Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Honk for Jesus. Save Your Soul. (2022) :
Après avoir été contraints de fermer leur église suite à un scandale sexuel, le Pasteur Lee-Curtis Childs (Sterling K. Brown) et son épouse Trinitie (Regina Hall) tentent de monter leur grand retour, et de rebâtir leur congrégation qui, malheureusement, n'a pas oublié leurs méfaits...
Un pseudo-mockumentaire produit par Jordan Peele, et qui peine sérieusement à convaincre pour de multiples raisons. Déjà, parce que le côté mockumentaire est affreusement peu rigoureux, oubliant régulièrement le format interviews et équipe de tournage pour proposer des scènes sortant du cadre documentaire et entrant dans celui de la fiction pure et dure (la scène du couple au lit, la nuit, par exemple).
Et surtout, parce que le métrage a le postérieur entre multiples chaises : d'un côté, donc, ce pseudo-mockumentaire satirique sur le milieu des prêcheurs et pasteurs afro-américains et ses dérives ; de l'autre, une comédie parodique où tout le monde cabotine et où les personnages sont caricaturaux ; et enfin, un drame sincère sur un couple dans la tourmente, détruit par l'homosexualité refoulée et les infidélités du pasteur avec de jeunes hommes de sa congrégation.
Tout ça est très bien interprété, attention, principalement par son excellent duo principal, mais l'équilibre global ne fonctionne pas du tout, avec des ruptures de ton non maîtrisées, un humour trop absent et éparpillé pour vraiment emporter l'adhésion, et donc ce manque de rigueur dans la forme, qui font que le tout laisse vraiment de marbre.
Cela dit, pas forcément surprenant que le tout paraisse à ce point inabouti et superficiel, lorsque l'on sait que c'est une version "rallongée" d'un court-métrage de 15 minutes de la réalisatrice...
2.5/6
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Pendant deux semaines, à l'occasion de la Saint Valentin, place aux grands sentiments et à la séduction, avec des critiques quotidiennes de films romantiques...
Meet Cute (2022) :
Lorsqu'elle rencontre Gary (Pete Davidson), un new-yorkais discret et cinéphile, Sheila (Kaley Cuoco), une jeune femme suicidaire, passe une soirée agréable avec lui, et lui avoue qu'elle utiliser une machine temporelle pour revivre encore et encore la même soirée...
Supposément une comédie fantastique diffusée sur Peacock et appliquant la formule de la boucle temporelle façon Un jour sans fin au genre de la comédie romantique, après Palm Springs et Un Jour sans fin, justement (qui était une comédie romantique, ne l'oublions pas), ce Meet Cute est en réalité... quelque chose d'un peu différent.
On est en effet plus proche d'un drame indépendant façon mumblecore, adapté d'un script de la Black List (lol), et qui nous présente une Sheila dépressive, désespérée et psychotique (Cuoco la joue très intense et caricaturale) qui décide de manipuler intégralement la vie de Gary pour améliorer l'existence de ce dernier, et pour avoir une relation parfaite avec lui.
C'est inutilement bavard, existentialiste, avec un humour noir, absurde et sec, des métaphores pas très probantes (sur la dépression, les relations, etc) et ça fait le choix de présenter une Sheila globalement antipathique, tout en tentant désespérément de donner du corps à la romance principale, ce qui ne fonctionne jamais vraiment.
La mayonnaise n'a donc pas du tout pris en ce qui me concerne, et le tout a fini par tomber à plat, dans une dernière ligne droite qui oublie totalement la comédie, la romance, et vire dans le larmoyant et l'émotionnel un peu forcé.
Et puis je me répète, mais j'ai vraiment eu du mal avec les choix d'interprétation de Cuoco.
2.25/6
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Une seule et unique saison au programme de cette adaptation de Dan Brown pour NBC/Peacock par les scénaristes de la série Matador (1 saison au compteur) et de la série Scream de MTV (à l'accueil critique et public très mitigé), qui a rapidement annulé la série après sa diffusion...
The Lost Symbol, saison 1 (2021) :
Lorsque son mentor, Peter Solomon (Eddie Izzard) est enlevé et torturé par un psychopathe mystique tatoué (Beau Knapp), Robert Langdon (Ashley Zukerman) est recruté par la CIA pour tenter de résoudre toute une série d'énigmes, afin de permettre la libération de Solomon en échange des coordonnées d'un portail mystérieux...
C'est bien simple : pour que la formule Dan Brown fonctionne à peu près, il faut habituellement éteindre son cerveau, et se laisser embarquer dans une course-poursuite entre des méchants et des gentils, pendant que Langdon passe d'énigme en énigme, les résolvant grâce à son savoir improbable et jamais très crédible.
Il faut donc quelque chose de rythmé, de captivant et de stylisé pour faire oublier les faiblesses du style Brown : le format littéraire y parvient grâce à ses chapitres courts et à ses nombreux cliffhangers, le format cinéma s'en sort à peu près grâce à sa durée limitée... et cette adaptation télévisée ne fonctionne pas du tout, se traînant mollement pendant 10 épisodes de 45 minutes, jusqu'à une conclusion en forme de pétard mouillé.
En même temps, ça commençait assez mal : recyclage de la figure d'un antagoniste physiquement étrange et impossible à arrêter (dans le Da Vinci Code c'était un moine albinos, ici un fanatique intégralement tatoué), caractérisation faiblarde (la phobie de Langdon, sa relation clichée avec son ex, le flic vétéran au grand cœur souffrant de PTSD, les motivations du méchant, etc), pseudo-science à tous les étages (on n'est plus dans la religion, mais dans les pouvoirs psychiques, l'immortalité, la vision à distance, etc, bref, on est dans les X-men) enrobée de pseudo-mysticisme de pacotille (Dan Brown tente clairement de donner ici de l'histoire, du mystère et du cachet à Washington, comme il le fait habituellement avec les vieilles villes européennes, mais difficile de prendre au sérieux toute cette fascination pour les francs-maçons et autres sociétés secrètes en carton)... sans même parler du casting.
Non pas que les interprètes soient mauvais, non. Ils semblent d'ailleurs très impliqués dans tout ce qui se passe à l'écran (parfois trop, d'ailleurs, Valorie Curry, la sœur de The Tick, étant constamment un bon niveau au dessus de tout le reste de la distribution dans l'émotion et les réactions), mais niveau charisme ou alchimie, ce n'est pas vraiment ça.
Zukerman est gentiment transparent, il n'a pas grande alchimie avec Curry, Eddie Izzard semble s'être trompé de projet, avec sa queue de cheval et son bras en bandoulière, les agents de la CIA sont oubliables au possible, et on peine donc à rester intéressé pendant 10 épisodes, d'autant que le récit s'en retrouve particulièrement ralenti et ramolli, avec énormément de remplissage et de moments d'exposition balourde.
En lieu et place d'une course-poursuite, on se retrouve donc avec des personnages et des antagonistes qui tournent en rond, un récit qui n'avance pas, dépourvu de toute énergie, et donc, un résultat final plat et mou.
Il ne fallait pas forcément en attendre grand chose, de toute façon (la source littéraire n'était déjà pas très fameuse, avec son mysticisme de pacotille, ses rebondissements capillotractés, ses pseudo-sciences à se facepalmer et ses décors parfois fauchés - le passage en bord de falaise), mais cette adaptation parvient tout de même à décevoir.
À oublier très vite, donc.
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Après le succès de Tiger King, en pleine pandémie, toutes les maisons de production ont tenté de capitaliser sur le conflit entre Joe Exotic et Carole Baskin, que ce soit au travers de documentaires, de parodies, de podcasts, ou autres. Et, bien après la bataille, NBC a diffusé sur Peacock cette mini-série de 8 épisodes d'une heure, dramatisation bien inutile des événements de Tiger King...
Joe vs. Carole (2021) :
Le conflit entre Carole Baskin (Kate McKinnon), défenseure de la cause animale des grands félins, et Joe Exotic (John Cameron Mitchell), propriétaire d'un zoo privé miteux, que Baskin est bien décidée à faire fermer...
Inutile est en effet le maître mot de cette saison de 8 épisodes, qui se contente de narrer, de manière assez plate et scolaire, ce que le documentaire Tiger King (et tout ce qui a suivi) avait déjà raconté en long, en large et en travers.
Sauf que, comme souvent, la réalité est plus folle que la fiction, et que malgré tous les efforts de la distribution (et ils en font, des efforts !), la mini-série ne parvient jamais à la cheville de son modèle, alourdie par un format vraiment maladroit (ça aurait pu être plus agréable en 10 épisodes de 25 minutes) au rythme mollasson et au ton incertain (la série hésite fréquemment entre comédie, docu-série dramatique, parodie, etc, notamment au niveau de l'illustration musicale, perpétuellement à la frontière du cliché honteux et quasi parodique - cf le générique de fin du series finale, triomphant, sur Roar de Katy Perry).
Et puis, soyons francs, la série a choisi son camp, se positionnant à l'opposé de bien d'autres œuvres sur le sujet (qui s'attardent sur le personnage de Joe Exotic) pour s'intéresser, de manière très manichéenne, à Carole Baskin, et en faire la quasi-héroïne d'un biopic hagiographique.
En même temps, recruter Kate McKinnon (qui rend sa Baskin excentrique, sarcastique, ludique et dynamique - peut-être un peu trop, puisqu'on y perd l'énergie très particulière de la véritable Baskin) pour interpréter ce rôle donnait déjà une idée de ce qui intéressait vraiment la production : présenter le revers de la médaille Tiger King, et présenter le point de vue de Carol, qui est donc ici montrée comme une héroïne féministe, une survivante, une battante, une romantique meurrie mais rigolote, une businesswoman bourrée de talent et d'intelligence, une femme charismatique et volontaire, une passionnée de la cause animale prête à tout pour défendre ce en quoi elle croit, une mère célibataire devenue une épouse aimante, etc, etc, etc.
Ses défauts sont quasi-inexistants (oui, elle exploite un peu ses bénévoles, mais c'est parce qu'elle aime les animaux, et elle est accusée d'avoir tué son deuxième époux, mais ce n'est jamais vraiment quelque chose présenté comme plausible, du point de vue de la narration), et face à elle, il y a un Joe Exotic qui accumule, dès sa première apparition, tous les défauts : redneck menteur, pervers, manipulateur, magouilleur, cruel, violent, instable, exploitant les tigres comme les humains, etc...
Tout au plus Joe a-t-il droit à quelques moments plus tragiques (notamment un moment assez forcé mis en scène sur de l'opéra) et à des flashbacks façon origin story, où il est présenté comme un homosexuel refoulé cherchant dans les grands félins un moyen de compenser un manque affectif (comme Baskin, en fait), et de se créer une famille de substitution en s'entourant d'autres cassés de la vie... mais le plus gros de cette mini-série se contente de le décrire comme l'antagoniste malfaisant de la vie de Carole Baskin, un antagoniste puni à la fin (sur du Ave Maria élégiaque, au terme d'un procès à la plaidoirie finale mise en scène de manière ultra-théâtrale).
Bref. Mini-série qui arrive trop tard pour apporter un éclairage nouveau sur son sujet, effets spéciaux discutables (tous les animaux sont numériques, forcément, et leur qualité est TRÈS variable), postiches inégaux, narration très biaisée, rythme pépère et récit qui traîne en longueur : Joe vs Carole ressemble un peu à un script de biopic rallongé artificiellement afin de donner ces 8 épisodes, pour le meilleur et pour le pire.
Ça ne fonctionne pas vraiment (malgré les efforts des interprètes, John Cameron Mitchell en tête - son Joe Exotic est plus vrai que nature - mais aussi Kyle MacLachlan en époux de Carole), c'est redondant, et l'on aurait plus vite fait de revoir la série documentaire originale, ou les deux documentaires de Louis Theroux sur Joe Exotic, plutôt que de regarder cette dramatisation peu convaincante.
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Après sa saison 1 de 10 épisodes, Rutherford Falls, de Mike Schur (The Office, The Good Place), m'avait laissé assez mitigé : à trop vouloir ménager tout le monde, inclure sans brusquer ni sombrer dans les caricatures, éviter les clichés, le tout paraissait en demi-teinte, très mesuré et gentillet, bien trop sage pour marquer les esprits ou parvenir à s'imposer.
C'est probablement pour cela que NBC/Peacock a renouvelé la série pour seulement huit épisodes (avec un poster fini à l'arrache sous Photoshop), pas forcément un signe encourageant vu que les dix premiers épisodes paraissaient déjà un peu courts pour réussir à développer quoi que ce soit...
Rutherford Falls, saison 2 (2022) :
La course à la mairie est lancée à Rutherford Falls, et Nathan (Ed Helms) refuse la proposition de Terry (Michael Greyeyes) de se présenter aux élections : à sa place, c'est le jeune Bobbie Yang (Jesse Leigh) qui se porte candidat...
Une saison assez brève, donc, une nouvelle fois accueillie à bras grands ouverts par la critique américaine, qui y a vu un programme incontournable, un must-see hilarant, rafraîchissant et innovant.
On n'a clairement pas du regarder la même saison, ou du moins, pas sous le même prisme. En effet, un peu comme en ce qui concernait la saison 1, cette saison 2 m'a laissé globalement indifférent, peinant à m'arracher plus qu'un sourire de temps en temps, et me paraissant assez déséquilibrée dans la gestion de ses intrigues.
Terry transforme la communauté en parc d'attraction pour touristes, mais peine à rentabiliser son projet et est contraint de se lancer dans la culture de la marijuana pour espérer sauver la Nation Minishonka ; Reagan (Jana Schmieding) développe son musée, essaie d'obtenir un terrain bien à elle, et est tellement irrésistible qu'elle est embarquée dans un triangle amoureux improbable ; Bobbie Yang est poussé sur le devant de la scène, et fait campagne ; Nathan revient, s'excuse platement, encore et encore, apprend qu'il va être futur papa, il est humilié, etc...
Et c'est à peu près tout. Pas mal de shipping qui ne fonctionne pas trop (Reagan et ses mecs, Nathan et Deirdre qui n'ont aucune alchimie), pas mal de ce que certains qualifieraient (à tort ou à raison) de wokisme (avec une mise en avant prononcée du personnage transgenre, des minorités, etc, face à un homme blanc ridicule et qui passe toute la saison à s'excuser et à faire acte de rédemption), quelques running gags gentillets, des problématiques très amérindiennes qui parlent peu aux Européens que nous sommes, le tout pour une saison de huit épisodes souvent décrits, outre-atlantique, comme plus détendus, plus doux et plus sobres qu'en saison 1.
Le problème étant que la saison 1 était déjà gentillette, sage, à la limite de l'anecdotique. Ici, entre son Ed Helms qui paraît de plus en plus superflu (idem pour Dustin Milligan, réduit cette année à de la quasi-figuration), ses romances sans grande alchimie, et son intrigue de fond assez prévisible, ce n'est pas mauvais, en soi... mais j'ai à nouveau trouvé le tout plutôt quelconque, et je doute que je me souviendrai de grand chose lorsqu'une éventuelle saison 3 arrivera (ce qui n'est pas garanti).
Après, je ne suis probablement pas le public visé...
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Deuxième saison de 8 épisodes de cette sitcom NBC/Peacock produite par Tina Fey, dont la première cuvée m'avait laissé un peu mitigé, car reposant à la fois trop sur une nostalgie 90s ne me parlant guère, et sur des archétypes et des ressorts comiques assez usés par les précédentes séries de Tina Fey.
Ce n'était pas calamiteux, loin de là, et le programme avait reçu un accueil critique très positif outre-atlantique, mais j'étais un peu resté sur ma faim...
Girls5eva, saison 2 (2022) :
Les Girls5Eva préparent leur nouvel album, mais les choses se compliquent pour les quatre femmes - Summer (Busy Philipps) est en plein divorce, Gloria (Paula Pell) s'est brisé le pied, Wickie (Renée Elise Goldsberry) continue de chercher la gloire, et Dawn (Sara Bareilles) se fait difficilement au travail en studio...
Et à nouveau, un accueil critique unanime et extatique du côté de la presse américaine... et à nouveau, je reste mitigé. Mitigé sur l'interprétation très caricaturale et forcée (peut-être même plus qu'en saison 1), mitigé sur des chansons pas aussi inspirées ou drôles que ne semblent le penser les scénaristes et la production, mitigé sur certains rebondissements évidents... bref, je ne vais pas refaire ma critique de la saison 1, les défauts et qualités de cette saison 2 étant peu ou prou identiques (hormis quelques éléments qui semblent avoir été mis de côté, comme l'aspect cohabitation forcée, ou encore la tween influenceuse qui doit avoir deux lignes de dialogues dans toute la saison).
On adhère ou pas à la série, en fait, et c'est d'autant plus vrai que le programme vise, de l'aveu même de ses créatrices, un public très particulier : les femmes appartenant au groupe des Xlennials, cette tranche démographique à cheval entre la Gen X et les Millennials, et dont les membres ont désormais la quarantaine - soit pile l'âge des protagonistes de la série, et la même nostalgie pour les années 90-00.
Girls5Eva cible donc totalement cette génération "Spice Girls" américaine, d'où le message girl power très prononcé, bien que remis au goût du jour des années 2020 et de #metoo - c'est un choix créatif certain, parfois excluant, mais aussi souvent pertinent, à en juger par le nombre de femmes quadragénaires (critiques comme spectatrices) qui adorent la série et s'y retrouvent.
Je ne suis donc clairement pas le public visé, et si Girls5Eva reste une sitcom amusante à regarder (car coulée dans le moule éprouvé des séries de Tina Fey, et possédant la même énergie), elle n'est pas forcément aussi enthousiasmante et aboutie que Kimmy Schmidt et 30 Rock... en tout cas, si l'on n'est pas très sensible au type de nostalgie que nous vend le programme.
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Deuxième et dernière saison de ce revival de Sauvés par le Gong, un revival produit par Tina Fey, showrunnée par Tracey Wigfield et qui, en saison 1, avait fait le choix d'une approche goguenarde et moqueuse de son univers pour établir sa propre identité...
Une approche un peu brouillonne, tentant d'être (entre autres) à la fois un teen show sincère, une satire mordante et un hommage nostalgique à la série d'origine, mais finissant par s'éparpiller et par ne pas laisser un souvenir particulièrement marquant...
Sauvés par le Gong, saison 2 (Saved by the Bell, season 2 - 2021) :
Cette année, une grande compétition inter-lycées a lieu en Californie, et Bayside y prend part. L'objectif des élèves et des professeurs : vaincre Valley High et remporter le Spirit Stick - plus facile à dire qu'à faire pour Daisy Jiménez (Haskiri Velazquez), Mac Morris (Mitchell Hoog), Lexi Haddad-DeFabrizio (Josie Totah), Aisha Garcia (Alycia Pascual-Peña), Jamie Spano (Belmont Cameli) et Devante Young (Dexter Darden), qui ont bien d'autres choses à l'esprit que ce concours vain et traditionnel...
La série a donc été renouvelée (et annulée sur la lancée), pour commencer sa saison 2 de 10 épisodes sur un montage post-Covid, et un retour immédiat à la normale : solution de facilité assez compréhensible, je dois dire, compte tenu des difficultés de tourner une sitcom dans un lycée, où tout le monde porterait constamment des masques.
Et à ma grande surprise, après un épisode de remise en route valant principalement pour son hommage à Screech/Dustin Diamond, cette seconde saison de SBTB a su trouver un rythme de croisière et un ton bien plus homogène qu'en saison 1, pour finir par être un divertissement amusant assumant totalement sa part de décalage quasi-parodique.
Les axes narratifs de la saison ne sont pourtant pas ultra-originaux, structurés autour d'un concours inter-lycées avec Valley High, grands rivaux de Bayside : du côté des jeunes, Mac Morris peine à s'extraire de l'ombre de son père, Dexter réalise qu'il s'est attaché à Bayside, Jamie se cherche une vocation, Daisy essaie de mener le lycée à la victoire, Aisha tente de se réinventer, et Lexi reste Lexi. Chez les adultes, Slater réalise qu'il en pince toujours pour Jessie, Kelly décide de reprendre ses études, et Zack cherche à s'occuper après sa carrière politique.
Tout le monde a de quoi faire, donc, pas toujours de la manière la plus originale possible, mais avec, systématiquement, une petite touche de folie ou d'absurdité qui fait que finalement, on s'amuse plutôt bien.
Les cassettes hypnotiques de Mac, les vacances de Zac et de son fils sur fond vert, Jessie Spano qui tente de draguer quelqu'un en se replongeant dans "ce qu'elle a fait à Las Vegas" pour y trouver un peu de courage (avec un énorme paquet de références visuelles, dialoguées et costumées à Showgirls), tout ce qui concerne Gil, le petit-ami trop parfait de Daisy, Kelly qui s'en remet "au destin", les flashbacks improbables renvoyant aux jeunes années de la bande (interprétés par les acteurs adultes), le marathon de danse, etc, etc, etc : cette saison, tout est mieux équilibré, et ne donne plus vraiment l'air d'un mélange approximatif ne sachant pas vraiment à qui s'adresser.
Et c'est à la fois tant mieux et dommage, puisque la série a été annulée juste lorsqu'elle trouvait son rythme de croisière.
Et si cette saison 2 n'est pas forcément dénuée de défauts (j'ai toujours un peu de mal avec l'interprétation de Haskiri Velazquez - même si ça s'arrange avec le temps ; Jamie manque de présence ; le côté LGBTQ est parfois un peu maladroit - tout le coming out d'Aisha la sportive est assez cliché), elle s'avère aussi nettement plus ludique et plaisante à regarder, avec un ton global plus maîtrisé et décomplexé.
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