Le Prince Oublié (2020) :
Chaque soit, Djibi (Omar Sy) raconte une histoire féérique inventée de toutes pièces à Sofia, sa petite fille de huit ans. Mais plus les années passent, et plus Sofia se détourne de ces histoires, connaissant ses premiers émois de collégienne, et remplaçant, dans son imaginaire, le Prince incarné par son père par un nouveau Prince plus jeune et plus à son goût (Néotis Ronzon). Confronté à la crise d'adolescence de sa fille, Djibi, lui, ne sait que faire, et demande conseil à Clotilde (Bérénice Béjo), sa nouvelle voisine...
Je ne suis pas le premier à le remarquer ou à le souligner, mais en tant que cinéphile assidu, le cinéma de Michel Hazanavicius a toujours tendance à exister comme étant sous influence - que ce soit variation sur un thème imposé, parodie d'un genre, pastiche d'une époque, détournement d'un cinéma, etc, avec systématiquement, une distanciation gentiment ironique et un regard métadiscursif sur son sujet.
Ici, c'est à nouveau la même chose. Sur une trame à nouveau très familière (La crise de préadolescence d'une fillette, qui se répercute directement sur les personnages de son imaginaire, lesquels s'estompent progressivement... où ai-je bien pu déjà voir exactement la même chose ? L'enrobage compte de fées racontés à des enfants, dans lesquels le père de famille est représenté en héros triomphant, pourquoi est-ce aussi familier ?), Hazanavicius tente de construire quelque chose de touchant et de sincère sur une relation entre un père et sa fille, sur le temps qui passe, les changements que la vie amène avec elle, etc.
Le problème, c'est que ça ne fonctionne jamais vraiment. Non seulement le postulat de départ est assez dérivatif, mais le déroulement du tout est, quant à lui, très prévisible, avec des rebondissements et des arcs narratifs téléphonés (la toute fin, notamment, est particulièrement cousue de fil blanc).
Pire, visuellement, ce n'est pas exceptionnel : le monde de l'imaginaire, à mi-chemin entre un studio de cinéma Hollywoodien et les coulisses de Disneyland Paris, tout en carton-pâte et en couleurs saturées, n'est pas terrible, et la direction artistique des personnages qui peuplent le tout est peu inspirée.
Et puis il y a cette romance un peu forcée avec la voisine. Une romance pas particulièrement bien amenée, avec une Bérénice Béjo étrangement intrusive et agaçante, qui s'érige en donneuse de leçons, et n'a pas grande alchimie avec Omar Sy : bref, une relation pas très drôle, pas très attachante, pas très pétillante - pas très charmante.
Décevant (et la musique de Howard Shore ne marque pas particulièrement les esprits).
2.25/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
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