Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
The Courier (2019) :
Lorsqu'une livreuse à moto (Olga Kurylenko) découvre que le paquet qu'elle vient de déposer dans une planque gouvernementale londonienne contenait du cyanure, et qu'il a coûté la vie aux gardes-du-corps d'un témoin (Amit Shah) devant accuser Ezekiel Mannings (Gary Oldman), un baron de la pègre, elle se trouve prise dans un piège qui ne lui était pas destiné. Enfermée dans le parking de l'immeuble avec le témoin, elle doit désormais survivre aux assauts des hommes de mains de Mannings, menés par l'excentrique Bryant (William Moseley), un agent gouvernemental corrompu...
Aïe. Je m'attendais à un actionerDTV basique, mais efficace, et finalement, c'est un métrage soporifique auquel j'ai eu droit, un film anglais sans le moindre rythme, sans la moindre énergie, avec des fusillades numériques et molles, un Moseley assez mauvais (ou plutôt, en roue libre, sans personne pour le diriger), un Shah inutile en sidekick semi-comique, et un Gary Oldman particulièrement éteint en grand méchant (qui a visiblement tourné toutes ses scènes dans une suite d'hôtel de luxe, seul avec un ou deux seconds rôles).
Je me suis bien ennuyé, et si ce n'était pour Olga, qui se donne à fond dans les scènes d'actions (et, de manière assez rafraîchissante, ne domine pas instantanément toutes les grosses brutes qui l'attaquent et la dominent clairement physiquement), j'aurais mis un zéro pointé.
1.5/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Timmy Failure : des erreurs ont été commises (Timmy Failure : Mistakes Were Made - 2020) :
Petit garçon vivant à Portland avec sa mère célibataire (Ophelia Lovibond), Timmy Failure (Winslow Fegley) est persuadé d'être un apprenti-détective hors-pair, traqué par les Russes (comprendre = les hipsters moustachus) qui envahissent la ville, et se méfiant de Corrina (Ai-Chan Carrier), une de ses congénères qu'il sait travailler de mèche avec les Russes. Heureusement, pour l'aider, Timmy peut toujours compter sur son fidèle ours polaire, Total, qu'il est le seul à voir, mais qui, au grand dam de Timmy, passe plus de temps à vivre sa vie d'ours polaire qu'à l'aider à résoudre des crimes...
Une comédie familiale diffusée sur Disney +, adaptée d'une série de livres pour enfants (Timmy Lalouse, en VF), réalisée par le réalisateur de Spotlight, et bénéficiant d'une distribution secondaire très sympathique (Lovibond, Craig Robinson, Kyle Bornheimer, Wallace Shawn, les autres enfants), et d'un premier rôle finalement très convaincant : un petit Timmy (délibérément) assez antipathique, totalement perdu dans son monde, qui narre ce qui lui arrive façon polar noir, qui s'avère assez fermé et distant avec tout le monde, mais qui, au plus profond de lui-même, s'est clairement réfugié dans son imagination lorsque ses parents se sont séparés.
Et c'est ce qui fait que ce néo-noir pour enfants fonctionne, in fine : c'est décalé, c'est amusant, c'est pince-sans-rire, et c'est improbable (l'ours polaire, au demeurant très bien réalisé par l'équipe déjà responsable de La Boussole D'Or, est une source de slapstick plutôt bienvenue, et les idées excentriques de Timmy, qui imagine sa vie comme un combat permanent contre les forces du mal, ne sont pas sans rappeler les scènes imaginaires de A Christmas Story), mais ça reste aussi sincère, quand bien même IRL, ce petit garçon aurait probablement reçu une paire de baffes depuis bien longtemps.
Une bonne surprise.
4/6
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En Avant (Onward - 2020) :
Dans un univers où la magie existe, mais a été lentement supplantée par la technologie, Ian (Tom Holland) et Barley (Chris Pratt) Lightfoot reçoivent, à l'occasion des 16 ans de Ian, un sceptre magique offert par feu leur père, sceptre qui s'accompagne d'une formule permettant aux deux jeunes hommes de ramener leur géniteur à la vie pendant 24 heures. Mais lorsque le sort échoue, et ne ramène à la vie que les jambes de leur père, Ian et Barley partent dans une quête épique pour tenter de trouver une pierre magique capable de rectifier la situation avant que la journée ne soit écoulée...
Le dernier Pixar, sorti juste au début de la crise du coronavirus, et qui a fini par être diffusé précipitamment sur Disney+ afin de compenser un peu le manque à gagner et le manque d'exposition médiatique du film.
Car bizarrement, même avant sa sortie, ce Pixar inédit était resté un peu dans l'obscurité, comme si Disney et compagnie n'y croyaient pas totalement : pas de buzz, pas de gros battage publicitaire, à croire que le studio avait déjà compris qu'Onward resterait un film mineur au catalogue Pixar, et avait décidé de ne pas faire trop d'efforts dans sa promotion.
Peut-être est-ce dû à sa direction artistique, plus proche des couleurs et du design des Trolls que de quelque chose de plus mémorable ou convaincant : personnellement, je sais que je ne suis pas le plus grand fan de ce character design, qui m'a demandé un certain temps d'adaptation, et l'univers m'a évoqué Zootopia dans sa présentation, sans totalement avoir l'efficacité de ce métrage.
Et pourtant, le film n'a absolument rien de honteux. Il est parfois un peu prévisible, un peu inégal, un peu bancal, un peu moche, l'humour ne fait pas toujours mouche, mais dans l'ensemble, le tout fonctionne tout de même, Pixar oblige.
Si la première demi-heure est gentillette, sans faire d'étincelles, le film commence à décoller à partir du départ en quête, avec utilisation des clichés habituels des jeux de rôle : petit à petit, la charge émotionnelle de cette aventure prend de l'importance et, finalement, servie par la technique impeccable de Pixar, l'émotion pointe le bout de son nez, lors d'un climax attendu, mais aussi, de manière plus surprenante, lors du "sacrifice" de Guenievre.
Au final, un film d'animation relativement réussi, sur l'absence du père, la quête des origines, le lien fraternel et le deuil : sans être un chef-d’œuvre instantané de Pixar, il aurait mérité une sortie plus médiatisée, en fin d'année, plutôt qu'au mois de mars (et en pleine crise sanitaire).
4.25/6
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Anvil ! The Story of Anvil (2008) :
Un documentaire retraçant la carrière du groupe canadien Anvil, un temps considéré comme l'un des pionniers du thrash metal au même titre que Metallica et compagnie, et pour lequel les stars du milieu ont une admiration assumée (témoignages de Lemmy, de Scott Ian, de Slash, de Tom Araya, etc, à l'appui)... mais qui, après les années 80, a tout simplement disparu des médias et de la scène américaine, pour sombrer dans l'oubli.
Un groupe composé, à la base, de deux amis d'enfance, Steve ”Lips” Kudlow et Robb Reiner (à une lettre, près, le nom du réalisateur de Spinal Tap ^^) , inséparables et aussi proches que des frères, qui, depuis le fin fond de leur Canada enneigé, continuent de se produire et de partir en tournée en Europe de l'Est, vaguement managés par la petite amie d'un des musiciens de la formation.
On suit donc le groupe avant, pendant et après cette tournée DIY (une tournée catastrophique, forcément), qui débouche ensuite sur une tentative d'enregistrement d'un nouvel album produit par un vieil ami anglais. Un album financé par eux-mêmes, mais dont aucune maison de disque ne veut, malgré une demande évidente des fans, prouvée par un concert à guichets fermés dans un festival japonais.
Le portrait d'un duo attachant, que le succès a oublié, mais dont la passion, malgré les engueulades et les problèmes d'argent, n'a jamais disparu. Alors certes, par moments, on se croirait presque devant un mockumentaire à la Spinal Tap (et le documentaire en a conscience, filmant ici un ampli allant jusqu'à 11, là une visite à Stonehenge), mais la sincérité et le capital-sympathie des deux hommes sont indéniables, notamment ceux de Lips, une sorte de proto-Jimmy Pop cheveux longs, à la fois stressé, passionné et prompt à s'emporter.
Un excellent documentaire musical, en somme, à la conclusion feel good qui donne le sourire.
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The Greatest Showman (2019) :
L'histoire de PT Barnum (Hugh Jackman) qui, au milieu du XIXè siècle, décide de créer un cirque où présenter des numéros improbables et des personnages extraordinaires...
Je ne suis pas surpris.
Je ne suis pas surpris que cette comédie musicale, un projet porté à bout de bras par Jackman pendant des années, et co-écrit par Bill Condon, ait été si mal reçue par les critiques outre-atlantiques. Avec son script révisionniste (qui fait de Barnum un héros progressiste, rêveur, charismatique et dynamique, un jeune père de famille dévoué et aimant, qui fait oublier tous ses défauts et ses mensonges en chansons ; et de son cirque une seconde maison pour ses freaks, un endroit où ils étaient respectés et considérés à leur juste valeur), le film ne pouvait que frustrer les critiques exigeants, donnant une vague impression de métrage calculateur, dissimulant derrière son message faussement optimiste et empowering quelque chose de plus cynique (après tout, le film n'est pas si éloigné que ça du véritable Barnum : entièrement à la gloire de ce dernier, et exploitant ses freaks - à peine nommés et caractérisés - pour mettre en valeur son véritable héros).
Je ne suis pas non plus surpris que le film ait cartonné auprès du grand public, principalement sur la base de la popularité de Zendaya (il ne faut pas sous-estimer la puissance de sa fanbase), et sur celle de la bande originale du film, une accumulation de chansons radio pop surproduites, aux messages positifs martelés à longueur de morceau, ultra-formatées pour être reprises dans tous les concours de chant télévisés, de X-factor à The Voice, ou pour illustrer des publicités automobiles ou de compagnies aériennes.
En ce qui me concerne, je me trouve un peu au milieu : j'admire ce qui est clairement un projet tenant à cœur à Jackman, qui a fait tout son possible pour composer quelque chose de chatoyant à l'écran, un film spectaculaire à la direction artistique et aux moyens conséquents, lorgnant souvent sur Moulin-Rouge et compagnie.
À l'écran, tout le monde y croit, et tout le monde se donne à fond ; il y a même quelques moments qui fonctionnent très bien, généralement grâce à l'énergie des acteurs et danseurs, ou à la mise en images intéressante (je pense notamment aux pirouettes de Zendaya et d'Efron).
Malheureusement, dans l'ensemble, la mayonnaise ne prend pas vraiment. La faute à ce script effectivement problématique, superficiel, et qui reflète bien sa bande originale moderne ; une bande originale qui n'est qu'un enchaînement de platitudes insipides et de chansons à karaoké, supposées inspirer le spectateur et lui faire oublier le monde réel.
Le film ne s'en cache pas, d'ailleurs, avec un personnage de journaliste/critique uniquement là pour se voir dire en substance, par Barnum, d'éteindre son cerveau et de profiter du spectacle, parce que c'est l'opium du peuple, et que la fin (donner un peu de bonheur au spectateur) justifie les moyens (quitte à employer les techniques les plus faciles et malhonnêtes).
Mais comme pour moi, dans toute comédie musicale, l'important, ce sont les chansons, ce Greatest Showman ne tient pas la distance. C'est dommage, car avec une bande originale plus forte, ça aurait pu faire illusion. En l'état, cependant, c'est une coquille plus ou moins vide, qui m'a laissé globalement indifférent.
2.5/6
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Sex & Drugs & Rock & Roll (2010) :
Poète iconoclaste et musicien décalé au carrefour des genres, Ian Dury (Andy Serkis) tente de concilier son combat permanent contre les séquelles de la polio, sa vie de couple avec Denise (Naomie Harris), ses enfants d'une première union (Bill Milner, Charlotte Beaumont) et les excentricités de la scène musicale anglaise des années 70, le tout sous les yeux de son fils, témoin de chaque instant...
Un biopic anglais reposant quasi-intégralement sur la performance central d'Andy Serkis, impeccable dans le rôle-titre, et qui révèle là (pour ceux qui ne s'en doutaient pas encore) un talent d'acteur et de caméléon incroyable.
Autour de lui, le reste de la distribution est compétent (et on retrouve de nombreux visages familiers dans les seconds rôles : Mackenzie Crook, Arthur Darvill, Luke Evans, Toby Jones, Noel Clarke, Olivia Williams, Ray Winstone), mais c'est bien la forme très particulière du métrage qui fera que l'on adhèrera ou pas au projet : un peu comme son personnage central, le film est protéiforme et inclassable, très stylisé et déstructuré, mêlant narration théâtrale et reconstitutions scénaristiques, montages accélérés, séquences imaginaires, flashbacks éparpillés, clips vidéo et séquences animées, pour composer un récit biographique dynamique, romancé, mais aussi chaotique que les prestations scéniques de Dury et de son groupe.
Personnellement, une telle approche, sur près de deux heures, m'a laissé un peu de marbre, voire a eu tendance à me fatiguer sur la durée. Nul doute, cependant, que ça parlera plus à d'autres que moi.
3.25/6
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Le Paquet (The Package - 2018) :
Lorsque l'un des leurs (Eduardo Franco) se coupe malencontreusement le pénis lors d'une virée alcoolisée dans la forêt, un groupe d'adolescents pas très futés (Daniel Doheny, Luke Spencer Roberts, Sadie Calvano, Geraldine Viswanathan) fait tout son possible pour sauver l'organe tranché, et le rapporter à l'hôpital à temps pour le recoudre... tout en gérant la nature, leurs hormones bouillonnantes, et nombreux autres obstacles se dressant sur leur chemin !
Teen comedy graveleuse produite pour Netflix par le réalisateur de Hors Contrôle et des parodies de la team Sandberg, et par l'équipe de Workaholics, ce Paquet a pour lui une Géraldine Viswanathan toujours très attachante et juste, et un certain sens du n'importe quoi débridé qui, par moments, fonctionne.
Le reste du temps, malheureusement, le tout est inutilement hystérique, bourré de rebondissements tour à tour forcés, grotesques et/ou prévisibles, avec une mise en place assez maladroite, et des personnages profondément stupides et tous surjoués.
J'avoue : je n'avais pas réalisé que la team Workaholics se trouvait derrière ce métrage, du moins, jusqu'à ce que je commence à m'en doute à l'apparition de Blake Anderson dans un rôle secondaire. Et lorsque je l'ai confirmé, au moment de publier cet avis, j'ai aussitôt compris pourquoi je n'avais pas du tout accroché à ce récit, dont je ne suis clairement pas le public cible : je n'ai jamais accroché non plus au style d'humour de Workaholics.
Cela dit, je suppose que si on y adhère, on adhèrera aussi à ce long-métrage gentiment débile et cabotin.
2/6
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Code 8 (2019) :
Dans un monde où les 4 % de la population possédant des pouvoirs surnaturels ont été exploités et mis au banc de la société, Connor (Robbie Amell), doté de pouvoirs électriques, décide d'accepter une offre de Garrett (Stephen Amell), un criminel travaillant pour le baron local de la drogue, Sutcliffe (Greg Bryk). Rapidement, Connor réalise que s'il veut aider financièrement sa mère malade, il va devoir s'enfoncer toujours plus loin dans le monde du crime...
Long-métrage canadien chapeauté par les cousins Amell sur la base d'un court-métrage auquel ils avaient pris part, et financé via Indiegogo grâce à la bonne volonté et aux économies des fans d'Arrow, ce Code 8 ressemble surtout... à un gros pilote de série tv.
Ce n'est pas forcément rédhibitoire, attention. Il faut bien avouer que l'univers créé ici, s'il a le mérite d'être assez fouillé, est cependant relativement dérivatif et sous-exploité (les supers dont le sang/une sécrétion quelconque est utilisé comme drogue par d'autres personnes, ce n'est pas franchement nouveau), et le script peine à maintenir l'intérêt du spectateur sur la durée : une fois la grosse mise en place effectuée, le métrage bascule vers quelque chose de plus basique, un thriller policier où les pouvoirs sont quasi-accessoires, et pourraient être remplacés par d'autres talents plus normaux avec quasiment les mêmes rebondissements et dialogues.
Pas franchement mon style de programme, en dépit d'un effort effectué sur les effets spéciaux (sauf les Guardians, clairement des cascadeurs en costume) : c'est trop oubliable et générique pour me donner envie d'y revenir (car, forcément, ce métrage va être décliné sous forme de série courte - quand je disais que ça ressemblait à un pilote de série SyFy, ce n'était pas innocent).
Un petit 3/6, et encore...
(probablement plus si l'on est fan des Amell)
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Good Boys (2019) :
Bien décidés à assister à la fête donnée par l'un de leurs amis, Max (Jacob Tremblay), Thor (Brady Noon) et Lucas (Keith L. Williams), préadolescents naïfs et inséparables, décident d'apprendre comment embrasser les filles en espionnant leurs voisines avec le drone du père de Max. Un geste mal avisé qui va déclencher une folle journée mêlant trafic de drogues, poursuite en vélo, paintball, gorgées de bière, et voyage jusqu'au centre commercial...
Un long-métrage produit par Evan Goldberg et Seth Rogen, écrit et réalisé par les scénaristes du médiocre L'an 1 et du quelconque Bad Teacher (ainsi que de The Office), et qui se veut une tween comedy, l'équivalent d'un Supergrave - mêmes préoccupations, même sens de l'humour en dessous de la ceinture, même orientation un peu graveleuse, façon sexe, drogues et rébellion adolescente - mais appliqué à la tranche démographique inférieure... et c'est là tout l'intérêt du projet.
Car de par l'âge de ses trois protagonistes (et donc, l'environnement dans lequel ils évoluent), tout le film est obligé de se mettre au niveau de ces enfants de CM2/6è qui découvrent à peine la vie et la préadolescence : les enjeux du film sont à leur mesure (trouver de l'argent ou récupérer un drone appartenant au père de l'un d'entre eux, apprendre comment embrasser une fille), la violence est à leur mesure (trafic de drogues et fusillade au paintball), les péripéties aussi (comment traverser la bretelle d'autoroute quand on n'a qu'un vélo), le contenu sexuel est forcément ramené au bisou et à la manière décalée dont l'esprit de petits garçons interprète les objets qu'ils trouvent çà et là, et le côté bromance donne lieu à une jolie prise de conscience qui permet de réaliser que, lorsque l'on a 11/12 ans, les amitiés ne durent pas forcément pour la vie.
Bref, alors que je m'attendais à quelque chose de bas-de-plafond et de profondément graveleux, Good Boys s'est avérée une comédie amusante et plus intelligente que prévue, qui a su détourner les codes d'un genre pour les appliquer à des enfants plus "innocents", sans pour autant trop taper à côté de la plaque. Ce n'est clairement pas un film pour les enfants, mais bien avec des enfants, et destiné à un public ayant conscience des clichés de certains genres cinématographiques.
Tout au plus pourrais-je reprocher une interprétation inégale des plus jeunes acteurs, en fonction de certaines scènes... mais rien de bien méchant. Une vraie bonne surprise, avec des personnages qui, malgré leur jeune âge, sont intelligents et vifs d'esprit, sans forcément paraître écrits par des adultes.
4.5/6
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Altered Carbon : Resleeved (2020) :
Sur la planète Latimer, Takeshi Kovacs (Tatsuhisa Suzuki), mercenaire venant de recevoir un nouveau corps, enquête pour le compte de Tanaseda Hideki (Kenji Yamauchi) sur la mort du frère de ce dernier, dirigeant d'une famille de yakuzas. Ce faisant, il en vient à mettre à jour un complot au sein du clan Mizumoto, et tente de protéger, avec l'aide de Gena (Rina Satou), une CTAC implacable, la jeune Holly (Ayaka Asai), tatoueuse attitrée du clan...
Diffusé par Netflix dans la continuité de la saison 2 d'Altered Carbon, et chapeautée par Dai Sato (Cowboy Bebop), Resleeved est un long-métrage d'animation en 3D cell-shadée d'une durée de 75 minutes environ : l'avantage d'un tel format, c'est qu'on s'ennuie nettement moins que devant une saison de huit ou dix épisodes d'une heure.
Non pas que Resleeved laisse vraiment l'occasion de s'ennuyer : avec ce récit prenant place bien avant les deux saisons de la série, le métrage opte pour un contenu typiquement anime, pour le meilleur et pour le pire. Comprendre par là qu'on a droit à tous les clichés du genre : le héros taciturne qui prend sous son aile une fillette hyperactive, la militaire sexy mais impassible, les gangs de yakuzas, des ninjas, des armures de samouraïs, des combats d'arts martiaux et d'épées, le sens de l'honneur, etc...
Selon la tolérance du spectateur pour ces ressorts narratifs, celui-ci appréciera donc plus ou moins le récit présenté. Je ne vais pas mentir : je n'ai jamais été passionné ou fasciné par la société japonaise, et par tous ces clichés. Par conséquent, je ne peux pas dire que cet aspect m'ait particulièrement séduit. Il faut dire que le tout est assez basique, et qu'en changeant un élément ou deux, le tout pourrait facilement être transposé à l'époque féodale ou à l'époque contemporaine.
Autrement dit : c'est vaguement (et ponctuellement) lié à l'univers Altered Carbon (les noms, la technologie, la continuité), mais c'est aussi très générique sur de nombreux plans.
Bizarrement, cependant, j'ai probablement préféré ce métrage aux deux saisons de la série : plus dynamique et convaincant dans l'action (souvent outrancière), Resleeved bénéficie paradoxalement de la simplicité de son script et de ses personnages sous-développés : c'est immédiatement accessible, ça se regarde sans difficulté, c'est visuellement assez réussi... mais ça s'oublie rapidement.
C'est mieux que rien, je suppose. Et en tout cas, c'est mieux que le sentiment de gâchis et d'agacement suscité par les saisons de la série dont ce film s'inspire.
3.5/6
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Rambo - Last Blood (2019) :
De retour au pays, John Rambo (Sylvester Stallone) mène une vie plus ou moins paisible sur son ranch familial, où il élève des chevaux en compagnie de Gabriela (Yvette Monreal), une adolescente qui vit là avec sa grand-mère (Adriana Barraza). Mais lorsque la jeune femme, lors d'un passage au Mexique pour y retrouver son père, est enlevée par les frères Martinez (Sergio Peris-Mencheta, Oscar Jaenada), meneurs d'un cartel mexicain, puis exploitée, droguée et violée, Rambo doit sortir de son exil pour la ramener en sécurité... et la venger.
Rambo (2018) était un revival de la franchise moins convaincant que son équivalent pour la franchise Rocky, car plus court, plus en dents de scie, bourré de personnages assez transparents et avec une fin un peu abrupte ; il restait néanmoins intéressant, notamment par son côté brut de décoffrage, et par le bilan que John Rambo faisait de son existence, un bilan qui, finalement, l'amenait à revenir au pays pour la première fois depuis des décennies.
Une fin de franchise honorable, mais qui malheureusement n'aura pas su résister à l'appel de l'exploitation et du dollar, ainsi qu'à la question : comment un vétéran traumatisé comme Rambo va-t-il s'adapter à une vie domestique rangée, alors qu'il a passé sa vie à errer de mission en mission, de pays en pays ?
La réponse, c'est mal : le Rambo de ce Last Blood est un Rambo rongé par son PTSD, qui s'enfouit dans le sol de sa ferme pour y creuser des tunnels et s'y constituer un arsenal, comme à la "grande" époque du Vietnam, un vétéran bourré de médicaments et hanté par les flashbacks du champ de bataille, un homme en constante ébullition qui ne parvient que difficilement à contenir sa rage...
Une approche radicalement différente de l'action hero musculeux et triomphant des 80s (même si le Rambo d'alors avait déjà une part de refus du combat en lui) et qui accompagne un film très noir et sombre, assez glauque, virant parfois même au slasher. La violence est ici encore plus crue que dans le précédent volet, et malheureusement, c'est là l'un des points faibles du film : à trop vouloir une violence frontale et sanglante, loin du spectacle de la franchise d'autrefois, Sly et compagnie ont poussé le curseur à l'opposé. Maintenant, Rambo est trop violent, trop sanglant, et cette violence, si elle fait grimacer lorsqu'elle se produit, est aussi devenue too much, et quasi-caricaturale, difficile à prendre au sérieux (l'arrachage de cœur à main nue).
Ici, plus que jamais, Rambo est un boogeyman de slasher, implacable et meurtrier, mais l'environnement du Mexique ne lui convient pas - trop urbain, c'est une digression qui ne sert qu'à faire un peu de remplissage pour amener un grand final (enfin, un final de taille moyenne) façon Maman, j'ai raté l'avion sur son propre terrain, où Rambo transforme le ranch de sa famille en champ de bataille.
Alors oui, c'est bourrin, mais trop, et le tout finit par tourner à vide, malgré le charisme et la présence de plus en plus torturée de Stallone dans le rôle titre.
Et puis il y a ce plan final sur un Rambo sérieusement blessé, qui s'assied dans son fauteuil, sur le porche de sa demeure, au milieu d'un terrain en ruines et jonché de cadavres, et ferme les yeux, en paix avec lui-même. Ça aurait pu être un joli plan de conclusion pour la franchise Rambo, celui d'un soldat n'ayant jamais pu trouver sa place ailleurs que sur un champ de bataille, et qui finit ses jours après une dernière guerre, ayant sacrifié sa vie domestique et sa demeure à cette vocation sanglante.
Mais non, puisque dans le générique de fin (en mode extraits de tous les films de la franchise), il se relève, et repart à dos de cheval vers d'autres aventures.
Pas sûr que c'était nécessaire, tout ça.
2.5/6 + 0.5 = 3/6 (c'est du niveau DTV, avec un petit supplément d'âme Stallonienne)
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Le Retour de Spinal Tap (A Spinal Tap Reunion : The 25th Anniversary London Sell-Out - 1992) :
Dix ans après le documentaire qui a fait leur renommée, les Spinal Tap se réunissent à nouveau pour un concert exceptionnel au Royal Albert Hall : l'occasion pour la télévision britannique de filmer l'événement, et de revenir sur le parcours des trois musiciens vedettes depuis 1982...
À contrario du premier film que j'avais déjà vu et que je me suis fait un plaisir de revoir, place à un second film inédit de près d'une heure 50, un téléfilm pour être précis, composé à 80 % d'une captation live et à 20 % de segments mockumentaires, sur les coulisses du concert (le groupe folk de première partie qui se fait virer et finit dans le métro) et en forme de bilan "que sont-ils devenus ?".
En vrac, on apprend ainsi qu'après la séparation du groupe, en 82, David St Hubbins (Michael McKean) est parti s'installer avec son épouse en Californie, où il enseigne le football à des fillettes, et où sa chère et tendre gère deux boutiques, une boutique de vêtements irlandais, et une boutique new age ; Nigel Tufnel (Christopher Guest), lui, est reparti en Angleterre, où il parle avec son furet (^^) et a décidé qu'il était un inventeur de génie, inventeur notamment du capodastre à amplificateur Marshall (^^). Derek Smalls (Harry Shearer), enfin, a investi sans grand succès dans l'immobilier et, lui aussi de retour en Angleterre, il aide son père à faire subsister son métier de "nettoyeur de téléphone à domicile" (^^).
On retrouve aussi Marty Di Bergi (Rob Reiner), en froid avec le groupe depuis le documentaire, ainsi que des caméos de Fred Willard, de Kenny Rogers, de Bob Geldof, d'Andy Dick...
Le concert, lui, est plus classique - enchaînement de tous les hits du groupe, y compris Stonehenge (avec cette fois-ci une maquette trop grande pour rentrer dans l'Albert Hall), de morceaux de leurs autres projets (les morceaux 60s/70s, de la musique irlandaise, orientale, etc) et de moments absurdes dignes du groupe : l'arrivée des musiciens suspendus au plafond par des câbles qui ne fonctionnent pas, le duo avec Cher qui n'est pas là et est remplacée par une photo sexy d'elle avec des lèvres animées, le grand final - une sinistre chanson de Noël avec des nains en lutins, et le crâne géant démoniaque surplombant la scène orné d'un bonnet et d'une barbe... et le rappel : un plaidoyer pour l'euthanasie avec lâcher de colombes mortes.
Dans l'ensemble, un bon moment à passer, même si j'aurais préféré un show mieux équilibré, plus près d'un ratio de 60 % de musique pour 40 % de documentaire. En tout cas, pour un projet comique, les trois acteurs maîtrisent tout de même plutôt bien leurs instruments respectifs.
4/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
This is Spinal Tap (1984) :
Fin 1982, le réalisateur Marty Di Bergi (Rob Reiner) décide de suivre avec une caméra le groupe de hard rock Spinal Tap (Michael McKean, Christopher Guest, Harry Shearer, RJ Parnell, David Kaff) alors qu'il est sur le point de sortir son nouvel album, Smell the Glove, et de partir en tournée aux USA pour tenter d'y reconquérir son public...
On ne présente plus ce rockumentaire de la bande de Christopher Guest, et son infinité de moments et de scènes cultes : les versions 60s et 70s du groupe, l'herpès labial de tout le monde, le running-gag des batteurs qui décèdent les uns après les autres, Stonehenge et ses nains dansants, le cocon qui reste bloqué, les rivalités entre le guitariste et la petite amie du chanteur, la réinvention free jazz de Spinal Tap, etc, etc, etc.
Avec en prime des caméos de multiples visages connus, de Fran Drescher à Patrick Macnee en passant par Dana Carvey, Billy Crystal, Paul Shaffer, Anjelica Huston, Fred Williard, Ed Begley JR et bien plus encore...
Un pastiche du monde de la musique et des documentaires musicaux particulièrement pertinent, un mockumentaire fondateur d'un genre, un métrage incontournable qui, aujourd'hui encore, fonctionne très bien, principalement parce qu'il était déjà très très proche de la réalité de certains groupes.
11/6
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Buffaloed (2020) :
Jeune femme dotée d'une répartie fulgurante et d'un sens de la magouille particulièrement développé, Peg (Zoey Deutch) découvre un beau jour le merveilleux monde des collecteurs de dettes de Buffalo, au Texas, et trouve là sa vocation. Mais rapidement, elle réalise que son patron, Wiz (Jai Courtney), l'exploite et ne la paie pas à sa juste mesure : Peg décide alors de se mettre à son compte, quitte à entrer en conflit ouvert avec son ex-boss, et à flirter avec l'illégalité. Si seulement elle ne flirtait pas aussi avec Graham (Jermaine Fowler), un jeune procureur local enquêtant sur son secteur, les choses seraient probablement plus simple...
Une comédie indépendante américaine de la réalisatrice du film Hysteria et qui, de par son ton, son milieu et son héroïne débrouillarde, m'a beaucoup évoqué la série Shameless : c'est dynamique, amusant à suivre, une sorte de Big Short ou de Loup de Wall Street dans le milieu des collecteurs de dettes, qui repose, comme le Loup sur Leonardo, entièrement sur les épaules de son interprète principale.
Une Zoey Deutch attachante, forcément, mais dont l'interprétation ultra-énergique, gueularde et teigneuse ne m'a pas totalement convaincu. Il est difficile, en effet, de ne pas avoir l'impression d'un personnage un peu forcé, d'une comédienne empilant les attitudes et les affectations caricaturales pour rendre son personnage crédible (surtout en comparaison du reste de sa famille, moins outré), mais manquant d'une touche de vulnérabilité ou de subtilité pour la rendre vraiment sympathique (et éviter de la faire passer pour une vraie sociopathe).
Ou alors c'était peut-être à la réalisatrice de canaliser un peu mieux cette boule d'énergie qui en fait toujours trois tonnes, d'avoir une poigne un peu plus ferme sur les rênes de son film, afin de rendre ce dernier plus harmonieux et d'affiner un peu les traits de ses personnages.
Reste que dans l'ensemble, on ne s'ennuie pas, que le métrage reste enjoué et ludique, et que Deutch, par la force des choses et de son énergie, finit quand même par emporter l'adhésion du spectateur.
3.75/6
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The Show Must Go On - The Queen + Adam Lambert Story (2019) :
Documentaire co-produit pour la télévision anglaise et américaine (à l'image du groupe Queen, désormais composé de ses musiciens anglais, et de son chanteur américain) consacré à la renaissance du groupe, et à ses années creuses après la mort de Freddie Mercury.
Un documentaire qui a la bonne idée de mettre en parallèle, à base de montage alterné, le parcours de Queen sans Freddie, et celui d'Adam Lambert, le tout illustré de nombreux extraits des concerts de Queen + AL, et d'intervention de musiciens et de célébrités (Foo Fighters, Def Leppard, Rami Malek, Simon Cowell...).
On y redécouvre rapidement la carrière de Queen, le concert-hommage de Wembley en 1992, puis la séparation du groupe, leurs embryons de carrières solo, la comédie musicale We Will Rock You (que Roger Taylor déteste cordialement), le concert de Capetown, en 2003, pour Nelson Mandela (qui leur a redonné le goût de tourner), le projet Queen + Paul Rodgers (pas forcément fructueux, de l'avis de tout le monde), etc, tout ça jusqu'à la découverte, lors d'un épisode d'American Idol, d'Adam Lambert, un musical theater kid ouvertement gay, à la voix tonitruante.
Un Adam Lambert qui, mal conseillé à la sortie d'American Idol (qu'il n'a pas gagné, car entouré d'un pseudo-scandale sur sa sexualité, qu'il aurait supposément caché aux médias), connaît une période de doute après avoir ultra-sexualisé son image... jusqu'à ce qu'une remise en question l'amène à accepter l'offre de Queen, avec le résultat que l'on connaît : une seconde jeunesse pour le groupe, qui visite désormais des pays autrefois inconnus à la formation, pour la plus grande joie de ses membres.
D'ailleurs, il est assez amusant d'entendre les explications de Roger Taylor au sujet du recrutement de Lambert : comment lui et May ne voulaient absolument pas d'un clone de Freddie, d'un imitateur se teignant les cheveux ou se plaquant une fausse moustache, ni d'un clone vocal parfait sans la moindre personnalité - le message est clair, et arrive en réponse aux complaintes sempiternelles des fans, qui critiquent toujours le groupe pour ne pas avoir sélectionné un ou deux chanteurs bien particuliers pour remplacer Mercury "parce qu'ils ressemblent à/chantent exactement comme Freddie et ils méritent donc plus sa place".
Mais May et Taylor sont clairs : ils ne veulent pas de quelqu'un qui transforme le groupe en tribute band cherchant à singer au plus proche le Queen de la grande époque; ils veulent s'amuser, et Lambert, aussi flamboyant que Freddie, mais doté d'une personnalité résolument moderne et dynamique, est parfait, à leurs yeux, pour emmener Queen + AL dans le 21è siècle.
Un documentaire intéressant, parfois touchant (le Who Wants to Live Forever de cette version de Queen+ me met toujours la larme à l’œil), et voir les répétitions et les harmonies vocales du groupe en coulisses, avant un morceau, est un joli moment pour le fan que je suis.
4.5 - 0.25 pour les coupures pub = 4.25/6
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Ad Astra (2019) :
Lorsque la Terre est victime d'impulsions électro-magnétiques récurrentes issues de l'espace, Roy McBride (Brad Pitt), un astronaute stoïque et impassible, est recruté pour partir à l'autre bout du système solaire, afin d'y retrouver son père Clifford (Tommy Lee Jones), porté disparu lors d'une mission vers Neptune à la recherche de l'existence d'une forme de vie extraterrestre ; un Clifford qui pourrait bien être responsable de ces impulsions destructrices, et que Roy n'a pas revu depuis son adolescence...
Après The Lost City of Z, je crois que c'est désormais très clair : je n'accroche pas au style James Gray, réalisateur et co-scénariste de ce métrage. Un métrage qui, sous prétexte de raconter une grande aventure spatiale dans la lignée de Solaris, Interstellar, Gravity, 2001, et tutti quanti, narre en fait le parcours d'un homme seul, froid et distant, qui a consacré sa vie à son travail, et qui est alors confronté à son père, aux choix similaires et à la réputation écrasante. Une quête de sens contemplative, un face à face avec la solitude, une redécouverte des émotions masculines, une confrontation des thématiques de l'abandon, de la vulnérabilité, etc, etc, etc : on peut voir plein de choses dans Ad Astra.
Le problème, en fait, c'est que toutes ces choses sont a) amenées avec la subtilité d'un tractopelle (la voix off constante de Brad Pitt, ses examens psychiatriques, les platitudes lénifiantes que le script lui fait dire, les références symboliques...) et b) qu'elles ont toutes été abordées ailleurs, parfois sous d'autres angles, et en mieux.
C'est bien simple, Ad Astra m'a constamment renvoyé aux références citées plus haut (ainsi qu'à Apocalypse Now), mais à aucun moment je me suis dit "tiens, c'est une approche intéressante de telle ou telle thématique". Paradoxalement, ce sont dans les à côtés que le film m'a le plus intéressé : sa séquence sur la Lune, avec les pirates, m'a un peu rappelé les bandes dessinées de Picsou et compagnie à la recherche de roches précieuses, un petit côté pulp pas désagréable du tout, mais bien trop bref ; sa représentation du voyage spatial comme une industrie ultra-commerciale, avec de grandes enseignes, etc, m'a intrigué.
Malheureusement, tout tourne autour de McBride, de sa dépression et de son traumatisme œdipien, et en retour, tout le reste en pâtit : l'aspect scientifique du film est une vaste pantalonnade à géométrie variable (un peu comme la fidélité historique de City of Z), les personnages secondaires sont tous sous-développés (Donald Sutherland, Ruth Negga, Liv Tyler) ou délibérément abêtis (l'équipage de la fusée martienne), le rythme est (au mieux) nonchalant, avec une ou deux séquences d'action un peu forcées et placées çà et là pour réveiller le spectateur (la Lune, donc, mais aussi le singe), et Gray semble totalement adhérer à une philosophie opposée au "show, don't tell" que l'on recommande aux réalisateurs, puisqu'il passe son temps à expliquer verbatim les sentiments, les gestes et la psychologie de son héros, plutôt que de laisser le spectateur tirer ses propres conclusions des images.
En résumé, autant je n'ai absolument rien à reprocher au film sur son aspect visuel (c'est beau, c'est maîtrisé, c'est spectaculaire - nettement moins sur petit écran, cela dit) mais tout le reste m'a laissé de marbre, et pas parce que "je n'ai rien compris". J'ai compris le fond du film, mais je l'ai trouvé le tout vraiment générique - et honnêtement, je commence à en avoir un peu assez de ce type de métrages, façon "un homme paumé part à l'autre bout du monde/de l'univers pour faire sa psychanalyse et trouver, au final, une sorte de paix intérieure".
2.5/6
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Coffee & Kareem (2020) :
Policier maladroit et balbutiant, James Coffee (Ed Helms) est publiquement humilié lorsqu'un criminel sous sa garde s'évade, sous l'œil des caméras et des médias. Pour ne rien arranger, il doit faire face à l'hostilité de sa collègue (Betty Gilpin), et doit gérer Kareem (Terrence Little Gardenhigh), le fils de sa compagne (Taraji P. Henson). Un adolescent de 12 ans qui s'imagine rappeur et dur à cuire, qui déteste la police et que Coffee tente d'amadouer... jusqu'à ce que le duo se retrouve embarqué dans une histoire de meurtre et de corruption policière.
Une comédie policière façon buddy cop movie, filmée pour Netflix par le réalisateur du peu convaincant Stuber, et qui s'avère un peu meilleure que ce dernier, sans vraiment cependant proposer grand chose de mémorable.
Le vrai problème, ce sont les personnages : Ed Helms fait du Ed Helms (incapable, incompétent, balbutiant et totalement émasculé), le jeune Terrence Little Gardenhigh joue les gamins impertinents et précoces (qui mérite bien souvent des baffes, mais n'en reçoit jamais), Taraji Henson joue les mères afro-américaines clichées, à grande gueule, à grande attitude et dominantes, et le tout ne sort jamais de ce cadre vraiment très convenu d'un Ed Helms constamment humilié par tous les autres personnages, de sa compagne aux autres policiers en passant par tous ceux qu'il croise.
Et occasionnellement, ça fonctionne, avec un Helms qui se donne totalement à son personnage. Mais 90 minutes de Helms, c'est beaucoup quand ce protagoniste ne repose que sur un seul ressort comique, sans même réellement avoir droit à un moment cathartique sur la fin.
Heureusement, l'avantage certain de Coffee & Kareem sur Stuber, c'est Betty Gilpin (déjà dans Stuber, cela dit), ici dans l'un des rôles principaux, celui d'une policière rivale de Helms. Une Gilpin qui, tout comme Helms, se donne à fond, ce qui débouche sur des moments vraiment drôles dans le dernier tiers du métrage.
Dommage que le script soit à ce point cousu de fil blanc, et qu'à l'instar des humiliations subies par Helms, le ressort comique du petit Kareem qui se prend pour un grand, jure, parle de sexe et se montre impertinent, n'a d'intérêt que jusqu'à un certain point ; ensuite, ça devient répétitif, et ça lasse.
3/6 (parce que contrairement à Stuber, ce n'est pas trop mou)
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In Search of the Last Action Heroes (2019) :
Un long documentaire écrit et réalisé par un critique cinéma habitué de YouTube, financé de manière participative, et qui revient en détail sur la genèse du genre des films d'action, sur son explosion dans les années 80, et sur sa lente agonie au fil des décennies, à mesure que les action heroes musculeux d'autrefois (ces Schwarzie, Stallone, Van Damme, Norris, Seagal, Rothrock, Chan, etc) ont cédé la place à des acteurs plus "normaux", que le genre s'est démocratisé, que les effets numériques se sont perfectionnés, et que n'importe quel acteur hollywoodien peut désormais devenir un action hero avec un peu de bagout, quelques semaines d'entraînement et de bonnes doublures (qu'elles soient réelles ou numériques).
Deux heures et vingt minutes au compteur pour un documentaire assez complet, qui aborde chronologiquement toutes les grandes dates et les incontournables du genre - Bruce Lee, Indiana Jones, les Mad Max, Conan, Rambo, la Cannon, les VHS, James Cameron, Jackie Chan, l'oeuvre de Verhoeven, celle de McTiernan, les buddy comedies, etc -, s'éparpille un peu vers le milieu (quand il perd le fil de son récit chronologique), et se conclue sur un constat doux-amer sur l'évolution du genre et du métier.
Énormément d'intervenants, là aussi, avec beaucoup de premiers et de seconds couteaux de la réalisation (Verhoeven !), de l'interprétation, un Brian Tyler qui nous livre ses impressions sur la musique de film de l'époque (ça fait plaisir à entendre), un Shane Black égal à lui-même (un peu de prétention intellectuelle, beaucoup de passion pour le genre), un peu de mauvaise foi et d'amertume de la part de certains au sujet de certains projets, et une lueur d'espoir quant à l'avenir, avec des intervenants plus récents - Scott Adkins - qui placent de l'espoir en The Rock, ou qui reconnaissent que, même s'ils n'ont pas le physique des colosses de l'époque, Keanu Reeves et Tom Cruise font des action stars crédibles car ils se donnent totalement à leurs films et à leurs cascades.
Intéressant, passionné, bien qu'un poil longuet par moments, et manquant un certain nombre de films importants du genre (quitte à parler d'Alien et des Dents de la Mer, autant parler aussi de certains films de Carpenter).
4/6
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Bloodshot (2020) :
Soldat d'élite, Ray Garrison (Vin Diesel) est ramené à la vie par le Dr. Emil Harting (Guy Pearce), inventeur d'une technologie révolutionnaire : son sang désormais remplacé par des nanites ultra-modernes, Ray possède des capacités surhumaines, et régénère instantanément toutes ses blessures. Mais rapidement, il comprend que Harting et ses troupes (Eiza Gonzalez, Alex Hernandez, Sam Heughan) se servent de lui pour accomplir leurs basses œuvres, et que tous les souvenirs de Ray ne sont qu'une construction virtuelle conçue par Harting...
J'avais déjà abordé l'univers des comics Valiant en ces pages, à l'occasion de la diffusion web de la mini-série (assez cheap) Ninjak vs. The Valiant Universe : studio créatif né dans les années 90, et exploitant tout un catalogue de licences qu'il s'efforce de remettre au goût du jour depuis 2007, Valiant se veut la troisième maison d'édition la plus importante de l'industrie, derrière Marvel et DC.
Ce qui, dans les faits, se traduit par un immense univers partagé mélangeant tous ses héros, avec plus ou moins de bonheur, et par une stratégie multimédia qui peine à prendre son envol. Ainsi, Bloodshot (une sorte de Wolverine technologique, partageant avec Logan ses pouvoirs de régénération, son amnésie, son passé de soldat...) était supposé lancer une version Valiant du MCU, préparant le terrain à Harbinger, Ninjak, Faith et compagnie.
Au vu du résultat de ce Bloodshot, c'est mal parti.
Baboulinet Vin Diesel fait pourtant des efforts : il a poussé énormément de fonte, est en grande forme physique, et fait tout son possible pour exprimer ses émotions, sa colère et son état d'esprit. Mais force est de constater que ses limites d'acteur sont encore très présentes, et qu'il ne parvient vraiment pas à exprimer un sentiment de puissance à l'écran sans donner l'impression de poser de manière artificielle (autrement dit, de jouer les gros durs).
Ici, on se retrouve donc avec un film d'action assez générique et basique, façon Universal Soldier un peu plus friqué, avec un protagoniste monolithique, des seconds rôles tous très insipides (sauf Guy Pearce), et surtout, un montage assez calamiteux, façon "un nouveau plan par seconde", que ce soit dans les scènes d'action ou dans les scènes plus calmes (c'est surtout perceptible dans la première demi-heure, où le film a parfois des airs de clip musical, et puis on finit par s'habituer).
Alors certes, ponctuellement, ça fonctionne - la grosse scène d'action du tunnel est visuellement plutôt efficace - mais entre le rebondissement de mi-film totalement éventé par les bandes-annonces, et la dernière demi-heure du film et ses affrontements numériques moches, le tout tombe vraiment à plat, semble même parfois mollasson, et signe probablement l'arrêt de mort du VCU.
Ce n'est pas forcément un mal, cela dit.
2.25/6
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Three Christs (2017) :
En 1959, convaincu qu'il ne faut pas soigner les patients schizophrènes par électrothérapie, le Dr. Alan Stone (Richard Gere) arrive dans l'hôpital psychiatrique d'Ypsilanti, au Michigan, et choisit de s'occuper de trois cas très similaires : Joseph (Peter Dinklage), Leon (Walton Goggins), et Clyde (Bradley Whitford), des hommes au caractère bien différent, mais qui partagent l'intime conviction qu'ils sont chacun Jésus Christ. Stone décide alors de les placer ensemble dans la même pièce, et de les faire interagir.
Un film de 2017 uniquement sorti début 2020, et adapté très librement des écrits d'un psychiatre par Jon Avnet (Beignets de tomates vertes), qui tient ici les rôles de co-scénariste, co-producteur et réalisateur.
La force évidente de ce métrage, c'est clairement sa distribution très solide, avec ses trois Christs qui se livrent à un gros numéro d'acteur plus ou moins probant (le problème vient plus de la caractérisation et de l'écriture que des acteurs), son Richard Gere impeccable, et tous ses seconds rôles familiers et sympathiques (Kevin Pollak, Stephen Root, Julianna Margulies, Charlotte Hope, ou encore James Monroe Iglehart).
Tout le monde est professionnel, et traite cette histoire improbable avec le mélange de sérieux et de second degré que ce récit mérite... mais ça ne décolle jamais. Ça ne va nulle part - ou plutôt, ça aboutit sur quelque chose de trop classique (le membres du staff médical qui finissent par prendre conscience de leurs propres failles psychologiques au contact de "fous", le Dr. Stone qui souffre des complexes du Messie et de Dieu, les conflits avec la hiérarchie...) sans jamais parvenir à justifier son existence : Three Christs n'est pas particulièrement subtil, pas particulièrement original, pas particulièrement profond ou pertinent, pas particulièrement drôle ou attachant...
Encore une fois, à l'écran, c'est compétent, mais c'est particulièrement plat et inerte, ça ne va nulle part, et l'on ne peut s'empêcher de penser qu'avec une meilleure caractérisation de tous ces personnages (les trois Christs, notamment, sont un peu trop caricaturaux pour fonctionner) et un réalisateur plus assuré, ça aurait pu être bien meilleur.
2/6
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Avengement (2019) :
Trahi par son frère Lincoln (Craig Fairbrass) et ses associés et transformé en machine à tuer par un séjour de sept ans dans l'une des prisons les plus dangereuses d'Angleterre, Cain (Scott Adkins) n'a qu'une idée en tête à son évasion : se venger. Et pour arriver à ses fins, il prend en otage tous les sbires de Lincoln, et en attendant l'arrivée de ce dernier, il leur raconte son histoire...
Un thriller façon pègre anglaise, avec des tronches toujours plus particulières, et un Adkins qui, lui aussi, se fait une tête recousue de partout, avec en prime des dents à la Joey Starr. C'est simple, efficace, nerveux, et ça se démarque par un récit déstructuré, en flashbacks savamment distillés tout au long du film, par un Adkins qui est un acteur de plus en plus convaincant, et par un gros affrontement final, joliment sanglant.
À noter aussi un thème musical principal qui évoque beaucoup Chi Mai de Morricone, ce qui est loin d'être désagréable.
Un 4/6 tranquille.
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À Couteaux Tirés (2019) :
Lorsque Harlan Thrombey (Christopher Plummer), auteur de romans policiers à succès, est retrouvé la gorge tranchée de sa propre main, tous les occupants de son immense manoir sont soupçonnés par les autorités : Linda (Jamie Lee Curtis), la fille aînée, une businesswoman mariée à Richard (Don Johnson), un bon à rien infidèle ; Walt (Michael Shannon), responsable de la maison d'édition de son père, et son épouse Donna (Riki Lindhome) ; Joni (Toni Collette), belle-fille arnaqueuse ; Ransom (Chris Evans), le fils rebelle du clan ; les plus jeunes, Meg (Katherine Langford), étudiante woke et Jacob (Jaeden Martell), troll alt-right ; la grand-mère sénile (K Callan) ; et Marta (Ana de Armas), l'infirmière privée de Harlan. Rapidement, les mensonges de chacun remontent à la surface, mais une question reste posée : qui a engagé le Détective privé Benoit Blanc (Daniel Craig), qui est là pour trouver le coupable de ce qui n'est apparemment pas un véritable suicide ?
Un long métrage écrit et réalisé par Rian Johnson, déjà à l'œuvre sur Star Wars : The Last Jedi, dont on retrouve ici deux caractéristiques principales : des envies de déconstruction et de subversion d'un genre bien précis, et un propos engagé sous-jacent amené avec la finesse d'un tractopelle.
C'est étrange, car en théorie, ce Knives Out avait tout pour me plaire : une distribution enthousiaste et sympathique (content de voir Ana de Armas avoir enfin un vrai premier rôle), un genre (le murder mystery façon Christie mâtiné de Columbo) que j'affectionne particulièrement, et un scénariste/réalisateur compétent, à défaut de maîtriser totalement ses ambitions.
Et l'accueil critique unanime laissait présager le meilleur. Et puis non, je suis ressorti (je devrais dire "on est ressortis" puisque je ne l'ai pas regardé seul, et que nous avons tous partagé des impressions similaires) un peu déçu.
Un peu déçu par un film qui se croit bien plus malin qu'il ne l'est réellement, par un récit qui souffre de problèmes de rythme (à partir de la lecture du testament/la sous-intrigue de Fran, il y a un joli ventre mou qui laisse amplement le temps au spectateur de devenir comment tout cela va se terminer), par un métrage qui sous-exploite une partie de sa distribution (on aurait pu totalement couper du film les adolescents et Riki Lindhome, ça n'aurait absolument rien changé), par le manque de subtilité de la métaphore sur l'Amérique d'aujourd'hui (littéralement "les immigrants/enfants d'immigrants au grand cœur vont hériter de l'Amérique, pendant que les connards WASP égoïstes qui composent cette dernière se retrouveront à la rue"), et par le vrai manque de charme du produit fini.
Les critiques semblent en pâmoison devant Knives Out, qui est à les en croire un chef d'œuvre de subversion et un script tellement malin et original qu'il a été nommé aux Oscars. Personnellement, j'ai vu là un pastiche gentillet de murder mystery, ayant fâcheusement tendance à exposer les rouages de ce genre à des simples fins de déconstruction et de clins d'œil métadiscursifs (le flic qui se moque ouvertement de la poursuite en voiture, les références pop), et ne les remplaçant malheureusement pas par un récit particulièrement original ou surprenant (même problème que pour son Star Wars en fait : ça déconstruit, mais ça ne reconstruit rien de vraiment intéressant derrière).
J'irais même jusqu'à dire que le tout finit par être assez prévisible, notamment parce que le script a tendance à téléphoner bien souvent ses effets et ses rebondissements (c'est d'autant plus prononcé sur la fin : le couteau, l'appel de l'hôpital...), que ce soit par certaines lignes de dialogues ou plans d'insert incongrus n'ayant d'autre utilité que de préparer le terrain pour le final.
En somme, je suis resté sur ma faim, avec l'impression que le récit aurait pu encore surprendre, avec quelques rebondissements supplémentaires. L'interprétation est globalement compétente (dans le genre un peu outré d'un Cluedo), c'est (sans surprise) plutôt bien filmé, mais je suis resté sur ma faim, et ce n'est pas encore ce métrage qui me réconciliera totalement avec Rian Johnson...
3.5/6
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Joker (2020) :
Arthur Fleck (Joaquin Phoenix), comique de stand-up raté vivant avec sa mère (Frances Conroy) dans un appartement miteux de Gotham, souffre de nombreux problèmes psychologiques, et notamment d'une tendance à éclater spontanément de rire aux pires moments possibles. Jusqu'au jour où il ne supporte plus d'être une victime perpétuelle, et trouve dans la violence et le crime un moyen de s'extraire de sa condition...
On ne présente plus ce Joker, carton au box-office qui a fait le buzz pour de bonnes et de mauvaises raisons, à sa sortie. film d'un Todd Phillips controversé, fanboy absolu de Martin Scorsese (comme le prouvait son film précédent, War Dogs, qu'un critique américain avait résumé par "Scorsese for bros"), qui voulait à tout prix rendre hommage à son modèle en mettant en chantier un remake de La Valse des Pantins... sans parvenir à intéresser la Warner, trop préoccupée par l'idée de retrouver le succès avec ses films de super-héros, alors en déroute.
Un Todd Phillips roublard, qui n'a jamais caché son mépris pour les films dits "de comic-book" et qui, en accord avec sa star et son producteur (Scorsese lui-même) a alors décidé de feinter, et de faire son remake en lui apposant le titre Joker (et en l'entourant vaguement d'un décorum Batman/Gotham City) : de quoi satisfaire le studio, ravi de redorer là son blason avec un projet économique et artistique, et le réalisateur lui-même, content d'être pseudo-subversif et de faire un "vrai film" dissimulé derrière des apparences de métrage pop-corn creux.
Autant dire que je n'étais pas pressé à l'idée de regarder ce "cheval de Troie" cinématographie, ce métrage tellement hypé par une certaine frange du public et des critiques que cela en venait à être contre-productif et repoussant... et finalement, cette mauvaise blague passe plus ou moins bien.
Alors ça reste clairement une pâle imitation du style de Scorsese, de ce New-York Gotham 70-80s crasseux, poisseux et corrompu au parcours de Fleck, modelé sur celui de Rupert Pupkin et de Travis Bickle, en passant par la présence de De Niro dans un rôle photocopié sur celui de Jerry Lewis dans La Valse.... Ça reste aussi clairement un film aux prétentions artistiques et poseuses, comme en témoignent de nombreux plans à la symbolique lourde, ou uniquement là pour permettre à Phoenix de faire son numéro d'acteur dansant.
Et effectivement aussi, le toutéliage à l'univers DC semble souvent amené à la truelle, entre la sous-intrigue de la paternité de Wayne Sr, et une énième reconstitution de la mort des parents Wayne, ici indirectement liée au chaos généré par le Joker.
Mais dans l'ensemble, aidé par l'interprétation habitée de Phoenix, le film tient plutôt la route en tant qu'épisode Elseworlds, ces version alternatives des personnages DC Comics, détachées de toute continuité et uniquement là pour permettre aux scénaristes de se lâcher et de réinventer les icônes de la marque.
C'est exactement ce que Phillips a fait ici : réinventer le Joker en en faisant un protagoniste sombre et poisseux d'un film de Scorsese ultra-sérieux, au narrateur peu fiable, le tout sur une musique grinçante assez souvent agaçante.
Est-ce que c'est pour autant un film d'exception méritant tous ces louanges ? Non, franchement pas.
Est-ce que le trait est un peu trop forcé dans le pathétisme et le misérabilisme ? Probablement, oui, avec un Phoenix qui, ponctuellement, tourne un peu à vide en cherchant à rendre son Fleck toujours plus barge.
Est-ce que le tout ressemble un peu trop souvent à du cosplay de Scorsese, une copie studieuse et un peu pataude d'un élève se prosternant aux pieds de son maître ? Tout à fait.
Est-ce que le propos du film sur l'insurrection populaire, la rébellion, les élites pourries et méprisantes, érige (volontairement ou non) le Joker en figure révolutionnaire et anarchique, un modèle à suivre par des hordes de spectateurs ne disposant pas forcément des clés permettant d'analyser le film ? On peut se poser la question et se demander si Phillips, qui aime s'imaginer en pseudo-rebelle d'Hollywood, a bien mesuré l'ampleur de ce qu'il faisait là (ou s'il est resté à la surface de son script).
Mais honnêtement, je m'attendais à pire. Joker reste une relecture intéressante de ce personnage, relecture à la fois ancrée dans son époque, et perpétuellement en recherche de nostalgie. Une relecture un peu hypocrite (puisque tout est du point de vue d'un homme fou et malade, on pourrait éventuellement résumer le tout comme un gros "ce n'était qu'un rêve" rendant la moindre tentative d'analyse du film vaine et inutile) et cynique, pleine de défauts et manquant de subtilité, mais qui aurait pu s'avérer bien pire.
3.5/6
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Un mois de mars très particulier sur le blog des Téléphages Anonymes, avec ce confinement mondial et des problèmes conséquents de web (et de plateforme) qui ont un peu chamboulé le programme de nos publications...
L'avantage d'un confinement, c'est que ça donne beaucoup de temps libre, et que cela permet de rattraper un nombre conséquent de films en retard. L'inconvénient, c'est qu'il faut savoir digérer tous ces films, admettre leur qualité souvent défaillante, et parvenir à s'aérer la tête à défaut de pouvoir s'aérer le corps.
En mars, énormément de films médiocres, et un seul métrage non-documentaire s'élevant au-dessus de la barre des 4/6 : Lords of Chaos, un biopic métalleux intéressant et rafraîchissant.
Le reste ? Pas grand chose de mémorable au programme.
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# Film du mois :
Lords of Chaos, donc, avec en prime, sur le front documentaire, I am Thor (pour les métalleux), Starring Adam West (pour les fans de Batman), et Marvel Renaissance (pour les fans des autres super-héros).
# Flop du mois :
Il serait facile de désigner Cats comme le flop de ce mois de mars... et pourtant, il y a pire : Sacré Moïse !, par exemple, ou Like a Boss... mais surtout le Dolittle de Robert Downey Jr, une relecture bancale au possible du personnage, un blockbuster raté et sans imagination, et une nouvelle preuve, s'il en fallait une, qu'une totale liberté créative accordée à un acteur excentrique est loin d'être la meilleure idée au monde. Il est là, le véritable flop du mois !
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# Petit écran :
Un mois de mars qui, à notre grande surprise à tous, a vu le retour triomphant de Sygbab pour une rétrospective Supernatural hebdomadaire, à l'occasion de la fin imminente de la série. De mon côté, j'ai été nettement déçu par la saison 12 de Doctor Who, à l'écriture faible et aux idées peu avisées... et je l'ai probablement été encore plus par la saison 1 de Star Trek Picard, pour exactement les mêmes raisons : idées moisies, fanservice bancal, écriture jamais à la hauteur... *soupir*
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# À venir :
En avril, puisqu'on ne risque pas de se découvrir d'un fil (vu qu'on est tous enfermés), le blog continue son petit bonhomme de chemin, avec un clown meurtrier, un pseudo-Cluedo à l'américaine, le dernier Pixar, Brad Pitt dans les étoiles, Rambo, Hugh Jackman en meneur de cirque, Baboulinet en super-héros, et bien d'autres choses encore...
Et côté petit écran, Sygbab continuera sa rétrospective Supernatural, tandis qu'en parallèle, on retournera dans les étoiles avec Hugh Laurie, on sèmera le chaos avec Harley Quinn, on goûtera au Carbone modifié, et on bricolera des jeux vidéo avec l'équipe d'It's Always Sunny...
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Until the Light Takes Us (2008) :
En complément de Lords of Chaos, plongée documentaire dans le monde du black metal norvégien, pour un documentaire tentant de raconter les origines de ce courant musical, au travers d'interviews avec certains de ses membres - Fenriz, de Darkthrone, et Varg, de Burzum/Mayhem.
Forcément, on retrouve là bon nombre de points communs avec le film Lords of Chaos, dont on découvre la "vérité" (je mets des guillemets, car paradoxalement, pour un courant musical qui déteste les poseurs, il y a beaucoup de mythomanie, de baratin et de grands airs prétentieux derrière tout ce maquillage pseudo-daaaark), mais une chose est assez frappante, dans ce métrage : son absence de point de vue.
Les deux réalisateurs semblent être des fans du genre, ils se sont installés en Norvège et ont passé plusieurs années à côtoyer les musiciens pour préparer ce film et gagner leur confiance, mais l'ensemble du documentaire est étrangement dépourvu de direction vraiment concrète, et se contente de voguer de témoignages en témoignages, sans jamais les remettre en question, sans jamais leur opposer quoi que ce soit.
C'est surtout flagrant avec Varg, interviewé en prison, et qui a toute la latitude du monde pour raconter sa version de l'Histoire, sa version du monde : la Chrétienté, c'est le mal, il faut expurger la Norvège de cette secte judéo-chrétienne, les Américains c'est le mal, il faut rester pur et entre nous dans notre pays, bref, un joli manifeste nationaliste extrémiste, présenté par le documentaire comme une idéologie comme une autre, et dont les conséquences (les meurtres, les églises incendiées, etc) sont même applaudies par certains des autres intervenants du documentaire (on retrouve des membres d'Immortal, de Mayhem, d'Emperor, de Satyricon, systématiquement filmés de manière à les rendre daaark et menaçants).
Tout ce pan du documentaire est assez problématique, car très superficiel : des réalisateurs plus aguerris auraient probablement fait intervenir des historiens, des sociologues, etc, pour approfondir le sujet, et tenter d'expliquer comment et pourquoi l'un des pays les plus riches du monde (et l'un des plus idylliques, à en croire l'enfance de Varg) a pu ainsi donner naissance à une musique aussi brutale, mettant en avant les pires instincts de l'être humain (ce qui vaut aussi pour la florissante scène death metal suédoise, d'ailleurs), ainsi qu'à une jeunesse rebelle à ce point désabusée, misanthrope et dénuée de la moindre empathie.
Mais l'est-elle vraiment ? Après tout, si Fenriz passe la moitié du documentaire à marmonner dans son coin que le black metal est devenu trop mainstream et à répéter la rhétorique black métalleuse d'il y a quinze ans, il s'avère aussi un interlocuteur assez posé et ouvert, qui s'intéresse à d'autres types de musiques, à l'art moderne, et quelqu'un d'assez agréable à suivre (à défaut d'être particulièrement animé).
Les apparences comptent paradoxalement beaucoup dans le black metal. C'est un peu à l'image de ce passage ridicule made in Harmony Korine : le black metal dans tout ce qu'il a de Grand-Guignol, de théâtral et d'arty (dans le mauvais sens du terme, le sens poseur et prétentieux), alors qu'à la base, ce devrait être une musique avant d'être une philosophie ou une idéologie.
Et ce documentaire l'oublie étrangement : la musique y est au second, voire au troisième plan, un peu comme dans Lords of Chaos, et ses influences extérieures et ses courants sont à peine mentionnés, tant le tout passe bien après les frasques des ces (ex)ados dépressifs, nihilistes, provocateurs et un peu (très) cons.
Dommage.
Un petit 3/6
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