Pendant deux semaines, à l'occasion de la Saint Valentin, place aux grands sentiments et à la séduction, avec des critiques quotidiennes de films romantiques...
Une vie ou l'autre (Look Both Ways - 2022) :
Étudiante texane passionnée de dessin, Natalie (Lili Reinhart) a intégralement planifié les cinq prochaines années de sa vie et de sa carrière dans l'animation, mais une aventure d'un soir avec Gabe (Danny Ramirez), son meilleur ami, change tout, alors qu'elle soupçonne soudain être enceinte. Et tandis qu'elle attend le résultat de son premier test de grossesse, elle s'imagine deux existences : la première en mère célibataire vivant avec ses parents et délaissant ses ambitions professionnelles, l'autre en tant qu'animatrice à Los Angeles, avec sa meilleure amie Cara (Aisha Dee), et son nouveau collègue, le séduisant Jake (David Corenswet)...
Mouais. Une comédie semi-romantique Netflix qui lorgne fortement sur Pile ou Face (1998) et sur Et si on le gardait ? (1988), présentant ainsi deux réalités parallèles dépendant d'un choix tout sauf innocent en ces temps de recul des droits en matière de l'avortement aux USA : garder ou pas un bébé non dési- ah, mais on me fait signe que ce n'est pas du tout le sujet du film, qui botte honteusement en touche à ce niveau.
Visiblement, en effet, chez Netflix, on aime montrer que l'on est socialement engagé ("regardez, la meilleure copine de l'héroïne est une lesbienne afro-américaine, et le père de son enfant est latino, on est woke !"), on aime se prétendre "pro-choice" (un personnage le dit texto dans le film - "je suis pro ton choix !"), mais quand ce choix (l'avortement) n'est même pas évoqué plus de 3 secondes (et encore, il ne l'est qu'à mots couverts !), et certainement jamais envisagé sérieusement par les personnages, ça affaiblit considérablement ce message.
Un message qui se résume donc ici à "que l'on préfère sa carrière à une vie de famille épanouie, ou l'inverse, tout finit par s'arranger, il suffit de faire preuve de volonté et de ne jamais baisser les bras pour que le destin se charge de vous offrir une happy end".
Avec d'un côté une héroïne carriériste animatrice à succès et amoureuse d'un collègue tout aussi carriériste, et l'autre côté une héroïne mère de famille animatrice à succès et amoureuse du père musicien de son enfant. Deux résultats supposément équivalents, mais qui semblent tout de même un peu déséquilibrés.
La magie du cinéma, en somme, qui évacue habilement toutes les difficultés et les détails problématiques du statut de mère célibataire (argent, absence de temps libre, post-partum) en quelques lignes de dialogues, pour présenter d'un côté un parcours assez idéalisé et accéléré à son personnage principal (et de l'autre une rom-com générique et très classique).
Le tout mâtiné de tout un propos sur l'industrie du cinéma d'animation (ça sent bizarrement le vécu), et de coïncidences bien pratiques qui font qu'au final, on finit presque par lever les yeux au ciel quand tout s'arrange à la fin. Bref, Look Both Ways apparaît comme un film ultra-consensuel, frustrant, qui évite délibérément de prendre ses spectatrices (et spectateurs) à rebrousse-poil et de sortir d'une vision fantaisiste de la réalité, et qui dure trop longtemps pour son propre bien (près de deux heures).
2.75/6 (parce que la distribution est sympathique)
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
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