Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymes, c'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...
A Sudden Case of Christmas (2024) :
En plein été, alors qu'elle passe ses vacances d'été avec ses parents (Lucy DeVito, Wilmer Valderrama) dans l'hôtel de leur grand-père (Danny DeVito), dans les Dolomites, la jeune Claire (Antonella Rose) apprend de leur bouche qu'ils vont se séparer. Sous le choc, elle fait alors une demande pour sauver ses vacances : organiser une fête de Noël sur place, en plein été, alors que toute la famille est réunie pour la toute dernière fois...
Un métrage indépendant adapté d'un film de Noël italien, et qui a clairement permis à une partie du cast (Valderrama, les DeVito, Andie McDowell) de partir en vacances dans les Dolomites, au soleil, pour y tourner cette comédie familiale assez inoffensive et plutôt ensoleillée.
Malgré cet ensoleillement, cela dit, le métrage parvient à conserver une ambiance festive et familiale, et le tout a assez bon fond, frôlant parfois la pièce de boulevard avec des personnages qui se déguisent pour s'éviter, des mésaventures, des histoires de couple en crise, etc, et un homme à tout faire assez amusant.
Reste que ce n'est pas forcément exceptionnel pour autant, notamment parce que le personnage de Claire, central, est précoce... très précoce... trop précoce, avec comme gimmick de scénario qu'elle parle souvent en termes psychiatriques et de thérapie "parce que ses parents lui font voir un thérapeute". Le résultat, c'est une gamine un peu énervante, le genre d'enfant qui n'est pas méchant, mais qui soûle à la longue.
Dans l'ensemble, ce Sudden Case of Christmas se regarde, c'est compétent, mais je ne pense pas qu'il me restera beaucoup de souvenirs de ce film dans quelques mois, voire quelques semaines, à part "le film de Noël en été avec DeVito et sa fille en Italie".
3/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films de Noël passés en revue sur ce blog dans le cadre de la Christmas Yulefest en cliquant directement sur ce lien (classement alphabétique), ou celui-ci (classement saisonnier)...
Chez les Téléphages Anonymes,de mi-septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
La Malédiction : l'origine (The First Omen - 2024) :
En 1971, au beau milieu d'émeutes qui secouent l'Italie, Margaret Daino (Nell Tiger Free), une jeune américaine sur le point de vouer sa vie à Dieu, s'installe dans un orphelinat romain, où elle découvre l'existence de l'étrange Carlita (Nicole Sorace), hantée par des visions de cauchemar. Et à mesure que des événements étranges se produisent autour des deux femmes, Margaret prend connaissance des avertissements du Père Brennan (Ralph Ineson), et des agissements malveillant du clergé...
Une préquelle inutile à la série des La Malédiction, pourtant très bien accueillie par la critique américaine et les spectateurs, et qui, derrière une esthétique très 70s, propose en fait un métrage d'horreur religieuse assez lent, parsemé de moments de body horror graphiques (la main démoniaque qui sort d'un vagin en gros plan, la grossesse accélérée face caméra dans la rue), et reposant sur une réinvention des bases de la franchise visant à faire de Damien la création de l'Église, qui voulait ainsi produire un Antéchrist pour le contrôler et amener ainsi les infidèles à revenir dans le giron de l'Église.
Une false flag operation assez bancale, conceptuellement, qui donne une mère et une sœur jumelle à Damien, rattache le tout de manière brinquebalante à la franchise quitte à la contredire, et ouvre la porte à une suite tout aussi inutile.
En soi, pourtant, on sent que cette préquelle est plus ambitieuse que la moyenne, et c'est globalement bien interprété, mais ça manque de rigueur, d'originalité et de surprises (le gros rebondissement principal est éventé au possible), notamment dans le casting (Bill Nighy).
3/6 (pour l'effort formel, mais j'ai presque envie de mettre moins)
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Here After (2024) :
Institutrice à Rome dans une école religieuse, Claire (Connie Britton) est la mère de Robin (Freya Hannan-Mills), pianiste autiste qui refuse de s'exprimer par la parole. Lorsque Robin décède dans un accident de vélo, elle est miraculeusement ramenée à la vie 20 minutes plus tard, mais Claire réalise progressivement que sa fille, qui a soudainement retrouvé l'usage de la parole, est désormais différente... pour ne pas dire dangereuse.
Un film de producteur (comprendre que c'est un producteur de films de genre qui passe ici derrière la caméra) visuellement assez terne, bourré de plans débullés et d'images vaporeuses, pour un récit d'horreur religieuse italo-américain générique qui souffre en plus d'un problème évident : Freya Hannan-Mills a clairement été castée pour son physique très particulier, qui fonctionne bien lorsqu'elle est "possédée" mais lui donne déjà un côté menaçant, sinistre et pâlichon avant son accident.
Résultat : elle est inquiétante avant, elle est inquiétante ensuite, le rythme est mollasson, et comme la réalisation et l'écriture sont totalement médiocres, le film agace rapidement malgré les efforts de Connie Britton, d'autant que tout est répétitif et prévisible au possible (ça tourne autour du pot pendant bien trop longtemps au sujet de la jumelle décédée, le grand final est mélodramatique au possible, avec une grosse métaphore bien baveuse sur le chagrin, le deuil, le regret, etc)...
1.75/6 (dont 0.25 pour la scène finale du piano, plutôt jolie)
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Un lutin pour Noël (Elf Me - 2023) :
Lutin inventeur pas très doué, Trip (Pasquale Petrolo) se retrouve catapulté dans la vie du jeune Elia (Federico Ielapi), un garçon timide vivant avec sa mère excentrique, Ivana (Anna Foglietta), dans un village des montagnes italiennes. Rapidement, la présence de Trip va chambouler le quotidien de l'enfant et de ses amis, et attiser la convoitise de Ciocca (Claudio Santamaria), un businessman aux dents longues prêt à tout pour vendre ses Buddy Buddy...
Mouais. Un film familial italien diffusé sur Amazon, à la direction artistique plutôt jolie - les décors sont sympas (même si la neige pulvérisée contraste sévèrement avec les extérieurs à la neige bien réelle et abondante), les costumes très réussis - mais qui ne m'a pas particulièrement convaincu sur la durée.
Disons que c'est très italien dans son écriture et dans son interprétation : c'est très exubérant, très caricatural (notamment la mère du protagoniste, très immature), bourré de digressions et de moments pas très utiles, bref, c'est un peu bordélique, et ça manque de subtilité.
Ça plaira à certains, probablement aux enfants, mais j'ai trouvé ça assez quelconque.
2.5/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Assassin Club (2023) :
Morgan Gaines (Henry Golding), tireur d'élite et assassin pour le compte de Caldwell (Sam Neill), est attaqué par un autre tueur à gages au cours d'une mission. Rapidement, il découvre qu'un mystérieux client a mis sur le marché un contrat improbable : sept cibles, 1 million de dollars pour chacune d'entre elles. Seulement voilà : ces sept cibles sont des tueurs à gages, qui ont tous reçu une proposition similaire... et Morgan fait partie de cette liste.
Un thriller d'espionnage/film d'action américano-italien un peu plus friqué que la moyenne des DTV et qui ressemble, ni plus ni moins, à une production Europa Corp, avec ses clichés, son action pétaradante, ses pays de l'Est et ses acteurs reconnaissables qui viennent cachetonner.
Et ce n'est pas surprenant, en fait, puisque cet Assassin Club a été réalisé par un ancien d'Europa Corp, par ailleurs réalisateur du Transporteur 4. À partir de là, il ne faut pas s'attendre à grand chose d'exceptionnel, puisque ce métrage (qui n'est pas vraiment un DTV, car sorti en salles en Italie - aux USA, c'est du DTV, par contre, et chez nous... du direct toNRJ12 (!!)) sacrifie ses quelques idées intéressantes sur l'autel d'un film à rallonge (près de deux heures), d'une Noomi Rapace qui cabotine, d'un scénario qui abat ses cartes bien trop vite, et d'une réalisation qui lorgne sur du sous Doug Liman en mode caméra à l'épaule tremblotante, zooms et dézooms, et scènes d'action pas très lisibles.
Énorme bof, donc, malgré quelques moments sympatoches, et des acteurs qui font leur possible (même si je ne suis toujours pas convaincu par le charisme de leading man de Golding).
2 - 0.25 pour la fin piteuse = 1.75/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Avoue, Fletch (Confess, Fletch - 2022) :
À peine arrivé à Boston pour y récupérer les tableaux volés appartenant à sa petite-amie Angela (Lorenza Izzo), riche héritière italienne, Fletch (Jon Hamm) se retrouve accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis, et devient l'objet des suspicions du Sergent Monroe (Roy Wood Jr.) et de son bras droit, Griz (Ayden Mayeri). Fletch décide alors de mener l'enquête pour tenter de se disculper, et finit embarqué dans une sombre histoire aux multiples suspects...
Une comédie policière amusante qui relance la série des Fletch après des décennies de development hell, suite aux deux Fletch des années 80 mettant en scène Chevy Chase dans le rôle titre.
Basé sur le roman de 1976, ce Confess, Fletch s'avère un film idéal pour une plateforme de streaming : c'est décontracté, sympathique, c'est bourré de personnages secondaires un peu excentriques et dont les interprètes s'amusent bien (Roy Wood Jr. est très fun en flic fatigué), le scénario est plutôt bien mené, mais le tout reste à un niveau gentillet, jamais trop palpitant, tranquillement nonchalant, etc.
Bref, pour peu qu'on aime le genre et les acteurs, ça se regarde très facilement, et c'est même plutôt réussi, mais je ne suis pas certain que cela marquera beaucoup les esprits.
4/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
The Honeymoon (2022) :
Adam (Pico Alexander) et sa jeune épouse Sarah (Maria Bakalova) partent à Venise pour leur lune de miel... avec Bav (Asim Chaudhry), le meilleur ami d'Adam, un véritable boulet qui a récemment perdu son emploi et qui songe au suicide. Sur place, cependant, Sarah attire l'attention de Giorgio (Lucas Bravo), un séduisant criminel, qui oblige Adam et Bav à lui servir de mules pour transporter de la cocaïne en Slovénie...
Présenté comme une comédie romantique, ce métrage est en fait plus proche d'une comédie en mode bromance, saupoudrée de comédie semi-romantique assez peu présente, ou plutôt éclipsée par le trait très forcé de tout le côté cringe, avec un Bav tellement caricatural et aux actions tellement imbuvables qu'on en vient rapidement à détester ce personnage mythomane, envahissant et trop cartoonesque pour que l'on parvienne à croire au reste.
Résultat, le film devient rapidement assez laborieux et pénible, et l'on se lasse vite de cette histoire, qui finit par être un peu comme un film de Francis Weber dont le François Pignon serait totalement dénué de tout capital sympathie et mériterait de se faire tuer dès les premières minutes du métrage.
La distribution n'est pas désagréable, et le réalisateur avait pourtant conçu Joyeuses funérailles (2007), qui était plutôt réussi, mais je n'ai absolument pas accroché au ton ou à l'écriture.
1.5/6
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Luca (2021) :
À la fin des années 50, en Italie, Luca (Jacob Tremblay), une jeune créature sous-marine rêvant de découvrir le monde des humains, découvre au contact du jeune Alberto (Jack Dylan Grazer) qu'il peut prendre une apparence humaine lorsqu'il est sec ; les deux garçons décident alors de se mêler à la population du village portuaire voisin de Portorosso, sans se douter que tous les humains qui y vivent vouent aux monstres marins une haine sans nom...
Dernier long-métrage Pixar, après les Onward et Soul de 2020, ce Luca est un peu à part dans la filmographie du studio, puisque c'est un dessin animé qui n'est pas supervisé par les réalisateurs habituels de Pixar, ni mis en musique par Michael Giacchino (alors même que l'univers typiquement italien s'y serait vraiment prêté).
En lieu et place, Enrico Casarosa, storyboarder italien récompensé pour un court métrage produit par Pixar, et l'un des co-scénaristes de Soul, pour un récit empli de soleil, de nostalgie et d'amitié enfantine... et ça fonctionne plus ou moins, je dois dire.
Le petit village côtier italien, les décors superbes, les personnages au physique caractéristique (j'aime beaucoup la petite Giulia, notamment), le message d'acceptation et de tolérance (certains y verront une métaphore évidente de l'homosexualité et du coming out, mais bon), tout ça est réussi, c'est loin d'être mauvais, mais (car il y a un mais) il m'a semblé manquer un petit quelque chose pour que le tout se hisse au niveau des autres réussites du studio.
Peut-être est-ce le manque d'enjeux très clair (et délibéré) du film (à part la course finale, c'est un récit de vacances, ce qui donne au récit un côté très nonchalant et superficiel), les motivations très Petite Sirène de Luca, le côté simpliste des antagonistes, le gimmick façon Splash, la bande originale un peu oubliable, ou encore la résolution très prévisible du tout : reste que dans l'ensemble, malgré toutes les qualités du métrage, l'émotion Pixar™ peine à poindre et à se matérialiser, et on ressort du film en ayant trouvé le tout sympatoche, sans plus.
C'est mignon, quoi.
Plus accessible et chaleureux que Soul tout en étant moins ambitieux, mais au final, la même note : 4/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Wrestlove - L'amore combattuto (2019) :
Un documentaire italien façon tranche de vie, qui suit le quotidien d'un couple de catcheurs italiens, Monica Passeri et Karim Brigante, qui partagent leur vie entre l'Italie et les USA, où ils tentent de marcher dans les traces de leur idole, Bruno Sammartino.
Pas forcément désagréable à suivre, dans l'absolu, même si n'ai pas totalement accroché à la forme du métrage : un documentaire sans réelle structure ni arc narratif, qui tente à la fois d'être "vrai", pris sur le vif et qui est paradoxalement un peu trop artificiel dans sa mise en scène (voix off récitative, scènes reconstituées, etc) pour convaincre...
Autrement dit, pendant 70 minutes, on regarde le tout distraitement, sans vraiment se passionner pour ce couple (à la personnalité peu marquante et à l'anglais très inégal) ni pour leur parcours somme toute assez classique pour des lutteurs étrangers voulant percer aux États-Unis.
3/6, sans plus.
(mention spéciale au texte final expliquant que Monica est entrée dans l'histoire en étant la première Italienne à catcher pour la WWE depuis Sammartino... alors qu'en fait, elle a jobbé face à Nia Jax dans un épisode de Raw en 2016)
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Alors que les festivités de Noël 1983 battent leur plein et que la famille Oliverio, un clan italo-américain installé sur les rives du fleuve Monongahela, préparent la fête des sept poissons, Tony (Skyler Gisondo), l'un des jeunes hommes de la famille, rencontre Beth (Madison Iseman), une jolie blonde protestante issue d'une famille aisée et traditionaliste. Aussitôt, c'est le coup de foudre, et les Oliverio invitent Beth à partager leurs traditions, au grand dam de certain(e)s...
Une très sympathique comédie festive indépendante écrite et réalisée par Robert Tinnell à partir de ses souvenirs de jeunesse, ce Feast of the Seven Fishes est loin d'être parfait (problèmes de rythme, de structure) mais s'avère néanmoins une tranche de vie très agréable à suivre. Cette plongée dans les traditions d'une famille italienne forcément bruyante bénéficie d'une distribution très attachante (outre Gisondo et Iseman, il y a aussi Joe Pantoliano, Ray Abruzzo, etc), de personnages secondaires excentriques, et n'oublie pas de développer des sous-intrigues qui sentent le vécu (à défaut d'être forcément toujours indispensables ou bien intégrées).
Je mentirais en disant que le film est une réussite totale, et un classique du même acabit que A Christmas Story : ce n'est pas le cas, c'est un peu brouillon, et ça manque d'énergie. Mais dans l'ensemble, ça reste tout de même un petit film qui change beaucoup des romances festives interchangeables de rigueur à cette époque de l'année, et ce quand bien même tout serait centré sur une romance toute aussi importante.
4/6 pour le capital sympathie de l'ensemble, pour la grand-mère et pour le couple principal.
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Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Dracula 3D (Dario Argento's Dracula 3D - 2012) :
Parce qu'elle s'inquiète pour le sort de Jonathan Harker (Unax Ugalde), récemment installé chez le Comte Dracula (Thomas Kretschmann) pour lui servir de bibliothécaire, Mina (Marta Gastini), l'épouse de Harker, arrive au village de Passburg, où elle retrouve sa meilleure amie Lucy (Asia Argento). Mais rapidement, la menace surnaturelle de Dracula plane sur la bourgade, et seul Abraham Van Helsing (Rutger Hauer) semble en mesure de l'arrêter avant que le vampire ne jette son dévolu sur la jolie Mina...
"Sélection officielle du Festival de Cannes 2012"... mouarf.
Quand on voit le résultat de cette adaptation libre de Dracula par Dario Argento, on peut se dire que l'étiquette "Sélection Officielle" n'a plus aucune valeur : cette version du récit de Stoker est approximative du début à la fin, depuis sa musique ultra-datée au thérémin/à la scie musicale rappelant plus l'Inspecteur Barnarby qu'autre chose, jusqu'à sa nudité racoleuse (pas sûr que la scène topless d'Asia ait été bien nécessaire), en passant par son montage décousu, ses effets numériques et 3D ratés (la mante religieuse - arg), et son scénario plein de trous signé de la plume de quatre personnes différentes.
Hormis une scène ou deux, il n'y a là aucune tension (en même temps, être poursuivi par des loups en forêt est nettement moins stressant lorsque c'est en plein jour, dans des bois clairsemés et bien ensoleillés), et la distribution a, en majorité, un charisme négatif et/ou un talent au même niveau.
Rutger Hauer tente bien d'apporter un peu de sérieux au film, mais il arrive bien trop tard, et Van Helsing passe son temps à s'en prendre plein la tête. À l'identique, le côté "les habitants de la bourgade ferment les yeux sur les agissements de Dracula, car ils ont passé un accord avec lui pour assurer la prospérité de la ville" est intéressant, mais en parallèle, Dracula retombe dans le cliché du vampire romantique et tragique, amoureux de sa femme dont il voit la réincarnation en Mina, blablabla (soit cette idée totalement éventée qui a vu le jour dans les années 1970, avec Dan Curtis).
Bref, ce n'est pas bon du tout, et c'est même tellement mal foutu, dans l'ensemble, que j'ai commencé à bailler bien avant la fin du métrage.
1.5/6
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Wunderkammer - World of Wonder (2019) :
Documentaire franco-italo-anglais d'un peu moins de 90 minutes, consacré à ces cabinets de curiosités réunissant tous ces objets étranges, fantaisistes, historiques, taxonomiques ou encore pseudo-surnaturels parfois conservées autrefois dans des pièces dédiées des demeures des nobles, des rois, et de toute personne un peu excentrique et fortunée.
Un métrage assez austère et scolaire/studieux, qui n'aurait pas dépareillé sur Arte, et qui décrit en long, en large et en travers les différents types de cabinets de ce type (scientifiques, exotiques, fantastiques, naturels, mécaniques et plus récemment, préhistoriques ou cinématographiques), au travers d'entretiens assez statiques avec des propriétaires ou des responsables de musées aux quatre coins de la planète.
Je mentirais si je disais que j'ai été passionné par le métrage, qui fait un peu défilé de collections mis en images sur une bande originale un poil grandiloquente, et qui passe un si grand nombre de ces derniers en revue, en fait, qu'on finit par survoler les différents contenus : le macabre ? Trois secondes et demi. Les chimères ? 20 secondes. Les astrolabes, globes et autres sphères armillaires ? Moins d'une minute. Les automates ? À peine plus.
Par contre, quand il s'agit de placer de longues séquences touristiques filmant l'architecture des châteaux, ou de laisser des excentriques bohèmes partir dans des digressions sur le sens profond de l'Art et sur la manière dont, à leur yeux, leur cabinet révèle la profondeur de l'âme humaine parce que blablabla, ça, pas de problème.
Un peu frustrant, donc, mais au moins, c'est esthétiquement intéressant à regarder.
3/6
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Lorsqu'un espion britannique est retrouvé mort, Miss Maxwell (Lois Maxwell) est envoyée à la recherche de la compagne du défunt, Miss Yashuko (Yashuko Yama), qui détient des informations capitales sur THANATOS, une organisation terroriste dirigée par Mr Thayer (Adolfo Celi). Mais Yashuko est actuellement soignée par Neil Connery (Neil Connery), chirurgien plastique, hypnothérapeute, et frère d'un autre agent secret très célèbre. Les Services secrets britanniques décident alors de recruter Connery, pour percer à jour les plans de THANATOS...
Un pastiche/plagiat italien de la franchise des James Bond, avec le frère de Sean Connery dans le rôle titre, et énormément de seconds rôles issus de la franchise Bond pour incarner tous les autres personnages, du méchant au patron de Neil Connery, en passant par l'ex-Moneypenny.
Bon, soyons très clairs : ce n'est pas bon. Ça tente d'être un film d'espionnage à la Bond, mais ça n'en a ni l'énergie, ni les moyens, ni le scénario. Les méchants finissent dans des costumes en vinyl rouge et noir façon V, l'action est mollassonne, le rythme défaillant, et l'écriture n'est pas à la hauteur. Ajoutez à cela un Neil Connery n'ayant pas le charisme ni le physique de son frère (il n'est pas aidé, cela dit, par des tenues mal taillées dans lesquelles il flotte systématiquement), et au personnage assez improbable (tireur à l'arc de niveau olympique, chirurgien génial, maître en hypnose et en arts martiaux, séducteur irrésistible... on est plus près d'un héros de fumetti que d'un espion britannique) doublé par un acteur américain en post-synchronisation... et l'on se retrouve devant un ersatz de Bond dérivatif et sans grand intérêt, mis en musique (de manière répétitive) par Ennio Morricone et Bruno Nicolai.
Cela dit, pour la curiosité et le côté kitsch, ça peut se regarder - mais l'intérêt s'arrête là.
002/6
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Un Noël 5 Étoiles (Natale A 5 Stelle - 2018) :
Franco Rispoli (Massimo Ghini), Président du Conseil italien, décide de profiter d'un voyage diplomatique à Budapest, à l'occasion des fêtes de Noël, pour passer quelques nuits avec sa maîtresse, la Sénatrice Giulia Rossi (Martina Stella), de l'opposition. Pour cela, il compte sur la discrétion de Walter Bianchini (Ricky Memphis), son secrétaire personnel dévoué... mais lorsqu'un paparazzi est retrouvé mort à la fenêtre de la chambre des deux amants, la situation se complique rapidement.
Adaptation italienne de la pièce de théâtre Out of Order de l'Anglais Ray Cooney (pièce plus connue chez nous pour sa version théâtrale, Panique au Plazza, avec Clavier), ce Noël 5 étoiles est naturellement une grosse farce de boulevard, un vaudeville où les portes claquent et où les "Ciel, mon mari !" se succèdent.
Pas forcément désagréable à regarder, d'autant que les acteurs sont efficaces, et que les références au paysage politique contemporain (de Macron à Trump en passant par la politique italienne) sont nombreuses et amusantes... mais dans l'absolu, ce Natale A 5 Stelle reste très anecdotique.
Probablement parce qu'il est toujours difficile d'adapter une telle pièce en parvenant à en conserver l'énergie, et sans que visuellement, à l'écran, cela ressemble un peu à du théâtre filmé : ici, c'est parfois le cas, la réalisation manquant de la folie ou du dynamisme nécessaires pour empêcher le spectateur de remarquer la pauvreté et l'artificialité relative des décors (pas aidés par des bruitages ponctuellement fauchés), et le rythme global du métrage connaissant des hauts et des bas regrettables.
C'est donc assez générique dans le genre, malgré la bonne volonté de tout le monde, et la conclusion même du film tombe gentiment à plat, mais difficile de se montrer méchant avec un tel métrage, surtout lorsqu'il suscite à ce point des réactions indignées outre-atlantique, chez ces critiques pour qui l'approche italienne de l'infidélité, du mariage, de la séduction, du sexy, etc, est inconcevable en cette ère post-#MeToo.
Rien que ça, ça donne envie d'être indulgent avec le métrage.
3/6
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Noël approche, et chez les Téléphages Anonymes, c'est donc l'heure de la Christmas Yulefest, et de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...
La Sorcière de Noël (La Befana vien di notte - 2018) :
Enseignante dans une école élémentaire, Paola (Paola Cortellesi) cache un sombre secret : elle a en réalité plusieurs centaines d'années, et chaque nuit, lorsque vient minuit, elle se transforme en Befana, une sorcière qui passe l'année à préparer sa tournée du 5 janvier, lors de laquelle elle distribue des cadeaux aux enfants italiens. Mais lorsque Mr. Johnny (Stefano Fresi), un fabricant de jouets frustré, enlève la Befana pour la remplacer, les élèves de Paola vont tout faire pour libérer leur institutrice...
Une comédie fantastique italienne pour enfants réalisée par Michele Soavi (réalisateur du mythique Dellamorte Dellamore), et qui peinera à convaincre quiconque ne fait pas partie du public-cible du film : c'est en effet un métrage pour les plus petits, bourré de défauts assez typiques du genre et du cinéma italien pour enfants.
Pas très rythmé (facilement dix minutes de trop), pas très drôle, pas très bien interprété (ça cabotine énormément), pas très mémorable (la distribution est assez transparente, notamment la Befana), pas très bien écrit ni très original, on se retrouve devant un film d'aventures plat et manquant de peps, malgré des effets spéciaux honorables.
Je n'ai donc pas du tout accroché à cette proposition laborieuse, qui pourrait cependant plaire aux plus jeunes.
2/6 (et les versions doublées, notamment la version anglaise, sont assez calamiteuses)
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Pourquoi J'ai Pas Mangé mon Père :
Fils aîné du roi des simiens, Édouard (Jamel Debbouze) est chétif et handicapé, mais déborde d'imagination et de bienveillance. Aux côtés de Ian (Arié Elmaleh), son meilleur ami simplet, Édouard grandit ainsi à l'écart des siens, et découvre le feu, la marche bipède, la savane, les animaux sauvages, et trouve même l'amour auprès de Lucy (Mélissa Theuriau)...
Film d'animation français co-écrit et réalisé par Jamel Debbouze, tourné en performance capture, vaguement inspiré d'un roman et ayant demandé des années de gestation et plus d'une demi-douzaine de scénaristes, pour plusieurs dizaines de millions d'euros de budget... et un résultat très mitigé.
Visuellement assez discutable (non seulement au niveau de la direction artistique, mais aussi parce que les limites de l'animation française sont rapidement évidentes, même avec l'apport limité de la performance capture), avec un doublage très inégal (bon nombre de personnages secondaires sont vraiment mal doublés), un bestiaire qui n'est pas loin de rappeler les animaux de RRRrrrr ! (tous basés sur des variations du machin-mouth) et l'intégration d'un clone numérique de De Funès à l'imitation médiocre et forcée, le film paraît rapidement bruyant et surchargé... à l'image de Debbouze, en fait.
Mais paradoxalement, c'est quand Debbouze entre en jeu à l'âge adulte, que le film se concentre sur lui, et qu'il fait tout simplement son numéro habituel, que le tout décolle un peu. Pour faire simple, le film repose entièrement sur les épaules de Jamel et sur son jeu agité, pour le meilleur et pour le pire.
Si on supporte le comédien, son jeu, et son vocabulaire moderne, ça se regarde assez facilement, et ça a bon fond, malgré des défauts évidents. Si l'on a du mal avec Debbouze, sa gestuelle et ses expressions, par contre, ce sera plus difficile.
3 - 0.25 pour l'inévitable (et superflu) numéro musical/dansé sur de la musique moderne, et pour l'illustration musicale dans son ensemble, très oubliable - 0.25 pour les 20 dernières minutes brouillonnes et fatigantes (notamment à cause des nombreux personnages secondaires médiocres) = 2.5/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Un bilan saisonnier assez compliqué à écrire, car une série assez difficile à cerner. The Young Pope souffle en effet constamment le chaud et le froid, passe régulièrement d'un grotesque ridicule à des moments de grâce improbables, alterne les idées inspirées avec les métaphores pataudes, le somptueux avec le kitsch, le bon goût avec le mauvais goût, et s'avère, en fin de compte, une expérience des plus frustrantes.
The Young Pope, saison 1 :
Jeune quadragénaire séduisant, discret et tempéré, le cardinal Lenny Bernardo (Jude Law) est, contre toute attente, élu nouveau Pape au grand dam du Cardinal Voiello (Silvio Orlando), qui tire toutes les ficelles de Rome en secret. Mais dès son élection, Bernardo, désormais rebaptisé Pie XIII, révèle son vrai visage, celui d'un homme caractériel et intransigeant, hanté par son enfance, et à la vision de l'Église particulièrement radicale et traditionaliste. Aussitôt, Pie XIII entame une transformation intégrale de l'Église, désireux de rendre à cette dernière son aura sinistre et menaçante, et de ramener par la force et la peur la Foi dans le coeur des gens...
Co-production italo-franco-espagnole diffusée chez nous sur Canal + et outre-Atlantique sur HBO, The Young Pope est la création de Paolo Sorrentino, réalisateur et scénariste italien, et présente en 10x55 minutes les premiers mois du règne de Pie XIII, depuis sa première apparition publique, jusqu'à... sa dernière ?
Impossible d'affirmer que ce Young Pope est une série mal interprétée : Jude Law s'en donne à coeur joie, et la plupart des seconds rôles (y compris français - Cécile de France, Ludivine Sagnier) sont justes, avec une mention spéciale à Silvio Orlando, impeccable en Cardinal Voiello. Difficile aussi d'affirmer que la série est mal filmée : Paolo Sorrentino sait clairement y faire derrière la caméra, il sait composer un plan (j'ai par exemple le souvenir marquant d'une opposition visuelle Pope/Voiello utilisant le décor pour souligner, de manière frappante, la supériorité de l'un sur l'autre), il sait retranscrire exactement à l'image ses intentions (quelles soient comiques, oniriques, symboliques ou dramatiques) et la plupart du temps, sa réalisation sait parfaitement souligner le faste et le clinquant de l'univers papal et de l'Église Catholique.
Malheureusement, les problèmes de cette série se situent ailleurs, pour moi. Car le Young Pope est une série profondément italienne, avec un sens du grotesque et de l'outrancier typique des artistes de ce pays, et surtout, comme je l'ai mentionné en introduction, elle manie constamment le chaud et le froid, d'une manière qui plaira à certains, et en rebutera d'autres (moi, notamment).
Une autre série dramatique plus conventionnelle aurait articulé cette première saison sur l'ascension au pouvoir de Lenny Belardo, culminant sur son élection : de quoi donner lieu à des jeux de pouvoir, à des manigances, etc, une sorte de House of Cards dans l'univers de la religion catholique.
Ici, il n'en est rien : comme la série et Sorrentino refusent formellement de se conformer aux schémas habituels de la télévision, et désamorcent systématiquement la moindre intrigue dramatique, le show commence par l'élection de ce pape, et suit ses premiers mois sur le trône pontifical : toute opposition à Pie XIII (notamment Voiello) est assez rapidement écrasée, les manigances et jeux de pouvoir disparaissent très rapidement, et Pie XIII semble vite invincible. La série devient alors contemplative, se concentrant le plus souvent sur les mesures radicales du Pape, et sur son obsession récurrente pour ses parents qui l'ont abandonné, enfant.
On devine là l'arc narratif (si tant est qu'on puisse le qualifier ainsi) sous-tendant la saison 1 : tellement obnubilé par son abandon par ses parents hippies, Lenny se venge sur la Terre entière, et ce n'est qu'en retrouvant l'Amour (avec un grand A, au sens religieux et philosophique du terme) qu'il parviendra à comprendre la vraie nature de sa vocation, et à accomplir son destin.
Du moins, c'est ce que l'on croit comprendre en fin de saison, et encore, ce n'est pas certain. Car Sorrentino se disperse beaucoup, et la série ressemble souvent plus à une suite de vignettes impressionnistes et métaphoriques qu'à un récit structuré comme on en a l'habitude.
En effet, autour de Lenny et de ses décisions caractérielles, Sorrentino brode un portrait corrosif et moqueur de l'Église, composée d'innombrables névrosés ayant tous un secret traumatisant, Lenny y compris. Une vision désacralisée guère surprenante venant de ce réalisateur et scénariste, qui refuse donc ici toute structure narrative normale, et préfère prendre systématiquement le contre-pied des attentes du spectateur, pour mieux le surprendre... quitte à ce que le show en souffre un peu.
L'arrivée d'un jeune Pape ? Oui, il est jeune, mais il est aussi caractériel, ultra-radical et ultra-croyant, manipulateur, autoritaire, vaniteux, incontrôlable, immature, bref, Pie XIII se trouve au croisement d'un méchant de James Bond et de Donald Trump (il y a d'ailleurs d'improbables similarités entre l'arrivée au pouvoir de Trump et de Lenny). Et en plus il est clairement présenté comme un Saint aux pouvoirs surnaturels...
Voeillo le cardinal machiavélique, manipulateur et comploteur, présenté comme le principal antagoniste de la série dans ses premiers épisodes ? En fait, un religieux progressiste, presque sympathique et qui a bon fond, qui a compris que jouer les politiciens permettait de faire avancer certaines causes, et qui finit par se faire rapidement écraser par le Pape...
Les tentations féminines ? Le Pape les rejette toutes. Les complots de ses ennemis ? Ils échouent tous, et tout le monde finit par rentrer dans les rangs. Une visite en Afrique, pour rencontrer une simili-Mère Teresa ? Lenny n'y va que pour démolir cette dernière pour ses péchés. Quelqu'un tente de manipuler Lenny en lui présentant de faux parents ? Lenny s'en aperçoit instantanément, on nous montre immédiatement qui est le responsable, et l'intrigue se termine là. Le Cardinal Dussollier, le meilleur ami d'enfance du Pape ? Il finit assassiné après avoir pris part à un plan à trois avec la femme d'un mafieux (quota nudité assuré !), et ne sert que de catalyseur au parcours du Pape. La possibilité de la création d'une Église rivale par un stigmatisé illuminé ? L'homme disparaît mystérieusement suite à l'intervention du Pape... sans conséquences. Le mentor de Lenny (excellent James Cromwell) qui estime que ce dernier lui a volé la papauté ? Il tombe malade, décède, et ne sert lui aussi que de catalyseur à la prise de conscience du Pape.
Etc, etc, etc : il en va de même à chaque niveau de cette série, qui préfère largement jouer la carte du symbolisme tantôt limpide tantôt abscons (avec des visions, des métaphores, des moments aléatoires et très contemplatifs) plutôt que celle d'une narration et d'un récit conventionnels. On se retrouve souvent avec des sous-intrigues et des personnages abandonnés en cours de route (Voiello finit par être relégué au second plan de la série, toute l'intrigue d'Esther et du bébé est liquidée hors-champ, Cécile de France disparaît pendant trois ou quatre épisodes (sans que cela ne change quoi que ce soit, vu que son personnage n'apporte rien d'essentiel), la rencontre tendue avec le Premier Ministre italien ne débouche sur rien...), au profit d'effets de réalisation et d'images fortes (il est indubitable que certaines scènes marquent tant elles flattent l'oeil - la prière dans la piscine, ou en Afrique, etc), mais qui peuvent aussi lasser au bout d'un moment.
À l'identique, l'obsession récurrente de Lenny pour ses parents adoptifs - c'est son traumatisme fondateur, qui revient sans cesse sous forme de visions, et qui le motive, depuis son plus jeune âge, à prendre sa revanche sur le monde - a fini par m'agacer. Il y a une sorte de manque de subtilité, dans The Young Pope, qui m'a rebuté : c'est volontairement une série outrancière et grotesque (certaines des tirades du Pape le font ressembler à un Tony Montana sous cocaïne, en surjeu total, avec en plus une posture et des costumes ridicules qui empêchent de le prendre au sérieux), cherchant à faire rire de l'Église, à choquer et à provoquer en poussant ses idées dans ses derniers retranchements, mais le problème, c'est qu'une fois qu'on a cerné ces idées, le show tourne un peu à vide.
Ainsi, plus la série s'est écartée du format dramatique conventionnel, au fil de la saison, pour tenter de faire basculer Lenny vers une figure plus tragico-mélancolique (avec crise de Foi, visions, etc), et plus j'ai eu du mal à avancer dans ces épisodes. D'autant que la fin de saison correspond au moment où le show freine un peu des quatre fers, pour s'autoriser des digressions pas forcément surprenantes (initialement de 8 épisodes, la saison s'est vue rallongée en cours de production), mais pas non plus forcément indispensables.
Cela dit, à ce stade de la série, à moins d'être doté d'un caractère masochiste et complétiste (comme moi), soit l'on est totalement sur la même longueur d'onde que Sorrentino, et on adore tout ce que le show propose, soit l'on a déjà arrêté de regarder le programme. C'est d'ailleurs assez dommage, puisque sur la toute fin, le parcours de Pie XIII fait (un peu plus) sens. De manière assez radicale, qui laisse présager une saison 2 (intitulée The New Pope, apparemment) bien différente.
Quoiqu'il en soit, si je ne peux pas nier les qualités esthétiques et audacieuses du programme, je ne peux pas dire que j'aie vraiment trouvé cette expérience satisfaisante. J'ai lu, çà ou là, des comparaisons de ce Young Pope avec des séries comme John From Cincinnati, où il ne faut pas trop chercher un sens aux images, et où il faut se laisser porter.
Soit. Il n'empêche qu'entre l'illustration électro assez insipide ; un trait parfois beaucoup trop forcé et caricatural (oui, j'ai ri en voyant le Pape se préparer sur du LMFAO, j'avoue) et ses ruptures de ton brutales, qui font vraiment passer la série d'une farce grotesque à quelque chose de mortellement sérieux ou philosophique au sein d'un même épisode ; et un travail métaphorique volontairement ambigu, qui enchaîne symbolisme profond et pertinent avec des images surréalistes creuses et aléatoires, on finit par avoir du mal à cerner les intentions de Sorrentino, et on hésite : est-ce que le tout est une oeuvre parfaitement maîtrisée, mais difficile d'accès et réservée à un public averti, ou est-ce que c'est une saison particulièrement imparfaite et brouillonne, comportant de nombreux défauts d'écriture et de structure, et pas tout à fait à la hauteur de sa réputation, dans certains cercles, de meilleure série de l'année, si ce n'est de la décennie ?
Personnellement, je penche plutôt pour l'option b), mais je ne saurais vraiment me prononcer. Une chose est certaine : il y a du bon dans ce Young Pope, et la série ne laisse pas indifférent. Néanmoins, malgré les points positifs (interprétation, réalisation, direction artistique, humour), je risque de ne pas tenter l'expérience d'une saison 2 de ce qui semblait clairement conçu comme une mini-série au dénouement sans appel.
Noël approche, et chez les Téléphages Anonymes, c'est donc l'heure de la Christmas Yulefest, et de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...
The Christmas That Almost Wasn't (Il Natale che quasi non fu):
Sam Whipple (Paul Tripp), un avocat sans le sou mais habité par l'esprit de Noël, rencontre un beau jour Santa Claus (Alberto Rabagliati), qui lui demande son aide : le nouveau propriétaire du Pôle Nord, Phineas T. Prune (Rossano Brazzi), a décidé de réclamer un loyer à Santa, et exige que ce dernier lui paye des siècles d'arriérés... car Prune déteste Noël, et tente d'y mettre un terme, en expulsant Santa, et en saisissant toutes ses installations.
Un film italien de 1966, tourné en anglais/intégralement post-synchronisé (de manière assez laborieuse), et adapté d'un livre de Paul Tripp par son auteur, qui joue par ailleurs le rôle principal, et chante.
Beaucoup.
C'est d'ailleurs le cas de tous les personnages de ce film pour enfants assez daté, qui lorgne très souvent sur la comédie musicale : tout est très coloré, très caricatural (le méchant utilise occasionnellement de gros bâtons de dynamite qu'on dirait sorti d'un cartoon façon Les Fous du Volant), les chansons sont enfantines, le film s'ouvre sur un générique animé (assez réussi, d'ailleurs), et le script lorgne fortement sur de nombreux autres œuvres de Noël (notamment Miracle sur la 34ème Rue, le Grinch, et Un Chant de Noël, mais on pense aussi au Père Noël et au Tambour Magique de Mauri Kunnas), et les limites du budget sont fréquemment évidentes (le décor fauché du Pôle Nord, et son arrière plan trop court qui dévoile les murs du studio, le montage musical sur des photos de tournage pour gagner du temps et économiser sur le temps de doublage, les décorations anémiques sur les arbres...).
Dans l'ensemble, un film qui a bon fond (parfois trop, d'ailleurs, car c'est très naïf et simplet), qui a assez mal vieilli et est probablement à déconseiller aux plus de 8/10 ans.
Halloween approche à grands pas, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Deux Yeux Maléfiques (Two Evil Eyes/Due Occhi Diabolici) :
La vérité sur le cas de Monsieur Valdemar : Agonisant, Ernest Valdemar (Bingo O'Malley) est tombé sous l'emprise hypnotique de son médecin (Robert Hoffman) et de sa future veuve, Jessica (Adrienne Barbeau). Lorsque Valdemar décède prématurément, les deux amants décident de garder ce décès secret, et de conserver le cadavre au congélateur, jusqu'à ce que les formalités administratives de l'héritage soient réglées. Mais bien vite, il apparaît que la mort de Valdemar n'est pas forcément aussi définitive qu'il n'y paraît... / Le Chat Noir : Rod Usher (Harvey Keitel) est un photographe spécialisé dans les scènes de crime ; lorsque sa compagne recueille un chat noir, cependant, c'est la guerre entre l'animal et le photographe. Une guerre qui tourne mal, et qui fait perdre à Rod sa santé mentale...
Anthologie en deux parties (initialement conçue en quatre parties, mais ramené à deux après le désistement des deux autres réalisateurs, Carpenter & Craven) réalisée par Dario Argento et George Romero, qui se chargent chacun d'une adaptation d'un récit d'Edgar Allan Poe.
Problème, le film fait deux heures, et chacun des récits est donc étiré jusqu'à l'agonie pour remplir une heure complète de métrage : si cela peut encore faire illusion pour le premier segment, La Vérité sur le cas de Monsieur Valdemar, filmé à l'Américaine par Romero, qui parvient à conserver un semblant de tension et une unité de lieu qui fonctionne, le second segment (Le Chat Noir) ne raconte absolument rien, et cache derrière son fanservice référentiel et son approche plus frontale du gore et de la violence une absence totale de contenu.
Le film dans son ensemble a donc d'énormes problèmes de rythme, et l'on ne peut s'empêcher de se dire que le tout aurait mérité 30 bonnes minutes de coupes, histoire de dynamiser tout ça.
Cela dit, même avec 30 minutes en moins, ce Deux Yeux Maléfiques n'aurait pas été exempt de problèmes.
Du côté Romero, on peut citer une conclusion façon "flics vs zombies" assez ratée et clichée, surtout qu'elle arrive sur les talons d'une scène de meurtre par métronome volant, en présence d'esprits en collant blanc intégral : pas vraiment de quoi susciter autre chose que l'hilarité, franchement.
Du côté Argento, c'est pire, puisque l'intégralité du segment paraît, faute d'un autre terme, fauchée comme les blés, et assez kitsch, de l'interprétation en roue libre au style de la réalisation, en passant par la musique, le rêve médiéval avec perruques et figurants au rabais, et la conclusion qui tombe à plat.
En résumé, le potentiel de cette anthologie est là, et pendant une heure, malgré le rythme anémique, on se dit que le résultat final devrait être regardable... et puis non.
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L'Au-delà (The Beyond / L'Aldilà) :
Liza Merril (Catriona MacColl), une new-yorkaise, hérite d'un vieil hôtel de Louisiane, qu'elle décide de rénover. Mais rapidement, à mesure que d'étranges incidents coûtent la vie aux personnes qui s'approchent de (et/ou rénovent) l'hôtel, il s'avère que l'établissement est construit sur l'une des portes de l'Enfer et qu'une fois celle-ci ouverte, les morts peuvent revenir à la vie pour s'en prendre aux vivants...
Je vais être complètement franc : je sais que The Beyond/L'Au-Delà est vu par beaucoup d'amateurs de genre comme un film culte et incontournable, mais n'étant pas particulièrement familier du cinéma de Fulci, et ne découvrant ce film qu'aujourd'hui, je pense qu'il faut probablement avoir vu/découvert ce métrage à l'époque, et dans certaines conditions bien précises (en VF ? En VHS ?) pour vraiment l'apprécier et se laisser emporter.
Le film n'est pas inintéressant, en soi, et la réalisation, avec ses jeux constants de cadrage, de profondeur de champ, de mise au point, est elle-aussi assez travaillée et appréciable... mais je ne peux pas dire que j'ai accroché au tout.
Entre son scénario délibérément abscons et décousu, ses zooms/dézooms et autres effets de montage et de transition parfois risibles, sa musique très très datée, son rythme pépère, et son interprétation/post-synchro particulièrement inégale, pour ne pas dire médiocre (ce qui n'est pas forcément surprenant compte tenu du genre, du budget, et du type de coproduction internationale), j'ai vraiment eu beaucoup de mal à entrer dans le film, d'autant que je suis resté particulièrement de marbre devant ses effets techniquement compétents, mais que la réalisation complaisante et l'illustration musicale ont rendus inefficaces sur moi.
Je suppose que tout cela fait partie du charme du film aux yeux de ses amateurs ; étant resté à la porte du métrage, je me contenterais de garder de The Beyond le souvenir d'une curiosité à l'ambiance efficace, mais à l'intérêt très limité.
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The Spider Labyrinth (Il Nido Del Ragno) :
Jeune archéologue, Alan Whitmore (Roland Wybenga) est envoyé à Budapest pour enquêter sur le silence étrange du Professeur Roth, un collègue qui, comme plusieurs autres membres d'un projet international, travaillait à l'étude de manuscrits et inscriptions anciennes. Mais une fois arrivé sur place, Whitmore découvre rapidement que la situation est plus complexe qu'il n'y paraît, et que Roth est devenu la victime d'un culte religieux ancien, bien décidé à garder secrète l'existence de sa déité, une araignée aux pouvoirs surnaturels...
Un film italien de la fin des années 80, et qui affiche clairement ses influences, empruntant çà et là au giallo, à Lovecraft, et au cinéma de genre de l'époque (coucou, Argento), avec ce que ça a de qualités (esthétique, ambiance, inventivité) et de défauts (acteurs mal redoublés en studio, interprétation inégale, et rendu très très daté, notamment dans certains effets).
Néanmoins, quelque chose fonctionne indubitablement dans l'enquête surnaturelle de ce héros un peu distant et cassant, au sein d'une petite communauté de personnages étranges, tous cultistes, et qui observent fixement le moindre de ses mouvements...
Rien de révolutionnaire, ou d'exceptionnel, mais c'est loin d'être une perte de temps.
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From Romero to Rome - The Rise and Fall of the Italian Zombie Film :
Docu anglo-italien de 60 minutes, qui retrace l'histoire des films de zombies italiens, depuis leur naissance, peu de temps après le succès de La Nuit des Morts-Vivants de Romero, jusqu'à leur "mort", des années plus tard, après être tombés au champ d'honneur du cinéma d'exploitation italien et de ses dérives.
Plutôt intéressant, ce documentaire met en parallèle l'évolution des films américains avec celle des films italiens, illustrant ses interviews (avec un certain nombre de réalisateurs et d'intervenants anglais et italiens) d'images d'archive couvrant la majorité des "gros" films du genre, et des réalisateurs officiant alors (Fulci, Deodatto, D'Amato, et j'en passe).
Je ne suis pas assez familier du cinéma d'exploitation italien pour vraiment affirmer si oui ou non ce travail est complet (je suis sûr qu'il y aurait beaucoup plus à dire sur le sujet), mais dans l'absolu, c'est assez sympathique et bien mené pour instruire tout en divertissant.
Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à mi-Novembre...
War of the Dead :
En mars 1942, le Capitaine Martin Stone (Andrew Tiernan) prend la tête d'une escouade américaine envoyée détruire un bunker ennemi en territoire russe, mais se trouve contraint d'intégrer à son équipe des soldats d'élite finlandais, afin d'affronter des sodats nazis revenus d'entre les morts...
Aouch. Entre Outpost et Dead Snow, les films de zombies nazis sont presque devenus un sous-genre à part entière du cinéma d'horreur. Et franchement, lorsque l'on arrive après la bataille comme ce War of the Dead (huit ans de gestation !), mieux vaut apporter quelque chose de neuf ou d'original si l'on veut sortir du lot.
Ici, pas de chance, c'est tout le contraire, puisque le métrage est absolument générique et dérivatif au possible, avec des personnes creux et interchangeables, un carton-titre long et maladroit en début de film et de l'action non-stop pendant 90 minutes... mais malheureusement, c'est de l'action brouillonne et mal filmée, puisque 80% du film se passent de nuit, et les 20% restants dans des couloirs souterrains sombres.
Autrement dit, on ne voit pas grand chose, et de toute façon, à la 25ème attaque de zombies identique aux autres, on finit par ne plus en avoir grand chose à faire. Hénaurme bof.
Halloween s'en est allé, et l'heure est venue, pour le blog des Téléphages Anonymes, de conclure l'Oktorrorfest2014, un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à mi-Novembre...
Vol 7500 :
Lorsqu'une mort suspecte se produit à bord du vol 7500 au départ de LA, les passagers s'inquiètent. D'autant qu'après des turbulences brutales, des évènements surnaturels se produisent à bord, et certains passagers disparaissent...
Que se passe-t'il lorsqu'un scénariste assez moyen (Coup d'éclat, The Quiet Ones, Les Intrus, Half Light) décide, peut-être après avoir vu Les Passagers, ou bien l'épisode final de la série Lost, de reprendre trait pour trait le concept du show, en le simplifiant à son maximum ? On se retrouve avec un navet soporifique dans lequel <spoilers à surligner> une turbulence aérienne provoque la mort de tous les passagers d'un avion qui, inconscient de leur décès, restent bloqués dans le purgatoire de l'avion, disparaissant les uns après les autres à mesure qu'ils acceptent leur destin et font la paix avec leur conscience.<spoilers>
Le tout sous des atours de ghost movie à la mode asiatique plat et quelconque, mâtinés de références totalement clichées (l'épisode de Twilight Zone).
Hormis la distribution sous-exploitée (Ryan Kwanten, Leslie Bibb, Jamie Chung, Amy Smart, Jerry Ferrara), et quelques moments efficaces lorsque les turbulences débutent, un bon gros encéphalogramme plat pour ce long-métrage mollasson signé du réalisateur japonais de The Grudge.
1/6
Beneath :
Pour célébrer la fin de leurs années de lycée, un groupe de jeunes part en bateau sur un lac, sans savoir qu'une créature vorace y vit ; et lorsque l'embarcation est attaquée par le monstre, les véritables personnalités de chacun se révèlent, tandis que la mort frappe à leur porte...
Le réalisateur de The Last Winter continue dans l'horreur, mais à plus petit budget, avec ce film qui, en d'autres circonstances, pourrait être assimilé à un huis-clos. Et comme The Last Winter, ce métrage a des problèmes de rythme certains, et se délite progressivement.
En effet, si les premières minutes peuvent faire illusion, avec leur cinématographie assez réussie, et leurs dialogues crédibles et sympathiques au sein de la bande de jeunes, très rapidement, on discerne les limites du scénario et du métrage : le poisson géant est en caoutchouc, les acteurs sont assez inégaux (pour ne pas dire mauvais par moments) et leurs personnages deviennent instantanément antipathiques dès que la crise commence.
Alors comme en plus, le scénario possède d'énormes manques et autres problèmes de logique, on passe très régulièrement son temps à se prendre la tête entre les mains devant ce récit qui ne convainc jamais vraiment, et qui se prend les pieds dans le tapis à vouloir mêler film de monstre fauché et dissertation philosophique balbutiante sur la nature humaine.
1.25/6
Nuits de Terreur :
Dans la petite ville de Darkness Falls, l'esprit vengeur d'une vieille femme brûlée fait rêgner la terreur sur les esprits et les demeures, en tuant tous ceux qui voient son visage ; Kyle (Chaney Kley), cependant, a réchappé à la malediction, et douze ans plus tard, voilà qu'il doit aider le petit frère de son amie d'enfance (Emma Caulfield) à faire de même...
Un long-métrage d'horreur assez basique et pépère, pas trop mal filmé, mais assez typique de son époque, entre son casting de télévision, son illustration musicale à base de nu-metal, et son scénario dérivatif, qui fait penser à de nombreux autres métrages du genre.
Bon, ce n'est pas trop honteux pour autant, quelques scènes font leur effet, les visages familiers (Kestie Morassi, Emily Browning...) sont sympathiques et la musique de Brian Tyler est réussie... mais ça s'arrête là, et ça ressemble trop à un patchwork de bouts d'idées cousues ensemble pour fonctionner.
2/6
Oltre Il Guado (Across The River) :
Quelque part à la frontière italo-solvène, un éthologue installe des caméras dans les bois, afin d'étudier le comportement des animaux locaux. Un jour, il remarque une robe flottant sur une rivière, et des carcasses aux marques étranges ; décidé à mener l'enquête, il découvre alors un village abandonné, frappé par une malédiction qui va rapidement s'abattre sur le scientifique...
Un film d'épouvante italien qui opte pour la création d'une atmosphère pesante, lente et hypnotique, plutôt que pour un film d'horreur traditionnel.
Tout repose donc sur cette ambiance moite et délabrée, dans ce village étrange, abandonné et intemporel où il ne semble plus n'y avoir que pluie et ténèbres. Et force est de constater que, quelques maladresses mises à part, cette bulle temporelle minimaliste fonctionne plutôt bien.
Malheureusement, on peut clairement regretter la micro-intrigue extérieure à tout cela, apparemment nécessaire pour expliquer l'histoire de ce village (je n'en suis pas convaincu, personnellement), et qui a tendance à casser un peu l'immersion.
M'enfin ça reste tout à fait honorable, pour peu qu'on rentre dans le trip global du métrage.