kiteman, loser parmi les losers, et a pour lui des sentiments sincères et profonds. Ivy et Harley sont proches comme des sœurs, mais ça s'arrête là, et nul doute que ce choix artistique devrait en froisser plus d'un.

Dans l'ensemble, cette première saison de Harley Quinn se regarde tranquillement... mais sans vraiment tenir la distance. Peut-être est-ce que les choix effectués ne correspondent pas du tout à ce qui fait, pour moi, une bonne série d'animation, ou peut-être que tout le fanservice et la wokeness qui accompagnent désormais le personnage de Harley (et, de manière générale, valent au moindre programme actuel des bons points automatiques auprès de nombreux critiques de la génération Y) me fatiguent plus qu'autre chose.

En tout cas, à en juger par les déluges de louanges qui ont accueilli la série (un peu comme pour le film Birds of Prey, d'ailleurs), je ne suis clairement pas le public visé, donc...

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Un film, un jour (ou presque) #1182 : Ad Astra (2019)

Publié le 10 Avril 2020 par Lurdo dans Aventure, Cinéma, Critiques éclair, Drame, Review, Science-Fiction, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Ad Astra (2019) :

Lorsque la Terre est victime d'impulsions électro-magnétiques récurrentes issues de l'espace, Roy McBride (Brad Pitt), un astronaute stoïque et impassible, est recruté pour partir à l'autre bout du système solaire, afin d'y retrouver son père Clifford (Tommy Lee Jones), porté disparu lors d'une mission vers Neptune à la recherche de l'existence d'une forme de vie extraterrestre ; un Clifford qui pourrait bien être responsable de ces impulsions destructrices, et que Roy n'a pas revu depuis son adolescence...

Après The Lost City of Z, je crois que c'est désormais très clair : je n'accroche pas au style James Gray, réalisateur et co-scénariste de ce métrage. Un métrage qui, sous prétexte de raconter une grande aventure spatiale dans la lignée de Solaris, Interstellar, Gravity, 2001, et tutti quanti, narre en fait le parcours d'un homme seul, froid et distant, qui a consacré sa vie à son travail, et qui est alors confronté à son père, aux choix similaires et à la réputation écrasante. Une quête de sens contemplative, un face à face avec la solitude, une redécouverte des émotions masculines, une confrontation des thématiques de l'abandon, de la vulnérabilité, etc, etc, etc : on peut voir plein de choses dans Ad Astra.

Le problème, en fait, c'est que toutes ces choses sont a) amenées avec la subtilité d'un tractopelle (la voix off constante de Brad Pitt, ses examens psychiatriques, les platitudes lénifiantes que le script lui fait dire, les références symboliques...) et b) qu'elles ont toutes été abordées ailleurs, parfois sous d'autres angles, et en mieux.

C'est bien simple, Ad Astra m'a constamment renvoyé aux références citées plus haut (ainsi qu'à Apocalypse Now), mais à aucun moment je me suis dit "tiens, c'est une approche intéressante de telle ou telle thématique". Paradoxalement, ce sont dans les à côtés que le film m'a le plus intéressé : sa séquence sur la Lune, avec les pirates, m'a un peu rappelé les bandes dessinées de Picsou et compagnie à la recherche de roches précieuses, un petit côté pulp pas désagréable du tout, mais bien trop bref ; sa représentation du voyage spatial comme une industrie ultra-commerciale, avec de grandes enseignes, etc, m'a intrigué.

Malheureusement, tout tourne autour de McBride, de sa dépression et de son traumatisme œdipien, et en retour, tout le reste en pâtit : l'aspect scientifique du film est une vaste pantalonnade à géométrie variable (un peu comme la fidélité historique de City of Z), les personnages secondaires sont tous sous-développés (Donald Sutherland, Ruth Negga, Liv Tyler) ou délibérément abêtis (l'équipage de la fusée martienne), le rythme est (au mieux) nonchalant, avec une ou deux séquences d'action un peu forcées et placées çà et là pour réveiller le spectateur (la Lune, donc, mais aussi le singe), et Gray semble totalement adhérer à une philosophie opposée au "show, don't tell" que l'on recommande aux réalisateurs, puisqu'il passe son temps à expliquer verbatim les sentiments, les gestes et la psychologie de son héros, plutôt que de laisser le spectateur tirer ses propres conclusions des images.

En résumé, autant je n'ai absolument rien à reprocher au film sur son aspect visuel (c'est beau, c'est maîtrisé, c'est spectaculaire - nettement moins sur petit écran, cela dit) mais tout le reste m'a laissé de marbre, et pas parce que "je n'ai rien compris". J'ai compris le fond du film, mais je l'ai trouvé le tout vraiment générique - et honnêtement, je commence à en avoir un peu assez de ce type de métrages, façon "un homme paumé part à l'autre bout du monde/de l'univers pour faire sa psychanalyse et trouver, au final, une sorte de paix intérieure".

2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #1181 : Coffee & Kareem (2020)

Publié le 9 Avril 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Netflix, Policier, Review, Thriller, USA

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Coffee & Kareem (2020) :

Policier maladroit et balbutiant, James Coffee (Ed Helms) est publiquement humilié lorsqu'un criminel sous sa garde s'évade, sous l'œil des caméras et des médias. Pour ne rien arranger, il doit faire face à l'hostilité de sa collègue (Betty Gilpin), et doit gérer Kareem (Terrence Little Gardenhigh), le fils de sa compagne (Taraji P. Henson). Un adolescent de 12 ans qui s'imagine rappeur et dur à cuire, qui déteste la police et que Coffee tente d'amadouer... jusqu'à ce que le duo se retrouve embarqué dans une histoire de meurtre et de corruption policière.

Une comédie policière façon buddy cop movie, filmée pour Netflix par le réalisateur du peu convaincant Stuber, et qui s'avère un peu meilleure que ce dernier, sans vraiment cependant proposer grand chose de mémorable.

Le vrai problème, ce sont les personnages : Ed Helms fait du Ed Helms (incapable, incompétent, balbutiant et totalement émasculé), le jeune Terrence Little Gardenhigh joue les gamins impertinents et précoces (qui mérite bien souvent des baffes, mais n'en reçoit jamais), Taraji Henson joue les mères afro-américaines clichées, à grande gueule, à grande attitude et dominantes, et le tout ne sort jamais de ce cadre vraiment très convenu d'un Ed Helms constamment humilié par tous les autres personnages, de sa compagne aux autres policiers en passant par tous ceux qu'il croise.

Et occasionnellement, ça fonctionne, avec un Helms qui se donne totalement à son personnage. Mais 90 minutes de Helms, c'est beaucoup quand ce protagoniste ne repose que sur un seul ressort comique, sans même réellement avoir droit à un moment cathartique sur la fin.

Heureusement, l'avantage certain de Coffee & Kareem sur Stuber, c'est Betty Gilpin (déjà dans Stuber, cela dit), ici dans l'un des rôles principaux, celui d'une policière rivale de Helms. Une Gilpin qui, tout comme Helms, se donne à fond, ce qui débouche sur des moments vraiment drôles dans le dernier tiers du métrage.

Dommage que le script soit à ce point cousu de fil blanc, et qu'à l'instar des humiliations subies par Helms, le ressort comique du petit Kareem qui se prend pour un grand, jure, parle de sexe et se montre impertinent, n'a d'intérêt que jusqu'à un certain point ; ensuite, ça devient répétitif, et ça lasse.

3/6 (parce que contrairement à Stuber, ce n'est pas trop mou) 

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Un film, un jour (ou presque) #1180 : In Search of the Last Action Heroes (2019)

Publié le 8 Avril 2020 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Critiques éclair, Comédie, Documentaire, Histoire, Review, USA

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In Search of the Last Action Heroes (2019) :

Un long documentaire écrit et réalisé par un critique cinéma habitué de YouTube, financé de manière participative, et qui revient en détail sur la genèse du genre des films d'action, sur son explosion dans les années 80, et sur sa lente agonie au fil des décennies, à mesure que les action heroes musculeux d'autrefois (ces Schwarzie, Stallone, Van Damme, Norris, Seagal, Rothrock, Chan, etc) ont cédé la place à des acteurs plus "normaux", que le genre s'est démocratisé, que les effets numériques se sont perfectionnés, et que n'importe quel acteur hollywoodien peut désormais devenir un action hero avec un peu de bagout, quelques semaines d'entraînement et de bonnes doublures (qu'elles soient réelles ou numériques).

Deux heures et vingt minutes au compteur pour un documentaire assez complet, qui aborde chronologiquement toutes les grandes dates et les incontournables du genre - Bruce Lee, Indiana Jones, les Mad Max, Conan, Rambo, la Cannon, les VHS, James Cameron, Jackie Chan, l'oeuvre de Verhoeven, celle de McTiernan, les buddy comedies, etc -, s'éparpille un peu vers le milieu (quand il perd le fil de son récit chronologique), et se conclue sur un constat doux-amer sur l'évolution du genre et du métier.

Énormément d'intervenants, là aussi, avec beaucoup de premiers et de seconds couteaux de la réalisation (Verhoeven !), de l'interprétation, un Brian Tyler qui nous livre ses impressions sur la musique de film de l'époque (ça fait plaisir à entendre), un Shane Black égal à lui-même (un peu de prétention intellectuelle, beaucoup de passion pour le genre), un peu de mauvaise foi et d'amertume de la part de certains au sujet de certains projets, et une lueur d'espoir quant à l'avenir, avec des intervenants plus récents - Scott Adkins - qui placent de l'espoir en The Rock, ou qui reconnaissent que, même s'ils n'ont pas le physique des colosses de l'époque, Keanu Reeves et Tom Cruise font des action stars crédibles car ils se donnent totalement à leurs films et à leurs cascades.

Intéressant, passionné, bien qu'un poil longuet par moments, et manquant un certain nombre de films importants du genre (quitte à parler d'Alien et des Dents de la Mer, autant parler aussi de certains films de Carpenter).

4/6

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Un film, un jour (ou presque) #1179 : Bloodshot (2020)

Publié le 7 Avril 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Fantastique, Review, Science-Fiction, Thriller, Valiant

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Bloodshot (2020) :

Soldat d'élite, Ray Garrison (Vin Diesel) est ramené à la vie par le Dr. Emil Harting (Guy Pearce), inventeur d'une technologie révolutionnaire : son sang désormais remplacé par des nanites ultra-modernes, Ray possède des capacités surhumaines, et régénère instantanément toutes ses blessures. Mais rapidement, il comprend que Harting et ses troupes (Eiza Gonzalez, Alex Hernandez, Sam Heughan) se servent de lui pour accomplir leurs basses œuvres, et que tous les souvenirs de Ray ne sont qu'une construction virtuelle conçue par Harting...

J'avais déjà abordé l'univers des comics Valiant en ces pages, à l'occasion de la diffusion web de la mini-série (assez cheap) Ninjak vs. The Valiant Universe : studio créatif né dans les années 90, et exploitant tout un catalogue de licences qu'il s'efforce de remettre au goût du jour depuis 2007, Valiant se veut la troisième maison d'édition la plus importante de l'industrie, derrière Marvel et DC.

Ce qui, dans les faits, se traduit par un immense univers partagé mélangeant tous ses héros, avec plus ou moins de bonheur, et par une stratégie multimédia qui peine à prendre son envol. Ainsi, Bloodshot (une sorte de Wolverine technologique, partageant avec Logan ses pouvoirs de régénération, son amnésie, son passé de soldat...) était supposé lancer une version Valiant du MCU, préparant le terrain à Harbinger, Ninjak, Faith et compagnie.

Au vu du résultat de ce Bloodshot, c'est mal parti.

Baboulinet Vin Diesel fait pourtant des efforts : il a poussé énormément de fonte, est en grande forme physique, et fait tout son possible pour exprimer ses émotions, sa colère et son état d'esprit. Mais force est de constater que ses limites d'acteur sont encore très présentes, et qu'il ne parvient vraiment pas à exprimer un sentiment de puissance à l'écran sans donner l'impression de poser de manière artificielle (autrement dit, de jouer les gros durs).

Ici, on se retrouve donc avec un film d'action assez générique et basique, façon Universal Soldier un peu plus friqué, avec un protagoniste monolithique, des seconds rôles tous très insipides (sauf Guy Pearce), et surtout, un montage assez calamiteux, façon "un nouveau plan par seconde", que ce soit dans les scènes d'action ou dans les scènes plus calmes (c'est surtout perceptible dans la première demi-heure, où le film a parfois des airs de clip musical, et puis on finit par s'habituer).

Alors certes, ponctuellement, ça fonctionne - la grosse scène d'action du tunnel est visuellement plutôt efficace - mais entre le rebondissement de mi-film totalement éventé par les bandes-annonces, et la dernière demi-heure du film et ses affrontements numériques moches, le tout tombe vraiment à plat, semble même parfois mollasson, et signe probablement l'arrêt de mort du VCU.

Ce n'est pas forcément un mal, cela dit.

2.25/6

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Un film, un jour (ou presque) #1178 : Three Christs (2017)

Publié le 6 Avril 2020 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Religion, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Three Christs (2017) :

En 1959, convaincu qu'il ne faut pas soigner les patients schizophrènes par électrothérapie, le Dr. Alan Stone (Richard Gere) arrive dans l'hôpital psychiatrique d'Ypsilanti, au Michigan, et choisit de s'occuper de trois cas très similaires : Joseph (Peter Dinklage), Leon (Walton Goggins), et Clyde (Bradley Whitford), des hommes au caractère bien différent, mais qui partagent l'intime conviction qu'ils sont chacun Jésus Christ. Stone décide alors de les placer ensemble dans la même pièce, et de les faire interagir.

Un film de 2017 uniquement sorti début 2020, et adapté très librement des écrits d'un psychiatre par Jon Avnet (Beignets de tomates vertes), qui tient ici les rôles de co-scénariste, co-producteur et réalisateur.

La force évidente de ce métrage, c'est clairement sa distribution très solide, avec ses trois Christs qui se livrent à un gros numéro d'acteur plus ou moins probant (le problème vient plus de la caractérisation et de l'écriture que des acteurs), son Richard Gere impeccable, et tous ses seconds rôles familiers et sympathiques (Kevin Pollak, Stephen Root, Julianna Margulies, Charlotte Hope, ou encore James Monroe Iglehart).

Tout le monde est professionnel, et traite cette histoire improbable avec le mélange de sérieux et de second degré que ce récit mérite... mais ça ne décolle jamais. Ça ne va nulle part - ou plutôt, ça aboutit sur quelque chose de trop classique (le membres du staff médical qui finissent par prendre conscience de leurs propres failles psychologiques au contact de "fous", le Dr. Stone qui souffre des complexes du Messie et de Dieu, les conflits avec la hiérarchie...) sans jamais parvenir à justifier son existence : Three Christs n'est pas particulièrement subtil, pas particulièrement original, pas particulièrement profond ou pertinent, pas particulièrement drôle ou attachant...

Encore une fois, à l'écran, c'est compétent, mais c'est particulièrement plat et inerte, ça ne va nulle part, et l'on ne peut s'empêcher de penser qu'avec une meilleure caractérisation de tous ces personnages (les trois Christs, notamment, sont un peu trop caricaturaux pour fonctionner) et un réalisateur plus assuré, ça aurait pu être bien meilleur.

2/6

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Les bilans de Sygbab : Supernatural, saison 4 (2008)

Publié le 5 Avril 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Critiques éclair, Comédie, Drame, Fantastique, Horreur, Les bilans de Sygbab, Review, Télévision, Thriller, USA, Supernatural, CW

Après près de deux ans et demi d'absence sur ce blog, Sygbab revient en force à l'occasion de la conclusion de la série Supernatural : une épopée de 15 saisons qu'il va passer en revue à raison d'un bilan par semaine... Mais parfois, il est un peu plus fainéant, d'où le texte plus concis qui va suivre. On ne lui en voudra pas, pour une fois... ^^

Supernatural, saison 4 (2008) :

De retour des enfers sans vraiment savoir comment, Dean découvre qu'il se trouve désormais au cœur d'un combat épique entre les forces du Ciel et de l'Enfer. D'un côté, les anges, parmi lesquels Castiel (Misha Collins), qui tentent d'empêcher l'Apocalypse et la libération de Lucifer ; face à eux, Lilith (Katherine Boecher/Sierra McCormick) et ses démons, ainsi que Ruby (Genevieve Cortese), qui attisent le doute et le malaise entre les deux frères...

Tout comme pour la saison précédente, les ambitions initiales sont assez élevées puisque l’enjeu n'est ni plus ni moins que de libérer Lucifer. Mais le constat que l'on pouvait faire auparavant et pour lequel le bénéfice du doute lié à la grève pouvait s'appliquer se confirme : les scénaristes ne réussissent jamais à vraiment en tirer profit.

En effet, pendant la majeure partie des 22 épisodes, ils essaient de mettre en place une confrontation entre les deux frères en semant les germes de la discorde, avec Sam dans le rôle du vilain et Dean dans le rôle du héros. Si l'idée peut paraître intéressante sur le papier, le traitement des personnages rend le tout indigeste : le premier cité devient clairement antipathique, et son aîné lasse à se lamenter sur son sort. Ce qu'il a vécu en Enfer a certes de quoi tourmenter une âme, mais il n'était pas nécessaire d'appuyer autant le propos.

Ce manque de rigueur d'écriture se manifeste également en ce qui concerne les anges, qui font leur apparition. Rien d'inattendu dans un univers où les démons sont présents depuis le début, ce n'était qu'une question de temps avant que leurs ennemis jurés débarquent. Les thématiques les concernant ont du potentiel : entre les doutes que Castiel nourrit quant aux ordres de Dieu, son père et chef de guerre et les velléités de rébellion d'Uriel, la confrontation entre les deux auraient pu être passionnante.

Pour cela, il aurait fallu qu'ils soient charismatiques mais c'est un gros ratage sur ce plan car le jeu des deux acteurs est souvent figé, et la gestion de leur pouvoir est assez catastrophique. Quand ils affrontent des démons, leur pouvoir n'est que rarement dévoilé (et si c'est le cas, leur représentation n'est pas des plus heureuses) et cela donne lieu à des combats tout à fait classiques. Leur gloire en prend un sacré coup, la faute à une caractérisation approximative (pour ne pas dire grossière par moments).

Il y a tout de même une certaine forme d'unité, puisque la mythologie est au diapason des éléments précités.

Bancale et parsemée d'incohérences, elle semble entériner l'hypothèse selon laquelle elle a été a été modifié au fur et à mesure, sans véritable plan. Un exemple parmi d'autres : Anna (Julie McNiven) évoque lors de sa première apparition l'existence de pas moins de 600 sceaux, en précisant qu'il suffit d'en briser 66 pour libérer Lucifer.

Or, en fin de saison, on nous explique d'abord que seule Lilith peut briser le "dernier sceau". Déjà, c'est difficile à croire : y a-t-il un compteur cosmique quelque part, qui se bloque à 65 tant qu'elle ne fait rien, même si entretemps 100, voire 200 supplémentaires sont brisés ? Mais c'est encore pire quand le twist révèle que c'est en fait la mort de Lilith qui déclenche tout : que se serait-il passé si elle était morte alors que le compteur était à 5, 10, 15 ou 20 ? Ou alors, la solution est de ne pas du tout essayer de comprendre la logique derrière tout ça, sous peine de se donner mal à la tête.

À la rigueur, cela aurait pu se justifier par le fait que les Winchester ne peuvent pas prédire quel sera le prochain mouvement de leur adversaire : avec autant de sceaux disséminés un peu partout, sans savoir même où ils se trouvent, la tâche est ardue. Sauf que la plupart du temps, il est difficile de les sentir concernés puisqu'ils passent leur temps sur des affaires lambdas, à gauche et à droite, au lieu d'effectuer des recherches afin d'être mieux documentés sur le sujet.

Cette structure qui laisse la part belle aux loners ne permet pas de ressentir une réelle menace, même si ces derniers sont souvent rattachés à l'intrigue principale (et souvent n'importe comment, d'ailleurs). Il y a tout de même quelques fulgurances : les épisodes de Ben Edlund restent une valeur sûre (le 4.08 Wishful Thinking et son Teddy Bear qui se fait exploser la cervelle est hilarant, le 4.05 Monster Movie et son tournage en noir et blanc sur fond d'histoire vampirique est excellent), et certains concepts comme la réalité alternative ont amusants.

C'est assez léger pour rehausser l'intérêt plus que poli qui doit être accordé à cette saison, dont l'orientation peut faire craindre le pire maintenant que le divin est de la partie.

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Les bilans de Lurdo : Avenue 5, saison 1 (2020)

Publié le 4 Avril 2020 par Lurdo dans Aventure, Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Science-Fiction, Review, Sitcom, Télévision, HBO

Une comédie spatiale crée par Armando Iannucci, de Veep, et avec une distribution de qualité, le tout sur HBO : forcément, un chef d'œuvre instantané, et un show capable de faire la leçon à The Orville sur comment bien mêler comédie, science-fiction et propos social ? En théorie, peut-être... mais dans la pratique, on en est loin.

Avenue 5, saison 1 (2020) :

Lorsqu'un incident technique rallonge leur croisière spatiale de trois ans, les milliers de passagers de l'Avenue 5 paniquent. Face à eux, l'équipage - Ryan Clark (Hugh Laurie), le capitaine, Billie McEvoy (Lenora Crichlow), une ingénieure, Matt Spencer (Zach Woods), responsable des relations clientèle, ou encore Herman Judd (Josh Gad), le milliardaire capricieux possédant le navire, et son bras droit Iris Kimura (Suzy Nakamura), froide et calculatrice. Seul problème : le vaisseau est totalement automatisé, et l'immense majorité de son équipage, capitaine inclus, est composée d'acteurs. Des acteurs qui vont devoir désormais gérer une crise bien réelle...

Avec ses 9 épisodes de 25-30 minutes et le CV de ses créateurs et acteurs, Avenue 5 avait tout pour plaire. Le produit fini, cependant, est assez laborieux et plat, une impression que l'on ressent dès le pilote, et qui ne fait que se confirmer à mesure que la saison avance.

Jamais particulièrement drôle, jamais particulièrement rythmée, jamais particulièrement pertinente dans sa critique sociale ou politique, jamais particulièrement bien structurée, Avenue 5 semble constamment se chercher, n'osant aller frontalement ni dans un Lord of the Flies spatial, ni dans une sitcom futuriste, ni dans une satire noire et semi-dramatique.

Le résultat est un programme hésitant, aux ruptures de ton bancales, et qui souffre - en ce qui me concerne - d'un problème de taille : des personnages délibérément tous antipathiques, que ce soit au niveau des clients - le couple au bord du divorce (Jessica St. Clair et Kyle Bornheimer), tout droit sorti d'une mauvaise sitcom, en passant par un comédien de stand-up (Himesh Patel) qui n'apporte rien à la série, un ex-astronaute en rut (Ethan Phillips), une cliente envahissante (Rebecca Front) et son mari effacé (Andy Buckley), la spécialiste en effets spéciaux, etc, etc, etc - que de l'équipage - Matt le nihiliste et son humour très noir, Judd qui est écrit comme un mini-Trump gueulard...

Des personnages qui agacent, et qui, malheureusement, souffrent quasiment tous du syndrome de la Flanderisation précoce - un syndrome qui, généralement, ne touche les personnages d'une sitcom qu'au fil du temps, aux alentours de la troisième ou quatrième saison, et qui les réduit progressivement à leurs traits de caractère principaux, toujours plus grossis et mis en avant de manière caricaturale (par exemple, Joey dans Friends, qui perd 30 points de QI supplémentaires à chaque saison). Ici, tous les personnages sont déjà réduits à des traits de personnalités caricaturaux, exprimés de manière intempestive et hystérique, et ils sont tous plus bêtes que leurs pieds.

On ne peut donc pas s'attacher au moindre d'entre eux, pas même aux plus "normaux", à savoir Hugh Laurie (par ailleurs excellent), Suzy Nakamura et Lenora Crichlow.

Pourtant, çà et là, on trouve dans Avenue 5 des idées amusantes, ou des répliques qui font mouche. Mais le tout fait tellement du surplace, à l'image du navire, que finalement, on les oublie aussitôt. Les seuls moments où la série semble décoller un peu, c'est quand elle crée un peu de tension et de suspense : la fin de l'épisode 4, par exemple, voit le capitaine effectuer une sortie extravéhiculaire pour réparer quelque chose.

Un cliffhanger de fin d'épisode... malheureusement réglé en trois minutes dans l'épisode suivant, qui retombe dans quelque chose d'assez peu intéressant (notamment centré sur le comédien de stand-up). Idem pour l'épisode suivant, consacré à un bip récurrent qui rend tout le monde fou, et qui semble annoncer une pénurie d'oxygène : de quoi rajouter une dose de stress et des moments amusants... qui retombent rapidement en fin d'épisode, lorsque l'explication de ce bip tombe totalement à plat (notamment pour des raisons de logique : le bip est censé avertir l'équipage de la nécessité urgente de recalibrer les systèmes de survie du vaisseau pour prendre en compte une naissance à bord... mais quand, dans les épisodes précédents ou suivants, les corps des passagers passés de vie à trépas ont été expulsés dans le vide, personne n'a pris la peine de recalibrer le vaisseau un seul instant).

Et c'est ainsi tout au long de la saison, un enchaînement d'idées sous-exploitées et de mollesse globale, une mayonnaise qui ne prend pas vraiment (même si le tout s'améliore un peu à mesure que la saison progresse) et ne s'élève jamais au dessus d'une certaine médiocrité frustrante, surtout en regard des moyens et des talents impliqués.

Assez dommage, je dois dire, d'autant que le tout a du potentiel, dans cette illustration de la bêtise absolue du genre humain, mais les scénaristes semblent encore avancer à l'aveugle, incertains de ce qu'ils veulent faire de leur série. À voir si la suite saura redresser la barre de l'Avenue 5...

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Un film, un jour (ou presque) #1177 : Avengement (2019)

Publié le 3 Avril 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Review, Policier, Thriller, UK, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Avengement (2019) :

Trahi par son frère Lincoln (Craig Fairbrass) et ses associés et transformé en machine à tuer par un séjour de sept ans dans l'une des prisons les plus dangereuses d'Angleterre, Cain (Scott Adkins) n'a qu'une idée en tête à son évasion : se venger. Et pour arriver à ses fins, il prend en otage tous les sbires de Lincoln, et en attendant l'arrivée de ce dernier, il leur raconte son histoire...

Un thriller façon pègre anglaise, avec des tronches toujours plus particulières, et un Adkins qui, lui aussi, se fait une tête recousue de partout, avec en prime des dents à la Joey Starr. C'est simple, efficace, nerveux, et ça se démarque par un récit déstructuré, en flashbacks savamment distillés tout au long du film, par un Adkins qui est un acteur de plus en plus convaincant, et par un gros affrontement final, joliment sanglant.

À noter aussi un thème musical principal qui évoque beaucoup Chi Mai de Morricone, ce qui est loin d'être désagréable.

Un 4/6 tranquille.

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Un film, un jour (ou presque) #1176 : À Couteaux Tirés (2019)

Publié le 2 Avril 2020 par Lurdo dans Thriller, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Policier, Review, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

À Couteaux Tirés (2019) :

Lorsque Harlan Thrombey (Christopher Plummer), auteur de romans policiers à succès, est retrouvé la gorge tranchée de sa propre main, tous les occupants de son immense manoir sont soupçonnés par les autorités : Linda (Jamie Lee Curtis), la fille aînée, une businesswoman mariée à Richard (Don Johnson), un bon à rien infidèle ; Walt (Michael Shannon), responsable de la maison d'édition de son père, et son épouse Donna (Riki Lindhome) ; Joni (Toni Collette), belle-fille arnaqueuse ; Ransom (Chris Evans), le fils rebelle du clan ; les plus jeunes, Meg (Katherine Langford), étudiante woke et Jacob (Jaeden Martell), troll alt-right ; la grand-mère sénile (K Callan) ; et Marta (Ana de Armas), l'infirmière privée de Harlan. Rapidement, les mensonges de chacun remontent à la surface, mais une question reste posée : qui a engagé le Détective privé Benoit Blanc (Daniel Craig), qui est là pour trouver le coupable de ce qui n'est apparemment pas un véritable suicide ?

Un long métrage écrit et réalisé par Rian Johnson, déjà à l'œuvre sur Star Wars : The Last Jedi, dont on retrouve ici deux caractéristiques principales : des envies de déconstruction et de subversion d'un genre bien précis, et un propos engagé sous-jacent amené avec la finesse d'un tractopelle.

C'est étrange, car en théorie, ce Knives Out avait tout pour me plaire : une distribution enthousiaste et sympathique (content de voir Ana de Armas avoir enfin un vrai premier rôle), un genre (le murder mystery façon Christie mâtiné de Columbo) que j'affectionne particulièrement, et un scénariste/réalisateur compétent, à défaut de maîtriser totalement ses ambitions.

Et l'accueil critique unanime laissait présager le meilleur. Et puis non, je suis ressorti (je devrais dire "on est ressortis" puisque je ne l'ai pas regardé seul, et que nous avons tous partagé des impressions similaires) un peu déçu.

Un peu déçu par un film qui se croit bien plus malin qu'il ne l'est réellement, par un récit qui souffre de problèmes de rythme (à partir de la lecture du testament/la sous-intrigue de Fran, il y a un joli ventre mou qui laisse amplement le temps au spectateur de devenir comment tout cela va se terminer), par un métrage qui sous-exploite une partie de sa distribution (on aurait pu totalement couper du film les adolescents et Riki Lindhome, ça n'aurait absolument rien changé), par le manque de subtilité de la métaphore sur l'Amérique d'aujourd'hui (littéralement "les immigrants/enfants d'immigrants au grand cœur vont hériter de l'Amérique, pendant que les connards WASP égoïstes qui composent cette dernière se retrouveront à la rue"), et par le vrai manque de charme du produit fini.

Les critiques semblent en pâmoison devant Knives Out, qui est à les en croire un chef d'œuvre de subversion et un script tellement malin et original qu'il a été nommé aux Oscars. Personnellement, j'ai vu là un pastiche gentillet de murder mystery, ayant fâcheusement tendance à exposer les rouages de ce genre à des simples fins de déconstruction et de clins d'œil métadiscursifs (le flic qui se moque ouvertement de la poursuite en voiture, les références pop), et ne les remplaçant malheureusement pas par un récit particulièrement original ou surprenant (même problème que pour son Star Wars en fait : ça déconstruit, mais ça ne reconstruit rien de vraiment intéressant derrière).

J'irais même jusqu'à dire que le tout finit par être assez prévisible, notamment parce que le script a tendance à téléphoner bien souvent ses effets et ses rebondissements (c'est d'autant plus prononcé sur la fin : le couteau, l'appel de l'hôpital...), que ce soit par certaines lignes de dialogues ou plans d'insert incongrus n'ayant d'autre utilité que de préparer le terrain pour le final.

En somme, je suis resté sur ma faim, avec l'impression que le récit aurait pu encore surprendre, avec quelques rebondissements supplémentaires. L'interprétation est globalement compétente (dans le genre un peu outré d'un Cluedo), c'est (sans surprise) plutôt bien filmé, mais je suis resté sur ma faim, et ce n'est pas encore ce métrage qui me réconciliera totalement avec Rian Johnson...

3.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #1175 : Joker (2019)

Publié le 1 Avril 2020 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, DC, Drame, Review, Thriller, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Joker (2020) :

Arthur Fleck (Joaquin Phoenix), comique de stand-up raté vivant avec sa mère (Frances Conroy) dans un appartement miteux de Gotham, souffre de nombreux problèmes psychologiques, et notamment d'une tendance à éclater spontanément de rire aux pires moments possibles. Jusqu'au jour où il ne supporte plus d'être une victime perpétuelle, et trouve dans la violence et le crime un moyen de s'extraire de sa condition...

On ne présente plus ce Joker, carton au box-office qui a fait le buzz pour de bonnes et de mauvaises raisons, à sa sortie. film d'un Todd Phillips controversé, fanboy absolu de Martin Scorsese (comme le prouvait son film précédent, War Dogs, qu'un critique américain avait résumé par "Scorsese for bros"), qui voulait à tout prix rendre hommage à son modèle en mettant en chantier un remake de La Valse des Pantins... sans parvenir à intéresser la Warner, trop préoccupée par l'idée de retrouver le succès avec ses films de super-héros, alors en déroute.

Un Todd Phillips roublard, qui n'a jamais caché son mépris pour les films dits "de comic-book" et qui, en accord avec sa star et son producteur (Scorsese lui-même) a alors décidé de feinter, et de faire son remake en lui apposant le titre Joker (et en l'entourant vaguement d'un décorum Batman/Gotham City) : de quoi satisfaire le studio, ravi de redorer là son blason avec un projet économique et artistique, et le réalisateur lui-même, content d'être pseudo-subversif et de faire un "vrai film" dissimulé derrière des apparences de métrage pop-corn creux.

Autant dire que je n'étais pas pressé à l'idée de regarder ce "cheval de Troie" cinématographie, ce métrage tellement hypé par une certaine frange du public et des critiques que cela en venait à être contre-productif et repoussant... et finalement, cette mauvaise blague passe plus ou moins bien.

Alors ça reste clairement une pâle imitation du style de Scorsese, de ce New-York Gotham 70-80s crasseux, poisseux et corrompu au parcours de Fleck, modelé sur celui de Rupert Pupkin et de Travis Bickle, en passant par la présence de De Niro dans un rôle photocopié sur celui de Jerry Lewis dans La Valse.... Ça reste aussi clairement un film aux prétentions artistiques et poseuses, comme en témoignent de nombreux plans à la symbolique lourde, ou uniquement là pour permettre à Phoenix de faire son numéro d'acteur dansant.

Et effectivement aussi, le toutéliage à l'univers DC semble souvent amené à la truelle, entre la sous-intrigue de la paternité de Wayne Sr, et une énième reconstitution de la mort des parents Wayne, ici indirectement liée au chaos généré par le Joker.

Mais dans l'ensemble, aidé par l'interprétation habitée de Phoenix, le film tient plutôt la route en tant qu'épisode Elseworlds, ces version alternatives des personnages DC Comics, détachées de toute continuité et uniquement là pour permettre aux scénaristes de se lâcher et de réinventer les icônes de la marque.

C'est exactement ce que Phillips a fait ici : réinventer le Joker en en faisant un protagoniste sombre et poisseux d'un film de Scorsese ultra-sérieux, au narrateur peu fiable, le tout sur une musique grinçante assez souvent agaçante.

Est-ce que c'est pour autant un film d'exception méritant tous ces louanges ? Non, franchement pas.

Est-ce que le trait est un peu trop forcé dans le pathétisme et le misérabilisme ? Probablement, oui, avec un Phoenix qui, ponctuellement, tourne un peu à vide en cherchant à rendre son Fleck toujours plus barge.

Est-ce que le tout ressemble un peu trop souvent à du cosplay de Scorsese, une copie studieuse et un peu pataude d'un élève se prosternant aux pieds de son maître ? Tout à fait.

Est-ce que le propos du film sur l'insurrection populaire, la rébellion, les élites pourries et méprisantes, érige (volontairement ou non) le Joker en figure révolutionnaire et anarchique, un modèle à suivre par des hordes de spectateurs ne disposant pas forcément des clés permettant d'analyser le film ? On peut se poser la question et se demander si Phillips, qui aime s'imaginer en pseudo-rebelle d'Hollywood, a bien mesuré l'ampleur de ce qu'il faisait là (ou s'il est resté à la surface de son script).

Mais honnêtement, je m'attendais à pire. Joker reste une relecture intéressante de ce personnage, relecture à la fois ancrée dans son époque, et perpétuellement en recherche de nostalgie. Une relecture un peu hypocrite (puisque tout est du point de vue d'un homme fou et malade, on pourrait éventuellement résumer le tout comme un gros "ce n'était qu'un rêve" rendant la moindre tentative d'analyse du film vaine et inutile) et cynique, pleine de défauts et manquant de subtilité, mais qui aurait pu s'avérer bien pire.

3.5/6

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Blog Update ! - Mars 2020

Publié le 31 Mars 2020 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Les bilans de Sygbab, Review, Télévision, Update

Un mois de mars très particulier sur le blog des Téléphages Anonymes, avec ce confinement mondial et des problèmes conséquents de web (et de plateforme) qui ont un peu chamboulé le programme de nos publications...

#1153 : Cats (2019) - 2/6

#1154 : Billionaire Boys Club (2018) - 2.25/6

#1155 : Sacré Moïse ! (1980) - 1.5/6

#1156 : La Chute du Président (2019) - 2.5/6

#1157 : Like a Boss (2020) - 2/6

#1158 : Marvel Stories : Marvel Renaissance - 4.5/6 - Marvel Univers - 3.5/6

#1159 : Bad Boys for Life (2020) - 3.25/6

#1160 : Fisherman's Friends (2019) - 3/6

#1161 : Supervized (2019) - 2.75/6

#1162 : Sonic, le film (2020) - 2.25/6

#1163 : Starring Adam West (2013) - 4.5/6

#1164 - SAINT PATRICK : Forever in my Heart (2019) - 2.25/6

#1165 : Jumanji - Next Level (2019) - 3.5/6

#1166 : Le Voyage du Docteur Dolittle (2020) - 1.75/6

#1167 : Today's Special (2009) - 3/6

#1168 : Unicorn Store (2019) - 2/6

#1169 : I am Thor (2015) - 4/6

#1170 : Super Papa (2001) - 2.5/6

#1171 : La Belle et le Clochard (2019) - 3.25/6

#1172 : Lords of Chaos (2018) - 4.25/6

#1173 : Togo (2019) - 3.5/6

#1174 : Until The Light Takes Us (2008) - 3/6

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# Bilan :

L'avantage d'un confinement, c'est que ça donne beaucoup de temps libre, et que cela permet de rattraper un nombre conséquent de films en retard. L'inconvénient, c'est qu'il faut savoir digérer tous ces films, admettre leur qualité souvent défaillante, et parvenir à s'aérer la tête à défaut de pouvoir s'aérer le corps.

En mars, énormément de films médiocres, et un seul métrage non-documentaire s'élevant au-dessus de la barre des 4/6 : Lords of Chaos, un biopic métalleux intéressant et rafraîchissant.

Le reste ? Pas grand chose de mémorable au programme.

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# Film du mois :

Lords of Chaos, donc, avec en prime, sur le front documentaire, I am Thor (pour les métalleux), Starring Adam West (pour les fans de Batman), et Marvel Renaissance (pour les fans des autres super-héros).

# Flop du mois :

Il serait facile de désigner Cats comme le flop de ce mois de mars... et pourtant, il y a pire : Sacré Moïse !, par exemple, ou Like a Boss... mais surtout le Dolittle de Robert Downey Jr, une relecture bancale au possible du personnage, un blockbuster raté et sans imagination, et une nouvelle preuve, s'il en fallait une, qu'une totale liberté créative accordée à un acteur excentrique est loin d'être la meilleure idée au monde. Il est là, le véritable flop du mois !

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# Petit écran :

Un mois de mars qui, à notre grande surprise à tous, a vu le retour triomphant de Sygbab pour une rétrospective Supernatural hebdomadaire, à l'occasion de la fin imminente de la série. De mon côté, j'ai été nettement déçu par la saison 12 de Doctor Who, à l'écriture faible et aux idées peu avisées... et je l'ai probablement été encore plus par la saison 1 de Star Trek Picard, pour exactement les mêmes raisons : idées moisies, fanservice bancal, écriture jamais à la hauteur... *soupir*

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# À venir :

En avril, puisqu'on ne risque pas de se découvrir d'un fil (vu qu'on est tous enfermés), le blog continue son petit bonhomme de chemin, avec un clown meurtrier, un pseudo-Cluedo à l'américaine, le dernier Pixar, Brad Pitt dans les étoiles, Rambo, Hugh Jackman en meneur de cirque, Baboulinet en super-héros, et bien d'autres choses encore...

Et côté petit écran, Sygbab continuera sa rétrospective Supernatural, tandis qu'en parallèle, on retournera dans les étoiles avec Hugh Laurie, on sèmera le chaos avec Harley Quinn, on goûtera au Carbone modifié, et on bricolera des jeux vidéo avec l'équipe d'It's Always Sunny...

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Un film, un jour (ou presque) #1174 : Until the Light Takes Us (2008)

Publié le 31 Mars 2020 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Critiques éclair, Documentaire, Drame, Musique, Review, Religion, Norvège

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Until the Light Takes Us (2008) :

En complément de Lords of Chaos, plongée documentaire dans le monde du black metal norvégien, pour un documentaire tentant de raconter les origines de ce courant musical, au travers d'interviews avec certains de ses membres - Fenriz, de Darkthrone, et Varg, de Burzum/Mayhem.

Forcément, on retrouve là bon nombre de points communs avec le film Lords of Chaos, dont on découvre la "vérité" (je mets des guillemets, car paradoxalement, pour un courant musical qui déteste les poseurs, il y a beaucoup de mythomanie, de baratin et de grands airs prétentieux derrière tout ce maquillage pseudo-daaaark), mais une chose est assez frappante, dans ce métrage : son absence de point de vue.

Les deux réalisateurs semblent être des fans du genre, ils se sont installés en Norvège et ont passé plusieurs années à côtoyer les musiciens pour préparer ce film et gagner leur confiance, mais l'ensemble du documentaire est étrangement dépourvu de direction vraiment concrète, et se contente de voguer de témoignages en témoignages, sans jamais les remettre en question, sans jamais leur opposer quoi que ce soit.

C'est surtout flagrant avec Varg, interviewé en prison, et qui a toute la latitude du monde pour raconter sa version de l'Histoire, sa version du monde : la Chrétienté, c'est le mal, il faut expurger la Norvège de cette secte judéo-chrétienne, les Américains c'est le mal, il faut rester pur et entre nous dans notre pays, bref, un joli manifeste nationaliste extrémiste, présenté par le documentaire comme une idéologie comme une autre, et dont les conséquences (les meurtres, les églises incendiées, etc) sont même applaudies par certains des autres intervenants du documentaire (on retrouve des membres d'Immortal, de Mayhem, d'Emperor, de Satyricon, systématiquement filmés de manière à les rendre daaark et menaçants).

Tout ce pan du documentaire est assez problématique, car très superficiel : des réalisateurs plus aguerris auraient probablement fait intervenir des historiens, des sociologues, etc, pour approfondir le sujet, et tenter d'expliquer comment et pourquoi l'un des pays les plus riches du monde (et l'un des plus idylliques, à en croire l'enfance de Varg) a pu ainsi donner naissance à une musique aussi brutale, mettant en avant les pires instincts de l'être humain (ce qui vaut aussi pour la florissante scène death metal suédoise, d'ailleurs), ainsi qu'à une jeunesse rebelle à ce point désabusée, misanthrope et dénuée de la moindre empathie.

Mais l'est-elle vraiment ? Après tout, si Fenriz passe la moitié du documentaire à marmonner dans son coin que le black metal est devenu trop mainstream et à répéter la rhétorique black métalleuse d'il y a quinze ans, il s'avère aussi un interlocuteur assez posé et ouvert, qui s'intéresse à d'autres types de musiques, à l'art moderne, et quelqu'un d'assez agréable à suivre (à défaut d'être particulièrement animé).

Les apparences comptent paradoxalement beaucoup dans le black metal. C'est un peu à l'image de ce passage ridicule made in Harmony Korine : le black metal dans tout ce qu'il a de Grand-Guignol, de théâtral et d'arty (dans le mauvais sens du terme, le sens poseur et prétentieux), alors qu'à la base, ce devrait être une musique avant d'être une philosophie ou une idéologie.

Et ce documentaire l'oublie étrangement : la musique y est au second, voire au troisième plan, un peu comme dans Lords of Chaos, et ses influences extérieures et ses courants sont à peine mentionnés, tant le tout passe bien après les frasques des ces (ex)ados dépressifs, nihilistes, provocateurs et un peu (très) cons.

Dommage.

Un petit 3/6

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Un film, un jour (ou presque) #1173 : Togo (2019)

Publié le 30 Mars 2020 par Lurdo dans Aventure, Biographie, Cinéma, Critiques éclair, Disney, Drame, Histoire, Jeunesse, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Togo (2019) :

Lorsqu'en 1925, une épidémie de diphtérie frappe le petit village de Nome, en Alaska, alors même qu'une tempête coupe la communauté du monde, tous les espoirs reposent sur une caravane improvisée de mushers et d'attelages de chiens, qui se relaient pour apporter le plus vite possible des vaccins aux malades. Parmi eux, Leonhard Seppala (Willem Dafoe) et son chien Togo, vieillissant et fatigué, qui contre toute attente, vont ensemble parcourir plus que tous les autres membres de la caravane réunis, et échapper à des dangers improbables...

Un joli petit film animalier disponible sur Disney + et qui n'aurait pas dépareillé il y a 20 ou 30 ans sur Disney Channel : il y a des éléments déchaînés, de l'aventure, de l'héroïsme, des chiens attachants, des acteurs compétents, bref, c'est plutôt agréable, bien qu'un poil longuet (près de deux heures), et parfois un peu austère et froid (à l'image de l'Alaska et du bande originale dramatique de Mark Isham).

Mais avec sa structure alternant le serum run et ses flashbacks sur l'enfance et les jeunes années de Togo, le film parvient à intéresser et à rendre attachants à la fois son toutou (pas de grande surprise), mais aussi son musher austère et distant, qui finit par se lier à ce cabot impertinent et désobéissant.

Bref, ça ne révolutionnera rien, mais ça se regarde tranquillement, pour peu qu'on apprécie ce style de film.

3.5/6

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Les bilans de Sygbab : Supernatural, saison 3 (2007)

Publié le 29 Mars 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Critiques éclair, Comédie, Drame, Fantastique, Horreur, Les bilans de Sygbab, Review, Télévision, Thriller, USA, Supernatural, CW

Après près de deux ans et demi d'absence sur ce blog, Sygbab revient en force à l'occasion de la conclusion de la série Supernatural : une épopée de 15 saisons qu'il va passer en revue à raison d'un bilan par semaine...

Supernatural, saison 3 (2007) :

Contraints de traquer tous les démons évadés des enfers, les frères Winchester croisent le chemin de Ruby (Katie Cassidy), démone affirmant être en mesure de libérer Dean du pacte démoniaque qu'il a conclu, et de Bela (Lauren Cohan), une voleuse professionnelle d'artefacts occultes...

Après la magnifique saison 2 et son final annonciateur d'une guerre ouverte entre les Winchester et les démons, les téléspectateurs étaient en droit de s'attendre à un terrible affrontement. Mais ce n'est pas l'orientation prise par les scénaristes : il s'agit plutôt d'une guerre larvée, sans véritable front.

Même si cela peut s'expliquer par le fait que Azazel ne soit plus là pour mener des troupes qui sont désormais désorganisées, cela manque d'ambition dans la mesure où la menace ne se fait sentir que de manière sporadique. De fait, le côté sombre qui avait été développé précédemment est moins présent, alors que c'était devenu une force de la série.

Malgré cela, le fil rouge de la saison prend une place prépondérante et c'est un changement par rapport à la structure des saisons précédentes. Dans le cas présent, la plupart des épisodes comportent une scène faisant référence au marché qu'a passé Dean pour ressusciter Sam, qui lui donne seulement un an à vivre avant d'aller en Enfer.

Son attitude laisse à penser qu'il ne se préoccupe pas le moins du monde de ce qui va lui arriver alors qu'en réalité il refuse de faire face à son funèbre destin. Ce n'est pas sans énerver Sam, qui se démène pour trouver des solutions permettant de sauver son aîné. La relation fraternelle qui les lie est exploitée à bon escient, et propose des moments chargés en émotion puisque le duo fonctionne très bien.

Ce développement des principaux protagonistes est intéressant, mais c'est beaucoup plus brouillon en ce qui concerne ceux que l'on voit moins régulièrement. Pourtant, deux personnages féminins sont introduits, mais leur traitement laisse un peu à désirer. Tout d'abord, les motivations de Ruby sont plus que floues (le tout explicatif n'est jamais une bonne chose, mais rester volontairement vague n'est pas vraiment une meilleure solution) et sert bien trop souvent de Deus Ex Machina.

Quant à Bela, sa personnalité de garce qui joue sans cesse sur la naïveté des Winchester pour mieux les rouler dans la farine ne plaide pas vraiment en sa faveur : cela la rend (au mieux) antipathique. C'est l'un des grands défauts de la série depuis le début : les femmes ne réussissent pas à exister, et ce ne sont pas les quelques tentatives maladroites de les approfondir qui changent la donne, malheureusement.

À l'inverse, Bobby s'impose de plus en plus comme une évidence, dans un rôle bien spécifique puisqu'en plus d'être un puits de connaissances grâce à une expérience immense - et sa dégaine ne fait que mettre en avant le fait qu'il ait bourlingué -, il devient également un père de substitution pour Sam et Dean.

Il n'a pourtant pas du tout la même personnalité : plutôt que d'être un protecteur absent et obsédé par son travail comme John, il est toujours présent pour les Winchester qui savent pouvoir réellement compter sur lui, même s'il a tendance à ronchonner et à les sermonner. C'est une très bonne addition, d'autant que le courant passe entre les acteurs.

Parmi les éléments positifs, les évènements passés ne sont pas oubliés et certaines intrigues sont bouclées. En premier lieu, Gordon revient en force pour éliminer Sam mais se retrouve au passage transformé en vampire, lui qui les chasse avec tant de haine. La menace est évacuée puisqu'il meurt, au terme d'un épisode dont l'ambiance est très glauque mais réussie.

Les démêlés des deux frères avec les autorités trouvent une issue favorable : assiégés par des démons à la solde de Lilith alors qu'ils sont dans un commissariat après avoir été arrêtés par le FBI, leur défense héroïque leur vaut la reconnaissance de l'agent Henriksen qui les laisse partir en promettant de les faire passer pour morts. Ce dernier prend la vérité en pleine tête, et comprend avec violence qu'il est dans l'erreur depuis le début les concernant. Une prise de conscience trop tardive, qui lui sera fatale une fois que Lilith le retrouve avec ceux qui ont aidés Sam et Dean.

Pour notre plus grand bonheur, Ben Edlund se fend également de deux épisodes humoristiques : Bad Day at Black Rock, où les Winchester sont à la poursuite de gredins ayant volé une patte de lapin qui rend chanceux celui qui la possède (mais qui lui fait souvent payer le prix de cette chance puisque l'objet semble être doté d'une volonté propre et changer assez régulièrement de propriétaire) et Ghostfacers, dans lequel ils rencontrent des chasseurs de fantômes amateurs un peu stupides.

C'est l'occasion de s'exercer à une véritable parodie de la série, dans une ambiance bon enfant et hilarante. À côté de cela, il y a des épisodes plus convenus : un épisode sans fin, un épisode de Noël... Cela donne parfois l'impression d'une écriture en mode "pilotage automatique".

La fin de saison va au bout de l'idée en envoyant Dean en Enfer, comme cela était prévu, mais il y a fort à parier que cela ne durera pas longtemps. Il ne s'agit pas d'une réelle prise de risques, mais ça a le mérite d'être moins convenu que s'il avait réussi à échapper à son sort. Néanmoins, les circonstances dans lesquelles cela se produit ne sont pas extrêmement spectaculaires, ce qui reste décevant.

C'est d'ailleurs un mot que l'on peut employer pour la saison dans son ensemble, car les bons moments ne cachent pas certains défauts. Il y a toutefois une circonstance atténuante : réduite à 16 épisodes, cette saison a été perturbée par la grève des scénaristes de 2007.

De quoi laisser le bénéfice du doute à l'égard de cette légère baisse de qualité.

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Critiques éclair - Star Trek : Picard 1x09-1x10 (2020) + Bilan

Publié le 28 Mars 2020 par Lurdo dans Aventure, Action, CBS, Critiques éclair, Drame, Les bilans de Lurdo, Review, Science-Fiction, USA, Télévision, Star Trek, Picard

Dernière ligne droite pour cette première saison de Star Trek Picard, une première saison qui, après un début intéressant, s'est très rapidement engoncée dans une redite de thèmes déjà abordés par Discovery, entre autres, développés de manière assez bancale par des scénaristes finalement très peu inspirés...

Star Trek : Picard - Saison 1 (2020) :

- 1x09 - Et in Arcadia Ego, Part 1 : l'équipage du Sirena fait route vers la planète natale de Soji, Coppelius, où ils découvrent une communauté d'androïdes supervisés par Sutra et par Altan Inigo Soong (Brent Spiner), le fils du créateur de Data...

Écriture à trois plumes (Chabon, sa femme et Akiva Goldsman... aïe) pour un épisode assez raté, qui cumule coïncidences bien pratiques, caractérisation à la truelle (dès sa première apparition à l'écran, Sutra, telle qu'interprétée par Isa Briones, est arrogante, hautaine, antipathique, bref, totalement caractérisée comme une méchante, ce qu'elle devient forcément en fin d'épisode), direction artistique générique au possible (les androïdes peints en dorés, les vêtements façon hippie chic californien des années 80-90, l'architecture), et choix créatifs assez peu probants (Seven of Nine, le cube borg, Elnor... on peine à voir l'intérêt de les utiliser ainsi ; le vulcan mindmeld entre deux androïdes ; le fils caché - très louche, surtout avec les initiales A.I. - de Soong ; le corps artificiel que l'on devine potentiellement destiné à l'un de nos héros - Picard ?).

Ah, et bien sûr, il y a cette histoire de message (en grande partie constitué d'images libres de droit reprises sur Shutterstock) venus de l'outre-espace lointain, sur cette race d'être cybernétiques supérieurs prêts à intervenir pour éliminer toute forme de vie organique pour libérer les androïdes de leur joug, une fois que ces derniers ont atteint un certain niveau de leur évolution. J'ai envie de dire que Mass Effect est bien passé par les studios de CBS, mais bon... ce n'est que juste retour de bâton, vu tout ce que Mass Effect a pompé à Trek, à Babylon 5, et à certains romans.

- 1x10 - Et in Arcadia Ego, Part 2 : tandis que Sutra construit une balise pour contacter les êtres synthétiques supérieurs de légende, et que Picard est captif, la flotte romulienne s'approche de Coppelius...

Aïe. Moins d'une heure pour tout boucler, forcément, ça implique qu'on ait bien fait le travail en amont. Le problème, avec Picard, c'est que le travail en question a été gentiment bâclé sur de nombreux fronts, et que la majorité des personnages et de leurs relations peinent à exister.

Résultat : cette fin de saison est précipitée, bourrée de grosses ficelles honteuses (le gadget magique des androïdes), de transitions approximatives, de rebondissements télégraphiés, "mais ce n'est pas grave, regardez, on vous a mis une grosse bataille spatiale, et de l'émotion avec la mort de Picard, et avec celle de Data !".

Mais même là, ça ne fonctionne pas. La grosse bataille spatiale ? Souvent illisible, principalement à cause d'un abus de clonage numérique des vaisseaux romuliens (idem pour la flotte de Starfleet, qui n'a jamais l'ampleur des flottes d'autrefois : ici, tous les navires sont identiques, copiés-collés par des artistes graphiques fainéants). La mort de Picard, et tous les larmoiements et gros violons qui l'entourent ? Immédiatement désamorcés par l'existence de ce corps numérique façon Altered Carbon dont le spectateur attentif sait pertinemment qu'il est destiné à Picard. La mort de Data ? Plutôt jolie et touchante... mais finalement assez inutile, et souffrant de clichés de scénaristes (sur la mort, la vie, l'immortalité, etc) assez peu originaux.

Et je pourrais continuer longtemps sur les éléments qui ne fonctionnent pas : les Borgs inexistants, Narek qui disparaît en cours de route, Seven of Nine qui finit en couple avec Raffi (!?), la maladie de Picard qui le frappe au pire moment, les revirements de Soong, la Fédération qui change subitement d'avis sur les synthétiques, le retour (télégraphié) de Riker (l'un des seuls bons moments de l'épisode - puisqu'on vous dit, depuis 20 ans, que ce qu'on veut, c'est une série sur les aventures du Capitaine Riker)...

Un vrai gâchis.

Bilan saisonnier :

Que dire de nouveau après toutes ces critiques hebdomadaires ?

Lorsque la franchise Star Trek est passée au cinéma pour les aventures de Picard et compagnie, une mutation s'est opérée. Sous la pression conjuguée des impératifs du format blockbuster moderne, des demandes des exécutifs en charge, et des désidératas de Brent Spiner et de Patrick Stewart (devenus les stars de la franchise, par la force des choses et suite au succès de First Contact), les films Trek sont passés de récits collégiaux sur un équipage soudé, à films d'action centrés principalement sur Picard et Data.

Mais visiblement, Star Trek Nemesis n'a pas déçu que les spectateurs et les fans de la franchise, puisque ce Star Trek Picard semble n'avoir aucune autre justification réelle, pour son existence, que d'apaiser les esprits de Stewart et Spiner, en réécrivant la fin de Picard et Data et en leur offrant des adieux dignes de ce nom. Personne ne le demandait vraiment, à part peut-être les deux acteurs, et l'on se demande régulièrement si ce n'est pas là la seule raison pour laquelle les deux hommes ont accepté de rempiler.

Difficile d'expliquer, sinon, le vide abyssal entourant les deux personnages : les méchants sont transparents, la menace globale n'est qu'une paire de tentacules mécaniques qui disparaît aussitôt, Elnor n'est qu'un cliché ambulant sous-développé et qui ne sert pas plus que les Borgs, leur cube et Seven, et le tout noircit délibérément le tableau de Star Trek, pour pouvoir y appliquer des idées peu abouties repompées à droite et à gauche.

Rien que le postulat de départ pose problème : comment, après des saisons entières de Star Trek au fil desquelles Data, les androïdes, les exocomps, les espèces semi-cybernétiques, les Borgs, les hologrammes, et j'en passe, ont été considérés comme des citoyens et des êtres vivants à part entière, peut-on se retrouver avec ce que l'on voit au début de la saison, à savoir des androïdes exploités en tant que main d'œuvre par la Fédération, et faisant l'objet des moqueries des humains pour lesquels ils travaillent ?

Mais peu importe, visiblement : le mot d'ordre de cette série, à en juger par le nombre de fois où Picard se fait reprendre par les autres personnages et se fait vertement tancer pour ses habitudes, ses réactions et son point de vue sur le monde, c'est un peu un "Ok boomer" spatial. Et malheureusement, ça a à peu près la profondeur et la pertinence de ce meme, une vacuité que trois tonnes de fanservice ne parviendront jamais à cacher...

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Un film, un jour (ou presque) #1172 : Lords of Chaos (2018)

Publié le 27 Mars 2020 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Musique, Review, Religion, Norvège, Suède, UK, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Lords of Chaos (2018) :

Désœuvrés, passionné de métal extrême, et désireux de se rebeller contre le carcan de la société norvégienne de la fin des années 80, plusieurs adolescents, menés par Øystein "Euronymous" Aarseth (Rory Culkin), décident un beau jour de créer le groupe Mayhem, d'inspiration satanique. Rapidement, sous l'influence de Pelle "Dead" Ohlin (Jack Kilmer), un jeune suicidaire et morbide, puis de Kristian "Varg" Vikernes (Emory Cohen), pyromane en puissance, le groupe se radicalise, et développe une aura sulfureuse, alors que leur succès grandit, et que suicides, meurtres et églises brulées se multiplient de leur fait...

Un biopic ouvertement romancé ("basé sur des vérités, des mensonges et sur les faits avérés", nous dit le carton d'ouverture) du groupe Mayhem, réalisé par un ancien membre du groupe Bathory, devenu cinéaste (et réalisateur de clips musicaux), et qui aborde frontalement la spirale infernale dans laquelle ces adolescents se sont embarqués, épris d'un désir toujours plus grand de choquer, de se rebeller, et se montrer différents.

Un métrage semi-comique, semi-mélancolique, semi-tragique et semi-horrifique (ça fait beaucoup de semis, je sais), constamment sur le fil du rasoir entre portrait moqueur de jeunes rebelles paumés et psychologiquement déséquilibrés (qui se radicalisent seuls dans leur quête de sensations et d’extrême, et dans leur désir paradoxal de ne pas paraître "poseurs" - alors même qu'ils se déguisent, se maquillent, et font semblant de vénérer Satan), malaise d'une violence crue et brutale (le suicide de Dead est à ce titre particulièrement marquant), et biopic plus traditionnel, avec ses inventions et ses raccourcis.

Dans l'ensemble, pour un semi-novice de la scène black metal norvégienne (je connais les noms et la musique, mais je n'ai jamais cherché à en savoir plus sur qui faisait quoi), le tout s'avère assez agréable à suivre, un biopic à la mise en image dynamique (et parfois assez implacable) et qui sait jouer la carte des ruptures de ton pour mieux surprendre et choquer le spectateur.

Le film est aidé par une interprétation très solide (notamment du jeune Culkin) qui parvient à donner un peu d'épaisseur à ces personnages fréquemment pathétiques, et par des moments joliment absurdes, façon Spinal Tap, qui permettent de décompresser un peu entre deux moments plus tendus. Ce n'est cependant pas parfait (la musique n'est pas particulièrement mise en valeur, la nudité est gratuite et amenée à l'arrache, certains moments sont too much), et bizarrement, j'ai trouvé que le climax du film (l'ultime confrontation entre Varg et Euronymous) était décevant, manquant de punch et d'énergie.

C'est peut-être dû à un côté trop "mis en scène", trop "écrit", et pas assez spontané, qui enlève beaucoup de force à cette confrontation sanglante, au point que sa violence finit par paraître un peu cartoonesque (idem pour le meurtre dans le parc).

Dans l'ensemble, cela dit, un bon biopic qui change un peu du lissage de mise dans les grosses productions hollywoodiennes.

4.25/6

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Un film, un jour (ou presque) #1171 : La Belle et le Clochard (2019)

Publié le 26 Mars 2020 par Lurdo dans Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Disney, Jeunesse, Review, Romance, Animation

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La Belle et le Clochard (Lady and the Tramp - 2019) :

Lorsque ses maîtres (Thomas Mann et Kiersey Clemons) accueillent un nouveau bébé dans leur foyer, Lady (Tessa Thompson), une jeune femelle cocker, se sent délaissée. Elle finit par s'enfuir, et par tomber sous le charme d'un chien errant cynique et individualiste, Tramp (Justin Theroux), qui lui fait découvrir la dure vie de la rue, et la liberté des espaces sauvages...

L'un des titres de lancement de Disney +, La Belle et le Clochard 2019 s'inscrit dans cette vague de remakes en prises de vue réelles des classiques du studio, une vague franchement peu nécessaire, mais qui rapporte des sommes considérables à Mickey.

Ici, compte tenu de l'ancienneté du film original, et de sa popularité bien éloignée de celle de l'époque de la Renaissance des 90s, on peut comprendre que Disney ait choisi de réserver l'exclusivité du film à sa plate-forme de streaming : les attentes sont moindres, le film n'aurait probablement pas cartonné au box-office, et avec sa distribution plus secondaire et son manque de facteur nostalgique, il n'y aurait pas eu cet effet d'appel qui aurait amené les foules à se déplacer.

Dans les faits, cela dit, cette version de Lady and the Tramp n'est pas honteuse, loin de là. Les effets numériques sur les toutous sont plutôt réussis, les changements apportés à l'histoire ne sont pas flagrants (en même temps, je me souviens très peu du film original), et tout le monde est compétent : autant dire que c'est un film qui se regarde, avec des chiens amusants et mignons qui plairont aux plus jeunes.

Le seul point qui fâche un peu, je dois dire, c'est la manière dont le film a été passé à la moulinette de l'inclusivité woke et du politiquement correct, histoire de ne pas faire d'esclandre, et quitte à faire une bonne grosse dose de révisionnisme historique.

On est en effet ici au début du siècle, dans le sud des États-Unis (la Nouvelle-Orléans, et tutti-quanti)... et pourtant, les maîtres de Lady sont un couple mixte assez aisé et parfaitement intégré à la société. D'ailleurs, une bonne moitié des passants, dans la rue, et la plupart de leurs proches, eux aussi aisés, sont afro-américains ou d'origine ethnique (le médecin est interprété par Ken Jeong, par exemple, le responsable de la fourrière est latino, etc...) et bien intégrés. Et Lady elle-même est doublée par une afro-américaine, à l'attitude très moderne et pas si précieuse que ça (un peu problématique pour son personnage de "Lady").

Une sorte de vision idéalisée (j'ai envie de dire que ça fait très "promenons-nous sur Main Street USA, à Disneyland, dans une reconstitution propre, nettoyée et superficielle de l'Amérique, où ne subsistent que les bons côtés, et une esthétique un peu creuse") de la société américaine de l'époque, où régnait pourtant la ségrégation ; une vision finalement très moderne d'ailleurs renforcée par le fait que c'est clairement Kiersey Clemons qui porte la culotte dans la famille de Lady, mariée à un Thomas Mann gentiment effacé.

En soi, pourquoi pas, et avec un peu plus d'ambition et de parti-pris, il y aurait probablement eu là un parallèle intéressant à établir entre l'histoire des chiens (initialement une histoire de classe et de privilège), et l'histoire raciale des États-Unis... mais ce n'était clairement pas au programme, à en juger par la manière dont cette réalité "parallèle" est mise en images.

Et d'ailleurs, au rayon de l'inclusivité et du politiquement correct, citons aussi ces pauvres chats siamois qui, expurgés de toute caricature potentiellement offensante (ce ne sont plus des siamois, désormais), se retrouvent avec un morceau inédit, du jazz/swing pas très mémorable noyé dans une tornade d'effets numériques sans réel poids.

Mais peu importe. Ce qui m'aura gêné le plus ne posera probablement aucun problème aux plus petits, qui sont le public directement visé par ce remake... donc je n'ai pas vraiment envie de me montrer sévère.

3.25/6 (aussi peu mémorable que la majorité des autres remakes live-action de Disney, malheureusement, et peut-être un peu plus problématique)

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Un film, un jour (ou presque) #1170 : Super Papa (2001)

Publié le 25 Mars 2020 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Review, Romance

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Super Papa (Joe Somebody - 2001) :

Après avoir été publiquement humilié par un collègue brutal (Patrick Warburton), Joe Scheffer (Tim Allen) sombre dans une dépression, dont il ne parvient à se tirer qu'en défiant en duel celui qui l'a rabaissé : aussitôt, il devient la coqueluche de toute son entreprise, et reprend confiance en lui. Tout en se préparant au combat aux côtés d'un ancien acteur de film d'arts martiaux (Jim Belushi), Joe se rapproche de Meg (Julie Bowen), conseillère psychologique de son entreprise, mais l'influence de Natalie (Hayden Pannetiere), sa fille, va inciter Joe à remettre en question l'affrontement qui l'attend...

Un métrage bancal, qui a le postérieur entre deux chaises, oscillant entre comédie de bureau, et comédie dramatique sur un homme en perdition, dépressif et humilié, et qui doit apprendre à se reconstruire... le problème, en fait, c'est que ce Super Papa n'est jamais vraiment drôle, et qu'il n'a pas grand chose de plus à dire que "la violence ne résout jamais rien".

Et ça s'arrête à peu près là, à vrai dire. Occasionnellement, le film semble effleurer des thématiques ou des sujets plus intéressants, mais ils ne sont jamais trop approfondis ; à l'identique, ponctuellement, certaines scènes semblent plus inspirées et plus amusantes que la moyenne, mais ça ne va jamais plus loin, et ça retombe assez rapidement en comédie romantique basique, illustrée par un score insipide, et une réalisation générique.

Reste bien quelques prestations sympathiques des seconds rôles (Ken Marino, Greg Germann, Hayden Pannetiere, voire même Warburton), mais compte tenu des 1h40 du film (facilement 10 de trop), elles ne suffisent pas à faire de ce métrage prévisible quelque chose de vraiment intéressant.

2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #1169 : I am Thor (2015)

Publié le 24 Mars 2020 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Documentaire, Musique, Review, USA

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I am Thor (2015) :

Documentaire musical revenant sur la carrière de Jon Mikl Thor, ex champion de bodybuilding (Mr Canada et Mr USA), devenu, par passion pour le heavy metal et pour le spectacle scénique, la star du rock Thor, un Monsieur muscle qui, à moitié nu sur scène, tord des barres de fer, frappe des monstres de son marteau, se déguise, etc, etc, etc, entre deux chansons plus ou moins inspirées.

Et ce, à la grande époque, fidèlement retracée dans ce film, notamment au travers d'une narration en voix off de Thor en personne. On y découvre ses débuts dans le bodybuilding, ses premiers spectacles improbables, son passage par la case strip-teaseur queutard (une carrière qui a tourné court à l'arrivée d'un collègue afro-américain mieux membré), ses rôles dans des comédies musicales plus ou moins importantes, et puis ses embrouilles récurrentes dans le monde de la musique.

Tout d'abord, un kidnapping suite à un conflit d'intérêt entre maison de disques et manager, conflit qui a enrayé le succès de son premier album ; ensuite, divers problèmes de gestion, de manager, ou de tournée, comme lorsqu'il était sur le point de se lancer dans la plus grosse tournée pyrotechnique de l'histoire de la musique, mais a tout plaqué parce que son manager (qui avait lancé Bruce Springsteen) était trop ésotérique et excentrique ; puis une tournée en Angleterre, où Thor et son épouse/manager s'installent, délaissant totalement le reste du groupe (un trait récurrent chez Thor, clairement plus intéressé par sa carrière et son personnage que par son ensemble) ; suivi d'un passage avorté par la case cinéma... et d'un gros passage à vide d'une dizaine d'années, avec dépression, tentative de suicide, et retour à une vie de famille plus simple et calme.

Jusqu'à son retour, en 1997, un retour qui a signé la fin de son couple, mais la renaissance laborieuse de sa carrière. Et par renaissance, j'entends une suite de prestations assez misérables, avec un Thor boursouflé et rondouillard qui continue à jouer les hommes forts, des musiciens interchangeables, un public absent, etc...

Un comeback tragicomique qui dure depuis vingt ans, et qui constitue la plus grosse partie du documentaire, un documentaire qui passe par une nouvelle dépression, par une attaque cardio-vasculaire, et culmine par une mini-tournée en Scandinavie, où Thor et ses musiciens de l'époque sont accueillis comme des dieux.

De quoi finir sur une note à peu près positive, malgré un océan de moments pathétiques qui font un peu de peine à voir. Cela dit, loin de moi l'idée de lui jeter la première pierre : en filigrane, on devine que le caractère et la vision artistique de Thor l'ont amené là où il est aujourd'hui, mais il semble en avoir conscience, et avoir du recul sur sa carrière. Sans oublier le fait qu'aucun des intervenants n'a quoi que ce soit de critique à dire à son sujet.

I am Thor s'avère donc un portrait assez doux-amer d'un musicien musculeux, kitschouille et un peu malchanceux, incapable de gérer ses finances ou son groupe, qui a eu une carrière digne de Spinal Tap (ou d'un Manowar raté), mais a su toujours rester humain, malgré son personnage de demi-dieu nordique capable de casser des parpaings sur son torse.

Un métrage divertissant et amusant, dans la droite lignée de Anvil : The Story of Anvil, mais dont on se demande constamment quel est le degré de réalité et celui de fiction (certaines anecdotes sont un peu grosses), d'autant que le documentaire est un peu déséquilibré : en se concentrant à ce point sur la comeback story de Thor, et en compressant la période de son succès au premier tiers du film, le métrage limite celle-ci à son côté théâtral et grand-guignol. La musique, elle, passe un peu à la trappe, et cela n'aide donc pas le spectateur intrigué à comprendre l'adoration que semblent éprouver le documentaire et tous ses intervenants envers la musique de Thor...

4/6

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Un film, un jour (ou presque) #1168 : Unicorn Store (2019)

Publié le 23 Mars 2020 par Lurdo dans Comédie, Cinéma, Critiques éclair, Fantastique, Netflix, Review, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Unicorn Store (2019) :

Immature et rêveuse, Kit (Brie Larson) refuse de passer à l'âge adulte et, lorsque ses rêves d'études artistiques tombent à l'eau, elle retourne s'installer chez ses parents (Joan Cusack, Bradley Whitford), acceptant un poste d'intérimaire dans une entreprise dirigée par l'insistant Gary (Hamish Linklater). Un jour, cependant, elle reçoit une invitation mystérieuse envoyée par un inconnu excentrique (Samuel L. Jackson) et qui lui annonce qu'elle a gagné une licorne...

Je n'ai pas du tout accroché à ce métrage fantastique réalisé par Brie Larson, dont c'est le premier film, écrit par une scénariste de sitcom, dont c'est le premier film, et diffusé par Netflix (dont ce n'est pas le premier film ^^).

Un métrage fantastique qui se veut une ode à l'innocence, à l'imagination et à l'enfance, le portrait d'une jeune femme refusant de grandir et de laisser derrière elle ses rêves et ses aspirations artistiques, une naïve immature qui se confronte aux réalités de la société (le harcèlement sexuel par son patron, etc)... bref, un film excentrique et rose pastel, délibérément décalé et improbable.

Le seul problème, en fait, c'est que tout cela n'est pas maîtrisé un seul instant. C'est bien simple, en repensant au film, un nom m'est venu en tête : Kimmy Schmidt. Même type de personnage, mêmes confrontations, même naïveté, scénariste issu du même milieu...

La différence, c'est qu'en lieu et place de la sincérité et de l'énergie spontanée de Ellie Kemper, qui donnent vie à la plume pétillante de Tina Fey, on se retrouve ici avec un script qui n'a jamais assez de légèreté ou de rythme pour paraître vivant et dynamique, avec un ton twee et forcé qui agace plus qu'il ne charme, avec un côté sinistre et plus sombre qui n'est jamais abordé ou développé, et avec des personnages qui semblent tous atteints de retards développementaux (Kit, notamment, est écrite comme une fillette de 10 ans capricieuse et un peu embarrassante).

Alors oui, l'interprétation est compétente, la réalisation aussi, mais le message globale est ultra-pataud, le déroulement prévisible, et l'on finit par décrocher du film à mesure qu'il rajoute couche sur couche de paillettes et de couleurs pastels (cette présentation professionnelle, au secours).

2/6

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