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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo : Cowboy Bebop, saison 1 (2021)

Publié le 27 Mars 2022 par Lurdo in Action, Animation, Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Netflix, Review, Science Fiction, Science-Fiction, Thriller, USA, Télévision

Adaptation Netflix en prises de vue réelles de la célèbre série animée japonaise Cowboy Bebop, cette version signée Christopher Yost (Thor : Le Monde des Ténèbres, Thor : Ragnarok et divers comic-books Marvel) et Andre Nemec (pas mal de séries oubliables, et quelques blockbusters guère plus mémorables, comme les Tortues Ninja) propose ainsi dix épisodes de 40-50 minutes, une durée standard pour le diffuseur, mais qui double littéralement la longueur des épisodes de la série d'origine, sans pour autant jamais vraiment justifier cette transformation.

L'un des nombreux choix créatifs discutables de cette adaptation, qui lui ont valu une annulation à peine sa première saison diffusée...

Cowboy Bebop, saison 1 (2021) :

En 2171, les chasseurs de primes Spike Spiegel (John Cho) et Jet Black (Mustafa Shakir) vivent à bord du Bebop, leur vaisseau spatial qui les mène de contrat en contrat dans la galaxie. Mais le passé trouble de Spike, ancien tueur à la solde du Syndicat, revient rapidement les hanter, notamment sous la forme de Vicious (Alex Hassell), ancien partenaire et ennemi juré de Spike, et son épouse Julia (Elena Satine). Sans oublier Faye Valentine (Daniella Pineda), une chasseuse de primes rivale...

Et honnêtement, après un visionnage de cette seule et unique saison, il est difficile de ne pas y voir un échec évident, même si l'on ne connaît que les grandes lignes de la série originale (ce qui est mon cas).

Principalement au niveau technique, à vrai dire : direction artistique fauchée (ça ressemble souvent à du cosplay, les postiches sont cheaps, les maquillages artificiels, l'éclairage et la photographie sont pauvres), réalisation lamentable ("c'est une adaptation d'anime, donc on va tout filmer en penchant la caméra à 45 degrés, ou en plongée/contre-plongée serrée"), effets numériques assez médiocres (les scènes spatiales sont approximatives au possible), scènes d'action souvent mal filmées et mollassonnes, casting très discutable (Cho est très bien, Pineda aussi - même si elle est un peu plus caricaturale dans son interprétation, Shakir est plus inégal, Hassell ne convainc pas du tout, idem pour Satine), choix créatifs qui le sont encore plus (le personnage de Faye, notamment, a connu bien des changements, que ce soit en en faisant une pipelette impertinente et vulgaire assez fatigante, ou en la rendant LGBTQ histoire de remplir les quotas Netflix)... ça ne fonctionne pas.

D'autant que l'écriture globale tire le tout vers le bas, peinant à doser efficacement les nombreuses ruptures de ton du matériau : on se retrouve avec une série trop caricaturale pour être prise au sérieux, trop sérieuse pour vraiment fonctionner comme un programme décomplexé et dynamique, trop molle et bavarde pour justifier les 40-50 minutes de chaque épisode, trop laborieuse et mécanique pour prétendre à l'improvisation et à la décontraction de sa bande originale jazzy, trop sérialisée pour permettre une structure plus légère façon "la cible à arrêter" hebdomadaire, trop insipide pour intéresser le spectateur à son intrigue de fond (les méchants de service sont vraiment ratés)... et trop obsédée par la relation impossible entre Spike et Julia (une relation qui ne fonctionne pas du tout, puisque Satine, botoxée, collagénée et décolorée, n'a pas le moindre charme, ni la moindre alchimie avec Cho) pour rendre ses personnages crédibles et humains.

Pour faire court, si cette version de Cowboy Bebop fonctionne ponctuellement et se regarde vaguement (principalement parce que les acteurs sont impliqués), elle est aussi totalement plate et mécaniquement inerte, peinant à maintenir l'attention du spectateur sur la durée, ou à proposer quelque chose d'intéressant.

Paradoxalement, c'est une adaptation qui semble vraiment datée, comme si elle sortait tout droit des années 2000, à l'occasion d'un tournage sans budget en Nouvelle-Zélande, pour une diffusion sur Syfy ou en syndication : ça se veut classe, sensuel, décalé et stylisé, mais faute d'avoir quelqu'un de vraiment compétent derrière la caméra et à l'écriture, ça ne paraît qu'artificiel et bancal, une adaptation ratée de plus à mettre au compte de Netflix.

(et pourtant, je partais assez intrigué par le projet, et avec un esprit vierge de toute préconception)

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