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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les Bilans de Lurdo : Poltergeist : The Legacy, saison 1

Publié le 28 Décembre 2011 par Lurdo in Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Drame, Fantastique, Horreur, Thriller, Showtime

L'une des nombreuses séries fantastiques sorties durant le Golden Age de X-Files et de ses clones, Poltergeist (aucun rapport avec la série de films, si ce n'est une exploitation pure et simple des droits sur le titre) a le bon goût d'éviter le complot alien à la Dark Skies ou Roswell, et de s'aventurer exclusivement sur l'autre versant des X-files : le paranoramal à tendance fantômatique et religieuse.

Pendant 4 saisons (1996-1999), la série poursuivra son petit bonhomme de chemin, tout d'abord sur Showtime pendant trois ans, puis sur Sci-fi la dernière année : c'est à ce parcours singulier qu'elle doit sa relative méconnaissance par le grand public, même si nous avons eu l'occasion de l'avoir sur M6 de ce côté-ci de l'Atlantique.

À contrario aussi des X-files et autres Dark Skies, PTL se veut plus proche du format anthologique qui caractérisait sa série soeur sur la grille de Showtime, The Outer Limits (1995), les deux shows partageant ainsi pas mal de guests et de lieux de tournage.

Poltergeist - The Legacy, saison 1 :

Dans Poltergeist : les aventuriers du surnaturel (le titre en vf), cependant, on retrouve un casting récurrent, celui des membres de la Fondation Luna de San Francisco, une association caritative qui dissimule en fait La Legacy, organisation internationale (il existe des branches dans chaque pays) dédiée au combat des Forces du Mal, et à la collecte d'artefacts dangereux. (on pense très fort au Talamasca d'Anne Rice, pour le coup)

La branche de San Francisco, donc, est composée de Derek Rayne (Derek De Lint), le chef de la Maison de San Francisco, à l'accent néerlandais prononcé, un leader charismatique, érudit, et qui parfois à des flashs précognitifs plus ou moins pertinents ; Nick Boyle (Alec Cummins), alias le Navy Seal d'1m 70 les bras levés, sorte de proto-Dean Winchester rebelle qui aime les bagnoles, la vitesse, la musique bruyante, et les demoiselles ; Alex Moreau (Robbie Chong), la black aux pouvoirs psychiques latents ; Phillip Callaghan (Patrick Fitzgerald), prêtre irlandais écartelé entre sa Foi et la Fondation ; et le Doc Rachel Corrigan (Helen Shaver), la psy qui rejoint la Legacy dans le pilote.

Tout ce petit monde habite donc sur une île au large de San Francisco, dans le manoir de la Legacy (celui de la photo ci-dessus, et qui sert aussi de manoir Luthor dans Smallville.), et se balade régulièrement dans le pays (généralement les paysages de Vancouver et ses environs) pour enquêter sur le phénomène-surnaturel-de-la-semaine.

Les points positifs de cette saison 1 :

- le cast particulièrement attachant. À part le prêtre, qui de toute façon dégage après une demi-saison, tous les acteurs sont plutôt sympathiques, ont une bonne alchimie, et sont crédibles dans leurs rôles respectifs. Mention spéciale à Alexandra Purvis, qui joue Kat, la fille de Rachel Corrigan, et qui non seulement a une bouille adorable, mais est en plus généralement juste et naturelle.
- l'atmosphère. Comme dans X-files, Vancouver et ses brumes sont parfaits pour instaurer mystère et ténèbres. Et le manoir de la Legacy contribue beaucoup à l'ambiance oppressante qui émane de la série.
- les personnages. S'ils n'ont pas d'arc à proprement parler, le simple nombre de personnages principaux fait qu'une certaine alternance s'instaure naturellement dans la série, et que tous les persos ont leurs épisodes, dans lesquels le reste de l'équipe reste présent, mais en retrait. Autre point appréciable, tous les personnages se voient développés sur la longueur. On apprend régulièrement des informations sur leur passé, leurs occupations en dehors de la fondation, leurs traumas, leurs motivations, bref, ils existent au delà de leur simple état d'enquêteurs en phénomènes inexplicables.
- des semblants d'arcs mythologiques, principalement du toutéliage centré sur le perso de Rachel, assez intéressant et bien amené, mais aussi sur la Legacy en général, et sur la difficulté qu'éprouvent ses membres à ne pas sombrer du côté obscur.
- Le standard Showtime. À l'époque, ST produisait encore des séries fantastiques, et elles étaient soumises aux mêmes contraintes que le reste du cable : quasiment aucune. Résultat : de temps à autre - enfin, en s1, c'est surtout dans le pilote -, on a le droit à de la nudité à l'écran, et le show n'a pas peur de se montrer gentiment graphique sur la violence/l'horreur. Ce n'est pas non plus Masters of Horror, mais bon...

Les points négatifs:

- le clip show final. Nuff Said.
- la réal/photographie. Pas vraiment un point absolument négatif en soi, mais c'est clairement l'une des faiblesses de cette saison 1, tant ces deux domaines sont juste imprévisibles. La prod de PTL n'a clairement pas les mêmes talents que leurs homologues de X-files, et on peut passer d'un épisode à l'autre, en fonction des réals, d'un rendu classique, voire même assez joli, tout en ombres et contrastes, à un truc immonde à base de gros plans constants, de dutch angles, et de lumières stroboscopiques qui tuent les yeux... et bien souvent bousillent les scénars.
- l'ordre de diffusion, absolument bordélique dans les 10 premiers épisodes.
- le format anthologique. Parce que forcément, certains épisodes sont plus intéressants que d'autres, en fonction du sujet.
- les semblants d'arcs mythologiques. Parce que malheureusement il sont un peu trop en pointillé pour être vraiment efficaces, et que des pistes sont parfois lancées sans être réellement explorées.
- Le budget. On sent qu'ils étaient limités, les sfx peuvent être tout aussi réussis pour l'époque (budget tv d'il y a 15 ans) que risibles. Et puis bordel, un clip show, quoi...

Rapide rétrospective des épisodes, dans un ordre de production approximatif mais cohérent :

- 1x01-02 : J'aime toujours beaucoup le côté Indy du début, l'ambiance générale, William Sadler, l'accouchement sauvage, bref, pilote très agréable à suivre, et définitivement pas pire que ce qui se fait aujourd'hui dans le genre, malgré des CGI un peu cheap.

- 1x04 : Tiens, le village de Chienmalade avant l'heure. Probablement un des épisodes que j'ai le plus eu l'occasion de voir, mais ça tient malgré tout pas trop mal la revision, notamment parce qu'il amène un développement du perso de Rachel, et fait la transition entre le pilote et la suite, en expliquant et motivant pourquoi elle rejoint la Fondation. Le révérend maléfique est assez convaincant, d'ailleurs, et le sentiment d'oppression de cette petite communauté est assez bien rendu par la neige, le froid et la nature omniprésents. Par contre, pas super rigoureux sur le scénar, et Helen Shaver en sous-vêtements, c'était hyper gratuit.

- 1x07 : Épisode que j'ai toujours bien aimé: le retour d'un navigateur du 19è siècle perdu en mer, qui sort du brouillard,
amnésique, pour tenir une promesse à sa défunte épouse, et qui est accompagné de nombreux phénomènes paranormaux incontrôlables. À noter un léger développement des persos de Nick et du prêtre, qui veut quitter la Legacy, là où Nick la considère comme sa famille.

- 1x03 : Une histoire solide (un ami alcoolique de Derek accusé de battre son fils, en fait l'oeuvre d'un poltergeist revanchard), doublée de l'approfondissement du personnage de Nick, ancien enfant battu.... mais un épisode totalement plombé par une réal agaçante à base de gros plans constants, d'angles bancals et d'effets de caméra foireux. Pas merci, Allan Eastman.

- 1x05 : Un Alex-centric justifié par le contexte, mais pas super passionnant, si ce n'est pour l'approfondissement du personnage de Robbi Chong, et pour ses relations avec Derek. Cet histoire de vieux building abandonné hanté par les esprits des ancêtres du proprio n'est pas mauvaise en soi, mais certaines des effets sont assez cheaps, et le rythme n'est pas génial. Ça s'améliore un peu quand arrive l'histoire de pacte avec une succube... mais ça ne vaut pas grand chose au final.

- 1x06 : Léger développement mythologique de la Legacy, avec l'arrivée d'un ancien membre, qui demande l'aide de Derek pour étudier un vieux manuscrit de Qumran en peau et sang humains : la confession du meurtre d'Abel par Cain.
Après un début archéologique toujours plaisant, ça perd en intérêt et en rythme alors que le parchemin fait son oeuvre, et ramène le passé tragique de Derek à la surface pour le hanter (quelques touches de The Omen, ici ou là, avec le sdf cinglé). D'autant plus que la b-story d'Alex enquêtant sur un hôtel hanté est assez bof et ne sert à rien d'autre qu'à meubler.

- 1x08 : C'est beau, San Francisco, l'hiver. De la neige partout, du verglas, du brouillard, de la glace... vive la californie vancouveresque.  Sinon, épi. sympatoche, avec une intrigue principale sur Nick qui enquête sur un phénomène de Dame Blanche, somme toute assez convenue mais pas trop ennuyeuse, notamment parce qu'elle met en avant le caractère Winchesteresque de Nick, parce que l'actrice principale est pas mauvaise, et parce que le léger twist apporté à l'histoire est suffisant pour maintenir l'intérêt (femme battue, jalousie, tout ça) ; l'intrigue secondaire, sur Derek & Rachel qui découvrent une ancienne statue emmurée à la Fondation, est trop brève, mais elle apporte néanmoins des infos sympas sur la Legacy, et sa branche belge, passée du côté obscur de la force.

- 1x09 : Un Kat-centric, sur une jeune princesse égyptienne (Colleen Rennisson, déjà vue dans SG1) hantant les cauchemars de Derek, alors qu'une momie importée d'égypte est étudiée au manoir, et que Kat se découvre une nouvelle amie imaginaire à son école privée. Ça repose principalement sur le jeu de Rennisson et de Purvis, qui sont toutes les deux excellentes (d'ailleurs, tout le cast a un grand sourire dans les scènes avec Purvis, ils ont l'air de s'éclater et de vraiment apprécier la gamine). Pas désagréable du tout, et avec un thème musical très Nightmare on Elm Street pour Kat.

- 1x10 : Un de mes épisodes préférés de PTL, assez similaire dans l'esprit à Die hand die Verletz des X-files, avec Ben Cross en remplaçant maléfique invoqué malgré eux par des élèves d'un lycée privé. On retrouve la Main de Gloire, etc, et ça permet de développer les rapports de Phillip avec la Fondation et sa vocation, avec une fin - le prêtre de l'équipe quittant la Legacy, sa valise à la main, vêtu de noir, pour aller prendre un taxi - qui rappelle un peu l'Exorciste, ce qui est assez amusant. Je crois même que je préfère cet épisode à son homologue X-filien.

- 1x11 : Le Cigarette Smoking Man, Jerry Wassermann, et Molly Parker (ravissante) en guests dans cet épisode bien interprété, mais pas génial pour autant. Le coup de la patiente dans le coma, qui découvre dans ses rêves qu'une créature chasse les autres patients inconscients de l'hôpital, ça a déjà été fait ailleurs en mieux. Et en moins kitsch. L'intrigue très secondaire, avec Alex en France, est assez naze, et n'est là que pour placer les graines de l'arc sur les faiblesses de la Legacy face au Mal.

- 1x12 : Tiens, un artefact antique qui redonne vie et santé, mais au prix terrible de la voler à un autre être vivant, ça me rappelle quelque chose... mais quoi ? Ah, oui, un certain gant médiéval dans Torchwood. Là, c'est un pendentif égyptien, et c'est de toute façon forcément bien meilleur, parce que Nicole de Boer et Roy Thinnes. À nouveau, cependant, la réal est le maillon faible de l'affaire..

- 1x13 : Derek qui s'entiche d'une conservatrice d'un musée de la Fondation, récemment cambriolé, et donc le défunt mari violoniste revient subitement à la vie. Plutôt convenu, pas super passionnant ni cohérent, et plutôt cheap (la moumoute du zombie et sa voix façon Batman Begins, laule).

- 1x14 : Une histoire de fantôme chinois, qui ne vaut que pour Victor Wong. Le reste est franchement basique, avec un poil d'approfondissement du perso d'Alex, et Derek qui en profite pour tirer un coup... bof, quoi.

- 1x15 : La réincarnation d'une sorcière de Salem se trouve prise au coeur d'évènements inexpliqués, causés par la malédiction lancée par son ancêtre sur les 13 générations de descendants de ses bourreaux. Derek, en conférence à Boston, s'en mêle. Fin un peu rapide, et le spectateur a un peu trop d'avance sur les persos, mais sympa néanmoins. La Colombie Britannique fait plutôt bien illusion en guise de Massachussetts, donc l'atmosphère est très pesante et glauque. À côté, on a aussi quelques allusions au background de Nick, et aux rapports entre les autorités et la Fondation Luna, c'est toujours appréciable.

- 1x16 : Bien aimé, celui-là: les deux fils de Zoltar, un gourou/magicien/sataniste ennemi juré de la Legacy, s'invitent au château, volent le médaillon ancien de leur père, et décident de reprendre l'oeuvre de leur paternel. Illusionisme, possession, meurtres, pantins, toutéliage avec le personnage de Nick, très réussi.

- 1x17 : Un Rachel-centric, sur une prof d'un pensionnat pour filles, accusée de sorcellerie par une élève. La prof, c'est Allison Hossack (), l'élève, Katie Stuart (SG1 aussi), et Rachel Corrigan enquête pour le compte de l'administration, tandis qu'elle s'aperçoit petit à petit avoir mystérieusement tout oublié de son passage à cette même école, lorsqu'elle était enfant. On pense à Suspiria & co, ya une petite apparition de Kat (la perruque blonde dans le flashback, c'était laulesque, par contre), et Derek a une (brève) intrigue secondaire dans laquelle il va voir sa soeur dans un couvent, pour discuter de sa foi vacillante en la pertinence de son combat et de la Legacy. Un épisode plutôt intéressant, notamment parce qu'il sous-entend que la vie de Rachel et ses expériences font peut-être partie d'une destinée préécrite (les évènements du pilote n'étaient donc peut-être pas un hasard), mais malheureusement, la fin part franchement en vrille, avec un Expecto Patronum avant l'heure, et un maquillage de sorcière vraiment foiré.

- 1x18 : Pitch intéressant : la tentative d'un labo de cloner les cellules récupérées sur les ossements d'un Saint donne en fait naissance au démon que ce saint avait vaincu avant sa mort... et la bestiole s'échappe en tuant tout le monde. L'excellent Alan Rachins, ennemi juré de la Legacy, tente de le capturer, Derek & co de l'éliminer, blablabla. Dommage que ça vire rapidement au "monster movie/ film de couloirs", avec POV du monstre en caoutchouc que l'on n'entraperçoit pas avant la toute fin (ce qui n'est pas plus mal, vue sa tronche), et que la fin soit expédiée, etc... Gros bof.

- 1x19 : Décès de la tante de Rachel & Kat, et gros héritage à la clef, accompagné de secrets de famille des plus sombres sous la forme d'une demeure hantée dans le sud profond, et d'un jardinier black cinglé/attardé (bonjour les clichés). Avec le Général Hammond en guest. Trop classique pour être vraiment convaincant. Mais il y a le sous-entendu de quelque chose de maléfique chez le grand-père de Rachel, qui expliquerait les malheurs de la famille.

- 1x20 : Marrant: celui-là, j'en gardais un mauvais souvenir, et pourtant c'est une histoire de train fantôme/voie ferrée hantée réussie, un épisode Alex-centric plutôt solide, bien interprété et relativement original, doublé d'une confrontation amusante entre expert en parapsychologie et sceptique professionnel. En plus, pour une fois que le fantôme n'est pas maléfique... (enfin, pas vraiment).

- 1x21 : Le vrai season finale, qui conclut l'arc de Rachel et sa fille, en faisant revenir à la vie leur grand-père, et en toutéliant la famille Corrigan à la Legacy sur plusieurs générations. Efficace sur ce plan, avec une impression de boucle bouclée par rapport au pilote, et avec en plus ZE Zelda Rubinstein en guest, dans le rôle d'une voyante/prophétesse parlant en rimes, immortelle qui vient prévenir la Legacy d'un danger, et aide à retrouver une petite fille disparue au cours d'une séance de spiritisme.

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Phillip revient pour l'occasion, exprimant des doutes quant à l'existence de Dieu, Rachel craque après avoir subi une saison d'acharnement des forces surnaturelles contre sa famille, et... ça se finit en queue de poisson, dommage. Mais c'était pas mal, jusque là.

- 1x22 : Le faux season finale, alias le clip show de service. Derek y subit un procès devant ses pairs de la Legacy, étant accusé d'être un traître par l'un de ceux-ci. Tous les membres de l'équipe font donc une apparition pour témoigner en faveur de Derek, l'occasion de moults flashbacks sans intérêt. Et pourtant, l'épisode n'est pas totalement à jeter, puisque ce qui se trouve entre les flashbacks n'est pas inintéressant, le twist final est assez amusant, et ça conclue l'arc narratif sur les faiblesses de la Legacy face à la tentation.

Mais ça aurait pû être fait dans un épisode bien meilleur.

Bref, une saison inégale, mais sympathique, même si je ne suis pas vraiment sûr quel degré la nostalgie joue réellement dans mon appréciation des personnages et de l'univers. C'est loin d'être parfait (de toute façon, une saison 1 n'est jamais parfaite), ça manque clairement de moyens et de liant, mais - toutes proportions gardées, à la fois budgétaires et technologiques - ça n'a pas tant à envier que ça à bon nombre de séries du genre, y compris actuelles.

Du 3.5 ou 4/6, en somme.

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D
Merci pour ce retour bien écrit sur la saison 1. Je commence la série (je dois être le seul mec à regarder ça en 2021).
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