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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Résultat pour ""the good place""

Halloween Oktorrorfest 2018 - 58 - Après Minuit (1989) & Grim Prairie Tales (1990)

Publié le 31 Octobre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Horreur, Halloween, Fantastique, Anthologie, Western

Chez les Téléphages Anonymes, du 1er octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur....

Après Minuit (After Midnight - 1989) :

Anthologie réalisée et écrite par les frères Wheat (scénariste des Ewoks, de Freddy IV, de la Mouche II, de Pitch Black et de plusieurs suites dans les années 90), et qui se veut axée autour du concept de peur, et d'un professeur universitaire aux méthodes étranges.

- Fil conducteur - Introduction : alors qu'une nouvelle année universitaire commence, Allison (Jillian McWhirter) et Cheryl (Pamela Segall) rejoignent la classe de psychologie d'Edward Derek (Ramy Zada), un professeur aux méthodes très particulières. Rapidement, après l'humiliation de l'un de ses élèves (Ed Monaghan), Derek est contraint de tenir ses cours chez lui, où il invite ses étudiants, pour y explorer la psychologie de la peur...

Pas grand chose à dire, pour l'instant, si ce n'est que je n'ai pas cru un instant à l'interprétation de Zada, tout en intensité surjouée, et en pauses inutiles et forcées.

- The Old Dark House : alors qu'ils font un détour pour rentrer chez eux, Kevin (Mark McClure) et son épouse Joan (Nadine Van der Velde) tombent en panne près d'une vieille demeure abandonnée, théâtre de multiples meurtres très anciens, et décident de s'y réfugier...

Un segment qui ne fonctionne pas tant il est téléphoné, et surtout, qui souffre à la fois de l'interprétation forcée de McClure, et de l'illustration musicale pataude et plus comique qu'autre chose.

- A Night on the Town : quatre lycéennes (Monique Salcido, Judie Aronson, Penelope Sudrow, Tracy Wells) vont s'amuser un peu en ville, mais se retrouvent dans une station-service délabrée, dont le pompiste (Luis Contreras) décide de s'en prendre à elles en lâchant ses chiens sur ses nouvelles victimes...

*soupir* Quatre plus-vraiment-ados absolument pas intéressantes, intelligentes ou sympathiques, qui se font traquer pendant bien trop longtemps par les pauvres chiens d'un acteur latino crade qui en fait des caisses... tout le monde surjoue, c'est criard, il y a une scène d'action automobile avec un méchant ricanant accroché au toit, c'est presque involontairement hilarant (les survivantes qui, pour échapper à trois pauvres chiens, font exploser un entrepôt ^^), avec en prime une musique électronique de série tv 80s gentiment hors-sujet.

- All Night Operator : Alex (Marg Helgenberger), opératrice dans un service de messagerie téléphonique, retourne plus tôt que prévu de ses vacances, blessée, et rejoint l'équipe de nuit, mais elle reçoit alors l'appel d'une femme harcelée par un psychopathe (Alan Rosenberg), psychopathe qui finit par traquer Alex elle-même...

Un slasher assez basique, qui casse rapidement une grosse partie du suspense en montrant le point de vue du tueur tourmenté, et ce à chaque fois qu'il répond au téléphone. Pas désastreux, cela dit, puisque bien interprété par Helgenberger (moins par Rosenberg). 

- Fil conducteur - fin : pendant que Derek et ses invités se racontaient des histoires, l'élève humilié s'est introduit chez Derek, pour le torturer au sous-sol. Mais la tentative finit par échouer, et le professeur Derek révèle son vrai visage...

Une fin de métrage qui vire au grand n'importe quoi théâtral et grandiloquent, avec en prime un rebondissement final façon "tout ça n'était qu'un rêve/une prémonition" (ou une boucle temporelle, au choix) totalement improbable, mais finalement amusant à regarder.

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Une anthologie oubliée, et ce n'est pas plus mal ainsi, tant le tout manque vraiment de fraîcheur, de savoir-faire et de talent. Si, à la limite, j'avais été plus convaincu par l'interprétation du professeur Derek, peut-être que j'aurais été plus indulgent, mais en l'état, non.

1.5/6

Grim Prairie Tales (1990) :

Anthologie horrifique aux accents western - ce qui est honnêtement très rafraîchissant pour le spectateur - écrite et réalisée par Wayne Coe (un artiste, notamment de story-boards, dont c'est là la seule réalisation), et qui, parmi ses responsables de l'éclairage, compte un certain Janusz Kamiński, qui faisait là ses début au cinéma bien avant son travail sur tous les Spielberg.

- Campfire (fil conducteur) : alors qu'il s’apprête à passer tranquillement la nuit près de son feu de camp, Farley Deeds (Brad Dourif), un employé de bureau traversant les étendues de l'Ouest sauvage pour retrouver sa bien-aimée, est rejoint par Morrison (James Earl Jones), un chasseur de primes bourru et aux manières peu raffinées. Rapidement, les deux hommes commencent à échanger des histoires "vraies" sur l'Ouest et ses mystères...

Franchement, le gros de l'intérêt de ce Grim Prairie Tales repose dans ce fil conducteur ; un fil conducteur simple, mais porté à bout de bras par le duo d'acteurs principal, qui est excellent, et s'avère fascinant de bout en bout (malgré la perruque risible de JEJ).

- Burying Grounds : un vieillard (Will Hare) décide de traverser un cimetière indien pour gagner un peu de temps sur son trajet, mais cela n'est pas sans conséquences...

Rien d'exceptionnel, en soi, et pas vraiment de chute, mais le plus intéressant reste tout de même les échanges de Deeds et Morrison, une fois le récit terminé, entre un Morrison uniquement préoccupé par l'idée de faire peur, et Deeds qui tente d'analyser l'histoire, et ses thématiques sur la vieillesse, la peur de la mort, etc.

- The Pregnant Drifter : un voyageur (Mark McClure) tombe sur une séduisante femme enceinte (Michelle Joyner), qui arpente seule les immensités de la prairie américaine, et il lui offre son aide...

Un segment assez court et direct, un peu racoleur, mais néanmoins assez amusant (et sinistre), avec en prime, en post-récit, une dissertation sympathique sur la nature des histoires que l'on raconte, et sur leurs motivations.

- The Lynch Mob : une famille de colons (William Atherton, Lisa Eichhorn, Wendy J. Cooke) décide de s'établir loin de tout et d'entamer une nouvelle vie, mais bien vite, les pulsions violentes du père de famille le rattrapent lorsque l'on vient le chercher pour participer à la capture et au lynchage d'un esclave en fuite...

Un segment dépourvu d'élément surnaturel ou particulièrement horrifique, puisque tout, ici, est de l'ordre du psychologique, avec cette fillette qui découvre que le père qu'elle admire est un monstre violent, bourré de préjudices et de haine, et que sa mère le tolère pour des raisons très particulières. C'est un peu bavard et en demi-teinte, mais c'est globalement bien joué, et c'est un autre genre d'horreur qui n'est pas inintéressante.

- The Gunsliger : Martin (Scott Paulin), un pistolero imbattable est hanté par l'esprit d'un adversaire, Colochez (Bruce M. Fischer) qu'il a tué au cours d'un duel sanglant et impitoyable organisé par Mr. Horn (Tom Simcox)...

Un segment assez direct, à nouveau, interprété de manière un peu forcée par Paulin, mais bénéficiant, en contre-partie, d'une brève séquence animée de cauchemar très réussie.

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Une anthologie pas particulièrement tendue, pas particulièrement effrayante, mais dont il se dégage un charme certain, clairement hérité des deux têtes d'affiche, et de son environnement très particulier. C'est gentiment décalé, ça aborde des méta-discussions pas inintéressantes, et ça change enfin un peu du tout venant des anthologies horrifiques.

3/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...

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Les bilans de Lurdo : The Nevers, saison 1 - première partie (2021)

Publié le 6 Juin 2021 par Lurdo dans Action, Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Histoire, Les bilans de Lurdo, Review, Romance, Thriller, Télévision, USA, HBO

Nouvelle série HBO diffusée en 2 fournées de 6 épisodes, The Nevers était supposée être le grand retour télévisé de Joss Whedon, qui a créé le show, showrunné la première moitié de la saison, et réalisé quelques épisodes.

Sauf que #MeToo, Ray Fisher, Snyder Cult, Charisma Carpenter, la COVID et tout et tout : mis en face de ses actes (des actes qui ne surprendront personne de familier avec la carrière du bonhomme, tant il était de notoriété publique, chez les fans de Whedon, que le bonhomme avait parfois un caractère de control freak et de petit chef autoritaire et abrupt sur les plateaux de tournage) et de conditions de production intenables pour lui, le créateur a préféré rendre les armes, et a laissé cette série fantastique aux atours steampunk à d'autres personnes, considérées moins toxiques que lui.

The Nevers, saison 1 - première partie (1x01 à 1x06 - 2021) :

En 1899, après qu'un étrange aéronef ait survolé le ciel de Londres, de nombreuses personnes (en majorité des femmes) entrent en contact avec une force surnaturelle. Possédant désormais des dons uniques et incroyables, ces "Touchés" font l'objet du mépris de leurs semblables... mais Amalia True (Laura Donnelly), elle aussi touchée d'un don de précognition, s'est associée à Penance Adair (Ann Skelly), inventeuse géniale désormais capable de percevoir les flux électriques, pour ouvrir un orphelinat, où elle accueille les Touchées dans le besoin, pour les prendre sous leur aile. Face à elles, Maladie (Amy Manson), une criminelle folle, et de multiples complots qui se nouent et se dénouent, au grand dam des Touchées innocentes...

Reste que ces six premiers épisodes ont été produits sous la supervision de Whedon, et qu'on y retrouve partout ses empreintes... pour le meilleur et pour le pire.

Car honnêtement, dès le pilote (écrit et réalisé par Whedon) et pendant toute la demi-saison, on retrouve bon nombre de figures et de ficelles habituelles du bonhomme, au point que ça en devient un peu gênant : entre l'héroïne bagarreuse (Laura Donnelly est excellente dans le rôle, mais j'avoue avoir eu du mal à me défaire de l'impression que Whedon aurait bien voulu avoir Krysten Ritter, et s'est rabattu sur sa doublure lumière), entourée de tout un groupe de jeunes femmes aux pouvoirs improbables (la saison 7 de Buffy n'est pas loin, avec toutes les Potentielles réunies autour de Buffy, Willow et compagnie), le conseil d'hommes misogynes qui décide de l'avenir du monde et de la société (le conseil des observateurs), la bricoleuse rousse qui s'éprend d'un mec british un peu coincé (coucou Kaylee et Simon, coucou Wesley), le cliché du Kill your darlingss (avec une certaine mort surprise qui intervient dès l'épisode 3), la méchante pâle et totalement folle qui ressemble comme deux gouttes d'eau à cette chère Drusilla, et dont l'amante finit par rejoindre le camp des gentils comme Spike en son temps - et j'en passe et des meilleures - on est en terrain très familier.

Trop, probablement, pour qui est habitué au travail de Whedon et à ses multiples inspirations issues du monde du comic-book, et notamment des X-men (mais aussi de Rising Stars de J.M. Straczynski), en plus de l'habituelle métaphore "féministe" littérale du girl power que Joss ressort à chaque projet.

Ajoutez à cela de la nudité gratuite et racoleuse made in HBO (en même temps, pour le moment, le personnage de Swann, sorte de Littlefinger victorien, semble n'être là que pour ça) et une écriture assez inégale, et l'on comprend vite que ces six premiers épisodes ne m'ont pas vraiment convaincu. Ça ne partait pourtant pas trop mal, une fois abstraction faite de cette impression de déjà vu : The Nevers est plutôt bien produit, bien interprété, la direction artistique est convaincante et les effets spéciaux tout a fait honorables.

Mais dès le troisième épisode (le premier à n'avoir pas été écrit par Whedon ou par Jane Espenson, mais par un scénariste relativement débutant sous contrat avec HBO et ayant fait ses armes sur Lovecraft Country), l'ennui pointe le bout de son nez, avec un rythme qui s'étire (forcément, avec des épisodes qui dépassent l'heure de métrage), et des digressions pas très intéressantes.

Trop de sous-intrigues éparpillées, trop de personnages sous-développés, trop de factions nébuleuses, on devine rapidement que la production de la série, en pleine pandémie et effectuée avec une équipe de scénaristes sous-expérimentés (à part Espenson et Whedon, tous les scénaristes de la série sont débutants), a été compliquée. Comme le prouvent rapidement les grosses ficelles employées çà et là, culminant en un épisode 5 (filmé par Whedon) qui a failli être, pour moi, l'épisode de la rupture.

Ellipse temporelle d'un mois depuis l'épisode précédent, personnages, relations et termes sortis de nulle part sans avoir jamais été expliqués au spectateur, on en vient à se demander si cet épisode 5 est un gros ratage d'une écriture se voulant délibérément déconstruite et mystérieuse (mais confrontée aux impératifs d'un tournage en pleine pandémie), ou si c'est le résultat d'un épisode manquant, éliminé lors de la production pour une raison ou une autre (la pandémie, à nouveau ?). 

(et puis je ne parle même pas de son twist final façon Keyser Söze du pauvre, à la fois totalement prévisible - tant par la réalisation de Whedon au moment de l'exécution, toute en plans très larges et très louches, que par l'insertion au forceps dans le récit du personnage de cette journaliste suspecte, clairement délibérément sous-maquillée et affublée, de manière visible, d'une perruque - et manquant d'impact, car arrivant à cinq épisodes à peine du début du programme)

Et puis la demi-saison se termine en tirant toutes ses cartouches et en jouant son va-tout dans un ultime épisode de toutéliage signé Espenson, qui centre tout son récit sur Amalia, et en profite pour nous faire des révélations à son sujet. Des révélations qui lorgnent très fortement, une nouvelle fois, sur les X-men (Bishop n'est pas loin, Days of Future Past non plus) ou sur bien d'autres récits utilisant le même ressort narratif : "Amalia" (en fait, "Zephyr", interprétée par Claudia Black) est un soldat qui vient du futur pour sauver le passé (on pouvait s'en douter au vu de ses dialogues cryptiques dans les épisodes précédents), et elle a été transportée dans le corps de la véritable Amalia au moment du suicide de cette dernière...

Pas désagréable, en soi, et ça reste bien interprété, mais il est difficile, à nouveau, de ne pas être directement renvoyé aux influences évidentes du programme, des mutants de Marvel au futur dystopien de Dollhouse, en passant par Rising Stars ou les 4400, pour ce qui finit par être un gloubiboulga de voyage temporel, d'extraterrestres, super-pouvoirs, etc... et c'est bien ce qui finit par tuer cette première demi-saison de The Nevers.

Trop familier, trop décousu, pas assez développé, maîtrisé ou structuré (Est-ce la faute du départ de Whedon ? De la pandémie ?), le programme peine donc à emporter l'adhésion - nul doute qu'il se trouvera une fanbase dévouée, comme toutes les séries de genre (et d'autant plus les séries de Whedon), mais pour ma part, la recette est un peu trop réchauffée pour me plaire, et je ne suis pas certain de remettre le couvert pour la suite de la saison (qui, rappelons-le, se déroulera sous la direction de Philippa Goslett, la nouvelle showrunneuse).

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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

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Christmas Yulefest 2014 - 81 - 1001 Nuits (7/7) : Sinbad - La Légende des Sept Mers (2003), Le Trésor de la Montagne Sacrée (1979) & Le Voleur et le Cordonnier (1964-2013)

Publié le 10 Janvier 2015 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Yulefest, 1001 Nuits, Review, Noël, Christmas, Aventure, Animation, Fantastique, Dreamworks, Jeunesse

Noël est passé, les Rois sont arrivés, mais avant de tirer sa révérence, la Christmas Yulefest 2014 joue les prolongations sur le blog des Téléphages Anonymes, avec un Bonus Round d'une semaine afin de boucler dignement ce marathon de cinéma festif de fin d'année...

Sinbad - La Légende des Sept Mers (Sinbad - Legend of the Seven Seas) :

En compagnie de son équipage et de la belle Marina (Catherine Zeta-Jones), Sinbad (Brad Pitt) est contraint de partir en quête du Livre de la Paix, un ouvrage magique volé par la déesse Eris (Michelle Pfeiffer), s'il veut pouvoir sauver son ami d'enfance Proteus (Joseph Fiennes) d'une mort certaine.

Une relecture animée de Sinbad, assez typique, visuellement, du style Dreamworks de l'époque, dans ce que ça peut avoir de bon et de mauvais.

Au niveau du bon, c'est dynamique, bien réalisé, le chien en images de synthèse est très amusant et expressif, et le doublage est plus que compétent (même si les accents respectifs des acteurs peuvent parfois être perturbants).

Au niveau du moins bon, le mélange animation 2D/3D est tout sauf convaincant, ce qui donne un résultat assez frustrant, puisque l'on peut passer de moments qui fonctionnent du feu de dieu en 2d traditionnelle, à de la 3D moche et ratée, qui jure avec le reste des images.

Aussi au rayon des trucs très moyens, l'antagoniste, Eris, est particulièrement générique et quelconque, tant visuellement parlant qu'au niveau de ses motivations ; les dialogues sont parfois un peu trop modernes ; et le cadre Grec plutôt que Perse peut agacer, d'autant que ce changement n'était pas du tout nécessaire (m'enfin bon, c'est du John Logan, il ne faut pas trop en demander).

Cela dit, malgré ses défauts, le film recèle tout de même des moments de swashbuckling particulièrement réussis et mémorables, comme lors du passage avec les sirènes, excellent et porté par les compositions inspirées d'Harry Gregson-Williams.

4/6

Le Trésor de la Montagne Sacrée (Arabian Adventure) :

Le maléfique Calife (Christopher Lee) lance un défi à quiconque veut bien le relever : il offre la main de sa fille, la jolie Princesse Zuleira (Emma Samms), à celui qui parviendra à lui ramener une rose magique rarissime. Avec l'aide d'un jeune garçon et d'un tapis magique, le Prince Hasan se lance dans cette quête périlleuse, qui va le confronter à des génies, à des marécages funestes, et à des monstres cracheurs de feu...

Un long-métrage assez frustrant, puisqu'il promet une quête héroïque... qui ne commence qu'à partir de 40 minutes, et est rapidement terminée.

Tout autour, ça meuble beaucoup, donnant trop d'importance au petit garçon avec son singe, et pas assez au héros (qui souffre pourtant déjà d'un sévère déficit en charisme, et d'un look improbable), laissant Mickey Rooney cabotiner, en roue libre, pendant trop longtemps, et hésitant constamment entre environnements convaincants et décors de studio fauchés... et comme en plus la réalisation est assez plate et limitée, le tout s'avère assez laborieux.

Les plus jeunes devraient apprécier, et l'affrontement des tapis volants, vers la fin, est sympathique, mais ça s'arrête là.

Un très petit 3/6.

Le Voleur et le Cordonnier (The Thief & The Cobbler - ReCobbled Cut Mark IV) :

À l'époque des Mille et Une Nuits, la Cité d'Or est sous la protection de trois globes dorés surplombant le plus haut minaret de la ville. Selon la légende, si les globes disparaissent un jour, la ville sera réduite à feu et à sang... et une nation toute entière de borgnes belliqueux surnommés "Les Cyclopes" n'attend que cette occasion pour frapper. D'autant que c'est sur ces globes qu'un voleur incapable et malodorant a jeté son dévolu... mais avant de parvenir à ses fins, il s'introduit chez Tack, un jeune cordonnier innocent et généreux. Les deux hommes se battent : un affrontement qui à des conséquences imprévues : Tack attire l'attention de la séduisante Princesse Yum-Yum, qui s'entiche de lui, et provoque la colère du Grand Vizir Zigzag (Vincent Price), un être maléfique bien décidé à épouser Yum-Yum, et à prendre le trône du Roi Nod...

Un film d'animation au destin particulièrement chaotique, puisqu'il a été commencé en 1964, poursuivi pendant des décennies, abandonné faute de fonds, racheté par un studio qui a sorti une version bouclée à l'arrache, puis il y a eu une autre version encore pire, etc... jusqu'à cette version ReCobbled, faite par des fans, qui ont compilé le meilleur de chaque version disponible, ont recréé les images manquantes, les sons, les voix, tout ça pour tenter de revenir au plus près du projet original de Richard Williams, son créateur borné et intransigeant.

Le résultat est donc un morceau incontournable de l'histoire de l'animation, et quelle animation !

Visuellement, c'est splendide, psychédélique, inventif, révolutionnaire, ultra-stylisé et absolument hypnotisant, même dans cet état semi-incomplet. C'est tellement frappant, en fait, que ça en devient presque complaisant : à force d'exhiber un niveau technique et artistique hors du commun (les poursuites sont géniales, bourrées de trompe l'oeil et d'illusions d'optique, et les vingt dernières minutes sont un vrai festival visuel), le film trahit son scénario basique, peu inspiré, et assez mal rythmé (même si une partie de ces défauts provient sans nul doute de la nature patchwork du métrage), et souffre un peu de son destin et de l'époque de sa conception (ainsi que de l'influence indirecte - et un peu surestimée - que ce métrage a eu sur l'Aladdin de Disney).

Cela dit, ça reste une date dans l'histoire du film d'animation, et ça mérite sans conteste une réhabilitation à tous les niveaux.

4.25/6

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Les bilans de Lurdo : The Detour, saison 2 (2017)

Publié le 18 Novembre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Comédie, Canada, USA, TBS, Les bilans de Lurdo

Avec sa saison 1 vraiment agréable à suivre, la famille Parker avait su me donner envie de remettre rapidement le couvert, et de suivre leurs mésaventures désastreuses durant une nouvelle année.

Dont acte, avec cette saison 2 de The Detour se déroulant à New-York : une saison 2 rallongée de 2 épisodes (pour atteindre les 12 épisodes), et toujours supervisée par Samantha Bee et son époux, Jason Jones, qui sont cette fois-ci un peu plus en retrait, dans un rôle de showrunners.

Ce qui, malheureusement, va rapidement se ressentir à l'écran.

The Detour, saison 2 (2107) :

Lorsqu'il décroche un emploi inespéré à New York, auprès de JR (James Cromwell), Nate (Jason Jones) décide d'emmener sa petite famille vivre dans la métropole... mais rapidement, la vie en ville - et les nombreux secrets de son épouse (Natalie Zea) - vont leur compliquer sérieusement la vie...

Dès le début de la saison, on remarque que quelque chose ne fonctionne pas totalement dans l'écriture de celle-ci, une impression qui ne fait que se confirmer au fur et à mesure que les épisodes s'enchaînent.

En effet, si la formule générale ne semble pas changer - les problèmes du quotidien de la famille, avec leurs voisins, les enfants, les soucis professionnels, les petits mensonges, la sœur, etc - le tout narré en flashback par Nate et Robin, interrogés par les forces de l'ordre (en l'occurrence, l'inspection des services postaux, représentés par une Laura Benanti déjantée) - le rythme et le ton paraissent souvent un peu moins maîtrisés.

Au niveau du rythme, notamment, on se demande si la saison n'a pas été rallongée in extremis, forçant les scénaristes à faire un peu de remplissage pour arriver à leurs fins. La saison a ainsi deux sous-intrigues principales : la première tourne autour de Carlos (Jeffrey Vincent Parise), l'époux latino de Robin, et de la paternité réelle de Jareb - de quoi donner lieu à un gros passage au tribunal, qui dure plusieurs épisodes, permet un flashback interactif comme en saison 1, et se conclue de manière convaincante à la mi-saison, par un happy-end qui aurait pu servir de conclusion à cette année ; mais la série repart alors de plus belle pour se concentrer sur le nouveau poste de Nate, sur l'identité réelle de son patron (son beau-père), sur les magouilles de ce dernier, etc, pour se conclure par deux épisodes "vacanciers" emmenant toute la distribution à Cuba.

Une structure en deux parties très claires, un peu décousue, et avec quelques épisodes superflus qui n'apportent pas grand chose à leur intrigue principale respective (je pense notamment à ce qui concerne les voisins et leur accouchement, ou encore à l'épisode sur l'Église parodiant la Hillsong Church, assez vain et gratuit).

Et bien sûr, le point commun à ces deux sous-intrigues ? Robin et ses mensonges. C'est le plus frappant, dès le début de la saison : le personnage de Robin est massacré par les scénaristes, qui forcent tellement le trait qu'ils la rendent franchement antipathique. Caractérielle, menteuse, égocentrique, manipulatrice, geignarde, capricieuse, impulsive, intolérante (l'épisode sur l'Église est dans la continuité de son athéisme de la saison 1, mais avec un curseur poussé au maximum, au point de l'insupportable), ravie de voir son mari souffrir et se faire mal, Robin devient cette année une vraie "épouse de sitcom", très souvent horripilante.

Un autre personnage souffre aussi de cette écriture plus caricaturale : Delilah (Ashley Gerasimovich), la fille, qui en saison 1 était à peu près normale, en comparaison de son frère idiot. Malheureusement, cette année, Delilah devient "excentrique", ce qui se traduit par une Gerasimovich intenable, en surjeu, et par un personnage quasi-méconnaissable.

Vraiment dommage, car au bout d'un moment, tous ces soucis d'écriture s'accumulent, et font que l'on suit les mésaventures des Parker avec beaucoup moins de plaisir qu'en saison 1, surtout dans la seconde moitié de la saison, qui part un peu en vrille. Le budget clairement plus confortable permet de produire une parodie de Hamilton amusante, certes, et envoie (comme je le mentionnais plus haut) la famille à Cuba, mais c'est l'occasion pour les scénaristes de forcer à nouveau le trait, en montrant Robin et Nate comme les clichés ambulants des touristes américains beaufs et indifférents aux habitants du pays qu'ils visitent.

Et quand on découvre enfin le fin mot de toute cette histoire et de tous les mensonges de Robin (ainsi que la nature réelle de cet objet improbable qu'elle cache depuis le début de la saison), on se dit : oui, c'est décalé, c'est plus ou moins amusant, mais tout cela en valait-il bien la peine ?

Pas sûr, tant le format et l'écriture de cette saison ont fait, à mes yeux, beaucoup de mal à certains des personnages du show. Et ce malgré de bons moments assez drôles, comme l'épisode d'Halloween.

Reste à voir si la saison 3 (critique la semaine prochaine) remontera le niveau, avec des personnages envoyés dans le grand nord...

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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici et ici.

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Les bilans de Lurdo : The Detour, saison 3 (2018)

Publié le 24 Novembre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Comédie, Canada, USA, TBS

Après une saison 1 vraiment sympathique et agréable, The Detour était partie, pour sa saison 2, dans une direction bien trop caricaturale et outrancière pour me convaincre, avec des personnages qui avaient perdu 50 points de QI entre les deux saisons, et une Robin devenue insupportable.

Espérons que cette saison 3 permettra de remettre le programme à plat, et de repartir sur des bases plus saines et modérées...

The Detour, saison 3 (2018) :

En fuite pour échapper à l'USPIS et à Edie (Laura Benanti), la famille Parker trouve refuge dans une petite bourgade d'Alaska, où elle s'installe sous de fausses identités, et tente de reconstruire son existence. Mais Edie ne tarde pas à les retrouver, et, pour les faire tomber, elle se fait passer pour l'assistante de Nate, désormais coach de l'équipe de hockey de la ville...

En saison 1, 6 épisodes (sur 10) de la série étaient écrits par Samantha Bee et/ou Jason Jones ; en saison 2, ce nombre était passé à 2 épisodes, ce qui expliquait probablement la différence de ton entre les deux années. Pour cette saison 3, Jones et Bee sont à l'écriture du season premiere... et c'est tout.

Ce qui avait de quoi inquiéter, après une seconde année caricaturale et en roue libre. Par chance, dès les premiers épisodes, on est un peu rassuré : la caractérisation des personnages semble s'être nettement assagie, et on est moins dans l'outrancier qu'auparavant.

Du moins au début. Car rapidement, d'autres soucis se présentent, au premier rang desquels une forte impression d'improvisation et de saison décousue.

Contrairement aux saisons précédentes qui bénéficiaient d'un semblant de fil directeur, ici, la série part dans toutes les directions : un épisode d'introduction, un autre sur le road trip de Nate et son équipe de hockey, un autre servant d'ellipse temporelle de sept mois pendant lesquels Nate travaille sur un navire de pèche (aux côté de Roy Wood Jr., du Daily Show), un flashback sur des vacances catastrophiques du couple en République Dominicaine, un épisode du point de vue d'Edie mâtiné de mockumentaire sur les élections municipales de la ville, un épisode s'attardant lourdement sur la théorie du genre et de l'identité sexuelle, et enfin trois épisodes finaux de cavale en pleine nature, culminant par un face à face avec les autorités dans une ville western peuplée de touristes japonais.

Pour lier tout cela, malheureusement, il n'y a pas grand chose, hormis la traque de la famille par Edie, qui s'entiche de Nate. D'ailleurs, c'est probablement là l'un des problèmes majeurs de la saison (et de la série, dans son ensemble) : Nate est au centre de tout, dans ces épisodes (notamment par le biais d'Edie), et les autres personnages se retrouvent repoussés au second plan.

Jareb est ainsi élu maire de la ville (face à un alpaga... ^^), mais n'a rien à faire ni à dire des 3/4 de la saison ; Delilah n'a plus rien à voir avec la gamine déjantée et excentrique de la saison 2, puisqu'elle est désormais en crise d'adolescence, et qu'elle passe toute la saison absente, ou à se plaindre de ses parents ; et Robin... *soupir*.

Malheureusement, Robin continue directement dans la direction de la saison 2 : toujours plus trash, égoïste, menteuse, jalouse, antipathique, bref, l'archétype même de la nagging wife de sitcom, sans plus avoir les qualités permettant de lui pardonner ses défauts (alors que Nate, lui, s'il est toujours idiot, vantard, maladroit et bas de plafond, est toujours écrit comme doté des qualités d'un père de famille aimant, sincère et protecteur).

Cette caractérisation défaillante et assez aléatoire (en fonction du scénariste, certains épisodes sont assez normaux, alors que d'autres tiennent du mauvais cartoon) rend la saison très inégale, décousue, et parfois même assez frustrante (je pense notamment au moment où, en pleine nature, Nate s'enfonce dans des "sables mouvants", et appelle à l'aide sous le regard indifférent de toute sa famille, qui ne lève pas un doigt pour le secourir et préfère débattre du sexisme de celui qui a de la boue jusqu'au menton : à cet instant, on n'a qu'une envie, qu'ils y passent tous).

Et c'est dommage, parce qu'il y a toujours du bon et du très drôle dans cette série. On s'attache notamment assez rapidement au personnage d'Edie, et à son attirance pour Nate... mais entre ses problèmes de structure, d'écriture, et l'impression globale que cette saison a été plus ou moins improvisée, voire conçue autour de l'emploi du temps de Jason Jones (tous les dialogues/coups de coude qui tournent autour de sa barbe sous-entendent un tournage chaotique), j'ai vraiment eu des difficultés à pleinement apprécier cette troisième année, moins caricaturale que la précédente, mais aussi moins homogène et satisfaisante.

En un mot : c'est frustrant.

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Halloween Oktorrorfest 2016 - 76 - The Conjuring 2 (2016)

Publié le 18 Octobre 2016 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Oktorrorfest, Review, Horreur, Halloween, Fantastique

Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...

The Conjuring 2 :

En 1977, alors qu'ils se remettent tout juste d'une affaire éprouvante à Amityville, le couple d'enquêteurs du paranormal formé par Ed et Lorraine Warren (Patrick Wilson et Vera Farmiga) sont mis au courant d'une affaire toute aussi étrange : à Enfield, en Angleterre, la famille Hodgson est victime de phénomènes surnaturels, centrés autour de la plus jeune des enfants...

Je crois que c'est sans appel : j'ai vraiment énormément de mal avec le cinéma de James Wan.

Insidious et The Conjuring, premiers opus de leurs séries respectives, m'avaient laissé plutôt de marbre à un moment ou deux près (mais l'exorcisme braillard du premier Conjuring m'avait bien agacé), et ce tout en leur reconnaissant une forme particulièrement travaillée et intéressante.

Ce Conjuring 2, lui, m'a mis sur la piste d'une explication.

Une explication à mon rejet du style de Wan, au fait que je ne ressente rien devant ses films, bref, pourquoi est-ce que, malgré son évident sens du cadre et de l'image efficace, les films de Wan finissent par me laisser à leur porte : c'est peut-être bien parce qu'il souffre du syndrôme Michael Bay.

Non pas qu'il mette des explosions partout, mais bien qu'il ne pose jamais sa caméra. La caméra bouge quasi-constamment, d'un plan à l'autre, d'une scène à l'autre, elle virevolte, elle tourne, se met de biais, se redresse, pivote vers un autre personnage, se rapproche, s'éloigne, avance, recule, etc. Ce qui ne se remarque pas forcément trop dans un film d'action made in Bay, tant le rythme fait que ces mouvements participent à l'énergie du tout... mais dans un film d'horreur, il en va autrement, puisque ces mouvements permanents, s'ils peuvent occasionnellement aider à instaurer une certaine tension, ou à "attirer" le spectateur dans l'image, peuvent malheureusement aussi finir par le distraire, la lenteur du rythme et des plans faisant que le spectateur a plus de temps pour les remarquer. Et une fois qu'on remarque cette tendance, on ne voit plus que ça...

Quoiqu'il en soit, même sans ce problème de réalisation, reste que ce Conjuring 2 arrive un peu trop tard, puisqu'en 2015, le cas Enfield avait été traité sous forme de mini-série par la chaîne anglaise SkyTv ; une mini-série assez moyenne et oubliable, qui préférait faire passer le côté surnaturel de son récit au second plan, derrière les problèmes de ses personnages, en particulier ceux de Maurice Grosse, l'un des enquêteurs, véritable protagoniste principal du programme.

Entre cette mini-série et les documentaires concernant le cas Enfield, donc, l'histoire commence à être connue par coeur, déjà qu'à la base, elle n'est pas particulièrement originale ou palpitante.

Ici, Wan choisit en prime de la lier aux deux Warren, et de rajouter, en prime, toute une histoire secondaire de nonne démoniaque qui hante Lorraine, et qui est liée à Amityville. Le film tente donc d'en faire beaucoup trop, sans parvenir à instaurer de vraie tension ou de vraie terreur : la première heure consiste ainsi entièrement en une alternance des deux intrigues principales (les Warren et le cas Enfield), des intrigues qui prennent beaucoup trop leur temps, d'autant qu'elles abattent rapidement leurs cartes respectives : le cas Enfield en montrant son fantôme (celui d'un vieux pépé ronchon qui veut regarder la tv en paix, et qu'on cesse de l'importuner : pas vraiment de quoi trembler) et les Warren en faisant de même, avec la nonne maléfique bien moins effrante qu'il n'y paraît, surtout lorsqu'elle court, un peu ridicule, en tenant un cadre de portrait en guise de visage.

La tension ne règne donc pas vraiment, malgré les efforts tourbillonnants de James Wan. À partir de l'heure de métrage, les deux intrigues commencent enfin à se rencontrer, mais le tout ne fonctionne que très ponctuellement : en effet, le script commence très rapidement à ronronner, et on commence à sentir les 120+ minutes du film.

Pire, certains effets sont tellement téléphonés qu'ils tombent à plat, ou ne fonctionnent tout simplement pas : l'apparition du Crooked Man avait du potentiel, par exemple, mais le recours à la transformation numérique et l'effet de ralenti ont tendance à tuer la tension et la frayeur de cette première apparition (la seconde fonctionne un peu mieux).

Reste alors l'affrontement final, et la conclusion de toute cette affaire... mwé. Là aussi, le fait que le démon travesti en nonne ne fasse pas peur du tout (en même temps, les habits de nonne, c'est quitte ou double : soit on a peur, soit on rit), et son exorcisme en trois minutes chrono font que la fin ne convainc pas non plus totalement.

Mais le tout reste néanmoins relativement bien filmé, bien joué (même si Farmiga est comme toujours à la limite du surjeu caricatural... mais bon, c'est son style), et je suppose que c'est efficace, pour peu que l'on accroche aux techniques de Wan.

Même ressenti que le premier = même note.

2.5/6, mais la note serait probablement plus élevée si je n'étais pas tant gêné par le style Wan.

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Les bilans de Lurdo : Black Mirror, saison 1 (2011)

Publié le 25 Février 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Anthologie, Drame, Science-Fiction, UK, Fantastique, Black Mirror

Anthologie anglaise conçue, écrite et supervisée par Charlie Brooker, un scénariste et satiriste britannique déjà à l'origine de la mini-série Dead Set, Black Mirror est rapidement devenue une série culte pour bon nombre de critiques et de spectateurs.

Ce programme utilise en effet un format bien éprouvé et une distribution généralement prestigieuse, pour narrer ses intrigues sombres et pessimistes sur l'avenir de l'humanité, et le rapport toujours plus fusionnel de cette dernière avec la technologie moderne, sous toutes ses formes. De quoi séduire bien des spectateurs en quête de sens, d'analyses et de cynisme, mais... est-ce que le programme est à la hauteur de sa réputation ?

Black Mirror - Saison 1 :

1x01 - The National Anthem :

Lorsque l'une des princesses de la famille royale est enlevée, le Premier Ministre anglais (Rory Kinnear) reçoit une vidéo du ravisseur : s'il ne veut pas que la princesse soit tuée, il devra copuler avec un porc en direct à la télévision. Mais rapidement, l'opinion publique et les médias s'en mêlent...

Un premier épisode qui m'a fait dire "tout ça pour ça". Le problème, en fait, c'est qu'il faut fermer les yeux sur plein de menus détails improbables si l'on veut se laisser embarquer par le postulat de départ de cet épisode ; simple exemple : les autorités reçoivent un doigt tranché portant une bague appartenant à la princesse, et en déduisent immédiatement qu'elle a été blessée par son ravisseur... sauf que plus tard, on apprend que c'est le doigt de l'artiste responsable de l'enlèvement. Le problème, c'est que même sans analyse ADN, il devrait y avoir une différence évidente entre un doigt de princesse manucuré et soigné, et un gros doigt d'artiste sculpteur habitué à travailler de ses mains.

Mais ce n'est qu'un exemple de ces raccourcis qui font que j'ai vraiment eu du mal à adhérer à ce propos caricatural. Oui, j'ai bien compris que c'est de la satire, une satire de la politique prête à tout pour rester populaire, du voyeurisme du grand public, des médias, etc : c'est supposé être caricatural.

Pourtant, l'impression que j'ai eue en regardant cet épisode, c'est presque celle d'être devant un script de Chris Chibnall, avec des personnages unanimement antipathiques, aux réactions forcées, dans des situations artificielles. Et c'est dommage, parce que la réalisation et la montée en tension sont ici plutôt réussies et prenantes... mais dans l'ensemble, bof.

1x02 - Fifteen Million Merits :

Dans un monde alimenté par les efforts constants de ses citoyens pour alimenter en électricité les innombrables écrans qui les entourent, et gagner ainsi des "mérites" indispensables pour profiter d'un peu de confort, Bing (Daniel Kaluuya) s'éprend d'Abi (Jessica Brown Findlay), et la convainc de participer à un radio-crochet télévisé, seul moyen de sortir de cet enfer numérique...

Un épisode qui fait partie de ceux qui ont clairement inspiré Seth MacFarlane pour l'un de ses épisodes de The Orville, et qui, une fois de plus, souffre d'une écriture au trait un peu trop forcé et appuyé.

C'est très bien interprété, la satire des X-Factor et autres Simon Cowell est amusante (Rupert Everett ^^), et dans l'absolu, ce n'est pas inintéressant, mais je trouve toujours que ça manque cruellement de subtilité... et, dans le cas présent, de rythme.

Ce n'est pas mauvais, en soi, mais j'ai de plus en plus peur d'être tout simplement réticent au style d'écriture de Brooker : j'ai systématiquement l'impression que le propos de ces épisodes pourrait être résumé en deux ou trois phrases, mais est ici à la fois tellement dilué et surligné qu'il en perd toute efficacité.

(et je me demande aussi si ce n'est pas la raison qui fait que le show a une telle réputation de profondeur et d'intelligence, et un tel succès public et critique : le spectateur lambda aime se sentir plus intelligent que la moyenne, et il suffit parfois de lui prémâcher le message et les thématiques de son programme pour y parvenir... )

1x03 - The Entire History of You :

Jeune avocat, Liam (Toby Kebbell) découvre lors d'une soirée que son épouse Ffion (Jodie Whittaker) est très proche d'un inconnu, Jonas (Tom Cullen). Jaloux, Liam décide alors d'utiliser toutes les capacités des "grains", des implants mémoriels que tout le monde possède, pour tenter délucider le mystère de cette relation...

Nouveau scénariste, pour un épisode qui délaisse un peu la satire à gros sabots, afin de s'intéresser à un drame plus intimiste, sur fond de technologie mémorielle implantée.

Et il devient rapidement évident qu'on aurait pu écrire quasiment le même script sans l'argument "anticipation" ou la thématique des souvenirs et de la mémoire, un peu trop survolés : il suffit de remplacer les implants mémoriels par des photos ou des vidéos prises au smartphone, par exemple, et le résultat serait grosso modo le même, à savoir une histoire de jalousie qui tourne mal.

Il est dommage que ce script n'aille pas plus loin dans ses idées, et dans sa conclusion, tout comme l'est le fait que les personnages (très bien interprétés au demeurant) restent dans la droite lignée des deux épisodes précédents : assez antipathiques.

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Bilan :

Après ces trois premiers épisodes, je fais un premier bilan assez mitigé de Black Mirror.

Le ton volontairement satirique et pessimiste du programme me laisse dubitatif ; le rythme des épisodes fait que ces derniers manquent étrangement de punch et d'énergie ; et comme je n'aime généralement pas que l'on me tienne par la main lorsque je regarde une série, là, le manque de subtilité et de nuances du propos fait que je reste sur ma faim.

Reste à voir si la saison 2 changera quelque chose à la donne, ou si je continuerai d'avoir l'impression d'assister à une déclinaison (techniquement compétente à défaut d'être particulièrement inspirée) de thématiques et de sujets déjà traités à maintes reprises dans d'autres anthologies du type Outer Limits et compagnie.

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Les bilans de Sygbab : Supernatural, saison 11 (2015)

Publié le 24 Mai 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Critiques éclair, Comédie, Drame, Fantastique, Horreur, Les bilans de Sygbab, Review, Télévision, Thriller, CW, USA, Supernatural

Après près de deux ans et demi d'absence sur ce blog, Sygbab revient en force à l'occasion de la conclusion de la série Supernatural : une épopée de 15 saisons qu'il va passer en revue à raison d'un bilan par semaine...​​

Supernatural, saison 11 (2015) :

Désormais débarrassé de la marque de Caïn, Dean doit maintenant faire face, avec son frère, à la libération des Ténèbres (Emily Swallow) sur Terre, une menace plus ancienne que l'univers lui-même...

Le format classique de 22-23 épisodes proposé la majorité du temps par les grands networks américains implique généralement de diluer l'intrigue principale. Pour cette raison, l'alternance entre loners et mythologie est un schéma qui a souvent fait ses preuves, mais cela ne peut fonctionner que si certains fondamentaux sont respectés : épisodes stand alone intéressants, fil rouge solide et savamment distillé et personnages qui évoluent.

En se penchant sur les épisodes indépendants, force est de constater que pour une fois, les scénaristes savent réutiliser des éléments passés avec une certaine réussite. C'est notamment le cas avec une affaire qui emmène les Winchester dans une petite bourgade où Bobby et Rufus sont déjà passés quelques années auparavant : outre le plaisir de revoir le duo de vieux briscards grâce à un autre procédé que le voyage dans le temps ou une incursion dans l'au-delà, la superposition des deux enquêtes est appréciable.

Ce qui se passe à Sioux Falls est en revanche plus sombre : Alex est rattrapée par son passé en tant qu'appât pour le nid de vampires qu'elle nourrissait car un néo vampire veut se venger d'elle. Cela met en péril sa nouvelle famille, dont Claire fait désormais partie puisque le shériff Jodie Mills l'a également prise sous son aile. L'ambiance est oppressante, et pour une fois on craint vraiment pour la vie des personnages secondaires.

Ce n'est pas le seul épisode dans cette veine : notre duo se retrouve également en difficulté en essayant de sauver un couple d'une horde de loup-garous, Sam frôlant la mort en se faisant étrangler par l'une des victimes qui fait passer sa survie avant la reconnaissance. À force de les voir affronter des anges et des démons, on pourrait finir par croire qu'ils sont invincibles ; c'est bien de rappeler de temps à autre qu'ils ne sont qu'humains. Petit bémol cependant : le previously est un peu malhonnête en incluant Kate, Garth et Tessa, laissant miroiter leur apparition alors qu'il n'en est rien.

Quoi qu'il en soit, il y a une vraie volonté de se renouveler, et cela se traduit par un sursaut créatif non négligeable : un fantôme qui possède des déguisements (le killer bunny est bien plus flippant que celui des Monty Python dans Sacré Graal), une plongée tragicomique dans le monde des amis imaginaires en revenant sur les aspirations de Sam à une vie normale quand il était encore un enfant, et un épisode remarquable où toutes les prises de vues se font depuis l'Impala, histoire de rappeler son importance dans cet univers.

La question de l'intrigue principale est plus épineuse. La menace représentée par The Darkness - Amara pour les intimes - ne pèse pas réellement sur la saison. Alors qu'elle était dépeinte comme une entité encore plus maléfique que le Diable, elle s'avère en réalité être la sœur de Dieu et veut se venger de ce dernier suite à son confinement.

Dans l'absolu, le fait de ramener les enjeux à hauteur d'homme et de les aborder par le prisme familial n'est pas vide de sens puisque c'est l'une des thématiques principales de la série, et la conclusion qui permet de faire revenir Mary Winchester est plutôt habile. Mais le chemin emprunté pour en arriver là est assez laborieux.

Au menu des réjouissances : les pérégrinations inintéressantes de Rowena qui essaie de reconstituer un clan de sorcières et qui nous fait la fausse joie de mourir, la naïveté de Crowley qui tente de reconquérir ses anciennes troupes en Enfer alors qu'il a constamment été humilié par Lucifer, tandis que ce dernier a investi le corps de Jimmy Novak où il cohabite avec Castiel.

Si on excepte l'incohérence avec ce qui avait été acté auparavant, à savoir qu'il n'y a qu'un seul vaisseau qui peut le contenir sans se dégrader rapidement, c'est une preuve supplémentaire de l'incapacité des scénaristes à gérer Castiel. Misha Collins en fait des tonnes alors que son talent est limité, et le voir s'enfermer dans sa chambre comme un vulgaire adolescent parce qu'il boude après une dispute avec son père est plus désespérant qu'amusant. Et frustrant également, car le 11.10 The Devil in the Details permettait de revoir un Mark Pellegrino toujours aussi charismatique, tout en bénéficiant d'une ambiance qui laissait entrevoir de belles promesses. C'était trop beau, puisqu'elles ne sont pas tenues ensuite.

Reste le cas de Dieu, ou plus exactement Chuck. Cette "révélation" n'est pas exactement une surprise : sa voix-off dans le 5.22 Swan Song ne laissait déjà que peu de doutes sur le sujet, et son apparition finale dans le 10.05 Fan Fiction entérinait cette hypothèse puisqu'il était censé être mort avec l'avènement de Kevin en tant que Prophète. Mais ça reste plaisant de le revoir, et pour une fois le discours méta lors de sa rencontre avec Metatron - qui le met en face de ses responsabilités - est plus subtil que d'habitude.

Il est même plutôt convaincant quand il explique à Dean qu'il a décidé de prendre du recul pour que l'humanité finisse par apprendre de ses erreurs plutôt que de toujours compter sur lui. Mieux encore : sa volonté de faire comprendre à sa sœur la beauté de sa création - la vie - est presque poétique. En revanche, le fait de ne pas tuer Amara en se servant de la notion de balance cosmique alors qu'il a écarté sa sœur par le passé et qu'il a laissé tomber son poste sans se préoccuper de la lutte entre les anges et les démons a tout d'une justification fallacieuse.

Enfin, il faut noter un évènement rare et exceptionnel : Sam et Dean ne passent pas leur temps à s'échanger des reproches mutuels. Au contraire, ils sont sur la même longueur d'ondes et cela rend leur duo d'autant plus sympathique à suivre car plus décontracté, hormis les passages sérieux évidemment. Tout espoir n'est donc pas perdu, et il faut espérer que ce changement soit durable car la galerie de personnages est assez réduite.

Sans aller jusqu'à évoquer une réussite totale, c'est indéniablement une des saisons les plus agréables depuis la saison 2. Il était plus que temps !

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2020 - Bloodride, saison 1 (2020)

Publié le 17 Octobre 2020 par Lurdo dans Anthologie, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Drame, Halloween, Horreur, Les bilans de Lurdo, Netflix, Oktorrorfest, Review, Thriller, Télévision, Norvège

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Bloodride, saison 1 (Blodtur, saison 1 - 2020) :

Une anthologie norvégienne distribuée par Netflix, en 6 épisodes de 25/30 minutes, uniquement liés par leur ton plein d'humour noir, qui n'est pas sans rappeler les Contes de la Crypte, et par leur séquence d'ouverture, qui voit un sinistre conducteur de bus, au volant de son véhicule, emmenant tous les protagonistes de l'anthologie vers un sort funeste et mystérieux.

01 - Ultimate Sacrifice : mère de famille citadine, Molly (Ine Marie Wilmann) supporte peu son installation à la campagne, dans un petit village étrange où tout le monde semble vraiment attaché à son animal domestique. Jusqu'à ce qu'elle découvre que ses nouveaux voisins sacrifient ces animaux en échange d'une bonne fortune : Molly décide alors de faire de même...

Pas désagréable, un épisode qui évoque vraiment les Contes de la Crypte, mais qui se finit de manière trop prévisible pour son propre bien.

02 - Three Sick Brothers : fraîchement sorti d'un séjour de trois ans en hôpital psychiatrique, Erik (Erlend Rødal Vikhagen) accompagne ses deux frères (Benjamin Helstad, Harald Rosenstrøm) jusqu'au chalet familial pour y faire la fête, mais en chemin, ils croisent une auto-stoppeuse (Mette Spjelkavik Enoksen)...

Une bête histoire de personnalités multiples pas forcément surprenante, parfois surjouée, et qui se paie un flashback récapitulatif qui prend un peu le spectateur pour un idiot.

03 - Bad Writer : Olivia (Dagny Backer Johnsen), riche et privilégiée, prend part à des cours de fiction donnés par un auteur à succès (Synnøve Macody Lund) ; rapidement, cependant, elle s'aperçoit, au contact d'un autre élève (Henrik Rafaelsen) que la réalité de son univers commence à vaciller...

Un épisode qui m'a laissé ambivalent, à jouer la carte du méta dans le méta dans le méta, mais qui a quelques moments amusants, et une fin plutôt efficace.

04 - Lab Rats : lorsqu'il découvre qu'un prototype révolutionnaire a disparu à l'occasion d'un dîner donné chez lui, Edmund Bråthen (Stig R. Amdam), patron intraitable d'une grande entreprise pharmaceutique, décide d'humilier et d'emprisonner tous les autres participants de la soirée (Anna Bache-Wiig, Pia Borgli, Kingsford Siayor, Trond Teigen, Isabel Beth Toming), dont sa femme, jusqu'à ce que le voleur se dénonce.

Un quasi huis-clos pas désagréable, qui a cependant le souci de traîner un peu en longueur, et de se finir de manière un peu trop plate.

05 - The Old School : une jeune institutrice (Ellen Bendu) arrive dans une école de campagne fraîchement rénovée, et réalise bien vite qu'un sombre drame s'est joué là, 40 ans plus tôt - un drame qui se manifeste aujourd'hui à elle sous forme surnaturelle...

Une histoire de fantômes trop classique pour son propre bien, et dont on voit venir la conclusion à vingt kilomètres - cela dit, c'est relativement bien mené,  interprété, et ce n'est pas forcément plus mauvais qu'un film Blumhouse lambda.

06 - The Elephant in the Room : lors d'une soirée costumée sur leur nouveau lieu de travail, Paul (Karl Vidar Lende) et Kristin (Rebekka Jynge) se rencontrent puis apprennent bien vite qu'une mort suspecte a eu lieu au sein de l'entreprise, et que leur hiérarchie a probablement enterré cette affaire...

Pas terrible, ce dernier épisode, qui ressemble un peu à un Inside n°9  moins inspiré, avec une chute que l'on voit venir là aussi dix minutes avant qu'elle n'apparaisse à l'écran. Dommage.

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Dans l'ensemble, une anthologie assez peu mémorable, qui ressemble presque plus à un long film anthologique de deux heures coupée en segments de 20 minutes, qu'à une série ayant une unité de ton ou une direction créative. Là, les épisodes n'ont pas vraiment de thématique bien établie, et s'il n'y a rien de vraiment mauvais là-dedans, chaque épisode peine à se montrer à la hauteur de l'ambiance du pré-générique, et de son bus spectral.

Peut-être est-ce cela qui manque à cette anthologie : un véritable septième épisode consacré au bus, et qui développerait plus cette atmosphère abyssale et sinistre.

Mais bon : encore une fois, Bloodride se regarde sans problème, l'approche nordique change un peu du tout venant anglo-saxon qui domine le genre de l'anthologie, mais ça ne restera pas franchement dans les mémoires.

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Les bilans de Lurdo : What If...?, saison 1 - première partie : 1x01-03 (2021)

Publié le 4 Septembre 2021 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, Anthologie, Comédie, Critiques éclair, Disney, Fantastique, Horreur, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, MCU, Marvel, Review, Science-Fiction, Télévision, USA, Science Fiction, What If

Maintenant que le multivers Marvel (le MCM) est officiellement canon (cf Loki), Marvel se lâche, et nous propose sa première série d'animation, What If...?, inspirée des comic-books du même nom (l'équivalent des Elseworlds de DC Comics).

Au programme, neuf épisode de 30-40 minutes, consacrés à différentes réalités alternatives de l'univers Marvel, telles qu'observées (et narrées) par Uatu le Gardien (Jeffrey Wright), observateur pandimensionnel supposément neutre, dont le destin est d'observer les univers sans jamais intervenir...

What If...?, saison 1 - première partie - 1x01 à 1x03 (2021) :

- 1x01 - What If... Captain Carter Were The First Avenger ? : Lorsque Steve Rogers (Josh Keaton) est abattu juste avant de recevoir le sérum du Dr Erskine (Stanley Tucci), Peggy Carter (Hayley Atwell) est contrainte de se porter volontaire pour l'expérience, et devient Captain Carter, supersoldat arborant les couleurs de l'Angleterre. À ses côtés, engoncé dans une armure robotique conçue par Stark (Dominic Cooper), Rogers l'accompagne sur le champ de bataille, pour affronter le Crâne Rouge (Ross Marquand), qui veut déchaîner une créature tentaculaire sur Terre...

Une relecture très agréable du premier film Captain America, avec une touche féminine et un flegme british bienvenus, idéaux pour bien mettre à plat les tenants et aboutissants de cette série, et pour se lâcher au travers de scènes d'action fluides et dynamiques, où l'on casse du Nazi à tour de bras.

Est-ce que c'est parfait ? Non, la direction artistique et la synchronisation labiale seront probablement polarisantes, même si personnellement, cela ne m'a pas dérangé outre mesure. Mais l'énergie du tout, et le fait que l'épisode condense en une petite demi-heure un long-métrage de 2 heures fait que l'on ne s'ennuie pas, et que l'on sourit fréquemment, que ce soit devant les pirouettes impressionnantes de Carter en plein combat, les clins d'œil à la continuité établie, ou les répliques des différents personnages.

Dans l'ensemble, un bon point de départ pour What If...?, qui laisse augurer du meilleur pour la suite.

- 1x02 : What If... T'Challa Became a Star-Lord ? : Envoyés par Ego (Kurt Russell) pour enlever son fils sur Terre, les Ravagers de Yondu (Michael Rooker) se trompent et capturent le jeune T'Challa (Chadwick Bozeman).  Vingt ans plus tard, persuadé que le Wakanda a été détruit, T'Challa est devenu Star-Lord, une sorte de Robin des Bois de l'espace, et lorsque Nebula (Karen Gillan) vient trouver les Ravagers pour leur proposer un casse, ceux-ci acceptent. Leur cible : les Ambres de la Genèse, un objet cosmique en possession de Tivan (Benicio del Toro), sur Knowhere...

Un What If bien plus léger et déconneur, qui aligne une quantité de caméos improbables au travers d'une variation sur le thème des Gardiens de la Galaxie. Et ça fonctionne plutôt bien, en plus de susciter forcément un petit pincement au cœur en entendant pour la dernière fois Chadwick Boseman dans son rôle iconique.

Ici, libérés de la structure de Captain America imposée à l'épisode 1, les changements apportés à la continuité sont plus francs et plus nombreux. Thanos est devenu pacifiste, Nebula est une femme fatale, Tivan est bodybuildé et très méchant, l'Ordre noir travaille pour lui (l'occasion d'une bataille rangée contre Thanos), Korath est un fanboy de Star-Lord, le récit prend des atours de film de braquage... et l'importance de la famille, qu'elle soit naturelle, adoptive ou de substitution, est une nouvelle fois soulignée, comme elle l'était déjà dans les GotG de Gunn.

Un épisode très sympathique, qui fait honneur à Chadwick et à son personnage, et qui bénéficie grandement d'un doublage assuré par la quasi-totalité des acteurs originaux (Batista excepté - mais mention spéciale à Howard The Duck/Seth Green).

- 1x03 : What If... the World Lost Its Mightiest Heroes ? : Alors que Nick Fury (Samuel L. Jackson) est sur le point de créer les Avengers, ces derniers sont assassinés, un à un, par un tueur invisible. Accusée du premier meurtre, Natasha Romanoff (Lake Bell) s'échappe, et mène l'enquête, alors même qu'une armée d'Asgard menée par Loki (Tom Hiddleston) arrive sur Terre pour venger Thor...

Un épisode en mode whodunit qui, étrangement, semble avoir laissé de marbre bon nombre de critiques anglosaxons, qui ont apparemment même trouvé le tout "ennuyeux à mourir".

Je dis "étrangement", car j'ai plutôt apprécié cette réinvention funeste de Fury's Big Week, une série de comic-books publiés à l'époque des premiers films du MCU, et qui narrait l'emploi du temps surchargé de Nick Fury et du Shield pendant la semaine où se déroulaient, simultanément, Iron Man 2, L'Incroyable Hulk et Thor. On pense aussi au Marvel One Shot mettant en scène Coulson durant la découverte du marteau de Thor...

Ici, l'assassinat de tous les Avengers, les uns après les autres, fonctionne assez bien (le meurtre de Hulk est notamment assez marquant, visuellement), et la mise en avant de Fury et de Natasha permet aux deux personnages de prendre un peu plus d'épaisseur.

Quant au mystère en question, et au responsable de toutes ces morts, il est assez bien trouvé et change un peu la donne (le véritable What If... ? n'est pas vraiment celui du titre de l'épisode), sans être toutefois totalement imprévisible ou surprenant.

Plutôt réussi, donc, comme les deux épisodes précédents.

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Les bilans de Lurdo : Starhunter, saison 1 (première partie)

Publié le 27 Novembre 2011 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Science-Fiction, Action, Aventure, Drame, Canada

Dans la catégorie "séries obscures pour amateurs de science-fiction télévisée en manque, et qui voudraient combler le désert audiovisuel dans le genre", je voudrais la saison 1 de Starhunter (merci Syg de cette trouvaille ) :

Starhunter 1x01-05 :

- The Divinity Cluster : Starhunter, c'est une série de Sf canadienne, de 2000, avec Michael Paré, qui mène une bande de chasseurs de prime de l'espace, tout en cherchant son fils disparu des années plus tôt. Et c'est amusant, mais on a vraiment l'impression, par moments, de mater un proto-Firefly, entre le vaisseau pourri, le capitaine bougon et hanté par son passé, son bras droit (une black prompte à dégainer), et la chef ingénieur, une jolie jeune femme à la personnalité enthousiaste et juvénile, véritables brouillons de Mal, Zoe et Kaylee.

Sans même parler de l'organisation secrète qu'on nous présente dans ce pilote... et qui visiblement fait des expériences scientifiques, un truc du genre. Les ressemblances sont troublantes.

Par contre, il faut être très clair, c'est plutôt cheap. Visuellement et niveau sfx, c'est grosso modo du niveau de Babylon 5 saison 1. Voire pire, par moments. Et le jeu des acteurs est très aléatoire, dans ce pilote (ça peut s'améliorer, cela dit).

Mais ça a néanmoins du potentiel (l'intrigue de l'épisode, sur un Baltar-like qui découvre un moyen d'exploiter certaines parties surpuissantes du génome humain, était brouillonne, mais pas inintéressante), un univers sans aliens, une tonalité assez décontractée, et un peu de nudité, ce qui ne fait jamais de mal.

- Trust : Le vaisseau se voit chargé de transporter deux criminels au pénitencier le plus proche, mais Percy se laisse séduire par l'un d'entre eux. Bien mieux écrit et interprété que le pilote. Et c'est assez amusant de voir Paré déguisé en browncoat façon Mal Reynolds (ou est-ce l'inverse ? ).

- Family Values : Tiens, une réalité virtuelle dans laquelle l'esprit d'une personne se trouve enfermée après sa mort, et à laquelle on peut accéder via des lunettes spéciales & co. Ça me rappelle à peine le pilote de Caprica... m'enfin bref. Sur la piste d'un couple de criminels gays à l'accent français (enfin, au moins l'un d'entre eux), Paré et Luc sont attaqués par des Reavers Raiders (des mecs normaux s'étant rebellés après avoir été soumis à une expérience scientifique ratée), au sein desquels Paré trouve un jeune garçon de l'âge de son fils. Mais est-ce lui ? Pas désagréable à suivre (la scène de fin est même plutôt jolie), mais les act-breaks sont calamiteux de platitude, il y a un très clair problème de rythme et c'est toujours assez cheap.

- Siren's Song : Des commandos des Forces Spéciales réquisitionnent le Tulip pour transporter leur prisonnière, une jeune femme brune et pâle, aux paroles incohérentes, aux capacités physiques de gymnaste et aux pouvoirs étranges, unique rescapée d'une expérience scientifique foireuse sur une planète nommée Miranda. Hum hum... pourquoi ça me rappelle quelque chose ? Bon, sinon, épisode plutôt décousu et quelconque, avec un badguy à l'accent français affreux, et un Paré qui devrait éviter de prendre trois Xanaxs avant de faire les voix off.

- The Man Who Sold The World : Pendant que Percy se bat contre un virus holographique à bord du Tulip, Mal & Zoe Dante et Luc partent à la chasse au criminel de guerre, un médecin eugéniste autrefois leader d'une rébellion (hum hum). Pas super passionnant ni rythmé, malgré le toutéliage avec l'histoire du Cluster Divin.

Starhunter 1x06-11 :

- Peer Pressure : Le Tulip transporte une scientifique recherchée et son fils ; Percy s'entiche de ce dernier, pendant que Dante se fait manipuler par la mère du jeune homme. Les deux captifs ne jouent pas très bien, mais l'épisode n'est pas désagréable à suivre, principalement parce que Tanya Allen est assez amusante en version plus cynique et moqueuse de Kaylee (et puis un peu d'inceste, ça fait toujours son effet, même si c'est totalement gratuit ).

- Frozen : Pendant que le Tulip transporte Etienne, le contrebandier gay français obsédé de l'épisode sur Mars, l'équipage recueille à son bord un Médecin et sa soeur son fils (victime d'expériences scientifiques gouvernementales lui ayant conféré des capacités étranges), poursuivis par des mercenaires. Pas désagréable, notamment grâce au toutéliage avec l'Orchard, le Cluster, et le fils de Dante.

- Past Lives : L'ex-mari de Luc s'échappe après avoir été victime d'une expérience de l'Orchard. Au Tulip de le capturer, et de le sauver avant que son organisme ne se désagrège. Du développement de personnages (Luc & Dante) pas méga-passionnant (encore une fois, la voix-off de Paré est... monotone), mais qui a le mérite d'exister.

- Order : Un gourou-aux-dents-de-Freddie-Mercury réchappe de justesse au suicide collectif de tout son culte, pour tenter de trouver refuge sur le Tulip passant à proximité. Mais Dante refuse tout net, au grand dam de Luc, qui se laisse séduire par les paroles du gourou. Plutôt sympa, malgré les quelques longueurs habituelles dues au format.

- Cell Game : Percy tombe dans un piège tendu par un concurrent du Tulip ; pendant qu'elle croupit en cellule, Dante se la joue Prison Break pour faire s'évader un criminel d'un pénitencier de haute-sécurité, afin de l'échanger contre Percy. Ça se prend pour Oz sans être jamais convaincant, donc laule. 

- Black Light : Un militaire cryogénisé dans l'une des sections inexplorées du vaisseau (wtf !?) revient à la vie, persuadé d'être encore en guerre contre les Raiders, et l'équipage décide d'exploiter sa réputation pour obtenir des infos sur le fils de Dante. Outre le scénario un peu bateau, en partie repris d'un Trek, c'est toujours trop long pour son propre bien, et alors que la dernière partie (Montana & le militaire en infiltration chez les raiders) aurait dû être le point de départ d'une histoire se déroulant au moins sur un second épisode (surtout après les adieux interminables qui ont lieu juste avant), l'épisode fait un 180° instantané, et se termine abruptement de manière ultra décevante. Lame.

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Les bilans de Lurdo - La Treizième Dimension (The Twilight Zone 2002) - dernière partie

Publié le 29 Juillet 2012 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Fantastique, Horreur, Thriller, Comédie, Science-Fiction, Drame, Anthologie, UPN

Suite et fin du passage en revue de la seule et unique saison de The Twilight Zone 2002, remake/relaunch de la mythique série de Rod Serling :

1x34 : Scénario très bête : une tv-réalité Carte aux Trésors, pour une mère dont le fils sert d'enjeu à l'émission. Dénouement hyper convenu, réalisation & écriture très quelconques, et morale anti-tv réalité très peu finaude.

1x35 : Jeffrey Combs, libraire hypocondriaque, qui a le pouvoir incontrôlable de matérialiser sa plus grande peur, à savoir une maladie extraterrestre tirée d'un bouquin de sf. Excellent épisode, au twist très amusant.

1x36 : Identity on Ice, avec Sean Patrick Flanery et Ian McShane, pour cette histoire de savant psychotique dans une station arctique... Mouais... pas trop mal écrit, mais pas passionnant pour autant, puisque la durée de l'épisode casse toute l'efficacité des deux twists successifs. 

1x37 : Épisode façon Le Prestige, avec un magicien à la David Blaine désirant connaître à tout prix le secret d'un tour mythique, effectué une seule fois par génération, et se transmettant de légende de l'illusionisme à future légende. Il va donc tout faire pour convaincre son actuel détenteur de le lui céder. Pas inintéressant, avec Lindy Booth dans un petit rôle, mais c'est plombé par des trous dans le scénario, et par un twist très éventé. Dommage.

1x38 : Ugh. Jessica Simpson en babysitter étudiante en psychologie (lol) qui débarque chez une gamine solitaire à la collection de poupées barbie étrangement agressives. On devine la fin dès les premières 90 secondes de l'épisode, et ensuite, ça se déroule sans rythme et sans surprise. Cela dit, Simpson transformée en poupée Barbie, ça a quelque chose d'adéquat.

1x39 : Remake raté d'un épisode classique dans lequel une femme tente de se faire opérer pour être belle... jusqu'à ce qu'on s'aperçoive à la fin qu'elle est naturellement splendide, mais que la beauté dans son univers, c'est être difforme. La réalisation enlève tout intérêt à l'épisode par son manque de finesse, et à part un caméo de The Collector, rien à sauver.

1x40 : Robin Tunney en veuve éplorée qui se met à la photo, et découvre sur ses clichés l'image fantomatique de son mari, qui lui montre la maison de leurs rêves. Tunney est attachante, mais l'histoire, si elle est jolie, est trop classique et lente pour emporter l'adhésion. Le montage musical, d'ailleurs, est assez raté.

1x41 : Jeremy Sisto en présumé condamné à mort, avec Alicia Witt comme avocate. Et il échappe par 4 fois à la mort, aidé par une présence fantomatique... bien interprété, mais on devine assez rapidement où ça veut en venir; d'ailleurs, la fin, si elle est amusante, ne surprend guère.

1x42 : Gil Bellows en soldat disparu en Irak, et qui réapparaît soudain chez lui, pour devenir un père exemplaire. 10 longues minutes pour arriver à la conclusion spectrale qui s'imposait depuis le début, et 10 autres de tergiversations soporifiques débouchant sur du vide...

1x43 : Une bande d'étudiants en vacances en Terre Aztèque, et jouant à une course au trésor via le web, découvrent un antique coffre, contenant une urne remplie de sang. Lorsqu'ils la renversent, le soleil disparaît, et une ère glaciaire s'abat sur Terre. Un seul moyen de l'empêcher : un sacrifice humain. Le pitch est sympathique, les acteurs aussi... mais voilà, c'est écrit par un abruti fini, qui laisse des trous de la taille d'un jumbo jet dans le scénar. Déjà, il annonce le twist final avec de gros néons, en filant au groupe une radio. Peu importe qu'ils soient au fin fond d'une grotte, au coeur d'une montagne, en plein pays aztèque, ils arrivent quand même à capter une radio nationale américaine avec un simple petit récepteur FM à piles... dry.gif Et juste après, on nous explique que l'oxygène va se raréfier, et ils commencent tous à avoir du mal à respirer, moins de 18 heures après la disparition du soleil... wallbash.gif
N'importe quoi... En plus, ils tuent Sarah Carter... bande de chiens galeux...

1x44 : Jason Bateman en propriétaire agoraphobe d'un immeuble auquel il fait mettre le feu, tuant involontairement deux enfants... qui viennent le hanter chez lui. Voilà, c'est tout. pas de twist, juste une hantise banale, bien interprétée, mais creuse et inutile.

 

Bilan final :

Donc, ces 44 épisodes...? Et bien ils sont particulièrement dispensables. Outre Whitaker qui cachetonne sans motivation aucune, il y a souvent un très clair problème de format : en 20 minutes, faire une histoire à twist qui ne soit pas prévisible ou qui soit originale, ça requiert d'excellents scénaristes, ou du moins suffisamment de talent pour brouiller les pistes. Ce que cette incarnation de la série échoue systématiquement à faire.

En même temps, comment brouiller les pistes quand ils n'ont que 4 figurants par épisode, au maximum, que la réalisation est quasi-systématiquement immonde, et que le peu d'ambiance instaurée est systématiquement brisée par un Whitaker hilare sur fond bleu qui vient dire une phrase creuse avant de repartir...?

Restent alors quelques bons épisodes qui généralement sont soit le fruit d'un scénariste compétent (adaptation d'un vieil épisode, ou bien des scénaristes confirmés, comme Behr, ou Crocken, de Star Trek DS9), ou bien sont portés à bout de bras par l'acteur principal, comme dans le cas de l'épisode avec Piven, ou celui avec Linda Cardellini.

C'est mieux que rien, à vrai dire, et je suppose que si l'on n'a jamais vu la série originale, ou si l'on n'est pas familier du fonctionnement de telles anthologies à twist, ce relaunch peut être intéressant, ne serait-ce que pour assister à un défilé de têtes familières... mais bon... 

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Un film, un jour (ou presque) #1812 - INTÉGRALE MARVEL CINEMATIC UNIVERSE - Phase 4.1 : TV + Black Widow (2021) et Shang-Chi et la légende des dix anneaux (2021)

Publié le 10 Avril 2023 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Fantastique, Science Fiction, Science-Fiction, MCU, Marvel, Review, USA, Télévision

La phase 4 du MCU s'est récemment terminée avec Black Panther 2 : le moment est donc venu de se replonger dans les longs-métrages de cette phase compliquée du MCU, avec le recul que nous avons désormais sur ses objectifs, ses réussites et échecs...

Une phase 4 qui, en 2021, a commencé à la télévision, avec la très sympathique et ludique Wandavision : une réussite globale à peine contrebalancée par des attentes et théories démesurées des spectateurs, et par un final un peu trop classique (une grosse bagarre pleine d'effets spéciaux) affaibli par un tournage bousculé par la pandémie.

Idem pour Falcon & the Winter Soldier, une sorte de Captain America 3.5 pas désagréable, mais gentiment bancal, et au tournage directement et largement impacté par la pandémie. Résultat : des sous-intrigues approximatives, des idées abandonnées en cours de route, des trous de scénario, un rythme cahotique... ça reste tout à fait regardable, mais c'est encore assez balbutiant.

Loki, par contre, est nettement plus homogène et maîtrisée, ayant pour lourde tâche d'introduire la TVA, le concept de multivers, et le personnage qui deviendra Kang au cinéma. Malgré une bonne dose de pandémie, Loki est moins erratique, plus centrée sur son sujet, et plus réussie, même s'il faut bien l'avouer, il reste toujours des problèmes de rythme çà et là...

Et puis Marvel a enfin sorti son premier film de la phase 4... un film Black Widow qui, malheureusement, a un peu semblé arriver après la bataille.

Black Widow (2021) :

En 2016, Natasha Romanoff apprend que le programme de la Chambre Rouge, qui a fait d'elle la Black Widow, est toujours actif. Bien décidée à y mettre fin, elle part pour Budapest, traquée par le Taskmaster, et croise le chemin de sa sœur adoptive, Yelena...

Un thriller d'espionnage dont la filiation avec James Bond est tout à fait assumée (lavage de cerveau, forteresse volant, cascades improbables, criminel mégalo avec une armée d'amazones à ses ordres, etc), mais qui ne parvient qu'en partie à satisfaire, perdant un peu pied, vers la fin du métrage, dans sa surenchère explosive.

Il faut dire que le film partait déjà avec un handicap, celui d'arriver après la bataille - tout le monde sait comment Natasha termine son aventure dans Endgame, et avec cet épisode en flashbacks, les enjeux en sont naturellement diminués. Mais la véritable nature du film (une introduction des personnages de Yelena, du Red Guardian et de Milena) fonctionne tout de même très bien : les personnages sont sympathiques, leurs interactions amusantes, et de manière générale, la composante "famille qui se dispute" est assez efficace.

Tout comme les 3/4 du film, qui, comme je le mentionnais au-dessus, ne s'essouffle un peu vraiment qu'une fois dans la forteresse volante, pas aidé par des effets spéciaux inégaux (les véhicules, en particulier, n'ont fréquemment pas assez de poids et leur physique est approximative dans certaines scènes) qui rendent la toute dernière scène d'action, en chute libre, à peu près aussi probable que James Bond en train de faire du kite surf sur une vague de tsunami.

Après, ce Black Widow reste tout à fait honorable, bien que jonché de petites scories ici ou là (la bande originale de Balfe est, sans surprise, générique et oubliable, en plus d'être clichée ; le générique d'ouverture en mode "cover de Nirvana" me sort par les yeux ; l'histoire des phéromones est bancale ; l'ellipse finale sur Ross idem) qui auraient peut-être pu être remaniées ou évitées si le film n'était pas sortie en pleine pandémie...

3.5/6

 

(critique originale publiée sur ce blog en 2021, à lire ici)

Entre Black Widow et Shang-Chi, retour à la case télévision, avec What If ?, série d'animation explorant différentes réalités du multivers, pour un programme dynamique, amusant, et bien mené, probablement la meilleure série du MCU à ce jour. Puis...

Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings (2021) :

Héritier de Xu Wenwu, leader criminel des Dix Anneaux, Shang-Chi vit à San Francisco, sous l'identité de Shaun, un simple voiturier. Mais lorsqu'il est attaqué par des sbires de son père, Shaun doit désormais faire face à son destin exceptionnel, ainsi qu'aux mystérieux pouvoirs que son père tire de dix anneaux métalliques tombés du ciel...

Un agréable hommage au cinéma chinois (que ce soit les wu xia pian ou les films d'action hong-kongais de la grande époque) appliqué au MCU, et un moyen pour Marvel de se racheter un peu pour Iron Fist et son blondinet mollasson, en proposant des combats dynamiques et spectaculaires, ainsi qu'un grand final full CGI (comme d'habitude) ici nettement plus original et agréable, puisqu'avec des dragons et autres bestioles magiques.

Et c'est bien ce qui fait tout le charme de ce Shang-Chi : c'est dépaysant, et ça s'assume. La distribution est attachante, le bestiaire intrigant, l'histoire plutôt solide, le méchant n'est pas monodimensionnel, il y a un vrai thème musical, le fanservice Marvel reste discret, le côté bilingue du métrage est bien intégré, bref, c'est plutôt agréable à suivre, et, pour quelqu'un comme moi qui en a un peu assez de voir des films occidentaux scénarisés et réalisés par des weebs biberonnés aux mangas et fascinés par le Japon, les yakuzas ou les samuraïs, un peu de spiritualité et de style chinois ne font pas de mal à voir.

Après, il reste toujours quelques défauts, comme des effets véhiculaires toujours inégaux, un passage du temps pas très bien retranscrit... mais pour peu qu'on ne soit pas allergique aux films d'arts martiaux et à la Chine, Shang-Chi reste pour moi l'un des films de la Phase 4 les plus aboutis.

4.25/6

(critique originale plus complète publiée sur ce blog en 2021, à lire ici)

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Et comme toujours, retrouvez l'ensemble des notes des films du MCU et du DCEU (ainsi que des liens directs vers leurs critiques) sur notre page de bilan global...

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Blog Update ! - Mai 2022

Publié le 4 Juin 2022 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Cinéma, Télévision, Les bilans de Lurdo, Update

Un mois de mai assez occupé, du côté des Téléphages Anonymes, ce qui a mené à quelques changements de programme de dernière minute...

#1633 - SEMAINE FANTASY RÉTRO : Le Dragon du Lac de feu (1981) - 4/6

#1634 - SEMAINE FANTASY RÉTRO : La Dernière licorne (1982) - 3.25/6

#1635 - SEMAINE FANTASY RÉTRO : L'Histoire sans fin (1984) - 3.75/6

#1636 - SEMAINE FANTASY RÉTRO : Legend - Director's Cut (1985) - 5/6

#1637 - SEMAINE FANTASY RÉTRO : Princess Bride (1987) - 4/6

#1638 - SEMAINE FANTASY RÉTRO : L'Histoire sans fin 2 (1990) - 3/6

#1639 - SEMAINE FANTASY RÉTRO : L'Histoire sans fin 3 (1994) - 1/6

#1640 : Brian Wilson - Long Promised Road (2021) - 4.25/6

#1641 : Les Héritiers affamés (1994) - 2.25/6

#1642 : Finch (2021) - 3.75/6

#1643 : Le journal d'un dégonflé (2021) - 2.5/6

#1644 : Les Animaux Fantastiques - Les Secrets de Dumbledore (2022) - 2.5/6

#1645 : Kuzco, l'Empereur mégalo (2000) - 4/6

#1646 : Docteur Strange (1978) - 2.75/6

#1647 : Iron Fists and Kung Fu Kicks (2019) - 4/6

#1648 : Président par accident (2003) - 2.75/6

#1649 : Doctor Strange in the Multiverse of Madness (2022) - 4.75/6

#1650 : La Route d'Eldorado (2000) - 2.5/6

#1651 : Dans un autre monde - Les coulisses de La Reine des Neiges II (2020) - 3.75/6

#1652 : Ambulance (2022) - 3.75/6

#1653 : La Bulle (2022) - 2/6

#1654 : Whisky Galore ! (2016) - 3/6

#1655 : Tic et Tac, les Rangers du Risque (2022) - 3.75/6

#1656 : Hollywood Bulldogs (2021) - 4.5/6

#1657 : One Shot (2021) - 3/6

#1658 : Supercool (2022) - 2.25/6

#1659 : Everything Everywhere All at Once (2022) - 4.25/6

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# Bilan :

Mettons de côté la semaine Fantasy Rétro, qui a proposé du bon (Legend, toujours aussi mémorable) et du très mauvais (L'Histoire sans fin 3), mais a réussi néanmoins à proposer une bonne qualité globale, preuve d'un certain savoir-faire qui s'est sans doute un peu perdu ; mettons aussi de côté les quelques documentaires de ce mois d'avril (Brian Wilson - Long Promised Road, Iron Fists and Kung Fu Kicks, Hollywood Bulldogs et le making of de Frozen II), globalement intéressants et réussis.

Intéressons-nous plutôt à Tic et Tac, une sorte d'ersatz rigolo de Roger Rabbit chapeauté par les Lonely Island ; Ambulance, le dernier Michael Bay, nerveux et très rythmé, bien que toujours très imparfait ; ou encore Finch, un film d'anticipation post-apocalyptique avec Tom Hanks, assez balisé, mais pas désagréable.

Ce mois de mai, dans l'ensemble ? Plutôt agréable et éclectique, avec un peu de nouveautés, un peu d'oldies, et rien de vraiment désastreux.

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# Film(s) du mois :

Everything Everywhere All At Once et Doctor Strange in the Multiverse of Madness, deux films jouant avec le concept de multivers pour le retourner dans tous les sens de manière très ludique ; et Kuzco, l'Empereur mégalo, un Disney atypique mais sympathique.

 

# Flop(s) du mois :

La Bulle, une comédie plate et ratée signée Judd Apatow et Netflix ; Supercool, une teen comedy générique et quelconque au possible ; et les Animaux Fantastiques - Les Secrets de Dumbledore, un inutile volet de plus dans une saga qui aurait mieux fait de se limiter à son premier volet...

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# Petit écran :

Beaucoup de Star Trek, ce mois-ci, du bon (les trois premiers épisodes de Star Trek Strange New Worlds) et du nettement plus mauvais (les quatre derniers épisodes de Star Trek Picard, un ratage de plus pour cette série) ; en parallèle, de l'animation, avec l'adaptation des campagnes de Critical Role sous la forme de la série Vox Machina (sympathique, sans plus), et avec le Saturday Morning All Star Hits ! de Kyle Mooney, une parodie décalée et malaisante des dessins animés de notre enfance.

Sans oublier la première saison de Moon Knight, de Marvel, une série qui a su me séduire par sa musique et son atmosphère très à part, comme une version plus accessible et moins prétentieuse de Legion.

 

Retrouvez aussi les bilans de toutes les séries critiquées jusqu'à présent en ces pages depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.

 

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# À venir :

En juin, les Téléphages Anonymes vont tenter de rattraper un peu de leur retard, notamment en matière de films et de séries (parce que bon, j'avais prévu de regarder The Batman en mai, mais il faut se motiver pour regarder ses trois heures). Au programme, une semaine Mike Myers, avec notamment son Pentaverate ; beaucoup de films divers et variés, la suite de Star Trek Strange New Worlds, la série Obi-Wan Kenobi et peut-être du Orville, du Miss Marvel, et quelques autres séries comme Peacemaker ou Halo (je ne promets rien ^^).

 

Dans l'intervalle, toutes les mises à jour du blog sont disponibles sur la page Updates, et la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog est accessible dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Blog Update ! - Novembre 2021

Publié le 28 Novembre 2021 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Télévision, Update

Un petit mois de transition sur le blog des Téléphages Anonymes, qui a vu son audience remonter notablement et soudainement (les plus optimistes diront que c'est parce que Noël approche ; les plus cyniques verront une étrange coïncidence entre le début de la remontée d'audience, et le moment exact où, à titre d'expérience, j'ai fait passer le blog en premium), alors que je me prépare à entamer la Christmas Yulefest 2021, notre marathon annuel de films de Noël en tout genre....

#1537 : Cash Express (2001) - 4/6

#1538 : Dreams (2020) - 3.75/6

#1539 : Lady of the Manor (2021) - 2/6

#1540 : Stuntwomen - The Untold Hollywood Story (2020) - 3.5/6

#1541 : Venom 2 - Let There Be Carnage (2021) - 3/6

#1542 : Injustice (2021) - 2.25/6

#1543 : An Unknown Compelling Force (2021) - 3/6

#1544 : Queenpins (2021) - 3/6

#1545 : Shang-Chi et la légende des dix anneaux (2021) - 4/6

#1546 : Army of Thieves (2021) - 2.75/6

#1547 : L'enfance volée de Jan Broberg (2017) - 3/6

#1548 : Red Notice (2021) - 3.25/6

#1549 : Le Cristal magique (2019) - 3.5/6

#1550 : Black Friday (2021) - 2.25/6

#1551 : Dune - Première partie (2021) - 4/6

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# Bilan :

Un petit mois, donc, en quantité mais pas forcément en qualité, avec pas mal de nouveautés, et quelques bonnes surprises, mais aussi des déceptions plus ou moins attendues, comme Venom 2 ou Red Notice : ce ne sont pas des films catastrophiques, mais ils sont vraiment bien trop quelconques ou génériques pour dépasser de beaucoup la moyenne.

Et n'oublions pas quelques documentaires moins probants que d'habitude, notamment sur le plan de la forme : L'enfance volée de Jan Broberg, An Unknown Compelling Force, Stuntwomen, autant de métrages potentiellement intéressants, mais un peu desservis par une forme ou une écriture inabouties.

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# Film(s) du mois :

À ma grande surprise, Dune et Shang-Chi, deux films dont je n'attendais pas grand chose, et qui ont su me plaire pour des raisons différentes : d'un côté, un gros travail d'adaptation imparfait mais respectueux et visuellement intéressant, de l'autre, un film divertissant et plein d'action s'inscrivant dans une tradition et un genre qui pourtant ne me parlent pas vraiment, d'habitude.

 

# Flop(s) du mois :

Lady of the Manor, une comédie ratée signée Justin Long (et ce malgré sa distribution attachante) ; Black Friday, une comédie d'horreur ratée (et ce malgré sa distribution attachante, bis) ; et Injustice, l'adaptation animée des jeux vidéos de combat de NetherRealm et DC Comics... sans intérêt. Paglop, tout ça.

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# Petit écran :

Un mois de novembre qui a surtout servi à conclure les séries en cours depuis la rentrée, entre la fin de saison 1 de Marvel's What If...?, très efficace, la fin de saison 2 de Star Trek Lower Decks, une série toujours inégale, mais qui progresse lentement dans la bonne direction, et des bilans unitaires aux résultats qui varient : Harvey Birdman et son spin-off, Birdgirl, se sont avérés plutôt amusants, tandis que Star Wars Visions, pourtant loué par la critique, m'a laissé globalement de marbre.

 

Retrouvez aussi les bilans de toutes les séries critiquées jusqu'à présent en ces pages depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.

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# À venir :

Un gros mois après le début des films de Noël outre-atlantique, et plusieurs semaines après que les chaînes françaises aient emboîté le pas aux USA, les Téléphages Anonymes passent à l'heure de Noël pour la Christmas Yulefest 2021, et son visionnage intensif de films de Noël : jusque début janvier, au programme, une ou deux critiques quotidiennes de films de Noël, le plus souvent très récents, et occasionnellement, une série ou deux.

Va-t-on battre des records, et visionner plus de films qu'en 2019 (73 !) ou 2020 (68 !), alors même que les chaînes américaines multiplient leur production et que près de 200 nouveaux métrages sont prévus cette saison ? Peu probable, pour la même raison que lors de l'Halloween Oktorrorfest 2021 : j'ai décidé de faire un tri énorme en amont, et de ne plus me laisser déborder par une production à la qualité inversement proportionnelle à sa quantité.

Rendez-vous dès demain, donc, pour les débuts de la Yulefest 2021, des débuts en douceur avant de passer à la vitesse de croisière dès la semaine prochaine...

 

Dans l'intervalle, vous pouvez retrouver l'historique de toutes les éditions précédentes de la Christmas Yulefest, et des films, téléfilms et séries passés en revue à cette occasion, en accédant aux pages Index Christmas Yulefest alphabétique et saisonnier ; toutes les mises à jour du blog sont disponibles sur la page Updates, et la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog est accessible dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2021 - Creepshow, saison 3 - première partie : 3x01-03 (2021)

Publié le 23 Octobre 2021 par Lurdo dans Anthologie, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Les bilans de Lurdo, Oktorrorfest, Review, Science Fiction, Science-Fiction, Télévision, Thriller, USA, Shutter

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Creepshow, saison 3 (2021) :

Alors que je viens à peine de passer en revue la saison 2 de Creepshow, une saison très inégale diffusée au printemps dernier, voilà que les 6 épisodes de la saison 3 arrivent pour Halloween. Je remets donc le couvert, sans grandes illusions sur la qualité finale du produit : par nature, cette anthologie Creepshow restera toujours fauchée et approximative, et il faut s'y faire.

# 3x01 :

- Mums : parce qu'elle voulait échapper à une vie maritale épouvantable, Bloom (Erin Beute), la mère de Jack (Brayden Benson) est tuée par son mari (Ethan Embry), qui l'enterre dans le jardin. Mais bien vite, Jack découvre que la végétation qui pousse là est assoiffée de sang et de vengeance...

Adapté d'une histoire de Joe Hill, un segment assez dérivatif (ça rappelle fortement la construction et le déroulement de Model Kid !, en saison 2) à l'interprétation assez mitigée, au rythme faiblard, et au côté "ouh, punissons ce méchant redneck sudiste sécessionniste terroriste violent" assez pataud et simpliste. Un bon gros bof.

- Queen Bee : lorsque Trenice (Olivia Hawthorne), Debra (Hannah Kepple) et Carlos (Nico Gomez), trois grands fans de Regina (Kaelynn Harris), apprennent que celle-ci va accoucher dans l'hôpital local, où ils ont leurs entrées, le trio décide de s'y introduire pour assister à l'événement...

Ça partait assez mal, avec des jeunes fans rendus assez insupportables par leur écriture (et un peu par leur interprétation), et un postulat de départ catapulté, et puis ça décolle un peu à partir du moment où la créature fait son entrée, une créature toute en effets pratiques et en latex qui font assez plaisir à voir. Rien d'exceptionnel, mais les effets sont réussis.

# 3x02 :

- Skeletons in the Closet : à l'occasion de l'inauguration d'un musée consacré au cinéma et à l'horreur, une rivalité d'antan renaît entre Lampini (Victor Rivera), le propriétaire de l'établissement, et son concurrent de toujours, Bateman (James Remar), qui menace Lampini de le faire arrêter pour avoir dérobé un cadavre...

Un épisode coécrit par Nicotero et qui, forcément, est entièrement consacré à l'art des maquillages et des accessoires de films d'horreur, à leur importance, à leur caractère iconique et mythique, blablabla.

Forcément. Le problème étant que le tout est affreusement cheap, surtout lorsqu'un squelette s'anime et commence à tuer : Nicotero filme le tout en vue subjective au travers d'un crâne (probablement en plastique), le squelette est animé de manière primitive, et hormis un bref moment d'animation numérique renvoyant à Jason et les Argonautes, le tout trahit constamment un énorme manque de budget, au point de rendre le tout assez risible.

Et je ne parle même pas de cette énorme ellipse bien pataude façon comic-book, en plein milieu, qui permet d'éviter d'avoir à tourner une scène de dépeçage pourtant centrale dans le récit.

- Familiar : après une visite chez un voyant (Keith Arthur Bolden), Jackson (Andrew Bachelor) se persuade qu'une entité maléfique l'accompagne constamment, ce qui amuse fortement sa compagne (Hannah Fierman)...

Un segment plus mesuré, sobre et sérieux, très Tales from the Darkside, mais peut-être trop basique et simple pour son propre bien : ça va droit au but, la créature est assez réussie, mais c'est très convenu et cousu de fil blanc. Mais au moins, ce n'est pas cheap.

# 3x03 :

- The Last Tsuburaya : un collectionneur d'art arrogant (Brandon Quinn) met la main sur l'ultime œuvre inédite de Tsuburaya, un artiste japonais spécialisé dans les monstres, et il décide de détruire l'illustration après l'avoir vue, pour être le seul à en bénéficier...

Mouais. Un épisode assez bavard co-écrit par Paul Dini, et qui ne convainc pas forcément, entre sa créature démoniaque peu probante, ses personnages écrits à la truelle (les personnages féminins, notamment), et son Brandon Quinn (Le Loup-garou du campus) en roue libre.

Ce n'est pas forcément mauvais en soi, mais ça ne m'a pas passionné (d'autant que finalement, on n'est pas très loin du format du segment Familiar : un homme seul, hanté et tourmenté par une figure démoniaque qu'il est seul à voir).

- OK I'll Bite : face à l'hostilité de ses codétenus et de certains gardiens, un prisonnier (Nicholas Massouh) névrosé, fasciné par les araignées et accusé d'avoir euthanasié sa mère malade, n'a d'autre choix que de pratiquer un rituel ancien et de libérer les araignées qu'il élève dans sa cellule...

Mouais (bis). Encore un segment un peu caricatural et brouillon, à l'interprétation inégale, aux effets visuels discutables, à l'exposition maladroite et au récit assez convenu. Pas franchement passionnant ou probant.

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Un film, un jour (ou presque) #681 : La Forme de l'Eau (2017)

Publié le 30 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Drame, Romance, Fantastique, Histoire

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

La Forme de l'Eau (The Shape of Water) :

En 1962, Elisa Esposito (Sally Hawkins), femme de ménage muette officiant au sein d'un laboratoire secret gouvernemental de Baltimore, découvre que le Colonel Strickland (Michael Shannon) mène des expérimentations sur une créature amphibie (Doug Jones) maintenue captive. S'éprenant aussitôt de cet être étrange, Elisa va alors tout tenter pour le libérer, avec l'aide de Giles (Richard Jenkins), son voisin homosexuel, de Zelda (Octavia Spencer), sa collègue afro-américaine, et du Dr. Hoffstetler (Michael Stuhlbard), un espion russe au grand cœur...

Dernier film de Guillermo Del Toro après le très mitigé (pour être gentil) Crimson Peak, The Shape of Water est un peu l'équivalent pour Del Toro de Les Infiltrés pour Scorsese : ce n'est pas son meilleur film, ce n'est pas son film le plus original, mais c'est celui qui a fini par être reconnu par la critique et par les Oscars, et par être multi-récompensé, un peu "pour l'ensemble de son œuvre".

Pas forcément surprenant, cela dit, tant le climat actuel de l'industrie se prêtait à une célébration des thèmes et des personnages de cette Forme de l'Eau : véritable hymne à l'altérité, à la coopération et à l'acceptation d'autrui, le film (réalisé par un Mexicain) nous montre en effet des exclus (un gay, une muette, une noire, un scientifique russe bienveillant) s'associer pour sauver un être différent de l'exploitation par un homme blanc, hétérosexuel, brutal, représentant du patriarcat et d'une certaine idée de la société américaine capitaliste.

De quoi cocher bien des cases sur le bingo des médias américains actuels ; mais il ne faut pas pour autant soupçonner GdT d'avoir fait là un film spécialement calibré pour décrocher des prix. En effet, la Forme de l'Eau est typique de son réalisateur, et brasse des thèmes récurrents chez celui-ci... au point de paraître assez redondant si l'on a déjà vu les autres métrages de Guillermo.

Car pour être franc, si l'on retire la photographie à dominante jaunâtre/verdâtre, qui peut évoquer le travail de Jeunet/Caro, ainsi que la bande originale de Desplat (qui lorgne parfois sur de l'accordéon à la Yann Tiersen), on se retrouve avec deux heures d'une romance assez moyennement convaincante, très balisée, et qui semble recycler pas mal de poncifs de Del Toro (notamment le méchant, qui renvoie clairement au Vidal du Labyrinthe de Pan, y compris au niveau de sa dégradation physique).

D'ailleurs, il est amusant de constater que, finalement, ce SoW tient autant, à des degrés divers, de La Belle et la Bête (la romance), de L'Étrange Créature du Lac Noir, d'Hellboy, que du Labyrinthe de Pan (le destin d'Elisa est très similaire à celui d'Ofelia), voire même... de la Petite Sirène.

Difficile de ne pas penser à ce dernier récit, en effet, tant Elisa semble un reflet du personnage de la sirène. Ariel (on va utiliser le nom donné par Disney, ça sera plus simple) rêve du monde des humains, tombe amoureuse du Prince, et accepte de tout sacrifier - son monde, son quotidien, et sa voix pour être avec lui... Elisa, elle, évoque une sirène ayant déjà troqué sa voix contre une existence parmi les humains : trouvée dans une rivière, déjà muette, elle arbore des branchies cicatrisées, fait des rêves aquatiques, et ne prend du plaisir que dans l'eau. Lorsqu'elle rencontre la créature (vénérée comme un Prince - ou un Dieu - dans son pays), c'est le coup de foudre, et elle sacrifie tout être avec lui, quitte à le rejoindre dans son monde après avoir été transformée...

Pas forcément surprenant (bis) : Del Toro fait régulièrement dans le conte de fées pour adultes (le conte de fées est ici évident, vue la narration d'ouverture, et le côté adulte est renforcé, pour une fois, par un peu de nudité inhabituelle chez GdT), avec des personnages et des situations très manichéennes, et une forme qui prend bien souvent le dessus sur le fond.

Ce qui fonctionne généralement plus ou moins, en fonction de la distribution, du rythme et de l'histoire. Ici, dans l'ensemble, ça ne fonctionne qu'assez moyennement, principalement parce que la romance au cœur du récit semble étrangement sous-développée et distante, au profit d'un Michael Shannon über-méchant et omniprésent.

Le script se plie d'ailleurs en quatre pour rallonger la sauce, notamment avec l'artifice narratif de la cale sèche, qui permet d'éviter de rendre sa liberté à la Créature pendant près d'une demi-heure, le temps que Strickland mène son enquête et que Shannon domine un peu plus le film de sa présence.

C'est dommage, d'autant qu'en parallèle, le script peine à développer son semblant de propos sur la confrontation passé/présent (cinéma vs télévision, illustrations vs photographies, etc), et que GdT se permet quelques digressions jolies, mais pas indispensables (le numéro de danse en noir et blanc, façon The Artist).

Bref, comme souvent avec Del Toro, c'est visuellement très travaillé (même si le filtre vert sur l'image est assez lassant), mais ça manque gentiment de subtilité, et malheureusement, ce côté assez basique et naïf de l'écriture me laisse assez indifférent. D'autant que le jeu parfois assez maniéré de Sally Hawkins ne m'a pas totalement séduit...

3/6 (mais j'ai parfaitement conscience d'être en minorité à avoir trouvé le film très moyen, voire décevant)

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien....

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2023 - The Midnight Club , saison 1 (2022)

Publié le 8 Octobre 2023 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Horreur, Fantastique, Oktorrorfest, Halloween, Drame, USA, Télévision, Netflix, Jeunesse, Critiques éclair, Romance, Afraid, Flanagan

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

The Midnight Club , saison 1 (2022) :

Spécialisée dans l'accueil des adolescents atteints d'une maladie incurable et fatale, la clinique Brightcliffe, dirigée par le Dr Stanton (Heather Langenkamp), héberge, au milieu des années 90, huit jeunes aux maladies et aux tempéraments variés : Kevin (Igby Rigney), lycéen sportif et souriant ; Anya (Ruth Codd), au caractère sarcastique et acariâtre et en fauteuil roulant ; Sandra (Annarah Cymone), religieuse et naïve ; Spencer (Chris Sumpter), gay et atteint du SIDA ; Cheri (Adia), riche héritière mythomane ; Natsuki (Aya Furukawa), au tempérament discret et dépressif ; Amesh (Sauriyan Sapkota), récemment arrivé et passionné de technologie et de jeux vidéo ; et Ilonka (Iman Benson), la dernière arrivée, une jeune femme intelligente et curieuse. Ensemble, chaque soir à minuit, ils se réunissent pour se raconter des histoires qu'ils ont inventées, qui leur permettent d'exorciser leurs peurs et leurs démons... mais petit à petit, des phénomènes mystérieux commencent à se produire, et Ilonka décide de mener l'enquête.

Nouvelle production Mike Flanagan, à ne pas confondre avec Midnight Mass, la série préalable de Flanagan : ici, le réalisateur/scénariste adapte les romans pour adolescents de Christopher Pike (apparemment incontournables outre-Atlantique) en 10 épisodes d'une cinquantaine de minutes, avec pour objectif une horreur plus accessible, notamment pour le public d'origine des livres.

Et une chose très claire apparaît rapidement au spectateur avisé : tant Pike que Flanagan se sont largement inspirés (Flanagan le reconnaissant ouvertement en interview) de la série canadienne Fais-moi peur pour donner forme à ce Club de Minuit (qui renvoie directement à la Société de Minuit de la série). Le résultat, c'est un peu ce que le revival récent de Fais-moi peur a tenté d'accomplir ces dernières années (sans parvenir à trouver le bon équilibre) : un programme confrontant les jeunes membres du Club au surnaturel, avec en parallèle, des histoires secondaires narrées par les protagonistes.

Ici, cela donne globalement des épisodes divisés en deux portions : d'un côté, une grosse moitié consacré aux histoires racontées par les adolescents, des histoires qui sont chacune adaptées d'une nouvelle de Pike, qui possèdent chacune des styles visuels, narratifs et formels différents, qui sont interprétées par tous les acteurs de la série (avec des perruques parfois peu convaincantes), et qui en disent long sur l'état d'esprit du narrateur, ses peurs, ses sentiments, etc.

Et à côté, l'histoire d'Ilonka, qui mène l'enquête sur la secte ayant autrefois vécu au manoir, et qui, petit à petit, tombe sous la coupe de Shasta (Samantha Sloyan), une naturopathe dont la communauté est installée non loin, dans les bois. Une Shasta qui flatte constamment Ilonka, qui l'encourage, qui la couvre de compliments, jusqu'à ce que, progressivement, l'adolescente, persuadée d'être plus intelligente que tout le monde, finisse par paraître égocentrique, entêtée, menteuse, voire même antipathique et blessante, dans sa quête sans fin d'un remède magique à sa maladie et à celle des autres.

Une évolution du personnage narrativement cohérente (après tout, on parle d'une ado de 18 ans facilement influençable et désespérée), assez fidèle au récit original, mais qui rend les derniers épisodes un peu frustrants, je dois dire, d'autant que le récit global, délibérément très young adult, est assez cousu de fil blanc (tous les rebondissements sont très prévisibles).

C'est probablement pour cela que la série a été assez moyennement bien reçue par la critique et les spectateurs : contrairement aux autres programmes de Flanagan, The Midnight Club est clairement un récit jeunesse, fidèle aux inspirations de Flanagan et au matériau d'origine. Ce qui, forcément, pour ceux qui s'attendaient à un programme particulièrement adulte, aux thématiques profondes et sombres (elles le sont pourtant, une fois passé le vernis young adult), peut décevoir.

J'étais d'ailleurs parmi les spectateurs dubitatifs, ayant regardé le premier épisode à sa diffusion, l'année dernière, et ayant laissé le reste de la série de côté pendant plus de six-huit mois, un peu déçu par l'orientation Fais-moi peur du tout. Et puis j'ai de nouveau laissé sa chance au programme, et j'ai fini par être séduit par cette distribution compétente, par ces personnages blessés et meurtris par un destin funeste, par ces récits courts parfois inégaux, mais toujours ludiques, et par le propos global sur la mort, la maladie, la solitude, le regard des autres, le deuil, l'espoir, etc.

Ce n'est pas parfait (ça aurait probablement pu être plus dynamique et rythmé, comme souvent chez Flanagan), mais ça reste bien écrit, bien produit, bien interprété, et régulièrement touchant.

Après, on regrettera que la promesse initiale par Netflix d'une deuxième et ultime saison ait mené les scénaristes à laisser des portes ouvertes, et à botter en touche sur l'intrigue de fond, pour lui préférer une résolution émotionnelle plus satifaisante dans l'immédiat. Maintenant que Netflix a annulé la seconde saison, cependant, beaucoup d'éléments narratifs restent en suspens, ce qui ajoute inévitablement à la frustration du spectateur...

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2021 - The Haunting of Bly Manor (2020)

Publié le 24 Octobre 2021 par Lurdo dans Critiques éclair, Drame, Fantastique, Horreur, Les bilans de Lurdo, Netflix, Oktorrorfest, Review, Romance, Thriller, Télévision, USA, Flanagan

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

The Haunting of Bly Manor (2020) :

En 1987, Dani (Victoria Pedretti) accepte un poste de gouvernante dans le manoir de Bly, en la possession de Henry Wingrave (Henry Thomas), un businessman absent et excentrique. Là, elle rencontre Miles (Benjamin Evan Ainsworth) et Flora (Amelie Bea Smith), la nièce et le neveu orphelins d'Henry, dont elle a désormais la charge, ainsi que Jamie (Amelia Eve), la jardinière, Hannah (T'Nia Miller), la responsable de la maisonnée, et Owen (Kamal Khan), le cuisinier, qui l'accueillent à bras ouverts. Mais rapidement, Dani s'aperçoit qu'un malaise inexplicable règne à Bly, et qu'une présence surnaturelle hante les lieux...

Après son Haunting of Hill House de 2018, une adaptation libre du roman de Shirley Jackson qui préférait se concentrer sur le portrait d'une famille en plein deuil plutôt que verser dans un déluge de jump scares et autres effets faciles, Mike Flanagan a remis le couvert pour Netflix, avec The Haunting of Bly Manor, une adaptation à nouveau très libre du Tour d'écrou d'Henry James.

On retrouve ici bon nombre d'éléments de Hill House : outre une partie de la distribution, Flanagan a ici aussi recours à une narration particulièrement déstructurée, avec des flashbacks, des personnages qui, constamment, passent du souvenir à la réalité, des scènes montrées sous un angle différent, etc. On retrouve aussi un sens certain de la mesure et de l'économie de moyens (toujours ce souci du détail, avec des fantômes discrets cachés dans de nombreux plans), ainsi qu'une direction d'acteurs impeccable, notamment au niveau des plus jeunes acteurs (paradoxalement, si Victoria Pedretti, l'actrice principale, est excellente, elle m'a aussi semblé peut-être un peu trop constamment à fleur de peau).

On retrouve aussi (et c'est moins probant) un nombre d'épisodes assez élevé (9 épisodes de plus d'une heure), qui a tendance à alourdir un peu le récit. C'était déjà un souci de Hill House et de ses dix épisodes, qui traînaient un peu sur la fin, et avaient ainsi tendance à se perdre légèrement dans de la surexposition pas forcément utile.

Un problème inhérent au format Netflix, et ici un peu minimisé par un nombre d'épisodes en baisse (la série suivante de Flanagan pour Netflix, Midnight Mass, continue dans cette direction, avec sept épisodes au compteur), mais un problème qui persiste néanmoins, et qui fermera probablement la porte de Bly Manor à bon nombre de spectateurs réticents au rythme et au format de la série (ainsi qu'aux longs monologues chargés d'émotion typiques de l'écriture Flanagan) ; par exemple, il est vite évident que l'épisode tout en flashbacks sur les origines du fantôme de Bly (épisode qui adapte une autre nouvelle de Henry James, dans un noir et blanc numérique pas forcément très probant) aurait probablement mieux fonctionné en étant intégré tout au long de la saison, par petites touches, plutôt qu'en bloc juste avant le final. Idem pour la narration en voix off, un peu trop présente et didactique.

Autre point potentiellement gênant pour une frange du public : à l'instar de Hill House, Bly Manor n'est pas une série d'horreur qui fait peur, c'est un drame familial et émotionnel qui utilise le surnaturel et les codes des histoires de fantômes pour narrer l'histoire compliquée et multi-générationnelle de personnages traumatisés et endeuillés. Ça parle d'amour, de pardon, de possessivité, de souvenirs qui vous hantent, de manipulation, d'espoir, etc... mais niveau horreur, c'est léger.

Donc forcément, qui s'attend à des jump scares, à des fantômes effrayants, à de la tension constante, etc, sera bien déçu à l'arrivée. Et il faut probablement chercher là la raison de l'accueil critique nettement plus mitigé qu'a reçu le programme à sa diffusion : Bly Manor a beau être bien interprété, produit, dirigé, et conçu, le focus sur l'émotion et la romance au détriment du frisson, et le rythme lent de ces neuf épisodes, ont fait que spectateurs et critiques n'ont pas été autant séduits par cette nouvelle production Flanagan.

Et effectivement, malgré toutes les qualités du programme, on ne peut nier quelques défauts de structure et d'écriture évidents. Bly Manor est une mini-série ambitieuse, notamment sur un plan thématique, mais la carte blanche fournie habituellement par Netflix à ses showrunners et réalisateurs (ainsi que le cahier des charges du diffuseur, en ce qui concerne le format et la durée de ses productions) s'avère une fois de plus un peu trop lourde pour le bien du programme.

En 6 épisodes, avec une structure un peu remaniée, ça aurait probablement été plus efficace... en l'état, c'est intéressant, mais un peu inégal.

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Critiques éclair - Star Trek Strange New Worlds 2x04-06 (2023)

Publié le 5 Août 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Télévision, Les bilans de Lurdo, USA, Review, Drame, Science Fiction, Science-Fiction, Star Trek, CBS, Strange New Worlds

Suite de la saison 2 de Star Trek Strange New Worlds, après trois premiers épisodes très inégaux, dont se détache clairement celui du procès d'Una, bien au dessus des deux autres...

Star Trek - Strange New Worlds, saison 2 :

- 2x04 - Among the Lotus Eaters : Alors que M'benga, Pike et La'an descendent sur Rigel VII, une planète primitive au développement parasité par une source extérieure, les trois officiers découvrent qu'un ancien membre de l'équipage est désormais Roi de la planète, et que tous ses habitants (ou presque), ainsi que l'équipage de l'Enterprise en orbite, sont victimes de radiations effaçant progressivement leurs souvenirs...

Un épisode écrit par Kristin Beyer (co-scénariste sur Discovery et auteure de romans Voyager) qui lorgne très fortement sur les épisodes "à l'ancienne", façon TOS (la mission sur Rigel VII est d'ailleurs un renvoi direct au pilote refusé de TOS, The Cage et à sa version "flashback" dans The Menagerie) : postulat de départ à l'ancienne, décors extérieurs à l'ancienne, musique à l'ancienne, enjeux à l'ancienne... et malheureusement, rythme à l'ancienne, pour un épisode un peu mollasson qui aurait gagné à être raccourci de 5-10 minutes.

Après, ce n'était pas désagréable pour autant, avec notamment un focus secondaire sur le couple de Pike (dommage que sa compagne soit un peu transparente, il y aurait eu moyen de choisir une actrice plus attachante ou charismatique) et sur Ortegas qui parvient à lutter contre cet Alzheimer de l'espace pour piloter le vaisseau et le sauver. 

Mais ça s'arrête là.

- 2x05 - Charades : Alors que Spock doit se préparer à une cérémonie rituelle avec sa fiancée et ses futurs beaux-parents, il est pris dans une anomalie spatiotemporelle et voit sa moitié vulcaine éradiquée. Désormais totalement humain, et en prise avec des émotions qu'il ne sait pas contrôler, Spock doit réussir à tromper sa belle-famille... tout en résistant à son attirance pour Chapel.

Un épisode plutôt comique de la série, centré sur Spock, sa relation avec T'Pring et ses sentiments pour Chapel... et ça fonctionne plutôt bien, je dois dire, aidé par des beaux-parents détestables, une Mia Kirshner attachante en Amanda Grayson (même si elle n'a que onze ans d'écart avec Ethan Peck), un Anson Mount à la nonchalence qui fait toujours mouche, et un Peck qui maîtrise désormais bien son Spock, à la fois son versant humain et son côté vulcain. Sans oublier Jess Bush, toujours très efficace en Nurse Chapel (même si les choix capillaires de son personnage me dérangent toujours un peu).

Après, ce n'est pas un chef d'œuvre en soi, et il reste quelques maladresses, mais entre les Kerkhovians très "administratifs" et la tirade finale de Spock sur sa mère, réussie, ça passe globalement plutôt bien.

- 2x06 - Lost in Translation : Alors que l'Entreprise assiste le Farragut dans la mise en ligne d'une station de collecte de deutérium, au cœur d'une nébuleuse, Uhura commence à être victime d'hallucinations mises sur le compte du surmenage. Mais bien vite, il apparait que ces hallucinations cachent tout autre chose...

Un épisode intéressant, qui n'est pas sans rappeler des récits au postulat similaires, que ce soit du côté de Next Generation ou de Voyager, par exemple, avec des entités qui vivent sur un autre plan que les humains et tentent de communiquer d'une manière initialement incompréhensible.

Ici, le titre de l'épisode dévoile un peu trop à l'avance le pourquoi du comment, mais ce n'est pas bien grave, puisque l'intrigue de fond est en partie prétexte à confronter James T. Kirk au reste de l'équipage, ce qui permet à Paul Wesley de donner un peu de substance à son interprétation du personnage - la production aurait pu faire un effort au niveau du casting ou de la ressemblance, mais l'écriture est là pour prendre le relais, et ce Kirk est déjà plus convaincant ici, dans ses interactions avec ses (futurs) membres d'équipage.

À côté de cela, Celia Rose Gooding prouve une nouvelle fois que son Uhura est particulièrement sympathique (j'ai envie de dire, bien plus que Zoe Saldana dans le rôle, mais c'est probablement dû à l'écriture) et qu'elle est bonne actrice, presque toute la distribution a des petites scènes, çà et là (Una et Pelia qui se disputent, Sam Kirk jaloux de son frère, La'an troublée par Kirk, la rencontre Spock/Kirk, etc), et le tout se regarde très bien, même si le scénario, en soi, ne révolutionne rien.

Agréable, dans l'ensemble, et la saison continue à reprendre un peu de poil de la bête après ses trois premiers épisodes inégaux.

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Les bilans de Lurdo : The Young Pope, saison 1 (2016)

Publié le 14 Janvier 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Comédie, Drame, Religion, Fantastique, Canal+, Sky, HBO, Italie, France, Espagne, Les bilans de Lurdo

Un bilan saisonnier assez compliqué à écrire, car une série assez difficile à cerner. The Young Pope souffle en effet constamment le chaud et le froid, passe régulièrement d'un grotesque ridicule à des moments de grâce improbables, alterne les idées inspirées avec les métaphores pataudes, le somptueux avec le kitsch, le bon goût avec le mauvais goût, et s'avère, en fin de compte, une expérience des plus frustrantes.

The Young Pope, saison 1 :

Jeune quadragénaire séduisant, discret et tempéré, le cardinal Lenny Bernardo (Jude Law) est, contre toute attente, élu nouveau Pape au grand dam du Cardinal Voiello (Silvio Orlando), qui tire toutes les ficelles de Rome en secret. Mais dès son élection, Bernardo, désormais rebaptisé Pie XIII, révèle son vrai visage, celui d'un homme caractériel et intransigeant, hanté par son enfance, et à la vision de l'Église particulièrement radicale et traditionaliste. Aussitôt, Pie XIII entame une transformation intégrale de l'Église, désireux de rendre à cette dernière son aura sinistre et menaçante, et de ramener par la force et la peur la Foi dans le coeur des gens...

Co-production italo-franco-espagnole diffusée chez nous sur Canal + et outre-Atlantique sur HBO, The Young Pope est la création de Paolo Sorrentino, réalisateur et scénariste italien, et présente en 10x55 minutes les premiers mois du règne de Pie XIII, depuis sa première apparition publique, jusqu'à... sa dernière ?

Impossible d'affirmer que ce Young Pope est une série mal interprétée : Jude Law s'en donne à coeur joie, et la plupart des seconds rôles (y compris français - Cécile de France, Ludivine Sagnier) sont justes, avec une mention spéciale à Silvio Orlando, impeccable en Cardinal Voiello. Difficile aussi d'affirmer que la série est mal filmée : Paolo Sorrentino sait clairement y faire derrière la caméra, il sait composer un plan (j'ai par exemple le souvenir marquant d'une opposition visuelle Pope/Voiello utilisant le décor pour souligner, de manière frappante, la supériorité de l'un sur l'autre), il sait retranscrire exactement à l'image ses intentions (quelles soient comiques, oniriques, symboliques ou dramatiques) et la plupart du temps, sa réalisation sait parfaitement souligner le faste et le clinquant de l'univers papal et de l'Église Catholique.

Malheureusement, les problèmes de cette série se situent ailleurs, pour moi. Car le Young Pope est une série profondément italienne, avec un sens du grotesque et de l'outrancier typique des artistes de ce pays, et surtout, comme je l'ai mentionné en introduction, elle manie constamment le chaud et le froid, d'une manière qui plaira à certains, et en rebutera d'autres (moi, notamment).

Une autre série dramatique plus conventionnelle aurait articulé cette première saison sur l'ascension au pouvoir de Lenny Belardo, culminant sur son élection : de quoi donner lieu à des jeux de pouvoir, à des manigances, etc, une sorte de House of Cards dans l'univers de la religion catholique.

Ici, il n'en est rien : comme la série et Sorrentino refusent formellement de se conformer aux schémas habituels de la télévision, et désamorcent systématiquement la moindre intrigue dramatique, le show commence par l'élection de ce pape, et suit ses premiers mois sur le trône pontifical : toute opposition à Pie XIII (notamment Voiello) est assez rapidement écrasée, les manigances et jeux de pouvoir disparaissent très rapidement, et Pie XIII semble vite invincible. La série devient alors contemplative, se concentrant le plus souvent sur les mesures radicales du Pape, et sur son obsession récurrente pour ses parents qui l'ont abandonné, enfant.

On devine là l'arc narratif (si tant est qu'on puisse le qualifier ainsi) sous-tendant la saison 1 : tellement obnubilé par son abandon par ses parents hippies, Lenny se venge sur la Terre entière, et ce n'est qu'en retrouvant l'Amour (avec un grand A, au sens religieux et philosophique du terme) qu'il parviendra à comprendre la vraie nature de sa vocation, et à accomplir son destin.

Du moins, c'est ce que l'on croit comprendre en fin de saison, et encore, ce n'est pas certain. Car Sorrentino se disperse beaucoup, et la série ressemble souvent plus à une suite de vignettes impressionnistes et métaphoriques qu'à un récit structuré comme on en a l'habitude.

En effet, autour de Lenny et de ses décisions caractérielles, Sorrentino brode un portrait corrosif et moqueur de l'Église, composée d'innombrables névrosés ayant tous un secret traumatisant, Lenny y compris. Une vision désacralisée guère surprenante venant de ce réalisateur et scénariste, qui refuse donc ici toute structure narrative normale, et préfère prendre systématiquement le contre-pied des attentes du spectateur, pour mieux le surprendre... quitte à ce que le show en souffre un peu.

L'arrivée d'un jeune Pape ? Oui, il est jeune, mais il est aussi caractériel, ultra-radical et ultra-croyant, manipulateur, autoritaire, vaniteux, incontrôlable, immature, bref, Pie XIII se trouve au croisement d'un méchant de James Bond et de Donald Trump (il y a d'ailleurs d'improbables similarités entre l'arrivée au pouvoir de Trump et de Lenny). Et en plus il est clairement présenté comme un Saint aux pouvoirs surnaturels...

Voeillo le cardinal machiavélique, manipulateur et comploteur, présenté comme le principal antagoniste de la série dans ses premiers épisodes ? En fait, un religieux progressiste, presque sympathique et qui a bon fond, qui a compris que jouer les politiciens permettait de faire avancer certaines causes, et qui finit par se faire rapidement écraser par le Pape...

Les tentations féminines ? Le Pape les rejette toutes. Les complots de ses ennemis ? Ils échouent tous, et tout le monde finit par rentrer dans les rangs. Une visite en Afrique, pour rencontrer une simili-Mère Teresa ? Lenny n'y va que pour démolir cette dernière pour ses péchés. Quelqu'un tente de manipuler Lenny en lui présentant de faux parents ? Lenny s'en aperçoit instantanément, on nous montre immédiatement qui est le responsable, et l'intrigue se termine là. Le Cardinal Dussollier, le meilleur ami d'enfance du Pape ? Il finit assassiné après avoir pris part à un plan à trois avec la femme d'un mafieux (quota nudité assuré !), et ne sert que de catalyseur au parcours du Pape. La possibilité de la création d'une Église rivale par un stigmatisé illuminé ? L'homme disparaît mystérieusement suite à l'intervention du Pape... sans conséquences. Le mentor de Lenny (excellent James Cromwell) qui estime que ce dernier lui a volé la papauté ? Il tombe malade, décède, et ne sert lui aussi que de catalyseur à la prise de conscience du Pape.

Etc, etc, etc : il en va de même à chaque niveau de cette série, qui préfère largement jouer la carte du symbolisme tantôt limpide tantôt abscons (avec des visions, des métaphores, des moments aléatoires et très contemplatifs) plutôt que celle d'une narration et d'un récit conventionnels. On se retrouve souvent avec des sous-intrigues et des personnages abandonnés en cours de route (Voiello finit par être relégué au second plan de la série, toute l'intrigue d'Esther et du bébé est liquidée hors-champ, Cécile de France disparaît pendant trois ou quatre épisodes (sans que cela ne change quoi que ce soit, vu que son personnage n'apporte rien d'essentiel), la rencontre tendue avec le Premier Ministre italien ne débouche sur rien...), au profit d'effets de réalisation et d'images fortes (il est indubitable que certaines scènes marquent tant elles flattent l'oeil - la prière dans la piscine, ou en Afrique, etc), mais qui peuvent aussi lasser au bout d'un moment.

À l'identique, l'obsession récurrente de Lenny pour ses parents adoptifs - c'est son traumatisme fondateur, qui revient sans cesse sous forme de visions, et qui le motive, depuis son plus jeune âge, à prendre sa revanche sur le monde - a fini par m'agacer. Il y a une sorte de manque de subtilité, dans The Young Pope, qui m'a rebuté : c'est volontairement une série outrancière et grotesque (certaines des tirades du Pape le font ressembler à un Tony Montana sous cocaïne, en surjeu total, avec en plus une posture et des costumes ridicules qui empêchent de le prendre au sérieux), cherchant à faire rire de l'Église, à choquer et à provoquer en poussant ses idées dans ses derniers retranchements, mais le problème, c'est qu'une fois qu'on a cerné ces idées, le show tourne un peu à vide.

Ainsi, plus la série s'est écartée du format dramatique conventionnel, au fil de la saison, pour tenter de faire basculer Lenny vers une figure plus tragico-mélancolique (avec crise de Foi, visions, etc), et plus j'ai eu du mal à avancer dans ces épisodes. D'autant que la fin de saison correspond au moment où le show freine un peu des quatre fers, pour s'autoriser des digressions pas forcément surprenantes (initialement de 8 épisodes, la saison s'est vue rallongée en cours de production), mais pas non plus forcément indispensables.

Cela dit, à ce stade de la série, à moins d'être doté d'un caractère masochiste et complétiste (comme moi), soit l'on est totalement sur la même longueur d'onde que Sorrentino, et on adore tout ce que le show propose, soit l'on a déjà arrêté de regarder le programme. C'est d'ailleurs assez dommage, puisque sur la toute fin, le parcours de Pie XIII fait (un peu plus) sens. De manière assez radicale, qui laisse présager une saison 2 (intitulée The New Pope, apparemment) bien différente.

Quoiqu'il en soit, si je ne peux pas nier les qualités esthétiques et audacieuses du programme, je ne peux pas dire que j'aie vraiment trouvé cette expérience satisfaisante. J'ai lu, çà ou là, des comparaisons de ce Young Pope avec des séries comme John From Cincinnati, où il ne faut pas trop chercher un sens aux images, et où il faut se laisser porter.

Soit. Il n'empêche qu'entre l'illustration électro assez insipide ; un trait parfois beaucoup trop forcé et caricatural (oui, j'ai ri en voyant le Pape se préparer sur du LMFAO, j'avoue) et ses ruptures de ton brutales, qui font vraiment passer la série d'une farce grotesque à quelque chose de mortellement sérieux ou philosophique au sein d'un même épisode ; et un travail métaphorique volontairement ambigu, qui enchaîne symbolisme profond et pertinent avec des images surréalistes creuses et aléatoires, on finit par avoir du mal à cerner les intentions de Sorrentino, et on hésite : est-ce que le tout est une oeuvre parfaitement maîtrisée, mais difficile d'accès et réservée à un public averti, ou est-ce que c'est une saison particulièrement imparfaite et brouillonne, comportant de nombreux défauts d'écriture et de structure, et pas tout à fait à la hauteur de sa réputation, dans certains cercles, de meilleure série de l'année, si ce n'est de la décennie ?

Personnellement, je penche plutôt pour l'option b), mais je ne saurais vraiment me prononcer. Une chose est certaine : il y a du bon dans ce Young Pope, et la série ne laisse pas indifférent. Néanmoins, malgré les points positifs (interprétation, réalisation, direction artistique, humour), je risque de ne pas tenter l'expérience d'une saison 2 de ce qui semblait clairement conçu comme une mini-série au dénouement sans appel.

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Catch Review : Wrestlemania XXX

Publié le 7 Avril 2014 par Lurdo dans Catch, Critiques éclair, Review, Télévision, WWE

Wrestlemania XXX :

Préshow :

- Fatal 4-way tag elimination match, tag titles. Les fans sont clairement pro-Cesaro/Real Americans. Tag match standard, un peu laborieux et brouillon par moments, et avec un Cesaro qui perd, pour relancer le split des Real Americans. RAS, en somme (clairement pas digne des This is Awesome à répétition du public, mais bon, depuis que le WWE Universe a découvert l'existence de ce chant, il a un peu perdu de sa superbe et de sa signification).

- Vidéo d'intro sympatoche.

- Hogan se pointe, botche sa présentation, Austin l'interrompt, fait une promo générique à la Austin, Rock l'interrompt, fait une promo générique à la Rock (enfin, un petit rap), tout le monde se moque de Hogan et de ses botchs. 25 minutes.

- Bryan vs HHH. Une intro ridicule de HHH, un gros succès populaire pour Bryan, un Trips qui tente de se la jouer technique, et un match standard de Bryan, solide, mais sans surprise. Idem pour le passage à tabac ultérieur.

- NAO & Kane vs Shield. Un squash baclé, clairement là pour rattraper du temps perdu. Pitoyable de voir ça alors que les tag titles étaient en préshow.

- Les légendes jouent avec les jouets de la WWE backstage.

- Andre Battle Royale. Un gros bordel brouillon et désorganisé, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que six ou sept personnes. Là, enfin, ça devenait sympatoche, et le finish était excellent.

- Bray vs Cena. Intro musicale réussie pour Bray, match assez anecdotique, typique de Cena. Et le résultat, forcément, est une rediff de la storyline "Embrace the hate" de Kane. Meh.

- Ouhlàlà, Bryan est blessé, quel suspense...

- Undertaker vs Brock. Lesnar qui, fidèle au buildup de ce match, semble faiblard de bout en bout ; Taker avec un look à la con ; et un match particulièrement décevant, lent et pataud, sans réelle énergie ni suspense. Et en plus, bien entendu, le streak s'achève là-dessus. Uberfacepalm.

- Divas Clusterfuck. Une tonne de Divas dans le ring, et first fall wins. Bordélique, et se résumant à des finishers enchaînés, et à un spot acrobatique ou deux. Totalement inutile.

- Les vieux, backstage, whatever.

- Batista vs Bryan vs Orton. Enfin, plutôt un Batista vs Orton surbooké, qui font le gros du boulot, pendant que Bryan se repose entre deux attaques. L'Authority intervient pour empêcher la victoire de Bryan, le public demande l'aide de CM Punk, et le tout se regarde d'un oeil pépère. Pas désagréable, mais vraiment too much.

 

Bilan : il y a une morale intéressante à tirer de ce PPV : tu peux faire 9 mois de shows allant de "médiocres" à "horribles", tu peux avoir un squash match sur ta carte de PPV, tu peux recycler sans vergogne une storyline avec exactement le même résultat, tu peux ne pas booker les 2/3 de ton roster et les foutre au dernier moment dans des matches fourre-tout, tu peux sacrifier l'une de tes institutions à un mec qui n'en a pas besoin pour être populaire, et tu peux tout simplement surbooker tout ce qui bouge... ce sera instantanément pardonné du moment qu'un fan-favorite remporte la ceinture.

Du moins, si tu t'appelles WWE.

Un PPV très très inégal. Ça tenait assez bien la route jusqu'à la victoire de Cesaro : rien d'exceptionnel, et un squash honteux tout de même, mais ça allait... et ensuite, patatras, entre le remake de Embrace the Hate, le Brock/Taker foireux, et le main event télégraphié. Bon, je suis content pour Bryan, mais rien ne dit qu'il ne va pas perdre le titre dès demain... et de là à s'ébaubir comme tous les fans (et les catcheurs indépendants) le font sur le web, en parlant de renouveau et de passage de flambeau... mouais, aux dernières nouvelles, Orton, Batista, Brock et Cena sont toujours en haut de la carte...

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Catch Review : TNA Impact Live (14/08/2014)

Publié le 15 Août 2014 par Lurdo dans Catch, Critiques éclair, Review, Télévision, TNA

Alors même que la TNA vient d'annoncer un changement de créneau horaire pour Impact, qui passe le Mercredi soir de manière permanente, et enterre probablement par là-même toutes les rumeurs de non-renouvellement du programme, la diffusion des tapings de NYC continue...

- Bully dans le ring, sous les ovations du public, après son exploit de la semaine dernière. Idem pour Devon. Les Hardys s'incrustent, les deux équipes se passent de la brosse à reluire, et teasent un match supplémentaire entre elles. Segment efficace, bien qu'un peu hâché au montage (ça durait clairement quelques minutes de plus à l'origine).

- Joe confiant en sa capacité à défendre la ceinture de la X-div.

- La Team Dixieland fait piètre figure.

- Aries, Roode et EY se moquent cordialement de Dixie, et sont prêts à évacuer la Team MLK.

- Low Ki vs Tigre Uno vs Manik vs Homicide vs Crazy Steeve vs Zema, Elimination Match. Un match très fun, et qui va à 200 à l'heure.

- La Team Dixieland est mécontente.

- Team Dixieland dans le ring, pour se plaindre, interrompue par Kurt Angle, qui demande à la police de NYC (dont un avec un gros tatouage - on y croit à fond ^^) d'intervenir, et d'évacuer EC3 & co. Amusant.

- Gunner et Shaw se font confiance, sans rancune.

- La Team Dixieland tente de soudoyer les flics jusque dans la rue.

- Anderson vs Gunner. Un début de match sans réaction du public, qui commence à chanter des trucs sans rapport (CM Punk et le thème d'Adam Rose, il me semble), avant l'intervention des ciseaux du monteur de la TNA, et de Shaw, qui met fin au match, reçoit un "Thank you Dexter" du public, et clot le segment. Passons.

- Le post-crash de la semaine dernière, avec Bully qui chante "Ding Dong the Witch is Dead" sur le cadavre d'une Dixie qui reste immobile dans le ring pendant trois plombes.

- Love vs Sky vs Gail & Taryn, KO title match. Assez inégal, selon la lutteuse qui attaque ou défend. RAS.

- MLK se contrefoutent du sort de Dixie.

- MLK vs Aries, Roode & EY. Trios match solide et dynamique, avec une Spear mémorable.

- H*V*K is coming.

- Les Wolves sont attentifs à la suite du show.

- Abyss veut récupérer Janice, Bram et Magnus approchent, confiants. Bram trolle Abyss, et zou, un Full Metal Mayhem/Stairway to Janice est booké, avant un mini-brawl. Un segment un peu inégal dans son rythme.

- James Storm, qui développe un peu plus son personnage de laveur de cerveau avec "The Great Sanada". J'aime bien ce développement, même si ça crie déjà un peu partout au plagiat de la Wyatt Family... ^^

- Hardyz vs Team 3D. Très bon main event, avec quelques spots bien amenés.


 

Un show plus déséquilibré que les semaines précédentes, avec le gros de l'action confiné à la seconde heure de show, une première heure servant de transition et de reboot post-Dixie, et un public un peu plus dissipé & distrait que précédemment. Cela dit, ça reste tout à fait honorable, bien qu'un peu en dessous de ce à quoi les tapings new-yorkais nous avaient habitués.

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Halloween Oktorrorfest 2014 - 22 - Waxwork 1 & 2 (1988/1992) & The Ward : L'Hôpital de la terreur (2010)

Publié le 14 Octobre 2014 par Lurdo dans Oktorrorfest, Cinéma, Critiques éclair, Review, Halloween, Horreur, Fantastique, Comédie, Thriller

Halloween approche, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à mi-Novembre...

Waxwork :

Dans une banlieue tranquille, un groupe d'étudiants aisés composé de Mark (Zach Galligan), China (Michelle Johnson), Sarah (Deborah Foreman), Gemma (Clare Carey), James (Eric Brown) et Tony (Dana Ashbrook) visitent un musée de cire tenu par un sorcier (David Warner), désireux de déchaîner les dix-huit tueurs les plus dangereux de tous les temps sur le monde. Mais pour cela, il doit trouver de nouvelles victimes, afin d'animer les statues de cire de son musée...

Une comédie horrifique typique des années 80, qui mélange joyeusement les genres, passant allègrement de l'horreur gore à la comédie, pour revenir au fantastique, avec un bestiaire très réussi, des ambiances constamment différentes, un final totalement barré et bien sûr quelques guest-stars très sympathiques (Patrick McNee, John Rhys Davies).

Bref, un métrage attachant, à ne pas prendre trop au sérieux.

4.25/6

Waxwork 2 :

Accusée de meurtre suite aux évènements du premier film, et à la survie d'une main coupée qui a tué son père, Sarah doit désormais passer d'époque en époque avec Mark, afin de trouver suffisamment de preuves pour disculper la jeune femme...

Suite directe du film précédent, avec un simple changement d'actrice principale, et un métrage qui pousse le concept dans ses retranchements, jusqu'à franchir le point de non-retour.

Ici, plus de musée de cire ou de David Warner, puisqu'on passe d'époque en époque, de genre cinématographique en genre cinématographique, le tout avec encore moins de retenue : le ton en est d'autant plus décomplexé, ça donne ouvertement dans la parodie et le slapstick, et le tout est malheureusement nettement plus brouillon et inégal.

On se retrouve en effet avec des segments beaucoup trop longs (le film est d'ailleurs lui-même trop long, avec facilement quinze minutes de trop), illustrés par une musique ultra-fauchée, façon world music insipide qui plombe souvent ce qu'il y a à l'écran.

Vraiment dommage, parce que l'on retrouve par moments le fun de l'original, et que les guest stars sont excellentes (Bruce Campbell !)... mais le "bigger louder" de cette suite ne convainc pas vraiment. Sans oublier le clip de hip-hop totalement hors-sujet en guise de générique de fin.

3/6

John Carpenter's The Ward :

Dans un asile au coeur de l'Oregon, dans les années 60, plusieurs jeunes femmes vivent dans la terreur d'une entité meurtrière qui sévit dans les couloirs, la nuit. Parmi les patientes, Kristen (Amber Heard), une jeune pyromane amnésique bien décidée à ne pas devenir la nouvelle victime du fantôme...

Pas exceptionnel, avec des moments de flottement inhérents à un genre déjà bien exploité (le film d'asile et ses figures de style qui peuvent lasser, par exemple dans l'exposition), un script pépère, et une fin qu'on voit largement venir (les films sur la folie/les asiles, ça entraîne des twists finaux qui n'en sont plus tant ils sont prévisibles ; surtout quand le pitch du film, c'est "Identity dans un hôpital psychiatrique"), mais ça tient néanmoins formellement plutôt bien la route, avec une interprétation solide lorsqu'il le faut, et une facture globale qui fleure bon le old-school à la Big John (notamment dans certains cadrages).

En ce qui concerne la note, vu que c'est tout de même vraiment basique au niveau du script, et que la musique non-Carpenterienne échoue à imposer la moindre ambiance :

3/6

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Christmas Yulefest 2014 - 71 - 1001 nuits (3/7) : Le Cinquième Voyage de Sinbad (2014) & Le Voyage Fantastique de Sinbad (1974)

Publié le 5 Janvier 2015 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Yulefest, 1001 Nuits, Review, Noël, Christmas, Fantastique, Action, Aventure, Comédie

Noël est passé, la Nouvelle Année est arrivée, mais comme tous les ans, la Christmas Yulefest continue sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma festif pendant toutes les fêtes de fin d'année...      

Le Cinquième Voyage de Sinbad (Sinbad : the Fifth Voyage) :

Lorsque la princesse Parisa (Danielle Duvale), sa promise, est enlevée par un sorcier maléfique, Sinbad (Shahin Sean Solimon) doit traverser les étendues d'eau et de sable du Moyen-Orient pour la libérer...

Un métrage indépendant au budget clairement minimaliste, et à la distribution ethnique louable, mais qui souffre du syndrôme "Acteur-Réalisateur-Scénariste" qui touche souvent ce type de films, et les affaiblit systématiquement.

Les intentions du métrage étaient louables, pourtant : recréer l'atmosphère des films de Ray Harryhausen, avec leurs monstres animés image-par-image et leurs visuels gentiment datés. Le problème étant qu'ici, rien n'est à la hauteur de ces films d'antant. Les effets spéciaux ? Un mélange de stop-motion et de numérique sur fond vert qui souligne les pires défauts des deux techniques. L'interprétation ? Particulièrement inégale, avec des accents prononcés contre lesquels les acteurs luttent parfois, et du cabotinage regrettable. L'histoire ? Un best-of de Harryhausen et des 1001 nuits, vu et revu, sans rythme ni poids narratif quelconque. L'audio ? Étouffé, inégal, et avec une ambiance musicale à côté de la plaque.

Bref, à la vision de ce quasi-moyen-métrage (une fois les génériques enlevés, on est en dessous des 65-70 minutes), on devine très clairement que le plus gros du budget a dû être dépensé dans l'un ou l'autre des décors naturels (le bateau, qui sert le temps d'une scène et demi), dans les effets spéciaux, ainsi que dans le générique d'ouverture animé.

Ah, et bien sûr, dans le salaire de Patrick Stewart, qui narre une partie du film en voix-off ; ce qui n'a aucun sens, puisqu'il a son accent anglais, et est pourtant censé être Sinbad, qui parle avec un accent arabe prononcé pendant tout le métrage... m'enfin bon, on n'en est plus à ça près... ^^

1.75/6 pour l'effort

Le Voyage Fantastique de Sinbad (The Golden Voyage of Sinbad) :

Sinbad (John Phillip Law) et son équipage interceptent une créature ailée en possession d'une tablette dorée : Koura (Tom Baker), sorcier maléfique ayant donné vie à la créature, tente de récupérer la tablette, en fait une carte énigmatique dont le Vizir (Douglas Wilmer) possède une autre partie. En compagnie de Margiana (Caroline Munro), une esclave au tatouage mystérieux, Sinbad part à l'aventure, pour tenter de résoudre le mystère de la carte d'or, et déjouer les plans de Koura.

Second film de Sinbad avec Ray Harryhausen aux effets spéciaux, et Miklos Rozsa à la musique, ce métrage bénéficie comme toujours d'un budget conséquent et bien exploité, de visuels convaincants, d'effets et d'animations spectaculaires, d'une interprétation solide, d'une Caroline Munro splendide et d'idées originales, comme le "masque de fer" du Vizir, à l'apparence mémorable.

Malheureusement, le film souffre aussi et surtout d'un rythme déplorable, qui enchaîne les longs tunnels monotones entre deux scènes à effets spéciaux. Ce qui est presque totalement rhédibitoire. Presque.

3.25/6

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