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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Résultat pour ""the good place""

Halloween Oktorrorfest 2017 - 45 - The Devil's Candy (2015)

Publié le 18 Octobre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Halloween, Horreur

Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...

The Devil's Candy :

Famille métalleuse heureuse et décontractée, les Hellman (Ethan Embry, Shiri Appleby, Kiara Glasco) s'installent dans une nouvelle demeure, soldée pour cause de morts entre ses murs. Là, Jesse, le père artiste peintre, retrouve l'inspiration et, inspiré par des murmures et des voix, commence à peindre des toiles sinistres et macabres. Mais lorsque Ray (Pruitt Taylor Vince), le fils du couple décédé dans cette maison, refait surface, hanté par ces mêmes murmures qui le poussent à tuer, et à s'intéresser à la fille de Jesse, la situation vire rapidement au drame...

Raaaah, quel film frustrant.

Frustrant, parce que quasiment toutes les pièces sont réunies pour faire un excellent film de genre à tendance métal, à commencer par cette famille ultra-attachante, que ce soit Embry, sec, découpé, à l'apparence quasi-animale et christique, Appleby, plus rangée et sage, toute en contraste, et la petite Kiara Glasco, déjà excellente dans la série Copper. Une famille on-ne-peut-plus métal, crédible et sympathique, qui dès le début du film, donne envie de les suivre dans leurs mésaventures.

La réalisation, ensuite, stylisée, tour à tour subtile et maline, ou plus brute de décoffrage, parvenant à très bien instaurer une ambiance malsaine, en s'appuyant sur un travail sonore intéressant, et sur un score métalleux de Sunn O))). Et justement, ce travail sonore, ces murmures sataniques qui hantent deux personnages, et qui semble orienter le film dans une direction ouvertement surnaturelle et démoniaque... tout ça fonctionne très bien.

Au fil du métrage, la tension monte progressivement, aidée par un montage habile et parallèle des exactions de Ray, et du travail artistique de Jesse. On s'attend à quelque chose de malsain, on voit des sous-intrigues potentielles apparaître, etc... et puis arrive le dernier quart d'heure (le film dure à peine 70 minutes, avec du Metallica en prime pour le générique de fin), et là, le métrage s'essouffle soudain, finissant par donner une impression d'inabouti, comme s'il avait subi des coupes imprévues faute de budget.

Ce n'est pourtant pas faute d'avoir prévenu plus tôt, par la bouche d'un pasteur télévisé : dans ce film, le diable n'est pas un démon cornu, c'est le mal qui vit au coeur des hommes... et donc, le métrage de délaisser, dans son dernier quart d'heure, les murmures sataniques et l'influence du Malin, pour se résumer à un film de siège un peu trop bourrin, opposant la famille de Jesse à Ray, en mode assaut frontal sur la maison.

Soit.

Le fantastique se trouve alors relégué au second, voire troisième plan, et le film devient plus simpliste, succombant à un incendie beaucoup trop numérique (malgré quelques plans assez réussis à base de Flying V) pour convaincre, et à une confrontation frustrante de brièveté.

Vraiment dommage que le soufflé retombe autant sur la fin, mais cette maladresse n'est pas forcément surprenante : au fil du film, rien qu'en remarquant les noms des personnages et des lieux (Hellman, Smilie, Belial, Shelter...), on pouvait deviner que la finesse et la subtilité ne seraient pas forcément toujours au rendez-vous... mais ça reste néanmoins frustrant.

3.75/6, tout de même, pour l'atmosphère et la distribution.

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Un film, un jour (ou presque) #558 : The Image Revolution (2014)

Publié le 14 Juillet 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Documentaire, Biographie, Histoire

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

La Révolution Image (The Image Revolution) :

Il y a 25 ans, insatisfaites par le traitement que leur réservait Marvel, pour qui elles travaillaient, sept des plus grandes stars de l'industrie de la bande dessinée américaine - Jim Lee, Marc Silvestri, Rob Liefeld, Todd McFarlane, Erik Larsen, Jim Valentino et Whilce Portacio - décidaient de faire sécession, et de fonder leur propre maison d'édition, Image.

Contre toute attente, et contre toute prédiction, l'opération est un succès retentissant, qui propulse ces talents au firmament de l'industrie, les rend immensément riches, et change à jamais la face du monde des comics.

Aujourd'hui, Image est toujours en activité, et connaît un succès toujours plus florissant, le produit d'une évolution qui ne s'est pas faite sans heurts : entre conflits d'intérêts, égos démesurés, résistance de l'industrie et des jeunes talents, folie des grandeurs, et crash économique, la vie d'Image a été secouée de nombreux séismes, et il a fallu le départ de plusieurs membres fondateurs (dont Jim Lee, désormais grand patron de DC Comics), pour qu'Image se réoriente et se positionne comme une alternative indépendante aux deux géants que sont DC et Marvel. Désormais, face aux super-héros de la concurrence (et contrairement à ses débuts), Image propose des récits différents, créés et contrôlés par leurs auteurs, au nombre desquels le fameux Robert Kirkman, et son Walking Dead.

Ce documentaire résume donc l'essentiel de la genèse de la compagnie, et de son histoire, au travers d'innombrables vidéos d'archive, et autres interviews avec tous les membres fondateurs d'Image.

Parmi ces derniers, c'est Rob Liefeld, qui, paradoxalement, s'en sort le mieux, tant son caractère rigolard, déconneur et sympathique le rend éminemment attachant, et compense le fait qu'il est un piètre imitateur, qu'il n'est pas très drôle, et qu'à l'époque, il était totalement immature, égocentrique et bordélique, tout en étant responsable des plus gros problèmes de ce collectif. Jim Lee, lui, paraît vraiment discret, humble et travailleur, tandis que Silvestri est le grand frère plus détaché, Larsen l'artiste excentrique, Valentino le vétéran, et McFarlane, le businessman ambitieux, calculateur, malin et meneur d'hommes. 

On suit donc toute cette petite équipe de leurs débuts de poids lourds chez Marvel, à leurs premiers pas enthousiastes mais précipités, en tant qu'Image, avant de passer à leur succès de rock-stars... et c'est là que ça se gâte, puisque personne au sein de l'équipe (hormis McFarlane) ne savait dans quoi ils mettaient les pieds, ou comment gérer une entreprise.

Sans surprise, Image a alors connu une traversée du désert, parallèle à l'éclatement de la bulle spéculative du marché du comic-book, que la compagnie avait bien alimentée pendant un temps. Et c'est lorsque l'on aborde vraiment cette période difficile que l'on s'aperçoit que ce qui est sympathique avec ce documentaire, c'est que malgré les brouilles, malgré les disputes de l'époque, tout le monde assume ses erreurs, et tout le monde est resté en contact.

Le documentaire peint donc un portrait très sympathique de tout ce petit monde, mais malheureusement, le métrage n'est pas très long (80 minutes), et le temps qu'il consacre à ces personnalités est autant de temps qui aurait pu être utilisé pour mieux replacer la "révolution Image" dans son contexte, et pour bien en décrire ses conséquences. À l'identique, le film fait un peu l'impasse sur la dernière décennie d'Image, avant le succès Walking Dead, et manque d'un point de vue extérieur, peut-être plus objectif, sur la compagnie et sur son influence réelle, tant au niveau artistique que commercial, contractuel et professionnel.

Mais dans l'ensemble, ça reste un documentaire intéressant pour quiconque s'intéresse à l'industrie, et a grandi avec les comic-books Image. Il ne faut simplement pas s'attendre à quelque chose de forcément totalement exhaustif, ou de totalement neutre sur le sujet.

4.25/6   

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Les bilans de Lurdo : 1666, Londres en Flammes (2014)

Publié le 21 Janvier 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, UK, Drame, Histoire, ITV, Les bilans de Lurdo

Mini-série anglaise en 4 épisodes d'une heure, diffusés sur ITV, et qui racontent, au rythme d'un épisode/une journée, une version dramatisée du Grand Incendie de Londres ayant ravagé la ville début Septembre 1966.

1666, Londres en Flammes (The Great Fire) :

Écrite par un journaliste politique et romancier, cette mini série suit plusieurs couches sociales et de multiples protagonistes durant ces événements tragiques, tentant de mêler lutte des classes, romance, complots politiques, et guerres de religion protestants vs catholiques dans une grande fresque historique façon Les Piliers de la Terre.

Je dis "tentant", car, on s'en aperçoit rapidement, le tout est globalement assez brouillon, et pas forcément à la hauteur de l'événement.

On y suit donc le parcours de Thomas Farriner (Andrew Buchan), boulanger pour la Navy et pour le Roi, veuf et père de deux filles ; il est épris (sans oser passer à l'acte) de Sarah (Rose Leslie), sa belle-soeur, seule depuis la disparition de son mari durant une bataille. Cette même Sarah travaille pour un noble suspecté d'être catholique, et sous la surveillance de Lord Denton (Charles Dance), responsable de la sécurité du Roi Charles II (Jack Huston).

Un Roi plus préoccupé par la bagatelle que par son Royaume, et qui est conseillé par Samuel Pepys (Daniel Mays), l'un de ses administrateurs. Pepys, lui, a des problèmes de couple : il soupçonne sa femme (Perdita Weeks) de le tromper, et se réfugie dans les bras d'une Londonienne de basse extraction, dont le mari est jaloux. Ajoutez à tout cela l'incendie de Londres ; Sarah qui devient un pion dans les jeux politiques de Lord Denton ; James, le frère du Roi, qui complote contre ce dernier ; des romances de cour ; etc... etc... etc...

Bref, on le voit en prenant connaissance de ce simple résumé, Tom Bradby, le scénariste, a probablement vu un peu trop gros pour son propre bien, en tentant de faire de ce Grand Incendie une sorte de thriller politico-religieux impliquant toute la société anglaise, sur fond de catastrophe nationale. Pas forcément aidé par une réalisation et une photographie très inégales, le récit peine à captiver, ou à développer suffisamment l'un ou l'autre des axes qu'il semble vouloir aborder.

Au point qu'on regarde le tout de manière très passive, malgré le capital sympathie pourtant très clair de la distribution : c'est notamment assez amusant de retrouver plusieurs membres de la distribution du Trône de Fer, ainsi que d'autres visages familiers, quand bien même ils finissent par être sous-exploités (Perdita Weeks, notamment).

Jack Huston, par exemple, s'en sort très bien dans le rôle du Roi, et parvient à donner de l'épaisseur à son monarque apeuré et indécis (malgré un discours final improbable façon Roosevelt), mais Rose Leslie, elle, interprète toutes ses scènes en mode fébrile et essoufflé, faute d'avoir autre chose à jouer.

Plus gênant, cette surabondance de personnages et de sous-intrigues finit par confiner au toutéliage abusif : tous les personnages ayant une importance dans cet Incendie sont liés, ils se connaissent tous directement ou indirectement, et on a souvent l'impression que Londres fait 1 ou 2 kilomètres carrés, tant les protagonistes passent leur temps à se croiser, par "pure coïncidence".

Par pure charité chrétienne (ou protestante, c'est selon), on passera donc sur ces innombrables facilités scénaristiques vraiment honteuses, ou encore sur cette fin bâclée, en deux minutes chrono, et on conclura que The Great Fire, ça s'éparpille, ça ne passionne pas vraiment, et c'est à la fois trop dense et pas assez pour convaincre ou se montrer à la hauteur de ses ambitions.

Dommage.

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Halloween Oktorrorfest 2017 - 78 - Saga Wishmaster : Wishmaster 3 (2001) & Wishmaster 4 (2002)

Publié le 9 Novembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Horreur, Halloween, Fantastique, 1001 nuits, Thriller

Chez les Téléphages Anonymes, l'Halloween Oktorrorfest - notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur - continue jusqu'à la fin de la semaine...

Wishmaster 3 - Au-delà des Portes de l'Enfer (Beyond the Gates of Hell) :

Alors qu'elle attend l'arrivée de son professeur (Jason Connery) dans le bureau de ce dernier, Diana (A.J. Cook), une jeune étudiante en histoire, y découvre une boîte antique, qui contient une pierre précieuse. Sans le savoir, elle libère ainsi un Djinn (John Novak), qui entreprend, sous l'apparence du professeur, de massacrer tous les occupants du campus, en exauçant leurs vœux...

DTV tourné en même temps que le quatrième volet, ce métrage est particulièrement mauvais, pour une multitude de raisons.

- déjà, parce qu'il bascule toute l'action sur un campus empli de clichés ambulants et sans grand charisme (les seules à s'en sortir, c'est AJ Cook et Emmanuelle Vaugier, dans un second rôle d'allumeuse) ;

- ensuite, parce que Andrew Divoff est remplacé par John Novak qui, s'il n'est pas forcément un mauvais acteur, a vraiment une tête ridicule sous son maquillage, et ne parvient pas un seul instant à rendre ce Djinn (qui n'est visiblement pas le même que celui des deux premiers volets) menaçant ;

- parce que le budget est tellement minuscule que le Djinn passe tout son temps sous les traits de Jason Connery, qui n'a pas une once du charisme de son père ;

- parce qu'il a recours à des bimbos siliconées comme "souhait exaucé" de l'une des victimes ;

- parce que le tout est encore plus fauché que dans le précédent volet, notamment au niveau des effets, tant numériques que pratiques ;

- et parce que, comble de mauvaise idée, le script intègre l'Archange St Michel au récit, en tant qu'ennemi juré du Djinn, qui s'incarne dans le petit ami de l'héroïne (au charisme et au talent inexistants), et se bat à l'épée contre le démon...

C'est tout simplement ridicule à voir, à l'image de cette poursuite automobile avec le Djinn sur le toit de la voiture.

1/6

Wishmaster 4 - The Prophecy Fulfilled :

Sam (Jason Thompson), un artiste, vient d'emménager avec sa compagne Lisa (Tara Spencer-Nairn), lorsqu'un accident le prive de l'usage de ses jambes, et complique considérablement leur vie de couple. C'est le moment que choisit Steven (Michael Trucco), leur avocat, pour tenter de séduire Lisa en lui offrant une pierre précieuse trouvée dans une antiquité... mais cela réveille le Djinn (John Novak), qui prend l'apparence de Steven, et commence alors à se rapprocher de la jeune femme...

À nouveau, un DTV, tourné sur la lancée du précédent, dont il reprend Novak en Djinn, ainsi que la notion d'un antagoniste angélique, ici incarné par Victor Webster (et qui est particulièrement incompétent, mais n'a aucun problème à massacrer des innocents, d'ailleurs)...

Le reste, cependant, délaisse totalement le schéma habituel des films Wishmaster, pour se concentrer sur la relation de couple de Lisa et Sam... au point de faire du film un semi-drame relationnel, en marge duquel gravite le Wishmaster, sous l'apparence de Michael Trucco.

Ce dernier point est le bienvenu, puisque Trucco a nettement plus de charisme que le fils Connery dans l'épisode 3... mais il faut bien avouer que le film est bourré de remplissage insipide et relationnel, de nudité gratuite (l'héroïne enlève le haut après trois minutes de film à peine, on passe un bon moment dans un strip-club, etc), de ralentis, de cascades automobiles, de combats approximatifs à l'épée, et d'idées étranges.

Au nombre desquelles, à mi-film, le troisième vœu de Lisa ("si seulement je pouvais aimer Steven pour ce qu'il est réellement"), qui oblige le Djinn à tenter de la séduire sincèrement, et à développer des sentiments pour la jeune femme.

Une direction "romantique" vraiment improbable à faire prendre à ce métrage, avec un Djinn qui passe ses rares scènes sous sa forme réelle à se disputer avec sa hiérarchie, et des souhaits exaucés et des mises à mort particulièrement insipides et ternes.

Cela dit, paradoxalement, ça tient un peu mieux la route que l'épisode précédent, ce qui m'a étonné : c'est toujours mal foutu, assez fauché, et inabouti (mention spéciale au dernier quart d'heure, bancal au possible, avec son Djinn goguenard qui fait de grands discours et ses effets miteux), mais au moins ça tente quelque chose d'inhabituel avec le concept de base, plutôt que de le photocopier sans inspiration.

1.25/6

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Halloween Oktorrorfest 2016 - 121 - Scooby-Doo : le Mystère Commence (2009) & Scooby-Doo et le Monstre du Lac (2010)

Publié le 2 Novembre 2016 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Oktorrorfest, Review, Télévision, Fantastique, Jeunesse, Comédie, Halloween

Halloween, c'est terminé, et jusqu'à la fin de la semaine, on achève l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme la fin de ce marathon de cinéma fantastique et d'horreur qui a duré un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...

Scooby-Doo : le Mystère Commence (Scooby-Doo ! The Mystery Begins) :

Après une échauffourée ayant eu lieu à bord du bus scolaire, quatre adolescents - Fred (Robbie Amell), Velma (Hayley Kiyoko), Daphne (Kate Melton) et Shaggy (Nick Palatas) - doivent passer du temps en colle dans leur lycée de Coolsville. Ils sont alors attaqués par des esprits menaçants, qui saccagent l'établissement : accusés à tort par leur proviseur, les quatre nouveaux amis sont suspendus, et décident de s'associer pour découvrir le véritable responsable de cet incident...

Un téléfilm faisant office de préquelle aux deux opus cinématographiques avec Sarah Michelle Gellar et compagnie, ce Mystery Begins est assez moyen, pour ne pas dire médiocre : si Freddy, Shaggy et Velma (asiatique, mais attachante au possible) sont assez bien castés, Daphne est par contre assez insipide, et peu convaincante dans sa tenue et dans son rôle.

À l'identique, le Scooby Doo numérique est raté, comme le reste des effets numériques, et les bruitages sont particulièrement médiocres (et occasionnellement mal synchronisés), ce qui n'aide pas un scénario ultra-basique (et surnaturel...) à surnager.

Néanmoins, l'énergie des acteurs sauve un peu le tout, et permet à ce téléfilm d'atteindre (de justesse) la moyenne.

3/6

Scooby-Doo et le Monstre du Lac (Scooby-Doo ! Curse of the Lake Monster) :

À l'occasion des vacances d'été, Scooby, Fred (Robbie Amell), Velma (Hayley Kiyoko), Daphne (Kate Melton) et Shaggy (Nick Palatas) partent pour le country club de l'oncle de Daphne, Thornton Blake V (Ted McGinley), pour y travailler pendant quelques semaines. Mais le club est alors attaqué par une créature étrange, sorte de crapeau bipède stéroïdé, qui s'en prend aux vacanciers. Aussitôt, le Scooby Gang mène l'enquête... mais Velma est étrangement absente, et Shaggy, lui, commence à éprouver pour elle plus que de la simple amitié...

Second téléfilm préquelle aux deux films cinématographiques, cette suite montre une certaine évolution par rapport à Le Mystère Commence : le cast est nettement plus à l'aise que dans le premier opus, leur relookage est nettement plus convaincant, et ils sont plus "mûrs" (Daphne a gagné en formes, en tenues moulantes, en charme et sa couleur capillaire est nettement plus naturelle ; Fred a gagné en muscles, en action, et finit torse nu ; Velma porte des tenues plus stylées, et est toujours adorable au possible ; l'accent est mis sur les relations amoureuses Daphne/Fred et Velma/Shaggy...) ; les effets spéciaux sont nettement meilleurs (notamment Scooby) ; les passages musicaux sont décalés et humoristiques (le générique de fin façon 60s, avec en prime un défilé des méchants les plus emblématiques du show, fait très plaisir), et les guest stars (Ted McGinley, Nichelle Nichols, Marion Ross, Richard Moll, Michael Berryman) sont elles aussi très sympathiques.

Après, ces améliorations "techniques" sont contrées par quelques problèmes assez agaçants : les relations amoureuses sont trop présentes, et prennent le pas sur le reste du script ; le script, justement, est toujours ultra-basique et télégraphié, digne d'un épisode de 25 minutes délayé au possible ; et le pire, je crois, c'est qu'encore une fois, on a droit au Scooby Gang confronté à une vraie menace surnaturelle... alors que le Scooby Doo original, c'est, réduit à sa plus simple expression, une dénonciation du surnaturel et de l'obscurantisme superstitieux : avant, le surnaturel était l'exception, désormais, c'est la norme. Malheureusement.

3.5/6

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Halloween Oktorrorfest 2016 - 126 - Transylvania Twist (1989), High Spirits (1988) & The Monster Squad (1987)

Publié le 3 Novembre 2016 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Oktorrorfest, Review, Halloween, Comédie, Fantastique, Horreur, Jeunesse

Halloween, c'est terminé, et jusqu'à la fin de la semaine, on achève l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme la fin de ce marathon de cinéma fantastique et d'horreur qui a duré un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...

Transylvania Twist :

Lorsque le maléfique Comte Orlock met la main sur un grimoire mythique lui permettant de déclencher la fin du monde, c'est à Dexter Ward (Steve Altman), neveu d'un bibliothécaire, de récupérer l'ouvrage avant qu'il ne soit trop tard. En chemin, il croise la route de Marissa (Teri Copley), héritière du chateau Orlock, et affronte son Oncle Byron Orlock (Robert Vaughn), ainsi que ses trois nièces adoptives...

Une parodie d'horreur à la ZAZ/Mel Brooks produite par Roger Corman, bourrée de références à Lovecraft et de gags visuels idiots (comme par exemple le caméraman distrait par un généreux décolleté, et qui peine rattraper les acteurs qui ont continué la scène sans lui), de stock shots et de passages musicaux, ça ressemble plus à un Scary movie 3 ou 4 enchaînant les mini-sketches assez prévisibles qu'à un Frankenstein Junior.

Pas très convaincant, donc, ce qui est d'autant plus dommage que certains dialogues sont plutôt drôles, et qu'il y a quelques clins d'oeil bien trouvés... mais le comique de service/acteur principal est particulièrement lourd, avec ses imitations constantes.

2/6

High Spirits :

Hôtelier irlandais, Peter Plunkett (Peter O'Toole) tente désespérément de sauver le chateau familial, délabré, et d'attirer les touristes, en prétendant que la bâtisse est hantée. Malheureusement, le canular primitif ne trompe personne, et les visiteurs sont déçus... jusqu'à ce que deux véritables esprits, Mary (Daryl Hannah) et Martin (Liam Neeson) se manifestent, et s'éprennent de deux touristes américains, Sharon (Beverly D'Angelo) et Ack (Steve Guttenberg)...

Séquence nostalgie, avec un film de Neil Jordan que je me repasse régulièrement depuis des décennies. Et force est de constater que ça fonctionne toujours impeccablement.

C'est drôle, dynamique, léger, irlandais, et malgré une bande originale (par ailleurs excellente) enregistrée dans une cave, c'est du

4.5/6

The Monster Squad :

Sean (Andre Gower), 12 ans, et son meilleur ami Patrick (Ribby Kiger), sont des fans de monstres. Avec leur ami rondouillard Horace (Brent Chalem), le bagarreur Rudy (Ryan Lambert), le petit Eugene (Michael Faustino) et Phoebe (Ashley Bank), la petite soeur de Sean, les deux garçons se réunissent pour parler de leurs créatures horrifiques préférées... jusqu'au jour où Dracula (Duncan Regehr), Frankenstein (Tom Noonan), le Loup-Garou (Carl Thibault), la Momie (Michael MacKay), et la Créature du Lagon Noir (Tom Woodruff Jr.) arrivent en ville, à la recherche d'une amulette leur permettant de contrôler le monde. La Monster Squad des enfants doit alors faire tout son possible pour les en empêcher.

Un film fantastique pour enfants co-écrit par les compères Shane Black et Fred Dekker, et qui peut-être résumé à une sorte de "Goonies vs les monstres Universal" : gentiment amusant, et je comprends très bien la réputation de film culte que ce métrage a pour ceux qui ont grandi avec cette oeuvre, outre-Atlantique...

...mais pour être franc, une fois le voile de la nostalgie retiré, ça reste tout de même très moyen : ce n'est pas particulièrement bien joué, ça cabotine beaucoup, le manque de moyens se fait régulièrement ressentir, et le rythme est parfois assez étrange.

Mais bon, ça reste sympathique, et les monstres sont plutôt réussis, grâce au travail de Stan Winston.

3.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #447 : Don't Think Twice (2016)

Publié le 9 Février 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Drame, Comédie, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Don't Think Twice :

The Commune est une troupe d'improvisation new-yorkaise composée d'une poignée d'amis soudés : Miles (Mike Birbiglia), le vétéran et mentor du groupe, un séducteur cynique persuadé de ne jamais vraiment avoir eu sa chance ; Jack (Keegan-Michael Key), le plus talentueux du groupe, et sa compagne Samantha (Gillian Jacobs), totalement dénuée d'ambition ; Bill (Chris Gethard), dont le père vient d'être hospitalisé ; Lindsay (Tami Sagher), dont la famille aisée finance toutes ses lubies ; et Allison (Kate Micucci), artiste timide et hésitante, qui ne parvient pas à terminer ses projets. Tout le monde s'entend bien, jusqu'à ce que Weekend Live, une émission nationale ultra-populaire, vienne assister à leur spectacle, et décide de recruter Jack : la jalousie pointe alors le bout de son nez, et un par un, les membres de The Commune se remettent en question, alors même que la troupe peine à trouver un théâtre où se produire... 

Mouais. Je crois qu'on pourrait dire de ce film indépendant (qui a connu un succès critique considérable outre-atlantique - pas forcément surprenant lorsque l'on connaît un peu le paysage critique US) que c'est le Funny People du monde de l'improvisation.

Comme le film de Judd Apatow sur le monde du stand-up, on a droit ici à un réalisateur-scénariste-acteur-ancien comique d'improvisation qui s'intéresse aux coulisses de l'une de ses passions, et qui en tire un métrage gentiment nombriliste, sérieux et semi-dépressif, au rythme volontairement lent et pesant, et à la distribution intéressante.

Le problème étant qu'on ne rit pas beaucoup (voire pas du tout - les moments d'improvisation scénique étant à 95% plats et insipides), et que quasiment tous les personnages sont assez antipathiques (égocentriques, jaloux, mesquins, aigris, ambitieux...) ; les deux seuls qui s'en sortent à peu près étant les deux interprètes principaux, Keegan-Michael Key et Gillian Jacobs, qui sont aussi les plus développés, et dont le capital sympathie naturel joue beaucoup.

Cela dit, même eux ne parviennent pas à rendre supportable cette troupe de comédiens pas drôles, qui sont constamment à faire des imitations ratées, des vannes plates, et à tenter de trouver une vanne, 24h sur 24, surtout quand il ne faut pas.

Résultat, on a un peu envie de leur dire de fermer leur grande g***le, et on ne s'attache jamais à ces personnages. Et pourtant, le script fait tout pour rendre ces protagonistes pathétiques et pour susciter l'empathie du spectateur : ils sont tous pétris de doutes et d'insécurités, ce sont tous des artistes torturés d'une manière ou d'une autre, etc, etc, etc.

Mais rien n'y a fait pour moi, pas même les apparitions de Ben Stiller, d'Adam Pally et de Lena Dunham (surtout pas Lena Dunham !) : cette étude de personnages sera peut-être captivante pour les amateurs d'improvisation et de comédiens de stand-up, mais en ce qui me concerne, c'est un énorme bof, d'autant que le script est ultra-balisé, façon 1) tout va bien, 2) les tensions montent, et le groupe finit par éclater en se disant ses quatre vérités, et 3) une fois l'abcès percé, tout le monde se réconcilie, happy end, youpi.

Un cheminement dramatique basique, mais aussi assez forcé, et qui, sans personnages attachants, tombe totalement à plat.

2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #453 : Split (2017)

Publié le 17 Février 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Thriller, Fantastique, Horreur

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Split :

Trois adolescentes - Claire (Haley Lu Richardson), Marcia (Jessica Sula) et Casey (Anya Taylor-Joy), une jeune fille au passé difficile - sont enlevées par Dennis, l'une des 23 personnalités de Kevin Wendell Crumb (James McAvoy), un homme à l'enfance traumatisante, habituellement soigné par le Dr Fletcher (Betty Buckley). L'objectif de Dennis : sacrifier les trois adolescentes à "la Bête", une 24ème personnalités inédite, qui ne s'est encore jamais manifestée chez Kevin, mais que toutes les autres personnalités attendent...

Alors, à en croire les milieux informés, M. Night Shyamalan serait à nouveau sur le chemin de l'état de grâce, et aurait enfin retrouvé la voie du succès, après avoir touché le fond avec Phénomènes, Le Dernier Maître de l'Air, et After Earth.

C'est probablement vrai... si l'on considère comme certains que The Visit est un film réussi - or, comme je le disais ici, The Visit est (au mieux) un film malade et paradoxal, un found-footage au script tout droit tiré d'un Chair de Poule, constamment tiraillé entre l'auto-parodie et le premier degré, et qui rate la majorité, pour ne pas dire tous ses objectifs.

Et donc ce Split est supposé être une nouvelle étape sur le chemin de la rédemption, un thriller fantastique prenant et intense, avec, en prime, un twist final qui a fait l'unanimité.

Je vais être très clair : ce n'est pas le cas. Déjà, il n'y a pas de twist au sens propre du terme : je ne vais pas spoiler (je donnerai un gros indice en fin de chronique), mais on est nettement plus dans la catégorie de la scène post-générique façon Marvel, que dans le retournement final qui change tout à ce qu'on vient de voir. Et donc, une fois qu'on met cette scène finale (d'ailleurs assez mal jouée par la figurante y apparaît) de côté, que reste-t-il ?

Quelque chose d'assez quelconque, en fait.

Un métrage aux défauts typique de son auteur : l'écriture est très inégale, parfois bancale et ampoulée (de nombreux dialogues de la psychiatre, notamment lors de la scène avec le caméo de Shyamalan ; mais aussi les flashbacks traumatiques lourds et patauds, et, au niveau des personnages, un développement et une caractérisation très discutables/maladroits - pour ne pas dire inexistants dans certains cas), l'interprétation varie grandement (McAvoy est impeccable, la psychiatre est compétente, les autres sont tous oubliables), la structure est assez chaotique, le rythme aussi, et le film est assez laid, visuellement parlant : trop de plans face caméra, de vue subjective, de très gros plans, de caméras inutilement en mouvement, bref, trop de moments où la grammaire cinématographique de Shyamalan devient voyante, artificielle, et agaçante.

Mais pire que tout, je pense, je n'ai jamais ressenti la moindre tension, à aucun moment du métrage, même pas pendant le face à face final typique entre la créature et la final girl (en même temps, je n'ai pas ressenti la moindre empathie envers aucune des trois victimes, tous plus sommairement écrites, caractérisées et jouées les unes que les autres... donc difficile de m'inquiéter pour leur sort).

Et puis, donc, en fin de film, après avoir fait basculer son métrage d'un film d'exploitation assez basique, longuet et laborieux à quelque chose d'un peu plus surnaturel, Shyamalan s'essaie à une scène post-credits.

Comme je ne veux pas spoiler (vu que c'est apparemment ce qui vaut au film tant de louanges), je vais me contenter de donner cet indice : regardez l'affiche de Split, en haut de page. Vous ne remarquez pas quelque chose de familier, un choix graphique bien particulier ?

Allez, la réponse pourtant évidente : 

Spoiler :

Voilà, je n'en dirai pas plus. La seule chose qui me chagrine vraiment, c'est que cela rend la fin du film assez frustrante, en permettant à Shyamalan de botter en touche, et d'éviter d'apporter au récit de Split une véritable conclusion. 

3/6 (principalement pour McAvoy et pour le fanservice final, inutile, mais amusant, et malheureusement typique de la mode actuelle des univers partagés et autres résurrections de franchises enterrées) 

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Halloween Oktorrorfest 2017 - 11 - XX (2017)

Publié le 25 Septembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Horreur, Anthologie, Halloween

Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...

XX :

Anthologie horrifique en 4x15/20 minutes, et qui a été principalement vendue (et applaudie par les critiques) sur le fait qu'elle est entièrement réalisée et écrite par des femmes. 

- Fil rouge narratif :

Une maison de poupées animée en stop-motion par Sofia Carrillo. Techniquement, c'est joli et lugubre, mais ça n'a absolument rien à voir avec le reste du film, et ça ne fait pas un bon lien narratif entre les segments. 3/6

- The Box, par Jovanka Vuckovic :

Lors d'une promenade en ville pour Noël, Danny (Peter DaCunha), le fils de Susan (Natalie Brown), parvient à jeter un coup d'oeil dans le paquet-cadeau mystérieux d'un inconnu (Michael Dyson). Aussitôt, il cesse de se nourrir, et progressivement, cette étrange habitude se transmet à sa soeur, puis au reste de la famille.

Un segment adapté d'un récit de Jack Ketchum, et qui aurait eu un potentiel certain, façon Quatrième Dimension, si l'interprétation générale n'était pas totalement à l'ouest : la mère de famille est totalement froide, distante et indifférente (que ce soit voulu ou non, ça empêche totalement de s'attacher au personnage), le père surjoue un peu, le timing global des scènes est bancal, et la chute est forcément frustrante puisqu'elle botte en touche. 3/6 (les effets d'amaigrissement ne sont pas mauvais)

- The Birthday Party, par Annie Clark :

Mary (Melanie Lynskey) tente d'organiser une fête d'anniversaire pour sa fille (Sanai Victoria), mais lorsqu'elle découvre le cadavre de son mari (Seth Duhame) dans son bureau, elle doit tout faire pour ne pas ruiner la petite fête des enfants.

De la comédie noire et absurde, qui est relativement amusante à regarder (les cartons-titres de conclusion sont bien trouvés), assez désagréable du point de vue sonore, et semble étrangement inaboutie, car elle n'ose pas passer la seconde, et tente d'être trop décalée pour son propre bien. 2.5/6

- Don't Fall, par Roxanne Benjamin :

Deux hommes et deux femmes partent faire du camping, et découvrent des pétroglyphes étranges à flanc de montagne ; à la nuit tombée, Gretchen (Breeda Wool), pourtant peureuse, s'aventure dans les ténèbres, et elle devient le nouvel avatar d'une créature sanguinaire.

Un segment générique, cliché et inintéressant au possible, tellement basique que ça en devient agaçant. 2/6 (cela dit, visuellement parlant, c'est tout à fait honorable)

- Her Only Living Son, par Karyn Kusama :

Cora (Christina Kirk), une serveuse célibataire, se consacre totalement à son fils Andy (Kyle Allen). Mais à l'approche du 18ème anniversaire de celui-ci, Andy commence à devenir violent et incontrôlable... ce qui ne semble pas déranger la communauté qui l'entoure, et qui semble l'adorer.

Pas de véritable surprise au programme, ici, puisque dès la première scène, on devine qu'on est en plein dans La Malédiction - 18 ans après : ce n'est pas du tout original, donc, mais c'est bien exécuté, très bien interprété et c'est assez compétent, malgré un rythme un peu défaillant sur la durée. 3.5/6

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Aucune réelle unité thématique (à la limite, le concept de maternité joue vaguement un rôle dans trois des quatre segments, et dans le fil rouge, mais c'est tellement peu développé que ça s'arrête là), aucun segment réellement réussi ou original, bref, pas grand intérêt que cette anthologie 100% féminine. Ce n'est pas un désastre, mais dans l'ensemble, bof.

2.75/6

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Christmas Yulefest 2015 - 51 - Animation en vrac (4)

Publié le 17 Décembre 2015 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Yulefest, Review, Noël, Christmas, Animation, Aventure, Disney, Jeunesse, Télévision, CBS

Noël approche, et comme tous les ans, c'est l'heure de la Christmas Yulefest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma festif pendant toutes les fêtes de fin d'année...

Frosty, le Bonhomme de Neige (Frosty, The Snowman - 1969) :

Lorsque le chapeau d'un magicien se pose sur sa tête, Frosty, le bonhomme de neige, prend vie pour le bonheur de tous les enfants qui l'ont créé. Mais lorsque Frosty décide de partir pour le Pôle Nord, afin de ne jamais fondre, le magicien décide de récupérer son chapeau avant qu'il ne soit trop tard, et il monte en secret sur le train pour le Pôle, à bord duquel Frosty et la petite Karen ont déjà embarqué.

Un dessin animé de 25 minutes diffusé sur CBS en 1969 et signé Rankin-Bass, qui applique là la même formule que pour leurs films d'animation en stop-motion, mais en s'essayant ici à l'animation 2D traditionnelle.

Le résultat n'est pas désagréable, même s'il repose quasi-intégralement sur la chanson Frosty The Snowman, au point de l'utiliser quasiment en boucle pendant les 10-12 premières minutes.

On fait rapidement une overdose, donc, mais heureusement, la seconde moitié est nettement plus jolie et mignonne (avec le Père Noël, les animaux de la forêt, etc), et permet de faire passer un peu mieux la pilule.

Joyeux Noël, Charlie Brown ! (A Charlie Brown Christmas - 1965) :

Comme toujours dépressif, Charlie Brown se plaint du mercantilisme des fêtes de Noël, et Lucy lui suggère de devenir le metteur en scène du spectacle de Noël de l'école, afin de lui changer les idées. Il accepte, mais la tâche s'avère plus que compliquée pour le jeune garçon...

Bon, je crois que c'est définitif. Après Grosse Citrouille, l'épisode d'Halloween que j'ai découvert cette année (mais qui a été diffusé outre Atlantique un an après cet épisode de Noël), ce Joyeux Noel, Charlie Brown ! confirme que Snoopy, Peanuts et compagnie, ce n'est pas fait pour moi.

En même temps, un épisode de Noël qui commence sur un paysage froid et enneigé, avec des enfants malheureux et geignards qui arpentent des rues et des paysages vides, pendant qu'une chanson mélancolique t'explique que "Christmas time is here, happiness and cheer"... forcément, je ne pouvais que rejeter en bloc.

On me répliquera que c'est voulu, que ça illustre parfaitement la déprime de Noël de Charlie Brown, etc... mais le problème, c'est que tous ces enfants sont assez antipathiques, et que par conséquent, je n'ai absolument aucun intérêt dans leur parcours.

Lucy, arrogante et donneuse de leçons, et son stand de psychologie de comptoir ? Je n'ai qu'une envie, lui mettre des baffes. Ou plutôt, arrêter sur le champ ce dessin animé pourtant classique, aux USA (d'un autre côté, pas trop difficile de devenir un classique lorsque l'on est à ce point ancré dans l'inconscient collectif national, parce que l'on a été l'un des rares dessins animés de Noël disponibles - et donc diffusés en boucle - tous les ans à la télévision américaine depuis 1965).

Bref, une expérience à nouveau très désagréable pour moi, entre cette bande originale jazzy, dépressive et froide, qui illustre de manière paradoxale des scènes parfois pleines d'action, leur conférant un manque d'énergie et de joie chronique, ainsi qu'une atmosphère contemplative et sombre typiquement neurotique.

Énorme bof.

Mes amis Tigrou et Winnie : Un Noël de super détectives (Super Sleuth Christmas Movie - 2007) :

Winnie l'Ourson, la jeune Darby et tous leurs amis de la Forêt des Rêves Bleus sont aux anges, car Noël est proche ! Mais bientôt, ils apprennent que le sac de jouets du Père Noël a été perdu, et qu'un petit renne nommé Holly est à sa recherche... heureusement, Petit Gourou et Lumpy l'ont retrouvé à temps. Reste alors à ramener Holly au Pôle Nord, une tâche qui est plus facile à dire qu'à faire...

Un petit épisode spécial de 45 minutes, en images de synthèse et à destination des plus petits, avec une Darby qui s'adresse directement aux jeunes spectateurs, les interpelle, leur pose des questions, etc... et de multiples chansons, heureusement suffisamment brèves pour ne pas être insupportables.

D'ailleurs, je dois dire que le tout est assez mignon, tant dans le style utilisé que dans le doublage (je l'ai vu en VO anglaise, avec tous les jeunes animaux qui parlent avec des petites voix à l'accent adorable)... bref, c'est sympathique comme tout, et puis rien que pour voir Bourriquet en train de tirer le traîneau du Père Noël, ça vaut le déplacement. :D

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Les bilans de Lurdo : Halloween Oktorrorfest 2017 - The David S. Pumpkins Halloween Special (2017) & Michael Jackson's Halloween (2017)

Publié le 12 Novembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Oktorrorfest, Halloween, Horreur, Fantastique, Comédie, Jeunesse, NBC, CBS, Musique, SNL

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, de mi-Septembre à début Novembre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Saturday Night Live's The David S. Pumpkins Halloween Special :

Kevin (Peter Dinklage), désormais adulte, prépare sa citrouille d'Halloween et raconte comment, dans son enfance, il a rencontré David S. Pumpkins (Tom Hanks), un esprit d'Halloween particulièrement étrange et excentrique, et comment, ensemble, ils ont sauvé la fête des Citrouilles de méchants garnements...

Un Halloween Special d'une durée de 20 minutes, basé sur un sketch du SNL inexplicablement devenu viral, avec Tom Hanks dans le rôle improbable de David S. Pumpkins, qui s'occupait à l'époque d'un ascenseur hanté.

Ici, les mêmes auteurs & comédiens tentent d'ériger ce personnage en icône d'Halloween, l'équivalent du Père Noël pour la Fête des Citrouilles, au travers d'un film animé à l'animation rétro 90s (et donc assez limitée et fauchée), de chansons absurdes, et de rimes façon Dr. Seuss.

Dans l'absolu, pourquoi pas, mais il faut bien avouer que tout l'intérêt du sketch original résidait dans son non-sens total, et dans l'investissement total de Tom Hanks dans ce personnage bizarre. Ici, tout cela est dilué dans un récit de 20 minutes, trop long pour ce que ça raconte, et on finit par se dire tout simplement "tout ça pour ça ?".

Qu'on apprécie ou pas le sketch du SNL, une chose est sûre : cette adaptation sous forme plus longue n'était pas franchement nécessaire. Ça se regarde, mais ça ne restera probablement pas dans les mémoires... du moins, pas comme le sketch original.

Michael's Jackson's Halloween :

Vincent (Lucas Till) et Victoria (Kiersey Clemons) se rencontrent le soir d'Halloween, et finissent dans un étrange hôtel, peuplé de créatures toutes plus improbables : Bubbles (Brad Garrett), le chimpanzé garçon d'étage ; Hay Man (Jim Parsons), l'épouvantail jardinier ; le Général Meriweather (Alan Cumming), l'araignée responsable de la sécurité ; Franklin Stein (Diedrich Bader), un savant fou félin... tous unis dans un combat contre la maléfique sorcière Conformity (Lucy Liu), qui veut priver l'univers de musique et de danse en transformant tout le monde en zombies...

Un moyen-métrage d'animation en images de synthèse de 45 minutes diffusé sur CBS à l'occasion d'Halloween, avec Mark Spawn Dippé à la co-réalisation, et, à la co-écriture, Dippé et les esprits géniaux à l'origine d'Alvin et les Chipmunks, de Festin de Requin, de Hop ou encore de Joyeux Noël, Grumpy Cat. Une combinaison de talents qui ne pouvait produire qu'un résultat particulièrement insipide et médiocre, défini par un seul mot : "bancal".

En réalité, rien dans ce Halloween Special consacré à Michael Jackson n'échappe à ce mot.

Tout est bancal, inutile ou inabouti, depuis l'animation, parfois ultra-simpliste et basique, jusqu'à l'histoire naïve et générique, au format très jeu vidéo (les personnages arrivent dans un nouveau niveau, assistent à un numéro de danse, affrontent Conformity, et repartent avec un trophée qui leur permettra, une fois combiné aux autres trophées, d'invoquer Michael en personne pour la boss battle finale), en passant par la direction artistique très inégale, et par un doublage discutable (Clemons est souvent plate, et la prise de son de Lucy Liu est parfois défaillante et creuse, comme si quelqu'un avait oublié d'appliquer les bons filtres audio sur sa voix).

Tout ça sans même parler de la danse ou de la musique, qui ne sont que des patchworks des œuvres de MJ (+ Somebody's Watching Me de Rockwell), souvent desservies par l'animation raide (le Michael final, en particulier, dont la danse est assez laborieuse).

Bref, tout cela semble particulièrement inutile et mercantile ; peut-être que du vivant de Jackson, un tel projet aurait su réunir des talents nettement plus importants et prestigieux, mais en l'état, c'est vraiment de l'exploitation pure et simple qui n'apporte rien à personne, et ne fait que très ponctuellement illusion.

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Christmas Yulefest 2017 - 41 - L'Auberge de Noël (2017)

Publié le 19 Décembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Christmas, Noël, Yulefest, Comédie, Romance, Hallmark

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

L'Auberge de Noël (The Mistletoe Inn) :

Lorsque Kim (Alicia Witt), apprentie écrivaine de romances, est plaquée par son compagnon Garth (Casey Manderson), lui aussi auteur, elle décide de rebondir en s'inscrivant à une conférence-atelier d'auteurs de romances de Noël, pour développer ses talents. Là, elle sympathise avec Zeke (David Alpay), un romancier en panne d'inspiration, et elle fait tout son possible pour rencontrer l'une de ses idoles, un mystérieux auteur de best-sellers qui n'est jamais apparu en public et a prévu de s'exprimer lors de cet événement...

Hum... alors, ici, nous nous trouvons devant une comédie romantique de Noël, adaptée d'une romance littéraire de Noël, dans laquelle une apprentie auteure de romances de Noël se rend dans une convention-atelier de romances de Noël, pour rencontrer une superstar de l'écriture des romances de Noël, afin d'obtenir ses conseils pour terminer son premier ouvrage, une romance de Noël (qui est en réalité le postulat de départ d'une autre romance de Noël de l'auteur de The Mistletoe Inn, déjà adaptée à l'écran par Hallmark sous le titre La Promesse de Noël).

Pourquoi pas. C'est très méta, ça fleure bon le nombrilisme de la part des scénaristes, mais à la limite, pourquoi pas.

Là où ça coince, en fait, c'est quand on rajoute une couche de conseils et de discours très premier degré sur le métier d'auteur, sur l'art de l'écriture, et sur ce qui fait une bonne romance : un bon titre accrocheur et mystérieux, des personnages profonds et crédibles, une histoire imprévisible, des descriptions détaillées, du vécu... soit exactement tout ce que les romances Hallmark en général, et ce téléfilm en particulier, n'ont pas.

Il y a donc une certaine ironie à la découverte de ce téléfilm ultra-formaté, mollasson, et prévisible de bout en bout, avec ses personnages affreusement clichés (l'ex-petit ami arrogant, la bonne copine, la peste de service), son mystère éventé dès les premières secondes, sa neige risible au possible (les canons à mousse posés hors champ, et qui noient l'image de fausse neige horizontale, il faut arrêter maintenant) : on ne peut s'empêcher de se dire que les scénaristes Hallmark sont tellement dans leur bulle qu'ils ne réalisent pas les défauts de leurs propres œuvres, et semblent sincèrement penser être en mesure de donner des conseils pertinents en matière de romance.

Mouais. Mais passons. Si à la limite, le téléfilm fonctionnait sur le front de la romance, toutes ces considérations importeraient peu. Mais là aussi, c'est très (trop) inégal. Par rapport à 10 Choses à Faire pour un Noël Parfait, son film de Noël de l'année dernière, Alicia Witt s'est un peu calmée, et ne semble pas ivre dans la majeure partie de ses scènes : elle continue néanmoins de surjouer gentiment, et de débiter toutes ses répliques avec un demi-rictus sarcastique peu agréable (déjà que son personnage est assez frustrant - apprentie-auteure qui n'a jamais laissé personne lire ses œuvres, qui n'a jamais rien écrit, et qui, dès qu'on lui dit que son livre n'est pas parfait, commence à bouder et à baisser les bras...).

Quant à David Alpay, il est plutôt sympathique, il a de la personnalité, et il est dynamique... mais pour être franc, par moments, il est un peu trop impertinent et maniéré pour faire un love interest convaincant. C'était un peu un problème qu'il avait déjà dans Mon Ange de Glace et dans La Parade (amoureuse) de Noël : 70% du temps, ça passe, mais 30% du temps, on se dit qu'il fait "plus meilleur pote gay de l'héroïne" que "bel homme mystérieux et futur mari". Surtout rasé de près.

Peu importe, cela dit. Même avec d'autres acteurs, je pense que le film m'aurait tout autant brossé à rebrousse-poils. Quelque chose dans le ton, dans le sujet, m'a agacé, et à partir de là, je n'ai tout simplement pas accroché.

2.25/6

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Comme toujours, retrouvez la liste complète (et mise à jour avec les titres français) des films de Noël déjà passés en revue sur ce blog les années précédentes, en consultant notre Index Christmas Yulefest disponible ici...

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Un film, un jour (ou presque) #643 : La Planète Des Singes - Suprématie (2017)

Publié le 6 Février 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Fantastique, Science-Fiction, Action, Aventure, Drame

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

La Planète des Singes - Suprématie (War For The Planet of the Apes) :

Lorsqu'un Colonel fanatique (Woody Harrelson) mène un assaut sur le campement de César (Andy Serkis) et tue sa femme et son fils, César décide de partir en quête de vengeance en compagnie d'une poignée de ses alliés les plus fidèles (Terry Notary, Karin Konovam, Michael Adamthwaite). En chemin, ils recueillent une fillette humaine muette, un singe décrépi sorti d'un zoo (Steve Zahn) et finissent dans un camp de prisonniers, où va se décider l'avenir des deux races qui se partagent la Terre...

J'ai un peu l'impression de me répéter, avec chaque film de cette trilogie de reboots/remakes de la Planète des Singes. En effet, ce n'est pas nouveau, je n'ai jamais été particulièrement convaincu par ceux-ci, malgré les nombreuses louanges critiques, et les deux films précédents m'avaient ainsi laissé plus ou moins de marbre (le premier plus que le second).

Et ici, c'est plus ou moins la même chose : certes, visuellement, c'est très réussi, et Matt Reeves se permet des cadrages et des images vraiment superbes, aidé par des équipes exceptionnelles aux effets spéciaux. Mais je pourrais littéralement recopier la quasi-intégralité de la critique que j'avais faite pour le deuxième épisode, tant elle s'applique mot pour mot à cet ultime chapitre.

À nouveau, ici, le scénario et les réactions des protagonistes sont cousus de fil blanc, avec des rebondissements attendus, et de grosses ficelles manquant clairement de subtilité (l'avalanche, le camp de prisonniers non surveillés, le sort du Colonel, la pseudo-tentative de suspense sur la véritable nature de Bad Ape lorsqu'il apparaît masqué pour la première fois, le sort de César, le geste final du gorille-donkey) ; les humains sont tous, pour la plupart, toujours insipides et dénués de personnalité ; le rythme est toujours très inégal (2h20, encore plus long que le précédent) ; et une nouvelle fois, le paradoxe de l'uncanny monkey valley est bien présent.

J'ai même envie de dire qu'il est plus présent que jamais, puisque la technologie continue d'évoluer, les singes continuent d'atteindre un degré de photoréalisme frappant, et pourtant, César continue de poser problème. Il est ainsi tellement humanisé physiquement (posture, visage) et par ses dialogues qu'il n'est plus convaincant en tant que singe, puisque la moitié du temps, il donne l'impression d'être un composite bancal du regard d'Andy Serkis, sur un singe numérique.

Trop humanisé, César tranche beaucoup trop avec tous ses congénères photo-réalistes, y compris avec Bad Ape, parfait malgré son rôle très comique.

Ajoutez à ces problèmes un script jouant un peu trop la carte de la référence cinématographique (Apocalypse Now, La Grande Évasion, Le Pont de la Rivière Kwaï) et biblique (grosse fascination du scénario pour le côté père/fils, l'Exode, Ben-Hur, etc), une bande originale très réussie, mais qui en fait un peu trop sur l'émotion et le larmoyant, quelques problèmes récurrents à ces films (pauvres chevaux qui se trimballent près de 250 kilos de singes sur le dos ; pauvres singes et primates qui sont, visiblement, tous physiquement asexués ; et d'ailleurs, la féminisation des primates femelles, à base de tresses et de bijoux, est assez peu inspirée), et l'on se retrouve avec un film qui ne capitalise pas vraiment sur ses acquis, et manque d'un vrai bon scénario pour transcender la démonstration technique de Weta Digital.

Ce n'est pas catastrophique (ça se regarde très bien, c'est très bien produit, etc), mais ce n'est pas non plus une réussite incontestable, comme le laissaient penser les critiques.

3.75/6

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Un film, un jour (ou presque) #674 : Battle of the Sexes (2017)

Publié le 21 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Biographie, Drame, Histoire, Sport, UK, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Battle of the Sexes :

En 1973, alors même qu'elle commence à peine à assumer son homosexualité dans les bras de Marilyn (Andrea Riseborough), Billie Jean King (Emma Stone), meilleure tenniswoman de la planète, décide de s'engager dans un combat contre le sexisme de sa fédération nationale, réclamant salaire égal pour travail égal. Et pour prouver qu'elle vaut autant que n'importe quel joueur, elle accepte d'affronter Bobby Riggs (Steve Carell), ancien champion de tennis provocateur, manipulateur et showman sexiste, dans un match qui fera date dans l'histoire de la télévision américaine....

Un biopic anglo-américain gentillet et inoffensif, réalisé par le duo à l'origine de Little Miss Sunshine et de Elle s'appelle Ruby, et au sujet qui résonne plutôt bien aujourd'hui, avec ses thèmes d'égalité, de parité, de féminisme, d'homosexualité, de sexisme, etc.

Malheureusement, ça s'arrête un peu à ça, puisque si le tout est très bien interprété (d'ailleurs, il y a d'innombrables visages familiers parmi les seconds rôles, ça fait plaisir : Sarah Silverman, Bill Pullman, Alan Cumming, Natalie Morales, Eric Christian Olsen, Chris Parnell, John C. McGinley), et que les deux heures se regardent très facilement, BotS manque d'un réel point focal, s'éparpille, et peine à exister au delà de la surface de son message et de ses thèmes : on devine qu'il y a plus à dire, qu'il existe probablement des approches plus intéressantes et pertinentes, mais que le film se contente de dérouler son histoire sans trop vouloir sortir des sentiers battus, en jouant fortement la carte du sentiment et de l'émotion.

King, est ainsi présentée comme une joueuse féministe et militante, mal à l'aise dans sa peau, rongée de doutes quant à sa sexualité, mais décidée à imposer la parité dans son sport, coûte que coûte, quitte à se donner en spectacle. Bobby, lui, est  montré comme un pseudo-sexiste raté et pathétique, parieur invétéré qui voit là une occasion de se refaire, quitte à en faire trois tonnes et à se ridiculiser ; C'est bien, tout ça, mais paradoxalement, le tennis passe totalement à la trappe, tant tout se concentre sur les personnalités de deux protagonistes, sur leurs vies privées, sur les problèmes qu'ils rencontrent, sur leurs hésitations, etc, plus que sur les enjeux pour leur sport.

La passion du tennis, le contexte sociétal plus large, tout ça, finissent par être éclipsés par la vie personnelle des protagonistes, et quand arrive le grand match, le tout finit par être très plat, sans imagination ni ampleur, avec des doublures visibles, et un suspense forcément inexistant. La réalisation, d'ailleurs, manque régulièrement d'énergie ou d'originalité, avec des cadrages ultra-serrés sur les visages dès que l'émotion est censée poindre le bout de son nez.

En fait, on a l'impression d'un biopic agréable et compétent, mais très anecdotique et manquant un peu de subtilité dans l'écriture ; un film parfait pour décrocher des récompenses, mais qui reste à la surface des choses, donnant beaucoup trop d'importance à ce qui ressemble, ni plus ni moins, à un coup publicitaire guère différent de ce que Andy Kaufman a fait avec des catcheuses, quelques années plus tard.

Cela dit, ça m'a donné envie d'en savoir plus, et donc, dès demain, je passe au documentaire de 2013 détaillant cette "Guerre des Sexes" de 1973...

3.5/6

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Halloween Oktorrorfest 2021 - 06 - Black Christmas (2019)

Publié le 4 Octobre 2021 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Oktorrorfest, Review, Thriller, USA, Noël, Christmas

Chez les Téléphages Anonymes, de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...

Black Christmas (2019) :

Étudiante dans une université américaine, Riley (Imogen Poots) peine à se remettre de son viol par le président d'une fraternité du campus, Brian (Ryan McIntyre). Heureusement, à l'approche de Noël, elle peut compter sur les membres de sa sororité, Kris (Aleyse Shannon), Marty (Lily Donoghue), Jesse (Brittany O'Grady) et Helena (Madeleine Adams) pour la soutenir pendant les vacances de fin d'année. Mais bien vite, des meurtres mystérieux se succèdent sur le campus, alors que les jeunes femmes reçoivent des textos menaçants...
 
Aïe aïe aïe... j'aurais mieux fait de me renseigner avant d'attaquer ce nouveau remake de Black Christmas, après l'original (le proto-slasher influent de Bob Clark) et le remake de 2006 (plus creux, mais aussi plus sanglant et stylisé, signé Glen Morgan).

Si je l'avais fait, j'aurais probablement réalisé que ce n'était qu'un pseudo-remake (ne gardant de l'original que le concept de sororité et de vacances de Noël), confié à une réalisatrice-scénariste issue de la mouvance mumblecore, et surtout, produit par Blumhouse (décidément).

Et si je dis "surtout", c'est qu'après avoir visionné le remake de The Craft par Blumhouse, avec son message ultra-lourd de "les gentilles sorcières wokes qui se battent contre le patriarcat maléfique et la masculinité toxique", voilà que je tombe sur ce remake de Black Christmas, ou "les gentilles étudiantes wokes qui tentent de survivre contre le patriarcat maléfique et la masculinité toxique". Avec à peu près le même degré de subtilité et d'intérêt global.

Il faut dire que lorsque l'on transforme à ce point le postulat de départ du métrage original (un tueur mystérieux, une maison, une sororité, des appels menaçants), pour en faire un sous-The Skulls dans lequel la société secrète maléfique qui traque les filles dans tout le campus a littéralement des pouvoirs surnaturels issus du buste en pierre du fondateur de la fraternité, un raciste esclavagiste pratiquant la sorcellerie, c'est qu'on a un peu jeté l'éponge.

Et le tout aurait pu tout de même s'avérer un film amusant s'il avait été décomplexé, ou bien rythmé. Mais non : le métrage est tellement préoccupé par ses intentions girl power, #MeToo, et par ses personnages à tendance SJW (et je n'emploie pas innocemment ce terme, puisque la plus militante des étudiantes, une Afro-américaine faisant signer des pétitions et tentant de faire tomber un professeur de l'université pour ses cours pas assez wokes, finit par mener, arme à la main, la charge féministe des étudiantes contre les frat-boys violeurs et tueurs - devenant littéralement, par là-même, une guerrière de la justice sociale) que le tout tombe misérablement à plat, dépourvu d'énergie, de tension ou d'intérêt.

1.5/6

(et puis honnêtement, rien de tel pour me braquer contre un film se déroulant à Noël que de présenter des personnages choisissant un sapin de Noël dans une pépinière... où il n'y a pas un seul sapin, mais uniquement ce qui semble être des pins blancs hâtivement mis en pot ; oui, je sais, c'est du pinaillage, mais je suis intransigeant avec tout ce qui est festif, bordel !)

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Un film, un jour (ou presque) #501 : Teen Titans - The Judas Contract (2017)

Publié le 26 Avril 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Animation, DC, Action, DCAMU

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Teen Titans - The Judas Contract :

Malgré le retour de Nightwing (Sean Maher), l'équipe des Teen Titans - composée de Beast Boy (Brandon Soo Hoo), de Raven (Taissa Farmiga), de Blue Beetle (Jake T. Austin), de Robin (Stuart Allan) et de Starfire (Kari Wahlgren) - est assez soudée. Mais malgré la menace récurrente de Deathstroke (Miguel Ferrer), et l'avènement de Brother Blood (Gregg Henry), un être maléfique et intégriste, c'est la présence de la jeune Terra (Christina Ricci) au sein de l'équipe qui risque bien de provoquer la fin des Titans... 

Je l'avais mentionné il y a quelques semaines sur ce même blog, je n'étais pas un grand fan du précédent métrage animé des Teen Titans produit par DC : Justice League vs Teen Titans m'avait vraiment fait l'effet d'un film-prétexte, dont l'affrontement titre était inexistant, et une sorte d'excuse pour réunir, le temps d'un métrage, le line-up classique des Titans (Beast Boy/Starfire/Robin/Cyborg/Raven)... alors que dans les faits, les Teen Titans de cet univers animé New52 n'avaient que peu de choses en commun avec les Titans devenus populaires dans les comics et à la télévision.

Néanmoins, le fan-service avait apparemment clairement fonctionné, puisque le métrage avait globalement été très bien accueilli par les fans ; ce qui, forcément, ne pouvait que déboucher sur ce Judas Contract, une adaptation plus ou moins libre de l'un des arcs narratifs fondateurs du comic-book Teen Titans, un arc à la fois provocant et surprenant, déjà repris par la première série animée des Titans.

De l'arc original, cette adaptation garde principalement le personnage de Terra, et sa relation particulièrement discutable avec Deathstroke (ici plus ou moins transformée/adoucie en une séduction insistante d'une Terra aux hormones en ébullition sur un Slade qui la manipule en lui laissant miroiter une relation interdite).

Malheureusement, et c'est là que ça commence à poser problème, sa trahison de l'équipe des Titans ne fonctionne pas. Forcément : contrairement à la série animée ou aux comics, ici, Terra n'est jamais vraiment intégrée à l'équipe. À peine 30 minutes s'écoulent avant que sa trahison ne soit révélée au spectateur, et la première demi-heure passe de toute façon presque plus de temps à réintroduire les autres personnages (Blue Beetle qui va faire dans le caritatif ; Nightwing et Starfire qui sont chauds comme la braise, ont droit à un flashback sur leur rencontre, et passent leur temps à échanger des sous-entendus sexuels en pleine mission) et les méchants (Deathstroke qui, de stratège obsédé par la destruction des Titans, devient ici un simple sous-fifre embauché par Blood pour détruire l'équipe) plutôt qu'à développer le point névralgique de tout ce récit.

Et pour ne rien arranger, Terra (doublée par Christina Ricci) se montre assez antipathique et hostile, dès sa première scène, et dans tous ses rapports avec les autres Titans... donc forcément, quand elle les trahit et les manipule, bah... on s'en moque, en fait. Ils ont beau tenter de jouer la carte de l'émotion un peu plus tard, ça ne fonctionne que très partiellement, et c'est très loin d'avoir l'impact de la version papier ou de la version télévisée.

Le reste du métrage est dans la droite lignée de la production DC animée récente : un visuel et une animation polarisants, des doublages très inégaux (Farmiga en Raven, ça ne passe pas du tout), et une tendance très années 90 à tenter d'imposer cette production comme quelque chose de rebelle et d'edgy, avec, donc, de la romance et des sous-entendus sexuels, énormément de vannes et de sarcasme pas drôles, un vocabulaire peu châtié, et un ton pseudo-sombre et torturé qui ne fonctionne pas du tout sur moi, et m'a rapidement donné envie de dormir.

Sans oublier la cerise sur la gâteau : un puta*n de caméo de Kevin Smith, sous forme animée, en train d'enregistrer un podcast. Pourquoi dépenser du budget animation pour mettre le gros barbu en images ? Non, mais POURQUOI ??

2/6

(visiblement, je suis vraiment réfractaire à cette incarnation des Titans, et à toute l'approche moderne New52 + cinématographique de DC Comics ; il faut que j'arrête de me faire du mal, je crois)

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Les bilans de Lurdo : Le show de Big Show, saison 1 (2020)

Publié le 5 Juillet 2020 par Lurdo dans Biographie, Comédie, Critiques éclair, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Netflix, Review, Sitcom, Sport, Télévision, USA, WWE, Catch

Sitcom Netflix en 8 x 25 minutes environ, coproduite par la WWE, et confiée à deux showrunners ayant travaillé sur Happy Endings et LA to Vegas, The Big Show Show se veut un programme ultra-calibré et rétro, aux rires enregistrés et aux décors de studio, comme on en trouve encore sur CBS et ailleurs...

Le show de Big Show, saison 1 (The Big Show Show, season 1 - 2020) :

Désormais retraité de sa carrière de catcheur, le Big Show découvre les joies de la vie de père famille, auprès de sa femme Cassy (Allison Munn), qui travaille dans l'immobilier, et de ses trois filles, Lola (Reylynn Caster), adolescente issue d'un premier mariage, Mandy (Lily Brooks O'Briant), studieuse et ambitieuse, et JJ (Juliet Donenfeld), précoce, géniale, mais très turbulente.

Et il est là, le problème : TBSS n'est rien de plus qu'une énième sitcom familiale de studio sans grand budget ni grande originalité, et surtout, bourrée de clichés et d'interprétation approximative.

Pourtant, je sais ne pas me montrer trop exigeant avec mes sitcoms, pour peu que la distribution soit charismatique ou talentueuse (je regarde toujours Fuller House, après tout). Mais là, le produit fini est trop inégal pour être convaincant.

À commencer par l'interprétation. Si Reylynn Caster est compétente, si Jaleel White (Steve Urkel) compose un personnage excentrique et magouilleur, et si Allison Munn s'avère la MVP de la série, dynamique, excentrique et juste, les deux autres fillettes sont assez brutes de décoffrage : occasionnellement un peu trop en mode récitation, occasionnellement en surjeu, occasionnellement à prendre des poses et des mimiques forcées dignes des années 80, on sent qu'elles débutent plus ou moins, et qu'elles s'amélioreront avec l'expérience.

Cela dit, elles n'ont pas la chance d'incarner autre chose que des clichés de sitcoms, à savoir la jeune adolescente prête à tout pour être présidente de sa classe, et la fillette précoce et surdouée (Max de Fuller House, en somme), qui fait constamment des bêtises et échafaude des plans toujours plus improbables (là aussi, un personnage habituel des sitcoms, notamment du côté de chez Disney et Nickelodeon).

Les actrices y mettent de l'énergie, mais ça n'aboutit donc pas toujours, et leurs sous-intrigues sont des plus clichées. Et il en va un peu de même avec Show : on sent que les épisodes ont été filmés dans le désordre, et qu'il s'est habitué au format sitcom au fur et à mesure de la saison, car à l'instar des fillettes, Show est très inégal. Dans certains épisodes, il s'avère plutôt naturel et à l'aise ; dans d'autres, il est raide, récitatif, et son jeu est caricatural. Heureusement, le bonhomme possède toujours un capital sympathie certain, même si au niveau de la forme physique, ce n'est plus tout à fait ça (l'âge et les blessures ont fait leur office).

Après, il n'y a vraiment pas grand chose à dire de plus sur ce programme : diffusé en plein confinement généralisé, le show n'a pas d'autre ambition que de vider l'esprit par tranches de 25 minutes de gags éventés et de bons sentiments.

Il n'a pas d'intrigue de fond (forcément), si ce n'est, vaguement, les problèmes rencontrés par la mère dans la vente d'une maison supposément hantée, et le rapprochement de Show avec sa fille aînée ; son écriture est assez faiblarde, avec notamment une tendance à finir les épisodes sur un gag ou une réplique trop plats pour être efficaces ; les quelques caméos sont peu mémorables - un présentateur de Queer Eye, le trio Mark Henry/Rikishi/Mick Foley, qui jouent mal - ; et le show présente la WWE comme un véritable sport de combat...

Bref, c'est vite regardé, vite oublié, et s'il ne fallait pas non plus s'attendre à grand chose de plus, on peut regretter tout de même que le tout ne soit pas plus intéressant à suivre.

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Un film, un jour (ou presque) #1302 : The Myth (2005)

Publié le 18 Septembre 2020 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Histoire, Review, Romance, Science-Fiction, Chine, Inde

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

The Myth (2005) :

Obsédé par des rêves récurrents durant lesquels il s'imagine être le Général Meng Yi, amoureux de la concubine Ok-Soo (Kim Hee-sun), promise à l'empereur, Jack (Jackie Chan) l'archéologue accepte la suggestion de son compère William (Tony Leung Ka-fai) : il part pour l'Inde, et tente de percer à jour la lévitation d'un vieux sage. Une lévitation produite par une roche aux pouvoirs mystérieux, et qui est étrangement liée au contenu des rêves de Jack...

Un film au carrefour des genres, mélangeant aventure archéologique, romance historique, fantastique à base de réincarnation, science-fiction à base de roches tombées du ciel et d'anti-gravité, et combats à l'épée en mode Wu Xia Pian, le tout saupoudré d'un mélange approximatif de coopération internationale entre l'Inde et la Chine... si ça rappelle Kung Fu Yoga, c'est normal, puisque Kung Fu Yoga est la suite indirecte de ce Myth.

Un Myth brouillon, bordélique, qui part dans toutes les directions, et finit par n'être convaincant dans aucune. C'est bien simple, le film est divisé en deux parties principales - voire trois : la reconstitution historique de la romance entre le Général Meng Yi et la Princesse Ok-Soo, l'enquête archéologique et les aventures de Jack l'archéologue, et le dernier quart du métrage, dans lequel ces deux lignes temporelles se rencontrent, et culminent en un grand final approximatif où tout le monde vole attaché à des câbles, sur des fonds verts laids.

Par moments, ce film de deux heures fonctionne : certaines scènes de batailles façon Dynasty Warriors sont intéressantes (même si certains effets spéciaux sont calamiteux), la comédie et l'action modernes sont plutôt amusants (notamment une séquence dans une usine de piège à rats) et Jackie se donne totalement à cette romance improbable et maudite.

Mais à côté, ça ne suit pas. La direction artistique est vraiment inégale (certaines armures font plastique cheap de mauvais cosplay), le rythme est anémique, la romance trop sirupeuse, la bande originale est assez dérivative, et surtout, la réalisation est... discutable. En particulier ce choix étrange d'étirer certaines images vers le haut et pas d'autres, ce qui fait qu'au cours d'une même scène, selon les angles de caméra, on se retrouve avec un Jackie visuellement comprimé, et des interlocuteurs normaux.

Un peu comme si un problème technique, lors du tournage, avait amené Stanley Tong à tenter d'homogénéiser différents ratios d'image en post-production, et avait fini par aboutir à un format d'image bâtard, où tout le monde est un peu étiré verticalement, surtout Jackie. En tout cas, quelle qu'en soit la raison, c'est visuellement immonde, et surtout ça n'a pas la moindre cohérence artistique (contrairement à ce qu'a apparemment affirmé Tong), puisque cette élongation de l'image intervient tant dans les séquences historiques que dans certaines séquences modernes, sans raison apparente.

Bref. Un film bancal, dont on ne peut nier l'ambition, mais qui ne semble jamais vraiment maîtriser cette dernière ni la cohérence globale de ce qu'il veut proposer.

2.25/6

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Les bilans de Lurdo : The Twilight Zone, saison 1 (2019) - dernière partie (1x10) et bilan saisonnier

Publié le 7 Juillet 2019 par Lurdo dans Anthologie, Critiques éclair, Comédie, Drame, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Review, Thriller, Télévision, CBS, Twilight Zone, Science Fiction

La première saison de ce remake de la célèbre série de Rod Serling touche à sa fin. Malheureusement, pour le moment, cette anthologie fantastique peine vraiment à convaincre, un peu comme si les scénaristes étaient trop épris de la justice sociale de leurs scénarios pour se souvenir que la série devait être, avant tout, un programme divertissant. Et justement, à ce sujet...

The Twilight Zone (2019), saison 1 - dernière partie (1x10) :

- 1x10 - Blurryman : Sophie (Zazie Beetz), scénariste sur la série Twilight Zone de Jordan Peele, s'aperçoit qu'une mystérieuse ombre floue apparaît dans tous les épisodes de celle-ci. Bien vite, l'ombre prend corps et commence à la hanter dans les studios...

Un épisode métadiscursif de 38 minutes à peine, qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, abordant frontalement l'opposition divertissement vs art/message social, comme un étrange aveu de la part des responsables de cette saison oubliant trop souvent l'un au profit de l'autre.

D'autant plus étrange que le point problématique provoquant ce débat, c'est précisément le monologue de Peele, que ce dernier estime inabouti. Un comble, puisque les monologues sont justement l'un des gros points faibles de ce reboot, et un Peele qui se donne un rôle un peu détaché du tout, tout en s'érigeant comme le défenseur d'une série mêlant message et divertissement, sans se restreindre à l'un ou l'autre.

Pour faire simple, je ne sais trop comment prendre ce récit, qui paraît tour à tour étrangement ambitieux, prétentieux, ou creux, et semble précisément délaisser tout le fond - le côté message social et philosophie -  pour se réduire à une suite de moments angoissants entre Sophie et le "fantôme". Une forme plutôt réussie, même s'il n'y a pas la moindre surprise quant à l'identité du Blurryman.

La notion du scénariste de cette nouvelle Twilight Zone hantée par le spectre de son créateur est en effet évidente, tout comme l'est l'intention de celui-ci - faire comprendre à Sophie que la Twilight Zone n'est pas que philosophie, message social et ambitions artistiques, mais englobe aussi des émotions plus directes et basiques comme la peur : en somme, que le programme se doit d'être et de rester un programme de genre, s'il veut parler à tous les spectateurs.

Certes. Sauf que s'il y a bien une chose que les neuf épisodes précédents de cette anthologie ont prouvé, c'est que la production de cette Twilight Zone 2019 a totalement échoué à prendre de telles considérations en compte. Selon la manière dont on l'aborde, Blurryman finit ainsi par ressembler à un aveu d'échec involontaire, ou à un refus d'assumer les problèmes de la série... dans un cas comme dans l'autre, c'est assez problématique.

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Bilan saisonnier :

Ce bilan va être bref. Tout comme Weird City, la précédente anthologie chapeautée par Jordan Peele, cette Twilight Zone 2019 est ratée. Elle se prend trop au sérieux, elle tente d'être bien trop woke, bien trop porteuse de messages, bien trop "artistique", alors même que la série originale, si elle est entrée dans les mémoires pour certains épisodes à la portée particulière, avait aussi son lot de programmes tenant du pur divertissement, de l'horreur, de la science-fiction, ou du fantastique.

Des morality tales qui, certes, transmettaient toujours un certain message sur l'Homme, mais qui avaient la bonne idée de ne pas s'ancrer ainsi dans le paysage géopolitique et social de leur époque.

Cette Twilight Zone 2019 semble incapable de se détacher de l'époque de sa diffusion, pour aborder des thématiques plus globales et intemporelles. Et c'est d'autant plus rageant que la production est assez réussie (même si je ne suis pas vraiment fan de la réalisation de nombreux épisodes). Avec de tels moyens confortables, on aurait pu s'attendre à quelque chose de plus maîtrisé.

Mais entre la plume de Simon Kinberg, le vrai showrunner du tout, l'implication de Peele (catapulté "grand maître du genre" après un seul film engagé aux qualités discutables), et la polarisation politico-sociale de la série, cette Quatrième Dimension peine à exister. Dommage.

 

(à suivre...)

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(retrouvez la critique des épisodes 1x01-03, 1x04-06, 1x07-09 et, en cliquant ici et ici, toutes les autres critiques de séries publiées sur ce blog...)

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Un film, un jour (ou presque) #1309 : Happy Happy Joy Joy - The Ren & Stimpy Story (2020)

Publié le 3 Novembre 2020 par Lurdo dans Animation, Biographie, Cinéma, Critiques éclair, Documentaire, Histoire, Jeunesse, Review, Télévision, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Happy Happy Joy Joy - The Ren & Stimpy Story (2020) :

Un documentaire intéressant (mais imparfait) qui retrace l'intégralité de la genèse et du succès de la série animée Ren & Stimpy, au début des années 90, en mettant cette histoire en parallèle du parcours de son créateur, John Kricfalusi, décrit comme un Andy Warhol de l'animation, un homme ultra-talentueux, excentrique, agité, caractériel, dictatorial... et ayant un fort penchant pour les jeunes filles.

Mais ce dernier point, on ne le découvre qu'à la fin du documentaire, comme un ajout de dernière minute effectué après la publication de plusieurs articles à ce sujet, en 2018, lorsque l'une des petites-amies de John K (qu'elle a fréquenté dès l'âge de 14 ans) s'est confiée à des journalistes.

Avant cela, pendant 80 minutes, le métrage décrit en détails la création et la mise en chantier de Ren & Stimpy, une série Nickelodeon pour laquelle je n'ai jamais eu grande affection (le style graphique ne m'a jamais plu). Une série créée et imaginée par John K, donc, qui y a injecté toute sa rébellion et ses névroses (notamment ses rapports vis à vis de son père), pour y donner vie à Ren (décrit par tous les artistes du show comme un gros connard pas si éloigné que ça de Kricfalusi) et à Stimpy, gentil et un peu bête (symbolisant, pour beaucoup, la compagne de longue date de John K. , artiste discrète et réservée qui a fini par quitter la série).

Sans surprise, l'équation années 90 + jeunes animateurs rebelles se décrivant comme des bad boys + ton immature et humour de sale gosse + tempérament d'artiste excentrique quasi-gourou a donné naissance à un succès fou, et avec le succès sont arrivés les problèmes.

Délais non respectés, crises de nerfs, humiliations, relations tendues avec la chaîne : à cause de John K., la série et le studio d'animation se sont fissurés, et Kricfalusi finit par être renvoyé.

En solo et en roue libre, l'animateur est ainsi parti en vrille, donnant naissance à des projets ratés, tentant un revival de Ren & Stimpy qui s'est soldé par un flop, et se brouillant définitivement avec son co-directeur, ami de longue date ayant tenté de reprendre R&S au départ de John K.

Et puis bien sûr, il y a le problème de ses relations avec des adolescentes, qu'il engage au studio et à qui il promet parfois une carrière d'animatrice... à nouveau, c'est une partie de la vie du personnage qui aurait été plus intéressante intégrée au reste du film, et pas reléguée à la fin du documentaire, quasi-survolée.

D'autant que les différents points de vue donnés ici par les représentants du network, les ex-collègues de K, et K lui-même, dressent un portrait plutôt cohérent du personnage, mais un portrait qui, par la force des choses et de la structure du documentaire, semble parfois un peu trop flatteur : on a fréquemment l'impression que malgré son caractère incontrôlable et malgré ses errances amoureuses, ses ex-collègues l'admirent toujours, et repensent à ces années dorées avec une certaine nostalgie...

4.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #1493 : The Tomorrow War (2021)

Publié le 28 Juillet 2021 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Cinéma, Fantastique, Action, Thriller, Science-Fiction, USA, Amazon, Science Fiction

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

The Tomorrow War (2021) :

En 2022, en pleine Coupe du monde, un groupe de soldats venus du futur se matérialise devant les caméras de tous les médias, pour annoncer une apocalypse imminente : en 2051, l'humanité perd la guerre contre une race extraterrestre qui a envahi la Terre, et le seul moyen d'empêcher l'extinction de notre race est d'envoyer dans le futur d'innombrables recrues venues du passé. Parmi celles-ci, Dan Forester (Chris Pratt) ancien militaire et père de famille aux nombreux talents... 

Bon, on va dire que pour vraiment apprécier ce Tomorrow War, il faut débrancher son cerveau, et surtout ne pas tenter de réfléchir aux tenants et aux aboutissants de cette histoire capillotractée, aux nombreuses coïncidences et grosses ficelles assez voyantes ; assez logique, somme toute, puisqu'à trop lorgner sur du Michael Bay (sans en avoir l'énergie ni le sens de la décomplexion WTF), ce Tomorrow War finit par être au même niveau de logique et d'intellect.

Ce n'est pas faute de tenter de brouiller les pistes, en rajoutant çà et là des personnages et des répliques tentant de poser les mêmes questions que celles que le spectateur attentif a en tête (notamment sur les règles arbitraires et le pourquoi du comment de ce voyage dans le temps) ; mais le lampshading ne fonctionne pas vraiment, dès lors qu'on lui répond "ta gueule, c'est magique c'est comme ça".

Le résultat, c'est que le spectateur finit par émettre tellement d'objections logiques à cette histoire d'enrôlement temporel qu'il peine à accrocher au récit, et ne s'implique pas vraiment. D'autant que ce qui intéresse le scénariste et le réalisateur, c'est le concept de père absent, traité sur plusieurs générations.

Ce qui aurait pu fonctionner, si le personnage de Chris Pratt n'était pas un tel super-héros en puissance : super-militaire, super-scientifique, super-papa, super-intelligent, capable de se battre à mains nues contre une reine alien, Dan est tellement parfait qu'il en devient insipide, malgré un Pratt qui fait son numéro habituel.

D'ailleurs les acteurs s'en sortent plutôt bien (Yvonne Strahovski se donne à fond dans des séquences émotion™ certes gentiment forcées par le script, mais qui restent efficaces grâce à elle), et s'il faut bien admettre quelque chose, c'est que les effets spéciaux des créatures et des affrontements sont très réussis (sauf les rafales piteuses des armes à feu).

Mais dans l'ensemble, la mayonnaise reste assez fade, pas aidée par une dernière partie (après le retour de Dan dans le présent) à rallonge, pas très bien structurée et avec un ton qui tranche par rapport au mélodrame apocalyptique de ce qui précédait.

Dans l'ensemble, donc, malgré un postulat de départ qui aurait pu être intéressant s'il avait été bien traité, le tout reste très moyen à tendance faiblard, évoquant constamment d'autres métrages similaires, sans rien apporter de vraiment probant au genre. Comme je le disais, ça se regarde, pour peu qu'on éteigne son cerveau...

3 - 0.25 pour la voix off finale clairement enregistrée à l'arrache et mixée avec les pieds = 2.75/6

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Critiques éclair - Star Wars : Le Livre de Boba Fett - 1x05-06 (2021)

Publié le 6 Février 2022 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Disney, Les bilans de Lurdo, Science-Fiction, Science Fiction, Review, Télévision, USA, Star Wars, Boba Fett

Quatre épisodes au compteur, plus de la moitié de la saison, et un bilan très mitigé pour ce Livre de Boba Fett, qui peine à justifier son existence ou à rendre les aventures de son chasseur de primes repenti devenu caïd de la pègre au grand cœur un tant soit peu captivantes ou attachantes... en espérant que cela change assez rapidement.

Star Wars : Le Livre de Boba Fett 1x05-06 (The Book of Boba Fett, season 1 - 2021) :

- 1x05 - Le parcours du Mandalorien, qui finit par revenir sur Tatooine, et par croiser le chemin de Boba et de Fennec...

Un épisode à peine déguisé du Mandalorien, dans lequel Boba n'apparaît pas du tout, et qui se concentre exclusivement sur les pérégrinations de Din Djarin après la fin de la seconde saison de son show... et il est tout de même très ironique que ce soit là, probablement, le meilleur épisode du Livre de Boba Fett.

Un épisode sur lequel plane très fortement l'ombre de Dave Filoni, ce qui se reflète directement dans les qualités et les défauts de l'écriture : le ton est plus léger, on a de l'action efficace et dynamique, des moments plus comiques (l'arrestation par les agents de la circulation ^^), des références amusantes ("Wizard !", BD), et un protagoniste qui est tout ce que devrait être Boba Fett (chasseur de primes, énigmatique, efficace dans son travail, etc), mais on a aussi ce trop-plein et cette fascination pour la mythologie clanique des Mandaloriens et de la forgeronne... dont je me contrefous toujours autant qu'à l'époque de The Mandalorian.

Reste que le tout est plutôt efficace, et redonne une lueur d'espoir dans cette saison gentiment anémique.

- 1x06 - Avant de rejoindre les rangs de Boba contre le syndicat qui s'oppose à lui sur Tatooine, le Mandalorien part retrouver Grogu, qui étudie sous la supervision de Luke Skywalker...

Et encore un épisode du Mandalorien, réalisé et co-écrit officiellement par Dave Filoni qui, une nouvelle fois, se fait plaisir, avec beaucoup de fanservice qui éclipse totalement le fait qu'on est censés regarder une série Boba Fett.

Parce que bon, il faut bien avouer que depuis deux épisodes, et à un épisode de la fin de saison, Boba Fett fait désormais de la figuration dans sa propre série ; en même temps, est-ce vraiment un mal, puisque tout le début de saison, centré sur lui, était clairement assez oubliable et quelconque ?

Ici, on monte donc considérablement en puissance, avec le retour de Luke Skywalker (dans une version deepfakée bien plus aboutie qu'en saison 2 du Mandalorien), d'Ahsoka, de Grogu... mais pas que, puisqu'un certain chasseur de primes aux allures de vieux cowboy fait enfin son apparition en prises de vue réelles, éliminant par la même occasion le personnage de Timothy Olyphant. Et ça fonctionne plutôt bien, tout ça, il faut le dire.

Que ce soit dans les détails (le sandcrawler des Jawas pimpé avec le crâne du dragon krayt) ou dans les grandes lignes (les deux camps qui se forment avant l'affrontement final), dans les clins d'œil (les moments Ahsoka/Luke) ou dans mes enjeux (le choix imposé à Grogu, assez symptomatique du problème et des failles de l'Ordre Jedi)... j'ai trouvé ça plutôt agréable, tout en n'étant pas forcément dénué de défauts de rythme ou de structure.

En tout cas, après quatre premiers épisodes médiocres, le show remonte la pente. Reste à voir comment ça va se conclure...

 

(à suivre)

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Un film, un jour (ou presque) #1545 : Shang-Chi et la légende des dix anneaux (2021)

Publié le 18 Novembre 2021 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, MCU, Marvel, Review, USA, Chine, Disney

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Shang-Chi et la légende des dix anneaux (Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings - 2021) :

Alors qu'il vit une existence tranquille et discrète à San Francisco, en tant que voiturier, Shaun (Simu Liu) est attaqué par des hommes travaillant pour son père, Xu Wenwu (Tony Leung). Car ce dernier est en réalité le chef d'une organisation terroriste internationale, les Dix Anneaux, que Shaun - de son vrai nom Shang-Chi - a fui bien des années auparavant. Avec sa meilleure amie Katy (Awkwafina), Shang-Chi doit désormais retourner au pays pour se confronter à son passé, à sa famille, ainsi qu'aux mystérieux pouvoirs que son père tire de dix anneaux métalliques tombés du ciel...

Très loin d'être le Marvel que j'attendais le plus, en plus d'être ouvertement destiné au public asio-américain (et pas au public asiatique, de la même manière que Black Panther était destiné au public afro-américain avant tout, et pas au public africain - la nuance est importante, et explique beaucoup de choses), ce Shang-Chi a eu la malchance de sortir en pleine reprise pandémique outre-atlantique, et en plein boycott des productions américaines par le marché chinois.

Résultats très mitigés au box-office, donc (tout en étant à relativiser) pour un film très orienté wuxia et arts martiaux, ce qui a clairement des qualités et des défauts : pour quelqu'un d'insensible au genre, aux combats et à l'esthétique chinoise, il y a ici de quoi rebuter, tant Shang-Chi adopte clairement tous les oripeaux de ce style de film, avec des affrontements câblés, un monde magique au bestiaire fantastique, des dragons volants, etc. Au point d'amener le spectateur, par moments, à presque oublier que le métrage appartient au MCU.

Je ne m'en suis jamais caché, je fais partie de cette catégorie de spectateurs insensibles à une grosse partie des productions asiatiques, qu'elles soient japonaises ou chinoises : tout cela ne me parle que très rarement, même si je suis, en théorie, plutôt client des univers fantastiques et de tout ce qui est arts martiaux. Je comprends donc sans aucun problème que l'on reste totalement de marbre face à ce Shang-Chi qui, en prime, a la lourde tâche d'arriver à faire oublier Iron Fist, tout en jouant quasi-exactement sur le même terrain (et sur celui du médiocre Wu Assassins de Netflix, aussi).

Et pourtant... j'ai bien aimé. J'ai bien aimé les chorégraphies martiales maîtrisées et souvent gracieuses, j'ai bien aimé le duo formé par Liu et Awkwafina, j'ai bien aimé le bestiaire, les effets spéciaux, le grand affrontement numérique final désormais synonyme des films du MCU (mais qui ici est plutôt esthétiquement réussi, et se prête bien au côté fantastique du tout), j'ai apprécié les caméos et le toutéliage prometteur (une menace extraterrestre venue du fin fond de la galaxie ? Fin Fang Foom ? Galactus ? Annihilus ?), mais j'ai aussi et surtout apprécié le fait que l'antagoniste du film (qui ici a de faux airs de Richard Berry) ne soit pas un méchant basique et simpliste, mais ait des motivations sincères et humaines.

Bref. Ce n'est pas parfait, le cynique que je suis ne peut s'empêcher de voir dans ce film une tentative de Marvel pour rattraper Iron Fist et plaire au marché chinois, mais dans l'absolu, tant que ça fonctionne et que je ne m'ennuie pas, ça ne me dérange pas trop.

Un film que je placerais probablement, à chaud, au niveau de Black Panther. Reste à voir comment, avec le temps, il évoluera dans mon esprit...

4/6

(bilan Marvel/DC mis à jour !)

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Un film, un jour (ou presque) #1650 : La Route d'Eldorado (2000)

Publié le 23 Mai 2022 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Jeunesse, Review, Romance, USA, Histoire, Dreamworks

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

La Route d'Eldorado (The Road to El Dorado - 2000) :

En 1519, Miguel (Kenneth Branagh) et Tulio (Kevin Kline), deux arnaqueurs espagnols, obtiennent une carte au trésor menant à la cité perdue d'Eldorado. Sans le vouloir, les voilà embarqués pour le Nouveau Monde, où ils sont pris pour des dieux par les habitants d'El Dorado, ce qui les arrange bien : pendant que Miguel se prend au jeu, Tulio, lui, s'éprend de la séduisante Chel (Rosie Perez), une autochtone bien décidée à aider le duo à piller la ville en échange de son ticket de sortie. Mais Tzekel-Kan (Armand Assante), le sorcier local, voit tout cela d'un tout autre œil...

Mise en chantier en parallèle de Kuzco, par un Katzenberg fraîchement parti de Disney avec des bribes d'informations sur le projet d'alors, Kingdom of the sun, cette Route d'Eldorado m'avait totalement échappé au fil des ans... et quand je vois le résultat à l'écran, je comprends pourquoi.

Parce que malgré toute la supposée "réévaluation critique" connue par le film aujourd'hui (en réalité, cette "réévaluation critique" est une conséquence directe de l'arrivée à l'âge adulte, et en position d'écrire des chroniques web, des enfants ayant grandi avec le film, persuadés que tout ce qu'ils ont aimé durant leurs jeunes années mérite d'être revu à la hausse, et que si le film est devenu un meme, c'est bien qu'il est mémorable et donc de qualité), cet El Dorado n'est pas bon, loin de là.

Passons sur les éléments les plus évidents : le script peu inspiré, lorgnant sur l'Homme qui voulut être Roi, avec ce que ça implique de colonialisme, de sauveur blanc, etc ; le personnage de Chel, cliché de la sauvage sensuelle, sexuelle et exotique ; la caractérisation minimaliste (pour ne pas dire absente) des deux protagonistes, particulièrement transparents les 3/4 du temps ; le fait que tout le monde parle anglais sans le moindre problème de compréhension...

Il y a aussi la musique, une combinaison d'un score inégal de Zimmer et Powell, et de chansons insipides d'Elton John, dont on se demande parfois s'il n'a pas refilé à la production des chutes de ses albums précédents, tant les morceaux paraissent fréquemment hors sujet (il y a bien It's Tough to be a God, qui est amusante et donne lieu à quelques moments animés rigolos, mais bon...) ; l'animation, assez typique des productions Dreamworks de l'époque, avec une utilisation du numérique assez voyante, que ce soit pour insérer des éléments 3d, pour créer des effets de profondeur, d'ombre ou des mouvements de caméra - ça a mal vieilli, tout ça, et la direction artistique inégale n'aide pas ; et puis l'impression constante d'un film un peu bâclé et superficiel, comme si un premier jet de scénario avait été mis en production en urgence pour concurrencer Kuzco... et tant pis si le film parait alors assez creux dans sa globalité (le personnage de Cortes, qui fait de la quasi-figuration).

Bref, pas mal de défauts, et je suis donc très loin d'être convaincu...

2.5/6

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Critiques éclair - Star Trek : Lower Decks, épisodes 1x01-02 (2020)

Publié le 15 Août 2020 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, CBS, Comédie, Critiques éclair, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Review, Science-Fiction, Star Trek, Télévision, USA, Lower Decks

Parce que visiblement, pour contrer le succès croissant de The Orville auprès des fans de science-fiction télévisée, et parce que l'objectif de la plateforme de VOD CBS All Access, c'est, de son propre aveu, "Du Star Trek. Tout le temps.", voici une nouvelle série appartenant à la franchise Trek, une série animée semi-parodique inspirée d'un épisode de The Next Generation (Lower Decks), et confiée à Mike McMahan (Rick et Morty, Solar Opposites).

Star Trek : Lower Decks 1x01-02 (2020) :

En 2380, les mésaventures de Mariner, Boimler, Tendi et Rutherford, un groupe de sous-officiers chargés des tâches les moins essentielles à bord de l'USS Cerritos, un vaisseau secondaire de Starfleet...

- 1x01 - Second Contact : Alors que Tendi vient d'arriver à bord, et que Mariner et Boimler sont en mission sur une planète, un virus qui se propage à bord du vaisseau...

Difficile de vraiment se faire une idée sur la série à partir d'un seul et unique épisode pilote, mais pour l'instant, je reste très mitigé. Visuellement, la série est efficace et agréable à suivre, mais l'influence Rick & Morty est vraiment très présente... et elle se ressent encore plus au niveau du rythme (effréné, voire même saoulant, avec ses dialogues débités de manière frénétique) et de la structure globale (un début anecdotique, et une montée en puissance jusqu'à un grand final déjanté et spectaculaire).

Le problème, c'est que les personnages, pour le moment, sont peu engageants : Mariner est assez agaçante (et le rebondissement final sur son identité est totalement téléphoné), Boimler est l'équivalent de Morty, mais en uniforme, et les deux autres sont trop peu développés, pour le moment, pour laisser la moindre impression.

Reste à voir comment ça va évoluer, mais bon, pour un premier épisode, "une invasion de zombies à bord du vaisseau", ça n'inspire pas forcément confiance.

- 1x02 - Envoys : Boimler et Mariner partent en mission diplomatique, afin d'accompagner le Général klingon K'orin en déplacement. Mais ce dernier, ivre, s'enfuit avec la navette ; de son côté, Rutherford tente de changer de spécialité à bord, pour pouvoir passer plus de temps avec Tendi...

Ce n'est pas encore avec cet épisode que je vais être convaincu.

Entre son intro, très Rick et Morty (l'entité lumineuse pourrait aussi bien balancer un "Show me what you got !" à son arrivée) ; son intrigue secondaire, pas désagréable et au fond positif (tout le monde encourage Rutherford dans sa reconversion) mais totalement improbable (la spécialisation des officiers de Starfleet intervient à l'Académie, et on ne change pas de département comme ça, sur un coup de tête) ; et son intrigue principale, bourrée de fanservice creux - Boimler et Mariner arpentent la galaxie à la recherche du Klingon, passent par Risa et une cantina, rencontrent donc des Klingons, un Ferengi, des Andoriens, des métamorphes, etc -, d'observations insipides "les noms klingons se ressemblent tous, ils ont tous une apostrophe", et à la chute téléphonée au possible (un peu comme la révélation de l'identité de Mariner, dans l'épisode 1) ; tout ça m'a franchement laissé de marbre.

Et puis la série tente tellement d'imposer sa dichotomie "Boimler est un incapable fini, un Morty-bis névrosé et ringard tandis que Marysue Mariner est cool, badass, elle n'obéit à aucune règle, elle sait tout sur tout, elle parle vite et fort, elle est trop awesome, c'est une aventurière géniale, whouhou" et son rythme tendu que tout cela me frustre plus qu'autre chose, pour le moment.

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Retrouvez aussi toutes les autres séries Star Trek passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

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