Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
## Au programme : des films et des séries, pour un minimum de quatre critiques par semaine...##
Godzilla x Kong - The New Empire (2024) :
Se sentant seul en Terre creuse, Kong finit par se découvrir des semblables : un peuple de singes géants réduits en esclavage par le maléfique Scar King, qui les exploite en contrôlant un Titan de glace, Shimo. Mais cette découverte amène aussi Godzilla, à la surface de la Terre, à se préparer au combat contre Shimo, et une équipe de Monarch (Rebecca Hall, Dan Stevens, Brian Tyree Henry...) à partir pour la Terre creuse, afin d'analyser un signal mystérieux...
Comme en atteste ma critique de l'épisode précédent (Godzilla vs Kong), publiée en ces pages, je n'avais vraiment pas accroché au Monsterverse version Adam Wingard : un Monsterverse aux éclairages néons, à la musique synth-wave, aux effets numériques très inégaux, aux créatures trop humanisées, aux grosses ficelles narratives, bref, un Monsterverse caricatural avec lequel j'avais eu beaucoup de mal.
Pour cette suite... c'est la même chose, en fait. Tous les défauts du film sont toujours présents (voire même parfois pires, avec Godzilla et Kong qui font littéralement du catch sur les grandes pyramides), ce que l'on a à l'écran a de moins en moins de poids, la mythologie est de plus en plus bordélique et embourbée, le personnage conspirationniste de Brian Tyree Henry est toujours à baffer, le côté Planète des Singes est un peu hors-sujet, Godzilla fait vraiment pièce rapportée durant la majeure partie du film... mais bizarrement, j'ai un peu plus apprécié que le précédent opus.
Peut-être parce que la sous-intrigue humaine est moins envahissante et sa distribution plus attachante (Dan Stevens is Ace Ventura), ce qui laisse plus de place aux animateurs pour donner vie à Kong et autres monstres, et donne au tout un côté film d'animation et d'aventures pas désagréable. Ou peut-être est-ce simplement que j'ai fait mon deuil de la franchise, qui peine toujours autant à articuler ses récits autour de ses monstres et de ses humains.
Après, il y a du mieux, mais ça reste en dessous de la moyenne.
2.5/6
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Série prenant place dans la continuité de Godzilla (2014) et liée au reste des films du Monsterverse (Kong : Skull Island, King of the Monsters, Godzilla vs Kong ainsi que la série animée Skull Island), Monarch est un programme Apple TV + en 10 épisodes d'une heure, confiée à Chris Black (un scénariste vétéran du petit écran, depuis Poltergeist jusqu'à Severance en passant par du Star Trek, Xena, Reaper ou encore Desperate Housewives) et Matt Fraction (scénariste de comics dont le travail a notamment été adapté par Disney pour la série Hawkeye).
Au programme, les origines du groupe Monarch, un peu de monstres, et beaucoup de drama familial pas forcément toujours très captivant...
Monarch - Legacy of Monsters, saison 1 (2023) :
Dans les années 1950, Bill Randa (Anders Holm), cryptozoologue, et Keiko Miura (Mari Yamamoto), une scientifique, allient leurs forces avec Lee Shaw (Wyatt Russell), un militaire, pour créer Monarch, et traquer le phénomène kaiju partout dans le monde. En 2015, un an après le retour de Godzilla, Cate Randa (Anna Sawai), institutrice de San Francisco traumatisé par cette catastrophe, part à la recherche de son père, Hiroshi (Takehiro Hira), employé de Monarch qui menait une double vie, et, traquée par Monarch, elle se découvre un demi-frère, Kentaro (Ren Watabe), ainsi qu'une nouvelle amie, May (Kiersey Clemons)...
Ce qu'on peut dire de la série, déjà, c'est que a) le budget est présent, merci Apple, et b), le titre ne ment pas sur la marchandise : "L'héritage des monstres" parle bien des conséquences psychologiques et humaines de la présence des kaijus, de la genèse de Monarch, et des traumatismes générationnels provoqués par tout ça (si l'on voulait être charitable, l'on pourrait même pousser la métaphore plus loin en parlant de métaphore "monstre"/"père indigne", et des conséquences sur les héritiers de ce dernier, mais bon...), etc.
Le problème, en fait, c'est que tout cela divise la série en deux chronologies distinctes : les années 50, centrées sur un trio plutôt sympathique de personnages adultes et professionnels, et qui relate les origines de Monarch... et l'année 2015, centrée sur un trio de jeunes assez agaçants, en colère, raides, et gentiment clichés (la caractérisation est assez médiocre, et ces acteurs trentenaires qui agissent tous comme des post-ados rebelles et immatures ont tendance à énerver).
Deux époques qui sont liées par les monstres et par le personnage de Shaw (Wyatt Russell/Kurt Russell), qui est heureusement là pour donner un peu de charisme et de gravitas à tout ça, malgré les errances du scénario.
Des errances qui, de manière assez amusantes, touchent quasi-exclusivement le présent : l'écriture nous y présente constamment Monarch comme une organisation incompétente, amateure, et antipathique ; échoue à rendre sympathique ou attachante la jeune génération (je ne sais pas qui a eu l'idée de mettre en place un pseudo-triangle amoureux entre Kentaro, May et Cate, mais il y a là de quoi sérieusement se facepalmer) ; tente de faire passer Kurt Russell pour un semi-méchant le temps d'un épisode ou deux ; télégraphie un peu trop tous les rebondissements de sa fin de saison ; rend les choses "trop faciles" à ses protagonistes (surtout vers la fin, comme si les scénaristes se sentaient obligés d'accélérer et de survoler les péripéties pour tout boucler à temps) ; et à chaque fois qu'elle commence enfin à créer une dynamique, un élan narratif, décide systématiquement de freiner des quatre fers pour du mélodrame familial, ou pour un épisode presque tout entier consacré à May (aïe).
Heureusement que Kurt Russell est là pour ancrer le tout dans quelque chose de plus intéressant, et aussi de plus émouvant, comme lorsqu'il retrouve Keiko (excellente Mari Yamamoto)en fin de saison.
Mais trop souvent, Monarch est malheureusement fidèle aux films de kaijus dont il est l'extension (en l'occurrence, le Monsterverse à l'américaine) : tant qu'il s'intéresse aux monstres et à l'univers qui les entoure, le programme est intéressant. Dès qu'il se concentre sur les humains, leurs relations, leurs traumatismes et leurs péripéties, il se prend les pieds dans le tapis et ennuie plus qu'il ne convainc.
Ce n'est pas inintéressant, notamment lorsque le tout creuse les origines de Monarch et ce qui y est lié, et le budget conséquent fait que le tout n'est pas désagréable à regarder, mais je dois bien avouer que, lassé par tous ces personnages immatures et imbuvables qui occupent une bonne moitié de la série, j'ai mis le visionnage en pause à la mi-saison, pour n'y revenir que bien plus tard. Ah, et pour ne rien arranger, je n'ai pas du tout accroché à l'illustration musicale du programme.
À regarder en connaissance de cause.
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Série d'animation jeunesse en huit épisodes d'une vingtaine de minutes, diffusée sur Netflix et chapeautée par Brian Duffield (scénariste d'un volet de la franchise Divergent, de The Babysitter, de Underwater, de Spontaneous, de Love & Monsters et de No One Will Save You - soit beaucoup de concepts forts, mais d'exécutions assez inégales), Skull Island se veut l'équivalent de Jurassic World : la Colo du Crétacé pour le Monsterverse : une déclinaison animée et inoffensive de l'univers de Kong et de Godzilla, pour les enfants, avec des personnages qui leur ressemblent et des monstres pas trop méchants...
Skull Island, saison 1 (2023) :
Dans les années 90, le navire de recherche de Charlie (Nicolas Cantu), de son père Cap (Benjamin Bratt), de son meilleur ami Mike (Darren Barnet), et du père de celui-ci (Yuki Matsuzaka), scientifique, est coulé par une créature marine peu de temps après avoir secouru Annie (Mae Whitman), une jeune sauvageonne aux poignets menottés. Naufragés sur Skull Island, une île mythique, ils y découvrent un écosystème improbable dominé par Kong, un gorille géant, et ils croisent le chemin d'Irene (Betty Gilpin) et de son équipe de mercenaires, là pour remettre la main sur Annie...
Production Studio Mir et Powerhouse Studios - tous deux habitués de Netflix, et qui donne au produit final une animation assez familière (bien que parfois inégale) - Skull Island est simple, mais rythmée : les personnages passent leur temps à fuir les monstres peuplant l'île et à tenter de s'échapper de cette dernière.
Pas vraiment le temps de réfléchir, donc, même si les personnages sont plutôt sympathiques, et pas trop mal écrits. On regrettera cependant que tous ne parlent que d'une même voix, une voix sarcastique et jamais trop sérieuse, que je qualifierais presque de Whedonesque : au bout d'un moment, entendre tous les protagonistes, qu'ils soient de jeunes ados, une sauvageonne, une botaniste, un marin aguerri ou des mercenaires bodybuildés, faire le même type de vannes, avoir le même type de réaction nonchalante, ou la même écriture un peu légère, peut lasser.
Ce qui explique probablement l'opinion de beaucoup de critiques outre-atlantiques, frustrés, sur la base des 5 ou 6 premiers épisodes, de ne pas voir assez de monstres, ou de devoir se farcir des personnages dont ils se contrefichent (en même temps, ce dernier point est un peu la norme de la majorité des films de kaijus...)
Pourtant, la façon dont les deux sous-intrigues - les adultes, les ados - sont liées et finissent par se retrouver n'est pas désagréable, l'utilisation de flashbacks ponctuels est inutile mais fonctionne tout de même, et dans l'ensemble, ça se regarde très bien. Mais c'est loin d'être parfait.
On pourra aussi reprocher à la série sa direction artistique assez laide au niveau des monstres : anthopomorphisés à outrance, les créatures ont quasiment toutes des designs peu inspirés (un bouledogue géant, une fourmi géante, un crabe géant, un crocodile géant, un Fumesec géant) ou totalement immondes (le Kraken), qui ne parviennent jamais à être mémorables. Et même Kong est beaucoup humanisé, physiquement parlant, plus proche d'un humain que d'un gorille dans ses mouvements, ses expressions, ses attitudes (un problème récurrent du Kong du Monsterverse, pas forcément aidé par le format animation, et par des proportions un peu trop changeantes).
Bref, une série pas exempte de défauts, certes, mais qui propose tout de même une déclinaison jeunesse du monde des kaijus tout à fait regardable et assez concise, réservant ses scènes d'actions les plus mémorables à ses derniers épisodes. On aurait pu se passer de la fin en cliffhanger, cela dit.
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Godzilla vs Kong (2021) :
Lorsque Godzilla commence à attaquer sans raison les installations de l'entreprise de technologie Apex, c'est la panique chez les humains. Un plan de derniers recours est alors mis en place : utiliser Kong, toujours sur Skull Island, pour guider une expédition vers le centre de la Terre Creuse, et y trouver une source d'énergie capable de vaincre Godzilla. Avec l'aide de Jia (Kaylee Hottle), une fillette sourde native de Skull Island, et du Dr Ilene Andrews (Rebecca Hall), sa mère adoptive, les humains partent à l'aventure... mais Godzilla se dresse sur leur chemin, et Apex cache un sombre secret tout aussi menaçant.
Malgré quelques belles images, le premier Godzilla (de Gareth Edwards) m'avait particulièrement frustré, refusant de montrer son monstre pendant les 3/4 du film, sacrifiant le seul personnage intéressant du lot très tôt dans le métrage, et proposant des kaijus ennemis assez laids et génériques.
Kong : Skull Island (de Jordan Vogt-Roberts) m'avait déjà un peu plus séduit, malgré son côté pastiche 70s fréquemment trop appuyé et, une nouvelle fois, des personnages humains sans grand intérêt. Histoire de continuer sur la lancée, Godzilla : Roi des Monstres (de Michael Dougherty) s'était avéré un volet à peu près équivalent à Kong : Skull Island - ce qui concernait les monstres, leur mythologie, leurs affrontements, leur mise en image et en musique, tout cela fonctionnait très bien ; mais tout ce qui concernait les humains tombait trop souvent à plat, malgré une distribution sympathique et quelques idées intéressantes.
Reste que le MonsterVerse que Legendary mettait en place avait du potentiel, et que l'affrontement des deux Titans avait de quoi intriguer.
Là, pour Godzilla vs Kong, on change la donne, probablement en réaction des résultats critiques et financiers mitigés de Roi des Monstres : Adam Wingard (Blair Witch, Death Note) passe aux commandes, ILM n'est plus du tout impliqué dans le film, le directeur des effets spéciaux des précédents métrages n'est plus là, et le métrage fait moins de deux heures (ce qui change beaucoup des précédents films à rallonge).
Et malheureusement, malgré l'étrange indulgence critique dont le film a fait preuve en ligne (surtout en comparaison de la volée de bois vert que Roi des Monstres avait reçue), il faut se rendre à l'évidence : ce Godzilla vs Kong est un superbe ratage.
À commencer par ses choix esthétiques. Ils plairont probablement à certains, mais pour ma part, j'ai totalement été rebuté par ces néons fluos qui imprègnent le moindre plan, avec des couleurs hyper-saturées et contrastées : plutôt que de donner du style à l'image, ça donne un côté fauché et cache-misère à ce qui est filmé... pas aidé par un ton parfois goguenard et des effets numériques vraiment très inégaux.
Que ce soit les environnements numériques, le rendu des créatures, leur animation, les incrustations des acteurs, etc, on est en effet un bon cran en dessous des films précédents (déjà qu'eux-même étaient très inégaux, à trop sous-traiter les effets spéciaux à de multiples sous-studios étrangers), et tant Kong que Godzilla paraissent régulièrement brouillons, et mal finalisés.
Peut-être plus gênant, Kong et Godzilla ont clairement été repensés pour pouvoir s'affronter physiquement : leur taille, dans les films précédents, à été revue respectivement à la hausse et à la baisse, de manière à ce qu'ils soient tous deux de stature équivalente ; ils ont perdu beaucoup de leur masse (à certains moments, quand on voit Godzilla piquer un sprint en agitant ses petits bras, on se dit qu'on est bien loin du Titan lent et animal des films précédents), Godzilla charge instantanément son laser, et les monstres sont animés de manière bien plus cartoony (Kong qui baille et se gratte le postérieur en se levant, Godzilla qui ricane en gros plan après avoir touché Kong de plein fouet, Kong qui remet son épaule démise en place comme Mel Gibson dans l'Arme Fatale...).
Le résultat, c'est que toute la présence, la masse et la taille des monstres, soigneusement travaillées dans les films précédents, sont ici totalement oubliées, pour quelque chose qui ressemble plus à un film de kaijus à l'ancienne, où les monstres (surtout Mechagodzilla) ressemblent à, et réagissent comme, des humains se battant dans des décors géants (sauf qu'ici, au lieu d'être des humains en costume, ce sont des humains en capture de mouvements, qui ont été remplacés par des créatures numériques... ou du moins, c'est ce que à quoi tout ça ressemble).
Ajoutez à cela des humains toujours aussi insipides et mal exploités (les rares personnages des films précédents sont soit absents, soit font de la figuration - au point qu'on se demande si 30 minutes de film ne sont pas tombées au montage), de l'humour plat, une bande originale synth-wave totalement hors sujet de Junkie XL (qui répète encore et encore une sorte de thème bootleg de Godzilla jamais à la hauteur de l'original), des morceaux (de la country, Elvis...) utilisés pour injecter un peu de légèreté, et un net virage dans la sci-fi déglinguée (les vaisseaux anti-gravité, le voyage vers le centre de la terre, le mécha façon Pacific Rim) qui empile les facilités et les trous de scénario, et voilà : le film de trop dans ce MonsterVerse.
En une phrase : un film de kaijus trop caricatural qui rate ses humains (mais bon, ça, on en a l'habitude) et qui rate ses monstres...
1.5/6 (pour la petite fille adorable et pour Rebecca Hall, qui fait tout son possible)
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Godzilla II : Roi des Monstres (Godzilla : King of the Monsters - 2019) :
Des années après le réveil de Godzilla, l'organisation Monarch continue d'étudier les nombreux Titans endormis aux quatre coins de la planète. Mais lorsqu'un groupe écoterroriste décide de kidnapper Emma Russell et sa fille Madison (Vera Farmiga, Millie Bobby Brown), pour obtenir d'Emma le contrôle d'une technologie permettant d'interagir avec les Titans, la situation se complique, avec le réveil de Ghidorah, un immense dragon destructeur à trois têtes. Et tandis que tous les Titans se réveillent, un à un, pour prêter allégeance à Ghidorah et exterminer l'humanité, les êtres humains ne peuvent plus compter que sur Godzilla pour vaincre le dragon et restaurer la paix...
Le premier Godzilla, signé Gareth Edwards, m'avait vraiment laissé de marbre : trop de personnages humains insipides, pas assez de Godzilla, des antagonistes monstrueux quelconques, un rythme insuffisant, bref, je ne suis pas fan, même avec du recul.
Kong : Skull Island, le second film de cet univers partagé, m'avait un peu plus satisfait, tout en souffrant toujours des mêmes problèmes : incapable de rendre ses personnages humains intéressants (malgré une distribution de qualité), Jordan Vogt-Roberts se rabattait sur une forme plus décontractée, évoquant Apocalypse Now, mais victime tout de même d'effets spéciaux inégaux (notamment un Kong aux proportions assez variables).
Ici, avec Michael Dougherty (Krampus, Trick'r'Treat) aux commandes du script et de la réalisation, on pouvait s'attendre à des images mémorables, mais pas forcément à un script beaucoup plus détaillé.
Et sans surprise, c'est le cas, puisque si je voulais résumer ce Godzilla KOTM à une simple phrase de notation, ce serait 5/6 pour les monstres, leurs affrontements, leur capital sympathie, leur caractérisation... et 1/6 pour l'écriture et les personnages humains trop souvent sous-développés, aux interprètes sympathiques, mais aux motivations absconses, et à la présence agaçante (toute la dernière partie du film frustre, à constamment revenir sur ces personnages-fonctions indestructibles, qui tentent de survivre au milieu d'un combat de titans).
Et c'est vraiment le problème du film : il est beau, il est lisible, tout ce concerne les Titans et le world-building (tout le générique de fin développe notamment joliment les liens entre Kong, les Titans, et le monde transformé qui est désormais celui des humains de cet univers partagé) est intéressant... mais tout ce qui concerne les humains est globalement insipide, voire même énervant, en particulier à partir d'un certain retournement de situation, en Antarctique, et de son explication, façon Thanos du pauvre. Sans oublier Charles Dance, en méchant cliché uniquement là pour (à en croire le générique de fin) mettre en place une suite.
Heureusement que ponctuellement, Dougherty parvient à créer des moments de grâce avec ses monstres, que ce soit Ghidorah au sommet du volcan, Ghidorah et son électricité, tout ce qui tourne autour de Mothra, ou encore Godzilla et Ghidorah qui s'envolent... autant de moments visuellement mémorables malheureusement entrecoupés de passages laborieux sur ces protagonistes humains (trop souvent) insignifiants.
Bref, je comprends sans problème la flopée de critiques négatives que ce film a reçu ces dernières semaines... mais je les trouve néanmoins complètement disproportionnées. Pris dans son ensemble, le film est bancal, certes, mais j'ai envie de dire que tout dépend vraiment des attentes du spectateur : j'ai abordé le métrage en voulant voir de belles images de monstres s'affrontant dans des combats épiques et destructeurs, et en me moquant complètement de l'élément humain du film. J'ai donc été satisfait sur ce front, malgré la présence humaine (en grande partie) insipide.
Et donc, comme je le disais plus haut, niveau notation, (5/6 + 1/6)/2 = 3/6 + 0.5 pour le score musical de Bear McCreary = 3.5/6 (soit la même note que Skull Island).
(par contre, je ne sais pas trop comment Kong va pouvoir rivaliser avec Godzilla dans le prochain film, ne serait-ce qu'au niveau de sa taille...)
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Kong - Skull Island :
En 1973, alors que les USA sont sur le point de quitter précipitamment le Pacifique, une équipe de scientifiques (John Goodman, Jing Tian, Corey Hawkins...), une photographe (Brie Larson), un aventurier (Tom Hiddleston), et tout un escadron de soldats (Samuel L. Jackson, Toby Kebbell, Jason Mitchell, Shea Wigram, Thomas Mann...) partent explorer la Skull Island, récemment découverte grâce à un satellite ; une île inexplorée, où ils découvrent un bestiaire improbable, un ex-pilote écrasé (John C. Reilly), une peuplade indigène, et Kong, un primate gigantesque, qui règne sur ce territoire et le protège contre les assauts d'une race de monstres souterrains...
Un film de monstres (au sens le plus strict du terme), supposé établir un univers partagé avec le Godzilla de Gareth Edwards, mais qui, heureusement, prend quasiment une direction totalement opposée à celui-ci : là où le Godzilla ne montrait quasiment jamais son monstre, préférant tout filmer du point de vue des humains (parmi les plus insipides et sous-développés au monde), et réservant Godzilla à son affrontement urbain final, ici, tout est dans des environnements naturels chatoyants et exotiques, et le bestiaire de Kong est exposé en long, en large et en travers passée la première demi-heure de film (avec plus ou moins de succès, d'ailleurs).
Cependant, il reste là un problème certain et évident de caractérisation des personnages humains : pour faire simple, dès lors que les monstres ne sont pas à l'écran, on se moque royalement de ces caricatures ambulantes, dont la vie ou la mort nous indiffère totalement.
Ce qui manque de s'avérer totalement rédhibitoire, d'autant que le métrage, dans son ensemble, semble ne jamais vraiment savoir sur quel pied danser ; souvent cliché, engoncé dans son pastiche des films de guerre des 70s façon Apocalypse Now, le film use et abuse souvent de gimmicks assez répétitifs : ralentis dans l'action façon Zack Snyder, standards musicaux de l'époque enchaînés façon juke-box, montage nerveux et angles de caméra à la limite du style Guy Ritchie/Matthew Vaughn, ton pas forcément très sérieux qui évoque le comic-book, etc... et puis à d'autres moments, le métrage tente des plans iconiques et dramatiques (souvent sur Kong, et d'ailleurs assez réussis), et essaie de susciter de l'émotion et de la tension (Samuel L. Jackson, ultra-premier degré).
On se retrouve donc avec un film très inégal : inintéressant tant qu'il tourne autour de ses personnages (25 minutes avant d'arriver sur l'île, sans que ces 25 minutes n'apportent quoi que ce soit qui n'ait pas été résumé en 30 secondes dans la bande-annonce, ou n'aurait pas pu être résumé par quelques dialogues), et ce malgré sa distribution sympathique mais sous-exploitée (mention spéciale à l'asiatique de service, qui a deux lignes de dialogue et n'est là que pour le marché chinois) ; mais assez divertissant lorsque les monstres sont à l'écran et se battent.
Malheureusement, même sur ce front, ça a tendance à être un peu deux poids, deux mesures : outre le fait que bon nombre de ces créatures n'ont qu'une minute de présence à peine à l'écran, niveau technique, elles n'ont pas toutes le même niveau de finition, et certaines scènes sentent beaucoup trop le numérique inabouti. C'est le problème de toutes les productions hollywoodiennes qui délèguent leurs effets à plusieurs maisons d'effets spéciaux : le résultat est toujours inégal, surtout quand l'une de ces maisons employées est ILM, la Rolls-Royce du secteur, face à laquelle la concurrence semble toujours un niveau en dessous.
On pourra aussi regretter que ce nouveau Kong, à contrario de celui de Jackson, soit à ce point humanoïde, avec des proportions qui varient un peu selon les plans et les besoins des scènes : il est globalement bien animé, et souvent très réussi, mais régulièrement, ses attitudes et ses mouvements rappellent que le duo Toby Kebbel/Terry Notary est loin de remplacer Andy Serkis, notamment au niveau de l'émotion et de l'interprétation physique, et que la bestiole à l'écran n'est qu'une création numérique un peu froide et distante (alors que chez Jackson, on pouvait presque croire, par moments à un véritable primate géant assez touchant).
Reste enfin la bande originale de Henry Jackman, insipide au possible (que ce soit dans Pixels, ici, ou dans Captain America, Jackman réutilise les mêmes sonorités et motifs dès qu'il s'agit d'évoquer l'armée et le patriotisme), et la scène post-générique, façon Marvel, avec l'annonce d'une confrontation de Kong avec Godzilla, Mothra, et toute leur clique... pourquoi pas, mais il faudra faire mieux qu'un film bancal, et réussir enfin à donner de l'intérêt à la composante humaine de cet univers.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Godzilla :
Un militaire (Aaron Taylor Johnson) est rattrapé par le passé de sa famille lorsque des monstres gigantesques se réveillent, et commence à s'en prendre aux installations nucléaires mondiales ; heureusement, le gigantesque Godzilla est là pour s'en prendre aux créatures mutantes...
Pas grand chose à dire de ce film, en fait : très mal construit et rythmé, avec des montées en puissance constamment avortées, pour revenir sur des personnages insipides, inintéressants et jamais développés, qui deviennent un prétexte pour meubler un maximum de temps d'écran.
Alors oui, l'affrontement final est sympathique et réussi, mais il est particulièrement bref, et je suis ressorti de ce métrage avec une furieuse envie de me faire rembourser.