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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Un film, un jour (ou presque) #1998 : American Fiction (2023)

Publié le 29 Mars 2024 par Lurdo in Cinéma, Comédie, Drame, Critiques éclair, USA, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

American Fiction (2023) :

Intellectuel afroaméricain à la carrière au point mort, Monk (Jeffrey Wright) est las de constater que le secteur de l'édition n'a d'intérêt que pour les histoires de banlieue et de souffrance du peuple noir. Sur un coup de tête, et parce qu'il a besoin d'argent, il décide alors d'écrire, sous un pseudonyme, l'autobiographie totalement fictive d'un criminel sans éducation... mais à son grand dam, son livre devient un best-seller.

Une comédie dramatique adaptée d'un livre et inspirée de certains scandales ayant frappé le monde de l'édition, American Fiction se veut une satire de l'hypocrisie de ce secteur et des médias américains, dont la représentativité forcée finit par n'être qu'une expression de la white guilt des Blancs américains, qui cantonne les Noirs à des récits de violence, de pauvreté, de lutte sociale et de souffrance.

Un black trauma porn que, paradoxalement, le film utilise aussi à ses fins, puisque Monk est suspendu, perd subitement sa sœur, apprend que sa mère est atteinte d'Alzheimer, etc, bref, est confronté à pas mal d'obstacles mélodramatiques condensés d'une manière très fictionnelle... même si ces obstacles ne sont pas intrinsèquement liés aux origines ethniques du personnage.

Et c'est probablement là toute la différence entre ce que critique le film, et ce qu'il met en pratique. D'autant que le tout est un peu désamorcé, vers la fin, par un propos méta et des fins multiples remettant largement en question ce que l'on vient de voir.

Parce que le film (très bien interprété, au demeurant) propose un point de vue assez cynique et désabusé sur le métier de romancier (et sur les médias américains), que ce soit au travers du personnge d'Issa Rae, qui admet ouvertement écrire ce qui se vend, ni plus ni moins, que celui de Monk, qui finit par céder aux sirènes de l'argent et des récits commerciaux pour adapter son histoire au cinéma.

Un premier film assez sobre dans sa forme, mais qui, de manière assez amusante, est actuellement démesurément encensé par la critique américaine, qui adore qu'on lui mette le nez dans ses propres excréments... "white guilt", on vous dit.

4/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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