Série Showtime en 8 épisodes de 25 minutes environ, pensée et co-écrite par Vanessa Bayer avec un scénariste du SNL, I Love That for You s'intéresse au monde très particulier des chaînes de télé-achat américaines, qui diffusent des programmes manipulateurs et artificiels, 24 h /24 et 7 j/7, ainsi qu'aux jeux de pouvoir et aux rivalités qui animent cet univers...
I Love That for You, saison 1 (2022) :
Trentenaire paumée habitant chez ses parents, Joanna Gold (Vanessa Bayer) décroche enfin un poste au sein de SVN, une chaîne de télé-achat gérée d'une main de fer par Patricia (Jenifer Lewis). Là, elle fait la connaissance de son idole, Jackie (Molly Shannon), en plein divorce, découvre le monde cruel et coupe-gorge des camelots du petit écran... et pour s'assurer une place au soleil (ainsi que la sympathie du public), elle ment et affirme être de nouveau atteinte de leucémie, une maladie qu'elle a pourtant vaincue dans son enfance.
Et je reste semi-mitigé sur cette saison 1, une saison qui, en fin de compte, fonctionne nettement mieux au niveau de ses personnages secondaires que de son personnage principal. Probablement parce que ce dernier est particulièrement horripilant, cumulant de nombreux défauts, et victime du jeu de Vanessa Bayer : non pas qu'elle soit mauvaise, mais elle a conservé bon nombre des tics de ses personnages du SNL, dont cette Joanna Gold, paumé et transparente, est une sorte d'extension.
Résultat, dès qu'elle est à l'écran, on a l'impression qu'elle n'évolue pas dans le même univers que les autres personnages, plus posés et subtils. Et pourtant, la plupart des personnages sont assez caricaturaux, à la base : la patronne intraitable, la présentatrice vedette excentrique, le chef flamboyant et bisexuel, l'assistant gay maltraité, la présentatrice rivale jalouse, etc : autant de personnages paraissant clichés, au premier abord, mais qui finissent par se développer agréablement, parfois dans la comédie, parfois dans quelque chose de plus sincère.
À l'image de la relation Jackie/Patricia, une relation patronne/employée, mais aussi une amitié qui se révèle progressivement, de manière assez subtile et touchante. À l'opposé, le parcours de Joanna ne m'a pas convaincu plus que ça : elle ment, elle profite de son mensonge, elle a des remords, elle avoue tout, et elle tente de se faire pardonner (tout en étant récompensée indirectement pour son mensonge).
Dans les mains de quelqu'un d'autre, ou traité de manière un peu moins "personnage de SNL", ça aurait pu donner quelque chose de plus prenant. Là, en l'état, les choix d'interprétation de Bayer ne m'ont pas convaincu, et j'ai fini par me désintéresser de la protagoniste de la série, pour me rabattre sur ses collègues, plus divertissants et "crédibles".
Mwébof, dans l'ensemble.
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