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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Un film, un jour (ou presque) #1413 : Godzilla vs Kong (2021)

Publié le 8 Avril 2021 par Lurdo in Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Review, Science-Fiction, USA, Monsterverse

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Godzilla vs Kong (2021) :

Lorsque Godzilla commence à attaquer sans raison les installations de l'entreprise de technologie Apex, c'est la panique chez les humains. Un plan de derniers recours est alors mis en place : utiliser Kong, toujours sur Skull Island, pour guider une expédition vers le centre de la Terre Creuse, et y trouver une source d'énergie capable de vaincre Godzilla. Avec l'aide de Jia (Kaylee Hottle), une fillette sourde native de Skull Island, et du Dr Ilene Andrews (Rebecca Hall), sa mère adoptive, les humains partent à l'aventure... mais Godzilla se dresse sur leur chemin, et Apex cache un sombre secret tout aussi menaçant.

Malgré quelques belles images, le premier Godzilla (de Gareth Edwards) m'avait particulièrement frustré, refusant de montrer son monstre pendant les 3/4 du film, sacrifiant le seul personnage intéressant du lot très tôt dans le métrage, et proposant des kaijus ennemis assez laids et génériques.

Kong : Skull Island (de Jordan Vogt-Roberts) m'avait déjà un peu plus séduit, malgré son côté pastiche 70s fréquemment trop appuyé et, une nouvelle fois, des personnages humains sans grand intérêt. Histoire de continuer sur la lancée, Godzilla : Roi des Monstres (de Michael Dougherty) s'était avéré un volet à peu près équivalent à Kong : Skull Island - ce qui concernait les monstres, leur mythologie, leurs affrontements, leur mise en image et en musique, tout cela fonctionnait très bien ; mais tout ce qui concernait les humains tombait trop souvent à plat, malgré une distribution sympathique et quelques idées intéressantes.

Reste que le MonsterVerse que Legendary mettait en place avait du potentiel, et que l'affrontement des deux Titans avait de quoi intriguer.

Là, pour Godzilla vs Kong, on change la donne, probablement en réaction des résultats critiques et financiers mitigés de Roi des Monstres : Adam Wingard (Blair Witch, Death Note) passe aux commandes, ILM n'est plus du tout impliqué dans le film, le directeur des effets spéciaux des précédents métrages n'est plus là, et le métrage fait moins de deux heures (ce qui change beaucoup des précédents films à rallonge).

Et malheureusement, malgré l'étrange indulgence critique dont le film a fait preuve en ligne (surtout en comparaison de la volée de bois vert que Roi des Monstres avait reçue), il faut se rendre à l'évidence : ce Godzilla vs Kong est un superbe ratage.

À commencer par ses choix esthétiques. Ils plairont probablement à certains, mais pour ma part, j'ai totalement été rebuté par ces néons fluos qui imprègnent le moindre plan, avec des couleurs hyper-saturées et contrastées : plutôt que de donner du style à l'image, ça donne un côté fauché et cache-misère à ce qui est filmé... pas aidé par un ton parfois goguenard et des effets numériques vraiment très inégaux.

Que ce soit les environnements numériques, le rendu des créatures, leur animation, les incrustations des acteurs, etc, on est en effet un bon cran en dessous des films précédents (déjà qu'eux-même étaient très inégaux, à trop sous-traiter les effets spéciaux à de multiples sous-studios étrangers), et tant Kong que Godzilla paraissent régulièrement brouillons, et mal finalisés.

Peut-être plus gênant, Kong et Godzilla ont clairement été repensés pour pouvoir s'affronter physiquement : leur taille, dans les films précédents, à été revue respectivement à la hausse et à la baisse, de manière à ce qu'ils soient tous deux de stature équivalente ; ils ont perdu beaucoup de leur masse (à certains moments, quand on voit Godzilla piquer un sprint en agitant ses petits bras, on se dit qu'on est bien loin du Titan lent et animal des films précédents), Godzilla charge instantanément son laser, et les monstres sont animés de manière bien plus cartoony (Kong qui baille et se gratte le postérieur en se levant, Godzilla qui ricane en gros plan après avoir touché Kong de plein fouet, Kong qui remet son épaule démise en place comme Mel Gibson dans l'Arme Fatale...).

Le résultat, c'est que toute la présence, la masse et la taille des monstres, soigneusement travaillées dans les films précédents, sont ici totalement oubliées, pour quelque chose qui ressemble plus à un film de kaijus à l'ancienne, où les monstres (surtout Mechagodzilla) ressemblent à, et réagissent comme, des humains se battant dans des décors géants (sauf qu'ici, au lieu d'être des humains en costume, ce sont des humains en capture de mouvements, qui ont été remplacés par des créatures numériques... ou du moins, c'est ce que à quoi tout ça ressemble).

Ajoutez à cela des humains toujours aussi insipides et mal exploités (les rares personnages des films précédents sont soit absents, soit font de la figuration - au point qu'on se demande si 30 minutes de film ne sont pas tombées au montage), de l'humour plat, une bande originale synth-wave totalement hors sujet de Junkie XL (qui répète encore et encore une sorte de thème bootleg de Godzilla jamais à la hauteur de l'original), des morceaux (de la country, Elvis...) utilisés pour injecter un peu de légèreté, et un net virage dans la sci-fi déglinguée (les vaisseaux anti-gravité, le voyage vers le centre de la terre, le mécha façon Pacific Rim) qui empile les facilités et les trous de scénario, et voilà : le film de trop dans ce MonsterVerse.

En une phrase : un film de kaijus trop caricatural qui rate ses humains (mais bon, ça, on en a l'habitude) et qui rate ses monstres...

1.5/6 (pour la petite fille adorable et pour Rebecca Hall, qui fait tout son possible)

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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