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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Résultat pour "the orville"

Les bilans de Sygbab : Supernatural, saison 11 (2015)

Publié le 24 Mai 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Critiques éclair, Comédie, Drame, Fantastique, Horreur, Les bilans de Sygbab, Review, Télévision, Thriller, CW, USA, Supernatural

Après près de deux ans et demi d'absence sur ce blog, Sygbab revient en force à l'occasion de la conclusion de la série Supernatural : une épopée de 15 saisons qu'il va passer en revue à raison d'un bilan par semaine...​​

Supernatural, saison 11 (2015) :

Désormais débarrassé de la marque de Caïn, Dean doit maintenant faire face, avec son frère, à la libération des Ténèbres (Emily Swallow) sur Terre, une menace plus ancienne que l'univers lui-même...

Le format classique de 22-23 épisodes proposé la majorité du temps par les grands networks américains implique généralement de diluer l'intrigue principale. Pour cette raison, l'alternance entre loners et mythologie est un schéma qui a souvent fait ses preuves, mais cela ne peut fonctionner que si certains fondamentaux sont respectés : épisodes stand alone intéressants, fil rouge solide et savamment distillé et personnages qui évoluent.

En se penchant sur les épisodes indépendants, force est de constater que pour une fois, les scénaristes savent réutiliser des éléments passés avec une certaine réussite. C'est notamment le cas avec une affaire qui emmène les Winchester dans une petite bourgade où Bobby et Rufus sont déjà passés quelques années auparavant : outre le plaisir de revoir le duo de vieux briscards grâce à un autre procédé que le voyage dans le temps ou une incursion dans l'au-delà, la superposition des deux enquêtes est appréciable.

Ce qui se passe à Sioux Falls est en revanche plus sombre : Alex est rattrapée par son passé en tant qu'appât pour le nid de vampires qu'elle nourrissait car un néo vampire veut se venger d'elle. Cela met en péril sa nouvelle famille, dont Claire fait désormais partie puisque le shériff Jodie Mills l'a également prise sous son aile. L'ambiance est oppressante, et pour une fois on craint vraiment pour la vie des personnages secondaires.

Ce n'est pas le seul épisode dans cette veine : notre duo se retrouve également en difficulté en essayant de sauver un couple d'une horde de loup-garous, Sam frôlant la mort en se faisant étrangler par l'une des victimes qui fait passer sa survie avant la reconnaissance. À force de les voir affronter des anges et des démons, on pourrait finir par croire qu'ils sont invincibles ; c'est bien de rappeler de temps à autre qu'ils ne sont qu'humains. Petit bémol cependant : le previously est un peu malhonnête en incluant Kate, Garth et Tessa, laissant miroiter leur apparition alors qu'il n'en est rien.

Quoi qu'il en soit, il y a une vraie volonté de se renouveler, et cela se traduit par un sursaut créatif non négligeable : un fantôme qui possède des déguisements (le killer bunny est bien plus flippant que celui des Monty Python dans Sacré Graal), une plongée tragicomique dans le monde des amis imaginaires en revenant sur les aspirations de Sam à une vie normale quand il était encore un enfant, et un épisode remarquable où toutes les prises de vues se font depuis l'Impala, histoire de rappeler son importance dans cet univers.

La question de l'intrigue principale est plus épineuse. La menace représentée par The Darkness - Amara pour les intimes - ne pèse pas réellement sur la saison. Alors qu'elle était dépeinte comme une entité encore plus maléfique que le Diable, elle s'avère en réalité être la sœur de Dieu et veut se venger de ce dernier suite à son confinement.

Dans l'absolu, le fait de ramener les enjeux à hauteur d'homme et de les aborder par le prisme familial n'est pas vide de sens puisque c'est l'une des thématiques principales de la série, et la conclusion qui permet de faire revenir Mary Winchester est plutôt habile. Mais le chemin emprunté pour en arriver là est assez laborieux.

Au menu des réjouissances : les pérégrinations inintéressantes de Rowena qui essaie de reconstituer un clan de sorcières et qui nous fait la fausse joie de mourir, la naïveté de Crowley qui tente de reconquérir ses anciennes troupes en Enfer alors qu'il a constamment été humilié par Lucifer, tandis que ce dernier a investi le corps de Jimmy Novak où il cohabite avec Castiel.

Si on excepte l'incohérence avec ce qui avait été acté auparavant, à savoir qu'il n'y a qu'un seul vaisseau qui peut le contenir sans se dégrader rapidement, c'est une preuve supplémentaire de l'incapacité des scénaristes à gérer Castiel. Misha Collins en fait des tonnes alors que son talent est limité, et le voir s'enfermer dans sa chambre comme un vulgaire adolescent parce qu'il boude après une dispute avec son père est plus désespérant qu'amusant. Et frustrant également, car le 11.10 The Devil in the Details permettait de revoir un Mark Pellegrino toujours aussi charismatique, tout en bénéficiant d'une ambiance qui laissait entrevoir de belles promesses. C'était trop beau, puisqu'elles ne sont pas tenues ensuite.

Reste le cas de Dieu, ou plus exactement Chuck. Cette "révélation" n'est pas exactement une surprise : sa voix-off dans le 5.22 Swan Song ne laissait déjà que peu de doutes sur le sujet, et son apparition finale dans le 10.05 Fan Fiction entérinait cette hypothèse puisqu'il était censé être mort avec l'avènement de Kevin en tant que Prophète. Mais ça reste plaisant de le revoir, et pour une fois le discours méta lors de sa rencontre avec Metatron - qui le met en face de ses responsabilités - est plus subtil que d'habitude.

Il est même plutôt convaincant quand il explique à Dean qu'il a décidé de prendre du recul pour que l'humanité finisse par apprendre de ses erreurs plutôt que de toujours compter sur lui. Mieux encore : sa volonté de faire comprendre à sa sœur la beauté de sa création - la vie - est presque poétique. En revanche, le fait de ne pas tuer Amara en se servant de la notion de balance cosmique alors qu'il a écarté sa sœur par le passé et qu'il a laissé tomber son poste sans se préoccuper de la lutte entre les anges et les démons a tout d'une justification fallacieuse.

Enfin, il faut noter un évènement rare et exceptionnel : Sam et Dean ne passent pas leur temps à s'échanger des reproches mutuels. Au contraire, ils sont sur la même longueur d'ondes et cela rend leur duo d'autant plus sympathique à suivre car plus décontracté, hormis les passages sérieux évidemment. Tout espoir n'est donc pas perdu, et il faut espérer que ce changement soit durable car la galerie de personnages est assez réduite.

Sans aller jusqu'à évoquer une réussite totale, c'est indéniablement une des saisons les plus agréables depuis la saison 2. Il était plus que temps !

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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

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Blog Update ! - Août 2020

Publié le 31 Août 2020 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Télévision, Update

Un mois d'août hétéroclite et caniculaire sur le blog des Téléphages Anonymes, qui résistent aux températures, coûte que coûte (et quoi qu'il en coûte) !

#1267 : SEMAINE AVENTURE - Hercule et les Amazones (1994)

#1268 : SEMAINE AVENTURE - Hercule et le Royaume Oublié (1994)

#1269 : SEMAINE AVENTURE - Hercule et le Cercle de Feu (1994)

#1270 : SEMAINE AVENTURE - Hercule et le Monde des Ténèbres (1994)

#1271 : SEMAINE AVENTURE - Hercule et le Labyrinthe du Minotaure (1994)

#1272 : SEMAINE AVENTURE - Kull le Conquérant (1997) - 1.5/6

#1273 : Dino De Laurentiis - The Last Movie Mogul (2001) - 4/6

#1274 : Mister Dynamite (1986) - 2.5/6

#1275 : Expendables 3 (2014) - 2.5/6

#1276 : Justice League Dark - Apokolips War (2020) - 3/6

#1277 : Le Mans 66 (2019) - 4.25/6

#1278 : Le Flingueur (2011) - 3.75/6

#1279 : Artemis Fowl (2020) - 2/6

#1280 : Wunderkammer - World of Wonder (2019) - 3/6

#1281 : An American Pickle (2020) - 2.5/6

#1282 : Opération Condor (1991) - 5/6

#1283 : Mechanic - Résurrection (2016) - 2.25/6

#1284 : Chinese Zodiac (2012) - 2.25/6

#1285 : Misbehaviour (2020) - 3/6

#1286 : Fahrenheit 11/9 (2018) - 2.5/6

#1287 : Far Cry (2008) - 1.5/6

#1288 : La formidable aventure de Bill et Ted (1989) - 3.5/6

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# Bilan :

Pas vraiment d'actualité en ce mois d'août toujours placé sous le signe de la COVID (hormis le décevant Artemis Fowl), mais l'occasion de liquider un peu les stocks de films plus anciens qui s'accumulent.

Et qui dit "vider les fonds de tiroir" dit aussi beaucoup de métrages quelconques ou médiocres, qu'il faut bien regarder un jour ou un autre. Un mois faiblard, donc, avec plusieurs films de Jackie Chan et autres films d'action, des documentaires, et une semaine AVENTURE qui m'a permis de redécouvrir les premiers métrages de la série Hercule.

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# Film(s) du mois :

Opération Condor domine largement la compétition, avec son mélange de comédie, d'aventure et d'arts martiaux que Jackie Chan a, depuis, tenté de reproduire à maintes reprises, sans succès. Un incontournable de sa carrière, cela dit.

Le Mans 66 m'a, lui, agréablement surpris, malgré sa réécriture parfois fantaisiste de l'Histoire.

 

# Flop(s) du mois :

Far Cry, forcément (on ne refait pas Uwe Boll) ; Kull le Conquérant, forcément (Sorbo aurait mieux fait de s'abstenir) ; et malheureusement, Artemis Fowl, sacrifié par Disney sur sa plate-forme de VOD, non sans raisons, puisque l'adaptation signée Kenneth Branagh est totalement anémique, générique et dépourvue d'intérêt. Si le film est resté si longtemps en development hell, ce n'était pas innocent...

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# Petit écran :

Énormément de séries passées en revue, ce mois-ci, à commencer par l'intégrale Conan, en trois parties, et par les téléfilms de la série Hercules : The Legendary Journeys (voir les liens plus haut) : de la fantasy inégale, tout ça, mais dont l'innocence et la sincérité peut rendre nostalgique d'une époque où toutes les séries de genre n'étaient pas censées être des blockbusters sérieux conçus pour être le nouveau Game of Thrones, mais osaient la bonne humeur, la légèreté et les scénarios simples et directs.

En parallèle, bonne surprise que l'intégrale de la série Future Man (saison 1, 2 et 3), une comédie de science-fiction gentiment graveleuse mais qui ose de nombreuses choses et des idées improbables ; excellente surprise que la première partie de la série animée Primal, sauvage, brutale et touchante à la fois ; amusante surprise que Year of the Rabbit, parodie de série policière historique britannique ; et mauvaise surprise que les premiers épisodes de Star Trek Lower Decks, nouvelle déclinaison de la franchise, qui semble penser que l'hystérie et le fanservice constant suffisent pour rendre une série drôle et pertinente.

Et puis il y a bien entendu les bilans de Sygbab, qui a entamé ce mois-ci une intégrale de la série Highlander, entreprise des plus courageuses et téméraires.

Tous ces bilans sont, bien sûr, directement accessibles depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.

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# À venir :

En septembre, avec les premières notes de l'automne, les Téléphages Anonymes voyageront dans le temps avec Bill et Ted, iront à Marwen, enfileront la cape du Chevalier Noir, rejoindront les Boys, se prendront pour des stars de film d'action avec Kevin Hart, et bien plus encore !

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2020 - Bloodride, saison 1 (2020)

Publié le 17 Octobre 2020 par Lurdo dans Anthologie, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Drame, Halloween, Horreur, Les bilans de Lurdo, Netflix, Oktorrorfest, Review, Thriller, Télévision, Norvège

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Bloodride, saison 1 (Blodtur, saison 1 - 2020) :

Une anthologie norvégienne distribuée par Netflix, en 6 épisodes de 25/30 minutes, uniquement liés par leur ton plein d'humour noir, qui n'est pas sans rappeler les Contes de la Crypte, et par leur séquence d'ouverture, qui voit un sinistre conducteur de bus, au volant de son véhicule, emmenant tous les protagonistes de l'anthologie vers un sort funeste et mystérieux.

01 - Ultimate Sacrifice : mère de famille citadine, Molly (Ine Marie Wilmann) supporte peu son installation à la campagne, dans un petit village étrange où tout le monde semble vraiment attaché à son animal domestique. Jusqu'à ce qu'elle découvre que ses nouveaux voisins sacrifient ces animaux en échange d'une bonne fortune : Molly décide alors de faire de même...

Pas désagréable, un épisode qui évoque vraiment les Contes de la Crypte, mais qui se finit de manière trop prévisible pour son propre bien.

02 - Three Sick Brothers : fraîchement sorti d'un séjour de trois ans en hôpital psychiatrique, Erik (Erlend Rødal Vikhagen) accompagne ses deux frères (Benjamin Helstad, Harald Rosenstrøm) jusqu'au chalet familial pour y faire la fête, mais en chemin, ils croisent une auto-stoppeuse (Mette Spjelkavik Enoksen)...

Une bête histoire de personnalités multiples pas forcément surprenante, parfois surjouée, et qui se paie un flashback récapitulatif qui prend un peu le spectateur pour un idiot.

03 - Bad Writer : Olivia (Dagny Backer Johnsen), riche et privilégiée, prend part à des cours de fiction donnés par un auteur à succès (Synnøve Macody Lund) ; rapidement, cependant, elle s'aperçoit, au contact d'un autre élève (Henrik Rafaelsen) que la réalité de son univers commence à vaciller...

Un épisode qui m'a laissé ambivalent, à jouer la carte du méta dans le méta dans le méta, mais qui a quelques moments amusants, et une fin plutôt efficace.

04 - Lab Rats : lorsqu'il découvre qu'un prototype révolutionnaire a disparu à l'occasion d'un dîner donné chez lui, Edmund Bråthen (Stig R. Amdam), patron intraitable d'une grande entreprise pharmaceutique, décide d'humilier et d'emprisonner tous les autres participants de la soirée (Anna Bache-Wiig, Pia Borgli, Kingsford Siayor, Trond Teigen, Isabel Beth Toming), dont sa femme, jusqu'à ce que le voleur se dénonce.

Un quasi huis-clos pas désagréable, qui a cependant le souci de traîner un peu en longueur, et de se finir de manière un peu trop plate.

05 - The Old School : une jeune institutrice (Ellen Bendu) arrive dans une école de campagne fraîchement rénovée, et réalise bien vite qu'un sombre drame s'est joué là, 40 ans plus tôt - un drame qui se manifeste aujourd'hui à elle sous forme surnaturelle...

Une histoire de fantômes trop classique pour son propre bien, et dont on voit venir la conclusion à vingt kilomètres - cela dit, c'est relativement bien mené,  interprété, et ce n'est pas forcément plus mauvais qu'un film Blumhouse lambda.

06 - The Elephant in the Room : lors d'une soirée costumée sur leur nouveau lieu de travail, Paul (Karl Vidar Lende) et Kristin (Rebekka Jynge) se rencontrent puis apprennent bien vite qu'une mort suspecte a eu lieu au sein de l'entreprise, et que leur hiérarchie a probablement enterré cette affaire...

Pas terrible, ce dernier épisode, qui ressemble un peu à un Inside n°9  moins inspiré, avec une chute que l'on voit venir là aussi dix minutes avant qu'elle n'apparaisse à l'écran. Dommage.

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Dans l'ensemble, une anthologie assez peu mémorable, qui ressemble presque plus à un long film anthologique de deux heures coupée en segments de 20 minutes, qu'à une série ayant une unité de ton ou une direction créative. Là, les épisodes n'ont pas vraiment de thématique bien établie, et s'il n'y a rien de vraiment mauvais là-dedans, chaque épisode peine à se montrer à la hauteur de l'ambiance du pré-générique, et de son bus spectral.

Peut-être est-ce cela qui manque à cette anthologie : un véritable septième épisode consacré au bus, et qui développerait plus cette atmosphère abyssale et sinistre.

Mais bon : encore une fois, Bloodride se regarde sans problème, l'approche nordique change un peu du tout venant anglo-saxon qui domine le genre de l'anthologie, mais ça ne restera pas franchement dans les mémoires.

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Les bilans de Sygbab - Highlander, saison 6 (1997-1998)

Publié le 20 Septembre 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Histoire, Les bilans de Sygbab, Review, Romance, Télévision, France, Canada

There can only be one... Et comme Sygbab conclue vaillamment cette nouvelle intégrale hebdomadaire, ce sera sûrement lui !

Highlander, saison 6 (Highlander : The Series, season 6 - 1997-1998) :

Immortel âgé de plus de quatre cent ans, Duncan MacLeod (Adrian Paul) doit faire face au démon Ahriman, qui a déjà coûté la vie à Richie...

Ou plutôt, The Raven - Saison 0, comme on le verra plus bas...

Après une fin de saison 5 un peu lamentable, le début de celle-ci n'est pas tellement plus glorieux (NDLurdo - la saison 5 était censée être la dernière de la série, et la saison 6, raccourcie, a été bricolée à l'arrache, dans la précipitation, et sans la moitié de la distribution, engagée dans d'autres projets). Le double épisode qui voit Duncan combattre le démon qui l'a poussé à tuer Richie est ainsi un concentré de toutes les mauvaises idées possibles, d'autant que le sujet ne cadre pas du tout avec la série.

Son ancrage dans le monde du fantastique par la seule existence des immortels était largement suffisant, il n'était pas nécessaire d'introduire l'idée que l'un d'entre eux soit un élu destiné à combattre un démon millénaire, à plus forte raison quand aucun élément ne pouvait le laisser supposer auparavant, et que cela rend débile même les personnages les plus raisonnables (au hasard : Joe, qui accepte d'aider Duncan juste parce qu'il lui fait confiance et que ce dernier ne peut pas être fou).

Le Dark Quickening ou le cristal qui rend supposément les humains immortels et les immortels potentiellement invincibles étaient des éléments bien plus intéressants à creuser pour étoffer la mythologie, malheureusement ce potentiel n'a jamais été exploité... De la même manière que l'absorption des pouvoirs et des connaissances d'un adversaire terrassé n'a jamais vraiment été utilisée, alors qu'il y avait de quoi se pencher sur les conséquences au niveau de la personnalité du vainqueur.

Cette incapacité à aller au bout des idées développées est le plus gros défaut de la série. Les situations mises en place ont toujours été désamorcées sans réelle explication, et le statu quo reprend très vite droit de cité, de manière à garder une formule classique.

C'est le cas ici aussi, et c'est encore plus compliqué de trouver un réel intérêt dans la mesure où Duncan devient quasiment un personnage secondaire pour laisser la place à des immortelles, qui toutes donnent l'impression de passer un casting pour jouer dans le spin-off à venir (la série The Raven, mettant notamment en scène Amand,a a connu une unique saison dans la foulée de l'arrêt de Highlander).

(NDLurdo - ce n'est pas qu'une impression, puisque c'était exactement ça : la production tentait justement de trouver un moyen de prolonger la franchise tout en remplissant leur quota d'épisodes saisonniers sans Adrian Paul)

Bien évidemment, la plupart d'entre elles connaissent le natif des Highlands, voire ont eu une relation avec lui : le manque d'originalité est criant. Quitte à tenter de faire accepter ce concept, il aurait été plus judicieux de présenter une immortelle qui ne tombe pas sous son charme afin de construire un personnage fort.

Le générique fait également partie des mauvaises pioches et ce pour plusieurs raisons. Pour commencer, la voix-off de Dawson est en décalage complet avec son statut d'observateur puisqu'il passe son temps à faire de l'ingérence dans les affaires des immortels - notamment lorsqu'il s'agit de Duncan -, ce qui ne manque pas de nuire à la crédibilité de l'ensemble, ainsi qu'à la cohérence et la logique internes de la série.

Ensuite, Amanda et Methos y sont intégrés alors qu'ils sont relégués au troisième plan tant leurs apparitions sont sporadiques. Fort heureusement, ils sont présents dans le double épisode final.

Cet épilogue est en revanche réussi, d'une certaine manière. En mettant de côté le concept un peu bancal du what if et le rôle de Fitz, faire comprendre à Duncan qu'il a changé la vie des gens qu'il a croisés est une conclusion parfaite pour répondre à sa lassitude de voir mourir les êtres chers qui l'entourent, la plupart du temps à cause de lui.

Témoin de l'évolution de l'humanité, il a fat l'expérience de ce qu'elle offre de plus beau comme l'amour et l'amitié, et ce qu'elle a de plus horrible en ayant participé à de nombreuses guerres. Il n'a pas toujours été du bon côté et s'est rendu coupable de nombreux actes qui ne font pas de lui un héros, mais il s'est construit au fil des siècles et a su tirer des enseignements de tout ce qu'il a traversé pour se forger un code d'honneur auquel il ne déroge jamais.

S'il irrite parfois son entourage à cause de cette inflexibilité, il suscite l'admiration et est une véritable source d'inspiration. Même Methos vient le sauver, alors que c'est un individualiste forcené prêt à tout pour survivre. C'est dire. 

C'était un moindre mal de terminer la série sur une bonne note, en évoquant les bons moments et en proposant un dernier combat bien rythmé. À ce niveau, la progression fut spectaculaire tout au long des saisons, au point qu'il n'est pas difficile de croire que Duncan est un maître dans le maniement de l'épée tant Adrian Paul est convaincant, de même que certains de ses opposants.

C'est ce qu'il faut retenir : Highlander est une série sympathique avec des personnages dans l'ensemble attachants, des flashbacks qui permettent de visiter toutes les époques et des combats divertissants. Mais il ne faut rien en attendre de plus, car le concept n'est jamais poussé jusqu'au bout. C'est une histoire de verre à moitié vide ou à moitié plein : soit on accepte de se contenter de ce qui est proposé, soit on a le sentiment d'un sacré gâchis.

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Les bilans de Lurdo : Starhunter, saison 1 (première partie)

Publié le 27 Novembre 2011 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Science-Fiction, Action, Aventure, Drame, Canada

Dans la catégorie "séries obscures pour amateurs de science-fiction télévisée en manque, et qui voudraient combler le désert audiovisuel dans le genre", je voudrais la saison 1 de Starhunter (merci Syg de cette trouvaille ) :

Starhunter 1x01-05 :

- The Divinity Cluster : Starhunter, c'est une série de Sf canadienne, de 2000, avec Michael Paré, qui mène une bande de chasseurs de prime de l'espace, tout en cherchant son fils disparu des années plus tôt. Et c'est amusant, mais on a vraiment l'impression, par moments, de mater un proto-Firefly, entre le vaisseau pourri, le capitaine bougon et hanté par son passé, son bras droit (une black prompte à dégainer), et la chef ingénieur, une jolie jeune femme à la personnalité enthousiaste et juvénile, véritables brouillons de Mal, Zoe et Kaylee.

Sans même parler de l'organisation secrète qu'on nous présente dans ce pilote... et qui visiblement fait des expériences scientifiques, un truc du genre. Les ressemblances sont troublantes.

Par contre, il faut être très clair, c'est plutôt cheap. Visuellement et niveau sfx, c'est grosso modo du niveau de Babylon 5 saison 1. Voire pire, par moments. Et le jeu des acteurs est très aléatoire, dans ce pilote (ça peut s'améliorer, cela dit).

Mais ça a néanmoins du potentiel (l'intrigue de l'épisode, sur un Baltar-like qui découvre un moyen d'exploiter certaines parties surpuissantes du génome humain, était brouillonne, mais pas inintéressante), un univers sans aliens, une tonalité assez décontractée, et un peu de nudité, ce qui ne fait jamais de mal.

- Trust : Le vaisseau se voit chargé de transporter deux criminels au pénitencier le plus proche, mais Percy se laisse séduire par l'un d'entre eux. Bien mieux écrit et interprété que le pilote. Et c'est assez amusant de voir Paré déguisé en browncoat façon Mal Reynolds (ou est-ce l'inverse ? ).

- Family Values : Tiens, une réalité virtuelle dans laquelle l'esprit d'une personne se trouve enfermée après sa mort, et à laquelle on peut accéder via des lunettes spéciales & co. Ça me rappelle à peine le pilote de Caprica... m'enfin bref. Sur la piste d'un couple de criminels gays à l'accent français (enfin, au moins l'un d'entre eux), Paré et Luc sont attaqués par des Reavers Raiders (des mecs normaux s'étant rebellés après avoir été soumis à une expérience scientifique ratée), au sein desquels Paré trouve un jeune garçon de l'âge de son fils. Mais est-ce lui ? Pas désagréable à suivre (la scène de fin est même plutôt jolie), mais les act-breaks sont calamiteux de platitude, il y a un très clair problème de rythme et c'est toujours assez cheap.

- Siren's Song : Des commandos des Forces Spéciales réquisitionnent le Tulip pour transporter leur prisonnière, une jeune femme brune et pâle, aux paroles incohérentes, aux capacités physiques de gymnaste et aux pouvoirs étranges, unique rescapée d'une expérience scientifique foireuse sur une planète nommée Miranda. Hum hum... pourquoi ça me rappelle quelque chose ? Bon, sinon, épisode plutôt décousu et quelconque, avec un badguy à l'accent français affreux, et un Paré qui devrait éviter de prendre trois Xanaxs avant de faire les voix off.

- The Man Who Sold The World : Pendant que Percy se bat contre un virus holographique à bord du Tulip, Mal & Zoe Dante et Luc partent à la chasse au criminel de guerre, un médecin eugéniste autrefois leader d'une rébellion (hum hum). Pas super passionnant ni rythmé, malgré le toutéliage avec l'histoire du Cluster Divin.

Starhunter 1x06-11 :

- Peer Pressure : Le Tulip transporte une scientifique recherchée et son fils ; Percy s'entiche de ce dernier, pendant que Dante se fait manipuler par la mère du jeune homme. Les deux captifs ne jouent pas très bien, mais l'épisode n'est pas désagréable à suivre, principalement parce que Tanya Allen est assez amusante en version plus cynique et moqueuse de Kaylee (et puis un peu d'inceste, ça fait toujours son effet, même si c'est totalement gratuit ).

- Frozen : Pendant que le Tulip transporte Etienne, le contrebandier gay français obsédé de l'épisode sur Mars, l'équipage recueille à son bord un Médecin et sa soeur son fils (victime d'expériences scientifiques gouvernementales lui ayant conféré des capacités étranges), poursuivis par des mercenaires. Pas désagréable, notamment grâce au toutéliage avec l'Orchard, le Cluster, et le fils de Dante.

- Past Lives : L'ex-mari de Luc s'échappe après avoir été victime d'une expérience de l'Orchard. Au Tulip de le capturer, et de le sauver avant que son organisme ne se désagrège. Du développement de personnages (Luc & Dante) pas méga-passionnant (encore une fois, la voix-off de Paré est... monotone), mais qui a le mérite d'exister.

- Order : Un gourou-aux-dents-de-Freddie-Mercury réchappe de justesse au suicide collectif de tout son culte, pour tenter de trouver refuge sur le Tulip passant à proximité. Mais Dante refuse tout net, au grand dam de Luc, qui se laisse séduire par les paroles du gourou. Plutôt sympa, malgré les quelques longueurs habituelles dues au format.

- Cell Game : Percy tombe dans un piège tendu par un concurrent du Tulip ; pendant qu'elle croupit en cellule, Dante se la joue Prison Break pour faire s'évader un criminel d'un pénitencier de haute-sécurité, afin de l'échanger contre Percy. Ça se prend pour Oz sans être jamais convaincant, donc laule. 

- Black Light : Un militaire cryogénisé dans l'une des sections inexplorées du vaisseau (wtf !?) revient à la vie, persuadé d'être encore en guerre contre les Raiders, et l'équipage décide d'exploiter sa réputation pour obtenir des infos sur le fils de Dante. Outre le scénario un peu bateau, en partie repris d'un Trek, c'est toujours trop long pour son propre bien, et alors que la dernière partie (Montana & le militaire en infiltration chez les raiders) aurait dû être le point de départ d'une histoire se déroulant au moins sur un second épisode (surtout après les adieux interminables qui ont lieu juste avant), l'épisode fait un 180° instantané, et se termine abruptement de manière ultra décevante. Lame.

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Catch Review : TNA Impact (30/09/2015)

Publié le 3 Octobre 2015 par Lurdo dans Catch, Critiques éclair, Review, Télévision, TNA

Ce Dimanche, Bound For Glory... un BFG à la carte médiocre et vraiment peu inspirante.

Impact du 30/09/2015 :

- Après quelques heures de hype online promettant une annonce fracassante en ouverture de show, changeant radicalement le cours des choses pour la TNA, et faisant de BFG un PPV à ne pas rater, EC3 ouvre le show, se plaint, demande à Dixie de venir, et on a droit à un segment générique de mise en place pour le PPV entre Ec3, Dixie et Galloway. Lol.

- Meublage des commentateurs.

- Storm est mécontent. Et singe Wyatt en parlant de "buzzards".

- Storm vs Shera, Street Fight. L'ultime match de Storm à la TNA. Il fait tout le boulot, et l'affrontement était hautement oubliable, avec un ref bump, un Shera qui se dégage au compte de un et demi après être passé au travers d'une table, et un finish décevant, qui en plus voit toute la Revolution démolir Storm pour de bon..

- Dixie n'est pas contente de son neveu. Whatever. Elle annonce alors que le main event de ce soir décidera du main event de BFG, qui deviendra Matt Hardy vs Galloway vs EC3 si Galloway et Hardy gagnent ce soir. :facepalm: (et oui, c'était ça son annonce fracassante Lol².)

- Roode pour tenter de donner un peu de valeur à sa ceinture en carton, Lashley répond au challenge pour BFG. Promo classique de Roode, promo faiblarde de Lashley (sans surprise).

- La DH tape la discute.

- DJ Z, vs Tomasso Ciampa vs Trevor Lee. Ciampa est supposément déjà à la NXT, et Lee ne devrait pas être là pour l'instant (vu que les bookers ont dû trouver une excuse pour qu'il ait droit à un match par équipe au PPV, à savoir "il a droit à un rematch", mais ici, visiblement, personne ne se fatigue à donner d'explication), mais bon... un match de X-div très classique, et pas méga impressionné par Ciampa, malgré sa réputation.

- TBP se moquent gentiment des DH backstage. Très oubliable.

- Brooke qui vient raconter sa vie, et explique qu'elle va revenir, encore plus forte et volontaire.

- EC3 mécontent de la décision de sa tante. Bonne promo.

- DH vs TBP, Handicap match. No comment. Médiocre au possible, malgré les efforts de Maddie et de Jade.

- EY gueule tout seul backstage.

- Tournée de la TNA en Inde annoncée Lundi prochain.

- EY gueule dans le ring, avant de se faire attaquer par Robbie E, Melendez et Anderson. Sans intérêt.

- Matt & Galloway tentent de se mettre d'accord backstage. Ils tombent d'accord, forcément. Cette storyline aurait été tellement plus intéressante si Galloway décidait, ce soir, de perdre le match, et de n'avoir qu'EC3 à affronter Dimanche...

- EY est mécontent, et engueule Dixie, qui l'oppose à Angle @ BFG. EY commence à en faire un peu trop, je trouve, c'est dommage

- EC3 & Tyrus vs MHardy & Galloway. Aucune surprise, un tag match solide, mais hautement téléphoné.

- En post-match, Dixie annonce que JHardy sera l'arbitre du main event de BFG.

 

Donc voilà. Contrairement à l'Impact de la semaine dernière, un show très médiocre dans le ring, et dans sa mise en place forcée et bricolée en post-prod du PPV.

Et quel PPV ! Une carte particulièrement générique, qui n'aurait pas dépareillée à l'époque des PPVs de seconde zone de la compagnie.

 

- Kurt Angle vs Eric Young
- Bound for Gold Gauntlet Match
- Ultimate X: Tigre Uno vs Andrew Everett vs Manik vs DJ Z
- The Wolves vs Brian Myers and Trevor Lee
- Gail Kim vs Awesome Kong.
- Roode vs Lashley for the King of the Mountain Title.
- EC3 vs Galloway vs Hardy (w/Jeff Hardy as referee)

 

Wolves/GFW, Angle/Young et Kim/Kong, ce sont des matches qu'on a déjà vus des dizaines de fois, et dont les résultats sont téléphonés au possible ; Roode/Lashley devrait être bon, mais les enjeux sont minimes ; l'Ultimate X est tellemet surexposé qu'il n'a plus grande valeur, et ne vaudra que pour voir ce que vaut le petit nouveau (qui vient de la GFW, apparemment) ; le Gauntlet est clairement un moyen pour Mahabali Shera de décrocher un title shot qu'il encaissera durant la tournée en Inde ; et le main event... et bien, le main event est ce qu'on redoutait tous depuis des mois, depuis que l'on sait que BFG se déroule en Caroline du Nord : on a EC3, deux Hardys et un Galloway, soit deux lutteurs sans intérêt et le champion. Whouhou. Je les vois bien faire perdre EC3 sans qu'il soit épinglé, histoire de lui retirer le titre, mais qu'il garde son streak... malheureusement, ça ne changera pas le fait que c'est une très mauvaise idée.

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Les bilans de Lurdo - La Treizième Dimension (The Twilight Zone 2002) - dernière partie

Publié le 29 Juillet 2012 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Fantastique, Horreur, Thriller, Comédie, Science-Fiction, Drame, Anthologie, UPN

Suite et fin du passage en revue de la seule et unique saison de The Twilight Zone 2002, remake/relaunch de la mythique série de Rod Serling :

1x34 : Scénario très bête : une tv-réalité Carte aux Trésors, pour une mère dont le fils sert d'enjeu à l'émission. Dénouement hyper convenu, réalisation & écriture très quelconques, et morale anti-tv réalité très peu finaude.

1x35 : Jeffrey Combs, libraire hypocondriaque, qui a le pouvoir incontrôlable de matérialiser sa plus grande peur, à savoir une maladie extraterrestre tirée d'un bouquin de sf. Excellent épisode, au twist très amusant.

1x36 : Identity on Ice, avec Sean Patrick Flanery et Ian McShane, pour cette histoire de savant psychotique dans une station arctique... Mouais... pas trop mal écrit, mais pas passionnant pour autant, puisque la durée de l'épisode casse toute l'efficacité des deux twists successifs. 

1x37 : Épisode façon Le Prestige, avec un magicien à la David Blaine désirant connaître à tout prix le secret d'un tour mythique, effectué une seule fois par génération, et se transmettant de légende de l'illusionisme à future légende. Il va donc tout faire pour convaincre son actuel détenteur de le lui céder. Pas inintéressant, avec Lindy Booth dans un petit rôle, mais c'est plombé par des trous dans le scénario, et par un twist très éventé. Dommage.

1x38 : Ugh. Jessica Simpson en babysitter étudiante en psychologie (lol) qui débarque chez une gamine solitaire à la collection de poupées barbie étrangement agressives. On devine la fin dès les premières 90 secondes de l'épisode, et ensuite, ça se déroule sans rythme et sans surprise. Cela dit, Simpson transformée en poupée Barbie, ça a quelque chose d'adéquat.

1x39 : Remake raté d'un épisode classique dans lequel une femme tente de se faire opérer pour être belle... jusqu'à ce qu'on s'aperçoive à la fin qu'elle est naturellement splendide, mais que la beauté dans son univers, c'est être difforme. La réalisation enlève tout intérêt à l'épisode par son manque de finesse, et à part un caméo de The Collector, rien à sauver.

1x40 : Robin Tunney en veuve éplorée qui se met à la photo, et découvre sur ses clichés l'image fantomatique de son mari, qui lui montre la maison de leurs rêves. Tunney est attachante, mais l'histoire, si elle est jolie, est trop classique et lente pour emporter l'adhésion. Le montage musical, d'ailleurs, est assez raté.

1x41 : Jeremy Sisto en présumé condamné à mort, avec Alicia Witt comme avocate. Et il échappe par 4 fois à la mort, aidé par une présence fantomatique... bien interprété, mais on devine assez rapidement où ça veut en venir; d'ailleurs, la fin, si elle est amusante, ne surprend guère.

1x42 : Gil Bellows en soldat disparu en Irak, et qui réapparaît soudain chez lui, pour devenir un père exemplaire. 10 longues minutes pour arriver à la conclusion spectrale qui s'imposait depuis le début, et 10 autres de tergiversations soporifiques débouchant sur du vide...

1x43 : Une bande d'étudiants en vacances en Terre Aztèque, et jouant à une course au trésor via le web, découvrent un antique coffre, contenant une urne remplie de sang. Lorsqu'ils la renversent, le soleil disparaît, et une ère glaciaire s'abat sur Terre. Un seul moyen de l'empêcher : un sacrifice humain. Le pitch est sympathique, les acteurs aussi... mais voilà, c'est écrit par un abruti fini, qui laisse des trous de la taille d'un jumbo jet dans le scénar. Déjà, il annonce le twist final avec de gros néons, en filant au groupe une radio. Peu importe qu'ils soient au fin fond d'une grotte, au coeur d'une montagne, en plein pays aztèque, ils arrivent quand même à capter une radio nationale américaine avec un simple petit récepteur FM à piles... dry.gif Et juste après, on nous explique que l'oxygène va se raréfier, et ils commencent tous à avoir du mal à respirer, moins de 18 heures après la disparition du soleil... wallbash.gif
N'importe quoi... En plus, ils tuent Sarah Carter... bande de chiens galeux...

1x44 : Jason Bateman en propriétaire agoraphobe d'un immeuble auquel il fait mettre le feu, tuant involontairement deux enfants... qui viennent le hanter chez lui. Voilà, c'est tout. pas de twist, juste une hantise banale, bien interprétée, mais creuse et inutile.

 

Bilan final :

Donc, ces 44 épisodes...? Et bien ils sont particulièrement dispensables. Outre Whitaker qui cachetonne sans motivation aucune, il y a souvent un très clair problème de format : en 20 minutes, faire une histoire à twist qui ne soit pas prévisible ou qui soit originale, ça requiert d'excellents scénaristes, ou du moins suffisamment de talent pour brouiller les pistes. Ce que cette incarnation de la série échoue systématiquement à faire.

En même temps, comment brouiller les pistes quand ils n'ont que 4 figurants par épisode, au maximum, que la réalisation est quasi-systématiquement immonde, et que le peu d'ambiance instaurée est systématiquement brisée par un Whitaker hilare sur fond bleu qui vient dire une phrase creuse avant de repartir...?

Restent alors quelques bons épisodes qui généralement sont soit le fruit d'un scénariste compétent (adaptation d'un vieil épisode, ou bien des scénaristes confirmés, comme Behr, ou Crocken, de Star Trek DS9), ou bien sont portés à bout de bras par l'acteur principal, comme dans le cas de l'épisode avec Piven, ou celui avec Linda Cardellini.

C'est mieux que rien, à vrai dire, et je suppose que si l'on n'a jamais vu la série originale, ou si l'on n'est pas familier du fonctionnement de telles anthologies à twist, ce relaunch peut être intéressant, ne serait-ce que pour assister à un défilé de têtes familières... mais bon... 

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Les bilans de Lurdo : Rutherford Falls, saison 1 (2021)

Publié le 30 Mai 2021 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Romance, Sitcom, Télévision, USA, NBC

Sortie en catimini sur Peacock, la plateforme de VOD de NBC, Rutherford Falls a aussitôt reçu un accueil critique très enthousiaste, outre-atlantique.

Il faut dire que les 10 épisodes de la sitcom cochent beaucoup de cases qui plaisent à la presse américaine : un showrunner qui a le vent en poupe (Mike Schur - The Comeback, The Office, Parks & Recreation, Brooklyn 99, The Good Place), un acteur principal (Ed Helms) au capital-sympathie certain, un cadre très familier (Parks & Rec n'est pas loin) et des thèmes particulièrement d'actualité : déboulonnage de statue, droits des minorités, colonialisme, privilèges de l'homme blanc aisé, réécriture du passé de l'Amérique, etc.

Mais est-ce que tout cela fait vraiment du programme une sitcom réussie et drôle, comme semblent l'affirmer les critiques ?

Rutherford Falls, saison 1 (2021) :

À Rutherford Falls, une ville de la Côte Est des USA, la statue de Lawrence Rutherford, le fondateur de la ville, pose problème : pas à cause de son héritage, mais bien de son emplacement, qui provoque des accidents de la route. La nouvelle maire (Dana L. Wilson) propose de la déplacer, mais Nathan (Ed Helms), le descendant de Rutherford, s'y oppose. Un conflit ouvert voit alors le jour entre les deux camps, conflit qui va révéler de sombres secrets, et sur lequel va se greffer Josh (Dustin Milligan), un journaliste podcasteur en quête de scoop, et divers représentants de la tribu des Minishonkas, dont Terry (Michael Greyeyes), gérant du casino local, et Reagan (Jana Schmieding), la meilleure amie de Nathan, qui tente de développer son Centre culturel miteux...

Pour l'accompagner sur ce programme, et avoir à la tête de la série une showrunneuse d'origine native-américaine, Mike Schur s'est tourné vers Sierra Teller Ornelas, une scénariste d'Happy Endings, de Brooklyn 99 et de Superstore, qui s'est logiquement entourée de collègues issus des minorités.

De quoi permettre à NBC/Peacock de souligner la diversité (Jesse Leigh, qui joue l'assistant de Nathan, est non-binaire) et l'à propos de sa série, laquelle aborde ainsi, tout au long de ses dix épisodes, divers thèmes récurrents de la société américaine contemporaine. Et il faut bien avouer que Rutherford Falls le fait avec tact et nuance, sans sombrer dans les débats polarisants ou les caricatures trop outrées (même si bon, le personnage de Paul F. Tompkins...)

À l'identique, la communauté native-américaine n'est pas décrite comme un bloc immuable : on a Terry, businessman aux dents longues pour qui la prospérité de sa communauté ne peut se voir que sous le prisme du capitalisme, on a Reagan, plus préoccupée par le patrimoine historique des Minishonkas, et tout un assortiment de personnalités diverses et variées, aux âges, aux intérêts et aux points de vues variés.

Et toujours dans cette lignée mesurée et assez sobre, les relations entre les personnages restent toujours calmes, posées, y compris lorsque les sentiments s'en mêlent : Reagan et Josh, le journaliste, ont une relation simple et sans accroc (jusqu'à la toute fin de saison, quand le besoin de drama se fait ressentir), Nathan et la maire afro-américaine idem...

Le seul problème, c'est qu'à trop être mesurée, Rutherford Falls finit par être une série plaisante, agréable et gentillette... mais qui n'est pas vraiment drôle, voire ne suscite qu'un vague sourire çà et là.

C'est le vrai souci que j'ai eu avec la série, en tant qu'Européen forcément un peu moins concerné par toutes ces histoires de réparations, de casinos et de réécriture de l'histoire coloniale, assez typiquement américaines : oui, ça a bon fond, ça met en avant des messages pertinents, mais c'est aussi assez plat, dans l'ensemble, sans réel moment hilarant et sans réelle montée en puissance.

Après, j'avoue, ce qui n'aide pas, c'est que je ne suis pas forcément totalement fan de Ed Helms faisant du Ed Helms (en l'occurrence, le personnage de Nathan Rutherford a lui aussi bon fond, mais il a un caractère immature et caractériel, pas forcément très attachant), d'autant que le parcours de son personnage (de passionné d'histoire définissant toute son existence par le parcours de ses ancêtres, il finit paumé, en road-trip à la recherche de ses origines réelles) se conclut par un gag bas de plafond, à base de vomi, qui fait lever les yeux au ciel plus qu'autre chose.

Et il est vrai que, dans l'ensemble, l'humour natif-américain est un peu différent de celui auquel on a l'habitude à la télévision américaine, car plus mesuré et en retenue.

Mais globalement, je m'attendais à un peu plus d'énergie et de rires. Peut-être est-ce aussi du fait du nombre limité d'épisodes, qui ne laisse pas forcément le temps de développer grand chose d'autre que l'intrigue la plus fondamentale, et les grandes lignes des personnages...

Reste que le bilan est mitigé, pour ma part, en espérant que ce soit le syndrome Office/Parks & Rec qui frappe à nouveau : une première saison du programme trop sage, pas très convaincante, et une série qui trouve son ton et se révèle ensuite.

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Les bilans de Sygbab : CYCLE SCI-FI - Andromeda, saison 3 (2002)

Publié le 27 Juin 2021 par Sygbab dans Action, Aventure, Critiques éclair, Comédie, Fantastique, Les bilans de Sygbab, Review, Science-Fiction, Science Fiction, Télévision, USA, Andromeda

À l'instar du reste du blog, pendant quelques semaines, Sygbab est lui aussi en plein cycle science-fiction, avec la suite de son intégrale Andromeda...

Andromeda, saison 3 (2002) :

Nouvelle saison, nouveau générique : Kevin Sorbo reprend du service pour assurer la voix-off, et le discours change nettement. Plutôt que de réunir les galaxies pour reconstruire la civilisation perdue du Commonwealth, il est désormais question d’assurer la sécurité de ce futur. Mais c’est surtout la dernière partie qui donne une bonne idée de ce à quoi s’attendre : « I am Dylan Hunt, Captain of the Andromeda Ascendant, and these are our adventures ».

Il faut dire qu’en deux saisons, les scénaristes n’ont jamais réussi à donner l’impression qu’il y avait un réel engouement autour de la quête de Dylan, et qu’ils se sont contentés de faire bonne figure en l’évoquant de temps en temps par le biais de quelques sommets diplomatiques disséminés ici et là. Ils en sont donc arrivés à la conclusion qu’il fallait arrêter les frais, et ont décidé suite au final de la saison précédente que cette folle entreprise est réussie : le Commonwealth est de nouveau sur pied.

Passer d’un univers plongé dans le chaos à une alliance de planètes qui possède déjà une structure avec une chaîne de commandement et qui est capable de lancer un nouveau vaisseau flambant neuf (un évènement qu’évoque Dylan au détour d’un dialogue) en l’espace de trois ans a de quoi faire sourire, et constitue un aveu d’échec assez monumental.

Malgré toute la bonne volonté du monde, cela demande une suspension d’incrédulité beaucoup trop importante pour y croire un seul instant. Ce parti-pris n’est même pas totalement assumé : l’équipage accueille parfois des recrues qui disparaissent aussi vite qu’elles sont venues (sans savoir d’où, d’ailleurs).

Ce flou (qui n’a rien d’artistique) a pour conséquence de jeter le doute sur le rôle de l’équipage d’Andromeda, d’autant que ces derniers passent le plus clair de leur temps à s’embarquer dans ces fameuses aventures annoncées dans le générique, sans qu’on sache pourquoi ni comment.

Bien entendu, il n’est jamais question de découvrir d’autres cultures, ce qui serait bien trop compliqué à mettre en place étant donné qu’on n’en sait déjà pas beaucoup plus sur les principaux peuples dont on entend parler depuis le début. Il s’agit plutôt de proposer des épisodes creux et linéaires, qui n’offrent aucune surprise et qui sont juste bons pour avoir un peu de castagne.

Ce n’est qu’une façon de diluer l’intrigue principale, pour laquelle on a l’impression que les idées ne se bousculent pas tant la continuité est difficilement établie. Il y a cependant quelques soubresauts, à commencer par le triptyque des épisodes 3.10, 3.11 et 3.12 qui proposent des variations sur le concept d’espace-temps, avec notamment une réécriture des origines des évènements qui se sont produits il y a 300 ans, suggérant que Rhade (Steve Bacic) aurait initialement tué Dylan et vu le futur et serait ensuite retourné dans le passé pour se substituer à son alter ego afin de se sacrifier et de laisser son capitaine œuvrer pour restaurer l’ordre.

Ce n’est pas totalement inintéressant mais ça paraît un peu vain et forcé, et ça ne fait que souligner que la série a du mal à aller de l’avant.

Depuis la première saison, il n’est pas rare de voir Dylan confronté à son passé d’une manière ou d’une autre, jusqu’à croiser son ancien mentor dans le 3.20, ce dernier ayant eu sa conscience transférée au sein de plusieurs hôtes successifs pendant les trois siècles écoulés depuis leur dernière rencontre. Le thème est récurrent dans la science-fiction, mais il est traité sans finesse : Constantine Stark (Michael Ironside) s’est radicalisé et n’a plus une once de bon sens, car il ne pouvait que devenir fou en assistant à la chute du Commonwealth. Cela manque cruellement de nuances, mais il n’y a là rien d’étonnant.

En effet, c’est dans la droite lignée du fil rouge, destiné à être une lutte entre le Bien et le Mal, ce qui était à craindre. Pour autant, le menace ne se fait pas réellement sentir : pas de traces des Magogs ou de The Abyss, dont on n’entend parler qu’au détour de certains dialogues histoire de ne pas les oublier. Ceci dit, ils sont bien dans l’esprit de Trance, puisque qu’elle tente par tous les moyens possibles de manipuler le temps afin de choisir le meilleur futur possible dans le 3.12 The Dark Backward où elle la joue façon Groundhod Day.

Ou plutôt d’éviter le pire, celui où l’intégralité de l’équipage meurt. Au moins, c’est raccord avec ce le don de précognition qu’on lui connaît, et avec son statut d’être supérieur. Les motivations des membres de son espèce semblent paraissent un peu plus claires, dans le sens où leur volonté est que l’Univers survive aux Magogs.

Même si d’autres questions se posent, il y a au moins une tentative de faire évoluer Trance, ce qui n’est pas le cas pour la plupart des personnages, puisque même la quête d’humanité de l’avatar androïde d’Andromeda est mise de côté. L’attention est plus poussée sur Tyr et tout ce qui tourne autour de la réincarnation de Drago Museveni, et, contre toute attente, Rev Bem a droit à un épisode qui lui est consacré pour expliquer ce qu’il est devenu.

Réapparition de courte durée puisqu’il quitte ses amis venus le sauver, avec au passage une transformation physique et spirituelle comme récompense pour sa foi. Peut-être aura-t-il encore son mot à dire par la suite ?

C’est donc une fois de plus, dans l'ensemble, une saison chaotique et plate, qui ne décolle quasiment jamais. La seule chose à en tirer, c’est que bizarrement le niveau de la série reste constant dans la médiocrité. Il n’y a jamais de coups de génie rendant un épisode plus exceptionnel que les autres, mais pour l’instant ça ne tombe pas non plus dans la nullité absolue. Ceci dit, il y a plus de chances que ça aille dans ce sens plutôt que d’espérer constater une réelle amélioration…

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Blog Update ! - Février 2023

Publié le 5 Mars 2023 par Lurdo dans Update, Cinéma, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Télévision

Un mois de février consacré à la romance sur le blog des Téléphages Anonymes, avec une (grosse) quinzaine Saint Valentin et deux dernières semaines plus classiques...

#1755 - SAINT VALENTIN : Rosaline (2022) - 4/6

#1756 - SAINT VALENTIN : Trois mille ans à t'attendre (2022) - 4.5/6

#1757 - SAINT VALENTIN : Moonshot (2022) - 4/6

#1758 - SAINT VALENTIN : Meet Cute (2022) - 2.25/6

#1759 - SAINT VALENTIN : Une vie ou l'autre (2022) - 2.75/6

#1760 - SAINT VALENTIN : Spin Me Round (2022) - 2.25/6

#1761 - SAINT VALENTIN : Fly Away With Me (2022) - 2.5/6

#1762 - SAINT VALENTIN : Crush (2022) - 2.5/6

#1763 - SAINT VALENTIN : Moriah's Lighthouse (2022) - 2.25/6

#1764 - SAINT VALENTIN : Love Accidentally (2022) - 2.75/6

#1765 - SAINT VALENTIN : I Want You Back (2022) - 4.25/6

#1766 - SAINT VALENTIN : Two Tickets to Paradise (2022) - 3.75/6

#1767 - SAINT VALENTIN : About Fate (2022) - 3/6

#1768 - SAINT VALENTIN : L'Amour triomphe toujours (2022) - 2.5/6

#1769 - SAINT VALENTIN : 7 Days (2021) - 3/6

#1770 - SAINT VALENTIN : Somebody I Used to Know (2023) - 3.75/6

#1771 - SAINT VALENTIN : Ticket to Paradise (2022) - 2.5/6

#1772 - SAINT VALENTIN : Fall Into Winter (2023) - 3.5/6

#1773 - SAINT VALENTIN : Shotgun Wedding (2023) - 3.25/6

#1774 : La Légion des superhéros (2023) - 3.75/6

#1775 : Call Me Miss Cleo (2022) - 3/6

#1776 : Honk for Jesus. Save Your Soul. (2022) - 2.5/6

#1777 : Coup de théâtre (2022) - 3.75/6

#1778 : Out of Office (2022) - 3/6

#1779 : Year of the Dog (2007) - 3/6

#1780 : You People (2023) - 1.5/6

#1781 : Blade of the 47 Ronin (2022) - 2/6

#1782 : Jurassic Punk (2022) - 4/6

#1783 : Maurice le chat fabuleux (2022) - 3.75/6

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# Bilan :

Un mois assez moyen, tant au niveau de la quinzaine Saint Valentin que des deux semaines suivantes : pas beaucoup de films véritablement mauvais, mais pas non plus énormément de métrages se démarquant du lot.

Hallmark m'a agréablement surpris avec Two Tickets to Paradise, une comédie romantique très décontractée et ludique, à mettre en contraste avec Ticket to paradise, la rom-com de Julia Roberts et George Clooney, plutôt décevante.

Hors comédies romantiques, on peut tout de même citer Maurice, le chat fabuleux, une adaptation animée de Terry Pratchett -  imparfaite, mais tout à fait honorable. Idem pour La légion des superhéros, une origin story intéressante de Supergirl ; ou encore Coup de théâtre, un pastiche de whodunit à l'anglaise, à la distribution très attachante, mais à l'écriture qui ne va pas assez loin.

 

# Film(s) du mois : 

Outre Jurassic Punk, un documentaire intéressant pour les amateurs de cinéma, on peut citer quatre comédies romantiques qui m'ont agréablement surpris : I want you back, une comédie mordante et gentiment corrosive ; Moonshot, un teen movie prenant place dans l'espace ; Rosaline, ou Roméo et Juliette du point de vue de l'ex de Roméo ; et Trois mille ans à t'attendre, de George Miller, une œuvre imparfaite mais très réussie visuellement...

 

# Flop(s) du mois : 

Le You People de Kenya Barris, une comédie raciale bancale et maladroite, comme la plus grande partie de l'œuvre de Barris ; Blade of the 47 Ronin, une suite fauchée et approximative d'un film déjà peu glorieux ; et, à égalité, Moriah's Lighthouse, une rom-com Hallmark plate au possible malgré ses paysages bretons, Spin Me Round, une comédie satirique indépendante qui ne parvient jamais à trouver un ton cohérent, et Meet Cute, une rom-com mâtinée de voyage temporel, qui souffre de choix d'écriture peu probants...

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# Petit écran :

Pas énormément de séries passées en revue, durant ce mois de février : la fin de la saison 1 d'Andor, que je continue malheureusement à trouver en grande partie surestimée par les critiques du Web ; I Love that for You, une satire des chaînes de télé-achat américaines, qui ressemble trop souvent à un sketch du SNL en version XXL ; l'épisode spécial Saint Valentin de Harley Quinn, pas désagréable, mais toujours phagocyté par la relation Harley/Ivy ; et les deux dernières saisons du Cuphead Show, un programme qui peine toujours à concilier son format, son ton, ses origines, sa continuité et sa narration.

 

 

Retrouvez aussi les bilans de toutes les séries critiquées jusqu'à présent en ces pages depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.

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# À venir :

En mars, programme quasiment normal sur le blog des Téléphages Anonymes : du cinéma, des séries, des documentaires, avec uniquement une petite parenthèse consacrée à l'Irlande à l'occasion de la Saint Patrick...

 

Dans l'intervalle, toutes les mises à jour du blog sont disponibles sur la page Updates, et la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog est accessible dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Un film, un jour (ou presque) #1812 - INTÉGRALE MARVEL CINEMATIC UNIVERSE - Phase 4.1 : TV + Black Widow (2021) et Shang-Chi et la légende des dix anneaux (2021)

Publié le 10 Avril 2023 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Fantastique, Science Fiction, Science-Fiction, MCU, Marvel, Review, USA, Télévision

La phase 4 du MCU s'est récemment terminée avec Black Panther 2 : le moment est donc venu de se replonger dans les longs-métrages de cette phase compliquée du MCU, avec le recul que nous avons désormais sur ses objectifs, ses réussites et échecs...

Une phase 4 qui, en 2021, a commencé à la télévision, avec la très sympathique et ludique Wandavision : une réussite globale à peine contrebalancée par des attentes et théories démesurées des spectateurs, et par un final un peu trop classique (une grosse bagarre pleine d'effets spéciaux) affaibli par un tournage bousculé par la pandémie.

Idem pour Falcon & the Winter Soldier, une sorte de Captain America 3.5 pas désagréable, mais gentiment bancal, et au tournage directement et largement impacté par la pandémie. Résultat : des sous-intrigues approximatives, des idées abandonnées en cours de route, des trous de scénario, un rythme cahotique... ça reste tout à fait regardable, mais c'est encore assez balbutiant.

Loki, par contre, est nettement plus homogène et maîtrisée, ayant pour lourde tâche d'introduire la TVA, le concept de multivers, et le personnage qui deviendra Kang au cinéma. Malgré une bonne dose de pandémie, Loki est moins erratique, plus centrée sur son sujet, et plus réussie, même s'il faut bien l'avouer, il reste toujours des problèmes de rythme çà et là...

Et puis Marvel a enfin sorti son premier film de la phase 4... un film Black Widow qui, malheureusement, a un peu semblé arriver après la bataille.

Black Widow (2021) :

En 2016, Natasha Romanoff apprend que le programme de la Chambre Rouge, qui a fait d'elle la Black Widow, est toujours actif. Bien décidée à y mettre fin, elle part pour Budapest, traquée par le Taskmaster, et croise le chemin de sa sœur adoptive, Yelena...

Un thriller d'espionnage dont la filiation avec James Bond est tout à fait assumée (lavage de cerveau, forteresse volant, cascades improbables, criminel mégalo avec une armée d'amazones à ses ordres, etc), mais qui ne parvient qu'en partie à satisfaire, perdant un peu pied, vers la fin du métrage, dans sa surenchère explosive.

Il faut dire que le film partait déjà avec un handicap, celui d'arriver après la bataille - tout le monde sait comment Natasha termine son aventure dans Endgame, et avec cet épisode en flashbacks, les enjeux en sont naturellement diminués. Mais la véritable nature du film (une introduction des personnages de Yelena, du Red Guardian et de Milena) fonctionne tout de même très bien : les personnages sont sympathiques, leurs interactions amusantes, et de manière générale, la composante "famille qui se dispute" est assez efficace.

Tout comme les 3/4 du film, qui, comme je le mentionnais au-dessus, ne s'essouffle un peu vraiment qu'une fois dans la forteresse volante, pas aidé par des effets spéciaux inégaux (les véhicules, en particulier, n'ont fréquemment pas assez de poids et leur physique est approximative dans certaines scènes) qui rendent la toute dernière scène d'action, en chute libre, à peu près aussi probable que James Bond en train de faire du kite surf sur une vague de tsunami.

Après, ce Black Widow reste tout à fait honorable, bien que jonché de petites scories ici ou là (la bande originale de Balfe est, sans surprise, générique et oubliable, en plus d'être clichée ; le générique d'ouverture en mode "cover de Nirvana" me sort par les yeux ; l'histoire des phéromones est bancale ; l'ellipse finale sur Ross idem) qui auraient peut-être pu être remaniées ou évitées si le film n'était pas sortie en pleine pandémie...

3.5/6

 

(critique originale publiée sur ce blog en 2021, à lire ici)

Entre Black Widow et Shang-Chi, retour à la case télévision, avec What If ?, série d'animation explorant différentes réalités du multivers, pour un programme dynamique, amusant, et bien mené, probablement la meilleure série du MCU à ce jour. Puis...

Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings (2021) :

Héritier de Xu Wenwu, leader criminel des Dix Anneaux, Shang-Chi vit à San Francisco, sous l'identité de Shaun, un simple voiturier. Mais lorsqu'il est attaqué par des sbires de son père, Shaun doit désormais faire face à son destin exceptionnel, ainsi qu'aux mystérieux pouvoirs que son père tire de dix anneaux métalliques tombés du ciel...

Un agréable hommage au cinéma chinois (que ce soit les wu xia pian ou les films d'action hong-kongais de la grande époque) appliqué au MCU, et un moyen pour Marvel de se racheter un peu pour Iron Fist et son blondinet mollasson, en proposant des combats dynamiques et spectaculaires, ainsi qu'un grand final full CGI (comme d'habitude) ici nettement plus original et agréable, puisqu'avec des dragons et autres bestioles magiques.

Et c'est bien ce qui fait tout le charme de ce Shang-Chi : c'est dépaysant, et ça s'assume. La distribution est attachante, le bestiaire intrigant, l'histoire plutôt solide, le méchant n'est pas monodimensionnel, il y a un vrai thème musical, le fanservice Marvel reste discret, le côté bilingue du métrage est bien intégré, bref, c'est plutôt agréable à suivre, et, pour quelqu'un comme moi qui en a un peu assez de voir des films occidentaux scénarisés et réalisés par des weebs biberonnés aux mangas et fascinés par le Japon, les yakuzas ou les samuraïs, un peu de spiritualité et de style chinois ne font pas de mal à voir.

Après, il reste toujours quelques défauts, comme des effets véhiculaires toujours inégaux, un passage du temps pas très bien retranscrit... mais pour peu qu'on ne soit pas allergique aux films d'arts martiaux et à la Chine, Shang-Chi reste pour moi l'un des films de la Phase 4 les plus aboutis.

4.25/6

(critique originale plus complète publiée sur ce blog en 2021, à lire ici)

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Et comme toujours, retrouvez l'ensemble des notes des films du MCU et du DCEU (ainsi que des liens directs vers leurs critiques) sur notre page de bilan global...

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Critiques éclair - Star Wars : The Mandalorian - 3x07-08 + bilan (2023)

Publié le 22 Avril 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Disney, Science-Fiction, Science Fiction, Star Wars, Review, USA, Télévision

Début de saison 3 assez frustrant, avec une parenthèse assez peu utile, suite inégale avec toujours un focus inintéressant sur les traditions mandaloriennes, ou encore un épisode bourré de guests WTF : jusqu'à présent, la saison 3 du Mandalorien a peiné à me convaincre, semblant se perdre dans un développement peu probant de l'univers, et ne plus rien avoir à dire sur Grogu/Din Djarin, éclipsés par Bo-Katan et toute sa bande. Espérons que ces deux ultimes épisodes de la saison vont réussir à changer la donne...

Star Wars : The Mandalorian - 3x07-08 (2023) :

- 3x07 : Après avoir réuni les Nights Owls avec la Death Watch, Bo-Katan emmène les siens à la reconquête de Mandalore. Mais sur place, ils découvrent une présence inattendue...

Mouais. Avant-dernier épisode de la saison, qui ramène le Moff Gideon sur le devant de la scène, au travers d'une scène de Conseil des anciens de l'Empire, pas désagréable du tout et bourrée de fanservice, et à la toute fin de l'épisode, dans un face à face final là aussi intéressant.

Malheureusement, le reste de l'épisode est très anecdotique, entre les platitudes habituelles sur Mandalore et les divisions qui règnent entre les Mandaloriens, les grosses ficelles narratives assez forcées (la grosse bestiole inutile qui attaque le convoi, le piège, la capture de Djarin, le sacrifice du Mandalorien à la gatling), et une impression de catapultage des intrigues pour conclure au plus vite, après une saison de surplace.

Alors oui, ponctuellement, il y a des idées amusantes (Grogu dans son mécha, c'est à la limite du ridicule, mais ça marche - même si Grogu fait toujours vraiment pièce rapportée dans le récit), et visuellement, c'est assez réussi (les Dark Troopers et Gideon en beskar, la garde prétorienne), mais globalement, ça reste assez moyen, tout ça, même si ça avance enfin.

- 3x08 : Alors que Din Djarin est prisonnier des troupes de Gideon, Bo-Katan et son armée décident de tout faire pour reprendre Mandalore...

Mwébof. Autant c'est plutôt nerveux et rythmé, avec de l'action, de l'action, encore de l'action, et toujours plus d'action sur terre et dans les airs, autant au final, cet ultime épisode tombe un peu à plat, façon "tout ça pour ça ?".

Probablement parce que le scénario s'échine à clore un maximum de sous-intrigues et à éliminer de manière catapultée le plus d'éléments possible, comme les clones de Gideon, le Sabre noir (détruit sans que personne ne semble s'en émouvoir), la reconquête de Mandalore, etc : tout est bouclé de manière un peu précipitée, entre deux combats, et l'on ne peut s'empêcher de voir là le symptôme de réécritures de dernière minute (il n'y a qu'à voir les différences entre les storyboards du générique de fin et l'épisode en lui-même).

Alors en tant qu'épisode à part entière, on ne s'ennuie pas. En tant que season finale, par contre, c'est sans surprise, un peu bordélique, et un peu décevant.

 

- Bilan saisonnier -

Comme je le disais en introduction, une saison qui semble vraiment se chercher, et qui ne parvient plus à faire exister ses protagonistes originaux (Din Djarin et l'Enfant) tant ils ont été rattrapés par les lubies de Favreau et Filoni, et par le reste de l'univers Star Wars.

Plus que jamais, je reste persuadé que l'arc Djarin/Grogu aurait dû se conclure (du moins pour un temps) sur le départ de l'Enfant avec Luke, ce qui aurait pu forcer les scénaristes à développer le personnage de Djarin dans des directions intéressantes, de nouveau en solitaire après deux saisons en compagnie de Grogu.

Mais au lieu de cela, on se retrouve avec un personnage-titre dont toute l'évolution des les deux premières saisons de la série est rebootée, pour le faire replonger dans sa "secte", et le ramener à l'archétype mandalorien qu'il était au début de la série.

Et comme en plus, Grogu ne fait plus que de la figuration (le mystère sur ses origines, ses pouvoirs, sa relation avec Djarin, tout ça est plus ou moins réglé), les scénaristes se rabattent donc sur le reste de l'univers Star Wars, tentant de toutélier de nombreux pans de ce dernier (animation, cinéma, romans, etc) en un tout cohérent et ambitueux.

Ce n'est pas forcément surprenant : chez Lucasfilm, Filoni a toujours été le spécialiste es continuité, habitué à boucher les trous de cette dernière et à lier ce qui pouvait être lié, entre l'univers étendu et la continuité actuelle de Star Wars. Et Favreau, lui, le "faiseur", showrunner et scénariste au quotidien de la série, de se reposer naturellement beaucoup sur Filoni et sur le fanservice de l'univers, pour que la mayonnaise prenne.

Mais Filoni est occupé ailleurs, avec la série Asokha, la série Skeleton Crew, ou encore son projet de film crossover de toutes les séries Star Wars actuelles : a-t-il été moins présent, cette saison, sur The Mandalorian, ce qui expliquerait les errances du scénario ? Ou au contraire, a-t-il été plus présent, pour assurer une continuité globale avec les autres projets Star Wars en cours, et imposer son désir de revenir encore sur les Mandaloriens ?

Allez savoir. Une chose est sûre, cette saison 3 du Mandalorien ne m'a pas convaincu, brouillonne et décousue, se concentrant trop sur Bo-Katan et sur la secte dont est issu Mando, tout ça pour accoucher d'un final prévisible et assez frustrant. 

Bof, en somme. 

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Les bilans de Lurdo : What If...?, saison 1 - première partie : 1x01-03 (2021)

Publié le 4 Septembre 2021 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, Anthologie, Comédie, Critiques éclair, Disney, Fantastique, Horreur, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, MCU, Marvel, Review, Science-Fiction, Télévision, USA, Science Fiction, What If

Maintenant que le multivers Marvel (le MCM) est officiellement canon (cf Loki), Marvel se lâche, et nous propose sa première série d'animation, What If...?, inspirée des comic-books du même nom (l'équivalent des Elseworlds de DC Comics).

Au programme, neuf épisode de 30-40 minutes, consacrés à différentes réalités alternatives de l'univers Marvel, telles qu'observées (et narrées) par Uatu le Gardien (Jeffrey Wright), observateur pandimensionnel supposément neutre, dont le destin est d'observer les univers sans jamais intervenir...

What If...?, saison 1 - première partie - 1x01 à 1x03 (2021) :

- 1x01 - What If... Captain Carter Were The First Avenger ? : Lorsque Steve Rogers (Josh Keaton) est abattu juste avant de recevoir le sérum du Dr Erskine (Stanley Tucci), Peggy Carter (Hayley Atwell) est contrainte de se porter volontaire pour l'expérience, et devient Captain Carter, supersoldat arborant les couleurs de l'Angleterre. À ses côtés, engoncé dans une armure robotique conçue par Stark (Dominic Cooper), Rogers l'accompagne sur le champ de bataille, pour affronter le Crâne Rouge (Ross Marquand), qui veut déchaîner une créature tentaculaire sur Terre...

Une relecture très agréable du premier film Captain America, avec une touche féminine et un flegme british bienvenus, idéaux pour bien mettre à plat les tenants et aboutissants de cette série, et pour se lâcher au travers de scènes d'action fluides et dynamiques, où l'on casse du Nazi à tour de bras.

Est-ce que c'est parfait ? Non, la direction artistique et la synchronisation labiale seront probablement polarisantes, même si personnellement, cela ne m'a pas dérangé outre mesure. Mais l'énergie du tout, et le fait que l'épisode condense en une petite demi-heure un long-métrage de 2 heures fait que l'on ne s'ennuie pas, et que l'on sourit fréquemment, que ce soit devant les pirouettes impressionnantes de Carter en plein combat, les clins d'œil à la continuité établie, ou les répliques des différents personnages.

Dans l'ensemble, un bon point de départ pour What If...?, qui laisse augurer du meilleur pour la suite.

- 1x02 : What If... T'Challa Became a Star-Lord ? : Envoyés par Ego (Kurt Russell) pour enlever son fils sur Terre, les Ravagers de Yondu (Michael Rooker) se trompent et capturent le jeune T'Challa (Chadwick Bozeman).  Vingt ans plus tard, persuadé que le Wakanda a été détruit, T'Challa est devenu Star-Lord, une sorte de Robin des Bois de l'espace, et lorsque Nebula (Karen Gillan) vient trouver les Ravagers pour leur proposer un casse, ceux-ci acceptent. Leur cible : les Ambres de la Genèse, un objet cosmique en possession de Tivan (Benicio del Toro), sur Knowhere...

Un What If bien plus léger et déconneur, qui aligne une quantité de caméos improbables au travers d'une variation sur le thème des Gardiens de la Galaxie. Et ça fonctionne plutôt bien, en plus de susciter forcément un petit pincement au cœur en entendant pour la dernière fois Chadwick Boseman dans son rôle iconique.

Ici, libérés de la structure de Captain America imposée à l'épisode 1, les changements apportés à la continuité sont plus francs et plus nombreux. Thanos est devenu pacifiste, Nebula est une femme fatale, Tivan est bodybuildé et très méchant, l'Ordre noir travaille pour lui (l'occasion d'une bataille rangée contre Thanos), Korath est un fanboy de Star-Lord, le récit prend des atours de film de braquage... et l'importance de la famille, qu'elle soit naturelle, adoptive ou de substitution, est une nouvelle fois soulignée, comme elle l'était déjà dans les GotG de Gunn.

Un épisode très sympathique, qui fait honneur à Chadwick et à son personnage, et qui bénéficie grandement d'un doublage assuré par la quasi-totalité des acteurs originaux (Batista excepté - mais mention spéciale à Howard The Duck/Seth Green).

- 1x03 : What If... the World Lost Its Mightiest Heroes ? : Alors que Nick Fury (Samuel L. Jackson) est sur le point de créer les Avengers, ces derniers sont assassinés, un à un, par un tueur invisible. Accusée du premier meurtre, Natasha Romanoff (Lake Bell) s'échappe, et mène l'enquête, alors même qu'une armée d'Asgard menée par Loki (Tom Hiddleston) arrive sur Terre pour venger Thor...

Un épisode en mode whodunit qui, étrangement, semble avoir laissé de marbre bon nombre de critiques anglosaxons, qui ont apparemment même trouvé le tout "ennuyeux à mourir".

Je dis "étrangement", car j'ai plutôt apprécié cette réinvention funeste de Fury's Big Week, une série de comic-books publiés à l'époque des premiers films du MCU, et qui narrait l'emploi du temps surchargé de Nick Fury et du Shield pendant la semaine où se déroulaient, simultanément, Iron Man 2, L'Incroyable Hulk et Thor. On pense aussi au Marvel One Shot mettant en scène Coulson durant la découverte du marteau de Thor...

Ici, l'assassinat de tous les Avengers, les uns après les autres, fonctionne assez bien (le meurtre de Hulk est notamment assez marquant, visuellement), et la mise en avant de Fury et de Natasha permet aux deux personnages de prendre un peu plus d'épaisseur.

Quant au mystère en question, et au responsable de toutes ces morts, il est assez bien trouvé et change un peu la donne (le véritable What If... ? n'est pas vraiment celui du titre de l'épisode), sans être toutefois totalement imprévisible ou surprenant.

Plutôt réussi, donc, comme les deux épisodes précédents.

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2021 - Creepshow, saison 3 - première partie : 3x01-03 (2021)

Publié le 23 Octobre 2021 par Lurdo dans Anthologie, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Les bilans de Lurdo, Oktorrorfest, Review, Science Fiction, Science-Fiction, Télévision, Thriller, USA, Shutter

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Creepshow, saison 3 (2021) :

Alors que je viens à peine de passer en revue la saison 2 de Creepshow, une saison très inégale diffusée au printemps dernier, voilà que les 6 épisodes de la saison 3 arrivent pour Halloween. Je remets donc le couvert, sans grandes illusions sur la qualité finale du produit : par nature, cette anthologie Creepshow restera toujours fauchée et approximative, et il faut s'y faire.

# 3x01 :

- Mums : parce qu'elle voulait échapper à une vie maritale épouvantable, Bloom (Erin Beute), la mère de Jack (Brayden Benson) est tuée par son mari (Ethan Embry), qui l'enterre dans le jardin. Mais bien vite, Jack découvre que la végétation qui pousse là est assoiffée de sang et de vengeance...

Adapté d'une histoire de Joe Hill, un segment assez dérivatif (ça rappelle fortement la construction et le déroulement de Model Kid !, en saison 2) à l'interprétation assez mitigée, au rythme faiblard, et au côté "ouh, punissons ce méchant redneck sudiste sécessionniste terroriste violent" assez pataud et simpliste. Un bon gros bof.

- Queen Bee : lorsque Trenice (Olivia Hawthorne), Debra (Hannah Kepple) et Carlos (Nico Gomez), trois grands fans de Regina (Kaelynn Harris), apprennent que celle-ci va accoucher dans l'hôpital local, où ils ont leurs entrées, le trio décide de s'y introduire pour assister à l'événement...

Ça partait assez mal, avec des jeunes fans rendus assez insupportables par leur écriture (et un peu par leur interprétation), et un postulat de départ catapulté, et puis ça décolle un peu à partir du moment où la créature fait son entrée, une créature toute en effets pratiques et en latex qui font assez plaisir à voir. Rien d'exceptionnel, mais les effets sont réussis.

# 3x02 :

- Skeletons in the Closet : à l'occasion de l'inauguration d'un musée consacré au cinéma et à l'horreur, une rivalité d'antan renaît entre Lampini (Victor Rivera), le propriétaire de l'établissement, et son concurrent de toujours, Bateman (James Remar), qui menace Lampini de le faire arrêter pour avoir dérobé un cadavre...

Un épisode coécrit par Nicotero et qui, forcément, est entièrement consacré à l'art des maquillages et des accessoires de films d'horreur, à leur importance, à leur caractère iconique et mythique, blablabla.

Forcément. Le problème étant que le tout est affreusement cheap, surtout lorsqu'un squelette s'anime et commence à tuer : Nicotero filme le tout en vue subjective au travers d'un crâne (probablement en plastique), le squelette est animé de manière primitive, et hormis un bref moment d'animation numérique renvoyant à Jason et les Argonautes, le tout trahit constamment un énorme manque de budget, au point de rendre le tout assez risible.

Et je ne parle même pas de cette énorme ellipse bien pataude façon comic-book, en plein milieu, qui permet d'éviter d'avoir à tourner une scène de dépeçage pourtant centrale dans le récit.

- Familiar : après une visite chez un voyant (Keith Arthur Bolden), Jackson (Andrew Bachelor) se persuade qu'une entité maléfique l'accompagne constamment, ce qui amuse fortement sa compagne (Hannah Fierman)...

Un segment plus mesuré, sobre et sérieux, très Tales from the Darkside, mais peut-être trop basique et simple pour son propre bien : ça va droit au but, la créature est assez réussie, mais c'est très convenu et cousu de fil blanc. Mais au moins, ce n'est pas cheap.

# 3x03 :

- The Last Tsuburaya : un collectionneur d'art arrogant (Brandon Quinn) met la main sur l'ultime œuvre inédite de Tsuburaya, un artiste japonais spécialisé dans les monstres, et il décide de détruire l'illustration après l'avoir vue, pour être le seul à en bénéficier...

Mouais. Un épisode assez bavard co-écrit par Paul Dini, et qui ne convainc pas forcément, entre sa créature démoniaque peu probante, ses personnages écrits à la truelle (les personnages féminins, notamment), et son Brandon Quinn (Le Loup-garou du campus) en roue libre.

Ce n'est pas forcément mauvais en soi, mais ça ne m'a pas passionné (d'autant que finalement, on n'est pas très loin du format du segment Familiar : un homme seul, hanté et tourmenté par une figure démoniaque qu'il est seul à voir).

- OK I'll Bite : face à l'hostilité de ses codétenus et de certains gardiens, un prisonnier (Nicholas Massouh) névrosé, fasciné par les araignées et accusé d'avoir euthanasié sa mère malade, n'a d'autre choix que de pratiquer un rituel ancien et de libérer les araignées qu'il élève dans sa cellule...

Mouais (bis). Encore un segment un peu caricatural et brouillon, à l'interprétation inégale, aux effets visuels discutables, à l'exposition maladroite et au récit assez convenu. Pas franchement passionnant ou probant.

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Blog Update ! - Novembre 2021

Publié le 28 Novembre 2021 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Télévision, Update

Un petit mois de transition sur le blog des Téléphages Anonymes, qui a vu son audience remonter notablement et soudainement (les plus optimistes diront que c'est parce que Noël approche ; les plus cyniques verront une étrange coïncidence entre le début de la remontée d'audience, et le moment exact où, à titre d'expérience, j'ai fait passer le blog en premium), alors que je me prépare à entamer la Christmas Yulefest 2021, notre marathon annuel de films de Noël en tout genre....

#1537 : Cash Express (2001) - 4/6

#1538 : Dreams (2020) - 3.75/6

#1539 : Lady of the Manor (2021) - 2/6

#1540 : Stuntwomen - The Untold Hollywood Story (2020) - 3.5/6

#1541 : Venom 2 - Let There Be Carnage (2021) - 3/6

#1542 : Injustice (2021) - 2.25/6

#1543 : An Unknown Compelling Force (2021) - 3/6

#1544 : Queenpins (2021) - 3/6

#1545 : Shang-Chi et la légende des dix anneaux (2021) - 4/6

#1546 : Army of Thieves (2021) - 2.75/6

#1547 : L'enfance volée de Jan Broberg (2017) - 3/6

#1548 : Red Notice (2021) - 3.25/6

#1549 : Le Cristal magique (2019) - 3.5/6

#1550 : Black Friday (2021) - 2.25/6

#1551 : Dune - Première partie (2021) - 4/6

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# Bilan :

Un petit mois, donc, en quantité mais pas forcément en qualité, avec pas mal de nouveautés, et quelques bonnes surprises, mais aussi des déceptions plus ou moins attendues, comme Venom 2 ou Red Notice : ce ne sont pas des films catastrophiques, mais ils sont vraiment bien trop quelconques ou génériques pour dépasser de beaucoup la moyenne.

Et n'oublions pas quelques documentaires moins probants que d'habitude, notamment sur le plan de la forme : L'enfance volée de Jan Broberg, An Unknown Compelling Force, Stuntwomen, autant de métrages potentiellement intéressants, mais un peu desservis par une forme ou une écriture inabouties.

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# Film(s) du mois :

À ma grande surprise, Dune et Shang-Chi, deux films dont je n'attendais pas grand chose, et qui ont su me plaire pour des raisons différentes : d'un côté, un gros travail d'adaptation imparfait mais respectueux et visuellement intéressant, de l'autre, un film divertissant et plein d'action s'inscrivant dans une tradition et un genre qui pourtant ne me parlent pas vraiment, d'habitude.

 

# Flop(s) du mois :

Lady of the Manor, une comédie ratée signée Justin Long (et ce malgré sa distribution attachante) ; Black Friday, une comédie d'horreur ratée (et ce malgré sa distribution attachante, bis) ; et Injustice, l'adaptation animée des jeux vidéos de combat de NetherRealm et DC Comics... sans intérêt. Paglop, tout ça.

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# Petit écran :

Un mois de novembre qui a surtout servi à conclure les séries en cours depuis la rentrée, entre la fin de saison 1 de Marvel's What If...?, très efficace, la fin de saison 2 de Star Trek Lower Decks, une série toujours inégale, mais qui progresse lentement dans la bonne direction, et des bilans unitaires aux résultats qui varient : Harvey Birdman et son spin-off, Birdgirl, se sont avérés plutôt amusants, tandis que Star Wars Visions, pourtant loué par la critique, m'a laissé globalement de marbre.

 

Retrouvez aussi les bilans de toutes les séries critiquées jusqu'à présent en ces pages depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.

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# À venir :

Un gros mois après le début des films de Noël outre-atlantique, et plusieurs semaines après que les chaînes françaises aient emboîté le pas aux USA, les Téléphages Anonymes passent à l'heure de Noël pour la Christmas Yulefest 2021, et son visionnage intensif de films de Noël : jusque début janvier, au programme, une ou deux critiques quotidiennes de films de Noël, le plus souvent très récents, et occasionnellement, une série ou deux.

Va-t-on battre des records, et visionner plus de films qu'en 2019 (73 !) ou 2020 (68 !), alors même que les chaînes américaines multiplient leur production et que près de 200 nouveaux métrages sont prévus cette saison ? Peu probable, pour la même raison que lors de l'Halloween Oktorrorfest 2021 : j'ai décidé de faire un tri énorme en amont, et de ne plus me laisser déborder par une production à la qualité inversement proportionnelle à sa quantité.

Rendez-vous dès demain, donc, pour les débuts de la Yulefest 2021, des débuts en douceur avant de passer à la vitesse de croisière dès la semaine prochaine...

 

Dans l'intervalle, vous pouvez retrouver l'historique de toutes les éditions précédentes de la Christmas Yulefest, et des films, téléfilms et séries passés en revue à cette occasion, en accédant aux pages Index Christmas Yulefest alphabétique et saisonnier ; toutes les mises à jour du blog sont disponibles sur la page Updates, et la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog est accessible dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Les bilans de Lurdo : The Boys, saison 3 (2022)

Publié le 21 Août 2022 par Lurdo dans Action, Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Review, Science Fiction, Science-Fiction, Thriller, Télévision, USA, Amazon, Boys

Après une saison 2 cynique et parfois frustrante, et un spin-off animé amusant, place à la troisième saison de la série d'Eric Kripke pour Amazon, avec huit nouveaux épisodes d'une heure continuant l'escalade de la guerre de Butcher contre les superhéros de l'écurie Vought...

The Boys, saison 3 (2022) :

Alors que Hughie travaille désormais pour le gouvernement, il découvre la véritable nature meurtrière de Victoria (Claudia Doumit), sa collègue qui dissimule ses super-pouvoirs. De quoi le ramener dans le giron de Butcher, qui de son côté se radicalise et choisit d'utiliser de petites doses du Compound V pour obtenir des pouvoirs temporaires, et lutter contre un Homelander à la folie grandissante... d'autant que l'existence de Soldier Boy, superhéros mythique que tout le monde croyait mort, pourrait bien s'avérer le moyen de vaincre Homelander.

À l'instar du comic-book dont elle s'inspire, The Boys n'a jamais été une série particulièrement subtile ou modérée dans son propos et dans sa satire : que ce soit dans sa violence outrancière et sanguinolente, dans son approche des problèmes politiques de la société américaine, ou dans ses parodies du cinéma et des figures superhéroïques, la série de Kripke ne fait pas dans la dentelle, pour le meilleur et pour le pire.

Parce que oui, je l'avoue, alors même que le programme est de plus en plus populaire auprès des critiques et du web, je commence à me lasser de la série, ou pour être plus précis, de son écriture.

Je ne sais pas vraiment ce qui a provoqué chez moi ce sentiment de lassitude, durant le visionnage de cette nouvelle saison. Les thématiques globales, notamment tout le côté "la paternité c'est compliqué", qui me lassent sur la durée ? La facilité de certaines parodies moqueuses, qui se contentent souvent de reprendre ce qui a fait le buzz pour le détourner ("Antman dans Thanos", la parodie du spot de pub de Kylie Jenner, la vidéo Imagine...) ? Le côté générique et peu inspiré de certains détournements superhéroïques (Homelander et la jeune femme voulant se suicider, la Snyder Cut, Soldier Boy) ? La lourdeur de la satire politique (avec un Homelander de plus en plus ouvertement Trumpien, le côté Black Lives Matter de l'intrigue d'A-Train) ? La gratuité de certains moments, façon "on peut le faire, donc pourquoi pas ?" (la comédie musicale avec Kimiko et Frenchie, le caméo de Rogen, etc) ?

C'est probablement un tout, en fait, qui fait que petit à petit, je me désintéresse du programme, et de ses innombrables digressions pas forcément utiles - ce qui n'aide pas, d'autant que les scénaristes continuent leur travail d'humanisation rigolarde des supes (Deep, son couple et son poulpe ; Black Noir, ses animaux animés et son flashback ; A-train et sa pseudo-rédemption engagée) et tentent de donner des sous-intrigues plus ou moins probantes au reste de l'équipe des Boys (je dois dire que Frenchie et la Russe, ça ne m'a pas convaincu ; et que Mother's Milk est toujours bien terne par rapport à sa version papier).

Pourtant, il y a clairement du bon, dans cette saison, à commencer par Jensen Ackles en Soldier Boy, tout simplement excellent en pseudo-Captain America déglingué (au point que j'en suis presque venu à me ranger de son côté, malgré ses innombrables défauts, lorsque le duel final est arrivé) ; on peut aussi saluer le courage de la production, qui a fini par tourner Herogasm (dans une version finalement assez graveleuse et immature, certes, car le tout reste une production Rogen ^^) même si le tout n'avait pas l'ampleur de la version papier ; la structure globale de la saison est compétente, avec de petits coups de mous ici ou là, mais rien de bien méchant, et la radicalisation de Hughie est intéressante.

D'ailleurs, j'ai eu l'impression que la série utilisait un peu plus d'éléments des comics, probablement pour préparer une fin forcément inévitable. La Légende, notamment, réinventée en producteur hollywoodien libidineux interprété par Paul Reiser (très amusant)... mais aussi le parcours de Hughie, les divisions au sein du groupe, les scènes d'action...

Et puis il faut bien reconnaître qu'après une saison 2 plus intéressée par les superhéros que par les Boys, qui restaient trop passifs et en retrait, la série a inversé la vapeur, et donne enfin à ces derniers des pouvoirs et de l'action.

Mais entre la lassitude que j'ai exprimée plus haut (la série succombe trop souvent à mes yeux à de la provoc gratuite et à des scènes choc uniquement là pur créer le buzz et faire jaser), certains détails esthétiques (la différence de carrure de Homelander dans son costume et hors de son costume est toujours perturbante ; Starlight a fait un régime drastique et la production surcompense par un maquillage plus prononcé et un filtre de diffusion flagrant à l'image) ou d'interprétation (Karl Urban a toujours un côté forcé et pseudo-badass à l'image, dans ses poses et ses attitudes ; le français bancal de Tomer Capone est toujours aussi peu probant) qui me dérangent, et le dernier épisode, un peu brouillon, approximatif, plein de facilités gênantes (Frenchie qui bricole du Novitchok en trois minutes dans un labo, les autres qui le font respirer à Soldier Boy par un masque jamais étanche ou bien posé, alors qu'ils sont à dix centimètres du visage de SB...), je suis ressorti de la saison peu enthousiaste ou satisfait.

Ce n'est pas mauvais en soi, le côté technique et l'interprétation répondent toujours présents, et les fans adoreront (d'ailleurs, ils sont nombreux à trouver que c'est la meilleure saison du programme), mais de mon côté, je suis resté sur ma faim.

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Un film, un jour (ou presque) #681 : La Forme de l'Eau (2017)

Publié le 30 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Drame, Romance, Fantastique, Histoire

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

La Forme de l'Eau (The Shape of Water) :

En 1962, Elisa Esposito (Sally Hawkins), femme de ménage muette officiant au sein d'un laboratoire secret gouvernemental de Baltimore, découvre que le Colonel Strickland (Michael Shannon) mène des expérimentations sur une créature amphibie (Doug Jones) maintenue captive. S'éprenant aussitôt de cet être étrange, Elisa va alors tout tenter pour le libérer, avec l'aide de Giles (Richard Jenkins), son voisin homosexuel, de Zelda (Octavia Spencer), sa collègue afro-américaine, et du Dr. Hoffstetler (Michael Stuhlbard), un espion russe au grand cœur...

Dernier film de Guillermo Del Toro après le très mitigé (pour être gentil) Crimson Peak, The Shape of Water est un peu l'équivalent pour Del Toro de Les Infiltrés pour Scorsese : ce n'est pas son meilleur film, ce n'est pas son film le plus original, mais c'est celui qui a fini par être reconnu par la critique et par les Oscars, et par être multi-récompensé, un peu "pour l'ensemble de son œuvre".

Pas forcément surprenant, cela dit, tant le climat actuel de l'industrie se prêtait à une célébration des thèmes et des personnages de cette Forme de l'Eau : véritable hymne à l'altérité, à la coopération et à l'acceptation d'autrui, le film (réalisé par un Mexicain) nous montre en effet des exclus (un gay, une muette, une noire, un scientifique russe bienveillant) s'associer pour sauver un être différent de l'exploitation par un homme blanc, hétérosexuel, brutal, représentant du patriarcat et d'une certaine idée de la société américaine capitaliste.

De quoi cocher bien des cases sur le bingo des médias américains actuels ; mais il ne faut pas pour autant soupçonner GdT d'avoir fait là un film spécialement calibré pour décrocher des prix. En effet, la Forme de l'Eau est typique de son réalisateur, et brasse des thèmes récurrents chez celui-ci... au point de paraître assez redondant si l'on a déjà vu les autres métrages de Guillermo.

Car pour être franc, si l'on retire la photographie à dominante jaunâtre/verdâtre, qui peut évoquer le travail de Jeunet/Caro, ainsi que la bande originale de Desplat (qui lorgne parfois sur de l'accordéon à la Yann Tiersen), on se retrouve avec deux heures d'une romance assez moyennement convaincante, très balisée, et qui semble recycler pas mal de poncifs de Del Toro (notamment le méchant, qui renvoie clairement au Vidal du Labyrinthe de Pan, y compris au niveau de sa dégradation physique).

D'ailleurs, il est amusant de constater que, finalement, ce SoW tient autant, à des degrés divers, de La Belle et la Bête (la romance), de L'Étrange Créature du Lac Noir, d'Hellboy, que du Labyrinthe de Pan (le destin d'Elisa est très similaire à celui d'Ofelia), voire même... de la Petite Sirène.

Difficile de ne pas penser à ce dernier récit, en effet, tant Elisa semble un reflet du personnage de la sirène. Ariel (on va utiliser le nom donné par Disney, ça sera plus simple) rêve du monde des humains, tombe amoureuse du Prince, et accepte de tout sacrifier - son monde, son quotidien, et sa voix pour être avec lui... Elisa, elle, évoque une sirène ayant déjà troqué sa voix contre une existence parmi les humains : trouvée dans une rivière, déjà muette, elle arbore des branchies cicatrisées, fait des rêves aquatiques, et ne prend du plaisir que dans l'eau. Lorsqu'elle rencontre la créature (vénérée comme un Prince - ou un Dieu - dans son pays), c'est le coup de foudre, et elle sacrifie tout être avec lui, quitte à le rejoindre dans son monde après avoir été transformée...

Pas forcément surprenant (bis) : Del Toro fait régulièrement dans le conte de fées pour adultes (le conte de fées est ici évident, vue la narration d'ouverture, et le côté adulte est renforcé, pour une fois, par un peu de nudité inhabituelle chez GdT), avec des personnages et des situations très manichéennes, et une forme qui prend bien souvent le dessus sur le fond.

Ce qui fonctionne généralement plus ou moins, en fonction de la distribution, du rythme et de l'histoire. Ici, dans l'ensemble, ça ne fonctionne qu'assez moyennement, principalement parce que la romance au cœur du récit semble étrangement sous-développée et distante, au profit d'un Michael Shannon über-méchant et omniprésent.

Le script se plie d'ailleurs en quatre pour rallonger la sauce, notamment avec l'artifice narratif de la cale sèche, qui permet d'éviter de rendre sa liberté à la Créature pendant près d'une demi-heure, le temps que Strickland mène son enquête et que Shannon domine un peu plus le film de sa présence.

C'est dommage, d'autant qu'en parallèle, le script peine à développer son semblant de propos sur la confrontation passé/présent (cinéma vs télévision, illustrations vs photographies, etc), et que GdT se permet quelques digressions jolies, mais pas indispensables (le numéro de danse en noir et blanc, façon The Artist).

Bref, comme souvent avec Del Toro, c'est visuellement très travaillé (même si le filtre vert sur l'image est assez lassant), mais ça manque gentiment de subtilité, et malheureusement, ce côté assez basique et naïf de l'écriture me laisse assez indifférent. D'autant que le jeu parfois assez maniéré de Sally Hawkins ne m'a pas totalement séduit...

3/6 (mais j'ai parfaitement conscience d'être en minorité à avoir trouvé le film très moyen, voire décevant)

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien....

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2023 - The Midnight Club , saison 1 (2022)

Publié le 8 Octobre 2023 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Horreur, Fantastique, Oktorrorfest, Halloween, Drame, USA, Télévision, Netflix, Jeunesse, Critiques éclair, Romance, Afraid, Flanagan

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

The Midnight Club , saison 1 (2022) :

Spécialisée dans l'accueil des adolescents atteints d'une maladie incurable et fatale, la clinique Brightcliffe, dirigée par le Dr Stanton (Heather Langenkamp), héberge, au milieu des années 90, huit jeunes aux maladies et aux tempéraments variés : Kevin (Igby Rigney), lycéen sportif et souriant ; Anya (Ruth Codd), au caractère sarcastique et acariâtre et en fauteuil roulant ; Sandra (Annarah Cymone), religieuse et naïve ; Spencer (Chris Sumpter), gay et atteint du SIDA ; Cheri (Adia), riche héritière mythomane ; Natsuki (Aya Furukawa), au tempérament discret et dépressif ; Amesh (Sauriyan Sapkota), récemment arrivé et passionné de technologie et de jeux vidéo ; et Ilonka (Iman Benson), la dernière arrivée, une jeune femme intelligente et curieuse. Ensemble, chaque soir à minuit, ils se réunissent pour se raconter des histoires qu'ils ont inventées, qui leur permettent d'exorciser leurs peurs et leurs démons... mais petit à petit, des phénomènes mystérieux commencent à se produire, et Ilonka décide de mener l'enquête.

Nouvelle production Mike Flanagan, à ne pas confondre avec Midnight Mass, la série préalable de Flanagan : ici, le réalisateur/scénariste adapte les romans pour adolescents de Christopher Pike (apparemment incontournables outre-Atlantique) en 10 épisodes d'une cinquantaine de minutes, avec pour objectif une horreur plus accessible, notamment pour le public d'origine des livres.

Et une chose très claire apparaît rapidement au spectateur avisé : tant Pike que Flanagan se sont largement inspirés (Flanagan le reconnaissant ouvertement en interview) de la série canadienne Fais-moi peur pour donner forme à ce Club de Minuit (qui renvoie directement à la Société de Minuit de la série). Le résultat, c'est un peu ce que le revival récent de Fais-moi peur a tenté d'accomplir ces dernières années (sans parvenir à trouver le bon équilibre) : un programme confrontant les jeunes membres du Club au surnaturel, avec en parallèle, des histoires secondaires narrées par les protagonistes.

Ici, cela donne globalement des épisodes divisés en deux portions : d'un côté, une grosse moitié consacré aux histoires racontées par les adolescents, des histoires qui sont chacune adaptées d'une nouvelle de Pike, qui possèdent chacune des styles visuels, narratifs et formels différents, qui sont interprétées par tous les acteurs de la série (avec des perruques parfois peu convaincantes), et qui en disent long sur l'état d'esprit du narrateur, ses peurs, ses sentiments, etc.

Et à côté, l'histoire d'Ilonka, qui mène l'enquête sur la secte ayant autrefois vécu au manoir, et qui, petit à petit, tombe sous la coupe de Shasta (Samantha Sloyan), une naturopathe dont la communauté est installée non loin, dans les bois. Une Shasta qui flatte constamment Ilonka, qui l'encourage, qui la couvre de compliments, jusqu'à ce que, progressivement, l'adolescente, persuadée d'être plus intelligente que tout le monde, finisse par paraître égocentrique, entêtée, menteuse, voire même antipathique et blessante, dans sa quête sans fin d'un remède magique à sa maladie et à celle des autres.

Une évolution du personnage narrativement cohérente (après tout, on parle d'une ado de 18 ans facilement influençable et désespérée), assez fidèle au récit original, mais qui rend les derniers épisodes un peu frustrants, je dois dire, d'autant que le récit global, délibérément très young adult, est assez cousu de fil blanc (tous les rebondissements sont très prévisibles).

C'est probablement pour cela que la série a été assez moyennement bien reçue par la critique et les spectateurs : contrairement aux autres programmes de Flanagan, The Midnight Club est clairement un récit jeunesse, fidèle aux inspirations de Flanagan et au matériau d'origine. Ce qui, forcément, pour ceux qui s'attendaient à un programme particulièrement adulte, aux thématiques profondes et sombres (elles le sont pourtant, une fois passé le vernis young adult), peut décevoir.

J'étais d'ailleurs parmi les spectateurs dubitatifs, ayant regardé le premier épisode à sa diffusion, l'année dernière, et ayant laissé le reste de la série de côté pendant plus de six-huit mois, un peu déçu par l'orientation Fais-moi peur du tout. Et puis j'ai de nouveau laissé sa chance au programme, et j'ai fini par être séduit par cette distribution compétente, par ces personnages blessés et meurtris par un destin funeste, par ces récits courts parfois inégaux, mais toujours ludiques, et par le propos global sur la mort, la maladie, la solitude, le regard des autres, le deuil, l'espoir, etc.

Ce n'est pas parfait (ça aurait probablement pu être plus dynamique et rythmé, comme souvent chez Flanagan), mais ça reste bien écrit, bien produit, bien interprété, et régulièrement touchant.

Après, on regrettera que la promesse initiale par Netflix d'une deuxième et ultime saison ait mené les scénaristes à laisser des portes ouvertes, et à botter en touche sur l'intrigue de fond, pour lui préférer une résolution émotionnelle plus satifaisante dans l'immédiat. Maintenant que Netflix a annulé la seconde saison, cependant, beaucoup d'éléments narratifs restent en suspens, ce qui ajoute inévitablement à la frustration du spectateur...

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2021 - The Haunting of Bly Manor (2020)

Publié le 24 Octobre 2021 par Lurdo dans Critiques éclair, Drame, Fantastique, Horreur, Les bilans de Lurdo, Netflix, Oktorrorfest, Review, Romance, Thriller, Télévision, USA, Flanagan

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

The Haunting of Bly Manor (2020) :

En 1987, Dani (Victoria Pedretti) accepte un poste de gouvernante dans le manoir de Bly, en la possession de Henry Wingrave (Henry Thomas), un businessman absent et excentrique. Là, elle rencontre Miles (Benjamin Evan Ainsworth) et Flora (Amelie Bea Smith), la nièce et le neveu orphelins d'Henry, dont elle a désormais la charge, ainsi que Jamie (Amelia Eve), la jardinière, Hannah (T'Nia Miller), la responsable de la maisonnée, et Owen (Kamal Khan), le cuisinier, qui l'accueillent à bras ouverts. Mais rapidement, Dani s'aperçoit qu'un malaise inexplicable règne à Bly, et qu'une présence surnaturelle hante les lieux...

Après son Haunting of Hill House de 2018, une adaptation libre du roman de Shirley Jackson qui préférait se concentrer sur le portrait d'une famille en plein deuil plutôt que verser dans un déluge de jump scares et autres effets faciles, Mike Flanagan a remis le couvert pour Netflix, avec The Haunting of Bly Manor, une adaptation à nouveau très libre du Tour d'écrou d'Henry James.

On retrouve ici bon nombre d'éléments de Hill House : outre une partie de la distribution, Flanagan a ici aussi recours à une narration particulièrement déstructurée, avec des flashbacks, des personnages qui, constamment, passent du souvenir à la réalité, des scènes montrées sous un angle différent, etc. On retrouve aussi un sens certain de la mesure et de l'économie de moyens (toujours ce souci du détail, avec des fantômes discrets cachés dans de nombreux plans), ainsi qu'une direction d'acteurs impeccable, notamment au niveau des plus jeunes acteurs (paradoxalement, si Victoria Pedretti, l'actrice principale, est excellente, elle m'a aussi semblé peut-être un peu trop constamment à fleur de peau).

On retrouve aussi (et c'est moins probant) un nombre d'épisodes assez élevé (9 épisodes de plus d'une heure), qui a tendance à alourdir un peu le récit. C'était déjà un souci de Hill House et de ses dix épisodes, qui traînaient un peu sur la fin, et avaient ainsi tendance à se perdre légèrement dans de la surexposition pas forcément utile.

Un problème inhérent au format Netflix, et ici un peu minimisé par un nombre d'épisodes en baisse (la série suivante de Flanagan pour Netflix, Midnight Mass, continue dans cette direction, avec sept épisodes au compteur), mais un problème qui persiste néanmoins, et qui fermera probablement la porte de Bly Manor à bon nombre de spectateurs réticents au rythme et au format de la série (ainsi qu'aux longs monologues chargés d'émotion typiques de l'écriture Flanagan) ; par exemple, il est vite évident que l'épisode tout en flashbacks sur les origines du fantôme de Bly (épisode qui adapte une autre nouvelle de Henry James, dans un noir et blanc numérique pas forcément très probant) aurait probablement mieux fonctionné en étant intégré tout au long de la saison, par petites touches, plutôt qu'en bloc juste avant le final. Idem pour la narration en voix off, un peu trop présente et didactique.

Autre point potentiellement gênant pour une frange du public : à l'instar de Hill House, Bly Manor n'est pas une série d'horreur qui fait peur, c'est un drame familial et émotionnel qui utilise le surnaturel et les codes des histoires de fantômes pour narrer l'histoire compliquée et multi-générationnelle de personnages traumatisés et endeuillés. Ça parle d'amour, de pardon, de possessivité, de souvenirs qui vous hantent, de manipulation, d'espoir, etc... mais niveau horreur, c'est léger.

Donc forcément, qui s'attend à des jump scares, à des fantômes effrayants, à de la tension constante, etc, sera bien déçu à l'arrivée. Et il faut probablement chercher là la raison de l'accueil critique nettement plus mitigé qu'a reçu le programme à sa diffusion : Bly Manor a beau être bien interprété, produit, dirigé, et conçu, le focus sur l'émotion et la romance au détriment du frisson, et le rythme lent de ces neuf épisodes, ont fait que spectateurs et critiques n'ont pas été autant séduits par cette nouvelle production Flanagan.

Et effectivement, malgré toutes les qualités du programme, on ne peut nier quelques défauts de structure et d'écriture évidents. Bly Manor est une mini-série ambitieuse, notamment sur un plan thématique, mais la carte blanche fournie habituellement par Netflix à ses showrunners et réalisateurs (ainsi que le cahier des charges du diffuseur, en ce qui concerne le format et la durée de ses productions) s'avère une fois de plus un peu trop lourde pour le bien du programme.

En 6 épisodes, avec une structure un peu remaniée, ça aurait probablement été plus efficace... en l'état, c'est intéressant, mais un peu inégal.

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Les bilans de Lurdo : The Resort, saison 1 (2022)

Publié le 28 Mai 2023 par Lurdo dans Aventure, Comédie, Critiques éclair, Peacock, NBC, Romance, Thriller, Policier, Fantastique, Review, USA, Les bilans de Lurdo, Télévision

Huit épisodes d'une petite demi-heure au programme de cette série présentée comme une comédie noire teintée de mystère et de fantastique, diffusée en juillet dernier sur Peacock, et créée par le scénariste de Palm Springs, comédie romantique fantastique sympathique déjà avec Cristin Milioti. 

The Resort, saison 1 (2022) :

Couple encore marqué par la mort de leur enfant, Noah (William Jackson Harper) et Emma (Cristin Milioti) vont fêter leur dixième anniversaire de mariage dans un hôtel luxueux sur la Riviera Maya. Mais là, rien n'y fait, et les tensions subsistent au sein du couple... jusqu'à ce qu'Emma trouve, dans la forêt, un vieux téléphone appartenant à Sam (Skyler Gisondo), un adolescent disparu 15 ans plus tôt dans des circonstances assez floues, en compagnie de Violet (Nina Bloomgarden), rencontrée là quelques jours plus tôt. Persuadée de pouvoir résoudre le mystère de cette double disparition, Emma décide de mener l'enquête...

Dans Palm Springs, à l'occasion d'un mariage dans un hôtel luxueux, Andy Samberg et Cristin Milioti découvraient une grotte mystique dans le désert, qui les plaçait hors du temps, dans une boucle temporelle servant de métaphore à un amour naissant et aux débuts éthérés d'une relation... ici, à l'occasion de vacances dans un hôtel luxueux du Yucatan, Cristin Milioti et William Jackson Harper traquent une grotte mystique dans la jungle, capable de placer ses visiteurs hors du temps, dans un état d'animation suspendue permettant de revivre en boucle un moment heureux de leur vie, dans une métaphore du deuil et de la souffrance qui empêchent d'aller de l'avant.

La véritable différence entre ces deux projets d'Andy Siara, le scénariste, c'est le ton : d'un côté, une comédie romantique, de l'autre, un mélange de genre un peu bancal, tour à tour enquête (inspiré de cette tendance très anglo-saxonne des podcasts de true crime avec lesquels chacun peut s'imaginer enquêteur et se persuader d'être capable de résoudre des crimes inexpliqués), drame relationnel, psychothérapie, récit initiatique existentiel teinté de mysticisme méso-américain, film d'aventures et thriller fantastique façon Lost.

Pendant ses premiers épisodes, le programme est ainsi totalement en mode enquête policière, à la chronologie déconstruite à grands renforts de flashbacks du point de vue des disparus - certes, il y a bien quelques motifs visuels un peu plus excentriques et récurrents (des boucles/mouvements circulaires et elliptiques), mais globalement, ça ressemble alors beaucoup à un film d'aventures où un couple de touristes met le nez dans ce qui ne le regarde pas, avec cette formule classique du couple qui se resoude dans l'adversité.

Et puis progressivement, plus la série avance, et plus la touche fantastique se fait présente, notamment au travers d'Alexander (Ben Sinclair), le patron amnésique de l'hôtel, qui semble avoir des visions prophétiques et être le personnage principal d'un livre initiatique écrit par un auteur local.

Alexander fait globalement basculer le programme dans quelque chose de plus spirituel... mais aussi de plus "psychothérapie de bazar", comme les scénaristes américains aiment bien en mettre partout. Parce que oui, il y a bien une grotte mystique, quelque part dans la jungle, qui attire à elle les âmes en peine, les personnes souffrant d'un deuil ou d'un traumatisme mal assimilé, pour leur permettre de tout oublier, en particulier les ravages du temps.

Et oui, la dernière ligne droite de la série suit la quête de Noah, Emma, Baltasar (Luis Gerardo Méndez), chef de la sécurité de l'hôtel, et Murray (Nick Offerman), père de l'adolescente disparue, qui partent à la rencontre de l'auteur du livre initiatique/à clef en question (Luis Guzman) pour retrouver la grotte perdue et explorer d'immenses galleries souterraines obscures...

Malheureusement, tout cela se fait à grands renforts de discours ronflants et pseudo-profonds sur la vie, l'amour, le destin, le deuil, le passage du temps, les souvenirs, les relations, etc, et si pas mal de sous-intrigues ou de mystère finissent par trouver une réponse, il n'y a qu'à voir la réaction du Web pour comprendre que tout cela n'est pas forcément très satisfaisant pour tout le monde.

The Resort est, en fin de compte, une série de plateforme de streaming assez typique : tout à fait compétente à l'écran (l'interprétation est excellente), elle déborde d'idées pas toujours cadrées, elle est trop excentrique pour connaître un franc succès, trop frustrante et "illuminée" pour satisfaire les amateurs de mystère, pas assez légère et drôle pour emporter l'adhésion, et pas assez rigoureuse et subtile pour que ses métaphores et son propos paraissent maîtrisés (l'illustration musicale et ses chansons aux paroles surlignant systématiquement ce qui se passe ou ce qui se ressent à l'écran, au secours).

À une époque, elle aurait pu être sur HBO ou Showtime, mais en l'état, si elle est dépaysante et intrigue un instant, elle finit par laisser sur sa faim. Essai brouillon et pas totalement transformé, donc, et je serais vraiment surpris que la série revienne en seconde saison... 

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Critiques éclair - Star Trek Strange New Worlds 2x04-06 (2023)

Publié le 5 Août 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Télévision, Les bilans de Lurdo, USA, Review, Drame, Science Fiction, Science-Fiction, Star Trek, CBS, Strange New Worlds

Suite de la saison 2 de Star Trek Strange New Worlds, après trois premiers épisodes très inégaux, dont se détache clairement celui du procès d'Una, bien au dessus des deux autres...

Star Trek - Strange New Worlds, saison 2 :

- 2x04 - Among the Lotus Eaters : Alors que M'benga, Pike et La'an descendent sur Rigel VII, une planète primitive au développement parasité par une source extérieure, les trois officiers découvrent qu'un ancien membre de l'équipage est désormais Roi de la planète, et que tous ses habitants (ou presque), ainsi que l'équipage de l'Enterprise en orbite, sont victimes de radiations effaçant progressivement leurs souvenirs...

Un épisode écrit par Kristin Beyer (co-scénariste sur Discovery et auteure de romans Voyager) qui lorgne très fortement sur les épisodes "à l'ancienne", façon TOS (la mission sur Rigel VII est d'ailleurs un renvoi direct au pilote refusé de TOS, The Cage et à sa version "flashback" dans The Menagerie) : postulat de départ à l'ancienne, décors extérieurs à l'ancienne, musique à l'ancienne, enjeux à l'ancienne... et malheureusement, rythme à l'ancienne, pour un épisode un peu mollasson qui aurait gagné à être raccourci de 5-10 minutes.

Après, ce n'était pas désagréable pour autant, avec notamment un focus secondaire sur le couple de Pike (dommage que sa compagne soit un peu transparente, il y aurait eu moyen de choisir une actrice plus attachante ou charismatique) et sur Ortegas qui parvient à lutter contre cet Alzheimer de l'espace pour piloter le vaisseau et le sauver. 

Mais ça s'arrête là.

- 2x05 - Charades : Alors que Spock doit se préparer à une cérémonie rituelle avec sa fiancée et ses futurs beaux-parents, il est pris dans une anomalie spatiotemporelle et voit sa moitié vulcaine éradiquée. Désormais totalement humain, et en prise avec des émotions qu'il ne sait pas contrôler, Spock doit réussir à tromper sa belle-famille... tout en résistant à son attirance pour Chapel.

Un épisode plutôt comique de la série, centré sur Spock, sa relation avec T'Pring et ses sentiments pour Chapel... et ça fonctionne plutôt bien, je dois dire, aidé par des beaux-parents détestables, une Mia Kirshner attachante en Amanda Grayson (même si elle n'a que onze ans d'écart avec Ethan Peck), un Anson Mount à la nonchalence qui fait toujours mouche, et un Peck qui maîtrise désormais bien son Spock, à la fois son versant humain et son côté vulcain. Sans oublier Jess Bush, toujours très efficace en Nurse Chapel (même si les choix capillaires de son personnage me dérangent toujours un peu).

Après, ce n'est pas un chef d'œuvre en soi, et il reste quelques maladresses, mais entre les Kerkhovians très "administratifs" et la tirade finale de Spock sur sa mère, réussie, ça passe globalement plutôt bien.

- 2x06 - Lost in Translation : Alors que l'Entreprise assiste le Farragut dans la mise en ligne d'une station de collecte de deutérium, au cœur d'une nébuleuse, Uhura commence à être victime d'hallucinations mises sur le compte du surmenage. Mais bien vite, il apparait que ces hallucinations cachent tout autre chose...

Un épisode intéressant, qui n'est pas sans rappeler des récits au postulat similaires, que ce soit du côté de Next Generation ou de Voyager, par exemple, avec des entités qui vivent sur un autre plan que les humains et tentent de communiquer d'une manière initialement incompréhensible.

Ici, le titre de l'épisode dévoile un peu trop à l'avance le pourquoi du comment, mais ce n'est pas bien grave, puisque l'intrigue de fond est en partie prétexte à confronter James T. Kirk au reste de l'équipage, ce qui permet à Paul Wesley de donner un peu de substance à son interprétation du personnage - la production aurait pu faire un effort au niveau du casting ou de la ressemblance, mais l'écriture est là pour prendre le relais, et ce Kirk est déjà plus convaincant ici, dans ses interactions avec ses (futurs) membres d'équipage.

À côté de cela, Celia Rose Gooding prouve une nouvelle fois que son Uhura est particulièrement sympathique (j'ai envie de dire, bien plus que Zoe Saldana dans le rôle, mais c'est probablement dû à l'écriture) et qu'elle est bonne actrice, presque toute la distribution a des petites scènes, çà et là (Una et Pelia qui se disputent, Sam Kirk jaloux de son frère, La'an troublée par Kirk, la rencontre Spock/Kirk, etc), et le tout se regarde très bien, même si le scénario, en soi, ne révolutionne rien.

Agréable, dans l'ensemble, et la saison continue à reprendre un peu de poil de la bête après ses trois premiers épisodes inégaux.

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Les bilans de Lurdo : Le Continental - D'après l'univers de John Wick (2023)

Publié le 30 Mars 2024 par Lurdo dans Action, Critiques éclair, Télévision, Les bilans de Lurdo, Thriller, Histoire, Peacock, Review, USA

Mise en chantier dès 2017, cette préquelle à la série des films John Wick a longtemps tourné en rond en préproduction, initialement pour Starz, puis revendue et diffusée, finalement, sur Peacock, la plateforme de NBC. Au programme, un format atypique de 3 x 90 minutes, sous la supervision des scénaristes des médiocres Turkey Bowl et Mise à l'épreuve 1 et 2... ce qui, bizarrement, donne un résultat qui est loin d'être inintéressant.

The Continental - From the World of John Wick (2023) :

Lorsque son frère aîné Frankie (Ben Robson) trahit Cormac O'Connor (Mel Gibson), le gérant de l'hôtel Continental (et le dirigeant de tout le monde criminel qui gravite autour du bâtiment), et lui dérobe une presse destinée à la frappe de médaillons très spéciaux, Winston Scott (Colin Woodell) est amené contre son gré à New-York, pour y être interrogé par Cormac. Mais bien vite, à la mort de Frankie, Winston va commencer à réunir autour de lui des ennemis de Cormac pour se venger, et prendre d'assaut le Continental...

Soyons francs : la franchise John Wick ne brille pas forcément par son worldbuilding, assez bordélique et qui semble souvent improvisé au fil des chapitres, pour le meilleur et pour le pire. Le côté positif, c'est que ça donne aux John Wick une identité certaine, reposant sur cet univers improbable assez marqué sur le plan du style et sur ses scènes d'action mémorables. Le côté négatif, c'est que la franchise bascule fréquemment dans le too much, et peut faire lever les yeux au ciel, même chez les amateurs de films de genre.

Et puis les John Wick ont tendance à avoir des difficultés à gérer leur rythme, avec des récits souvent trop longs pour leur propre bien.

Sans surprise, donc, on retrouve ici, dans cette préquelle racontant les origines du personnage de Ian McShane, la plupart des défauts et des qualités des John Wick, mais en mode plus télévisuel. 

Sur le plan stylistique, la série est largement dépendante de l'époque à laquelle elle se déroule : les années 70. Une époque vue par un prisme très pop culture, avec sa blaxploitation, son kung fu, sa pègre, etc, et sa bande-originale juke-box bourrée de morceaux de funk et de disco. C'est sympathique (même si ça frôle fréquemment l'overdose), et ça s'accompagne d'efforts de mise en scène, notamment dans les transitions entre les scènes, le montage et les mouvements de caméra.

Ce n'est pas parfait (les extérieurs de New-York sont bien trop propres, avec un éclairage trop plat), mais il y a là plus de style et d'identité visuelle que dans multiples séries tv "prestigieuses" récentes. À l'identique, tant que l'on parle des bons côtés, l'univers conserve son excentricité, et l'interprétation est plutôt solide (même si Mel Gibson est en roue libre en über bad guy priant Dieu).

Le rythme, par contre, ne répond pas vraiment à l'appel. 3 x 90 minutes, c'est soit un peu trop, soit pas assez, et la série se retrouve à sous-développer certains personnages secondaires, et à en surdévelopper inutilement d'autres, comme Lou, l'afroaméricaine qui fait du karaté, a des daddy issues, déteste les armes à feu et se bat pour sauver le dojo familial des méchants criminels de China Town, ou encore la fliquette et son aventure extraconjugale avec un collègue marié.

Le programme ne résiste en effet pas aux tendances actuelles du streaming américain, et accorde ainsi beaucoup de place à ses personnages féminins, qui se chargent de l'essentiel de "la bagarre", quitte à faire des hommes de la série des protagonistes souvent médiocres, uniquement capables d'utiliser des armes à feu : on retrouve là un peu de ce qui faisait le cinéma d'exploitation de l'époque (avec ses femmes fortes et badass), mais comme on est sur le petit écran, et en 2023, c'est gentiment maladroit, et ça semble nettement moins naturel.

D'autant que niveau action, si la série assure le quota (surtout dans sa dernière ligne droite), elle souffre aussi de problèmes évidents, avec des affrontements un contre un artificiellement accélérés de temps à autre, et des limites de budget évidentes çà et là (je ne sais toujours pas si la poursuite en voiture fragmentée de l'épisode 1 était un choix créatif ou la conséquence d'un rendu un peu trop cheap coupé au montage).

Bref : The Continental n'est pas très bien rythmé, l'action est un cran en deçà des films, les personnages ne sont pas tous très bien écrits, et ça fait ponctuellement un peu étriqué, mais dans l'ensemble, ça reste bien plus regardable que ce que l'on aurait pu croire, et l'on retrouve tout de même la vibe John Wick que l'on attend d'un tel projet.

Agréable, pour peu que l'on apprécie l'univers.

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Les bilans de Lurdo : The Young Pope, saison 1 (2016)

Publié le 14 Janvier 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Comédie, Drame, Religion, Fantastique, Canal+, Sky, HBO, Italie, France, Espagne, Les bilans de Lurdo

Un bilan saisonnier assez compliqué à écrire, car une série assez difficile à cerner. The Young Pope souffle en effet constamment le chaud et le froid, passe régulièrement d'un grotesque ridicule à des moments de grâce improbables, alterne les idées inspirées avec les métaphores pataudes, le somptueux avec le kitsch, le bon goût avec le mauvais goût, et s'avère, en fin de compte, une expérience des plus frustrantes.

The Young Pope, saison 1 :

Jeune quadragénaire séduisant, discret et tempéré, le cardinal Lenny Bernardo (Jude Law) est, contre toute attente, élu nouveau Pape au grand dam du Cardinal Voiello (Silvio Orlando), qui tire toutes les ficelles de Rome en secret. Mais dès son élection, Bernardo, désormais rebaptisé Pie XIII, révèle son vrai visage, celui d'un homme caractériel et intransigeant, hanté par son enfance, et à la vision de l'Église particulièrement radicale et traditionaliste. Aussitôt, Pie XIII entame une transformation intégrale de l'Église, désireux de rendre à cette dernière son aura sinistre et menaçante, et de ramener par la force et la peur la Foi dans le coeur des gens...

Co-production italo-franco-espagnole diffusée chez nous sur Canal + et outre-Atlantique sur HBO, The Young Pope est la création de Paolo Sorrentino, réalisateur et scénariste italien, et présente en 10x55 minutes les premiers mois du règne de Pie XIII, depuis sa première apparition publique, jusqu'à... sa dernière ?

Impossible d'affirmer que ce Young Pope est une série mal interprétée : Jude Law s'en donne à coeur joie, et la plupart des seconds rôles (y compris français - Cécile de France, Ludivine Sagnier) sont justes, avec une mention spéciale à Silvio Orlando, impeccable en Cardinal Voiello. Difficile aussi d'affirmer que la série est mal filmée : Paolo Sorrentino sait clairement y faire derrière la caméra, il sait composer un plan (j'ai par exemple le souvenir marquant d'une opposition visuelle Pope/Voiello utilisant le décor pour souligner, de manière frappante, la supériorité de l'un sur l'autre), il sait retranscrire exactement à l'image ses intentions (quelles soient comiques, oniriques, symboliques ou dramatiques) et la plupart du temps, sa réalisation sait parfaitement souligner le faste et le clinquant de l'univers papal et de l'Église Catholique.

Malheureusement, les problèmes de cette série se situent ailleurs, pour moi. Car le Young Pope est une série profondément italienne, avec un sens du grotesque et de l'outrancier typique des artistes de ce pays, et surtout, comme je l'ai mentionné en introduction, elle manie constamment le chaud et le froid, d'une manière qui plaira à certains, et en rebutera d'autres (moi, notamment).

Une autre série dramatique plus conventionnelle aurait articulé cette première saison sur l'ascension au pouvoir de Lenny Belardo, culminant sur son élection : de quoi donner lieu à des jeux de pouvoir, à des manigances, etc, une sorte de House of Cards dans l'univers de la religion catholique.

Ici, il n'en est rien : comme la série et Sorrentino refusent formellement de se conformer aux schémas habituels de la télévision, et désamorcent systématiquement la moindre intrigue dramatique, le show commence par l'élection de ce pape, et suit ses premiers mois sur le trône pontifical : toute opposition à Pie XIII (notamment Voiello) est assez rapidement écrasée, les manigances et jeux de pouvoir disparaissent très rapidement, et Pie XIII semble vite invincible. La série devient alors contemplative, se concentrant le plus souvent sur les mesures radicales du Pape, et sur son obsession récurrente pour ses parents qui l'ont abandonné, enfant.

On devine là l'arc narratif (si tant est qu'on puisse le qualifier ainsi) sous-tendant la saison 1 : tellement obnubilé par son abandon par ses parents hippies, Lenny se venge sur la Terre entière, et ce n'est qu'en retrouvant l'Amour (avec un grand A, au sens religieux et philosophique du terme) qu'il parviendra à comprendre la vraie nature de sa vocation, et à accomplir son destin.

Du moins, c'est ce que l'on croit comprendre en fin de saison, et encore, ce n'est pas certain. Car Sorrentino se disperse beaucoup, et la série ressemble souvent plus à une suite de vignettes impressionnistes et métaphoriques qu'à un récit structuré comme on en a l'habitude.

En effet, autour de Lenny et de ses décisions caractérielles, Sorrentino brode un portrait corrosif et moqueur de l'Église, composée d'innombrables névrosés ayant tous un secret traumatisant, Lenny y compris. Une vision désacralisée guère surprenante venant de ce réalisateur et scénariste, qui refuse donc ici toute structure narrative normale, et préfère prendre systématiquement le contre-pied des attentes du spectateur, pour mieux le surprendre... quitte à ce que le show en souffre un peu.

L'arrivée d'un jeune Pape ? Oui, il est jeune, mais il est aussi caractériel, ultra-radical et ultra-croyant, manipulateur, autoritaire, vaniteux, incontrôlable, immature, bref, Pie XIII se trouve au croisement d'un méchant de James Bond et de Donald Trump (il y a d'ailleurs d'improbables similarités entre l'arrivée au pouvoir de Trump et de Lenny). Et en plus il est clairement présenté comme un Saint aux pouvoirs surnaturels...

Voeillo le cardinal machiavélique, manipulateur et comploteur, présenté comme le principal antagoniste de la série dans ses premiers épisodes ? En fait, un religieux progressiste, presque sympathique et qui a bon fond, qui a compris que jouer les politiciens permettait de faire avancer certaines causes, et qui finit par se faire rapidement écraser par le Pape...

Les tentations féminines ? Le Pape les rejette toutes. Les complots de ses ennemis ? Ils échouent tous, et tout le monde finit par rentrer dans les rangs. Une visite en Afrique, pour rencontrer une simili-Mère Teresa ? Lenny n'y va que pour démolir cette dernière pour ses péchés. Quelqu'un tente de manipuler Lenny en lui présentant de faux parents ? Lenny s'en aperçoit instantanément, on nous montre immédiatement qui est le responsable, et l'intrigue se termine là. Le Cardinal Dussollier, le meilleur ami d'enfance du Pape ? Il finit assassiné après avoir pris part à un plan à trois avec la femme d'un mafieux (quota nudité assuré !), et ne sert que de catalyseur au parcours du Pape. La possibilité de la création d'une Église rivale par un stigmatisé illuminé ? L'homme disparaît mystérieusement suite à l'intervention du Pape... sans conséquences. Le mentor de Lenny (excellent James Cromwell) qui estime que ce dernier lui a volé la papauté ? Il tombe malade, décède, et ne sert lui aussi que de catalyseur à la prise de conscience du Pape.

Etc, etc, etc : il en va de même à chaque niveau de cette série, qui préfère largement jouer la carte du symbolisme tantôt limpide tantôt abscons (avec des visions, des métaphores, des moments aléatoires et très contemplatifs) plutôt que celle d'une narration et d'un récit conventionnels. On se retrouve souvent avec des sous-intrigues et des personnages abandonnés en cours de route (Voiello finit par être relégué au second plan de la série, toute l'intrigue d'Esther et du bébé est liquidée hors-champ, Cécile de France disparaît pendant trois ou quatre épisodes (sans que cela ne change quoi que ce soit, vu que son personnage n'apporte rien d'essentiel), la rencontre tendue avec le Premier Ministre italien ne débouche sur rien...), au profit d'effets de réalisation et d'images fortes (il est indubitable que certaines scènes marquent tant elles flattent l'oeil - la prière dans la piscine, ou en Afrique, etc), mais qui peuvent aussi lasser au bout d'un moment.

À l'identique, l'obsession récurrente de Lenny pour ses parents adoptifs - c'est son traumatisme fondateur, qui revient sans cesse sous forme de visions, et qui le motive, depuis son plus jeune âge, à prendre sa revanche sur le monde - a fini par m'agacer. Il y a une sorte de manque de subtilité, dans The Young Pope, qui m'a rebuté : c'est volontairement une série outrancière et grotesque (certaines des tirades du Pape le font ressembler à un Tony Montana sous cocaïne, en surjeu total, avec en plus une posture et des costumes ridicules qui empêchent de le prendre au sérieux), cherchant à faire rire de l'Église, à choquer et à provoquer en poussant ses idées dans ses derniers retranchements, mais le problème, c'est qu'une fois qu'on a cerné ces idées, le show tourne un peu à vide.

Ainsi, plus la série s'est écartée du format dramatique conventionnel, au fil de la saison, pour tenter de faire basculer Lenny vers une figure plus tragico-mélancolique (avec crise de Foi, visions, etc), et plus j'ai eu du mal à avancer dans ces épisodes. D'autant que la fin de saison correspond au moment où le show freine un peu des quatre fers, pour s'autoriser des digressions pas forcément surprenantes (initialement de 8 épisodes, la saison s'est vue rallongée en cours de production), mais pas non plus forcément indispensables.

Cela dit, à ce stade de la série, à moins d'être doté d'un caractère masochiste et complétiste (comme moi), soit l'on est totalement sur la même longueur d'onde que Sorrentino, et on adore tout ce que le show propose, soit l'on a déjà arrêté de regarder le programme. C'est d'ailleurs assez dommage, puisque sur la toute fin, le parcours de Pie XIII fait (un peu plus) sens. De manière assez radicale, qui laisse présager une saison 2 (intitulée The New Pope, apparemment) bien différente.

Quoiqu'il en soit, si je ne peux pas nier les qualités esthétiques et audacieuses du programme, je ne peux pas dire que j'aie vraiment trouvé cette expérience satisfaisante. J'ai lu, çà ou là, des comparaisons de ce Young Pope avec des séries comme John From Cincinnati, où il ne faut pas trop chercher un sens aux images, et où il faut se laisser porter.

Soit. Il n'empêche qu'entre l'illustration électro assez insipide ; un trait parfois beaucoup trop forcé et caricatural (oui, j'ai ri en voyant le Pape se préparer sur du LMFAO, j'avoue) et ses ruptures de ton brutales, qui font vraiment passer la série d'une farce grotesque à quelque chose de mortellement sérieux ou philosophique au sein d'un même épisode ; et un travail métaphorique volontairement ambigu, qui enchaîne symbolisme profond et pertinent avec des images surréalistes creuses et aléatoires, on finit par avoir du mal à cerner les intentions de Sorrentino, et on hésite : est-ce que le tout est une oeuvre parfaitement maîtrisée, mais difficile d'accès et réservée à un public averti, ou est-ce que c'est une saison particulièrement imparfaite et brouillonne, comportant de nombreux défauts d'écriture et de structure, et pas tout à fait à la hauteur de sa réputation, dans certains cercles, de meilleure série de l'année, si ce n'est de la décennie ?

Personnellement, je penche plutôt pour l'option b), mais je ne saurais vraiment me prononcer. Une chose est certaine : il y a du bon dans ce Young Pope, et la série ne laisse pas indifférent. Néanmoins, malgré les points positifs (interprétation, réalisation, direction artistique, humour), je risque de ne pas tenter l'expérience d'une saison 2 de ce qui semblait clairement conçu comme une mini-série au dénouement sans appel.

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Oktorrorfest 2012 - 07 : V/H/S & Vampire Dog

Publié le 22 Octobre 2012 par Lurdo dans Oktorrorfest, Critiques éclair, Cinéma, Review, Halloween, Horreur, Fantastique, Comédie, Anthologie, Jeunesse, Found Footage, Canada

V/H/S :

Une bande de jeunes vandales/casseurs sont engagés pour s'introduire dans une maison, et voler une VHS bien particulière. Ils s'exécutent donc, et en profitent pour découvrir la collection de vidéos bien particulières à laquelle appartient leur cible.

Six segments (cinq vidéos, plus l'exposition tout autour) réalisés par des auteurs différents, et donc particulièrement inégaux :

- Tape 56 (Adam Wingard) : le segment qui fait le lien avec tout le reste, et qui suit la bande de casseurs qui disparaissent un à un à mesure qu'ils regardent les vidéos. Personnages antipathiques, rendu visuel honorable sans plus, c'est néanmoins un segment parfaitement inutile, et qui ne fait que rallonger un film déjà longuet. 

- Amateur Night (David Bruckner) : une bande de fratboys va se bourrer la gueule en boîte, et finit par ramener une fille bizarre chez eux pour une nuit de débauche. Rapidement fatiguant d'un point de vue visuel, d'autant que les personnages sont à baffer. Le récit, quant à lui, est relativement prévisible et basique, donc, rien de bien marquant.

- Second Honeymoon (Ty West) : un couple en vacances se filme, et reçoit la visite nocturne d'un caméraman inconnu. Je n'aime pas Ty West, qui me donne l'impression d'un réalisateur hipster cherchant à s'approprier le visuel et le style des films d'horreur old-school des 70s, sans en maîtriser l'essence et le rythme. Résultat : ses long-métrages sont généralement visuellement intéressants, mais incroyablement creux et lents. Ici, en format court, ce n'est guère mieux... le réalisateur te donne la solution de son segment dès les premières minutes, et le reste se déroule mollement et sans grand intérêt, d'autant que le couple principal est assez peu attachant. 

- Tuesday the 17th (Glenn McQuaid) : quatre jeunes glandeurs stéréotypés vont se promener en forêt, où ils sont confrontés à un tueur mystérieux qui n'apparaît pas sur les vidéos. Décidément, il faudra m'expliquer l'intérêt d'utiliser des persos toujours plus débiles et antipathiques dans ces histoires. Sinon, malgré une idée de base pas désagréable, au final, c'est assez faisandé et mal foutu, notamment dans la mise en images des meurtres. 

- The Sick Thing That Happened to Emily When She Was Younger (Joe Swanberg) : un couple discute via webcam de la hantise qui occupe l'appartement de la jeune femme. Qui garde ses vidéos de chat webcam en mémoire ? Qui les garde en PiP ? Qui les monte pour créer un tout narratif ? Qui les transfère sur VHS ? Qui les transfère en 16/9 ? Autant de questions qui ne trouvent aucune réponse dans ce film qui ne vaut que pour son twist amusant, mais visuellement un peu raté. 

- 10/31/98 (Radio Silence) : une bande d'adultes trick-or-treaters un peu cons s'invitent dans une maison abandonnée le soir d'Halloween à la recherche d'une fête, mais ils n'y sont pas seuls, et tombent en plein exorcisme. La fin blindée de numérique est amusante, sans plus. 

Bref, une anthologie tout sauf convaincante. On se retrouve à suivre le tout d'un oeil distrait, sans jamais avoir peur ou s'intéresser plus que ça à ce qu'on voit à l'écran. Cela dit, le format anthologie a l'avantage d'éviter la lassitude qui s'empare habituellement du spectateur devant la majorité des found footages à rallonge, donc c'est toujours ça de pris.

2/6

Vampire Dog :

Un chien vampire qui ne boit que de la gelée rouge (de la gelatine, en fait) et qui parle, débarque dans la vie d'un jeune ado musicien nouveau en ville.

Un film indépendant canadien pour enfants, assez amateur dans son jeu et sa réalisation, mais bon, pour ce que c'est, ce n'est pas non plus méga-honteux.

2.5/6 sur l'échelle des films pour enfants sans budget.

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Oktorrorfest 2012 Hangover - 02 : Eerie Indiana & Mockingbird Lane

Publié le 4 Novembre 2012 par Lurdo dans Oktorrorfest, Critiques éclair, Review, Télévision, Fantastique, Jeunesse, Comédie, Anthologie, NBC

Eerie Indiana :

Une série très sympathique du tout début des années 90, créée par Jose Rivera et Karl Schaefer, et supervisée par le mythique Joe Dante.

Deux garçons, Marshall Teller (Omri Katz) et Simon Holmes (Justin Shenkarow) explorent la ville étrange de Eerie, Indiana, une banlieue paisible qui cache néanmoins d'innombrables secrets bizarres et surnaturels.

Avec ses épisodes courts (24 minutes) et unitaires, la série rappelle très fortement les anthologies horrifiques comme Fais Moi Peur ou Chair de Poule, avec l'avantage certain, néanmoins, de protagonistes récurrents particulièrement attachants.

Bien sûr, les épisodes restent parfois assez inégaux, en fonction des histoires, et des acteurs invités (on reconnaîtra un jeune Tobey Maguire, Rene Auberjonois, Steven Root, Danielle Harris, Vincent Schiavelli, John Astin...), mais il se construit progressivement un univers très sympathique, aidé en cela par de nombreux clins d'oeil aux classiques du cinéma fantastique, et à un semblant d'intrigue récurrente, plus ou moins menée par Dash X (Jason Marsden), un jeune garçon étrange aux cheveux gris, venu d'un autre monde.

Bref, Eerie Indiana, avec ses 19 épisodes, s'avère une bonne série fantastique pour enfants et jeunes ados, un show qui reste par ailleurs tout à fait regardable par des adultes. On ne peut pas vraiment en dire autant de son spin-off canadien de 1998, Eerie Indiana : The Other Dimension, qui peine à retrouver le charme et l'efficacité de son aînée, et se voit trop influencée par les anthologies fantastiques pour enfants de la même période.

Mockingbird Lane :

Parfois, NBC a de bonnes idées.

Comme de confier à Bryan Fuller (génie trop méconnu du petit écran, responsable de Dead Like Me, Wonderfalls, et Pushing Daisies) et à Bryan Singer (X-men, Usual Suspects, Superman Returns) un budget de 10M de dollars pour réinventer The Munsters, sitcom culte des 60s et concurrente directe de la Famille Addams, sous la forme d'une dramédie de 45 minutes.

Mais malheureusement, NBC est dirigé par des incompétents. Comme le prouve la décision de ne pas donner suite au pilote de la série, jugé trop sombre et bizarre par la chaîne... un avis d'autant plus improbable que Fuller s'est précisément fait un nom avec des séries au ton décalé et bizarre.

Le pilote de Mockingbird Lane (alias Munsters 2.0) s'est donc vu catapulté à l'antenne quelques jours avant Halloween, déjà condamné à ne rester qu'un one-shot sans suite, à moins d'un carton absolu d'audience (carton qui n'a pas eu lieu, bien évidemment). Et pourtant, dirigé par Singer, le pilote a tout pour plaire : distribution intéressante (on pourra toujours débattre du choix de la glaciale Portia de Rossi dans le rôle de la vamp Lily Munster, ou d'autres choix surprenants, mais tout le monde incarne bien son personnage), effets spéciaux et production léchés, atmosphère réussie, et écriture à l'identique.

Certes, le rythme peut parfois sembler un peu inégal, probablement le résultat du remontage du pilote originel, pour coller au format "Halloween special de 40 minutes" imposé par la chaîne... mais en tant que pilote sensé poser un univers et donner envie d'en voir plus, c'est un succès indubitable.

Mockingbird Lane est donc une réussite, ce qui ne surprendra pas grand monde parmi les spectateurs avertis. Mais une telle réussite artistique a-t'elle sa place sur NBC ? Si des séries commes Grimm, Smash, ou encore Revolution peuvent y survivre malgré des audiences aléatoires (certaines médiocres, d'autres injustement élevées), oui, Mockingbird Lane aurait eu sa place sur la grille de programmation du network. La bêtise des exécutifs en aura décidé autrement...

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