Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Après une première saison sympatoche (sans plus) de douze épisodes, pour laquelle Bob Fisher, le co-showrunner (avec Dan Sterling, ancien de The Office, scénariste de L'interview qui tue ! et de Séduis-moi si tu peux !), s'était fait un plaisir de reprendre les bases de son Sirens pour les décliner au monde des services municipaux de contrôle animalier, Animal Control est revenu en mars dernier pour une seconde saison raccourcie (9 épisodes), toujours sur Fox.
Animal Control, saison 2 (2024) :
Alors que Victoria (Grace Palmer) apprend que sa Carte verte est sur le point d'expirer, son équipe a d'autres préoccupations : Frank (Joel McHale) découvre un trafic d'animaux qui l'amène à mener l'enquête avec Emily (Vella Lovell), Shred (Michael Rowland) essaie de retrouver une belle inconnue dont il a croisé le chemin, et Patel (Ravi Patel) aimerait se lancer dans l'immobilier, et tente de recruter ses collègues dans ce projet bancal...
Au programme, quelques fils conducteurs saisonniers qui fonctionnent plutôt bien, et permettent aux scénaristes de mélanger un peu les associations de personnages. On peut notamment citer l'enquête de Frank, qui permet à McHale et à Lovell d'interagir un peu, de partir en infiltration avec des déguisements ridicules, et de se confronter à la famille (policière) de Frank (dont un Thomas Lennon joyeusement détestable) ; ou encore Victoria, qui tente de se préparer à son test des services de l'immigration en révisant avec les parents de Ravi (les vrais parents IRL de l'acteur).
D'autres sous-intrigues sont moins probantes, comme la rénovation immobilière de Shred et Patel, ou la recherche de l'inconnue qui a tapé dans l'œil de Shred - de manière générale, ce qui tourne autour de Shred est un cran en dessous, un peu alourdi par un triangle amoureux pas des plus passionnants entre lui, Emily et Rick.
Globalement, ça reste cependant assez agréable à suivre, suffisamment rythmé et dynamique pour faire oublier les points négatifs. Et les animaux, dans tout ça ? Entre autres, on a des ratons-laveurs alcooliques, un cygne très agressif, un putois, un chien qui conduit... et un caméo de Ken Jeong en comportementaliste canin excentrique qui vient remettre de l'ordre dans la brigade.
Après, Animal Control reste une workplace comedy de network, pas forcément ultra-mémorable, mais sympathique et déjà renouvelée pour une saison 3.
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En 2014, Bob Fisher et Denis Leary coproduisaient la sitcom Sirens pour USA Network, une libre adaptation de la série britannique du même nom, qui suivait le quotidien d'une équipe d'ambulanciers et de leur entourage, avec notamment Johnny (Michael Moseley), un vétéran cynique, Hank (Kevin Daniels), son coéquipier afro-américain gay, et Brian (Kevin Bigley), leur nouveau partenaire, un jeune un peu maladroit et naïf.
Sans oublier Jessica McNamee dans le rôle de la policière Theresa, petite-amie australienne de Johnny, et tout un ensemble de personnages secondaires que l'on découvrait le plus souvent lors des patrouilles ou des missions des personnages principaux à bord de leur véhicule de service.
La série, après des débuts un peu cahotiques, avait fini par trouver un ton sympathique, mais avait été annulée après deux saisons aux audiences plutôt en baisse.
Animal Control, saison 1 (2023) :
Le quotidien d'une équipe du service de contrôle des animaux de la ville de Seattle et de leur entourage, avec notamment Frank (Joel McHale), un vétéran cynique, Shred (Michael Rowland), son nouveau partenaire, un jeune un peu maladroit et naïf, Victoria (Grace Palmer), leur collègue néozélandaise auquel Frank n'est pas insensible, et Patel (Ravi Patel), coéquipier de cette dernière, dont la vie de famille empiète largement sur son métier. Sans oublier tout un ensemble de personnages secondaires (dont Emily (Vella Lovell), administratrice du service), que l'on découvre le plus souvent lors des patrouilles ou des missions des personnages principaux à bord de leur véhicule de service.
Ai-je besoin d'en dire plus ?
Oui, pour Animal Control, série en 12 épisodes de 20 minutes produite pour Fox, Bob Fisher (ici en solo) s'est clairement laaaargement inspiré de Sirens, au point de redonner à Kevin Bigley un rôle qui prend de l'importance au fil de la saison (et qui le place directement en rival amoureux de son homologue, Michael Rowland).
Alors certes, Animal Control semble un peu plus formaté workplace comedy de network, façon The Office ou Brooklyn 99, mais l'influence reste transparente, et honnêtement, ce n'est pas un mal : au fil de ses douze épisodes, AC parvient à établir ses personnages sans que l'on n'ait trop l'impression de voir du réchauffé, développe leurs relations et le shipping inhérent à une telle série sans que cela soit trop cliché ou redondant, et conserve une petite touche d'excentricité assez agréable, notamment dans son rapport aux animaux (car la série utilise autant que possible des animaux réels, ce qui lui vaut régulièrement des critiques de la part de PETA et compagnie).
Il n'y a pas grand chose à dire de plus sur ce programme, en réalité : c'est une comédie sympathique, on s'attache aux protagonistes, et si je suis un peu surpris d'apprendre que la série va bénéficier d'une seconde saison (les audiences ne sont pas exceptionnelles), je regarderai celle-ci avec plaisir.
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Sygbab continue dans les séries de genre diffusées sur la Fox, avec un programme obscur du milieu des années 90, une période où le futur de l'informatique et de la réalité virtuelle menait à bien des interprétations improbables...
VR.5, saison 1 (1995) :
Lorsque Sydney Bloom (Lori Singer) découvre, au cours d'un visite de VR.5, une région obscure du cyberespace, qu'elle est capable d'y attirer d'autres utilisateurs et d'influencer alors leur esprit et leurs actions dans le monde réel, elle attire sur elle l'attention du Comité, une organisation mystérieuse. Bien vite, avec l'aide de son meilleur ami Duncan (Michael Easton) et sous la supervision d'Oliver Sampson (Anthony Stewart Head), du Comité, Sydney va alors découvrir que VR.5 est lié à un événement tragique qui a touché ses parents (Louise Fletcher, David McCallum)...
Diffusée sur la FOX en 1995 le vendredi soir en tant que série de mi-saison et en compagnie du poids lourd X-Files, la série avait déjà un handicap à cause de sa case horaire, réputée fatale sur cette chaîne.
Peinant à trouver son public alors que le coût des effets spéciaux était onéreux (le procédé utilisé pour le rendu des scènes se déroulant dans le monde virtuel n'était pas des plus simples, les couleurs étant ajoutées manuellement après avoir tourné en noir et blanc), l’annulation semblait donc assez logique, au point que 3 épisodes sur les 13 tournés n’ont même jamais été diffusés. Pourtant, construire son projet autour de la réalité virtuelle était audacieux, mais peut-être aussi suicidaire : le cyberpunk est un sous-genre de la science-fiction que l'on pourrait qualifier d'underground, qui nécessite d'être un tant soit peu initié.
Néanmoins, l'idée d'introduire une échelle pour mesurer le niveau d'implication sensorielle selon l'expérience virtuelle vécue est intéressante, le cinquième niveau n'étant accessible que par Sydney Bloom, principale protagoniste de la série. Travaillant dans une compagnie de télécommunications et passionnée par l’informatique, cette jeune femme (hantée par un terrible traumatisme après la mort de son père et de sa sœur Samantha dans un accident de voiture auquel elle a survécu) va découvrir qu'elle peut pénétrer le subconscient de personnes avec qui elle est en conversation téléphonique (à noter qu'il vaut mieux ne pas se poser de questions techniques sur la réalisation d'une telle prouesse avec l'utilisation d'un modem).
Bien évidemment, cette plongée dans la psyché humaine offre de multiples possibilités, puisque chaque individu fonctionne selon un code qui lui est propre. Les scénaristes jouent d'ailleurs là-dessus puisque Sydney doit souvent répéter ses incursions afin de comprendre les mécanismes de la personne dont elle partage l'esprit.
C'est en quelque sorte une enquête, au cours de laquelle elle doit rassembler des indices afin de trouver la vérité, réelle cette fois. Pour systématiser ce schéma narratif et justifier l’utilisation du VR.5, elle est embarquée dès le pilote dans une drôle d'histoire puisqu'elle doit travailler pour une mystérieuse organisation appelée le Comité, dont les desseins apparaîtront moins flous au fur et à mesure.
Son contact lui propose régulièrement le nom d'une personne qui les intéresse pour une raison ou pour une autre et elle est chargée de livrer les informations qu'elle peut recueillir. Si, sur le fond, la plupart des épisodes ne se révèlent pas passionnants (voire totalement inintéressants), d'autres sont plus surprenants car le "sujet" sur lequel on se focalise bénéficie d'une histoire puissante, comme dans le 1.08 Simon's Choice où un condamné à mort a trahi sa patrie par amour pour son fils.
Sur la forme, c'est bien plus catastrophique : l'intention de rendre les scènes virtuelles oniriques peut se comprendre dans l'optique de confronter Sydney à un monde qu'elle ne comprend pas, mais visuellement c'est une horreur.
Il est ainsi assez difficile de prendre cela au sérieux quand l'impression d'assister à un délire psychédélique se fait ressentir. Le fait d'assimiler la réalité virtuelle à un rêve, tout du moins dans sa représentation, permet n'importe quelle digression, et ça ne rend pas service, au contraire : un univers se doit d'avoir des règles pour mieux en jouer.
Ce défaut flagrant n'est pourtant pas le plus gênant car les acteurs sont insipides. De Lori Singer à Michael Easton (bien meilleur dans Total Recall 2070) en passant par Will Patton, c'est le festival du casting raté tant leurs performances sont difficilement crédibles.
C'est aussi dû à des personnages mal écrits, notamment concernant les deux derniers : entre Duncan - le colocataire et ami d'enfance de Sydney - qui passe sans cesse pour un abruti congénital et le Docteur Frank Morgan qui ne donne pas du tout l'impression de travailler pour une organisation secrète tant il paraît naïf (si c'est pour cette raison qu'il apparaît tel quel dans l'épisode Parallel Lives, il faut féliciter les scénaristes pour cette preuve d'auto-dérision), il n'y a pas grand-chose d'intéressant à se mettre sous la dent.
La bonne idée, cependant, est de se débarrasser assez rapidement du scientifique pour introduire Oliver Sampson, interprété par Anthony Stewart Head. Ce dernier crédibilise complètement le rôle de sbire affilié au Comité tant il éclabousse la série par sa classe et son charisme, jouant parfaitement de l'ambivalence de son personnage et de ses tendances violentes du fait de son statut.
Il bénéficie d'un traitement de faveur puisque son développement permet de révéler son passé, souvent par le biais du VR.5, car il n'hésite pas à utiliser les capacités de Sydney pour satisfaire ses propres desseins. Il apporte en tout cas une nouvelle dynamique et tire tout le monde vers le haut, ce qui n'est pas négligeable (mais surtout pas vraiment difficile).
Quant à Sydney, elle va petit à petit se rendre compte que ses souvenirs ont été trafiqués, et il faut bien reconnaître que c'est amené de manière habile. Avant le final qui lui fait découvrir la vérité au sujet de sa famille, la scène de l'accident est vue et revue selon des angles différents mais avec chaque fois un élément qui diffère et qui remet en perspective ce qui était tenu pour acquis.
Cette intrigue se mêle à des révélations progressive sur les objectifs du Comité, qui semble vouloir contrôler les esprits des gens en passant par la réalité virtuelle, et dont son père faisait partie. Les derniers épisodes se centrent d'ailleurs sur ce fil rouge et n'abusent pas de la représentation onirique évoquée précédemment, se rapprochant de quelque chose de plus terre-à-terre (bizarrement, c'est en corrélation avec un regain d'intérêt).
Malheureusement, cela intervient au bout d'une dizaine d'épisodes, et c'est bien trop tardif pour convaincre qu'il ne s'agit pas d'un sursaut d'orgueil en voyant la fin s'approcher. Ça ne gomme pas non plus les gros défauts de la série, malgré des idées qui - bien exploitées - auraient pu aboutir à quelque chose de bien plus passionnant.
Quoique... Surfer sur la vague conspirationniste la même soirée que le mastodonte de Chris Carter, c'était de toute façon voué à l'échec.
Certaines séries de science-fiction ou baignant dans le fantastique n'ont jamais eu le succès qu'elles auraient mérité et se sont arrêtées trop tôt, dans le cas de celle-ci c'est l'inverse : il est facile de comprendre pourquoi elle est restée inaperçue.
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Après son intégraleAgents of SHIELD, Sygbab revient aux fondamentaux, avec un incontournable de la science-fiction télévisuelle...
Firefly, saison 1 (2002) :
Les mésaventures des membres de l'équipage du Serenity, un vaisseau dirigé par le Capitaine Mal Reynolds (Nathan Fillion), qui se trouvent embarqués dans des événements qui les dépassent lorsqu'ils accueillent à bord des passagers aux nombreux secrets (Summer Glau, Sean Maher, Ron Glass)...
L'univers dépeint dans Firefly dénote dans le paysage de la science-fiction, et ce pour plusieurs raisons. En premier lieu, la fédération de planètes existante - nommée l'Alliance - est composée uniquement de la race humaine qui a colonisé l'espace, ce qui implique une absence totale d'aliens.
C'est un monde proche du nôtre - impression renforcée par le fait que la langue la plus parlée soit le mandarin -, possédant néanmoins une évolution technologique plus avancée. Son autre particularité est de marier les genres en donnant une touche western à l’ensemble (alliant ainsi les flingues aux vaisseaux spatiaux) avec bonheur car cela fonctionne parfaitement.
Entre les planètes à l'apparence stérile à cause de leurs empilements de bâtiments tous aussi gigantesques les uns que les autres, et les coins perdus dans le désert et la poussière, il y a un monde d'écart, et l'équipage du Serenity vit entre deux. Mal et ses compagnons d'infortune sillonnent l'espace à la recherche du premier travail disponible, qu'il soit honnête ou non : le plus important, c'est qu'il rapporte de l'argent.
Aux contraintes de devoir régulièrement être employés s'oppose l'avantage indéniable d'être totalement libres et indépendants. Cette volonté est justifiée par le fait que Mal et Zoé ont combattu ensemble dans le camp des Browncoats dans la guerre qui a vu la victoire de l'Alliance et qu’ils ne peuvent se résoudre à faire partie de ce système.
Par extension, ce passé commun explique également la loyauté indéfectible qu’il a envers ses troupes : pas question de les abandonner, leur vie passe avant le respect d'un contrat si qui que ce soit est mis en danger. Interprété par un Nathan Fillion ultra charismatique, le capitaine a une morale et un honneur qui lui sont propres, évidemment imposés par les circonstances.
Lors du pilote, l'ironie veut qu'en essayant de passer inaperçus pour les besoins d'un petit boulot, l'équipage embarque à son bord un médecin en fuite dont la sœur a subi des expérimentations du gouvernement, tous deux étant activement recherchés par l'Alliance.
Le mystère entourant River constitue le cœur de la mythologie de la série et aussi sa plus grande frustration car elle commençait à peine à être développée au moment où la série a été fauchée en plein vol, suite à son annulation.
Assez discrète pendant une bonne partie de la saison du fait d'interactions très limitées avec les autres membres de l'équipage - entre autres parce que les séquelles de ce qu'elle a subi l'ont amenée à se replier sur elle-même et qu'elle est par conséquent considérée comme étant un peu folle -, River se révèle sous un jour nouveau dans War Stories. La réplique « no power in the verse can stop me », concluant une scène impressionnante dans laquelle elle tue les yeux fermés trois hommes situés à des endroits différents, suggère que c'est une machine à tuer en sommeil.
Quoi qu'il en soit, au vu des méthodes employées par les effrayants hommes aux gants bleus dans Ariel, les secrets qu'elle renferme doivent être d'une importance capitale. Dans ce même épisode, Simon découvre que le cerveau de sa sœur a été charcuté à plusieurs reprises, notamment pour lui ôter la partie permettant de contrôler les émotions. Cela explique bien des choses sur son comportement… Malheureusement, ce sont autant d’éléments qui resteront en plan.
C’est bien dommage, mais c’est le seul point noir - totalement indépendant de la volonté de l’équipe scénaristique - et le reste est réjouissant. Après des débuts timides, la série gagne progressivement en rythme et ne s'essouffle pas jusqu'à la fin. Ce qui fait la réelle différence, c'est l'attachement aux personnages.
Grâce à un très bon casting et à l'alchimie entre les membres d'un équipage pourtant très disparate, les épisodes restent agréables même quand il ne se passe pas grand-chose car l'humour est omniprésent. Les moments cocasses sont légions (quasiment à chaque fois que Jayne ouvre la bouche, par exemple), et c'est ce même humour qui permet de désamorcer certaines situations dramatiques.
Cette façon de faire passer la violence de manière presque décontractée trouve son point d'orgue dans War Stories quand Mal et Wash se chamaillent à propos de Zoé sous la torture, tandis que Niska y prend un plaisir sadique. Il y bien d'autres exemples, mais en faire une liste exhaustive ne serait pas forcément judicieux car cela ne rendrait pas justice aux situations évoquées.
Ce mélange entre drame et comédie n'est pas incongru dans une série de Whedon puisque c'était déjà l'une des forces de Buffy et Angel, mais c'est sans doute encore mieux maîtrisé ici. Pour étayer ce propos, le cas de Jaynestown est représentatif : alors que la grande majorité de l'épisode est hilarante et donne même lieu à l'un des grands moments de la série grâce à la chanson The Hero of Canton, la fin est beaucoup plus sérieuse et s'interroge sur le besoin de la communauté qu'ils ont côtoyée de croire en un héros, quand bien même Jayne en est à l'opposé.
Sa motivation principale reste l'argent, ce qui l'amènera à trahir son capitaine dans Ariel avant que ce dernier mette les choses au point avec une grande fermeté. Mais Mal savait à quoi s'attendre, puisqu'il l’avait engagé alors que ce dernier le tenait en joue, en lui proposant plus d'argent que ce qu’il gagnait.
Ce retour dans le passé s'effectue dans Out of Gas, qui propose deux niveaux de flashback différents, l'un d'entre eux revenant sur les origines de la constitution de l'équipage. Outre Jayne, Kaylee est recrutée elle aussi dans des conditions un peu particulières, après une partie de jambes en l'air avec le mécano incompétent dont Mal s'était attaché les services.
Adorable, elle est aussi une optimiste invétérée, un peu rêveuse, et considère son capitaine comme son grand-frère. Par ailleurs, sa relation avec Simon est finement écrite et c’est à souligner car de fait, elle n’est pas envahissante à l'écran.
L'autre ajout concerne Inara, qui permet au Serenity d'avoir une certaine respectabilité partout où le vaisseau se déplace, grâce au statut de cette dernière. Le flashback revenant sur le moment où elle conclue un accord avec Mal est parfaitement représentatif de ce que sera ensuite leur relation : un amour un peu vache, qui les amène à se chamailler sans cesse, incapables de s'avouer à eux-mêmes ou à l’autre qu'ils éprouvent des sentiments. Quant à Wash, sa moustache est très drôle, et le fait que Zoé ne l'aimait pas au départ est un clin d'œil sympathique.
Généralement, chaque protagoniste a son petit moment de gloire dans chaque épisode et tout le monde évolue de concert, ce qui est une véritable gageure quand il faut gérer autant de personnages à la fois. À part River dont le cas a déjà été évoqué, il y a une exception : Book.
Peu présent, il restera jusqu'à la fin entouré d'une aura de mystère car, à plus d'une reprise, il fera preuve de talents insoupçonnés et fort utiles, et son passé (avant d'être prêtre) suscite beaucoup de questions. Mais comme tous, il est bien caractérisé, et cela rend savoureuses les relations entre les personnages. La vie de ce groupe, composée de fous rires, de frictions et de moments de solidarité dans l'adversité, transpire à l'écran.
Il y a donc tout ce qu'il faut pour une série de qualité : des épisodes qui tiennent la route, une montée en puissance progressive, un fil rouge ayant du potentiel, et des personnages crédibles et intéressants. Quel dommage qu'elle n'ait pas eu le temps de s'installer à l'écran, car elle aurait sans doute atteint d'autres sommets. Mais avec le traitement qui lui a été réservé par la FOX, il était bien difficile de faire mieux...
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
The Arrested Development Documentary Project (2013) :
Un documentaire de fans produit via financement participatif en 2013, juste avant le revival (très discutable) de la série Arrested Development sur Netflix (le documentaire se termine peu ou prou sur cette annonce), ce métrage de 75 minutes revient sur les trois saisons de la série, au travers d'interviews des créateurs, des acteurs, et des fans de ce programme assez unique, qui a réinventé le genre et le format de la sitcom familiale, en leur apportant un côté "tv réalité" et une écriture plus complexe et travaillée que la norme.
Pas désagréable à suivre, notamment pour les interviews de tous les créatifs à l'origine de la série, de Ron Howard aux frères Russo, en passant par Mitch Hurwitz et tous les réalisateurs (dont Paul Feig et Jay Chandrasekhar)... mais difficile de ne pas percevoir, à chaque détour de ce métrage, les limites de budget et de droits de diffusion du projet : il n'y a ainsi aucun extrait de la série dans ce documentaire (uniquement quelques photos de tournage), aucun extrait du discours de Hurwitz aux Emmys (malgré tout un passage qui lui est consacré) ce qui, il faut bien l'avouer, finit par desservir un peu le propos.
Alors bien sûr, le tout reste sympathique, notamment grâce aux interventions de presque toute la distribution (Jessica Walter et Michael Cera manquent à l'appel, cela dit), et parce que le tout est assez exhaustif (bon point : le docu n'éclipse pas les problèmes créatifs du showrunner, très indiscipliné et peu ponctuel), mais le manque reste perceptible, et c'est bien dommage.
Ajoutez à cela un sentiment d'élitisme et de supériorité intellectuelle émanant d'un grand nombre de fans interrogés dans le métrage, façon "de toute façon, cette série était trop intelligente pour le spectateur lambda, qui est trop con et trop peu sophistiqué pour en saisir toutes les subtilités, contrairement à nous, les vrais fans" - ce qui n'est pas sans rappeler l'attitude des fans de Rick & Morty, d'ailleurs - et voilà un documentaire intéressant, mais qui aurait mérité de prendre un peu de recul sur son sujet.
Ou, tant qu'à faire, qui aurait bien besoin d'une remise à jour, prenant en compte le revival Netflix, histoire de contraster un peu les torrents d'éloges dont tout le monde est couvert par les intervenants non-professionnels.
3.5/6
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Noël approche, et chez les Téléphages Anonymes, c'est donc l'heure de la Christmas Yulefest, et de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...
The Moodys, saison 1 (The Moodys Christmas - 2019) :
À l'occasion des fêtes de Noël, Dan (François Arnaud), récemment plaqué par sa petite-amie, rentre seul à Chicago pour y retrouver les siens. Sa famille est en effet réunie pour les fêtes, mais comme toujours, la situation est compliquée : Ann (Elizabeth Perkins), la mère, est agacée par la rénovation inachevée de sa salle de bain ; Sean Sr. (Denis Leary), le père sarcastique, est atteint d'un cancer bénin qu'il cache cependant à tout le monde ; Sean Jr. (Jay Baruchel), son fils bon à rien, vit toujours à domicile, auto-entrepreneur aux projets improbables ; Bridget (Chelsea Frei), la fille, a trompé son mari ; et lorsque le cousin de Dan arrive avec sa nouvelle petite amie Cora (Maria Gabriela De Faria), Dan s'éprend aussitôt d'elle...
Décidément, après Merry Happy Whatever, les projets de mini-série comique de Noël semblent se multiplier, cette année... et les résultats sont toujours aussi peu probants. Pour cette adaptation d'une série australienne, la Fox a opté pour un ton nettement plus sérieux que la sitcom de studio de Netflix : ici, on est dans la dramédie à la Showtime ou HBO, avec six épisodes de 25 minutes où on crie, on pleure, et on passe ensemble la semaine d'avant les fêtes.
Le problème, en fait, c'est qu'un peu comme Fox (qui a changé trois fois le projet de nom, et tente désormais de faire passer cette mini-série festive unitaire pour une "saison 1" d'une hypothétique série récurrente), le programme ne semble pas savoir ce qu'il veut être : jamais particulièrement drôle, jamais particulièrement touchant ou dramatique, jamais suffisamment développé pour que les relations des personnages aient suffisamment de poids, bourré de protagonistes assez classiques, de situations déjà vues et de rebondissements prévisibles, ce Moody Christmas finit par ne laisser aucune impression.
Pire : le personnage de Dan s'avère étrangement antipathique. Clairement voulu comme un lead romantique placé dans une situation impossible, il apparaît en fait comme un lâche qui vole la fiancée de son cousin, prend systématiquement des décisions qui sont au mieux mal avisées, et au pire détestables... et a pourtant droit à une happy end.
D'ailleurs, en parlant de fin... de multiples sous-intrigues sont laissées en suspens, clairement pour amener une suite potentielle à ce programme. Pas sûr qu'elle voie le jour, vu le manque de succès de cette mini-série, et son caractère éminemment oubliable.
The Moodys, ce n'est pas forcément mauvais, c'est assez bien interprété (Baruchel est, comme toujours, assez attachant), mais c'est totalement quelconque et insipide.
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films de Noël passés en revue sur ce blog dans le cadre de la Christmas Yulefest en cliquant directement sur ce lien (classement alphabétique), ou celui-ci (classement saisonnier)...
La semaine dernière, The Orville a eu la mauvaise idée de consacrer un épisode complet à la relation Ed/Kelly, au travers d'un recyclage peu inspiré d'un épisode de Next Generation ; cette semaine, on en découvre les conséquences directes...
The Orville 2x14 - The Road Not Taken :
En refusant de sortir avec Ed, Kelly a changé le cours de l'histoire. Sept ans plus tard, l'univers est sous le contrôle des Kaylons : Ed et Gordon tentent péniblement de survivre, jusqu'à ce que Kelly et les autres membres de l'équipage de l'Orville les retrouvent, et leur expliquent comment ils comptent changer le cours de l'histoire en remontant dans le passé...
Un épisode de fin de saison très premier degré, et pour lequel on sent que la production a lâché tout ce qui lui restait de budget, puisque ça déborde d'effets spéciaux et de scènes d'action en tous genres... ce qui est bien pratique pour cacher la pauvreté du script.
Pour faire simple, il ne se passe pas grand chose durant ces 48 minutes d'épisode, un épisode qui, pour ne rien arranger, photocopie lorgne allègrement sur bon nombre d'épisode similaires (Endgame, Timeless, Yesterday's Enterprise...).
Alors on va me répondre que ce sont des hommages, mais lorsque l'épisode ne consiste plus qu'en des hommages successifs, sans la moindre valeur ajoutée au niveau de l'humour ou des péripéties, le tout retombe dans la pâle imitation.
Sans compter que le propos du récit, in fine, c'est "la relation de Kelly et de Ed est tellement centrale et importante à l'univers, que sans elle, c'est la fin de toute civilisation". Mwébof.
Bon, je reconnais que si l'on est investi dans cette relation, on doit probablement se passionner pour les deux derniers épisodes de la saison. Personnellement, ce n'est pas le cas, et je me suis donc gentiment ennuyé devant cette succession d'"hommages" et de scènes d'action évoquant directement Star Wars (entre autres).
Et pour ne pas terminer sur une note négative : j'ai apprécié la bande originale, et j'ai été content de revoir, même brièvement, cette chère Alara.
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Un épisode qui conclut une saison 2 assez mitigée, dans la droite lignée de la saison 1, avec peut-être un meilleur équilibre entre l'humour et le sérieux. Mais les problèmes de la série restent les mêmes, et tant que The Orville ne cessera pas de piocher directement dans la franchise Star Trek pour ses scénarios, elle ne parviendra jamais à se démarquer et à donner quelque chsoe de mémorable et d'original.
Pour le moment, la série a la chance d'être diffusée en parallèle de Star Trek Discovery, ce qui lui permet, en comparaison, de ressembler à du Shakespeare, et d'attirer nettement plus la sympathie grâce à sa distribution nettement plus attachante et mieux développée.
Mais dans l'absolu, qualitativement parlant, je ne suis pas certain qu'une fois une certaine indulgence (inhérente au statut de pastiche humoristique de la série) mise de côté, The Orville soit à ce point supérieure à la série franchisée, quoi que veulent bien en dire les trekkies frustrés par Disco.
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Maintenant que la diffusion de Star Trek Discovery est terminée, et que la série s'est joyeusement vautrée sur la ligne d'arrivée, The Orville reste seule en piste pour faire bonne impression...
The Orville 2x13 - Tomorrow, and Tomorrow, and Tomorrow :
Lorsqu'un incident technique déclenche l'apparition à bord d'un double temporel de Kelly, plus jeune de 7 ans, l'équipage de l'Orville ne sait comment la gérer. Ted, en particulier, est bien tenté de reprendre une relation sentimentale avec la jeune femme, qui n'a pas encore connu leur mariage et leur divorce...
Mouais. Cette critique, je vais la faire brève.
The Orville nous refait (encore) un remake d'un épisode de Star Trek : ici, Second Chances, de Next Generation, avec son double de Riker qui tente de reprendre une relation amoureuse avec Troi lorsqu'il arrive sur l'Enterprise.
Sauf que The Orville nous le refait sans panache, sans rythme, sans sous-intrigue secondaire qui permettrait de dynamiser tout ça (les quelques instants de menace kaylonne sont visuellement jolies, mais ça s'arrête là) et, pire encore, il nous le fait avec un couple dont bon nombre de spectateurs (moi y compris) se moquent royalement.
Je l'ai toujours dit, depuis le début de la série : Ted/Kelly, et le shipping qui accompagne cette relation avortée, ça ne m'intéresse pas, ça n'a jamais été particulièrement bien traité, et par conséquent, 48 minutes consacrée intégralement à cette relation, c'est soporifique à mes yeux.
D'autant qu'à côté, l'humour est largement absent (à part deux ou trois pas de danse), et que l'épisode continue d'ignorer toute continuité concernant 1) le couple de Bortus en difficulté, et 2) les actions et le statut d'Isaac à bord.
À se demander si, en fait, ce n'était pas un épisode stand-alone, prévu pour plus tôt dans la saison, et replacé là au petit bonheur la chance, en fonction de demandes de programmation de la chaîne.
Bof, donc, et j'espère que le season finale de la semaine prochaine sera meilleur.
(ah, et mention spéciale à la perruque immonde de Kelly-jeune)
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Lorsque Bortus facilite le passage de deux ingénieurs moclans (Regi Davis, Shawn Andrew) et de leur fille sur l'Orville, sans en avertir ses supérieurs, il encourt la colère de ces derniers, jusqu'à ce que l'équipage découvre une colonie reculée où 6000 femmes moclannes vivent, réfugiées. Soudain, l'existence même de la colonie est en péril lorsque le gouvernement moclan découvre son existence, et veut l'exterminer...
Un peu mitigé, sur cet épisode signé Joe Menosky, et réalisé par Jonathan Frakes, un épisode qui a indéniablement bon fond, mais qui pèche un peu sur sa forme.
D'un côté, j'apprécie le propos de l'épisode, trekkien en diable, sa continuité avec le reste de la série, les différentes guest stars issues de l'univers Trek (F. Murray Abraham, Tony Todd, Marina Sirtis, et bien sûr Kelly Hu, Victor Garber et Ted Danson), l'utilisation de Dolly Parton comme d'un gimmick décalé (coucou, Deadpool 2 !), et la bataille spatiale plutôt joliment mise en images.
Mais de l'autre, j'ai trouvé le tout assez mollasson et bavard : la mise en place prenait vraiment trop son temps, et surtout, je dois dire que j'ai eu un peu ma dose des épisodes centrés sur les Moclans et sur leurs mœurs rétrogrades (beaucoup trop d'épisodes similaires, en trop peu de temps). Ce n'est pas forcément rédhibitoire, mais le tout est souvent tellement manichéen que ça en devient caricaturale et lassant.
Dans l'ensemble, cependant, un épisode mitigé (comme je le disais), mais mitigé positif, surtout en comparaison de ce qui se fait du côté de Discovery en ce moment (c'est amusant, mais j'ai l'impression de redire exactement la même chose que la saison dernière, à la même période).
Star Trek Discovery 2x14 - Such Sweet Sorrow, deuxième partie :
L'équipage du Discovery et l'Enterprise affrontent la flotte de la Section 31, au service de Control, alors que Burnham tente de partir dans le futur avec le navire pour mettre les informations de la Sphère hors de portée de l'Intelligence Artificielle...
Voilà voilà. CQFD.
Nous avons là le plus bel aveu d'échec des scénaristes et showrunners de Star Trek Discovery : un reboot complet de la série, qui finit par faire ce que l'on pouvait deviner depuis plusieurs semaines, à savoir envoyer le Discovery et son équipage dans le futur, pour y vivre de nouvelles aventures détachées de la continuité historique de Trek.
Adieu, Klingons, Spore Drive, Enterprise, Pike, Spock, relations familiales impossibles, cristaux temporels, Section 31, et Skynet : tout ça est joyeusement mis au rebut par la production, de la manière la plus "Discovery" qui soit - comprendre : une débauche d'action et d'effets spéciaux spectaculaires (mais creux) supposés cacher la vacuité d'un script bavard et bourré de répliques et d'explications approximatives (voire incohérentes), des scènes émotionnelles forcées centrées sur le visage de SMG filmé en plan serré - ou sur des seconds rôles qui se sacrifient platement -, une réalisation bourrée d'effets maniérés, de flous artistiques et de pirouettes, et une résolution téléphonée de bout en bout, qui ne surprendra que les spectateurs les plus naïfs.
Voilà. Je n'ai pas grand chose de positif à dire sur ce season finale, d'autant plus que le temps m'a paru vraiment longuet durant le visionnage. Heureusement, Discovery, dans sa forme actuelle, c'est terminé. Et s'il y avait bien du mieux en saison 2, en comparaison de la première année, c'était principalement dû à la présence d'Anson Mount en Capitaine Pike.
Alors qu'attendre d'une saison 3 se déroulant dans un futur lointain (si tant est que c'est bien là que le Discovery est arrivé), et probablement grandement dénuée du fanservice habituel/du recours constant à une nostalgie totalement éventée (même si l'on n'est jamais à l'abri de la visite de descendants de Picard, Janeway et compagnie) ?
Personnellement, je n'en attends grand chose, tant les problèmes de Discovery se situent avant tout à un autre niveau, plus intrinsèque et fondamental (l'écriture, la réalisation, les idées) ; mais il sera intéressant de voir comment cette saison 3 parviendra à se réinventer. Car la même écriture, sans le facteur doudou nostalgique, ça ne fonctionnera pas.
La saison 3 sera peut-être la saison la plus cruciale de Discovery, celle où tout sera remis en question, et où les scénaristes joueront le futur du programme (surtout si, en parallèle, les autres séries Trek s'avèrent mieux écrites, et plus convaincantes).
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Après plusieurs semaines de séparation des critiques de Star Trek Discovery et de The Orville, retour à des critiques combinées collant à peu près au rythme de diffusion...
The Orville 2x11 - Lasting Impressons :
Lorsqu'il parvient à réactiver un smartphone trouvé lors d'une expédition archéologique, Gordon s'éprend de Laura (Leighton Meister), sa propriétaire new-yorkaise de 2015, qui a laissé de nombreuses photos, vidéos et messages dans l'appareil. Sur un coup de tête, il recrée la jeune femme et son univers dans le simulateur holographique, et commence une relation sentimentale avec elle. En parallèle, Bortus et son mari s'essaient aux cigarettes, et tombent accros...
Un épisode signé MacFarlane, qui (comme d'habitude) évoque beaucoup ce qui a déjà été fait dans le genre par Star Trek (que ce soit avec Riker et Minuet, Geordi et Leah Brahms, ou Janeway et Michael Sullivan...) sans vraiment apporter grand chose de passionnant qui justifierait une nouvelle version de cette histoire.
Enfin, ce n'est pas tout à fait vrai : il apporte à ce type d'histoire une narration et une forme très "comédie romantique américaine contemporaine", comme il l'avait déjà fait, il y a peu, pour le Doc et pour Isaac (d'ailleurs, Isaac a totalement disparu de la série depuis quelques semaines...). Ce n'est pas forcément désagréable, c'est assez bien interprété, mais dans l'absolu, c'est loin d'être captivant, et c'est cousu de fil blanc.
Heureusement, à côté, il y a Bortus et ses cigarettes, une sous-intrigue ouvertement comique et parodique, qui ne fait pas dans la subtilité, mais s'avère plutôt drôle.
Reste que ce serait tout de même bien que MacFarlane cesse de photocopier d'anciens épisodes de Trek s'il n'a rien de vraiment novateur à apporter à leur postulat de départ.
Star Trek Discovery 2x11 - Perpetual Infinity :
Alors que Burnham renoue avec sa mère (Sonja Sohn), écartelée entre plusieurs époques, Giorgiou et Tyler s'aperçoivent que Leland a été contaminé par Control, et qu'il n'est plus responsable de ses actes...
Passons sur le pléonasme du titre de l'épisode, pour nous attarder sur... euh... pas grand chose, en fait, puisque je dois bien avouer m'être profondément ennuyé devant cet épisode brouillon, qui fait énormément de remplissage sur le front de Burnham et de sa mère, qui laisse énormément (trop !) de place au surjeu de SMG, qui flirte considérablement (et de bien trop près pour que je sois en confiance) avec une "borgification" de Leland, et surtout, qui dissimule derrière trois tonnes de platitudes pseudo-philosophiques et de technobabble le fait que le scénario prenne l'eau de toutes parts, et ne soit qu'un enchaînement de rebondissements et d'idées approximatives.
Je... en réalité, je n'ai même pas envie de développer. Cet épisode m'a été vraiment pénible à suivre, il ne fait vraiment pas avancer le schmilblick dans une direction intéressante à mes yeux, et il m'a vraiment donné envie d'arrêter en cours de route - ce qui est assez mauvais signe, à une poignée d'épisodes de la fin de saison.
(j'espère vraiment qu'ils ne vont pas nous envoyer Leland dans le passé, dans le Delta Quadrant, d'une manière ou d'une autre, pour en faire le premier Borg...)
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Une sitcom Fox produite par Will Ferrell et Adam McKay, conçue et écrite par Lon Zimmet (Unbreakable Kimmy Schmidt, Happy Endings, Superstore), et qui a été annulée au terme de ses 15 épisodes diffusés entre janvier et mai dernier.
LA to Vegas, saison 1 (2018) :
Le quotidien et les mésaventures des passagers habituels et de l'équipage du vol économique Jackpot Airlines assurant la correspondance entre Los Angeles et Las Vegas : Capitaine Dave (Dylan McDermott), le pilote flambeur et séducteur ; Bernard (Nathan Lee Graham), le stewart flamboyant et intransigeant ; Ronnie (Kim Matula), l'hôtesse un peu névrosée et caractérielle ; Alan (Amir Talai), le copilote discret et étrange ; Colin (Ed Weeks), un professeur d'économie anglais et donc coincé ; Artem (Peter Stormare), un bookmaker russe excentrique ; Nichole (Olivia Macklin), une strip-teaseuse débrouillarde et pleine de ressources...
Plutôt une bonne surprise que cette sitcom sans prétention, et joyeusement décalée ; l'ensemble des personnages fonctionne très bien, et semble vraiment s'amuser avec des scénarios toujours plus improbables : duel entre Dave et son grand rival, Capitaine Steve (Dermot Mulroney) ; fête d'anniversaire pour enfants au strip club ; paris insensés ; communauté hippie installée sur parking de l'aéroport ; visite du patron de Jackpot Airlines (Don Johnson) qui détourne son propre avion pour échapper à la justice ; grève ; séminaire, etc...
De quoi assurer un quota de vannes et de situations rocambolesques assez conséquent, même si la série met quelques épisodes avant de trouver son rythme de croisière et son ton. À l'identique, à mesure que la série progresse, on sent les scénaristes désireux (sous l'influence de la chaîne ?) d'aller en direction de quelque chose d'un peu plus balisé au niveau des rapports humains.
Ainsi, l'attraction entre Ronnie et Colin, vaguement mise en place dès le pilote, mais restée en filigrane pendant de nombreux épisodes, finit par repasser sur le devant de la scène, et par se trouver confrontée à un triangle amoureux (avec Zachary Knighton à l'autre extrémité du triangle) assez classique.
Dommage, car le shipping de cette relation n'est clairement pas le point fort de la saison. On sent d'ailleurs les scénaristes un peu mal à l'aise à l'idée de restructurer la fin de cette première année : initialement de 12 épisodes, la série s'est vue greffer trois épisodes supplémentaires à l'issue de la diffusion du pilote et de l'épisode suivant. Et il n'est guère surprenant alors de constater que les trois épisodes en question sont plus faibles et moins percutants, comme s'ils avaient été écrits et structurés dans la précipitation.
Ce n'est pas bien grave, cela dit : le point fort de la série, c'est sa distribution, et celle-ci s'avère plus que capable de concrétiser le sens de l'humour très particulier de Zimmet. Çà et là, on reconnaît bien le style Happy Endings, et si McDermott, Stormare et Macklin ont tendance à éclipser leurs collègues, ces derniers parviennent tout de même à laisser leur marque sur la série, et à se rendre sympathiques (je suis notamment fan de la vie très mouvementée et incroyable du copilote).
Je ne le dis pas souvent, mais c'est dommage que la Fox ait choisi d'annuler cette sitcom somme toute divertissante, à la distribution très réussie, et à l'environnement original. Ce n'était pas la série du siècle, mais dans le genre, j'ai déjà vu bien pire.
Et c'est d'autant plus dommage que la série est passée tellement inaperçue qu'elle n'a aucune chance d'être reprise par une autre chaîne ou une plate-forme de streaming... *soupir*
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C'est aujourd'hui la Saint Patrick, et à cette occasion, notre semaine spéciale dédiée à l'Irlande se conclue par un petit bonus très à propos...
The Luck of the Irish (1948) :
De passage en Irlande, Fitz (Tyrone Power), un journaliste new-yorkais, croise le chemin d'un farfadet, Horace (Cecil Kellaway), avec lequel il sympathise lorsqu'il lui rend son chaudron d'or. De retour au pays, cependant, alors que Fitz retrouve sa fiancée (Jayne Meadows) et le père de celle-ci (Lee J. Cobb), aux ambitions politiques radicalement opposées aux convictions de Fitz, le farfadet réapparaît, et décide de devenir le majordome du reporter, afin d'améliorer sa vie, et de le pousser dans les bras de la jolie Nora (Anne Baxter), jeune irlandaise rencontrée durant son voyage...
Une comédie en noir et blanc de 1948, pas forcément désagréable, mais qui ne dépasse pas le stade de l'anecdotique. En effet, le métrage met malheureusement un certain temps à démarrer (toute la partie irlandaise - en studio - est bien trop longuette, et le film ne démarre réellement qu'à partir de 40 minutes, lorsque le leprechaun arrive en ville), et s'encombre d'une sous-intrigue politique qui aurait pu être traitée avec plus de subtilité ou d'originalité.
Ce n'est pas forcément mauvais, mais ce n'est pas non plus particulièrement mémorable.
3/6
St. Patrick - The Irish Legend (2000) :
Au quatrième siècle, en Angleterre, le jeune Patrick (Luke Griffin), fils de décurion, est enlevé par des envahisseurs irlandais, et ramené en Irlande en tant qu’esclave. Sur place, il trouve la Foi, et devient un émissaire de Dieu, jusqu'à son évasion. Des années plus tard, Patrick (Patrick Bergin) n'a plus qu'une intention : retourner en Irlande et convertir le pays à la Foi chrétienne, en dépit de conflits avec l'Église britannique, qui n'approuve pas ses méthodes radicales...
Un téléfilm Fox Family écrit et réalisé par un habitué de Saban et des Power Rangers, ce métrage ouvertement fantastique est très clair sur ce qu'il raconte : une légende, à la véracité historique très très ténue, et aux nombreux anachronismes.
Il ne faut donc pas se concentrer sur le script, assez bordélique, et prenant la forme d'une narration en flashbacks ; ni sur la plausibilité de ce qui nous est montré - on a droit à des pouvoirs magiques à gogo (Patrick est un véritable Jedi), du surnaturel, de la religion, des clichés à gogo ; ni sur l'interprétation (ce n'est pas désastreux, mais c'est inégal et peu remarquable, dans l'ensemble) ; ni sur les effets spéciaux et la direction artistique (globalement fauchés et laids, surtout lorsque l'on a droit à des montages d'images tout en surimpression et en transparence) ; ni sur la réalisation, très télévisuelle et bancale ; ni sur le prosélytisme du tout, inévitable.
Que reste-t-il, alors ? La bande originale d'Inon Zur (compositeur de jeux vidéo), assez réussie, bien qu'ayant trop d'ampleur compte tenu de ce qu'il y a à l'écran. Toute la partie "conversion de l'Irlande", qui n'est qu'un enchaînement de miracles visuellement immondes, au point que ça en devient amusant à suivre. Et l'histoire en elle-même, intéressante si l'on ne connaît rien du personnage de Saint Patrick.
Mais d'un autre côté, si l'on n'en connaît rien, peut-être vaut-il mieux tout simplement se tourner vers un documentaire, pour tenter d'en apprendre un peu plus sur la vérité historique, plutôt que ce gloubiboulga de métamorphoses, de lumière divine, de vierges sacrifiées, de visions divines, d'autochtones primitifs et de serpents qui s'enfuient...
2/6
(amusant de voir que l'immense majorité des critiques et des avis disponibles en ligne débordent de louanges... et proviennent de sites chrétiens et/ou de croyants)
Patrick (2004) :
Documentaire historique retraçant la vie de Saint Patrick, narré par Gabriel Byrne et Liam Neeson, et faisant le tri entre mythe et réalité entourant le personnage, et sa réputation démesurée.
Comme d'habitude pour ce genre de docu-drama, on a droit à des reconstitutions qui, pour être franc, sont probablement moins honteuses que le téléfilm avec Patrick Bergen, et sont tout aussi efficaces dans leur narration de la vie avérée du Saint.
Si cela fonctionne, c'est probablement parce que ça évite le prosélytisme niais et hollywoodien du téléfilm Fox, en rationalisant ou faisant l'impasse sur tout ce que ce dernier présentait comme divin et surnaturel ; et aussi parce que ça n'oublie pas de développer l'importance de Saint Patrick dans l'histoire de la chrétienté européenne, notamment dans les conséquences de son évangélisation du pays (les moines, les enluminures, etc).
Intéressant, et suffisamment bien mené et rythmé pour rester intéressant jusqu'à la fin.
4/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
À l'approche de Noël, Ralphie Parker (Andy Walken/Matthew Broderick) rêve de recevoir une carabine à plomb Red Ryder, et il tente donc de convaincre ses parents (Chris Diamantopoulos & Maya Rudolph) de la lui offrir pour les fêtes...
Adaptation télévisée, tournée dans les conditions du direct par la Fox, de la comédie musicale A Christmas Story - The Musical, elle-même adaptée du long-métrage A Christmas Story, lui-même adapté de nouvelles et d'anecdotes de Jean Shepherd...
Et là se pose le premier problème de ce métrage de plus de deux heures (plus de trois, avec les coupures publicitaires tous les quarts d'heure) qui a reçu un accueil assez hostile de la part des spectateurs : c'est l'adaptation d'une comédie musicale assez quelconque et oubliable, et pas celle du film.
Et en n'insistant pas assez sur ce point, la Fox a tendu le bâton pour se faire battre. Une grande partie du public américain s'attendait en effet à une version live du film, et s'est trouvé confrontée à trois heures de chansons insipides et génériques : forcément, ça fait un choc, surtout quand, en plus, ce spectacle "live" s'ouvrait sur plusieurs minutes de playback autotuné d'une chanteuse pop inconnue au bataillon, Bebe Rekha, qui interprétait un titre inédit sans rapport avec la comédie musicale, avec des visuels et des danseurs de clip vidéo.
Le choc est donc assez rude, dès le début, et ensuite, malgré le gros travail de réalisation, d'interprétation et de mise en scène (quelques très beaux changements de décors et numéros spectaculaires), il est très difficile de rester intéressé pendant les deux heures du spectacle.
Deux heures de caméra constamment en mouvement, une vingtaine de chansons dont une ou deux à peine s'avèrent un minimum mémorables (et encore, c'est souvent le numéro qui les accompagne qui impressionne, et pas la chanson en elle-même), plusieurs minutes de chanson tirée du dernier film de Hugh Jackman (histoire de faire sa promotion), et un récit tellement délayé et mécanique qu'il en perd tout goût, toute originalité et tout intérêt.
Reste finalement quelques moments remarquables (Diamantopoulos et Krakowsky sont excellents dans leurs numéros respectifs), et un travail de production impressionnant, pour une œuvre originale (la comédie musicale, pas le film de Bob Clark) qui n'en méritait clairement pas tant. Dommage.
2.5/6
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Comme toujours, retrouvez la liste complète (et mise à jour avec les titres français) des films de Noël déjà passés en revue sur ce blog les années précédentes, en consultant notre Index Christmas Yulefest disponible ici...
Noël approche, et chez les Téléphages Anonymes, c'est donc l'heure de la Christmas Yulefest, et de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...
Le Plus Beau Cadeau de Noël (Like Father, Like Santa, aka The Christmas Takeover) :
Tyler Madison (Harry Hamlin) est un industriel ambitieux, avide et sans pitié, qui conquiert depuis plusieurs années le monde du jouet, écrasant et rachetant tous ses compétiteurs. Et pour cause : il est le fils du Père Noël, et est bien décidé à se venger des absences répétées de son père durant son enfance, en prenant le contrôle du Pôle Nord, alors même qu'une rébellion s'y déroule, menée par les employés de Santa (William Hootkins)...
Un téléfilm familial diffusé sur Fox Family en 1998, et qui donne l'impression d'avoir été filmée et écrite au moins dix ans plus tôt, tant tout est fauché, basique, enfantin et simpliste.
Le fait que ce soit une production Saban y est clairement pour beaucoup : les décors sont génériques, les costumes et postiches de piètre qualité, les effets visuels et la musique idem, Gary Coleman fait de la figuration en lutin (comme la plupart des figurants du Pôle, qui passent la moitié du film enfermés dans des cages), et le script est globalement assez décousu et bordélique, incapable de gérer de front tous ses personnages et sa thématique du père absent.
En somme, à moins d'avoir moins de 8 ans, pas grand intérêt, et j'ai vraiment eu du mal à arriver au bout.
1.75/6 (dont 0.5 pour Megan Gallagher dans le rôle ingrat de la mère de famille frustrée)
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Comme toujours, retrouvez la liste complète (et mise à jour avec les titres français) des films de Noël déjà passés en revue sur ce blog les années précédentes, en consultant notre Index Christmas Yulefest disponible ici...
The Orville a trouvé son rythme de croisière, et devient presque une série recommandable... lorsque MacFarlane n'est pas au scénario. Et malheureusement...
The Orville 1x11 - New Dimensions :
Le vaisseau découvre une poche d'espace à deux dimensions, alors même que le Capitaine et Kelly découvrent que LaMarr est en fait un surdoué génial.
C'est amusant, MacFarlane revient au scénario, et aussitôt, ça redevient bancal et très inégal, avec des vannes et des gags qui tombent à plat (l'intro), des références à la pop culture moderne, des disputes d'ex-couple, un épisode centré sur les sentiments du Capitaine, et du recyclage : ici, en l'occurrence, le côté espace 2D (assez joli, visuellement, façon rétro 80s/néons/Tron) rappelle les extra-terrestres bidimensionnels de Next Gen... et bien entendu, toute la sous-intrigue de LaMarr, littéralement photocopiée sur ce qui est arrivé à Geordi La Forge - afro-américain, navigateur inutile durant toute la première partie de la série, et qui soudain est catapulté chef ingénieur du vaisseau.
Soit. Un peu de méta n'a jamais fait de mal à personne, mais MacFarlane a une trop grande estime de son écriture : il aime se donner le beau rôle, placer des références obscures (Flatland), et le titre de l'épisode, à double sens, est bien moins malin que ce qu'en pense probablement le showrunner.
Dans l'ensemble, ça se regarde, mais ça s'éparpille, c'est loin d'être toujours intéressant (d'autant que l'acteur qui interprète LaMarr n'est pas toujours très bon), et ça n'apporte pas grand chose au schmilblick... en fait, ça ressemble beaucoup au tout début de saison de cette série, en un peu plus développé tout de même.
Star Trek Discovery, c'est terminé pour l'instant, mais The Orville continue jusqu'à la pause de Noël, et la série continue de trouver petit à petit son ton, et son chemin...
The Orville 1x10 - Firestorm :
Perturbée par sa phobie du feu, qui s'est manifestée au moment le plus inopportun et l'a empêchée de sauver un membre d'équipage, Alara décide d'étudier l'origine de cette peur. Mais rapidement, des phénomènes étranges se manifestent à bord, et des phobies de tous types commencent à s'en prendre à la jeune femme...
Un épisode plus sérieux, qui joue la carte de la tension et même de l'horreur, avec une approche qui m'a un peu rappelé certains épisodes de Star Trek TOS, jusqu'au combat mano-a-mano du protagoniste avec le méchant de service.
(techniquement, il aurait fallu que l'uniforme d'Alara se déchire pour que l'hommage aux combats de catch de Kirk soit complet, mais bon, on ne va pas trop en demander)
C'était donc plutôt sympathique - encore une fois, je remarque que lorsque MacFarlane n'est pas au script, c'est mieux équilibré et structuré (et moins lourd) - bien qu'imparfait, notamment au niveau du rythme. De plus, n'importe quel spectateur un peu aguerri devine dès le début de l'épisode qu'il va avoir droit à un retournement de situation plus ou moins inspiré pour expliquer tout ça.
Ici, le retournement en question n'est pas désagréable, sans être d'une originalité folle, mais au moins il permet de souligner qu'une fois de plus, les personnages de The Orville sont mille fois plus intéressants à suivre et attachants que ceux de STD, et qu'ils ont une véritable unité, un esprit de corps qui fait plaisir à voir.
Si la série parvient à continuer sur cette lancée, et à éviter de retomber dans les clichés du pastiche basique made in MacFarlane, The Orville va peut-être finir par évoluer dans une bonne direction.
Après une semaine de pause, je retrouve Orville et Discovery, pour la suite de la comédie de MacFarlane, et la conclusion de la première partie de la saison de Discovery...
Star Trek Discovery 1x09 :
Alors que la guerre tourne subitement à l'avantage des Klingons, Lorca décide de jouer le tout pour le tout, afin de percer le camouflage des navires klingons... quitte à, pour cela, épuiser son ingénieur et les moteurs du Discovery...
Star Trek Discovery 1x09, ou quand le summum de la modernité, dans Trek, c'est d'avoir des "fuck" en début de saison, et une klingonne vaguement topless dans un flashback.
*soupir*
Bref. C'était rythmé, c'était plein d'action, mais le problème, dès que l'on prend quelques minutes pour y réfléchir, c'est que c'est bourré de facilités (l'équipage du Discovery qui résout le problème du camouflage ennemi en deux heures, alors que tout Starfleet planche dessus depuis des mois) et ça repose entièrement sur les 8 épisodes précédents, et sur leurs caractérisation/développement/écriture aléatoires. Autrement dit, ça aurait fait un final tout à fait convenable si ce qui était arrivé auparavant était meilleur.
En l'état, si on ferme les yeux sur la magouille finale de Lorca pour éviter de rentrer à la maison (magouille qui les envoie probablement dans un univers parallèle - pitié, pas l'Univers Miroir), sur la romance qui ne marche pas entre Burnham & Ash "non non non je ne suis pas un Cylon Klingon agent dormant qui s'ignore" Tyler, ou encore sur Burnham qui désobéit systématiquement aux ordres, et parvient à tenir tête à un Klingon en combat singulier parce que girl power et parce qu'elle est trop forte, ce n'était pas une fin de (demi)saison désagréable (bien que souffrant à nouveau d'une écriture gentiment pataude).
(par contre, je redoute de plus en plus le bottage en touche inutile de petit malin - n'oublions pas que c'est Alex "Fringe" Kurtzman à la barre - avec un "ha ha en fait, le Discovery, c'est un vaisseau qui ne provient pas de l'univers de TOS, ni de l'univers de nuTrek, ni de l'univers-miroir, mais d'un autre univers parallèle, c'est pour ça que tout est différent, on vous a bien eus !" ou une fausse bonne idée dans ce genre... avec tous les mystères mystérieux entourant Lorca et volontairement laissés en suspens, plus rien ne m'étonnerait, au point où on en est...)
The Orville 1x09 - Cupid's Dagger :
Alors que l'équipage du Orville tente de conclure un traité de paix entre deux peuples en guerre pour une même planète, l'archéologue Darulio (Rob Lowe), ex-amant de Kelly, arrive à bord, et aussitôt, la situation se complique, puisque sa présence semble déclencher des réactions inhabituelles au sein de l'équipage...
Retour sur la relation Ed/Kelly, à l'occasion d'un épisode ouvertement comique, puisqu'on est ici dans la farce à tendance The Naked Now (TOS) ou Fascination (DS9), avec un Rob Lowe en séducteur irrésistible au cœur d'un triangle amoureux avec les deux personnages sus-cités.
Alors on fermera les yeux sur le parallèle ultra-pataud qu'on devine entre la situation diplomatique de la semaine, et le conflit israélo-palestinien, ou encore sur le fait que le déroulement du script est cousu de fil blanc, et on se contentera d'admettre que cet épisode, dans son ensemble, fonctionne plutôt bien en tant que gaudriole parodique, qui se paie même le luxe d'avoir une scène de sexe entre le médecin et le blob (pour tous ceux qui voulaient savoir comment Kira et Odo avaient des rapports intimes... on a la réponse), et de multiples extra-terrestres au maquillage très réussi.
Et puis je me suis fait la remarque en cours d'épisode, mais Orville réussit totalement là où Discovery se plante : avoir de multiples personnages attachants que l'on prend plaisir à suivre semaine après semaine, et qui sont relativement bien développés compte tenu de leur maigre temps à l'écran.
(et puis il faut bien saluer l'ouverture d'esprit du show... ça fait toujours plaisir de voir une série aborder certaines relations sans la moindre hésitation)
Sept épisodes partout pour Orville et Discovery, et deux séries qui restent toujours, pour le moment, très peu probantes sur la durée...
Star Trek Discovery 1x08 :
Alors que la guerre tourne à l'avantage des Klingons, Burnham, Tyler et Saru partent explorer une planète étrange, qui permettrait à la Fédération de détecter les vaisseaux klingons camouflés... mais les apparences de cette planète sont plutôt trompeuses.
Avant-dernier épisode avant la pause de mi-saison, et 37 minutes (!!!) brouillonnes et décousues qui tentent d'accomplir tout et son contraire, sans jamais vraiment y parvenir.
En vrac, on a donc la romance Burnham/Tyler ; un combat spatial ; les manigances des Klingons ; la guerre qui, soudain, alors que la Fédération remportait le tout dans le précédent épisode, est désormais largement à l'avantage des Klingons ; l'ingénieur qui commence à perdre pied ; Saru, Burnham et Tyler qui visitent Ferngully ; l'Amirale capturée ; et deux grands classiques de Star Trek : d'un côté, le membre d'équipage - ici, Saru - qui perd la tête en visitant une planète d'apparence paradisiaque, et se révolte contre les siens, et de l'autre, Errand of Mercy, avec ici des pseudo-Organiens, êtres immatériels, lumineux et pacifistes qui attirent Fédération et Klingons chez eux pour tenter de leur faire faire la paix, de gré ou de force.
Tout ça en 37 minutes, donc (une nouvelle fois, comme avec le pilote, on sent bien le double épisode de 85-90 minutes hâtivement découpé en deux), avec un rendu visuel assez fauché sur la planète-des-forêts-de-Vancouver, et une interprétation parfois moyenne de SMG.
Ça fait illusion parce qu'on n'a pas vraiment le temps de réfléchir, et parce que Doug Jones est toujours impeccable, mais en soi, ce n'est pas particulièrement bon ou mémorable.
The Orville 1x08 - Into The Fold :
Lorsqu'un accident de navette sépare le Dr. Finn de ses deux enfants, ces derniers échouent sous la surveillance d'Isaac, tandis que Finn, elle, tombe aux mains d'un autochtone menaçant (Brian Thompson)...
Encore un épisode qui me laisse étrangement mitigé...
D'un côté, avec Braga & Bermanis (de Star Trek Voyager) à l'écriture, on se retrouve avec un script ultra-balisé, mêlant un bon vieux crash de navette à la Voyager, à "Data s'occupe de deux enfants", saupoudré d'une couche d'un pseudo 10, Cloverfield Lane inabouti dans lequel Penny Johnson s'acquitte très bien de sa tâche, mais ne peut éviter les problèmes de script inhérents aux deux scénaristes (on saluera notamment le moment où, assaillis par des centaines de maychants anonymes, le docteur insiste pour que son fils règle son arme sur "étourdir", car "il ne faut pas se rabaisser à leur niveau et il faut rester humain"... alors même que cinq minutes plus tard, elle n'a pas hésité à éventrer son geôlier pour pouvoir s'échapper).
Un script cliché de bout en bout, donc, sans la moindre dose d'originalité, au rythme vraiment pépère, et au premier degré confondant...
Mais paradoxalement, il ne fonctionne pas trop mal dans le genre, principalement au niveau de l'interprétation, du rendu visuel, et des liens qui se tissent entre les personnages.
Je suis par conséquent assez mitigé, comme je pouvais l'être devant bon nombre d'épisodes de Voyager plaçant des personnages sympathiques et/ou attachants dans des situations insipides et génériques.
Après son meilleur épisode, The Orville a pris une semaine de pause, mais était de retour le 26/10 dernier ; Discovery, elle, continue son petit bonhomme de chemin, s'approchant de plus en plus de sa pause de mi-saison, sans réellement avancer...
Star Trek Discovery 1x07 :
Le Discovery est pris dans une boucle temporelle de trente minutes manipulée par Mudd, qui s'infiltre à bord en se cachant dans le ventre d'une baleine spatiale et massacre l'équipage pour voler le navire ; la seule manière de résoudre cette situation, c'est pour Burnham d'avouer ses sentiments à Ash Tyler, pour le convaincre de l'aider.
Ce qui est bien avec ce photocopillage de Cause and Effect (STTNG 5x18) le format boucle temporelle à la Un Jour Sans Fin, c'est que ça permet d'imposer un rythme et une dynamique artificielle au récit, une sorte de compte à rebours forcé qui cache de manière bien pratique tous les problèmes du scénario, et ses grosses ficelles maladroites.
Par exemple, assez symptomatique : chacune des boucles temporelles présentées ici résulte en la mort de tout l'équipage. Et à aucun moment, le spidey sense de Saru ne se déclenche. Oups.
Autre exemple : toute cette situation se déclenche lorsque Mudd s'introduit à bord, caché dans une baleine de l'espace que le Discovery recueille. On peut se demander pourquoi, à aucun moment, les officiers conscients du problème ne tentent d'empêcher la boucle temporelle en laissant la baleine de l'espace à sa place, sans l'amener à bord.
Ou encore le fait que les personnages passent la moitié de leurs boucles temporelles à parler sentiments et à flirter plutôt qu'à demander leur avis au capitaine et à Saru.
Ou encore, le fait que l'épisode tente une fin semi-ironique et comique, à la TOS, avec Mudd, sa femme et son beau-père, alors qu'on vient de passer 40 minutes à transformer le Mudd rondouillard et roublard mais inoffensif de TOS, en Mudd grimdark impitoyable, qui a massacré plus de cinquante fois tout l'équipage sans le moindre remords, pour mettre la main sur le vaisseau. Forcément, tout de suite, le ton léger passe nettement moins bien, d'autant que le Mudd repart en connaissant le secret du Discovery (et celui des cristaux temporels magiques/de l'espèce inconnue qui les maîtrise), et que ça n'a pas l'air d'émouvoir qui que ce soit.
Et puis ça m'a frappé en regardant cet épisode, mais Burnham est vraiment écrite comme Seven of Nine dans Voyager : distante, torturée, victime de sa réputation et de son passé, peu à l'aise au sein de la société humaine et de l'équipage, qui tente de s'intégrer, etc... sauf que SMG n'a pas un tiers du charisme de Jeri Ryan, pas la moitié de son talent d'actrice (et je ne parle même pas du sex appeal, qui n'entre pas vraiment en ligne de compte ici), et qu'en plus, elle et Tyler ont une alchimie négative.
(ah, et j'ai failli oublier Lorca, capitaine d'un vaisseau scientifique, qui, confronté à une forme de vie extraterrestre rarissime, répète encore et encore qu'il n'en a absolument rien à foutre )
Mais bon, si on enrobe tout ça de beer pong sur fond de Fugees remixant les Bee Gees, et de caméra penchée, ça fait visiblement illusion, à en juger par l'accueil enthousiaste de bon nombre de fans...
The Orville 1x07 - Majority Rule :
Lors d'une mission sur une planète très similaire à la Terre du 21ème siècle, où le vote populaire fait force de loi par le biais des médias et des réseaux sociaux, LaMarr commet un impair en public, et est arrêté. À l'équipage de le tirer de là avant qu'il ne soit lobotomisé...
Seth MacFarlane de retour au scénario, et on retombe immédiatement dans des sentiers bien arpentés par les franchises Trek (Wesley Crusher dans l'épisode Justice, STTNG 1x08), Sliders, mais aussi par Black Mirror et Community (MeowMeowBeenz) : on a donc droit à un script melting-pot qui recycle tout ça en une sorte de satire inégale de la société américaine moderne, de la vindicte populaire, etc.
Rien de bien original, le traitement est très simpliste, ça repompe à droite et à gauche, et ça permet d'économiser du budget en tournant à 90% dans une ville contemporaine, mais ça pourrait presque fonctionner si LaMarr n'était pas un boulet insupportable, si l'équipage n'était pas composé de bras cassés (qui se contentent de tout observer depuis l'orbite sans rien tenter pendant 95% de l'épisode), et si le script ne manquait pas à ce point de profondeur et de rigueur : par exemple, on ne nous explique jamais à quoi servent les upvotes ; Alara est obligée de se déguiser à l'arrache, alors que dans l'épisode précédent, deux membres d'équipage changeaient complètement d'apparence pour s'infiltrer, sans problème ; l'équipage arrive sur place en touriste, sans rien connaître de la planète, pas même son fonctionnement basique, alors même que des anthropologues de l'Union envoyaient supposément des rapports détaillés et réguliers depuis sa surface ; le dispositif de camouflage de la navette sort de nulle part, et y retourne tout aussi vite...
Bref, un épisode tout à fait regardable, mais ultra-dérivatif, et donc typique de ce qu'est The Orville sous la plume de MacFarlane.
Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !
Brimstone : Le Damné, saison 1 :
Un générique est toujours important pour donner le ton. Celui de Brimstone s'en sort très bien à ce niveau, puisqu'il résume parfaitement l'intrigue générale. Jugez plutôt :
Si vous êtes amateurs de séries fantastiques, celle-ci est faite pour vous. C’est intelligent, bien écrit, et les deux personnages principaux - servis par des acteurs exceptionnels - sont excellents.
Pourtant, ce n’était pas gagné : le concept de l'adversaire de la semaine, avec un héros qui ne peut pas mourir puisqu’il y est déjà passé, paraît fortement limité de prime abord notamment car le côté "il ne doit en rester qu'un" rappelle Highlander. Rajoutons à cela l'aspect policier dont les enquêtes baignent dans le surnaturel histoire de donner l'impression de regarder un X-Files bis, et il n'y a pas de quoi être convaincu.
Mais très vite, la série trouve son propre ton, et devient unique en son genre. Pour faciliter l’immersion dans cet univers particulier, les premiers épisodes se concentrent sur la quête d'Ezekiel, qui veut absolument retrouver sa femme. Les thèmes traités sont donc en étroite relation avec le viol de cette dernière, d’autant plus qu’il croise une nouvelle fois la route de Gilbert Jax.
Puis, petit à petit, les motivations des âmes damnées sont au coeur des débats, en mettant en avant la mince frontière qui existe entre le Bien et le Mal : certains apparaissent comme des victimes, d'autres ont sincèrement envie de se repentir.
Mieux encore, les scénaristes s'amusent avec les pouvoirs des évadés de l'Enfer, ainsi que sur la manière dont Ezekiel se débarasse d'eux. Dans le même temps, les enquêtes qu'il mène en free-lance ne sont pas basées sur un schéma rigide puisqu'il doit démasquer ses cibles en partant du peu d'informations que le Diable lui fournit quand il lui assigne ses missions.
Plus la série avance, plus les épisodes sont inventifs, et deviennent même jouissifs après l'épisode 8, qui marque un tournant dans l'intrigue. Quant aux deux derniers, ce sont véritablement des bijoux.
Tout cela serait nettement moins passionnant si les personnages n’étaient pas à la hauteur. Le duo formé par le Diable et Ezekiel contribue en grande partie à cette réussite car ils ont une réelle alchimie, et leurs dialogues sont toujours crôles, incisifs et d'une justesse remarquable. Ezekiel a de l'humour, une belle gueule et un charisme monstrueux, mais le Diable n'est pas en reste.
Il est présenté sous la forme d’un grand enfant enjoué qui s’amuse à faire de petites farces, et comme un fin gourmet qui se délecte des pires atrocités commises par les hommes, mais il s'avère surtout d'une grande lucidité.
Bien que rabat-joie dans sa propension à trop souvent rappeler à Ezekiel où se trouvent ses priorités - ce dernier n'hésite d'ailleurs pas à lui dire qu'il est lourd -, il apporte toujours des commentaires judicieux sur une situation donnée, et se trouve même être la voix de la raison en plus d'une occasion. Une ironie qui ne s'arrête pas là puisqu'à force de sauver des vies, son protégé passe pour une sorte d'ange-gardien...
Au vu du sujet, la religion fait partie intégrante des fondements de la série, et ce de manière assez logique. La réflexion constante autour du Bien et du Mal amène de nombreuses questions : si faire le Bien est récompensé et faire le Mal est puni, est-il possible de se racheter ? Est-ce une circonstance atténuante d'être un bourreau après avoir été une victime ? Peut-on pardonner les pires individus ?
Les réponses ne sont jamais évidentes, et c'est là qu'intervient le père Horn, un prêtre noir aveugle qui va très vite être au courant de la nature d'Ezekiel et devenir son confident afin de lui donner des conseils avisés.
Deux autres personnages viennent représenter les autres aspects de la série. Tout d’abord, Ezekiel croise souvent la route du sergent Ash, qui lui fournit bon nombre d’informations utiles à ses enquêtes et dont le charme ne le laisse pas indifférent. Il côtoie également Max, une jeune femme qui vit dans le même immeuble que lui et qui va se révéler être une très bonne amie malgré son coté fantasque.
La galerie de personnages est donc suffisamment diversifiée pour créer des interactions différentes, intéressantes dans la mesure où elles permettent de dévoiler plusieurs facettes du personnage principal.
N'ayant pas foulé le sol de la Terre depuis 15 ans, ses réactions étonnées devant Internet, le fax, le cybersexe, les jeux vidéos ou encore la nécessité d'avoir un mandat pour fouiller une maison sont autant de rappels de la part des scénaristes sur l'évolution constante et toujours plus accrue de notre monde. Un soin du détail appréciable en guise de cerise sur le gâteau, qui rend l'ensemble encore plus crédible, et donc forcément sympathique.
Mais avant tout, cette histoire est celle d’un homme juste mais pas parfait, et dont la vie - et la mort - a été chamboulée par l’atroce viol qu’a subi sa femme, ce qui l’a mené à commettre à son tour un crime qui le tourmente même dans son après-vie car il regrette cet acte guidé par une colère noire non contenue. Un homme encore éperdument amoureux de sa femme, avec qui il espère vivre encore des moments fabuleux s’il réussit dans sa mission...
Cinq épisodes diffusés, et The Orville continue de n'être qu'un clone ultra-basique de Star Trek : The Next Generation, avec plus de moyens, mais aussi avec beaucoup moins d'idées. En temps normal, la communauté des fans de Star Trek aurait couvert d'opprobres cette série opportuniste et facile...
... mais voilà, The Orville est en concurrence directe, dans le cœur des trekkies/trekkers, avec un Star Trek Discovery des plus polarisants, et bon nombre de fanschoisissent étrangement de fermer les yeux sur les défauts de Orville, série plus proche de l'esprit Trek (tel qu'ils le perçoivent) que ne l'est Discovery à leur yeux.
On se retrouve donc avec deux camps qui s'opposent, comme s'il était impossible d'aimer (ou de détester) les deux programmes en simultané. Choisis ton camp, camarade... ou pas.
The Orville 1x06 - Krill :
Mercer et Malloy utilisent une navette krill volée pour infiltrer l'un des vaisseaux ennemis, et leur dérober un texte religieux sacré. Mais leur mission change soudain lorsqu'ils apprennent l'existence à bord d'une bombe krill destinée à une colonie de l'Union : désormais, les deux officiers vont devoir éliminer l'équipage krill avant qu'ils ne commettent un massacre... mais il y a des enfants à bord.
Premier épisode à ne pas être écrit par Seth MacFarlane, et premier épisode à ressembler à quelque chose de satisfaisant, qui ne semble pas directement plagié sur du Trek existant.
Bon, ce n'est pas forcément le comble de l'originalité, mais la structure est nettement plus homogène (c'est un ancien de Star Trek Enterprise qui a écrit le tout, et Jon "24 heures chrono" Cassar qui réalise), l'humour nettement plus naturel et mieux intégré, la guest star est anecdotique (Kelly Hu en officier supérieur de l'Union pendant trente secondes), et si la série reste à la gloire de MacFarlane, action hero& séducteur, le tout était déjà nettement plus compétent et honorable que précédemment.
Reste toujours le problème de ces références pop contemporaines (Katniss, Avis, Hertz, etc), qui seraient totalement naturelles dans la bouche de l'équipage... si l'on était dans Galaxy Quest - la série (avec des membres d'équipage issus de notre Terre actuelle), et pas plusieurs siècles dans le futur. Mais bon...
Après quatre épisodes, The Orville ne parvient pas à se défaire du fait qu'elle n'est, à la base, qu'un clone de Star Trek, sur lequel une couche de vannes peu inspirées, de références contemporaines et de guest-stars a été rajoutée.
Alors oui, effectivement, si l'on est fan de Star Trek, on peut tout à fait trouver ça sympathique de par ses nombreuses similitudes avec l’œuvre originale... mais on peut aussi trouver que cela tient plus du photocopillage sans inspiration que de l'hommage.
The Orville 1x05 - Pria :
Lorsque l'Orville recueille à son bord Pria (Charlize Theron), capitaine d'un navire en perdition, celle-ci tape dans l’œil du capitaine, et suscite la jalousie du premier officier du vaisseau. Mais Pria semble cacher un secret venu du futur... tandis que Malloy tente d'expliquer ce qu'est l'humour à Isaac l'androïde.
Guest-star/"amie" de MacFarlane dans un petit rôle ? Ouaip.
Inspiration évidente de Next-Gen, avec quelques modifications plus ou moins superficielles (5x09 - Question de Temps, notamment) ? Ouaip.
Recyclage d'une sous-intrigue de Next-Gen (Data qui ne comprend pas l'humour humain) ? Ouaip.
Scénario façon fanfiction self-insert, dans lequel MacFarlane est l'objet des attentions amoureuses de plusieurs personnages féminins ? Ouaip.
Références contemporaines qui font tache (ici, Seinfeld) ? Ouaip.
La formule Orville, telle qu'écrite par MacFarlane (responsable de tous les scénarios depuis le début du show), ne change pas d'un pouce, reste toujours aussi prévisible et oubliable... et pourtant, cette semaine, ça fonctionnait un peu mieux que d'habitude.
Probablement parce que l'équilibre humour/sérieux était ici un peu mieux maîtrisé et plus jusqu'au-boutiste que Trek ne pourrait se le permettre (tout ce qui était Mr Patate et la jambe en moins, c'était relativement amusant), et parce que les départements musique et effets spéciaux étaient bien là pour donner un peu de poids à l'intrigue de fond de l'épisode.
Cela dit, le problème MacFarlane reste entier (en tant que scénariste et en tant que protagoniste héroïque et romantique), et le rythme des épisodes est toujours très inégal (mais c'est un problème qui découle directement du fait que la plupart des scripts, jusqu'à présent, ne sont guère plus que du recyclage bancal, ce qui rend les épisodes ultra-prévisibles, et donc ultra-mollassons).
Espérons qu'avec le prochain épisode, écrit par un ancien de Star Trek : Enterprise, le show se sorte un peu de cette routine qui lui coûte chaque semaine de nouveaux spectateurs.
Alors même que du côté d'ABC, on continue de tenter d'adapter les personnages et comics Marvel sans y mettre les moyens ou le talent (cf les Inhumans), sur la Fox, on exploite jusqu'à la dernière goutte la franchise des X-men, et tout ce pan de l'univers Marvel dont le studio possède les droits exclusifs.
Et pour ce faire, on confie The Gifted à Matt Nix (Burn Notice, Bailey et Stark), le showrunner, et on sort le chéquier, pour obtenir de Bryan Singer (et toute son équipe habituelle) et de Len Wiseman qu'ils réalisent les premiers épisodes de la série...
The Gifted, 1x01 :
Après des années de vie normale, la vie des Strucker est bouleversée quand Andy (Percy Hynes White), le fils de la famille, révèle des pouvoirs mutants lors d'un passage à tabac par des brutes du lycée. Rapidement, ses parents (Amy Acker et Stephen Moyer) découvrent que leur fille Lauren (Natalie Alyn Lind) est elle-aussi une mutante, et, confrontés à l'hostilité du gouvernement, les Strucker sont contraints de prendre la fuite, et de se tourner vers la Résistance Mutante (Jamie Chung, Blair Redford, Sean Teale, Emma Dumont...) pour espérer survivre.
J'ai vraiment du mal à m'enthousiasmer pour l'univers X-men tel que supervisé par Singer et compagnie. À trop vouloir faire dans le "réalisme", dans la métaphore, dans le sérieux, etc, on en perd en fantaisie, et lorsque Singer se mesure justement aux concepts les plus extravagants de l'univers mutant, on se retrouve avec un X-Men : Apocalypse kitschouille et très décevant.
Ici, sans surprise, on retombe dans l'univers mutant de Singer tel qu'il était initialement conçu : contemporain, sobre, sombre, etc, sans costumes ni mutants trop identifiables.
En fait, l'univers de The Gifted, supposé ne pas appartenir de manière stricte aux continuités déjà mises en place au cinéma, ressemble pourtant fortement aux prémices du futur de X-men : Days of Future Past, avec des mutants traqués et exterminés, des Sentinelles (ici au format araignées mécaniques), aucun des grands noms des X-men... et donc, on est en terrain ultra-balisé, pour le meilleur et pour le pire.
Et si ce n'est pas particulièrement mauvais (c'est même relativement regardable, et 20 km. au dessus des Inhumans), c'est aussi assez quelconque et terne, avec une Amy Acker (blonde... mouais) sous-exploitée en mère de famille éplorée (j'espère qu'ils ont quelque chose de plus intéressant pour elle en stock, parce que là, bof), des résistants mutants assez quelconques et insipides, et une ambiance générale assez peu engageante, du moins, en ce qui me concerne.
Les critiques sont globalement positives (bien que relativement mitigées tout de même), donc ça plaira probablement nettement plus à d'autres spectateurs (d'autant que les touches de fanservice et le namedropping m'ont laissé de marbre), mais vu que je suis vraiment las des mutants à la sauce Singer, je ne pense pas continuer à suivre le show au fil de sa diffusion.
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Tru Calling - Saisons 1 & 2, Bilan Général :
Si vous avez entendu du bien de la série, ce n'est pas pour rien : elle est plutôt sympathique, grâce à une mythologie bien développée et des personnages intéressants. Elle comporte également quelques noms connus au sein de sa production, parmi lesquels Jane Espenson (Buffy, Battlestar Galactica, Star Trek : Deep Space Nine, ...) et Richard Hatem (Miracles). Pourtant, cela débute de manière assez moyenne, avec une succession d'épisodes dont le schéma rigide laisse penser que le show sera vite limité : un mort demande de l'aide à Tru, la journée recommence, et elle mène sa petite enquête en courant (beaucoup) dans toute la ville pour sauver des gens.
La seule variation apportée se situe au niveau des circonstances qui l'amènent à se trouver en présence de cadavres, sachant que c'est le plus souvent à la morgue que cela se produit. Dans la mesure où c'est son lieu de travail, c'est plutôt commode et ça offre une certaine originalité à un concept usé jusqu'à la corde qui voit le personnage principal tenter de modifier le futur car il connaît déjà ce qu'il réserve. Cela n'aboutit pas à des scripts exceptionnels, mais il y a toujours un petit quelque chose qui rend le tout agréable à regarder. Ce n'est pas forcément par rapport à l'empathie que Tru ressent pour les personnes qu'elle tente d'aider (le traitement est d'ailleurs assez maladroit), mais plutôt parce que les personnages sont attachants et vivent bien ensemble à l'écran.
Cette assertion n'est évidemment pas valable pour Meredith, qui est caractérisée de manière assez grossière et ne parvient jamais à exister. On comprend alors aisément pourquoi les scénaristes s'en sont vite passés tant elle n'apportait rien. À l'inverse, les trois hommes qui gravitent autour de Tru sont dignes d'intérêt, même si Luke n'est pas aussi bien exploité qu'il aurait pu l'être. Le couple qu'il forme avec Tru est cependant assez touchant et les deux acteurs ont une bonne alchimie ; cela permet d'oublier que cette relation a pour but principal d'illustrer les sacrifices de l'héroïne, qui met de côté vies sentimentale et scolaire pour mener à bien sa mission.
Harrison, quant à lui, détonne avec son côté insouciant associé à son statut de petit voyou combinard au grand coeur. Il est dans la confidence assez rapidement et sa réaction est à l'opposé de ce que l'on pourrait attendre puisqu'il voit aussitôt le côté pratique de la situation. Enfin, Davis, l'excentrique un peu geek sur les bords et connaissant des difficultés sur le plan social, est un atout majeur. Son aide et son soutien sont inestimables, et il fait souvent parler la voix de la sagesse. Il distille régulièrement des informations sur le pouvoir de Tru et de sa mère : ces revélations participent de la mythologie mise en place et sont gérées avec parcimonie, ce qui permet d'entretenir un certain mystère.
C'est à partir de la mi-saison que les scénaristes commencent à s'amuser avec leur concept, en proposant notamment un épisode type "journée sans fin" quasiment incontournable dans toute série fantastique qui se respecte, et qui a tout à fait sa place ici. Les situations évoluent également, pendant que Tru prend conscience qu'elle ne peut pas sauver tout le monde et que parfois la personne qu'elle doit aider n'est pas celle qu'elle croit. C'est ensuite l'arrivée de Jason Priestley qui change la donne, déjà parce qu'il est excellent, et surtout parce que le personnage qu'il incarne intrigue rapidement.
Les insinuations constantes de Jack incitent à penser qu'il en sait plus qu'il ne le dit, et on le soupçonne rapidement d'être une sorte de nemesis. C'est le cas, mais d'une manière inattendue puisque l'idée d'une balance cosmique fait surface : les morts que Tru évite doivent être compensées. Deux points de vue s'entrechoquent : d'un côté la possibilité de sauver des gens qui n'auraient pas dû mourir, de l'autre la volonté de laisser les choses en l'état car cela entraîne des conséquences fâcheuses sur l'univers lui-même. Ce qui n'est rien d'autre que le premier dialogue dans la crypte entre Tru et Jack : il y avait là un sacré effet d'annonce.
Cela apporte un regain d'intérêt à la série à plusieurs niveaux. Elle évite ainsi le manichéisme et propose une réflexion sur la meilleure manière de procéder en bousculant l'ordre établi. Finalement, qui de Tru ou de Jack a raison ? En devant accepter que les morts le restent, ce dernier n'a-t-il pas une mission bien plus dure que celle de Tru, qui se montre parfois arrogante ?
Elle décide notamment de sauver Jensen qui n'a rien demandé, alors que Jack est déchiré lorsqu'il lâche la main de Megan, qui lui a demandé son aide et dont il est tombé amoureux (dans ce qui est sans conteste le meilleur épisode de la série). Le ton est différent, et leur confrontation offre beaucoup plus de possibilités qu'auparavant.
En revanche, le personnage de Jack perd des points à cause de son association avec le père de Tru - assez antipathique au demeurant, puisqu'il a fait tuer sa femme - et de leurs manigances pour infiltrer le réseau de connaissances de sa fille afin de saper son travail. Pour autant, l'importance de préserver de l'ordre dans l'univers apparaît petit à petit primordiale ; le pétage de plombs progressif de Jensen soutient cette thèse. Malheureusement, il n'y aura jamais de réponse, alors que l'avancée mythologique était conséquente, notamment avec l'inversion des rôles entre Tru et Jack qui permet d'apprendre que ce dernier voit la dernière journée de la personne décédée, ce qui explique qu'il en sache autant.
Mais toute série n'est pas parfaite, et celle-ci comporte bel et bien des défauts. En premier lieu, le fait que les proches de Tru meurent tous est redondant et souligne beaucoup trop (voire même surligne) la difficulté de sa mission et les conséquences qu'elle peut avoir sur ceux auxquels elle tient. On peut aussi regretter l'abandon de l'enquête de la journaliste, alors que Tru venait de lui dire la vérité et que, ne la croyant pas, elle promettait de tout faire pour découvrir son secret.
Cela aurait pu rendre les choses plus compliquées pour Tru, qui aurait dû se battre sur plusieurs fronts à la fois. Enfin, l'idée de replacer Tru dans un contexte étudiant au début de la saison 2 n'est pas mauvaise en soi, mais ses camarades sont totalement transparents donc ça ne fonctionne absolument pas. Toutefois, au regard de la façon intelligente dont le show a évolué, cela ne gâche en rien le visionnage.
Encore une série qui fait partie du cimetière de la FOX, annulée bien trop vite et qui mérite le détour.
Gros prologue de 90 minutes, arbitrairement coupé en deux par CBS, les deux premiers épisodes de Star Trek Discovery ne m'avaient pas convaincu, ne proposant pas grand chose de pertinent ou d'intéressant, hormis un budget conséquent, une héroïne antipathique, et un ton grimdark faussement adulte et mature.
Star Trek Discovery 1x03 :
Six mois après sa mutinerie, alors qu'elle est transportée en compagnie d'autres prisonniers, Michael est secourue par le Discovery, un navire scientifique commandé par le mystérieux Capitaine Lorca (Jason Isaacs)...
Je crois que là, on a une meilleure idée de ce que sera cette série, à savoir Star Trek : Section 31.
Entre son héroïne torturée mais exceptionnelle, l'équipage du Discovery et ses expériences top-secrètes, Lorca le capitaine clairement dérangé et prêt à tout pour vaincre ses ennemis, le ton général de la série, l'immatriculation du Discovery, etc, on est clairement dans quelque chose qui va opposer Michael et son éthique aux méthodes peu orthodoxes du Discovery, et de son officier supérieur.
Et pourquoi pas, dans l'absolu... si c'était écrit avec plus de subtilité. Si l'héroïne n'était pas aussi antipathique. Si sa colocataire n'était pas un cliché ambulant. Si le passage à la Alien était mieux découpé et filmé, et pas autant plongé dans le noir. Si les uniformes n'étaient pas à ce point génériques et interchangeables entre les différents départements du navire. Si l'on n'avait pas l'impression constante que la noirceur du show n'était là que pour justifier l'appartenance de la série au genre des séries de prestige à destination d'un public sérieux et adulte.
Ou encore, de manière plus basique, si cet épisode était mieux structuré, et pas seulement un épisode de transition lançant quelques pistes, et présentant le vaisseau.
Bref. Je ne suis toujours pas convaincu, loin de là, même si dans l'absolu, ça reste regardable et bien produit. Le seul problème, en fait, c'est qu'à aucun moment je n'ai l'impression de regarder du Star Trek (quelle que soit l'incarnation de référence), et ça, ça me dérange vraiment.
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Applaudi par les critiques pour son aspect progressif, et pour son message, le troisième épisode de The Orville n'était pourtant guère plus qu'une relecture de The Measure of a Man (épisode de Star Trek The Next Generation) à la sauce pseudo-féministe, qui n'apportait pas vraiment quoi que ce soit de frais ou d'inédit au format. Mais bon, au moins, c'était un pas dans la bonne direction...
The Orville 1x04 - If the Stars Should Appear :
L'équipage de l'Orville rencontre un immense vaisseau spatial à la dérive, contenant un monde clos sous la coupe d'un dictateur cruel (Robert Knepper) imposant la vénération d'une entité mystérieuse, et maintenant son peuple dans l'ignorance de leur voyage interstellaire. Mais la présence de l'Orville va changer bien des choses...
Et allez, MacFarlane & co continuent de reprendre littéralement les grandes lignes de ce qui a déjà été fait par Star Trek (Au Bout de l'Infini, TOS 3x08, inspiré de Robert Heinlein), d'y rajouter quelques gags graveleux et lourds (totalement dispensables), une référence à Friends qui fait tache, un caméo final parfaitement gratuit, et d'enrober le tout d'une couche d'effets spéciaux modernes, pour vendre ça comme quelque chose de nouveau, et un "hommage" à la franchise Trek.
Je veux bien, mais franchement, plus le temps passe, et plus la série s'éloigne de l'hommage et du pastiche, pour se rapprocher du plagiat fainéant et creux. Et les audiences, elles, continuent de chuter...
(et puis honnêtement, la civilisation extra-terrestre à l'architecture terrienne, aux voitures et camionnettes terriennes,et aux seringues en plastique terrienne, c'est assez limite)