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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Résultat pour "the orville"

Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2021 - Wellington Paranormal, saison 3 (2021)

Publié le 3 Octobre 2021 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Horreur, Les bilans de Lurdo, Halloween, Oktorrorfest, Review, Science-Fiction, Thriller, Télévision, Wellington

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Wellington Paranormal, saison 3 (2021) :

La suite des enquêtes de Minogue (Mike Minogue) et O'Leary (Karen O'Leary), officiers de police pas très doués de la ville de Wellington, en Nouvelle-Zélande, accompagnés du Sergent Maaka (Maaka Pohatu), et qui sont chaque jour confrontés au surnaturel...

Mais avant de commencer la saison, place à toute une série de mini-vidéos informatives tournées pour le compte de la police néo-zélandaise, dans la droite lignée du spot publicitaire de recrutement de 2018, et de ces quatre vidéos de prévention estivale. Ici, le sujet est la COVID, avec (très logiquement) 19 petits messages de prévention de deux-trois minutes environ, tous visibles sur YouTube : de quoi se remettre dans le bain, avant d'enchaîner sur les six nouveaux épisodes de cette saison 3.

Une saison tout aussi dense que les précédentes (cf la saison 2), mais qui n'en est pas moins amusante : dès le premier épisode, avec son entité invisible arrêtée par Minogue et O'Leary et ramenée au commissariat, le ton est donné. Un début de saison simple mais efficace et absurde, aux effets spéciaux efficaces. Le show continue ensuite avec une chasse au sasquatch local dans la forêt, l'occasion pour Jemaine Clement (à l'écriture et à la réalisation) de ramener Rhys Darby et de lui faire reprendre son rôle de loup-garou de Vampires en toute intimité.

On passe ensuite à un épisode plus chargé en effets spéciaux, puisque la police est confrontée à ses peurs les plus primordiales, lorsque le gérant d'une maison hantée de Wellington s'avère être un Ça, à savoir une entité protéiforme se nourrissant de la peur d'autrui. Un peu plus sérieux, un peu plus d'effets spéciaux et (malheureusement) un peu plus de Parker, le collègue (encore plus) incapable de Minogue et O'Leary - une tendance qui se confirme au gré de ces six épisodes.

Petite baisse de régime pour l'épisode sur des supporters fantômes bourrés, habillés comme Charlie, et qui se cherchent des partenaires de beuverie en ville : à nouveau, trop de Parker, et un épisode reposant principalement sur le gag de "Où est Charlie ?", qui finit par tourner à vide.

Heureusement, ça repart de plus belle ensuite, avec une météorite qui s'écrase sur Wellington et donne des pouvoirs nazes aux membres d'un groupe de surveillance du voisinage, qui s'improvisent justiciers : plutôt rigolo et gentiment débile, avec un Parker qui devient un aimant vivant ; enfin, pour conclure, une masse de graisse sentiente qui sort des égouts et dévore les habitants du quartier - une fin de saison plus spectaculaire et sérieuse, mais toute aussi déjantée.

Dans l'ensemble, en cette saison 3, la série reste égale à elle-même : amusante, absurde et décalée. Tout au plus regretterai-je la présence accrue de Parker (Thomas Sainsbury), le collègue idiot de l'équipe, et qui a quasiment droit à des sous-intrigues dédiées, souvent en compagnie du sergent Maaka : pas forcément très probant pour moi, ça rappelle un peu trop les sous-intrigues équivalentes autour de Colin, dans What We do in the Shadows - mais sans le côté sociopathe).

Après, ça reste un bémol mineur compte tenu du reste du programme, toujours aussi agréable à suivre et abouti, malgré la crise de la COVID.

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Un film, un jour (ou presque) #1631 : Treize à la douzaine (2022)

Publié le 28 Avril 2022 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Disney, Jeunesse, Review, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Treize à la douzaine (Cheaper by the Dozen - 2022) :

Paul (Zach Braff) et Zoey (Gabrielle Union) Baker forment un couple mixte à la famille nombreuse, composée de leurs enfants biologiques (communs ou issus d'unions précédentes), d'un enfant adopté et d'un neveu à la réputation sulfureuse. Tout ce petit monde vit en quasi-parfaite harmonie, entouré de Kate (Erika Christensen), la mère excentrique de certains des enfants de Paul, et de Dom (Timon Kyle Durrett), superstar de football américain et père de certains des enfants de Zoey. Jusqu'à ce qu'un investisseur décide de financer le projet culinaire de Paul et Zoey : voilà que le couple et toute sa petite troupe partent s'installer dans une banlieue cossue, au grand dam de leurs nouveaux voisins...

Deuxième adaptation du roman de 1948 (après une première version, par la Fox, en 2003, qui mettait en vedette Steve Martin, et ne m'a laissé absolument aucun souvenir - ce qui, à en juger par les critiques de l'époque, n'est guère surprenant), cette version de Treize à la douzaine a été conçue par Kenya Barris, scénariste afro-américain (Shaft, de Sacrées sorcières, d'Un prince à New-York 2, de la série Black-ish et de ses spin-offs et assimilés...) un peu devenu le scénariste noir par défaut aux USA, auquel on fait appel pour apporter une touche black authentique™ à certains projets.

Et c'est donc sans surprise que l'on retrouve ses thématiques habituelles de manière très prononcée dans ce métrage qui, soyons francs, tient plus du téléfilm Disney que de la sortie cinéma : on retombe sur les mêmes ficelles opposant un quartier de caucasiens aisés à une famille afro-américaine nombreuse et bruyante, les préjugés, le malaise, l'humiliation raciale, bref, tout le laïus habituel de Barris sur l'expérience noire américaine, culminant en un discours assez cringe fait par Dom à Paul, dans lequel il explique à ce dernier qu'il a beau avoir épousé une femme noire et élevé des enfants noirs et métissés, jamais il ne comprendra l'oppression, la souffrance et l'humiliation constante subies par le peuple noir aux USA tout au long de l'histoire, bla bla bla...

Un discours ultra-premier degré fait par un footballeur américain richissime et athlétique à un cuisinier fauché, maigrichon et juif, et qui voit forcément ce dernier s'écraser devant le poids de l'expérience vécue noire... on pourrait aussi citer toutes les microagressions mises en scène au long du film, et auxquelles le personnage de Gabrielle Union fait systématiquement face avec du sarcasme quasi-agressif, qui ne la rend pas très attachante en soi (on peut comprendre ses réactions, mais l'écriture est un peu trop brute de décoffrage - même si encore une fois, tous les blancs du film finissent par s'excuser platement et respectueusement).

Même en mettant toute la composante raciale de côté, cela dit, il reste de vrais problèmes de structure, d'écriture et de production du métrage : narration fainéante en voix-off pour présenter tout le monde, utilisation de morceaux de r'n'b et de rap pour surligner de nombreux gags et autres scènes, interprétation assez inégale des nombreux enfants, rendu à l'écran très télévisuel (pour ne pas dire sitcom), et rythme en dents de scie...

Bref, le film ne convainc pas particulièrement, et ressemble vraiment beaucoup trop à une suite/reboot de la franchise produite directement pour la vidéo. Ça occupera peut-être les plus jeunes pendant une centaine de minutes, à la limite...

2.25/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Un film, un jour (ou presque) #947 : Les Animaux Fantastiques - Les Crimes de Grindelwald (2018)

Publié le 24 Avril 2019 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Fantastique, Jeunesse, Aventure, Comédie

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Les Animaux Fantastiques - Les Crimes de Grindelwald (Fantastic Beasts : The Crimes of Grindelwald - 2018) :

Alors que Grindelwald (Johnny Depp) vient d'échapper au MACUSA américain, Newt Scamander (Eddie Redmayne) reçoit la visite, à Londres, de Jacob (Dan Fogler) et Queenie (Alison Sudol). En parallèle, il apprend de la bouche de Dumbledore (Jude Law) que Credence (Ezra Miller), que tout le monde croyait mort, pourrait bien être le frère disparu de Leta Lestrange (Zoë Kravitz), et l'objet de l'intérêt de Grindelwald : ce dernier pense en effet que Credence est le seul moyen pour lui de tuer Dumbledore, son rival, et il est prêt à tout pour le retrouver. Mais Credence est en fuite en compagnie de Nagini (Claudia Kim), sa bien-aimée, et Newt, bien malgré lui, va se retrouver embarqué dans cette histoire...

Le premier Animaux Fantastiques était un film batard, tiraillé entre son désir de plaire à deux publics, en présentant d'un côté des créatures attachantes donnant lieu à des mésaventures humoristiques, et en continuant, de l'autre, à s'enfoncer toujours plus dans le dark & gritty adulte bourré de relations compliquées et de géopolitique du monde des sorciers.

Malheureusement, Les Crimes de Grindelwald fait le choix de continuer dans cette direction, en redoublant d'efforts sur le côté sombre et sérieux, et en reléguant les animaux et la fantaisie à la lisière du récit, comme une vague décoration servant à divertir les plus jeunes, autrement soûlés par les multiples rebondissements du récit et par sa structure inutilement brouillonne et compliquée.

Car c'est bien là le problème principal de ce Grindelwald : constamment, du début à la fin, on a l'impression de regarder un résumé très approximatif d'un roman bien plus dense et complexe, un résumé décousu, auquel il manque de nombreux chapitres et de nombreuses transitions, qui permettraient de comprendre les motivations des personnages, leurs réactions parfois incompréhensibles (toute la caractérisation de Queenie, dans cet épisode, laisse perplexe), et l'évolution du récit.

Le problème, c'est que le spectateur n'a pas ce roman entre les mains, et le résultat est tout simplement bordélique et confus au possible. J.K. Rowling introduit de trop nombreux personnages, qui finissent par être inutiles ou sous-développés (Flamel, Nagini, l'Auror rival, etc, etc, etc), il y a des ellipses problématiques dans le récit, à la fois dues au montage, mais aussi à l'écriture - une écriture qui joue volontairement la carte du mystère et du flou artistique, afin de ménager ses effets et de placer des rebondissements joliment capillotractés, supposés donner envie de voir la suite de la saga.

Seulement voilà : devant la caméra de David Yates, le spectacle proposé est malheureusement particulièrement terne. Trop souvent, Paris paraît aussi grisâtre et générique que ne l'était New York ; l'étalonnage numérique est omniprésent ; sans raison, Yates utilise des gros plans assez laids dans la première partie du film, et les délaisse totalement ensuite...

Donc, entre son script décevant (sans réelle structure, et servant principalement de mise en place pour la suite), son exposition laborieuse, son fanservice évident, ses rebondissements artificiels, ses personnages trop nombreux et pas forcément utiles, sa réalisation et son rythme défaillants, et ses animaux fantastiques de moins en moins présents, Fantastic Beasts 2 déçoit grandement, à tous les niveaux, en se positionnant comme un film de transition sans réelle valeur intrinsèque.

J'étais ressorti du premier opus en étant relativement optimiste, séduit par le retour à quelque chose de plus léger et de plus optimiste suite à l'évolution sombre et épique de la franchise Potter.

Là, c'est tout l'inverse, et ce second volet des Animaux Fantastiques me donnerait presque envie de laisser tomber, en attendant que J.K. Rowling se trouve un co-scénariste capable de canaliser ses impulsions créatives et de donner forme à quelque chose de plus correct.

2.25/6

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Un film, un jour (ou presque) #1659 : Everything Everywhere All at Once (2022)

Publié le 3 Juin 2022 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Cinéma, Comédie, Fantastique, Romance, Action, USA, Science-Fiction, Animation, Science Fiction

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Everything Everywhere All at Once (2022) :

Propriétaire de laverie en difficultés financières, Evelyn Wang (Michelle Yeoh) a une vie assez quelconque et malheureuse, aux côtés de son mari, le timide Waymond (Ke Huy Quan) et de sa fille lesbienne, Joy (Stephanie Hsu). À l'occasion de la visite de son père, le strict Gong Gong (James Hong) et d'un audit des impôts, cependant, la situation se complique pour Evelyn, en proie à un stress énorme : lorsqu'une version de Waymond issue d'un univers parallèle se manifeste, Evelyn apprend que le multivers est en danger, menacé par Jobu Tupaki, une version maléfique de sa fille, qu'Evelyn est la seule à pouvoir l'arrêter...

Alors c'était donc ça le film indépendant encensé par la critique américaine, qui ne se privait pas de le comparer positivement à Doctor Strange in the Multiverse of Madness, en incitant les spectateurs à aller plutôt voir cette production plutôt que le film Marvel...

Sur le papier, la comparaison est évidente, cela dit, puisque les deux films abordent directement le concept du multivers, se permettent des excentricités visuelles et thématiques improbables... et que EEAAO est produit par les frères Russo, piliers de l'écurie Marvel. Ajoutez à cela le fait que EEAAO mette en avant une distribution asiatique, et que c'est un film A24, ce qui implique, outre une forte indulgence critique, un caractère "film indé américain" très prononcé, et voilà, un nouveau chouchou de la critique américaine... à tort ou à raison ?

Ce n'est pas aussi simple, en fait. De l'aveu même des personnages, le film, très inventif, n'a pas grand sens, et c'est volontaire : on se retrouve ici avec une comédie fantastique déglinguée, à mi-chemin entre Terry Gilliam, Matrix, Charlie Kaufman, Ratatouille et le cinéma d'arts martiaux asiatique, un métrage barré réalisé par un duo ayant fait ses armes dans les comédies tv absurdes, les clips vidéos très stylisés, la publicité et Swiss Army Knife (le film avec Daniel Radcliffe en cadavre flatulent).

Pendant une grosse demi-heure/trois quarts d'heure (sur une durée de 2h20), EEAAO paraît ainsi (probablement à dessein) très confus, à grand renfort de montage décalé, de structure éclatée, etc, jusqu'à ce qu'Evelyn comprenne enfin les règles du voyage multidimensionnel. À partir de ce moment, le récit devient plus fluide et linéaire, ou du moins, plus facile à suivre, et laisse derrière lui les explications pour partir de plein pied dans un grand n'importe quoi d'expérimentations visuelles, créatives et scénaristiques.

Oui, c'est absurde, c'est métaphysique, c'est symbolique, c'est métaphorique, c'est ridicule (Jamie Lee Curtis en boogeywoman des impôts), c'est parfois graveleux, idiot, non-sensique, et les scènes de combat sont fréquemment accélérées, mais bizarrement, ça fonctionne plutôt bien, pour peu qu'on adhère à la folie ambiante, et à la résolution façon "le pouvoir de l'amour".

Ce qui aide, c'est que le côté technique du film est très maîtrisé (même si on frôle fréquemment le trop plein d'idées et de concepts à l'écran), et que Michelle Yeoh et les autres acteurs sont impeccables - ça n'en fait pas pour autant un chef d'œuvre immédiat, particulièrement pertinent ou original thématiquement parlant (les métaphores sont assez évidentes, le poids des traditions et de l'héritage chez les immigrants, le conflit des générations sont des thèmes assez classiques), mais l'approche est intéressante et suffisamment amusante pour que l'on passe un bon moment.

4.25/6

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Critiques éclair - Star Trek Picard 2x01-03 (2022)

Publié le 2 Avril 2022 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Drame, Les bilans de Lurdo, Review, Science Fiction, Science-Fiction, Star Trek, Télévision, USA, Amazon, CBS, Picard

Après une saison 1 assez frustrante et agaçante, pleine d'idées mal avisées, mal traitées et peu probantes, revoilà Picard pour une seconde saison, cette fois-ci confiée à Akiva Goldsman et au showrunner du reboot de MacGyver. Promesse d'un changement de direction, ou signe d'une nouvelle saison encore moins maîtrisée et intéressante ? Wait and see...

Star Trek Picard, saison 2 (2022) :

2x01 : lorsqu'une faille interdimensionnelle s'ouvre dans l'espace, et qu'un message demande l'aide de Picard, l'Amiral quitte la Terre pour rejoindre son équipe à bord du Stargazer, et se mesurer à ce phénomène énigmatique.

Une reprise pas désagréable, qui semble faire table rase du passé et soft-rebooter la saison précédente, en repartant dans une direction totalement différente... et ce n'est pas plus mal.

Bon, on pourra toujours grincer des dents devant l'in media res inutile, le générique toujours aussi hors-sujet, les thématiques assénées dans les dialogues avec la légèreté d'un tractopelle, le fanservice évident, ou encore le traumatisme d'enfance de Picard, que l'on devine en filigrane... mais dans l'ensemble, en comparaison des dernières saisons de Discovery, ou même de la précédente saison de Picard, c'est un bon niveau au-dessus.

On est donc partis pour une saison sur le thème de la vieillesse et de l'héritage, du temps qui passe, avec un best-of des éléments récurrents de la franchise : les Borgs, le voyage temporel, les univers parallèles, Q...

À voir comment tout cela va évoluer à l'avenir : pour l'instant, ça se regarde sans s'ennuyer. Ce qui est déjà pas mal.

2x02 : Picard et ses alliés découvrent que Q (John De Lancie) les a transportés dans une réalité parallèle où la Fédération est la Confédération, un empire cruel et xénophobe exterminant toutes les autres races de la galaxie...

Bizarre. Bizarre de voir à quel point cet épisode a reçu un accueil enthousiaste de la part des fans, même les plus blasés et critiques de la nouvelle orientation de la franchise. Bizarre, parce qu'en étant un tant soit peu objectif, et en mettant de côté un inévitable attachement de fan aux personnages de Picard et de Q, on réalise bien vite que ce second épisode de près d'une heure fait énormément de surplace et prend largement son temps pour lancer les enjeux de la saison... au point que l'on pourrait presque se demander si ce n'était pas là le season premiere original, tant il aurait pu fonctionner comme tel.

Pire : on se trouve dans la droite lignée de la vision Star Trek de Kurtman & co, qui s'amuse à présenter sans la moindre subtilité un futur dark & gritty (souvenez-vous de la saison 1), ici une Confédération terrienne nazie et génocidaire (autrement dit, un Empire Terran dont on aurait vaguement camouflé l'identité, histoire de ne pas trop laisser paraître le repompage sur l'Univers-Miroir), pour donner un tout bourré de références à ce qu'aiment les fans, mais finalement assez creux.

Et donc, au terme de ce second épisode, une fois que le mari de Seven (Garrett Wang n'était pas disponible ?) aura été évacué, on va repartir dans le passé, dans le Los Angeles de 2024. Il n'y a pas à dire, Picard sait faire rêver.

2x03 : Picard et son équipe arrivent dans le Los Angeles de 2024, et tandis que Rios, Seven et Raffi tentent de trouver le Guetteur leur permettant de sauver le futur, Picard et Jurati essaient de ramener la Reine Borg à la vie...

Mouais.

Retour en 2024, avec un Picard qui nous rejoue Star Trek IV : The Voyage Home avec de gros sabots, et de nombreux moments assez peu convaincants : la mort d'Elnor (qui ne peut se lire que de deux manières : comme une tentative gratuite de créer de l'émotion, alors que tout va revenir à la normale à la fin de cette saison, ou comme un moyen de se débarrasser d'un personnage devenu inutile), Picard qui se fait passer un savon par Raffi, une reprise pourrie de California Dreaming, Rios qui se prend pour Chekov et qui fait tout ce qu'on lui a dit de ne pas faire (slapstick, hôpital, forces de l'ordre, pièce d'équipement perdue, avec en prime une romance avec un médecin mère célibataire, personnage bien cliché au possible), et surtout un rythme mollasson et bavard, qui donne l'impression de faire beaucoup de remplissage.

Il y a bien une scène ou deux sympathiques, principalement au niveau de Jurati et de son assimilation volontaire, bien interprétée, mais honnêtement, ça s'arrête là, et les ficelles globales me paraissent bien trop grosses pour le bien de la série.

(à suivre)

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Critiques éclair - Star Trek Discovery 4x05-06 (2021)

Publié le 26 Février 2022 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Science Fiction, Science-Fiction, Star Trek, Télévision, USA, CBS, Discovery

Après deux premiers épisodes qui retrouvaient (pour le meilleur et pour le pire) la formule habituelle de la série, et deux épisodes suivants particulièrement soporifiques et faisant du surplace, Star Trek Discovery semble bien mal partie pour redresser la barre... mais on n'est jamais à l'abri d'une surprise.

Star Trek Discovery, saison 4 (2021) :

- 4x05 - The Examples : Alors que le Discovery et la Fédération doivent évacuer une colonie menacée par l'anomalie, Burnham et Booker découvrent qu'une poignées de détenus sont encore enfermés dans leur prison. En parallèle, un célèbre scientifique risan (Shawn Doyle) arrive à bord pour tenter de percer les secrets de l'anomalie...

Ah, il y a du mieux, probablement parce que l'épisode est formellement plus Trekkien, dans le sens traditionnel du terme, avec son génie scientifique arrogant d'un côté, et son dilemme moral de l'autre (assez convenu, mais joliment interprété par Michael Greyeyes).

Bon, cela dit, ça n'empêche pas le tout de paraître assez forcé : le raisonnement logique amenant à la découverte des origines artificielles de l'anomalie sort un peu de nulle part et paraît catapulté (quand bien même, Discovery oblige, on s'en doutait), surtout après quatre épisodes durant lesquels on ne savait absolument rien du phénomène : là, soudain, en un claquement de doigts, on en connaît tout le fonctionnement, et on devine qu'elle est fabriquée par quelqu'un ; le délai ultra-serré de l'évacuation paraît bien artificiel, histoire d'imposer un rythme et du suspense à l'épisode ; les scènes de pseudo-action opposant Burnham/Booker aux systèmes de sécurité de la prison ne sont là que pour étoffer un peu l'épisode...

Bref, il y a du mieux, comme je le disais, mais il reste plein de scories, comme ce passage éclair de Tig Notaro, dont la production s'est soudainement souvenue de l'existence, ou encore le fait qu'une fois de plus, c'est Burnham qui sauve tout le monde, pendant que le reste de l'équipage reste à bord du vaisseau...

- 4x06 - Stormy Weather : Le Discovery s'engage dans la faille subspatiale créée par l'anomalie, pour tenter d'en découvrir l'origine. Mais l'espace qui s'y trouve est corrosif, et le vaisseau est rapidement en danger...

Au. Secours.

Pourtant, au début, j'étais enthousiaste : un épisode d'exploration de l'espace occupé par l'anomalie, réalisé par Jonathan Frakes, et qui semblait partie pour adopter une structure assez classique, très SF (le postulat évoque ainsi de multiples épisodes préalables de Star Trek, ce qui n'est pas forcément un mal, en théorie : l'originalité, c'est bien, mais il est toujours possible de parvenir à aborder un sujet familier sous un angle original).

Et puis non, l'épisode retombe rapidement dans le tout-thérapie habituel de la série, avec ces personnages qui se confient en long, en large et en travers sur leurs sentiments et leurs traumatismes émotionnels et psychologiques.

Ici, c'est Zora, l'ordinateur du vaisseau, qui nous fait une crise d'anxiété (!), résolue grâce aux conseils de Gray (il faut bien que le personnage serve à quelque chose) et de Burnham (forcément). Une Zora qui s'épanche sur ses états d'âme, et qui finit même par chanter une petite chanson à Michael lors d'un moment de grande tension (qui est, à l'écran, assez ridicule, honnêtement).

À côté, Booker a aussi des états d'âme dont il débat avec une vision de son père défunt, dans une sous-intrigue qui fait très clairement pièce rapportée... et comme le plus gros de l'épisode est occupé par tous ces dialogues pleins de pathos et d'émotion, ça ne laisse que peu de place à la cohérence et à la logique.

On se retrouve ainsi avec un équipage aux décisions impulsives et discutables, avec énormément de technoblabla encore plus approximatif que d'habitude, avec de grosses ficelles narratives assez bancales, et avec des scènes qui font grincer des dents, comme cette marche au ralenti de Burnham sur fond de musique dramatique et de gerbes d'étincelles, ou encore la chanson de Zora - parce que oui, plus que jamais, seule Burnham est capable de sauver tout l'équipage, en restant seule aux commandes du vaisseau alors que tout le monde se met à l'abri.

C'est assez lassant, et l'hypothèse d'une menace venue d'outre-galaxie me laisse en plus assez dubitatif.

 

(à suivre)

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SEMAINE SÉRIES - Critiques éclair - Star Trek Discovery 4x09-10 (2021)

Publié le 5 Mars 2022 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Science-Fiction, Science Fiction, Star Trek, Télévision, USA, CBS, Discovery

Les épisodes s'enchaînent et la saison 4 de Star Trek Discovery patauge toujours, avec un surplace assez gênant sur le fond qui ne fait rien pour dissimuler une forme toujours aussi faiblarde (notamment les deux derniers épisodes, particulièrement plats)...

Star Trek Discovery, saison 4 (2021) :

- 4x09 - Rubicon : Le Discovery traque Book et Tarka pour les arrêter avant qu'ils ne détruisent l'anomalie, mais Starfleet assigne Nhan à bord, pour éviter que les sentiments de Burnham pour Book ne s'interposent...

Et un épisode inutile de plus, puisqu'il commence par le Discovery qui traque Book et Tarka, et l'anomalie qui menace un nouveau secteur... et qu'il se finit dans la même situation.

Certes, entre deux, Book/Tarka ont fait exploser l'anomalie, qui a (sans surprise) été remplacée sur la lancée par une autre anomalie identique (une entreprise d'exploitation minière ne va pas fermer la mine parce qu'une foreuse est tombée en panne... donc très logiquement, l'espèce 10-c a appelé le revendeur Caterpillar local pour remplacer son équipement/anomalie ^^)... mais c'est de la digression sans intérêt, puisque tout l'épisode repose sur les tensions potentielles entre l'obéissance de Burnham aux ordres de la Fédération, et ses sentiments pour Book.

Au final, elle a choisi ses sentiments, ça a mal tourné... mais tout le monde semble s'en contrefoutre à la fin, un peu de la même manière dont tout le monde semble ignorer joyeusement le fait que Tarka est à bord du vaisseau de Book pendant les 3/4 de l'épisode, et n'a jamais été digne de confiance.

Mais bon... ce qui est dommage, c'est que pour une fois, il y avait là une ébauche de combat spatial en mode "naval", mais que cette ébauche est totalement sabotée par le spore drive magique qui permet aux vaisseaux de se téléporter, par la réalisation qui ne met jamais rien en valeur, et par la résolution à base de grands sentiments et de discussions à cœur ouvert (dont une offre vraiment ridicule faite à Book et Tarka).

M'enfin, il y avait bien Nhan, qui fait toujours plaisir à revoir mais qui n'a servi à rien, et un embryon de romance pour Saru, plutôt sympathique. C'est peu, mais toujours ça de pris.

- 4x10 - The Galactic Barrier : Book et Tarka veulent franchir la Grande Barrière Galactique, tandis que le Discovery fait de même...

Au cas où ma phrase de résumé d'épisode ne serait pas assez claire, encore un épisode de surplace qui voit le Disco tenter de traverser la Grande Barrière Galactique... et c'est tout, ou presque.

Parce que la traversée en elle-même ne prend que quelques instants de l'épisode, laissant plein de temps aux scénaristes pour ronronner et répéter des thématiques familières : ici, les relations tendues entre Burnham et la Présidente, là, la romance naissante de Saru, ailleurs, le jeu des chaises musicales du casting secondaire, avec le retour d'Adira et le départ d'un autre membre du staff, sans oublier un gros retour sur le passé de Tarka... qui se contente de répéter en images et de délayer ce que Tarka avait déjà expliqué à Book dans un épisode précédent (en lui ajoutant une composante sentimentale guère surprenante).

On fait du surplace, donc, on larmoie beaucoup, on parle sentiments,encore une fois, avec cependant, un nouveau rebondissement mélodramatique de dernière minute censé redonner un coup de fouet au scénario : la nouvelle anomalie menace désormais de détruire la Terre, Titan et Ni'Var, et l'équipage n'a plus que quelques jours pour sauver le monde. Forcément.

Ça ne serait pas Discovery si la série n'avait pas pour enjeux la destruction de l'humanité... *soupir*

(et j'espère vraiment qu'on ne va pas découvrir que l'espèce 10c se résume en fait à Oros qui tente de retrouver Tarka...)

(à suivre)

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Les bilans de Lurdo : Star Trek Lower Decks, saison 2 - deuxième partie : 2x04-06 (2021)

Publié le 25 Septembre 2021 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, CBS, Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Science Fiction, Science-Fiction, Star Trek, Télévision, USA, Lower Decks

Avec son début de saison 2, Lower Decks semble s'être un peu calmée, du moins en ce qui concerne son rythme frénétique : les épisodes respirent un peu plus, les acteurs ne débitent plus leurs dialogues à 200 à l'heure, et le show devient ainsi plus supportable. Heureusement, d'ailleurs, parce que sinon, la formule ultraréférentielle de la série reste la même, toujours centrée sur Mariner - on adhère ou pas.

Lower Decks, saison 2 - deuxième partie (2021) :

- 2x04 - Le Cerritos est dépêché sur une planète où un Mugato sauvage a été repéré, et Mariner découvre aussitôt que des Ferengis sont responsables de cette présence ; Boimler et Rutherford se persuadent que Mariner travaille pour les services secrets de Starfleet ; Tendi reçoit pour mission de traquer, à bord du Cerritos, les officiers refusant de passer leur visite médicale ; un extraterrestre tente d'arnaquer le Capitaine Freeman...

Un épisode frustrant, car il y a du bon (l'intrigue et la résolution des Ferengis/Mugatos, la recherche de confiance en soi de Tendi), malheureusement parasité par le fanservice facile habituel à la série (j'espère qu'un jour, les scénaristes comprendront qu'énumérer littéralement, dans des dialogues, les clichés de la franchise, voire même citer les titres des épisodes auxquels on fait référence, c'est le degré zéro de l'écriture), par son humour facile (les Mugatos qui couchent ensemble pendant qu'un troisième se masturbe, la CMO qui se comporte comme un chat) et prévisible (le spécialiste en Mugatos qui ne fait pas long feu), et par des sous-intrigues multiples uniquement là pour donner quelque chose à faire à tout le monde et remplir un peu le tout (Freeman/l'alien).

Après, le tout se cristallisait plutôt bien vers la fin, donc ça allait encore.

- 2x05 - Le Cerritos accueille à son bord un ambassadeur (Richard Kind) dont la moindre émotion forte provoque la division en deux clones, tandis que Tendi et Rutherford fabriquent un modèle réduit du vaisseau, et que Boimler et Mariner partent assister à une méga-fête donnée à l'occasion d'une conférence entre vaisseaux de Starfleet...

Un épisode qui a bon fond (Boimler et Mariner qui crèvent l'abcès de leur ressentiment, l'équipage du Cerritos qui fraternise dans le bar), mais dont la forme laisse assez à désirer, entre une intrigue dupliquant celle de The Trouble with Tribbles (mais avec un ambassadeur en lieu et place des tribules, et en mode Rick et Morty), une poursuite en voiture totalement inutile et longuette, et une sous-intrigue Tendi/Rutherford qui ne sert à rien...

Pas forcément désagréable à regarder, mais très anecdotique et oubliable.

- 2x06 - Le Cerritos tente de négocier un traité de paix avec les Pakleds, pendant que Tendi, Rutherford et Mariner sont chargés de récolter tous les artefacts dangereux présents à bord, à mettre au rebut ; Boimler, lui, attire l'attention d'un groupe d'enseignes ambitieux et dynamiques, qui le relookent...

Un peu le même problème que le précédent : ce n'était pas mauvais, mais ce n'était pas bon non plus. Et je n'ai pas grand chose à en dire : très quelconque, en somme, entre le relooking de Boimler, le slapstick des trois autres avec leurs objets bizarres, et l'intrigue des Pakleds, assez générique et répétitive.

Les scénaristes semblent trouver ces derniers totalement hilarants, alors qu'en fait, ça se limite trop souvent à un gag récurrent ("les Pakleds sont bêtes") qui tourne rapidement à vide... et ça s'arrête là. Alors oui, pour passer 25 minutes dans le monde de Star Trek, ça va encore, mais globalement, encore un épisode assez peu mémorable.

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Halloween Oktorrorfest 2021 - 26 - Détour Mortel : la Fondation (2021)

Publié le 27 Octobre 2021 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Halloween, Horreur, Oktorrorfest, Review, Thriller, USA

Chez les Téléphages Anonymes, de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...

Détour Mortel : la Fondation (Wrong Turn : The Foundation - 2021) :

Six semaines après avoir perdu contact avec sa fille Jennifer (Charlotte Vega), Scott Shaw (Matthew Modine) arrive dans une petite bourgade de Virginie, et tente de découvrir ce qui est arrivé à Jen et à son groupe d'amis (Adain Bradle, Emma Dumont, Dylan McTee, Vardaan Arora, Adrian Favela), qui arpentait les pistes forestières du secteur...

Le premier Wrong Turn, en 2003, proposait un concept simple : un retour au slasher/survival à l'ancienne, avec des tueurs cannibales difformes, une bonne dose de gore décomplexé, une réalisation efficace, et une final girl charismatique (Eliza Dushku) - rien de révolutionnaire ou d'exceptionnel, en soi, mais lorsque l'on était familier des dizaines de navets similaires qui sortent en DTV chaque année, on réalisait vite que ce premier Wrong Turn était un bon cran au-dessus, et plutôt divertissant. On ne pouvait pas en dire autant de ses innombrables suites, dont l'existence ne faisait que souligner les manières dont l'original réussissait là où tant d'autres avaient échoué.

En théorie, donc, cette version 2021 est supposée être un remake/reboot de la franchise, avec le créateur du film original au scénario de cet épisode. Problème : on réalise rapidement que McElroy, ici, semble plutôt avoir voulu refourguer un autre script sous l'appellation Détour Mortel, tant La Fondation n'a de commun avec son modèle que son titre.

En fait, ce Wrong Turn, c'est un peu le syndrome Ryan Johnson : déconstruire un mythe/un film/des archétypes, c'est bien, pour peu qu'on propose quelque chose d'autre à la place. Déconstruire une œuvre et se jouer des attentes du spectateur n'est cependant pas une fin en soi, et le résultat peut facilement apparaître très creux et vain.

C'est en partie le cas ici. Pour rompre avec les clichés habituels des ados débiles et en manque de sexe typiques du slasher, le scénariste en fait un groupe de jeunes millennials hipsters ultra-compétents, divers et woke, qui font la leçon aux rednecks racistes dès le début du film, et sont responsables de leur sort - un moyen étrange de les rendre immédiatement antipathiques, et de ranger instinctivement le spectateur aux côtés des méchants.

D'autant plus que les "méchants" sont simplement une communauté ultra-fondamentaliste qui applique la loi du Talion, vit en autarcie, et ne demande qu'une chose : qu'on ne les dérange pas. Pas de mutants, pas de dégénérés, mais simplement des libertaires farouchement indépendants, qui parle une langue étrangère (du danois, peut-être ?) et qui se déguisent avec des peaux et des crânes d'animaux pour aller chasser (une justification pas franchement crédible, mais bon).

Le problème étant qu'à partir de là, le film n'a plus rien d'un Détour mortel : pas vraiment un survival, pas vraiment un slasher, la plupart des meurtres ne sont jamais filmés directement, et tout le métrage est, en prime, mis en perspective par une introduction relatant la quête du père de l'héroïne, qui cherche sa fille disparue, et la retrouve en cours de route.

À mi-parcours, donc, ce Détour Mortel de près de deux heures se transforme ainsi en film de type "communauté sectaire", à laquelle deux des personnages s'intègrent bizarrement, jusqu'à un final en pseudo-rape & revenge, qui voit l'héroïne (transformée en badass façon Rambo) se débarrasser de manière bien bancale de celui qui l'a mise enceinte.

Bref. Un film qui part dans plein de directions opposées, qui sent les réécritures de dernière minute ("ce n'est pas assez sanglant, rajoute une scène imaginaire bien gore à la fin !"), qui propose des personnages antipathiques (le script ne parvient jamais à ranger le spectateur du côté de son "héroïne"), un désir de s'éloigner à tout prix des clichés de la franchise quitte à délaisser totalement tout ce qui faisait sa personnalité... bref, on peut saluer l'ambition, et formellement, ce n'est pas honteux, mais le résultat, lui, est soporifique.

(En même temps, la combo Saban Films et Constantin Film, à la production, n'augurait pas vraiment du meilleur...)

2.5/6, et encore...

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Critiques éclair - Star Wars : Le Livre de Boba Fett - 1x01-02 (2021)

Publié le 15 Janvier 2022 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Disney, Les bilans de Lurdo, Science Fiction, Science-Fiction, Review, Télévision, USA, Star Wars, Boba Fett

Après le succès et la hype de la série Le Mandalorien, toute l'équipe de la série remet le couvert pour Star Wars : Le Livre de Boba Fett, une série en sept épisodes centrée... sur Boba Fett, forcément. Place au mercenaire culte, donc, pour un programme chapeauté par Robert Rodriguez, supposé raconter comment Fett s'établit sur Tatooine et reprend la place laissée vacante par la mort de Jabba et de Bib Fortuna.

Star Wars : Le Livre de Boba Fett - 1x01-02 (The Book of Boba Fett, season 1 - 2021) :

- 1x01 - Alors que Boba Fett (Temuera Morrisson) fait ses premiers pas à la tête de la pègre de Tatooine, il se remémore les instants les plus tragiques de sa vie, et notamment son séjour chez les Hommes des sables...

Mouais. Je dois dire que je partais avec certains à priori que ce premier épisode n'a pas su me faire oublier. Déjà, parce que (comme je l'ai déjà dit il y a un bon moment, aux débuts du Mandalorien), Boba Fett ne m'intéresse pas particulièrement, en tant que personnage. Et le fait de revoir ou de découvrir ici, en flashbacks, la manière dont il a vu le jour, ou comment il s'est tiré du Sarlacc (assez peu probant visuellement, d'ailleurs), ne m'intéresse pas forcément, ni n'apporte grand chose au personnage.

Oui, Boba Fett est un mercenaire qui se tire de tout, mais bizarrement, ça ne passionne pas. Il faut dire aussi que les scènes d'actions ne sont pas forcément toutes convaincantes : un peu trop de parkour basique, un peu trop de Temuera vieillissant qui souffre à maintenir le rythme de l'action, une illustration musicale peu mémorable, et une mise en images qui sent parfois un peu trop le studio (l'évasion de Fett au clair de lune)...

Bref, j'ai trouvé ce premier épisode tout à fait regardable, mais un peu quelconque. En espérant que ça décolle rapidement. 

(par contre, j'ai apprécié le monstre à quatre bras, qui renvoyait directement à Ray Harryhausen)

- 1x02 - Boba Fett tente de trouver qui a envoyé des assassins à ses trousses, et tombe sur des jumeaux Hutt ; en parallèle, il se souvient de son temps passé auprès des Hommes des sables...

Plus que jamais, la série continue à entretenir sa parenté avec le western, et plus que jamais, je reste un peu dubitatif.

D'autant qu'ici, on est pas loin de Danse avec les loups dans l'espace : Boba sympathise avec les Indiens Tuskens, Boba apprend leurs us et coutumes, Boba apprend leur langue et leur manière de se battre, Boba leur apprend comment chevaucher des motos volantes, Boba les organise et les mène dans une attaque sur un train, Boba part en voyage initiatique hallucinatoire, Boba devient un Tusken, Boba danse avec eux autour du feu, etc...

On est dans un chemin bien balisé, pas toujours bien rythmé, occasionnellement réussi (l'attaque du train), mais globalement assez prévisible et attendu (Boba qui va casser du biker dans un diner, mouais). D'autant que par endroits, ça rappelle fortement ce que le Mandalorien a déjà fait - la fascination de la série pour la fabrication rituelle de sa tenue et de son arme, le concept du mercenaire qui apprend aux autochtones à se battre, et ainsi de suite.

Pas nécessairement mauvais, en soi, mais pas ultra convaincant non plus, et la structure présent + flashbacks est parfois assez frustrante. On verra la suite, et si Krrsantan le wookie est bien utilisé.

(à suivre...)

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Christmas Yulefest 2021 - 54 - Un Noël pour deux : Coup de foudre en ville (2021)

Publié le 1 Janvier 2022 par Lurdo dans Christmas, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Hallmark, Noël, Review, Romance, Télévision, USA, Yulefest

Noël est derrière nous, 2022 est là, mais chez les Téléphages Anonymes, le marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest continue jusque début janvier...

Un Noël pour deux - Coup de foudre en ville (Sister Swap : Christmas in the City - 2021) :

Alors que sa sœur Jennifer tente de sauver le cinéma familial, dans leur petite ville natale, Meg (Ashley Williams) part pour Salt Lake City, pour aider les employés du restaurant de Jenn à participer à un concours caritatif pour les fêtes de Noël. Mais les problèmes s'accumulent pour Meg et Joe (Keith Robinson), le manager de l'établissement, lorsque le restaurant se trouve dépourvu de chef peu de temps avant Noël, et que Meg ne peut s'empêcher de se mêler de la vie de ses clients....

Deuxième volet des Sister Swap, après le très moyen A Hometown Holiday, cette suite se concentre sur le personnage d'Ashley Williams, pour un récit un bon cran en dessous du précédent.

Les problèmes sont ici multiples, à commencer par un récit qui s'éparpille, à l'image de son personnage principal : Ashley Williams déborde d'énergie, on le sait, mais ce Sister Swap ne fait rien pour la canaliser. Meg se montre ici spontanée et exubérante, au point d'en devenir parfois envahissante et soulante, en mode trouble déficit de l'attention - de quoi donner au film une impression de frénésie ponctuelle et d'enthousiasme forcé, qui ne sied guère à un scénario peinant déjà à se structurer et à s'articuler autour des événements du premier épisode.

Plus amusant : on a l'impression qu'après un Hometown Holiday très caucasien et calibré, la production a choisi ici de compenser en casant un maximum de minorités à l'écran. Meg tombe amoureuse de Joe, un afro-américain, un bon paquet de personnages secondaires de premier plan sont eux aussi noirs (dont un père absent...), il y a une sous-intrigue entre deux personnages gays... un peu comme si Hallmark avait imposé un quota global à la production simultanée des deux films, quota géré un peu n'importe comment au final.

D'autant qu'en réalité, le couple Meg/Joe ne fonctionne pas particulièrement. En comparaison du duo Kimberly Williams/Mark Deklin, Ashley Williams et Keith D. Robinson n'ont pas grande alchimie, ce dernier ne parvenant jamais à s'imposer à l'écran, à faire preuve de charisme ou à s'aligner sur l'énergie de sa partenaire. J'en suis presque venu à regretter que la production n'ait pas choisi quelqu'un comme Dulé Hill, qui aurait facilement pu se mettre au même niveau que Williams en matière d'énergie ou d'excentricité.

Et puis il y a cette promenade en calèche sur fond vert mal détouré ; et Kevin Nealon, qui après avoir été totalement inutilisé dans l'épisode précédent, se retrouve ici à avoir de multiples scènes en flashback (ce qui est toujours sympathique, mais souligne vraiment le déséquilibre entre les deux films).

Bref, je n'ai pas du tout adhéré à ce deuxième volet, qui m'a parfois donné l'impression d'avoir été bricolé à partir des chutes du premier scénario, sans avoir été très bien pensé en amont. Bof.

2.5/6

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : God's Favorite Idiot, saison 1 (2022)

Publié le 22 Septembre 2022 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Religion, Netflix, Fantastique, Télévision, USA, Review

Généralement, quand une série Netflix voit son nombre d'épisodes coupé en deux en cours de production, c'est mauvais signe : ici, cette nouvelle collaboration entre Melissa McCarthy et son époux Ben Falcone (leurs derniers projets étaient le générique Superintelligence et le mauvais Thunder Force), initialement conçue pour durer 16 épisodes, a été réduite à 8 épisodes de 20-25 minutes en plein tournage.

Et honnêtement, en voyant ces 8 épisodes qui lorgnent fortement sur du Michael Schur mâtiné de Bruce/Evan Tout-puissant et de Good Omens, mais en beaucoup plus bas de plafond et oubliable, ce n'est guère surprenant...

God's Favorite Idiot, saison 1 (2022) :

Employé de bureau discret et réservé, Clark (Ben Falcone) est choisi par Dieu pour devenir son nouveau prophète, au grand dam de ses collègues, et notamment d'Amily (Melissa McCarthy). Mais bien vite, les membres de ce petit groupe disparate deviennent les prophètes de Clark, alors que la destinée divine de ce dernier lui est révélée...

Le problème principal de cette série somme toute regardable, en fait, c'est son ton. Le programme tente d'être un mélange de comédie romantique et de comédie théologique, mais le fait de manière très déséquilibrée : tout semble précipité (une conséquence de la réduction du nombre d'épisodes ?), que ce soit dans la présentation des personnages (Ben Falcone tente d'écrire tous les personnages secondaires comme des personnages de The Office saison 3 ou 4, qui auraient eu plusieurs années pour établir leurs excentricités et trouver leur place), dans l'évolution des événements théologiques, et surtout dans la comédie romantique au cœur de cette saison.

La façon dont le personnage de Melissa McCarthy est ainsi présentée dans la série, en mode rouleau-compresseur, bruyante, épuisante, gueularde, alcoolique, droguée, cabotine, trashy, etc, se marie très mal avec la femme amoureuse et en retrait qu'elle devient rapidement au cours de la saison, effacée devant le personnage de Falcone.

C'est un peu comme si Amily avait été initialement écrite comme un personnage classique et outrancier de Melissa McCarthy, avant d'être repensé en cours de route pour favoriser la romance : ça ne fonctionne pas vraiment, tout est trop simple, trop rapide et trop facile dans l'évolution de cette relation, bref, cette partie conséquente de la série survit à peine grâce à la tendresse dont Falcone et McCarthy font naturellement preuve l'un envers l'autre.

À côté, le côté théologique est un peu brouillon, très judéo-chrétien malgré ses désirs d'universalité, et mélangeant allègrement les noms et les rôles, pour un tout pas désagréable (Leslie Bibb fait un Satan plutôt amusant, idem pour Yanic Truesdale en archange) mais qui tourne fréquemment à vide (les Cavaliers de l'Apocalypse sont peu inspirés et ne servent à rien).

Bref. Dans l'ensemble, huit épisodes qui ne convainquent jamais vraiment, ressemblant un peu trop à un script de film inabouti, transformé en cours de route en série télévisée approximative aux digressions pas toujours très intéressantes ou inspirées (quand toute l'intrigue secondaire d'un épisode tourne autour d'une bougie parfumée qui pue, et qui s'appelle "Génitale", ça donne le niveau général de l'humour, qui a une franche tendance à taper en dessous de la ceinture).

Sans compter le fait que le titre de la série est hors-sujet (Clark est loin d'être idiot), et qu'il manque clairement un dernier acte, qui arrivera peut-être dans la suite de la série... si suite il y a.

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Les bilans de Lurdo : Sauvés par le Gong, saison 2 (2021)

Publié le 2 Juillet 2022 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Review, Sitcom, Télévision, USA, NBC, Peacock

Deuxième et dernière saison de ce revival de Sauvés par le Gong, un revival produit par Tina Fey, showrunnée par Tracey Wigfield et qui, en saison 1, avait fait le choix d'une approche goguenarde et moqueuse de son univers pour établir sa propre identité...

Une approche un peu brouillonne, tentant d'être (entre autres) à la fois un teen show sincère, une satire mordante et un hommage nostalgique à la série d'origine, mais finissant par s'éparpiller et par ne pas laisser un souvenir particulièrement marquant...

Sauvés par le Gong, saison 2 (Saved by the Bell, season 2 - 2021) :

Cette année, une grande compétition inter-lycées a lieu en Californie, et Bayside y prend part. L'objectif des élèves et des professeurs : vaincre Valley High et remporter le Spirit Stick - plus facile à dire qu'à faire pour Daisy Jiménez (Haskiri Velazquez), Mac Morris (Mitchell Hoog), Lexi Haddad-DeFabrizio (Josie Totah), Aisha Garcia (Alycia Pascual-Peña), Jamie Spano (Belmont Cameli) et Devante Young (Dexter Darden), qui ont bien d'autres choses à l'esprit que ce concours vain et traditionnel...

La série a donc été renouvelée (et annulée sur la lancée), pour commencer sa saison 2 de 10 épisodes sur un montage post-Covid, et un retour immédiat à la normale : solution de facilité assez compréhensible, je dois dire, compte tenu des difficultés de tourner une sitcom dans un lycée, où tout le monde porterait constamment des masques.

Et à ma grande surprise, après un épisode de remise en route valant principalement pour son hommage à Screech/Dustin Diamond, cette seconde saison de SBTB a su trouver un rythme de croisière et un ton bien plus homogène qu'en saison 1, pour finir par être un divertissement amusant assumant totalement sa part de décalage quasi-parodique.

Les axes narratifs de la saison ne sont pourtant pas ultra-originaux, structurés autour d'un concours inter-lycées avec Valley High, grands rivaux de Bayside : du côté des jeunes, Mac Morris peine à s'extraire de l'ombre de son père, Dexter réalise qu'il s'est attaché à Bayside, Jamie se cherche une vocation, Daisy essaie de mener le lycée à la victoire, Aisha tente de se réinventer, et Lexi reste Lexi. Chez les adultes, Slater réalise qu'il en pince toujours pour Jessie, Kelly décide de reprendre ses études, et Zack cherche à s'occuper après sa carrière politique.

Tout le monde a de quoi faire, donc, pas toujours de la manière la plus originale possible, mais avec, systématiquement, une petite touche de folie ou d'absurdité qui fait que finalement, on s'amuse plutôt bien.

Les cassettes hypnotiques de Mac, les vacances de Zac et de son fils sur fond vert, Jessie Spano qui tente de draguer quelqu'un en se replongeant dans "ce qu'elle a fait à Las Vegas" pour y trouver un peu de courage (avec un énorme paquet de références visuelles, dialoguées et costumées à Showgirls), tout ce qui concerne Gil, le petit-ami trop parfait de Daisy, Kelly qui s'en remet "au destin", les flashbacks improbables renvoyant aux jeunes années de la bande (interprétés par les acteurs adultes), le marathon de danse, etc, etc, etc : cette saison, tout est mieux équilibré, et ne donne plus vraiment l'air d'un mélange approximatif ne sachant pas vraiment à qui s'adresser.

Et c'est à la fois tant mieux et dommage, puisque la série a été annulée juste lorsqu'elle trouvait son rythme de croisière.

Et si cette saison 2 n'est pas forcément dénuée de défauts (j'ai toujours un peu de mal avec l'interprétation de Haskiri Velazquez - même si ça s'arrange avec le temps ; Jamie manque de présence ; le côté LGBTQ est parfois un peu maladroit - tout le coming out d'Aisha la sportive est assez cliché), elle s'avère aussi nettement plus ludique et plaisante à regarder, avec un ton global plus maîtrisé et décomplexé.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Man vs. Bee, saison 1 (2022)

Publié le 11 Septembre 2022 par Lurdo dans Critiques éclair, Comédie, Télévision, Review, Les bilans de Lurdo, Netflix, UK, Sitcom

Neuf épisodes de 8 à 10 minutes à peine pour ce retour de Rowan Atkinson sur le petit écran, à l'occasion d'une série Netflix écrite par le scénariste des Johnny English : un investissement en temps assez limité pour le spectateur, donc, pour un programme dans la droite lignée des œuvres précédentes d'Atkinson... mais aussi avec certains de leurs défauts.

Man vs. Bee, saison 1 (2022) :

Devant un tribunal, Trevor (Rowan Atkinson), gardien de propriété pour un couple aisé, raconte comment il en est venu à détruire la maison et les biens de ses employeurs lors d'un combat à mort contre une abeille...

Très vite, en effet, on en vient à se demander si ce Man vs. Bee n'a pas été conçu, à l'origine, comme un tv special de 45 minutes qui aurait été artificiellement découpé et revendu à Netflix (ou comme un long-métrage, comme par exemple le film avorté The Bee, de John Hughes, qui dans les années 90 avait pressenti Rowan Atkinson pour interpréter le rôle d'un ouvrier confronté à une abeille envahissante, dans le manoir en cours de rénovation où il travaille... hmmm)  : la nature épisodique du récit, son format (c'est presque une pièce de la maison/un épisode) donnent l'impression d'un récit aux interruptions forcées, et renforcent un certain sentiment de répétitivité.

Plus gênant : la montée en puissance de la guerre entre Trevor et l'abeille s'en retrouve un peu affaiblie, et l'on se retrouve à se dire que la situation dégénère trop rapidement, notamment dans les derniers épisodes.

Après... c'est un peu le concept de l'œuvre globale de Rowan Atkinson : un protagoniste chaotique qui réagit de manière excessive à son environnement et s'embourbe dans des situations toujours plus improbables.

En cela, Man vs. Bee ne déroge pas à la règle, et l'on s'amuse clairement à voir Atkinson retrouver le slapstick absurde, quasi-muet, des grandes heures de Mr. Bean. C'est souvent drôle, ludique, et inventif, et toute la première moitié de la saison se regarde avec un certain plaisir (même si l'on se range instinctivement du côté de l'abeille, dès le début).

Ensuite... disons que Trevor n'est pas Bean, et il n'en a pas le côté sympathique, le caractère immature, et il n'évolue pas dans un monde de sitcom surréaliste. La série a ainsi beau tenter d'humaniser Trevor, en lui donnant des scènes avec sa fille, tout ça, ça ne fonctionne pas vraiment, ses réactions paraissent démesurées, et l'on finit par se dire, au fil des épisodes, que la série (et son personnage principal) est franchement déséquilibrée, alors qu'elle enchaîne de la cruauté animale (le chien en prend plein la tête) et de la destruction d'une manière caricaturale, presque cartoonesque - bien trop, en tout cas, pour la façon dont cet univers est décrit à l'écran.

Ça aurait pu fonctionner, cette version outrée de La Pire semaine de ma vie, si les autres personnages, l'environnement, etc, avaient été écrits de manière plus excentrique, si l'univers avait été moins réaliste ou, à l'opposé, si Trevor avait été écrit de manière plus subtile (ou si sa folie avait été justifiée par une phobie des insectes, par un déséquilibre psychologique, ou que sais-je encore).

En l'état, la série se regarde gentiment, mais ne parvient pas à transformer l'essai, ou à évacuer cette impression d'un projet inabouti, tant au niveau du ton que de l'écriture (et ce ne sont pas les placements produits pas très adroits, ou le rebondissement rédemptif final, à la fois télégraphié bien à l'avance et gentiment bâclé, qui arrangent les choses).

Dommage.

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Un film, un jour (ou presque) #1748 : L'École du Bien et du Mal (2022)

Publié le 24 Novembre 2022 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Fantastique, Netflix, Critiques éclair, Jeunesse, USA, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

L'École du Bien et du Mal (The School for Good and Evil - 2022) :

Meilleures amies depuis toujours, Sophie (Sophia Anne Caruso) et Agatha (Sofia Wylie) sont bien différentes. La première est persuadée d'être destinée à devenir princesse, tandis que la seconde, rebelle, se satisfait très bien d'être vue comme une fille de sorcière. Jusqu'au jour où toutes deux sont emportées jusqu'à l'École du Bien et du Mal, où Sophie est placée du côté du Mal, et Agatha du côté du Bien. Et alors que les deux jeunes filles tentent de convaincre les responsables de l'École (Charlize Theron, Kerry Washington) qu'elles ne sont pas à leur place, une menace ancestrale plane sur l'établissement...

C'est amusant, on m'aurait dit, il y a quelques semaines, que Paul Feig (Mes meilleures amies, Ghostbusters, Les flingueuses, Spy, Last Christmas : que des films trop longs, mal rythmés et trop souvent mal pensés) aux commandes d'une adaptation d'un roman young adult ultra-dérivatif et balisé (à mi chemin entre Harry Potter, Roméo et Juliette, les Descendants de Disney et la série Once Upon a Time, entre autres) pour Netflix, à la durée abusive (près de 2 h 30) et aux visuels affreusement clinquants et kitschs, ça allait être regardable, je ne l'aurais jamais cru.

Et pourtant, c'est le cas. Oui, cette École du Bien et du Mal mange allègrement à tous les râteliers, traine en longueur, s'essouffle totalement lors de sa dernière ligne droite dégoulinante d'effets numériques et de rebondissements téléphonés, déroule sa critique bancale contre le manichéisme, la conformité, la vision binaire du monde tout en écrivant tous ses personnages de la manière la plus basique possible, sous exploite tous les acteurs qui ne sont pas les deux héroïnes (tous les professeurs, notamment), manque cruellement d'énergie et rate un peu son coup en choisissant, pour Sophie (la princesse de conte de fées sur laquelle tout le monde se retourne, et dont le prince aux faux airs d'un jeune Henry Cavill tombe instantanément amoureux) une crevette blonde aux lèvres de poisson, aux cheveux filandreux décolorés, aux épais sourcils sombres, et à l'interprétation un peu trop forcée (elle vient de Broadway), instantanément antipathique, même avant qu'elle ne bascule du côté obscur...

Mais bizarrement, ça se laisse regarder. Probablement parce que tout le budget semble passé dans la direction artistique et les effets spéciaux, que Ted Shapiro s'amuse bien à la musique, et que Sofia Wylie, elle, est très attachante et sympathique dans son rôle.

Alors certes, cela n'est pas suffisant pour sauver le tout de la médiocrité, mais j'en attendais un désastre (et par certains aspects, ça l'est, notamment tout ce qui tourne autour du relookage gothique de Sophie, et de sa mise en image risible, ou encore de l'utilisation de Toxic de Britney pour illustrer la grande bataille finale entre l'École du Bien et celle du Mal), et ce n'est que très moyen. C'est toujours ça de pris !

3/6

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Un film, un jour (ou presque) #1810 : Crazy Bear (2023)

Publié le 7 Avril 2023 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Horreur, Review, USA, Thriller, Policier

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Crazy Bear (Cocaine Bear - 2023) :

Dans les années 80, lorsque des dizaines de kilos de cocaïne tombent de l'avion d'un trafiquant, en vol au dessus d'un parc national américain, personne ne peut se douter qu'une ourse passant par là allait ingérer cette drogue, et se lancer dans un massacre sanglant sur tous les humains (Keri Russell, O'Shea Jackson Jr., Christian Convery, Alden Ehrenreich, Jesse Tyler Ferguson, Brooklynn Prince, Isiah Whitlock Jr., Kristofer Hivju, Hannah Hoekstra, Aaron Holliday, Margo Martindale, Ray Liotta...) présents là pour une raison ou une autre...

En 2006, avant que le monde ne sache vraiment ce qu'était un meme, est sorti en salles Snakes on a Plane, un métrage dont la bande annonce décomplexée avait immédiatement fait le buzz, présentant un Samuel L. Jackson énervé et des serpents à bord d'un avion. La promesse était celle d'un film amusant et décalé, un jeu de massacre pêchu et sans limite, bref, un film ludique et rigolard... mais le résultat était plus proche d'un thriller mollasson et insipide, aux rares fulgurances amusantes, mais globalement assez décevant.

Ici, avec Cocaine Bear, c'est un peu le même schéma. Avec son buzz démultiplié par le Web et les réseaux sociaux (remember Sharknado, une daube infâme devenue "culte" grâce à la magie de l'ironie des internautes), ce film offrait au premier abord une proposition très similaire à celle de Snakes on a Plane : une version déglinguée d'un fait divers assez triste (un petit ours qui découvre 30 kilos de cocaïne dans la forêt, et meurt dans d'atroces souffrances après l'avoir ingérée), avec une ourse énorme cocaïnomane agissant comme un méchant de slasher dans une comédie horrifique décomplexée.

Et le résultat est très similaire à la déception de SoaP. Devant la caméra d'Elizabeth Banks, et sous la plume de Jimmy Warden (co-scénariste de The Babysitter : Killer Queen), ce Crazy Bear tombe lourdement à plat. Pas tant pour les effets numériques très discutables de l'ourse, qui manque fréquemment de poids, ou pour la reconstitution bancale des années 80 (quand Jesse Tyler Ferguson déboule avec sa perruque fauchée, aïe), mais plutôt pour de véritables problèmes d'écriture et de mise en image, dont découlent des soucis de ton, de rythme, et d'efficacité.

C'est bien simple, le film ne semble jamais savoir équilibrer ses différentes orientations : ici, il passe une bonne demi-heure à présenter pléthore de personnages secondaires caricaturaux, souvent insipides, dont une mère et deux préados qui deviennent le noyau émotionnel (théorique) du métrage ; là, il cache son ourse et la laisse faire ses meurtres hors champ, pour mieux en afficher frontalement un ou deux lors de certaines scènes exubérantes, qui semblent sorties d'un autre film, plus assumé ; ailleurs, il fait de la comédie faiblarde, n'ayant jamais le rythme, l'énergie ou la folie pour donner corps à cet univers aux traits très appuyés et à l'interprétation cabotine ; occasionnellement, il donne dans le cartoon, avec une ourse cocainée qui fait des anges avec ses pattes par terre et rampe sur le dos quand elle renifle de la coke ; et puis il s'essaie aussi au thriller/policier décalé, façon frères Coen du pauvre, avec ces trafiquants incapables, ces policiers, et notamment un heel turn totalement inutile et random d'un personnage en cours de route.

Le résultat, c'est un film qui, s'il fonctionne lors de brèves scènes, semble étrangement timide avec son sujet, et n'est globalement ni très drôle, ni très horrifique, ni très captivant ou tendu.

Le film a beau avoir été hypé sur la base de son travail, et avoir fait les gros titres du Web et des réseaux sociaux à sa sortie, il reste un essai non transformé... le troisième successif pour Elizabeth Banks en tant que réalisatrice.

2.25/6 

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Christmas Yulefest 2022 - 20 - A Christmas... Present (2022)

Publié le 14 Décembre 2022 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Noël, Christmas, Yulefest, Télévision, Romance, USA, GAF, GAC, Religion, Drame

C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymesc'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...

A Christmas... Present (2022) :

À l'occasion de Noël, Maggie (Candace Cameron Bure) et Eric (Marc Blucas) partent avec leurs adolescents pour célébrer les fêtes de fin d'année chez Paul (Paul Fitzgerald), le frère veuf de Maggie, lui aussi père d'une adolescente, et dont le deuil récent a poussé Maggie et les siens à vouloir leur changer les idées. Mais sur place, ils réalisent que Paul et sa fille se portent pour le mieux, parce qu'ils ont trouvé la Foi, alors même que Maggie et Eric, surbookés, se sentent de plus en plus perdus dans leur vie moderne dépourvue de religion...

Pour la petite histoire, rappelons la genèse de la chaîne Great American Family (anciennement Great American Country, GAC) : après des décennies à être pointée du doigt comme étant une chaîne manquant de diversité et ne présentant que des romances formatées aux valeurs très rétrogrades, Hallmark a commencé à s'ouvrir au monde moderne, à recruter des acteurs de couleurs, à oser des personnages secondaires LGBTQ, et à chambouler un peu certains de ses codes (pas trop, hein, mais un peu tout de même). 

Ce qui a mené plus ou moins directement (après un scandale relatif à un sponsor) au départ du patron de la chaîne, Bill Abbott. Un Abbott qui est rapidement passé sur la chaîne GAC (alors spécialisée dans la musique country), immédiatement rebaptisée GAF, et rénventée comme un clone de Hallmark financé par une certaine droite américaine, pour un résultat encore plus traditionnel et religieux que ne l'était Hallmark à l'époque. 

Et Abbott d'ouvrir son chéquier afin de tenter de faire changer de camp tous les acteurs et actrices d'Hallmark : certains l'ont fait pour assurer les fins de mois, certains par fidélité envers Abbott qui avait lancés leur carrière, et certains, comme Candace Cameron Bure, parce qu'ils partagent totalement la vision du monde de la droite républicaine évangélique, et qu'ils trouvent Hallmark trop woke et laïc.

Une CCB qui s'est ainsi retrouvée directrice créative de la chaîne, qui a mis en chantier ce qui lui plaisait, et notamment ce métrage, A Christmas... Present, qui est un bon gros navet prosélyte vantant les mérites de la religion chrétienne et des traditions américaines, blablabla, sous couvert de métrage festif façon Hallmark.

Pas grand chose à dire de plus, honnêtement, c'est assez kitsch (CCB qui est illuminée par la lumière divine du vitrail de l'église, qui la convainc de renouer avec sa Foi), souvent maladroit et mal écrit (CCB en rouleau compresseur antipathique qui force son frère et sa nièce à fêter Noël à sa façon pendant les 3/4 du film), parfois bizarre (la façon quasi-sectaire dont Paul réagit béatement à tout, expliquant que depuis qu'ils ont retrouvé la religion, ils sont heureux, ils ont oublié tous leurs soucis, ils ont tous un sourire 24h/24, 7j/7 ; le mariage de Maggie et Eric, très amical et chaste, avec un lit XXXL les séparant d'un mètre), bourré de platitudes et de sermons... et à la limite, il y aurait eu là quelque chose de regardable si cela avait été traité façon Hallmark, avec une certaine subtilité et de l'émotion sincère (cette saison, par exemple, Hallmark nous a proposé The Gift of Peace, très larmoyant, sur le deuil et le besoin de communauté, avec la religion en toile de fond : pas ma tasse de thé, malgré Nikki DeLoach, mais pas non plus ouvertement prosélyte et assommant, pour peu qu'on aime les romances pleine d'émotion et de larmes)...

Mais non, là, c'est 15 minutes de film générique, avec quelques moments honorables, et paf, un couloir de plusieurs minutes de discussion entre Maggie et son frère, qui vante les mérites de la religion chrétienne, de Dieu, de Jésus, etc. Et puis on recommence.

Très agaçant, et parfois assez niais, comme peuvent l'être les œuvres évangéliques américaines.

1/6  

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Christmas Yulefest 2022 - Les bilans de Lurdo : Super Noël, la série - saison 1 (2022)

Publié le 25 Décembre 2022 par Lurdo dans Comédie, Aventure, Fantastique, Noël, Yulefest, Christmas, Télévision, Disney, Review, Les bilans de Lurdo, Jeunesse, Sitcom

Noël est là : chez les Téléphages Anonymesle marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest continue ce jusque début janvier...

Super Noël, la série - saison 1 (The Santa Clauses - 2022) :

À l'approche de ses 65 ans, Scott Calvin (Tim Allen), alias le Père Noël, commence à perdre foi en l'humanité, alors même que ses pouvoirs s'estompent. Le moment est venu pour lui de se trouver un successeur, au grand dam du reste de sa famille (Elizabeth Mitchell, Austin Kane, Elizabeth Allen-Dick)...

Malgré son statut de série de films cultes auprès d'une certaine génération, les Santa Clause ont toujours été des films très inégaux, à la qualité se dégradant progressivement au fil des volets (de l'aveu même de Tim Allen, d'ailleurs) : le premier était une réinterprétation somme toute sympathique de la figure du Père Noël et de tout ce qui l'entoure, sur fond de père divorcé et de famille recomposée (très 90s, tout ça), le second une comédie romantique assez brouillonne, aux innombrables scénaristes, et le troisième, douze ans après le premier film, était un bordel sans nom, parfois à la limite de l'incohérence, avec un script bâclé et une production en pilotage automatique.

Mes attentes pour cette série, 28 ans après l'original, étaient donc naturellement assez faibles, surtout avec, aux commandes, le showrunner de C'est moi le chef !/Last Man Standing, la dernière sitcom d'Allen très orientée politique et critique sociale.

Et effectivement, après visionnage de ces six épisodes de moins d'une trentaine de minutes, force est de constater que Super Noël : la série, est bien plus proche de Santa Clause 3 que du premier film. Le problème principal, en fait, c'est un réel manque de structure et de rythme, qui touche toute la série : les épisodes sont décousus, mollassons, ils commencent et se terminent de manière abrupte, sans tenir compte de la narration ou des rebondissements du tout, et l'on ne peut que se demander si, en fait, ce n'était pas un scénario de Santa Clause 4, transformé à l'arrache, en cours de route, en six épisodes bancals.

Mais ce n'est pas le seul problème de la série, une série qui se fait un plaisir de retconner toute la mythologie de son univers de manière approximative, qui introduit de nouveaux personnages assez médiocres (la seule elfe qui s'en sort avec les honneurs, c'est Betty/Matilda Lawler), qui consacre beaucoup de temps à la nouvelle famille de Scott (pas désagréable, notamment la fille de Tim Allen, et Elizabeth Mitchell qui semble vraiment s'amuser) mais catapulte les éléments préexistants des films (Charlie, ses parents, tout ça), et qui recycle toutes ses grandes lignes scénaristiques en les reprenant des métrages précédents.

Systématiquement, les scénaristes ont des idées pas forcément inintéressantes (la Befana) mais bâclées, que ce soit dans l'exécution approximative, dans l'humour très slapstick/bas de plafond, ou dans le ton global, toujours à deux doigts de se moquer de ce qui est présenté à l'écran, et refusant toujours de prendre ses personnages suffisamment au sérieux (le syndrome sitcom, en somme).

Et puis il y a Kal Penn, en pseudo-Jeff Bezos sous-développé qui décide de faire du Pôle Nord un Amazon 2.0. Et la direction artistique, fréquemment un peu fauchée (maquillages, décors, ça fonctionne les 3/4 du temps, mais régulièrement, il y a un moment ou un autre qui brisent un peu l'illusion) et souvent peu aidée par la réalisation assez plate). Et l'interprétation de certains, trop caricaturale. Et les éléments inutiles oubliés en cours de route ou coupés au montage (les numéros musicaux, la bestiole numérique de la fille de Santa...). Et Tim Allen, en pilotage automatique.

Ça commence à faire beaucoup, tout ça, et malgré un moment ou deux intéressants (la rencontre avec les Pères Noël du passé), la série devient de plus en plus laborieuse à mesure qu'elle avance, et qu'il apparaît de plus en plus évident que l'écriture est bien trop faible et brouillonne pour sauver le tout (en même temps, pas surprenant quand on se penche un peu sur les antécédents des scénaristes du show).

Décevant, donc, et ce même en ayant des attentes très très limitées pour ce programme. 

(et pourtant, une saison 2 a été commandée... *soupir*)

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Harley Quinn, saison 3 (2022)

Publié le 17 Janvier 2023 par Lurdo dans Action, Animation, Comédie, Critiques éclair, DC, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Review, Science Fiction, Science-Fiction, Télévision, USA

Troisième saison des aventures de Harley Quinn, une série qui, progressivement, a délaissé la provocation immature de ses premiers épisodes pour faire une place de plus en plus importante à la relation de Harley et de Poison Ivy, jusqu'à en faire un élément central de son propos, comme pour contrer les accusations de queerbaiting adressées à la première saison.

Un choix qui brosse joyeusement le web dans le sens du poil, mais qui risque aussi de phagocyter une série honnêtement moins drôle et aboutie que les critiques américains (et la série elle-même) ne semblent le penser...

Harley Quinn, saison 3 (2022) :

Alors que Harley et Ivy coulent ensemble des jours heureux, la scientifique peine à assumer ses ambitions écoterroristes ; en parallèle, la relation chaotique de Bruce Wayne et de Selina Kyle amène le riche héritier à se tourner vers le souvenir de ses parents, alors même qu'un long-métrage centré sur leur meurtre est sur le point de sortir en salles...

Pour être très honnête, je mentirais en disant que cette saison 3 m'a particulièrement convaincu.

De plus en plus, en effet, la relation Harley/Ivy est au centre de tout, au point que Poison Ivy devient presque la protagoniste principale de la saison, avec une Harley au second plan de la plupart des intrigues et des épisodes. Cette année, tout tourne autour d'Ivy, de son manque d'assurance, de son anxiété sociale, de ses projets et de ses désirs de terraformer Gotham, avec Harley dans un rôle de personnage-soutien, celui de la petite-amie bruyante et exubérante, qui passe son temps à l'encourager et à essayer de la faire sortir de sa coquille.

Le tout amenant, au fil de la saison, à la transformation de Frank en être tout puissant capable de ramener les plantes mortes à la vie, et à son enlèvement par un Bruce Wayne dépressif afin de tenter la résurrection de ses parents, ce qui déclenche une invasion de zombies végétaux dans Gotham (invasion devant être contrée par la Batfamily et Harley, qui se détourne progressivement du côté obscur).

Cet arc, en filigrane, sur un Bruce Wayne caricatural (comme tous les personnages de la série, cela dit), obsédé par ses parents jusqu'à provoquer une apocalypse, ne fonctionne que partiellement (la caractérisation outrée de tout le monde n'aide pas forcément), même s'il ouvre la porte à un épisode intriguant, qui remet Harley sur le devant de la scène, à l'occasion d'une plongée dans la psyché de Wayne, en mode Batman : The Animated Series. Et la conclusion du tout, avec Bruce envoyé en prison pour évasion fiscale, est à la fois étrangement premier degré et improbable, ce qui laisse dubitatif.

À l'identique, les autres personnages secondaires ne sont pas vraiment bien desservis par la saison : l'épisode spécial consacré au Joker qui se présente à la Mairie de Gotham, en mode sitcom 80s, laisse de marbre, malgré sa grosse dose de fanservice ; les mésaventures de King Shark dans son royaume sont une digression sans réel intérêt ; Clayface qui tourne dans le biopic de Thomas Wayne, c'est uniquement là pour faire du méta avec James Gunn et Billy Bob Thornton ; et James Gordon qui tente lui aussi d'être maire impose de trouver intéressante cette version du personnage, incapable, balbutiante et fébrile.

Bref, dans l'ensemble, quelque chose ne fonctionne pas réellement, cette année, et l'on se retrouve avec une saison tiraillée entre son désir de montrer Harley et Ivy en couple (avec tout un tas de rebondissements inhérents à de la sitcom de couple), celui d'illustrer en filigrane un virage de Harley vers l'héroïsme, et celui d'utiliser les personnages secondaires (et leurs doubleurs) pour partir dans les délires habituels des scénaristes.

Ponctuellement, ça fonctionne (l'épisode sur la psyché de Batman, la visite amusante en Louisiane avec Constantine et Swamp Thing, l'orgie de la Cour des Hiboux, certaines scènes ou idées çà et là) mais ça reste assez frustrant sur la longueur, à cause de ces choix d'écriture, et d'une animation un peu plus sommaire par moments.

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Un film, un jour (ou presque) #1780 : You People (2023)

Publié le 28 Février 2023 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, USA, Review, Critiques éclair, Netflix, Romance

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

You People (2023) :

Caucasien juif passionné de culture afro-américaine, Ezra (Jonah Hill) tombe amoureux d'Amira (Lauren London), fille d'un musulman noir radical, Akbar (Eddie Murphy), qui voit d'un mauvais œil cette union évoluant rapidement vers le mariage. Et tandis que Shelly (Julia Louis-Dreyfus), la mère d'Ezra, essaie de se rapprocher d'Amira (sans cesser de gaffer), Ezra, lui, tente de se faire accepter d'Akbar et de sa famille...

Aïe. Honnêtement, ce que j'ai vu de l'œuvre de Kenya Barris ne m'a jamais vraiment convaincu, entre son Shaft générique et plat, son The Witches insipide, son Prince à New-York 2 semblant tout droit sorti des usines de Tyler Perry (grand ponte du cinéma afro-américain pour afro-américains), son Black AF satirique mais très oubliable, et son Treize à la douzaine dont le couple mixte était un prétexte pour que le scénariste fasse une leçon de morale aux blancs sur la souffrance incommensurable du peuple noir/afro-américain face à l'oppression de la société (notamment via une scène assez surréaliste durant laquelle un footballeur noir richissime expliquait au personnage de Zach Braff, juif, sans argent, que ce dernier avait beau avoir une femme noire et des enfants métis, il ne comprendrait jamais ce que les noirs ont subi au fil des siècles, et qu'il ferait mieux de se taire - menant, naturellement, à de plates excuses de la part de Braff).

Ce You People, c'est un peu un Treize à la douzaine 2.0 en mode Mon beau-père et moi, en encore moins rythmé et drôle. Dans ce métrage Netflix de près de deux heures, Barris nous rejoue une partition très similaire, celle d'une famille juive aisée mais ignorante et maladroite, qui passe deux heures à se faire remettre en place par une famille noire radicale (Eddie Murphy interprète un membre de la Nation of Islam suprémaciste, antisémite, religieuse et nationaliste) dans une sorte de Jeux Olympiques de la souffrance.

Des Jeux Olympiques de la souffrance qui présentent ainsi une famille afro-américaine très agressive et cassante, aux arguments que le scénario ne remet jamais vraiment en question (au mieux, Ezra traite Akbar de connard et l'on apprend vaguement que tout comme Ezra, qui prétend savoir beaucoup de choses de la culture noire, Akbar est un peu aussi un poseur se prétendant plus "noir" et radical qu'il ne l'est réellement), et qui pousse constamment la famille juive à s'excuser d'être ignorante, avec, à la clef, leçons de morale didactiques de la part des personnages afro-américains du film.

C'est peut-être ça le problème le plus flagrant : malgré le fait qu'une romance est au cœur du récit, aucun des personnages du film n'est attachant (la famille d'Ezra est composée d'imbéciles bienveillants, la famille d'Amira de radicaux hargneux, Ezra est un ex-trader reconverti en podcasteur poseur), mais jamais les positions d'Akbar, de son épouse ou d'Amira (qui est présentée comme sans défaut de caractère, d'ailleurs) ne sont contrées, rejetées ou débattues - du moins, sans que Akbar et compagnie ne finissent par avoir raison.

Bref, le film est déséquilibré, très laborieux (la romance est sans grande alchimie, son déroulement est basique), jamais très drôle, il sous-exploite grandement certains acteurs (Nia Long ou Duchovny, par exemple), et son approche des thématiques raciales est tellement manichéenne et hyperbolique (en plus de ses aspects problématiques... et de l'utilisation répétée de Kanye West comme illustration musicale), qu'on en vient à se facepalmer fréquemment, surtout en tant que spectateur européen moins atteint par la white guilt qui imprègne la société américaine.

Et puis il y a cette forme un peu décousue, l'impression de scénettes semi-improvisées mises bout à bout comme autant de moments sitcoms, et reliés par des effets de montage et des transitions hip-hop.

Ça ne fonctionne pas, en somme, pas plus que la précédente comédie de mariage interracial Netflix chroniquée en ces pages

1.5/6

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Critiques éclair - Star Trek Strange New Worlds 2x01-03 (2023)

Publié le 30 Juillet 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Télévision, Les bilans de Lurdo, USA, Review, Drame, Science Fiction, Science-Fiction, Star Trek, CBS, Strange New Worlds

Après la bonne surprise de la saison 1, pas forcément dénuée de défauts, mais nettement supérieure aux autres productions en cours, retour de Star Trek Strange New Worlds, pour une nouvelle fournée de 10 épisodes qui promet d'être plus décomplexée et assurée... du moins, espérons-le.

Star Trek - Strange New Worlds, saison 2 :

- 2x01 - The Broken Circle : Alors que l'Entreprise est à quai pour révisions, et que le Capitaine Pike est absent, parti s'occuper du cas Una, le vaisseau reçoit un appel de détresse de La'an, en provenance d'une planète minière partagée avec les Klingons. Comprenant que la paix précaire entre ces derniers et la Fédération est sur en danger, Spock décide alors "d'emprunter" le vaisseau pour aller la secourir...

Un épisode de reprise qui remplit son office, mais qui ne restera pas dans les mémoires pour autant.

La faute à une écriture vraiment pleine de facilités et de passages WTF (la scène de bagarre à rallonge avec Chapel et M'benga sous potion magique), à quelques choix de mise en scène et d'interprétation discutables (les derniers échanges presque romantiques entre Chapel et M'Benga, au moment de sauter dans le vide spatial) et à quelques raccourcis maladroits (le passage "restons cachés et suivons l'autre vaisseau sans nous faire détecter" enchaîné sur une poursuite qui voit l'Enterprise martelé par sa cible), qui donnent l'impression d'un épisode un peu brouillon et manquant de rigueur dans son écriture (en même temps, Akiva Goldsman est au scénario, donc...).

Après, ça reste divertissant, bien produit et amusant (je suis curieux de voir ce que Carol Kane va pouvoir apporter à la série), ça fait plaisir de revoir des Klingons qui ressemblent à quelque chose, de développer un peu M'benga, mais bon.

- 2x02 - Ad Astra per Aspera : Le procès de Una s'ouvre enfin, et le capitaine Pike va requérir les services de Neera Ketoul (Yetide Badaki), une avocate illyrienne amie d'Una, pour plaider en sa faveur et lui éviter d'être bannie de Starfleet...

Un solide épisode de Star Trek dans sa déclinaison la plus série de tribunal qui soit, avec la remise en question de la politique fédérale en matière de modifications génétiques, et une bonne plaidoirie finale qui reste fidèle à Star Trek, à défaut d'apporter un éclairage particulièrement nouveau sur l'univers de la série.

Après, ce n'est pas forcément parfait, notamment parce que la scénariste, le réalisateur et le compositeur soulignent un peu trop tous leurs effets (on aurait notamment pu se passer des micro-flashbacks sur le témoignage de Una, uniquement là pour expliquer aux spectateurs inattentifs ce qui vient de se produire), que la résolution finale est un peu facile, et que le tout manque de subtilité, mais ça reste tout de même bien mené de bout en bout... surtout en comparaison des autres séries Trek récentes.

- 2x03 - Tomorrow and Tomorrow and Tomorrow : Lorsqu'un agent des services temporels de Starfleet apparaît, mortellement blessé, aux pieds de La'an, celle-ci se retrouve dans un univers parallèle où Kirk est le capitaine de l'Enterprise, et la Fédération nettement moins pacifique. Rapidement, le duo est alors projeté dans le passé, au début du 21e siècle, où une menace inconnue pèse sur l'intégrité du continuum espace-temps...

Déception.

Un épisode qui se veut clairement dans le moule de Star Trek IV et autres récits de voyages temporels, mais qui n'en a jamais l'énergie, l'humour ou le rythme, ce qui plombe drastiquement le récit.

Ajoutez à cela toujours cette fascination des scénaristes pour le personnage de Khan et, plus problématique, un Paul Wesley qui ne fonctionne toujours pas dans le rôle de James T. Kirk (encore une fois, ce n'est pas la faute de l'acteur, mais il ne dégage jamais le charisme ou l'énergie d'un Kirk), ce qui est probablement encore pire ici, puisqu'une grosse partie de l'épisode repose sur la relation/romance naissante entre lui et La'an, pourtant dépourvue de la moindre alchimie... et voilà, un épisode totalement inerte, malgré quelques moments et quelques idées intéressantes.

Après, Christina Chong tient bien son rôle, c'est toujours ça de pris.

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2019 - Fais-moi peur ! (2019)

Publié le 2 Novembre 2019 par Lurdo dans Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Oktorrorfest, Review, Télévision, USA, Nickelodeon, Afraid

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Fais-moi peur ! (Are You Afraid of The Dark ? - 2019) :

Lorsqu'elle arrive dans un nouveau lycée, Rachel (Lyliana Wray), une adolescente créative, découvre vite l'existence de la Société de Minuit, un groupe de plusieurs élèves partageant une même passion pour les histoires qui font peur : Graham (Jeremy Ray Taylor), germaphobe rondouillard ; Louise (Tamara Smart), cheerleader populaire ; Akiko (Miya Cech), apprentie-réalisatrice cassante ; et Gavin (Sam Ashe Arnold), voisin séduisant de Rachel. Pour être admise dans le groupe, Rachel leur raconte alors l'histoire de Mr Tophat (Rafael Casal) et du Carnival of Doom, un cirque maléfique. Mais dès le lendemain, Rachel et ses amis découvrent que le cirque de Mr Tophat vient de s'installer en ville, et que l'histoire de Rachel semble prendre corps sous leurs yeux...

Relaunch de la fameuse série canadienne Fais-moi peur ! (déjà chroniquée il y a bien longtemps en ces pages), ce téléfilm en trois parties diffusées cet octobre sur Nickelodeon trouve ses origines dans un projet de long-métrage supposément écrit par le scénariste des deux Ça récents. Au fil du temps, le concept a été chamboulé, a changé de forme, le scénariste a quitté le projet, et Nickelodeon a donc commandé ces 3 x 45 minutes qui, comme Chair De Poule ou Scary Stories, prennent le parti de se concentrer sur de jeunes adolescents aux prises avec une histoire effrayante et imaginaire qui envahit le monde réel.

Et malheureusement, en se démarquant à ce point de la série d'origine, pour réinventer le tout en quelque chose de plus métadiscursif, cette mini-série loupe en grande partie le coche ; en effet, il n'est guère surprenant de constater que, des trois épisodes de cette mini-série, seul le premier fonctionne réellement.

Un premier épisode de mise en place, qui voit la jeune Rachel arriver dans son nouveau lycée, et découvrir progressivement les us et coutumes de la Société de Minuit, qui l'invite à faire part de son histoire au coin du feu, etc, comme dans la série originale. Jusque là, ça fonctionne, les acteurs et actrices (dont Jeremy Ray Teylor, de Ça) sont efficaces et attachants, l'écriture est ludique et référentielle (tous les personnages portent les noms de famille de réalisateurs de genre, Fulci, Raimi, Lynch, Coscarelli, etc), et cette mise en contexte de la Midnight Society est plutôt pertinente et réussie (bien que déjà abordée dans la saison 7 de la série originale).

Et puis après, rapidement, l'intérêt de la mini-série décroît, alors que les personnages découvrent le cirque maléfique mené par Mr Tophat. Déjà, parce qu'un cirque maléfique, c'est un concept assez éventé et dérivatif (bonjour, La Foire des Ténèbres !), qui ne fonctionne pas vraiment sur moi, mais en plus parce que la production a fait le choix d'étirer vers le haut toutes les images prenant place dans le cirque.

Résultat : toutes ces scènes sont visuellement fatigantes et désagréables à l’œil, surchargées en couleur criardes, et en visages écrasés. Et puis il y a le problème de Mr. Tophat, qui manque cruellement de charisme et de présence, ressemblant plus à un Chapelier Fou cabotin façon Johnny Depp qu'à un Monsieur Loyal menaçant.

Tout ça se combine pour déboucher sur un troisième épisode assez lourd et pataud, bourré d'exposition maladroite, d'explications assénées par les personnages, et souffrant d'une résolution assez plate.

Assez frustrant, je dois dire, puisque cette réinvention de Fais-moi peur commençait assez bien, avant de succomber à des problèmes d'écriture vraiment agaçants. Par ailleurs, difficile de ne pas avoir l'impression que le script original a été sérieusement dégraissé à un moment ou à un autre, puisque certains personnages secondaires (les parents, le policier, Brandon Routh qui vient dire bonjour le temps d'une scène) sont affreusement sous-développés et sous-exploités, disparaissant aussi vite qu'ils étaient arrivés.

Un revival qui n'est pas à la hauteur de la série originale, donc, malgré les efforts de la distribution, et de la production. Dommage.

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Halloween Oktorrorfest 2016 - 50 - Before I Wake (2016)

Publié le 9 Octobre 2016 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Oktorrorfest, Review, Halloween, Horreur, Fantastique, Flanagan

Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...

Before I Wake :

Parents d'un enfant récemment décédé dans un accident domestique, Jessie (Kate Bosworth) et Mark (Thomas Jane) tentent de se remettre de ce drame, et finissent par adopter le petit Cody (Jacob Tremblay), un garçonnet adorable et fasciné par les papillons. Mais rapidement, les deux adultes découvrent que les rêves de Cody deviennent réalité lorsqu'il dort... ses rêves, mais aussi ses cauchemars, hantés par une créature squelettique qu'il a baptisée Kankerman...

Rah là là quel dommage que ce film soit vendu comme un film d'horreur intense et palpitant, quand en fait, il s'agit, au mieux, d'un conte fantastique doux-amer qui, uniquement dans ses dernières 20 minutes, s'essaie un peu à l'horreur.

Troisième film de Mike Flanagan après Absentia et Oculus (et avant Hush), ce Before I Wake (initialement baptisé Somnia) est resté inédit depuis la fin de son tournage, en 2013, suite à la faillite de son distributeur.

Et c'est bien dommage, car bien qu'il ne soit pas sans défauts, ce petit film est une fois de plus relativement sympathique (et dans la droite continuité qualitative des trois autres films de Flanagan) ; pendant une grosse partie du métrage, le scénariste/réalisateur sait ménager son pitch (très Quatrième Dimension dans l'esprit), rendre Cody attachant (sa passion pour les lépidoptères, sa tendance à toujours s'excuser, et son amitié avec sa copine de classe y sont pour beaucoup) et réserve des moments assez poétiques grâce aux manifestations des pouvoirs de Cody : des papillons multicolores qui virevoltent en tous sens, et un peu plus tard, une reconstruction féérique d'un matin de Noël improbable, avec ces mêmes papillons qui se changent en boules lumineuses volantes et qui se posent sur un sapin.

Pour faire simple, j'ai vraiment adhéré à toute cette partie du film (sa première heure), et ce malgré une caractérisation assez discutable du personnage de Kate Bosworth, limite manipulatrice et assez détestable dans la manière dont elle choisit d'abuser égoïstement des pouvoirs de son fils adoptif (je comprends pourquoi Flanagan l'a écrite comme ça, et ça met en place une sorte de rédemption finale du personnage, mais ça participe de cette tendance à décrire les mères en deuil comme des créatures égocentriques dévorées par le chagrin, prêtes à tout pour retrouver leur enfant, et qui blâment leur mari pour tout et pour rien, comme dans The Door, par exemple).

Et puis arrive progressivement le boogeyman, une sorte de mélange du Slenderman et de Mr. Jack, assez réussi visuellement, notamment lorsque la scène de Noël vire au cauchemar, et qu'il s'extirpe d'un paquet cadeau pourrissant. À partir de là, le script s'engage sur un chemin nettement plus balisé, qui lorgne fortement sur un Freddy : Les Griffes de la Nuit (et ses suites) : les médecins forcent Cody à dormir, Jessie est seule contre le boogeyman, elle doit lui faire face, elle pénètre plus ou moins dans le monde des rêves, et elle doit sauver Cody, faisant ainsi pour de bon le deuil de son fils précédent en cessant de ne penser qu'à son trauma, et en accueillant sincèrement cet enfant adoptif dans son coeur. Assez convenu, dans l'absolu, et manquant un peu de punch et d'angoisse, mais je ne pense pas que l'horreur soit vraiment ce que Flanagan cherchait à accomplir.

La résolution du film, ainsi, sous forme de conte de fées à la conclusion douce-amère, renforce les intentions du scénariste/réalisateur : tenter de combiner peurs et insécurités infantiles à celles d'un couple frappé par le deuil, en lui rajoutant une couche de fantastique et de surnaturel qui, par la force des choses et du monde commercial du cinéma, a donné cet hybride de conte et de film d'horreur assez inégal.

Un métrage très imparfait, qui aurait bénéficié à partir encore plus ouvertement dans le fantastique et dans le conte irréel, plutôt que dans le film de monstres, mais aussi un film globalement attachant, bien joué (malgré un Jane parfois un peu trop en intériorisation) et qui bénéfie de quelques très belles images dont Flanagan n'a pas à rougir.

(Je vois cependant que son prochain film est OuiJa 2... mwé. Il mérite mieux que ça)

3.5/6 (une note dans la droite lignée de ses films précédents, tous solides sans être exceptionnels)

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Un film, un jour (ou presque) #1786 : Guillermo Del Toro's Pinocchio (2022)

Publié le 8 Mars 2023 par Lurdo dans Comédie, Drame, Critiques éclair, Cinéma, Animation, Aventure, Jeunesse, Fantastique, Netflix, USA, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Guillermo Del Toro's Pinocchio (2022) :

Né de la magie d'un être surnaturel (Tilda Swinton) et du travail de Geppetto (David Bradley), menuisier encore traumatisé par la mort de son fils Carlo lors de la première Guerre Mondiale, le petit Pinocchio (Gregory Mann), marionnette en bois doué de parole et de mouvement, découvre l'Italie fasciste des années 30, aidé par sa "conscience", un criquet nommé Sebastian (Ewan McGregor)...

Après le Pinocchio raté de Disney, je ne peux pas dire que j'étais très motivé à l'idée de revoir une autre version du même récit, même chapeautée par Guillermo Del Toro (coréalisateur avec Mark Gustafson) à partir des illustrations de Gris Grimly.

Et puis finalement, la magie de l'animation image par image et du savoir-faire de tout ce petit monde a opéré, notamment au travers d'un récit qui évite une bonne partie des poncifs du Pinocchio traditionnel, pour l'intégrer à une fable sur la mortalité, le fascisme, la religion, le pardon et la paternité... entre autres.

D'un point de vue technique, ce Pinocchio est un travail remarquable d'animation manuelle, de designs intéressants (même si les deux Esprits de la nature sont presque trop typés GDT pour leur propre bien), de choix scénaristiques audacieux (remplacer l'Île aux Plaisirs par un camp d'entraînement pour les jeunesses mussoliniennes, c'est osé), de doublage impeccable (McGregor est excellent) et de décisions créatives intéressantes.

GDT et Patrick McHale (le créateur de Over the Garden Wall) changent subtilement les personnages, pour les écarter des archétypes usés qu'ils incarnent habituellement, entre Geppetto le père éploré et alcoolique, furieux contre Pinocchio qui lui rappelle constamment son fils, Sebastian Crisket l'aventurier revenu de tout et pensant tout savoir sur tout, mais qui passe tout le film à être dépassé par les évènements, Spazzatura, le singe assistant/victime de Volpe, qui remplace ici le Chat, Pinocchio, à l'immortalité fascinante et au caractère anarchique se mariant mal à la rigidité fasciste de Mussolini.

Ils changent aussi le déroulé des évènements les plus connus, se rapprochant parfois du récit original, y faisant des allusions plus ou moins directes (les lapins squelettiques qui travaillent pour la Mort), et à d'autres moments collant un peu plus à la version Disney (léger bémol, le grand final avec Monstro la baleine aurait pu être lui aussi réinventé en profondeur), et concluent le tout sur une note assez déprimante, celle de l'évocation de la mortalité de chacun...

Après, tout n'est pas parfait dans cette relecture assez sombre du récit de Collodi : la bande originale d'Alexandre Desplat est, comme souvent, trop subtile, trop en retrait, et ses chansons (pour une raison inexpliquée, le film est aussi une - très timide - comédie semi-musicale) sont franchement ratées pour la plupart, des embryons de mélodies jamais développées ou abouties.

Et l'on pourrait aussi critiquer un peu le rythme fluctuant du récit, qui occasionnellement se perd un peu dans son contexte historique.

Mais dans l'ensemble, cette version en stop motion est à des kilomètres au-dessus de la version récente de Disney, et de la plupart des versions de Pinocchio produites depuis 1940. Ce qui est une bonne chose, surtout quand c'est le produit d'un travail passionné et impliqué d'un cinéaste aussi créatif que GDT.

4.5/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Les bilans de Lurdo : La Légende de Vox Machina, saison 2 (2023)

Publié le 21 Mai 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Comédie, Animation, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, USA, Amazon, Fantastique, Télévision

Nouvelle saison de l'adaptation animée des aventures rôlistiques de Matt Mercer et ses collègues, la deuxième fournée d'épisodes de Vox Machina arrive auréolée d'une réputation indéboulonnable : tout le monde adore, tout le monde trouve ça génial, tout trouve le tout émouvant et touchant, bref, difficile d'en dire du mal.

La même réception que l'année dernière, en somme... ce qui ne m'avait pas empêché de ressortir globalement mitigé de la première saison, une saison peu inspirée scénaristiquement, aux personnages clichés aux origines forcément tragiques, et au déroulé un peu cahotant - guère surprenant compte tenu des origines du tout. En effet, difficile de s'attendre à un chef d'œuvre d'écriture ou d'originalité quand, à la base, on a une campagne de Donjons et Dragons entre potes, avec ce que ça comporte de clichés...

La Légende de Vox Machina, saison 2 (The Legend of Vox Machina, season 2 - 2023) :

Plusieurs dragons surpuissants décident d'unir leurs forces pour former le Conclave chromatique, et réduire le pays à feu et à sang. Seul moyen de les arrêter, réunir les Vestiges de la Divergence, des armes légendaires perdues aux quatre coins du continent, et dont les membres de Vox Machina n'ont d'autre choix que de se mettre en quête...

Quoiqu'il en soit, voilà la suite de cette série, toujours en 12 épisodes de 25 minutes, cette fois-ci centrée sur une quête d'artefacts mystiques capables de défaire une troupe de méchants dragons. Un grand classique du jeu de rôle, donc, qui donne à la saison une certaine direction et une énergie pas désagréable...

Attention : les défauts de la saison sont toujours bien présents. Les personnages sont toujours clichés au possible, leurs relations cousues de fil blanc, le scénario est toujours très basique, avec des rebondissements dérivatifs, et une fâcheuse tendance à toutélier systématiquement les Vestiges et les péripéties du groupe au passé tragique de chacun (ici, un Oncle violent qui détient un Vestige et travaille pour les dragons, là, une fille cachée revancharde, ailleurs, des retrouvailles avec un père hostile, ou avec un père accueillant...).

Encore une fois, rien de surprenant, ce sont des quêtes secondaires et des NPCs classiques (avec des Vestiges qui, comme par hasard, sont les armes préférées de chacun des aventuriers) et ça passe plutôt bien lors d'une partie de JDR, mais à l'écran, c'est une autre paire de manches, et l'on en vient à lever les yeux au ciel à chaque fois que débarque un nouveau personnage forcément intimement lié à l'un des héros (même si la série tente de nous expliquer ça dans le dernier épisode par un "c'est le destin qui veut ça" pas très convaincant).

Cependant, je ne veux pas paraître gratuitement négatif : la série reste très bien produite et amusante à suivre (enfin, "amusante" n'est pas forcément le terme, puisque cette saison fait beaucoup plus de place au drame, à l'action et au shipping qu'à l'humour), c'est spectaculaire, bien animé et doublé, et globalement tout à fait honorable.

Mais à mon grand regret, Vox Machina ne parvient jamais vraiment à se détacher du format "jeu de rôle" qui sous-tend intégralement son récit et qui, in fine, handicape un peu la série, pour peu qu'on en ait un peu assez des clichés et des artifices narratifs évidents du genre (comme ceux qui permettent de séparer les joueurs en sous-groupes, ou encore les morts de tel ou tel personnage immédiatement annulées, etc).

Ajoutez à cela des vannes méta déplacées (la blague sur pedobear, par exemple), une tendance à l'ultra-violence et au gore sans conséquences (puisque tout le monde est généralement assez rapidement soigné), et un côté plus mélodramatique que décomplexé, cette saison, et voilà, une seconde fournée d'épisodes de Vox Machina toujours un peu frustrante... même si je l'avoue, je l'ai préférée (notamment par son côté plus structuré) à la première.

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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

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